La Chambre reprend l'étude, interrompue le 11 mai, de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
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Madame la Présidente, il y a près de 100 ans que le premier régime de pensions public du Canada a été établi, en 1927. C'est alors que la Loi des pensions de vieillesse a été mise en œuvre. Elle visait un objectif simple: faire en sorte que les hommes et les femmes de 70 ans et plus aient un revenu de base. Des années plus tard, en 1952, la Loi sur la sécurité de la vieillesse est entrée en vigueur et a remplacé la loi de 1927.
Ce changement important marquait l'arrivée d'une pension de retraite financée par le gouvernement. Tout comme la population du Canada, ce régime a connu une croissance et une évolution au fil des ans. La situation des Canadiens a changé, et le programme de la Sécurité de la vieillesse aussi. Il a bien sûr évolué en fonction des besoins des aînés du pays et continue de le faire.
Comme nous le savons tous, nous avons augmenté les prestations de la Sécurité de la vieillesse de 10 % pour les aînés de 75 ans et plus. Ce changement est entré en vigueur officiellement l'an dernier. Il s'agissait de la première augmentation permanente de la Sécurité de la vieillesse depuis 1973. Grâce à cette augmentation, les aînés les plus âgés bénéficient d'une sécurité financière accrue dès maintenant et pour les années à venir.
Plus important encore, cette prestation continuera d'être indexée en fonction de l'inflation; sa valeur sera donc maintenue au fil du temps. Cette augmentation était un changement judicieux, puisque beaucoup d'aînés de 75 ans et plus se trouvent dans une situation financière plus précaire que celle des aînés les plus jeunes.
En vieillissant, de nombreux aînés doivent faire face à des problèmes de santé, ce qui entraîne des dépenses supplémentaires. Or, de nombreux aînés travaillent peu, voire pas du tout.
Ce n'est pas tout le monde qui bénéficie d'un régime de retraite offert par son employeur. Il ne faut pas oublier non plus le risque de se retrouver seul à la suite de la perte de son partenaire de vie. De telles situations peuvent épuiser les économies des aînés. Plus on vieillit, plus ces situations sont susceptibles de se produire.
Par exemple, en 2018, parmi la population des Canadiens âgés de 65 à 74 ans, plus de 3 sur 10 avaient un revenu d'emploi. Lorsqu'il s'agit des aînés de 75 ans et plus, ce rapport diminue de plus de la moitié pour descendre à moins de 2 Canadiens sur 10.
La Chambre est maintenant saisie du projet de loi . C'est une excellente mesure législative. Cependant, il est évident que ce projet de loi ne concorde pas avec les données démographiques dont on dispose et dont je viens de parler. La Sécurité de la vieillesse a fait ses preuves, tout comme les mesures prises pour l'améliorer.
Bien entendu, le programme de la Sécurité de la vieillesse continue d'évoluer. Un nouveau système est en préparation depuis 2021 au moins, même si le gouvernement s'est engagé à le mettre en place dans le budget. Il est évidemment devenu une priorité en 2022, après presque deux années de pandémie, qui nous ont fait bien prendre conscience qu'il était grand temps de mettre en place une plateforme modernisée pour le versement des prestations.
Nous sommes au beau milieu du processus de modernisation. Voilà une autre raison pour laquelle il est impossible pour le gouvernement d'appuyer le projet de loi . J'explique.
Il serait impossible de mettre en œuvre le projet de loi dans les délais prescrits. Sa mise en œuvre nécessiterait des modifications complexes au système informatique actuel, ce qui compromettrait le processus essentiel de déploiement et de stabilisation du Programme de la sécurité de la vieillesse sur la plateforme modernisée.
Nous ne pouvons pas prendre un tel risque. Nous ne pouvons rien faire qui mettrait en péril le processus de modernisation.
Comme je l'ai dit, ce processus est une priorité. Le Programme de la sécurité de la vieillesse continue d'évoluer, et nous ne pouvons pas compromettre cette évolution, cette modernisation, car elle fait partie intégrante de tout le processus entrepris depuis 2015 pour améliorer la sécurité financière des aînés canadiens. Le gouvernement a indubitablement prouvé sa détermination à aider les aînés.
Le débat d'aujourd'hui sur la Sécurité de la vieillesse est intéressant. Il permet de constater, encore une fois, que le gouvernement prend déjà bon nombre des mesures qui s'imposent pour assurer le bien‑être des Canadiens âgés.
Il y a près de 100 ans, le Canada a commencé à jeter les bases de son système de revenu de retraite, et le Programme de la sécurité de la vieillesse en faisait partie. Depuis, le programme a évolué pour répondre aux besoins des Canadiens; aujourd'hui, le gouvernement veille à ce qu'il continue d'évoluer dans ce sens.
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Madame la Présidente, c'est toujours un privilège de prendre la parole au nom des résidants de King—Vaughan. Aujourd'hui, je m'exprime au sujet du projet de loi , Loi modifiant la Loi sur la sécurité de la vieillesse.
Pour commencer, je tiens à souligner que je suis honorée de remplir les fonctions de ministre du cabinet fantôme pour les aînés. Les aînés ont bâti ce pays. Ils ont défendu la démocratie et la liberté. Ils ont démarré des entreprises, élevé des familles et fait du bénévolat dans les collectivités. Les aînés ont donné l'exemple.
J'ai eu la chance d'être élevée par ma grand-mère et mon arrière-grand-mère. Elles m'ont appris les leçons les plus utiles dans la vie: comment faire sécher au soleil mes propres tomates et cuisiner de nombreux plats italiens, tradition que je perpétue aujourd'hui; l'importance d'aider son voisin en difficulté; et comment épargner en prévision des mauvais jours.
Les grands-parents sont des membres vitaux de la famille. Ils nous enseignent l'importance d'une éthique de travail rigoureuse, la valeur d'un dollar et comment équilibrer un budget, enseignement qui semble avoir complètement échappé au . J'ai une immense dette de gratitude envers mes grands-parents. Le gouvernement canadien doit traiter les aînés avec respect.
Les aînés représentent le segment de la population qui connaît la croissance la plus rapide. Je suis fière d'annoncer que j'en fais maintenant partie. D'ici 2030, les adultes âgés de 65 ans ou plus représenteront 23 % de la population canadienne, soit 9,5 millions de personnes.
L'un des principaux aspects de cette mesure législative est qu'elle prévoit bonifier l'exemption des gains prévue pour le Supplément de revenu garanti. Cette mesure ne bénéficierait manifestement pas à tous, toutefois, la bonification de cette exemption atténuerait certaines difficultés que rencontrent ceux qui continuent à travailler. Elle permettrait aussi à un plus grand nombre d'aînés d'avoir une retraite confortable et tranquille. Les conservateurs s'opposent à la récupération massive des prestations du Supplément de revenu garanti des personnes qui peuvent travailler, qui le souhaitent, et qui choisissent de le faire. Bonifier l'exemption des gains est une solution équitable sachant qu'un grand nombre d'aînés ont besoin de mesures d'allègement du coût de la vie.
Les aînés ont contribué toute leur vie à la prospérité de notre pays. Ils ont fait d'incroyables sacrifices afin de subvenir aux besoins de leur famille et d'assurer leur avenir. Après avoir passé leur vie sur le marché du travail, à donner en retour au Canada, les aînés devraient pouvoir prendre leur retraite grâce à leurs économies et profiter de celle-ci en toute tranquillité, sans souci financier.
Après huit ans du gouvernement libéral—néo-démocrate, pour bon nombre d'aînés canadiens, ce n'est plus possible. En fait, de plus en plus d'aînés sont forcés de choisir entre acheter des médicaments, acheter de la nourriture ou chauffer leur maison. Chaque dollar qu'ils ont mis de côté pour leur retraite est menacé par les hausses de taxes sans fin des libéraux—néo-démocrates qui font grimper le coût de tout.
Les conservateurs croient que les aînés qui ont travaillé fort toute leur vie et qui ont contribué à notre société méritent une retraite placée sous le sceau de la dignité et de la sécurité financière. Or, bon nombre d'aînés peinent à joindre les deux bouts et sont plongés dans la crise du coût de la vie que le gouvernement libéral—néo-démocrate a créée. Il incombe au gouvernement de récompenser le travail, surtout celui des aînés. En participant au marché du travail, les aînés peuvent faire profiter les entreprises de leur expérience. Ils peuvent devenir des mentors et contribuer à préparer la relève. De plus, pour les aînés désireux de travailler et aptes à le faire, cela peut briser l'isolement social.
Les libéraux ont fait le choix de décourager les gens de travailler alors que le pays est aux prises avec une pénurie de main-d'œuvre généralisée. Un rapport récent de la vérificatrice générale sur les programmes liés à la pandémie a clairement montré que ces programmes ont continué à décourager les gens de travailler de manière disproportionnée même après que les restrictions ont été levées. Nous sommes désormais habitués de voir des affiches « nous embauchons » un peu partout, les petites entreprises et les organismes sans but lucratif recherchant désespérément la main-d'œuvre dont ils ont besoin pour fournir leurs biens et services.
Ce n'est pas le temps de pénaliser les gens qui travaillent. Les conservateurs pleins de bon sens croient que le travail devrait plutôt être récompensé. Pourquoi réduire à coup de taxes les revenus des aînés qui peuvent et qui veulent travailler? Les aînés peuvent apporter une contribution essentielle en transmettant leurs connaissances et leur expertise aux jeunes travailleurs grâce à des programmes de mentorat, des stages ou d'autres possibilités de formation. Ils peuvent ainsi aider la prochaine génération de travailleurs à acquérir des compétences.
L'été dernier, j'ai fait une tournée pour connaître l'avis d'un certain nombre d'aînés dans l'ensemble du pays. En Nouvelle‑Écosse, j'ai rencontré un groupe de participants à un programme de mentorat qui permet de jumeler des aînés à de jeunes Canadiens. Tous ont vanté les bienfaits que cette expérience leur a apportés, et je remercie mon collègue, le Dr Ellis, de m'avoir accompagnée lors de cette tournée.
Dans ma circonscription...
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Madame la Présidente, je vous prie de m'excuser.
Dans ma circonscription, un jeune homme nommé Alessandro et sa mère Mary ont créé un organisme sans but lucratif qui offre des services d'entretien des pelouses et de déneigement aux personnes âgées qui ne peuvent pas s'acquitter de ces tâches elles-mêmes, que ce soit pour des raisons de santé ou pour des raisons financières. Les politiques économiques des libéraux ont entraîné une hausse de l'inflation. C'est ce qu'ont dit l'ancien gouverneur de la Banque du Canada et le directeur parlementaire du budget.
Le revenu des aînés à la retraite ne suffit tout simplement pas en raison de la crise du coût de la vie, et les économies des aînés s'en trouvent amoindries. Les taux d'inflation élevés, les hausses de taux d'intérêt et le triplement de la taxe sur le carbone, qui a une incidence sur le prix des aliments, du carburant et du chauffage résidentiel, sont le vrai bilan du gouvernement néo-démocrate—libéral pour les personnes âgées. De nombreux aînés se sentent de plus en plus isolés dans leur propre ville, et beaucoup d'entre eux ont dû affronter des difficultés financières en raison de l'inflation monstre.
Selon un sondage réalisé par l'Institut national sur le vieillissement, 72 % des Canadiens âgés de 70 ans et plus se sont inquiétés davantage de leur bien-être financier au cours des dernières années. L'inflation a grimpé à 4 %, et le coût du panier d'épicerie a augmenté de 6,9 % depuis l'année dernière. Le prix du logement continue de monter en flèche, et le coût des hypothèques a augmenté de plus de 30 %. Le gouvernement libéral—néo-démocrate a alourdi le fardeau fiscal des Canadiens à deux reprises cette année en augmentant sa première taxe sur le carbone, puis en imposant une deuxième taxe sur le carbone aux Canadiens. En fait, les Néo-Écossais ont vu le prix de l'essence augmenter de 14 % entre juin et juillet. Nous savons que le continue d'imposer sa taxe de 61 ¢ le litre. Il ramènera le prix de l'essence à des sommets inégalés. Les ponctions fiscales du premier ministre font directement augmenter le prix de l'essence et du panier d'épicerie, ce qui fait augmenter l'inflation.
Dans un pays aussi prospère que le Canada, il est inexcusable que le fardeau le plus lourd de l'échec du gouvernement retombe sur les plus vulnérables. De nombreux aînés qui ont un revenu fixe n'ont d'autre choix que de faire des sacrifices pour s'en sortir. Certains sont obligés de reporter leur retraite pour pouvoir joindre les deux bouts. D'autres s'endettent davantage pour couvrir le coût du logement, qui a doublé sous le gouvernement libéral—néo-démocrate.
Faisons un petit calcul. Un couple qui cotise le montant maximal au Régime de pensions du Canada recevrait une prestation mensuelle d'un peu moins de 2 700 $. Nous savons que le loyer mensuel moyen d'un appartement d'une chambre à coucher s'élève à environ 2 100 $. Il reste donc au couple un peu plus de 500 $ par mois pour l'épicerie, les services publics, les médicaments et tout autre produit essentiel.
En résumé, les conservateurs ont à cœur les aînés et, pour faire en sorte qu'ils aient la sécurité financière et le soutien dont ils ont besoin pour profiter de leur retraite, nous croyons que l'augmentation du Supplément de revenu garanti, c'est-à-dire la bonification de l'exemption de revenu du Supplément de revenu garanti, constitue une étape vers l'atteinte de cet objectif. Cette mesure aiderait les aînés qui peuvent travailler, qui choisissent de travailler et qui veulent le faire, par exemple ceux qui ont un emploi à temps partiel, à conserver une plus grande part de leur argent dans leurs poches sans que cela ait des répercussions sur d'autres prestations. Cette augmentation aiderait...
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Madame la Présidente, j'écoutais avec intérêt l'intervention de la députée précédente. Je ne savais pas que je faisais partie du gouvernement. Je veux tout simplement rétablir les faits et je vais me permettre d'aller un peu plus loin: nous ne soutenons pas les libéraux; nous les forçons à faire des choses qu'ils n'avaient jamais eu le courage de faire auparavant en utilisant notre rapport de force et notre pouvoir de négociation.
Cela me fait plaisir de me lever pour parler d'un sujet qui me tient extrêmement à cœur et c'est aussi le cas pour tous mes collègues du caucus néo-démocrate. Il s'agit de la situation et de la qualité de vie des aînés à Montréal et un peu partout au Québec.
Je veux féliciter et remercier la députée de d'avoir eu l'initiative de présenter ce projet de loi, qui permettra véritablement d'améliorer le sort des gens que nous représentons et qui ont en ce moment beaucoup de peine à joindre les deux bouts. Les personnes âgées sont la tranche de population la plus touchée par la hausse du coût de la vie puisqu'elles ont des revenus stagnants. Quand on a des revenus fixes ou pratiquement fixes et que l'inflation est à 7, 8 ou 10 %, cela paraît et cela fait mal. Nous l'entendons beaucoup sur le terrain.
Samedi dernier, c'était la Journée internationale des personnes âgées. J'ai eu la chance de participer dans ma circonscription, Rosemont—La Petite-Patrie, à une marche organisée par le Comité d'action pour la qualité de vie des aînés de La Petite‑Patrie qui s'est terminée dans le parc Montcalm. Ensuite, certains aînés, plus particulièrement des femmes, ont pris la parole pour parler aux élus des différents ordres de gouvernement de leur réalité et du fait qu'ils font face à des choix cornéliens, extrêmement difficiles. Ils ont parlé du coût de la nourriture, du logement, de leur loyer, de l'adaptation à leur logement, des soins de santé, du prix des médicaments et d'un paquet d'autres choses.
Les personnes âgées ont un revenu fixe qui ne bouge pas ou pratiquement pas, ce qui les mène dans une situation de pauvreté. Si on n'a pas eu la chance d'avoir un régime de retraite complémentaire et possiblement le régime de retraite à prestations déterminées qui vient bonifier la Sécurité de la vieillesse, si on est assez pauvre, on a droit au Supplément de revenu garanti. Cependant, même là, la situation demeure quand même extrêmement difficile.
Je trouve cela vraiment scandaleux que, dans un pays aussi riche que le nôtre, qui est membre du G7 et où le revenu moyen par habitant est aussi élevé, on laisse tomber ces générations de Québécois et de Québécoises qui ont bâti le Québec moderne, la génération des Lesage, Lévesque, Parizeau, Bourassa. Aujourd'hui, ces gens sont parfois pris dans des CHSLD, dans des résidences privées qui coûtent un prix de fou, où ils n'ont pas de services et où ils sont isolés. En tant que progressiste et social-démocrate, cela m'arrache le cœur. Je ne veux pas vivre dans une société qui ferme les yeux, qui regarde ailleurs et qui laisse ces situations avoir cours.
Je vais en profiter pour me faire un peu le porte-parole de ces femmes qui, samedi dernier, ont pris la parole devant plusieurs centaines de personnes dans La Petite‑Patrie. Je vais porter ici à la Chambre leurs revendications qui vont dans le sens du projet de loi à l'étude. Il y a sept revendications et elles ne sont pas très longues.
Premièrement, on demande un vrai soutien à domicile, car cela peut vraiment changer les choses dans la vie d'une personne, surtout des personnes isolées ou de celles qui n'ont malheureusement plus leur conjoint ou leur conjointe.
Présentement, il y a plus de deux ans d'attente pour recevoir de l'aide à domicile. Les aîné.es nomment le désir de vouloir vieillir dans leur maison, dans leurs souvenirs et pour cela, ils ont besoin de plus d'aide et de soutien pour y parvenir. Il faut entre autres s'assurer de la qualité et de la continuité des soins, mais aussi augmenter et protéger le financement qui, en ce moment, représente un trop faible pourcentage de l'enveloppe budgétaire.
C'est selon moi une revendication tout à fait correcte, noble, compréhensible.
Je veux souligner d'ailleurs le travail du Dr Réjean Hébert, qui, depuis des années, aborde la question des soins à domicile, qui est évidemment liée aux transferts en santé au Québec. Il faut penser aux priorités qu'on veut se donner comme société pour être capable de prendre soin des aînés chez eux afin que cela ait un effet sur leur qualité de vie.
Les soins à domicile permettraient également de désengorger les hôpitaux. Pourquoi irait-on à l'urgence alors qu'on pourrait rester chez soi et obtenir les soins d'un infirmier ou d'une infirmière, d'un travailleur social ou d'un préposé aux bénéficiaires et éviter les interminables files d'attente?
La deuxième revendication est un meilleur accès aux soins de santé. On est encore dans le thème de la santé.
L'accès aux soins de santé de base est toujours difficile malgré le retour de certains services dans les CLSC. Malheureusement, les places, souvent offertes au compte goutte, forcent encore les aîné.es à devoir se déplacer hors de leur quartier pour pouvoir faire de simples bilans sanguins. Le délai pour avoir un nouveau médecin de famille est très long, et c'est inadmissible pour une personne âgée de 70 ans et + d'être sur la liste d'attente pendant plusieurs mois [et parfois même pendant plusieurs années.]
On en revient encore au financement de notre système de santé public. L'accès à des services de base, à des tests ou à des examens peut être parfois très pénible et très long pour tout le monde. C'est encore plus important pour nos personnes aînées.
La troisième revendication relève plus d'un aspect humain. Il s'agit des soins donnés dans la dignité. Les personnes aînées veulent avoir « un médecin qui prend le temps d'écouter ses patients. » Elles ne veulent pas être un numéro. Les soins de santé ne sont pas une usine. Les personnes aînées demandent ceci:
Être traité avec égard. Le respect de l'intégrité physique de la personne. Le droit d'avoir une fin de vie digne et dans le respect. De meilleures formations englobant la bientraitance et la bienveillance auprès du personnel soignant et les premiers répondants.
Encore une fois, il faudrait avoir plus de formation. Il faudrait aussi avoir une approche plus humaine où on n'est pas tout le temps en train de courir d'un patient à l'autre ou, comme on l'appelle maintenant, d'un client à l'autre.
Il reste encore quatre revendications. La prochaine porte sur 50 000 nouveaux logements sociaux. Le texte dit ceci:
L'attente pour avoir accès à un logement social est de plus en plus longue. Ainsi, plusieurs aîné.es se retrouvent à payer des loyers astronomiques car ils sont toujours en attente d'un appartement subventionné. L'accès au logement doit être un droit, et le Québec doit investir dans l'achat ou la construction de nouveaux logements sociaux pour palier la demande.
Encore une fois, le gouvernement fédéral peut collaborer. Après le désinvestissement des libéraux et des conservateurs pendant des années dans le logement social et les coopératives d'habitation, on en paie le prix aujourd'hui. On voit la situation qui est catastrophique pour tout le monde. Cela inclut les personnes âgées.
Une autre revendication porte sur une augmentation des pensions de vieillesse. Le texte dit ceci:
Les femmes aînées représentent la tranche de population la plus pauvre au Québec. Elles ne devraient jamais avoir à choisir entre se nourrir ou pouvoir se déplacer pour aller à un rendez-vous chez le médecin.
C'est cela, la réalité. Ce sont ces choix déchirants auxquels plusieurs personnes aînées, dont les femmes, font face en ce moment.
J'en viens maintenant au cœur du projet de loi étudié aujourd'hui. Pour une raison saugrenue et absolument inexplicable, les libéraux ont décidé d'augmenter la pension de la Sécurité de la vieillesse aux personnes âgées de 75 ans et plus, mais ils n'ont absolument rien fait pour les personnes âgées de 65 à 74 ans.
Pourtant, on n'a jamais fait cette discrimination et cette différence dans le passé. Les personnes de 65 à 74 ans ont les mêmes besoins grandissants, font face à la même inflation, au même coût de la vie et à la même crise du logement. Pourquoi ces personnes auraient-elles moins de besoins que celles âgées de 75 ans et plus? Est-ce que c'est juste parce que le gouvernement voulait économiser, qu'il s'est dit que ces personnes allaient se trouver un travail à temps partiel alors que, pour les personnes âgées de 75 ans et plus, c'est un peu plus difficile? Je trouve cela grave.
Après que les conservateurs ont voulu augmenter l'âge de la retraite à 77 ans, les libéraux jouent un peu dans le même film. Ils disent aux personnes âgées de 65 ans et plus de s'arranger parce qu'elles sont plus autonomes, et que le gouvernement va seulement s'occuper des personnes âgées de 75 ans et plus. Je trouve cela incohérent et vraiment dur envers nos personnes âgées de 65 ans et plus qui souffrent de cela.
Samedi dernier, dans La Petite‑Patrie, il y a un paquet de personnes qui sont venues me parler de cela. Ces personnes vivaient cette injustice et me demandaient comment je pouvais expliquer cela. Je n'ai pas d'explication. J'aimerais d'ailleurs l'entendre de la part des membres du Parti libéral à la Chambre. Pour nous au NPD, créer deux catégories de personnes aînées dans notre pays, c'est absolument inacceptable.
Toutefois, il y a un paquet de choses qu'on peut mettre de l'avant pour aider les personnes aînées. On doit avoir un régime public d'assurance-médicaments universel. Je dis bien universel et public, et non un régime hybride. Il y a encore beaucoup de gens qui sont laissés pour compte dans le régime québécois. Ce régime est un progrès par rapport à rien du tout, mais ce n'est pas ce qui est demandé, entre autres par les centrales syndicales du Québec et l'Union des consommateurs.
De plus, il faut avoir accès aux soins dentaires. Je suis très fier que le NPD force le gouvernement libéral à faire en sorte que, à partir du début de l'année prochaine, les personnes âgées de 65 ans et plus qui gagnent moins de 70 000 dollars par année, ce qui est la vaste majorité, vont avoir accès aux soins dentaires. Le dentiste va envoyer la facture directement au gouvernement fédéral. Cela va augmenter la santé et la santé financière de l'ensemble de nos personnes aînées au Québec.
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Madame la Présidente, aujourd'hui, je me lève pour parler du projet de loi .
Ce projet de loi se veut un moyen de corriger une erreur faite par le gouvernement, erreur qui a mené à discriminer les personnes âgées de 65 à 74 ans et à créer ainsi deux classes d'aînés.
Oui, j'ose parler de discrimination ici, non seulement une discrimination basée sur l'âge, mais également une discrimination basée sur le sexe. J'entretiendrai donc la Chambre sur les raisons qui ont poussé ce gouvernement à adopter une mesure doublement discriminatoire. Je démontrerai que les arguments du gouvernement ne tiennent qu'à un fil. Je ferai la démonstration que la mesure est justement doublement discriminatoire. Enfin, j'expliquerai pourquoi corriger l'erreur commise est primordial.
Lorsque le gouvernement a décidé, en 2019, de faire la promesse électorale d'augmenter la pension des aînés de plus de 75 ans, il avait essentiellement deux arguments, dont un seul était dit haut et fort.
Le premier argument, peu mis de l'avant, était que l'augmentation de l'espérance de vie fait en sorte que les pensions sont versées plus longtemps, ce qui met une pression sur la caisse et sur la capacité d'avoir des sommes suffisantes pour couvrir les années supplémentaires de vie, d'autant plus que l'inversion de la pyramide des âges fait en sorte qu'il aura plus de prestataires de la Sécurité de la vieillesse que de travailleurs contribuant à la caisse. Cet état de fait donne deux choix au gouvernement: augmenter la contribution des travailleurs, soit en augmentant le nombre de travailleurs ou les sommes versées par ces travailleurs, ou diminuer le montant octroyé mensuellement aux aînés.
Donner une augmentation du montant mensuel de la pension aux aînés de 75 ans et plus seulement appartient à la deuxième catégorie, aussi étrange que cela puisse paraître. En effet, refuser d'augmenter la pension des 65 à 74 ans est un moyen détourné de diminuer le montant mensuel qui leur est octroyé, étant donné qu'ils ont un revenu fixe, mais que les dépenses, elles, ne le sont pas. L'inflation n'est pas fixe. Un dollar d'aujourd'hui n'est pas la même somme qu'un dollar d'il y a cinq ans. Leur revenu est fixe, mais les coûts liés à leurs besoins de base ne le sont pas.
Le second argument, celui qui a principalement été mis de l'avant, est que les personnes de 75 ans et plus ont des coûts liés à leur santé qui sont plus élevés. Ces personnes peuvent avoir besoin d'une aide à domicile, de soins spécialisés, d'aide au ménage ou à la préparation des repas. En somme, selon le gouvernement, les personnes de 75 ans et plus ont des dépenses que les 65 à 74 ans n'ont pas. C'est vrai et ce n'est pas vrai.
Le gouvernement a généralisé une situation en oubliant qu'il y a des gens de 75 ans et plus qui n'auront jamais besoin de soutien à domicile et de soins spécialisés. Il a également oublié qu'il existe des gens de 65 à 74 ans qui, eux, ont besoin de soins spécialisés et de soutien à domicile. C'est complètement effacé de la pensée du gouvernement. Ces personnes ne reçoivent pas un sou, alors que leurs besoins sont tout aussi grands, voire plus importants que certaines personnes de 75 ans et plus.
L'autre argument qui justifierait, selon le gouvernement, que ce sont les 75 ans et plus qui « méritent » une augmentation est que les 65 à 74 ans sont assez en bonne santé pour travailler et avoir un revenu qui pourrait combler les besoins qu'ils pourraient éventuellement avoir ou que leur conjoint ou conjointe pourrait éventuellement avoir. Cela aussi, c'est vrai et ce n'est pas vrai.
Les personnes âgées de plus de 65 ans qui veulent travailler s'aperçoivent assez rapidement qu'elles paient de leur poche pour aller travailler. Elles paient de leur poche parce qu'elles ont un taux d'imposition qui est plus élevé et qui ressemble à celui des célibataires, alors qu'elles ont payé de l'impôt toute leur vie. En plus, si elles gagnent un peu trop d'argent ou un peu plus — on ne parle pas de sommes astronomiques —, leur pension de vieillesse est réduite.
Ici, on parle d'une double imposition qui n'encourage aucunement les gens à aller travailler. D'ailleurs, je tiens à rappeler que l'Initiative du Siècle suggérait fortement au gouvernement d'encourager les personnes âgées de 65 à 74 ans à rester sur le marché du travail. Est-ce que le fait de donner plus d'argent aux gens âgés de 75 ans et plus est encore une fois un moyen détourné de répondre à cette suggestion de l'Initiative du Sièce? On peut se poser la question.
Les personnes âgées de 65 ans et plus qui veulent travailler et qui ont la santé pour le faire sont freinées par une double imposition, comme je l'ai dit. Le projet de loi vient un peu permettre à ces gens qui veulent travailler — ce n'est pas le cas de tout le monde — de le faire et d'avoir la possibilité de gagner plus d'argent avant que leur fonds de pension soit amputé. On passerait d'une exemption de 5 000 $ à une exemption de 6 000 $. Ce n'est pas énorme, mais cela peut tout changer pour une personne, particulièrement pour une personne qui n'a pas beaucoup de revenus. En effet, 6 000 $, c'est presque le Klondike pour une personne qui n'a pas beaucoup de revenus.
Les aînés ne devraient jamais avoir à travailler s'ils ne le veulent pas, s'ils n'ont pas la santé pour le faire. Cela devrait toujours demeurer un choix. Ces personnes ont travaillé toute leur vie, que ce soit de façon rémunérée sur le marché du travail ou de façon bénévole. On oublie toujours de calculer la valeur du bénévolat. Or, c'est une valeur qui est fort importante. Au lieu de payer une personne pour faire des livraisons de repas à 30, 40 ou 50 $, on peut demander à un bénévole de le faire. Ce bénévole permet en même temps à un autre aîné de briser son isolement et il s'assure que cet aîné est en bonne forme. Le bénévolat vaut une fortune, mais on ne le compte jamais dans les calculs. C'est du travail invisible.
Au début de mon discours, je disais que la mesure du gouvernement qui augmente le montant mensuel de la pension des aînés âgés de 75 ans et plus est doublement discriminatoire. Elle l'est en lien avec l'âge et je pense que c'est évident. Lorsque le programme de la Sécurité de la vieillesse a été mis en place, il était universel. Si quelqu'un était âgé de 65 ans, il pouvait avoir la pension de la vieillesse. C'était universel.
Là, on a décidé qu'on faisait deux catégories d'aînés. C'est discriminatoire parce que les femmes sont celles qui ont historiquement eu le moins de revenus. Ce sont elles qui se ramassent souvent sans REER, et ce, pour différentes raisons. J'en connais une qui a dû décaisser ses REER parce qu'elle ne pouvait plus travailler à l'âge de 45 ans après un accident de travail. À 65 ans, elle n'avait plus un sou de REER et il lui restait 600 $ par mois pour vivre avec un loyer de 400 $. Elle est encore chanceuse, car son loyer ne coûte que 400 $. Par contre, il ne lui reste que 200 $ pour tout le reste.
Le projet de loi C‑319 veut réparer cette erreur qui a été faite par le gouvernement. Il ne faut pas oublier que, lorsqu'on donne la vie, on donne aussi le vieillissement. Quand nous aidons nos aînés à vivre dans la dignité, à bien vivre et à avoir des activités sociales, dans le fond, ce sont nos propres enfants que nous aidons par ricochet. À un moment donné, ils vont être vieux, comme nous, et vont avoir besoin de soutien. On ne sait jamais ce que la vie nous réserve. Devenir un aîné et devoir sauter des repas ou manger des biscuits soda comme souper, ce n'est pas de la dignité.
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Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui pour participer à la deuxième heure du débat en deuxième lecture du projet de loi .
Je tiens à remercier la députée de d'avoir parrainé ce projet de loi, qui continue de susciter des conversations importantes parce que nous cherchons constamment la meilleure façon de soutenir les personnes âgées au Canada. Le type d'aide dont les gens ont besoin varie d'une personne à l'autre. Les aînés eux-mêmes seraient d'accord.
Pour illustrer mon propos, je vais donner un exemple de Manchester, au Royaume-Uni. En 2020, une campagne de communication intitulée « Valuable, not vulnerable » — utiles et non vulnérables — a mis en lumière la contribution des aînés à la lutte contre la pandémie. On y voyait ceux qui travaillaient en personne en première ligne, ceux qui faisaient du bénévolat dans leur collectivité et ceux qui assumaient des rôles d'aidants naturels. La campagne a réussi à promouvoir l'idée selon laquelle un groupe entier ne devrait pas être étiqueté comme frêle ou vulnérable, et le slogan a été repris partout dans le monde, y compris ici, au Canada.
Je soulève ce point parce que je tiens à souligner que le gouvernement a choisi d'augmenter la pension de la Sécurité de la vieillesse pour les aînés de 75 ans et plus, et que c'était un bon choix, fondé sur des données. Cette mesure a permis d'éviter de mettre tous les aînés dans le même panier. Comme nous le savons, les faits montrent que les aînés de 75 ans et plus sont plus susceptibles d'être vulnérables dans certaines circonstances. Ils sont plus susceptibles d'avoir besoin d'un soutien accru.
Comme l'a déclaré le devant le Comité sénatorial permanent des affaires sociales, des sciences et de la technologie, cette mesure constitue un pas très important. La décision visant à augmenter la pension de la Sécurité de la vieillesse pour les aînés les plus âgés a été prise pour tenir compte des circonstances de vie plus précaires qui, on le sait tous, touchent plus souvent les personnes âgées de 75 ans et plus.
Examinons les chiffres pour y voir plus clair. Nous savons que les besoins financiers augmentent dans cette tranche d'âge: en 2020, le Supplément de revenu garanti a été versé à un plus grand nombre d'aînés de 75 ans et plus que d'aînés de 65 à 74 ans. Dans la tranche d'âge des plus de 75 ans, les femmes sont plus nombreuses que les hommes, et il y a aussi plus de Canadiens en situation de handicap. Selon l'Enquête canadienne sur l'incapacité, en 2017, 47 % des aînés de plus de 75 ans vivaient avec un handicap, contre 32 % des moins de 75 ans. L'écart est considérable.
C'est pourquoi le gouvernement a augmenté la pension de la Sécurité de la vieillesse pour les aînés de 75 ans et plus. Le budget de 2021 prévoyait un paiement unique de 500 $ aux prestataires de la Sécurité de la vieillesse qui auraient 75 ans ou plus en date de juin 2022. Puis, à compter de juillet 2022, nous avons augmenté de 10 % sur une base continue les prestations de la Sécurité de la vieillesse pour les retraités âgés de 75 ans et plus. Cette politique a aidé environ 3,3 millions d'aînés. Ils recevront au-delà de 800 $ de plus au cours de la première année de l'augmentation, et la prestation, bien sûr, est indexée, alors elle continuera d'augmenter.
Je veux passer à une autre question dont on a parlé à la Chambre et que nous devons examiner dans le cadre du projet de loi . Il s'agit du travail essentiel qui est en cours pour moderniser l'infrastructure informatique qui soutient le programme de la Sécurité de la vieillesse. L'infrastructure informatique du Canada vieillit plus rapidement que la vitesse à laquelle on répare ou remplace ses composantes. En investissant le temps et l'argent nécessaires à la réparation de cette infrastructure, le gouvernement veille à ce que les programmes clés comme le celui de la Sécurité de la vieillesse ou de l'assurance-emploi continuent d'être offerts dans les délais raisonnables auxquels les Canadiens ont droit.
Ces changements de système ont été stimulés par la pandémie. Nous savons qu'une plateforme modernisée de versement des prestations est essentielle pour pouvoir cibler les mesures de soutien au moment où les Canadiens en ont le plus besoin. Nous souhaitons garantir que tous les Canadiens reçoivent l'ensemble des prestations auxquelles ils ont droit.
Le calendrier du projet de loi ne tient pas compte des travaux en cours. S'il était adopté, le projet de loi exigerait des modifications complexes du système actuel de Sécurité de la vieillesse, ce qui compromettrait le déploiement et la stabilisation essentiels de cette prestation sur la nouvelle plateforme.
Les travaux de modernisation de la prestation des services sont en cours depuis que le budget de 2021 a affecté près de 650 millions de dollars à Emploi et Développement social Canada et au Secrétariat du Conseil du Trésor pour qu'ils les entreprennent. Dans le budget supplémentaire des dépenses (C) de cette année, le gouvernement prévoit des dépenses de près de 1,3 milliard de dollars pour renforcer les effectifs de la Sécurité de la vieillesse et pour moderniser l'infrastructure informatique qui héberge le système.
Comme je l'ai mentionné, le projet de loi , s'il était adopté, nécessiterait diverses modifications du système actuel de prestations de Sécurité de la vieillesse. La date recommandée la plus proche pour l'introduction de changements de politique qui nécessiteraient des modifications du système informatique se situe après septembre 2025, une fois que le déploiement des prestations de Sécurité de la vieillesse sur le nouveau système aura été correctement stabilisé.
De plus, en octobre 2022, la ministre de la Famille, de l'Enfance et du Développement social de l'époque a confirmé que l'intégration sécuritaire des bénéficiaires de la Sécurité de la vieillesse était une priorité absolue. La population canadienne vieillit. Les aînés constituent le groupe d'âge dont la croissance est la plus rapide, et nous devons réfléchir à la meilleure façon de les soutenir, en sachant que les aînés canadiens sont importants et que certains sont vulnérables, comme c'est le cas pour n'importe quel autre groupe d'âge. Le projet de loi n'est pas idéal. Le gouvernement dispose déjà d'un bon plan pour soutenir les aînés canadiens, et les travaux sont en cours. Par ailleurs, nous soutenons les aînés depuis 2015.
Plus récemment, dans le budget de 2023, nous avons instauré un remboursement ponctuel pour l'épicerie afin de compenser l'augmentation du coût des aliments pour les aînés admissibles. De plus, le budget de 2023 prévoit des fonds pour la mise en œuvre du Régime canadien de soins dentaires. Ce régime offre une assurance dentaire aux Canadiens à revenu faible ou moyen, y compris les aînés, qui ne sont pas assurés. Cela signifie qu'aucun Canadien n'aura jamais à choisir entre prendre soin de sa santé buccodentaire et payer ses factures à la fin du mois. Ces mesures s'ajoutent à celles que le gouvernement a déjà prises, notamment en ramenant de 67 à 65 ans l'âge d'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse et au Supplément de revenu garanti; en bonifiant le Supplément de revenu garanti pour les aînés à faible revenu, mesure dont ont bénéficié 900 000 aînés et qui a contribué à sortir 45 000 d'entre eux de la pauvreté; en augmentant de 10 % les prestations de la Sécurité de la vieillesse pour les aînés de 75 ans et plus, à partir de données fiables; et, bien sûr, en indexant toutes les prestations clés afin qu'elles suivent le coût de la vie et ne diminuent jamais.
Soutenir les aînés a été et sera toujours une priorité absolue pour le gouvernement. Nos aînés ont bâti le pays que nous connaissons et aimons aujourd'hui, et ils sont l'épine dorsale de la société canadienne. Les aînés pourront toujours compter sur nous.
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Madame la Présidente, que dire en cinq minutes pour clore cette deuxième heure du débat en deuxième lecture de l'important projet de loi ? Le texte du projet de loi modifie la Loi sur la sécurité de la vieillesse afin d'augmenter de 10 % le montant de la pleine pension à laquelle ont droit tous les pensionnés âgés de 65 ans et plus. Il modifie aussi la Loi afin de faire passer de 5 000 $ à 6 500 $ l'exemption à l'égard du revenu d'une personne tiré d'un emploi ou d'un travail effectué à son compte pris en compte dans le calcul du montant du Supplément de revenu garanti.
J'ose dire « important » parce que c'est ce que j'ai entendu tout l'été. Oui, j'avoue que j'ai pris mon bâton de pèlerin cet été et que je me suis déplacée aux quatre coins du Québec. J'ai entendu la grogne de certains aînés et le désespoir des autres, mais surtout, on m'a demandé de tout faire pour qu'une majorité de députés à la Chambre vote en faveur du projet de loi C‑319.
Rappelons d'abord que, depuis des années, le Bloc québécois fait de la condition des aînés l'une de ses plus grandes priorités. Les aînés ont été les plus grandes victimes de la pandémie de la COVID‑19. Ils sont de ceux ayant le plus souffert et ils continuent de subir les conséquences néfastes de la pandémie: isolement, anxiété, difficultés financières, et ainsi de suite.
Je suis d'accord qu'il ne faut surtout pas avoir un discours et un ton misérabilistes aujourd'hui. Je vais me répéter, parce que j'y crois: je veux que l'on traite les aînés avec dignité et comme une force grise. Actuellement, les montants de prestation de la pension de la Sécurité de la vieillesse ne permettent pas de faire face à la diminution du pouvoir d'achat et aux hausses spectaculaires des prix pour se loger et se nourrir.
De plus, avec la hausse marquée et rapide de l'inflation, ainsi que la pénurie de main-d'œuvre et de travailleurs d'expérience, le Bloc québécois demeure mobilisé à défendre les intérêts et le désir des aînés qui veulent demeurer actifs sur le marché du travail et contribuer pleinement à la vitalité de leur communauté. Le Bloc québécois réclame depuis longtemps une hausse du seuil du taux d'exemption des gains de revenu d'emploi pour les aînés. Il est plus que nécessaire d'assouplir et d'ajuster nos politiques publiques afin que les Québécois âgés puissent maintenir une qualité de vie digne qui reflète leurs choix.
Le ministère de l'Emploi et du Développement social a publié en mai 2018, à la suite d'une vaste analyse pancanadienne, le document intitulé Promouvoir la participation des Canadiens âgés au marché du travail: Initiatives prometteuses. Après avoir énuméré les conséquences nocives de l'âgisme dans les milieux de travail et les difficultés auxquelles font face les aînés, l'étude propose de nombreuses mesures ayant comme objectif de faciliter l'intégration et stimuler la participation des travailleurs possédant de l'expérience. La socialisation en milieu de travail est bénéfique pour se défaire de l'isolement. Puisque l'espérance de vie est en constante augmentation et que le nombre d'emplois étant moins exigeants que ceux d'autrefois est plus élevé, faisons-le.
On constate également la détresse croissante des petites et moyennes entreprises qui cherchent désespérément des travailleurs, la fermeture de nombreux commerces et une dévitalisation de certains milieux de vie. Il faut donc agir.
Aussi, il est difficile de comprendre les choix du gouvernement libéral depuis son arrivée au pouvoir. Tout au plus, il s'est contenté de mesures timorées ou ponctuelles comme nous l'avons constaté durant la pandémie. Comme mentionné précédemment, des sommes modestes ont été accordées jusqu'à ce jour et une aide ponctuelle a été offerte aux aînés dans les moments les plus difficiles de la pandémie. Nous reconnaissons ces efforts, mais nous sommes lucides quant aux répercussions indirectes de ces mesures d'aide créées à la hâte; elles sont minimes.
Dans le budget de 2021, le gouvernement libéral a octroyé une augmentation des prestations de la Sécurité de la vieillesse aux aînés âgés de 75 ans et plus. Cette mesure tardive et mal conçue a créé un nouveau problème, soit un clivage entre les aînés de 65 à 74 ans et ceux de 75 ans et plus. Le Bloc québécois s'était opposé à cette discrimination qui allait créer deux classes d'aînés. Naturellement, la précarité, le contexte économique, la perte du pouvoir d'achat, la hausse exponentielle des prix des aliments et du logement ne touchent pas uniquement les plus âgés, mais tous les prestataires de la pension de la Sécurité de la vieillesse. Cette mesure rate la cible en aidant une minorité d'aînés. En 2021, les gens âgés de 75 ans et plus représentaient près de 2,8 millions de personnes contre 3,7 millions de personnes âgées de 65 à 74 ans. Jusqu'à ce jour, rien n'a été fait pour corriger cette injustice. Ce projet de loi vise à mettre fin à cette mesure discriminatoire. Il n'est pas vrai que le chèque unique de 500 $ accordé aux personnes âgées de 75 ans et plus en août 2021 a réglé quoi que ce soit.
En conclusion, le projet de loi C‑319 est destiné à améliorer la situation financière des aînés et à éliminer la discrimination actuelle en fonction de l'âge. Les personnes âgées qui vivent d'un revenu fixe ont du mal à faire face à leurs dépenses, car leurs frais quotidiens augmentent plus vite que leurs versements de la pension. Mis à part l'augmentation liée à l'indexation de l'inflation, la Sécurité de la vieillesse complète pour les personnes âgées de 65 à 74 ans reste inchangée à 666,83 $ par mois. Qui peut vivre avec cela?
Le Bloc québécois réclame une augmentation de la Sécurité de la vieillesse pour tous les aînés âgés de 65 ans et plus, parlant même de discrimination envers les personnes âgées de 65 à 74 ans.
Je voudrais dire une dernière chose. Le RQRA, l'Afeas, l'AREQ, l'AQRP, la FADOQ, tous ces organismes du Québec ainsi que les citoyens du Québec et du Canada demandent ce projet de loi. Les aînés nous regardent et demandent de ne pas faire les frais de la partisanerie.
J'invite mes collègues à agir pour la dignité des aînés. Je leur donne rendez-vous le 18 octobre pour le vote.