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Madame la Présidente, je peux dire que j’aurai assisté à un moment assez cocasse où ma whip a « whipé » le . C’est quand même assez intéressant.
Je dirais d’entrée de jeu que défendre des idées, ce n’est pas intimider; débattre, ce n’est pas désinformer; et faire progresser des idées politiques ne se fera jamais en opposant les gens les uns contre les autres.
Je dis cela parce que j’ai l’impression que, de plus en plus, un danger que je voyais et qui guettait la politique canadienne est en train de se concrétiser. C’est l’utilisation de stratégies polarisantes comme on les voit aux États‑Unis. L’objectif, trop souvent, c’est faire de la désinformation et de l’intimidation, des stratégies qui viennent remplacer la réflexion et le dialogue démocratique. J’ai l’impression qu’on est devant cela aujourd’hui avec la motion des conservateurs.
Dans le fond, si des gens ont assisté aux événements des derniers jours avec le projet de loi , ce que nous disent les conservateurs, c’est que non seulement ils ne sont pas gênés de chahuter, mais ils déposent une motion pour nous montrer qu’ils vont continuer à chahuter et c’est ce qu’ils veulent faire.
Je ne rappellerai pas ce qu’a dit ma whip tout à l’heure dans son discours. On le sait, malheureusement, le leader de l’opposition officielle et député de a fait des gazouillis très peu avantageux sur deux sénatrices pour encourager des gens à les intimider. Tout à l’heure, ma collègue a fait cette présentation de long en large. Un sénateur conservateur a été obligé de s’excuser parce que les discours qu’il tenait allaient à l’encontre du bon sens. On sait tout cela.
Cette stratégie des conservateurs de l’intimidation et de la désinformation, on la voit de plus en plus. Il y a un point commun pour cela pour les conservateurs. Je dirais que c’est un peu leur marotte de taxe sur le carbone. Les conservateurs ont une passion torride avec le pétrole. La taxe sur le carbone devient donc quelque chose de charnel pour eux. La version de mon discours, c’est: taxe sur le carbone, journée de l’opposition, version no 1 million. Je pense que cela fait 1 million de fois que je refais des discours à ce sujet. C’est la marotte des conservateurs. C’est une constante.
En ce qui a trait à la désinformation, on a vu dans les derniers jours et les dernières semaines cette idée abondamment défendue, même lors de la période des questions orales, par les conservateurs que la taxe sur le carbone s’appliquait au Québec. Il n’y a pas un intervenant crédible en politique au Québec qui va dire que la taxe sur le carbone s’applique au Québec.
Non seulement cela, mais je me rappelle avoir vu la députée de , lors de la période des questions orales, brandir une feuille en disant que cette fameuse taxe sur le carbone existe et montrer qu’elle avait une facture. Or, on a très bien vu après que cette facture référait à la bourse du carbone au Québec. Il y a même des gens au Québec qui sont prêts à dire que c’est illégal de procéder de cette façon. Le plus drôle, c’est que la députée de Bellechasse-Les Etchemins-Lévis était elle-même ministre au gouvernement du Québec lorsqu’on a mis en place la bourse du carbone. Cela fait partie de la désinformation, comme les nombreux messages mensongers qu’on a vus, c’est-à-dire des publicités qui roulent fréquemment au Québec sur la taxe sur le carbone et auxquelles plus personne ne porte attention. Cela fait partie de cette logique de désinformation.
On a atteint le fond du baril cette semaine lorsque le n’a pas voulu indiquer clairement que, lorsqu’il a parlé d’attaque terroriste, il faisait probablement référence à un de ses médias préférés, Fox News. Il a accusé CTV et s’en est pris à des journalistes en disant que c’était leur faute, que CTV était mêlé et que ce n’était pas lui. Il n’est même pas prêt à reconnaître ses propres torts. Encore, je n’ajouterai pas à l’odieux, mais pensons à l’Accord de libre‑échange Canada‑Ukraine où on a récupéré la taxe sur le carbone en disant que si on votait contre cet accord, c’était à cause de la taxe sur le carbone.
Pour moi, cela fait la démonstration que le chef de l’opposition officielle — je ne vais pas être trop sévère —, ce n’est pas quelqu’un qui est premier ministrable. Pour moi, quelqu’un de premier ministrable, un bon chef et un leader, généralement c'est une personne qui fait sortir le meilleur de nous-mêmes. C’est quelqu’un qui va nous inciter à nous dépasser et c’est surtout quelqu’un qui va mettre au centre de ses actions des principes premiers qu’on a en politique, c’est-à-dire ne jamais instituer le mensonge en langage politique — c’est une vérité qui devrait s’appliquer à tout le monde — et ne jamais prendre ses aises avec la vérité.
Ce qu'on voit depuis plusieurs semaines, c'est un chef de l'opposition officielle qui prend largement ses aises avec la vérité. Puis, si on n'est pas d'accord avec lui et qu'on résiste à ses mensonges, il fait de l'intimidation.
Je vais le dire: des gens nous en ont avisés. Des sonneurs d'alarme nous ont expliqué comment fonctionne le député de Carleton; et ces sonneurs d'alarme ne sont nuls autres que les conservateurs du Québec. Je rappellerais que, lors de la course à la chefferie du Parti conservateur, 7 députés sur 10, au Québec, n'ont pas appuyé M. Poilievre, pardon, le chef de l'opposition officielle et député de Carleton. Pourquoi ne l'ont-ils pas appuyé?
On le voit dans des citations qui sont assez équivoques. Je parlerais, entre autres, du député de . Celui-ci avait déjà affirmé sur Jean Charest, qui était candidat à cette course, qu'il était probablement le parrain de la famille libérale. Il a même été sommé de retirer ses paroles. Il a aussi présenté M. Charest comme étant l'un des politiciens les plus corrompus du Québec. Cela dit, il a préféré appuyer M. Charest que M. Poilievre. On peut se demander pourquoi. Moi...
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Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole en cette journée de l'opposition pour débattre d'une motion présentée à la Chambre par les conservateurs et qui dit ceci:
Que la Chambre demande au Sénat non élu d'adopter immédiatement le projet de loi C‑234, Loi modifiant la Loi sur la tarification de la pollution causée par les gaz à effet de serre, afin de supprimer la taxe sur le carbone imposée aux agriculteurs qui nourrissent les Canadiens, tel qu'il a été adopté par la Chambre élue démocratiquement.
Le débat d'aujourd'hui porte essentiellement sur une motion visant à faire adopter un projet de loi d'initiative parlementaire des conservateurs au Sénat. Je n'en reviens pas qu'aujourd'hui, les conservateurs s'indignent du fait que l'étude au Sénat ne bouge pas assez rapidement, comme si eux n'avaient jamais retardé l'étude de projets de loi par le passé.
La dissonance cognitive et l’absence de tout contexte historique dans le débat d’aujourd’hui sont absolument choquantes. En préparant mes observations pour l’intervention d’aujourd’hui, deux mots me sont venus à l’esprit: ironie et hypocrisie. Au mieux, nous pourrions parler de l’ironie du moment, mais je pense qu’il s’agit d’hypocrisie pure et simple, car je crois que les conservateurs se connaissent eux-mêmes et qu’ils connaissent parfaitement l’ensemble de leur histoire sordide avec le Sénat.
L’ironie consiste à mettre en contraste la relation humaine et la réalité. Elle met en évidence les incohérences qui résident en chacun de nous, mais il s’agit ici de bien plus qu’une incohérence. L’hypocrisie est simple. Il s’agit de se contredire, mais avec plus de force et de manière plus délibérée. Tout simplement, l’hypocrisie consiste à faire semblant d’être cohérent pour cacher son incohérence. Si nous examinons l’historique de la relation des conservateurs avec les sénateurs, la motion d’aujourd’hui est sans aucun doute une motion incohérente.
Je le répète, je suis absolument sidéré par l’audace même du Parti conservateur du Canada de venir à la Chambre aujourd’hui pour faire la leçon aux députés et à la population canadienne sur le Sénat. J’y reviendrai plus en détail dans mes observations d’aujourd’hui.
Parlons d'abord du projet de loi . Il convient de souligner qu'il a été dûment adopté à la Chambre des communes plus tôt cette année, par 176 voix contre 146. Il est aussi important de signaler qu'il n'aurait pas été adopté à la Chambre sans l'appui de tous les partis de l'opposition, c'est-à-dire du Parti vert, du Bloc québécois et du NPD, et que trois libéraux l'ont aussi appuyé. Étant donné la composition mathématique de la Chambre des communes, il faut ce genre d'appui pour faire adopter un projet de loi. Je tiens à le souligner parce que les conservateurs préfèrent souvent ne pas mentionner ce petit détail dans leurs discours.
Il faut aussi rappeler que le débat d'aujourd'hui ne vise pas à réexaminer le projet de loi . La Chambre l'a déjà examiné: le projet de loi a franchi l'étape de la deuxième lecture avant d'être renvoyé au Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire, auquel je siège fièrement depuis six ans. J'ai assisté aux réunions consacrées au projet de loi. J'ai écouté les témoins. J'ai participé à l'étude article par article, à l'étude des amendements, à l'envoi d'un rapport à la Chambre, puis à l'étape de la troisième lecture. La Chambre s'est déjà prononcée: une solide majorité de députés ont décidé d'appuyer le projet de loi. Nous n'avons pas besoin de passer du temps à parler de ce qui a été fait.
À ce moment-là, j'ai indiqué que j'appuyais le projet de loi surtout parce qu'il était, selon moi, cohérent avec la loi qu'il visait à modifier, à savoir la Loi sur la tarification de la pollution causée par les gaz à effet de serre, qui a été adoptée par un gouvernement libéral majoritaire en 2018. Si les députés lisent attentivement la loi originale, ils verront les exemptions énumérées dans la loi pour les combustibles agricoles, la machinerie agricole et les activités agricoles admissibles. Après un examen approfondi du projet de loi et après avoir écouté les représentants des nombreux groupes agricoles qui ont comparu devant notre comité, je suis d'accord avec eux. Il n'existe pas de solutions de rechange commercialement viables au propane et au gaz naturel pour certaines activités agricoles. J'ai pensé que cet amendement était tout à fait conforme au texte original des libéraux.
Nous avons fait preuve de diligence raisonnable pour ce projet de loi. Je ne pense pas qu'il soit nécessaire de s'y attarder davantage. Je suis satisfait des amendements apportés au projet de loi à l'étape de l'étude en comité. Son champ d'application a été restreint, de sorte que l'on sait mieux à quoi il s'appliquera précisément. Une disposition de caducité a également été incluse pour indiquer à l'industrie qu'elle dispose d'un certain délai pour commencer à développer des solutions de remplacement commercialement viables. Je sais, d'après les témoignages, que l’industrie s’y emploie activement. L'augmentation du prix qui est à prévoir est un signal adressé au marché pour qu'il intensifie ses efforts.
Comme je l'ai dit, j'ai l'honneur d’être membre du comité de l’agriculture depuis six ans. Nos agriculteurs m'ont toujours dit qu'ils étaient parmi les premiers à ressentir les effets des changements climatiques. En effet, ce sont eux qui doivent faire face aux nouvelles conditions météorologiques causées par les changements climatiques dus aux combustibles fossiles. Des récoltes entières ont été perdues, que ce soit à cause d'une sécheresse ou d'une inondation. Il y a eu une pénurie de fourrage, notamment dans plusieurs régions de la Colombie-Britannique, en raison de l'assèchement de sources d'eau. C'est désormais la norme dans de nombreuses régions de l'Ouest du Canada, et la situation ne fera qu'empirer dans les années à venir. Quiconque connaît un peu les faits scientifiques peut voir que cette situation va empirer.
Lorsque j’entends mes collègues conservateurs parler de soutien aux agriculteurs, j’essaie de mettre cela en parallèle avec leur appui au secteur pétrolier et gazier, ou avec le peu d’effort qu’ils font pour s’attaquer aux profits considérables des sociétés du secteur pétrolier et gazier, qui alimente les incendies sur la planète en ce moment. Il y a une dichotomie entre ce que mes amis conservateurs aiment à dire, à savoir qu’ils sont du côté des agriculteurs, et le fait qu’en même temps, les agriculteurs nous disent que le changement climatique est la plus grande menace pour leurs moyens de subsistance. Je ne vois aucune politique de rechange viable pour remédier à ce problème.
Venons-en au cœur du sujet aujourd’hui: le Sénat. Les Canadiens se posent des questions légitimes sur le Sénat. Le Parlement canadien est un système bicaméral. Nous avons la Chambre basse, qui est la Chambre des communes composée de représentants élus, et nous avons un Sénat, dont les membres sont nommés. Si on fait partie des quelques chanceux qui sont sélectionnés pour un poste de sénateur, on bénéficie d’un emploi à vie jusqu’à 75 ans. On n’a jamais à faire face aux électeurs. On peut profiter de tous les avantages de la fonction, sans avoir à rendre de comptes.
Comme tous les députés de la Chambre, je dois me présenter de nouveau devant les électeurs après un certain nombre d'années pour garder mon poste. Je dois assumer mes votes, les discours que je prononce et les positions de principe que j’adopte, parce que cette responsabilité est au cœur de la démocratie. Je ne suis pas ici pour moi seul. Je représente l’ensemble de la circonscription de Cowichan—Malahat—Langford, et c’est à ceux qui y vivent que je rends des comptes. Je leur ai rendu des comptes lors de trois élections fédérales. Les sénateurs n’ont pas à faire cela.
Seules quelques rares démocraties dans le monde ont une chambre haute composée de de membres nommés. Je pense que de nombreux Canadiens qui écoutent le débat d’aujourd’hui seraient d’accord avec moi pour dire qu’au XXIe siècle, dans une démocratie moderne et fonctionnelle, une chambre haute, dont les membres sont nommés et qui a tous les pouvoirs conférés à la chambre basse, n’a pas sa place. Ce système a grandement besoin d'être réformé depuis de nombreuses années. La position du NPD sur le Sénat est bien connue. Nous avons clairement demandé son abolition. D'ailleurs, de nombreux pays dans le monde s’en sortent très bien avec une seule chambre de représentants élus.
D’autres pays ont des élections indirectes ou élisent leurs sénateurs directement. Quel que soit leur système, au moins ces sénateurs doivent rendre des comptes à la population qu’ils servent, contrairement à notre Sénat. C’est une mise en contexte importante pour le débat d’aujourd’hui. En fin de compte, ce que nous faisons ici, à la Chambre basse, c’est nous plaindre du fait que la Chambre haute, dont les membres sont nommés, nuit à la volonté démocratique de la Chambre des communes. Nous le faisons aujourd’hui, mais il faut situer cela dans un contexte historique, parce que ce n’est pas la première fois que cela se produit.
Je tiens également à souligner que j’ai de bonnes relations de travail avec quelques sénateurs et que bon nombre d’entre eux siègent au comité de l’agriculture. J’ai eu le plaisir d’apprendre à les connaître et à voir ce qu’ils accomplissent. Je ne remets pas en question leur engagement à l’égard de leur travail. Mes observations d’aujourd’hui se fondent uniquement sur l’institution même du Sénat et sur ses contradictions intrinsèques dans une démocratie du XXIe siècle.
Parlons donc de l’hypocrisie des conservateurs et du Sénat. Je suis d’accord avec les conservateurs. Leur idée de présenter la motion d’aujourd’hui en demandant au Sénat de cesser de retarder l’adoption d’un projet de loi, le projet de loi , est très bonne. Nous, du NPD, avons demandé cela au Sénat à de nombreuses reprises au cours de notre histoire. C'est donc du connu pour nous. Je suis heureux que mes amis conservateurs se joignent à nous. Ils ne sont peut-être pas habitués à cela, mais les néo-démocrates réclament ce genre de chose depuis longtemps, on peut me croire.
Pour les conservateurs, présenter la motion d’aujourd’hui, compte tenu de leur histoire, c’est extraordinaire. Je tiens à le souligner aux Canadiens qui suivent le débat d’aujourd’hui. C’est un fait que les conservateurs et les libéraux ont une histoire sordide avec le Sénat. Ils se sont tous deux rendus coupables non seulement de nommer des candidats défaits, des donateurs loyaux et des agents du parti, mais aussi d’utiliser…
Une voix: Des collecteurs de fonds.
M. Alistair MacGregor: Monsieur le Président, mon collègue a utilisé le terme « collecteurs de fonds », qui est tout à fait légitime.
Ils se sont servis de cette instance non élue pour bloquer des projets de loi approuvés par une Chambre démocratiquement élue. Il suffit de jeter un coup d'œil à l'histoire du Parlement pour constater que c'est loin d'être la première fois. À regarder les conservateurs et les libéraux s'accuser mutuellement, on voit bien que sur cette question, ces deux partis ne sont que les deux faces de la même médaille.
S’agissant de l’actuel Parti conservateur, j'invite les députés à remonter quelques années en arrière, à l’époque où c’était le parti de Mike Duffy et de Nigel Wright. Le , le député de Carleton, vient nous dérouler tout un discours sur le Sénat alors même que, lorsqu’il était ministre de l’ancien premier ministre Stephen Harper, il lui a fallu défendre inlassablement le directeur de cabinet Nigel Wright, qui avait donné un chèque de 90 000 $ à Mike Duffy pour couvrir ses frais de subsistance. Voilà ce que le député de Carleton s’est employé à faire à moult reprises ici même.
M. Gord Johns: Amnésie sélective.
M. Alistair MacGregor: Monsieur le Président, l’amnésie sélective est fréquente à la Chambre. Je remercie le député de de l’avoir rappelé, car on a tendance à oublier certains événements de notre passé.
Le député de est député depuis 19 longues années. Je sais que les conservateurs ont dépensé des millions de dollars pour redorer son image, mais il a un lourd passé à la Chambre des communes. Si on cherche bien, on peut trouver beaucoup de commentaires, de questions et de discours du député de Carleton qui sont très révélateurs de qui il est en réalité.
Ce n'est pas tout. Les conservateurs accusent les libéraux de faire pression sur des sénateurs alors que le Parti conservateur est le seul parti à avoir encore 15 sénateurs à ses réunions de caucus chaque mercredi. Autrement dit, 15 sénateurs conservateurs assistent aux réunions du caucus tous les mercredis avec leurs collègues députés pour recevoir les ordres du député de sur les manigances qu'ils doivent employer au Sénat. Voilà comment cela se passe depuis plusieurs législatures. On l'a vu par le passé.
Les sénateurs conservateurs ont reçu les ordres de l’ancien premier ministre Harper et ont fait exactement ce que les conservateurs dénoncent aujourd’hui à propos du projet de loi . Les sénateurs ont reçu les ordres du Parti conservateur de la Chambre des communes et se sont servis de tous les stratagèmes possibles à la Chambre rouge pour bloquer d’innombrables projets de loi qui avaient été adoptés par la Chambre élue démocratiquement. C’est d’une hypocrisie crasse de la part des conservateurs.
Je citerai quelques exemples notables.
Il y a plusieurs législatures, notre ancien chef bien-aimé Jack Layton a fait adopter par la Chambre un projet de loi intitulé la . Mon Dieu, comme la situation serait différente aujourd’hui si nous avions été attentifs à l’époque et adopté cette loi. Or, nous voici en 2023, et nous devons composer avec les conséquences d’années d’inaction de la part des gouvernements aussi bien libéraux que conservateurs. Le projet de loi avait été bloqué. Il est mort au Sénat en raison des manigances procédurales de sénateurs conservateurs.
Nous avons aussi connu d'autres exemples. L’ancien député néo-démocrate Paul Dewar, qui représentait Ottawa‑Centre, a présenté le projet de loi . Il s’agissait d'un projet de loi visant à permettre l’expédition et la distribution de médicaments génériques à l’Afrique, une cause louable, mais il est mort au Sénat à cause des manigances procédurales des sénateurs conservateurs.
Puis, bien sûr, au cours de la 42e législature, il y a eu le projet de loi qui nous a amenés là où nous en sommes aujourd’hui. Il s’agissait du projet de loi , qui visait à mettre intégralement en œuvre la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, un texte législatif révolutionnaire. Il était en avance sur son temps, devançant la rondelle, comme on dit, et il a directement amené le gouvernement à présenter son propre projet de loi au cours de la législature suivante pour garantir que les lois fédérales du Canada étaient en harmonie avec la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. Ce projet de loi, qui a été dûment adopté par la Chambre des communes au cours de la 42e législature, a été bloqué en raison des manigances procédurales et des combines des sénateurs conservateurs, à la demande de leur chef.
C’est ce qu’il y a d’extraordinaire au Sénat. Nous ne pouvons pas faire cela ici, à la Chambre. Avec les règles en vigueur au Sénat, un sénateur peut mettre des bâtons dans les roues et bloquer tous les travaux pendant des jours, et cette tactique est utilisée à répétition. Sous les ordres de leur chef, les sénateurs conservateurs ont fait exactement la même chose que ce dont les conservateurs s’indignent aujourd’hui lorsqu’il s’agit de leur propre projet de loi.
Voilà les éléments que nous devons souligner. Ils sont incroyablement importants, car nous avons la mémoire courte dans cette enceinte.
J’en suis à mes trois dernières minutes et j’attends avec impatience les questions qui vont suivre. Cependant, il est bon de comprendre que, tout d’abord, le projet de loi n’aurait pas été adopté dans cette enceinte si tous les partis d’opposition n’avaient pas travaillé ensemble pour l’adopter parce qu’ils en voyaient le bien-fondé. C’est le premier point. Le deuxième, c’est que nous sommes fondamentalement d’accord avec le principe selon lequel le Sénat, en tant qu’organe non élu, doit respecter la volonté de la Chambre. Le seul parti qui a été cohérent sur cette position au fil des nombreuses législatures est le NPD. Nous sommes le seul parti qui se montre irréprochable dans un débat sur le Sénat, et tous les députés feraient bien de le reconnaître.
Comme nous l’avons fait lors du vote en troisième lecture sur le projet de loi , nous voterons pour la motion d’aujourd’hui, car elle est compatible avec l’approche que nous avons toujours adoptée. Si des motions avaient été présentées à propos de nos propres projets de loi d’initiative parlementaire au cours des dernières législatures, nous aurions fait la même chose. Il est important de rappeler aux sénateurs que ce sont les députés qui doivent faire face à l’électorat. Ce sont les députés qui expriment les souhaits de la population canadienne. Chaque siège ici représente une région géographique distincte du Canada. Ce sont les députés qui incarnent la voix de la population ici, et il faut le rappeler aux sénateurs.
Je terminerai en soulignant de nouveau l’hypocrisie. J’aime siéger avec beaucoup de mes collègues conservateurs, mais en tant que parti, ils n'ont pas de leçon de morale à nous faire sur le Sénat, compte tenu de leurs nominations de candidats défaits et de collecteurs de fonds du parti par le passé et des consignes qu’ils donnent aux 15 membres de leur caucus qui siègent au Sénat. Vu leur lourd passé obstructionniste, les Canadiens qui écoutent le débat d’aujourd’hui doivent comprendre que le Parti conservateur du Canada est bien la dernière source que nous consulterions pour recevoir une leçon de morale sur les problèmes du Sénat. Je tiens à ce que ce soit bien clair.
Je vais m'arrêter là. Je vous remercie d'avoir pris le temps de m'écouter et j'ai hâte d'entendre vos questions et commentaires.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec la députée de .
En ce qui concerne le projet de loi , j’aimerais saluer quelques personnes, la première étant le député de . Avant d’être élu, il travaillait dans le secteur privé. Il est l’un de ceux qui ont donné l’idée de ce projet de loi au député de lors de la dernière législature, soit le projet de loi , qui, à l’époque, proposait d’éliminer la taxe sur le carbone pour le séchage des céréales.
Avec le projet de loi , nous cherchons, comme nous le faisons toujours dans la vie ou dans la législation, à améliorer les choses. Nous avons inclus le chauffage des étables et des bâtiments servant à la production d’aliments, comme les champignons que nous achetons à l’épicerie.
Je voulais saluer ces personnes ainsi que le porte-parole conservateur en matière d’agriculture. Il a fait de l’excellent travail et il est un ardent défenseur de cette mesure depuis les dernières élections.
Comme je l’ai dit, ce sont les éléments fondamentaux du projet de loi. À une époque où les agriculteurs voient les coûts augmenter partout en raison de l’inflation, ce projet de loi arrive à point nommé. Au cours des deux dernières années, les agriculteurs ont vu le coût d’achat des machines agricoles, comme les tracteurs, augmenter considérablement. Certains coûts ont grimpé en flèche, y compris le coût de l’endettement, comme celui d'une hypothèque sur une ferme. Pour beaucoup d’agriculteurs, une partie de cet endettement est fixe et une autre est variable. Ils ont aussi parfois des marges de crédit d’exploitation, peut-être pour les intrants ou le bétail, ou peu importe. Tout cela est devenu plus cher, en grande partie à cause des dépenses gouvernementales. La dette, l’inflation et l’impression d’argent en sont la cause. Les agriculteurs ont été durement touchés.
De plus, nous nous souviendrons de l’augmentation du coût des engrais pour les agriculteurs il y a quelques années, même pour les agriculteurs qui avaient payé à l’avance. Au cours de l’exercice précédent, les agriculteurs avaient payé à l’avance, mais ils ont appris qu’ils devraient payer davantage lorsqu’est arrivé le temps d’épandre l’engrais sur leurs terres. Ils ont vécu des moments très difficiles, mais ils sont toujours déterminés à être des agriculteurs et à nourrir les Canadiens. Comme nous le savons, les agriculteurs canadiens contribuent à nourrir le monde entier.
Voilà pourquoi ce projet de loi est une bonne solution qui arrive au bon moment. Cela fait presque deux ans que j’ai présenté ce projet de loi à la Chambre des communes. Nous espérons qu’il sera mis aux voix ce soir ou dans un proche avenir.
Les agriculteurs ont besoin d’un répit. Au cours de la période des questions, nous avons entendu des déclarations et des discours sur ce à quoi les agriculteurs sont confrontés avec la taxe sur le carbone. L’autre chose qui effraie les agriculteurs, c’est qu’ils savent que ce n’est pas la fin. Ils savent que la taxe sur le carbone augmentera le 1er avril de chaque année jusqu’en 2030, au point où, dans bien des cas, les petits agriculteurs n'auront plus aucune marge de profit. Ils devront décider s’ils veulent continuer ou faire autre chose.
Voilà pourquoi ce projet de loi arrive à point nommé et qu’il est si important que le Sénat prenne une décision à son sujet. Peu importe le résultat du vote au Sénat, je vais l'accepter. Qu’il vote pour ou contre, je peux vivre avec le résultat. Par contre, ce que je trouve malheureux, ce sont les jeux auxquels se livrent certains sénateurs. Cela ne me dérange pas qu’un comité prenne le temps qu'il faut pour mener ses études, et c’est ce qu’il a fait. J’ai comparu devant le comité et ce fut un grand honneur. Cependant, lorsque des amendements qui ont été mis aux voix à l’étape du rapport et rejetés sont à nouveau proposés pratiquement inchangés, cela ressemble un peu à un jeu, ce qui est malheureux.
Les gens qui sont les victimes de ces jeux sont les agriculteurs canadiens. Ce ne sont ni moi ni les députés qui en souffrons, mais bien les agriculteurs canadiens.
Il y a un autre point particulièrement pertinent que j’entends toutes les fins de semaine lorsque je participe à des activités communautaires dans ma circonscription. Je vois les agriculteurs de ma région lorsque je me déplace sur les routes de comté. Ils sont encore en train de récolter leur maïs. Le maïs qui sera retiré le 28 novembre doit être séché. C’est la réalité. Ce processus utilise du propane et du gaz naturel. Si le Sénat avait étudié ce projet de loi au printemps, les agriculteurs qui sèchent leurs récoltes aujourd’hui ne paieraient pas la taxe sur le carbone. Les agriculteurs qui chauffent leurs installations de volaille de chair, de dindes, de poules pondeuses et de porcs ne paieraient pas la taxe sur le carbone.
Des gens sont venus me voir — et j’imagine qu’ils sont de toutes allégeances politiques —, et ils ne peuvent pas croire que ce projet de loi n’a pas été adopté. Ils comprennent ce qui se passe. Comme de nombreux députés l’ont dit aujourd’hui, ce n’est pas le seul endroit où la taxe a touché le prix des aliments. Cette taxe est appliquée à de nombreuses reprises. Un éleveur de porcs de ma circonscription m’a dit que le supplément pour le carburant, seulement le supplément, pour qu’il puisse expédier ses 20 000 porcs par année à l’usine de transformation, s'élevait à 20 000 $.
S'agissant d’une grande exploitation, cela ne va pas mettre l’homme en faillite, mais c’est 20 000 $. Ce sont 20 000 $ qu’il aurait pu investir dans son entreprise. Ce sont 20 000 $ qu’il aurait pu affecter à sa ligne de crédit ou au remboursement de sa dette.
Il y a un éleveur de porcs dans ma circonscription dont la facture de taxe sur le carbone pour le mois de mars 2023 s’élevait à 3 500 $. Le député de , qui siège juste à côté de moi, en a parlé hier. Elle s’élevait à 1 500 $ par mois. Le a un producteur de champignons dans sa circonscription qui paie 10 000 $, 11 000 $, 12 000 $ par mois. Les agriculteurs ne peuvent plus se permettre cela. Ils ont besoin que les législateurs canadiens, les sénateurs et les membres de la Chambre des communes, prennent une décision et agissent dans ce dossier.
L’autre point essentiel est que lorsqu’il devient plus rentable, moins cher, pour les épiceries et les détaillants d’acheter des aliments, des légumes ou d'autres produits au Mexique, en Californie ou au Colorado, et de leur faire faire un trajet en camion de cinq jours jusqu’en Ontario, où je vis, il y a quelque chose qui ne va pas dans la structure des coûts au Canada et dans ma province, l’Ontario. La taxe sur le carbone est un de ces problèmes.
Nous devons régler cette question. Cela ne doit pas être politique. L’une des choses les plus importantes qu’un pays puisse faire, en plus de défendre ses citoyens, est d’être en mesure de nourrir ses citoyens, d’avoir suffisamment de nourriture et d’aliments nutritifs pour nourrir ses citoyens. Nous avons beaucoup parlé des banques alimentaires, mais la notion même d’avoir un système de production alimentaire durable, un cycle complet dans notre pays, est une des choses les plus importantes.
Au cours des huit dernières années, nous avons assisté à une érosion de la souveraineté alimentaire au Canada. Un certain nombre d’usines de transformation ont fermé leurs portes en raison des coûts et de la mauvaise gestion du gouvernement en matière de commerce international. Il y a toutes sortes de problèmes à ce chapitre. C’est très important.
La dernière chose que je dirai, c’est que nous pouvons sillonner les routes rurales et voir des gens que nous avons connus pratiquement toute notre vie, des gens qui ont travaillé dur jour et nuit, conduire à 11 heures du soir la moissonneuse-batteuse dans leurs champs de maïs, pour récolter leur maïs. Nous savons qu’ils le font pour les Canadiens. Ils aiment gagner un peu d’argent, mais c’est une passion, un gagne-pain. C’est leur vie.
Nous devons veiller à bien faire les choses. Nous devons absolument supprimer la taxe sur le carbone et rendre les prix abordables pour le consommateur, en respectant à la fois l’environnement et l’agriculteur.
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Monsieur le Président, il y a quelques semaines, j'ai eu l'occasion de prendre la parole à la Chambre pour appuyer la motion de l'opposition visant à exempter toutes les formes de chauffage de la taxe sur le carbone prévue pour le chauffage résidentiel. L'objectif était de réduire les coûts pour les Canadiens qui se préparent à chauffer leur maison en prévision du rude hiver canadien qui s'annonce.
Malheureusement, et sans surprise, le gouvernement a maintenu son refus catégorique d'accepter les solutions pleines de bon sens proposées par les partis de l'opposition, des solutions qui se traduiraient pourtant par un répit financier salvateur pour les Canadiens en difficulté. Toutefois, nous présentons aujourd'hui une autre motion de l'opposition, et la Chambre a une nouvelle occasion de faire ce qui s'impose et de voter en faveur de cette motion, qui vise à aider les agriculteurs canadiens. C'est une motion très simple qui se lit comme suit: « Que la Chambre demande au Sénat non élu d'adopter immédiatement le projet de loi C‑234, Loi modifiant la Loi sur la tarification de la pollution causée par les gaz à effet de serre, pour supprimer la taxe sur le carbone imposée aux agriculteurs qui nourrissent les Canadiens, tel qu'il a été adopté par la Chambre démocratiquement élue ».
Je me permets de rappeler un peu le contexte. Le projet de loi d'initiative parlementaire, parrainé par le député de , a été transmis au Sénat au mois de mars, avec l’appui de tous les partis, sauf celui des libéraux. Tous les partis d'opposition reconnus, ainsi que les deux députés du Parti vert et deux des trois députés indépendants, soutiennent le projet de loi. Le projet de loi est soutenu dans l'ensemble du spectre politique, à l'exception d'un parti qui semble tenir mordicus à jouer son avenir politique sur un système de tarification du carbone profondément impopulaire et boiteux.
Je voudrais également souligner que le soutien au projet de loi transcende la Chambre. En effet, plusieurs premiers ministres provinciaux ont pris l'initiative inhabituelle d'apporter leur soutien au projet de loi. Le premier ministre Ford a déclaré que le projet de loi aiderait les agriculteurs de l'Ontario et de tout le Canada en réduisant leurs coûts, et contribuerait ainsi à réduire les factures d'épicerie des familles de travailleurs qui ont besoin d'une aide supplémentaire en ce moment. Il a ensuite déclaré que le gouvernement fédéral a enfin admis que la taxe sur le carbone nuit aux familles en suspendant sa taxe sur le mazout domestique, et que tous les Canadiens méritent un répit en ce moment. Il estime qu’il faudrait, pour cela, que le gouvernement fédéral supprime la taxe sur le carbone pour toutes les formes de chauffage domestique et qu'il adopte le projet de loi C‑234 dans les plus brefs délais.
Un agriculteur de ma circonscription a écrit que l'on a fait d'importants progrès dans l'efficacité du séchage des grains et du chauffage des étables (pour le jeune bétail), et que les agriculteurs n’ont pas d'autres solutions pour l'instant. Il ajoute qu’il n’existe pas de thermopompes suffisamment grosses pour être efficaces. Il espère donc que le Sénat pourra faire avancer sans tarder le projet de loi C‑234 pour lequel le gouvernement libéral a eu recours à de multiples tactiques procédurales inhabituelles destinées à le bloquer. J'ai entendu la même chose à maintes reprises, que ce soit lors d'un match de hockey, d'un événement local ou dans une épicerie de la circonscription de Hastings—Lennox et Addington.
Étant donné la nature unique de cette motion de l'opposition, je m’adresse autant, dans mon discours, à nos amis de la Chambre haute qu'aux Canadiens à la maison. Les médias ont récemment rapporté que les esprits se sont échauffés et que les jeux de procédure ont repris dans la Chambre rouge, ce qui a attiré l'attention des provinces. Le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe, a évoqué cette évolution malheureuse de la situation. Il écrit:
La Chambre des communes a récemment fait un pas important dans cette direction en adoptant le projet de loi C‑234, qui exempterait les producteurs agricoles de la taxe sur le carbone pour le gaz naturel et le propane servant au séchage du grain et au chauffage et au refroidissement des bâtiments agricoles, comme les granges et les serres. Cette mesure réduirait le coût de la production alimentaire, ce qui ferait baisser le coût de l'épicerie pour les familles canadiennes. Je félicite tous les députés qui ont voté pour le projet de loi parce qu'ils ont ainsi fait un pas important afin de réduire le coût de la vie pour les gens qu'ils représentent.
Il est extrêmement préoccupant que le Sénat semble maintenant bloquer l'adoption du projet de loi, lequel a été adopté par des députés élus. Même si les sénateurs ne sont pas élus, ils sont nommés pour représenter les habitants de leur province qui peinent à payer les prix élevés à l'épicerie. Il est inacceptable que le Sénat s'oppose à ce que les Canadiens bénéficient d'un allègement des prix à l'épicerie en bloquant cette exemption de la taxe sur le carbone, qui a été approuvée par la Chambre des communes.
D'une façon semblable, le premier ministre du Nouveau‑Brunswick, M. Higgs, a écrit ceci: « Je vous exhorte à soutenir l'adoption du projet de loi C‑234, Loi modifiant la Loi sur la tarification de la pollution causée par les gaz à effet de serre, qui est actuellement à l'étude au Sénat. Cette loi exempterait de la taxe sur le carbone les combustibles utilisés par les agriculteurs pour la production de leurs récoltes, ce qui aurait un effet bénéfique sur le prix des denrées alimentaires. »
Tim Houston, le premier ministre de la Nouvelle‑Écosse, la province voisine, a également écrit pour exprimer son appui au projet de loi . Je le cite:
La taxe sur le carbone a des répercussions considérables sur le secteur agricole de la Nouvelle‑Écosse. Par exemple, on estime qu'elle coûtera à un producteur avicole moyen 400 $ pour le propane et 1 300 $ pour le chauffage en 2023, c'est‑à‑dire avant l'exemption, coût qui passera à 2 900 $ en 2030.
Partout au pays, les agriculteurs ont du mal à composer avec les répercussions de la taxe sur le carbone sur leurs activités. Les répercussions de cette taxe se font également sentir par les Néo‑Écossais et les Canadiens ordinaires, qui doivent faire face à une inflation alimentaire galopante qui force les citoyens à sauter des repas ou à choisir entre payer le loyer ou l'épicerie. La nourriture n'est pas un luxe, c'est une nécessité. Le projet de loi C‑234 permettra aux agriculteurs d'économiser près de 1 milliard de dollars d'ici 2030 et apportera aux agriculteurs et aux consommateurs une aide dont ils ont désespérément besoin.
Il y a un autre point que j'aimerais aborder et qui a été soulevé par le député de plus tôt aujourd'hui: la capacité du Parlement, plus précisément de la Chambre des communes, de recueillir des fonds. Cette assemblée législative et ses prédécesseures ont mené une longue lutte pour nous permettre d'exercer notre fonction la plus fondamentale, notre fonction suprême: le contrôle des dépenses de fonds publics. Cela ne s'est pas fait sans effusion de sang. Lord Durham, envoyé pour enquêter sur les rébellions qui avaient lieu dans le Haut‑Canada et le Bas‑Canada, a écrit ceci:
L’assemblée après avoir obtenu l’entier contrôle des revenus publics, se trouvait encore privée de toute voix dans le choix ou même la désignation des personnes dans lesquelles elle avait confiance pour l’administration des affaires [...]
Il est difficile de concevoir quelle aurait été la théorie gouvernementale de ceux qui s’imaginent que dans aucune colonie d’Angleterre un corps portant le nom et le caractère d’une assemblée représentative, pouvait être privé d’aucun des pouvoirs qui, dans l’opinion des Anglais, sont inhérents à une Législature populaire.
Bref, seule la Chambre des communes peut proposer l’utilisation de fonds publics. La Chambre a été tout à fait explicite dans ses intentions: nous voulons que le projet de loi soit adopté. J’invite les sénateurs qui s’opposent à la loi à répondre aux appels téléphoniques de leurs concitoyens, à écouter les petites entreprises de leur province et à écouter avec empathie ce que les Canadiens en difficulté ont à dire. S’ils sont vraiment prêts à s’opposer à un projet de loi qui a reçu le soutien de tous les partis politiques, à l’exception de celui qui a nommé la plupart d’entre eux, ils vont devoir expliquer leur raisonnement, et ce n’est pas très reluisant. Ils vont devoir justifier les actions d’une institution qui est censée être une chambre de second examen objectif, et non d’idéologie politique aveugle. Nous savons déjà que le gouvernement est fanatiquement dévoué à sa taxe sur le carbone. J’espère que ses représentants politiques au Sénat sauront faire preuve de bon sens.
Il est impératif que tous les parlementaires, élus ou non, respectent la volonté et la voix des Canadiens, et, au sujet du projet de loi , les Canadiens et leurs représentants élus ont été extrêmement clairs. Ils veulent ce projet de loi, ils en ont besoin et le temps presse. Le projet de loi est inscrit à l’ordre du jour des deux chambres depuis près de deux ans. Heureusement, il est arrivé à la dernière étape du processus. J’ai hâte de voir ce projet de loi entrer en vigueur pour que l'on arrête enfin de piger dans le portefeuille de nos agriculteurs et des Canadiens en général.
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Monsieur le Président, c'est toujours un plaisir de prendre la parole en cette honorable Chambre. Je partagerai mon temps de parole avec le député de . C'est merveilleux de voir tout le monde cet après-midi. J'espère que tous mes collègues et leurs familles se portent bien en ce mardi.
Je suis heureux de participer au débat d'aujourd'hui. Au lieu de riposter aux attaques partisanes des conservateurs sur la tarification de la pollution, parlons de ce qui compte le plus pour les Canadiens: rendre la vie plus abordable et veiller à ce que les familles canadiennes et leurs enfants aient de bons emplois et un bon avenir. C'est l'objectif du gouvernement depuis le début, et nous continuerons à suivre cette tangente.
Alors que les Canadiens continuent de ressentir les effets de l’inflation mondiale, notre gouvernement comprend qu’il est encore difficile pour un trop grand nombre de familles de joindre les deux bouts.
Nous voyons de très fortes indications que l’inflation mondiale ralentit. Nous l’avons vu en Europe, où elle s’élève à environ 1,8 %. Nous l’avons vu aux États‑Unis, où selon certains indicateurs, elle a baissé à moins de 3 %. L’inflation des loyers aux États‑Unis commence aussi à baisser. Nous l’avons vu dans les indicateurs récents au Canada. Je suis économiste et j’ai travaillé à Bay Street et à Wall Street pendant de nombreuses années, bien que j’aie grandi dans une petite ville du Canada. Je crois fermement que nous verrons cela dans les mois à venir au Canada. À en juger par le prix des conteneurs et les indicateurs avancés de l’indice de rendement global TRI, par exemple, l'inflation est en train de reculer. Voilà où se dirige notre économie. Ce sera avantageux pour tous les Canadiens.
Depuis 2015, notre gouvernement a pris de nombreuses mesures pour rendre la vie plus abordable pour les Canadiens qui en ont le plus besoin, mais nous comprenons que certaines personnes ont encore besoin de plus de soutien.
[Français]
C’est la raison pour laquelle, la semaine dernière, la a présenté de nouvelles mesures visant à appuyer la population canadienne dans l’Énoncé économique de l’automne de 2023.
Évidemment, nous faisons cela tout en continuant à mettre en œuvre le plan économique du gouvernement, et tout en faisant d’importants progrès à l’égard des engagements déjà pris par le gouvernement et qui aident à rendre la vie plus abordable partout au pays.
Force est de constater que nos mesures ont des effets bien réels sur le budget des Canadiens.
[Traduction]
Je vais donner quelques exemples concrets.
Une famille de deux enfants en Colombie‑Britannique dont le revenu s’élève à 88 000 $ en 2023 pourrait bénéficier d’environ 17 700 $ grâce à la réduction des frais de garde, à l’Allocation canadienne pour enfants, à la Prestation dentaire canadienne et à l’allégement fiscal découlant de l'augmentation du montant personnel de base, que nous avons porté à 15 000 $ en 2023-2024. Les Canadiens de partout au pays bénéficieront d’un allégement fiscal de 6 milliards de dollars. C’est de l’argent dans les poches des Canadiens.
En ce qui me concerne, ma fille va à la garderie. Les familles qui utilisent ce service de garde en Ontario ont économisé 50 %, ce qui représente littéralement jusqu’à 8 000 $ après impôt, et même plus de 10 000 $ avant impôt. À l’approche de 2024, ces familles verront une nouvelle réduction de leurs frais de garderie qui se traduira par de réelles économies pour les familles partout au Canada. Encore une fois, cela rendra la vie plus abordable pour tous les Canadiens.
En Nouvelle‑Écosse, les étudiants à faible revenu pourraient recevoir une aide supplémentaire de plus de 5 800 $ en 2023, grâce à l’augmentation des bourses d’études canadiennes et des prêts canadiens aux étudiants sans intérêt, au remboursement pour l’épicerie et au remboursement du prix de la pollution, connus sous le nom de paiements de l’Incitatif à agir pour le climat.
Les étudiants qui ont un handicap ou des personnes à charge pourraient recevoir 12 800 $ de plus en bourses d’études spécialisées, plus 640 $ de plus par personne à charge et jusqu’à 20 000 $ pour des appareils qui soutiennent leur apprentissage. Une fois qu’ils auront obtenu leur diplôme, tous leurs prêts étudiants fédéraux demeureront sans intérêt. Encore une fois, les prêts étudiants aux jeunes et aux adultes qui font des études sont sans intérêt, et une aide au remboursement complète est offerte jusqu’à ce que leur revenu dépasse 40 000 par année.
[Français]
Au Québec, une personne âgée de 78 ans ayant droit au montant maximum du Supplément de revenu garanti, ou SRG, pourrait recevoir plus de 2 000 $ en soutien supplémentaire en 2023. C'est 2 000 $ dans la poche des aînés grâce au remboursement pour l’épicerie, à l’augmentation de la prestation complémentaire du SRG pour les personnes âgées vivant seules et à l’augmentation de 10 % des prestations de la Sécurité de la vieillesse pour les personnes âgées de 75 ans et plus.
[Traduction]
Néanmoins, nous savons qu’il faut en faire davantage pour soutenir les Canadiens, en particulier en cette période où l’inflation mondiale a eu un impact sur toutes les économies du monde. C’est pourquoi notre gouvernement a pris des mesures supplémentaires dans l’« Énoncé économique de l’automne 2023 » pour soutenir la classe moyenne et construire plus de maisons plus rapidement.
Pour aider les Canadiens qui ont des prêts hypothécaires, notre gouvernement va de l’avant avec la nouvelle Charte hypothécaire canadienne, qui détaille l’aide que les Canadiens peuvent attendre de leurs banques s’ils ont des difficultés financières.
Nous comprenons également que sur le plan du logement, l’offre représente un problème important. Il n’y a tout simplement pas assez de logements pour les Canadiens. Nous le savons depuis des années. Nous savons que nous devons augmenter le parc de logements. Nous n’avons pas le choix, nous devons le faire. Il y a de nombreuses raisons à cela. Nous attirons de nouveaux arrivants du monde entier, que ce soit dans le cadre de la filière mondiale de la haute technologie, de la réunification familiale, du programme Entrée express ou des entreprises qui demandent des études d'impact sur le marché du travail.
Nous sommes un pôle d’attraction pour des personnes de talent du monde entier qui souhaitent venir vivre, travailler et investir au Canada, ce qui est une notion étrangère pour l’opposition officielle. Les entreprises étrangères qui souhaitent investir au Canada sont une excellente chose. Nous devons faire valoir cette idée. Des millions de Canadiens travaillent pour des entreprises étrangères qui ont investi au Canada, et je ne peux pas croire que l’opposition officielle n’aime pas cela.
Nous comprenons également qu’en matière de logement, nous avons besoin d’une offre plus importante. C’est pourquoi nous accélérons notre travail pour construire plus de logements plus rapidement. En effet, la a annoncé la semaine dernière, dans l’« Énoncé économique de l’automne 2023 », que nous ajoutons des milliards de dollars dans des mesures de financement pour construire plus de logements plus rapidement.
[Français]
Pour rendre les logements au pays plus abordable, nous mettrons en avant des mesures pour sévir contre la location à court terme. Nous souhaitons vraiment que les logements puissent être des milieux de vie pour les Canadiens. Nous prendrons également des mesures pour aider à augmenter le nombre de travailleurs de la construction d'un océan à l'autre.
Je viens de parler de mesures qui concernent le logement, mais le problème du coût de la vie touche également les produits de première nécessité comme l'épicerie. Évidemment, cela nous préoccupe énormément et nous mettons en avant des mesures concrètes pour nous attaquer à ce problème.
[Traduction]
Par exemple, nous allons modifier la Loi sur la concurrence et la Loi sur le Tribunal de la concurrence pour que, grâce à la concurrence, les Canadiens aient plus de choix d'entreprises avec lesquelles faire affaire. Le Tribunal de la concurrence est une institution qui m’est chère. Nous devons le moderniser, et c’est ce que nous faisons. Nous l’avons fait avec le projet de loi et d’autres projets de loi, ainsi qu’avec des mesures contenues dans le projet de loi . Nous devons avancer dans ce dossier.
Le capitalisme est une chose merveilleuse, mais il n’existe que lorsqu’il y a des règles et des règlements et que la concurrence est encouragée. On favorise ainsi l’innovation, le choix et la baisse des prix. Plus il y a de concurrence, mieux notre économie se porte et meilleurs sont les emplois. Je crois beaucoup à la création de nouveaux processus et de nouvelles industries, et c’est ce qui se passe au Canada, que ce soit dans le domaine de l’intelligence artificielle, de la technologie financière ou dans les nombreux secteurs de notre beau pays.
Avec le projet de loi , nous renforcerons les outils et les pouvoirs dont dispose le Bureau de la concurrence pour lui permettre de sévir contre les abus de grandes entreprises en position dominante, y compris lorsqu’ils visent à empêcher la venue de concurrents sur le marché, notamment par l’établissement de prix déraisonnablement bas. Les entreprises doivent payer pour ce genre de pratique.
Nous continuerons à moderniser l’examen des fusions, notamment en donnant au Bureau de la concurrence les moyens de mieux détecter et traiter les acquisitions étouffantes et autres fusions anticoncurrentielles. C’est très important. Les Canadiens méritent mieux, toujours...
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Monsieur le Président, comme l’opposition le sait, les Canadiens de tout le pays sont confrontés aux effets de plus en plus dramatiques des changements climatiques, et les agriculteurs sont en première ligne face à toutes ces difficultés. Ils doivent composer avec des sécheresses, des précipitations intenses, des inondations et des feux de forêt, ce qui est très évident dans ma province, la Colombie‑Britannique. En même temps, les Canadiens sont confrontés à une forte augmentation du coût de la vie dans tous les domaines, et ils nous ont demandé à tous de prendre des mesures sérieuses pour résoudre ces deux problèmes.
Je suis ici aujourd’hui pour dire que nous pouvons prendre et que nous prenons des mesures pour relever ces deux défis. Comme nous le savons, notre gouvernement a mis en place un plan global de réduction des émissions, le plan climatique national le plus complet jamais mis en œuvre. Je peux dire que chaque mesure de ce plan est conçue avec les objectifs suivants en tête: réduire la pollution par le carbone pour arrêter les changements climatiques, faire croître notre économie et créer les conditions propices pour que le Canada soit un chef de file des technologies propres dans un avenir proche, et garder le coût de la vie à un niveau abordable pour tous les Canadiens.
Un exemple récent est le nouveau programme d’aide que nous avons mis en place pour passer du chauffage au mazout, très polluant, à des thermopompes adaptées au climat froid, propres et efficaces, ainsi que les nombreux autres programmes que nous avons déjà mis en place. Ce sont des programmes très intéressants qui changent vraiment la donne pour les ménages de tout le pays, et surtout les ménages à revenu faible et moyen.
J’aimerais prendre quelques minutes pour m’attarder sur la tarification de la pollution par le carbone et sur la façon dont le système a été systématiquement conçu pour garder le coût de la vie abordable pour les Canadiens. La tarification de la pollution par le carbone est un pilier de notre politique climatique depuis 2019. Elle envoie un signal au marché qui donne de la souplesse aux ménages, aux entreprises et aux organisations pour choisir quand et comment ils réduiront la pollution. Cette souplesse est la clé qui permet à cette mesure de mettre en évidence les moyens les moins coûteux et les plus efficaces de réduire la pollution. Elle tire parti de l’intelligence collective des Canadiens et des entreprises canadiennes, qui prennent des milliers de décisions distinctes chaque jour, sur la base des renseignements qu’ils sont les seuls à détenir sur les coûts et les avantages propres à leur situation.
C’est la force des politiques fondées sur le marché, et c’est pourquoi les économistes du monde entier s’accordent à dire que la tarification de la pollution par le carbone est une politique intelligente, essentielle et efficace. C’est l’un des outils les plus efficaces et les moins coûteux dont nous disposons pour réduire les émissions. C’est aussi une politique, comme on l’a déjà dit, qui a été conçue dès le départ pour protéger nos ménages les plus vulnérables. Nous prenons chaque dollar payé sur la pollution et nous le restituons aux Canadiens dans la province ou dans le territoire où il a été perçu.
Lorsque la redevance fédérale sur les combustibles est en place et que le gouvernement fédéral retourne le produit directement, nous remboursons environ 90 % aux ménages au moyen des paiements trimestriels de l’Incitatif à agir pour le climat. Cela se fait en Alberta, en Saskatchewan, au Manitoba, en Ontario, au Nouveau‑Brunswick, en Nouvelle‑Écosse, à l’Île‑du‑Prince‑Édouard et à Terre‑Neuve‑et‑Labrador. Étant donné que l’Incitatif à agir pour le climat est un montant fixe fondé sur le nombre de personnes dans un ménage, ces paiements n’ont aucune incidence sur l'incitatif efficace que constitue la tarification du carbone pour encourager les Canadiens à choisir des solutions de rechange plus propres. Cependant, les paiements protègent l’abordabilité de la vie quotidienne. Plus de 8 ménages sur 10 reçoivent en moyenne plus qu’ils ne paient, et les ménages à faible revenu en bénéficient encore plus.
Les gouvernements auxquels le produit de la tarification est retourné, comme ceux du Yukon et du Nunavut, ont leurs propres programmes qui utilisent le produit de la vente pour se protéger contre les répercussions sur l’abordabilité. Nous avons démontré que nous pouvons prendre des mesures pour lutter contre les changements climatiques et contribuer à garder la vie abordable.
Notre approche tient également compte des réalités de la vie rurale. Tous les habitants des régions rurales et éloignées reçoivent un supplément de 10 %, ajouté à leur paiement de l’Incitatif à agir pour le climat, et nous avons maintenant annoncé que ce montant doublera et que le supplément atteindra 20 %. Le supplément contribue à maintenir l’abordabilité pour les ménages ruraux, qui sont souvent confrontés à des coûts d’énergie et de transport plus élevés et qui ont peut-être moins d’options pour réduire leurs émissions à court terme. Le fait de doubler ce supplément protégera encore plus ces ménages.
Notre gouvernement est très préoccupé par les répercussions de l’augmentation des coûts de l’énergie sur le budget des ménages, et nous constatons que plus de ménages éprouvent des difficultés. Cependant, comme j’espère l’avoir dit clairement, ce n’est pas la tarification de la pollution qui est à l’origine des pressions exercées sur les budgets des ménages. En fait, cette mesure peut faire partie de la solution à ce problème. Les paiements de l’Incitatif à agir pour le climat signifient en fait qu’il y a moins, et non plus, de stress pour les ménages à faible revenu et ceux à revenu moyen, puisque beaucoup de ménages récupèrent plus que ce qu’ils paient à la pompe ou sur leurs factures de gaz.
Lorsque nous comparons le prix du carbone payé à ces quatre paiements trimestriels, nous constatons que les gens en sortent gagnants. Par exemple, une famille de quatre personnes recevra 986 $ au cours du présent exercice en Ontario et 1 544 $ en Alberta, et les ménages ruraux recevront 10 % de plus dans chaque cas. Ces paiements sont effectués à l’avance, de sorte que les membres du ménage auront l’argent dans leur compte avant de payer le prix du carbone sur les factures d’énergie. Nous pouvons nous attaquer aux changements climatiques et à l’abordabilité en utilisant la même politique bien conçue.
On me demande parfois comment cela fonctionne. Si nous percevons le prix du carbone et que nous remettons tout l’argent aux ménages, en quoi cela nous aide-t-il à réduire la pollution? La clé, c’est la façon dont nous remboursons le produit de la taxe. Étant donné que le paiement est le même pour tous les ménages, les Canadiens profitent tout de même de la réduction de la pollution. Par exemple, après avoir choisi des véhicules plus propres ou avoir fait installer une thermopompe pour chauffer leur maison ou isoler leur maison, ils recevraient le même paiement de toute façon et sortiraient gagnants.
Les agriculteurs canadiens sont en première ligne de la lutte contre les changements climatiques et ils jouent un rôle clé dans la recherche de solutions. Bien que l’objet du projet de loi qui vise à aider les agriculteurs dans un contexte de plus en plus incertain soit louable, les modifications proposées sont malavisées. Notre système de tarification du carbone est déjà conçu explicitement en tenant compte de la compétitivité des agriculteurs. La grande majorité des émissions des exploitations agricoles ne sont pas tarifées. Il s’agit notamment des émissions provenant du bétail, qui constituent la majeure partie de la pollution par le carbone dans ce secteur. L’essence et le diésel utilisés pour les tracteurs et les machines agricoles sont également exemptés, et les serriculteurs bénéficient d’une réduction de 80 % sur le gaz naturel et le propane qu’ils utilisent pour le chauffage. Il est important de souligner que nous avons répondu aux préoccupations soulevées par les parrains du projet de loi C‑234 en créant un crédit d’impôt remboursable pour compenser les coûts liés à l'utilisation de gaz naturel et de propane par d’autres agriculteurs.
Par ailleurs, les agriculteurs peuvent aussi tirer des revenus de la réduction des émissions dans le cadre du système provincial et fédéral de crédits compensatoires. Tout cela sans compter les nombreux programmes de financement qui sont aussi mis à la disposition des agriculteurs qui prennent des mesures pour réduire leurs émissions. Nous restons résolus à aider nos agriculteurs à combler les besoins alimentaires de la planète tout en préservant les ressources pour les générations futures.
La tarification du carbone est une politique importante, mais elle s’inscrit dans un ensemble de politiques complémentaires que nous avons mises en œuvre pour lutter contre les changements climatiques. Certaines politiques s’attaquent à des sources de pollution précises, comme l’abandon progressif historique de la production d’électricité à partir du charbon. D’autres politiques visent à accélérer l’innovation en finançant la recherche et le développement, ainsi que le déploiement de nouvelles technologies plus propres. Saisir l’occasion de la transition vers l’énergie propre et protéger nos enfants et petits-enfants contre les ravages des changements climatiques nécessite une approche qui met tout le monde à contribution.
Ces initiatives vont de pair avec les efforts que nous déployons pour résoudre la crise de l’accessibilité financière. Tout comme la lutte contre les changements climatiques, pour garder le coût de la vie à un niveau abordable, nous devons prendre des mesures globales. Notre plan en matière d’abordabilité a permis à des Canadiens de bénéficier de 12,1 milliards de dollars de nouvelles mesures de soutien pour rendre la vie plus abordable. De l’Allocation canadienne pour les travailleurs en 2022 à l’augmentation de la prestation de la Sécurité de la vieillesse, en passant par le soutien à des services de garde abordables et à la réduction du coût des visites chez le dentiste pour les ménages à faible revenu, nous aidons les Canadiens par des mesures concrètes. C’est le genre de politique climatique efficace que notre gouvernement met en œuvre: des programmes conçus en phase avec la politique en matière d'abordabilité et qui favorisent en même temps l’innovation. Tout cela dans le cadre d’un plan global de lutte contre les changements climatiques qui met en œuvre les mesures que réclament les Canadiens.
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Monsieur le Président, je suis heureux d’intervenir aujourd’hui dans le débat sur le projet de loi sur l’exemption de la taxe sur le carbone pour le chauffage des bâtiments, le séchage des grains et l’irrigation des exploitations agricoles. Nous parlons également du rôle du Sénat dans la démocratie parlementaire d’un système comprenant deux chambres législatives.
J’ai beau être un peu rouillé en éducation civique, je me souviens tout de même que le Sénat n’a aucun pouvoir en matière de fiscalité parce que ses membres ne sont pas élus. Je ne me rappelle pas avoir vu le Sénat bloquer un projet de loi fiscal. Mon collègue de la Colombie-Britannique a évoqué quelques projets de loi, mais je ne crois pas qu’il s’agissait de projets de loi relatifs à la fiscalité.
Tout d’abord, nous devons comprendre que ce que le Sénat fait actuellement n’est pas de son ressort. Le Sénat n’a pas de pouvoir d'imposition parce que, les sénateurs étant nommés, ils ne sont pas responsables devant leurs électeurs. Ils ne sont pas élus tous les quatre ans. L’un des principes majeurs de la démocratie est celui de la taxation avec représentation. Le Sénat n’a pas le pouvoir de bloquer un projet de loi fiscal.
Je tenais à ce que cela soit consigné, parce que le fond du débat d’aujourd’hui est de savoir si le Sénat fait ce qu’il est autorisé à le faire. L’autre question dont nous débattons est l’importance du projet de loi et la rapidité avec laquelle nous devrions l’adopter.
Mon collègue, le député de , a déclaré être le député conservateur qui a présenté le projet de loi d’initiative parlementaire. Je suis très fier d’avoir siégé au comité de l’agriculture qui a discuté de ce projet de loi, et nous avons eu le soutien du comité pour le renvoyer à la Chambre en troisième lecture.
L’opposition s’est unie et a voté pour le projet de loi. Une majorité de députés de tout le pays, ainsi que trois libéraux, et je ne l’oublierai pas, ont voté pour renvoyer ce projet de loi en troisième lecture parce qu’ils savaient qu’il est important pour les agriculteurs canadiens. C’est de cela qu’il s’agit.
Notre l’a dit très succinctement. La taxe sur le carbone coûte 10 000 $ par mois à l’un de ses concitoyens. Comment peut-on s’attendre à ce qu’une personne exploite une entreprise quand la taxe sur le carbone s’élève à 10 000 $ par mois? Cette somme doit être versée au gouvernement fédéral dans le cadre d'une politique fiscale qui ne fait pas ce qu’elle est censée faire.
Je suis également très heureux de dire que je partagerai mon temps de parole avec la brillante députée de .
Pour en revenir aux 10 000 $ par mois en taxe sur le carbone, aucune entreprise ne peut absorber une telle facture. Lorsque l’agriculteur qui produit des aliments est taxé, tout comme le camionneur qui les transporte, chaque Canadien qui se rend à l’épicerie est taxé. Les libéraux et les néo-démocrates prétendent à tort qu’il s’agit d’un enjeu pour les régions rurales et éloignées, d’où l’exclusion des Maritimes, pour des motivations politiques.
Il ne s’agit pas d’un enjeu rural. Il ne s’agit pas d’un enjeu urbain. Si les gens vont à l’épicerie pour acheter de la nourriture pour leur famille, cela les affecte à tout coup. Ce que nous essayons de faire aujourd’hui à la Chambre, c’est de faire comprendre à la Chambre haute, une fois de plus, puisque nous avons déjà adopté ce projet de loi, qu’il s’agit d’un projet de loi important pour lutter contre l’augmentation constante du coût des produits d’épicerie dans notre pays.
Je ne suis pas sûr que certains députés d’en face l’ont compris. Peut-être que leur chef ne leur a pas dit qu’ils devaient payer un supplément pour la nourriture. Peut-être vivent-ils au centre-ville et ne vont-ils pas souvent à l’épicerie. Je peux dire que ma femme et moi devons aller faire les courses, de temps en temps, quand je suis rentré à temps, et que nos factures d’épicerie n’ont cessé d’augmenter. Nous avons parlé à des voisins et à des amis, et à des gens à la patinoire, et ils ressentent chaque jour les effets de cette hausse quand ils essaient de nourrir leur famille. Nous voyons des mères ajouter de l’eau au lait pour le faire durer un peu plus longtemps.
Chaque mois, deux millions de personnes dans notre pays ont recours à une banque alimentaire. C’est un fait stupéfiant, et ce ne sont pas que des chiffres. Il s’agit de parents, de grands-parents et d’enfants. La majorité d’entre eux sont des enfants. Ce n’est pas le Canada dans lequel j’ai grandi. Ce n’est pas le Canada que nous voulons laisser à nos enfants. C’est un sujet sur lequel nous devons avoir une discussion très franche.
Notre , le député de Carleton, a dit sans équivoque que dans deux ans, les élections porteront sur la taxe sur le carbone. Les Canadiens pourront décider s’ils veulent ou non notre approche conservatrice pleine de bon sens. Nous supprimerons la taxe pour que les gens parviennent à payer leur épicerie et nous contrôlerons les dépenses de manière à faire baisser les taux d’intérêt pour que les gens puissent se permettre d’acheter une maison ou de payer un loyer.
Les loyers ont doublé au cours des huit longues dernières années du gouvernement néo-démocrate—libéral. Les loyers ont doublé. Les hypothèques ont doublé. Avant, il fallait 25 ans pour rembourser une hypothèque au Canada, mais aujourd’hui, il faut 25 ans pour amasser la mise de fonds nécessaire pour acheter une maison au Canada. Tout cela s’est produit au cours des huit dernières années, en raison des dépenses inconsidérées du et des libéraux.
Revenons au projet de loi . Il s’agit d’une mesure qui peut être prise immédiatement pour réduire le prix des aliments pour les Canadiens. C’est une mesure qui peut être prise pour garantir que nos producteurs puissent continuer à produire nos aliments de classe mondiale.
Lorsqu’on enlève 10 000 $ aux producteurs, ceux-ci ne peuvent plus investir dans de nouvelles technologies agricoles. Ils ne peuvent pas investir dans de nouvelles options d’engrais ou de nouvelles machines qui réduiraient les émissions. À l’heure actuelle, nous affaiblissons nos agriculteurs en les empêchant d’innover. Ce n’est pas un slogan. Ce sont les technologies, et non les taxes, qui permettront de réduire nos émissions de gaz à effet de serre.
Je suis très fier de venir de la Saskatchewan. Nous avons des politiques novatrices dans le secteur de l'agriculture, mais on ne nous accorde aucun mérite pour elles. Nous avons la rotation des cultures, la culture sans labour, la récolte directe par battage debout et l'agriculture de précision qui, par exemple, permet d'accroître ou de réduire les taux lorsqu'on ajoute de l'engrais, selon le niveau d'humidité du sol. Ces technologies novatrices ont permis de réduire les émissions au cours des 20 dernières années. Toutefois, pour une raison que j'ignore, le gouvernement ne reconnaît nullement la contribution des producteurs qui ont adopté ces technologies. Je ne comprends pas pourquoi.
Les libéraux reconnaissent seulement les pratiques agricoles novatrices adoptées depuis 2018. Pourquoi ne faisons-nous pas l'éloge de tous les producteurs agricoles canadiens qui ont des pratiques exemplaires depuis 15 ou 20 ans? Parlons des progrès réalisés. L'Association nationale des engraisseurs de bovins voit juste lorsqu'elle dit:
Le secteur canadien des parcs d'engraissement souscrit aux pratiques novatrices qui favorisent la concurrence et la durabilité. Pour demeurer concurrentiels dans un marché nord-américain intégré, les engraisseurs de bovins gèrent attentivement le coût des intrants, dont les aliments et le carburant.
Les parcs d'engraissement dépendent du propane et du gaz naturel pour certaines activités essentielles, notamment le séchage du grain chez l'exploitant agricole, le floconnage et le chauffage des étables. Ces activités sont essentielles dans un parc d'engraissement afin de créer des conditions de croissance optimales pour le bétail, de sorte que celui-ci soit rentable lorsqu'il est envoyé à l'usine.
Pourquoi ne faisons-nous pas la promotion de ce que nous faisons sur la scène internationale? Les libéraux diront toujours que la taxe sur le carbone est une politique environnementale et non une politique économique. Si les libéraux se soucient autant de l’environnement, bien qu’ils n’aient pas atteint une seule cible au cours des huit dernières années, pourquoi ne présentons-nous pas l’agriculture canadienne au reste du monde? Pourquoi allons-nous sur la scène internationale en donnant l'impression que notre secteur agricole est un parent pauvre et que nous en sommes gênés?
Le devrait parcourir le monde pour dire à quel point nos pratiques agricoles sont bonnes ici, au Canada, et en faire la promotion dans tout le pays et dans le monde entier. C’est ce que nous devrions faire sur la scène internationale, mais ce n’est pas ce que nous faisons.
J’ai interrogé le député de à propos des sénateurs nommés par les libéraux, car ils sont nommés par le libéral. Pourquoi ne voteraient-ils pas pour ce projet de loi qui permettrait de réduire le prix des aliments au Canada? Cela défie le bon sens.
Lorsque je parle à des gens de ma circonscription et de ma communauté à Regina, ils évoquent le coût de la vie. Ils disent qu’ils doivent choisir entre payer la facture de chauffage, parce qu’il fait froid à Regina, et payer leur hypothèque. Il s’agit de choisir entre payer la facture de chauffage et acheter les produits d’épicerie dont ils ont besoin pour que leurs enfants puissent apporter un lunch à l’école. Ce sont des décisions que des parents ne devraient pas avoir à prendre dans notre pays en 2023.
Il est temps que nous mettions ce projet de loi en vigueur, que nous fassions baisser le prix des aliments dans tout le pays et que nous utilisions des principes pleins de bon sens pour faire baisser les prix pour mon ménage et tous les autres ménages. Ramenons le gros bon sens chez les Canadiens et adoptons ce projet de loi. Demandons aux sénateurs de veiller à ce que cela se concrétise.
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Monsieur le Président, si je prends la parole aujourd’hui, c’est parce que la semaine dernière, nous avons eu l’occasion de débattre d’un projet de loi conservateur plein de bon sens qui supprimerait la taxe sur le carbone pour tous les carburants agricoles. Ce débat a eu lieu à la Chambre, puis s'est transporté au Sénat, où il a stagné. La raison en est que les députés d’en face du Parti libéral du Canada ont demandé au Sénat de le faire stagner, de le retarder, d’employer toutes les tactiques possibles pour essayer d’empêcher l’adoption du projet de loi. C’est incroyablement triste. Cela signifie que les agriculteurs ne bénéficieront pas d’un retrait de la taxe sur le carbone sur des choses comme le séchage des grains, la récolte de leurs champs ou le chauffage de leurs étables. Ce sont des fonctions courantes pour les agriculteurs, les personnes qui produisent les aliments dans nos communautés.
Je suis ici pour défendre ces personnes qui produisent nos aliments, mais je suis également ici pour défendre les Canadiens dans leur ensemble, ceux qui achètent des aliments.
J'ai été élue pour la première fois il y a environ huit ans. Peu après mon arrivée ici, j'ai eu une conversation avec un député d'en face. Ce député s'intéressait à ma circonscription qui, bien entendu, est Lethbridge, en Alberta. C'est un heureux mélange entre une petite ville d'environ 105 000 habitants et un comté où se trouvent beaucoup de fermes et de personnes qui savent comment faire en sorte que la terre produise quelque chose d'incroyable, qu'on appelle des aliments. Ce député m'a posé des questions au sujet de ma circonscription. Il m'a dit: « Ces terres agricoles que vous avez là-bas, elles servent uniquement à la production de carburant, n'est-ce pas? » J'ai répondu: « Pardon? » Il a ajouté: « Oui, les cultures servent uniquement à produire du carburant, non? » J'ai répondu: « Non, elles servent à produire des aliments. » Il a répondu: « Oh. D'habitude, maintenant, on va simplement à l'épicerie pour nos aliments. On n'a pas vraiment besoin de cela. »
C'est intéressant. À ce moment, j'ai réalisé à quel point les Canadiens en général sont déconnectés de la réalité au sujet de l'origine des aliments qu'ils consomment, de la manière dont ils sont produits et de l'importance de soutenir ceux qui les font pousser. Il est facile de croire que les aliments arrivent tout simplement sur les tablettes des épiceries dans un bel emballage et qu'il y a peut-être quelques outils de marchandisage derrière tout cela. On prend ces aliments, on les ramène à la maison et on les mange. On oublie le processus qui a mené à leur livraison en épicerie, ou peut-être qu'on ne l'a jamais connu.
Dans ma circonscription, j’ai le privilège d’observer ce processus du début à la fin. Je vois les agriculteurs retirer les semences de leurs champs. Je regarde comment ils transforment ces semences et les préparent pour les réutiliser l’année suivante. Ensuite, je les regarde labourer et semer. Je les vois arroser. Je vois ensuite que ces graines produisent des plantes qui continuent de pousser et qui finissent par être récoltées. Une fois la récolte faite, les agriculteurs la font sécher et la transforment. Soit ils l’expédient telle quelle, soit ils la transforment localement. La récolte devient finalement un aliment qui est vendu dans nos épiceries. Une grande partie de ces produits sont vendus ici même, au Canada, dans nos épiceries, mais ils sont parfois vendus ailleurs dans le monde.
Le Canada possède un territoire incroyable. C’est un merveilleux cadeau. Notre deuxième cadeau incroyable, c’est notre population d’agriculteurs. Ils travaillent d’arrache-pied et avec un sens poussé de l’innovation pour veiller à nourrir les Canadiens.
Je vais parler un peu de ces gens de ma circonscription, car si nous voulons les connaître, nous le pouvons. Ce sont des gens qui ont un esprit communautaire extraordinaire et qui travaillent en collaboration. Ils travaillent extrêmement fort. Ils se soucient profondément de la santé et du bien-être des animaux.
Ils sont les premiers responsables de l’intendance environnementale. Ce sont eux qui s’occupent de l’eau, de la terre et de l’air. Ils le font depuis toujours, parce qu’ils savent qu’en prenant bien soin de ces éléments, ils prennent soin des aliments qu’ils produisent et ils font du bon travail. Ce sont eux qui prospèrent en stimulant l’innovation, qui présentent de nouvelles technologies et d’excellentes pratiques commerciales. Ces gens sont d'une grande générosité.
Dans ma circonscription, ce sont eux qui ont financé les piscines et les centres de loisirs communautaires. Ce sont eux qui ont asphalté les sentiers des parcs et construit des boulevards. Ce sont eux qui ont investi dans notre hôpital local. Ce sont eux qui ont donné des sommes énormes aux démunis, surtout aux sans-abri.
Ce sont ces personnes qui ont contribué à financer des programmes dans notre collège et notre université. Ce sont ces personnes qui, jour après jour, font une différence énorme chez nous. Ce sont ces personnes que le gouvernement s’obstine à punir au moyen d’une taxe sur le carbone punitive. Ce sont ces personnes qui nourrissent le Canada et des gens dans le monde entier.
Parmi les gens de ma communauté et ceux qui aiment manger, nous rendons hommage à ces hommes et à ces femmes. Nous les prenons pour qui ils sont: des gens qui font quelque chose de merveilleux, non seulement pour la région, mais aussi pour la nation et même pour la planète.
Les députés d’en face voient ces personnes comme des ennemis. C’est un mystère pour moi. Encore une fois, nous parlons de femmes et d’hommes qui, en plus de s'occuper de nous en produisant nos aliments, s'occupent également de l’environnement en stockant le carbone, en veillant à la bonne santé des sols, en s’assurant que la qualité de l’air est excellente et en veillant à ce que l’eau soit bien gérée. Ce sont des personnes qui n’obtiennent aucun mérite pour ces actions et qui, au contraire, sont désapprouvées pour ce qu’elles font et pour la merveilleuse contribution qu’elles apportent à la société.
Le gouvernement a décidé d’imposer une taxe sur le carbone punitive et, oui, elle s’applique aux agriculteurs du moment où ils mettent la graine en terre jusqu’au moment où ils récoltent les cultures et où les aliments sont acheminés vers l’épicerie. La taxe sur le carbone ne s’arrête pas. Elle s'accumule jusqu’à ce que le consommateur en ramasse la facture à l’épicerie. La vérité, c’est que, même à ce moment-là, elle ne s’arrête pas, car le consommateur paie la taxe sur le carbone à la caisse et il la paie à nouveau lorsqu’il met les aliments dans le coffre de sa voiture et qu'il rentre chez lui. Il paie ensuite à nouveau la taxe sur le carbone lorsqu’il allume sa cuisinière et prépare le repas. Elle ne s’arrête jamais.
Nous demandons de soustraire les agriculteurs à la taxe sur le carbone. Nous demandons à la Chambre de faire preuve de bon sens et d'affirmer que les agriculteurs sont des gens incroyables qui méritent d’être célébrés, et non punis. C’est une question de bon sens.
Quand les agriculteurs sont soumis à cette taxe sur le carbone punitive, celle-ci finit par se répercuter sur le consommateur. Lorsque le consommateur se retrouve avec la facture, il en subit également les conséquences négatives. Les Canadiens n’ont jamais été aussi nombreux à avoir recours aux banques alimentaires. Dans ma ville, Lethbridge, le nombre de personnes qui fréquentent une banque alimentaire et qui en font leur principale source d’alimentation a doublé depuis 2019. Le groupe le plus important, qui ne cesse de croître, est celui des personnes qui ont un emploi stable. Elles n’arrivent plus à joindre les deux bouts, car, sous le gouvernement, tout est devenu trop cher. Ces personnes ont désespérément besoin d’aide. Elles ont désespérément besoin d’un gouvernement qui les écoute. Elles ont désespérément besoin d’un gouvernement qui comprend leurs préoccupations.
Une femme m’a récemment contactée. Elle est dans la soixantaine et elle a un handicap, de sorte qu’elle vit avec un très petit montant d’un mois à l’autre, soit 1 700 $. On peut s’imaginer ce que c’est de vivre avec 1 700 $ par mois et de payer un loyer. Elle ne peut pas habiter n’importe où parce qu’elle utilise un fauteuil roulant. Elle doit payer un supplément pour avoir un logement accessible aux fauteuils roulants. Elle doit ensuite payer sa nourriture, son transport et son téléphone. Il se peut même qu’elle veuille cédé à la fierté tout à fait humaine d'acheter un cadeau d’anniversaire à quelqu’un de temps en temps. C’est une personne qui doit réduire ses dépenses même pour les choses essentielles de la vie.
Si des gens doivent faire ces choix difficiles entre les médicaments, une alimentation saine, le loyer et la facture de chauffage, c’est parce que le gouvernement a rendu la vie inabordable. La demande dont nous sommes saisis aujourd’hui est très simple, très directe et très concrète. Il s’agit de supprimer la taxe pour les agriculteurs. En supprimant cette taxe, nous réduisons le prix de tout et tous les Canadiens en profitent. C’est ce que nous demandons aujourd’hui. C’est plein de bon sens pour les gens ordinaires.