La Chambre reprend l'étude, interrompue le 4 octobre, de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la troisième fois et adopté.
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Monsieur le Président, je suis ravie de prendre la parole aujourd’hui pour parler du projet de loi à l'étape de la troisième lecture. Cette mesure législative, qui porte sur le coût de la vie pour de nombreux Canadiens, évalue les programmes d’allègement ciblé. Dans le présent projet de loi et le projet de loi précédent, il est notamment question d'un allègement fiscal découlant de la hausse du crédit pour la TPS et du remboursement de la TVH pour les personnes à faible revenu ou celles dont le revenu est inférieur au seuil de 39 000 $ par année. On y traite aussi de la mise en œuvre des prestations pour soins dentaires.
De ce côté de la Chambre, nous savons que les Canadiens traversent actuellement une période difficile. Ils sont nombreux à devoir composer avec une hausse du coût de la vie, peu importe la région où ils vivent au pays. Les résidents du Nord voient probablement les coûts augmenter à un taux supérieur et d’une manière beaucoup plus considérable qu'ailleurs, comme peuvent en témoigner de nombreuses autres personnes de cette région. Cependant, cette situation est observée partout au pays, que ce soit en raison de la hausse du prix de la nourriture ou celle d’autres biens, comme les matériaux de construction, par exemple. J’ai entendu de nombreuses personnes dire qu’elles n'arrivent pas à entretenir leur maison et à faire des réparations dans celle-ci parce que le coût des matériaux de construction a doublé et triplé.
J’ai entendu de nombreux témoignages de familles à faible revenu qui ont de la difficulté à assurer leur sécurité alimentaire. On nous parle souvent du coût croissant du carburant, des véhicules et de tous les biens qu’utilisent les gens dans leur vie quotidienne. Les personnes qui se déplacent partout au pays pour les activités sportives, théâtrales ou scolaires de leurs enfants font face à des coûts qui augmentent de jour en jour.
Nous savons que la crise de l'abordabilité pèse de plus en plus sur de nombreuses familles. Cependant, au gouvernement, nous savons aussi que nos options sont limitées. Nous avons adopté des mesures ciblées qui, nous l’espérons, faciliteront un peu la vie de si nombreuses familles au Canada. Ces mesures ciblées représenteront un investissement de plus de 12 milliards de dollars en nouveaux soutiens pour les familles.
Parmi les mesures dont je veux parler aujourd’hui, il y a celle visant à doubler le crédit pour la TPS pendant six mois, comme le propose le présent projet de loi. En adoptant cette mesure, nous permettrons à de nombreuses familles à faible revenu d’avoir accès à des sommes supplémentaires avec lesquelles elles pourront assumer certaines dépenses du ménage qu’elles doivent actuellement payer. Par exemple, je sais que de nombreuses familles dans ma circonscription, notamment de nombreux aînés, doivent soutenir leur foyer et leur famille avec un faible revenu. Je sais que cette mesure améliorera grandement leur situation. Il ne fait aucun doute que l’accès à ces sommes supplémentaires au cours de cette période de six mois les aidera à boucler leur budget.
L’investissement dans le programme de remboursement de la TVH, qui fera en sorte que les familles à faible revenu disposent de sommes supplémentaires, représente un investissement supplémentaire de 2,5 milliards de dollars du gouvernement du Canada réservé aux familles et aux aînés à faible revenu qui en ont besoin. Cette somme les aidera à traverser cette période cruciale. Il s’agit d’un investissement nécessaire du gouvernement en ce moment. Je sais qu’on critique souvent les députés de ce côté de la Chambre parce qu’ils investissent dans les programmes de soutien aux enfants et aux familles pour leur permettre de se nourrir et de se chauffer. Cependant, nous ne nous en excusons pas, car nous savons qu’en cette période, cette aide financière est absolument nécessaire.
Un très grand nombre d'aînés à faible revenu de ma circonscription m'ont dit avoir du mal avec la hausse des prix des aliments et les coûts ordinaires de fonctionnement de leur maison. Je sais que ce plan visant à doubler le crédit pour la TPS pour les six prochains mois fera une énorme différence pour eux.
Nos projets de loi sur l’allégement du coût de la vie prévoient aussi le versement de la prestation dentaire canadienne, qui permettrait à un grand nombre de familles n’ayant pas d'assurance couvrant les services de soins dentaires pour leurs enfants âgés de moins de 12 ans.
Ce programme entrerait en vigueur graduellement au cours des deux prochaines années. Dans la première phase de la mise en œuvre, qui aurait lieu immédiatement, la prestation serait versée aux Canadiens qui n’ont pas d'assurance couvrant les services de soins dentaires, dont le revenu est inférieur à 90 000 $ par année et qui ont des enfants âgés de moins de 12 ans. Grâce à la mesure législative proposée, ces enfants auraient accès à des services de soins dentaires. À ce stade-ci, la prestation serait réservée aux enfants de moins de 12 ans dont la famille n’a pas d'assurance pour les services de soins dentaires et dont le revenu ne dépasse pas 90 000 $ par année.
La prestation dentaire prendrait la forme de paiements directs répartis sur deux années. Les parents pourraient ainsi obtenir un maximum de 1 300 $ par enfant pour les services de soins dentaires. La prestation commencerait à être versée cette année.
Dans la phase suivante, on veillerait à ce que les personnes âgées puissent bénéficier d'une couverture pour les services de soins dentaires dont ils ont besoin. D'autres Canadiens en bénéficieraient également, selon leur revenu. On s’attend à ce que la prestation dentaire soit versée relativement à plus de 500 000 enfants du Canada. Une somme de près de 1 milliard de dollars est prévue pour fournir ce service.
Je sais qu’un bon nombre de personnes se demandent comment la prestation fonctionnera, comment elle sera versée et combien de temps s’écoulera avant que la première phase du plan du gouvernement soit achevée et qu'une fois la prestation dentaire mise en œuvre pour les familles, on commence à aider les personnes âgées. Je souhaite confirmer que les provinces, les territoires et le secteur privé ont tous été consultés en ce qui concerne l'échéancier, la durée et la mise en œuvre du programme. Le gouvernement maintient son engagement à fournir de l'aide pour les soins dentaires.
Cette mesure législative sera très bénéfique à de nombreuses familles et de nombreux enfants. J'ai grandi dans une collectivité du Nord du pays où aucun service de soins dentaires n'était offert. Nous devions nous déplacer en avion pour obtenir ces services. Si un enfant allait à l’hôpital pour un mal de dents, on ne faisait qu’arracher la dent sans fournir d’autres soins dentaires.
Depuis, nous avons fait de grands progrès au Canada. La prestation de soins dentaires aux enfants permet de prévenir d'autres maladies. Je sais que je vais manquer de temps, mais je souhaite raconter une très courte histoire. Il y avait une femme qui avait de nombreux problèmes de dos, et les médecins n'arrivaient pas à établir un diagnostic. Ils ont fini par déterminer qu'elle souffrait d'une maladie des dents et des gencives qui affectait tout son corps et qui provoquait des infections à l'origine de nombreuses autres maladies. Cela montre que, si les gens prennent soin de leurs dents et de leur hygiène dentaire, l'état de santé des enfants et de l'ensemble de la population peut être grandement amélioré.
Je suis très heureuse d'appuyer le projet de loi, d'appuyer l'augmentation de la TVH pour les familles qui gagnent 39 000 $ ou moins et d'appuyer la prestation de soins dentaires aux enfants de moins de 12 ans au Canada. Ce sont de bonnes mesures qui contribueront à rendre la vie plus abordable pour de nombreuses familles. J'espère que mes collègues appuieront le projet de loi.
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Monsieur le Président, je tiens à mentionner que je vais partager mon temps de parole avec mon estimée et talentueuse collègue de .
Nous vivons depuis un peu plus de deux ans des événements sans précédent. Certes, ce n'est pas la première pandémie. La dernière date d'une centaine d'années. Certes, ce n'est pas la première guerre vécue par le genre humain. Certes, ce n'est pas la première crise inflationniste que nous vivons. Cependant, c'est la première fois que ces trois éléments se combinent, d'autant plus qu'ils se combinent durant l'ère des communications.
Lapandémie semble avoir été le déclencheur révélant les faiblesses de la chaîne d'approvisionnement, la dépendance aux productions étrangères, les failles dans la vision politique à long terme, et ce, partout dans le monde. À cela s'est ajoutée la guerre en Ukraine. Ce n'est pas la seule guerre qui a lieu actuellement. D'autres ont lieu dans d'autres pays, sous différentes formes, avec des répercussions graves sur la population. Cependant, celle en Ukraine ajoute de la pression sur les chaînes d'approvisionnement, notamment agricole et alimentaire. Cette pression sur les chaînes d'approvisionnement aggrave des situations qui étaient déjà tragiques dans plusieurs pays, entre autres en Afrique.
Au Canada, cette pression se manifeste sous la forme de la hausse des prix, dont le prix des intrants pour les agriculteurs et le prix à la consommation pour M. et Mme Tout-le-Monde. Il est possible de faire une longue liste des éléments ayant mené à la crise inflationniste actuelle étant donné que l'inflation est un phénomène assez complexe qui n'est jamais causé par seulement un ou deux facteurs.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, j'aimerais quand même souligner un autre facteur augmentant la pression sur les ménages. La hausse du coût des logements, tant à l'achat qu'à la location, n'est pas anodine. Elle découle de l'augmentation de la population, tant au Québec qu'au Canada, et de la diminution des mises en chantiers de logements sociaux et abordables. Je parle ici de logements tels que les coopératives, les HLM et d'autres modèles qu'on retrouve au Québec, notamment.
Ces logements sociaux permettent aux personnes à faible revenu de consacrer moins de 30 % de leur revenu à leur logement tout en habitant dans un milieu où elles peuvent recevoir des services et du soutien et prendre part à une vie communautaire valorisante.
Pour récapituler, je dirais que la situation inflationniste actuelle a un lien direct avec la pyramide de Maslow. De ce fait, il est important de mettre en œuvre des solutions en ayant une vision à long terme porteuse. Il faut mettre en œuvre des solutions qui sont pérennes et prévisibles tout en étant flexibles.
Enfin, il ne faut surtout pas oublier que la situation actuelle a des répercussions maintenant et qu'elle en aura encore longtemps si rien n'est fait. Elle en aura sur le système de santé, sur le milieu de travail ainsi que sur les milieux communautaires.
Alors que nous aspirons tous à atteindre la pointe de la pyramide de Maslow, c'est-à-dire à combler notre besoin d'accomplissement en nous épanouissant, en exprimant notre plein potentiel et notre créativité, la situation actuelle attaque directement les deux premiers étages de la pyramide que sont les besoins physiologiques, ou les besoins de base, et le besoin de sécurité.
Une société a tout à gagner à faire en sorte que la majorité de sa population atteigne les derniers échelons de la pyramide de Maslow que sont le besoin d'estime et le besoin d'accomplissement. Je dis la majorité, parce qu'il arrive toujours dans la vie d'une personne un moment ou une situation qui la ramène vers les besoins physiologiques, les besoins d'affection et les besoins de sécurité.
Néanmoins, avec une société forte, il est possible pour cette personne de traverser l'adversité qu'elle vit pour retrouver son estime d'elle-même et pour s'accomplir. Une société a tout à gagner, parce que des gens qui s'estiment et qui s'accomplissent sont des gens engagés dans leur milieu tant professionnel que social ou familial. Ce sont des gens plus heureux et moins malades qui prennent mieux soin d'eux-mêmes et de leurs proches. Cela a des retombées positives directes sur les milieux de la santé, qui sont moins débordés, sur le milieu du travail et, par ricochet, sur le PIB national et la productivité.
De plus, si les coûts en soins de santé sont moindres, cela laisse plus d'espace au deuxième plus gros poste de dépenses d'un État, c'est-à-dire l'éducation. Une population qui s'estime et s'accomplit est une population qui a une forte estime de l'éducation sous toutes ces formes et qui investit dans son milieu éducatif afin de permettre aux générations futures de pouvoir s'estimer et s'accomplir à leur tour.
Or, la pandémie a d'abord attaqué l'étage du milieu de la pyramide, soit celui de l'amour et de l'appartenance. Pensons aux enfants et aux aînés qui se sont sentis seuls et isolés. Pensons aux adultes qui se réalisent dans le cadre de leur emploi ou de leurs activités sportives. Ils se sont aussi retrouvés seuls chez eux.
Ensuite, avec la combinaison de la pandémie et de l’inflation, ce sont les besoins de sécurité et les besoins essentiels de base qui ont été attaqués. Voici quelles en sont et en seront les conséquences: des gens épuisés et stressés par la crainte de ne pas y arriver financièrement; des enfants tout aussi stressés parce qu’ils ressentent mieux que quiconque le stress de leurs parents, même si ces derniers tentent de leur cacher ce stress et ses causes. Les parents préfèrent souvent laisser aux enfants la beauté de l'innocence et la générosité de l'enfance.
La solution actuelle d’augmenter le remboursement de la TPS vient mettre un baume sur le stress vécu par les personnes dont les besoins de base sont menacés. Il n’en reste pas moins que c’est une mesure temporaire. Un baume peut toutefois faire du bien, surtout à la veille des achats nécessaires qu’implique notre saison hivernale. Cependant, la situation actuelle aura des effets à court, à moyen et à long terme. Il faut travailler avec une vision à moyen et à long terme dans la mise en place de solutions. Si ce n’est pas fait, les répercussions seront dramatiques sur les systèmes de santé et éducationnels, sur les milieux de travail, les communautés et les milieux communautaires. On ne peut pas laisser les gens être envahis de stress lié à la recherche de moyens pour combler les besoins essentiels et les besoins de sécurité.
J’en reviens encore à la pyramide de Maslow. Pour permettre à la population d’atteindre les niveaux supérieurs de la pyramide en comblant ses besoins physiologiques, de sécurité, d'amour et d'appartenance, il est nécessaire d’avoir une vision holistique et de travailler sur les causes profondes des problèmes afin de trouver des solutions pérennes. Je me permets de faire une liste de solutions possibles, et ce, sans arrogance et en toute simplicité. Je le fais malheureusement sans explication, mais on pourra en parler davantage. Je veux simplement alimenter la réflexion.
Depuis 2016, ce sont 100 000 logements sociaux par année qu’il aurait fallu construire et qui n’ont pas été construits. Il faut augmenter le financement afin de rattraper ce retard qui a une incidence directe sur les frais de logement actuels. Par la suite, il faut maintenir le financement afin qu’un tel « trou » dans la construction ne se reproduise pas.
Le Québec et le Canada sont accueillants. Il faut que les nouveaux arrivants aient accès à des logements adéquats, sans qu'on néglige les besoins criants des Premières Nations ni les besoins de la population qui est au Canada depuis quelques années ou des décennies.
Je rappelle que des logements sociaux ont des loyers représentant moins de 30 % du revenu des locataires. Ce n'est pas 10 % de rabais sur un logement à 2 500 $ par mois. Pour ce type de logement, il est préférable que les projets soient chapeautés par des organismes communautaires dont c'est la mission de soulager les gens, plutôt que par des compagnies dont la mission est de faire uniquement du profit.
L’inflation, on le dit depuis longtemps, a des conséquences directes sur les personnes qui ont un revenu fixe. Il faut penser non seulement aux personnes de 75 ans et plus, mais aussi à celles de 65 à 74 ans en leur permettant de rattraper l'inflation elles aussi et d'avoir un crédit d'impôt qui leur permettrait, si elles le veulent, de retourner travailler et de gagner un peu plus, sans pour autant voir leur Supplément de revenu garanti ou leur pension être diminués.
Il faut aussi penser à développer nos régions. Le Canada est rempli de belles régions à découvrir, et il faut les développer. Pour cela, il faut de meilleurs moyens de transport. Un système ferroviaire digne du XXIe siècle, au lieu du XIXe siècle, serait merveilleux. Il faut des compagnies qui s'installent dans nos régions, et des jeunes qui ont le goût d'y aller parce qu'il y a des crédits d'impôt pour les nouveaux diplômés allant travailler en région. Je pourrais ajouter une transition énergétique qui permet aux gens d'avoir l'électricité et du chauffage sans être dépendants des spéculations.
En somme, le versement de la TPS est une bonne chose pour le moment. Cependant, en tant qu’élus, nous avons le devoir de protéger la dignité des moins favorisés. C’est possible et nécessaire de le faire à long terme. Encore faut‑il que nous, les élus, cessions de penser seulement en fonction des sondages, des prochaines élections ou des sujets au goût du jour.
Il faut qu'on pense pour les 10 à 50 prochaines années.
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Monsieur le Président, il y a tant à faire.
Je me sens privilégiée de prendre la parole au sujet du projet de loi et d'autres mesures pertinentes incontournables dont je ferai état à la Chambre.
Les gens subissent déjà les affres de la situation de « pré-récession » que laisse la pandémie et le laxisme financier qu'ajoute la sauce libérale dans les dépenses publiques. On a déjà observé beaucoup de fermetures de commerces, alors que d'autres ont choisi de réduire leurs heures d'ouverture ou ont été contraints d'augmenter de beaucoup les prix de leurs services.
S'ajoute à cela le prix à la pompe, qui fait augmenter systématiquement le coût du transport et de l'approvisionnement. Ensuite surviennent l'inflation, l'appauvrissement et le sentiment que, plus cela change, plus c'est pareil. Ici, entre ces murs qui nous gardent à l'abri des réalités quotidiennes, cela semble parfois une notion abstraite. Je confirme toutefois que c'est bien réel et tangible au cœur de nos communautés.
À cela s'ajoutent les effets dits multiplicateurs, comme les défaillances du système de l'assurance-emploi. C'est le cauchemar de bien des vaillants travailleurs en ce moment. En effet, depuis quelques semaines, les travailleurs qui occupent des emplois saisonniers comme les travailleurs touristiques verront les entreprises qui les emploient fermer temporairement, ou, pire, définitivement. Certains se heurteront à cette réalité d'ici quelques jours.
Les entreprises seront peut-être contraintes de réduire considérablement leurs activités par manque de fréquentation touristique. Les employés, des gens qualifiés et compétents, seront dorénavant privés des aides spéciales reçues durant la pandémie et retourneront à la case départ. Pire encore, ils reviendront là où on les a laissés avant la pandémie, avec des critères d'admissibilité à l'assurance-emploi qui disqualifient massivement les travailleurs saisonniers.
Pourtant, ces gens qui sont sans emploi pendant plusieurs mois demeurent quand même en région. Ils y vivent et ils consomment des produits locaux grâce à cette assurance-emploi. Sans cela, ils seront contraints de partir vers les grands centres afin d'obtenir un travail continu. Ils ne recevront plus de prestations d'assurance-emploi malgré leur arrêt de travail involontaire ou leur incapacité à trouver un autre emploi. Pourtant, l'employeur et l'employé ont bel et bien cotisé à cette assurance.
Plusieurs ne peuvent pourvoir les postes vacants en région, car leur situation géographique rend le transport extrêmement difficile ou parce que leur expérience et leur diplôme ne correspondent pas aux emplois disponibles. On ne peut quand même pas demander à une préposée ou à un préposé à l'entretien des chambres dans un hôtel saisonnier d'aller travailler sur les canons à neige dans une station de ski. Certaines choses ne se peuvent pas. Il y a des situations où ce n'est tout simplement pas possible.
Il est tout simplement ignoble d'imposer aux citoyens de chercher du travail à 70 kilomètres de chez eux en les affamant alors qu'ils n'ont pas les moyens de s'acheter une voiture et qu'aucun transport en commun n'existe dans la localité. Les répercussions sont majeures et multiples. Imaginons que tous ces gens des régions, forcés par la nonchalance et le manque de volonté du gouvernement à adapter les critères de l'assurance-emploi aux réalités des régions, quittent leur région, leur maison, leur vie sociale et familiale pour se rapprocher des grands centres afin de trouver un emploi non saisonnier. Comment les entreprises touristiques saisonnières feront-elles pour pallier cet exode de travailleurs qualifiés? Quoi qu'il advienne, des entreprises, aussi dynamiques soient-elles, fermeront leurs portes par manque de main-d'œuvre. Sans un geste urgent de la ministre, ces travailleurs quitteront nos régions. La fermeture ou le changement de vocation des entreprises touristiques, c'est la mort d'un pan fondamental de la vitalité régionale.
Il faut appeler un chat un chat. Bien que la résilience existe, et qu'elle existe encore plus en région, elle a ses limites. On ne peut plus compter sur cela. Certains souhaitent peut-être venir se détendre dans la magnifique nature de nos belles régions dans un petit lieu d'hébergement douillet au confort personnalisé avec une table plus que gastronomique. Je leur annonce que cela ne sera plus tellement possible dans le contexte de la non-reconnaissance du travail saisonnier par la ministre. C'est foutu. C'est grave, triste et déplorable, tant sur le plan économique que sur le plan humain. Ce l'est d'autant plus lorsqu'on sait que le principe de l'assurance-emploi est une caisse à laquelle contribuent les travailleurs et les employeurs, mais que c'est la gestion gouvernementale qui défaille.
La préposée aux chambres compétente et indispensable dans un hôtel qu'on ne peut pas diriger vers les canons à neige; le serveur sommelier qu'on ne peut pas transformer en monteur de ligne; et la mère de famille monoparentale dont l'horaire est fondamental pour qu'elle puisse subvenir aux besoins de sa famille, qui ne peut pas travailler de nuit comme préposée aux bénéficiaires, mais que les horaires de jour en restauration bien que saisonniers satisfont, des exemples de ce genre, il y en a des centaines. Ce sont des centaines de gens qui n'ont plus aucun revenu en ce moment, parce qu'ils ne se qualifient pas à l'assurance-emploi et ne peuvent pas occuper les emplois disponibles en périphérie. C'est la réalité.
Qu'on ne s'inquiète pas, je vais venir au projet de loi , car il y a un lien important qu'il faut faire. Les mesures d'aide sous forme de chèque pour bien faire paraître le gouvernement libéral, c'est bien. Le Bloc québécois est d'accord. C'était d'ailleurs l'une de nos propositions il y a plusieurs temps déjà.
Il y a des mesures simples et applicables rapidement qui peuvent éviter le krach financier de plusieurs familles en région et qui peuvent soutenir les entreprises touristiques par la même occasion. C'est criant. Nous espérons que la entendra raison et procédera de toute urgence à un rajustement immédiat des critères de qualification pour la catégorie des travailleurs qui occupent des postes saisonniers. Ce sera un geste pertinent et adéquat pour aider la population en ce moment, tout autant que de procéder à une majoration temporaire du crédit pour la taxe sur les produits et services sous forme de chèque. C'est tellement populaire, un chèque en politique, n'est-ce pas?
Quoi qu'il en soit, le Bloc québécois votera en faveur du projet de loi C‑30, puisqu'il permet de mettre en place une mesure que nous proposions déjà.
Le programme électoral des libéraux avec ses 100 milliards de dollars de dépenses qui vont dans tous les sens n'avait aucunement cette approche. Le Bloc mise sur la relance verte et c'est là que doivent être mises les ressources. L'aide financière du gouvernement durant la pandémie pour soutenir les familles, les travailleurs et les entreprises était nécessaire. Ne pas le faire aurait conduit à une situation bien pire, mais les vrais enjeux de reprise économique se jouent maintenant. Nous ne sommes pas contre les dépenses publiques, nous sommes surtout contre le gaspillage.
Le Bloc québécois a rapidement demandé des rajustements aux programmes d'aide pour les rendre plus efficients et éviter l'approche unilatérale. L'objectif est de mieux répondre aux difficultés des travailleurs et des entreprises tout en limitant les dépenses. Les libéraux ont pris beaucoup de trop de temps à revoir les programmes. Nous avons le même message pour ce qui est de la relance: oui aux dépenses de stimulation, pourvu que celles-ci soient ciblées et réfléchies pour aider les plus affectés par la situation.
Nous précisons encore que cela passe par les logements sociaux, le pouvoir d'achat des aînés, le maintien de l'indépendance de la banque centrale, la lutte contre la pénurie de main‑d'œuvre — j'en ai beaucoup parlé — en créant un crédit d'impôt pour les gens diplômés, la valorisation des travailleurs d'expérience, le transfert du programme des travailleurs étrangers temporaires, une réforme de l'assurance-emploi, le renforcement des chaînes d'approvisionnement et du régime de concurrence et la diminution de notre dépendance au pétrole.
En terminant, j'aimerais m'adresser aux citoyens et aux citoyennes de la plus belle circonscription du monde et à tous les autres habitants des régions du Québec. Je tiens à leur assurer que le Bloc québécois s'acharnera et persistera auprès du gouvernement jusqu'à ce que la ministre comprenne l'urgence absolue d'un rajustement des critères obligatoires pour avoir accès à l'assurance-emploi.
Je vais citer l'un des plus célèbres groupes québécois, pour ne pas le nommer, Harmonium:
On a mis quelqu'un au monde
On devrait peut-être l'écouter
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Monsieur le Président, je tiens à informer la Chambre que je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Comme toujours, je suis fière de prendre la parole à la Chambre et d'avoir le privilège de représenter les habitants de Peterborough—Kawartha. Aujourd'hui, je prends la parole au sujet du projet de loi , Loi modifiant la Loi de l’impôt sur le revenu, qui vise à accorder aux Canadiens un remboursement de taxe unique. Le projet de loi modifierait la Loi de l’impôt sur le revenu afin de doubler le montant du crédit pour la TPS-TVH durant six mois, augmentant ainsi de 50 % les montants annuels du crédit pour la TPS-TVH pour l’année de prestations 2022-2023.
Le projet de loi est une autre tentative du gouvernement libéral de faire une manchette sensationnaliste qui ne contribuerait en rien à régler les problèmes fondamentaux liés à la crise de l'abordabilité au Canada. Les libéraux veulent croire qu'ils sont en train de sauver les Canadiens, alors que, en réalité, c'est le gouvernement libéral qui a plongé les Canadiens dans la présente crise de l'abordabilité. Les mesures de soutien du gouvernement devraient donner des résultats concrets pour les Canadiens qui en ont le plus besoin, surtout lorsque nous nous trouvons en pleine crise du coût de la vie.
Le remboursement de la TPS offrirait une aide immédiate appréciée que les conservateurs appuieront. Je tiens cependant à préciser que nous ne soutenons pas l’incompétence du gouvernement libéral et son incapacité à gérer l’économie canadienne alors que les Canadiens peinent à mettre de la nourriture sur la table. Il faut trouver une solution à long terme pour régler le vrai problème dans tout le pays. Les déficits inflationnistes et les impôts font grimper les coûts plus rapidement que jamais en près de 40 ans.
Pas plus tard que la semaine dernière, le Comité permanent de la condition féminine a entendu un représentant de l'organisme Repaires jeunesse du Canada témoigner dans le cadre de l’étude en cours sur la santé mentale des jeunes femmes et des filles. J'ai demandé si cet organisme croit que la crise actuelle du coût de la vie affecte nos enfants. Voici la réponse qui figure dans les bleus: « Plusieurs familles nous ont signalé une augmentation du stress. Les enfants nous le confirment [...] Nous rencontrons nos clubs dans les deux prochaines semaines, et je pense que nous entendrons davantage d’histoires de ce genre où les gens disent que le coût de la nourriture pose problème. »
Quand les mères, les pères et les soignants sont stressés ou inquiets parce qu'ils se demandent comment mettre de la nourriture sur la table, payer le loyer, ou garder les lumières allumées, les enfants sentent cette tension. Le gouvernement libéral pénalise nos enfants par son incapacité à gérer l’économie. Les enfants n’ont pas à porter les problèmes des adultes. Ils ont beaucoup enduré ces dernières années, et ils doivent simplement être des enfants.
Je l’ai déjà dit à maintes reprises à la Chambre. La crise de l’abordabilité est une crise de santé mentale, qui est exacerbée par les politiques dommageables du gouvernement. Le gouvernement a eu l’occasion d’appuyer la motion des conservateurs visant à donner aux Canadiens la chance de reprendre leur souffle en leur accordant l'allégement dont ils ont besoin. Notre motion proposait en effet d'annuler l’augmentation de taxes prévue le 1er janvier. Cependant, au lieu d’accorder un répit aux Canadiens, les libéraux ont voté pour faire davantage de ponctions fiscales sur les chèques de paie durement gagnés par les Canadiens.
La famille canadienne moyenne consacre aujourd’hui une plus grande portion de son revenu aux impôts, soit 43 %, plutôt qu’aux produits de première nécessité, comme la nourriture, le logement et les vêtements combinés, soit 36 %. À titre de comparaison, soulignons qu'en 1961, 34 % du revenu de la famille moyenne servait à payer les impôts et les taxes tandis que 57 % était consacré aux produits de première nécessité. Lorsque les familles consacrent la plus grande partie de leur revenu aux impôts plutôt qu’à un besoin essentiel, cette situation, jumelée au taux d’inflation actuel, entraîne une crise de l'abordabilité. Il faut vraiment faire quelque chose. Les Canadiens ne tiennent plus qu’à un fil.
Lundi prochain, nous célébrerons l’Action de grâces, et Noël n’est que dans 81 jours. Alors que les Canadiens ont du mal à acheter des produits de première nécessité, comment les libéraux s’attendent-ils à ce que nos concitoyens gèrent les dépenses supplémentaires qu’entraînent les Fêtes? Le prix de la dinde a augmenté de 15 %, celui des pommes de terre de 22 % et celui des canneberges de 12 %.
L’aide ponctuelle proposée dans le projet de loi représenterait en moyenne 467 $ par famille. Une personne sans enfant gagnant plus de 49 200 $ ne recevrait rien. Une famille de deux adultes et deux enfants gagnant plus de 58 500 $ ne recevrait rien. Alors que le coût du panier d'épicerie augmente de près de 11 % et que l’inflation a atteint un niveau record en 40 ans, c'est inacceptable.
J'aimerais lire le message d'Emily, qui m'a écrit: « C'est intéressant. Je commence même à m'inquiéter. Pourtant, nous sommes propriétaires de notre maison, possédons une automobile que nous utilisons bien peu, avons un enfant, sommes dotés d'un compte d'urgence et âgés début quarantaine et mi-quarantaine. Mon époux est un ingénieur professionnel et gagne près de 500 000 $ par année, et nous commençons à être un peu nerveux. Imaginons les autres! » Lorsque les deux parents travaillent parce qu'ils n'ont pas le choix, cela a des répercussions sur leur santé mentale et celle de leurs enfants. La crise de santé mentale est hors de contrôle.
La famille moyenne, composée de quatre personnes, dépense maintenant plus de 1 200 $ supplémentaires chaque année pour se nourrir. Sans compter que le prix de l'essence ne cesse d'augmenter, notamment en raison de la taxe sur le carbone du gouvernement, et que les logements sont devenus inabordables. Les députés savent-ils qui souffre le plus lorsque les parents sont stressés parce qu'ils ont du mal à payer les nécessités? Ce sont les enfants, en particulier les adolescents. Ils sont pourtant notre avenir.
M. Owen Charters, de Repaires jeunesse du Canada, a donné la meilleure explication:
Trop souvent, les enfants qui viennent d'un foyer défavorisé ou d'une famille monoparentale commencent à porter, très jeunes, un fardeau semblable à celui d'un adulte. Ils ont des préoccupations d'adulte. Ils ne le disent pas toujours à leurs parents, puisqu'une personne responsable n'est pas censée laisser ce fardeau atteindre les autres membres de la famille. On constate ce phénomène surtout dans les familles monoparentales et les familles dont les parents sont dysfonctionnels.
La situation actuelle a ceci d'ironique que les libéraux aimeraient que les Canadiens les voient comme des sauveurs, alors qu'ils sont responsables du problème. Ils voudraient que les Canadiens les voient comme des créateurs de solutions, alors qu'ils ont créé cette situation. C'est comme s'ils coupaient la jambe d'une personne puis qu'ils lui offraient un pansement tout en se félicitant de l'aider. C'est ridicule.
Les choses sont claires, et les Canadiens savent ce que font les libéraux. Le gouvernement continue de penser qu’une augmentation des dépenses aidera à réduire le coût de la vie. Non, cela ne fonctionne pas de la sorte. En quoi le fait de tirer moins d’un salaire durement gagné aide-t-il l’économie ou la santé mentale? Comment tripler la taxe sur le carbone aide-t-il les Canadiens? Ce n’est pas le cas. Les députés savent-ils ce dont nous avons besoin pour produire de la nourriture et construire de logement? C’est de l'essence. Les députés savent-ils ce que les libéraux veulent faire? Ils veulent augmenter la taxe sur l’essence, de sorte que les prix déjà scandaleux des denrées alimentaires et de l’immobilier continueront d’augmenter.
Les députés savent-ils ce qui arrive aux gens quand ils n’ont pas d’espoir et quand ils ne sont pas en mesure de voir la lumière au bout du tunnel? Ils deviennent déprimés. Ils deviennent anxieux. Ils consomment de la drogue et de l’alcool pour échapper à la douleur, et ils peuvent même tenter de se suicider.
Nous nous battrons pour le peuple. Nous nous battrons pour leurs chèques de paie, et nous nous battrons pour ce pays. Les Canadiens méritent mieux. Les enfants méritent mieux. Nos aînés méritent mieux. Ils ont donné leur vie au pays, et tant d’entre eux ne peuvent même pas se permettre d’acheter du lait.
Nous n’avons pas besoin d’accabler nos enfants de problèmes d’adultes, et ils n’ont pas besoin de voir leurs parents souffrir. Les conservateurs continueront à pousser les libéraux à se réveiller, à faire preuve de compassion et à mettre un terme aux hausses de taxes qu’ils prévoient d’imposer. J’encourage tous les députés de l'autre côté de la Chambre à tenir tête au gouvernement, car je sais qu’ils reçoivent les mêmes appels à leurs bureaux de circonscription que nous.
Les Canadiens souffrent, et nous avons été élus pour que leur voix soit entendue ici, et non pour que cette voix soit entendue chez eux. C’est un tort, ce que le gouvernement fait. C’est mal à quel point cela fait souffrir les Canadiens sans reconnaître leur douleur. Oui, j’appuierai le projet de loi , parce que les Canadiens ont besoin d’un peu de répit, mais je ne permettrai pas aux libéraux d’oublier que la raison pour laquelle les Canadiens ont besoin d’aide, c'est leur incapacité à gérer notre économie.
Je continuerai, comme tous mes collègues conservateurs, à pousser le gouvernement à investir dans le développement, et non dans l'allégement. Il faut commencer par cesser de taxer les Canadiens et les laisser garder leur salaire durement gagné.
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Monsieur le Président, en effet, je suis le député de Louis‑Saint‑Laurent. Louis St‑Laurent a été premier ministre du Canada dans les années 1950. Il est celui qui, entre autres choses, a rééquilibré le budget après la Seconde Guerre mondiale.
Si je fais cette référence historique, c'est parce que je veux aujourd'hui parler de la question des finances publiques, des répercussions que cela a directement sur les familles canadiennes et sur la gestion que ce gouvernement libéral fait, depuis maintenant sept ans moins deux semaines, des fonds publics canadiens. Cette gestion est vraiment bien loin de celle de l'un de leurs prédécesseurs libéraux, le très honorable Louis St‑Laurent qui, lui, avait équilibré le budget après la Seconde Guerre mondiale.
Ce projet de loi que nous étudions comporte dans son titre les mots « allègement du coût de la vie ». L'approche libérale n'est pas à notre point de vue la meilleure, puisque la meilleure façon d'alléger le coût de la vie des citoyens n'est pas tant de leur donner de l'argent, mais bien de leur laisser plus d'argent dans les poches, ce qui est exactement le contraire de ce qu'ont fait ces gens depuis sept ans moins deux semaines.
En effet, qu'avons-nous vu depuis que ces gens sont au pouvoir, c'est-à-dire depuis sept ans?
Il y a sept ans, lors de la campagne électorale de 2015, ils s'étaient engagés à faire trois petits déficits suivis de zéro déficit en 2019. Le résultat fut trois gros déficits qui n'ont eu de cesse d'augmenter, et, en 2019, la promesse du déficit zéro fut jetée au rebut. C'est ce qu'on paie aujourd'hui avec une dette qui est pharaonique et des déficits lourds.
D'aucuns diront que nous avons été confrontés à la pandémie. Oui, bien sûr, mais il fallait malgré cela gérer de façon économique et responsable pendant la prospérité économique que nous avons laissée quand nous dirigions le gouvernement. Rappelons-nous que nous avons laissé le budget équilibré et le meilleur ratio dette-PIB des pays du G7. Or, ces gens en ont profité pour dépenser sans compter.
Nous constatons actuellement que l'inflation est le problème numéro un de toutes les familles canadiennes. Ce gouvernement n'a pas fait la chose que tous les autres pays industrialisés, particulièrement nos partenaires du G7, ont faite. Que ce soit le Japon, la France, l'Angleterre, l'Italie, l'Allemagne ou les États‑Unis de Joe Biden, le grand ami du canadien actuel, les six autres pays du G7 ont tous, à un certain moment au cours des derniers mois, baissé les taxes et le fardeau fiscal de leurs citoyens. Tous les pays du G7 l'ont fait, sauf le Canada de ce gouvernement libéral.
Ce n'est pas la bonne approche.
Plus les citoyens ont des sous dans leurs poches, plus cela abaisse le coût de la vie. Plus on imprime de l'argent, plus l'inflation grimpe. C'est un principe économique fondamental, mais auquel ce gouvernement n'a pas voulu adhérer. Pendant des mois, nous, de l'opposition officielle, avons exigé du gouvernement qu'il s'inspire du comportement de tous les autres pays du G7 et qu'il baisse les taxes. Or, il ne l'a pas fait.
Pire, le strict minimum que pourrait faire le gouvernement pour alléger le fardeau des citoyens en cette période inflationniste, c'est de ne surtout pas augmenter les charges de l'État pour les citoyens, c'est-à-dire les taxes et impôts. Or, le 1er janvier prochain, il va y avoir ponction supplémentaire concernant l'assurance-emploi. Cela va toucher tout le monde.
Comprenons-nous bien, nous sommes en faveur de ces positions pour mettre des sous de côté au moment opportun, mais nous sommes contre le fait d'enlever des sommes dans les poches des contribuables pour faire des dépenses supplémentaires aujourd'hui. Tel est le principe que nous devons respecter.
Pire encore, le 1er avril, le gouvernement entend augmenter la taxe libérale sur le carbone. Il ne veut pas l'augmenter un petit peu. Il ne veut pas la multiplier par un ou par deux, mais par trois. Le gouvernement libéral veut tripler la taxe libérale sur le carbone le 1er avril prochain.
Toutes les familles canadiennes en arrachent parce que l'inflation est en augmentation, et voilà que le gouvernement veut profiter de cette horrible situation que vivent les familles canadiennes pour augmenter les taxes. Cela n'a pas de bon sens.
Sur quelle planète vivent ces gens? Non seulement ils ne font pas ce que les dirigeants de tous les pays du G7 ont fait, c'est-à-dire baisser les taxes, mais ils vont les augmenter, et ce, trois fois. Certains vont dire que cela ne s'applique pas au Québec. Halte! La taxe libérale sur le carbone ne s'appliquait pas jusqu'à maintenant.
C'est parce qu'au Québec, il y a le système du cap and trade, comme on dit en anglais. En français, c'est la bourse du carbone. Je devrais bien savoir cela, j'ai voté pour cela quand j'étais député à l'Assemblée nationale. Il y a donc ce principe qui existe au Québec et qui fait que la taxe libérale sur le carbone ne s'applique pas puisque ce sont à peu près les mêmes revenus. Qu'en sera-t-il dans quatre ou cinq mois quand le gouvernement libéral va tripler la taxe libérale sur le carbone?
Mon collègue a posé la question hier. Le ministre a répondu qu'il allait lui faire un breffage puisqu'il ne comprenait pas comment cela fonctionne. La question est pourtant fort simple. Est-ce que, oui ou non, le fait de tripler la taxe libérale sur le carbone va s'appliquer au Québec? Nous sommes incapables d'avoir une réponse claire et précise. Cela ne regarde pas bien pour les citoyens du Québec. Nous aurons l'occasion d'en reparler avec le gouvernement du Québec qui a été réélu il y a deux jours à peine.
Augmenter les taxes, augmenter le fardeau fiscal, ce n'est pas la meilleure façon d'alléger le coût de la vie. C'est plutôt de laisser plus d'argent dans les poches des Canadiens pour éviter qu'ils souffrent de l'inflation qui frappe tout le monde.
Les chiffres sont têtus, et ils sont assez inquiétants. Au moment où on se parle, les Canadiens paient en moyenne 43 % en taxes, ce qui est plus que la nourriture, l'habitation et le linge.
Dans tout ce débat, l'élément qui m'inquiète le plus, c'est la question de la nourriture. S'il y a un bien fondamental que l'on doit protéger, c'est bien évidemment l'alimentation. On ne parle pas de luxe, de confiseries ou de petits plaisirs. On parle d'un besoin fondamental: manger. J'en faisais état à la Chambre lundi. Vendredi dernier, lors de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, j'ai assisté à un événement en soutien au comptoir alimentaire Agoshin de Wendake. J'ai également assisté à l'inauguration d'un frigo partage à Val‑Bélair. La réalité, c'est que ces deux organismes sont essentiellement un soutien alimentaire pour les gens dans le besoin. Les responsables m'ont dit que les besoins étaient de plus en plus élevés et que la demande dépassait les acquisitions qui se faisaient. C'est rendu que des gens qui donnaient il n'y a pas longtemps viennent maintenant chercher.
Pour un pays du G7, cela n'a pas de bon sens. Le Canada est riche de ses personnes, de ses ressources et du travail que les gens font. De voir un pays du G7 où des banques alimentaires ne suffisent pas à la demande, ce n'est pas une bonne nouvelle pour tous les Canadiens. Quand le beurre coûte 17 % de plus, quand le pain coûte 18 % de plus, quand les pâtes coûtent de 30 à 32 % de plus, quand la soupe coûte 20 $ de plus, on attaque l'essentiel. Ce n'est pas pour rien que, malheureusement, quatre Canadiens sur cinq doivent réduire leur budget d'alimentation en raison de l'inflation. Ce n'est pas une bonne chose. C'est très inquiétant.
C'est pourquoi nous devons, de façon positive et constructive, nous attaquer directement au problème de l'inflation. Nous reconnaissons que c'est un problème mondial. J'entends mes amis d'en face qui vont dire que ce n'est pas juste le Canada qui a de l'inflation; qu'il y en a partout. Justement, on a baissé les taxes partout, sauf au Canada.
Ce gouvernement est glouton. Ce gouvernement est heureux d'aller piger de l'argent dans les poches du monde, même quand il est question de nourriture. Les gens vont dire que le pétrole n'a pas rapport avec la nourriture. Au contraire, la nourriture que nous avons dans nos supermarchés ne tombe pas du ciel. Elle a été transportée. Elle vient de quelque part. Quand on l'a transportée, il est fort probable que ce qui l'a transportée a consommé de l'énergie, qui est bien souvent du pétrole. La taxe libérale sur le carbone a donc un effet direct là-dessus.
C'est la même chose pour la production. Dans ma circonscription, je n'ai pas de production agricole. Cependant, tous mes collègues qui ont des fermiers et des fermes dans leur circonscription nous parlent des conséquences réelles et douloureuses sur nos agriculteurs en raison de l'augmentation des taxes sur le pétrole, particulièrement avec ce qui s'en vient d'ici le mois d'avril.
Nous devons tenir aux aguets ce gouvernement pour être sûrs et certains qu'il ne triple pas la taxe libérale sur le carbone. Telle est son ambition.
C'est pourquoi nous avons de grandes réserves sur l'approche qu'a ce gouvernement en matière de la gestion des fonds publics et de la crise inflationniste. Nous l'invitons sérieusement à revoir sa position et à baisser les taxes.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre part à ce débat et d'aborder plusieurs questions.
En ce qui concerne le projet de loi , il est intéressant d’entamer cette discussion en rappelant au Parlement en particulier, car le public s’en souvient, que ce sont en fait les conservateurs de Brian Mulroney qui ont introduit la TPS. C’est ensuite Jean Chrétien qui a fait campagne contre l’élimination de la TPS. Plus tard, c’est Stephen Harper qui a introduit la TVH et ajouté de nouvelles taxes, notamment des taxes sur le stationnement des visiteurs dans les hôpitaux.
Je trouve très ironique, étant donné les reproches qui se font de part et d'autre, que l’on ne reconnaisse pas le fait que ce processus de taxation crée un véhicule, du moins à court terme, pour faire parvenir de l’argent aux Canadiens. C’est là le véritable enjeu. Ce n’est pas nécessairement ce qui est en jeu pour les députés et leurs partis politiques. C’est ce qui se passe dans le public en ce moment.
Non seulement l’inflation est-elle un problème pour la population à l’heure actuelle, mais il y a aussi une série de problèmes liés au coût de la vie qui durent depuis plusieurs années. C’est pour cette raison que le NPD préconise des solutions immédiates. C’est le cas de la mesure à l'étude. Elle n’est pas parfaite, loin de là, mais elle fournira au moins de l’argent et un soulagement d’une manière qui ne fera pas grimper l’inflation et qui profitera aux personnes ayant besoin de ressources immédiatement.
Je ne peux pas dire aux députés combien de courriels je reçois de personnes qui ne peuvent plus s’en sortir. Elles ont des difficultés à payer non seulement leur loyer, mais aussi leur épicerie et toute une série d’autres choses. Si nous revenons sur l’histoire récente, l’un des plus gros mensonges de ces dernières années est que « nous sommes dans le même bateau ». C’est l’une des choses qu'étudieront les économistes, les sociologues et d'autres experts, et ils déduiront qu’à bien des égards, il y a des gagnants et des perdants dans la restructuration actuelle de notre économie à cause de la COVID-19.
Cependant, il existe des solutions à certains de ces problèmes. Il y a notamment la mesure que nous proposons à l'égard de la TPS et qui est à l'étude en ce moment, ainsi qu'une solution à long terme comme le programme de soins dentaires. J'y reviendrai plus tard, mais je crois qu'il est important de reconnaître que de nombreuses collectivités cherchent des solutions en dehors du cadre fédéral.
Aujourd'hui, je n'ai pas pu être dans ma circonscription pour assister au lancement de l'un des projets les plus emballants que j'ai vus depuis longtemps. Nous attendons ce projet depuis des années, ce qui montre que le gouvernement fédéral aurait pu apporter de l'aide pour les logements sociaux depuis de nombreuses années, mais d'autres ont trouvé une façon d'aller de l'avant. Aujourd'hui, on a inauguré, avec l'Association islamique de Windsor, un projet de construction de cinq immeubles de plus de 30 logements pour des aînés à faible ou moyen revenu. Ils seront construits dans Windsor-Ouest, en face d'une mosquée. On travaille sur ce projet depuis 20 ans.
Une foule de personnes ont participé à ce projet depuis 20 ans, y compris M. et Mme Peer, qui en ont fait la promotion. Des résidants du quartier se sont également engagés, comme Ahmed et Khalid Raana. Plusieurs autres personnes ont contribué à faire avancer le projet à l'échelle municipale, et d'autres ont aussi apporté leur contribution.
Je tiens à remercier nos conseillers municipaux locaux. Quand nous n’avons pas réussi à faire adopter ce projet, le conseiller Jim Morrison a travaillé très fort pour rallier la communauté à cette cause, car les nouveaux plans d’urbanisme suscitent parfois la controverse. Il a fait un excellent travail, tout comme le maire Drew Dilkens et le reste du conseil municipal. Toutes ces personnes ont contribué à la réalisation de ce projet. Le groupe de construction Rosati a également été très efficace.
Je pense que c’est l’une des choses qui peut inspirer la construction d’autres logements, car nous constatons que les gens veulent cela partout au pays. Si le Parlement s’enlise et ne trouve pas de solutions nouvelles et créatives, nous aurons des difficultés. Le projet de loi prévoit un allégement des loyers et un crédit pour...
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Monsieur le Président, je partage en effet mon temps de parole avec le député de . J'ai parlé des soins dentaires au début de mon intervention et je vais y revenir dans quelques instants, mais j'étais censé le mentionner à ce moment-là. Je remercie le député de son intervention, car j'avais oublié d'indiquer officiellement que j'allais partager mon temps de parole.
Je poursuis donc. J'aimerais maintenant parler des conditions entourant l'inflation et la concurrence, ou plutôt l'absence de concurrence. Des députés ont mentionné le prix de l'essence. Dans le passé, la Chambre, grâce à Dan McTeague, un ancien libéral, et Paul Crête, un ancien député bloquiste — j'ai d'ailleurs participé à ce projet —, a voté en faveur de la création d'une agence de surveillance du secteur pétrolier. Le gouvernement de Paul Martin devait donner suite à ce vote, mais il ne l'a pas fait.
Notre pays a fini par être aux prises avec un manque de concurrence faute de nouvelles raffineries. Nous n'avons même pas le même processus de reddition de comptes qu'aux États‑Unis. Un des points qui suscite le plus d'incertitude et une certaine exaspération parmi les consommateurs canadiens, c'est le fait que nous n'avons même pas un bon défenseur dans ce domaine. Le Bureau de la concurrence a certains pouvoirs, mais il ne pèse pas lourd dans la balance. Parallèlement, le prix de l'essence augmente sans qu'on sache trop pourquoi et, surtout, sans qu'il y ait vraiment de reddition de comptes, ce qui a un effet domino sur l'ensemble de notre économie.
Si nous examinons les détails connexes, combien d'autres raffineries ont dû être fermées au Canada? Il y en avait une à Montréal et une à Oakville, et un certain nombre d'autres, dont une à Vancouver. Il y avait une intégration verticale des industries, et un pays comme le Canada est confronté aux mêmes défis en ce qui concerne les télécommunications et d'autres secteurs. À l'heure actuelle, des frais additionnels seront potentiellement facturés pour les cartes de crédit, de même que des taxes supplémentaires, puisque Telus veut imposer une taxe supplémentaire aux Canadiens.
Toutes ces choses commencent à ronger le portefeuille des Canadiens. Tout terrain gagné, comme l'augmentation de la TPS en l'occurrence, sera reperdu en raison de l'augmentation des services et des frais.
Au Comité permanent de l'industrie et de la technologie, nous nous sommes penchés sur des questions pendant la pandémie, comme le coût des aliments et les travailleurs du secteur de l'alimentation. Il est intéressant de souligner que les profits records engrangés par les entreprises comprenaient également des primes records pour les chefs d'entreprise. Il est aussi incroyable, et nous ne pouvons rien y faire en raison de lacunes dans nos lois, que toutes les grandes chaînes d'épicerie aient mis fin le même jour aux primes de pandémie versées à leurs employés. En fait de collusion, on fait difficilement mieux.
Les discussions du comité l'ont amené à voir que les avocats étaient d'accord parce que les PDG pouvaient se parler entre eux dans le cadre de notre système actuel. Il s'agit d'une industrie à laquelle le Bureau de la concurrence a infligé une amende pour avoir fixé le prix du pain. Les entreprises concernées ont dû accepter de conclure un règlement à ce sujet. Le prix de l'aliment de base numéro un des Canadiens à revenu faible et moyen, le pain, était fixé par ces entreprises, comme si elles avaient formé une sorte de cabale pour profiter des gens. C'est un problème que l'on observe dans certaines industries du pays, où il y a intégration verticale.
Je voudrais parler un peu des domaines dans lesquels nous pouvons changer les choses, notamment avec le projet de loi , sur les soins dentaires. Le député de a fait un excellent travail. Nous disons souvent qu'il faut d'abord aider les enfants, puis les personnes âgées, les personnes handicapées et le grand public. En tant que porte-parole en matière d'industrie, je peux dire que le système de santé a toujours été un bon atout pour attirer des investissements dans l'industrie automobile et dans d'autres industries du secteur de la fabrication, même pendant les périodes les plus sombres, lorsque les salaires diminuaient aux États-Unis, avec leurs différents États, ou leur gouvernement fédéral, et dans d'autres pays, comme le Mexique. Tous ces facteurs susceptibles d'éloigner les investisseurs du Canada ont été compensés par l'existence d'un système de santé public qui est déjà financé par l'État.
C'est l'un des principaux facteurs que nous pouvons contrôler. Les petites et moyennes entreprises ont éprouvé de grandes difficultés. Maintenant leurs employés et même leurs propriétaires — qui, souvent, ne bénéficient pas non plus d'avantages sociaux ou ont seulement les avantages de base — recevront cette aide. Quant aux organisations syndicales qui doivent négocier de gros contrats de travail, cette mesure leur facilitera la tâche en atténuant les pressions relatives à l'augmentation des coûts des médicaments et d'autres coûts qui peuvent causer des conflits au travail si des désaccords surviennent concernant les avantages sociaux.
Je tiens vraiment à souligner que ces améliorations structurelles sont plus importantes à long terme que le projet de loi , qui offre une aide à court terme. Le projet de loi C‑31, quant à lui, prévoit un financement à long terme considérable.
Je sais, pour avoir parlé à des dirigeants d'entreprise, à des investisseurs, à des négociateurs de conventions collectives et à toutes sortes d'autres gens que ce sont les éléments d'infrastructure existants tels que l'assurance-emploi, qui a besoin d'une refonte majeure, qui permettront d'attirer et de retenir les investissements au Canada, y compris dans les domaines de la recherche-développement et de l'innovation. Comparativement à d'autres pays, nous avons un bilan lamentable pour ce qui est d'amener les produits de la demande de brevet à la fabrication, de les commercialiser, ou pour ce qui est de rassembler toute l'innovation qui jaillit de nos universités. Ce sont pourtant des atouts.
En conclusion, je suis conscient que le projet de loi n'est pas nécessairement la meilleure solution à ce problème d'inégalité structurelle, mais c'est une mesure que nous pouvons prendre dans l'immédiat. Plus vite la Chambre adoptera le projet de loi, plus vite on pourra accroître l'investissement, accélérer l'innovation et créer des emplois pour les Canadiens, car il s'agit d'un élément structurel à l'égard duquel nous devons être concurrentiels.
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Monsieur le Président, c'est toujours un privilège de prendre la parole à la Chambre pour représenter les citoyens de Vancouver Kingsway, m'exprimer en leur nom, faire part de ce qu'ils vivent et dire comment nous pouvons, à la Chambre, leur venir en aide, ainsi qu'à leurs familles et aux entreprises qui exercent leurs activités dans la merveilleuse circonscription que j'ai la chance de représenter.
Ce soir, je prends la parole au sujet du projet de loi , Loi no 1 sur l'allégement du coût de la vie. Le projet de loi modifie la Loi de l'impôt sur le revenu afin de doubler pendant six mois le crédit pour la taxe sur les produits et services ou la taxe de vente harmonisée, ce qui fait augmenter le montant du crédit de 50 % pour l'année de prestation 2022-2023. Doubler le crédit pour la TPS pendant six mois se traduirait par un soutien ciblé additionnel de 2,5 milliards de dollars pour environ 11 millions de personnes et de familles qui ont déjà droit au crédit d'impôt, dont environ la moitié sont des familles canadiennes avec enfants et plus de la moitié des aînés du Canada.
Pour donner une idée des effets de cette mesure, mentionnons qu'un Canadien seul et sans enfants pourrait recevoir jusqu'à 234 $ de plus, et qu'un couple avec deux enfants pourrait recevoir jusqu'à 467 $ cette année. Les aînés recevraient immédiatement une aide supplémentaire de 225 $ en moyenne. J'aimerais prendre le temps de mentionner qu'il s'agit là d'une mesure provisoire qui ne permettra en aucun cas d'atténuer les problèmes systématiques qui touchent l'économie canadienne ou les inégalités qui mènent depuis longtemps à la piètre répartition de la richesse dans ce pays. D'ailleurs, cette situation s'est empirée au fil des décennies, puisque la richesse se retrouve entre les mains d'un nombre de plus en plus restreint de personnes, tandis que de plus en plus de gens ont du mal à joindre les deux bouts. C'est la tendance indéniable que nous observons depuis 40 ans en ce qui a trait à la répartition des revenus et de la richesse dans ce pays.
En raison des terribles répercussions d'un taux d'inflation inhabituellement élevé, les néo-démocrates exigent depuis de nombreux mois que des mesures soient prises immédiatement afin de réduire le coût de la vie au Canada. Cela ne date pas d'hier. Nous avons cerné ce problème et nous avons travaillé fort pour défendre les intérêts des Canadiens dans cette enceinte depuis les six derniers mois.
Si les libéraux et les conservateurs avaient appuyé le NPD en mai dernier, quand il proposait de doubler le crédit pour la TPS, les Canadiens admissibles auraient pu recevoir jusqu'à 467 $ avant l'été. Les Canadiens auraient déjà reçu cet argent si les deux principaux partis de la Chambre étaient aussi résolus que le NPD à défendre les intérêts des travailleurs et des Canadiens marginalisés. Dans les faits, toutefois, il y a moins de six mois, les libéraux et les conservateurs ont voté contre la proposition que la Chambre étudie aujourd'hui et qui vise à fournir cette aide essentielle aux Canadiens.
Les néo-démocrates proposent maintenant à tous les partis de collaborer afin d'accélérer l'adoption du projet de loi , de manière à ce que les gens reçoivent le crédit bonifié pour la TPS dès que possible. La semaine dernière, les conservateurs ont dit aux Canadiens qu'ils devraient patienter encore plus longtemps avant d'avoir de l'aide, puisqu'ils ont refusé de travailler en soirée pour que cette aide urgente soit envoyée le plus tôt possible. Ils se sont, encore une fois, opposés à l'offre du NPD, qui proposait de régler ce dossier très rapidement étant donné l'urgence du problème.
Les néo-démocrates obtiennent pour les Canadiens des résultats concrets qui vont au-delà de cette question. Les parents qui ont des enfants de moins de 12 ans et qui n'ont pas accès à une assurance dentaire pourront recevoir jusqu'à 1 300 $ au titre de la prestation dentaire canadienne. Grâce au supplément à l'Allocation canadienne pour le logement — une autre mesure proposée par le NPD dans sa dernière plateforme électorale —, un montant de 500 $ sera versé à 1,8 million de locataires qui ont d'énormes difficultés à payer leur loyer. L'engagement initial du gouvernement a donc plus que doublé. Deux fois plus de Canadiens profiteront de cette mesure que ce qui était prévu initialement. Bien sûr, doubler le crédit pour la TPS représentera une aide supplémentaire ciblée de 2,5 milliards de dollars qui, encore une fois, seront versés à des Canadiens parmi les plus pauvres et les plus démunis du pays, d'un océan à l'autre.
Prises ensemble, ces trois propositions inspirées par le NPD ont pour effet qu'une famille de deux personnes, grâce aux revendications et aux efforts soutenus du NPD au Parlement, recevrait de 3 000 $ à 4 000 $. On obtient ce résultat parce que le NPD travaille pour les Canadiens.
Pour mettre les choses en contexte, le crédit d'impôt pour la TPS contribuerait à compenser l'impact financier de la TPS pour les particuliers et les familles à revenu faible ou modeste. C'est la raison d'être de cette mesure. Le crédit est payé tous les trimestres — en janvier, en avril, en juillet et en décembre —, et l'exercice débute en juillet. La valeur annuelle totale du crédit dépend de la taille et du revenu de la famille. Pour l'exercice 2022‑2023, les prestataires admissibles peuvent recevoir jusqu'à 467 $ pour les célibataires sans enfant, 612 $ pour les couples mariés ou en union de fait et 612 $ pour les parents seuls, plus 161 $ pour chaque enfant de moins de 19 ans.
Je voudrais m'arrêter un instant parce que j'ai entendu des députés, surtout des conservateurs, lever le nez sur le montant d'argent qui sera versé. Ils ont dit qu'il est insuffisant, que ce n'est que des miettes. Je peux leur dire que pour une personne tentant de vivre avec 20 000 $, 25 000 $ ou 30 000 $ par année, une somme de 500 $ est très utile. Je vais répéter ce que j'ai déjà dit: il est facile pour des députés, qui gagnent au moins 185 000 $ par année, d'intervenir à la Chambre, comme les conservateurs l'ont fait, pour dire aux Canadiens qu'une somme de 500 $, ce n'est pas grand-chose pour eux. Or, ce peut être beaucoup lorsqu'il s'agit d'inscrire son enfant à des cours de hockey, de lui acheter des lunchs pour l'école ou de lui acheter des vêtements pour toute une année. Pour des gens gagnant de 20 000 $ à 40 000 $ par année, 500 $, c'est loin de ne pas être grand-chose. Ce n'est pas négligeable.
Le crédit pour la TPS est indexé à l’inflation chaque année, en fonction des données sur l’indice des prix à la consommation. Toutefois, il est évident que cette année, pour la période allant de juillet 2022 à juin 2023, la valeur du crédit pour la TPS a augmenté de seulement 2,4 % parce que les calculs reposaient sur les données pour la période allant de 2020 à 2021. Puisque les augmentations sont calculées à partir du taux d’inflation de l’année précédente, le crédit pour la TPS de cette année ne tient pas compte du taux d’inflation anormalement élevé que les Canadiens subissent à l’heure actuelle. Ce taux d’inflation vacille entre 7 % et 9 % selon les diverses régions du pays. C’est pourquoi cet argent doit être versé de façon urgente dans les poches des Canadiens vulnérables. Le NPD ne ménagera pas ses efforts pour que ce soit fait le plus rapidement possible.
J’aimerais prendre un instant pour parler de la raison pour laquelle nous nous trouvons dans cette situation aujourd'hui, car les opinions divergent à cet égard. Pourquoi le taux d’inflation actuel se situe-t-il à 8 % ou 9 %? Les néo-démocrates croient que cette inflation est alimentée par les prix, et, bien entendu, les données et les preuves empiriques nous le démontrent. L’inflation n’est pas alimentée par les salaires, car les salaires n’ont pas augmenté de 8 %. L’inflation est uniquement alimentée par les prix à la pompe, à l’épicerie et dans le secteur des assurances qui sont fixés par les entreprises au pays.
L'autre facteur auquel les conservateurs aiment attribuer l'inflation, c'est le déficit. Le déficit a peut-être joué un rôle, mais quiconque est le moindrement attentif à ce qui se passe sait que les prix ont commencé à augmenter au pays au début de la pandémie de COVID, en 2020, lorsque les chaînes d'approvisionnement ont commencé à être perturbées partout dans le monde. Ensuite, il y a eu la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a, évidemment, perturbé différentes chaînes d'approvisionnement ainsi que le secteur des ressources énergétiques, et, maintenant, les sociétés se servent ouvertement de toutes ces raisons pour augmenter de façon radicale leurs prix et leurs profits, et profiter de la situation. Qu'on parle des secteurs de la finance, de l'assurance, de l'immobilier ou des hydrocarbures, ou encore des grands détaillants du secteur alimentaire, les données des économistes sont claires: leurs profits — pas leurs revenus, leurs profits — atteignent des sommets.
Dans le cas des secteurs de la finance, de l'assurance et de l'immobilier, les profits ont augmenté de 24 %. Aucun salarié n'a vu son revenu augmenter de 24 %. Qu'est-ce qui peut justifier une augmentation de 24 % des prix? Les compagnies pétrolières et gazières au Canada font état de profits records. Elles n'ont jamais fait autant d'argent. Il y a aussi les institutions financières et les épiceries. Tous les Canadiens qui vont à l'épicerie auront remarqué la hausse des prix.
La solution ne consiste pas à blâmer les travailleurs ou à s'en prendre à ses adversaires politiques. Il faut s'attaquer à la source du problème, ce qui signifie qu'il faut faire payer les sociétés pour leurs profits excédentaires afin que l'argent puisse aller au gouvernement, qui l'utilisera de façon productive pour les Canadiens, notamment pour les soins dentaires et d'autres programmes qui amélioreront énormément la vie des Canadiens.
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Monsieur le Président, avant de parler du projet de loi , j'aimerais revenir sur ce qui nous a menés au point où nous en sommes aujourd'hui. Si on se penche sur ce que le gouvernement a fait depuis son arrivée au pouvoir, en 2015, on constate qu'il n'a pas présenté un seul budget équilibré. Chaque année, le gouvernement continue d'emprunter de plus en plus d'argent. C'est sans parler de la taxe sur le carbone, dont je vais aussi parler plus tard pour expliquer de quelle façon elle fait augmenter le coût de tout ce que nous produisons.
J'aimerais raconter une anecdote. Souvent, lorsque je vais à l'aéroport, le chauffeur de taxi me demande où je vais. Je lui réponds que je rentre chez moi. Il me demande alors ce que je fais à Ottawa, et je lui dis que je suis député. Il me demande ensuite avec un grand sourire si je suis libéral. Je réponds que non, que je viens de l'Alberta et que je suis donc au Parti conservateur. Il dit: « Oh, le parti qui fait des coupures partout. » Je lui dis que c'est une façon de voir les choses, mais qu'il faut plutôt voir cela comme une façon de vivre selon nos moyens. Je lis sur son visage qu'il se demande ce que je veux dire par là.
Je lui donne l'explication suivante: si chaque année un conducteur de taxi gagne un salaire de 50 000 $, mais dépense 80 000 $, par exemple, combien de temps survivra-t-il financièrement, en empruntant ou en dépensant plus de 30 000 $? Il répond: « Pas très longtemps. » Je fais valoir que c'est exactement ce que le gouvernement est en train de faire, depuis des années. À voir son air, je sais qu'il se dit: « Cela aura de véritables conséquences sur moi. » Malheureusement, il réplique, avec un petit sourire narquois, que ce n'est pas grave, puisque les finances gouvernementales fonctionnent différemment des finances personnelles et que le gouvernement peut faire des emprunts parce que ceux-ci n'ont pas d'incidence sur nous. Les Canadiens réalisent maintenant les conséquences de ces emprunts contractés année après année.
Je sais que le gouvernement dira qu'il lui a fallu emprunter beaucoup d'argent durant la pandémie de COVID. Toutefois, de tous les milliards que le gouvernement a empruntés, la moitié seulement est allée à des mesures liées à la COVID. L'autre moitié est allée à divers programmes lancés par le gouvernement. Ainsi, les informations que nous transmettent les libéraux manquent de cohérence.
Un autre élément à prendre en considération, c'est à quel point les libéraux se réfugient derrière des formules accrocheuses du genre « l’inflation est un phénomène mondial ». C’est difficile à comprendre. C’est comme s’ils se demandent d’où vient le problème. Ils n'en ont aucune idée et ils n'y voient qu'une aberration. Je peux comprendre leur réaction parce que le dit qu’il ne pense pas au programme financier ni même à la politique monétaire. Voilà ce que dit un premier ministre qui essaie de diriger un pays. Il ne faut donc pas se surprendre que le taux d’inflation augmente année après année.
Actuellement, les Canadiens ont besoin d’un répit. Que leur offre-t-on? On leur offre de doubler le crédit pour la TPS. Oui, c’est un paiement ponctuel qui va aider les familles, sauf que tous les prix augmentent. C’est incroyable, dans l'état actuel des choses, le nombre de familles qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts.
Ce n'est pas seulement les familles. Je pense aux aînés dont j'ai parlé. Ils sont si nombreux à venir me voir et à me dire: « Que pouvons-nous faire? Nous avions de l'argent à la banque. Nous avions de l'argent dans des investissements, qui ne cessent de perdre de la valeur. Comment pouvons-nous survivre? » Ils me disent qu'ils avaient planifié jusqu'à leurs 80 et 90 ans sans problème, mais qu'ils ont perdu des centaines de milliers de dollars ces derniers temps en raison des hausses de prix causées par l'inflation qui persistent encore aujourd'hui.
Ce que nous faisons aux Canadiens ici est dévastateur et ce que les libéraux ont fait à ce pays est honteux. C'est ce dont je veux parler le plus: les libéraux ne sont pas ici pour aider les Canadiens. Ils adorent les formules accrocheuses. Il y a les garderies à 10 $ par jour. C'est formidable pour les jeunes familles, mais cela ne fait rien pour les aînés. C'est l'une des choses dont j'ai vraiment besoin de parler.
J'aimerais remercier la Chambre de m'avoir donné l'occasion de parler du projet de loi .