TRAN Rapport du Comité
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Rapport supplémentaire du Parti conservateur du Canada
Les membres conservateurs du Comité permanent des transports, de l’infrastructure et des collectivités tiennent à remercier les témoins qui se sont rendus disponibles pour partager avec le Comité leurs perspectives et informations importantes dans le cadre de l’enquête sur le rôle de McKinsey & Co dans la création et les débuts de la Banque de l’infrastructure du Canada. Nous tenons également à remercier les analystes pour leur excellent travail de compilation et de synthèse des nombreux témoignages.
Les conservateurs souhaitent exprimer leur déception quant au fait que certains témoins clés, lorsqu’ils ont été invités à comparaître devant le Comité, ont initialement refusé de participer. Ceux qui avaient des connaissances essentielles sur les contrats de McKinsey - des cadres anciens et actuels de la Banque de l’infrastructure du Canada, de McKinsey et d’anciens ministres du gouvernement libéral - n’ont pas répondu ou ont refusé à plusieurs reprises de comparaître devant le Comité. Cela signifie que les conservateurs, avec le soutien d’autres membres du Comité de l’opposition, ont dû présenter une motion de convocation afin d’obliger les témoins à se présenter. Cette question n’a fait que souligner les préoccupations de longue date des conservateurs concernant le manque de transparence au sein de la BIC et l’absence de responsabilité au sommet - avec les ministres du gouvernement responsables.
Au cours des neuf dernières années, nous avons vu le gouvernement actuel augmenter considérablement sa dépendance à l’égard des consultants externes dans tous les ministères et agences. Lorsque cette étude a débuté en 2023, il était de notoriété publique que le gouvernement avait déjà attribué 22 milliards de dollars de contrats à des sociétés de conseil externes. Cela représente un montant équivalant à 1 400 dollars par ménage canadien. Depuis, la vérificatrice générale a constaté que McKinsey & Co s’était vu attribuer 209 millions de dollars de contrats, dont 90 % sans respecter les lignes directrices appropriées. Elle a notamment constaté que pour deux contrats attribués par la Banque de l’infrastructure du Canada, « aucun critère d’évaluation n’a été inclus dans l’appel d’offres ou utilisé dans l’évaluation des offres. Aucune explication n’a été documentée pour justifier le choix de McKinsey & Company ».[1]
Les preuves soumises au Comité des opérations et des estimations du gouvernement (OGGO), qui enquêtait également sur l’utilisation de consultants McKinsey par le gouvernement, comprenaient des documents de la Banque de l’infrastructure du Canada. Ces documents ont révélé certaines des négociations contractuelles internes et l’accès spécifique que McKinsey & Co avait avec les dirigeants de la BIC au cours de ses premières années d’existence. Comme ces preuves n’ont pas été soumises au Comité des transports, certains extraits n’ont pas pu être inclus dans le rapport principal. C’est pourquoi les conservateurs souhaitent souligner dans ce rapport complémentaire ce que ces documents révèlent.
Tout d’abord, les documents font état d’une relation de travail étroite entre McKinsey et la BIC dans ses phases initiales. Ces relations allaient jusqu’à s’appuyer sur les recommandations de McKinsey en matière d’embauche, ce qui a conduit à suggérer à la BIC d’envisager l’embauche d’un directeur de McKinsey (ce point est mentionné à la page 29 du rapport).
Deuxièmement, il existe des preuves d’un conflit d’intérêts important - ou, à tout le moins, d’une apparence de conflit d’intérêts - autour de la participation de Dominic Barton à McKinsey alors qu’il était ambassadeur en Chine. Comme l’explique le rapport du Comité, M. Barton était le président nommé par le gouvernement du Conseil consultatif ministériel sur la croissance économique lorsqu’il était associé directeur mondial de McKinsey. Ce conseil avait recommandé la création de la BIC, qui a attribué des contrats à McKinsey dès sa mise en place. Quelques années plus tard, alors que Dominic Barton ne travaillait plus pour McKinsey mais était ambassadeur du Canada en Chine, il a été invité à participer à un atelier organisé par McKinsey pour la BIC. Bien que M. Barton ait nié avoir eu connaissance de l’implication de McKinsey et l’ait plutôt décrite comme un appel ou une « conversation » avec la BIC, les documents soumis au Comité OGGO contredisent le témoignage de M. Barton. Des courriels indiquent que le personnel de McKinsey était au courant de l’emploi du temps de M. Barton, et un mémo destiné à la BIC, rédigé sur du papier à en-tête de McKinsey, résume « deux séances de travail avec des penseurs de premier plan dans le domaine de l’infrastructure canadienne afin de recueillir des idées sur le mandat de la BIC et les vecteurs stratégiques potentiels ». La note de McKinsey précise que la deuxième séance a eu lieu avec Dominic Barton et Mark Wiseman.
En conclusion, les conservateurs souhaitent souligner que, bien que nous soutenions la plupart des recommandations du rapport qui appellent à une réduction de l’utilisation des consultants et à plus de transparence et de responsabilité à la BIC, les conservateurs restent en fin de compte d’accord avec la seule recommandation du troisième rapport du Comité - que la Banque d’infrastructure du Canada soit abolie. Après 7 ans, la BIC n’a pas rempli son mandat principal et n’a pas tenu ses promesses ; elle a dépensé plus en salaires et en primes qu’en projets d’infrastructure ; elle a pris plusieurs décisions d’investissement qui remettent en question la capacité de la BIC à faire des investissements judicieux qui se traduisent par des infrastructures construites servant au mieux les intérêts des communautés canadiennes ; et elle n’a pas respecté les niveaux de transparence attendus pour une banque financée par les deniers publics.
[1] Bureau du vérificateur général du Canada, 2024 Rapport 5—Les contracts de services professionnels, juin 2024.