propose que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
— Monsieur le Président, c'est avec plaisir que je prends la parole à la Chambre au sujet de mon projet de loi d'initiative parlementaire, le projet de loi , qui vise à modifier la Loi sur les télécommunications.
Il est essentiel d'avoir accès à un Internet de qualité. Les Canadiens des régions rurales du pays comprennent particulièrement les effets dévastateurs associés à un service Internet de piètre qualité. Si les députés en discutaient avec les Canadiens d'un bout à l'autre du pays, ils constateraient que bon nombre se sentent trompés et escroqués par les fournisseurs de services Internet. En effet, des millions de Canadiens sont frustrés de constater que les services Internet pour lesquels ils paient sont loin d'être à la hauteur de ce qu'ils devraient être.
Les consommateurs prennent des décisions d'achat basées sur l'information qu'ils reçoivent. Lorsqu'il s'agit d'Internet, les Canadiens s'attendent à des services de la plus haute qualité. Malheureusement, lorsque les consommateurs décident de ce qu'ils considèrent être le meilleur fournisseur de services Internet pour eux, ils n'ont pas accès aux renseignements les plus exacts et réalistes.
Les Canadiens sont exposés à des publicités et à des offres qui leur présentent une vitesse maximale théorique. Des mots trompeurs tels que « jusqu'à » sont utilisés dans ces publicités afin de convaincre les consommateurs qu'un service est meilleur que ce qu'il est en réalité. Ces vitesses et ces données de rendement théoriques qu'on leur présente ne reflètent pas toujours la vitesse dont ils bénéficieront dans les faits.
Une électrice de ma circonscription m’a dit récemment qu’elle avait souscrit à un plan Internet sans fil haute vitesse qui annonçait des vitesses de téléchargement pouvant aller jusqu’à 50 mégabits par seconde. Après avoir fait de nombreux tests de vitesse, elle s'est rendu compte qu'elle n’obtenait même pas 10 % de cette vitesse. Si elle avait su, elle n’aurait jamais signé un contrat aussi cher.
Le problème est que, selon la législation actuelle, les fournisseurs de services Internet peuvent faire la promotion de vitesses théoriques sans donner au consommateur la moindre idée de ce à quoi ils peuvent vraiment s’attendre. Cela sème la confusion parmi les consommateurs, nuit à la concurrence et donne lieu à des plaintes des clients.
Certes, les vitesses que promettent les entreprises ont le potentiel d’être atteintes, mais dans la plupart des cas, les vitesses les plus élevées sont atteintes à des heures où les consommateurs n’utilisent pas Internet. Certains Canadiens qualifient cette pratique de « publicité trompeuse », mais ce n’en est pas une. Les fournisseurs d’Internet respectent la loi, et c’est pour cela que nous devons la modifier dans l’intérêt des Canadiens.
Selon des données publiées par l'Autorité canadienne pour les enregistrements Internet, seulement le tiers des Canadiens pensent qu’ils reçoivent la vitesse maximale annoncée dans leur forfait Internet, tout le temps ou la plupart du temps. C’est tout. Autrement dit, seulement 33 % des Canadiens pensent qu’ils reçoivent le niveau de qualité pour lequel ils sont facturés. Ces chiffres sont encore plus faibles dans ma province, le Manitoba.
Les Canadiens doivent savoir ce pour quoi ils paient, et c’est la raison pour laquelle j’ai présenté le projet de loi .
Le projet de loi propose un changement mineur qui permettra aux Canadiens d'avoir accès à des informations exactes et transparentes. Le projet de loi exige que les fournisseurs de services Internet présentent un énoncé fiable des paramètres de vitesse et de qualité, dans l’intérêt des Canadiens.
Le premier volet de ce projet de loi est l’obligation, pour les fournisseurs de services Internet, d’indiquer aux Canadiens les vitesses de téléchargement et de téléversement courantes et non pas la vitesse théorique maximale. Les Canadiens veulent savoir ce qu'ils peuvent s'attendre à obtenir de façon régulière, et non ce qu’ils peuvent recevoir une fois tous les 36 du mois.
Quand les Canadiens se rendent chez un concessionnaire pour acheter une nouvelle voiture, il y a une étiquette normalisée qui est apposée sur l'une des vitres du véhicule et qui indique sa consommation de carburant. Ce chiffre n’indique pas la consommation de carburant réalisé en descendant une pente, mais plutôt la consommation à laquelle l’automobiliste peut raisonnablement s’attendre en moyenne. Cette information est de plus divisée en deux catégories, pour mieux informer le consommateur: la consommation en ville et la consommation sur autoroute. Cela lui permet de décider, en toute connaissance de cause, si c’est cette voiture qui répond le mieux à ses besoins. Les consommateurs veulent savoir ce pour quoi ils paient, et ils ont bien raison.
Le deuxième volet du projet de loi propose de donner aux Canadiens les paramètres de qualité auxquels ils peuvent s’attendre aux heures où ils sont les plus susceptibles d'utiliser le service. J’appelle cela la « période de pointe ». Peu de Canadiens se soucient de la vitesse de leur service Internet à 3 heures du matin; ce qui est important, c’est la vitesse pendant les heures de travail ou pendant le film du soir, en famille. C’est la raison pour laquelle le projet de loi exige des fournisseurs Internet qu’ils affichent les vitesses pendant les périodes de pointe. Les consommateurs doivent savoir quelle vitesse ils auront au moment où ils sont les plus susceptibles d’utiliser le service.
Le troisième volet du projet de loi prévoit le lancement d’un processus de consultation qui permettra aux Canadiens d’élaborer un cadre de travail dans l’intérêt du public.
Le projet de loi permettrait aux consommateurs et à l’industrie de participer à des audiences publiques dans le but d’élaborer un modèle typiquement canadien. Un modèle adapté au Canada et assorti de critères entérinés par la loi est une solution beaucoup plus efficace qu’une directive du gouvernement.
Nous savons tous que l’accès à des informations exactes et transparentes est indispensable à la prise de décision par le consommateur et à sa protection. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Comme je l’ai dit tout à l’heure, le système actuel sème la confusion parmi les consommateurs, entrave la concurrence et encourage les consommateurs à se plaindre. Le projet de loi est un projet de loi non partisan qui vise à protéger le consommateur.
Ce projet de loi ne se limite pas à permettre aux Canadiens de mieux s’informer avant de faire un achat en ayant accès à des informations exactes et transparentes; il propose aussi d’augmenter la qualité d’Internet au sein de l’industrie. La concurrence est nécessaire pour que les entreprises améliorent la qualité ou baissent les prix. Lorsqu’il n’y a pas de vraie concurrence, les entreprises n’innovent pas et ne s’améliorent pas.
Des études sur les services Internet dans le monde montrent que la qualité du service augmente lorsqu’il y a plus de transparence sur les produits. Selon des recherches effectuées par Reza Rajabiun et Catherine Middleton, de la Ted Rogers School of Information Technology Management, le problème qui existe au sein de l’industrie des télécommunications vient du fait que les entreprises ne peuvent pas se faire une concurrence loyale basée sur la qualité étant donné qu’elles ne peuvent pas démontrer leur niveau de service réel à des consommateurs potentiels.
Prenons l’exemple de deux entreprises Internet qui se font concurrence au Canada. Je les appellerai les entreprises X et Y. Elles proposent toutes les deux les mêmes vitesses maximum théoriques de 50 mégabits par seconde pour le téléchargement et de 10 mégabits par seconde pour le téléversement.
Comment les consommateurs peuvent-ils les départager? Ils ne le peuvent pas. Sur le papier, les deux entreprises semblent offrir le même service Internet de haute qualité, même si nous savons qu’il s’agit de vitesses théoriques et pas de vitesses réelles. Et pourtant, même si les deux entreprises offrent la même vitesse maximale théorique, il y en a peut-être une qui offre un meilleur service au moment où les consommateurs sont les plus susceptibles d’utiliser le service.
Par exemple, il se peut que l’entreprise X soit capable de fournir régulièrement des vitesses 60 % supérieures à celles de l’entreprise Y. Cela peut être dû à plusieurs facteurs, notamment un ratio plus faible de surabonnements, des opérations plus efficaces ou de meilleurs équipements. Toutefois, l’entreprise X ne peut pas démontrer ce niveau de qualité à cause de la publicité faite par l’entreprise Y sur ses vitesses théoriques. À la fin du compte, l’entreprise Y n’a aucune raison d’améliorer son service pour livrer une concurrence basée sur la qualité.
Les chercheurs dont je viens de parler appellent ça le problème des citrons, et ajoutent:
Même s'il y a un grand nombre d'acheteurs de produits de haute qualité et de vendeurs prêts à répondre à leur demande, l'existence de ce qu'on appelle le problème des citrons peut générer des marchés où les produits de faible qualité dominent puisque les fournisseurs de produits de haute qualité ne peuvent pas démontrer de manière crédible la qualité de leurs produits en raison de la publicité faite par leurs rivaux de faible qualité.
Ils ont également déclaré:
En plus des préoccupations habituelles concernant la protection des consommateurs, ces considérations indiquent que le potentiel de publicité trompeuse par des acteurs de faible qualité sur le marché peut fausser la concurrence entre les plateformes et réduire le rythme de l'évolution technologique sur le marché de la connectivité Internet.
Si la Chambre veut améliorer la concurrence dans le secteur des télécommunications, nous devons permettre aux Canadiens de comparer des renseignements précis. Les consommateurs iront dépenser leur argent ailleurs si la qualité du service d'une entreprise est moins bonne que celle de ses concurrents.
Les solutions de connectivité ne requièrent pas toutes de l'argent; certaines requièrent du bon sens. Ce projet de loi est vraiment une solution sensée et favorable aux consommateurs. C'est pourquoi les pays du monde entier montrent la voie et ont adopté des politiques semblables qui vont même plus loin que le projet de loi dont nous débattons aujourd'hui.
L'Australie donne l'exemple sur ce front. Après avoir consulté le public et l'industrie, les Australiens ont mis en œuvre des directives et des normes claires sur la publicité concernant les vitesses habituelles pendant les périodes de pointe, et les consommateurs en ont bénéficié.
Selon le rapport de 2018 de la Commission australienne de la concurrence et de la consommation sur l'exactitude de la vitesse prétendue des services à large bande, ces changements ont favorisé la concurrence et l'efficacité au sein du marché des services à large bande. Globalement, le rapport sur l'exactitude conclut que l'amélioration de la transparence a donné lieu à des services de meilleure qualité et à une meilleure compréhension du rendement chez les consommateurs.
Une fois que les lignes directrices de l'industrie ont été instaurées, la congestion des services à large bande en Australie s'est mise à se résorber.
L'article 2.23 du rapport sur l'exactitude dit:
Dans l'ensemble, nous estimons que les lignes directrices ont contribué à améliorer l'information et le soutien offerts aux consommateurs des services à large bande ainsi qu'à promouvoir la concurrence entre les fournisseurs de service.
Quelle déclaration puissante pour ceux qui cherchent à améliorer la connectivité au Canada!
Les États‑Unis ont proposé une étiquette divulguant certains renseignements concernant les services à large bande fournis pour les fournisseurs de services Internet qui n'est pas sans rappeler les étiquettes d'information nutritionnelle et qui permet aux consommateurs de facilement comprendre et comparer les différents forfaits Internet disponibles.
Au Royaume‑Uni, les fournisseurs de services Internet doivent déclarer la vitesse moyenne dont jouissent au moins la moitié de leurs consommateurs pendant les heures de pointe.
De plus, les règles de l'Union européenne concernant l'accès à un Internet ouvert obligent les fournisseurs de services Internet à informer les consommateurs de la vitesse minimale et maximale qu'ils offrent en temps normal. De toute évidence, une telle solution protège les consommateurs et favorise la concurrence en les informant mieux.
Je dois également mentionner que, dans son septième rapport, publié en juin 2021, le Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie a recommandé:
Que le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadien oblige les fournisseurs de services Internet à rendre accessible les renseignements concernant les vitesses de téléchargements et de téléversement habituelles auxquelles les consommateurs peuvent s'attendre durant les périodes de pointe, ce qui leur permettra de prendre des décisions d'achat plus éclairées, sur la base d'informations précises et transparentes, tout en améliorant de manière globale la concurrence au sein de l'industrie.
Aucun parti n'a soumis de rapport dissident à l'égard de ce rapport.
Je suis extrêmement reconnaissant de l'appui manifesté par les experts et les organisations de l'industrie envers le projet de loi. Cela confirme l'importance de la question et son impact sur les Canadiens.
J'aimerais citer OpenMedia, une organisation qui œuvre pour qu'Internet demeure ouvert et abordable. Voici ce qu'elle a déclaré:
Lorsque l'on adhère à un plan Internet, on mérite de savoir ce pour quoi l'on paie [...] C'est tout simplement une question de vérité et de transparence. Si un fournisseur Internet annonce certaines vitesses, les consommateurs ont le droit de savoir avant d'acheter si ces vitesses reflètent exactement la performance moyenne du réseau. D'autres pays ont traité cette question — le Canada tire de l'arrière à cet égard. Nous espérons que tous les députés appuieront et contribueront à faire adopter le projet de loi C‑288.
Ce n'est pas une question partisane, mais bien une question canadienne. J'espère que tous les députés se joindront à moi en appuyant le projet de loi, qui vise à offrir aux Canadiens des renseignements transparents et exacts sur les services à large bande.
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Madame la Présidente, je suis ravi d’avoir l’occasion de participer à la discussion. Je vais commencer par apporter une précision.
Lorsqu’on parle de services Internet ou de téléphonie cellulaire, il ne faut pas oublier que les consommateurs ont des droits. Il est important que nous essayions de trouver le moyen d’accroître la concurrence. Comme mes collègues, je trouve extrêmement frustrant de recevoir des appels de gens de notre circonscription à ce sujet, car nous voulons vraiment qu’ils sachent que nous sommes très conscients du problème. Nous comprenons l'importance de la concurrence et de l'incidence de celle-ci sur les prix et nous voulons clairement indiquer que les consommateurs ont des droits.
Nous voyons bien que, par ses actions présentes et passées, le gouvernement défend clairement l’intérêt du consommateur. À l’intention de ceux qui suivent nos débats, je dirai que la technologie a progressé jusqu’à un point où nous pouvons avoir ce genre de discussion ici, dans l’enceinte de la Chambre des communes, et à l’extérieur, dans les institutions indépendantes que nous avons établies pour protéger les droits des consommateurs.
Il n’y a pas si longtemps, Internet était pour moi, en tant que parlementaire, une chose nouvelle et merveilleuse. J’étais sans doute plus en avance que la plupart des gens de ma circonscription en 1988‑1989, à l'époque où il fallait utiliser une ligne de téléphone pour se connecter à Internet. La première chose qu’on entendait quand on décrochait, c’était le son de la tonalité, puis celui de plusieurs déclics, et ensuite des bruits bizarres au moment de la connexion. Il y en a qui diront que je fais partie des plus âgés si je me souviens encore de l’époque des vieux ordinateurs Apple. On se contentait d’attendre que des choses très simples apparaissent sur l’écran. Aujourd’hui, on s’attend à beaucoup plus, et il faut bien reconnaître que c’est un progrès.
Les ordinateurs d’aujourd’hui ne servent pas seulement à jouer à des jeux électroniques, à regarder une vidéo ou à faire une recherche sur Google. Pendant l’été, j’ai eu l’occasion de visiter plusieurs entreprises qui dépendent directement de l’accès à Internet. La vitesse du service qu’elles reçoivent est cruciale pour leurs perspectives de croissance.
Aujourd’hui plus que jamais, les gens consultent Internet pour faire toutes sortes de réparations chez eux ou pour voir à quelle maladie correspondent certains symptômes. Bref, Internet est aujourd’hui devenu pratiquement un service essentiel.
Comme l’a dit le député d’en face, le gouvernement et tous les députés, quelle que soit leur allégeance politique, se préoccupent du niveau des prix et de la sensibilisation des consommateurs. Nous voulons tous servir au mieux les intérêts des Canadiens, selon les responsabilités que nous avons.
Nous le faisons de multiples façons. Nous avons une , qui, au cours des dernières années, a investi des centaines de millions de dollars dans les collectivités rurales, partout au Canada, afin de les aider à construire des infrastructures. À Toronto, à Vancouver et même chez moi à Winnipeg, on attend avec impatience des services Internet rapides.
Une chose que nous pouvons faire pour favoriser la croissance économique, que ce soit dans un centre urbain à forte densité ou dans un milieu rural éloigné, c’est investir dans Internet. Pour ce faire, il faut notamment tenir compte des services qui sont fournis par le secteur privé.
Cela va au cœur de la question que soulève mon collègue d’en face. Comme lui, tous les Canadiens ont vu les publicités. Dans ces publicités, on nous offre un service pouvant aller « jusqu’à » une certaine vitesse. Un consommateur à la recherche d’un bon service pourrait croire que celui qu’on lui offre est incroyablement rapide. Pour de nombreux consommateurs comme moi, il est difficile d’avoir une idée de la vitesse d’un service Internet, et encore plus de tenir compte des différents moments de la journée ou d’une période de pointe par rapport à trois heures du matin, comme cela a été souligné.
On a mentionné qu’il y a une différence entre la demande pendant une période de pointe et les heures de non-utilisation ou celles pendant lesquelles le nombre de personnes accédant à Internet diminue. En fait, souvent, ces forfaits assurent la connexion de cinq ou six appareils dans un ménage, qui utilisent Internet pour permettre de regarder la télévision, de communiquer avec un membre de la famille, de faire des transactions commerciales ou de faire des recherches sur Google. Que l’on utilise un ordinateur de bureau, un téléviseur à haute définition ou un iPad, la demande, même au sein d’un ménage, peut être assez importante. Voilà le genre de problèmes que nous pourrons régler si nous sommes prêts à agir.
Le député d’en face a présenté le projet de loi , qui est vraiment digne d'intérêt. Comme je l’ai souligné, le CRTC a reçu des directives stratégiques plus tôt cette année, vers avril ou mai. Comment pouvons-nous, grâce à un organisme indépendant comme le CRTC, nous assurer de protéger les consommateurs? Je sais que nous exprimons parfois des opinions et des préoccupations personnelles au sujet du CRTC, mais, dans l’ensemble, il fait un assez bon travail pour les Canadiens.
Le CRTC a un mandat. On lui a demandé d’examiner les façons dont nous pouvons nous assurer de protéger les intérêts des consommateurs, notamment en rendant obligatoires les tests sur la large bande et les rapports sur le rendement, ce qui est absolument essentiel. Il n’est pas nécessaire de lire entre les lignes pour comprendre ce que le député propose. C’est ce qu’il faudrait pour sensibiliser les consommateurs comme bon nombre d’entre nous le préconiseraient.
J’ai hâte d’entendre les réactions et les recommandations du CRTC. Pour ma part, j’aime que l’étiquetage des produits de consommation soit simple pour que le citoyen moyen puisse le comprendre. Je veux savoir à quelle vitesse se situe le service aux heures de pointe. Il est aussi important de pouvoir comparer les offres des entreprises. C’est très difficile à faire, compte tenu du système actuel. C’est pourquoi nous avons besoin de changements, et je le reconnais.
Je prévois qu’au début de 2023, nous aurons des nouvelles positives et encourageantes de la part du CRTC. J’ai bien hâte.
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Madame la Présidente, je suis ravi de parler aujourd'hui du projet de loi du député de .
Le député et moi avons eu la chance d'en discuter, et je lui ai dit cette semaine que le Bloc québécois était d'accord pour permettre à ce projet de loi d'être étudié en comité. D'ailleurs, le Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie a déjà formulé une recommandation au gouvernement au mois de juin 2021 dans son rapport sur l'accessibilité et l'abordabilité des services de télécommunication au Canada.
Le texte modifie la Loi sur les télécommunications afin de prévoir l'obligation pour les entreprises canadiennes de rendre tacitement accessibles certains renseignements concernant les services à large bande fixes qu'elles offrent. Il prévoit aussi l'obligation pour le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes, ou CRTC, de tenir des audiences publiques afin d'établir les modalités selon lesquelles ces renseignements doivent être fournis au public.
En 2016, le CRTC a déclaré qu'Internet à large bande était un service essentiel pour tous les Canadiens. Ce projet de loi s'inscrit bien dans les mesures qui permettront aux consommateurs d'avoir enfin une meilleure expérience sur Internet, mais aussi une meilleure concordance entre les vitesses attendues et les vitesses réellement obtenues, c'est-à-dire de payer pour ce qu'on obtient réellement.
Il vise également à miser sur le jeu de la concurrence entre les fournisseurs de services Internet, ou FSI, qui devront dorénavant faire preuve de plus de précisions et de justesse dans leur offre de services. La qualité que l'on recherche, en plus de la fiabilité, c'est la capacité de reconnaître la vitesse réelle de navigation offerte au consommateur. Ainsi, les consommateurs seront en mesure de prendre des décisions d'achat éclairées et ils sauront apprécier la pleine valeur de leur achat.
On reproche depuis plusieurs années aux fournisseurs de services Internet de flouer la population. C'est du moins l'impression que les consommateurs en ont. Ces derniers paient des prix astronomiques pour des services Internet, particulièrement en région, uniquement pour se rendre compte, dans bien des cas, que la qualité de la vitesse qu'ils obtiennent est loin de correspondre à celle qu'ils attendaient.
L'expérience avec Internet est bien différente pour les habitants des régions rurales. Les fournisseurs de services Internet en sont bien conscients, et je comprends qu'ils travaillent d'arrache-pied pour qu'on puisse atteindre cette fiabilité. Cependant, il est temps de faire mieux. Les citoyens ne veulent plus se satisfaire seulement des vitesses maximales théoriques que le réseau peut offrir. On sait que cette situation s’explique par le contexte législatif actuel, qui permet aux fournisseurs d’accès Internet de promouvoir leurs services en mentionnant seulement des vitesses maximales théoriques.
La vitesse de téléchargement dont il est question ici renvoie à la vitesse à laquelle un téléchargement s’effectue, généralement calculée en mégabits par seconde. Les gens ont le droit de recevoir la vitesse de téléchargement à laquelle ils ont souscrit. Dans leurs publicités, les fournisseurs de services Internet utilisent des mots comme « jusqu’à », ce qui porte les consommateurs à croire que leurs services d’accès Internet sont meilleurs qu’ils ne le sont en réalité.
Le projet de loi vise à corriger cette pratique et à amener les fournisseurs de services Internet à vendre la vitesse que le consommateur recevra pendant les heures où il est le plus susceptible d'utiliser ces services. Par conséquent, le projet de loi C‑288 viendra mettre de l'ordre et aura un effet non négligeable sur la façon dont les services Internet sont vendus au Québec et au Canada.
En vertu de l'article 37 de la Loi sur les télécommunications, les FSI sont déjà tenus de communiquer plusieurs données au CRTC, notamment concernant la vitesse de téléchargement et de téléversement. Ils ont déjà cette information sous la main. Il sera alors simple pour eux de rendre certaines de ces données accessibles à leurs clients.
Tout à l'heure, j'ai mentionné que le Comité permanent de l'industrie, des sciences de la technologie avait appuyé une recommandation du Bloc québécois en 2021 dans son rapport intitulé « Accessibilité et abordabilité des services de télécommunication au Canada: soutenir la concurrence pour (enfin) combler le fossé numérique ». Cette recommandation est la suivante:
Que le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadien oblige les fournisseurs de services Internet à rendre accessible les renseignements concernant les vitesses de téléchargements et de téléversement habituelles auxquelles les consommateurs peuvent s'attendre durant les périodes de pointe, ce qui leur permettra de prendre des décisions d'achat plus éclairées, sur la base d'informations précises et transparentes, tout en améliorant de manière globale la concurrence au sein de l'industrie.
Si tous les partis se sont entendus sur cette question en 2021, c'est que la majorité des témoins et de nombreux intervenants au sein de la société étaient d'accord sur le fait que les consommateurs ont le droit de disposer de cette information.
S'ils ne disposent pas de renseignements exacts au moment de prendre une décision d'achat, les consommateurs peuvent se retrouver à payer trop cher pour un service ou à ne pas acheter celui qui répond le mieux à leurs besoins. Le déploiement d'Internet dans les régions rurales a causé son lot d'insatisfaction et a engendré de nombreuses plaintes auprès du CRTC. Il est indéniable que toutes les entraves à la concurrence au sein de l'industrie des télécommunications doivent être éliminées.
Dans le contexte actuel, il est impossible pour un fournisseur de services Internet qui annonce la véritable qualité de son service de soutenir la concurrence des fournisseurs qui annoncent des vitesses théoriquement trompeuses. Les FSI ont donc peu d'incitatifs à améliorer la qualité de leur service ou à réduire leur prix en vue d'attirer des clients. Le projet de loi laisse la latitude au CRTC afin que celui-ci exige des fournisseurs de services Internet qu'ils mettent à la disposition du public d'autres indicateurs de la qualité de leur service comme le temps d'attente ou le niveau d'instabilité. L'alinéa 24.2(2)c) permettra aussi au CRTC d'exiger la divulgation de tout autre renseignement d'intérêt public.
Les mesures que propose le projet de loi ne sont pas nouvelles. Elles ont été mises en œuvre avec succès dans d'autres pays, dont l'Australie, le Royaume‑Uni et les États membres de l'Union européenne. Nous voyons dans ce projet de loi des dispositions favorisant la concurrence entre les fournisseurs de services Internet, laquelle permettra avec le temps de tirer les prix vers le bas et d'améliorer la qualité du réseau dans son ensemble. Les consommateurs ont le droit d'avoir accès au moment où ils en ont le plus besoin à la vitesse de téléchargement sur laquelle ils se sont entendus.
Je veux faire une parenthèse à ce sujet parce que cette question est tellement importante en région. On y fournit un service, mais les infrastructures sont souvent désuètes ou manquantes. Il arrive fréquemment que plusieurs personnes surchargent une bande, particulièrement dans les heures de pointe. Conséquemment, la qualité des services est souvent moindre en région. Dans les grandes villes et les milieux urbains, il y a de la concurrence, et différents fournisseurs peuvent répondre à ces besoins. Cependant, dans les milieux ruraux, on ne retrouve souvent qu'un seul fournisseur et, s'il est surchargé, c'est l'ensemble du service qui ne peut pas être offert. Cela a des répercussions sur toutes les mesures de développement économique de certains villages, particulièrement dans le milieu de l'agriculture.
Je pense à l'éducation à la maison dans les milieux ruraux, aux publications Facebook et à la possibilité de télécharger des vidéos, de la musique ou des téléséries en continu. C'est vraiment une question essentielle. Si les fournisseurs de services Internet s'assurent de donner la bonne vitesse et d'investir dans leur réseau pour qu'il soit plus robuste, fort et résilient, tout le monde en sera gagnant. Pendant de trop nombreuses années, on a vu les services Internet dans les milieux ruraux et régionaux être de moins grande qualité en raison du manque d'investissements.
Le projet de loi répond à plusieurs préoccupations des gens de ma circonscription, Abitibi—Témiscamingue, et il permettra à ceux-ci de prendre des décisions éclairées tout en entraînant une amélioration de la qualité des services dans l'ensemble de l'industrie.
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Madame la Présidente, je suis ravi de prendre la parole ce matin dans le cadre de ce débat sur le projet de loi . Tout d’abord, je tiens à remercier mon collègue, le député de , de l’avoir proposé. Je sais que cette mesure législative a déjà été présentée lors de législatures précédentes et j’espère que, cette fois-ci, nous aurons l’occasion de l’adopter.
Ce projet de loi propose une mesure qui me semble assez simple et que la plupart des Canadiens tiennent pour acquise ou supposent qu’elle est déjà intégrée à un règlement ou une loi. Il exige que les entreprises décrivent de manière claire, transparente et honnête les services qu’elles offrent afin que les consommateurs sachent exactement à quoi s’attendre lorsqu’ils achètent ces services. Il s’agit là d’un principe fondamental de la protection des consommateurs qui jouit d’un vaste appui à travers tout le pays.
Comme on l'a déjà mentionné, le projet de loi modifie la Loi sur les télécommunications pour faire deux choses. Premièrement, il oblige les entreprises de télécommunications et les fournisseurs de services Internet à fournir des renseignements transparents et faciles à comprendre sur le rendement réel des services Internet offerts. Deuxièmement, il prévoit un processus de consultation, sous forme d’audiences publiques, qui permettrait de créer et de préciser le cadre de mise en œuvre et d’application du projet de loi. La plupart des gens soutiendront cela. Il s'agit d'exigences tout à fait essentielles qui offrent plusieurs avantages.
J’ai déjà parlé du renforcement de la protection des consommateurs. C’est particulièrement important pour les personnes âgées, les gens qui n’ont pas une grande connaissance du jargon propre aux services Internet, ceux qui n’ont pas l’habitude des services numériques et, enfin, les personnes vulnérables qui risquent de se faire duper par des entreprises malhonnêtes au sujet des produits qu’elles vendent.
Ce projet de loi est positif parce que le Canada, c’est bien connu, n’occupe pas une place très enviable dans le secteur des télécommunications. En matière de transparence, de concurrence et de prix, notre pays se classe parmi les pires au monde. Je pense que toute mesure réglementaire ou toute réforme susceptible de faire pencher la balance en faveur des consommateurs est justifiée.
Il est bon de voir que le Parti conservateur appuie des mesures réglementaires raisonnables dans l’intérêt des consommateurs. Je sais qu’à de nombreux égards, les conservateurs militent davantage en faveur de la déréglementation, mais s’il y a un dossier sur lequel nous pouvons en arriver à un large consensus, c’est bien celui-ci.
Enfin, c’est toujours une bonne chose de rattraper les autres pays et, dans le cas présent, d’en arriver au point où l’Australie se situait il y a plus de dix ans. Son expérience et son exemple peuvent certainement nous inspirer et orienter notre démarche.
Je m’en voudrais évidemment de ne pas exprimer certaines de mes préoccupations, la première étant que ce projet de loi pourrait aller beaucoup plus loin en matière de protection des Canadiens, surtout en ce qui a trait à l’abordabilité des services. Je me permets donc d’exprimer certaines de mes réserves.
En premier lieu, je pense à l’application de la loi. J’en ai parlé il y a quelques instants dans ma question au député. C’est une chose d’instaurer une disposition qui oblige les entreprises à faire de la publicité transparente et honnête au sujet des services qu’elles offrent, mais c'en est une autre d'appliquer cette disposition.
En réfléchissant à la façon dont cela pourrait se faire, nous pouvons envisager un processus axé sur les plaintes ou sur la vérification. J’essaie d’imaginer comment un consommateur pourrait déposer une plainte auprès du CRTC en vertu des dispositions du projet de loi, d’autant plus qu’on précise dans ce dernier que la prestation des services peut varier selon l’heure de la journée.
Si nous prenons le modèle australien, une partie de la publicité qui est conforme à la réglementation de ce pays est assez générale. Il est difficile de voir comment quelqu’un pourrait prouver une infraction quand, par exemple, on promet aux consommateurs une vitesse standard en soirée de 2 à 23 mégabits par seconde. C’est une fourchette assez large.
Pour ce qui est d’affirmer qu’environ 50 % des clients profitent d’une vitesse de téléchargement supérieure à 50 mégabits par seconde, je pense qu’il serait difficile pour un consommateur d’appeler le CRTC, de déposer une plainte en prétendant qu’il faisait partie des 50 % qui n’ont pas été bien servis, et de demander au CRTC d’enquêter à ce sujet. Il serait utile de pouvoir compter sur une sorte de vérification indépendante du rendement réel de ces entreprises de télécommunications. Bien sûr, puisque cela nécessiterait un système et des coûts, nous devons comprendre comment ces règles, si elles entrent en vigueur, vont réellement protéger les consommateurs.
Ce qui me préoccupe le plus, c’est que, même si ces règlements et cette modification législative pourraient être avantageux pour les consommateurs dans les régions où s’exerce une concurrence en matière de services Internet, cette concurrence est inexistante dans de vastes régions du pays. C’est une chose à laquelle nous devons réfléchir. Comment assurer la transparence de la publicité et offrir le choix, la concurrence et l’abordabilité aux résidents des régions rurales et éloignées de notre pays?
Je vais parler un peu de la région que je représente. C’est une vaste région rurale. Bon nombre des localités qui la composent sont minuscules et éloignées et les services qui y sont offerts sont limités, surtout en ce qui concerne Internet. Vous n’avez pas idée du nombre de résidants qui m’ont fait part de leurs préoccupations au sujet du manque de choix et de service pour accéder à Internet. C’est très important pour assurer le développement économique et attirer des résidents dans les localités éloignées, et pour offrir une qualité de vie de base, à une époque où tant de services sur lesquels nous comptons sont offerts en ligne.
Un monsieur du nom de Lee Marion m’a récemment appelé. Il est maître de poste à Telegraph Creek, une petite communauté autochtone située à des heures de route de l’agglomération la plus proche, très loin dans le Nord-Ouest de la Colombie-Britannique. Il n’y a qu’un seul fournisseur Internet là-bas. La rapidité et la qualité de son service sont insuffisantes pour que M. Mario puisse effectuer le travail de base du bureau de poste.
Ce problème préoccupe beaucoup les habitants de Telegraph Creek, et je ne crois pas que le projet de loi puisse le régler. Il aidera peut-être ces gens à savoir quel débit ils peuvent attendre de leur connexion Internet, mais si ce débit est insuffisant, le fait de le savoir ne les aidera pas beaucoup. Autrement dit, lorsqu’on vous dit que « c’est à prendre ou à laisser », il n’est pas très utile de recevoir des détails sur ce que vous devez prendre ou laisser.
Les habitants de Findlay Lake, une région située juste au nord de Terrace, ne sont pas particulièrement éloignés, mais ils font face à des difficultés semblables. Lorsque la société Telus a construit ses infrastructures de fibres optiques dans la région, elle s’est arrêtée à quelques kilomètres au nord de la ville, ce qui fait que des dizaines de foyers qui se trouvent relativement près de l'agglomération elle-même ne sont pas desservis. Le service Internet qui leur est offert est inadéquat. Les concentrateurs et les services sans fil dont ils dépendent ne leur offrent franchement pas des débits de données qui leur permettraient de travailler ou de suivre des cours depuis chez eux, ce qui est très important pour les Canadiens, surtout depuis la pandémie.
Dans les régions rurales, nous devons vraiment nous pencher sur la question de l’abordabilité. L’approche du gouvernement libéral en matière d’abordabilité dans le secteur des télécommunications repose presque exclusivement sur la concurrence. Or, dans de vastes régions du pays, les fournisseurs n’ont pas de concurrents. Les gens doivent donc accepter le prix que le fournisseur local leur impose ou pense devoir leur imposer. Il nous faut avoir l'assurance qu'à l'avenir, nous disposerons d'un mécanisme favorisant l’abordabilité, et je ne suis pas certain qu’une plus grande transparence publicitaire nous permettra d’atteindre cet objectif.
Le NPD souhaite que le pays se dote d'une politique qui exigerait que toutes les entreprises de télécommunications au Canada fournissent un service de base abordable et comparable aux services de base fournis dans d’autres pays. Je crois que nous aurons besoin de ce type de réglementation à l’avenir, surtout pour les habitants des régions rurales.
Je pourrais parler encore d’une foule d’enjeux connexes, mais je veux vraiment que ce projet de loi aille de l’avant. Nous pourrons certainement l’appuyer. J’espère qu’il sera renforcé et que le comité abordera les questions entourant l’application de la loi et les domaines où des améliorations pourraient être apportées.
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Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole aujourd’hui pour débattre du projet de loi , Loi modifiant la Loi sur les télécommunications (transparence et exactitude de l’information sur les services à large bande).
Je prévoyais auparavant prendre la parole lors du débat sur le prédécesseur du projet de loi actuel, qui avait été déposé le 23 juin 2021. Les 16 mois qui se sont écoulés depuis ont toutefois eu l’avantage de me permettre d’approfondir ma réflexion sur le sujet. Je suis heureux que mon collègue et ami de Dauphin—Swan River—Neepawa ait ressuscité ce projet de loi qu’il avait présenté durant la législature précédente afin que les consommateurs canadiens puissent obtenir les renseignements importants dont ils ont besoin sur les services à large bande offerts dans les régions rurales du pays. Je le remercie donc de soulever cette question.
Comme je l’ai souvent répété à la Chambre des communes et en public dans le cadre d’événements organisés dans ma circonscription, il y a longtemps qu'un accès fiable à Internet haute vitesse n’est plus un luxe. Pour les familles, les entreprises et les collectivités canadiennes, c’est une nécessité absolue. Lorsque les députés ont l’occasion de présenter des projets de loi d’initiative parlementaire, ces derniers portent souvent sur des priorités concurrentes que les députés jugent importantes pour leur collectivité et leur circonscription. Quand des députés pigent le numéro gagnant à la loterie des projets de loi d’initiative parlementaire, comme mon ami de Dauphin—Swan River—Neepawa, c’est extraordinaire parce qu’ils peuvent choisir une priorité comme celle-ci qui présente un intérêt non seulement pour les gens des collectivités rurales de la circonscription de Dauphin—Swan River—Neepawa, mais aussi pour les résidents de Perth—Wellington et de partout au pays.
Dans ma circonscription, Perth—Wellington, j’entends constamment parler des services à large bande en milieu rural. Presque toutes les semaines, pour ne pas dire tous les jours, je reçois un courriel, un appel, parfois même une lettre par la poste d’un électeur ou d’une famille me demandant quand le réseau optique à large bande arrivera enfin dans leur région. Pas plus tard que ce matin, je me suis entretenu avec un entrepreneur de Wellington Nord, dans le nord du comté de Wellington, qui me disait que son entreprise était désavantagée parce qu’il n’avait pas accès à un service Internet haute vitesse fiable. Les vitesses que peut lui offrir son actuel fournisseur de services Internet ne lui permettent carrément pas d’exercer ses activités comme il devrait.
Aujourd’hui, je vais télécharger cette vidéo et l’afficher sur mon site Web, ma page Facebook et YouTube, mais je sais que bon nombre d'habitants de ma circonscription ne pourront pas la regarder pour la simple raison que leur service Internet haute vitesse ne leur permet pas. Ils vont passer une bonne partie de la journée à regarder la vidéo s'enregistrer dans la mémoire tampon au lieu de la visionner, et c'est la même chose qui se passe pour n'importe quelle autre vidéo ou communication liée au travail.
Les gens de partout au pays se heurtent à des problèmes d’accès à Internet. Je vous dirai honnêtement qu’il faut beaucoup d’investissements en infrastructures pour installer des services Internet et de télécommunications fiables dans un pays aussi vaste que le Canada, qui comprend autant de régions rurales et éloignées. L’un de ces problèmes vient du fait qu’il y a très peu de fournisseurs de services Internet au Canada et que ce marché est dominé par quelques grandes sociétés.
Je suis sûr que tous les députés savent qui sont les grandes sociétés dont je parle. Ce manque de concurrence limite les choix qui s’offrent aux Canadiens. Dans plusieurs secteurs de ma circonscription, mes concitoyens sont obligés de recourir aux services du seul fournisseur qui s’y trouve. Dans bien des cas, c’est notre bonne maman Bell.
Plusieurs fournisseurs de services Internet, qui appartiennent souvent à des membres de la collectivité, travaillent fort pour faire installer des fibres optiques le long de tous les chemins de concession. Ils font de gros efforts. Ils souhaitent vraiment fournir des services Internet haute vitesse fiables. Ils ont toutefois beaucoup de peine à faire concurrence aux grands fournisseurs de services Internet dont les arguments publicitaires, bien qu'ils demeurent à l'intérieur des limites de la légalité, repoussent celles de la crédibilité et de la cohérence.
Dans ma circonscription, je suis très fier des entreprises locales comme Quadro, Wightman et Mornington, qui s’efforcent de connecter les abonnés des régions rurales à un service Internet par fibre optique offrant une vitesse de téléchargement d'un gigabit par seconde. C’est un débit tout simplement incroyable pour de gens dans ma circonscription, qui doivent actuellement se contenter de 2,5 mégabits par seconde, un débit insuffisant pour exploiter une entreprise, participer à des événements communautaires ou communiquer avec des membres de sa famille.
Les Canadiens ont besoin de renseignements exacts sur la vitesse de leur service Internet. C’est pourquoi j’appuie ce projet de loi. Les vitesses théoriques, le service hypothétique et les meilleurs scénarios ne sont que des stratégies publicitaires utilisées par certaines de ces grandes entreprises. Elles nous nuisent et nous empêchent de choisir judicieusement nos fournisseurs de services Internet.
Les consommateurs canadiens ont besoin de données réalistes sur les vitesses de téléchargement et de téléversement qu’offrent les fournisseurs de services Internet de leur collectivité.
Prenons un peu de recul pour voir ce qui s’est passé au cours de ces dernières années. Pendant les 15 premières années du XXIe siècle, l’accès à Internet s’est considérablement étendu. Le service, la qualité et la vitesse ont augmenté au cours de cette période, mais pas toujours de façon uniforme dans toutes les régions du pays.
Ces sept dernières années, les progrès ont ralenti et même stagné. En fait, je dirais que les progrès réalisés par le gouvernement pour étendre l’accès à Internet haute vitesse dans tout le pays ont été plus lents que l’accès Internet par ligne téléphonique. J’ai soulevé à maintes reprises la question des piètres services d'accès Internet auprès de plusieurs membres du Cabinet libéral au cours des sept dernières années. Malheureusement, les réponses que nous obtenons sont soit décevantes, soit trompeuses.
Le gouvernement libéral a signalé les différents fonds fédéraux et les montants totaux qu’il prétend avoir investis, mais comme les libéraux le font toujours, il mesure le succès en fonction de l’argent qu’il dépense plutôt que des résultats concrets qu’il obtient.
En voici un petit exemple: en novembre 2018, j’ai soulevé une question pendant la période des questions à propos d’un rapport qui critiquait le processus défaillant du gouvernement pour améliorer les services Internet en milieu rural. J’ai soulevé cette question pendant la période des questions, et le , qui était alors secrétaire parlementaire, m’a simplement répondu en mentionnant combien d’argent le gouvernement allait dépenser de plus et combien d’argent de plus il y consacrerait, au lieu de se concentrer sur les résultats. Nous en sommes là, quatre ans plus tard, et les gens des collectivités rurales et éloignées du Canada n’ont tout simplement pas accès à ces services.
Je souligne que d’autres stratégies ont été favorisées de façon plus générale sur la question du spectre. Je souligne aussi que le gouvernement n’a toujours pas donné suite à la politique « non-utilisation égale abandon » qui permettrait de s’assurer que le spectre est bel et bien utilisé et non conservé dans les coffres des entreprises comme une sorte de monnaie d’échange ou comme un bien futur qu’elles pourraient vendre ou revendre à l’avenir.
Bon nombre des projets financés à l’échelle du pays ont été confiés à certaines de ces grandes entreprises de télécommunications plutôt qu’à de petites entreprises de télécommunications. En fait, je tiens à souligner que le soi-disant volet de réponse rapide du Fonds pour la large bande universelle a donné 7 millions de dollars de financement public à Bell en novembre 2020, alors qu’un grand nombre de petits fournisseurs locaux et souvent communautaires de services Internet dans les collectivités rurales auraient pu utiliser ces 7 millions de dollars pour vraiment installer la fibre dans le sol.
Pour ce qui est de l’échec du gouvernement libéral, je mentionne également que le programme Brancher pour innover du gouvernement n’a pas investi un sou dans le Sud de l’Ontario malgré le fait que 10 % de la population mal desservie vit dans cette région. Encore une fois, nous avons assisté à un grand spectacle, rempli d’annonces et de montants importants, mais 10 % de la population n'obtient pas les services adéquats en Ontario.
On trouve dans le Sud de l'Ontario le programme SWIFT, une collaboration entre les fournisseurs de services Internet, les municipalités, les comtés et les entreprises privées. Espérons qu’à un moment donné, les différents ordres de gouvernement fourniront un financement supplémentaire parce qu’ils sont prêts à faire le travail nécessaire pour s’assurer que la fibre se rend dans les foyers de tous les Canadiens. Toutefois, lorsqu’il s’agit de programmes comme Brancher pour innover, pas un seul dollar n’est investi dans le Sud de l’Ontario.
Je voudrais revenir sur l’importance de ce projet de loi. Comme le député de Dauphin—Swan River—Neepawa l’a mentionné plus tôt, l’expression « jusqu'à des vitesses de » et les publicités trompeuses de ce genre ne sont tout simplement pas acceptables lorsque les Canadiens prennent des décisions importantes au sujet d’Internet haute vitesse en milieu rural. Nous devons faire plus. Nous devons agir. Je suis très heureux d’appuyer le projet de loi .
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Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole ce matin pour parler de l’importance des services Internet abordables et de haute qualité, ainsi que de la nécessité de protéger les consommateurs dans l’industrie des télécommunications.
Tout d’abord, nous savons tous à quel point l’accès à Internet est important pour les Canadiens: en effet, nous travaillons, apprenons et socialisons de plus en plus en ligne chaque jour. Afin de progresser vers l’atteinte de ses objectifs clés pour le secteur des télécommunications, le gouvernement continue, contrairement à ce que nous venons d’entendre, d’instaurer de nouvelles mesures stratégiques en vue d’améliorer la qualité, l'étendue et l’abordabilité des services de télécommunications.
L’un des éléments clés de notre programme à long terme est une nouvelle orientation stratégique pour l’organisme de réglementation des télécommunications du Canada, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes, le CRTC. L’orientation stratégique donnée au CRTC serait harmonisée avec les priorités du gouvernement, l’une des principales étant de veiller à rendre les services Internet abordables pour tous les consommateurs. L’orientation stratégique s’attaquerait à ce problème et aiderait les consommateurs. En particulier, elle cible des améliorations afin de renforcer la concurrence dans le secteur des télécommunications.
L’orientation stratégique proposée établit une approche renouvelée de la réglementation du marché de gros. Elle ordonnerait au CRTC de prendre des mesures pour offrir plus rapidement des tarifs de gros améliorés, et de tenir compte de l’expertise externe en matière de pratiques exemplaires internationales lorsqu’il établira ces nouveaux tarifs. En fin de compte, ces changements favoriseraient une concurrence plus durable, ce qui donnerait lieu à de meilleurs prix et de meilleurs résultats pour les consommateurs.
Dans le cadre du régime de gros, le CRTC exige que les grandes compagnies de téléphone et les grands câblodistributeurs donnent à d’autres fournisseurs de services l’accès à leurs réseaux. Pour ce faire, le CRTC impose l’accès en gros et réglemente les tarifs facturés pour ces services. Cela permet à d’autres fournisseurs de services d’offrir leurs propres services aux Canadiens. Je suis heureux que nous ayons agi pour renforcer la capacité de ces autres fournisseurs d’accès à Internet d'être concurrentiel, parce que je sais que cela a des répercussions considérables sur les prix sur le marché.
L’orientation stratégique proposée comprend également une série de mesures visant à renforcer les droits des consommateurs. Par exemple, le gouvernement comprend qu’il est important d’avoir des fournisseurs de services concurrentiels dans le secteur des télécommunications, mais les consommateurs doivent aussi être en mesure de changer facilement de fournisseur lorsqu’ils trouvent une meilleure offre. C’est pourquoi l’orientation exigerait du CRTC qu’il permette aux consommateurs d’annuler leur service ou de changer de fournisseur de services plus facilement, afin que les Canadiens puissent profiter de meilleures offres.
L’orientation stratégique proposée exigerait aussi que le CRTC prenne des mesures pour promouvoir la clarté et la transparence de l’information sur les prix et des caractéristiques du plan de service dans les documents promotionnels. Ainsi, les consommateurs comprendraient mieux leurs choix sur le marché des services Internet.
Des Canadiens, notamment de ma circonscription, Hamilton-Est—Stoney Creek, me disent régulièrement qu'ils éprouvent des difficultés avec leur fournisseur de services de télécommunication. Je sais que mes collègues en entendent aussi parler. Les problèmes de qualité des services et les mesures insatisfaisantes pour les régler peuvent être très frustrants pour les habitants de nos circonscriptions. Une piètre qualité des services peut entraîner une mauvaise connexion pour les étudiants qui suivent un cours sur Zoom, causer des difficultés frustrantes pour les parents qui travaillent à la maison et empêcher les gens de communiquer avec des proches et des amis.
Pour régler les problèmes de ce genre, le gouvernement du Canada a contribué à établir la Commission des plaintes relatives aux services de télécom-télévision. Cet organisme indépendant offre aux consommateurs des recours lorsqu'ils n'arrivent pas à régler un différend directement avec leur fournisseur de services de télécommunication.