La Chambre reprend l'étude, interrompue le 22 septembre, de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
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Monsieur le Président, c'est toujours un honneur de prendre la parole à la Chambre du peuple au sujet des problèmes importants auxquels doivent faire face les Canadiens. Je signale que je partagerai mon temps de parole avec mon ami et collègue de .
Avant d'entrer dans le vif de mon discours sur le projet de loi , je tiens simplement à faire une observation. En lisant l'ordre du jour, j'ai dû m'habituer notamment au fait que le projet de loi dont nous sommes saisis est présenté au nom du roi. Il nous faudra assurément un certain temps pour nous y habituer, étant donné que nous avons souligné plus tôt cette semaine que Sa Majesté la reine avait occupé le trône pendant un incroyable règne de 70 ans et que c'est maintenant le roi Charles III qui prend la relève en tant que monarque et roi du Canada.
Il a certainement été intéressant d'observer les libéraux gouverner cette semaine. Ils semblent avoir effectué un virage important, un changement d'orientation ou un changement de cap, peu importe la façon dont on veut le définir. Toutefois, ils ont enfin suivi le conseil du nouveau chef de l'opposition, ou je suppose qu'ils ont tenu compte de ses avertissements.
Tant dans le passé que depuis que je l'ai rencontré après ma première élection en 2019, le chef de l'opposition n'a cessé de parler d'économie, des conséquences des politiques gouvernementales sur l'économie et, enfin, des répercussions de ces politiques sur les Canadiens. Au cours des huit ou neuf derniers mois, soit pendant la course à la direction du Parti conservateur, le chef de l'opposition s'est beaucoup entretenu avec les Canadiens de l'incidence directe des politiques économiques sur la vie de tous les jours. Ce n'est qu'une fois le nouveau chef du Parti conservateur élu et devenu chef de l'opposition que les libéraux ont estimé nécessaire d'intervenir dans le secteur de l'économie.
Je suis persuadé que les libéraux se sont fait dire par leurs concitoyens — parce que j'ai certainement entendu ce son de cloche dans ma circonscription et même de quelques personnes résidant dans des circonscriptions libérales — que les députés libéraux n'écoutent tout simplement pas. Il est intéressant de constater que soudainement le Parti libéral et le — qui a souligné publiquement qu'il ne passe pas trop de temps à réfléchir à la politique monétaire — axent leur programme stratégique de façon à donner l'impression, au moins dans leurs discours, qu'ils prennent des mesures.
Résumons un peu les circonstances actuelles. La famille canadienne moyenne subit les conséquences dévastatrices de l'inflation. J'ai récemment envoyé un sondage auprès des ménages, auquel j'ai fait référence plus tôt durant la période des questions. Ce sondage comprenait un certain nombre de questions, dont l'une portait sur la taxe sur le carbone. Parmi les répondants, 94 % ont dit être confrontés à des difficultés liées à l'augmentation des coûts de la taxe sur le carbone. De plus, 96 % des répondants font face à des défis et à des difficultés.
Dans mes sondages auprès des chefs de ménage, je donne toujours l'occasion aux gens de partager des histoires, de laisser des commentaires et de me donner une rétroaction sur mon travail, puisque je suis leur représentant. Parmi les 96 % qui ont dit que l'inflation et les augmentations associées au coût de la vie ont des répercussions négatives sur leur vie, des gens m'ont dit devoir choisir entre chauffer leur maison et acheter de la nourriture, et des familles m'ont dit avoir dû changer leurs habitudes d'achat à l'épicerie. On a en outre souligné une augmentation spectaculaire du recours aux banques alimentaires. Cela m'a brisé le cœur.
Heureusement, je représente une région du pays où l'on trouve deux de ce que j'appelle nos industries « traditionnelles », et je suis très fier des deux. L'une est l'agriculture, et l'autre est l'industrie de l'énergie. Les prix du pétrole et, en général, du gaz naturel — même s'il existe en ce moment certains problèmes relatifs à la distribution du gaz naturel — sont à la hausse, et les familles peinent toujours à joindre les deux bouts. En ce qui a trait à l'agriculture, contrairement à une grande partie du pays, en général, il y a eu de la pluie dans ma circonscription, quoiqu’assez localisée, et l'agriculture se porte bien, mais les familles sont toujours confrontées à des problèmes liés au coût de la vie.
La politique économique a un impact véritable. C'est pourquoi il importe que nous parlions de ces enjeux. Signalons qu'un rapport récent de l'Institut Fraser fait état d'un changement majeur qui s'est opéré au cours des dernières années, qui fait en sorte que l'impôt constitue généralement la plus grande dépense des Canadiens.
Je veux faire ressortir une distinction fondamentale qui existe entre la droite et la gauche en ce qui concerne la politique publique au Canada. C'est assurément ainsi que je vois non seulement le projet de loi , mais aussi à peu près tout ce que fait le gouvernement. Les libéraux et la gauche veulent le contrôle. Ils préfèrent prendre l'argent des Canadiens et décider du montant que ceux-ci méritent de recevoir. Il en est ainsi avec la taxe sur le carbone. En fait, je trouve pour le moins paradoxal ce qu'a dit la , hier je crois, lorsqu'elle a affirmé que le refus des conservateurs d'adhérer à la taxe sur le carbone était scandaleux, puisqu'il s'agit d'un mécanisme économique.
Il s’agit certainement d’un mécanisme économique. Je dirais que c’est une mauvaise politique publique et que c’est certainement malavisé. Ce qui transparaît ici, fondamentalement, c’est l’idéologie des libéraux, leur façon d’aborder les choses, et j’espère que les Canadiens sont à l’écoute. Les libéraux et la gauche, qu’il s’agisse des libéraux eux-mêmes ou de leurs partenaires de coalition au NPD — bien que ceux-ci semblent peut-être prendre du recul à cet égard, critiquant leurs partenaires de coalition — ou du Bloc, pour une grande part de leur politique économique, veulent tous plus de contrôle. Ils veulent prendre l’argent des Canadiens et décider ensuite combien ils devraient leur rendre.
Les conservateurs ont une philosophie fondamentalement différente. Nous croyons en l’autonomisation des Canadiens. Nous croyons qu’il faut veiller à ce que les Canadiens aient la responsabilité de gérer l’argent qu’ils ont si durement gagné. Avant que les libéraux se manifestent pour dire que nous sommes sans cœur et ainsi de suite, les conservateurs croient qu’il nous faut un solide filet de sécurité sociale. Nous croyons en un filet de sécurité sociale efficace et humain.
Cependant, cette différence fondamentale est au cœur du débat que nous tenons en ce moment. La réalité, c'est que, les libéraux se trouveront plus ou moins à soudoyer — même si le mot est fort — les Canadiens avec leur propre argent en présentant cela comme une solution aux problèmes associés à la hausse des coûts. Il s'agit essentiellement d'une solution à court terme dont les économistes disent généralement qu'elle ne fera qu'exacerber la crise. Cela n'améliorera pas les choses à long terme non plus.
Dans la dernière semaine, les conservateurs ont dit très clairement qu'ils seraient ravis de travailler avec le gouvernement, mais qu'ils ont des recommandations à faire au nom des résidants de leurs circonscriptions, et je suis sûr que cela vaut pour mes collègues de partout au pays. Nous devons nous montrer fermes et mettre fin aux énormes hausses du fardeau fiscal qui grugent les salaires des Canadiens. Ces principes économiques sont importants.
Le projet de loi accorderait un répit aux Canadiens qui doivent faire face à des difficultés à cause de l'inflation, mais c'est une solution temporaire qui n'est que le prolongement d'une série de politiques économiques nuisibles qui ne font essentiellement qu'affaiblir notre économie tout en causant des torts considérables aux Canadiens.
Il faut agir. Je conclurai avec ce qui suit. Les libéraux aiment bien monter sur leurs grands chevaux en clamant qu'ils ont en quelque sorte obtenu un mandat très clair de la part des Canadiens. Aux dernières élections, les conservateurs ont remporté le vote populaire. Nous n'avons pas remporté le plus de sièges à la Chambre. Toutefois, j'encouragerais les députés libéraux à s'arrêter un instant pour voir les conservateurs non pas comme des ennemis, mais plutôt comme des collègues à la Chambre qui représentent des gens ayant des points de vue fondamentalement différents sur l'approche à adopter pour relever les défis auxquels notre pays doit faire face. Je les inviterais à ne pas diaboliser les personnes qui sont d'avis que leurs politiques malavisées mènent peut-être notre pays dans la mauvaise direction.
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Monsieur le Président, je voudrais d'abord profiter de l'occasion pour dire que je m'inquiète pour les gens de ma circonscription et de tout le Canada Atlantique qui se préparent à l'arrivée de l'ouragan
Fiona cette fin de semaine. D'après les prévisions, l'ouragan
Fiona pourrait être la plus forte tempête que le Canada ait connue; le pire des vents et de la pluie est attendu tôt samedi matin au moment de la marée haute.
L'arrivée de cette tempête jamais vue au moment de la marée haute présente un risque élevé pour les collectivités côtières de ma circonscription et de toute la province. J'invite tout le monde à suivre les conseils de la sécurité publique, à rester à l'intérieur et à attendre que la tempête passe. J'exhorte la population à suivre les publications dans les pages Web et les médias sociaux des services d'urgence et à écouter les médias traditionnels pour avoir les informations les plus récentes au sujet de la tempête.
Cette tempête historique pourrait causer d'importants dégâts et je garde le contact avec les autorités municipales, provinciales et fédérales de la région afin de m'assurer que les gens de ma circonscription puissent obtenir toute l'aide dont ils ont besoin.
Aujourd'hui, je prends la parole au sujet du projet de loi au nom des gens de ma région. Ce projet de loi prévoit de doubler le crédit d'impôt pour la TPS pour le prochain cycle de paiement, puis le montant reviendra à ce qu'il est présentement par la suite. Ce paiement ponctuel s'évaporera instantanément avec l'inflation causée par les libéraux, qui coûte bien plus aux Canadiens que le montant de ce paiement.
Nous ne devrions même pas débattre de cette mesure législative. En fait, elle n'aurait même pas dû être présentée à la Chambre. Le gouvernement prend enfin conscience du fait que les Canadiens tirent le diable par la queue actuellement. Cependant, nous sommes dans cette situation parce que le gouvernement ne cesse de dépenser et de faire marcher la planche à billets. À cause des dépenses d'un demi‑billion de dollars du gouvernement libéral, il y a trop d'argent pour trop peu de biens, ce qui fait grimper les prix.
La dernière fois que l'inflation a été aussi élevée, c'était sous le dernier gouvernement Trudeau il y a 40 ans, et c'était pour les mêmes raisons. Cette inflation galopante a rendu la vie plus chère pour les Canadiens tentant de payer leur loyer et de se nourrir. Les salaires n'augmentent pas au même rythme que l'inflation, ce qui aggrave encore plus la situation, du moins pour l'instant. Nous ne devrions pas avoir besoin de verser un paiement unique.
Les libéraux n'auraient jamais dû causer cette inflation sans précédent. Pendant que les députés libéraux profitent des avantages liés à leur poste et sillonnent la planète à bord d'avions à réaction où ils savourent des repas à 3 000 $, l'inflation a une incidence réelle sur le commun des mortels. En effet, des sondages révèlent que 24 % des Canadiens ont réduit le nombre de produits qu'ils achètent à l'épicerie, et les banques alimentaires ont signalé que le nombre de personnes utilisant leurs services a augmenté de 170 %.
Prenons l'exemple de Nancy, qui habite le secteur South Shore de ma circonscription. Elle vit des prestations d'invalidité; elle reçoit 895 $ par mois. En raison de la montée en flèche du coût du chauffage domestique, sa facture de mazout en hiver s'élève à 700 $ par mois. Si l'on ajoute à cela les produits de première nécessité, comme la nourriture, Internet, le téléphone et l'essence pour sa voiture, il ne reste pas grand-chose à la fin du mois, si tant est qu'elle arrive à tout payer.
Tous les trois mois, Nancy, qui vit dans une région rurale de la Nouvelle‑Écosse, doit se rendre en voiture à Halifax pour suivre un traitement en raison de son handicap. Cependant, depuis que le prix de l'essence a augmenté, il lui est de plus en plus difficile de se permettre d'aller en ville pour recevoir ses traitements.
À cause de l'inflation libérale, les personnes comme Nancy doivent choisir d'utiliser l'essence de leur voiture soit pour aller faire l'épicerie, soit pour recevoir un traitement médical. Nancy a toujours travaillé dur, mais elle a subi un revers malheureux. Comme tant d'autres, elle ne peut tout simplement pas suivre l'inflation.
Nous pouvons aussi parler de Cameron, de ma circonscription. Sa mère vit à seulement 35 kilomètres de chez lui, dans une région rurale de la Nouvelle‑Écosse. Cameron doit aller travailler, nourrir sa famille et habiller ses enfants. Malheureusement, en raison du prix élevé de l'essence, Cameron n'a pas les moyens de rendre visite à sa propre mère, qui ne vit qu'à 35 kilomètres de chez lui.
Beaucoup de députés ont entendu, comme moi, des histoires de ce genre au cours de la dernière année. Des travailleurs canadiens ordinaires se retrouvent confrontés à des décisions financières impossibles simplement parce que les dépenses du gouvernement ont fait grimper tous les prix en flèche.
Les mesures proposées par le gouvernement n'aideront pas vraiment à régler le problème. Le remboursement de TPS donnera un coup de pouce qui sera bien accueilli et que les conservateurs appuient, mais il ne réglera pas le vrai problème, c'est-à-dire les taxes et les déficits inflationnistes qui entraînent la flambée des prix la plus rapide des 40 dernières années.
Voici ce qu'a dit à ce sujet Robert Kavcic, économiste principal à la Banque de Montréal:
Nous n'allons pas nier qu'il y a des ménages qui ont sérieusement besoin d'aide en ce moment dans l'environnement inflationniste actuel. Mais d'un point de vue politique, nous savons tous qu'envoyer de l'argent comme mesure de soutien contre l'inflation est intrinsèquement inflationniste.
Et voilà. Tant que les libéraux continueront de dépenser, les Canadiens continueront de souffrir.
Bien que les conservateurs accueillent favorablement cette aide plus que nécessaire, le chèque ponctuel de 467 $ pour une famille de quatre personnes admissible à cette prestation correspond à moins de 40 % du coût de l'inflation libérale constatée à l'épicerie, et cette somme ne couvrira absolument pas le coût croissant du chauffage, de l'essence et du loyer. Une famille moyenne de quatre personnes débourse maintenant plus de 1 200 $ de plus chaque année pour se nourrir. Le prix de l'épicerie a grimpé de presque 11 %. Plus de 70 % des familles avec enfants ne recevront pas d'aide. Ces familles sont durement frappées par l'inflation libérale. Pendant ce temps, les libéraux ne s'attaquent pas aux problèmes.
Les conservateurs exhortent le gouvernement libéral à scruter ses dépenses à la loupe afin de trouver toutes les économies possibles pour pouvoir financer les mesures proposées et éviter d’augmenter les coûts. Il faudrait commencer par mettre la hache dans l’application ArriveCAN, qui coûte 25 millions de dollars, puis éliminer la Banque de l’infrastructure du Canada, qui coûte 35 milliards de dollars, et finalement réduire la taille de la bureaucratie, qui est démesurée. Certains ministères, notamment celui de la Défense, ont doublé leurs services des ressources humaines au cours des trois dernières années. À l’heure actuelle, le ministère de la Défense compte plus de 800 employés attitrés aux ressources humaines. J’imagine qu’ils sont tous nécessaires étant donné les quelque 4 300 nouveaux employés embauchés durant les trois dernières années. Pendant que les Canadiens perdent leur emploi, le ministère de la Défense s’est permis une orgie d’embauches. Dans ce contexte, le nouveau a promis d’instaurer une loi pour contraindre le gouvernement fédéral à payer ses dépenses au fur et à mesure. Ce plan veillerait à ce que le gouvernement dégage un dollar d’économie pour chaque dollar de nouvelle dépense.
Si les libéraux souhaitaient vraiment rendre la vie plus abordable pour les travailleurs, les familles et les aînés, ils pourraient aussi renoncer immédiatement à tripler la taxe sur le carbone. Le gouvernement n'a pas seulement augmenté les taxes sur l'épicerie, l'essence et le chauffage. En réalité, le gouvernement actuel a augmenté les taxes sur à peu près tout ce à quoi on pourrait penser.
Pendant la pandémie, le gouvernement libéral a haussé trois fois les taxes sur les salaires et sur l'alcool. Par-dessus le marché, il a éliminé des crédits d'impôt clés sur lesquels les familles comptaient, comme les crédits pour la condition physique et les arts, ainsi que les crédits pour l'utilisation du transport en commun. Voilà maintenant qu'il augmente les taxes sur l'assurance-emploi et le Régime de pensions du Canada dans les chèques de paye. Cela signifie que tous les Canadiens encaisseront moins d'argent à la fin de chaque mois. Ces taxes arrivent au pire moment possible pour les familles canadiennes qui en arrachent avec toutes ces hausses de coûts.
Au lieu de geler les taxes ou, mieux encore, de les réduire, le gouvernement libéral augmente les taxes des gens qui ont de la difficulté à joindre les deux bouts, ce qui provoque une inflation structurelle. On ne peut régler les dépenses élevées et les hausses de taxes qu'au moyen de changements structurels dans les dépenses gouvernementales et non au moyen de mesures ponctuelles.
Le projet de loi offrira une aide temporaire ponctuelle, mais les choses pourraient se passer autrement. Il n'est pas nécessaire qu'il s'agisse de ce type d'aide. La meilleure solution doit être permanente et non temporaire: il s'agit de limiter les dépenses gouvernementales, qui provoquent de l'inflation, de réduire les taxes et d'éliminer la triplement de la taxe sur le carbone.
Il faut mettre fin aux préjudices que le gouvernement cause aux Canadiens. Les Canadiens ne peuvent tout simplement plus se permettre le gouvernement actuel.
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Monsieur le Président, je suis heureux d'avoir l'occasion de prendre la parole sur le projet de loi et d'ajouter ma voix à ce débat. J'espère que j'apporterai davantage de lumière que de passion, parce que cela fait un moment que je suis le débat, et il me semble qu'il y a beaucoup plus de passion que de lumière dans celui-ci.
Je partagerai mon temps de parole avec ma collègue préférée, la députée de . J'ai peut-être plus hâte d'entendre ce qu'elle a à dire que ce que j'ai moi-même à dire.
Je tiens également à exprimer ma préoccupation à nos collègues et aux citoyens de la Nouvelle‑Écosse et des Maritimes en général pour ce qui les attend en fin de semaine.
Je ne peux m'empêcher de constater la dissonance qui existe entre ce que l'on entend à la Chambre, notamment du côté des conservateurs, et la réalité des changements climatiques. Combien de phénomènes historiques devrons-nous vivre chaque année pour nous rendre compte que le changement climatique est déjà une réalité? Nous avons vu les inondations qui ont frappé le Pakistan. Nous avons vu les incendies qui ont touché l'Ouest canadien et nous avons vu la Californie carrément réduite en cendres. Nous exprimons notre solidarité face à ces événements. Nous nous empressons de faire de notre mieux pour réparer les dégâts après coup. Cependant, nous ne parvenons pas à résoudre le problème fondamental qui se pose à nous, à savoir la réalité des changements climatiques.
La solution la plus concrète consiste donc à tarifier nos émissions de carbone dans l'atmosphère. Bien que nous en produisions tous, nous sommes extrêmement réticents à faire quoi que ce soit pour y remédier. Je tiens simplement à faire cette observation. Il existe une dissonance entre la façon dont nous parlons du changement climatique et de l'urgence climatique, et notre volonté de faire les sacrifices nécessaires en imposant un système de taxation ou de tarification du carbone, afin d'atténuer les coûts associés aux émissions.
Cependant, la discussion porte sur le projet de loi . Il s'agit d'un projet de loi qui, semble-t-il, jouit d'un appui quasi unanime à la Chambre. Il fait partie d'une série de mesures que le gouvernement met en œuvre pour lutter contre l'inflation. Je trouve l'expression « lutter contre l'inflation » un peu drôle. Je suis convaincu que l'inflation est tout à fait effrayée des mesures prises par le gouvernement du Canada, les gouvernements provinciaux et tout autre gouvernement pour lutter contre elle, car l'inflation est ce qu'elle est.
J'ai constaté que les députés d'en face peuvent fournir une description très élégante et éloquente du problème, c'est-à-dire le coût élevé de l'épicerie, le prix élevé de l'essence et le coût élevé du loyer, entre autres, et qu'ils le font avec brio. Je l'ai entendu dans ma propre circonscription. J'ai cependant constaté que les réponses que je donne dans ma propre circonscription ne trouvent pas d'écho. Lorsque je dis que le problème est dû, en partie, à la guerre de Poutine, mes concitoyens me répondent qu'ils s'en fichent. Lorsque je pointe du doigt les difficultés liées aux chaînes d'approvisionnement, mes concitoyens répondent qu'ils s'en fichent. Lorsque le problème est dû à diverses autres causes, mes concitoyens s'en fichent tout simplement. La réalité, c'est qu'ils veulent que je fasse quelque chose, que nous fassions quelque chose et que le gouvernement fasse quelque chose.
En fait, les outils dont dispose le gouvernement pour lutter contre l'inflation sont assez limités. Le premier est, bien entendu, la politique monétaire. En général, c'est ici où s'endorment tous ceux qui ne sont pas déjà assoupis, car il s'agit sans doute du sujet le plus ennuyant qui soit. Monsieur le Président, je vous comprends d'avoir pris un autre café avant mon intervention.
La politique monétaire est essentiellement dirigée par le gouvernement du Canada. Il y a quelques années, le gouvernement a pris la sage décision de retirer la politique monétaire de cette enceinte, loin des vicissitudes de la politique, de la législature en cours et des projets du gouvernement en place à son endroit, pour qu'elle puisse être gérée de manière indépendante.
Certains d'entre nous critiquent peut-être la Banque du Canada. Certains députés de l'opposition semblent prendre un plaisir particulièrement vif à critiquer les opérations relatives à la politique monétaire. Je pourrais même affirmer que la Banque a été un peu lente à hausser les taux d'intérêt. Quoi qu'il en soit, elle a assurément fait ce qu'elle a pu pour augmenter les taux d'intérêt et restreindre la masse monétaire.
Cependant, cela n'est pas sans conséquence. Cela a pour effet de ralentir l'activité économique et, lorsque l'on ralentit l'économie, on crée du chômage, ce qui, en vérité, n'est un bon résultat pour personne. Voilà la conséquence de la politique monétaire. Elle doit aller de l'avant.
Le député qui s'est exprimé avant moi a parlé du gouvernement de M. Trudeau dans les années 1970. Or, j'y étais et je me souviens de la stagflation, qui nous a apporté le pire des deux mondes: l'inflation et un taux de chômage élevé. Heureusement, nous n'en sommes pas là et nous avons peut-être appris quelque chose sur l'application de la politique monétaire.
C'est l'instrument primordial dont dispose tout gouvernement pour faire face à ce problème. Il a été utilisé du mieux possible, ce qui a contribué dans une certaine mesure au ralentissement du marché immobilier.
La politique fiscale constitue le deuxième volet des instruments mis à la disposition du gouvernement. Malgré ce que certains pourraient dire, le gouvernement se trouve en relative bonne posture à l'égard du ratio dette-PIB. Je sais que nous avons fait grimper ce ratio pendant la pandémie, mais il n'y a rien de gratuit dans ce monde et il faudra s'en occuper.
À ce stade, deux choses ont été bien faites, notamment l'achat de titres de créance à long terme à de faibles taux d'intérêt, de sorte que les frais de la dette, du moins pour le moment, sont limités. Nous avons également un taux de chômage raisonnable à l'heure actuelle, ce qui signifie que nous sommes en situation de plein emploi et que le gouvernement maîtrise sa situation financière, même si je ne dirais pas que tout est en ordre à cet égard. Il y a des défis à relever dans la gestion des finances. Malgré tout, la situation financière n'est pas mauvaise au pays.
Passons aux programmes, qui représentent le troisième type d'outils dont dispose tout gouvernement dans le cadre de son approche à l'égard de l'inflation. C'est en partie ce dont il est question avec le projet de loi et l'augmentation temporaire du montant du crédit pour la taxe de vente harmonisée pour les personnes admissibles, principalement celles dont le revenu annuel est inférieur à 40 000 $.
Dans ma circonscription, l'Allocation canadienne pour enfants est un programme extrêmement bénéfique. Ces prestations s'élèvent à 100 millions de dollars par année dans ma circonscription et elles sont versées à environ 8 000 familles. L'argent va aux personnes qui en ont vraiment le plus besoin. Les économistes peuvent faire valoir que nous injectons de l'argent dans l'économie et que nous créons ainsi des pressions inflationnistes. Ce n'est pas complètement faux, mais je suis certain que les gens de ma circonscription, quand ils en viennent à devoir choisir entre payer le loyer et se nourrir, se réjouissent de l'Allocation canadienne pour enfants, tout comme de l'aide au loyer, du remboursement de la taxe sur le carbone et du programme de garderies qui va de l'avant.
Ce sont tous des programmes qui peuvent être mis de l'avant par un gouvernement. C'est une réponse réfléchie à une situation très difficile, qui est en grande partie causée par des facteurs étrangers, dans une économie relativement petite.
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Monsieur le Président, je suis heureuse d'avoir l'occasion de me joindre au débat d'aujourd'hui sur le projet de loi sur l'allègement du coût de la vie.
Je sais qu'il s'agit d'une mesure que les habitants de ma circonscription veulent voir adoptée. Après un été à discuter avec des gens de ma circonscription au sujet de leurs besoins et de ce qu'ils constatent, nous avons l'occasion de montrer que nous sommes là et que nous répondons à leurs besoins de façon très concrète.
L'inflation est un phénomène mondial. Nous l'avons entendu à quelques reprises aujourd'hui. L'inflation est alimentée en grande partie par les effets durables de la pandémie. Elle a été amplifiée par les politiques zéro COVID de la Chine, ainsi que par l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Malgré tout cela, mais je souscris aussi à ce que le député de a dit, soit qu'il s'agit peut-être des causes de l'inflation, mais les gens veulent que nous agissions. C'est là que nous pouvons dire que nous agissons pour soutenir les gens.
Pour mettre les choses en perspective, en ce moment, notre taux d'inflation est de 7 %, ce qui est inférieur à bon nombre de pays comparables. Aux États‑Unis, par exemple, le taux d'inflation est de 8,3 %. Au Royaume‑Uni, il est de 9,9 % et en Allemagne, de 7,9 %, mais il n'en demeure pas moins que 7 %, c'est beaucoup. Ce sont les chiffres. L'inflation frappe fort.
C'est pourquoi le gouvernement a maintenant un plan d'abordabilité, qui contient un train de mesures. C'est nouveau en 2022. Cela comprend doubler le crédit pour la TPS pendant six mois. Ce n'est qu'une des mesures qui rendront la vie plus abordable pour des millions de Canadiens. J'en reparlerai un peu plus tard à mesure que les choses progresseront, mais je veux aussi parler un peu du travail que nous faisons en général. C'est vraiment important.
La première fois que j'ai été élue, un des grands dossiers auxquels je voulais m'attaquer était l'inégalité des revenus. J'ai dit que c'était très important. C'est ce qu'on me disait. Les habitants de ma collectivité en parlaient. Il était question des mesures supplémentaires actuelles dues à l'inflation. Elles s'appuient sur une série de mesures que nous sommes à mettre en place pour tisser un filet de sécurité plus solide. C'est vraiment important.
Parmi les choses dont on discute, il y a l'Allocation canadienne pour enfants. Au départ, tous ceux qui avaient des enfants recevaient un chèque au même montant. Cela a eu un effet très limité. Il y avait des gens vraiment bien nantis qui recevaient l'Allocation, alors que des personnes démunies ne recevaient pas l'aide supplémentaire dont elles avaient besoin.
Je discute tout le temps avec les gens de ma collectivité de l'Allocation canadienne pour enfants. Ils me disent qu'elle a eu une incidence, car elle est maintenant fondée sur les moyens, ce qui veut dire que les gens qui ont un plus grand besoin reçoivent plus d'argent et que les gens qui n'en ont pas besoin n'en reçoivent pas. C'est correct, car ils savent que d'autres personnes de la collectivité, qui en ont grandement besoin, reçoivent un soutien supplémentaire. L'Allocation met des milliers de dollars dans les poches des gens pour les aider à nourrir leur famille.
En fait, des études menées à Toronto ont montré que l'Allocation a eu un véritable impact sur la sécurité alimentaire des familles, c'est-à-dire qu'elle a réduit de façon significative l'insécurité alimentaire. Selon les normes de Statistique Canada, elle a aussi réussi à réduire la pauvreté chez les enfants.
La garde des enfants fait aussi partie des dossiers qui me remplissaient d'enthousiasme et que je tenais à mener à bien. Parlons un peu du choix d'élever une famille. Mes enfants ont maintenant près de 20 ans. Pour avoir une place en garderie à Toronto quand ils étaient petits, j'ai dû mettre leur nom sur une liste d'attente avant même leur naissance. D'ailleurs, c'est encore ainsi à Toronto. La facture de garderie était énorme. Les gens doivent donc vraiment réfléchir pour décider s'ils ont les moyens d'avoir un enfant et de travailler. Cette situation touche particulièrement les femmes.
Les nouveaux éléments annoncés par le gouvernement au cours de la dernière année, c'est-à-dire les ententes que nous avons conclues avec toutes les provinces et tous les territoires pour la mise en place du programme national de garderies, font partie de ce filet de sécurité. Grâce à ce programme, plus de gens peuvent travailler, facteur important quand on parle d'enjeux comme l'inflation. Les pénuries de personnel font aussi partie des défis à relever et, quand on donne à plus de gens la possibilité de travailler, on réduit ces pénuries.
Tournons-nous encore un peu vers le projet de loi à l'étude. Nous savons qu'aucun pays ne peut, à lui seul, régler tous les problèmes mondiaux dont nous avons parlé, problèmes qui font grimper les prix, mais nous prenons des mesures tangibles pour freiner l'inflation ici, au Canada, et pour rendre la vie plus abordable pour les Canadiens.
J’aimerais souligner le rôle central qu’a joué la Banque du Canada pour contrer l’inflation. Depuis plus de trois décennies, elle est responsable de s’attaquer à l’inflation au Canada. Le gouvernement a réaffirmé le mandat essentiel de cette entité en décembre dernier. La Banque du Canada a déployé des efforts pour ramener l’inflation aux cibles voulues, comme en font foi ses récentes décisions monétaires.
La Banque du Canada et les économistes du secteur privé s’attendent à ce que l’inflation se rapproche de 2 %, qui est la cible à atteindre au cours des deux prochaines années. C’est notre objectif, mais il y a aussi la situation où nous nous trouvons présentement. Ce projet de loi porte sur ce qui se passe en ce moment.
J’aimerais maintenant aborder les mesures pour améliorer l’abordabilité, comme doubler le crédit de la TPS, qui aideront les Canadiens à faire face à la hausse du coût de la vie. C’est un plan qui demeure très ciblé et qui repose sur des mesures fiscales responsables pour les Canadiens les plus vulnérables. Ce plan met l’accent sur les besoins des Canadiens à faible revenu qui sont les plus touchés par la crise inflationniste. C’est aussi un moyen de veiller à une saine gestion fiscale. Ce n’est pas un chèque en blanc. Ce sont des mesures ciblées pour soutenir les Canadiens dont les besoins sont les plus criants.
Qu'est-ce que ce plan propose pour les Canadiens cette année? Il va doubler le crédit pour la TPS pour une période de six mois, ce qui représente cette année une aide supplémentaire ciblée d'environ 2,5 milliards de dollars pour environ 11 millions de personnes et de familles qui reçoivent déjà le crédit d'impôt, ce qui inclut environ la moitié des familles canadiennes avec des enfants et plus de la moitié des aînés du pays.
On propose aussi de bonifier l'Allocation canadienne pour les travailleurs de manière à ce que les familles à faible revenu puissent garder 2 400 $ de plus dans leurs poches cette année. Nous avons bonifié de 10 % les prestations de la Sécurité de la vieillesse pour les aînés âgés de plus de 75 ans à partir de juillet, ce qui veut dire que plus de trois millions d'aînés auront jusqu'à 766 $ de plus cette année.
Cette année, nous voulons aider 1,8 million de locataires canadiens qui peinent à composer avec la hausse du coût des logements en leur offrant une aide supplémentaire ponctuelle de 500 $ au titre de l'Allocation canadienne pour le logement. C'est particulièrement important dans des endroits comme ma ville, Toronto. Comme les loyers sont extrêmement chers, ce supplément aidera de façon concrète les gens de ma collectivité.
J'ai parlé un peu des frais de garde d'enfants et du plan pour la garde d'enfants. C'est un sujet qui m'intéresse personnellement. Le plan à long terme est d'arriver à des garderies à 10 $ par jour. Cette année, les Canadiens verront leurs frais de garde d'enfants réduits de 50 % d'ici la fin de l'année. C'est une aide énorme pour les personnes qui vivent dans des collectivités comme la mienne.
En outre, le plan en matière d'abordabilité prévoit des soins dentaires, à partir de cette année, pour les Canadiens qui gagnent moins de 90 000 $, ce qui touche des centaines de milliers d'enfants de moins de 12 ans. Nous savons que les soins dentaires sont une partie très importante des soins de santé. Je suis très fière que nous soyons en mesure de les offrir.
Il y a aussi l'indexation à l'inflation de prestations comme l'Allocation canadienne pour enfants, dont j'ai parlé plus tôt. Le fait qu'elle soit indexée signifie que chaque mois de juillet, les gens constateront une augmentation du montant de leur allocation. Lorsque j'ai parlé avec des défenseurs de la lutte contre la pauvreté, c'est l'une des choses qu'ils ont demandées. Ils voulaient s'assurer que l'Allocation soit indexée afin de tenir compte de l'augmentation du coût de la vie. C'est là une autre mesure utile.
Il y a également les augmentations du Supplément de revenu garanti. Dans ma collectivité, on nous a aussi demandé un salaire minimum fédéral de 15 $ indexé à l’inflation, et nous sommes très heureux d’avoir pu donner suite à cette demande. Le salaire minimum actuel est donc de 15,55 $ l’heure.
Je veux m’assurer que le message est clair: nous reconnaissons que c’est une période difficile et nous prenons des mesures efficaces pour soutenir les Canadiens. De plus, ce n’est pas la première fois que nous le faisons. Nous avons toujours été là et nous continuerons à travailler pour nous assurer qu’il existe un filet de sécurité solide qui soutient les Canadiens en tout temps.
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Monsieur le Président, c'est toujours un grand plaisir et honneur pour moi de prendre la parole au nom des électeurs de ma circonscription, Calgary Midnapore.
Avant de parler du projet de loi , j'aimerais dire que je suis de tout cœur avec nos bons amis et concitoyens de la région de l'Atlantique et de l'Est du Québec, qui doivent se préparer alors que la tempête approche. Mes pensées et mes prières les accompagnent.
Assurément, le crédit pour la TPS offrira un peu de répit, ce que les conservateurs appuient, mais au bout du compte, fondamentalement, cela ne permettra pas de régler le vrai problème. Les déficits et le fardeau fiscal inflationnistes font exploser les coûts à un rythme jamais vu en près de 40 ans. Seigneur, cela remonte presque à ma naissance; je ne donnerai pas mon âge, mais cela fait longtemps.
Je dirais que, depuis plus de deux ans, les conservateurs et notre nouveau chef, le député de , tentent du mieux qu'ils peuvent d'avertir le des conséquences de ses actes et de la souffrance que ceux-ci imposent aux Canadiens d'un océan à l'autre; il ne faut pas négliger l'importance des régions côtières, comme on le constate aujourd'hui. Les conservateurs ont demandé au gouvernement d'annuler les hausses de taxes prévues, dont l'augmentation des taxes sur les chèques de paie prévue pour le 1er janvier, et en tant que ministre du cabinet fantôme en matière d'emploi, cette question est particulièrement importante pour moi, tout comme l'augmentation des taxes sur l'essence, l'épicerie et le chauffage prévue pour le 1er avril.
La taxe sur le carbone est un autre exemple de taxe qui impose un énorme fardeau aux Canadiens. Si le voulait vraiment rendre la vie plus abordable pour les travailleurs, les familles et les aînés, il annulerait immédiatement la taxe sur le carbone. Ces taxes sont imposées au pire moment possible pour les familles canadiennes qui doivent déjà composer avec les augmentations des coûts causées par l'inflation du premier ministre. Au lieu d'un gel, le premier ministre impose des hausses de taxes aux gens qui peinent déjà à joindre les deux bouts.
Ce crédit représentera une aide ponctuelle de 467 $. Comme je l'ai déjà dit, nous sommes favorables à cette petite bouffée d'oxygène pour les familles. Toutefois, il faut placer cette aide en contexte: une famille de quatre personnes dépense maintenant plus de 1 200 $ de plus chaque année pour se nourrir, sans oublier la hausse du coût du chauffage, de l'essence et du loyer qu'elle doit assumer.
Les prix à l'épicerie ont augmenté de 10,8 %, ce qui représente la plus forte augmentation en 40 ans. Le poisson a augmenté de 10,4 % et ce sera peut-être encore pire après la désastreuse fin de semaine qui nous attend. Le beurre a augmenté de 16,9 %, les œufs, de 10,9 %, la margarine, de 37,5 %, les miches de pain et les petits pains, de 17,6 %, les pâtes sèches ou fraîches, de 32,4 %, les fruits frais, de 13,2 %, les oranges, de 18,5 %, les pommes, de 11,8 %, le café, de 14,2 %, la soupe, de 19,6 %, la laitue, de 12,4 % et les pommes de terre, de 10,9 %, mais ce pourcentage pourrait être plus élevé après la fin de semaine.
Les personnes sans enfant qui gagnent plus de 49 200 $ et les familles de quatre ou les couples avec deux enfants qui gagnent plus de 58 500 $ ne recevront rien de plus, mais le prix des aliments, lui, ne diminuera pas. Le montant des augmentations dues à l'inflation que ces gens devront payer sur les articles qu'ils achètent demeurera le même.
Cela aura des répercussions sur les petites entreprises. Comme je viens d'une famille de petits entrepreneurs, cette question me tient particulièrement à cœur. Je suis certaine que les députés sont au courant du fait que les faillites de petites entreprises sont en hausse et que la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante a signalé qu'un propriétaire d'entreprise sur six envisage de fermer ses portes, et que 62 % des petites entreprises ont encore des dettes liées à la pandémie. Les libéraux ont créé un environnement risqué pour les petites entreprises qui ne peuvent plus se permettre de faire des affaires compte tenu des hausses d'impôts à venir, de l'augmentation des coûts associés à la dette et des taux d'inflation ahurissants. Encore une fois, si le gouvernement veut vraiment que les petites entreprises canadiennes puissent survivre, se rétablir et croître, il devrait immédiatement annuler toutes les hausses d'impôt qui nuisent aux petites entreprises.
Les députés n'ont pas à me croire sur parole. De nombreux économistes discutent du projet de loi du visant l'inflation. J'ajouterai que ce sont des économistes qui travaillent pour des institutions très fiables. Je sais que le gouvernement aime tourner en dérision certains instituts proches des conservateurs, comme l'Institut Fraser. J'ai entendu quelques ricanements aujourd'hui. Cependant, les libéraux ne peuvent pas contester ces sources. Un de ces économistes a dit:
Il est toujours bon d'aider quelqu'un dans le besoin.
Néanmoins, il faut se demander l'incidence que cela a sur tous les autres et si, au départ, cela aide vraiment [les personnes à faible revenu]. Si l'inflation est élevée et qu'elle se maintient, cette aide ne sera pas d'un grand secours pour qui que ce soit, notamment pour les bénéficiaires de cette aide. Elle ne sera tout simplement pas suffisante, et bien que la Banque du Canada fasse beaucoup d'efforts pour réduire l'inflation [en augmentant les taux d'intérêt], le gouvernement n'a pas vraiment fait grand-chose.
Je suis persuadée que le gouvernement aimerait que cette opinion vienne de l'Institut Fraser, mais elle a été émise par le professeur Pavlov de l'Université Simon Fraser, un établissement universitaire très connu et pas toujours pour ses opinions conservatrices. Par conséquent, nous ne sommes certainement pas les seuls à critiquer le peu, ou le « pas grand-chose », pour citer le professeur Pavlov, que le gouvernement a fait pour lutter contre l'inflation.
Un autre professeur de l'Université Simon Fraser, le professeur Herrenbrueck, a déclaré: « Si vous demandez si cela va exercer une pression supplémentaire sur l'inflation, je dirais probablement que oui, il ne peut en être autrement. » Bref, ces opinions de professeurs d'une université très bien connue qui n'a pas nécessairement un point de vue conservateur ne font pas l'éloge des mesures que le gouvernement a prises pour lutter contre l'inflation.
Je cite une autre opinion:
Bien qu’il y ait des moments où les largesses budgétaires sont exactement ce dont l’économie a besoin, ce n’est pas le cas aujourd’hui. En période d’inflation élevée et de demande excédentaire, la réduction des impôts ou la distribution de chèques peut alimenter le feu inflationniste et compliquer la tâche d’une banque centrale qui relève les taux pour réduire la demande.
Cette citation venait de l'économiste en chef de la CIBC. Comment pourrait-on contredire l'économiste en chef de la CIBC? Ce serait presque impossible.
Voici une autre citation et, à mon avis, notre appui à cette partie du projet de loi va de pair avec le commentaire suivant: « Nous ne nions pas qu'il y a des ménages qui ont gravement besoin d'aide à l'heure actuelle dans ce contexte inflationniste. Cependant, d'un point de vue stratégique, nous savons tous que distribuer de l'argent pour aider les gens en période d'inflation est une mesure essentiellement [...] inflationniste. »
Il s'agit encore une fois d'une mise en garde que notre chef, le député de , a tenté de porter à l'attention du gouvernement à de nombreuses reprises. Cette citation vient de Robert Kavcic, économiste principal de la Banque de Montréal.
Voici une dernière citation: « il semble raisonnable de supposer que cela va pousser l'inflation de base à la hausse [...] Toute personne qui pense que cela va atténuer les pressions inflationnistes doit avoir étudié l'économie avec des manuels différents. »
Je dirais certainement que nous ne sommes pas tous sur la même longueur d'onde en ce qui concerne la gestion de l'économie canadienne et de l'inflation. Cette dernière citation vient de Derek Holt, vice-président et chef des Études économiques sur les marchés des capitaux de la Banque Scotia.
Il y a trois grandes banques, c'est-à-dire la CIBC, la Banque de Montréal et la Banque Scotia, qui indiquent toutes que le gouvernement n'en a pas fait assez pour contrer l'inflation que subissent les Canadiens, ce que j'ai expliqué en détail en vous dressant une liste d'aliments et en vous montrant l'effet sur la population.
La famille moyenne de quatre personnes dépense aujourd'hui plus de 1 200 $ supplémentaires chaque année simplement pour mettre du pain sur la table. Je suis mère de famille. Je vais à l'épicerie, où je constate les prix. J'hésite même à imaginer ce que ma famille devra faire pour gérer son budget d'épicerie. Je suis une mère très chanceuse qui vit au sein d'une famille très chanceuse, mais je m'inquiète pour les résidants de ma circonscription et pour les Canadiens.
Le prix des produits d'épicerie a augmenté de 10,8 %, soit le taux le plus élevé depuis 1981. Dans l'ensemble, le prix des aliments a augmenté de 9,8 %. Comme je l'ai dit, bien que les conservateurs accueillent favorablement cette mesure d'aide indispensable, ce chèque unique de 467 $ pour les familles de quatre personnes qui y sont admissibles couvre moins de 40 % de l'inflation de Trudeau à l'épicerie et il est loin de couvrir l'augmentation des coûts du chauffage, avec l'hiver qui approche, ainsi que l'augmentation des coûts de l'essence et des loyers.
Plus de 70 % des familles ayant des enfants ne recevront pas cette aide. Comme je l'ai dit, les personnes seules sans enfant gagnant plus de 49 200 $, les familles de quatre personnes gagnant plus de 58 500 $ et les couples ayant deux enfants ne recevront aucune aide.
En conclusion, nous en avons assez du rafistolage. Notre économie, notre pays, est sous respirateur artificiel. Il nous faut des solutions. Pour l'instant, tout ce que nous avons, c'est ce vilain projet de loi et la « justinflation ».