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RNNR Rapport du Comité

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La transition inéquitable : Un risque inutile pour les travailleurs et les communautés

Rapport dissident du Parti conservateur du Canada : Créer une transformation énergétique canadienne juste et équitable

Comité permanent des ressources naturelles

Le plan libéral de transition équitable est une dangereuse menace mandatée par le gouvernement pour supprimer 170 000 emplois canadiens directs, déplacer 450 000 travailleurs travaillant directement et indirectement dans le secteur de l’énergie, et mettre en péril les moyens de subsistance de 2,7 millions de travailleurs canadiens, avoir un impact négatif et disproportionné sur les secteurs, les professions et les régions, nuire de manière disproportionnée aux différentes provinces et communautés, et faire grimper les coûts de l’énergie, tout en compromettant la sécurité énergétique, pour tous les Canadiens.[1]

La gestion de l’environnement doit faire l’objet de mesures réalistes, concrètes et efficaces. Mais ce rapport final du Comité des ressources naturelles ignore les réalités mondiales de l’augmentation de la demande, de la rareté et de la sécurité de l’énergie, la place et le potentiel du Canada en tant qu’exportateur de ressources naturelles, et vise à ce que le secteur pétrolier et gazier canadien fasse l’objet d’une « transition » et d’une fermeture, au lieu d’être développé et exporté pour contribuer à la réduction des émissions mondiales.

Les conservateurs sont incapables de concilier les recommandations du rapport final avec les réalités du secteur énergétique canadien, et s’opposent à l’orientation néfaste du gouvernement libéral actuel, exprimée dans ce rapport.

La réalité est que le monde continuera à avoir besoin et à utiliser du pétrole et du gaz pendant des décennies, et que les grands pollueurs comme la Chine et l’Inde génèrent la grande majorité des émissions mondiales - et continuent à allumer de nouvelles centrales au charbon (données de 2022).

Les conservateurs reconnaissent que le secteur pétrolier et gazier du Canada est la première industrie du secteur privé, le premier exportateur et le premier investisseur dans les technologies propres de l’économie canadienne.[2] Le secteur offre un moyen constamment innovant, écologique et socialement responsable de remplacer les alternatives plus polluantes à l’échelle mondiale, d’accélérer la technologie afin d’améliorer la gestion de l’environnement et de réduire les émissions, au Canada et dans le monde entier, d’offrir des emplois et des possibilités de retombées économiques qui profitent à toutes les régions, et il est le principal moteur de la réduction de l’écart entre les riches et les pauvres au Canada et du niveau de vie relativement élevé dont jouissent les Canadiens par rapport à d’autres pays du monde. Les Canadiens estiment que le Canada doit continuer à produire du pétrole et du gaz et à exporter des produits et des technologies énergétiques afin de répondre à la demande mondiale d’énergie qui ne cesse de croître.

Le rapport « transition équitable » du Comité poursuit la fermeture du secteur énergétique canadien. C’est pourquoi les conservateurs publient ce rapport dissident, car la création d’une transformation énergétique canadienne juste et équitable laisse de côté les travailleurs et les communautés, ne reconnaît pas l’excellence environnementale et sociale du secteur énergétique canadien, ignore les leçons des échecs passés et croit que la transition à haut risque, coûteuse et incertaine mandatée par le gouvernement est la solution - au lieu d’une transformation et d’une innovation réalisables, durables, économiquement responsables, dirigées par les gens et le secteur.

Dans son plan intérimaire publié en mars 2023, le gouvernement libéral a modifié le libellé de son plan « transition équitable » pour le remplacer par « emplois durables », après une vive réaction des premiers ministres provinciaux et des Canadiens. Dans ce plan intérimaire, les libéraux ont tenté de défendre ce changement en expliquant que « le terme 'emplois durables' est de plus en plus utilisé par le gouvernement du Canada... Selon nous, le terme ' emplois durables 'est un terme plus inclusif et plus exact pour le Canada que le terme' transition équitable'. »[3] Cependant, pendant toute la durée de l’étude réalisée entre le 4 avril et le 22 septembre 2022, les témoins et les libéraux ont utilisé les mots « transition équitable ». Le passage à l’expression « emplois durables » est un stratagème politique flagrant, cynique et évasif pour détourner et obscurcir les véritables ramifications et intentions du plan de la coalition anti-énergie NPD-Libéral, soutenue par le Bloc Québécois, au sein de ce Comité. En outre, les millions d’emplois directs et indirects liés au pétrole et au gaz dans tout le pays sont des emplois durables.

Laisser les travailleurs et les communautés de côté

Les conservateurs donneront toujours la priorité aux travailleurs, aux communautés et à l’accessibilité financière. Les témoignages ont mis en évidence le paysage de la main-d’œuvre qui doit être au cœur des décisions politiques liées à la « transition équitable » : le nombre de travailleurs qui seront touchés, la fuite des compétences, l’impact économique global, l’impact fiscal sur tous les niveaux de gouvernement et les répercussions sur l’infrastructure et le développement des communautés sont les principales préoccupations qui doivent être prises en compte.

Par exemple, Dale Friesen, premier vice-président des affaires générales et directeur des affaires gouvernementales d’ATCO,[4] a suggéré que le rapport de la vérificatrice générale sur la transition charbonnière du gouvernement fédéral pourrait atténuer certaines des préoccupations potentielles des travailleurs qui seront touchés par les plans de « transition équitable » des libéraux. Le gouvernement fédéral doit tenir compte des leçons tirées des victimes primaires et secondaires de la transition hors charbon, depuis la rétention des employés et la fuite des compétences jusqu’au coût du logement et de l’infrastructure dans les régions éloignées lorsque les gens quittent les petites communautés, avec de vastes implications directes et indirectes.

Les objectifs de la politique environnementale, énergétique, industrielle et économique du Canada doivent également inclure une évaluation fondée sur des preuves des performances et des antécédents des travailleurs et des promoteurs de l’industrie pétrolière et gazière canadienne. M. Friesen a évoqué l’ingéniosité et l’expertise des travailleurs canadiens du secteur de l’énergie, et du secteur de l’exploitation des ressources en général, qui peuvent contribuer de manière significative aux ambitions mondiales en matière d’émissions nettes de gaz à effet de serre. La cheffe Sharleen Gale, de la Coalition de grands projets des Premières Nations, a renforcée les normes de classe mondiale du Canada en matière de leadership environnemental dans le développement de projets.[5] Les représentants de l’industrie ont souligné la collaboration et la réflexion prospective du secteur pétrolier et gazier canadien, qui investira 3 milliards de dollars rien qu’en 2019 dans l’innovation environnementale[6], ainsi que les progrès significatifs et continus en matière de réduction des émissions dans le cadre de l’exploitation des sables bitumineux[7].

Le président de la National Coalition of Chiefs, Dale Swampy, a qualifié la « transition équitable » du gouvernement libéral de transition inéquitable qui fait des gagnants et des perdants, et a souligné les milliards de dollars d’opportunités perdues pour les communautés autochtones malgré la réalité mondiale : « Il n’est pas réaliste de penser que si le Canada arrête simplement de produire du pétrole, les autres pays cesseront de l’utiliser.[8] » La demande mondiale de pétrole et de gaz continuant d’augmenter, le Canada doit assumer sa responsabilité mondiale et saisir l’occasion de tirer parti de ses ressources, de son expertise et de sa technologie. L’Association canadienne des producteurs pétroliers a souligné que « le pétrole et le gaz naturel continueront à jouer un rôle dans les juridictions mondiales productrices d’énergie ».[9] Par conséquent, la gestion des talents canadiens dans l’intérêt du monde entier sera essentielle pour poursuivre les efforts de collaboration, ce qui n’est pas un élément du plan actuel du gouvernement fédéral. Promouvoir la valeur des travailleurs et de l’expertise canadiens nécessitera une politique industrielle réfléchie qui atténue les tensions sociales et prévient les chocs économiques.

Dale Friesen a déclaré que 450 000 travailleurs pourraient être déplacés dans le cadre des plans de transition actuels et Lisa Stillborn, de l’Association canadienne des carburants, a indiqué que 117 000 travailleurs travaillaient dans les raffineries L6 du Canada, dans plus de 90 terminaux de distribution de carburant et dans 12 000 sites de vente au détail[10]. Les observations écrites d’ATCO évoquent les inévitables impacts régionaux et communautaires disproportionnés, car « 600 000 Canadiens, vivant principalement en Alberta, en Saskatchewan et à Terre-Neuve-et-Labrador, sont directement ou indirectement employés dans le secteur pétrolier et gazier, dont près de 10 000 autochtones[11] ». Le chef Delbert Wapass a souligné que le Conseil des ressources indiennes représente 130 Premières nations qui produisent du pétrole et du gaz ou qui ont un intérêt direct dans l’industrie[12], et que l’ACPP a confirmé que les peuples autochtones représentent 6 % de la main-d’œuvre[13], soit le double de n’importe quel autre secteur de l’économie canadienne. Shannon Joseph, de l’ACPP, a averti que la « transition équitable » a un impact disproportionné sur les emplois des Premières nations « ...(et) sur de nombreux propriétaires d’entreprises autochtones[14] » qui devront faire face à une perte de 2,4 milliards de dollars par an en achats qui ne seront pas remplacés. Le rapport final du Comité, intitulé Créer une transformation énergétique canadienne juste et équitable, n’accorde que très peu d’attention aux témoins autochtones qui ont fait part de leurs inquiétudes quant aux conséquences sur leurs travailleurs, leur communauté et leur développement économique.

Le chef Delbert Wapass a souligné l’impact préjudiciable sur le développement économique des Premières nations des milliards de dollars de pertes de revenus, de redevances et d’opportunités manquées, qui seront la conséquence de l’objectif de la « transition équitable » d’abandonner, c’est-à-dire de fermer, le pétrole et le gaz au Canada. Par exemple, les dépenses de l’industrie pour les communautés autochtones dans la région des sables bitumineux sont passées de 21 millions de dollars à 32 millions de dollars entre 2017 et 2019, ce qui a contribué à des investissements en nature et à des activités communautaires[15]. Le directeur du Centre national d’excellence des entreprises énergétiques du Conseil des ressources indiennes, Steve Saddleback, assimile la « transition équitable » à la pauvreté et souligne sa motivation erronée, car le Canada « peut avoir cet équilibre entre le développement économique et l’environnement[16] ».

Enfin, le plan libéral de transition équitable réduira considérablement les revenus de tous les niveaux de gouvernement, actuellement utilisés pour le ressourcement et les infrastructures des communautés locales, ainsi que pour les services et programmes sociaux dans toutes les régions du pays - Shannon Joseph a identifié la contribution fiscale actuelle du secteur pétrolier et gazier à tous les niveaux de gouvernement comme s’élevant à 20 milliards de dollars par an.[17] Les conservateurs reconnaissent qu’aucun autre secteur n’est actuellement en mesure de remplacer des niveaux équivalents d’investissement du secteur privé dans l’économie canadienne, ou des revenus équivalents de la part du gouvernement dans un avenir prévisible, ce qui devrait préoccuper tous les Canadiens dans chaque communauté et chaque région.

L’échec de l’expérience libérale de la transition vers le charbon

Les Canadiens ont raison de remettre en question les plans de « transition équitable » du NPD et du Parti libéral et de remettre en question leurs affirmations, en se basant sur les expériences passées.

En 2017, les libéraux ont accéléré le calendrier de fermeture forcée des exploitations de charbon dans les communautés de l’Alberta, de la Saskatchewan, du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse, ce qui a coûté les emplois de 3 000 travailleurs dans les quatre provinces. La « transition équitable » promise ne s’est pas concrétisée. Malgré des dépenses de 150 millions de dollars, les emplois n’ont pas été remplacés et les communautés ont été dévastées. Les représentants municipaux craignent que les gouvernements locaux n’aient plus les moyens de faire couler l’eau et de maintenir les services municipaux opérationnels très longtemps.

Le commissaire à l’environnement et au développement durable du Bureau du vérificateur général du Canada a fait état de l’échec total du plan libéral :

Premièrement, il a fallu attendre quatre ans après l’annonce pour que le ministère responsable, Ressources naturelles Canada (RNCan), commence à prendre des mesures.

Deuxièmement, RNCan n’a pas réellement mis en œuvre de plan. Le commissaire a indiqué qu’il n’avait pas « établi de structure de gouvernance pour définir les rôles, les responsabilités et l’obligation de rendre compte du gouvernement fédéral », et qu’il ne « disposait pas d’un plan de mise en œuvre pour assurer une transition impliquant une variété de travailleurs, de zones géographiques et de parties prenantes fédérales et autres. »[18]

Troisièmement, les travailleurs concernés n’ont pas été identifiés à l’avance et 86 % d’entre eux ont été laissés pour compte avec des programmes génériques, non ciblés et non utiles.

Quatrièmement, aucune des recommandations du « groupe de travail » mis en place pour formuler des recommandations n’a été mise en œuvre.

Enfin, tous les services gouvernementaux censés contrôler et rendre compte de l’état d’avancement des activités, et mesurer si les projets ont réellement aidé les communautés, n’ont pas rendu compte et n’ont pas pu déterminer si les 150 millions de dollars de l’argent des contribuables ont réellement servi à quelque chose.

La « transition équitable » des libéraux pour le charbon a été un parfait et coûteux triplé d’échecs : échec de la planification, échec de la mise en œuvre du plan et échec de la mesure des résultats du plan.

Bien qu’ils soutiennent le concept et les objectifs de la « transition équitable », des témoins comme Gil McGowan, de l’Alberta Federation of Labour, et Jamie Kirkpatrick, de Blue Green Canada, ont souligné que le groupe de travail sur le charbon « nécessitait des interventions des ministères du Travail, des Finances, des Infrastructures et des Communautés, des Affaires du Nord, de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, des Ressources naturelles, des Services publics et des Marchés publics et, bien sûr, qu’il était hébergé par le ministère de l’Environnement et des Changements climatiques ». Le résultat est que personne ne s’est vu confier les tâches à accomplir, et que celles-ci n’ont donc pas été réalisées.

Son témoignage selon lequel « Franchement, les ministères et organismes fédéraux n’ont pas établi de cadre pour évaluer la réussite, contrôler le travail ou appuyer les Canadiens dans cette transition. »[19] devrait constituer une mise en garde sévère et alarmante pour tous les Canadiens au sujet des plans actuels de « transition équitable », d’autant plus que rien n’indique que quoi que ce soit à cet égard ait été amélioré de manière matérielle.

Des témoins comme Roy Milne, du syndicat des Métallos, ont fait l’expérience directe de cette transition ratée, où un programme a été mis en œuvre, mais où rien d’autre n’a été fait pour aider les travailleurs et les communautés.[20] McGowan a déclaré que le problème de la transition vers le charbon était que « les gens ne voulaient pas d’aides temporaires ; ils voulaient un autre emploi. »[21]

En réalité, les aides temporaires sont tout ce qu’offrent les plans visant à mettre fin aux activités économiques vitales de nombreuses communautés, comme l’échec et les promesses non tenues de la transition charbonnière dont on peut raisonnablement s’attendre à ce qu’elle soit le résultat de l’actuel plan de « transition équitable », et dont le robinet de financement se tarit à peine quelques années plus tard.

Des dizaines de communautés, des milliers de travailleurs et leurs familles sont laissés pour compte et doivent se refaire une vie, parce que des politiciens et des administrateurs de programmes lointains et déconnectés ont mis en œuvre un plan accéléré pour licencier ces Canadiens qui travaillent dur, et faire de leurs communautés des villes fantômes.

L’industrie canadienne, leader mondial

La Banque de Montréal indique que le Canada « a le meilleur profil environnemental, social et de gouvernance, ou ESG » parmi les dix premiers producteurs et exportateurs de pétrole et de gaz au monde.[22] Cette conclusion fait écho à d’autres analyses comparatives exhaustives du Canada par rapport aux autres grandes juridictions pétrolières et gazières depuis près de vingt ans, réalisées par Worley Parsons et d’autres entreprises de renommée mondiale. Les faits montrent clairement que le pétrole et le gaz canadiens sont produits dans le cadre des réglementations les plus strictes au monde. Il est absurde de s’infliger une punition et d’interrompre des projets qui sont les meilleurs de leur catégorie à l’échelle mondiale.

Le chef Dale Swampy, de la National Coalition of Chiefs, est du même avis : « Nous sommes des chefs de file en matière de protection de l’environnement. Si vous rencontrez les Canadiens qui dirigent le secteur pétrolier et gazier, vous verrez qu’ils sont comme vous. Ils se préoccupent de l’environnement, de la sécurité et de l’intégrité. Ils feront tout ce qu’ils peuvent pour protéger notre pays ».[23]

Le Canada produit environ 1,6 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). Le pétrole et le gaz au Canada produisent environ 0,3 % des émissions mondiales de GES. Le secteur pétrolier et gazier estime à plus de 24 milliards de dollars les investissements du secteur privé dans le captage et le stockage du carbone (CSC) et d’autres technologies visant à réduire les GES et à améliorer l’efficacité énergétique sur la voie de la neutralité nette.

L’Association canadienne des carburants a souligné que les travailleurs du secteur pétrolier et gazier du Canada sont des moteurs essentiels pour la poursuite des progrès technologiques et l’expansion du développement des énergies renouvelables et alternatives et de l’électrification : « La force de notre secteur réside dans nos travailleurs et dans leur expertise pour innover dans les carburants de demain, tout en adaptant notre infrastructure actuelle. Avec plus d’un siècle d’innovation, l’exploitation des connaissances de nos travailleurs sera essentielle pour atteindre les objectifs climatiques du Canada. »[24]

La réalité est que le Canada est un leader mondial en matière d’innovation et de technologies propres, et que le secteur pétrolier et gazier investit actuellement dans la recherche et le développement de technologies propres plus que toutes les autres industries de l’économie canadienne réunies. ATCO a souligné la nécessité de la technologie et du secteur pétrolier et gazier canadien pour répondre aux aspirations environnementales : Toute voie crédible vers l’objectif « zéro émission passe par la poursuite de l’innovation et l’utilisation du gaz naturel et du pétrole. »[25] Le secteur des ressources naturelles du Canada est bien placé pour répondre à la demande constante et croissante de pétrole et de gaz, tout en répondant à la demande de sources d’énergie plus propres.

Les plans de la coalition coûteuse et du Bloc Québécois pour une « transition équitable » décrits dans le rapport final du Comité ne reconnaissent pas cette réalité. Leurs plans visant à accélérer l’élimination progressive du pétrole et du gaz naturel canadiens sont à courte vue et nuisent aux objectifs mêmes qu’ils prétendent vouloir atteindre ; ils ne peuvent pas et ne tiennent pas compte de la provenance des investissements équivalents du secteur privé dans la technologie et l’innovation alors que leurs politiques punitives entravent et arrêtent l’exploitation du pétrole et du gaz au Canada.

Le Canada produit déjà du gaz naturel dont l’intensité des émissions de GES est la plus faible au monde, devant la Norvège, les États-Unis et le Qatar.[26] Alors que la production des sables bitumineux canadiens a augmenté, les émissions ont régulièrement diminué. L’analyste Kevin Birn a indiqué dans son rapport que d’ici 2030, les émissions de gaz à effet de serre en amont seront inférieures de 30 % aux niveaux de 2009.[27]

Alors que les députés libéraux, néo-démocrates, bloquistes et verts continuent d’attaquer et de tenter de démanteler le secteur, l’industrie a réévalué, pivoté et demeure l’étalon-or du développement énergétique le plus responsable sur le plan environnemental et social dans le monde.

L’ensemble du secteur canadien de l’énergie - pétrole et gaz, sables bitumineux ou nucléaire - est aligné sur son objectif d’atteindre l’objectif net zéro, et l’industrie montre la voie malgré les obstacles fédéraux qui entravent la partie du secteur qui génère les revenus nécessaires à l’avancement technologique. Chad Richards, du Nuclear Innovation Institute, a déclaré que le nucléaire devait faire partie de l’équation net-zéro, et a témoigné : « Pour favoriser une transformation juste et équitable du secteur de l’énergie dans le cadre de ces efforts, le secteur nucléaire canadien présente de nombreux avantages évidents. »[28]

Les politiques et intentions fédérales actuelles sélectionnent clairement les gagnants et les perdants dans le secteur de l’énergie sur la base de préférences idéologiques au lieu d’attirer et de développer le secteur privé et de créer un environnement d’investissement capable de rivaliser avec les États-Unis dans une ère postérieure à la loi sur la réduction de l’inflation.

L’attaque de la Russie contre l’Ukraine a également mis l’accent sur l’importance de l’approvisionnement et de la sécurité énergétiques. Le Canada pourrait se retrouver dans une situation similaire à celle des pays industrialisés les plus riches d’Europe,[29] car les politiques actuelles du gouvernement fédéral ont rendu le secteur énergétique canadien vulnérable aux complications de la chaîne d’approvisionnement et à la fuite des investisseurs vers des juridictions économiques plus attrayantes.

L’année dernière, la Banque royale du Canada a indiqué que les producteurs canadiens de sables bitumineux et de pétrole conventionnel pourraient augmenter leur production de 500 000 barils par jour par rapport aux niveaux de 2021, tout en atteignant leurs objectifs et en générant potentiellement un bénéfice net de 10,5 milliards de dollars par an.[30]

Le gouvernement fédéral doit reconnaître les réalités géopolitiques et la nécessité d’une énergie stable, fiable, accessible, prévisible et abordable pour les communautés, l’économie et la souveraineté du Canada - et accélérer et sécuriser les exportations en Amérique du Nord et vers les alliés du monde entier. Le Canada doit maintenir et développer sa place au sommet des nations productrices d’énergie, afin de répondre à la demande mondiale croissante d’énergie, alors que les énergies renouvelables et alternatives et les autres combustibles de l’avenir sont en cours de développement, mais ne sont pas encore fiables pour les besoins nationaux ou mondiaux. Le Canada peut s’efforcer d’atteindre des objectifs de consommation nette zéro tout en continuant à dépendre des avantages du secteur qui est à la pointe de l’innovation et de l’investissement dans les technologies propres au niveau mondial. Une approche politique fondée sur des données probantes au Canada reconnaîtrait qu’il s’agit en fait de la seule manière possible de répondre aux besoins énergétiques du pays, de faire croître l’économie canadienne et d’atteindre les objectifs environnementaux pendant que d’autres options sont développées.

L’avenir - la technologie et non les taxes ; la transformation et non la transition

Les conservateurs rejettent l’idée qu’une « transition » dirigée par le gouvernement soit un bon choix pour les Canadiens, parce que l’énergie canadienne est déjà un leader mondial en matière de progrès technologique et de performance environnementale, et parce que le soi-disant modèle de « transition équitable » dirigé par le gouvernement n’a jamais fonctionné à chaque fois qu’il a été essayé.

Le Canada a un avenir énergétique, où les énergies alternatives telles que l’énergie éolienne, l’énergie marémotrice et l’hydrogène sont courantes. En fait, le secteur était déjà en route : des projets tels que l’expansion du pipeline Keystone XL auraient pu transporter de l’hydrogène de l’Alberta vers les marchés des États-Unis. Le projet d’énergie marémotrice Pempa'q de Sustainable Marine a fourni de l’électricité au réseau électrique de la Nouvelle-Écosse jusqu’en mars 2023. Sous les libéraux, ces deux projets sont morts.

Les témoins ont souligné les possibilités qui s’offrent au Canada, tant en ce qui concerne l’adoption de l’hydrogène que l’énergie renouvelable dans les exploitations agricoles, qui a doublé entre 2016 et 2021.[31]

Le Canada est déjà un leader mondial dans l’adoption des énergies alternatives. Selon un mémoire soumis par Eco Canada : « des débouchés [pour les énergies de substitution] existent également au Canada. En moyenne, une entreprise sur dix a utilisé des biens et services de technologies propres entre 2015 et 2017. Quelques industries comme le transport par pipeline (38 %), les services publics (36 %), le transport ferroviaire et maritime (22 %) et l’extraction de pétrole et de gaz (20 %) ont signalé des taux relativement élevés d’utilisation des technologies propres. »[32]

Il s’agit là d’un point fondamental que le rapport final du Comité ignore. Le Canada est un leader dans la transformation de l’énergie. L’Alberta elle-même a été la première juridiction en Amérique du Nord à imposer une taxe sur les grands émetteurs industriels qui ciblait les fonds sur l’innovation et les technologies propres ; elle a le plus grand projet de capture du carbone par les technologies propres au monde ; elle abrite la première installation au monde qui a transformé les déchets municipaux en biocarburant ; elle a le premier métro léger 100 % renouvelable au monde et les plus anciens et les plus grands parcs solaires et éoliens commerciaux au Canada.

Les témoins ont reconnu que les transitions imposées par les gouvernements ne sont jamais bien faites. Sandeep Pai, du Global Just Transition, a même déclaré : « Globalement - y compris, dans une certaine mesure, au Canada - nous n’avons jamais réalisé de bonnes transitions équitables. »[33] Il est évidemment intéressant de noter qu’au cours des 156 ans d’histoire du Canada, les communautés sont passées des lampes à huile de baleine et des poêles à bois à l’électricité nucléaire, au chauffage par le sol, aux barbecues à gaz - tout cela sans qu’un grand gouvernement central ne l’impose, parce que la demande et l’évolution de l’énergie l’ont créé. Alors que des chercheurs de premier plan reconnaissent que ce plan dit de « transition équitable » n’a jamais fonctionné, les conservateurs suggèrent qu’une transition orchestrée par le gouvernement est le problème, en particulier lorsque l’expérience la plus récente de transition vers le charbon a été un échec total, et qu’il n’y a aucune indication concrète sur la façon dont les résultats seraient différents ou sur le fait qu’ils le seraient. Le Canada devrait plutôt poursuivre la voie déjà tracée par le secteur privé et soutenir la transformation énergétique continue pour laquelle le Canada est reconnu dans le monde entier comme un pionnier et un chef de file cohérent.

Une transition forcée menace les fondements de la société canadienne, comme l’ont souligné les témoins.

Les Producteurs de grains du Canada ont fait remarquer que « le processus de transition équitable doit garantir que le coût de production des aliments que nous consommons tous n’augmente pas de façon spectaculaire. Les coûts supplémentaires [comme la taxe sur le carbone] ajoutés aux carburants que les agriculteurs n’ont pas le choix d’utiliser ne sont tout simplement pas une option viable. »[34]

Dale Swampy a souligné que les risques étaient encore plus grands pour les communautés autochtones : « J’aimerais terminer en soulignant les coûts élevés d’une transition énergétique mal planifiée et la crise à laquelle font actuellement face les Premières Nations. Bon nombre de nos collectivités dépendent du diesel pour la production d’électricité. Les gens doivent faire des heures de route pour se rendre à un rendez-vous chez le médecin ou pour aller à l’épicerie. Beaucoup de gens ne sont pas branchés au réseau, et même ceux qui le sont n’ont pas la capacité électrique d’ajouter des bornes de recharge dans des garages qu’ils n’ont pas. Vous ne trouverez pas de voitures électriques dans les réserves. »[35]

Des témoins tels que Dan McTeague, Christopher Keefer et Shannon Joseph ont souligné l’importance de la sécurité énergétique et la possibilité pour le Canada de jouer un rôle dans le remplacement des formes d’énergie plus polluantes, mais ils ont également mis en garde contre les dangers d’un arrêt de la production d’énergie au Canada avant que la technologie ne soit prête et contre le risque important de pauvreté énergétique pour tous les Canadiens.[36]

Dan McTeague, du groupe Canadiens pour une énergie abordable, a souligné que la hausse des prix de l’essence, du diesel, du gaz naturel et de l’électricité devrait inciter les Canadiens à réfléchir aux conséquences d’une transition. Il a fait valoir que les politiques gouvernementales ont découragé le développement des infrastructures pétrolières et gazières et que les « énergies renouvelables à coût élevé » ont contribué à l’augmentation des factures d’électricité, et que le gouvernement fédéral devrait adopter des politiques « pratiques et pragmatiques », au lieu d’accélérer la fermeture des sources d’énergie existantes. Ce témoignage ne figure nulle part dans le rapport final du Comité, car il est clair que le gouvernement libéral et ses coûteux partenaires de la coalition de « transition équitable » du Bloc et du NPD ne s’intéressent pas aux preuves et à l’accessibilité financière en tant que fondements clés de leurs plans. Leur priorité est leur objectif idéologique dévorant de fermer le secteur pétrolier et gazier du Canada.

Dr Christopher Keefer fait remarquer que les conséquences d’une transition forcée sont bien documentées : « Il y a beaucoup de contes de fées sur les batteries à l’échelle du réseau et d’autres solutions, mais le pays industrialisé le plus riche d’Europe, qui s’est le plus engagé dans ce processus et y a consacré 550 milliards de dollars, s’est appuyé sur le charbon comme source dominante d’électricité en 2021 et, maintenant, sur le gaz russe. Le Canada pourrait se retrouver dans la même situation. »[37]

Les conservateurs estiment qu’il est préférable de soutenir le développement de technologies innovantes et réductrices d’émissions au Canada. Les libéraux, les néo-démocrates, les bloquistes et leur rapport ne reconnaissent pas qu’il s’agit d’une option viable. Au lieu de cela, ces trois partis préfèrent ignorer les préoccupations soulevées par les témoins et vont aller de l’avant avec leur plan imprudent de « transition juste ».

En conclusion

La transition équitable des libéraux doit être considérée dans le contexte de toutes les mesures d’augmentation des coûts qu’ils imposent aux Canadiens - leur taxe sur le carbone, leur deuxième taxe sur le carbone (réglementation sur les carburants), la réglementation sur le méthane, les normes sur l’électricité - et la liste est encore longue. Ces politiques augmenteront le coût de la vie pour chaque Canadien et tueront les emplois et les communautés canadiennes ; elles mettront en péril l’activité économique, les emplois et les recettes fiscales à tous les niveaux de gouvernement du secteur le plus important du Canada ; et elles compromettront l’énergie fiable, abordable et abondante dont les Canadiens ont besoin tous les jours.

Ce rapport s’attaque à l’industrie énergétique du Canada, au lieu d’examiner les moyens pratiques et les calendriers de décarbonatation du réseau sans mettre en péril l’économie et le niveau de vie des Canadiens. Au lieu de se concentrer sur des solutions réelles, ce rapport est conçu pour soutenir l’approche politique des libéraux et faire taire toute opinion divergente.

Les Canadiens vivant dans des communautés comme Hannah (Alberta), Estevan et Coronach (Saskatchewan) ou Belledune (Nouveau-Brunswick) savent que les paroles ne valent rien et que les mesures prises par les néo-démocrates et les libéraux détruisent leurs communautés.

Pour les raisons susmentionnées, les conservateurs rejettent le produit final de Créer une transformation énergétique canadienne juste et équitable, et recommandent au gouvernement libéral d’annuler tous les plans de mise en œuvre d’une « transition équitable » - ou d’un plan faussement et cyniquement appelé « emplois durables », ou de tout autre plan conçu pour tuer les communautés, les emplois, les entreprises et le secteur énergétique du Canada.


[2] RNNR, Témoignages, 22 septembre 2022 (Gouvernement de l’Alberta, lue dans le procès-verbal)

[3] Gouvernement du Canda, Intérimaire Plan pour des emplois durables.

[4] RNNR, Mémoire écrit, 28 juillet 2022 (ATCO Ltd.).

[5] RNNR, Témoignages, 4 mai 2022 (Cheffe Sharleen Gale, Coalition de grands projets des Premières Nations).

[6] RNNR, Mémoire écrit, 22 juin 2022 (Association canadienne des producteurs pétroliers).

[7] RNNR, Témoignages, 9 mai 2022 (Mme Shannon Joseph, vice-présidente, Relations gouvernementales et affaires autochtones, Association canadienne des producteurs pétroliers).

[8] RNNR, Témoignages, 30 mai 2022 (Dale Swampy, président, National Coalition of Chiefs). 

[9] RNNR, Mémoire écrit, 22 juin 2022 (Association canadienne des producteurs pétroliers).

[10] RNNR, Mémoire écrit, 25 octobre 2022 (Association canadienne des carburants).

[11] RNNR, Mémoire écrit, 28 juillet 2022 (ATCO Ltd.).

[12] RNNR, Témoignages, 30 mai 2022 (Chef Delbert Wapass, Membre du conseil d'administration, Conseil des ressources indiennes Inc.).

[13] RNNR, Témoignages, 9 mai 2022 (Mme Shannon Joseph, vice-présidente, Relations gouvernementales et affaires autochtones, Association canadienne des producteurs pétroliers).

[14] Ibid.

[15] RNNR, Mémoire écrit, 22 juin 2022 (Association canadienne des carburants).

[16] RNNR, Témoignages, 30 mai 2022 (M. Steve Saddleback, directeur, Centre d'excellence national pour les entreprises du secteur énergétique, Conseil des ressources indiennes Inc.).:

[17] RNNR, Témoignages, 9 mai 2022 (Mme Shannon Joseph, vice-présidente, Relations gouvernementales et affaires autochtones, Association canadienne des producteurs pétroliers).

[18] Commissaire à l’environnement et au développement durable au Parlement du Canada, Rapport 1 — Une transition équitable vers une économie à faibles émissions de carbone.

[19] RNNR, Témoignages, 27 avril 2022 (M. Jamie Kirkpatrick, gestionnaire de programme, Blue Green Canada).

[20] RNNR, Témoignages, 27 avril 2022 (M. Roy Milne, président (à la retraite), Local 1595, Syndicat des Métallos).

[21] RNNR, Témoignages, 27 avril 2022 (Mr. Gil McGowan, président, Alberta Federation of Labour).

[22] RNNR, Témoignages, 9 mai 2022 (Mme Shannon Joseph, vice-présidente, Relations gouvernementales et affaires autochtones, Association canadienne des producteurs pétroliers).

[23] RNNR, Témoignages, 30 mai 2022 (Dale Swampy, président, National Coalition of Chiefs). 

[24] RNNR, Mémoire écrit, 25 octobre 2022 (Association canadienne des carburants).

[25] RNNR, Mémoire écrit, 28 juillet 2022 (ATCO Ltd.).

[28] RNNR, Témoignages, 25 avril 2022 (M. Chad Richards, directeur, Programme de nouveaux partenariats sur l'énergie nucléaire et la carboneutralité, Nuclear Innovation Institute).

[29] RNNR, Témoignages, 25 avril 2022 (Dr. Christopher Keefer, président, Canadians for Nuclear Energy); et RNNR, Témoignages, 9 mai 2022 (L’hon. Dan McTeague, président, Les Canadiens pour une Énergie Abordable).

[31] RNNR, Evidence, 1er juin 2022 (M. Branden Leslie, gestionnaire, Politique et relations gouvernementales, Producteurs de grains du Canada).

[32] RNNR, Mémoire écrit, 16 May 2022 (Organisation pour les carrières en environnement du Canada).

[33] RNNR, Témoignages, 2 mai 2022 (Dr Sandeep Pai, responsable principal de la recherche, Global Just Transition Network, Center for Strategic and International Studies).

[34] RNNR, Témoignages, 1er juin 2022 (M. Branden Leslie, gestionnaire, Politique et relations gouvernementales, Producteurs de grains du Canada).

[35] RNNR, Témoignages, 30 mai 2022 (Dale Swampy, President, National Coalition of Chiefs). 

[36] RNNR, Témoignages, 25 avril 2022 (Dr Christopher Keefer, président, Canadians for Nuclear Energy); et RNNR, Témoignages, 9 mai 2022 (L’hon. Dan McTeague, président, Les Canadiens pour une Énergie Abordable); et RNNR, Témoignages, 9 mai 2022 (Mme Shannon Joseph, vice-présidente, Relations gouvernementales et affaires autochtones, Association canadienne des producteurs pétroliers).

[37] RNNR, Témoignages, 25 avril 2022 (Dr Christopher Keefer, président, Canadians for Nuclear Energy).