propose que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
— Madame la Présidente, je suis fier d'être ici aujourd'hui pour parler de mon projet de loi qui est, selon moi, très important.
Le projet de loi est important parce que je sais que plusieurs députés à la Chambre des communes réalisent que nous devons faire quelque chose pour contrer la violence dans nos rues et dans nos communautés, qui étaient autrefois paisibles. En tant que parlementaires, nous travaillons pour le public et, bien sûr, notre rôle est d'adopter des lois qui visent à améliorer la qualité de vie de nos citoyens.
Quand le a déposé son projet de loi , je suis certain qu'il voulait bien faire. Je crois sincèrement que son cœur était à la bonne place, mais nous devons tous maintenant réaliser qu'il faut faire marche arrière. C'est notre pays à tous. Nous sommes non seulement responsables de maintenir la qualité de vie qu'il nous offre, mais nous avons aussi le devoir solennel de le protéger contre ceux qui se moquent de nos lois.
Le Canada jouissait auparavant d'une réputation internationale pour sa beauté exceptionnelle et pour sa sécurité. Les tirs d'armes à feu en plein jour étaient le problème des pays étrangers, mais aujourd'hui, les gangs cherchent à s'infiltrer dans toutes les régions du pays et ils savent que les lois comme le projet de loi C‑5, que la Chambre a adopté, facilitent leur activité criminelle.
Nous sommes tous des politiciens, mais je suis convaincu que, lorsqu'il s'agit de la sécurité des Canadiens, de questions de vie ou de mort, d'ordre ou de chaos, de justice ou d'injustice, nous avons tous le même point de vue. Tous les députés de la Chambre sont d'accord que les criminels violents méritent des peines sérieuses. Toute violence faite aux femmes, aux enfants ou à toute autre personne doit être punie sévèrement.
Le premier ministre dispose d'un service de sécurité 24 heures sur 24. Partout où il va, des agents de sécurité hautement qualifiés l'entourent de toutes parts. Lorsqu'il se couche le soir, ils montent la garde devant sa maison. Le premier ministre est probablement le Canadien le plus en sécurité aujourd'hui et, en tant que premier ministre, il comprend l'importance de la sécurité et lui aussi doit voir qu'il est temps de ramener l'ordre dans notre société pour le bien des Canadiens.
Mon projet de loi C‑325 a deux objectifs.
En vertu du premier volet de ce projet de loi, les criminels violents n'auraient pas la possibilité de purger leur peine dans la collectivité. En d'autres mots, il est impensable qu'un criminel violent puisse avoir le luxe de purger sa peine dans le confort de sa résidence en regardant Netflix, mais c'est exactement ce qui se passe au Québec et partout au Canada.
Le cas de Jonathan Gravel en est un bon exemple. Il a écopé une peine de 20 mois pour avoir agressé sexuellement son ancienne petite amie, et la cour lui a permis de purger sa peine dans la communauté. On parle d'une peine de 20 mois, mais elle sera plutôt de 14 mois.
Comme députés, nous avons tous la responsabilité de faire notre possible pour assurer la sécurité des Canadiens et des Canadiennes. Je ne connais aucune femme qui trouve cela drôle, que nos tribunaux accordent aux criminels violents le droit de purger leur peine à la maison. Comme on le sait, les juges appliquent les lois qui sont adoptées ici à la Chambre.
On a sûrement remarqué que de plus en plus de délinquants sexuels notoires purgent leur peine dans le confort de leur maison alors que leurs victimes sont encore traumatisées psychologiquement et craignent de rencontrer leur agresseur sur le chemin du travail ou au bout d'une allée à l'épicerie.
C'est l'une des raisons pour lesquelles je demande à tous les députés de soutenir le projet de loi C‑325. Les victimes méritent que la justice leur soit rendue et que les criminels violents aient leur place derrière les barreaux. Quand ils purgent leur peine à domicile en ayant accès à Netflix ou à Disney+, ce n'est pas le meilleur remède pour leur réhabilitation et cela n'offre aucune condition nécessaire à une réflexion sérieuse.
Le deuxième volet de mon projet de loi viserait à créer une infraction au Code criminel pour les criminels violents qui ne respectent pas leurs conditions de libération conditionnelle. Il obligerait également les agents de probation à signaler ces infractions, ce qui n'est pas le cas actuellement. Cette disposition permettrait de réduire la récidive des criminels violents.
On se souvient tous de l'assassinat de Marylène Levesque par un tueur qui avait enfreint ses conditions de libération sans subir de conséquences. Avec le projet de loi C‑325, le meurtrier de Marylène Levesque aurait pu être incarcéré immédiatement et une vie aurait été épargnée.
Il y a aussi le cas de Myles Sanderson, le meurtrier de l'attaque au couteau qui s'est produite en Saskatchewan en septembre dernier. Bien qu'il ait été accusé de 59 crimes, dont plusieurs violents, il a été libéré et n'a pas hésité à enfreindre les conditions de sa libération parce qu'il savait qu'il n'y aurait pas de conséquences. Le résultat est que 10 personnes ont été assassinées. Il n'aurait pas dû être en liberté, mais la loi actuelle a rendu cela possible au lieu d'assurer la sécurité de ceux qui sont des victimes aujourd'hui.
Si les députés sont d'avis que la priorité doit être donnée aux victimes ou à la prévention des crimes et que notre système de justice ne devrait pas inclure l'option de purger une peine pour crime violent à la maison, je les implore alors de soutenir le projet de loi C‑325 à l'étape de la deuxième lecture, comme le font plusieurs organismes.
Parmi les organismes qui soutiennent le projet de loi , il y a le président de l'Association canadienne des policiers qui a donné son appui, tout comme la Fraternité des policiers et policières de Montréal, la fondatrice de la Maison des guerrières à Montréal, la Fédération des maisons d'hébergement pour femmes du Québec, l'Association des familles de personnes assassinées ou disparues et la Communauté de citoyens et citoyennes en action contre les crimes violents. Ils appuient tous le projet de loi C‑325.
Également, plus tôt cette année, REAL Women of Canada a insisté sur le fait qu'il était temps de reconsidérer les réformes du Code criminel de 1995 sur la détermination de la peine à la lumière de leur échec à traiter les taux élevés de récidives parmi les délinquants autochtones et les dangers continus posés à nos familles et aux communautés dans lesquelles les délinquants violents sont remis en liberté avec une régularité alarmante.
Voici ce que l'organisme avait à dire:
Dans l'esprit de la réforme des peines prévues au Code criminel et de la réinsertion sociale des délinquants, REAL Women of Canada prend acte du dépôt, le 10 mars 2023 [...] du projet de loi C‑325, un projet de loi d'initiative parlementaire [...]
La législation proposée offre une opportunité bienvenue et très nécessaire de changer la façon dont nous protégeons nos familles et nos communautés tout en favorisant la réintégration sûre des délinquants dans la société, ce qui est en fin de compte la meilleure façon de protéger nos familles et nos communautés. Une discussion franche et complète est nécessaire et le projet de loi C‑325 soutient le potentiel d'une telle discussion qui aboutirait à des réformes indispensables et à une plus grande sensibilisation du public aux questions en jeu.
REAL Women of Canada attend avec impatience de faire des soumissions au Comité une fois que le projet de loi C‑325 aura été examiné en deuxième lecture et de procéder à une exploration plus complète des manquements récents de la Commission des libérations conditionnelles du Canada à s'acquitter correctement de son mandat en vertu de la Loi sur le système correctionnel. Ceci inclut la mise en liberté sous conditions, ainsi que des manquements judiciaires à protéger correctement la société contre les délinquants dangereux.
Cette exploration devrait également prendre en compte l'impact des amendements proposés par le projet de loi C‑325 sur les exigences statutaires existantes du Code criminel et de la Loi sur le système correctionnel et de la mise en liberté sous conditions.
Également, Tom Stamatakis, président de l'Association canadienne des policiers, a déclaré ce qui suit:
La nécessité de cibler efficacement les récidivistes violents est importante, car, comme le savent très bien les agents chargés de l'application de la loi de première ligne, une réalité déterminante de notre système de justice est qu'un nombre disproportionné de délinquants sont responsables d'un nombre disproportionnellement élevé d'infractions. L'Association canadienne des policiers préconise depuis longtemps des sanctions législatives pour les délinquants qui commettent de nouvelles infractions pendant leur libération conditionnelle. Ce projet de loi est une solution sensée qui cible efficacement ces délinquants très spécifiques.
Par ailleurs, la Fraternité des policiers et policières de Montréal a déclaré ce qui suit:
Nous saluons ce projet de loi qui renforcerait la protection du public contre les récidivistes violents et empêcherait les délinquants dangereux de purger leur peine dans la collectivité. La Fraternité des policiers et policières de Montréal estime que le système judiciaire doit prioriser la sécurité des honnêtes citoyennes et citoyens. Ce projet de loi vise manifestement cet objectif.
Je finis en disant que le rétablissement de la sécurité dans les rues et les communautés canadiennes ne devraient pas se faire par le truchement d'un processus partisan, mais plutôt par celui du gros bon sens.
J'espère que tous les députés de la Chambre soutiendront le projet de loi C‑325.
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Madame la Présidente, je suis ici aujourd'hui pour parler du projet de loi d'initiative parlementaire , qui vise à modifier le Code criminel et la Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition en ce qui a trait aux conditions de mise en liberté et de sursis. Je tiens à préciser d'emblée que je n'appuie pas cette mesure législative.
Elle aurait des répercussions négatives importantes sur le système de justice pénale, notamment en augmentant l'incarcération excessive des Autochtones, des Noirs et des membres des communautés marginalisées. Cette mesure législative constitue un retour en arrière vers les politiques inefficaces du gouvernement Harper en matière de justice pénale, politiques qui ont été invalidées par la Cour suprême parce qu'elles étaient inconstitutionnelles. Je suis fière d'avoir appuyé les initiatives du et du gouvernement libéral pour annuler ces mauvaises politiques.
Notre approche en matière de justice pénale accorde la priorité à la sécurité publique et à l'équité. Nous avons récemment présenté le projet de loi , qui vise à réformer la mise en liberté sous caution pour atteindre les objectifs en question. Les objectifs du projet de loi , en revanche, vont à l'encontre des réformes clés adoptées dans l'ancien projet de loi , qui visait à rétablir le pouvoir discrétionnaire des juges d'imposer des peines adaptées aux infractions pour aider à résoudre le problème d'incarcération excessive au Canada. J'étais présidente du comité de la justice lorsque le projet de loi C‑5 a été adopté.
De nombreux témoins nous ont parlé de l'incidence de cette mesure et de l'importance pour les juges d'avoir non seulement un pouvoir discrétionnaire dans la détermination des peines, mais aussi d'apprendre et d'être conscients de ce qu'est le Canada, de ce à quoi il ressemble et des conséquences de notre système judiciaire sur la diversité du pays. Cela signifie notamment qu'il faut effectuer une analyse comparative entre les sexes plus. Cela signifie qu'il faut veiller à ce que les juges comprennent et reconnaissent les expériences vécues par les personnes qui passent par le système de justice criminelle. Cela donne aux juges le droit et le privilège, comme il convient, de veiller à imposer les peines adéquates aux accusés, c'est-à-dire des peines fondées sur la réhabilitation, et non sur la punition. La réhabilitation est essentielle.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes. En 2021‑2022, les adultes autochtones représentaient 31 % des admissions en détention provinciale et territoriale et 33 % des admissions en détention fédérale, alors qu'ils ne représentaient que 4,3 % de la population adulte canadienne. Les adultes noirs représentaient 9 % des contrevenants fédéraux, alors qu'ils ne représentaient que 4 % de la population adulte canadienne. Les femmes noires et autochtones sont particulièrement surreprésentées, puisqu'elles représentent ensemble 60 % de la population féminine sous responsabilité fédérale.
La surreprésentation de ces groupes dans le système pénal canadien est complètement inacceptable. Cela dure depuis bien trop longtemps. De ce côté-ci de la Chambre, nous croyons en l'expertise des juges. Le système de justice pénale du Canada fonctionne mieux lorsque les juges peuvent adapter les peines aux infractions, et pas seulement quand Ottawa crée des politiques trop larges qui les obligent à prendre des décisions qui vont à l'encontre de leur bon sens et des preuves présentées. Le projet de loi ferait revenir en arrière des éléments de notre système vers les politiques inefficaces du gouvernement Harper qui ont engorgé les prisons canadiennes, gaspillé nos ressources et augmenté le récidivisme. C'est un projet de loi dangereux, et il ne peut pas être adopté.
L'approche des conservateurs en matière de sécurité publique est malheureusement unidimensionnelle. Ils misent sur la peur pour obtenir du soutien à l'égard de politiques visant à emprisonner indûment davantage de personnes, tout en votant contre les programmes qui s'attaquent aux causes profondes de ces crimes. Il s'agit là d'une recette pour augmenter la criminalité, et non pour la réduire.
Le projet de loi mettrait en danger les collectivités. Je ne sais pas pourquoi les conservateurs pensent qu'ils sont mieux placés que les juges pour évaluer les risques liés à la politique publique et les risques liés à la sécurité publique, alors que ce sont les juges les mieux placés pour le savoir, eux qui examinent chaque crime. Les peines avec sursis peuvent sauver des vies et sauver des familles de la séparation et du désespoir. La justice pénale n'est pas un exercice uniforme.
Cependant, la myopie et l'alarmisme constituent la façon de faire des conservateurs. Prenons par exemple leur stratégie de lutte contre la crise des opioïdes. Ils préféreraient se débarrasser des politiques fondées sur des données probantes qui ciblent la prévention, l'application de la loi, le traitement et la réduction des risques. Ils préféreraient construire de nouvelles prisons plutôt que de résoudre le problème. Les politiques libérales ont permis de sauver 46 000 personnes d'une surdose depuis 2017. L'épidémie d'opioïdes est une crise sanitaire et doit être traitée comme telle.
Remettre en place des restrictions sur la capacité des juges à imposer une peine avec sursis, lorsque la situation le justifie, ce serait un retour en arrière. Nous savons que les politiques comme le projet de loi ont des effets négatifs et disproportionnés sur les communautés autochtones, la population noire et les délinquants marginalisés. Nous refusons défaire l'excellent travail accompli grâce à l'ancien projet de loi , qui combat cette surreprésentation et contribue à faire du Canada un pays plus juste. Accorder une plus grande souplesse aux juges dans l'imposition des peines avec sursis ne pose pas de risque pour la sécurité publique, puisque le cadre actuel exige que les tribunaux s'assurent que la peine imposée ne mettra pas en péril la sécurité publique et qu'elle est conforme à l'objet et aux principes en la matière.
Lorsque le Comité permanent de la justice et des droits de la personne de la Chambre des communes a étudié l'ancien projet de loi , l'Association du Barreau canadien a applaudi le retrait des restrictions entourant les peines avec sursis, le décrivant comme « l'une des réformes les plus importantes du droit pénal de la dernière décennie ».
Il faut comprendre que le fait d'accorder davantage de latitude aux juges ne signifie pas que tous les contrevenants en bénéficieront d'une peine d'emprisonnement avec sursis. Les individus qui représentent un risque pour la sécurité publique continueront de purger leur peine en prison. Les crimes graves seront encore sévèrement punis.
Le fait d'abolir ces restrictions permettra aux juges d'imposer aux délinquants à faible risque des peines qui non seulement viseront à punir et à dénoncer leur comportement, mais qui miseront également sur la réinsertion sociale. Les données indiquent qu'une telle approche réduit le risque de récidive.
Par ailleurs, les réformes proposées vont à l'encontre de l'engagement du gouvernement à mettre en œuvre tous les appels à l'action de la Commission de vérité et réconciliation, y compris l'appel à l'action 30, éliminer, au cours de la prochaine décennie, la surreprésentation des Autochtones en détention, et l'appel à l'action 32, déroger aux restrictions concernant le recours aux peines d'emprisonnement avec sursis.
Je vois que mon temps de parole tire à sa fin. Je tiens à redire que les juges doivent avoir le pouvoir discrétionnaire d'infliger des peines plus appropriées pour favoriser la réadaptation. C'est pourquoi je ne peux pas appuyer ce projet de loi.
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Madame la Présidente, nous débattons d'une question vraiment importante. Cela demande beaucoup de nuances. Au contraire de ma collègue, je suis un peu ailleurs.
Un peu plus tôt cette semaine, je suis allée féliciter mon collègue de d'avoir déposé ce projet de loi, que je trouve important. C'était important de venir corriger certaines brèches du projet de loi . Le projet de loi C‑5 était largement imparfait. Il traitait de deux sujets complètement différents. J'y reviendrai.
Le Bloc québécois avait proposé de scinder le projet de loi C‑5 pour justement traiter de façon séparée ces deux éléments. Or, cela n'a pas été fait. On se retrouve aujourd'hui dans une situation où il faut réparer les pots cassés.
Comme je le disais, je suis allée féliciter mon collègue. Je pense que c'est la preuve que le Parti conservateur et le Bloc québécois peuvent travailler ensemble concernant des mesures de sécurité publique. C'est le cas ici, en tout cas.
Le projet de loi est donc un projet de loi très court, assez simple, assez efficace. Il permet de colmater, comme je le disais, certaines brèches du projet de loi C‑5. Par contre, dans ce débat, on a probablement entendu des conservateurs dire que le projet de loi C‑5 a été adopté grâce à l'appui du Bloc québécois. Il faut quand même mettre les choses en perspective et rappeler le contexte.
Rappelons d'abord que le projet de loi C‑5 avait pour but, dans un premier temps, d'abroger certaines peines minimales et de permettre un recours accru aux ordonnances de sursis, et, dans un deuxième temps, de prévoir des mesures de déjudiciarisation pour les infractions de possession simple de drogues. Ce sont donc, comme je le disais, deux choses complètement différentes. Nous avons proposé de le scinder, mais cela n'a pas été retenu.
Nous nous sommes retrouvés dans une situation un petit peu embêtante parce que, d'un côté, nous étions très réticents à l'idée d'annuler certaines peines minimales obligatoires, notamment pour des crimes commis avec des armes à feu. On se rappelle que, il n'y a pas si longtemps, on travaillait ardemment sur un projet de loi pour un meilleur contrôle des armes à feu. C'est un petit peu contradictoire. D'un autre côté, nous étions en faveur des mesures de déjudiciarisation pour les infractions de possession simple de drogues.
Nous nous sommes dit que nous allions amender le projet de loi en comité, et c'est mon collègue de qui a proposé des amendements qui auraient permis de garder les peines minimales tout en donnant le pouvoir discrétionnaire aux juges d'y déroger. Dans tout cela, il ne faut pas oublier les juges et leur pouvoir discrétionnaire. Je pense que c'était une proposition somme toute raisonnable. Encore une fois, elle a été rejetée.
C'est d'ailleurs à ce moment que mon collègue de Rivière-du-Nord a promis qu'il allait déposer lui-même un projet de loi pour corriger le tir. On s'entend pour dire que, pour certains crimes, et je suis absolument d'accord avec le député de Charlesbourg—Haute-Saint-Charles, il ne devrait pas y avoir de peine avec sursis. Elles devraient être interdites dans la majorité des cas d'agression sexuelle, par exemple, ainsi que pour les crimes commis avec des armes à feu.
On sait comment fonctionne le tirage au sort pour les projets de loi émanant des députés. Mon collègue a donc eu la chance de déposer son projet de loi avant le Bloc québécois. Or, si les deux avaient été déposés au même moment ou s'ils avaient été débattus à la Chambre en même temps, on aurait pu voir que ce sont des projets de loi extrêmement similaires, à une exception près peut-être.
Un concept qui est singulièrement important en justice, que mes collègues conservateurs tendent souvent à oublier et dont je parlais tout à l'heure est le pouvoir discrétionnaire des juges. À l'heure actuelle, rappelons-nous que, même avec le projet de loi C‑5, les juges ont le pouvoir d'acquitter une personne, de la condamner à une peine à purger dans la collectivité ou de la condamner à une peine à purger en prison. Ce n'est pas vrai que, maintenant que le projet de loi C‑5 est adopté, n'importe quel criminel va de facto pouvoir purger sa peine dans le confort de son salon. C'est faux. Les juges ont l'option de la peine avec sursis à leur disposition, mais, s'ils jugent que la personne doit aller en prison, ils vont normalement la condamner à une peine de prison.
N'oublions pas cet élément extrêmement important et rappelons que la peine avec sursis n'est pas automatique. Le juge doit notamment tenir compte des risques de récidive et des répercussions qu'aurait une peine purgée à la maison avant de rendre sa décision. Rappelons aussi qu'il y a d'autres éléments à prendre en compte dans un procès. Le procureur de la Couronne pourrait s'entendre avec la défense pour une peine dans la collectivité s'il juge que les circonstances le justifient. Rappelons-nous que chaque cas est différent.
Le projet de loi qu'entend déposer mon collègue de Rivière-du-Nord mentionnerait ce pouvoir particulier des juges. Son initiative faisait suite à la motion adoptée à l'unanimité par l'Assemblée nationale du Québec en février dernier pour condamner les dispositions controversées de la loi découlant du projet de loi C‑5. Le texte adopté à Québec et proposé par le ministre de la Justice, Simon Jolin‑Barrette, accusait Ottawa d'infliger « un recul en matière de lutte contre les violences sexuelles ». Je suis absolument d'accord sur cette motion de l'Assemblée nationale.
Le projet de loi a suscité de nombreuses critiques depuis son adoption parce que des hommes condamnés pour agression sexuelle en profitent malheureusement, de façon assez malhonnête, pour tenter d'obtenir des peines de prison à domicile. Si j'en ai le temps, je reviendrai sur certains cas qui ont été largement médiatisés et sur lesquels mon collègue s'appuie, j'imagine, pour déposer ce projet de loi.
Le projet de loi comporte trois articles. C'est un projet de loi assez court, comme je le mentionnais. Premièrement, il veut créer une nouvelle infraction pour la violation d'une condition de mise en liberté sous conditions pour certaines infractions graves, avec une peine maximale de deux ans ou au minimum, une déclaration de culpabilité par procédure sommaire. Deuxièmement, il exigerait que la violation des conditions soit signalée aux autorités. Troisièmement, il modifierait le Code criminel afin d'empêcher les personnes déclarées coupables de certaines infractions de purger leur peine dans la collectivité.
Je reviens au premier point. On parle d'ajouter l'infraction criminelle en cas de non-respect d'une condition de libération pour des infractions qui sont mentionnées à l'annexe I et l'annexe II de la Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition. Je posais une question à ce sujet à mon collègue tout à l'heure.
J'ai l'annexe I devant moi. Comme je le disais plus tôt à mon collègue, il y a des infractions qui sont peut-être un peu moins graves. Je ne veux pas hiérarchiser les infractions, mais il y a quand même des infractions assez graves. En voici des exemples: infraction au profit d'un groupe terroriste, usage d'une arme à feu lors de la perpétration d'une infraction, vol qualifié, bris de prison, contact sexuel, pornographie juvénile, bestialité, inceste, tentative de meurtre. On parle aussi du fait de décharger une arme à feu avec une intention particulière, de harcèlement criminel, de voies de fait grave, d'agression sexuelle armée, de prise d'otages, de proxénétisme, et j'en passe. On voit que c'est une liste assez longue d'infractions assez graves.
Il y a aussi l'annexe II, à laquelle a fait référence mon collègue. On y parle plutôt d'infractions relatives aux drogues. On parle de trafic de stupéfiants, d'importation, d'exportation, de culture, de trafic de drogue contrôlé, de trafic de drogues d'usage restreint, de distribution et de possession en vue de la distribution. Cette liste est un peu moins longue, mais on parle vraiment précisément d'infractions liées aux drogues.
L'intention derrière tout cela, c'est de resserrer la loi en cas de non-respect des conditions ou lors d'une libération d'office. Une libération d'office, c'est une libération quasi automatique au deux tiers d'une peine. Bien honnêtement, je suis assez d'accord sur le concept, mais peut-être moins pour l'annexe II.
Comme je l'ai demandé à mon collègue tout à l'heure, ne serait-il pas utile d'aller voir dans l'annexe I et l'annexe II si on peut retirer des infractions ou en ajouter d'autres? On peut certainement en ajouter si cela a lieu d'être. Je veux revenir sur l'annexe II, parce que, comme je le disais, le Bloc québécois est en faveur de la déjudiciarisation pour la possession simple de drogues. Ce serait donc un peu incohérent de notre part d'inclure l'annexe II là-dedans.
En ce moment, je lis un livre assez intéressant sur la consommation de drogue et la fameuse War on Drugs que les gouvernements mènent. C'est un scientifique assez reconnu aux États‑Unis qui explique qu'on a peut-être eu la mauvaise approche depuis le tout début. Même si on investit de plus en plus de dollars publics dans cette lutte, la drogue est toujours disponible, si elle ne l'est pas encore plus. En prenant l'exemple des États‑Unis, il dit:
[Traduction]
Les contribuables américains d'aujourd'hui paient approximativement 35 milliards de dollars annuellement pour mener cette lutte. Pourtant, les drogues en question demeurent tout aussi présentes, sinon plus qu'elles ne l'étaient en 1981, année où le budget annuel total des mesures de contrôle de la drogue aux États‑Unis s'élevait à 1,5 milliard de dollars. La seule chose qui a changé de nos jours, c'est que les surdoses liées à la drogue tuent chaque année des dizaines de milliers d'Américains.
[Français]
Bref, c'est un ouvrage assez intéressant. Je sais que ce sujet soulève des passions, particulièrement pour mes collègues conservateurs. En résumé, si j'ai une suggestion à faire au sujet du projet de loi à ce stade-ci, ce serait peut-être de voir quelles infractions on vise précisément à l'article 1.
Je sais que mon collègue a pensé au cas d'Eustachio Gallese. C'est un des premiers cas que j'ai étudiés quand je suis arrivée au Comité permanent de la sécurité publique et nationale, en 2020. M. Gallese a tué une jeune femme de 23 ans alors qu'il était en semi-liberté pour le meurtre de sa femme, qui avait eu lieu en 2004. Il a manifestement enfreint ses conditions de libération conditionnelle en fréquentant des salons de massage à des fins sexuelles, ce qui était illégal. Il fréquentait également des femmes sans en avoir avisé son agente de libération conditionnelle, ce qui était également interdit.
La Commission des libérations conditionnelles du Canada a agi trop tard. Elle a révoqué la semi-liberté de Gallese une fois que la femme était décédée, alors qu’il était déjà détenu et condamné à la prison à vie.
Je vois que mon temps de parole est terminé. J'y reviendrai à un autre moment.
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Uqaqtittiji, je tiens d'abord à préciser que je prends la parole sur le territoire du peuple algonquin anishinabe en ce premier jour du Mois national de l'histoire autochtone.
J'espère que, tout particulièrement pendant ce mois, nous allons tous faire un effort supplémentaire pour en apprendre davantage sur l'histoire autochtone au Canada. L'histoire autochtone doit être plus visible. En tant qu'Inuk du Nunavut, j'ai constaté à quel point le Canadien moyen sait peu de choses au sujet du traitement qui a été réservé aux Métis, aux Inuits et aux Premières Nations. Cela a entraîné beaucoup d'ignorance et de racisme à l'égard des peuples autochtones. Nous, les peuples autochtones, continuons généralement à vivre en marge de la société canadienne et nous devons saisir des occasions, comme ce mois-ci, pour faire progresser le bien-être des Inuits, des Métis et des Premières Nations.
De nombreux facteurs contribuent à maintenir les peuples autochtones en marge de la société, dont le système de justice pénale; des décennies de politiques génocidaires mises en œuvre par les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux; et l'absence de services tenant compte des traumatismes vécus de la part de l'ensemble des gouvernements.
Le projet de loi , Loi modifiant le Code criminel et la Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition relativement aux conditions de mise en liberté et sursis, pose problème à bien des égards, et le NPD n'appuiera pas son adoption. Selon ce que j'ai appris, ce projet de loi vise à modifier le Code criminel dans trois principaux domaines: la mise en liberté sous condition, le signalement et les peines purgées dans la collectivité, qui sont liées au projet de loi . Je vais parler de chacun de ces domaines.
En ce qui concerne la mise en liberté sous condition, malheureusement, le projet de loi n'améliorerait pas ou ne compléterait pas les améliorations apportées au système actuel de mise en liberté sous condition. Selon la Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition, tous les délinquants doivent être admissibles à une forme ou une autre de mise en liberté sous condition au cours de leur peine. C'est leur droit. De plus, c'est inexact. Cette affirmation est fausse, car même avec la réforme du projet de loi , les juges n'ont pas le droit d'imposer une peine à purger dans la collectivité à ceux qui présentent un risque pour le public. Les juges ne sont pas autorisés à accorder une libération sous caution à ceux qui présentent un risque pour la sécurité publique.
Je profite de l'occasion pour informer les Canadiens que la mise en liberté sous condition ne signifie pas que la peine est écourtée. Cela signifie que le reste de la peine peut être purgé dans la collectivité sous surveillance et à certaines conditions précises. Je vais être claire: lorsqu'il y a une libération anticipée, il y a des conditions à respecter, notamment l'obligation de se rapporter aux agents de libération conditionnelle, surtout lorsqu'il y a des problèmes de conformité. Cela touche le deuxième élément du projet de loi .
Le troisième élément de ce projet de loi, qui est le plus problématique à mon avis, concerne l'interdiction de la mise en liberté sous condition dans la collectivité. Les modifications proposées au paragraphe 145(5) au sujet du manquement à une condition en lien avec une infraction mentionnée à l'annexe I ou II de la Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition sont punitives et abusives. Le projet de loi érigerait en infraction criminelle tout manquement aux conditions de la libération conditionnelle et exigerait que les agents de libération conditionnelle signalent tous les manquements, même mineurs, à la police et à la commission des libérations conditionnelles. Il en résulterait une cessation anticipée de la libération conditionnelle des délinquants, qui seraient alors mis en liberté à la fin de leur peine, sans la surveillance dont ils auraient profité s'ils avaient été en libération conditionnelle.
En 2020, Ivan Zinger, enquêteur correctionnel, a indiqué que si les Autochtones représentent 4,9 % de la population totale, ils représentent un peu plus de 30 % de la population carcérale au Canada. Ce pourcentage a augmenté au cours des cinq dernières années, alors que les taux d'incarcération excessive diminuent. M. Zinger a ajouté que le taux d'incarcération des femmes autochtones, des femmes racisées et des femmes vivant dans la pauvreté est encore plus élevé que celui de leurs homologues masculins. Il a précisé que les femmes autochtones représentaient 42 % des détenues des prisons pour femmes. Il s'agit de la population carcérale qui connaît la croissance la plus rapide au Canada, celle-ci ayant augmenté de plus de 60 % au cours des 10 dernières années.
Le projet de loi ne permettra pas d'améliorer les conditions de vie des Canadiens marginalisés; il ne fera que les marginaliser davantage. Si ce projet de loi cherchait vraiment à promouvoir la justice, il comporterait des dispositions qui permettraient d'apporter des changements systémiques dont le besoin se fait cruellement sentir. Nous devons nous assurer que le système cible efficacement les criminels qui représentent le risque le plus élevé pour la sécurité publique, tout en mettant un terme au recours excessif à l'incarcération des Canadiens autochtones, racisés et marginalisés.
Les néo-démocrates sont déterminés à réformer en profondeur le système de mise en liberté sous caution. Contrairement aux conservateurs, qui cherchent à plaire à leurs partisans pour recueillir des fonds, les néo-démocrates préfèrent mettre à profit le temps et les ressources du Parlement pour obtenir des résultats concrets pour les Canadiens afin de rendre la société plus juste, plus équitable, mais aussi plus sûre.
La réinsertion des Autochtones doit tenir compte de leur culture et des traumatismes qu'ils ont vécus, tout en favorisant leur réintégration dans les communautés. D'autres députés nous ont rappelé que des appels à la justice ont été lancés dans le contexte de la vérité et de la réconciliation, notamment les appels à la justice nos 30 et 32. Ces appels à l'action doivent enfin être mis en œuvre.
D'autres exemples incluent le programme Tupiq, qui, je l'espère, sera mis en œuvre au Nunavut, car il s'agit en ce moment d'un programme fédéral qui sert les détenus des pénitenciers fédéraux à l'extérieur du territoire. Ce programme pourrait aider à réduire le récidivisme et offrir aux Nunavummiuts un moyen de réintégrer leur communauté.
Je remercie Kosta H. Barka, auteur de l'article intitulé « Attending to the Needs of Inuit Inmates in Canada: Exploring the Perceptions of Correctional Officers and Nunavut Officials » de ces renseignements importants.
En conclusion, le discours des conservateurs sur leur approche sévère à l'égard de la criminalité ne protège pas les victimes. Le projet de loi ne garantirait pas la justice pour les victimes. Par conséquent, je répète que les néo-démocrates n'appuieront pas son adoption.
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Madame la Présidente, je tiens d'abord à souligner le travail acharné du député de sur ce projet de loi et sur le dossier de la sécurité publique.
Notre système judiciaire est brisé. Les politiques d'arrestation et de remise en liberté ont été introduites par les projets de loi et des libéraux et ont causé une montée en flèche de 32 % des crimes violents partout au pays.
En tant que porte-parole du Parti conservateur en matière de sécurité publique, je rencontre des travailleurs de la sécurité publique des quatre coins du pays. Que me disent les policiers? Ils me disent qu'il faut accroître le financement. Toutefois, ce dont ils ont vraiment besoin, c'est de ne plus arrêter les mêmes récidivistes dangereux et violents tous les week-ends. Parfois, ils connaissent ces individus par leur prénom parce qu'ils les ont arrêtés si souvent. Parfois, ils les arrêtent à nouveau le même jour. Ces récidivistes sortent et retournent dans les rues, terrorisant des Canadiens innocents en leur infligeant des crimes violents.
Nous le constatons à Vancouver. L'année dernière, 40 individus ont été responsables de 6 000 crimes violents. On peut imaginer à quel point la police pourrait faire mieux si elle pouvait garder ces 40 personnes derrière les barreaux. Combien de réseaux de trafiquants de drogues, de trafiquants d'armes, de trafiquants d'êtres humains et de ces réseaux criminels complexes pourraient être démantelés si les policiers n'étaient pas confrontés à 40 personnes à l'origine de 6 000 incidents, qui sèment la peur parmi les habitants de Vancouver?
C'est la même chose dans toutes les villes dont j'ai entendu parler. Les policiers sont épuisés et souffrent de graves troubles de stress post-traumatique parce qu'ils sont surchargés de travail. Aucune somme d'argent ne pourra résoudre ce problème. La solution, c'est un gouvernement qui se concentre sur la lutte contre la criminalité, sur l'emprisonnement et non sur la mise en liberté sous caution pour les récidivistes violents, et sur l'amélioration du système de libération conditionnelle pour garder les criminels dangereux derrière les barreaux.
Ces mesures aideraient certainement la police à lutter contre les crimes violents et amélioreraient vraiment les choses dans la lutte contre la violence armée. C'est ce que disent le Service de police de Toronto et les premiers ministres de chaque province et de chaque territoire. Ils sont tous d'accord. Ils ont écrit à plusieurs reprises au du Canada pour demander une réforme de la mise en liberté sous caution. Ce sont ces mesures qui auraient réellement une incidence sur la réduction de la violence armée.
Au contraire, le gouvernement libéral consacre 6 milliards de dollars, selon les estimations, à son soi-disant programme de rachat des armes à feu, qui est en réalité un régime de confiscation. C'est là qu'iront les ressources accordées par les libéraux. C'est cela, leur priorité. Un gouvernement conservateur mené par le député de apporterait des résultats aux Canadiens, nettoierait nos rues et diminuerait la violence armée. C'est notre engagement envers les Canadiens.
Nous avons besoin d'une révision complète du système libéral qui est à l'origine de la montée en flèche de la criminalité violente dans tout le pays et qui a entraîné la mort de Canadiens innocents causée par des récidivistes violents. II y a quelques semaines, le député de a déposé le projet de loi . Ce projet de loi permettrait de corriger une des grandes failles du projet de loi , qui permet à des récidivistes violents de purger leur peine à la maison, et d'assurer la sécurité des Canadiens dans leur communauté.
Le projet de loi apporte trois modifications importantes à notre système judiciaire. La première concerne la libération conditionnelle. Certains prisonniers sont accusés de crimes graves et violents, de trafic de drogues, et encore plus. Malgré cela, ils bénéficient d'une libération conditionnelle et n'ont aucune conséquence lorsqu'ils ne respectent pas les conditions. La police arrive et voit un criminel qui ne respecte pas ses conditions, mais, tout ce qu'elle peut faire, c'est soumettre un rapport à l'agent de libération conditionnelle. Ce projet de loi vise à modifier la loi afin d'introduire des conséquences en cas de non-respect des conditions de libération.
En ce qui concerne les agents de libération conditionnelle, le projet de loi fait en sorte qu'ils doivent signaler aux autorités qu'un de leurs clients ne respecte pas ses conditions. Dans ce cas, l'agent de libération conditionnelle doit faire un rapport à la police afin d'avoir une arrestation. Il s'agit de délinquants violents. Cette politique nous semble être du gros bon sens. Or, la réalité, c'est que ce n'est pas obligatoire, présentement, de rapporter le non-respect des conditions des délinquants violents récidivistes.
Finalement, ce projet de loi corrige les peines « Netflix » créées par le projet de loi C‑5. Le troisième élément du projet de loi vise à corriger le problème créé par le projet de loi C‑5, à savoir permettre aux criminels violents de purger leur peine dans la communauté, en regardant Netflix à la maison. Le projet de loi renforcerait le système de libération conditionnelle en créant une nouvelle infraction pour le non-respect des conditions. Il obligerait les agents de libération conditionnelle à signaler les violations des conditions et rétablirait l'ancienne version de l'article 742.1 du Code criminel, qui a été abrogé par le projet de loi des libéraux.
Ce projet de loi permet aux criminels reconnus coupables d'agression sexuelle grave de purger leur peine dans la communauté. C'est très sérieux. J'espère que cette erreur monumentale sera corrigée et que les députés du Bloc québécois et du NPD appuieront le projet de loi C‑325. Ces criminels violents ne devraient pas purger leur peine à la maison en regardant Netflix. Ils devraient être derrière les barreaux. Je rappelle que, à cause du projet de loi C‑5, un homme de 42 ans a réussi à éviter la prison après avoir commis une violente agression sexuelle.
Même un procureur de la Couronne du Québec a critiqué le gouvernement pour le projet de loi C‑5. Je le cite: En ce moment, le premier ministre et le ministre de la Justice ont probablement des explications à donner aux victimes d'agressions sexuelles. Je ne peux pas rester silencieux face à cette situation régressive.
Il est clair que nous ne pouvons pas faire confiance aux libéraux pour protéger les femmes et les enfants des criminels récidivistes violents. Avec l'appui du Bloc québécois et du NPD, les Canadiens sont de plus en plus à risque de devenir des victimes de crimes violents.
Seulement un gouvernement conservateur mené par le député de va apporter des changements législatifs pour améliorer la sécurité publique, comme le projet de loi C‑325 proposé par le député de , et d'autres projets de loi tels que celui-ci.
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Madame la Présidente, à entendre les propos de la députée, on pourrait facilement conclure que le projet de loi d'initiative parlementaire est entièrement approuvé et soutenu par le Parti conservateur et qu'il fait partie de son programme, compte tenu de l'attitude répressive des conservateurs face à la criminalité, en particulier de la part de ceux d'extrême droite, ce qui est en soi quelque peu inquiétant.
Je veux aborder la question sous un autre angle, et je ne sais pas combien de fois j'ai entendu le dire lui-même que les crimes graves méritent des conséquences graves. Il ne fait aucun doute que le gouvernement du Canada prend très au sérieux la question de la criminalité dans les collectivités, de la sécurité, et ainsi de suite. Les mesures prises jusqu'à présent par le gouvernement en témoignent clairement.
La question que j'ai posée au parrain du projet de loi dont la Chambre est saisie ce soir portait sur les consultations et sur le travail accompli par le député. Je souligne aux députés que, dans sa réponse à ma question, le député n'a pas dit qu'il avait collaboré avec les diverses instances provinciales et territoriales dans le cadre des consultations. Du moins, il n'a pas précisé quel a été l'apport des provinces à la discussion ou au projet de loi qu'il a présenté. Parallèlement, je ne me souviens pas avoir entendu le député expliquer quels sont les provinces, les territoires ou les dirigeants autochtones qui ont appuyé les mesures législatives qu'il propose.
Quand il est question de notre système judiciaire, il est important de garder à l'esprit que c'est une responsabilité partagée entre les provinces, les territoires, les dirigeants autochtones et Ottawa. À titre de preuve, je vous réfère au projet de loi , une mesure législative très importante. Avant que le projet ne soit présenté, les conservateurs bondissaient de leur siège, clamant qu'il fallait adopter une approche ferme pour réformer le cautionnement et tous les aspects connexes. Or, pendant ce temps, le gouvernement faisait son travail de consultation. Il échangeait avec les provinces et les autres instances sur la façon de déterminer comment toutes les parties pouvaient unir leurs efforts pour reconnaître l'importance de réformer le cautionnement. Il y avait là une occasion.
Nous en avons discuté à la Chambre il n'y a pas si longtemps. J'avais fait la proposition, et il semblait que les députés de tous les partis soutenaient ce que proposait le projet de loi . J'ai même cité quelques extraits bien précis parce que nous savons tous que le projet de loi reflète ce que disaient non seulement les provinces et les territoires, mais également les politiciens de différentes allégeances politiques, les organismes d'application de la loi et différents groupes de défense. Le gouvernement a fait ses devoirs. Il les a fait en menant des consultations. Je ne crois pas que qui que ce soit ait affirmé, du moins pas à ma connaissance, que les peines avec sursis devraient carrément être transformées en violations criminelles, s'il y a bel et bien violation d'une peine avec sursis, aussi mineure soit-elle.
Je pense au député qui a présenté la mesure législative et à ce dont il est question dans le projet de loi . Le député réalise-t-il qu'en faisant de cela une infraction criminelle — car c'est exactement ce que cette mesure législative tente de faire—, on risque de judiciariser des personnes qui ont reçu une peine avec sursis qui ne relève pas du Code criminel? Si oui, n'a-t-il pas le moindre problème avec cela?
Il y a lieu de s'interroger sur notre système judiciaire et son indépendance. Ils parlent souvent du projet de loi , une mesure législative importante qui a enfin accordé aux juges un plus grand pouvoir discrétionnaire concernant, par exemple, les condamnations avec sursis. Le projet de loi reconnaît qu'il existe des injustices dans les communautés noires et autochtones. Elles sont surreprésentées, et nous devons être ouverts aux solutions de rechange.
Je fais davantage confiance aux juges qu'aux députés du Parti conservateur, qui ont tendance à vouloir utiliser le Code criminel ou une approche de répression de la criminalité afin que le Parti conservateur du Canada puisse recueillir plus d'argent ou pour que les députés puissent voir leur nom sur un autocollant de pare-chocs. Comme je l'ai dit au début de mon intervention, je crois que les crimes graves méritent des conséquences graves. Je crois également que les peines avec sursis pour les personnes qui ne présentent aucun risque pour le public peuvent être une solution gagnante pour tous.
Contrairement aux conservateurs, je suis conscient du problème des portes tournantes. Nous devons admettre que toute personne emprisonnée finit par être libérée. Nous devrions nous donner comme priorité de trouver des moyens de réduire au minimum la criminalité. Nous devons prévenir les crimes avant qu'ils ne soient commis. C'est une priorité pour le gouvernement...