La Chambre reprend l'étude, interrompue le 3 février, de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
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Monsieur le Président, c'est un honneur de prendre la parole ce matin pour exprimer quelques réflexions au sujet du projet de loi .
Je tiens d'abord à parler des quelques éléments qui me plaisent dans le projet de loi. Notamment, je pense que nous pouvons tous convenir que, en temps de pandémie, améliorer la ventilation et offrir davantage de mesures de soutien est une bonne chose. Le projet de loi prévoit 100 millions de dollars pour améliorer la ventilation dans les écoles. Il prévoit aussi un crédit d'impôt remboursable pour les petites entreprises pouvant atteindre 25 % des dépenses totales de ventilation.
De plus, je suis très heureux que le projet de loi prévoie 1,72 milliard de dollars pour permettre aux provinces de distribuer des tests de dépistage rapide dans les écoles et les lieux de travail afin de renforcer leur capacité de dépistage. Par exemple, dans la région de Waterloo, la chambre de commerce de Cambridge a indiqué le mois dernier qu'il lui manquait 200 000 tests de dépistage rapide. Voilà le genre de mesures de soutien que les entreprises de ma circonscription aimeront beaucoup, j'en suis sûr.
Sur la question du logement, l'an dernier seulement, le prix des maisons à Kitchener a augmenté de 35 %. En 2005, le prix moyen des maisons était trois fois plus élevé que le revenu médian. Depuis l'an dernier, il est 8,7 fois plus élevé. Cette montée fulgurante des prix est tout simplement hors de contrôle. Les jeunes craignent de ne jamais pouvoir s'acheter une maison. Les personnes âgées qui ont un revenu fixe dans ma communauté sont très inquiètes, car elles ne savent pas si elles vont pouvoir conserver leur logement. Une infirmière à qui j'ai parlé l'été dernier m'a dit que son loyer avait augmenté au point où elle se demandait si elle allait pouvoir rester dans notre communauté.
Il faut mettre en place des politiques qui s'attaquent de front à cette crise. Les maisons doivent être réservées aux personnes qui veulent y vivre, et non aux investisseurs qui les considèrent comme un bien commercial. Un des problèmes inhérents à cette crise est le nombre de maisons vacantes au pays. Une étude récente a recensé 1,34 million de maisons vides à l'échelle du Canada. Celles-ci ont été achetées par des spéculateurs à la recherche de gains et non pas d'un domicile. Ces maisons représentent 8,7 % du parc immobilier. Au rythme où va la construction, il faudrait six ans pour bâtir l'offre de logements qui existe déjà sous forme de maisons vacantes.
Aujourd'hui, nous avons des solutions qui fonctionnent. Par exemple, Vancouver a progressivement augmenté sa taxe sur les maisons vides à 3 %. Ce faisant, la ville a réduit de 25 % le nombre de maisons inoccupées. Elle a remis au moins 18 000 logements sur le marché et a généré des dizaines de millions de dollars de revenus pour la construction de nouveaux logements abordables.
Si nous revenons au projet de loi, il comprend ce qu'on appelle une taxe sur les logements sous-utilisés. Elle est fixée à 1 %. En ce qui concerne les spéculateurs qui obtiennent des rendements nettement supérieurs à 8 %, je crains que cette taxe ne décourage pas vraiment la spéculation des investisseurs que nous observons actuellement sur le marché. De plus, presque tout le monde est exempté de cette taxe. Les Canadiens en sont exemptés. Les résidents permanents le sont aussi. Toutes les sociétés en sont exemptées. Elle ne s'applique qu'à une petite fraction des maisons inoccupées appartenant à des non-résidents et à des non-Canadiens.
J'ai l'impression que nous savons tous que la maison est en feu et que quelqu'un a appelé le service d'incendie, mais que les pompiers sont arrivés avec un seau d'eau. Je me demande pourquoi le parti au pouvoir n'intervient pas plus rapidement pour mettre en place les divers outils dont nous avons besoin pour remédier à la crise, notamment de nouveaux investissements dans les logements sociaux subventionnés et les logements coopératifs hors marché.
J'ai remarqué que le programme du parti au pouvoir comprenait une promesse d'envisager d'interdire les offres à l'aveugle. Il existe tellement d'outils que nous pouvons et devons envisager et j'encourage fortement le parti au pouvoir à le faire.
Si les libéraux comptent vraiment régler la crise du logement et qu'ils cherchent à établir des priorités, je les invite à au moins examiner la taxe prévue dans ce projet de loi afin de déterminer s'il serait possible de faire en sorte que cet outil s'attaque plus efficacement à cette crise bien réelle qui sévit partout au pays. Elle frappe durement à Kitchener, en tous cas.
Je suis également déçu que le projet de loi ait laissé passer deux autres occasions, dont j'aimerais maintenant parler.
La première a trait à la crise dans les établissements de soins de longue durée. L'été dernier, j'ai discuté avec une femme dont la mère attendait dans un hôpital depuis trois mois. Elle était en larmes, se demandant si sa mère n'allait pas mourir avant d'avoir obtenu une place dans un établissement de soins de longue durée.
En date de l'été dernier, cette femme faisait partie des 52 000 personnes qui attendaient une place dans un tel établissement. Les solutions sont évidentes. L'an dernier, Paul Manly, l'ancien député de Nanaimo—Ladysmith, avait présenté la motion M‑77, qui offrait diverses pistes de solutions. Elle visait notamment à établir des normes nationales en matière de soins de longue durée; à mettre fin aux soins privés à but lucratif; à veiller à ce que les préposés aux bénéficiaires n'offrent pas quatre minutes, mais plutôt quatre heures de soins par jour à chaque résident; à éliminer complètement les temps d'attente; et à rémunérer convenablement les préposés aux bénéficiaires afin qu'ils n'aient pas à courir entre plusieurs établissements dans une économie des petits boulots.
Heureusement, le directeur parlementaire du budget a établi les coûts d'un tel plan. La bonne nouvelle, c'est qu'il coûterait moins cher que les 18 milliards de dollars que nous offrons actuellement chaque année aux sociétés pétrolières et gazières. Nous pourrions ainsi mieux prendre soin de nos aînés.
Deuxièmement, j'ai aussi été déçu par l'absence d'un programme national d'assurance-médicaments. J'invite le parti au pouvoir à accorder la priorité à un tel programme, que ce soit dans ce projet de loi ou dans un autre. On nous promet un programme d'assurance-médicaments depuis 1997, soit 25 ans.
L'été dernier, j'ai parlé à une femme qui m'a révélé qu'étant donné le coût de ses médicaments, elle devait réduire intentionnellement ses doses quotidiennes afin qu'ils durent plus longtemps. Cela se passe dans un pays qui se dit fier de son système de santé tout à fait universel. De toute évidence, il n'est pas vraiment universel.
Comme nous étudions ces données depuis plusieurs années, nous savons que les Canadiens dépensent actuellement 24 milliards de dollars par année pour des produits pharmaceutiques. Nous savons aussi qu'un programme national nous permettrait de faire des économies. En plus de répondre à un impératif moral et d'être plus humain, un programme national d'assurance-médicaments nous permettrait d'économiser collectivement 4 milliards de dollars par année.
J'encourage le parti au pouvoir et tous les parlementaires à continuer de promouvoir les intérêts des Canadiens de partout au pays, qui méritent d'avoir accès à des soins de santé vraiment universels. Cela suppose notamment d'avoir accès à un programme national d'assurance-médicaments.
En conclusion, le projet de loi à l'étude contient de bons éléments dont je me réjouis, surtout en ce qui concerne les tests rapides: ils seront très utiles dans ma communauté.
Cela dit, si nous comptons nous attaquer sérieusement à la crise du logement et donner suite aux promesses faites au fil des ans, il faudra que tous les parlementaires continuent non seulement de militer en faveur d'une amélioration des soins de longue durée et de l'instauration d'un programme national d'assurance-médicaments, mais aussi de chercher de réelles solutions à la crise du logement actuelle.
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Monsieur le Président, cela me fait plaisir de prendre la parole sur le projet de loi aujourd'hui, même si ce n'est pas le sujet qui me passionne le plus. J'aimerais parler des transferts en santé; j'espère qu'on ne fera pas le saut.
En introduction, j'aimerais revenir sur les comptes d'urgence et les programmes que le gouvernement a mis en place. Je pense notamment à ce qui touche à la subvention salariale et à la subvention au loyer, parce qu'il y a un problème de flexibilité assez énorme. Tous les gens dont l'entreprise a été démarrée après mars 2020 ne peuvent pas se qualifier.
Dans ma circonscription, M. Daniel Bolduc, le propriétaire de l'Auberge Les Deux Tours, est quelqu'un qui respecte avec minutie les règles de santé publique. Il a racheté une auberge qui était déjà une entreprise existante et il se voit aujourd’hui devant zéro soutien de la part du gouvernement fédéral.
Je trouve cela assez ironique, parce que je vois d'autres entrepreneurs qui, dans les médias sociaux, prennent quelquefois des positions assez embêtantes sur le plan du respect des règles de santé publique, mais se voient malgré tout accorder une aide de la part du gouvernement. Or, ceux qui suivent scrupuleusement les règles se retrouvent malheureusement devant rien.
Ce sont les économies d'une vie que M. Bolduc a investies dans cette auberge, et, aujourd’hui, il se retrouve dans une situation difficile. Je sais qu'il a fait des démarches auprès de la par l'entremise de l'Association Restauration Québec. Mme Dominique Tremblay, la directrice aux affaires publiques et gouvernementales a envoyé une lettre à la vice-première ministre à ce sujet.
Je prends donc deux secondes pour encourager M. Bolduc. Nous nous parlons fréquemment. Je sais qu'il est engagé et qu'il veut régler cette situation. Je voulais faire un petit aparté pour lui dire que je le soutiens.
J'aimerais parler du projet de loi et, surtout, de ce qui ne se trouve pas dans le projet de loi C‑8. Dans la mise à jour économique, que l'on pourrait qualifier de famélique, ce qui était très choquant, à mon avis, surtout dans le contexte d'une pandémie, c'est le fait qu'il n'y avait rien pour la santé jusqu'en 2027.
Une voix: C'est vrai.
M. Mario Simard: C'est vrai, monsieur le Président, comme le fait entendre mon collègue de . Il n'y avait rien pour la santé jusqu'en 2027 et c'est une catastrophe.
J'aimerais faire la genèse du pire problème de la fédération canadienne, celle du financement des soins de santé. Pour faire cela, il faut revenir sur un concept clé, qui est celui du déséquilibre fiscal.
Je le sais que les fédéralistes n'aiment pas entendre parler de déséquilibre fiscal, mais il faut revenir là-dessus. C'est un concept qui a été abondamment épluché, et non par des souverainistes.
On peut penser au rapport Séguin, au Québec. Je ne parle pas du M. Seguin qui a une chèvre, mais bien de l'ancien ministre libéral qui était tout sauf un souverainiste. Dans son rapport, M. Séguin identifie clairement qu'il y a entre les deux ordres de gouvernement un déséquilibre fiscal.
Quand on regarde la littérature sur la fiscalité de la fédération canadienne, il y a deux types de déséquilibre. Il y a le déséquilibre horizontal, celui qui est réglé par la péréquation ou ce que mes amis conservateurs appellent les subventions à l'industrie pétrolière. Il y a aussi le déséquilibre vertical, ce qui veut dire que le gouvernement fédéral a une assiette fiscale beaucoup plus grande que celle des provinces.
Année après année, le gouvernement a une capacité beaucoup plus grande, mais malheureusement, il a moins de dépenses. C'est dans ce cadre-là qu'arrive le déséquilibre fiscal où les provinces croulent sous des dépenses en soin de santé avec des ressources financières qui sont faméliques.
Pour convaincre les députés de la Chambre, je vais me rapporter à Jean Chrétien, que j'aime bien. Jean Chrétien a eu deux moments de lucidité dans sa vie — ou peut-être plus — que j'apprécie particulièrement de lui. Le premier moment est celui où il a dit que s'il avait investi autant au Québec que ce qu'il avait investi dans le secteur pétrolier, le Québec serait resté libéral jusqu'à la fin des années 2000. J'ai adoré cela de Jean Chrétien. L'autre moment de lucidité est lorsqu'il a dit devant les membres du G7 que la solution miracle pour arriver à équilibrer ses budgets était de couper dans les paiements des transferts aux provinces sans en payer le coût politique.
Jean Chrétien a dit devant les pays du G7 qu'on a toujours cette possibilité de couper les paiements des transferts aux provinces pour équilibrer son budget et, le beau de l'affaire, c'est qu'on n'en paie pas le prix politique.
Tous les premiers ministres se sont cassé les dents là-dessus. C'est en 1996‑1997 et 1997‑1998 que le gouvernement fédéral a coupé de façon récurrente 2,5 milliards de dollars dans les transferts en santé, ce qui a provoqué le virage ambulatoire sous Lucien Bouchard, dont le gouvernement de Québec a effectivement payé le prix politique. La part de responsabilité du fédéral est sans équivoque, par contre. Par ailleurs, même si je ne suis pas un admirateur de Philippe Couillard et de l'austérité, lui aussi a payé le prix du non-financement des soins de santé du gouvernement fédéral.
Je n'invente rien de ce que je viens rapidement de dire. En consultant les rapports du directeur parlementaire du budget à partir de 2013, on y trouve constamment la notion suivante: s'il n'y a pas de réinvestissement dans les soins de santé, année après année, les provinces vont cumuler des déficits pendant que le gouvernement fédéral dégagera des surplus.
Dans le but de convaincre, je vais rappeler aux députés un sondage Léger publié cette semaine. Il y a quelques jours, lors de la période des questions orales, j'ai demandé au s'il allait répondre présent au grand chantier de 2022, qui est celui des soins de santé. Il nous a répondu par l'affirmative, avec une formule qu'il utilise souvent, « nous allons être là pour les Canadiens ».
Par contre, ceux-ci n'ont manifestement pas l'impression qu'ils ont été trouvés par le premier ministre, puisque 85 % des Canadiens sondés par Léger jugent que le premier ministre n'en fait pas assez en matière de financement de la santé. De plus, en rappelant aux Canadiens que la part du gouvernement fédéral en santé était de 50 % à la fin des années 1950 et au début des années 1960, ce sont alors 90 % d'entre eux qui jugent que le gouvernement fédéral n'en fait pas suffisamment.
Quelle est la solution? Je vais soumettre l'idée trouvée dans sa grande lucidité par notre chef, celle de tenir un sommet public sur le financement de la santé, durant lequel on pourra débattre de la question, avec pour base ce que demandent les provinces.
Plus tôt, je rappelais qu'année après année, les rapports du directeur parlementaire du budget nous indiquent que la situation est intenable. Le Conference Board a également déposé un rapport disant que la meilleure solution pour mettre fin à cette situation serait de faire passer les transferts de santé de 22 % à 35 %. Si le gouvernement fédéral acceptait de le faire, ce serait peut-être un bon point de départ, qui représenterait 28 milliards de dollars de plus dans la santé.
Un autre élément essentiel serait de gommer les coûts du système en faisant passer la part du fédéral de 3 %, à 6 %. Ce point se trouve également dans l'étude du Conference Board. Nous insistons pour que cela se fasse sans condition.
Une chose m'étonne. Quand nous avons entamé cette 44e législature, nous avons appris qu'il allait y avoir un ministère de la Santé mentale. Or, pour moi, la santé relève des provinces. Qu'aurait fait le fédéral si Québec s'était dit qu'il allait créer un ministère de la Défense nationale? Le fédéral aurait pensé, avec raison, que le Québec était fou. Cependant, le fédéral a décidé de créer un ministère de la Santé mentale, ce qui représente un gaspillage de fonds publics. Comme cette compétence relève des provinces, la solution passe par la hausse des transferts en santé jusqu'à 35 % des dépenses. Malheureusement, nous ne retrouvons absolument rien dans la mise à jour économique.
La situation est tellement intenable que de 43 % à 47 % du budget total du Québec sont consacrés à la santé. Il ne reste donc pas grand-chose pour toutes les autres missions, comme l'éducation, les services à la famille, la petite enfance ou le développement économique. La part du fédéral en santé étant famélique, cela entraîne un sous-développement dans les provinces et une situation intenable.
J'en ai terminé avec mon discours. Cela me fera plaisir de débattre et de répondre aux questions, en particulier celles de mon collègue de Winnipeg‑Nord.
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Monsieur le Président, je suis heureuse d’avoir l’occasion aujourd’hui de parler d’un projet de loi qui mettrait en œuvre certaines mesures prévues dans la mise à jour économique et budgétaire de novembre dernier. Même si notre pays connaît des jours difficiles, j’ai beaucoup de raisons de garder espoir, mais cela n'a rien à voir avec ce projet de loi. J’étais sur le bord de la route à Whitewood, en Saskatchewan, quand les camionneurs ont laissé leur famille derrière pour prendre le chemin d’Ottawa. Depuis, tous les députés, et tous les Canadiens, je pense, ont vu ces manifestants pacifiques et entendu leur demande. Ils sont dans notre capitale parce que, deux années après le début de la pandémie, le a décidé de mettre encore plus en péril notre chaîne d’approvisionnement en imposant des exigences de vaccination punitives à nos camionneurs transfrontaliers. Ce sont les mêmes camionneurs qui se démènent depuis deux ans pour que nos épiceries et nos magasins puissent garnir leurs tablettes sans problème.
Au début de la pandémie, les politiciens de tous les horizons, dont le , ont encouragé les Canadiens à remercier les camionneurs, ces héros méconnus de la pandémie. Maintenant, après deux années de pandémie, sa vendetta vaccinale perturbera davantage les chaînes d’approvisionnement et haussera le coût des biens de consommation, un coup dur pour notre économie et notre qualité de vie.
Déjà durement éprouvés par les effets de projets de loi comme le projet de loi sur l'économie, ces camionneurs sont en train de perdre leurs moyens de subvenir aux besoins de leur famille. Ils se joignent aux médecins, infirmiers, policiers, pompiers, enseignants, avocats, membres des forces armées, mineurs, travailleurs d'usine, fonctionnaires et autres qui ont vu ou qui verront leur revenu diminuer à cause de leurs choix médicaux. Ils ne sont guère encouragés par des projets de loi comme celui-ci, qui promet encore plus d'argent pour mettre en œuvre des exigences liées à la preuve vaccinale partout au pays. Cela envoie un bien mauvais signal aux intervenants économiques, à nos partenaires commerciaux et aux Canadiens en général. C'est pour cela qu'ils résistent.
Ce convoi a mis en lumière bon nombre des frustrations que ressentent des camionneurs, des agriculteurs et des familles de travailleurs envers le et le gouvernement. Ils en ont assez du fardeau fiscal trop lourd et des dépenses inconsidérées. Ils en ont assez des contraintes excessives qui limitent leur capacité de subvenir aux besoins de leur famille. Ils en ont assez de ce gouvernement qui cherche à diviser les Canadiens.
Je suis heureuse de voir que le convoi, qui visait d'abord à mettre fin à une obligation vaccinale punitive pour les camionneurs, a évolué pour donner une voix à tous les Canadiens qui croient fondamentalement aux libertés individuelles. Quand je vois des gens défendre leurs droits et leurs libertés, je suis très fière d'être Canadienne...
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Certainement, monsieur le Président. J'ajouterais que nous devons tenir compte de tous les aspects de la question lorsque nous parlons des Canadiens et de l'argent des contribuables. Heureusement, j'en étais à ma dernière phrase avant de passer aux raisons pour lesquelles la situation est lourde de conséquences pour les camionneurs et d'autres personnes.
Les camionneurs m'ont donné plus d'espoir en l'avenir de l'économie canadienne que le gouvernement l'a fait en près de deux ans. Pourquoi donc les camionneurs et l'ensemble des Canadiens devraient-ils craindre pour l'avenir économique de notre pays? Il suffit de regarder les mesures comme le projet de loi dont nous sommes saisis. La mise à jour économique et budgétaire prévoit une hausse de 71,2 milliards de dollars des dépenses du gouvernement. Depuis le début de la pandémie, les libéraux ont consacré 176 milliards de dollars à de nouvelles dépenses qui n'ont rien à voir avec les mesures prises contre la COVID‑19. C'est ce que le directeur parlementaire du budget a dit: « La raison d'être initiale de ces dépenses supplémentaires, soit la relance économique, ne semble plus présente. »
Le directeur parlementaire du budget, tous les Canadiens et — je serais prête à le parier — même le personnel de la savent que les déficits perpétuels et extrêmes contribuent grandement à l'inflation. L'année a certes mal commencé: l'inflation s'élève actuellement à 4,8 %, son plus haut niveau en 30 ans.
Quels effets cela a‑t‑il sur la vie quotidienne des Canadiens? Prenons l'exemple du logement. Quand le est arrivé au pouvoir, le coût moyen d'une maison était de 435 000 $. Il est maintenant passé à 810 000 $, soit presque le double. Les jeunes Canadiens cherchant à acheter leur première maison doivent composer à la fois avec une inflation galopante et une offre insuffisante, une combinaison désastreuse. Pour contrer la crise du logement, le projet de loi propose d'instaurer une taxe annuelle de 1 % sur la valeur des immeubles résidentiels vacants ou sous-utilisés appartenant directement ou indirectement à des personnes non résidentes et non canadiennes. À mon avis, c'est totalement insuffisant. Dans notre plateforme de 2021, nous avons proposé d'interdire aux investisseurs étrangers qui ne vivent pas ou ne s'installent pas au Canada d'acheter des maisons ici pendant deux ans, après quoi cette interdiction serait réévaluée. Les conservateurs auraient aussi encouragé les investissements étrangers dans des logements locatifs abordables pour les Canadiens.
Même s’ils ne peuvent pas acheter une maison sur le marché actuel, les Canadiens ressentent aussi les effets de l’inflation sur leur panier d’épicerie. Le prix du poulet a augmenté de 6,2 %, celui du bœuf de 11,9 %, celui du bacon de 19,1 %, celui du pain de 5 %, l’huile de cuisson a augmenté de 41,4 %, et le sucre blanc de 21,6 %, et ce, seulement en un an. Soixante pour cent des Canadiens éprouvent des difficultés à nourrir leur famille. Ce chiffre a augmenté de 36 % depuis la dernière fois qu'on leur a posé cette question en 2019.
L’augmentation des prix touche tous les Canadiens ordinaires, mais probablement pas le , alors je tiens à souligner les inquiétudes des Canadiens moyens pour que ce soit consigné au compte rendu. Lindsay m’a confié que sa facture d’épicerie, pour une famille de quatre personnes, est passée de 200 à 400 $ par semaine. Elle pensait qu’elle s’était peut-être laissée tenter par des achats inutiles, mais elle s'est rendu compte qu'il s'agissait des mêmes articles et des mêmes quantités. Robin, artiste-tatoueur de métier, dit que les gants en nitrile qu’il achète coûtaient 9 $ la boîte il y a deux ans, et qu’ils coûtent aujourd’hui 27 $. Carol signale que le prix de l’épicerie, des vêtements, des médicaments, de l’essence et de toutes les premières nécessités a augmenté en flèche. Susan croit qu'absolument tout est plus cher. Sur ses factures d’électricité et d’énergie, la taxe sur l’essence représente 100 $, avant même que soit ajouté ce qu’elle a à payer pour sa consommation. Dennis trouve que le prix des aliments, en particulier les œufs et les produits frais, a augmenté, mais il constate également une augmentation globale, et bien évidemment pour le bois et le carburant. Noel estime que tout a augmenté et que le coût des services publics atteint des sommets.
L'inflation crée un cercle vicieux. Lorsque les coûts augmentent pour l'industrie tertiaire, les fournisseurs de services publics et les grandes sociétés, ces derniers refilent la facture au consommateur. Au même titre que la taxe sur le carbone qui fait que tout coûte plus cher, la taxe d'inflation punit avant tout les travailleurs canadiens. Il est important de nous rappeler que les pressions supplémentaires telles que la taxe sur le carbone et l'inflation sont directement imputables aux mauvaises décisions du gouvernement libéral. Le gouvernement a choisi d'instaurer une taxe sur le carbone de l'ordre de 20 $ la tonne et nous a accusés d'induire les Canadiens en erreur lorsque nous avons prédit qu'il l'augmenterait à 50 $. Or, nous savons maintenant que le gouvernement prévoit de la faire passer à 170 $ la tonne. C'est le gouvernement qui fait ce choix, et ce sont les Canadiens qui en paient le prix, littéralement.
La taxe de « Justinflation » frappe durement les familles à l'épicerie, au garage, dans les exploitations agricoles et quand vient le temps de régler les factures à la fin du mois. Plutôt que de remédier au taux d'inflation le plus élevé que le Canada ait connu depuis plus de 30 ans, ce projet de loi envenime la situation en proposant des dépenses supplémentaires de 70 milliards de dollars. Ces décisions font que deux Canadiens sur cinq considèrent que leur situation financière s'est détériorée par rapport à l'an dernier. Leurs craintes sont exacerbées par le fait que les libéraux n'ont toujours pas de plan pour nous sortir de cette pandémie et maîtriser les dépenses publiques.
Dans l'édition d'hier du Calgary Herald, Chris Nelson prévient que les déficits sans fin et l'affaiblissement de la valeur du dollar feront augmenter le coût des importations, ce qui rendra l'inflation encore pire qu'elle ne l'est en ce moment. Selon lui, dire que le Canada est pris entre l'arbre et l'écorce serait un euphémisme.
D'après lui, la meilleure façon d'empêcher que cela survienne serait d'investir dans le secteur canadien du pétrole et du gaz en raison de son caractère novateur, de sa productivité et du fait qu'il est axé sur l'exportation. Chaque année, ce secteur contribue à hauteur de 68 millions de dollars aux exportations canadiennes et, malgré cela, le est déterminé à le faire carrément disparaître d'ici 18 mois. Voilà l'exemple parfait pour montrer que les libéraux font plus de tort que de bien à l'économie du pays, à la création d'emplois et à l'environnement de la planète. Le Canada devrait être un chef de file mais il ne l'est pas.
Plutôt que d'adopter le projet de loi et de dépenser sans objectif précis, quelles solutions pratico-pratiques pourrions-nous adopter pour relancer l'économie du pays? Tout de suite, je repense aux camionneurs et à ce que nous pourrions faire pour qu'ils puissent faire leur travail en toute sécurité. Le gouvernement devrait agir avec plus d'empressement pour distribuer des tests rapides comme moyen de mieux contrôler la propagation de la COVID au niveau fédéral; c'est la responsabilité des libéraux. Ils préfèrent empiéter davantage sur la liberté de circulation.
Les libéraux empêchent les Canadiens de prendre l'avion ou le train sans preuve de vaccination. D'après eux, ces mesures reposent sur des recommandations scientifiques pour contrôler la propagation du virus, mais cela contredit ce que les autorités sanitaires ont affirmé: les personnes vaccinées peuvent être porteuses du virus et le transmettre aux autres. Je crois qu'une mesure plus appropriée serait d'exiger des passagers qu'ils présentent un test négatif avant l'embarquement, ce qui aurait l'avantage de respecter la liberté de circulation des Canadiens.
Il faut redonner aux Canadiens la possibilité d'exprimer, de façon permanente et sécuritaire, leur vaillance, leur liberté de conscience et leur innovation féconde. Il ne faut pas adopter ce projet de loi, car il ne sera qu'un rappel décourageant d'un malaise économique interminable et d'un contrôle abusif. Donnons plutôt aux Canadiens la possibilité de travailler et de contribuer à la relance postpandémique, peu importe leur statut vaccinal.
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Monsieur le Président, je suis heureux de présenter pour la première fois une longue intervention en cette 44
e législature, à titre de représentant des citoyens de Chatham-Kent—Leamington.
Avant de passer au projet de loi à l'étude, je souhaite féliciter deux de ces citoyens, mes parents, qui célèbrent aujourd'hui leur 61e anniversaire de mariage.
Pour ce qui est du projet de loi , personne ne sera surpris d'apprendre que je m'oppose à cette mesure et aux dépenses supplémentaires dont il est question. Pourquoi? C'est parce qu'elles jettent de l'huile sur le feu inflationniste. Dans un rapport publié récemment, le directeur parlementaire du budget indique qu'une augmentation des dépenses de relance ne fera qu'attiser la flambée inflationniste, créant ainsi une taxe d'inflation. Quand le comité des finances lui a demandé si les déficits du gouvernement contribuent à l'inflation, le directeur parlementaire du budget a répondu très clairement que oui, ils peuvent y contribuer.
De combien d'argent est-il question, au juste? Dans la mise à jour économique et budgétaire, on indique des dépenses supplémentaires de 71,2 milliards de dollars. De plus, depuis le début de la pandémie, le gouvernement a engagé 176 milliards de dollars en nouvelles dépenses qui ne sont pas liées à la lutte contre la pandémie. Notre dette portant intérêt est de presque 1,4 billion de dollars.
Je reprendrai quelques exemples employés hier par mon collègue d' pour illustrer ce que cela représente. Nous comprenons à quoi ressemblent 1 million de dollars: le chiffre un suivi de six zéros. Cependant, 1,4 billion, c'est 140 millions de millions de dollars. Les gens devraient réfléchir à cela. Hier, pendant la période des questions, la a déclaré que pour chaque tranche de 10 dollars dépensés en réponse à la COVID, 8 dollars viennent du gouvernement fédéral, même si les fonds ont été consacrés à des mesures offertes par les provinces. La responsabilité de ces dépenses revient donc au gouvernement du Canada.
Permettez-moi de parler de deux domaines où les Canadiens auraient été mieux servis par un gouvernement proactif, ce qui aurait diminué la nécessité d'adopter une approche si réactive aux effets de la pandémie. Le premier est l'approvisionnement en tests de dépistage rapide. Les conservateurs ont appuyé l'approvisionnement de ces tests même bien avant que nous ayons eu des vaccins, il y a maintenant près de deux ans. Alors que la pandémie est déjà bien présente, le gouvernement semble avoir enfin compris et, maintenant, il veut plus de tests rapides. Après cinq vagues d'infection et les ravages économiques dus aux confinements, on le voit enfin faire un effort.
Le second est la capacité des soins intensifs. Les gouvernements provinciaux ont souvent invoqué la crainte de voir les unités de soins intensifs déborder pendant les pics d'infection pour justifier les confinements. Ce n'est pas souvent que mes collègues conservateurs et moi sommes sur la même longueur d'onde que les députés des autres partis de l'opposition, mais c'est le cas quand il s'agit de la hausse des transferts en santé. Même s'il peut manquer d'établissements ici et là, c'est de médecins, d'infirmières et d'infirmières praticiennes qu'il manque surtout. Ce qu'il nous faut d'abord et avant tout, ce sont des gens capables d'offrir les soins les plus critiques.
Même s'il s'agit bien entendu d'une responsabilité provinciale, j'ai suivi de près, à titre de législateur fédéral, la capacité des établissements de santé de ma circonscription, comme à l'hôpital Erie Shores, à Leamington, et à l'hôpital de Chatham‑Kent, entre autres parce qu'en plus de soigner nos concitoyens, ils doivent aussi soigner les travailleurs étrangers du secteur agricole. Je pourrais passer 10 minutes juste à parler de leur expérience des deux dernières années.
Je n'étais pas conscient que la capacité du Canada en matière de soins de santé n'équivaut qu'au tiers de celle de nos voisins du Sud. C'est une chose que j'ignorais avant l'arrivée de la pandémie. C'est pourquoi le système de santé se voit si rapidement engorgé lorsqu'un très faible pourcentage de la population est gravement touché par la COVID. Ce sont là les deux domaines où il aurait été de loin préférable d'agir de manière proactive, surtout au début de la pandémie.
Toutefois, l'effet cumulatif des dépenses du gouvernement consacrées à des mesures réactives, plutôt que préventives, face aux répercussions dommageables de la pandémie de COVID a mené à un résultat fort prévisible: l'inflation. Cette forme de taxe, car c'est bien ce qu'est l'inflation, touche de multiples aspects de nos vies. Elle touche en particulier les moins bien nantis. En fait, ceux qui ont des actifs peuvent même en profiter.
Je veux aborder deux sujets. Le premier est le logement et la crise de l'inflation dans ce secteur. On a tellement injecté d'argent imprimé dans l'économie que la hausse du coût du logement s'est accélérée. Certes, dans Chatham‑Kent—Leamington, le coût moyen n'est pas aussi élevé que la moyenne nationale, mais le taux de croissance est supérieur, surtout pour les logements au prix modeste. Comme le taux d'intérêt est inférieur au taux de l'inflation, laquelle augmente, les prix ont encore plus tendance à monter.
Nous n'en sommes pas encore à la fin de cette bulle immobilière inflationniste. L'avenir n'a pas encore été écrit. La Banque du Canada a signalé que les taux d'intérêt vont augmenter. Combien de personnes verront leurs finances personnelles mises à plus rude épreuve quand viendra le temps de renouveler le prêt hypothécaire pour leur maison? Bien sûr, la solution réside principalement dans les lois fondamentales de l'offre et de la demande. Il nous faut plus de maisons, pas plus d'impôts ni plus de dépenses, car ils n'ont pour effet que de perpétuer le cycle inflationniste.
Ensuite, il y a l'inflation du prix des aliments. Toute personne qui mange ou, plus précisément, qui fait l'épicerie constate que le prix des aliments augmente au Canada. Avant que j'aie l'honneur d'être élu pour siéger à la Chambre, j'ai passé la plus grande partie de ma vie d'adulte à travailler activement sur une exploitation agricole à produire des aliments. J'ai aussi eu l'occasion de participer à la représentation de producteurs d'aliments à diverses tables des négociations et dans le monde de l'industrie.
Je comprends que l’inflation généralisée n’est pas la première cause de la hausse du coût des matières premières alimentaires au Canada. Les événements météorologiques, les tensions géopolitiques et d’autres enjeux de commerce ont des incidences sur la nature cyclique des marchés plus que l’inflation généralisée, mais, et c’est un gros « mais », je parle du prix des matières premières alimentaires. Les profits des agriculteurs n’ont qu’une incidence minime sur l’expérience du consommateur canadien moyen à l’épicerie. Pour la plupart des denrées, les matières premières ne représentent qu’un très petit pourcentage des coûts. L’étiquetage, l’emballage, le transport, la transformation et la préparation sont les composantes de coût qui font sembler minuscule le coût des matières premières. Bien entendu, tous ces facteurs de coût sont touchés par l’inflation.
Pour conclure, comment nous sortirons-nous de ce pétrin? D’abord, le gouvernement doit réorienter son approche. Nos leaders de la santé ont des paroles encourageantes, en particulier le médecin hygiéniste en chef de l’Ontario, le Dr Kieran Moore, qui appuie l’idée que nous devons apprendre à vivre et à travailler malgré la COVID‑19. Il faut que nous passions de pandémie à endémie. La grande majorité des Canadiens ont fait ce que nous leur avons demandé. Ils se sont fait vacciner et ont suivi les mesures de santé publique.
Nous avons les outils: les vaccins et les tests rapides. En fait, nous devrions avoir des tests rapides. Maintenant, il nous faut apprendre à vivre avec la COVID‑19 et relancer l'économie.
Ensuite, nous devons mettre un frein aux dépenses gouvernementales, écraser l’inflation et atténuer la tendance à la hausse des taux d’intérêt qui résulte inévitablement de l’inflation. Il semble que l’approche du gouvernement, imposer et dépenser, ce qui a créé de l’inflation, est presque intentionnelle. C’est sa façon de se sortir d’énormes dettes à coup d’inflation.
La seule façon dont les Canadiens s’en sortiront, c’est de baisser les impôts et de dépenser moins, ce qui fera fléchir l’inflation et générera plus de croissance économique.