HUMA Rapport du Comité
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Promouvoir et encourager le bénévolat intergénérationnel
Introduction
Tout le monde y gagne quand les différentes générations unissent leurs efforts au profit de la collectivité. En cette époque de diminution de l’engagement bénévole mais de hausse de la demande de beaucoup des services qu’offrent les organismes de bienfaisance, le bénévolat intergénérationnel entre les jeunes et les personnes âgées est riche en potentiel : il peut encourager le bénévolat, aider à tisser des liens et faire fructifier les compétences propres à chaque génération.
Le 21 novembre 2022, le Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées (le comité HUMA, ou le Comité) a adopté la motion suivante :
Que, conformément à l’article 108(2) du Règlement, le Comité entreprenne une étude sur les différentes façons dont le gouvernement peut promouvoir et encourager le bénévolat intergénérationnel entre les aînés et les jeunes; que le Comité tienne au moins trois réunions sur ce sujet; que le Comité fasse rapport de ses conclusions et recommandations à la Chambre; que, conformément à l’article 109 du Règlement, le Comité demande que le gouvernement dépose une réponse globale au rapport[1].
De décembre 2023 à février 2024, le Comité a tenu trois réunions sur le bénévolat intergénérationnel. Il a entendu neuf témoins représentant des associations de promotion du bénévolat et des organismes sans but lucratif à main-d’œuvre bénévole. Il a aussi reçu six mémoires. Le Comité remercie sincèrement tous les participants à son étude.
Le présent rapport débute par un portrait du bénévolat intergénérationnel et des programmes fédéraux pertinents. Vient ensuite un résumé des principaux témoignages sur les avantages de l’expérience bénévole intergénérationnelle entre jeunes et personnes âgées, ainsi que sur les obstacles que rencontrent les particuliers et organismes qui veulent tabler sur ces avantages. Enfin, après un examen des moyens de promouvoir et d’encourager le bénévolat intergénérationnel au Canada, des recommandations à ce sujet sont adressées au gouvernement fédéral.
Contexte
Qu’est-ce que le bénévolat intergénérationnel?
Le bénévolat intergénérationnel peut être compris selon différentes perspectives, mais on désigne souvent par ce terme les expériences bénévoles qui tissent des liens mutuellement bénéfiques entre des personnes de générations différentes. Bien que les témoignages n’aient pas débouché sur une définition unique et partagée du volontariat intergénérationnel, les intervenants ont signalé ce qui, selon eux, caractérise le bénévolat intergénérationnel. Par exemple, Jeanne Campeau, directrice générale, Le Petit Peuple, a dit ce qui suit au Comité :
Ma définition de ce qui constitue du bénévolat intergénérationnel est l’action de rassembler deux groupes d’âge différents qui peuvent tirer profit l’un de l’autre. Pour moi, il s’agit de répondre à des besoins que les jeunes et les aînés partagent en faisant interagir ces deux groupes[2].
Elle a ajouté que le bénévolat intergénérationnel consiste à « travailler en communion et [à] s’apporter quelque chose l’un à l’autre », précisant toutefois que « c’est beaucoup plus complexe que de mettre un jeune de 14 ans dans une pièce avec une personne de 80 ans et de leur dire de se débrouiller. Il faut développer une relation de confiance[3]. »
Pour Christine Trauttmansdorff, directrice exécutive, Bénévoles Ottawa, « le bénévolat intergénérationnel [n’est pas] comme une chose à part », puisque tout bénévolat implique « beaucoup de contacts et de rencontres » qu’il faut gérer[4]. Selon elle, le bénévolat intergénérationnel a toutefois pour rôle d’« éliminer les cloisonnements » entre les gens d’âges différents : il « rassemble les gens et les amène à travailler ensemble pour accomplir quelque chose d’aussi simple et compliqué à la fois que de créer un esprit de communauté[5] ».
Le bénévolat aujourd’hui
Selon les témoins, l’engagement bénévole est à la baisse. Megan Conway, présidente de Bénévoles Canada, estime que le Canada connaît actuellement « une crise croissante du bénévolat et de la participation » : « Même si le bénévolat a toujours servi à protéger les systèmes de soutien sur lesquels nous comptons et à établir des liens sociaux, certains signes montrent que le bénévolat et la participation ne sont plus des évidences[6]. » De fait, Bénévoles Canada a cité dans son mémoire l’Enquête canadienne de 2022 sur la situation des entreprises, selon laquelle 65 % des organismes sans but lucratif à main-d’œuvre bénévole connaissent une pénurie de nouveaux bénévoles, 50 % peinent à conserver leurs bénévoles, et 42 % constatent que les bénévoles ne souhaitent pas s’engager à assumer un rôle à long terme[7].
Si ces difficultés existent dans tous les secteurs, Megan Conway a précisé que les services aux enfants et aux jeunes (p. ex., les Guides) en particulier représentent un domaine qui a « été durement touch[é][8] ». De même, Jeanne Campeau a dit avoir observé « une diminution énorme de l’engagement, tant chez les jeunes et les familles que chez les aînés[9] ». Le comité n’a pas été informé de la question de savoir si la baisse de l’engagement affectait la composition entre les genres parmi les volontaires, mais Kascha Cassaday, directrice générale de Cyber-Seniors: Connecting Generations, a mentionné que la majorité des employés de son organisation, ainsi que la plupart des aînés qui participent à ses programmes, sont des femmes[10].
Or, cette baisse de l’engagement coïncide avec une hausse de la demande des services offerts par les organismes bénévoles, comme les banques alimentaires et les refuges[11]. C’est ce qu’a dit notamment Trevor Moss, directeur général de la Central Okanagan Food Bank :
Nous constatons un immense besoin dans notre région. Au cours des neuf derniers mois, nous avons observé une augmentation de 32 % à cet égard. Ce que nous prévoyons, c’est une autre augmentation de 100 % au cours des trois à quatre prochains mois en raison de l’inflation[12].
Selon ce témoin, « [n]ous constatons une augmentation importante du nombre de personnes âgées qui font appel à la banque alimentaire[13] », hausse également observée chez les immigrants, les personnes seules et les familles ayant un revenu de travail[14]. Trevor Moss a signalé que les frais de déplacement sont un obstacle pour les clients : « La principale demande de notre banque alimentaire à l’heure actuelle concerne les billets d’autobus, et l’autre chose que nous avons dû faire est de créer des emplacements satellites dans notre région pour nos clients, car ils n’ont pas l’argent nécessaire pour prendre l’autobus afin de venir et d’obtenir de la nourriture[15]. »
Soutien fédéral au bénévolat
Si le gouvernement fédéral ne consacre actuellement aucun programme ni volet de financement au bénévolat intergénérationnel en particulier, il soutient le bénévolat en général au moyen de divers programmes.
Par exemple, le programme Nouveaux Horizons pour les aînés, géré par Emploi et Développement social Canada (EDSC), fournit des subventions et des contributions pour la réalisation de projets ayant différents objectifs, dont promouvoir le bénévolat auprès des aînés, encourager leur participation à titre de mentors et appuyer la participation sociale et l’inclusion des aînés. Les projets communautaires sont admissibles à une subvention maximale de 25 000 $ sur une période d’un an, tandis que les initiatives pancanadiennes d’une durée maximale de 5 ans peuvent toucher des subventions de 1 à 5 millions de dollars[16].
Service jeunesse Canada, sous la responsabilité d’EDSC, promeut l’engagement civique chez les jeunes de 15 à 30 ans au moyen de deux volets : 1) les occasions de bénévolat (ce volet finance des organismes qui offrent des occasions de bénévolat permettant aux jeunes d’acquérir des compétences et des expériences); 2) les microsubventions, allant jusqu’à 5 000 $, pour aider les jeunes à mener des projets de services communautaires à petite échelle[17].
Enfin, le programme des Prix pour le bénévolat du Canada reconnaît les contributions des bénévoles, des organismes sans but lucratif, des entreprises sociales et des entreprises[18].
Avantages du bénévolat intergénérationnel
En plus de souligner les avantages sociaux et économiques du bénévolat en général[19], les témoins ont discuté des avantages particuliers du bénévolat intergénérationnel pour les différents groupes d’âge et toute la société. Les principaux thèmes abordés font l’objet des pages suivantes.
Tisser des liens
Les intervenants ont beaucoup souligné que les relations personnelles tissées grâce au bénévolat intergénérationnel peuvent aider à contrer l’âgisme, la solitude et d’autres problèmes, et ainsi contribuer à la santé mentale et physique des participants.
Christina Bisanz, directrice générale, Community and Home Assistance to Seniors, et Megan Conway ont toutes deux évoqué le rôle que le bénévolat intergénérationnel peut jouer dans la lutte contre l'âgisme [20]. Ainsi, Christina Bisanz a expliqué que « [l]orsque les gens passent plus de temps avec les aînés, et lorsque nous offrons des occasions où les générations peuvent se réunir et interagir réellement, cela favorise la compréhension et le respect entre elles[21] ». Quant à Megan Conway, elle a fait valoir que « [l]'âgisme et l’isolement social sont étroitement liés, ce qui expose les personnes âgées et les jeunes en particulier à un risque[22] ».
On a parlé au Comité d’une « épidémie croissante de solitude » qui touche tant les aînés que les jeunes[23]. Le risque serait particulièrement élevé pour certains groupes, comme les femmes, les nouveaux arrivants, les Autochtones, les personnes handicapées et les aînés qui présentent des facteurs de risque comme le fait de « vivre seuls, d’avoir une santé fragile, de vivre avec un faible revenu ou de vivre dans une région rurale[24] ». Dans son mémoire, Bénévoles Canada a fait valoir que « depuis 2015, les taux de solitude ont augmenté de 67 % chez les femmes âgées de 65 à 74 ans et de 45 % chez les hommes de cette même catégorie d’âge »; de plus, « un jeune Canadien sur quatre âgé de 15 à 24 ans a déclaré se sentir toujours ou souvent seul, les jeunes femmes connaissant des niveaux plus élevés de solitude[25] ».
Les témoins se sont attardés en particulier sur les conséquences de la solitude et de l’isolement pour les personnes âgées. Pour Kascha Cassaday, il s’agit là « de graves enjeux de santé publique » qui sont « corrélés à la dépression, l’anxiété, les chutes, la démence, l’hospitalisation à répétition, voire à la mortalité[26] ». Christina Bisanz a abondé dans le même sens : l’isolement social chez les aînés « peut accroître le risque de maladies chroniques et de dépression, en plus de réduire la qualité de vie[27] ». Sharon MacKenzie, directrice exécutive, i2i Intergenerational Society of Canada, a expliqué que la réduction de l’isolement peut être positive même pour les gouvernements, puisqu’elle « rédui[t] la pression du système de soins de santé, ainsi que des systèmes de justice et de maintien de l’ordre[28] ».
Les témoins ont décrit comment le bénévolat intergénérationnel peut aider à diminuer l’isolement et la solitude des jeunes et des personnes âgées[29]. Ainsi, Kascha Cassaday a expliqué que son organisme offre une formation technologique aux personnes âgées en les jumelant avec des formateurs adolescents ou jeunes adultes. Ce programme « permet de renforcer le sentiment d’inclusion et d’épanouissement au sein de la communauté », y compris chez les jeunes, qui « rapportent avoir développé un plus grand sentiment d’appartenance[30] ». Selon Trevor Moss, les aînés qui prennent part au bénévolat intergénérationnel à la Central Okanagan Food Bank « bénéficient d’une meilleure socialisation et d’un sentiment d’utilité[31] ». Pour Jeanne Campeau, les interactions intergénérationnelles « fournissent un soutien émotionnel crucial » et les réseaux de soutien crées par le bénévolat « peu[ven]t aider les aînés à faire face aux défis émotionnels liés au vieillissement, ce qui contribue ainsi à leur bien-être mental[32] ».
Sharon MacKenzie a donné un exemple d’application concrète de ces principes dans le contexte des soins de longue durée. Elle a fait référence à un projet de recherche mené à New York, dans lequel des personnes âgées vivant dans une résidence de soins ont travaillé avec de jeunes artistes et ont ressenti des effets positifs sur leur santé – par exemple, en prenant moins de médicaments, comparé à un groupe témoin[33].
Comme le bénévolat intergénérationnel présente de nombreux avantages, Sharon MacKenzie a recommandé qu’il fasse partie des éventuelles « normes nationales » sur les établissements de soins de longue durée[34].
Acquisition de compétences transférables
On a aussi mis de l’avant, surtout pour les jeunes, la chance d’acquérir des compétences transférables sur le marché du travail[35]. Dans leur mémoire, d’actuels et d’anciens membres du Conseil national de la jeunesse de Jeunesse, J’écoute et du Conseil consultatif national sur la jeunesse de la Société pour les troubles de l’humeur du Canada (Laetitia Satam et al.) ont cité l’Enquête sociale générale de 2018 sur le don, le bénévolat et la participation, qui révèle que les personnes nées en 1996 ou après sont plus nombreuses (38 %) que celles des autres générations à mentionner l’amélioration des perspectives d’emploi comme l’une des principales raisons de faire du bénévolat[36]. Trevor Moss a expliqué que le bénévolat intergénérationnel peut fournir « une expérience en leadership, en communication, en gestion de projet et en travail d’équipe » et aider à acquérir « les compétences interpersonnelles comme l’empathie, la sensibilité culturelle et l’adaptabilité[37] ».
Dans son mémoire, Marianne Kramchynsky a souligné que l’appartenance à un organisme bénévole permet d’acquérir des compétences transférables, par exemple si elle donne « l’occasion de se familiariser avec les procédures parlementaires, la planification d’événements, la rédaction de procès-verbaux, le travail au sein de comités, l’établissement d’un budget, les demandes de permis, le respect des réglementations locales, le travail en partenariat avec d’autres organisations, l’évaluation des besoins et l’apprentissage auprès d’autres clubs ou conseils de l’organisation[38] ».
Autres avantages
Les témoins ont discuté des autres avantages du bénévolat intergénérationnel, comme la mise en commun des forces particulières des différents groupes d’âge pour rendre les initiatives d’avantage efficaces : les jeunes apportent leur « énergie, […] leur enthousiasme et […] leur volonté d’embrasser l’innovation », leur maîtrise des technologies numériques, leur familiarité avec les enjeux d’aujourd’hui et leurs nouvelles solutions[39]; les adultes d’âge moyen sont forts d’une « grande expertise et [d’]un sens aigu des responsabilités dans le développement de la communauté »; et les personnes âgées communiquent leur sagesse et leur « riche expérience » et « deviennent des mentors essentiels, offrant des conseils précieux [aux] jeunes bénévoles[40] ». Comme l’a expliqué Trevor Moss :
Chaque génération apporte une perspective et des compétences uniques aux postes de bénévolat qui ont une influence sur les autres bénévoles, l’organisation avec laquelle ils travaillent et la communauté dans son ensemble. C’est cette diversité qui évoque un changement réel et percutant dans nos collectivités[41].
Par ailleurs, les organismes Bénévoles grands-parents et Bénévoles Canada, dans leurs mémoires, ont fait valoir que le bénévolat intergénérationnel pouvait aider à la transmission de la mémoire historique, des traditions familiales et du savoir culturel, notamment chez les Autochtones[42].
Enfin, des témoins comme Megan Conway et Sharon MacKenzie ont présenté le bénévolat intergénérationnel comme un investissement dans l’avenir, puisqu’il est l’« occasion de mobiliser de nouveau les jeunes » et d’assurer un avenir au bénévolat[43].
Obstacles au bénévolat intergénérationnel
Les témoins ont expliqué qu’il est difficile de recruter des bénévoles et de les conserver, et que le problème a empiré depuis la pandémie de COVID‑19. En effet, des embûches existent tant pour les gens qui veulent faire du bénévolat intergénérationnel que pour les organismes qui ont recours à des bénévoles.
Obstacles à surmonter par les bénévoles
Coût de la vie
De nombreux témoins ont dit au Comité que la hausse du coût de la vie et la faiblesse du revenu disponible nuisent au recrutement de bénévoles. Comme l’ont expliqué Christian Harvey, directeur exécutif de One City Peterborough, et Jeanne Campeau, les gens qui peinent à répondre à leurs besoins les plus fondamentaux sont moins à même de se proposer pour être bénévoles[44]. D’autres témoins ont ajouté que les jeunes et les personnes âgées qui doivent multiplier les emplois ou les quarts de travail ont moins de temps pour le bénévolat[45].
Dans le même ordre d’idées, Shiven Khera, trésorier de l’organisme Age-Link Society, a souligné que « [les étudiants] travaillent davantage à temps partiel. Ils travaillent plus d’heures pour accumuler des fonds pour leur loyer et aussi pour le coût de la vie en général, pour faire leur épicerie, et toutes ces choses[46]. » Trevor Moss a ajouté ce qui suit :
[T]rois histoires me viennent à l’esprit. Il y a d’abord les personnes âgées qui, en raison de leur revenu fixe doivent chercher des emplois plus occasionnels pour répondre à des besoins croissants. Le deuxième concerne davantage nos jeunes, car ils ont besoin d’argent pour l’éducation, la scolarité et ce genre de choses, et le troisième domaine est celui de l’immigration. C’est un autre domaine dans lequel nous constatons que les gens ne peuvent pas faire autant de bénévolat[47].
Interrogée à savoir si le coût de la vie a un effet direct sur le recrutement et la conservation des bénévoles, surtout âgés, Christine Trauttmansdorff a répondu : « Je pense qu’il n’y a personne qui ne se rende pas compte que le coût de la vie a des répercussions sur tous les aspects de sa vie[48]. » Megan Conway a abondé dans le même sens : « Le coût de la vie dans tous les domaines constitue un obstacle pour divers groupes démographiques[49]. »
Transport
Toujours dans le contexte du coût de la vie, les témoins ont indiqué que le transport pose problème pour plus d’un bénévole potentiel. C’est ce qu’a expliqué Kascha Cassaday :
[L]e transport devient un facteur important pour les personnes qui souhaitent participer en personne à notre programme ou à d’autres types d’activités bénévoles. Les jeunes comme les personnes âgées n’ont généralement pas accès à des moyens de transport fiables. Plusieurs doivent se rabattre sur le covoiturage, le transport en commun et le taxi, mais d’autres n’en ont pas les moyens financiers[50].
Dans son mémoire, Marianne Kramchynsky a ajouté : « Dans la plupart des régions rurales du Canada, les transports publics ne sont pas une option, car il n’y a tout simplement pas de services d’autobus ou de train[51]. » Christine Trauttmansdorff a mentionné que certains organismes sans but lucratif paient le transport des bénévoles ou les assurent d’une place de stationnement[52].
Processus de vérification
Selon Megan Conway et Christine Trauttmansdorff, les multiples évaluations de sécurité sont un autre obstacle à la participation bénévole. Par exemple, on demande parfois une nouvelle vérification des dossiers de police pour chaque poste bénévole différent[53]. Pour Christine Trauttmansdorff, il ne faut exiger ces vérifications que lorsqu’elles sont nécessaires, puisqu’elles peuvent faire obstacle à la participation de certaines personnes, notamment les nouveaux arrivants dont les dossiers de police ne se trouvent pas au Canada. Ce témoin a proposé, pour faciliter et rationaliser le processus d’évaluation des bénévoles, et réduire les coûts pour les organismes, qu’une plateforme nationale ou provinciale unique soit mise sur pied[54]. Megan Conway aussi a prôné une rationalisation du processus de gestion des risques, question d’en accroître l’efficience; elle a donné comme modèle potentiel le système de « carte bleue » de l’Australie[55].
Sensibilisation et invitation à participer
Selon les témoins, certaines personnes souhaitent participer à la vie de leur communauté mais ne savent pas comment s’y prendre[56]. Ainsi, Megan Conway et Trevor Moss ont dit que les jeunes ont l’impression qu’on ne leur a pas demandé de participer à la collectivité, ou encore que le bénévolat « est un domaine qui s’adresse peut-être à un groupe démographique plus âgé[57] ». Megan Conway en a conclu qu’il est « essentiel[58] » d’inviter les jeunes à donner de leur temps. Pour Christine Trauttmansdorff, il faut que l’invitation vienne de personnes auxquelles elles puissent s’identifier; c’est pourquoi Bénévoles Ottawa, pour son projet de mobilisation des jeunes bénévoles, forme des jeunes pour leur apprendre à parler du bénévolat à leurs pairs[59].
Autres obstacles à surmonter par les bénévoles
Dans son mémoire, Marianne Kramchynsky a présenté les frais d’adhésion, de formation et d’assurance-responsabilité, entre autres, comme autant d’obstacles potentiels à la participation aux organismes bénévoles. Elle a recommandé comme solution que le gouvernement fédéral offre aux familles un crédit ou une déduction d’impôt annuel plafonné à 1000 $[60].
Le Comité a également été informé des changements intervenus dans la mobilisation des bénévoles à la suite de la pandémie de COVID-19. Comme l’a expliqué Megan Conway, de nombreuses personnes âgées, inquiètes pour leur santé, ont renoncé au bénévolat depuis la pandémie[61]. Certaines doivent aussi prioriser d’autres obligations, par exemple garder leurs petits-enfants[62].
Obstacles à surmonter par les organismes
Manque de financement durable et pluriannuel
Les témoins ont expliqué que les organismes de bienfaisance et sans but lucratif ne reçoivent dans une large mesure que du financement à court terme; et ont mis en lumière les défis que pose le fonctionnement en l’absence d’un financement de base. Ainsi, comme Megan Conway l’a expliqué, « [f]aire des demandes de financement de manière épisodique » entraîne « des baisses de financement ou un manque de continuité[63] ». Il en résulte que les organismes de bienfaisance et le secteur sans but lucratif « manquent de financement essentiel et durable pour effectuer leur travail de manière efficace[64] ». Christine Trauttmansdorff a illustré les difficultés que pose la planification à long terme dans ces conditions : en 2023, Bénévoles Canada a touché 12 subventions de projet auprès de 11 donateurs différents, mais aucun financement de base de la part du gouvernement[65] :
[T]outes les subventions que j’ai obtenues, à une exception près, étaient d’une durée d’un an ou moins. Dans cette situation, l’horizon temporel ou l’horizon de planification est toujours à court terme. Il n’y a rien de permanent. Chaque année, le budget recommence à zéro. Il faut donc le rebâtir tout au long de l’année et cette incertitude est démoralisante[66].
Le financement aux termes du programme Nouveaux Horizons pour les aînés étant de nature épisodique, Jeanne Campeau a déploré qu’il faille créer un nouveau projet pour chaque nouvelle demande : « [N]ous avons déjà notre projet. Nous avons déjà des activités. Nous avons une formule qui fonctionne. Nous aimerions tout simplement que cela perdure. […] Il nous faut surtout un financement récurrent et à long terme pour éviter d’avoir à penser et à créer de nouveaux projets chaque année[67]. » Par ailleurs, si Sharon MacKenzie a reconnu que les petites subventions offertes par ce programme (p. ex., celles d’au plus 25 000 $ pour les initiatives communautaires[68]) sont « excellent[es] pour les petits projets », elles « ne constituent pas une solution pour le genre de travail que nous faisons, qui s’inscrit à l’échelle nationale et vise à inciter les gens à se former pour participer à des activités intergénérationnelles[69] ».
Cela n’empêche pas que Kascha Cassaday s’est dite en faveur du maintien des programmes de financement épisodique actuels. Elle a expliqué que les grandes subventions pluriannuelles sont souvent octroyées aux mêmes programmes, bien établis, et que ce sont les « subventions épisodiques qui permettent aux petites organisations de mettre le pied dans la porte pour montrer au gouvernement et à d’autres programmes de subventions que nous sommes capables ». Elle a ajouté que le financement épisodique devrait toutefois prévoir des sommes pour les coûts d’exploitation et le soutien aux bénévoles[70].
Processus de demande de financement
Selon les témoins, il n’est pas aisé de naviguer dans les programmes fédéraux et les processus de demande de financement. Ainsi, pour Jeanne Campeau, il faut consacrer tant de temps et d’efforts à remplir les formulaires du programme Nouveaux Horizons pour les aînés, par exemple, qu’il reste « moins de temps pour aider la communauté[71] ». Christine Trauttmansdorff, de même, s’est désolée de ce qu’il n’y ait « aucun rapport entre les montants en jeu et le temps nécessaire [pour remplir les formulaires]. Au contraire, ils sont souvent inversement proportionnels[72]. » Trevor Moss, évoquant le temps et l’énergie qu’il faut consacrer aux demandes de fonds et à la production des rapports exigés, a recommandé que les programmes de financement soient « simplifié[s] à l’échelle nationale, afin que l’on comprenne très clairement où nous pouvons obtenir ces ressources[73] ».
Par ailleurs, Christine Trauttmansdorff a fait remarquer qu’une année entière peut s’écouler entre la demande de subvention et la réception des fonds. Pour elle, « [c]e n’est pas un horizon de planification avec lequel un petit organisme comme le mien peut travailler. Cela ne permet donc pas aux organismes soutenus par ces sources de financement de donner le meilleur d’eux-mêmes[74]. » Enfin, les mécanismes subventionnaires peuvent selon elle nuire à la collaboration entre les organismes, parce qu’ils « sont généralement réglés en fonction de situations où il y a un demandeur, un bailleur de fonds, un projet ou une organisation[75] ».
Autres difficultés liées au financement
Les témoins ont appelé en particulier au financement de l’infrastructure[76]. Megan Conway a souligné que « l’éventail des programmes de bénévolat intergénérationnel au pays est très chaotique et disparate » et que « le Canada ne dispose pas de l’infrastructure nécessaire pour promouvoir et soutenir des programmes et des services intergénérationnels adaptés et inclusifs[77] ». Il faut, selon elle, investir dans les capacités de gestion de la main-d’œuvre bénévole, les posstes dans ce domaine ayant été les premiers à être supprimés pendant la pandémie, sans avoir été rétablis pour bon nombre d’entre eux[78]. Jeanne Campeau a quant à elle parlé des besoins d’infrastructure physique, comme l’ajout de rampes d’accès aux édifices pour les personnes à mobilité réduite[79].
Enfin, on a signalé qu’il n’y a pas toujours adéquation entre les critères des programmes de financement actuels et les caractéristiques des initiatives de bénévolat intergénérationnel. Jeanne Campeau a expliqué que, en raison de la complexité de la clientèle visée – les jeunes et les personnes âgées – il peut être difficile de se rendre compte de l’impact des initiatives dans la collectivité[80] : « Puisque nous avons deux clientèles vraiment différentes, nous ne répondons pas toujours à plusieurs des critères établis dans les subventions du fait qu’elles sont destinées soit aux jeunes, soit aux aînés[81]. » Selon ce témoin, la difficulté d’obtenir du financement à long terme pour le bénévolat intergénérationnel découlerait en partie du manque de sensibilisation à cette catégorie d’action communautaire[82].
Promouvoir et encourager le bénévolat intergénérationnel
Comment le gouvernement fédéral peut-il promouvoir et encourager le bénévolat intergénérationnel au Canada? Interrogés à ce sujet, les témoins ont proposé de nombreuses façons : soutenir l’élaboration d’une stratégie d’action bénévole nationale, combler les lacunes relevées dans les données, faire de nouveaux investissements dans le bénévolat intergénérationnel, mieux exploiter les programmes actuels, soutenir les bénévoles et mieux sensibiliser à l’enjeu.
Stratégie nationale d’action bénévole
Deux témoins – et les auteurs d’un mémoire – ont appelé de leurs vœux l’adoption, par le gouvernement fédéral, d’une stratégie nationale d’action bénévole. Megan Conway a proposé « que le gouvernement du Canada s’engage à participer et à investir stratégiquement dans l’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie nationale d’action bénévole », ce qui pourrait selon elle aider à pallier « l’absence d’une approche nationale cohérente et intégrée pour promouvoir, soutenir et faciliter le bénévolat[83] ». Le témoin a cité le rapport de 2019 du Comité sénatorial spécial sur le secteur de la bienfaisance, Catalyseur du changement : Une feuille de route pour un secteur de la bienfaisance plus robuste, où on recommandait que le gouvernement du Canada « conçoive et mette en œuvre une stratégie nationale sur le bénévolat pour encourager tous les Canadiens à en faire dans leur collectivité[84] ».
Dans son mémoire, Bénévoles Canada a réitéré cette recommandation, ajoutant que la stratégie en question pourrait « soutenir le bénévolat et la participation partout au pays et […] mettre en place l’infrastructure nécessaire pour revitaliser les liens sociaux à grande échelle et soutenir les organisations qui comptent sur les bénévoles pour servir les collectivités[85] » :
Bien qu’il existe d’excellents exemples de politiques publiques qui protègent, soutiennent et facilitent le bénévolat au sein des municipalités, des provinces et des territoires, une approche intégrée, cohérente et cohésive à l’échelle nationale fait défaut. Bénévoles Canada, en collaboration avec un réseau croissant d’intervenants de tout le pays, jette les bases d’une stratégie nationale d’action bénévole visant à optimiser le bénévolat et à en assurer l’avenir afin que tous les Canadiens puissent y participer et en bénéficier. La promotion et le soutien du bénévolat intergénérationnel font partie intégrante de ce travail[86].
Enfin, Christine Trauttmansdorff a recommandé « l’élaboration d’une stratégie d’action nationale sur le bénévolat afin de libérer tout le potentiel économique et social des bénévoles canadiens ». Il faudrait selon elle que la stratégie « trouve un moyen de créer des mécanismes de financement stables pour les centres de bénévolat et pour la capacité de gestion des bénévoles dans les organismes de bienfaisance et sans but lucratif[87] ». Selon le témoin, il y aurait là le potentiel de « renforce[r] l’infrastructure soutenant le bénévolat », question de rebâtir la capacité perdue ces dernières années[88].
À la lumière de ces témoignages, le Comité recommande ce qui suit :
Recommandation 1
Qu’Emploi et Développement social Canada élabore, en partenariat avec les provinces, les territoires et le secteur des organismes de bienfaisance et sans but lucratif, une stratégie nationale d’action bénévole visant à promouvoir et à soutenir le bénévolat au Canada, y compris sous sa forme intergénérationnelle.
Combler les lacunes dans les données
Plusieurs témoins et auteurs de mémoires ont réclamé que le gouvernement fédéral agisse pour améliorer les données et les études sur le bénévolat intergénérationnel[89].
La diversité des bénévoles potentiels est un sujet sur lequel, selon les témoins, le manque de données se fait sentir. Ainsi, selon Christine Trauttmansdorff, les organismes à main‑d’œuvre bénévole devraient avoir accès à de la « recherche approfondie et [à] de la réflexion stratégique sur l’équité, la diversité et l’inclusion », les personnes âgées formant un groupe hétérogène « sur le plan de la langue, de la culture et de la capacité à participer aux activités[90] ». Megan Conway a parlé d’« un manque important de données pour comprendre comment les personnes âgées et les jeunes s’engagent dans le bénévolat, en particulier lorsqu’il s’agit d’une diversité de groupes ethniques et culturels, d’identités intersectionnelles, d’affiliations religieuses, de tendances générationnelles et de bénévolat rural par rapport au bénévolat urbain[91] ». Elle voudrait de meilleures « données concernant la situation du bénévolat dans les différentes communautés et dans les diverses catégories démographiques » et ethnoculturelles[92]. Dans son mémoire, Bénévoles Canada a demandé qu’on regroupe et renforce les recherches sur, notamment, « les tendances au sein de divers groupes ethnoculturels et les facteurs identitaires qui se recoupent, les motivations et les obstacles au bénévolat entre les générations », et « le bénévolat en milieu rural par rapport au bénévolat en milieu urbain[93] ».
D’autres sujets feraient aussi l’objet d’un manque de données : les modèles de bénévolat efficaces et les « pratiques ayant des répercussions importantes[94] »; l’accessibilité et le bénévolat; les voies numériques vers le bénévolat; et l’impact et les avantages des programmes de bénévolat intergénérationnel[95]. Dans son mémoire, Sharon MacKenzie a cependant soutenu que les recherches actuelles suffisaient à démontrer les avantages du bénévolat intergénérationnel, et qu’il ne serait pas judicieux de consacrer des fonds à multiplier les études sur la question[96].
À la lumière des témoignages sur la nécessité d’améliorer les données et les recherches touchant au bénévolat intergénérationnel, le Comité recommande ce qui suit :
Recommandation 2
Que le gouvernement prenne des mesures pour renforcer les données et études sur le bénévolat intergénérationnel, et notamment qu’il investisse dans la création et la diffusion de recherches et de données sur :
- les avantages et les effets du bénévolat intergénérationnel;
- les modèles efficaces de bénévolat intergénérationnel; et
- les comportements, les motivations et les obstacles en matière de bénévolat qui caractérisent les divers groupes démographiques, y compris les jeunes et les personnes âgées de différents horizons, et les personnes selon qu’elles vivent en milieu urbain ou rural.
Nouveaux investissements dans le bénévolat intergénérationnel
De nombreux témoins ont appelé le gouvernement fédéral à investir davantage dans le secteur sans but lucratif ou plus spécifiquement dans le bénévolat intergénérationnel[97].
Dans son mémoire, Bénévoles Canada a recommandé que « le gouvernement du Canada intensifie et étende ses investissements dans les initiatives de bénévolat intergénérationnel à long terme et à incidence élevée qui se traduisent par un accroissement du nombre et de la diversité des participants aux activités de bénévolat intergénérationnel[98]. De même, Bénévoles grands-parents a réclamé « une aide financière continue et pluriannuelle pour soutenir les organisations à but non lucratif qui proposent des programmes intergénérationnels[99] ».
Par ailleurs, des témoins ont demandé des subventions fédérales réservées au bénévolat intergénérationnel, les mécanismes de financement actuels d’Ottawa ne répondant pas à ce besoin[100]. Ainsi, selon Jeanne Campeau, « il serait bénéfique d’examiner des mécanismes de financement précis, qui reconnaissent la nature unique [des] programmes [de bénévolat intergénérationnel]. Des subventions dédiées ou des programmes d’appui financier pour les organisations axées sur le bénévolat intergénérationnel pourraient contribuer à garantir la continuité et l’expansion de ces initiatives cruciales[101]. » Dans son mémoire, Marianne Kramchynsky s’est dite favorable aux incitatifs comme les subventions pour projets intergénérationnels, « à condition que le processus de demande et de paiement soit raisonnablement simple à utiliser et que l’administration du programme ne crée pas une nouvelle catégorie de travail administratif supplémentaire[102] ».
Quels critères les programmes fédéraux devraient-ils réunir pour favoriser efficacement le bénévolat intergénérationnel? En réponse à cette question, Megan Conway a cité les conditions qui, selon l’Organisation mondiale de la santé, permettent la création de programmes de bénévolat intergénérationnel à impact et efficacité élevés, notamment « le fait de faire participer les participants à la conception de ces programmes, à les rendre inclusifs et universels et à les fonder sur le concept de l’amitié ». Le témoin a aussi évoqué les « principes d’égalité » ainsi que la viabilité à long terme[103].
Dans leur mémoire, Laetitia Satam et al. ont parlé de l’importance de l’égalité dans les programmes intergénérationnels, puisque le déséquilibre de pouvoir entre les jeunes et les adultes âgés peut « empêcher un partenariat équitable ». Ils ont donc recommandé que le gouvernement offre des incitatifs au bénévolat intergénérationnel « afin de solliciter la participation des jeunes à titre de partenaires égaux aux étapes de planification, de mise en œuvre et d’évaluation des projets[104] ».
L'application d'une perspective axée sur le genre et la diversité aux investissements dans le volontariat intergénérationnel a également été évoquée par les témoins. Ainsi, Sharon MacKenzie a dit ce qui suit : « Je pense que tous les groupes au Canada sont conscients qu’il faut en tenir compte de nos jours et que tout le monde qui entre dans notre domaine d’intérêt doit être traité également[105]. » Christine Trauttmansdorff et Sharon MacKenzie ont fait valoir que les conseils d’administration des organismes sans but lucratif devaient comprendre des gens de tous horizons, et notamment des jeunes et des personnes âgées. À ce sujet, Christine Trauttmansdorff a expliqué que « nous faisons […] face aux défis particuliers de s’assurer que les jeunes sont bien accueillis au sein de ces conseils, qu’ils reçoivent le soutien et le mentorat dont ils ont besoin et qu’on leur donne voix au chapitre[106] ».
Tirer parti des programmes existants
Modifier les mécanismes de financement existants
Les témoins ont parlé au Comité de leur utilisation des programmes de financement fédéraux existants et ont recommandé des améliorations visant à encourager les expériences intergénérationnelles.
Dans son mémoire, Bénévoles Canada a identifié le programme Nouveaux Horizons pour les aînés comme une initiative qui finance des « programmes à incidence élevée qui encouragent et facilitent le bénévolat intergénérationnel[107] ». Abondant dans le même sens, Christina Bisanz a salué dans ce programme « un excellent exemple de l’orientation que nous devons continuer de suivre », soit continuer de soutenir les projets conçus par et pour les personnes âgées, sans négliger « les propositions ou les projets de collaboration des jeunes, pour donner lieu à de nouveaux modèles d’activités intergénérationnelles[108] ».
Emplois d’été Canada, un programme fédéral qui subventionne des emplois d’été payés pour les jeunes, vise l’emploi et non le bénévolat, mais certains témoins ont dit l’utiliser pour embaucher des jeunes[109] et ont proposé d’y incorporer une dimension intergénérationnelle. Trevor Moss a proposé qu’on y intègre certaines options de bénévolat[110], et Laetitia Satam et al. ont recommandé que l’on priorise explicitement dans le guide de candidature les collaborations entre jeunes et adultes âgés[111].
Ces intervenants voulaient de même que le bénévolat intergénérationnel devienne une priorité explicite des subventions de Service Jeunesse Canada[112].
À la lumière des témoignages sur le financement, notamment sur la nécessité de nouveaux investissements dans le bénévolat intergénérationnel et les possibilités de mieux tirer pari des initiatives de financement actuelles, le Comité recommande ce qui suit :
Recommandation 3
Qu’Emploi et Développement social Canada envisage d’accroître la disponibilité du financement épisodique et à long terme que le gouvernement fédéral accorde aux initiatives de bénévolat intergénérationnel, au moyen par exemple :
- de la mise en place d’un volet de financement distinct pour le bénévolat intergénérationnel;
- de la modification des programmes actuels de financement du bénévolat (p. ex., Nouveaux Horizons pour les aînés, Service Jeunesse Canada) de manière à mieux soutenir les occasions de bénévolat intergénérationnel.
Faire les choses autrement
Après avoir rappelé que la devise de la i2i Intergenerational Society of Canada était « non pas de faire des choses différentes, mais de faire les choses différemment[113] », Sharon MacKenzie a expliqué qu’on peut ajouter une dimension intergénérationnelle à des activités déjà en place. Par exemple, s’il existe un club de lecture pour les jeunes et un autre pour les personnes âgées, on peut les inviter à lire et à discuter un livre ensemble :
Sans alourdir la charge de travail, on réunit deux générations pour qu’elles fassent ensemble ce qu’elles font déjà. Il s’agit simplement d’un changement dans la façon de faire les choses. Ce n’est pas coûteux et cela n’impose vraiment pas de travail supplémentaire à qui que ce soit. En fait, cela réduit la charge de travail de bien des gens parce qu’ils sont très engagés les uns avec les autres[114].
De même, dans leur mémoire, Laetitia Satam et al. ont recommandé d’encourager les organismes sans but lucratif et non gouvernementaux à intégrer les jeunes et les personnes âgées à leur programmes actuels : « [Les] programmes auxquels participent principalement les jeunes pourraient également inclure des personnes plus âgées, et vice versa[115]. »
Soutenir les bénévoles
Des témoins ont expliqué comment leurs organisations soutiennent les bénévoles pour améliorer le recrutement et la conservation, et ils ont soumis au Comité des recommandations sur la manière dont le gouvernement fédéral pourrait renforcer ces efforts.
Notamment, on a proposé que les repas et les frais de déplacement soient remboursés par le gouvernement fédéral. Trevor Moss y était favorable[116], à l’instar de Megan Conway, qui a dit : « Il est important de soutenir les jeunes en leur offrant tout type d’allocation par rapport à leurs frais de déplacement, car ils subissent des coûts liés à leur participation[117]. » Jeanne Campeau a mentionné que si son organisme paie le déplacement de ses bénévoles âgés, c’est grâce aux subventions qu’il reçoit[118]. Dans le même ordre d’idées, pour ce témoin, « [p]arfois, le fait d’offrir un repas change tout pour les bénévoles[119] ».
Kascha Cassaday s’est dite d’avis qu’il faudrait financer une prime ou des allocations garanties afin que les jeunes n’aient pas à choisir entre le bénévolat et le travail à temps partiel. Selon elle, le « fait d’avoir une certaine “gradation” — qui fait en sorte que les gens bénéficient d’une subvention ou d’une bourse d’études garantie s’ils ont fait un certain nombre d’heures de bénévolat — nous aide vraiment financièrement[120] ».
L’offre de formation est un autre moyen d’intéresser au bénévolat. Ainsi, Christian Harvey a expliqué que, pour que les bénévoles, quelle que soit leur fonction, « voient que leurs tâches permettent de concrétiser la mission et les valeurs de l’organisation », ils reçoivent à ce sujet une formation de trois heures. « C’est ainsi que nous sommes en mesure de conserver nos bénévoles », a-t-il ajouté[121]. Kascha Cassaday a indiqué que son organisme, Cyber-Seniors, fournit aux jeunes bénévoles une formation sur leur rôle de mentor. Ils peuvent ensuite se prévaloir du certificat obtenu lorsqu’ils présentent leur candidature pour une école ou un emploi (bien que, comme le témoin l’a précisé, « la plupart des jeunes cherchent à obtenir un certificat reconnu par le gouvernement fédéral[122] »). Lorsqu’il dispose des fonds nécessaires, l’organisme Cyber-Seniors offre d’autres formations aux jeunes bénévoles, notamment des webinaires de préparation à l’emploi[123].
Le bénévolat peut donc être l’occasion d’acquérir des compétences. À ce sujet, Megan Conway a invité le gouvernement fédéral à envisager, pour les nouveaux arrivants au Canada et les jeunes, « un programme de développement des compétences, pour appuyer un cheminement de carrière partant du bénévolat ». Elle a ajouté que les nouveaux arrivants « vont souvent s’acclimater à la communauté canadienne dans le cadre d’expériences de bénévolat profondes et positives », et que, « souvent, les jeunes acquièrent des compétences essentielles lorsqu’ils font du bénévolat obligatoire à l’école secondaire[124] ».
Pour d’autres témoins, on peut soutenir les bénévoles en créant une culture d’accueil, où ils se sentent reconnus[125], ou encore en leur permettant de faire leurs tâches ou de recevoir leur formation à distance[126]. Selon Christine Trauttmansdorff, la meilleure chose à faire au final « est de demander aux gens ce dont ils ont besoin et ce qu’ils attendent — le type de soutien dont ils auront besoin, qu’il s’agisse d’un billet d’autobus ou d’une marque de reconnaissance — et de s’assurer ensuite que le bénévolat s’adapte en conséquence[127] ».
À la lumière des témoignages sur le soutien des bénévoles, le Comité recommande ce qui suit :
Recommandation 4
Qu’Emploi et Développement social Canada envisage, dans le cadre de programmes nouveaux ou existants, d’accroître les fonds accessibles aux organismes de bienfaisance ou sans but lucratif qui veulent créer des incitatifs au recrutement et à la rétention des bénévoles, par exemple le paiement des repas ou des frais de transport.
Recommandation 5
Qu’Emploi et Développement social Canada élabore un programme de soutien et d’encouragement à l’acquisition de compétences utiles à l’emploi lors du bénévolat intergénérationnel et autre.
Sensibiliser au bénévolat intergénérationnel
Comme on l’a vu plus haut, les témoins ont dit que le manque de sensibilisation entravait non seulement la participation des bénévoles potentiels aux activités intergénérationnelles, mais aussi l’obtention, par les organismes, de financement pour ces activités. Des témoins comme Sharon MacKenzie et Megan Conway, de même que l’organisme Bénévoles grands-parents, dans son mémoire, ont demandé au gouvernement fédéral de mettre sur pied un portail central pour le bénévolat intergénérationnel. Ce portail pourrait être, selon Sharon MacKenzie, un répertoire des organismes et de leurs activités, ou encore, pour Bénévoles grands-parents, « une base de données gouvernementale centrale à laquelle le public pourrait accéder et qui fournirait des informations sur les programmes intergénérationnels innovants proposés dans différentes communautés[128] ». Megan Conway a signalé que Bénévoles Canada avait reçu un don anonyme pour créer une ressource de cet ordre[129]. Enfin, Megan Conway et Sharon MacKenzie ont donné en exemple Generations United, un organisme américain qui, entre autres, tient un répertoire de plus de 600 programmes intergénérationnels[130]. Comme l’a expliqué Sharon Mackenzie :
[i]l s’agit d’une entité nationale, financée et sécuritaire, pour les activités intergénérationnelles. L’organisation offre des webinaires, tout en favorisant la sensibilisation et l’accès pour tout le monde au pays. Si vous voulez en savoir plus sur les activités intergénérationnelles aux États-Unis, tapez « intergenerational » et vous trouverez Generations United. Cet organisme existe depuis très longtemps. Vous pouvez consulter son site pour obtenir de l’aide et des idées pour toutes sortes de choses que vous pouvez faire dans divers domaines[131].
D’autres témoins ont proposé des moyens, pour le gouvernement et les autres parties prenantes, de mieux faire connaître le bénévolat intergénérationnel. Par exemple :
- Christina Bisanz a dit : « L’établissement de la Journée intergénérationnelle[132] sert de tremplin à de nombreuses occasions d’éducation, de sensibilisation et de soutien[133]. »
- Megan Conway a fait valoir que la Semaine de l’action bénévole (célébrée en avril chaque année) est une bonne occasion de recruter des bénévoles ou de prendre des mesures pour les maintenir en poste[134].
- Megan Conway a recommandé d’investir dans les centres de bénévolat, qui « contribuent […] à amplifier les possibilités de bénévolat qui existent au sein de la communauté et à les faire connaître[135] ».
Plusieurs témoins ont dit que les partenariats avec les écoles étaient un moyen efficace de faire connaître les occasions de bénévolat intergénérationnel et de recruter des jeunes[136].
À la lumière des témoignages sur la sensibilisation au bénévolat intergénérationnel, le Comité recommande ce qui suit :
Recommandation 6
Que le gouvernement du Canada, profitant d’occasions comme la Semaine de l’action bénévole et la Journée intergénérationnelle, sensibilise le bénévolat intergénérationnel et fasse connaître les initiatives à grand impact dans ce domaine.
Conclusion
Pendant l’étude, le Comité a recueilli de nombreux témoignages sur les avantages individuels et sociétaux des expériences de volontariat intergénérationnel impliquant des jeunes et des personnes âgées. Il a aussi été informé des obstacles que rencontrent les bénévoles potentiels qui veulent prendre part à des activités intergénérationnelles, et les organismes de bienfaisance et sans but lucratif qui veulent en organiser. Le Comité estime que le gouvernement fédéral peut jouer un rôle accru dans la promotion et l’encouragement des initiatives de bénévolat intergénérationnel, et ce, au moyen d’une stratégie d’action nationale, de meilleures données, d’investissements dans des programmes nouveaux ou existants, et de mesures de soutien aux bénévoles et de sensibilisation.
[1] Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées de la Chambre des communes (HUMA), Procès-verbal, 21 novembre 2022.
[2] HUMA, Témoignages, 6 décembre 2023, 1815 (Jeanne Campeau, directrice générale, Le Petit Peuple).
[3] Ibid., 1840.
[4] HUMA, Témoignages, 6 décembre 2023, 1815 (Christine Trauttmansdorff, directrice exécutive, Bénévoles Ottawa).
[5] Ibid., 1845.
[6] HUMA, Témoignages, 4 décembre 2023, 1110 (Megan Conway, présidente, Bénévoles Canada).
[7] HUMA, Mémoire, Bénévoles Canada. Voir aussi Statistique Canada, « Bénévoles et défis que les entreprises doivent relever pour recruter et maintenir en poste des bénévoles, quatrième trimestre de 2022 », base de données, consultée le 20 février 2024.
[8] HUMA, Témoignages, 4 décembre 2023, 1155 (Conway).
[9] HUMA, Témoignages, 6 décembre 2023, 1815 (Campeau).
[10] HUMA, Témoignages, 1er février 2023, 0920 (Kascha Cassaday, directrice générale, Cyber-Seniors: Connecting Generations).
[11] HUMA, Témoignages, 4 décembre 2023, 1120 (Trevor Moss, directeur général, Central Okanagan Food Bank); HUMA, Témoignages, 1er février 2023, 0835 (Christian Harvey, directeur exécutif, One City Peterborough).
[12] HUMA, Témoignages, 4 décembre 2023, 1120 (Moss).
[13] Ibid., 1145.
[14] Ibid., 1120.
[15] Ibid., 1125.
[16] Emploi et Développement social Canada (EDSC), À propos du programme Nouveaux Horizons pour les aînés.
[17] Gouvernement du Canada, À propos de Service jeunesse Canada.
[19] Voir, par exemple, HUMA, Témoignages, 1er février 2024, 0830 (Cassaday); HUMA, Mémoire, Laetitia Satam; HUMA, Mémoire, Bénévoles Canada.
[20] HUMA, Témoignages, 4 décembre 2023, 1210 (Christina Bisanz, directrice générale, Community and Home Assistance to Seniors). Voir aussi HUMA, Témoignages, 4 décembre 2023, 1100 (Conway) et HUMA, Mémoire, Bénévoles Canada.
[21] HUMA, Témoignages, 4 décembre 2023, 1210 (Bisanz).
[22] HUMA, Témoignages, 4 décembre 2023, 1110 (Conway).
[23] Ibid.
[24] HUMA, Témoignages, 4 décembre 2023, 1110 (Conway); HUMA, Témoignages, 1er février 2024, 0830 (Cassaday); HUMA, Mémoire, Bénévoles Canada.
[26] HUMA, Témoignages, 1er février 2024, 0830 (Cassaday).
[27] HUMA, Témoignages, 4 décembre 2023, 1210 (Bisanz).
[28] HUMA, Témoignages, 1er février 2024, 0825 (Sharon MacKenzie, directrice exécutive, i2i Intergenerational Society of Canada).
[29] HUMA, Témoignages, 4 décembre 2023, 1110 (Conway); HUMA, Mémoire, Bénévoles Canada; HUMA, Mémoire, Université de Waterloo.
[30] HUMA, Témoignages, 1er février 2024, 0830 (Cassaday).
[31] HUMA, Témoignages, 4 décembre 2023, 1105 (Moss).
[32] HUMA, Témoignages, 6 décembre 2023, 1745 (Campeau).
[33] HUMA, Témoignages, 1er février 2024, 0900 (Sharon MacKenzie, directrice exécutive, i2i Intergenerational Society of Canada). Il pourrait s’agir de l’étude suivante : Gene D. Cohen, The Center on Aging, Health & Humanities, The George Washington University, The Creativity and Aging Study: The Impact of Professionally Conducted Cultural Programs on Older Adults, National Collaborative on Aging, 30 avril 2006 [en anglais].
[34] HUMA, Témoignages, 1er février 2024, 0900 (MacKenzie).
[35] HUMA, Témoignages, 4 décembre 2023, 1105 (Moss); HUMA, Témoignages, 1er février 2024, 0830 (Cassaday); HUMA, Mémoire, Marianne Kramchynsky.
[36] HUMA, Mémoire, Laetitia Satam; Tara Hahmann, « Le bénévolat, ça compte : aide encadrée et aide informelle apportées par les Canadiens et les Canadiennes en 2018 », Regards sur la société canadienne, 23 avril 2021.
[37] HUMA, Témoignages, 4 décembre 2023, 1105 (Moss).
[39] HUMA, Témoignages, 4 décembre 2023, 1105 (Moss); HUMA, Témoignages, 4 décembre 2023, 1125 (Conway); HUMA, Témoignages, 4 décembre 2023, 1210 (Bisanz).
[40] HUMA, Témoignages, 4 décembre 2023, 1105 (Moss).
[41] Ibid.
[43] HUMA, Témoignages, 4 décembre 2023, 1125 (Conway); HUMA, Témoignages, 1er février 2024, 0825 (MacKenzie).
[44] HUMA, Témoignages, 6 décembre 2023, 1825 (Campeau); HUMA, Témoignages, 1er février 2024, 0835 (Harvey).
[45] HUMA, Témoignages, 4 décembre 2023, 1205 (Shiven Khera, trésorier, Age-Link Society); HUMA, Témoignages, 6 décembre 2023, 1800 (Campeau); HUMA, Témoignages, 1er février 2024, 0830 (Cassaday).
[46] HUMA, Témoignages, 4 décembre 2023, 1205 (Khera).
[47] Ibid., 1120 (Moss).
[48] HUMA, Témoignages, 6 décembre 2023, 1755 (Trauttmansdorff).
[49] HUMA, Témoignages, 4 décembre 2023, 1150 (Conway).
[50] HUMA, Témoignages, 1er février 2024, 0830 (Cassaday).
[52] HUMA, Témoignages, 6 décembre 2023, 1755 (Trauttmansdorff).
[53] HUMA, Témoignages, 4 décembre 2023, 1155 (Conway).
[54] HUMA, Témoignages, 6 décembre 2023, 1810, 1830 (Trauttmansdorff).
[55] HUMA, Témoignages, 4 décembre 2023, 1155 (Conway). Voir Australie, gouvernement du Queensland, Understanding the blue card system. [en anglais]
[56] HUMA, Témoignages, 4 décembre 2023, 1135 (Conway).
[57] Ibid., 1110, 1125 (Conway).
[58] Ibid., 1125.
[59] HUMA, Témoignages, 6 décembre 2023, 1800 (Trauttmansdorff).
[61] HUMA, Témoignages, 4 décembre 2023, 1110 (Conway).
[62] Ibid., 1150.
[63] Ibid., 1140.
[64] Ibid., 1135-1140.
[65] HUMA, Témoignages, 6 décembre 2023, 1750 (Trauttmansdorff).
[66] Ibid., 1825.
[67] Ibid., 1815, 1840 (Campeau).
[69] HUMA, Témoignages, 1er février 2024, 0915 (MacKenzie).
[70] HUMA, Témoignages, 1er février 2024, 0855 (Cassaday).
[71] HUMA, Témoignages, 6 décembre 2023, 1815 (Campeau).
[72] Ibid., 1825 (Trauttmansdorff).
[73] HUMA, Témoignages, 4 décembre 2023, 1140 (Moss).
[74] HUMA, Témoignages, 6 décembre 2023, 1825 (Trauttmansdorff).
[75] Ibid., 1835.
[76] HUMA, Témoignages, 4 décembre 2023, 1135-1140 (Conway); HUMA, Témoignages, 6 décembre 2023, 1750 (Trauttmansdorff).
[77] HUMA, Témoignages, 4 décembre 2023, 1110, 1125 (Conway).
[78] HUMA, Témoignages, 4 décembre 2023, 1135, 1110 (Conway).
[79] HUMA, Témoignages, 6 décembre 2023, 1820 (Campeau).
[80] Ibid., 1745.
[81] Ibid., 1810.
[82] Ibid., 1745.
[83] HUMA, Témoignages, 4 décembre 2023, 1115 (Conway).
[84] HUMA, Témoignages, 4 décembre 2023, 1125 (Conway); Comité sénatorial spécial sur le secteur de la bienfaisance, Catalyseur du changement : Une feuille de route pour un secteur de la bienfaisance plus robuste, juin 2019, p. 30.
[86] Ibid.
[87] HUMA, Témoignages, 6 décembre 2023, 1750 (Trauttmansdorff).
[88] Ibid., 1750.
[89] HUMA, Témoignages, 4 décembre 2023, 1115 (Conway); HUMA, Mémoire, Université de Waterloo; HUMA, Mémoire, Bénévoles Canada.
[90] HUMA, Témoignages, 6 décembre 2023, 1810 (Trauttmansdorff).
[91] HUMA, Témoignages, 4 décembre 2023, 1115 (Conway); HUMA, Mémoire, Bénévoles Canada.
[92] HUMA, Témoignages, 4 décembre 2023, 1125 (Conway).
[94] HUMA, Témoignages, 4 décembre 2023, 1155 (Conway).
[97] HUMA, Témoignages, 4 décembre 2023, 1120 (Moss); HUMA, Témoignages, 6 décembre 2023, 1835 (Trauttmansdorff); HUMA, Témoignages, 1er février 2024, 0835 (Harvey); HUMA, Mémoire, Bénévoles Canada; HUMA, Mémoire, Bénévoles grands-parents.
[100] HUMA, Mémoire, Bénévoles grands-parents; HUMA, Mémoire, Marianne Kramchynsky; HUMA, Témoignages, 6 décembre 2023, 1840 (Campeau).
[101] Ibid., 1745 (Campeau).
[103] HUMA, Témoignages, 4 décembre 2023, 1130 (Conway).
[105] HUMA, Témoignages, 1er février 2024, 0925 (MacKenzie).
[106] HUMA, Témoignages, 6 décembre 2023, 1815 (Trauttmansdorff); HUMA, Témoignages, 6 décembre 2023, 1820 (Campeau).
[108] HUMA, Témoignages, 4 décembre 2023, 1210 (Bisanz).
[109] HUMA, Témoignages, 6 décembre 2023, 1840 (Campeau).
[110] HUMA, Témoignages, 4 décembre 2023, 1140 (Moss).
[112] Ibid.
[114] HUMA, Témoignages, 1er février 2024, 0850 (MacKenzie).
[116] HUMA, Témoignages, 4 décembre 2023, 1140 (Moss).
[117] HUMA, Témoignages, 4 décembre 2023, 1125 (Conway).
[118] HUMA, Témoignages, 6 décembre 2023, 1805, 1825 (Campeau).
[119] Ibid., 1805.
[120] HUMA, Témoignages, 1er février 2024, 0855 (Cassaday).
[121] HUMA, Témoignages, 1er février 2024, 0915 (Harvey).
[122] HUMA, Témoignages, 1er février 2024, 0830 (Cassaday).
[123] Ibid., 0855.
[124] HUMA, Témoignages, 4 décembre 2023, 1200 (Conway).
[125] Ibid., 1130 (Moss).
[126] HUMA, Témoignages, 6 décembre 2023, 1800 (Trauttmansdorff); HUMA, Témoignages, 1er février 2024, 0855 (Cassaday).
[127] HUMA, Témoignages, 6 décembre 2023, 1800 (Trauttmansdorff).
[129] HUMA, Témoignages, 4 décembre 2023, 1140 (Conway).
[130] Generations United, Our Results. [en anglais]
[131] HUMA, Témoignages, 1er février 2024, 0845 (MacKenzie).
[132] i2i Intergenerational Society of Canada, IG Day June 1st. [en anglais]
[133] HUMA, Témoignages, 4 décembre 2023, 1215 (Bisanz).
[134] Ibid., 1200 (Conway).
[135] Ibid., 1135.
[136] HUMA, Témoignages, 6 décembre 2023, 1840 (Campeau); HUMA, Témoignages, 1er février 2024, 0845 (MacKenzie); HUMA, Mémoire, Laetitia Satam.