La Chambre reprend l'étude, interrompue le 7 mai, de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
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Monsieur le Président, c'est avec plaisir que je participe au débat d'aujourd'hui, en cette deuxième journée d'examen de la loi d'exécution du budget, le projet de loi . Comme le budget compte plus de 700 pages et que la loi d'exécution du budget dépasse les 300 pages, je me concentrerai tout d'abord sur une vue d'ensemble, sur la nature du projet de loi et sur certaines des controverses qui entourent les projets de loi omnibus.
Il s'agit de toute évidence d'une mesure omnibus, mais elle n'est pas choquante pour autant et je souhaite expliquer pourquoi. Dépassant les 300 pages, la loi d'exécution du budget touche plus de 20 lois, dont le Code canadien du travail, la Loi sur les Cours fédérales, la Loi sur les sociétés de fiducie et de prêt, deux catégories de prêts étudiants et l'aide financière aux étudiants. Je n'en dresserai pas la liste complète, mais beaucoup de mesures législatives sont touchées.
La question des projets de loi omnibus d’exécution du budget qui sont illégitimes nous ramène à l’époque où le gouvernement Harper était minoritaire. Ils constituaient le meilleur moyen de faire passer des lois offensantes quand les partis qui formaient la majorité des députés, mais qui ne formaient pas le gouvernement, s’y seraient opposés. Grâce à l’utilisation de projets de loi omnibus offensants, le gouvernement conservateur a découvert qu’il pouvait faire adopter des mesures qui, autrement, n’auraient pas obtenu l’appui du public ou des députés, étant donné qu’il s’agissait de votes de confiance. Il a fait adopter, par exemple, la Loi d’exécution du budget 2008 et la Loi d’exécution du budget 2009 qui ont affaibli l’évaluation environnementale menant aux actions majoritaires de ce gouvernement. Il a continué à intégrer dans les lois d’exécution du budget de nombreux éléments qui auraient constitué des projets de loi omnibus.
Un projet de loi omnibus regroupe simplement de nombreux textes législatifs qui sont adoptés en même temps. Ce n’est pas choquant s’ils ont tous un but commun. Tout ce qui figure dans le projet de loi est mentionné dans le budget. D’après ce que je peux voir, il n’y a pas de surprises sournoises, comme nous l’avons découvert dans un récent budget où il y avait des ententes de poursuites différées pour des sociétés. En parcourant ce projet de loi, je constate qu’il n’est pas comme le projet de loi omnibus d’exécution du budget du printemps 2012 qui a détruit notre processus d’évaluation environnementale, lequel n’a toujours pas été réparé. Entre autres, il a vidé la Loi sur les pêches de sa substance et éliminé la table ronde nationale. Le projet de loi C-30 est un projet de loi omnibus, mais il est approprié dans la mesure où tout ce que je peux y voir concorde avec le budget lui-même et concerne des modifications législatives visant à permettre l’adoption du budget, que le Parlement a maintenant adopté.
Il y a quelques points préoccupants. Lorsque le projet de loi sera renvoyé en comité, des améliorations pourront peut-être être apportées à certains d’entre eux, mais il est certainement préoccupant de constater le retrait du soutien à des éléments importants de notre économie pendant la COVID. Il est clair que nous ne sommes pas en présence d’un budget post-pandémie. Après l’absence d’un budget pendant deux ans, ce budget correspond à des périodes de profonde incertitude. J’ai reçu ma première injection de vaccin. Je vais attendre quatre mois avant de recevoir une deuxième injection. Les vaccins nous permettent de voir la lumière au bout du tunnel, mais avec les variants, les crêtes et l’économie de diverses provinces qui s’ouvre un peu puis se referme aussitôt, il y a beaucoup de raisons pour lesquelles les entreprises et les particuliers continueront à avoir besoin de soutien.
L’idée de faire passer la Prestation canadienne de la relance économique de 500 $ à 300 $ par semaine d’ici juillet devrait être examinée. C’est bientôt, et nous ne sommes peut-être pas prêts à cela. La subvention salariale prend fin en septembre. Beaucoup d’entreprises de ma circonscription savent pertinemment qu’elles auront besoin de cette subvention bien après septembre. Il y a de profondes inquiétudes, notamment dans le secteur du tourisme, alors je vais me concentrer sur le tourisme pendant quelques instants.
Le secteur du tourisme a reçu 500 millions de dollars dans le budget, ce qui est loin d’être suffisant. En tant que Canadiens et même en tant que parlementaires, nous sous-estimons ce secteur. Nous avons tous du tourisme dans nos circonscriptions et, collectivement, dans tout le pays, la contribution du tourisme au PIB est à peu près la même que celle des sables bitumineux. Il emploie beaucoup plus de personnes, des milliers et des milliers, partout au Canada, dans toutes les régions, et 500 millions de dollars ne suffisent pas à répondre aux besoins du secteur touristique.
Les grandes entreprises de ma circonscription, des attractions touristiques comme les Jardins Butchart, comptent normalement plus de 700 à 800 employés en saison. C'était loin d'être l'effectif l’été dernier parce que les jardins n’étaient pas ouverts, mais la subvention salariale leur a permis de garder les spécialistes employés: les centaines d’horticulteurs qui ont été recrutés dans le monde entier. L’entreprise ne sera tout simplement pas en mesure de conserver cette main-d’œuvre si nous n’avons pas de subvention salariale. Si elle perd cette main-d’œuvre et que ces spécialistes, horticulteurs et experts ne sont pas en mesure d’être employés ici, ils iront dans d’autres pays. Leur savoir-faire est fort recherché.
Les 500 millions de dollars prévus pour le tourisme et le milliard de dollars pour la promotion nous préoccupent beaucoup. Certaines entreprises de ma circonscription sont plutôt perplexes à l’idée qu’un milliard de dollars sera consacré à la publicité d’attractions canadiennes qui ne pourront pas rester ouvertes.
Il est également curieux que le ministère des Transports ait décidé que les paquebots de croisière sur nos côtes ne seront pas ouverts avant le 28 février 2022. Je n’ai encore vu aucune justification de cette date arbitraire. C’est très inquiétant, car si nous laissons les gens prendre l’avion, si nous disons qu’il y a des passeports de vaccination et que les gens peuvent voyager, nous devrions certainement être informés de la raison d’une telle date arbitraire. Cela continuerait à nuire au tourisme.
Ce budget est également avare de soutien en faveur du transport terrestre. Les lignes d’autocar de ce pays, que ce soit Wilson Bus Lines ou Maritime Bus, ont besoin d’établir une plus grande connectivité entre les villes et les villages. Le soutien accordé à VIA Rail est bienvenu, avec 491 millions de dollars, mais il concerne uniquement le corridor Windsor-Québec. Qu’en est-il de Vancouver à Toronto et de Montréal à Halifax? En l’absence de Greyhound, de la ligne d’autobus Irving et d’autres lignes qui relient les collectivités, ces itinéraires ont besoin de trains quotidiens et d’un service économique élargi.
Là encore, ce qui manque, ce sont des mesures qui nous permettraient d'améliorer nos perspectives financières. Si nous n’envisageons pas de réductions, nous avons besoin de plus de recettes. Il y a quelques nouvelles taxes dans ce budget et quelques moyens d’économiser de l’argent. J’applaudis particulièrement l’idée que le gouvernement du Canada va cesser de dépenser autant pour les voyages des fonctionnaires: cela représente une économie d’un milliard de dollars sur cinq ans. La plupart de ces voyages, comme nous le savons, se faisaient par avion. Nous avons appris au cours de la COVID que nous pouvons trouver d’autres moyens d’éviter les gaz à effet de serre et d’éviter autant de voyages.
À long terme, nous devons envisager d’augmenter les recettes. Le directeur parlementaire du budget a souligné que le ratio de la dette par rapport au PIB va se stabiliser à environ 51 %. Il était de 30,6 % avant la pandémie, et il faudra attendre 2055 pour retrouver les ratios d’avant la pandémie. En 1995-1996, nous étions à 66 %, mais nous ne voulons plus jamais revivre une austérité aussi intense. Nous devons protéger notre système de santé. Nous devons l’élargir grâce à l’assurance-médicaments, qui aurait dû figurer dans ce budget et qui n’y est pas.
Nous devons voir où nous pouvons obtenir davantage de revenus et être cohérents. Pour l’amour du ciel, il est temps de cesser de subventionner les combustibles fossiles. Il est temps d’annuler le pipeline Trans Mountain, qui va coûter 10 à 12 milliards de dollars de plus. Qu’en est-il des profits excessifs des banques? Nous devrions nous en prendre à elles. Nous devrions envisager un impôt sur la fortune. Nous n’en faisons certainement pas assez dans ce budget. Il propose des consultations sur ce qu’il faut faire au sujet du taux d’intérêt des cartes de crédit et des horribles prêts sur salaire. Ces questions méritent plus d’attention.
Nous devons chercher à améliorer les recettes afin de pouvoir nous permettre d’offrir un régime universel d’assurance-médicaments, ce que nous devons faire, et afin de nous assurer que le programme des garderies est mis en place dans tout le pays pour tous les Canadiens. De même, nous devons apporter un soutien initial aux personnes à faible revenu pour les soins dentaires et éliminer l’intérêt sur les prêts étudiants canadiens. Tous ces éléments ont besoin de revenus. Sur ce, je vous remercie de m’avoir accordé le temps de parler du projet de loi .
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Madame la Présidente, tous les députés savent que beaucoup de Canadiens, dont certains d'entre nous, ont subi de grandes pertes au cours de la pandémie. Qu'il s'agisse de pertes de vie, de santé ou de chèques de paie, nous savons que l'année qui vient de s'écouler a été extrêmement difficile. Nous savons certainement qu'aucun Canadien n'a été épargné. Tous les Canadiens ont connu une perte de contrôle et de normalité. Il a fallu attendre deux ans pour un budget et, pendant ce temps, les Canadiens d'un océan à l'autre étaient désespérés et impatients de tourner la page sur la pandémie.
Les attentes étaient grandes par rapport au récent budget. Malheureusement, pour beaucoup trop de gens, ce budget est tombé à plat, mais ce n’est en aucun cas faute de dépenses. Nous savons que rien que cette année, le a ajouté 155 milliards de nouvelles dettes et que la dette fédérale du Canada dépassera 1,2 billion de dollars pour la toute première fois. Le gouvernement s’est efforcé de dépeindre toutes ces dépenses comme des dépenses de relance, mais ce n’est pas exact. Oui, certaines dépenses aideront à stimuler l’économie, mais des sommes importantes sont consacrées aux intérêts partisans du gouvernement libéral.
En termes simples, il s’agit d’un budget de dépenses, pas d’un budget de croissance. Le directeur parlementaire du budget a confirmé la part limitée des fonds consacrés à la relance. Il a également mis en garde contre le fait que les dettes et les déficits continus limiteront la capacité du gouvernement à mettre en œuvre de nouveaux programmes permanents sans comprimer les dépenses ni augmenter les impôts. Ce constat est tout simplement indéniable. Les dépenses déficitaires massives ne sont pas viables. Elles compromettent la viabilité à long terme de nombreux programmes sociaux dont dépendent de nombreux Canadiens. Elles limitent la capacité du gouvernement à réagir aux défis futurs et, à terme, elles entraînent une hausse des impôts.
La vérité toute crue, c’est que le gouvernement libéral a voulu ignorer la pandémie, mais les Canadiens qui paient la facture n’auront pas le luxe de l’ignorer. Le budget ne prévoit pas de dépenses ciblées pour la croissance à long terme ni de plan clair pour rouvrir l’économie canadienne en toute sécurité. Malheureusement, cela se traduira par encore plus d'incertitude pour mes concitoyens. Ce budget abandonne le secteur des ressources naturelles, l’un des plus grands moteurs de notre prospérité nationale, comme point d’ancrage fiscal. Le mépris que le gouvernement libéral manifeste envers le secteur de l’énergie n’étonnera aucun de mes concitoyens, qui dépendent des emplois dans l’industrie pour mettre du pain sur la table et garder les lumières allumées, mais il est néanmoins dévastateur pour ces travailleurs qui ont perdu leur emploi, ont vu leur salaire réduit ou voient disparaître les débouchés et les entreprises dans leur secteur. Ce budget ne prévoit aucun soutien pour eux.
Les mesures de soutien salarial d’urgence ne remplacent pas de manière satisfaisante un chèque de paie stable et prévisible. Or, c’est exactement ce que les Canadiens veulent: un chèque de paie stable et prévisible. Nos travailleurs du secteur pétrolier et gazier ont été malmenés à maintes reprises par le gouvernement libéral et ils continuent d’être négligés, le ne voyant pas les possibilités financières et environnementales qu’offre le secteur pétrolier et gazier. Cet échec a des répercussions massives pour mes concitoyens, mais l’occasion ratée en viendra à être ressentie par tous les Canadiens qui profitent eux aussi du succès de ce secteur.
De même, le gouvernement oublie et sous-estime constamment nos agriculteurs et leur famille. Le budget renferme bien certaines mesures visant à alléger certains coûts croissants que nos producteurs agricoles doivent supporter, mais il ne faut pas perdre de vue que ce sont les politiques du gouvernement libéral qui ensevelissent ces producteurs agricoles sous les coûts. À maintes reprises, le gouvernement libéral n’a pas su reconnaître les contributions importantes de notre secteur agricole de classe mondiale à notre santé financière, à la sécurité alimentaire et à l’environnement.
Les dépenses non ciblées du gouvernement libéral et son incapacité à présenter un plan de croissance laissent en plan les Canadiens. Le gouvernement laisse en plan les Canadiens de l’Ouest qui ne voient pas la place qui leur est réservée dans l’économie repensée par le gouvernement libéral ni celle réservée à leurs moyens de subsistance. Il laisse en plan les Canadiens qui ont perdu leur emploi pendant la pandémie et qui ne savent pas ce que l’avenir leur réserve. Il laisse en plan les Canadiens qui ne peuvent se permettre de payer plus d’impôt et qui ont déjà du mal à joindre les deux bouts, notamment les aînés à faible revenu, qu’on ne voit pas dans ce budget.
Nous savons que les aînés ont été touchés de façon disproportionnée par la pandémie, que nous parlions de santé, d’isolement social ou de coûts. Aucun aîné n’a été épargné par les répercussions de la pandémie. Malgré cela, ils n’ont jamais vraiment été une priorité pour le . Les mesures de soutien prévues dans le budget et dans sa loi d’exécution manquent de détails ou laissent trop d’aînés pour compte.
Avant le budget, les conservateurs avaient demandé au de prévoir un soutien financier accru pour les aînés à faible revenu. Le paiement ponctuel proposé et l’augmentation des prestations de la Sécurité de la vieillesse ne font rien pour soutenir les aînés à faible revenu de moins de 75 ans. Pour les aînés de 74 ans et moins qui doivent composer avec une augmentation du coût de la vie, des coûts imprévus en raison de la pandémie et un budget déjà trop serré, il n’y a aucun soutien.
En tant que porte-parole en matière d’aînés, j’ai entendu des aînés de partout au pays qui sont mécontents et qui se sentent oubliés. Je partage leur déception. Au lieu de se concentrer sur les dépenses pour les aînés qui en ont le plus besoin, le gouvernement libéral a divisé les aînés. Nos aînés, qui ont travaillé dur et qui ont contribué à bâtir ce pays, ne devraient pas avoir du mal à joindre les deux bouts. Ils méritent de vivre en sécurité et dans la dignité, et cela vaut pour les aînés qui vivent dans un établissement de soins de longue durée.
La pandémie a tristement révélé à quel point nous avons raté la cible pour assurer la santé et le bien-être de nos aînés vivant dans ces établissements. Chaque ordre de gouvernement a une responsabilité envers les aînés du Canada. Nous savons que l’aide fédérale est nécessaire pour relever les défis pressants des soins de longue durée. Ce budget propose des dépenses considérables, mais des questions demeurent sans réponse en ce qui concerne la façon dont elles seront effectuées.
Le gouvernement libéral a fait de nombreuses annonces, mais les aînés qui vivent dans un établissement de soins de longue durée, leur famille et ceux qui en prennent soin ont besoin que nous fassions plus que des annonces. Nous avons besoin d’un gouvernement fédéral qui travaille en collaboration avec les provinces, les territoires, les défenseurs des droits des aînés et les organismes de soins pour veiller à ce que des solutions concrètes et adaptées soient mises en œuvre dans l’immédiat et à court terme. La collaboration est essentielle pour faire bouger les choses.
Il est important d'aborder la question du maintien des personnes âgées chez elles lorsqu'on cherche à répondre à leurs besoins en logement et en soins. Le budget prévoit de l'argent à ce chapitre, et je m'en réjouis, même si j'aurais aimé y trouver plus de détails. Cependant, aucune forme de reconnaissance ni aucune aide n'est prévue dans le budget pour les aidants naturels. On n’y trouve pas non plus de plan clair pour venir en aide aux aînés qui gèrent avec inquiétude leur épargne-retraite dans la crise actuelle et qui ne sont pas rassurés pour l'avenir. Ils méritent de vivre dans la dignité et en toute sécurité, mais le budget libéral dont nous débattons abandonne trop de gens à leur sort.
Il y a lieu aussi de s'inquiéter sérieusement des conséquences irrémédiables que risquent d'avoir les dépenses inconsidérées et effrénées du gouvernement. Lorsqu'on accumule des déficits massifs et qu'on n'a pas de plan de croissance économique, on risque de compromettre la viabilité à long terme du système de santé et d’importants programmes sociaux. Il est essentiel que les programmes sociaux, comme la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti, demeurent viables à long terme pour les aînés qui en dépendent. C’est pourquoi les conservateurs ont présenté un plan de relance axé sur la croissance à long terme.
Les Canadiens n’ont pas envie que le gouvernement fédéral dépense des tonnes d'argent pour obtenir de moins bons résultats que d'autres pays comparables au nôtre. Ils ne souhaitent pas voir des dépenses massives qui sont inefficaces pour stimuler l'économie et qui ont plutôt comme effet d'alourdir grandement leur fardeau fiscal et celui de leurs enfants. Les Canadiens ont besoin des mesures qui créent des emplois et stimulent l’économie. Ils ont besoin d’un plan qui permet à l'économie du pays de redémarrer en toute sécurité, un plan pour tous, quel que soit l'endroit où l'on vit et le secteur de l’économie où l'on travaille.
Les Canadiens veulent revenir à la normale et se remettre au travail. Malheureusement, cette loi ne le permet pas. Elle laisse tomber des millions de Canadiens. Il est temps de se donner un vrai plan pour avancer.
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Monsieur le Président, un optimisme prudent renaît dans la population. La vaccination progressant et, avec elle, l’immunité collective se rapprochant, les Canadiens peuvent de nouveau rêver d’un retour à quelque chose qui ressemble à la normale, bien que personne ne sache, évidemment, à quoi cela ressemblera. Cependant, certains commencent à se demander comment nous allons rembourser les dettes et combler les déficits qui se sont forcément accumulés au cours des 14 derniers mois. Le déficit budgétaire inquiète environ 74 % des Canadiens, et leur inquiétude est légitime.
Le gouvernement a, avec raison, injecté des milliards de dollars dans l’économie. Si l’on regarde les tableaux dans ce budget de 700 pages, on voit qu’une bonne partie de l’argent se trouve dans les comptes d’épargne des Canadiens. Il me semble que c’est une bonne chose. Les Canadiens sont connus pour ne pas assez épargner, pour être plus dépensiers qu’économes, mais ce n’est plus autant le cas à présent.
Le Graphique 22 du budget montre qu'au cours des 12 derniers mois, l'épargne a atteint l'équivalent de 8 % du PIB nominal. Cela représente énormément d’argent, tellement que les épargnants chercheront des occasions de dépenser une fois passée la pandémie. Comme le disent les documents budgétaires, il se peut fort que, grâce à cette épargne, l’économie ait le vent en poupe.
Toutefois, en général, quand beaucoup d’argent excédentaire est déversé dans l’économie, autrement dit que les consommateurs cherchent à dépenser, les prix augmentent. La main-d’œuvre devient plus chère, le coût des biens et des services grimpe et l'argent épargné ne permet pas d’acheter autant qu’avant. C’est alors que se pose un autre problème, celui de l’inflation.
Un article du Globe and Mail a retenu mon attention d’autre jour. Il parlait de décalage perçu entre l’indice des prix à la consommation, l’IPC, et ce que vivent les citoyens. Le prix du logement a augmenté de 2,4 % l’an dernier, ce qui est conforme à l’IPC de 2,2 % et nettement dans la fourchette d’inflation de la Banque du Canada. Parallèlement, le prix de revente moyen des maisons a augmenté de 32 %. Voilà un décalage entre ce que vivent les citoyens et les chiffres officiels. Comme le faisait remarquer un commentateur:
On se retrouve donc dans une situation où l'indice des prix à la consommation ne correspond pas à la réalité telle qu'elle est perçue par les consommateurs et où le taux d'inflation ne reflète pas tout à fait ce qu'il en coûte à long terme pour entretenir une maison par rapport aux autres biens de consommation [...] Il y a donc constamment un écart entre la hausse de l'indice des prix à la consommation calculé par Statistique Canada et la perception que les Canadiens ont de l'inflation.
L'article explique ensuite avec force détails les divers moyens de mesurer l'inflation, mais comme il s'agit de considérations plutôt arides, j'en fais grâce à la Chambre.
N'empêche que, si on se fie à un sondage mené en ligne l'année dernière par la Banque du Canada, 55 % des répondants estiment qu'à 2 %, le taux officiel de l'inflation ne correspond pas à l'expérience qu'ils en ont, tandis que 66 % d'entre eux sont d'avis que l'inflation est généralement supérieure à 2 % au Canada. Tous les calculs budgétaires sont fondés sur un taux d'inflation situé entre 2 et 3 % et partent du principe que la Banque du Canada va maintenir les taux d'intérêt à des niveaux très peu élevés. Le gouverneur de la Banque du Canada l'a très souvent répété.
Les Canadiens s'inquiètent de la taille du déficit parce qu'ils craignent que, si l'inflation devait augmenter soudainement, ce qui veut dire que les taux d'intérêt feraient de même, le déficit finirait par coûter tellement cher à l'État que celui-ci devrait couper ailleurs. Or, les plus grands économistes du pays s'entendent tous pour dire que le Canada peut se permettre un déficit très élevé et un ratio dette-PIB à l'avenant.
Nous sommes déjà passés par là. Au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, nous avions un ratio dette-PIB qui avoisinait les 116 % et, en 1995, nous nous sommes vu décerner le titre de membre honoraire du tiers monde. Notre ratio de la dette par rapport au PIB était alors de 67 %. Grâce à la croissance économique et à quelques mesures prudentes, nous avons pu redresser des situations qui étaient pires que ce que nous connaissons aujourd’hui avec un ratio de la dette-PIB d’environ 50 %, plus ou moins, prévu pour les cinq prochaines années.
Cependant, le doute persiste que l’IPC ne reflète pas tout à fait la réalité, du moins pas en ce qui concerne le logement, l’alimentation, le bois d’œuvre, l’acier ou le ciment. Dans le Globe and Mail de ce matin, l’article intitulé « Copper hits record high » porte, comme son nom l’indique, sur l’envolée des cours du cuivre, matière utilisée dans toute sorte d’activités, de la plomberie à l’électricité en passant par les énergies de remplacement, ainsi que sur la nervosité par rapport à l’approvisionnement et la politique monétaire accommodante de la Chine, qui incite les entreprises à dépenser plus.
Dennis Gartman, courtier basé en Virginie, déclare: « Les autorités monétaires, que ce soit la Réserve fédérale, la Banque du Canada, la Banque du Japon ou la Banque d’Angleterre, se montrent toutes extraordinairement expansionnistes. Quand on regarde le prix du cuivre, du plomb, du zinc, de l’aluminium, de l’étain, du minerai de fer et de l’acier, on peut en conclure qu’il se passe quelque chose dans l’économie mondiale. » Il ajoute: « La situation est inflationniste et il ne s’agit pas de circonstances passagères. Elles sont de nature constante. » C’est là que les choses pourraient mal tourner.
J’ai commencé par dire que les Canadiens ont beaucoup d’argent dans leurs comptes d’épargne et qu’une partie de cet argent servira à assouvir une demande refoulée. Qu’arrivera-t-il si les Canadiens veulent dépenser leur argent et que l’inflation a entamé leur épargne accumulée pendant la pandémie? Beaucoup de Canadiens seront très mécontents, voire furieux. Comme l’a déclaré un jour le grand philosophe Wayne Gretzky, il faut devancer la rondelle plutôt que la suivre. Des signes montrent que l’inflation pointe et si elle se matérialise, nous aurons encore un autre problème.
Je remercie le gouvernement de sa gestion des finances de la pandémie jusqu’ici, mais les Canadiens doivent reconnaître que les pressions inflationnistes sont là. Ce que nous en ferons déterminera dans une large mesure comment nous traverserons cette période de « vie normale ».
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Madame la Présidente, je suis ravi d’avoir l’occasion de parler de ce projet de loi d’exécution du budget. J’ai écouté attentivement l’intervenant précédent du Parti libéral et je voulais dire deux ou trois choses au sujet de ma collaboration avec lui. Je note, avec plaisir, qu’en 2017, il a été le seul député libéral à voter pour le partenariat canadien pour l’autisme, avec des députés de tous les partis de l’opposition. Je lui en suis très reconnaissant.
Je lui suis reconnaissant également d’avoir cité Wayne Gretzky. Dans mon ancienne vie, avant d’être député, j’ai travaillé pour les Oilers d’Edmonton pendant une décennie, et j’ai donc beaucoup aimé ce discours. J’ai adoré la citation qu’il a choisie. L’entraînement est l’une des clés du succès de Wayne Gretzky. Son père était réputé pour la patinoire qu'il construisait dans leur jardin chaque année, où Wayne passait des heures à s’entraîner. L’une des clés de l’entraînement, bien sûr, est la répétition de ce que l’on a appris dans le passé, et c’est sur cela que je vais centrer mes remarques maintenant.
Le député a dit qu’en ce qui concerne la direction que nous prenons actuellement, les choses « pourraient mal tourner ». Les députés conservateurs et mes concitoyens d’Edmonton-Wetaskiwin s’inquiètent beaucoup du fait que les choses pourraient mal tourner.
Pour ce qui est de tirer des leçons du passé, j’ai trouvé très intéressant d'entendre le député libéral de dire: « [E]n 1995, nous nous sommes vu décerner le titre de membre honoraire du tiers monde ». J’ai écouté avec intérêt parce que c’était là où je comptais aller dans mon propre discours. Bien sûr, en 1995, la cote de crédit du Canada a baissé sous le gouvernement libéral de Chrétien et de Martin. Nous avons sabré les dépenses dans des domaines comme les soins de santé, les services sociaux et l’éducation. Nous avons réduit les dépenses en développement international, et toutes ces choses. Nos dépenses n’avaient jamais été aussi faibles de mon vivant. Je crains que ce soit dans ce sens que nous allions actuellement. Je vais parler un peu de ce qui nous a amenés là en 1995 et à la fin des années 1990 où, comme l’a dit le député, nous nous sommes vu décerner le titre de membre honoraire du tiers monde. Pour savoir ce qui nous a amenés là, il faut remonter au gouvernement Trudeau de 1968 et aux années 1970.
Lorsque Pierre Trudeau et son gouvernement libéral sont arrivés au pouvoir, le Canada n’avait presque pas de dette. Il était très peu endetté, par rapport à la situation actuelle, et le gouvernement Trudeau a décidé de mener une expérience. Il a décidé que les déficits perpétuels étaient une bonne idée. Il a enregistré des déficits pendant 14 des 15 années où il était au pouvoir. Bien sûr, lorsque les libéraux n’étaient plus au pouvoir, les taux d’intérêt ont atteint des sommets historiques. Il y a eu quelques commentaires sur les taux d’intérêt dans certains des discours prononcés jusqu’à présent. Toutefois, les taux d’intérêt n’étaient pas à un niveau record pendant toute la période où les libéraux étaient au pouvoir. Lorsqu’ils prenaient des décisions pour mener leur expérience de déficit massif, les taux d’intérêt étaient beaucoup plus bas.
Pour présenter le contexte, en août 1981, les taux d’intérêt étaient de 20,78 %, ce qui était un désastre pour le Canada. C’était juste avant l’expérience tout aussi désastreuse du programme énergétique national menée par le gouvernement Trudeau de l’époque. En août 1971, 10 ans plus tôt, alors que le gouvernement en était à sa troisième année au pouvoir, les taux d’intérêt étaient de 5 %. En août 1976, ils étaient passés de 5 % à 9,25 %, et en août 1981, ils avaient atteint 20,78 %. Les gens qui pensent que les taux d’intérêt vont rester bas pour toujours ont peut-être besoin d’une petite leçon d’histoire, de remonter dans le temps et de regarder ce qui s’est passé dans les années 1970.
Il y a eu une transition de pouvoir en 1984 avec le gouvernement Mulroney, et les libéraux aiment préciser qu'avant la pandémie et les dépenses massives qui ont aggravé le déficit, au cours des décennies précédentes, les niveaux d’endettement les plus élevés ont été enregistrés sous le gouvernement Mulroney. Ce qu’ils ne disent pas, c’est que la dette contractée et les déficits accumulés, sous le gouvernement Mulroney, étaient presque entièrement dus à l’intérêt sur la dette de Pierre Trudeau. Les taux d’intérêt étaient si élevés que nos plus gros déficits de l’histoire n’étaient que des paiements d’intérêt sur la dette contractée par Pierre Trudeau. Bien sûr, cette facture est arrivée à échéance plus d’une génération plus tard que lorsque le déficit a commencé à être accumulé par le gouvernement Trudeau. Cette dette est arrivée à échéance à la fin des années 1990, lorsque, comme l’a souligné le député libéral de , le Canada a été nommé membre honoraire du tiers monde.
J’espère que nous apprendrons quelque chose aujourd’hui, au moment où nous nous engageons dans cette voie. Nous devons reconnaître que nous vivons une pandémie mondiale et que n’importe quel gouvernement au pouvoir, quel qu’en soit le parti, accumulerait aujourd’hui d’importants déficits pour relever ce défi. En 2008, 2009 et 2010, le gouvernement conservateur a dû accuser des déficits assez importants pour faire face à la crise économique mondiale. La différence entre aujourd’hui et cette époque est que le gouvernement conservateur avait un plan dès le départ pour rétablir l’équilibre budgétaire.
Nous savions que nous ne pouvions pas accumuler de tels déficits indéfiniment et qu’en fin de compte, dans l’intérêt à long terme des Canadiens, nous devions veiller à rétablir l’équilibre budgétaire. En 2015, nous avons rétabli l’équilibre. Nous avons suivi le plan à la lettre. J’ai eu le plaisir de siéger, de 2012 à 2015, au comité du Cabinet qui a examiné les plans du gouvernement, des ministres et des ministères en ce qui concerne leur rôle dans le retour à l’équilibre. Nous avons retrouvé l’équilibre en 2015 et c’est la situation financière dont le gouvernement a hérité à ce moment-là.
Jetons un regard sur ce budget, sur la position du gouvernement et sur les dépenses de programme; en 2014-2015, les dépenses de programme de la dernière année du gouvernement conservateur étaient de 254 milliards de dollars. Comparons cela à 2019-2020, avant la pandémie, avant que quiconque ne sache ce qui allait se passer. N’oublions pas que tout au long de cette période, les conservateurs ont demandé au gouvernement s’il était prêt à faire face à une éventualité où l’économie mondiale ne serait pas aussi forte qu’elle l’était. Pendant toute cette période de vigueur de l’économie mondiale par rapport à ce qu’elle était auparavant, plutôt que de continuer à présenter un budget équilibré et à augmenter les dépenses de façon proportionnelle à l’augmentation des recettes pour répondre aux priorités des Canadiens, il a décidé d’accumuler de nouvelles dépenses massives. En 2014-2015, les dépenses de programmes étaient de 254 milliards de dollars et en 2019-2020, elles s’élevaient à 349 milliards de dollars, soit une augmentation de 95 milliards de dollars, 37,5 %, en cinq ans seulement. C’est une gestion budgétaire absolument insensée. Et c’était avant la pandémie.
Avec le présent budget, voilà ce que nous faisons, mais les Canadiens s’attendraient à voir un gouvernement qui aurait un plan pour la période post-pandémique, pour mettre de l’ordre dans nos finances et aller au-delà de la pandémie. Dans ce budget, si nous avançons rapidement jusqu’en 2022-2023, les dépenses de programme que le gouvernement projette après la pandémie s’élèvent à 412 milliards de dollars. Rappelons que la dernière année du gouvernement Harper, elles étaient de 254 milliards de dollars. Huit ans plus tard, le gouvernement prévoit des dépenses de programme de 412 milliards de dollars, soit une augmentation de plus de 150 milliards de dollars, 62 %, en huit ans seulement.
Si l’on remonte au gouvernement Trudeau des années 1970 et que l’on regarde le désastre que son plan financier a représenté pour les générations subséquentes, je crains que nous ne nous engagions dans la même voie avec le gouvernement actuel. Nous devons changer de direction. Il nous faut un plan du gouvernement, même s’il s’agit d’un plan à long terme, pour revenir en fin de compte à l’équilibre afin que nous puissions à nouveau poursuivre sur la voie sur laquelle nous étions en 2015, une trajectoire ascendante où les gouvernements avaient la souplesse de pouvoir dépenser pour les priorités des Canadiens.
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Madame la Présidente, nous discutons aujourd’hui de tous les éléments de notre budget. Nous parlons de l’avenir et de la façon dont nous réussirons à atteindre notre but et à nous assurer que nous avons un plan solide pour terminer la lutte contre cette terrible COVID-19. Comme nous l’avons entendu, il est clair que nous comptons exécuter un plan pour créer un million d’emplois, comme promis. Ces emplois sont essentiels pour que nous ayons une relance dynamique après cette pandémie. Ces emplois contribueront à améliorer la vie des membres de la collectivité que je représente et de tous les Canadiens.
La loi d’exécution du budget prévoit un plan pour soutenir les résidants de ma circonscription et tous les Canadiens. Elle prévoit la prolongation et l’élargissement de programmes de soutien essentiels dans le contexte de la COVID-19 pour les entreprises et les particuliers. Citons, par exemple, la subvention salariale, qui a aidé un très grand nombre de Canadiens, la subvention pour le loyer, sans laquelle un grand nombre d’entreprises auraient été forcées de fermer et, bien sûr, les autres prestations de relance que nous avons créées.
La loi d’exécution du budget mettrait également en œuvre les grands axes stratégiques du budget de 2021, comme le financement de services d’éducation préscolaire et de garde des jeunes enfants et le soutien aux étudiants pour les aider à traverser cette période difficile et à trouver l’emploi dont ils ont besoin pour amorcer leur carrière. Elle prévoit également un salaire minimum fédéral de 15 $. Elle établit les fondements clairs d’une économie plus verte, plus inclusive et plus prospère et elle rendrait la vie plus abordable pour les étudiants en prolongeant le moratoire sur le remboursement des prêts étudiants. Toutes ces mesures revêtent une importance capitale pour nos jeunes.
L'idée de faire payer leur juste part aux grandes multinationales suscite beaucoup de discussions en cette période difficile. Nous savons que de nombreuses entreprises ont bénéficié d’avantages, de sorte qu’à une extrémité du spectre, des entreprises ont énormément souffert tandis que d'autres ont été énormément avantagées, et je crois qu’elles devraient contribuer beaucoup plus à nous faire traverser cette période difficile. C’est ce que nous avons promis dans le budget de 2021 et c’est exactement pourquoi nous avons besoin d'adopter cette loi d’exécution du budget pour que cela se fasse.
Je peux dire aux députés que c’est un excellent budget pour les résidants de Humber River-Black Creek, que je connais et que j’aime, et pour tous les Canadiens.
Notre gouvernement apprécie la contribution que les aînés ont apportée, et continuent d’apporter, à nos collectivités. Mes visites aux groupes de personnes âgées de ma région me manquent. J’appelle les présidents de ces organisations aussi souvent que je le peux. Ils veulent tous retourner jouer au bingo et aux cartes dans leurs centres communautaires locaux, dont certains servent maintenant à distribuer les importants vaccins que notre gouvernement a obtenus pour protéger nos citoyens les plus vulnérables contre la COVID-19.
Je sais que ces aînés verront bientôt leur vie reprendre son cours normal grâce au travail acharné que le gouvernement accomplit pour mettre fin à cette horrible pandémie. Nos politiques produisent des résultats positifs. Par exemple, 25 % moins d’aînés vivent dans la pauvreté que lorsque les libéraux sont arrivés au pouvoir en 2015. C’est un résultat direct du bon travail que notre gouvernement a entrepris, notamment en ramenant l’âge d’admissibilité à la Sécurité de la vieillesse et au Supplément de revenu garanti à 65 ans, au lieu des 67 ans suggérés, et en augmentant le Supplément de revenu garanti pour les aînés célibataires les plus vulnérables.
La loi d’exécution du budget propose d’augmenter de 10 % les prestations de la Sécurité de la vieillesse pour les personnes âgées…
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Madame la Présidente, la Sécurité de la vieillesse augmenterait de 10 % pour les aînés de 75 ans et plus, ce qui contribuera à sortir davantage d'aînés de la pauvreté.
Prises ensemble, les mesures ambitieuses et progressistes du gouvernement améliorent vraiment la sécurité financière des aînés. Nous savons toutefois qu'il reste encore beaucoup de travail à faire. Les aînés canadiens pourront toujours compter sur les libéraux pour les écouter, comprendre leurs besoins et travailler fort dans le but de prendre des mesures en leur faveur.
L’éducation est l’investissement le plus judicieux qu’une personne puisse faire. Comme je l'ai dit plus tôt, le gouvernement est déterminé à rendre la vie plus abordable pour les étudiants. Pour faciliter l’entrée des nouveaux diplômés sur le marché du travail et s’assurer qu’ils ne sont pas surchargés prématurément par les remboursements de prêts, le budget de 2019 avait exempté d’intérêts le délai de grâce de six mois suivant la fin des études.
Pendant la pandémie, le gouvernement a imposé un moratoire de six mois sur tous les remboursements de prêts étudiants, en plus de s’engager à suspendre d’un an l’accumulation d’intérêts sur les prêts étudiants en 2021-2022. La loi d'exécution du budget prolongerait la renonciation à l’accumulation d’intérêts sur les prêts d’études canadiens et les prêts canadiens aux apprentis jusqu’au 31 mars 2023.
Je peux assurer aux Canadiens que toutes les mesures que nous prenons, de la plus petite à la plus grande, aident beaucoup de gens et allègent leur niveau de stress, car nous savons qu'ils traversent une période difficile en ce moment.
Nous augmentons également le seuil de l'aide au remboursement à 40 000 $ pour les emprunteurs vivant seuls, de sorte qu'aucune personne gagnant 40 000 $ par année ou moins n'ait à effectuer de paiements pour ses prêts étudiants. Cette mesure permettra d'aider chaque année environ 121 000 Canadiens de plus avec leur dette de prêt étudiant. Ainsi, nous veillons à ce que les jeunes Canadiens aient tout pour réussir à mesure que nous nous remettrons de la pandémie.
Parlons maintenant d'un dossier qui m'est particulièrement cher, la garde des enfants. J'ai toujours aimé assister aux barbecues et aux activités communautaires de ma circonscription. Voir les nouvelles familles et leurs enfants m'apporte beaucoup de joie.
Je suis convaincue que j'assisterai bientôt à la troisième édition annuelle de Tastes and Sounds of Jane and Finch, qui fait la promotion de l'œuvre de bienfaisance de la San Romanoway Revitalization Association. J'ai hâte de voir mes amis, Spider Jones et M. Jane and Finch lui-même, M. Winston LaRose. Je sais qu'ils demeurent en sécurité, et je les reverrai bientôt.
Revenons à la garde d'enfants. Le projet de loi d'exécution du budget autoriserait un investissement transformateur de 2,9 milliards de dollars pour l'établissement d'un système pancanadien d'apprentissage et de garde des jeunes enfants. Ce système favoriserait la croissance économique ainsi que la participation des femmes à la population active...
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Madame la Présidente, je remercie mon collègue de son aide.
Cette mesure augmenterait la participation des femmes au marché du travail et il s’agit d’un plan qui permettra d’offrir à chaque enfant au Canada le meilleur départ possible dans la vie. Il vise à réduire de 50 % en moyenne d’ici 2022 les frais pour les parents qui ont des enfants dans des services de garde réglementés, dans l’objectif d’arriver à 10 $ par jour, en moyenne, d’ici 2026, partout ailleurs qu’au Québec. Le budget de 2021 investira près de 30 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années et fournira un financement permanent et récurrent.
Il a beaucoup été question de savoir si ce budget est responsable sur le plan financier. Le Canada est entré dans la pandémie en ayant une position financière solide, ce qui a permis au gouvernement de prendre des mesures rapides et décisives pour aider les particuliers et les entreprises et de faire les investissements historiques d’aujourd’hui dans la relance.
Le racisme systémique est une réalité douloureuse pour trop de gens. En particulier, les Canadiens noirs ont énormément souffert pendant la COVID-19 et les événements de l’an dernier ont mis en lumière les inégalités et le racisme envers les communautés racialisées. Le gouvernement prend des mesures pour lutter contre le racisme, soutenir les communautés racialisées et réagir aux répercussions inégales de la COVID-19. Tandis que nous reconstruisons en mieux et nous nous remettons de la pandémie, nous continuerons à lutter contre le racisme systémique et à donner des moyens aux communautés en comblant les lacunes qui empêchent le Canada de réaliser son potentiel.
Le budget de 2021 présente le plan du gouvernement pour créer un Canada plus sain, plus inclusif et plus équitable pour tous. Il propose de verser 200 millions de dollars dans un fonds de dotation philanthropique dirigé par des Noirs afin de soutenir des organismes de bienfaisance et des organisations dirigées par des Noirs qui servent les jeunes et qui mettent en œuvre des initiatives communautaires. Les deux fonds seront administrés par Emploi et Développement social Canada pour 2021-2022. Il y aura aussi un nouveau programme de subventions contre le racisme pour lutter contre la montée de la haine et du racisme pendant la COVID-19 ainsi qu’une coalition nationale d’appui aux Canadiens d’origine asiatique.
Nous renforcerons les communautés à risque en donnant des moyens à des programmes d’infrastructure de sécurité et en veillant à l’exécution de ces programmes pour protéger les communautés vulnérables aux crimes motivés par la haine. Nous élargirons l’accès aux programmes de santé mentale communautaires pour les Autochtones et les Canadiens racialisés et noirs. C’est d’un investissement historique et révolutionnaire dont nous parlons. Ces projets auront une incidence positive et directe sur les communautés que je représente pour les années à venir.
Je présente mes excuses à mes collègues et aux interprètes pour les difficultés que j’ai éprouvées avec mon microphone. Je les remercie de leur aide.
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Madame la Présidente, je vous remercie. Décidément, les microphones sont un vrai problème.
Je vais continuer mon allocution.
Je disais qu'augmenter le salaire à 15 $ l'heure envoyait un bon signal. On a pu constater que tous les anges gardiens, tous les travailleurs essentiels, sortis de l'ombre durant la pandémie, gagnaient un petit salaire. En leur assurant un salaire minimum à 15 $ l'heure, on leur envoie un bon signal.
En parlant toujours des lois du travail, je vais qualifier cela de demi-mesure. Il s'agit d'un bon début, d'un bon pas.
En ce qui a trait à la pratique de renversement de contrat, on retrouve, dans les lois sur le travail, l'intention d'ajouter le mot « aéroport ». Il s'agit du secteur le plus touché par cette pratique qui met à mal l'ensemble des travailleuses et des travailleurs de ce secteur. Il s'agit d'une revendication appuyée, depuis longtemps, par les travailleurs de cette industrie.
Je vais maintenant rappeler la situation et ce qu'est un renversement de contrat.
Dans le secteur aéroportuaire, les travailleurs et les syndicats n'ont aucun levier pour protéger les conditions de travail qu'ils ont obtenues au fil du temps. Cette situation fait que, lorsqu'il y a un renversement de contrat ou que l'on confie à un autre sous-traitant la mise en œuvre du travail, les travailleuses et les travailleurs font place nette. Ils perdent leur emploi et ne bénéficient plus des conditions de travail. Puisque le sous-traitant n'a aucune obligation envers eux, le salaire des travailleurs peut même être diminué. Cela brise des vies et des carrières.
Un travailleur peut être embauché par un nouvel employeur, mais il doit repartir à zéro, malgré ses 25 années d'expérience, par exemple. Pourtant, le travail est le même, et il doit travailler avec les mêmes outils et les mêmes équipements et selon le même horaire. En inscrivant le mot « aéroport » dans le projet de loi de mise en œuvre du budget, on prévoit une protection pour ces travailleurs, dans le cas d'un renversement de contrat.
Je vais maintenant parler des demi-mesures, puisqu'on semble vouloir protéger uniquement les salaires.
On l'a vu lors du récent conflit entre les employés de Swissport et les aéroports Montréal-Trudeau et Mirabel. Il y a eu un changement sur le plan du contrat des employés de Swissport.
Pour le même travail, des travailleurs qui gagnaient 23 $ l'heure gagnent maintenant 16 $ l'heure. Bien sûr, cela n'a pas de sens. Le projet de loi permettrait de corriger une telle situation. Cependant, il faut aller plus loin. Pourquoi s'arrêter à mi-chemin?
Il s'agit donc d'une demi-mesure. Les salaires ne devraient pas être les seuls éléments à être protégés. Il faut aussi protéger les conditions de travail, les régimes de retraite, les régimes d'assurance et la reconnaissance syndicale. C'est ce qui est souhaité et souhaitable. C'est ce que nous avons fait valoir, et c'est ce que les syndicats ont fait valoir. Nous espérons que cette partie du projet de loi sera bonifiée, afin que l'on puisse faire l'ensemble du chemin.
Concernant une telle situation ou une telle pratique, la demande est simple. On demande que les travailleuses et les travailleurs n'écopent pas du changement de fournisseur. Si l'on s'attaque à un dossier, on devrait aussi bien s'assurer de ne pas devoir rouvrir la question plus tard, sous prétexte que l'on a fait seulement un demi-pas. Je compte donc sur des modifications à ce chapitre.
Dans les lois du travail, il y a un oubli. Il s'agit pourtant d'une revendication de longue date. Le gouvernement dit vouloir protéger la classe moyenne et les travailleuses et travailleurs. C'est bien d'y penser sans vouloir se presser à gauche pour mieux couvrir les situations où les personnes sont en difficulté. Or il y a un oubli, soit les mesures anti-briseurs de grève, le fait d'utiliser les briseurs de grève quand il y a un conflit de travail.
Au Québec, on a réglé cette situation. Le Code du travail du Québec stipule que c'est une pratique interdite. La loi anti-briseurs de grève au Québec a été adoptée en 1977, mais il n'y a rien de tel dans le Code canadien du travail.
La façon de faire des employeurs qui font appel à des briseurs de grève est vraiment d'une autre époque. Pourtant, les employeurs ne se gênent pas pour abuser de la faiblesse de la loi à cet égard.
Par exemple, en février 2020, des travailleurs de la Ville de Fredericton se faisaient voler leur emploi par des briseurs de grève en plein lockout. Il y a eu la même situation en juin 2020, à la raffinerie Co-op à Regina pour des travailleurs du secteur de l'énergie, et aussi au Nouveau-Brunswick, en mars 2020, pour des travailleurs du site d'enfouissement de Red Pine.
Que dire aussi de la situation au port de Montréal? En août 2020, le représentant de l’employeur indiquait qu’il avait l’intention de travailler avec des travailleurs de remplacement ou des gestionnaires, faisant fi des droits des syndiqués. On a vu cela même dans le conflit entre l’Association internationale des machinistes et des travailleurs de l’aérospatiale, ou AIMTA, et Swissport, le conflit dont je parlais tout à l'heure dans le cas de reversement de contrat, et il y a eu grève. L’employeur profitait de la possibilité de recourir à des briseurs de grève pour faire traîner les négociations. Il n’avait aucun intérêt à arriver rapidement à un règlement du différend.
Tout cela pour dire que le gouvernement aurait pu agir et rectifier une injustice en adoptant une mesure anti-briseurs de grève. Malgré cela, rien n'a été fait dans ce projet de loi .
Maintenant, j'aborderai rapidement le régime de l'assurance-emploi. Il est incroyable de penser que, après toutes ces années, avec toutes ces études et toutes ces consultations devant nous, l'on n'agisse pas sur le régime de filet de sécurité sociale aussi important des travailleurs de l'assurance-emploi, des travailleurs...
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Madame la Présidente, c'est un énorme plaisir d'être ici aujourd'hui à la Chambre, de façon virtuelle bien sûr, afin de parler du projet de loi C-30.
[Traduction]
Ce budget est extrêmement important. Les lois d’exécution du budget sont des éléments clés que nous mettrons en œuvre très rapidement.
Nous sommes dans la troisième vague et je tiens à remercier les Canadiens dans tout le pays de leurs efforts, et les Néo-Écossais aussi. On découvre quantité d’histoires formidables quand on rend visite aux collectivités et aux organisations.
Dans ma circonscription, Sackville-Preston-Chezzetcook, la bibliothèque publique de Sackville a apporté des changements pendant la pandémie pour que les citoyens puissent aller en ligne, travailler à distance et disposer de livres électroniques pour continuer d’apprendre et de faire des recherches, ce qui est très important. La Légion de Sackville, la Légion de Waverley, bref, les six légions de ma circonscription ont fermé pendant un temps, mais elles ont travaillé en étroite collaboration avec le gouvernement et les autorités sanitaires pour rouvrir quand elles le pourraient et continuer de faire leur extraordinaire travail au service des vétérans et de leur famille.
Le centre d’éducation préscolaire de First Lake a dû accueillir moins d’élèves et former de plus petits groupes, mais il a continué de faire le travail qui devait être fait. Les mots me manquent pour parler des enseignants, des élèves et des parents qui ont réussi à maintenir l’éducation des enfants. Le musée du patrimoine de Waverley a organisé des expériences d’apprentissage en ligne et a employé des étudiants dans ce domaine l’été dernier pour aider la collectivité. Le Club de garçons et filles de la région de Preston, où vit la communauté africaine de la Nouvelle-Écosse, a pu aider la collectivité en livrant de la nourriture et en aidant des aînés de la région. À Porters Lake, le centre de loisirs communautaire Lake & Shore a organisé un camp de vacances l’été dernier et il en organisera un autre cet été.
Ce sont des histoires très intéressantes dont pourraient parler bien des Canadiens dans tout notre merveilleux pays.
Il y a deux grands secteurs d’investissement dans le budget dont je voudrais parler avant de passer à la loi d’exécution du budget.
Il y a d'abord l’investissement pour les vétérans, soit 5 millions de dollars supplémentaires sur les trois prochaines années, en plus des 3 millions de dollars existants pour le Fonds pour le bien-être, qui est extrêmement important pour les vétérans et leur famille ainsi que pour des organismes dans tout le pays. Il y a aussi un investissement de 45 millions de dollars pour lutter contre l’itinérance chez les vétérans. Nous essayons d’éliminer l’itinérance dans tout le pays, et nous nous concentrons sur les vétérans sans abri ainsi que sur leur santé mentale.
Je tiens aussi à dire quelques mots sur la communauté noire, parce que la communauté noire intergénérationnelle de ma circonscription est la plus ancienne du Canada. Un investissement important, soit 200 millions de dollars, est prévu dans le Fonds de dotation philanthropique afin de soutenir les communautés noires. Ce fonds sera dirigé par des Canadiens noirs, ce qui est important pour lutter contre le racisme anti-noir. Il y a également des investissements pour soutenir les communautés noires du Canada, soit 100 millions de dollars pour des programmes qui aideront à renforcer les capacités, ce dont ont tellement besoin les communautés noires pour continuer de travailler en étroite collaboration et de se soutenir.
La loi d’exécution du budget prévoit un investissement dans les services de garderie qui est important parce qu’il donne un meilleur départ aux élèves et aux enfants et qu’il permet à plus de femmes d’entrer sur le marché du travail parce que nous aurons un programme de garderies. Nous aiderons les Canadiens en réduisant de moitié le coût des garderies d’ici 2022 et en l’abaissant ensuite à 10 $ par jour en 2026. C’est un gros investissement. La loi d’exécution du budget prévoit 2,9 milliards de dollars pour un système pancanadien d’apprentissage préscolaire, ce qui veut dire que la mesure est concrète, qu’elle progresse et qu’elle est réelle.
L’investissement dans l’éducation fait partie des plus importants que nous puissions faire. Pour aider les jeunes Canadiens, nous renoncerons à l’intérêt sur leurs prêts fédéraux jusqu’en 2023, c’est-à-dire pendant deux années de plus. Cette mesure aidera 121 000 Canadiens de plus que les années passées et le seuil de remboursement, qui était de 25 000 $, sera porté à 40 000 $.
Comme je l’ai dit, des entreprises se portent bien et, en même temps, d’autres connaissent des difficultés. Nous travaillons en étroite collaboration avec elles et nous allons prolonger beaucoup de programmes jusqu’en septembre, comme la subvention salariale et la subvention pour le loyer. En fait, nous pouvons les prolonger jusqu’à novembre. S’il faut investir plus dans l’économie, nous sommes prêts à agir très rapidement. Les entreprises peuvent demander jusqu’à 500 000 $ de prêts, et il y a des investissements dans des programmes de réembauchage et de numérisation. Les frais de transaction de carte de crédit, qui sont tellement élevés pour les petites entreprises, seront désormais les mêmes que pour les grandes entreprises. Cela aidera beaucoup les commerces qui réclament cela depuis de nombreuses années.
En ce qui concerne les soins de santé, qui sont très importants en Nouvelle-Écosse, dans les provinces de l’Atlantique et dans tout le Canada, les paiements de transfert au titre de la santé augmenteront de 5 milliards de dollars. Ce montant s’ajoute aux paiements de transfert au titre de la santé qui existent déjà depuis 10 ans. Il s’agit d’un investissement important.
Nous ferons passer de 15 à 26 semaines les prestations de maladie de l’assurance-emploi pour les personnes éprouvées par une maladie. Mon collègue M. Eyking, l’ancien député de Sydney—Victoria, était un ardent défenseur de ce programme.
Nous investissons dans des domaines clés dont les Canadiens nous ont clairement parlé, comme une stratégie nationale pour le trouble du spectre de l’autisme, un cadre national sur le diabète et, bien entendu, tous les investissements que nous avons mis en œuvre pour les vaccins et leur distribution réussie dans tout le pays. Tous les Canadiens auront reçu une première dose de vaccin d’ici la fin du mois de juin.
Les aînés sont très importants pour notre économie. Ils ont contribué et continuent de contribuer à la prospérité de notre beau pays. Depuis 2015, nous avons réussi à faire reculer de 25 % la pauvreté chez les aînés. Nous avons fait des investissements importants. En 2016, nous avons augmenté le Supplément de revenu garanti de 10 % pour les plus vulnérables. Pendant la pandémie, nous avons également ajouté 300 $ à la Sécurité de la vieillesse et 200 $ au Supplément de revenu garanti, non imposables, ce qui était très important. Nous investissons dans des normes nationales pour les résidences pour personnes âgées et dans le programme Nouveaux Horizons, qui aidera de nombreux organismes à soutenir les aînés. N’oublions pas que les conservateurs voulaient faire passer l'âge d’admissibilité à la Sécurité de la vieillesse à 67 ans, et non le laisser à 65 ans, comme nous l’avons fait.
En ce qui concerne l'énergie verte, les citoyens peuvent demander des subventions d’un montant maximal de 5 000 $ pour des rénovations domiciliaires. Pour les travaux de réfection importants, il est possible d’obtenir un prêt maximal de 40 000 $ sans intérêt. L’accélérateur net zéro soutient des projets qui permettront de réduire les émissions de gaz à effet de serre au pays. Nous réduirons aussi de 50 % les taux d’imposition généraux des sociétés et des petites entreprises qui fabriquent des technologies carboneutres.
Je vois qu’il me reste une minute. Je vais donc conclure. Nous continuerons de soutenir les Canadiens aussi longtemps qu’il le faudra. Avant la COVID, nous étions dans une très bonne situation financière avec un taux de chômage au plus bas, et plus de 1,2 million d’emplois avaient été créés. Seulement en refinançant la dette, nous avons réussi à économiser 3 milliards de dollars en paiement d’intérêts. Le Canada n’est pas le seul à investir dans sa population. Tous les pays le font. Je suis très fier que le gouvernement continue de le faire.
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Monsieur le Président, je suis heureux de m'adresser à la Chambre aujourd'hui au sujet du budget de 2021.
Comme je le rappelle toujours à mes concitoyens, je suis le représentant de la Beauce à Ottawa, et non le représentant d'Ottawa en Beauce. C'est pourquoi j'aimerais faire part à la Chambre de mes nombreuses préoccupations concernant ce budget et des changements que j'aimerais voir apportés pour mes concitoyens, mais aussi pour tous les Canadiens.
Le fait que ce gouvernement ait pris deux ans pour annoncer son budget est inconcevable. On pourrait penser qu'après deux années complètes pour son élaboration, ce budget ne comporterait pas autant de lacunes flagrantes, mais il faut se rappeler que ce gouvernement est constamment entouré de scandales et d'autres formes de distraction.
Depuis mon arrivée à Ottawa, lors des dernières élections, j'ai pu constater la complexité du travail en politique fédérale. Tout avance à la vitesse d'un escargot. C'est extrêmement décourageant d'avoir de si bonnes intentions, mais de sentir que rien n'avance avec ce gouvernement.
En tant que porte-parole associé en matière de développement économique rural, j'ai étudié le budget de près, et il y a de nombreux sujets dont j'aimerais discuter aujourd'hui.
Tout d'abord, j'aimerais parler de la pénurie de main-d'œuvre qui affecte des entreprises québécoises. Les hommes et les femmes d'affaires de tout le pays ont fait preuve d'une grande ingéniosité en trouvant des moyens de maintenir leur entreprise à flot en ces temps incertains. Malheureusement, dans les milieux ruraux, même avant la pandémie, il était extrêmement difficile de combler les besoins de main-d'œuvre. Le gouvernement devrait élargir et améliorer les programmes actuels de travailleurs temporaires et saisonniers pour aider à combler le vide qui subsiste dans ces entreprises.
Le gouvernement doit également éliminer la paperasserie dans ce dossier. Dans certains cas, les entreprises doivent traiter avec trois ministères différents pour recevoir la main-d'œuvre qu'elles ont elles-mêmes recrutée dans des pays étrangers. Les délais d'attente actuels auxquels ces ministères sont confrontés détruisent carrément nos entreprises. On ne peut pas continuer à se servir de la pandémie comme excuse. Il est temps pour ces ministres de se mettre au travail sur ces dossiers et d'arrêter de préparer leur prochaine campagne électorale.
Deuxièmement, j'aimerais parler d'un sujet qui me passionne depuis de nombreuses années. Il s'agit du transport collectif dans les zones rurales. Le problème, c'est que l'argent n'est simplement pas au rendez-vous. Lorsque le gouvernement promet des fonds aux provinces, la plupart de ces fonds finissent par aller dans les grands centres urbains. Avec le vieillissement de la population, le maintien des aînés dans leur municipalité rurale pourrait être facilité par l'accès à un système de transport collectif qui leur permettrait une plus grande autonomie. Sans un tel transport, les aînés choisissent de se rapprocher des hôpitaux et des établissements de santé, assurant ainsi leur sécurité.
On observe la même chose en ce qui concerne les nouveaux arrivants. Ils ont également besoin de transport. Dans un contexte de pénurie de main-d'œuvre, de nombreuses entreprises recrutent des employés à l'étranger. Il appartient à l’employeur d'assurer le transport vers le lieu de travail, dans le cas d'un employé avec permis de travail temporaire. Cependant, l'employé se retrouve sans moyen de transport pour se rendre à ses rendez-vous médicaux, à la pharmacie ou à l'épicerie.
La présence de transport public dans les zones rurales aiderait ces travailleurs et leurs familles à mieux s'intégrer dans leur communauté d'accueil. Sans transport collectif, les étudiants n'ont d'autre choix que de posséder un véhicule, de faire du covoiturage lorsque c'est possible, ou de s'installer près des établissements d'enseignement supérieur qui sont souvent situés dans les grandes villes. Pour les régions rurales où vit environ 20 % de la population canadienne, une contribution par habitant n'est pas appropriée. La contribution devait être faite en ajoutant, comme critère, la distance des trajets parcourus. Cette approche favoriserait la prestation de services de transport dans les régions rurales.
J'aimerais maintenant aborder rapidement une question d'équité qui n'est pas du tout mentionnée dans ce budget. Il s'agit de l'état actuel de la Loi de l'impôt sur le revenu lorsqu'il s'agit du transfert d'une entreprise familiale. Dans l'état actuel des choses, la réalité à laquelle sont confrontés les propriétaires d'entreprise est la suivante: il leur en coûte plus cher en impôts de vendre leur entreprise à un membre de la famille que de la vendre à un tiers acheteur.
La Loi actuelle désavantage de manière injustifiée les exploitants qui souhaitent transmettre leur entreprise familiale à leur fille ou à leur fils, laissant aux propriétaires la charge de décider s'ils peuvent conserver l'œuvre de leur vie au sein de la famille ou s'ils doivent la vendre au plus offrant.
Comme on le sait, la Beauce est le berceau des PME et je vais en donner un exemple provenant de ma circonscription. Eddy Berthiaume, de l'entreprise Les Escaliers de Beauce de Saint-Elzéar, a été forcé de prendre la décision difficile que je viens d'expliquer à la Chambre. Propriétaire à 50 % de son entreprise depuis de nombreuses années, ce travailleur acharné a consacré tout ce temps à bâtir son entreprise. Il est enfin prêt à prendre sa retraite. Malheureusement pour lui, lorsqu'il a décidé de vendre ses parts dans l'entreprise familiale à ses enfants, il a été injustement contraint de payer des milliers de dollars en droits de transfert.
Le plus déplorable dans cette histoire, c'est que son associé a pu vendre sa moitié de l'entreprise à un tiers acheteur pour une somme dérisoire en impôts, voire nulle. En quoi cela est-il injuste? Ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres de la façon dont le gouvernement laisse tomber les petites entreprises dans ce pays. Nous n'avons pas besoin d'un gouvernement qui est prêt à accorder des exemptions à certains Canadiens tout en pénalisant des familles persévérantes comme la famille Berthiaume.
J'espère donc que le Parti conservateur aura le soutien de tous les partis à la Chambre lorsqu'il s'agira de soumettre le projet de loi à un vote demain.
Voici maintenant le plus grand problème qui continue de désavantager les communautés rurales et éloignées: l'accessibilité à Internet haute vitesse et, surtout, la qualité de la couverture cellulaire dans les régions rurales du Canada.
Comme de plus en plus de Canadiens sont obligés de travailler et d'apprendre à partir de chez eux, il est vital d'avoir des connexions Internet et cellulaires stables et fiables. Le gouvernement libéral a complètement mal géré ce dossier, qui traîne depuis plusieurs années, en y consacrant plus de cinq programmes différents et trois ministres.
Heureusement pour les Québécois, notre gouvernement provincial a présenté un vrai plan avec des dates et des objectifs pour connecter toutes les résidences d'ici la fin de 2022. Le plan fédéral était si mauvais que la province a mis en œuvre son propre plan et a simplement demandé un partage des coûts avec le gouvernement fédéral. Malheureusement, dans d'autres régions du Canada, nous sommes très en retard. Nous n'avons pas besoin de plus de paroles; nous avons besoin d'actions sur cette question urgente.
Dans le budget de 2021, il n’est fait mention d'aucune initiative pour aider à améliorer les réseaux cellulaires en milieu rural. Dans certaines zones de ma circonscription par exemple, les électeurs peuvent enfin se brancher à une connexion Internet décente. Par contre, s'ils marchent cinq minutes dans la rue, ils perdent toute connexion fiable au réseau cellulaire, ce qui n'a aucun sens.
Quand pouvons-nous enfin espérer un plan fonctionnel de ce gouvernement pour connecter tous les Canadiens en milieu rural? Nous avons besoin de leadership de la part de ce gouvernement. Il ne peut pas continuer à rester les bras croisés et à attendre que les grands opérateurs de télécommunications règlent ce problème de leur propre initiative.
Enfin, un autre dossier qui me passionne énormément est celui de notre secteur agricole et agroalimentaire, un rouage très important de l'économie rurale au Canada. Pendant des années, ce secteur a été négligé par le gouvernement libéral. Afin d'améliorer le développement économique du Canada rural, il est impératif que le gouvernement aide à financer, non seulement les agriculteurs sur le terrain, mais aussi tout l'ensemble de la chaîne alimentaire.
Pendant mon mandat de porte-parole associé du Parti conservateur en matière d'agriculture et d'agroalimentaire, j'ai essayé de faire entendre ma voix à la ministre, mais il semble qu'elle ait les mains liées par un qui ne croit pas en ce secteur. Je siège encore aujourd'hui au Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire et notre comité a publié une étude complète sur les programmes de gestion des risques des entreprises. Malheureusement, rien n'a bougé dans ce dossier.
Il est essentiel d'améliorer les programmes de gestion des risques pour les agriculteurs. La ministre a proposé quelques changements à ce programme, à condition que les provinces et les territoires en partagent les coûts. Malheureusement, certaines provinces ne peuvent pas accepter cela en ce moment en raison de contraintes budgétaires. La ministre est probablement heureuse de s'en laver les mains et de dire qu'elle a essayé. Pourtant, l'agriculture et l'agroalimentaire doivent être considérés comme un véritable ressort pour la relance de l'économie canadienne.
En conclusion, ce budget n'est rien de plus qu'un outil de campagne pour les libéraux, qui saupoudrent de l'argent partout sans avoir de véritable plan. J'espère que les Canadiens verront clairement avant les prochaines élections que les libéraux tentent d'acheter des votes avec ce budget.
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Monsieur le président, c'est avec plaisir que je me lève à la Chambre pour parler du projet de loi , déposé par ma collègue la . Comme il s'agit d'une première dans l'histoire du Canada, je pense que cela mérite d'être souligné encore une fois, comme l'ont fait plusieurs députés de la Chambre. Une barrière a été brisée, ce qui encourage les jeunes filles, puisque c'est une femme qui a déposé le projet de loi d'exécution du budget à la Chambre.
Le budget est essentiellement basé sur trois axes. Premièrement, depuis le mois de mars 2020, notre objectif est d'aider les Canadiens et les Canadiennes à traverser la pandémie. Deuxièmement, nous voulons aider à bâtir un pont pour aider les PME à traverser la pandémie, puisque plusieurs petites et moyennes entreprises ont dû fermer leurs portes à cause des mesures de confinement. Troisièmement, une fois que la pandémie sera terminée, nous voulons une relance économique juste, équitable et verte. Mon discours d'aujourd'hui portera donc sur ces trois axes.
Le budget de 2021 propose évidemment d'aider les Canadiens et les Canadiennes, que ce soit au moyen de la Prestation canadienne d'urgence ou de la Subvention salariale d'urgence du Canada.
Plusieurs députés savent que des employés ont malheureusement perdu leur emploi à cause des mesures de confinement ou parce qu'ils doivent rester à la maison vu que l'école de leur enfant est fermée. Plusieurs mesures du budget de 2021 vont être prolongées jusqu'au mois de septembre, afin d'aider ces Canadiens et ces Canadiennes à traverser la crise.
Comme je l'ai dit, il y a aussi la Subvention salariale d'urgence du Canada. J'ai parlé avec plusieurs entrepreneurs qui demandaient qu'elle soit prolongée au-delà du mois de juin 2021. Elle est prolongée jusqu'au 25 septembre. Il s'agit donc d'une bonne nouvelle pour nos PME. Ces dernières font un travail remarquable, et elles ont dû s'adapter et trouver de nouvelles façons de joindre leurs clients.
D'ailleurs, je tiens à souligner tout le travail fait par la Société de développement communautaire de Prescott-Russell, par l'intermédiaire de la ministre responsable du développement économique. Elle a donné jusqu'à 20 000 $ en subventions à des entreprises, afin de les aider à faire le virage numérique en vue d'avoir une présence en ligne. Ainsi, les résidents et les résidentes vont pouvoir acheter des produits et des services. Je lève mon chapeau aux gens qui ont fait tout ce travail.
Comme je l'ai déjà mentionné, la Subvention salariale d'urgence du Canada va être prolongée jusqu'au 25 septembre.
[Traduction]
En ce qui concerne l’aide aux entreprises qui ont dû fermer leurs portes, nous avons aussi prolongé le programme de subvention pour le loyer. Il a été très important pour beaucoup de ces entreprises qui paient un loyer ou une hypothèque, mais qui sont obligées de fermer. Je pense aux salons de coiffure qui, dans certaines régions de l’Ontario, n’ont pas ouvert leurs portes depuis plus d’un an. On peut deviner la région d’origine d’une personne par sa coupe de cheveux. Certaines personnes ont les cheveux très longs en ce moment. Il va sans dire que ces salons sont un élément important de notre économie et je suis heureux que nous les aidions avec le programme d'aide pour le loyer.
Le programme de prêts du Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes a aussi été prolongé. Il a aidé de nombreuses entreprises dans ma circonscription. Les entreprises peuvent demander jusqu’à 60 000 $ et elles peuvent obtenir une subvention de 20 000 $ si elles remboursent le prêt initial avant une certaine date.
[Français]
Voici maintenant quelques mesures que nous avons présentées dans le budget de 2021.
La relance économique équitable, juste, et verte a fortement été reflétée dans ce budget. Je pense essentiellement aux services de garde des jeunes enfants. Si nous voulons une économie et une relance économique fortes, nous devons nous assurer que les femmes participent équitablement à notre économie.
C'est vrai que des promesses ont été faites auparavant — certaines ont même été faites lorsque j'avais 7 ans, apparemment. Le et la sont déterminés à s'assurer que ce programme va être mis en place une fois pour toutes. J'espère que nous aurons l'appui de tous les partis, puisqu'il s'agit d'une mesure très importante.
Quand j'étais jeune, j'avais facilement accès à ma grand-mère, qui habitait juste derrière chez moi. Ma mère avait dû retourner travailler après seulement trois mois de congé de maternité. Ce ne sont pas tous les parents qui ont cette option d'avoir un membre de la famille qui peut prendre soin de leurs enfants. Voilà pourquoi l'accès aux services de garde est tellement important, mais aussi le coût de ces services.
On sait que des parents peuvent dépenser de 40 à 100 $ par jour par enfant en services de garde, voire plus. Ils en viennent souvent à se demander s'ils ne devraient pas plutôt rester à la maison pour prendre soin des enfants, parce que cela ne vaut tout simplement pas la peine pour eux de participer à l'économie ou de travailler lorsque les enfants sont à la maison. Or, c'est un choix qu'on ne devrait pas avoir à faire dans notre société, dans un pays du G7 comme le Canada.
Depuis des décennies, le bon programme de services de garde du Québec est un bel exemple. Il n'y a aucune raison qui empêcherait l'Ontario et le reste des provinces d'en faire pareil. Je ne doute pas que les négociations seront menées bon train et je suis convaincu que la obtiendra des résultats positifs pour nos familles, qui dépendent tellement de services de garde abordables. Voilà pourquoi nous voulons en réduire les coûts de moitié d'ici 2022, pour les plafonner à 10 $ par jour d'ici 2025-2026. Cet objectif est louable et réaliste et aidera nos familles partout au Canada.
L'autre mesure importante du budget et de cette loi est l'aide à nos aînés. En campagne électorale, nous avions promis d'augmenter l'aide aux aînés de 10 % à compter de l'âge de 75 ans, et ce, pour une raison bien simple. En effet, à compter de l'âge de 65 ans, les aînés ont accès à la pension de la Sécurité de la vieillesse, ainsi qu'au Supplément de revenu garanti pour nos aînés les plus vulnérables. Le Supplément de revenu garanti a été augmenté de 10 % en 2016, une autre promesse que nous avons tenue.
Maintenant, nous nous sommes engagés à augmenter la Sécurité de la vieillesse à partir de l'âge de 75 ans, et ce, pour une autre raison tout aussi simple: la majorité des aînés épuisent leurs économies avant d'arriver à l'âge de 75 ans et en subissent alors les conséquences, certains repassant sous le seuil de la pauvreté. L'augmentation proposée a donc un objectif noble et elle respecte notre engagement électoral.
Un autre aspect important du budget de 2021 n'est autre que la question de la relance verte.
[Traduction]
Je suis vraiment heureux que nous mettions enfin l’accent sur une relance verte de l’économie. Les mesures prévues dans le budget permettront de réduire de 50 % le taux d’imposition des sociétés qui fabriquent des technologies carboneutres. Quel incitatif fantastique pour faire du Canada un partenaire de choix pour que le monde entier réutilise nos produits. Si nous voulons parvenir à la carboneutralité d’ici 2050, le Canada doit faire sa part, mais les autres pays doivent aussi faire la leur. Il n’y a aucune raison pour que le Canada ne puisse pas être un fournisseur de technologies carboneutres. L’incitatif que représente la réduction de 50 % du taux d’imposition en est un excellent exemple.
Enfin, je sais qu’on nous accuse de ne pas être responsables sur le plan financier. Comme on nous compare aux années 1990, je vais rappeler quelques faits. Dans les années 1990, le ratio dette-PIB était de 66 % et le taux d’intérêt, de 12 %. Heureusement, nous sommes loin d’une telle situation. Je sais que le ratio dette-PIB augmentera jusqu’à 51,2 %, mais il reculera ensuite à 49,2 %. L’an prochain, le déficit sera réduit de moitié et l’année suivante, il sera encore réduit de moitié.
Nous sommes sur la bonne voie pour parvenir à l’équilibre budgétaire, mais nous veillerons également à ne laisser personne de côté. Voilà l’objectif principal du budget de 2021. Nous voulons une relance économique qui soit verte et équitable et qui ne laisse personne de côté.
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Monsieur le Président, avec votre permission, je voudrais prendre quelques secondes à la Chambre pour souligner l'œuvre de Serge Bouchard, cet anthropologue, animateur de radio et grand écrivain. Pendant des années, il a bercé nos soirées avec sa voix si rassurante et avec sa vision si profonde du Québec et de nos relations avec les Premières Nations. Un grand Québécois vient de nous quitter. Il va nous manquer à tous et à toutes.
Je veux parler de plusieurs sujets parce qu'on parle du premier budget du gouvernement fédéral en deux ans, alors c'est quand même un événement important.
Ces deux années ont marqué et ont bouleversé nos vies dans l'ensemble de nos communautés et de nos collectivités. Ce sont deux années pendant lesquelles nous avons tous dû réapprendre à vivre, à travailler, à communiquer, à pousser des projets vers l'avant. On a vu aussi, et c'est extrêmement triste, des commerces éprouver énormément de difficulté et fermer leurs portes; des travailleurs perdre leur emploi; des secteurs complets être bouleversés, notamment le secteur touristique, le secteur culturel, qui comprend nos artistes, le secteur de la restauration ainsi que les propriétaires de bars et j'en passe.
Il y a aussi, il faut bien le dire, un système de santé qui a dû essayer de faire des miracles avec le peu de moyens à bord, avec des conditions de travail difficile — et j'y reviendrai — et où on a vu des milliers de Québécois, de Québécoises, de Canadiens et de Canadiennes tomber malade, perdre la vie en très grand nombre, perdre encore la vie aujourd'hui ou, même s'ils guérissent, risquer de subir des séquelles de ce virus, ce qu'on appelle le phénomène de la COVID-19 de longue durée.
Est-ce que ce budget répond aux attentes des gens pour améliorer la situation et mieux se préparer pour l'avenir? Il y a de grands trous. Il y a un paquet de choses qui manquent. Une des premières choses c'est: comment se fait-il que ce budget ne prévoie pas de transferts en santé de manière stable et permanente afin de donner au Québec, entre autres, mais aussi aux autres provinces, la capacité de bien traiter les employés, de bien traiter les patients et de faire face peut-être à des nouvelles crises, des nouvelles vagues ou un nouveau virus, à un moment donné?
Avec les années, le gouvernement fédéral a désinvesti dans notre système public de santé. C'est extrêmement grave. Au NPD, nous partageons la revendication des gouvernements provinciaux de ramener ce financement à 35 % des coûts. Dans les dernières années, on a vu un gouvernement conservateur, sous M. Harper, couper les transferts aux provinces en réduisant l'augmentation annuelle de 6 % à presque 3 % selon les calculs. Alors qu'ils avaient déchiré leur chemise en disant que c'était épouvantable et que cela allait menacer notre système de santé publique, les libéraux, quand ils ont pris le pouvoir, ont maintenu et ont reconduit exactement la même entente. Cela fait que, aujourd'hui, notre système de santé publique est pris à la gorge. Des choix difficiles doivent être faits. Les années ont été difficiles, avant même cette crise sanitaire, avec des budgets d'austérité pour essayer de couper à droite et à gauche et tourner les coins ronds. Dans les derniers mois, on a pu en constater les conséquences.
Il faut donner les moyens, les outils et les ressources à notre système de santé publique. Il faut travailler ensemble pour être capable de prendre soin de nos aînés dans les centres de soins de longue durée. Lors de la première vague, on a vu que cela a été une hécatombe. Il y a eu de nos personnes âgées, des gens qui ont bâti le Québec à la sueur de leur front, être carrément abandonnées, laissées sur le plancher, laissées dans leur lit, déshydratées, sans soins, sans nourriture ou encore avec de la nourriture avariée.
En tant que néo-démocrates et que sociaux-démocrates, nous disons que cela est infâme, cela brise la dignité de nos aînés et il faut faire quelque chose pour éviter que cela se reproduise. Nous ne disons pas que cela ne nous concerne pas, en regardant ailleurs. Nous demandons ce que nous pouvons faire pour aider afin que cette situation ne se reproduise plus jamais.
J'ai l'impression que le beau temps va arriver, les gens vont être vaccinés, la relance s'en vient, tant mieux; ce sont toutes des bonnes choses, on voit la lumière au bout du tunnel. Toutefois, il ne faudrait pas oublier ce qui est arrivé il y a un an. Sinon, ce sera toujours la même chose. On va recommencer et la même chose va arriver.
Une des raisons pour laquelle on n'avait pas des moyens nécessaires pour assurer un minimum de qualité de soins pour nos aînés dans les centres de soins de longue durée, c'est le manque de ressources. Il y a eu des problèmes de gestion, mais c'est le gouvernement du Québec qui s'occupe de cela, évidemment; ce n'est pas au gouvernement fédéral à s'en occuper.
Si on n'aide pas les provinces afin qu'elles soient capables d'assurer un minimum de soins et de s'occuper des travailleurs et des travailleuses de la santé, qu'arrive-t-il?
Quand les préposés aux bénéficiaires ont un salaire de 14 $ l'heure, des heures supplémentaires obligatoires et un horaire de travail tout croche et que survient une crise comme celle-là, où un virus fait son entrée dans le milieu de travail, il se produit un effet vicieux. Pour eux, cela ne vaut plus la peine d'aller au travail, parce que c'est trop dangereux, qu'ils ne sont pas assez bien payés pour le faire et qu'il n'est pas question de prendre des risques. Des travailleurs restent donc à la maison, et cela aggrave le problème.
Plus tôt, une députée québécoise disait que nous étions en pleine semaine mondiale des employés des systèmes de santé et que, demain, ce serait la Journée internationale des infirmiers et des infirmières. Posons-nous des questions. Que leur offrons-nous collectivement pour prendre soin de nos malades et de nos aînés? Que leur offrons-nous pour que ce travail soit attrayant et qu'ils veuillent tout de même s'y rendre même quand c'est plus difficile, qu'il y a une crise et que les risques sont accrus?
Pour l'instant, ce n'est pas ce que nous avons vu, et le budget du gouvernement libéral ne répond pas à cela. Oui, le gouvernement a transféré des sommes, mais il l'a fait de manière ponctuelle, en temps de crise. Tout cela n'a pas de lendemain, alors que nous avons besoin d'un financement permanent et stable.
Il existe un autre sujet important. C'est celui des services de garde. On peut voir à quel point des services de garde accessibles aident les familles et les jeunes parents au Québec, à quel point cela permet aussi à beaucoup de femmes d'effectuer un retour sur le marché du travail. C'est en soi une bonne idée, et je ne voudrais pas faire mon pisse-vinaigre. C'était tout de même une proposition phare de la plateforme électorale du NPD en 2015 et en 2019. C'est donc une bonne idée, mais seulement si c'est bien fait. Cela peut réellement aider les gens, d'autant plus que nous avons une crise économique, en ce moment, qui touche particulièrement les femmes. On a vu une chute importante de leur place sur le marché du travail, et on sait qu'un service de garde public et abordable permet un accès plus grand pour les femmes au marché du travail, lesquelles ont hérité des rôles traditionnels, comme celui de s'occuper des enfants, qui ont hélas encore cours dans nos sociétés.
Il s'agit donc d'une bonne mesure, qui, dans les circonstances, est bien adaptée. Nous pourrions être contents, mais il faudrait que les libéraux aient un peu de crédibilité dans ce domaine. Je le rappelais un peu plus tôt: cela fait tout de même 28 ans qu'ils promettent un service de garde. La première fois, ce fut en 1993 dans un livre rouge, avec Jean Chrétien. Cela commence à faire plusieurs années. Devrions-nous les croire?
Regardons leur plan d'action et ce qu'ils vont mettre en œuvre, et surveillons la manière dont ils vont travailler avec les provinces. Peut-être les libéraux voudront-ils agir rapidement pour combler les besoins, parce que, des besoins, il y en a. On le voit au Québec: le ministre de la Famille est aux abois. Il manque 50 000 places en garderie, et l'argent du fédéral serait le bienvenu. J'ai rencontré le ministre de la Famille du Québec, il y a quelques mois, qui nous a demandé d'essayer de faire pression pour un transfert du fédéral afin qu'il puisse ouvrir des places en garderie et payer des éducateurs et des éducatrices. Ce serait une bonne chose, que les libéraux le fassent. Or, j'ai un doute.
Rappelons-nous que, dans le dernier budget, la grosse promesse des libéraux — leur gros programme social — était l'assurance-médicaments publique. Au NPD, nous sommes d'ailleurs d'accord sur un régime d'assurance-médicaments publique, comme le sont l'Union des consommateurs, la FTQ, la CSN et la CSQ. En effet, il y a des trous dans le système québécois, qui est hybride et n'est pas parfait, et cela aiderait beaucoup les gens malades, au Canada anglais, à réduire le coût de leurs médicaments et à y avoir accès. Comment se fait-il que l'assurance-médicaments, qui était une priorité il y a deux ans, soit soudainement mise en dessous de la table? Comment se fait-il que nous nous soyons fait dire que d'autres consultations allaient être faites, mais qu'il n'y a finalement pas d'argent et que c'est terminé? Une année, c'est l'assurance-médicaments. L'année d'après, ce sont les services de garde. On joue ainsi en passant de l'un à l'autre. Cela ne m'apparaît pas tellement sérieux.
Par ailleurs, il y a un manque d'investissements en logement alors qu'on vit une crise majeure à Montréal, mais aussi un peu partout au Québec. On ne retrouve rien dans le budget sur la fiscalité juste et équitable. Les géants du Web ne paient toujours pas d'impôts au Québec et au Canada. Il y a même probablement une échappatoire pour que Netflix ne paie pas d'impôts. On ferait même de la discrimination entre les géants du Web. Je pense qu'il faut arriver à un point où les compagnies comme Amazon, qui font des profits excessifs, doivent être davantage taxées et où on instaure une taxe sur les fortunes de plus de 20 millions de dollars. Ce sont des solutions que le NPD met de l'avant pour que nous soyons capables de nous payer une relance économique vibrante, mais également verte, prospère et solidaire.
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Monsieur le Président, je suis heureuse d’avoir l’occasion de parler du projet de loi et de partager certaines de mes réflexions, non seulement sur le budget du gouvernement et sa mise en œuvre, mais aussi sur la façon dont le gouvernement conçoit sa relation avec les Canadiens.
J’ai été franche dans ma critique de ce budget. Il y avait de bonnes choses et des raisons d’être optimiste, mais en fin de compte, ce budget tant attendu ne fait pas preuve du courage nécessaire pour guider notre pays vers un avenir nouveau et audacieux. Les Canadiens n’ont pas reçu une image claire des mesures concrètes qui seront prises pour nous sortir de notre heure la plus sombre. Ce dont nous avons tous besoin, c’est de leadership.
Un leader parle avec clarté. Au lieu de cela, souvent, le gouvernement tourne en rond et envoie des messages contradictoires. Le gouvernement a clairement déclaré que nous atteindrons la carboneutralité d’ici 2050, tout en omettant complètement de dire que la décennie dans laquelle nous nous trouvons actuellement est la plus importante si nous voulons éviter les pires effets du changement climatique.
Un leader parle avec cohérence. D’une part, le gouvernement a déclaré une urgence climatique en 2019, puis, le mois suivant, il a acheté le pipeline Trans Mountain pour le guider dans sa construction et ainsi plus que doubler la production des sables bitumineux.
Un leader agit avec intégrité. Le gouvernement affirme qu’aucune relation n’est plus importante que celle avec les peuples autochtones, mais nous voyons des injonctions judiciaires appliquées sur des terres non cédées dans tout le pays au nom de la loi et de l’ordre. La réconciliation a perdu son sens.
Ce budget n’est qu’un autre exemple du symbolisme qui l'emporte sur la substance, du maintien du statu quo sous l'apparence de la transformation. Je suis certaine que je ne suis pas la seule à avoir l’impression que les 14 derniers mois ont à la fois avancé à pas de tortue et défilé en un clin d’œil.
En mars dernier, le monde s’est arrêté. Nous avons dû cesser de voyager, d’aller au bureau et de souper le dimanche avec les grands-parents. Nous avons dû nous adapter. Semaine après semaine, mois après mois, nous avons été mis à l’épreuve. Nous avons vu la COVID balayer les maisons de soins de longue durée, car les résidants ne pouvaient pas accéder à l’équipement de protection individuelle ou aux tests rapides. Nous avons fermé nos frontières en tant que nation et de nombreuses provinces ont choisi d’en faire autant. Au cours de ces premiers mois, nous n’avions aucune certitude quant aux délais de production du vaccin. Pendant tout ce temps, des secousses ébranlaient l’économie, frappant le plus durement les petites et moyennes entreprises.
Nous voici maintenant 14 mois après le début de cette pandémie, et la a déposé un budget dont on dit qu’il est axé sur les Canadiens et la classe moyenne, ainsi que sur ceux qui cherchent à s’y joindre. Cette obsession de la classe moyenne est une autre façon d’éviter de parler de l’écart grandissant entre ceux qui vivent dans l’extrême pauvreté et l’élite riche.
Nous sommes en proie à une crise du logement d’un bout à l’autre du pays. Non seulement il devient de plus en plus difficile pour les jeunes d’acheter leur première maison, mais les gens ne peuvent pas se permettre de louer un appartement, car les prix du marché locatif montent en flèche. Dans tout le pays, les gens n’ont toujours pas accès à un médecin de famille, à des professionnels de la santé mentale ou à la possibilité de payer les médicaments dont ils ont besoin pour vivre.
Une recherche publiée le mois dernier a révélé que plus de la moitié des Canadiens, soit 53 %, sont à moins de 200 $ de ne pas pouvoir payer leurs factures mensuelles. Parmi eux, 30 % déclarent être déjà insolvables, n’ayant plus d’argent à la fin du mois pour couvrir leurs paiements. Cette situation est inacceptable. Comment avons-nous laissé l’inégalité des revenus atteindre ce point? Comment se fait-il que nous ne soyons pas disposés à y faire face directement?
Au lieu de cela, le gouvernement préfère songer avec nostalgie à la classe moyenne, tandis que les banques augmentent leurs profits et que les enfants ont faim. Les gens traversent des moments difficiles. Les gens pour qui nous travaillons. Ils ont fait de leur mieux pour s’en sortir jusqu’à présent, mais depuis un mois ou deux, je sens le poids croissant de tout cela dans leur correspondance qui arrive à mon bureau.
Les réserves financières des gens sont épuisées. Leurs réserves émotionnelles sont épuisées. Ils n’ont pas besoin de manque de sincérité de la part de leur gouvernement. Ils ont besoin d’être vus. Lorsque plus de la moitié de notre population vit dans l’angoisse de ne pas pouvoir joindre les deux bouts ou d’en être déjà incapable, peut-être que ce concept de classe moyenne est davantage une relique d’une époque révolue.
Il est important de dire les choses telles qu’elles sont pour pouvoir y faire face avec intégrité. Je veux que nous ayons de véritables conversations sur la façon d’offrir la stabilité, la santé et le bien-être aux Canadiens, de les rencontrer là où ils en sont, de comprendre l’urgence et d’agir. Ce budget est une occasion manquée d’offrir aux Canadiens un véritable changement pour améliorer directement leur qualité de vie.
J’espérais que l’une des leçons tirées de la pandémie serait que nous avons pu agir rapidement et mettre en place des programmes qui ont changé des vies, comme la Prestation canadienne d’urgence. Ce programme a littéralement gardé des gens en vie dans de nombreux cas. Mais même avec la PCU, le gouvernement a fait preuve d’indifférence à l’égard des plus vulnérables. Nous avons déterminé un montant qui serait vivable, sachant très bien que nous continuions à demander aux personnes handicapées, aux aînés et aux bénéficiaires de l’aide sociale de vivre avec beaucoup moins.
Nous avions l’occasion d’offrir aux Canadiens une stabilité leur permettant de répondre à leurs besoins fondamentaux. Nous aurions pu offrir une forme de soulagement collectif grâce à un revenu de base garanti, au lieu de quoi de nombreux Canadiens retiennent encore leur souffle. Je ne retiendrai pas le mien en attendant que les promesses faites par le gouvernement se concrétisent.
J'aurais espéré que le budget intègre une autre leçon en s’attaquant au racisme et à l’inégalité systémique. Nous attendons toujours des mesures concernant les femmes, les filles et les personnes bispirituelles autochtones disparues ou assassinées. Les mots ne les protégeront pas, ils ne permettront pas d’enquêter sur leurs cas comme ils le devraient, et ils ne permettront pas d’éradiquer la haine et la suprématie blanche dans notre société.
Le Secrétariat fédéral de lutte contre le racisme devrait avoir un plan solide pour aller dans le moindre recoin de nos institutions débusquer les vecteurs du pouvoir à l’œuvre depuis le début de la colonisation. Le racisme tue. Nous devons adopter le principe de Joyce qui vise à garantir que les Autochtones aient un accès équitable à tous les services sociaux et de santé et qu’ils bénéficient des normes les plus élevées, sans discrimination.
Il nous faut également des mesures concrètes et durables en faveur du changement dans le Code criminel, dans les services de police et dans le système carcéral. Nous savons que notre société ne pourra pas prendre son essor tant que nous n’aurons pas abattu les obstacles qui empêchent des personnes de vivre pleinement leur vie. Tant qu’il n’y aura pas de vraies réparations et une vraie justice, nous ne pourrons pas parler de réconciliation.
Ce budget est censé permettre de bâtir un Canada plus résilient, un Canada meilleur, plus juste, plus prospère et plus novateur, mais sans créer un revenu de subsistance garanti, je ne vois pas comment il aidera les Canadiens à être plus prospères. En refusant d’augmenter l'impôt sur les gains en capital et en se montrant réticent à créer un véritable impôt sur la fortune, il ne peut être question d’être meilleur ou plus juste.
Qui fera les frais des déficits prévus pour les prochaines décennies? C’est une chose d’annoncer des investissements qui s’imposaient depuis longtemps dans les soins de santé et le logement, mais il fallait les faire il y a des dizaines d’années. Le gouvernement aura-t-il le courage de créer un impôt sur les grandes sociétés qui profitent de la pandémie? À l’heure actuelle, ce sont elles qui se reconstruisent en mieux, et elles le font sur le dos des Canadiens.
La a également déclaré que ce budget est en harmonie avec la période de transformation mondiale vers une économie verte et propre. Personne à la Chambre ne sera surpris que je soutienne vivement cette vision, mais j’aurais aimé croire que cette déclaration n’était pas de pure rhétorique. Je vois des possibilités dans la situation à laquelle nous faisons face. À l’heure où le monde entier cherche à se détourner des combustibles fossiles, nous avons une incitation à trouver le moyen de le faire, à investir dans des innovations qui permettront de répondre à la demande d’énergie avec des énergies renouvelables ou qui réduiront la demande totale d’énergie.
La perspective économique de nouvelles industries ajoutée à un effort pour réorienter les travailleurs vers ces secteurs est très prometteuse. Je sais que certains Canadiens, et même certains députés, voient en moi une idéaliste ou peut-être même une naïve, mais mon engagement envers les travailleurs en rotation dans ma province et ailleurs est réel. Je suis intimement convaincue que leur plus bel avenir n’est pas dans les allers et retours avec l’Alberta pour un travail qui décline dans une industrie mourante. Leur savoir et leurs compétences peuvent être transférés pour profiter à l’économie de demain, une économie durable et renouvelable, une économie qu’ils seront fiers de laisser à leurs enfants et à leurs petits-enfants. Il faut du courage pour défendre ses convictions et pour faire ce qui est bien, même lorsque cela ne plaît pas à tout le monde.
Tous mes collègues à la Chambre ont le même objectif que moi, améliorer la vie des Canadiens, mais nous divergeons sur les moyens d'y arriver. En tant que femme, mère et éducatrice, je tiens surtout à mettre l'accent sur le bien-être des gens. Je sais que, si la société est saine et heureuse, tout le monde peut prospérer. Ce dont nous avons besoin, c'est un gouvernement qui a le courage de diriger, qui a une vision inspirante pour le Canada et qui est résolu à foncer avec confiance dans cette direction. C'est ainsi que nous transformerons la société. C'est ainsi que nous bâtirons le Canada de demain.
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Monsieur le Président, c’est avec plaisir que je prends part aujourd’hui au débat sur la loi d’exécution du budget. C’est la première fois que je réagis à un budget fédéral en tant que député de l’opposition. Pendant huit ans, j’ai été député ministériel en Saskatchewan et j’ai répondu à des discours sur le budget en tant que député ministériel. Il s’agit donc pour moi d’une nouvelle expérience.
En écoutant les réponses des députés de l’opposition, je remarque qu’ils ne parlent jamais de quoi que ce soit de positif. Par conséquent, pour le député de , je parlerai de quelques-unes des mesures positives prises en Saskatchewan, mais j’attirerai aussi l’attention sur des aspects critiquables.
Je remercierai, comme à mon habitude, quelques personnes. Tout d’abord, aucun de nous ne pourrait faire ce travail sans son conjoint et sans le soutien de sa famille. Mon épouse, Larissa, est à la maison avec nos trois enfants, Jameson, Claire et Nickson. C’est l’anniversaire de Nickson le 15 mai, je dois donc rentrer chez moi pour cette occasion.
Parlant d’anniversaires, je tiens à souligner que nous sommes une journée spéciale. J’ai grandi dans une exploitation agricole à Rush Lake, en Saskatchewan. Mon père et mon oncle travaillaient la terre ensemble. Nous célébrons deux anniversaires le 11 mai, celui de mon cousin Jason Steinley, à qui je souhaite un joyeux anniversaire, et celui d’un des héros de mon enfance, mon grand frère Quinton. Il devient nettement plus vieux que moi aujourd’hui. C’est un honneur pour moi de lui souhaiter un joyeux anniversaire depuis la Chambre des communes. Je suis désolé de ne pouvoir le voir en personne, mais j’espère que nous ferons très bientôt une fête.
Passons au débat sur la loi d’exécution du budget que nous examinons aujourd’hui. Il s’y trouve quelques points positifs pour les habitants de la Saskatchewan. Nous avons à l’Université de la Saskatchewan une installation fantastique appelée VIDO et le budget prévoit un investissement de 40 à 45 millions de dollars pour VIDO, ce dont nous sommes reconnaissants. Non seulement cet investissement nous aidera à sortir de la pandémie, mais il nous permettra de nous préparer à affronter tout ce que l’avenir nous réserve. Les investissements dans les sciences et la technologie ainsi que dans le secteur de la santé sont très importants. Nous sommes heureux de cet investissement dans l’Université de la Saskatchewan. Nous en parlons depuis longtemps et nous aurions souhaité que cet investissement soit fait un peu plus tôt, mais comme nous le disons toujours, mieux vaut tard que jamais avec le gouvernement actuel.
Nous observons aussi le retour à un appareil gouvernemental plus imposant et à des dépenses accrues. C'est ce que nous voyons dans l'ensemble du budget. Je crois que nous sommes en voie d'atteindre une hausse de 30 % des dépenses permanentes d'ici 2026, ce qui correspond à l'ajout de 100 milliards de dollars au budget annuel du gouvernement du Canada. En fin de compte, voici la question qui taraude l'opposition: comment allons-nous continuer de payer toutes ces dépenses?
Les libéraux ont affirmé qu'ils s'attendent à ce que ce budget en soit un de relance économique. Il réserve 101,4 milliards de dollars aux dépenses liées à la relance, et l'opposition se demande si elle peut y croire. Certaines personnes ont laissé entendre que ce ne serait pas exactement le cas.
Je vais citer ce qu'en a dit le directeur parlementaire du budget:
Le chien de garde des dépenses du Parlement croit que le gouvernement libéral surestime l'impact qu'auront les mesures de relance sur l'économie canadienne.
Dans son budget déposé le mois dernier, le gouvernement libéral parlait de 101,4 milliards de dollars de nouvelles dépenses sur trois ans destinées à aider le Canada à sortir du marasme économique causé par la pandémie de COVID-19.
Or, dans son rapport publié mercredi, le directeur parlementaire du budget estime que seulement 69 milliards de dollars de ces dépenses pourraient être considérés comme des dépenses pour la relance, comme le prolongement des mesures d'aide d'urgence qui avait été annoncé avant le budget.
Yves Giroux estime que les dépenses de relance entraîneraient une croissance économique de 1 % l'an prochain et la création de 74 000 emplois, alors que le budget prévoit une croissance économique de 2 % et la création de 334 000 emplois.
Il a ajouté que les déficits et la dette plus élevés dans les années à venir pourraient limiter la capacité d'un gouvernement de mettre en place de nouveaux programmes permanents sans réduire les dépenses ni augmenter les impôts.
L'essentiel du raisonnement de ma présentation à la Chambre aujourd'hui est que les surestimations du gouvernement ne cessent de nuire à notre économie. Je ne doute pas, pas plus que quiconque dans ma circonscription, Regina—Lewvan d'ailleurs, que les libéraux savent dépenser de l'argent. Les gens de ma circonscription sont persuadés que les libéraux savent comment dépenser le moindre dollar qui leur tombe sous la main au bénéfice de proches du parti, d'amis et de membres de la famille. Que font-ils pour M. et Mme Tout-le-Monde? Quand vont-ils créer des emplois pour M. et Mme Tout-le-Monde?
Selon un récent rapport, encore une fois, quelque 200 000 Canadiens ont perdu leur emploi le mois dernier. Avec toutes ces dépenses, si les libéraux affirment que 334 000 Canadiens vont retourner au travail, pourquoi alors, selon le directeur parlementaire du budget, ils ne seront que 74 000 à retrouver un emploi? Voilà une question importante à laquelle il faut répondre. Sont-ils en train de dire que les Canadiens doivent croire les chiffres qu'ils publient, ou plutôt ceux que le directeur parlementaire du budget, qui est non partisan, publie? Je crois que je sais à qui les Canadiens vont faire davantage confiance.
Il y a aussi ces commentaires provenant d'autres secteurs et de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, qui aimeraient voir un plan de relance économique. Lorsque je discute avec des petits entrepreneurs de la Saskatchewan, ils sont nombreux à dire qu'ils ne veulent pas dépendre de programmes ou de chèques gouvernementaux. Ils préféreraient voir des clients franchir le seuil de leur entreprise. Ils préféreraient pouvoir rester ouverts et gagner de l'argent plutôt que de devoir attendre un chèque du gouvernement.
Nous aimerions aussi que les choses se passent comme en Saskatchewan en ce moment. Je suis très fier de notre gouvernement provincial et du plan de réouverture sécuritaire qu'il a mis en œuvre. Il s'agit d'un plan en trois étapes. Le 30 mai...
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Monsieur le Président, le gouvernement provincial dirigé par le premier ministre Moe a établi un plan très concis, comprenant trois phases, pour la réouverture de l'économie provinciale. La première phase commence une fois que plus de 70 % des personnes de quarante ans et plus sont vaccinées. Comme ce seuil est déjà atteint, la phase 1 de la réouverture commencera le 30 mai. Trois semaines plus tard, si 70 % des personnes de 30 ans et plus sont vaccinées, on pourra passer à la phase 2, qui offre plus de possibilités et permet aux commerces d'ouvrir et d'accueillir plus de clients dans leurs locaux. Si nous arrivons à vacciner 70 % des gens de 18 ans et plus, idéalement d'ici la mi-juillet, nous pourrons retrouver certains aspects de la vie normale que nous espérons tous retrouver cet été, le plus tôt possible.
Certains moyens de rouvrir notre économie en toute sécurité ne sont pas mentionnés dans le budget. Or, c’est ce qu'on recherche du point de vue du développement économique. Par ailleurs, j’ai constaté — c’est encore une fois un point positif pour le député de — que dans la région de Regina, nous avons eu près de 1 milliard de dollars d’investissements privés au cours du dernier mois. C’est une excellente nouvelle pour les secteurs de l’agriculture et de la fabrication. Viterra a annoncé qu’elle allait installer à Regina l’une des plus grandes usines de broyage de canola au monde. C’est fantastique. Nous venons de parler avec une personne de Cargill. Cette entreprise a investi dans la construction d’une usine de broyage du canola à Regina. Federated Co-operatives Limited vient d’acheter True North Renewable Fuels qui va prendre de l’expansion et installer une raffinerie de diésel renouvelable dans la région de Regina.
Il y a de bonnes nouvelles à l’horizon à Regina, mais elles ne viennent pas du gouvernement fédéral. C’est l’entreprise privée qui s’en est chargée. Le gouvernement de la Saskatchewan a créé un climat économique propice à la réussite, et c’est ce dont je veux parler vers la fin de mon intervention. Nous devons créer davantage de possibilités dans nos principales industries. Le secteur pétrolier et gazier est continuellement laissé pour compte par le gouvernement. Lors du ralentissement économique de 2008, ce sont les secteurs pétrolier, gazier, manufacturier et agricole qui ont permis au Canada de se relever plus rapidement que tout autre pays du G7.
Je tiens à en parler parce que je siège au comité permanent de l’agriculture. Alors que nous venions tout juste de terminer nos travaux sur la façon d’accroître la capacité de transformation à l’échelle du pays, le gouvernement a perdu un important investissement pour une installation de transformation d'Aliments Maple Leaf. En fait, le président du comité de l’agriculture, qui est un député libéral, a demandé à un vice-président d'Aliments Maple Leaf pourquoi la société n’avait pas construit sa nouvelle usine de transformation au Canada plutôt qu'en Indiana. Le vice-président d'Aliments Maple Leaf a répondu que c’était à cause de l’incertitude réglementaire, c'est-à-dire les changements apportés au système réglementaire canadien. Il a ajouté avoir l'impression que chaque fois que quelqu’un veut investir de gros capitaux privés au Canada, les règles du jeu changent.
C’était écrit noir sur blanc dans le hansard, et cela se produit bien trop souvent sous la direction du gouvernement actuel. Il ne cesse de modifier les directives réglementaires et les exigences pour investir au Canada. C’est ce qui est arrivé à Teck Frontier, et c’est ce qui s'est produit de nouveau dans le cas d'Aliments Maple Leaf. Le gouvernement libéral doit offrir plus de certitude qu'il ne le fait actuellement. Voilà pourquoi je voterai contre le budget.
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Monsieur le Président, je m’en voudrais de ne pas souligner l’importance de cette semaine, la Semaine nationale des soins infirmiers. Je profite de l’occasion pour remercier non seulement le formidable personnel infirmier de Cowichan—Malahat—Langford, mais l’ensemble du personnel infirmier qui travaille partout sur l’île de Vancouver, en Colombie-Britannique et dans notre grand pays, pour le dur travail qu’il accomplit chaque jour.
Ceux qui doutent de la gravité de la COVID-19 n’ont qu’à parler à une infirmière ou un infirmier qui travaille de longues heures dans une unité de soins intensifs, qui aide les patients en détresse respiratoire et qui est souvent la seule personne présente lors du décès d’un patient. Je tiens à rendre hommage à nos extraordinaires infirmières et infirmiers et à les remercier pour leur service. Ils font un travail extraordinaire au nom de nos collectivités.
Nous en sommes à un point où nous avons été très durement frappés par la COVID-19. Cette troisième vague a certainement été la pire de toutes. Je sais que, partout, les gens sont épuisés. Certains députés qui m’ont précédé ont parlé de l’épuisement physique, mental et affectif que nous ressentons tous en ce moment. Nous attendons tous une lumière au bout de ce très long et très sombre tunnel.
Cependant, nous en sommes maintenant au stade où nous constatons une augmentation sensible de la vaccination. Nous sommes certainement à un point en Colombie-Britannique où les personnes de mon groupe d’âge commencent à prendre rendez-vous pour se faire vacciner. En fait, j'ai pris le mien aujourd’hui. J’ai hâte de recevoir ce premier vaccin et de rejoindre la liste croissante de mes concitoyens qui ont reçu le leur.
Aujourd’hui, nous sommes ici pour discuter du projet de loi , le projet de loi d’exécution du budget du gouvernement, qui fait suite à son budget d’avril. Il propose plusieurs modifications législatives pour mettre ces mesures en vigueur. Cependant, je ne pense pas que le projet de loi renferme toutes les mesures annoncées dans le budget. J’ai entendu dire qu’une deuxième loi d’exécution suivrait à l’automne prochain.
J’ai écouté les interventions portant sur le projet de loi aujourd’hui et certaines des préoccupations concernant les dépenses prévues dans ce budget et le déficit à faire pleurer dans lequel nous nous trouvons. Nous n’en serions pas là si ce n’était de la pandémie. Nous avons dû ouvrir les vannes fédérales pour aider les petites entreprises et les particuliers en difficulté à traverser cette tempête et veiller à ce que ces petites entreprises soient toujours en activité lorsque la pandémie sera enfin derrière nous.
Cependant, parmi toutes les préoccupations que j’ai entendues au sujet des dépenses, je n’ai pas vraiment entendu les libéraux ou les conservateurs aborder la façon de combler le manque à gagner dans les recettes, de veiller à ce que lorsque nous serons sur la voie de la relance, lorsque nous tenterons de rétablir l’équilibre budgétaire, nous ne fassions pas injustement porter le fardeau aux familles de travailleurs. Il suffit de regarder l’exemple des années 1990 lorsque le gouvernement libéral, par son ministre des Finances Paul Martin, a sorti son grand couperet et l'a fait tomber un peu partout. Des coupes incroyables ont été faites dans les transferts en matière de santé et le logement, ce qui a engendré une situation extrêmement pénible pour de nombreuses familles de travailleurs.
Que pouvons-nous faire pour éviter que les familles de travailleurs continuent à supporter le gros des coûts de cette pandémie? La réponse est simple: créer un impôt sur la fortune, un simple 1 % sur les fortunes de plus de 20 millions de dollars. Nous avons proposé cette mesure parce que nous sommes dans un contexte où nous avons vu, au cours de la dernière année, les milliardaires canadiens accroître leur richesse de façon exponentielle.
Je suis toujours perplexe quand j’entends mes collègues conservateurs dire que ce n’est pas le moment d’imposer une taxe. De toute évidence, les Canadiens de toute allégeance politique se sont montrés très favorables à l’imposition d’une taxe sur la richesse, pour garantir que les gens riches et bien branchés paient leur juste part. L’impôt de 1 % sur les fortunes de plus de 20 millions de dollars ne cible pas les électeurs moyens. En fait, je pense que je ne connais personne qui possède une fortune de plus de 20 millions de dollars. Il s’agit d’une politique économique judicieuse pour garantir que le fardeau ne pèse pas sur la plupart de nos électeurs. Il s’agit de trouver la voie à suivre.
J’aurais aimé que le projet de loi et, en fait, le discours du budget du 19 avril mentionnent expressément des mesures visant les personnes très riches, peut-être en instaurant une taxe sur les profits réalisés grâce à la pandémie, comme ce qu'avait fait le gouvernement canadien pendant la Seconde Guerre mondiale, ainsi que des mesures plus sévères pour réprimer l’évasion fiscale. Tant de recettes échappent à l’ARC à l’heure actuelle. Les personnes qui ont les moyens de payer cette somme, de payer l’impôt, ne paient pas leur juste part et utilisent les échappatoires existantes pour passer sous le radar. C’est un comportement honteux et moralement répréhensible. Cela signifie que tous les autres citoyens de nos circonscriptions doivent supporter ce fardeau injuste.
La partie de la loi d’exécution du budget qui porte sur les services de garde d'enfants m’intéresse aussi beaucoup. Je crois fermement en la garde d’enfants et j’en suis un fervent partisan. J’ai fait campagne en 2015 en insistant très fortement sur ce point. Je me souviens que les libéraux avaient critiqué le plan du NPD à l’époque, il est donc agréable de voir qu’ils l’ont maintenant adopté, presque six ans plus tard, et qu’il figure enfin dans le budget.
Cependant, je compare la justification des services de garde d’enfants à ce que les libéraux ont dit à propos de l’assurance-médicaments. À la section 34 du projet de loi, nous voyons un cadre législatif pour mettre en place des garderies. Pourtant, lorsque le NPD a proposé un cadre législatif fondé sur la Loi canadienne sur la santé pour mettre en place un régime d’assurance-médicaments, les libéraux ont voté contre.
Les garderies sont une excellente chose, et j’espère vraiment que cette fois-ci, l'initiative se concrétisera, mais en ce qui concerne l’assurance-médicaments, nous attendons depuis 1997, date de la dernière promesse des libéraux à cet égard. Chaque mois, partout au pays, des familles doivent prendre des décisions difficiles lorsqu’elles ont des frais médicaux imprévus qui peuvent vraiment défoncer le budget familial. Ces investissements peuvent avoir un effet concret sur le budget des familles de travailleurs et les aider à s’en sortir d’un mois à l’autre.
Mon excellent collègue de a présenté une motion à la Chambre des communes en vue d’étendre notre système de soins de santé afin d’y inclure les soins dentaires. Il s’agit d’un autre élément clé absent. Je n’arrive pas à comprendre pourquoi la couverture des soins de santé s’arrête aux amygdales et n’inclut pas les soins buccodentaires. Nous savons qu’une mauvaise santé buccodentaire est un très bon indicateur de conditions médicales plus graves. En dernière analyse, c’est une question de classe. Ceux qui ont les moyens et la richesse peuvent s’offrir de bons soins dentaires. Les gens ont souvent la chance d’avoir une bonne couverture des soins dentaires grâce à leur emploi. Cependant, beaucoup de gens ont perdu ces avantages au cours de la pandémie. Ils ont vu leur horaire réduit ou ont carrément perdu leur emploi. Nous devons faire ces investissements très importants et spécifiques dans les soins de santé.
C’est très bien que le projet de loi d’exécution du budget aborde la question des prestations de maladie de l’assurance-emploi, mais il ne les porte malheureusement qu’à 26 semaines. La Chambre des communes a indiqué à plusieurs reprises qu’elle souscrivait à une couverture complète de 52 semaines, voire de 50 semaines, ce que j’ai entendu dans différentes versions. C’est important parce que le versement de prestations d’invalidité du Régime de pensions du Canada n’est déclenché que si une personne est atteinte d’une maladie ou a une blessure qui la rend incapable de travailler pendant plus d’un an. Souvent, les gens passent entre les mailles du filet, entre ce que les libéraux proposent maintenant, soit 26 semaines, et une année complète, soit 52 semaines. Cela aurait pu être fait assez facilement.
Les libéraux aiment les demi-mesures, alors si ce sont 26 semaines que nous obtiendrons cette fois-ci, je l’accepterai, mais je veux qu’il soit clair que c’est insuffisant. Des améliorations concrètes doivent être apportées.
Je sais que j’en suis à ma dernière minute; je vais donc terminer sur une note positive. Le budget est certainement un fourre-tout, mais en tant que porte-parole du NPD en matière d’agriculture, je me réjouis de voir que certains investissements sont faits dans ce secteur et qu'on tente vraiment de se concentrer sur la durabilité environnementale. Nos agriculteurs sont aux premières lignes des changements climatiques, mais ils disposent aussi des outils pour en faire nos meilleures armes dans la lutte contre les changements climatiques. À l’avenir, j’aimerais voir davantage d’investissements leur être consacrés, des investissements qui se concentrent sur la capacité du secteur à séquestrer le carbone.
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Monsieur le Président, permettez-moi, avant de débattre du projet de loi , d'offrir mes sincères condoléances aux proches et à la famille de Serge Bouchard. Il était notre anthropologue québécois, un communicateur et un orateur exemplaire. Il était un homme d'exception. On a appris son décès aujourd'hui. Je voulais souhaiter à sa famille mes plus profondes condoléances et dire qu'il va énormément nous manquer.
Aujourd'hui je tenais à prendre la parole pour parler du budget. Le projet de loi C-30 est un gros omnibus avec plein de mesures. Il y en a des bonnes, d'autres moins bonnes. Au Bloc québécois, nous allons appuyer le projet de loi C-30, si on regarde ce qui est bon pour ensuite approfondir ce qui aurait pu être amélioré. Nous sommes d'accord pour que la Subvention salariale d'urgence du Canada et la Subvention d'urgence du Canada pour le loyer soient prolongées jusqu'en 2026.
Il y a aussi le report d'impôts sur les ristournes des coopératives agricoles. J'avais rencontré Jean-Sébastien Leblanc et Sylvain Brault de la coop fédérée qu'on appelle maintenant Sollio. Ils m'avaient souligné l'importance de cette mesure pour les coopératives. Nous sommes bien contents qu'ils puissent profiter de cette mesure. Cela va être bon pour cette grande et belle coopérative québécoise.
Nous allons certainement suivre avec détail et rigueur toutes les mesures qui entourent le monde du tourisme, soit les événements spéciaux et culturels de petite et de grande envergure. Ils sont aussi de grandes victimes de cette pandémie et seront probablement les derniers à reprendre à 100 % leurs activités.
Cela m'amène à discuter de deux sujets qui me tiennent vraiment à cœur, soit celui des aînés et celui des travailleurs malades. Si on commence par les aînés, on comprendra que le projet de loi C-30 a annoncé en grande pompe une augmentation de la Pension de Sécurité de vieillesse des gens âgés de 75 ans et plus, pas dès maintenant, pas dès l'adoption du projet de loi, mais en 2022. Bien franchement, je ne suis pas la seule à me demander pourquoi seulement ceux âgés de 75 ans et plus, et pourquoi en 2022.
La Fédération de l'âge d'or du Québec, ou FADOQ,qui représente 550 000 aînés au Québec, soit la plus grande organisation qui réunit le plus d'aînés au Canada, n'a pas pris grand temps pour décrier ce qui se passe actuellement. Je tiens à la citer. Ce que cette fédération dit en peu de mots est tellement vrai. Avec le budget, avec l'augmentation de 10 % de la pension de ceux âgés de 75 ans et plus, on crée deux classes d'aînés, celle de 65 ans à 74 ans et celle de 75 ans jusqu'à la limite. Concrètement, ce que les libéraux proposent, c'est que, à partir de 75 ans, les aînés vont avoir droit à une augmentation de 63,80 $ par mois.
Cela fait très longtemps que le Bloc québécois demande une augmentation minimale de 110 $ par mois pour tous les aînés de 65 ans et plus. Il y a une logique derrière cela. Depuis des années, le pouvoir d'achat des aînés diminue et toutes les dépenses augmentent. Certains aînés n'ont pas eu le privilège d'avoir un emploi avec une pension ou n'ont pas été capables d'économiser beaucoup d'argent. Il y a une classe d'aînés qui a de la misère à joindre les deux bouts. C'est vrai plus qu'on le pense.
Toute ma carrière professionnelle, je suis intervenue auprès des aînés. Je leur ai consacré ma carrière. Je sais que, au moment où on se parle, il y a des aînés qui se privent de médicaments ou de nourriture. Ils ont de la misère à s'acheter des services, parce que leur autonomie diminue. Leur autonomie et leur capacité passent par une augmentation de la pension de la Sécurité de vieillesse.
La FADOQ, par la voix de sa présidente, Gisèle Tassé-Goodman, n'a pas vraiment caché ses mots. J'avais rencontré Mme Tassé-Goodman lors du débat sur les aînés à la dernière campagne électorale. C'est une femme de tête.
Elle a dit: « En introduisant une hausse de la Sécurité de la vieillesse exclusivement aux gens de 75 ans et plus, le gouvernement crée deux classes d'aînés. Pour éviter cette fracture, notre organisation recommandait que la bonification de 10 % de la Sécurité de la vieillesse s'adresse à toutes les personnes admissibles à cette prestation, soit dès 65 ans. »
Le Bloc québécois a mené cette lutte et a demandé au gouvernement d'inclure cela dans le budget. Nous le demandons aussi dans notre plateforme. Nous savons que les aînés du Québec ont besoin d'augmenter leur capacité de dépenser, parce que tout coûte plus cher.
Quand les aînés ont réalisé que le Bloc québécois comprenait leur situation, le problème étant bien documenté, certaines ministres ont réagi immédiatement, par l'entremise des journaux. Elles disaient que ce n'était pas vrai que le gouvernement ne donnait rien aux aînés, qu'au contraire, il leur donnait beaucoup d'argent.
Pourtant, on sait que l'argent n'est pas dans les poches des aînés. Le gouvernement a pris de l'argent dans une multitude de programmes, dont les trois quarts relèvent des compétences du Québec et des provinces, pour le verser aux aînés. Il s'agit donc d'une ingérence dans une multitude de programmes.
Un secrétaire parlementaire a même eu le culot de dire que le gouvernement avait donné beaucoup d'argent aux aînés par l'entremise du programme Nouveaux Horizons pour les aînés. Ce programme est effectivement intéressant et important pour nos communautés, pour les clubs de l'âge d'or et pour aider les aînés, mais il ne fournit pas l'argent nécessaire pour payer le loyer, l'électricité ou la facture d'épicerie chaque mois.
En créant deux classes d'aînés, le gouvernement a vraiment mobilisé les aînés autour de cette cause. C'est mon troisième mandat et je n'ai jamais reçu autant de correspondances d'aînés décriant cette décision. Sur les réseaux sociaux, on s'est complètement déchaîné, parce que les gens ne comprennent pas. Les réponses qu'ils reçoivent ne les satisfont pas non plus.
Les organismes comme le Centre d'action bénévole de Beauharnois, la Popote roulante de Salaberry-de-Valleyfield, le Club de l'âge d'or de Bellerive et celui de Saint-Timothée, qui s'occupent des aînés et se dévouent pour eux, m'ont tous écrit pour me dire de continuer à décrier la situation. Il s'agit d'une importante forme de discrimination.
Nous espérons que la voix des aînés sera entendue et que l'augmentation de la pension de la Sécurité de la vieillesse sera révisée, afin que les personnes de 65 ans et plus puissent y avoir accès.
Je ne peux terminer mon discours sans parler de ma grande déception et de celle de toutes les Émilie Sansfaçon du Québec et du Canada. Le gouvernement a fait la sourde oreille et n'a vraiment pas été à l'écoute. Il a modifié la Loi sur l'assurance-emploi pour faire passer de 15 à 26 semaines les prestations de maladie de l'assurance-emploi. Il est documenté que 26 semaines ne sont pas suffisantes. Les gens ont besoin, en moyenne, de 41 semaines. Pourquoi commettre cette injustice? Pourquoi décide-t-on que les personnes gravement malades qui luttent pour leur vie dans l'espoir de retourner au travail ne sont pas soutenues à la hauteur de ce dont elles ont besoin?
Lors d'un breffage, on a donné une réponse vraiment épouvantable. On a dit que, dans le fond, l'assurance-emploi était faite pour les personnes qui ne sont pas malades longtemps et qu'il n'était pas dans l'esprit de la loi d'accompagner celles qui sont malades longtemps, puisqu'il y a peu de chance qu'elles reviennent travailler. Si j'avais été présente à ce breffage, j'aurais été dans une grande colère parce que tout cela est faux.
Demain, nous allons débattre de mon projet de loi à l'étape de la deuxième lecture, et j'espère qu'il sera adopté et renvoyé en comité. Ainsi, nous pourrons documenter et prouver que 26 semaines ne suffisent pas et qu'il en faut 50. Nous espérons que le bon sens va triompher et que, en comité, nous serons capables de convaincre les députés du gouvernement qu'il faut 50 semaines pour les travailleurs malades.