La Chambre reprend l'étude, interrompue le 31 mars, de la motion portant que le projet de loi soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
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Madame la Présidente, c'est vraiment un honneur et un privilège de prendre la parole aujourd'hui au sujet du projet de loi . J'aimerais d'abord souligner l'importance des arts et de la culture dans la vie des Canadiens. Même si l'objectif de ce projet de loi est louable, à un moment où un Canadien sur cinq saute des repas, où le recours aux banques alimentaires n'a jamais été aussi élevé et où des Canadiens ont de la difficulté à payer leur loyer et leur hypothèque, je me demande pourquoi le gouvernement utilise un projet de loi d'intérêt public du Sénat pour faire avancer un tel dossier.
Cela dit, je suis heureux de prendre la parole au sujet des divers éléments du projet de loi , une loi modifiant la Loi sur le Parlement du Canada relativement à un artiste visuel officiel du Parlement. Je dois admettre que je suis loin d'être un artiste. Je ne suis pas non plus un expert dans ce domaine. Je suis une de ces personnes qui sait quand une œuvre d'art paraît belle, ou qui croit qu'elle est belle, même si bien des gens ne seraient pas d'accord avec moi. En tout cas, je n'ai pas beaucoup d'œuvres d'art originales chez moi. Les seuls originaux que je possède ont été créés par certains des habitants les plus mignons de ma circonscription, qui sont âgés de cinq, sept et neuf ans.
Cependant, j'apprécie l'art que notre monde crée, et il y a certainement dans ma circonscription, comme dans tant d'autres circonscriptions du pays, de nombreuses occasions de voir de grandes œuvres d'art localement, dans des localités comme Minto ou Stratford, notamment la galerie d'art Stratford ou les marchés hebdomadaires « Art in the Park » à Stratford.
Le projet de loi propose de créer le poste d'artiste visuel officiel du Parlement, qui, selon le projet de loi, serait « membre du personnel de la Bibliothèque du Parlement ». Le projet de loi suit une formule semblable à celle utilisée il y a plus de 20 ans pour créer le poste de poète officiel du Parlement.
Il est important de reconnaître qu'il y a sur la Colline du Parlement une impressionnante collection d'œuvres d'art visuel. Les nombreux députés parmi nous qui ont eu la chance de siéger dans l'édifice du Centre initial — assurément, cet édifice historique manque à certains d'entre nous — connaissent certaines des œuvres qui y étaient exposées. Après la reconstruction de l'édifice, le 3 février 1916, de nombreuses œuvres d'art y ont été amenées, y compris d'excellents tableaux et des sculptures, dont bon nombre étaient taillées dans la pierre même de l'édifice du Centre.
Ce que beaucoup de gens ne savent peut-être pas, c'est qu'une grande partie de la pierre de l'édifice du Centre a été délibérément laissée vierge lors de la construction, afin que des œuvres d'art puissent y être sculptées au fil des décennies. Les œuvres d'art de la Colline du Parlement ont été sculptées au fur et à mesure que notre pays était façonné.
De plus, à l'extérieur de cette enceinte se trouvent les portraits de nombreux anciens présidents de la Chambre des communes et les portraits de 21 des 22 anciens premiers ministres. Personnellement, j'aime beaucoup la peinture du neuvième premier ministre du Canada, Arthur Meighen, né dans le canton de Blanshard. Le très honorable Arthur Meighen fut peut-être le plus grand orateur que cette Chambre ait jamais connu.
C'est, en fait, l'historien canadien Arthur Milnes qui, dans le cadre d'un projet sur Arthur Meighen, a découvert une grave erreur concernant ce portrait. Alors que le portrait était exposé sur la Colline du Parlement depuis qu'il avait été peint par Ernest Fosbery en 1948, il n'avait jamais été officiellement dévoilé ou inauguré. Heureusement, cet oubli a été corrigé lorsque le premier ministre de l'époque, Stephen Harper, le président de la Chambre de l'époque, Peter Milliken, l'ancien premier ministre Joe Clark et l'ancien sénateur Michael Meighen ont rectifié la situation et ont organisé un dévoilement officiel du portrait en février 2011.
Je souligne au passage que, mardi soir dernier, j'ai eu l'immense privilège de discuter avec notre ancien collègue du Sénat, Michael Meighen, lors du lancement de l'édition du Festival de Stratford de 2023. Cela me donne l'occasion de souligner la contribution importante que l'ancien sénateur Meighen et sa famille apportent au Festival de Stratford, mais aussi les contributions du Forum Meighen à ce genre de réflexion approfondie sur les arts et la culture au Canada.
Pour en revenir au portrait d'Arthur Meighen, il était exposé à l'édifice du Centre, avec les portraits des autres premiers ministres, jusqu'à ce qu'il soit déménagé ici, en 2018. Il est dommage que le dévoilement officiel du portrait n'ait pas eu lieu pendant qu'Arthur Meighen était encore vivant; si un artiste visuel du Parlement avait été en poste à l'époque, on aurait peut-être pu éviter cette situation.
J'ai mentionné que les portraits de 21 des 22 anciens premiers ministres sont accrochés à ces murs. Le portrait manquant est celui de l'ancien premier ministre Stephen Harper, qui n'a toujours pas été dévoilé. Je sais que tous les députés ont hâte au dévoilement du portrait de l'un des plus grands dirigeants canadiens de ce siècle.
La toile Les fantômes de la crête de Vimy est une autre superbe œuvre d'art que l'on trouve accrochée à la Cité parlementaire. Elle a été peinte en 1928 par William Longstaff. Cette œuvre magnifique montre un ciel sombre au-dessus du Mémorial national du Canada à Vimy, en France. La description du tableau de la Chambre des communes dit ceci:
Le lundi de Pâques 1917, les soldats canadiens ont lancé et remporté une attaque sanglante contre les forces allemandes qui occupaient la crête de Vimy. Cette bataille est considérée comme un moment charnière pour le Canada qui s’affirmait en tant que jeune pays.
Le tableau à l’huile de William Longstaff, intitulé Les fantômes de la crête de Vimy, représente les fantômes de près de 3 600 soldats canadiens morts au combat regagnant péniblement le camp, à travers un terrain criblé de cratères d’obus, dans l’obscurité, guidés par une lumière venant du sol qui éclaire l’immense monument canadien conçu par Walter Allward.
L’Australien William Longstaff a vendu le tableau au capitaine John Arthur Dewar, dont la famille possède la distillerie Dewar, qui l’a offert au premier ministre canadien Richard Bedford Bennett en 1931.
Ce tableau était exposé dans la Salle du Comité des Chemins de fer de l'édifice du Centre, où les partis de l'opposition tenaient leurs réunions de caucus. Cependant, depuis la fermeture de cet édifice, il a été déplacé au rez-de-chaussée de l'édifice Wellington, dans lequel j'ai la chance d'occuper un bureau. J'ai ainsi l'occasion de passer devant ce tableau tous les jours en me rendant au travail. Il nous rappelle la bravoure et le sacrifice des nombreux soldats canadiens qui ont contribué à façonner notre pays.
Compte tenu de l'adoption probable du projet de loi, j'encourage le premier titulaire de ce poste à accorder la priorité à la production de peintures et d'œuvres qui honorent les soldats canadiens ayant perdu la vie dans d'autres batailles, y compris en Normandie, pendant la guerre de Corée, lors de missions de maintien de la paix plus récentes et, bien sûr, pendant la guerre en Afghanistan. Je souligne que, il y a environ deux mois, j'ai appris l'existence d'une grande peinture à Cambridge, en Ontario, qui honore la vie des 159 Canadiens morts en Afghanistan. Cette peinture est à la recherche d'une nouvelle adresse, et je pense qu'il serait approprié qu'elle soit exposée ici, sur la Colline du Parlement.
Avant de conclure, je tiens à souligner le travail d'un artiste visuel de ma circonscription, Horatio Walker. Né à Listowel en 1858, Horatio Walker a d'abord été un artiste autodidacte. Il s'est rapidement fait connaître pour ses magnifiques peintures illustrant la vie rurale au Canada. Il a été élu à la Société royale du Canada en 1918, puis il en est devenu le président en 1925. Cependant, ses œuvres n'ont jamais été exposées sur la Colline du Parlement. Je n'ai pas non plus trouvé d'indication qu'une de ses peintures avait été exposée dans la cité parlementaire.
Aux termes du projet de loi , le mandat de l'artiste visuel officiel du Parlement consisterait notamment à « conseiller le bibliothécaire parlementaire sur la collection de la Bibliothèque et les acquisitions propres à enrichir celle-ci dans le domaine de la culture ». Si ce poste est créé, j'espère que le premier artiste visuel officiel du Parlement fera en sorte qu'au moins un des grands tableaux d'Horatio Walker, qui dépeignent l'esprit et la beauté de la vie en milieu rural au Canada, soit exposé sur la Colline du Parlement, pour qu'il puisse être admiré par tous les Canadiens qui viennent ici. Je sais de source sûre qu'à un kilomètre à peine d'ici, quelques-uns de ses tableaux sont entreposés au Musée des beaux‑arts du Canada, à l'abri des regards. Il serait merveilleux de pouvoir en exposer un sur la Colline du Parlement, afin que les gens puissent en profiter en grand nombre.
Par ailleurs, au cours de l'histoire du Canada, l'art autochtone a souvent été sous-estimé et laissé de côté. Si ce projet de loi est adopté avant la dissolution du Parlement, j'espère que le futur artiste visuel officiel du Parlement fera en sorte que les artistes autochtones soient bien représentés au Parlement. En tant que ministre du cabinet fantôme en matière de patrimoine canadien, mon bureau a communiqué avec un Néo‑Brunswickois qui cherche un lieu pour exposer plusieurs œuvres d'art autochtones du célèbre Christian Morrisseau. Jusqu'à présent, peu de gens se sont montrés intéressés à les exposer ici. J'espère donc que le nouvel artiste visuel officiel du Parlement pourra trouver une façon de faire exposer ces œuvres ici.
En conclusion, le Canada jouit d'une très grande richesse artistique et culturelle que nous devrions célébrer et faire connaître à tous nos concitoyens.
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Madame la Présidente, je prends la parole pour appuyer le projet de loi . C'est un document très simple, qui ne contient que deux pages.
Il demande essentiellement au Président du Sénat et au Président de la Chambre des communes de choisir l'artiste visuel officiel du Parlement. Il ferait en sorte que la personne choisie demeure en poste pour une durée maximale de deux ans. Il s'assurerait que son mandat consiste à promouvoir les arts et la culture au Canada. J'y reviendrai dans un instant, car c'est pour cette raison que le NPD et moi appuyons ce projet de loi.
L'artiste visuel officiel créerait des œuvres artistiques, parrainerait des événements artistiques, conseillerait le bibliothécaire parlementaire et assurerait des fonctions connexes. Il pourrait donc contribuer grandement au rayonnement des arts. C'est indéniablement important, et j'expliquerai pourquoi dans un instant.
Étant donné que le projet de loi est bref, il est important de parler de ce que nous faisons dans cette enceinte. Les projets de loi d'initiative parlementaire peuvent avoir une incidence très bénéfique sur la vie des gens. Je vais donner deux exemples de projets de loi qui ont vraiment répondu aux besoins de la population d'une manière fondamentale. Je ne suis pas en train d'insinuer que l'artiste visuel officiel du Parlement ne répond à aucun besoin. Ce poste nous aidera bel et bien à cultiver le secteur des arts, et pour cette raison, j'appuie sa création.
Hier soir, j'ai assisté à une vigile sur la Colline du Parlement, à quelques pas d'ici. Le groupe Moms Stop the Harm avait organisé une vigile pour les membres de leur famille décédés en raison des drogues toxiques qui circulent dans ce pays. C'était un rassemblement très émouvant. Nous avons écouté chacune des familles raconter l'incidence des drogues toxiques sur leur famille et parler de la perte dévastatrice de leur être cher. Les députés se souviendront que le député de a présenté le projet de loi , Loi sur une approche axée sur la santé concernant l’usage de substances. Ce projet de loi apporterait une aide incommensurable à ces familles d'un bout à l'autre du pays.
Le projet de loi concernant le poste d'artiste visuel officiel sera facilement adopté. Je n'ai aucun doute que les députés de tous les partis l'appuieront, et qu'une personne sera nommée pour être l'artiste visuel officiel. C'est une bonne chose. Je ne dis pas que c'est une mauvaise chose. Cela contribuera à favoriser les arts et, pour bien des raisons, c'est important de le faire.
Cependant, nous devons constater la réalité: le projet de loi , qui aurait permis de sauver des vies, a été rejeté à la Chambre par les conservateurs et les libéraux, qui ont voté contre. Les membres de famille de Moms Stop the Harm qui ont perdu un être cher pleurent le fait qu'à la Chambre, nous sommes prêts à adopter des lois qui sont parfois symboliques et parfois très bénéfiques sur le plan de la symbolique. Elles nous apportent parfois une aide précieuse, mais que nous ne sommes pas prêts à adopter courageusement une loi qui sauverait littéralement des vies.
J'ai vécu la même chose lorsque j'ai présenté un projet de loi d'initiative parlementaire visant à créer la loi canadienne sur l'assurance-médicaments. Les députés se souviendront que, il y a deux ans, la Chambre a voté sur cette question. Il est évident que l'assurance-médicaments sauve des vies. Tous les pays dotés d'un régime universel de santé ont aussi un régime universel d'assurance-médicaments. Selon l'Association des infirmières et infirmiers du Canada, des centaines de Canadiens meurent chaque année parce qu'ils n'ont pas les moyens d'acheter les médicaments qui les maintiendraient en vie. Il est évident que l'adoption d'un projet de loi d'initiative parlementaire visant à jeter les bases d'un régime universel d'assurance-médicaments aurait radicalement changé la vie de bien des gens, mais, encore une fois, les conservateurs et les libéraux ont voté contre cette mesure.
Nous avons devant nous une mesure législative symbolique, un projet de loi d'initiative parlementaire auquel personne ne s'oppose et qui vise à créer le poste d'artiste visuel officiel. Le projet de loi sera adopté à l'unanimité par les députés. Nous voterons, peut-être, à l'unanimité pour créer un poste d'artiste visuel officiel, mais qu'en est-il d'un régime universel d'assurance-médicaments? Pourquoi ne pas prendre des mesures dans le domaine de la santé qui sauveraient des vies en fournissant du soutien aux toxicomanes et aux personnes qui sont aux prises avec la consommation de substances?
Voici ce que je trouve difficile: nous parvenons à nous entendre à l'unanimité sur des mesures qui ne changent pas grand-chose dans la vie des gens, mais lorsqu'il s'agit de mesures essentielles, qui pourraient grandement améliorer la vie des gens, une majorité de députés s'y opposent invariablement.
Cela dit, j'aimerais revenir au projet de loi et à ce qui, je l'espère, en résultera.
La réalité est que le secteur des arts au Canada est un moteur majeur de l'économie. En tant que député de New Westminster—Burnaby, je tiens tout particulièrement à saluer le conseil des arts de New Westminster et le conseil des arts de Burnaby pour le travail qu'ils font quotidiennement en vue de promouvoir les arts et de favoriser la cohésion au sein des collectivités.
Les deux collectivités que je représente ont des secteurs des arts très forts, et ce, grâce au travail bénévole que les gens accomplissent depuis des années. Les collectivités que je représente ont eu beaucoup de chance.
Cependant, nous avons vu à quel point, d'un bout à l'autre du pays, le domaine artistique a été durement frappé par la pandémie de COVID, qui a entraîné une baisse de 25 % du nombre d'emplois dans les arts, le divertissement et les loisirs. Dans bien des cas, on observe une chute d'un tiers ou même de moitié des rentrées aux guichets pour les festivals et les arts de la scène. Il n'y a donc aucun doute: le domaine artistique a particulièrement souffert durant la pandémie et il ne s'en est pas entièrement remis.
C'est pourquoi il est logique de créer un poste d'artiste visuel officiel du Parlement, dont le titulaire se mettra immédiatement au travail pour contribuer à promouvoir le domaine artistique, à y faire la différence et, dans un sens, à le revitaliser.
Je crois sincèrement que nous devons contribuer au domaine artistique et l'aider à rayonner d'un bout à l'autre du pays. La députée de vient de se dire d'accord avec moi. La députée de Nunavut voue un amour inconditionnel aux arts. Comme nous le savons, le Nunavut est un important moteur de création artistique mais, à l'instar d'autres régions du pays, il ne reçoit pas le soutien qu'il devrait du gouvernement fédéral.
Le gouvernement fédéral doit faire bien plus que nommer un artiste visuel officiel du Parlement. Il faut également rétablir le financement dans tout le pays, notamment dans les circonscriptions de New Westminster—Burnaby, de Nunavut, de North Island—Powell River, de Nanaimo—Ladysmith et d'Okanagan-Sud—Kootenay-Ouest. J'ai des collègues qui représentent des secteurs artistiques très dynamiques dans ces circonscriptions. En fait, je les ai toutes visitées. C'est incroyable ce que fait le secteur des arts dans chacune de ces circonscriptions — avec l'aide et le soutien d'excellents députés, soit dit en passant.
La réalité est que le gouvernement fédéral ne joue plus son rôle depuis la COVID. Le NPD a forcé l'adoption de mesures de soutien pendant la pandémie pour garantir la survie d'une grande partie du secteur artistique durement touché par la crise, mais, aujourd'hui, le gouvernement fédéral fait marche arrière et lui dit de se débrouiller seul.
Il y a bien une exception, puisque nous aurons un artiste visuel officiel du Parlement, mais il ne s'agit là que d'une modeste mesure par rapport à ce qu'il est réellement nécessaire de faire pour soutenir les arts du spectacle et les festivals des arts et de la culture dans tout le pays.
Il s'agit d'une question fondamentale. Elle va bien au-delà du projet de loi d'initiative parlementaire. Nous sommes parfois appelés à débattre de projets de loi d'initiative parlementaire qui sont symboliques; dans certains cas, ils sont symboliques, mais comportent des éléments supplémentaires. Dans le cas présent, il y a un symbolisme qui mène à un autre élément, soit la promotion des arts sur la Colline du Parlement. Espérons que ce projet de loi changera quelque chose dans la réponse du gouvernement fédéral au secteur artistique, parce qu'en fin de compte, le gouvernement fédéral doit prendre ses responsabilités et aller au-delà de ce projet de loi d'initiative parlementaire.
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Madame la Présidente, je prends la parole aujourd'hui pour clore notre débat à l'étape de la deuxième lecture du projet de loi , Loi modifiant la Loi sur le Parlement du Canada, qui vise à instituer un artiste visuel officiel du Parlement à la Bibliothèque du Parlement.
Je voudrais tout d'abord répondre à quelques remarques formulées par mes collègues aujourd'hui.
Le député conservateur s'est demandé pourquoi un tel poste est important dans un contexte où les gens ont recours aux banques alimentaires. Je voudrais souligner, comme je l'ai fait dans mon premier discours à la Chambre, que les arts et les artistes ont été durement touchés par la pandémie de COVID‑19. Comme je viens de le dire, bon nombre d'entre eux ne s'en sont pas encore totalement remis. Il est important d'attirer l'attention sur les arts et d'en souligner l'importance. Les artistes ont été là pour nous pendant la pandémie, malgré d'énormes difficultés financières. C'est l'une des raisons pour lesquelles ce poste est si important.
Notre collègue du NPD nous a également parlé d'autres priorités concurrentes, comme l'assurance-médicaments. Voilà le problème qui surgit quand il est question des arts. Les arts sont souvent en concurrence avec d'autres priorités et ils perdent souvent. C'est préoccupant. Voilà pourquoi je pense que ce poste, ce rôle, est si important pour les Canadiens et la communauté artistique.
Je profite de l'occasion pour exprimer ma gratitude à l'ex-sénatrice Patricia Bovey, qui a porté ce projet de loi à toutes les étapes. Sa passion et son appréciation des arts ont jeté les bases de nos délibérations et c'est grâce à elle que ce projet de loi a vu le jour. Nous devons être reconnaissants de ses efforts inestimables et de ses années de service au Sénat.
Le projet de loi à l'étude reconnaît et souligne la valeur immense de l'art au Canada. La culture, la beauté et les divers arts visuels sont partout autour de nous. L'art est le reflet de l'identité et de l'âme des Canadiens. Il nous unit dans notre appréciation infinie et nous rassemble dans l'admiration des nombreux artistes qui ont consacré d'innombrables heures à la création d'œuvres captivantes pour nous.
Je tiens également à remercier le sénateur Wilfred Moore, qui a été le premier à présenter cette mesure législative en 2016. Même si le projet de loi n'avait pas pu être adopté avant la dissolution du Parlement, c'est le sénateur Moore qui a été le premier législateur à présenter l'idée d'un artiste visuel officiel du Parlement.
Je tiens à exprimer ma gratitude à mes collègues pour les discours qu'ils ont tenus pendant notre débat sur ce projet de loi. On dit souvent que l'art est universel, qu'il transcende les barrières linguistiques et idéologiques. Je suis heureux de voir que cela a du vrai et que l'art a touché nos vies de bien des façons. Il communique des idées et témoigne du vécu des gens de tous les horizons.
L'artiste-peintre canadienne Emily Carr a dit: « Les images doivent être inspirées par la nature, mais réalisées dans l'âme de l'artiste; c'est l'âme de l'individu qui compte. » Cette déclaration profonde reflète bien l'essence de l'art et sa capacité à exprimer la profondeur des émotions de l'artiste. En créant ce poste, nous pouvons mettre ces mots en pratique à la Chambre des communes. Nous pouvons permettre à l'âme du pays de s'exprimer grâce à ses créations visuelles.
Mme Carr, comme un trop grand nombre d'artistes de talent, n'a pas été largement reconnue pendant la plus grande partie de sa vie. À l'époque, son approche artistique n'était ni appréciée ni comprise. Elle a subi le même sort que d'innombrables personnes qui ont dû attendre des années avant que leur travail soit pleinement reconnu, si elles ont eu cette chance. La création du poste d'artiste visuel officiel du Parlement devrait nous amener à trouver ces gens talentueux et à leur faire une place pour que nos artistes obtiennent le respect qu'ils méritent le plus tôt possible, et non pas à titre posthume.
L'adoption du projet de loi et la création du poste proposé permettront de rendre hommage aux œuvres des artistes de partout au Canada, ainsi qu'aux événements et aux expositions qui célèbrent leur travail. La création d'un poste d'artiste visuel officiel du Parlement fait savoir au reste du pays et au monde entier que l'art est un langage universel qui transcende les frontières.
Le Canada respecte et célèbre ce langage et les diverses valeurs culturelles présentes au pays. Nous voulons créer un poste afin que le travail des artistes de partout au pays ne passe pas inaperçu, qu'ils viennent de la côte du Pacifique, du Québec, des innombrables communautés autochtones ou des multiples autres communautés du pays. Nous attachons de l'importance à leur immense talent et à ce qu'ils apportent au Canada. J'encourage vivement mes collègues à se joindre à moi pour signaler leur appréciation.
Un poste comme celui que propose le projet de loi ouvrirait des portes à beaucoup de jeunes artistes. Il fournirait une plateforme grâce à laquelle des artistes de la relève pourraient se faire connaître et voir leur travail soutenu. Il créerait un environnement où de nouveaux artistes pourraient fièrement présenter leur travail et leurs réalisations à un vaste public. Ce serait un pas de plus pour que le Canada puisse bénéficier d'un milieu artistique dynamique et florissant.
L'artiste visuel officiel du Parlement serait un ardent défenseur de l'expression artistique et s'emploierait à la faire reconnaître au Canada. Il collaborerait avec le Président et les députés, et ses points de vue nous seraient d'un précieux secours dans notre réflexion sur la profonde influence qu'exercent la culture et l'art sur les politiques.
L'adoption du projet de loi et la création de ce poste symbolisent notre engagement à célébrer le pouvoir transformateur de l'art. En créant ce poste, nous honorons notre patrimoine culturel et ouvrons la voie à l'épanouissement des futures générations d'artistes. J'implore tous mes collègues de se joindre à moi pour appuyer ce projet de loi, avec dissidence. Je me réjouis à l'idée que mon projet de loi soit adopté.