La Chambre reprend l'étude de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
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Monsieur le Président, j'ai parlé précédemment des consultations qui ont servi de base à ce projet de loi. Une partie de ces consultations nous a aidés à rédiger le plan provisoire pour des emplois durables, qui a été dévoilé en février dernier. Il tient compte des commentaires des Canadiens et comprend 10 initiatives clés qui sont de compétence fédérale.
Une de ces initiatives, qui fait également partie du projet de loi, prévoit la création d'un secrétariat pour des emplois durables. La création d'un tel secrétariat est une pratique exemplaire reconnue sur la scène internationale qui a été recommandée à maintes reprises au gouvernement. Le secrétariat favoriserait la cohérence des politiques et des programmes de tous les plans d’action quinquennaux pour des emplois durables mentionnés dans le projet de loi ainsi que des travaux liés à des dossiers tels que le développement des compétences, le marché du travail, les droits fondamentaux au travail, le développement économique et la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il ferait en sorte que l'on tienne compte de l'opinion des travailleurs, de l'industrie, des provinces et des territoires, des Autochtones, des groupes historiquement sous-représentés et d'autres groupes dans tous les travaux sur les emplois durables dans les différents programmes, politiques et ministères.
De plus, le secrétariat appuierait le développement des plans d'action et le suivi des progrès sur ceux-ci; coordonnerait les initiatives fédérales-provinciales spécifiques relatives aux plans d’action; et fournirait du soutien administratif et stratégique au Conseil du partenariat pour des emplois durables, qui est une autre initiative du plan provisoire.
Le projet de loi prévoit l'établissement du Conseil du partenariat pour des emplois durables, qui serait chargé de fournir au gouvernement des conseils sur les meilleures mesures à inclure dans les plans d'action. Le Conseil serait composé d'experts en emplois durables et consulterait directement les travailleurs canadiens, y compris ceux des collectivités rurales et éloignées, ce qui leur assurerait d'avoir voix au chapitre. Le Conseil consulterait également des syndicats, des groupes autochtones, des industries, des associations professionnelles, des employeurs et les divers ordres de gouvernement.
Les membres du Conseil puiseraient dans leur expérience personnelle et leur expertise pour conseiller au gouvernement des mesures concrètes qu'il pourrait prendre pour soutenir les travailleurs, leur collectivité et une économie sobre en carbone. Le Conseil publierait des rapports annuels comprenant des conseils à l'intention du gouvernement, ce qui viendrait également étayer les plans quinquennaux. Le Plan provisoire pour des emplois durables rendu public plus tôt cette année est très important. Il se veut un modèle pour les plans quinquennaux, et je peux garantir à tout le monde que nous ne ménageons pas nos efforts.
Il y a tant à discuter. Je suis impatient de débattre du soutien des travailleurs au moyen d'investissements et du Programme pour la formation et l’innovation en milieu syndical, qui met l'accent sur les emplois durables et soutient jusqu'à 20 000 nouveaux apprentis et compagnons.
Nous investissons dans les travailleurs, dans les gens et dans les collectivités d'un bout à l'autre de ce grand pays. Nous allons livrer la marchandise.
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Monsieur le Président, l’intervention de mon collègue au sujet du projet de loi était vraiment très instructive et intéressante.
Tout d’abord, je m’en voudrais de ne pas mentionner que je parle aujourd’hui sur le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin anishinabe.
Le projet de loi progresse au pays depuis au moins 18 mois. Il a fait partie des conversations au sein de l’industrie, des experts, des syndicats, des travailleurs, des provinces, des territoires, des comités, des groupes de réflexion et des groupes de travail. Ce n’est pas quelque chose que le gouvernement a soudainement porté à l'attention de la Chambre. Une quantité considérable d’énergie, de ressources et de réflexion a été investie dans l’élaboration du projet de loi C‑50.
Nous savons que les Canadiens et le reste du monde investissent dans une économie à faibles émissions de carbone. Nous nous inspirons des experts du climat, des entreprises et des leaders financiers, ainsi que des spécialistes en emploi et en relations du travail. Ce sont des personnes qui travaillent dans le secteur de l’économie carboneutre, dans le secteur de l’énergie d'aujourd’hui, mais qui veulent se positionner dans le secteur de l’énergie de demain. Elles veulent prospérer au sein de ce créneau et participer à l'essor du Canada comme figure de proue de l'économie carboneutre. Elles ne veulent pas jouer un rôle marginal et traîner de l'arrière. Elles veulent être au premier plan et faire partie de ce mouvement.
Toutes ces personnes sont d’accord pour dire que la transition mondiale vers une économie carboneutre peut assurer une prospérité continue au Canada en créant des emplois de grande qualité et bien rémunérés pour de nombreuses générations à venir. La transition n'aura pas seulement un impact au Canada cette année, l’année prochaine ou pendant les cinq prochaines années, elle en aura un pendant des décennies.
Nous tenons également compte des idées des dizaines de milliers de Canadiens qui ont participé aux consultations publiques. Ils ont veillé à ce que leur voix soit entendue. Ils nous ont fait part d'informations et de perspectives cruciales et nécessaires sur les compétences et les métiers, sur l'état des lieux aujourd'hui, sur les mutations à venir et, surtout, sur la place qu'on leur réservera. Il s’agit de représentants de collectivités rurales et éloignées, de syndicats, de groupes autochtones, de l’industrie, des provinces et des territoires. Toutes les parties prenantes ont participé à l’élaboration du projet de loi présenté aujourd’hui à la Chambre, ce qui, en soi, en dit long sur la perception qu'ont désormais les Canadiens de l’économie carboneutre et de la transition énergétique.
L’une des conclusions les plus importantes à tirer de cette participation est que, pour une puissance énergétique comme le Canada, il y aura une augmentation globale du nombre d'emplois pour les Canadiens. La diversification de notre bouquet énergétique pour y inclure davantage de ressources énergétiques propres et à émissions nulles se poursuit, et de nombreux experts et spécialistes vont jusqu'à prédirent que nous aurons plus de nouveaux emplois à combler que de travailleurs pour les occuper.
C'est du déjà vu pour les Canadiens d’aujourd’hui. Le plan pour des emplois durables du gouvernement vise spécifiquement à relever ces défis en augmentant la taille de la main-d’œuvre grâce à une plus forte présence des jeunes, des nouveaux Canadiens, des groupes sous-représentés et des autres personnes qui souhaitent participer à l’économie du Canada.
Nous avons déjà réalisé des investissements historiques. Ce n’est pas nouveau pour nous en tant que gouvernement. Nous avons fait des investissements pour nous doter d'une main-d’œuvre diversifiée plus forte et plus inclusive. Pensons, par exemple, au travail que nous faisons dans le cadre du Programme de solutions pour la main-d'œuvre sectorielle. Il s’agit d’un investissement de près d’un milliard de dollars pour aider les secteurs économiques et à faible émission de carbone à rester à jour et pour veiller à l'émergence d'une main-d’œuvre qui est nécessaire et qui répond à la demande.
Nous avons investi 55 millions de dollars dans le Programme de perfectionnement de la main-d’œuvre en milieu communautaire. Ce programme doit aider les collectivités à créer des liens avec des employeurs, des travailleurs et de futurs demandeurs d’emploi pour déterminer dans quels domaines se situeront ces métiers spécialisés, mais aussi comment s’y préparer. Pour quelqu’un qui sort de l’école aujourd’hui, où seront les emplois dans les technologies propres et l’économie carboneutre dans deux, quatre ou six ans?
Nous avons une bonne longueur d’avance sur ce qu’il faut faire pour aider les travailleurs canadiens à réussir cette transition. Bien sûr, nous avons de nombreux autres programmes, dont certains appuient des organismes autochtones ou des employeurs de l’industrie, sans compter que beaucoup d’entre eux soutiennent le marché du travail canadien.
Je viens d’une province productrice d’énergie, une province qui a trouvé sa richesse dans le secteur pétrolier et gazier. De nouvelles perspectives se dessinent à l’horizon pour le développement de l’hydrogène, de l’énergie éolienne, de l’énergie solaire et de l’énergie marémotrice. Nous croyons aujourd’hui en un potentiel qui ne nous apparaissait même pas réalisable il y a 10 ans. Nous savons qu'il s'agit là de l’avenir de notre économie. Nous sommes convaincus que notre province doit s'arrimer aux tendances, aux secteurs qui créeront des emplois et qui généreront des revenus additionnels. Pour pérenniser l'économie canadienne, il faut être prêt à effectuer cette transition.
Nous ne sommes pas seulement une province productrice de pétrole et de gaz. Terre‑Neuve‑et-Labrador est un important producteur d’énergie propre. Avons-nous perdu des emplois en abandonnant la production du diésel pour nous consacrer aux plus grands projets hydroélectriques du pays? Oh que non. Nous avons importé des milliers d’emplois pour ces chantiers, afin de réaliser ces projets. Depuis, ces secteurs font vivre des centaines d'emplois en plus. Il n’y a là rien de nouveau. Nous avons réalisé des transitions il y a 30 ans et nous en réussirons d’autres aujourd’hui.
Je ne comprends pas pourquoi les conservateurs n’appuient pas la transition vers une économie carboneutre. Ils savent qu’elle se traduira par une prospérité durable et de bons emplois, aussi bien pour les Canadiens qui sont prêts à travailler dans n’importe quelle région du pays que ceux qui préfèrent se consacrer chez eux à un emploi bien rémunéré.
À vrai dire, j’ai été stupéfaite en lisant certains rapports et en examinant certaines études. Un de ces documents émane de Clean Energy Canada, un groupe de réflexion de l’Université Simon Fraser. On y évoque du nombre d’emplois qui seraient créés dans le seul secteur de l’énergie propre, soit environ 3,4 % de plus par année durant la prochaine décennie. On parle d’une augmentation de 46 % de la main-d'œuvre dans des secteurs comme ceux de l’hydrogène et de l’électricité propre. Ce n'est pas négligeable. On parle de centaines de milliers de nouveaux emplois pour les Canadiens diplômés de programmes d’études secondaires et collégiales, tout cela de surcroît alors que beaucoup de travailleurs qualifiés du secteur de l’énergie prennent leur retraite et quittent l’industrie.
C’est le moment idéal pour prendre les devants au Canada, et c’est ce que fait le gouvernement. Le projet de loi sera une référence à cet effet. Venant d’une province qui, comme d’autres régions du Canada atlantique, est emballée par les filières de l’hydrogène et de l’éolien extracôtier, nous savons que les projets généreront des milliers d’emplois et qu'ils réservent un avenir radieux au Canada atlantique et à Terre‑Neuve‑et-Labrador, et pour longtemps, c'est indéniable, et cela nous inspire un espoir et un optimisme que nous n’avions pas ressentis depuis belle lurette.
Nous sommes en voie de jouir d'un environnement propre, d'une économie carboneutre et d'excellents emplois, et nous offrons aux Canadiens l'occasion de travailler près de chez eux. Je ne vois aucune raison de voter contre cela à la Chambre des communes.
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Monsieur le Président, je prends la parole aujourd'hui au sujet du projet de loi , qui fait partie du programme du gouvernement pour une transition injuste et qui risque de causer des torts irréparables aux habitants des collectivités de ma région et de partout au pays.
Je vais partager mon temps de parole avec le député de .
La soi-disant loi sur les emplois durables, qui fait partie de la transition injuste, constitue un danger clair et imminent pour le gagne-pain et la prospérité des travailleurs de ma collectivité et de celles de tout le pays. Peu importe tous les beaux discours rédigés par de coûteux consultants d'Ottawa, cela n'atténue nullement le message très clair qu'on envoie aux habitants de ma région et de l'ensemble du pays: leur emploi et leur gagne-pain ne sont tout simplement pas une priorité pour le gouvernement néo‑démocrate—libéral.
Le projet de loi dont nous sommes saisis est une nouvelle version des mêmes politiques ratées visant à créer un secrétariat financé par les contribuables et constitué d'élites nommés par Ottawa afin de décider à la place des habitants de ma région et du reste du pays ce qui est bon pour eux et quelles politiques ils devront subir afin d'atteindre les cibles arbitraires du gouvernement libéral. C'est fondamentalement injuste. Cela entraînera d'importantes pertes de revenus, d'emplois et de gagne-pain dans ma région et ailleurs au pays. De toute évidence, le gouvernement néo‑démocrate—libéral n'en vaut tout simplement pas le coût.
J'en ai des preuves irréfutables, car c'est exactement ce qui s'est produit dans ma région il y a à peine quelques années. Le gouvernement néo-démocrate—libéral n'a rien appris des échecs passés de la transition injuste. Cet échec a mené au renflouement d'entreprises à même l'argent des contribuables et a coûté des milliers d'emplois à ma région et des dizaines de millions de dollars en recettes fiscales annuelles pour les municipalités de ma région. Les comtés de Parkland et de Leduc ne sont que deux exemples parmi les nombreux autres au pays à avoir essuyé des pertes de revenu considérables. Ce revenu n'a pas été remplacé, ce qui a entraîné des hausses d'impôt pour les gens qui ont perdu leur emploi. Certaines personnes travaillaient dans les centrales au charbon depuis 20 ans lorsque le gouvernement les a fermées. Les ministériels n'ont même pas écouté les recommandations de leur ancien secrétariat ni tenu compte de son rapport sur l'abandon du charbon, et comme je l'ai dit, cela a eu des conséquences bien réelles dans ma région.
Le processus accéléré d'élimination progressive du charbon imposé par le gouvernement libéral et ses alliés néo‑démocrates a coûté cher à ma région, sans pour autant entraîner une baisse de la consommation de charbon dans le monde. En fait, la consommation mondiale de charbon a plutôt augmenté. Le seul résultat de ce processus est que les travailleurs de ma région et de l'ensemble du pays ont perdu au change afin que le reste du monde puisse continuer de brûler du charbon et d'émettre toujours plus de gaz à effet de serre. Pendant ce temps, ma région est laissée pour compte et à l'agonie.
À la suite de la décision des libéraux et des néo‑démocrates d'accélérer la fermeture de ces centrales, j'ai rencontré des représentants des syndicats et des travailleurs. Ils m'ont dit qu'ils étaient déçus, car le gouvernement avait promis des mesures de recyclage et des emplois pour les personnes qui perdraient leur gagne-pain. Il s'agit de travailleurs, dont beaucoup étaient syndiqués, qui gagnaient des salaires dans les cinq ou six chiffres. Les députés savent-ils à quels types d'emplois menaient les programmes de recyclage professionnel payés par le gouvernement? À des emplois non syndiqués de 30 000 $ ou peut-être de 40 000 $ par année, qui ne permettaient pas à ces personnes de subvenir aux besoins de leur famille ou encore de payer leur hypothèque ou leur voiture. Compte tenu du grand nombre de gens touchés par cette crise dans notre région, lorsqu'ils ont essayé de vendre leur maison pour déménager à un endroit où ils pourraient obtenir un meilleur salaire, ils n'ont même pas pu la vendre, ou ont dû la vendre à perte. Voilà les conséquences, et le gouvernement n'en a tiré aucune leçon.
Précisons en quoi consiste le Plan pour des emplois durables. En termes très clairs, il s'agit d'une tentative du gouvernement de fermer le secteur pétrolier et gazier du Canada. Comme c'est toujours le cas avec un gouvernement ayant un programme idéologique, la fin justifie les moyens. Cependant, quels sont les moyens en ce qui concerne ce projet de loi et le programme du gouvernement?
La transition injuste contribuerait à éliminer environ 170 000 emplois directs et à déplacer 450 000 travailleurs qui sont actuellement employés directement et indirectement dans notre secteur de l'énergie traditionnelle. En réalité, la transition injuste mettrait en péril le gagne-pain de 2,7 millions de Canadiens dans de nombreux secteurs de toutes les provinces, notamment dans les secteurs de l'énergie, de la fabrication, de la construction, des transports et de l'agriculture. Pour un gouvernement qui prétend fonder ses décisions sur des données probantes, voilà des faits qu'il ignore complètement ou, pire encore, qu'il estime être justifiés pour mettre en œuvre son idéologie anti-énergie tordue. L'expression « emplois durables » pourrait simplement être remplacée par ce qu'elle signifie réellement, c'est-à-dire des emplois qui n'existent pas dans notre secteur pétrolier et gazier.
Il s'agit d'un manque flagrant de vision, étant donné que notre pétrole brut et notre gaz naturel, ainsi que les millions de produits qu'ils permettent de fabriquer, sont entièrement durables et ils le resteront pendant des décennies. Non seulement ils sont durables, mais ils permettent aussi de créer les emplois les mieux rémunérés au pays et offrent le meilleur rendement économique de tous les secteurs au Canada. En fait, le secteur pétrolier et gazier est si important qu'il constitue le fondement de notre économie. Vingt-cinq pour cent de nos exportations sont liées au secteur pétrolier et gazier. Sans elles, nos déficits commerciaux seraient énormes et notre dollar s'effondrerait, ce qui augmenterait le coût d'importation de biens comme la nourriture, le carburant et pratiquement tout.
Le taux d’inflation, qui atteint déjà des niveaux records, augmenterait encore plus à mesure que notre pouvoir d’achat s’effondrerait. Imaginons l'augmentation catastrophique du prix du carburant, de l'épicerie et de tous les biens importés si les exportations de pétrole et de gaz ne soutenaient pas notre dollar et notre économie. Les conséquences seraient catastrophiques. Cela appauvrirait non seulement les Canadiens de l'Ouest, mais aussi ceux qui dépendent du pouvoir d'achat du dollar canadien, qui est soutenu par les ressources énergétiques. L'inflation monterait en flèche, puis la Banque du Canada, pour maîtriser l'inflation, serait obligée de hausser encore davantage les taux d'intérêt, qui ne sont déjà pas viables à l'heure actuelle pour la plupart des familles au pays. À cause de cette situation, davantage de Canadiens perdraient leur maison à un moment où des Canadiens perdent déjà leur maison. En outre, de nombreuses familles feraient faillite, des petites entreprises fermeraient leurs portes et, au bout du compte, il y aurait une chute inacceptable de la croissance économique au pays.
Ironiquement, ce processus accéléré d'élimination progressive de notre secteur pétrolier et gazier et ses répercussions nuiraient à nos efforts visant à rendre notre économie plus forte et plus verte. Les produits dont nous avons besoin pour soutenir le développement de l'énergie éolienne, de l'énergie solaire et d'autres projets d'énergie propre sont fabriqués à partir d'acier, de cuivre et de lithium, et le prix de ces produits est établi en dollars américains. Il en coûterait beaucoup plus cher aux fabricants de technologies canadiens pour fabriquer les produits ici, au Canada, et nous ne pourrions pas en profiter. Avec un dollar canadien fort et un secteur canadien de l'énergie solide et durable, nous pourrons soutenir les investissements nécessaires pour rendre notre pays plus vert.
Toute tentative sérieuse de faire croître le secteur de l'énergie renouvelable au Canada doit être dirigée par le secteur privé. En fait, le secteur pétrolier et gazier est déjà un chef de file en matière d'innovation et de responsabilité environnementale et sociale. Il est le plus grand investisseur dans les technologies d'énergie propre au pays. Il représente environ 75 % des investissements totaux au pays.
Selon le chef Dale Swampy, président de la Coalition nationale des chefs: « Nous sommes des chefs de file en matière de protection de l’environnement. Si vous rencontrez les Canadiens qui dirigent le secteur pétrolier et gazier, vous verrez qu’ils sont comme vous. Ils se préoccupent de l’environnement, de la sécurité et de l’intégrité. Ils feront tout ce qu’ils peuvent pour protéger notre pays. » Le chef Swampy a raison. Selon une autre analyse réalisée par la Banque de Montréal, le Canada occupe déjà le premier rang pour son profil environnemental, social et de gouvernance parmi les 10 principaux producteurs de pétrole et de gaz au monde.
Non seulement ce projet de loi et le programme du gouvernement causeraient des dommages irréparables à notre propre économie, mais ils entraîneraient des conséquences désastreuses à l’échelle internationale. L’invasion illégale de l’Ukraine par la Russie l’année dernière a mis en évidence les dangers de compter sur les dictatures pour répondre aux besoins énergétiques mondiaux. Or, quand nos alliés viennent nous demander de l’énergie canadienne, le et le gouvernement néo‑démocrate—libéral ne cessent de leur refuser. Pas plus tard qu’aujourd’hui, j’ai lu que les États‑Unis ont décidé de lever les sanctions contre le régime despotique vénézuélien, un régime qui a à maintes reprises tenu des élections truquées et réprimé violemment la dissidence. Les États‑Unis et le monde ont désespérément besoin d’hydrocarbures. Ils ont désespérément besoin des hydrocarbures du Canada. Nous sommes le seul pays à refuser de faire partie de la solution énergétique mondiale.
Prenons l'exemple de l'Allemagne. C'est l'un de nos plus proches partenaires du G7. Le chancelier est venu à Ottawa pour demander du gaz naturel canadien afin que son pays puisse cesser de dépendre de l'énergie sale de la Russie. J'ai lu récemment que l'Allemagne a dû remettre en marche ses centrales au charbon simplement pour compenser son manque d'énergie. Nous pourrions fournir du gaz naturel canadien propre et abordable. Qu'est-ce que le a dit au chancelier allemand? Il lui a dit qu'il n'y avait pas d'analyse de rentabilisation pour le gaz naturel liquéfié. Dans le même ordre d'idées, lorsque le premier ministre japonais est venu au Canada plus tôt cette année, le premier ministre a refusé d'aider son pays en lui acheminant nos ressources énergétiques et il n'a offert que ses platitudes habituelles.
Nos alliés ne veulent pas de platitudes. Ils veulent de l'énergie canadienne. La conclusion est claire: de ce côté-ci de la Chambre, nous croyons que tant et aussi longtemps que le monde aura besoin de sources d'énergie conventionnelles, le Canada devrait continuer à développer et à exporter ses sources d'énergie. Pour une fois, laissons le marché énergétique mondial être dominé par un pays démocratique, un pays qui respecte les normes les plus élevées en matière d'environnement et de droits de la personne. Pour une fois, donnons la place au secteur canadien de l'énergie.
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Monsieur le Président, c'est avec beaucoup de plaisir et de fierté que je prends part à ce débat, puisque c'est un débat essentiel pour l'avenir du Canada et, disons-le franchement, pour l'avenir de la planète. Ce dont il est question ici, c'est la vision, la perspective que nous avons quand il est question des ressources naturelles canadiennes avec les défis que nous commandent les changements climatiques, qui sont réels.
D'abord, définissons tout de suite ce dont il est question. Les changements climatiques sont réels. L'humain y contribue. L'humain doit donc contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre et, ultimement, réduire la pollution. Depuis huit ans que ce gouvernement est là, quel est le bilan du Canada?
De façon très mathématique et scientifique, l'Organisation des nations unies, ou ONU, qui n'est pas n'importe quelle organisation, a analysé 63 pays du monde pour voir quelles étaient les nations qui avaient le plus d'efficacité quand venait le temps de contrer les effets des changements climatiques. Après huit ans de ce gouvernement libéral, le Canada est le 58e pays sur 63. Ce n'est pas nous qui le disons. Ce n'est pas les observateurs plus conservateurs. Ce n'est pas des gens qui ne croient pas aux changements climatiques qui disent cela. Non, ce sont des gens de l'ONU qui portent le bulletin suivant: le Canada occupe la 58e place sur 63, après huit ans de gouvernement libéral, pour ce qui est de l'efficacité de la lutte contre les changements climatiques.
Va-t-on se surprendre de ce triste résultat alors que ces gens s'étaient gonflés d'enthousiasme et de prestance en disant qu'ils avaient des cibles ambitieuses?
[Traduction]
« Le Canada est de retour. » C'est exactement ce que le a dit il y a huit ans à Paris. Partout dans le monde, les gens ont applaudi le retour du Canada. Toutefois, après huit ans, le Canada traîne de la patte, au 58e rang sur 63. C'est le résultat de politiques fondées sur l'idéologie, plutôt que sur le pragmatisme et l'expérience.
[Français]
C'est pourquoi le projet de loi s'inscrit malheureusement encore une fois dans la même tradition libérale que ce gouvernement impose aux Canadiens. C'est-à-dire que les libéraux pensent qu'eux seuls savent ce qui est bon, qu'ils vont taxer tout le monde et que cela va réduire les émissions.
Après huit ans, ce n'est pas cela qui est arrivé. Jamais ce gouvernement n'a atteint ses cibles. Les rares fois où il y a eu des réductions, c'était, malheureusement, lors de la pandémie. Si le plan de match des libéraux d'y remettre le Canada et de fermer l'économie pendant quelques mois, ce n'est pas exactement la meilleure chose à faire. On l'aura tous compris.
On constate que la politique qui consiste à instaurer des taxes sur le carbone ne donne pas les effets escomptés. C'est la réalité. Pourquoi? C'est que si d'aventure les 195 pays au monde avaient un système de tarification du carbone équivalent partout, avec les mêmes exigences partout et avec les mêmes défis partout, on pourrait peut-être commencer à penser à cela. Cependant, le problème, c'est que les grands pollueurs, les grands émetteurs, ne souscrivent pas à ce système, à commencer par notre principal voisin. La géographie ne sera jamais aussi éclatante que là. Les États‑Unis d'Amérique sont notre principal voisin, notre principal partenaire économique et notre principal compétiteur. Ici, au Canada, toujours prompt et fier de faire la leçon à tout le monde, on taxe les gens. On taxe les entreprises. On taxe les créateurs de richesse. On taxe les créateurs d'emplois. Résultat: les gens vont ailleurs, plutôt que d'investir ici. On se tire dans le pied. Vaut mieux aller ailleurs. C'est le problème que nous avons avec cette approche dogmatique.
Notre approche se veut beaucoup plus concrète, pragmatique et efficace. Elle va donner des résultats tangibles. Le 2 septembre dernier, 2 500 militants conservateurs de partout au Canada étaient rassemblés à Québec pour un congrès national. Cela faisait cinq ans qu'on n’avait pas eu ce type d'événement. Nous étions tous sous le même toit. Cet événement a eu lieu le 2 septembre en soirée à Québec. Je suis un gars de Québec. Je suis très fier de dire cela.
[Traduction]
Le 2 septembre, le député de , futur premier ministre du Canada, a prononcé un discours important. Il est le chef de l'opposition pour l'instant, mais il sera le prochain premier ministre. Le discours de Québec était un discours clé. Il a indiqué l'orientation que veut prendre le prochain gouvernement conservateur, et lorsqu'il a parlé des changements climatiques, le chef du Parti conservateur a dit très clairement qu'il faut s'occuper des effets réels des changements climatiques. C'est ce qu'il a dit. C'est pour cela que nous reconnaissons ces effets, mais nous voulons trouver des solutions pragmatiques et non idéologiques.
[Français]
C’est pourquoi ce discours de Québec, qui est un élément majeur de l’histoire de la politique canadienne et qui va faire sa marque comme bien d’autres discours importants de notre histoire, restera dans notre mémoire comme la vision qu'avait le parti lorsque les Canadiens nous ont honorés de leur confiance pour que nous formions le prochain gouvernement.
Qu'a-t-on dit dans ce discours?
Le premier pilier, c'est que les changements climatiques ont des effets réels et qu'il faut s'y attaquer. Il faut y faire face au moyen de mesures pragmatiques. Plutôt que d'imposer des taxes, nous allons inciter les gens, par des incitatifs fiscaux, à investir dans les nouvelles technologies, dans la recherche-développement, dans des mesures applicables immédiatement pour réduire la pollution. C’est cela, l’objectif. On peut bien se gargariser de beaux grands principes et dire que l'on va réduire de 2,3 % les émissions par rapport à ce qui s’est passé en 1991, parce qu’en 1996, il y avait autre chose, et ainsi de suite. Tout cela, c’est de la théorie. La réalité, c’est qu'il y a de la pollution, et nous voulons réduire la pollution.
[Traduction]
Pour ce qui est de réduire la pollution, nous en entendons parler sans arrêt. On nous dit qu'il faut toujours la réduire davantage. Si nous pouvons la réduire de 20 % cette année, alors c'est formidable et cela mérite d'être salué. Que ferons-nous, à partir du 1er janvier, pour réduire la pollution et les émissions? Notre plan propose des incitatifs pour accélérer la recherche‑développement afin de réduire la pollution. C'est le premier pilier.
[Français]
Le deuxième pilier, c’est de donner le feu vert aux énergies vertes. Actuellement, des gens ont des projets, ils veulent investir dans les énergies vertes et ils veulent faire de la recherche‑développement, mais cela nécessite toujours trop de paperasserie. Il faut agir de façon efficace. Je vais donner un exemple très précis. Au Québec, actuellement, nous avons de beaux débats concernant l’avenir de l’hydroélectricité. Doit-on revivre les grandes années 1950, durant lesquelles on a donné le feu vert à beaucoup de développements de projets hydroélectriques au Québec ou doit-on faire les choses autrement? C’est un débat qui a cours. Sait-on que, en raison et à cause du projet de loi , le gouvernement fédéral s’est donné le droit de véto sur les projets hydroélectriques au Québec? Cela retarde les choses.
Nous voulons au contraire accélérer le processus pour donner de plus en plus accès aux gens aux énergies vertes. Quand je dis « énergies vertes », je parle de l’hydroélectricité, de la géothermie, de l'énergie solaire, de l'énergie éolienne, et aussi de l'énergie nucléaire. Ce sont des avenues que nous devons explorer davantage avec les nouvelles technologies pour les rendre plus efficaces et plus accessibles aux Canadiens. C’est là où cela peut se passer.
Le troisième pilier, c'est que nous devons être fiers d’être Canadiens, de notre savoir-faire, de notre énergie et de nos ressources naturelles. Oui, le Canada est riche en intelligence. Oui, le Canada est riche de ses chercheurs, de ses ressources naturelles et de ses énergies. Oui, comme Canadiens, il faut prioriser ces éléments canadiens et exporter ce savoir-faire. Nous avons un savoir-faire extraordinaire en matière d’hydroélectricité; nous sommes les meilleurs au monde. Exportons ce savoir-faire.
C’est la même chose aussi en ce qui concerne les ressources naturelles. On parle beaucoup d’électrification des transports. Je suis de ceux qui croient à cela et à l’avenir des voitures électriques, entre autres choses pour combattre l'effet de serre. Or, pour cela, cela nous prend du lithium. Nous avons du lithium au Canada. Comment se fait-il que cela prenne des années avant qu'on puisse commencer à donner un premier coup de pelle? Il faut accélérer cela.
C’est pour cela que nous devons être fiers de ce que nous sommes. C’est pour cela qu’il faut donner le feu vert aux énergies vertes et qu'il faut des incitatifs fiscaux pour accélérer la recherche‑développement. C’est avec des mesures concrètes, réalistes, responsables et pragmatiques que nous allons être capables de combattre les effets néfastes des changements climatiques. L’approche qui est prise depuis huit ans, c'est la taxe libérale sur le carbone et la deuxième taxe qui, comme l'a dit le directeur parlementaire du budget, va coûter plus de 20 cents le litre; soit 16 cents auxquels s'ajoute la taxe. Nous savons que le Bloc québécois, à deux reprises, a eu l’occasion de dire non à la première et à la deuxième taxe sur le carbone. À deux reprises, le Bloc québécois a donné son plein appui et a voté avec le gouvernement libéral pour maintenir ces deux taxes.
Ce n’est pas l’approche que nous préconisons. Nous croyons au savoir-faire, à l’intelligence et aux ressources naturelles canadiennes pour faire face au défi des changements climatiques.
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Monsieur le Président, la question soulevée visait à intimider les députés et à les faire taire. Je ne me laisserai pas intimider.
Je vais continuer à parler même si cela prend toute la nuit. Je vais dénoncer le climatoscepticisme, même si je suis constamment interrompu. Voilà les faits en ce qui concerne ce projet de loi. Je continuerai de parler pour défendre le travail qui se fait, en particulier celui que nous avons accompli avec les travailleurs du secteur de l'énergie.
Je parlais de l'urgence. J’ai parlé de l’urgence climatique, et cela a certainement provoqué les conservateurs. J’ai parlé de l’urgence de ce que rapporte l’Agence internationale de l’énergie, qui met en garde les gouvernements contre le maintien des investissements dans l’industrie des combustibles fossiles parce que ce seront des actifs inutilisables. L’urgence est telle que la production de pétrole atteindra son point maximal d’ici 2025-2030. Il y a ce mensonge selon lequel, si nous continuons à construire des infrastructures, nous pourrons faire fi de la science, de l'économie et de la réalité, ce que les conservateurs font depuis très longtemps.
J’aimerais parler d’un autre élément concernant l'urgence d'adopter ce projet de loi, soit le fait que les États‑Unis, dans le cadre de l'Inflation Reduction Act, ont créé en à peine un an ce qu’on appelle une onde de choc économique pour leurs investissements dans les technologies propres. Cela change la donne dans des proportions sans précédent.
Comme je le disais, je ne connais aucun pays dans le monde qui repousse les investissements, mais je sais que les conservateurs sont toujours très contrariés quand on parle de ce qui se passe aux États‑Unis. Sous le gouvernement de Joe Biden, après seulement un an, l'énergie éolienne extracôtière est en voie de produire 40 gigawatts d'énergie. Le projet Vineyard Wind fournira à 400 000 résidences une énergie propre à faible prix. Les conservateurs préfèrent que les Canadiens n'en soient pas informés, parce qu'ils veulent continuer de promouvoir le charbon et le pétrole. Aux États‑Unis, des investissements de 146 milliards de dollars ont été consacrés à l'énergie éolienne extracôtière. Les conservateurs élimineraient ce genre de projet en un instant.
On constate actuellement qu'en un an, 86 000 emplois permanents ont été créés, 50 000 dans le secteur des véhicules électriques. On constate aussi que les conservateurs se moquent constamment des investissements consacrés à la technologie des batteries et des véhicules électriques. Le député qui habite à Stornoway — un endroit à l'extérieur de sa circonscription, je crois — s'est pointé dans Timmins—Baie James pour se moquer de la stratégie sur les minéraux critiques, alors qu'il était dans une ville minière. Bon sang, ce gars-là a déjà été camelot. Quoi qu'il en soit, il se rend dans une région minière et se moque de la technologie des véhicules électriques, alors que ce sont nos communautés et nos travailleurs qui construiront cette nouvelle technologie, dans laquelle nous investissons. Nous allons faire pression sur le gouvernement pour qu'il continue à investir.
Le projet de loi était très problématique pour les néo-démocrates. Il ne contenait pas grand-chose. Nous avons exercé une forte pression en travaillant avec les syndicats et les travailleurs syndiqués qui sont aux premières lignes. L'un des principaux endroits où nous nous sommes rendus est l'Alberta. Les conservateurs parlent des travailleurs de l'Alberta, mais ils ne leur parlent pas. Ils en donnent une image fausse. Nous avons rencontré les travailleurs de l'électricité. Nous avons rencontré les travailleurs de la construction. Nous avons rencontré les chaudronniers.
Nous leur avons demandé ce qu'ils voulaient, et ils nous ont répondu qu'ils savaient que le monde changeait autour d'eux. Quarante-cinq mille emplois ont été supprimés dans le secteur pétrolier et gazier alors qu'on enregistrait des profits records, et les travailleurs savent que ces emplois ne reviendront pas. Suncor a licencié 1 500 travailleurs cette année. Richie Rich Kruger, son PDG, a fait valoir auprès de ses investisseurs l'urgence de gagner le plus d'argent possible en cette période de crise climatique. Il a déclaré qu'il ciblerait les travailleurs de Suncor et qu'il obligerait chacun d'entre eux à prouver sa valeur s'il voulait conserver son emploi. Il fait faire des profits records aux grandes sociétés pétrolières, soit plus de 200 milliards de dollars. Il les investit dans des rachats d'actions et dans l'automatisation.
Les travailleurs savaient qu'il n'y avait pas d'avenir dans ce secteur. Ils nous ont dit qu'ils voulaient être à la table. Les néo-démocrates se sont battus pour qu'on en tienne compte dans ce projet de loi. Est-ce suffisant? Non. Nous voulons que les syndicats soient représentés dans le cadre des tables rondes régionales qui seront organisées. Il est ridicule de penser que le gouvernement libéral peut s'entretenir avec Danielle Smith sans inclure les syndicats.
Ce qu'il faut savoir, c'est qu'aucun autre endroit au monde n'était plus prêt que l'Alberta à prendre part à la révolution des technologies propres. D'ailleurs, pas plus tard que l'année dernière, pendant la période des Fêtes, on parlait de la ruée vers l'énergie solaire en Alberta. En juillet dernier, on disait que l'Alberta était prête à devenir la capitale mondiale de l'énergie propre. Ensuite, Danielle Smith est intervenue et a mis fin à tout cela. On parle d'un investissement de 33 milliards de dollars. Nous devons encore...
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Monsieur le Président, j'espère qu'il ne s'agissait pas d'un recours au Règlement sur cette question très importante. Je vais néanmoins tenter de poursuivre, car le sujet est important.
Nous avons bien vu au comité que les emplois durables constituent l'une des principales préoccupations des travailleurs canadiens. Pourtant, les conservateurs font tout pour s'en prendre au projet de loi et en ralentir l'étude. C'est un gros problème, car le projet de loi a des imperfections et notre travail est d'y remédier, et non de faire obstruction à la prise de mesures si nécessaires.
Je veux en venir à M. Biden et à la situation à laquelle nous sommes confrontés. Au cours de la première semaine de son mandat, le président Biden a signé un décret créant un groupe de travail interorganismes sur la transition énergétique. Il a mis en place un groupe de transition pour éviter que les régions tributaires de l'énergie soient laissées pour compte. Le président Biden a pris les devants dès sa première semaine de mandat. Il s'est également rendu à la COP26 et a déclaré que l'Amérique créerait une nouvelle économie de l'énergie propre basée sur des emplois syndiqués bien rémunérés, car il devait montrer qu'il allait se battre pour la classe moyenne. Il le sait bien, contrairement à ce que nous voyons avec les conservateurs, qui veulent mettre fin aux investissements dans l'emploi en Alberta et s'attaquer aux investissements dans les usines de batteries.
Qui reste-t-il? Juste ciel, les libéraux, qui n'avaient jamais abordé ces questions auparavant. Ils ont été amenés à le faire, à leur corps défendant, par les néo-démocrates. Nous avons déclaré qu'il fallait réaliser certains investissements clés. Nous avons besoin d'engagements et de clarté, notamment en ce qui concerne les salaires en vigueur. Si nous offrons des crédits d'impôt à quelqu'un qui investit dans l'énergie au Canada, nous devons exiger qu'il y ait des emplois syndiqués bien rémunérés. Nous devons également veiller à ce que des stages d'apprenti fassent partie des options.
Or, il n'y a toujours aucune trace des 85 millions de dollars promis sous forme de crédits d'impôt pour l'énergie propre, qui sont au demeurant une bonne idée. Nous devons faire face à un gouvernement américain qui, dès sa première année, avait déjà établi son plan de transition énergétique, un gouvernement qui affirme maintenant que l'Inflation Reduction Act, la loi américaine sur la réduction de l'inflation, mènera à la création directe de 9 millions d'emplois. Nous n'avons d'autre choix que de faire concurrence aux États‑Unis.
Les conservateurs répètent sans cesse la même mésinformation ridicule à propos des supposées demandes faites par le chancelier allemand au Canada. J'ai rencontré le chancelier allemand, et il a dit que l'Allemagne ne voulait pas de gaz naturel liquéfié, qu'elle voulait de l'hydrogène et qu'elle avait des visées à long terme...
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Monsieur le Président, je pense qu'on m'interrompt autant parce que j'arrive à la partie croustillante de mon intervention. Alors, je vais continuer, mais je pense qu'il est injuste de vouloir de m'intimider et restreindre ma capacité de parler, car il est question de nos priorités. Notre priorité à nous, les néo‑démocrates, ce sont les travailleurs, et plus particulièrement les gens du secteur des ressources naturelles, comme ceux de mon coin de pays. Je vis dans une ville minière tournée vers un avenir énergétique propre où personne ne recevrait une bouteille de vin à 719 $. Qu'y avait-il dans ce vin?
J'arrive à la conclusion. À la fin de cette soirée, apparemment payée par mon cousin Dan McTeague du Royaume‑Uni, ces quatre conservateurs, qui rencontraient une personne dont nous ignorons l'identité, avaient une bouteille de champagne d'une valeur de 1 791 dollars canadiens. De toute évidence, ce n'était pas du Baby Duck pétillant. Je ne sais pas qui la leur a payée.
Je pose la question parce que nous parlons de l'insécurité des travailleurs en période de transition. Souhaitons-nous qu'il y ait une transition? Non, nous ne le souhaitons pas. Nous sommes habitués à vivre comme nous avons vécu. J'ai vécu des transitions et ce n'est pas beau à voir. À Cobalt, nous avons perdu tous les emplois dans les mines d'argent en un seul été. Lorsque les mines de fer ont fermé, il n'y avait plus d'avenir. Nous connaissons le mot « transition » et nous savons que cela n'a rien de réjouissant. C'est ce que nous ont dit les travailleurs de l'Alberta et d'autres régions. Ils nous ont demandé ce qu'il y avait de « juste » dans une transition et ce que nous pouvions faire pour qu'ils puissent trouver une place quelque part. C'est le plan du Nouveau Parti démocratique depuis le début, qui a fait l'objet d'une négociation avec les libéraux.
Au départ, les libéraux nous ont dit au départ qu'ils préconisaient comme solution d'ouvrir un centre d'emploi. Nous avons répliqué qu'ouvrir un centre d'emploi laisse entendre que nous avons l'intention de fermer boutique et de partir. Où allons-nous installer ces centres d'emplois? Allons-nous les installer à Fort McMurray ou à Saint John's? Nous avions besoin de quelque chose de plus vaste et de plus grand, alors nous avons exercé des pressions pour que soit adopté un projet de loi sur les emplois durables qui servirait de cadre. Voici ce qui est important: nous avons besoin d'un cadre pour la mise en œuvre de ces crédits d'impôt. Nous savons que si nous n'avons pas de plan, ce ne sera qu'un cercle d'amis, de copains et de lobbyistes qui siphonneront cet argent, comme cela arrive malheureusement trop souvent au Canada.
Nous devons favoriser la concurrence comme l'ont fait les États-Unis. Ils ont adopté une approche pangouvernementale pour s'assurer de faire une véritable révolution transformatrice.
Les Allemands nous ont encore parlé d'autre chose lors de notre voyage dans leur pays. Ils étaient très préoccupés des effets sur leur compétitivité de l'Inflation Reduction Act. En Europe, à 3 000 ou 4 000 kilomètres d'ici, les gens se demandaient comment ils allaient pouvoir faire concurrence à Joe Biden et à l'énorme quantité d'investissements qui quittent l'Europe pour les États‑Unis. Nous jouxtons la frontière américaine, ce qui signifie que lorsque l'Alberta perd 33 milliards d'investissements, c'est que cet argent s'en va aux États‑Unis.
Quand j'ai parlé aux mineurs et aux sociétés minières dans ma région, la première chose qu'ils m'ont dite, c'est ceci: « Avez-vous vu les crédits d'impôt accordés par Joe Biden? Ils sont vraiment intéressants pour nous. » Nous devons être en mesure de dire que nous sommes là aussi, que nous serons compétitifs et que nous ferons en sorte que les investissements restent ici.
Encore une fois, j'ai affaire au gouvernement libéral. Nous essayons de collaborer. Nous disons, par exemple, qu'il manque beaucoup de choses dans le plan. Qu'est-ce que le Secrétariat pour des emplois durables? S'agira-t-il simplement d'un bureau dans le cabinet d'un ministre ou aura-t-il un véritable mandat? Qu'est-ce que le Conseil du partenariat? S'agit-il de quelque chose de crédible?
Pendant que les conservateurs tentent de faire obstruction aux travaux du comité et à l'étude du projet de loi, nous, nous insistons sur la mise en place d'un système de freins et de contrepoids pour assurer une représentation régionale. Nous voulons veiller à ce que les syndicats aient suffisamment de voix et puissent représenter suffisamment les régions du pays parce que ce sont eux qui s'occuperont de la mise en œuvre, pas nous. Nous voulons nous assurer que les droits des Autochtones sont pleinement respectés et mis en œuvre, et une partie de cet objectif est atteint grâce aux incitatifs fiscaux. Les incitatifs seront différents selon les régions, et ils seront certainement différents pour les Autochtones. Nous devons veiller à ce que ces derniers soient à l'avant-plan.
Nous voulons vraiment savoir également si des jeunes siègeront au conseil du partenariat parce que nous souhaitons que ceux qui sont les plus touchés par la catastrophe climatique en cours défendent leurs futurs intérêts. Nous devons nous assurer que les crédits d'impôt fonctionnent, qu'ils sont mis en œuvre et que nous recueillons de meilleures données. Ce que les libéraux nous offrent en matière de collecte de données est insuffisant. Les emplois pourraient tous disparaître du Canada avant qu'ils nous présentent un rapport.
Il faut prévoir des mécanismes qui feront savoir au Parlement si ces mesures produisent les effets désirés. Si elles ne fonctionnent pas, leur inefficacité aura une incidence sur l'environnement, premièrement, mais aussi sur les familles de la classe ouvrière d'un bout à l'autre du pays.
Ce qui nous a vraiment surpris avec l'approche pangouvernementale adoptée par l'administration Biden, c'est qu'on a pu voir, en un an, des développements époustouflants en ce qui concerne les projets lancés, les emplois et les engagements.
Voici où se situent les néo‑démocrates: nous sommes convaincus qu'il y a une énorme occasion à saisir en ce moment. Ce projet de loi est-il parfait? Non, il est loin de l'être. Ce que nous pouvons faire, comme le gouvernement est minoritaire, c'est de proposer de bons plans et de bons amendements pour faire avancer les choses, contrairement à nos collègues conservateurs, qui voudraient retourner au XIXe siècle.
Je suis désolé, mais cela n'arrivera pas. Ce monde n'existe plus. Ce qu'il faut faire maintenant, c'est de voir que nous avons une occasion à saisir et que si nous n'entrons pas dans ce marché concurrentiel, nous allons manquer le train, parce que les États‑Unis, eux, sont déjà en train de quitter la gare.
J'en arrive à ma conclusion. Prenons l'exemple du Texas. Le Texas, sur le plan politique, est aussi immodéré et se situe autant à droite que les députés conservateurs d'arrière-ban. Or, le Texas compte actuellement 890 000 emplois dans le secteur des technologies propres. Aucune autre administration dans le monde n'a investi autant que le Texas dans les technologies propres. Le Texas, qui a traversé une vague de chaleur on ne peut plus brutale, une vague de chaleur meurtrière, a été en mesure de faire fonctionner tous ses climatiseurs.
Pendant ce temps, Danielle Smith affirmait à qui voulait l'entendre que l'énergie propre, oh mon dieu, était synonyme de panne. Elle payait pour que des camions sillonnent Ottawa avec le message que si de tels investissements sont faits au Canada, nous allons manquer d'énergie. Quel genre de premier ministre fait de la publicité, dans une province riche en ressources énergétiques, pour dire aux citoyens qu'ils vont se retrouver dans l'obscurité?
En fait, si ces projets d'énergie propre sont lancés, les prix chuteront de façon marquée pour les familles. Ils offriront des emplois stables à la classe ouvrière et à la classe moyenne, en plus de sauver la planète. Nous assisterons à ces audiences et nous réclamerons de solides amendements.
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Monsieur le Président, je vois que j'ai reçu des applaudissements d'un conservateur. À part vous, monsieur le Président, il est le seul à le faire encore. On va voir combien de temps cela tient.
La position du Bloc québécois est très claire. Il est crucial de modifier notre trajectoire énergétique de façon à ce que le Canada, qui pour l'instant inclut encore le Québec, fasse son effort pour que les températures moyennes terrestres ne grimpent pas de 1,5 degré Celsius. C'est fondamental. Il s'agit du destin de l'humanité, de la santé de nos populations, de la sécurité de nos communautés et de l'avenir des prochaines générations. Il faut faire cet effort. Pour ce faire, il faut cesser l'augmentation de la production des énergies fossiles. C'est le point numéro 1. C'est l'Agence internationale de l'énergie qui dit qu'on ne doit entamer aucun nouveau projet d'extraction de gaz et de pétrole. D'ici 2030, il faut réduire progressivement la production de pétrole, qui fait partie du problème.
Il est absolument faux de penser que les espèces de technologies de captation vont nous permettre d'augmenter la production de pétrole tout en réduisant nos émissions absolues. Je ne parle pas des émissions par baril, mais bien des émissions absolues. Ce sont des faits scientifiques de base. En faisant cette réduction de la production de pétrole, on aura accès à des sommes importantes provenant notamment des fonds publics, qui aujourd'hui sont investis de façon démesurée dans les énergies fossiles. On pourra rediriger ces sommes pour que le Canada fasse la transition vers une économie du XXIe siècle axée sur le long terme, sur l'avenir de nos prochaines générations et sur les énergies renouvelables.
Nous sommes solidaires des travailleurs et des travailleuses qui vont devoir participer à ce processus. Quand le projet Trans Mountain a commencé, nous ne nous sommes pas contentés de dire qu'il ne fallait pas investir d'argent dans ce projet et qu'il y aurait des dépassements de coûts. Nous savons que la facture du projet s'élève à plus de 30 milliards de dollars. Ce que nous avions dit, c'est qu'il fallait prendre ces sommes, reconnaître qu'elles existaient dans le Trésor public canadien et les consacrer à la transition, à des emplois payants dans le secteur de la haute technologie qui servent à produire des technologies qui peuvent être exportées, notamment des technologies de stockage d'énergie. En procédant de cette façon, on n'appauvrirait pas les communautés en Alberta, en Saskatchewan et à Terre‑Neuve qui sont les premières victimes de l'absence de transition, qui feront partie de ceux qui paieront le plus et qui paieront de façon encore plus démesurée quand on fera la transition trop tard et que cela pressera encore davantage.
On a assez fait d'écoblanchiment, et il faut passer à l'action. Évidemment, quand on parle d'écoblanchiment, je ne peux pas m'empêcher de penser à ce projet de loi qui, essentiellement, ne contient rien de tout ce que je viens de mentionner. Il n'y a rien de cela dans le projet de loi. Les libéraux disent qu'ils veulent former des travailleurs dans le secteur des énergies propres alors qu'ils investissent des milliards de dollars dans les énergies sales. Les travailleurs du secteur des énergies propres n'ont pas besoin de ce projet de loi. Ils ont besoin d'un programme d'assurance-chômage qui fonctionne.
La députée de nous dit qu'un travailleur sur deux n'est pas couvert par l'assurance-chômage. Quand je regarde les stratégies d'investissement du gouvernement fédéral, et quand je regarde les projets des conservateurs, je ne suis pas certain que je voudrais présenter une demande pour un projet d'éoliennes. C'est tellement dévalorisé.
Qu'est-ce qu'il faudrait? D'abord, il faut des engagements et des principes. C'est un projet de loi qui est sens dessus dessous dans lequel on dit qu'on va former de la main-d'œuvre. Or, on ne commence pas par les premières étapes. On n'a pas d'engagement, pas de principe et pas de cibles. On propose des solutions à un problème qu'on n'a pas défini. Kafka n'y a même pas pensé.
Ensuite, il faut une approche de concertation. Ils l'oublient parfois, mais nous sommes dans une fédération. Il y a des provinces et des municipalités. Il y a des écosystèmes dans le marché du travail. Il y a des communautés, des régions, des travailleurs, des syndicats, des employeurs, des chambres de commerce et des investisseurs. Il faut de la consultation. Il faut que le processus démocratique et citoyen soit respecté dans les communautés, mais cela ne fait pas partie du projet de loi. Le projet de loi prévoit que des comités vont remettre des rapports et on ne sait pas trop ce qui va être fait avec les rapports. On sait que des rapports, il s'en fait en masse ici, et on sait où ils finissent. Ils finissent à l'endroit où personne ne les lit. Voilà ce qui va arriver.
Une fois qu'on a tout fait cela, il faut des mesures pour atteindre les objectifs. Il faut penser aux travailleurs, aux communautés et aux communautés autochtones. On n'est pas là du tout. Il va falloir respecter les compétences des provinces. Il va falloir avoir des exigences en matière de planification et de production de rapports sectoriels qui ne peuvent pas relever uniquement du gouvernement fédéral.
Le droit du travail est une compétence provinciale. La main-d'œuvre au Québec relève du Québec depuis les années 1990, c'est reconnu. Il y a des ententes, il y a du financement. Cela n'a pas toujours été facile, mais, aujourd'hui, on l'a. On ne voit pas cela dans le projet de loi.
Mon diagnostic du projet de loi est que je ne doute pas des intentions, quoiqu'à regarder le titre, qui a complètement évacué la notion de transition juste, on peut douter des intentions du gouvernement, mais je trouve cela broche à foin. Il n'y a pas de problème défini, mais on essaie de trouver des solutions. C'est drôle, avec les libéraux, la solution, c'est toujours un rapport.
Depuis que je suis ici, je suis ahuri de voir que les comités travaillent à remettre des rapports au gouvernement, on vote des motions, mais le gouvernement ne les lit jamais. Pourquoi lirait-il les rapports qui vont être produits dans le cadre de ce projet de loi? Ce n'est pas crédible. C'est là qu'on en est.
Ce qui est le plus grave là-dedans, c'est que ce projet de loi témoigne de l'ignorance complète, volontaire ou non — si c'est volontaire, c'est encore plus grave —, des réalités régionales du Québec et du marché du travail du Québec. C'est un peu comme avec les centres de la petite enfance. On est en avance sur la formation de la main-d'œuvre et sur la concertation en formation de la main-d'œuvre. On dirait que le gouvernement fédéral attend toujours 30, 40, 20 ou 15 ans. On niaise et on gosse avant de dire que le Québec est donc bon et qu'on va essayer de pousser les autres provinces à faire la même chose. C'est exactement le cas ici. Il va avoir besoin d'asymétrie.
En effet, le Québec, dans les années 1990, a exprimé des revendications en matière de formation de la main-d'œuvre en milieu de travail. Dans les années 1990, il y a eu des discussions en cette matière, pour la formation professionnelle, ce qui a mené au rapatriement des fonds fédéraux vers Québec pour former la main-d'œuvre en milieu de travail. Ce projet de loi est sur la formation de la main-d'œuvre. C'est Québec qui le fait. On est bon là-dedans. Si les résultats comptent, il faut consulter Québec.
Le 22 juin 1995, l'Assemblée nationale a adopté la Loi favorisant le développement de la formation de la main-d'œuvre. Depuis ce temps, Québec est le maître d'œuvre de la formation en milieu de travail. J'en ai parlé en début de discours; c'est une réforme qui est fondée sur les partenariats. En 1997, on a formé la Commission des partenaires du marché du travail. Ce sont des partenaires qui ont rapatrié les mesures actives d'emploi du fédéral vers Québec et qui se concertent pour trouver des solutions innovantes, pas seulement dans l'énergie verte, mais dans tous les secteurs, parce que chaque région du Québec est différente. Qui sont ces gens de ce regroupement? Cela regroupe les employeurs, les employés, la main-d'œuvre, le milieu de l'enseignement, les universités, les écoles de formation professionnelle, des organismes communautaires et des ministères à vocation économique et sociale qui connaissent la réalité du Québec. Cela fonctionne. Il faudrait qu'Ottawa arrête d'ignorer cela.
Quand nous avons des dossiers d'immigration dans nos circonscriptions, nous attendons des mois après les enquêtes du marché du travail pour chaque dossier d'immigration quand, dans chaque région et dans chaque secteur, ces études de marché du travail sont déjà faites. Elles essaient de déterminer quels sont les besoins, quels seront les besoins à l'avenir, comment planifier et comment mieux faire. En ignorant le Québec volontairement, avec ce projet de loi, le gouvernement nous dit qu'il n'a pas envie de faire mieux. Si les Québécois veulent faire mieux, ils peuvent voter pour le Bloc québécois, parce que nous défendons les compétences du Québec.
Que faut-il faire avec ce projet de loi? Nous sommes en réflexion. Cela fait dur, mais il y a peut-être quelque chose à faire. Nous y réfléchissons. D'abord, le gouvernement doit entendre ces préoccupations. Le Québec doit être consulté. Quand nous avons demandé aux fonctionnaires en comité s'ils avaient consulté le Québec, ils nous ont dit qu'ils n'y avaient pas pensé. Ils étaient rouges comme des tomates, comme des tomates de ma circonscription, évidemment, qui sont plus rouges qu'ailleurs. Lorsqu'il y aura des sommes dédiées à la mise en œuvre des stratégies dans le projet de loi, il faudra que Québec ait sa juste part. Cela n'a jamais été facile de négocier les ententes de main-d'œuvre.
Il faudra, par ailleurs, qu'on respecte l'Accord de Paris. Il faudra qu'on respecte la déclaration de la COP26 sur la transition juste. Le terme qui est généralement accepté dans la communauté internationale, c'est la « transition juste ». Cela souligne qu'il faut faire la transition énergétique et que cela doit se faire dans l'intérêt de tout le monde au temps présent, dans toutes les provinces et toutes les communautés, en pensant aux générations futures. Pour ce qui est du titre du projet de loi, j'avais la bouche sèche quand j'ai fini de le prononcer. C'est parce qu'on essaie de cacher quelque chose.
Je pense qu'il y a énormément de travail à faire et j'invite tous les partis à s'ouvrir les yeux sur la réalité et les institutions du Québec. Si les objectifs et l'atteinte des objectifs comptent vraiment, on va prendre un pas de recul et consulter le gouvernement du Québec.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole au sujet de cette mesure législative sur une transition soi-disant équitable, qui a été présentée par le gouvernement libéral. Avant de parler du projet de loi en tant que tel, il faut discuter du bilan des libéraux en ce qui concerne les transitions équitables précédentes. En effet, ils avaient promis une transition équitable aux travailleurs du charbon. Ils avaient dit qu'ils se concentraient à fond sur le dossier et que toutes les personnes de l'industrie du charbon qui allaient perdre leur emploi à cause de leurs politiques profiteraient d'une transition équitable. Ils avaient inlassablement répété ces fausses promesses aux travailleurs du charbon.
Pouvons-nous deviner ce qui s'est passé? La fausseté de ces promesses a été mise en lumière dans un rapport de l'auditeur indépendant du commissaire à l'environnement intitulé « Une transition équitable vers une économie à faibles émissions de carbone ». Le Bureau du vérificateur général s'est penché sur la transition équitable que les libéraux avaient assurée aux travailleurs du charbon et, si je résume, c'était de la foutaise. Ils n'ont absolument rien fait pour les travailleurs du charbon.
Passons en revue quelques extraits du rapport. On peut notamment y lire ceci: « Dans l’ensemble, nous avons constaté que Ressources naturelles Canada et Emploi et Développement social Canada n’étaient pas prêts à soutenir une transition équitable vers une économie à faibles émissions de carbone pour les travailleuses, les travailleurs et les collectivités. »
Voilà ce que font les libéraux. Ils tentent d'assommer les provinces productrices d'énergie à coups de politiques punitives, puis ils disent qu'il ne faut pas s'en faire, qu'ils seront là pour elles et qu'ils vont veiller à ce que la transition soit juste. Ce sont de fausses promesses, semblables aux promesses libérales en matière de logement. Ils disent qu'ils vont résoudre la crise du logement et qu'ils ont un accélérateur de construction de logements, qui va permettre d'accélérer quelque chose. Il n'accélère rien. Les libéraux pondent des programmes qui ne servent qu'à remplir les poches des proches du parti au détriment des contribuables, car ils se fichent complètement des emplois des travailleurs qu'ils vont déplacer.
La vérificatrice générale a été très claire à ce sujet. Les libéraux ont eu des années pour offrir une transition juste aux travailleurs du charbon, mais ils n'ont absolument rien fait. Le rapport de la vérificatrice générale souligne aussi « l'absence d'un plan fédéral de mise en œuvre ». Les libéraux ont dit qu'ils avaient un plan. Ils ont induit les Canadiens en erreur. La vérificatrice générale a déclaré qu'il n'y avait aucun plan fédéral de mise en œuvre.
Le rapport souligne également « l'absence d'une structure officielle de gouvernance ». Quand on n'a pas de plan, on n'aura pas de structure officielle de gouvernance. Ils auraient dû simplement dire qu'ils n'ont pas de plan, comme ils n'ont pas de plan pour le logement, pour l'économie ou pour la lutte contre la crise des opioïdes. Cela devrait en fait s’appeler « l'absence de plan de transition », parce qu’il n’y a aucun plan. Ce qui est terrible, c'est qu'il n'y a presque aucune reddition de comptes de la part du gouvernement.
La dernière chose que la vérificatrice générale a soulignée dans son rapport, c'est « l’absence d’un système d’évaluation et de suivi ». Encore une fois, lorsqu'on n'a pas de plan, lorsqu'on dit simplement aux travailleurs du charbon que c'est dommage, qu'ils ont perdu leur emploi et qu'on s'en fout, on ne met évidemment pas en place une structure officielle de gouvernance, et on se retrouve sans système d'évaluation et de surveillance.
Ensuite, les libéraux ont l'audace de revenir à la Chambre et de dire aux Canadiens qu'ils ont un nouveau projet de loi, parce qu'ils se soucient des travailleurs et qu'ils vont leur offrir une transition juste. La seule transition qu'ils ont accordée aux travailleurs du charbon a été de les abandonner à leur sort, sans emploi. C'est ce qu'ils prévoient, alors qu'ils s'en prennent une fois de plus à l'Alberta et à la Saskatchewan et qu'ils affirment qu'ils vont éliminer les emplois de leurs travailleurs, mais qu'ils auront un grand plan de transition pour s'occuper d'eux. Or, ils n'ont absolument rien fait pour les travailleurs du charbon.
Examinons brièvement ce que les libéraux disent à propos de ce grand plan de transition pour les travailleurs. Ils disent qu'ils vont mettre en place un conseil, qui sera connu sous le nom de Conseil des partenariats sur les emplois durables. Son mandat consistera à fournir au ministre et à des ministres désignés des conseils indépendants par le truchement d'un processus de dialogue social. Cette mesures législative et 1,50 $ permettront aux travailleurs d'acheter un café chez Tim Hortons, car c'est ce qu'ils obtiendront dans les faits. Les libéraux vont mettre en place un conseil. Voilà qui est vraiment ambitieux.
Je ne fais pas beaucoup confiance au gouvernement, car tout ce qu’il touche a l’effet contraire de celui de Midas. Les députés se souviennent-ils de la touche magique du roi Midas? Elle transforme tout en or. À l'inverse, tout ce que le gouvernement actuel touche se transforme en ordures. Le gouvernement affirme qu'il va mettre un conseil sur pied. Je lui réponds « mon œil ». Il affirme qu'il le fera d'ici deux ans. Je lui réponds « mon œil ». Je peux revenir à la façon dont il a traité les travailleurs du charbon. Il les a traités comme je ne traiterais pas mon pire ennemi. Le gouvernement s'est montré indifférent. Il n’a mis aucun programme sur pied, alors qu'il soutenait qu’il allait le faire pour s’occuper des travailleurs.
C'est ce qu'on appelle du décervelage, de la manipulation, et les libéraux manipulent les Canadiens sans arrêt. Ils le font dans le dossier du logement. Dès qu'on parle de logement, le se lève, bombe le torse et affirme que personne n'a fait autant qu'eux en matière de logement, qu'ils ont créé un fonds pour accélérer la construction de logements ou encore tel ou tel programme. Or, le prix des maisons a doublé. Les loyers ont doublé, alors quand les libéraux disent qu'ils vont agir, nous devons nous préparer à ce qu'ils causent des problèmes. Les politiques qu'ils ont déployées nuisent au pays, notamment leur politique des portes tournantes dans le système de justice. Peu importe le crime qu'une personne a commis, elle se retrouvera en liberté, parce que les libéraux ont procédé à une réforme du système de mise en liberté sous caution.
Une personne qui fait une fusillade dans la rue est libérée quelques jours plus tard parce que les libéraux ont modifié les libérations conditionnelles. Ils avaient affirmé qu'ils voulaient faire une réforme pour améliorer les choses. Ils voudraient maintenant que nous croyions qu'ils mèneront une transition juste qui améliorera le sort des travailleurs du secteur pétrolier et gazier. Personne ne doit les croire et je ne dis pas cela seulement à cause de leurs autres échecs monumentaux dans les secteurs du logement, de la justice pénale, de la crise des opioïdes ou de la crise de santé mentale.
Je me souviens que mon collègue, le député de , avait présenté un projet de loi visant à mettre en place une ligne de prévention du suicide à trois chiffres. Les libéraux avaient dit qu'ils allaient l'aider à y parvenir. Or, il a fallu deux ans pour que cette ligne soit mise en service. Je sais que ce n'est pas facile de mettre en place une ligne téléphonique à trois chiffres. C'est quelque chose qui leur a pris deux ans, et voilà qu'il prétendent maintenant pouvoir mettre sur pied un grand plan de transition grâce aux travaux du Conseil de partenariat pour des emplois durables, un conseil qui ne se réunira qu'à quelques reprises, et qui comptera principalement parmi ses membres des donateurs du Parti libéral, tout comme les tribunaux de partout au pays. Il y a fort à parier qu'aucun membre de ce conseil n'aura quoi que ce soit à faire du secteur pétrolier et gazier.
Ce conseil sera composé exclusivement d'écologistes radicaux de gauche, qui demanderont probablement au radical de l'Environnement d'y nommer ses copains, qui tiendront de beaux discours sur le chauffage domestique, pour lequel il ne sera plus nécessaire de consommer du pétrole ni du gaz. Après avoir décimé l'industrie pétrolière et gazière, il n'y aura pas non plus d'électricité, car ils n'ont aucun plan afin d'accroître la production d'électricité ou d'agrandir le réseau de distribution d'électricité.
Sous le gouvernement actuel, il n'y aura pas de transition juste pour un seul travailleur dans notre pays. Lorsque le Parti conservateur, le parti du gros bon sens, sera au pouvoir, les travailleurs du secteur pétrolier et gazier n'auront pas à craindre d'être laissés pour compte par un gouvernement tyrannique et indifférent. Je peux vous l'assurer.
Penchons-nous sur certains des résultats de la vérification générale en ce qui concerne la « transition équitable pour les collectivités et les travailleurs des centrales au charbon canadiennes », car il s'agit de pages qui révèlent l'incompétence absolue du gouvernement. Le gouvernement est incompétent dans presque tout, mais ses députés ont vraiment franchi un nouveau seuil. Ils ont travaillé fort pour être encore plus incompétents pour les travailleurs du charbon, et je dois admettre que je suis impressionné, car il est difficile d'atteindre un tel niveau d'incompétence.
Examinons quelques points. La vérificatrice générale a passé en revue les engagements et les programmes fédéraux que les libéraux ont déclaré vouloir mettre en œuvre. Ils sont au nombre de 10. Quelqu'un veut-il deviner combien d'engagements ont été respectés? Quatre sur dix, et ce ne sont même pas ceux qui pourraient réellement aider les travailleurs; ce sont les mesures les plus faciles, comme l'organisation d'une réunion interministérielle pour tenir des discussions.
Comme je viens de le dire, les libéraux ont ensuite l'audace de dire aux Canadiens qu'ils vont planifier cette transition pour les travailleurs du secteur pétrolier et gazier en Alberta et en Saskatchewan, où ils n'ont remporté pratiquement aucune circonscription. Ils ne se soucient pas des habitants de ces régions. Ils disent qu'ils vont planifier leur transition hors du secteur pétrolier et gazier, même s'ils ont laissé pour compte les travailleurs du charbon; toutefois, ils disent de ne pas s'inquiéter parce qu'ils vont s'en occuper cette fois-ci.
Sous la recommandation 1, on peut lire la constatation suivante: « Ressources naturelles Canada n’a pas dirigé l’établissement de rapports sur les activités menées pour appuyer une transition équitable pour les travailleuses et travailleurs de l’industrie de charbon et leurs collectivités. » Les libéraux n'ont pas produit de rapport sur les activités menées pour appuyer une transition équitable pour une seule collectivité. C'est la première chose qu'ils n'ont pas faite. Les travailleurs du secteur pétrolier et gazier en Alberta et en Saskatchewan doivent se préparer.
Ronald Reagan a dit que la phrase la plus effrayante qu'une personne puisse entendre est: « Je suis du gouvernement et je suis là pour vous aider. » Si Ronald Reagan était encore en vie et s'il vivait au Canada, il serait tout à fait terrifié par les paroles du gouvernement libéral. Lorsque les libéraux disent qu'ils viennent aider, les gens devraient s'enfuir dans la direction opposée. Les travailleurs du secteur pétrolier et gazier savent non seulement que les libéraux ne les soutiennent pas, mais aussi qu'ils vont les précipiter dans un gouffre.
Voici ce qu'on peut lire sous la recommandation 2 du groupe de travail: « Ressources naturelles Canada n’a toujours pas présenté de loi sur la transition équitable. » Les libéraux étaient censés le faire en 2019. Voilà maintenant qu'ils pondent cette superbe idée en 2023 — le Conseil du partenariat pour des emplois durables —, qu'ils ont deux ans pour mettre en œuvre. Ils ont quatre ans de retard et ils vont créer un conseil qu'il faudra deux ans pour mettre sur pied parce que c'est vraiment difficile. C'est tout un travail que de mettre sur pied un conseil. Nous savons à quel point ces gens-là travaillent fort. Cela va leur prendre deux ans pour mettre tout cela en place. C'est incroyable.
Nous savons aussi qu'aucun membre de ce conseil ne se souciera des travailleurs du secteur pétrolier et gazier. Aucun membre de ce conseil ne se souciera des répercussions sur l'économie de l'Alberta ou de la Saskatchewan. Le conseil sera rempli de donateurs libéraux.
Actuellement, le gouvernement libéral a besoin de connaître une seule chose pour nommer une personne à la magistrature au Canada: a-t-elle fait un don au Parti libéral? Les libéraux vérifient la liste, et, si une personne a fait un don, tant mieux, elle peut être nommée. Dans le cas présent, le conseil du partenariat pour des emplois durables serait rempli de libéraux purs et durs et de personnes anti-pétrole, anti-Alberta et anti-Saskatchewan. Les libéraux étaient censés le mettre en place il y a quatre ans, mais il en faudra encore deux, ce qui nous amène à six ans.
La recommandation 3 était la suivante: « Créer un fonds de recherche ciblé et à long terme pour l’étude des incidences de l’élimination graduelle du charbon et de la transition vers une économie à faibles émissions de carbone. » Les libéraux n'y ont pas donné suite. Je sais que tout le monde retenait son souffle en pensant qu'ils avaient peut-être fait quelque chose, mais ils n'y ont pas donné suite. Feront-ils vraiment quelque chose avec ce projet de loi? C'est la question que nous devons nous poser.
La nature humaine veut que nous examinions le bilan passé pour déterminer les résultats futurs. Comme les libéraux n'ont absolument rien fait pour les travailleurs du charbon, nous pouvons nous attendre à ce qu'ils ne fassent absolument rien pour les travailleurs du secteur pétrolier et gazier de l'Alberta et de la Saskatchewan. Pourquoi le feraient-ils? Pourquoi s'en soucient-ils? Ils n'ont aucun député dans les Prairies. Bon, ils en ont un, qui semble assez hostile à l'Alberta d'après certaines de ses déclarations, alors il pourrait essayer d'obtenir un siège dans Toronto Centre—Rosedale ou quelque chose du genre aux prochaines élections.
La recommandation no 5 visait à créer « un programme de prestations de raccordement pour les travailleurs qui prendront leur retraite plus tôt que prévu, en raison de l’abandon graduel du charbon. ». Les libéraux l'ont-ils fait? Non, ils ne l'ont pas fait. Les travailleurs du charbon verront leurs emplois éliminés progressivement, leur pension sera réduite, tout comme bon nombre des pensions des libéraux seront réduites lorsqu'ils perdront aux prochaines élections. Toutefois, y a-t-il quelqu'un au sein du Parti libéral qui s'est excusé auprès des travailleurs du charbon en disant qu'ils avaient promis de créer des prestations de raccordement pour eux lorsqu'ils ont éliminé leurs emplois progressivement, mais qu'ils ne l'ont pas fait? Ont-ils déjà présenté des excuses? Non. Pourquoi? Parce qu'ils s'en fichent, car il s'agit de travailleurs du secteur de l'énergie.
Maintenant, quand le gouvernement libéral dit aux travailleurs du secteur de l’énergie de l’Alberta et de la Saskatchewan qu’il va éliminer progressivement leur gagne-pain, mais qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter parce que les libéraux seront là pour eux, je dis que c’est de la foutaise. Il est impossible que les libéraux soient là pour qui que ce soit.
Imaginons l'effet dévastateur qu'aura, sur un travailleur du secteur de l’énergie, la perte de son gagne-pain progressivement éliminé, sans possibilité de toucher une prestation de raccordement avant d'être admissible à la pension de retraite. C’est déjà très grave, ce n'est pas tout. Depuis que les libéraux les ont arnaqués avec les pensions, ils disent qu’ils vont créer une base de données afin de permettre aux travailleurs de faire la transition vers de nouveaux emplois. Il s’agit d’un inventaire détaillé et accessible au public contenant des renseignements sur le marché du travail adaptés aux travailleurs du secteur du charbon, comme les profils de compétences, la démographie, l’emplacement et les employeurs actuels et potentiels. Les libéraux disent qu'il n'y a pas de problème parce que les travailleurs auront peut-être l’occasion de trouver un emploi ailleurs. Cependant, est-ce que les libéraux ont vraiment fait ce qu'ils disaient? Non, ils ne l’ont pas fait. Ils prennent la parole à la Chambre, les uns après les autres, pour répéter que c’est une solution formidable. Puis, ils imposent l’attribution de temps pour le débat sur ce projet de loi après avoir littéralement floué les travailleurs du secteur du charbon. Je peux garantir aux députés qu’ils vont refaire la même arnaque.