propose que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
Monsieur le Président, la criminalité fait des ravages dans les quartiers et les collectivités partout au pays. Dans presque toutes les catégories, les statistiques sur la criminalité sont troublantes. Nous entendons sans cesse parler d'actes commis par les mêmes récidivistes. Ils sont arrêtés, libérés, puis ils commettent d'autres crimes, et le cycle se répète.
Voilà ce à quoi ont abouti neuf ans de politiques libérales laxistes en matière de criminalité. Après neuf ans sous la gouverne du , le pays est aux prises avec une crise majeure qui exige que l'on agisse de toute urgence. Chaque jour, les Canadiens se réveillent en apprenant qu'il y a eu d'autres cas de violence armée, de fusillades entre gangs, d'extorsion, de vols de voitures, de cambriolages et d'incendies criminels. Il n'en était pas ainsi il y a neuf ans.
Que s'est-il passé il y a neuf ans? Les Canadiens ont eu un nouveau , dont les politiques laxistes en matière de criminalité ont semé le chaos dans nos villes et banlieues autrefois paisibles, un premier ministre qui a fait du Canada un refuge pour le crime organisé et les gangs, un premier ministre qui facilite la vie des criminels, et non celle des Canadiens, avec son système inefficace de capture et de remise en liberté sous caution.
Selon le propre communiqué de presse du gouvernement libéral, les vols de voitures à Toronto ont connu une hausse alarmante de 300 % depuis 2015. En seulement neuf ans, on a constaté une augmentation terrifiante du nombre de cas d'extorsion dans l'ensemble du pays. D'ailleurs, le taux d'extorsion était cinq fois plus élevé en 2022 que dix ans auparavant. Cette même année, le taux d'extorsion déclaré par la police avait augmenté pour la troisième année consécutive. Le taux d'extorsion a grimpé en flèche en Ontario, en Alberta et en Colombie‑Britannique, où il a augmenté de 263 %, 284 % et 386 %, respectivement, depuis 2015. Ces chiffres sont extrêmement alarmants. Dans la seule région du Grand Toronto, le taux d'extorsion a augmenté de 155 % depuis 2015 et, à Vancouver, de 228 %.
Je tiens à rappeler à mes collègues à la Chambre que chaque chiffre et chaque statistique représente une vraie famille, un chef d'entreprise qui craint pour sa sécurité et le bien-être de sa famille. La vie et les moyens de subsistance des Canadiens sont en jeu. Partout au pays, des familles sont terrifiées. J'ai d'ailleurs rencontré l'une de ces familles dans la région du Grand Toronto qui possède une entreprise très prospère. Les membres de cette famille ont travaillé fort pour en arriver là où ils sont aujourd'hui, mais au début de l'année, ils ont commencé à recevoir des menaces d'extorsion. Peu de temps après, on a tiré sur leur maison. La famille a dû se séparer pour loger dans différents hôtels. Ils portaient des gilets pare-balles lorsqu'ils sortaient et ils ont dû acheter une voiture blindée, et c'est sans parler des nombreuses autres mesures de sécurité. Tout cela parce qu'ils avaient une entreprise prospère.
Je veux aussi parler à mes collègues de M. Buta Singh Gill. Il a quitté le Pendjab, où il a obtenu un diplôme en droit, pour s'installer à Edmonton. Comme beaucoup de Néo-Canadiens, il a travaillé dans une usine de transformation de la viande à son arrivée à Edmonton, puis il a été chauffeur d'autobus pour le réseau de transport en commun d'Edmonton. Puis, il a donné suite à son rêve de devenir entrepreneur. Il a commencé à construire des maisons, d'abord des maisons unifamiliales, puis des maisons multifamiliales. Finalement, il a commencé à construire des immeubles d'appartements pour les Canadiens. Il a aussi redonné à la société. En fait, sa famille et lui ont énormément contribué à la revitalisation d'un des gurdwaras d'Edmonton.
Sa famille a également reçu des menaces d'extorsion. On a tiré sur sa maison familiale. On a incendié des maisons qu'il était en train de construire. Sa famille et lui ont également dû prendre des mesures de sécurité extraordinaires, ce qui, évidemment, coûte extrêmement cher pour une famille ou une entreprise, mais M. Singh Gill n'a pas laissé ces voyous le ralentir.
La semaine dernière, M. Buta Singh Gill, un homme d'affaires bien en vue d'Edmonton, un leader communautaire et un père de famille qui venait d'accueillir ses premiers petits-enfants, des jumeaux, a été assassiné en plein jour sur l'un de ses chantiers de construction. Il semble que le meurtre n'avait rien à voir avec les lettres d'extorsion. Quoi qu'il en soit, il est une autre victime tragique d'un crime violent commis dans notre pays.
Je me suis rendu chez lui et j'ai rencontré sa famille. Son frère et sa belle-soeur m'ont dit qu'ils n'arrivent pas à croire qu'une telle chose se soit produite, qu'ils sont venus s'installer au Canada pour offrir à leur famille une vie meilleure et plus sécuritaire. Ils ont raison: le Canada n'est plus ce qu'il était au moment de leur arrivée. Les choses ont beaucoup changé depuis neuf ans.
Des maires de la Colombie-Britannique et de l'Ontario ont écrit aux plus hauts fonctionnaires du pour leur demander de poser des gestes concrets afin de lutter contre les cas d'extorsion qui sévissent dans leur localité autrefois pacifique. Malgré cela, le gouvernement ne fait toujours rien.
L'extorsion est un problème de compétence fédérale. Le Code criminel qui permet à ces criminels d'agir en toute liberté relève du fédéral. La GRC, qui a la responsabilité de les arrêter, relève aussi du fédéral. Malgré tout cela, nos quartiers ne peuvent que se désoler de voir le indifférent à leur douleur. Les forces de l'ordre continuent d'arrêter puis de relâcher les mêmes personnes, des gens qui terrorisent nos collectivités et peuvent continuer de commettre des crimes à cause des politiques libérales laxistes en matière de criminalité.
L'extorsion n'est évidemment pas le seul problème. Les vols de voiture continuent de se multiplier à la grandeur du pays. Le tableau que brosse Statistique Canada n'a rien de réjouissant: les vols de voiture sont en hausse de 190 % à Moncton, de 122 % dans la région d'Ottawa-Gatineau, de plus de 100 % à Montréal et de 62 % à Winnipeg. Comme le montrent ces statistiques effarantes, il est urgent d'agir pour endiguer la menace croissante qui plane sur nos collectivités.
En 2022, les vols de voitures ont coûté plus de 1 milliard de dollars au secteur de l'assurance. D'où vient ce milliard de dollars supplémentaire? Il vient des poches des Canadiens qui travaillent fort. Ce sont les Canadiens qui paient la facture des vols de voitures. Avec la montée en flèche des primes d'assurance, certains automobilistes canadiens doivent faire face à une augmentation stupéfiante de 25 % des primes, cette année seulement. Encore une fois, c'est au gouvernement fédéral qu'incombe la responsabilité de lutter contre le vol d'automobiles. En fait, les principaux outils de prévention, comme le Code criminel, la GRC, l'Agence des services frontaliers du Canada et nos systèmes portuaires, sont à la disposition du .
Les politiques de capture et de remise en liberté, les politiques laxistes en matière de criminalité et les projets de loi et des libéraux ont permis à la criminalité de proliférer dans notre pays. Le projet de loi C‑5 des libéraux a aboli les peines d'emprisonnement obligatoires pour les trafiquants de drogue et les auteurs d'actes de violence. Il permet aux criminels qui commettent des actes violents de purger leur peine à la maison, au sein même des collectivités qu'ils ont terrorisées.
Selon un rapport publié récemment par l'Institut Macdonald-Laurier, les crimes violents ne font qu'empirer, et l'indice de gravité des crimes violents au Canada est à son plus haut niveau depuis 2007. Cela signifie que, dans l'ensemble, la gravité des crimes a considérablement augmenté au Canada.
Pour mettre les choses en perspective, sous le gouvernement conservateur précédent, l'indice de gravité des crimes violents avait diminué de près de 25 %. Sous le gouvernement libéral, il a augmenté de 30 %. Selon Statistique Canada, en 2022, le taux de crimes violents liés à des armes à feu était le plus élevé jamais enregistré. Il s'agit d'une augmentation de 9 % par rapport à 2021 seulement. À cause des politiques libérales de capture et de remise en liberté, les criminels qui se font arrêter peuvent être libérés et se promener librement dans la rue, en terrorisant nos quartiers, parfois dans les heures qui suivent leur arrestation. Il suffit de parler aux agents de police locaux; ils vous le diront. De plus, un nombre croissant d'affaires criminelles sont suspendues ou abandonnées grâce au libéral, qui a tout simplement négligé de nommer suffisamment de juges.
Qu'est-ce que le gouvernement a à dire aux victimes de ces crimes et aux vaillants policiers, qui en ont assez d'arrêter les mêmes criminels encore et encore? Il n'est pas surprenant que les Canadiens perdent confiance dans le système de justice. Après huit ans de politiques libérales de capture et de remise en liberté qui ont laissé la criminalité et le chaos régner dans les rues, seulement 46 % des Canadiens ont encore confiance dans le système de justice.
Pour les conservateurs, la lutte contre la criminalité est une priorité absolue. Ce que nous voulons dire aux Canadiens aujourd'hui, c'est qu'ils n'ont pas à vivre comme cela. Les conservateurs ont un plan plein de bon sens pour protéger nos entreprises et nos quartiers, avec des lois pleines de bon sens qui donneraient la priorité à la sécurité des Canadiens.
Mon projet de loi d'initiative parlementaire, le projet de loi , Loi sur la protection contre l'extorsion, est plein de bon sens, puisqu'il s'attaque à l'extorsion et à ceux qui terrorisent nos collectivités avec leurs rackets de protection. D'abord et avant tout, ce projet de loi réparerait les graves dommages causés par les politiques irresponsables du gouvernement en matière de criminalité, comme le projet de loi . Le projet de loi a éliminé les peines d'emprisonnement obligatoires pour les cas d'extorsion perpétrés avec une arme à feu. En outre, le gouvernement a introduit dans le projet de loi des politiques de capture et de remise en liberté sous caution qui permettent aux extorqueurs de réintégrer plus facilement la société.
Le projet de loi prévoit une peine d'emprisonnement minimale de trois ans en cas de condamnation pour extorsion. En outre, nous proposons une peine d'emprisonnement minimale de cinq ans pour tout criminel reconnu coupable d'extorsion lorsqu'il agit au nom d'un gang ou d'une organisation criminelle. Cela signifie non seulement que les criminels qui commettent ces délits iront en prison, mais aussi que les procureurs et la police disposeront d'un outil supplémentaire pour poursuivre les chefs de ces organisations criminelles.
Nous proposons de rétablir les peines d'emprisonnement minimales de quatre ans pour les délits d'extorsion commis à l'aide d'une arme à feu. Nous ferions de l'incendie criminel une circonstance aggravante. Enfin, nous réparerions les dégâts causés par le projet de loi et rétablirions l'emprisonnement, et non la mise en liberté sous caution, pour les récidivistes. Le projet de loi des conservateurs garantirait que le crime d'extorsion entraîne une peine d'emprisonnement obligatoire. Il s'en prendrait aux criminels, aux chefs de gangs et à tous ceux qui menacent les membres de notre société avec des incendies criminels ou des actes de violence.
Avec le projet de loi , les conservateurs pleins de bon sens enverraient un message clair aux criminels et à leurs chefs du crime organisé: s'ils commettent un crime, ils purgeront leur peine. Mes collègues et moi ne tolérerons pas que les Canadiens soient exploités à des fins pécuniaires et nous ne permettrons pas que des réseaux du crime organisé terrorisent nos collectivités.
Les Canadiens méritent des rues et des collectivités sûres. Ils méritent un gouvernement qui les écoute et qui prend au sérieux leurs préoccupations en matière de sécurité. Il est de notre devoir de tenir cette promesse fondamentale. Le gros bon sens des conservateurs réparerait les dommages et le chaos que le gouvernement a causés au cours de ses neuf années au pouvoir. Nous veillerions à ce que les extorqueurs qui effraient et intimident nos voisins restent plus longtemps en prison. Nous nous en prendrions aux chefs de ces réseaux du crime organisé pour faire en sorte que ces derniers soient démantelés une fois pour toutes.
L'extorsion n'a pas sa place au Canada. Les conservateurs ramèneraient la sécurité dans les rues pour tous les Canadiens. Ramenons le gros bon sens chez nous.
:
Monsieur le Président, je suis heureux de pouvoir prendre la parole aujourd'hui au sujet du projet de loi , Loi sur la protection contre l'extorsion.
Comme nous le savons tous, l'extorsion touche de plus en plus les collectivités canadiennes. Nous reconnaissons que l'extorsion est un crime très grave qui peut avoir des répercussions sur de multiples facettes de la vie d'une personne. Le projet de loi propose des modifications au Code criminel qui, selon son parrain, permettront de lutter contre l'extorsion en rétablissant une peine minimale obligatoire. Mes observations porteront principalement sur les modifications proposées au régime de peines et à la détermination de la peine.
À l'heure actuelle, nous disposons d'un solide cadre pénal pour lutter contre l'extorsion. L'extorsion est une infraction couverte par l'article 346 du Code criminel, une infraction punissable sur acte d'accusation et entraînant de lourdes peines. Ces peines traduisent la gravité de l'infraction et la responsabilité du délinquant. Si une personne est reconnue coupable d'extorsion, elle sera passible de la peine maximale d'emprisonnement à perpétuité. Je tiens à le souligner: la peine maximale pour extorsion est l'emprisonnement à perpétuité.
Le projet de loi propose également d'ordonner aux tribunaux de considérer comme circonstance aggravante le fait que le délinquant a aussi commis un incendie criminel en lien avec l'infraction d'extorsion. Nous reconnaissons que l'incendie criminel est un crime grave qui met en danger une collectivité et le public et qu'il découle d'une intention incontestable de causer des dommages matériels. La combinaison extorsion et incendie criminel est dommageable et dangereuse, cela ne fait aucun doute, mais je me demande si le changement proposé aurait un effet significatif.
Il me semble que, si les preuves montrent que quelqu'un a commis un incendie criminel et de l'extorsion, le procureur cherchera à obtenir une condamnation pour ces deux infractions. Dans ce cas, la circonstance aggravante proposée perd tout son sens. De plus, le fait de considérer comme une circonstance aggravante, au moment de la détermination de la peine, un élément d'une infraction pour laquelle un délinquant a été condamné a été reconnu comme une erreur de principe par la Cour suprême du Canada dans l'affaire R. c. Lacasse en 2015.
Les incendies criminels peuvent avoir des effets dévastateurs sur les personnes et les entreprises. Comme c'est le cas pour l'extorsion, la gravité de l'infraction d'incendie criminel se reflète dans le cadre pénal établi pour traiter les crimes de cette nature. Les personnes reconnues coupables d'incendie criminel sont passibles de peines d'emprisonnement maximales allant de cinq ans à l'emprisonnement à perpétuité, selon les circonstances.
Outre les infractions prévues dans le Code criminel, le régime de détermination de la peine tient compte de la gravité de l'extorsion et de l'incendie criminel dans le cas du crime organisé. L'article 718.2 du Code criminel établit les facteurs aggravants que le juge chargé de la détermination de la peine doit prendre en considération. Un de ces facteurs aggravants est l'élément de preuve établissant que l'infraction a été commise au profit ou sous la direction d'une organisation criminelle, ou en association avec elle. Comme les crimes d'extorsion impliquent souvent un degré de complexité suggérant l'œuvre d'une organisation criminelle, ce facteur permet au juge chargé de la détermination de la peine d'imposer des peines qui correspondent au sommet de l'échelle de gravité dans les cas où le crime organisé est impliqué.
La cour doit aussi tenir compte de l'extorsion de la victime au moment de déterminer la peine appropriée. Selon le régime de détermination de la peine, cela constituerait un facteur particulièrement aggravant si l'infraction a eu un effet important sur la victime en raison de son âge et de tout autre élément de sa situation personnelle, comme sa situation financière.
Je note aussi que le projet de loi prévoit davantage de peines minimales obligatoires. L'inefficacité de ces peines a été amplement prouvée au fil des ans. Je ne veux pas que les députés me croient sur parole. Ils peuvent se fier à Ben Perrin, conseiller juridique de l'ancien premier Stephen Harper. Il a déclaré que les peines minimales obligatoires sont un échec retentissant en matière de politique et le fruit de la petite politique.
M. Perrin poursuit ainsi: « Si le passé est garant de l'avenir, il est possible que les [peines minimales obligatoires du chef de l'opposition] ne valent pas le papier sur lequel elles sont imprimées. Pire, même si elles résistent à une contestation constitutionnelle, elles ne feront qu'exacerber les défis existentiels du système de justice pénale. » M. Perrin a aussi indiqué que l'idée du « pourrait avoir l'effet contraire et mener à une hausse de la criminalité à long terme. »
Encore une fois, ce n'est pas moi qui le dis. C'est l'ancien conseiller juridique de Stephen Harper. Il s'agit de l'homme qui a conseillé Stephen Harper sur la politique en matière de justice et qui a maintenant constaté les problèmes que causent les politiques irresponsables du Parti conservateur en matière de justice pénale.
Le gouvernement croit aux politiques fondées sur des données probantes, et nous savons que ce n'est tout simplement pas le cas en l'occurrence. Le aime bien lancer des slogans comme « faire échec au crime », mais il n'a pas de véritable plan pour y arriver. Il se contente généralement de répéter des slogans.
De ce côté-ci de la Chambre, nous croyons en des politiques qui réduiront la criminalité. Nous savons également que les peines minimales obligatoires ont un effet disproportionné sur les Noirs et les Autochtones dans le système de justice.
Les données du Service correctionnel du Canada montrent que les répercussions disproportionnées des peines minimales obligatoires sur les Autochtones et les Canadiens noirs ont également été signalées dans les admissions dans les établissements correctionnels fédéraux. Plus précisément, de toutes les admissions dans un établissement fédéral entre 2007‑2008 et 2016‑2017, 39 % des délinquants noirs et 20 % des délinquants autochtones ont été admis pour une infraction passible d'une peine minimale obligatoire. La proportion de délinquants autochtones est passée de 14 % en 2007‑2008 à 26 % en 2016‑2017.
Il est peu probable que la proposition du député entraîne l'imposition de peines plus sévères, compte tenu des peines déjà sévères associées à l'incendie criminel et à l'extorsion et des circonstances aggravantes connexes dont j'ai parlé plus tôt.
Le cadre juridique actuel fournit aux juges les outils et le pouvoir discrétionnaire nécessaires pour adapter les peines en fonction de la gravité de l'infraction commise par le délinquant. Même s'il ne fait aucun doute que l'extorsion est un crime grave, notre cadre juridique actuel est tel que l'extorsion est traitée d'une manière qui reflète sa gravité et ses effets néfastes.
Nous devons nous concentrer sur des politiques sérieuses plutôt que sur des slogans creux et des politiques déjà reconnues pour ne pas fonctionner. J'encourage tous les députés à travailler ensemble à l'élaboration de politiques qui luttent contre la criminalité, plutôt que de chercher à créer des politiques et des slogans inefficaces.
:
Monsieur le Président, c'est un peu le jour de la marmotte. Cela fait depuis 2015 que je siège à la Chambre et c'est un débat récurrent entre la vision des libéraux et du NPD, qui sont contre les peines minimales obligatoires, et la vision des conservateurs, qui voudraient appliquer cela au plus d'infractions possible. Il faut, je pense, réfléchir à cette question qui n'est pas banale, mais il faut également chercher des moyens pour être efficace, pour adopter des règles de droit, des lois et des règlements qui sont conformes aux valeurs de la société dans laquelle on vit.
Le Bloc québécois est en principe opposé à l'ajout systématique de peines minimales au Code criminel. L'emprisonnement est souvent essentiel et nos tribunaux n'hésitent pas à l'utiliser pour sanctionner bon nombre d'infractions. Il existe toutefois d'autres peines, des solutions autres que la prison, qui existent et qui méritent d'être prises en considération.
Il ne s'agit surtout pas d'être plus tolérant lorsqu'une infraction est commise. Au contraire, nous croyons que les valeurs auxquelles nous adhérons doivent se refléter dans les lois que nous adoptons et que celles-ci doivent être appliquées et respectées par tous. Lorsque nos règles sont enfreintes, une conséquence juste et conséquente doit suivre. Cependant, n'oublions jamais de faire preuve d'imagination lorsque nous réfléchissons à l'articulation de notre système judiciaire. Je nous invite à oser. Nous sommes ici pour légiférer.
Au Bloc québécois, nous croyons donc que notre système judiciaire doit contribuer à l'organisation d'une société fonctionnelle, qui allie efficacement un régime sécuritaire, équitable et juste pour tous. C'est la responsabilité des législateurs que nous sommes que de mettre en place des lois et des règlements qui assurent que chaque citoyen peut circuler librement et en toute sécurité dans nos rues.
Quelle belle réussite que celle que nous connaîtrions si nous arrivions un jour à éradiquer le crime. J'ai passé l'âge des licornes, des chevaux volants et autres chimères, mais je ne m'arrêterai jamais de travailler à rendre notre société meilleure. C'est pourquoi nous croyons que nous devons continuellement avoir en tête l'objectif de réhabiliter, lorsque c'est possible, les citoyens qui ont enfreint nos lois et qui doivent recevoir une sentence. La réhabilitation, ce n'est pas une panacée, mais un objectif.
Notre mandat comme députés de cette législature, c'est de trouver les voies de passage qui permettent de punir ceux et celles qui doivent l'être, les empêcher de nuire et, lorsque possible, les ramener dans le droit chemin. L'an dernier, le 13 janvier, les 13 premiers ministres des provinces et territoires ont d'ailleurs écrit au pour lui rappeler ses devoirs à ce sujet. Ils ont proposé un renversement du fardeau de la preuve en ce qui concerne les libérations sous caution pour les cas de possession d'une arme à feu prohibée ou à utilisation restreinte chargée. Nous devons évidemment en tenir compte et être vigilants.
La question demeure: comment agir efficacement? La Cour suprême du Canada a déjà invalidé bon nombre de peines minimales obligatoires qui avaient été adoptées lors d'une ancienne législature. Il fallait corriger la situation. Bon nombre de peines minimales ont été abolies. Cela n'empêche pas nos collègues du Parti conservateur de revenir à la charge aussi souvent que possible pour demander qu'on réintègre ces peines minimales au Code criminel. Je pourrais m'en offusquer, parce que, comme je l'ai dit au début, nous ne sommes pas nécessairement fervents des peines minimales obligatoires, au Bloc québécois. Toutefois, je vais plutôt considérer cela comme un appel au travail, une invitation à nous pencher sur cette question de l'application de nos lois et des sanctions les plus appropriées pour les contrevenants.
J’ai déjà proposé en comité une solution de rechange aux peines minimales, laquelle permettrait de concilier la vision néolibérale ou « libéro-démocrate », soit la vision du Parti libéral et du NPD, et la position à l’autre extrême, qui est celle de nos collègues du Parti conservateur.
Pourquoi ne pas assortir les peines minimales qu’on veut obligatoires d’une disposition qui permettrait au tribunal d’y déroger lorsque des circonstances exceptionnelles le commandent? On aurait donc les peines minimales tant souhaitées, mais on aurait aussi cette mesure de sécurité, cette soupape, qui permettrait à un juge qui entend une cause de dire, dans certains cas, que la peine minimale obligatoire n’a aucun bon sens. En justifiant les fameuses circonstances exceptionnelles, le tribunal pourrait déroger aux peines minimales obligatoires. Est-ce la meilleure idée? Ce n'est probablement pas le cas. Il y en a d’autres. Cependant, c’en est une, et elle mérite à mon avis d’être considérée.
Il y a une autre possibilité. Pourquoi ne pas réfléchir à moduler les peines pour y prévoir une période transitoire durant laquelle le prisonnier pourrait être remis en liberté, mais devrait porter un bracelet électronique permettant de le repérer? Par exemple, pour une peine d'un an, il pourrait y avoir un an, un an et demi ou deux ans derrière les barreaux. La période peut être discutée. Ensuite, le prisonnier pourrait être remis en liberté, travailler, vaquer à ses occupations sociales et familiales, reprendre une vie « normale » ou aussi normale que possible, mais en étant sous constante surveillance.
Comment cet individu pourrait-il reprendre impunément des occupations criminelles en étant surveillé de la sorte? Quelle organisation criminelle voudrait recourir aux services d’un individu aussi compromettant? Selon les statistiques, lorsqu'un membre d’une organisation criminelle, quelle qu’elle soit, se voit imposer une peine de trois, quatre, cinq ou dix ans de prison, il est presque automatiquement récupéré au moment de sa sortie. On lui dit qu'il a purgé sa peine et on lui demande de venir travailler. On lui demande d'aller chercher par exemple trois Mercedes à Westmount et deux Lada dans un autre quartier.
Cependant, si l’individu portait au moment de sa libération un bracelet électronique, je ne suis pas sûr que les organisations criminelles les plus efficaces voudraient recourir aux services de cet individu. C’est une autre solution de rechange, une deuxième. Encore une fois, est-ce la meilleure? Ce n'est possiblement pas le cas. Peut-être que oui, mais ça mérite d’être considéré.
Comme je le disais, l’invitation de nos collègues conservateurs à se pencher sur la question des peines minimales, je vais la considérer comme une invitation à la réflexion et au travail et une ouverture pour améliorer le Code criminel.
Le Bloc québécois va donc être d’accord pour envoyer le projet de loi en comité et travailler à le rendre conforme aux valeurs de sécurité, de justice, de justes conséquences aux actes répréhensibles, le tout en visant, à court ou à moyen terme, une société meilleure, c’est-à-dire une société composée de gens honnêtes et, lorsque c’est nécessaire, de gens qui se sont réhabilités.
:
Monsieur le Président, je tiens d'abord à rappeler une évidence qui saute aux yeux de la plupart des gens: malgré ses apparences séduisantes, la répression de la criminalité n'est pas une politique qui protège la population. Pour lutter efficacement contre le crime, il faut se concentrer strictement sur la réalité. En effet, ce n'est pas en exagérant les statistiques sur l'activité criminelle pour alimenter la peur que l'on arrive à des solutions. On se retrouve plutôt avec des mesures contre-productives.
Je demande donc à tout le monde de se méfier des députés qui citent des pourcentages lorsqu'il est question de criminalité, car c'est facile de fausser ainsi la perception de la situation. Un exemple on ne peut plus simple: le chiffre deux est, bien entendu, 100 % plus élevé que le chiffre un. Je ne dis pas du tout qu'il n'y a pas de problème d'extorsion. Il y en a manifestement un. Toutefois, pour y faire face, il faut comprendre ce qu'il implique vraiment au pays.
Le mois dernier, on rapportait que 74 enquêtes pour extorsion étaient en cours dans trois provinces. Qu'ont toutes ces enquêtes en commun? Toutes les cibles dans ces affaires d'extorsion sont des entreprises sud-asiatiques. Parmi ces cibles, on compte des restaurants, des buanderies, des boulangeries et des dépanneurs, et ils sont tous détenus par des membres de la communauté sud-asiatique. Dans toutes ces affaires, c'est le même modus operandi: on menace les propriétaires, au moyen de lettres, d'appels téléphoniques ou de messages dans les médias sociaux, de représailles comme des incendies, des fusillades depuis un véhicule et même des enlèvements s'ils refusent de payer pour la protection. Dans tous les cas, on avertit l'entrepreneur que, s'il communique avec la police, c'est n'est pas un autre message qu'il recevra, mais une balle.
Il n'y a assurément pas de coïncidence dans cette affaire. C'est le crime organisé qui cible la communauté sud-asiatique.
En novembre dernier, il y a eu des incidents à White Rock et à Abbotsford où des lettres de menaces donnaient un mois pour payer. En décembre, des coups de feu ont été tirés sur au moins une résidence de White Rock et sur deux résidences d'Abbotsford, où il y a également eu un cas d'incendie criminel.
En Ontario, la police régionale de Peel a ouvert 29 enquêtes en novembre et, comme ce fut le cas en Colombie‑Britannique, la police régionale de Peel a rapporté plusieurs cas de fusillades où des résidences et des entreprises ont été prises pour cibles. Il y a eu 34 cas semblables à Edmonton.
Quelques arrestations ont été effectuées, dont deux à Surrey, sept à Edmonton et cinq dans la région de Peel. La GRC a créé un groupe de travail, qu'elle a nommé l'équipe nationale de coordination et de soutien de la GRC, pour favoriser l'échange de renseignements et coordonner les efforts en vue de combattre ce qui constitue, de toute évidence, une attaque du crime organisé contre la communauté sud-asiatique.
Il est essentiel, pour combattre l'extorsion, de fournir des ressources à ces forces policières locales et à la GRC afin qu'elles puissent échanger des renseignements et coordonner leurs efforts.
En février, alors même que ces cas sont survenus à Surrey, le chef conservateur a prononcé un discours où il a décrit les trois mesures proposées dans le projet de loi à l'étude: imposer une peine minimale obligatoire de trois ans d'emprisonnement pour l'extorsion et de quatre ans s'il y a usage d'une arme à feu, de même qu'ajouter l’incendie criminel comme circonstance aggravante. Il a appelé cela des outils supplémentaires à la disposition des policiers.
Voici le problème par rapport à cette proposition et la raison pour laquelle le NPD votera contre le projet de loi : il a été prouvé sans équivoque que les peines minimales obligatoires ne sont pas une mesure dissuasive efficace. Comme outil, elles ne dissuadent pas les gens de commettre un acte criminel. Aucun criminel n'étudie le Code criminel chez lui pour voir de quelles sanctions il serait passible avant de décider s'il va commettre ou non un acte criminel. Plutôt, il évalue le risque de se faire pincer et d'être traduit en justice. Par conséquent, consacrer des ressources à l'application de la loi et aux poursuites pénales est la clé pour dissuader les criminels de commettre des infractions telles que l'extorsion, un acte manifestement prémédité et planifié.
Il y a un autre problème dans cette proposition, bien sûr, et ce sont les conséquences involontaires. Le député de a clairement dit que les peines minimales obligatoires ont un effet disproportionné sur les personnes les plus marginalisées de la société: les plus pauvres, les Autochtones et les personnes racisées. Cependant, il y a une deuxième conséquence involontaire que l'on oublie souvent. Je le sais parce que j'ai été membre d'une commission de police et parce que j'ai enseigné la justice pénale.
S'il y a une peine minimale obligatoire, le procureur ne peut pas vraiment négocier un plaidoyer.
C'est important dans les cas d'extorsion, parce que les personnes qui sont le plus souvent arrêtées à la suite d'une enquête sur des faits d'extorsion sont celles qui étaient au volant d'une voiture ou qui ont lancé une bombe incendiaire. Il s'agit le plus souvent de jeunes hommes qui ont été poussés à agir par des gangs. Si l'on veut remonter jusqu'aux organisateurs, aux personnes qui les ont embauchés, au fond, pour commettre ces crimes, on doit pouvoir négocier les plaidoyers. Toutefois, quand il y a une peine minimale obligatoire, quand les accusés ont la certitude d'aller en prison, on n'a aucun moyen de remonter jusqu'aux personnes qui organisent ces crimes.
Il s'agit donc d'une conséquence involontaire des peines minimales obligatoires qui entrave les enquêtes et les poursuites engagées pour des crimes comme l'extorsion.
Je ne m'étendrai pas sur le sujet, car nous avons dû présenter ces arguments à maintes reprises. Il est clair que les peines minimales obligatoires n'ont aucun effet dissuasif sur la criminalité. Il est clair que ce qui fonctionne, c'est le fait de consacrer des ressources à l'application de la loi et aux poursuites judiciaires. Nous devons comprendre que, bien que les conservateurs aiment affirmer que nous nous trouvons face à une grande vague de criminalité qui déferle sur le pays, l'extorsion est une campagne particulièrement ciblée du crime organisé qui vise la communauté sud-asiatique de notre pays, et nous devons y répondre de manière appropriée.
:
Monsieur le Président, je prends la parole au sujet d'un grave problème que le gouvernement néo-démocrate—libéral a laissé dégénérer en crise. Je parle de l'extorsion, un crime grave qui menace la sécurité des Canadiens et qui connaît une croissance alarmante, surtout en Alberta. Après huit années du gouvernement actuel, on constate une hausse fulgurante de 283 % du nombre de cas signalés. Cette épidémie de criminalité sème la peur dans les collectivités du pays et exige une réponse énergique que les politiques actuelles ne peuvent fournir.
Dans les dernières années, le pays a connu une inquiétante hausse du nombre de cas d'extorsion alimentée par les mesures inadéquates et les politiques laxistes du gouvernement. L'approche que préconise ce dernier, notamment pour les crimes graves comme l'extorsion, se caractérise par un laxisme inquiétant qui laisse la voie libre aux criminels. En particulier, l'élimination des peines minimales obligatoires pour les infractions liées à l'extorsion dans le cadre du projet de loi des libéraux a directement contribué à cette hausse, puisque les criminels savent qu'il y aura très peu de conséquences.
Les répercussions en Alberta ont été particulièrement graves. Des familles et des propriétaires d'entreprise reçoivent quotidiennement des menaces, et des communautés entières vivent dans une grande anxiété. Voici un exemple flagrant de l'incapacité du gouvernement à protéger ses citoyens. Récemment, à Edmonton, un réseau criminel a ciblé la communauté sud-asiatique. Des constructeurs d'habitations et des propriétaires d'entreprises de construction ont été victimes d'extorsion: on leur a demandé de grosses rançons en leur envoyant des menaces au moyen de plateformes numériques comme WhatsApp. Quand les demandes des criminels n'ont pas été satisfaites, ils ont déclenché des incendies, ce qui a détruit des propriétés et des moyens de subsistance. Ce cas n'est pas isolé, mais il est révélateur d'une tendance générale favorisée par les politiques laxistes des libéraux en matière de criminalité.
La montée de l'extorsion touche tout le pays: le nombre global de cas d'extorsion a quintuplé au Canada au cours de la dernière décennie. Ces chiffres sont une preuve accablante de l'échec de l'approche de la coalition néo-démocrate—libérale. Son approche laxiste en matière de criminalité a non seulement miné l'efficacité des forces policières, mais aussi érodé la confiance des Canadiens dans le système de justice. La promesse de sécurité, qui est une responsabilité fondamentale de tout gouvernement, a été abandonnée, et ce sont les Canadiens qui en font les frais. Les conséquences des politiques du gouvernement vont au-delà des victimes immédiates d'extorsion. Elles se répercutent sur l'ensemble de l'économie, découragent les investissements et freinent la croissance des collectivités, en particulier celles qui sont les plus vulnérables à ce genre de crimes.
En Alberta, où le taux d'extorsion a explosé, nous constatons une corrélation claire entre l'augmentation de la criminalité et l'affaiblissement de la confiance des communautés. Cette érosion de la sécurité découle directement des politiques qui privilégient la clémence pour les criminels au détriment d'une sécurité publique efficace. Compte tenu du nombre croissant de menaces d'extorsion et de l'échec manifeste du gouvernement actuel, le chef adjoint du Parti conservateur et député d' a agi avec fermeté en présentant un projet de loi plein de gros bon sens, le projet de loi , Loi sur la protection contre l'extorsion. Ce projet de loi marque un tournant décisif vers le rétablissement de l'État de droit et contient des mesures de dissuasion convaincantes pour lutter contre l'extorsion.
Le projet de loi est soigneusement conçu pour tenir compte de la complexité des actes d'extorsion en veillant à ce que les sanctions soient à la fois appropriées et efficaces. Le projet de loi propose de rétablir les peines minimales obligatoires que les libéraux ont supprimées sans réfléchir, entraînant un affaiblissement de la capacité de notre système de justice à dissuader les individus de commettre des crimes graves. En vertu de cette nouvelle loi, toute personne reconnue coupable d'extorsion serait passible d'une peine minimale de trois ans d'emprisonnement. Cette position ferme est essentielle pour faire comprendre que l'extorsion ne sera pas tolérée et que le système de justice est prêt à imposer des conséquences importantes.
Le projet de loi porte précisément sur les risques accrus liés à l'utilisation d'armes à feu dans les crimes d'extorsion. En rétablissant une peine obligatoire de quatre ans pour l'extorsion avec une arme à feu, ce projet de loi vise à limiter les risques accrus qui menacent les victimes et à envoyer un message fort aux criminels quant à la gravité de l'utilisation d'armes mortelles lors de la perpétration de crimes. De plus, le projet de loi cible les réseaux du crime organisé qui orchestrent souvent ces stratagèmes d'extorsion.
Reconnaissant la nature sophistiquée de ces entreprises criminelles, le projet de loi prévoit une peine obligatoire de cinq ans pour tout acte d'extorsion commis au profit d'une organisation criminelle ou en association avec celle-ci. Cette disposition est particulièrement cruciale, car elle s'attaque au cœur du crime organisé et vise à démanteler les groupes qui tirent profit des activités d'extorsion.
Ce projet de loi introduit également l'incendie criminel en tant que circonstance aggravante reconnue dans les cas d'extorsion. Il s'agit d'un ajout important qui reflète les graves répercussions que les incendies criminels ont sur les victimes et les collectivités. Ils sont souvent utilisés comme outil d'intimidation ou de représailles. Le durcissement des peines pour les cas d'extorsion à l'aide d'incendies criminels tient compte de la destruction et du traumatisme profond associés à de tels actes et renforce la loi à l'égard de ceux-ci.
Le projet de loi arrive à un moment critique, où il n'a jamais été aussi urgent de renforcer notre cadre juridique contre l'extorsion. L'augmentation récente du nombre de cas d'extorsion, en particulier ceux commis à l'aide de tactiques graves comme l'incendie criminel et l'utilisation d'armes à feu, fait ressortir la nécessité d'adopter des lois qui permettent de lutter efficacement contre ces crimes.
En mettant en œuvre ces mesures ciblées, le projet de loi vise non seulement à dissuader les individus et les groupes qui se livrent à l'extorsion, mais aussi à restaurer la confiance des citoyens dans la capacité du système judiciaire à les protéger et à assurer leur sécurité.
Les différences entre les approches des conservateurs et des libéraux en matière de lutte contre la criminalité sont flagrantes. Alors que l'actuelle coalition néo-démocrate—libérale prône une approche clémente, qui a entraîné une réduction des peines et la remise en liberté rapide de délinquants dangereux, les conservateurs préconisent des mesures énergiques qui donnent la priorité à la sécurité de tous les Canadiens. Notre approche consiste à appliquer des lois qui dissuadent efficacement les criminels et qui protègent réellement les collectivités.
Face à l'augmentation significative des crimes violents et des cas d'extorsion, nous devons choisir l'action plutôt que l'inaction. La loi sur la protection contre l'extorsion n'est pas une simple mesure législative de plus; c'est une véritable solution pour ceux qui vivent dans la peur des criminels. Le projet de loi rétablirait des sanctions nécessaires et efficaces en cas d'extorsion, notamment en ce qui concerne l'utilisation d'armes à feu, l'implication du crime organisé et l'acte destructeur qu'est l'incendie criminel. Nous ne pouvons plus rester les bras croisés face à la souffrance des collectivités.
Je presse tous les députés d'appuyer le projet de loi . Il est temps d'envoyer un message clair indiquant que nous nous engageons à assurer la sécurité des citoyens. Adopter le projet de loi, ce serait montrer que nous sommes pour la justice et la sécurité et que nous avons à coeur que chaque Canadien ait l'esprit tranquille, comme il se doit.
Agissons de façon décisive aujourd'hui. Adoptons ce projet de loi pour que nos rues soient de nouveau sûres. Nous avons le devoir, mais surtout la responsabilité de rendre les rues plus sûres pour tous les Canadiens et de rétablir leur confiance envers un système de justice qui les protège, qui dissuade les criminels et qui rend vraiment justice aux victimes.
Je suis heureux d'avoir eu l'occasion de parler de cette question cruciale. Travaillons ensemble pour faire du Canada un pays où la sûreté et la sécurité ne sont pas seulement des idéaux, mais des réalités.
:
Monsieur le Président, je suis heureuse de pouvoir ajouter quelques observations à l'importante discussion de ce soir. Quand il est question de la sécurité des collectivités, de la sécurité de tous les Canadiens, il est essentiel que nous apportions tous notre contribution et que nous nous assurions d’y accorder toute notre attention.
En ce qui concerne le projet de loi , je vais lire ce dont il s'agit afin que tous ceux qui nous regardent puissent mieux comprendre de quoi il est question.
Le projet de loi modifierait le délit d'extorsion afin de créer une peine minimale obligatoire de quatre ans dans le cas où une arme à feu autre qu'une arme à feu prohibée ou à autorisation restreinte est utilisée pour commettre l'infraction, et une peine minimale de trois ans dans tout autre cas d'extorsion. Il existe déjà une peine minimale obligatoire pour les cas où une arme à feu prohibée ou à autorisation restreinte est utilisée et pour les cas où l'infraction est commise en association avec le crime organisé.
Ce projet de loi, présenté par mon collègue d', abrogerait l'exigence voulant que l'extorsion commise au profit ou sous la direction d'une organisation criminelle ou en association avec cette dernière soit commise avec une arme à feu. Cela signifie que les peines minimales obligatoires de cinq et sept ans s'appliqueraient à tout cas mettant en cause le crime organisé. Ce projet de loi ajouterait l’incendie criminel comme circonstance aggravante aux fins de détermination de la peine lorsqu’une personne est déclarée coupable d’extorsion.
Je suis convaincue que mon collègue d' a mûrement réfléchi à cet important projet de loi d'initiative parlementaire avant de nous le présenter. Il est évident que sa collectivité est particulièrement touchée par l'extorsion, d'après ce que disent les journaux et d'autres médias. Je pense que le projet de loi reflète sa frustration et ses préoccupations à l'égard de notre système de justice dans son ensemble, un sentiment partagé par bien des gens. Les choses ne se passent pas toujours comme on le souhaiterait dans diverses situations.
Je ne pense pas que cela aurait un effet dissuasif pour qui que ce soit, mais je sais que la situation a assurément amené le député qui a présenté ce projet de loi d'initiative parlementaire à chercher activement une solution à un problème persistant.
L'extorsion est déjà illégale au Canada. Il ne fait aucun doute que les auteurs de ces crimes doivent être arrêtés et punis. Une peine minimale obligatoire de sept ans est déjà prévue pour tout récidiviste coupable d'extorsion avec une arme à feu. Ces peines montrent à quel point l'extorsion est une pratique qui est prise très au sérieux dans le Code criminel. Nous ne voulons pas d'extorsion au Canada et nous n'avons pas l'intention de tolérer une telle pratique.
Les crimes graves mériteront toujours d'être très sévèrement punis. Cela dit, il a été prouvé à maintes reprises que les peines minimales obligatoires trop sévères pour les délinquants primaires n'ont pas d'effet dissuasif. J'aimerais que ce soit le cas, mais les preuves montrent clairement le contraire. Je siège à la Chambre depuis bon nombre d'années. J'étais là lorsque le gouvernement conservateur précédent a instauré des peines minimales obligatoires. Je me souviens d'avoir eu ce débat au comité et à la Chambre. Mon point de vue était toujours un peu différent à l'époque parce que je me disais que si de telles mesures étaient efficaces, c'était la voie à suivre.
Au fil des ans, nous avons malheureusement constaté que les peines minimales obligatoires ne sont pas efficaces. Elles ne donnent pas les résultats que le Parti conservateur prévoyait lorsqu'il les a instaurées. La réalité a été tout autre. Le précédent conseiller juridique de l'ancien premier ministre Stephen Harper a récemment admis que l'approche dure à l'égard de la justice pénale est inefficace. Pour le citer, il a dit que les peines minimales obligatoires sont « un grave échec et de la basse politique ».
Je reviens sur le fait que j'étais très favorable aux peines minimales obligatoires lorsqu'elles ont été instaurées. Je pensais qu'elles permettraient de prévenir une partie des crimes, mais ce n'est pas ce qui s'est passé. Plutôt, des personnes ont été privées de la possibilité d'envisager d'autres peines pour vraiment prévenir les récidives. Nous avons constaté que les peines minimales obligatoires sont inefficaces pour réduire le taux de criminalité et qu'elles augmentent plutôt le taux de récidive.
On nous a souvent dit qu'un séjour en prison, peu importe sa durée, produit fréquemment des récidivistes. Ce n'est pas nécessairement bénéfique.
Je pense que les gens connaissent mon histoire. J'ai des opinions bien arrêtées sur les armes à feu, puisque j'ai un mon cousin policier qui a été tué par balle. À l'époque, j'ai signé des pétitions en faveur de la peine de mort, mais j'ai énormément évolué depuis.
Si j'ai réussi à obtenir je ne sais combien de milliers de signatures en faveur de la peine de mort, c'est surtout parce que je souffrais. Une chose terrible était survenue à mon cousin: ce jeune policier de 32 ans, père de trois enfants en bas âge, avait été tué.
J'ai toujours adopté des positions très fermes en matière de justice et je veux que notre système de justice soit plus robuste et plus efficace. Le projet de loi concourra-t-il à cet objectif? Je ne le pense pas, mais il reviendra au comité de le déterminer. C'est là le rôle des comités: discuter plus en détail des avantages et des inconvénients des projets de loi. Il n'est jamais mauvais d'explorer des façons de contrer le récidivisme et la criminalité au Canada.
Je reviens à M. Perrin, l'ancien conseiller juridique du premier ministre Harper: « Si le passé est garant de l'avenir, il est possible que les [peines minimales obligatoires que prône le chef actuel du Parti conservateur] ne valent pas le papier sur lequel elles sont imprimées. Pire, même si elles résistent à une contestation constitutionnelle, elles ne feront qu'exacerber les défis existentiels du système de justice pénale. »
Comme mon collègue bloquiste l'a mentionné plus tôt, il doit y avoir une véritable innovation et des idées pour gérer les choses différemment. Jusqu'à présent, nous n'avons pas vraiment réussi à trouver des moyens de dissuader les auteurs de crimes graves. Nous savons qu'il y a des organisations criminelles à Toronto, à Vancouver et à Montréal qui volent des véhicules, qui sont exportés principalement par Montréal. On a arrêté, je crois, 19 personnes impliquées dans cet aspect particulier de cette activité criminelle. Dieu merci, il y a des policiers qui passent de nombreuses heures dans la rue à tenter d'assurer la sécurité des villes.
Nous cherchons tous des réponses, mais nous devons être en mesure de donner aux juges la souplesse nécessaire pour décider de ce qu'ils veulent faire. Il y a des délinquants dangereux dont il faut s'occuper adéquatement. Dans la plupart de ces cas, la négociation de plaidoyer n'est pas la solution. Dans tous ces cas, surtout si on parle d'extorsion, nous voulons nous assurer que l'on s'occupe des délinquants. À l'heure actuelle, le Code criminel prévoit des peines très sévères à cet égard. Nous voulons donc faire tout ce qui est en notre pouvoir.
Si le projet de loi est renvoyé au comité, nous aurons l'occasion de parler du fait que les peines minimales obligatoires ne semblent pas fonctionner, mais y a-t-il d'autres avenues? Que pourrions-nous faire de plus? C'est peut-être l'occasion d'affirmer très clairement que le Canada ne tolérera pas l'extorsion, peu importe la communauté qui est visée. Dans le cas présent, comme on l'a dit plus tôt, c'est la communauté sud-asiatique qui est victime d'extorsion.
Nous avons l'obligation de dénoncer cette situation et d'y répondre afin de protéger les communautés qui sont intimidées, rabaissées et menacées. Les membres de ces communautés qui sont venus au Canada pour refaire leur vie et avoir la possibilité de monter une entreprise prospère ne devraient pas avoir à craindre d'être victimes d'extorsion.
Il n'y a pas que la communauté sud-asiatique qui est ciblée, d'autres communautés le sont aussi. Différentes communautés sont victimes d'extorsion; on m'a dit que la communauté italienne avait vécu ce problème il y a quelque temps.
Il faut des peines sévères. Le Code criminel comporte une politique très stricte en matière d'extorsion, comme il se doit. Il faut que cela reste ainsi. Cette question sera abordée au comité, si le projet de loi est renvoyé au comité, et, lors d'autres discussions, il serait très intéressant d'entendre de nouvelles idées et de nouvelles solutions, le cas échéant, pour rendre le Code criminel encore plus rigoureux qu'il ne l'est présentement.
Je suis heureuse d'avoir eu l'occasion de prendre la parole au sujet du projet de loi.