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Madame la Présidente, je suis toujours ravi de prendre la parole dans cette auguste enceinte pour parler de divers projets de loi. C'est un honneur de m'exprimer devant la Chambre ce soir, sur le territoire non cédé algonquin anishinabe, pour souligner l'importance du projet de loi et de l'énergie éolienne extracôtière.
Cette industrie mondiale se développe rapidement, et il est essentiel que le gouvernement saisisse l'occasion qu'elle présente au Canada, y compris dans les provinces de la Nouvelle‑Écosse et de Terre‑Neuve‑et‑Labrador.
À l'automne dernier, le directeur administratif de l'Agence internationale de l'énergie a dit que « parmi toutes les centrales électriques construites dans le monde, plus de 80 % d'entre elles sont des sources d'énergie renouvelable. En outre, elles ne se trouvent pas seulement en Europe. Elles sont construites en Chine, en Inde, en Amérique latine et aux États-Unis. C'est un gros changement. Il est donc possible de tripler la capacité de l'énergie renouvelable dans les sept prochaines années. » Les investisseurs du monde entier rivalisent d'efforts pour développer des sources d'énergie propre, y compris dans l'industrie de l'énergie éolienne extracôtière. Elle représente une possibilité de développement économique de 1 billion de dollars à l'échelle mondiale.
Nous en venons ainsi au projet de loi . Grâce à ce projet de loi, le Canada a l'occasion de montrer aux investisseurs nationaux et internationaux qu'il est fermement résolu à favoriser la croissance de l'économie à faibles émissions de carbone et à faire en sorte que les travailleurs canadiens puissent saisir cette occasion. Lors de l'élaboration de ce projet de loi, le gouvernement a travaillé en étroite collaboration avec ses partenaires provinciaux de la Nouvelle‑Écosse et de Terre‑Neuve‑et‑Labrador, qui appuient entièrement le projet de loi .
Le gouvernement fédéral a collaboré avec la Nouvelle‑Écosse et Terre‑Neuve‑et‑Labrador ainsi qu'avec les premiers ministres de ces provinces afin d'en arriver à un consensus, et il est allé de l'avant avec le projet de loi .
Andrew Furey, premier ministre de Terre‑Neuve‑et‑Labrador, a dit publiquement qu'il appuyait ce projet de loi, et il a déclaré: « Les possibilités en matière d'énergie renouvelable sont infinies dans notre province, et je me réjouis de ce pas important vers l'atteinte de nos objectifs communs et la diversification de l'économie. »
Le gouvernement progressiste-conservateur de la Nouvelle‑Écosse s'est aussi dit favorable à ce projet de loi, le qualifiant de nécessaire. Il est donc étonnant que le parti régressiste-conservateur du Canada retarde l'adoption de ces mesures législatives essentielles qui profiteraient aux collectivités de la Nouvelle‑Écosse, y compris aux communautés autochtones.
À une audience du comité sur le projet de loi, le chef Terry Paul de la Membertou Development Corporation de la Nouvelle‑Écosse a déclaré ceci: « Dans le passé, les Canadiens autochtones n'étaient pas invités à participer aux grands projets industriels. Je suis fier de dire que cela change. Lorsque nous travaillons tous ensemble, de grandes choses se produisent. Nous croyons sincèrement que le secteur de l'éolien en mer peut coexister avec d'autres secteurs d'activités de manière durable. »
Outre les partenaires provinciaux, de nombreuses parties prenantes qui participent chaque jour au succès du Canada, comme les pêcheurs, l'industrie de l'énergie et les groupes environnementaux, ont influencé le projet de loi par leurs contributions pertinentes. Nous allons poursuivre le dialogue et nous chercherons à obtenir leurs commentaires au cours du processus de la mise en œuvre de la loi.
Durant l'étude en comité, nous avons collaboré avec les autres partis et renforcé le projet de loi en consultation avec les deux gouvernements provinciaux qui doivent adopter une loi identique. J'aimerais parler brièvement de ces amendements.
Les amendements rendent le projet de loi plus solide. Ils permettent l'application de dispositions précises liées à la Loi sur l'évaluation d'impact en réponse à la décision de la Cour suprême du Canada d'octobre 2023. Les amendements réaffirment également l'engagement conjoint des gouvernements fédéral et provinciaux à prendre en compte les impacts des projets énergétiques extracôtiers sur les pêches.
Je peux assurer aux députés que, contrairement au parti de l'opposition officielle, les conservateurs, qui ont mal géré le secteur extracôtier et qui ont essayé de torpiller des investissements majeurs, le gouvernement libéral a un grand respect pour l'industrie des pêches, et nous avons l'intention de continuer à soutenir ce secteur alors que les industries de l'énergie renouvelable du Canada continuent à se développer.
Plus précisément, les modifications liées à l'industrie des pêches ajouteraient un nouveau paragraphe aux deux lois de mise en œuvre de l'Accord atlantique correspondant, réaffirmant la nécessité de prendre en compte les effets sur les activités de pêche au cours du processus d'occupation des terres. Ces modifications reconnaissent les incidences potentielles que les projets d'énergie renouvelable en mer pourraient avoir sur les pêches, et nous prenons cela très au sérieux.
Enfin, en ce qui concerne les modifications, le gouvernement a procédé à quelques ajustements administratifs, en consultation avec ses partenaires provinciaux, afin d'améliorer l'uniformité générale et de clarifier les accords en matière de délimitation.
Les amendements apportés à l'étape de l'étude en comité ont l'appui total de la Nouvelle‑Écosse et de Terre‑Neuve‑et‑Labrador. Il est temps d'aller de l'avant avec ce projet de loi et de libérer le potentiel de l'industrie canadienne de l'énergie éolienne en mer. Plus le Parlement attendra avant de désigner un nouvel organisme de réglementation pour autoriser le développement de l'éolien en mer, plus les travailleurs canadiens perdront d'occasions.
De grands projets d'éoliens en mer sont déjà en cours d'élaboration dans la mer du Nord et sur la côte Est des États‑Unis, et ils attirent d'importants investissements. Dans des pays comme les États‑Unis, Taïwan et plusieurs pays européens, dont la Pologne, l'industrie de l'énergie éolienne en mer a réalisé des progrès considérables. La France a récemment augmenté ses objectifs de déploiement de parcs éoliens en mer, tandis que l'Irlande a publié son plan national pour l'énergie renouvelable extracôtière. Le reste du monde évolue rapidement dans ce domaine, et le Canada ne peut pas se permettre d'attendre.
Les coûts sont à la baisse. Le prix de l'électricité produite par l'énergie éolienne en mer a chuté considérablement. La courbe de coût, comme on dit en économie, est brisée, ce qui rend cette énergie plus abordable. Des pays comme l'Allemagne, les Pays‑Bas et le Japon ont tous exprimé leur intérêt pour l'achat d'énergie propre, y compris de l'hydrogène, au Canada. L'Allemagne et les Pays‑Bas ont manifesté leur intérêt par écrit, notamment par l'entremise de l'Alliance Canada-Allemagne pour l'hydrogène, une alliance emballante.
Les entreprises canadiennes sont tout à fait disposées à participer lorsque le Canada sera prêt à lancer cette industrie. Elles investissent déjà dans des projets éoliens extracôtiers à l'étranger et elles sont impatientes de participer à cette industrie au Canada. Par ailleurs, une entreprise canadienne, Northland Power, construit actuellement des éoliennes au large de la Pologne.
Pour être clair, ce projet de loi vise à établir le cadre législatif et réglementaire nécessaire au développement d'une industrie éolienne extracôtière en Nouvelle‑Écosse et à Terre‑Neuve‑et‑Labrador. C'est le catalyseur. L'établissement d'organismes de réglementation pour cette industrie au moyen de régies déjà en place pour surveiller les activités pétrolières et gazières dans les zones extracôtières Canada—Nouvelle‑Écosse et Canada—Terre‑Neuve‑et‑Labrador se trouve au cœur de ce projet de loi. Elles ont toutes deux indiqué qu'elles étaient prêtes à changer leur nom et à adopter un mandat élargi. Elles sont tout à fait prêtes à faire le travail nécessaire, puisqu'elles ont toutes deux des décennies d'expérience en matière de réglementation de l'énergie extracôtière pour veiller à ce que tous les critères juridiques et réglementaires soient respectés.
D'autres pays alliés, comme le Royaume‑Uni, le Danemark, la Norvège et les États‑Unis, nous ont précédés dans ce type de stratégie en intégrant l'énergie éolienne extracôtière aux pouvoirs détenus par les organismes d'hydrocarbures extracôtiers existants. Malheureusement, les climatosceptiques du caucus conservateur font délibérément fi des possibilités qui s'offrent aux collectivités du Canada atlantique. Leurs tactiques visent à retarder l'adoption de ce projet de loi, ce qui risque de mettre en péril une grande partie de l'industrie de 1 billion de dollars qui est en jeu.
Au moment où le gouvernement s'efforce de bâtir un avenir axé sur la production et la consommation croissantes d'énergies renouvelables pour combattre les changements climatiques et créer des milliers d'emplois, il n'y a aucune raison de rejeter le projet de loi . En fait, le seul obstacle à la création de nouvelles occasions économiques phénoménales pour les Canadiens de l'Atlantique est le Parti conservateur du Canada. Les conservateurs sont opposés pour des raisons idéologiques à la fabrication de véhicules électriques en Ontario, au développement de l'énergie solaire en Alberta ou même aux investissements dans les secours en cas de catastrophes naturelles, et il est manifeste également que, même quand elle présente un avantage économique clair et considérable, ils voteront toujours contre toute mesure liée à la lutte contre les changements climatiques. C'est honteux. Malheureusement, le préfère rester les bras croisés et regarder la planète brûler pendant que des investissements et des possibilités de développement économique nous échappent. C'est déconcertant et — oui — honteux, mais ce n'est pas étonnant.
De ce côté-ci de la Chambre, nous nous retroussons les manches et nous nous mettons au travail. Il est temps d'adopter ce projet de loi pour que nous puissions commencer à bâtir le Canada qui existe. Nous savons qu'il est là.
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Madame la Présidente, c'est un privilège de prendre la parole à la Chambre au sujet du projet de loi , Loi modifiant la Loi de mise en œuvre de l'Accord atlantique Canada — Terre‑Neuve‑et‑Labrador et la Loi de mise en œuvre de l'Accord Canada — Nouvelle‑Écosse sur les hydrocarbures extracôtiers et apportant des modifications corrélatives à d'autres lois.
On ne peut pas trouver beaucoup de qualités au gouvernement, mais il sait certainement écrire un petit titre accrocheur, n'est-ce pas? Personnellement, j'aurais opté pour quelque chose de plus simple, comme « projet de loi C‑49, Loi qui sème la confusion et qui retarde et décourage les investissements au Canada ». Je conviens que c'est un peu trop direct, surtout pour le gouvernement libéral, et je pense que celui-ci l'a déjà utilisé à plusieurs reprises.
Le projet de loi s'appuierait sur le régime de réglementation du pétrole existant afin d'établir un nouveau régime de réglementation pour les projets d'énergie renouvelable extracôtière à Terre‑Neuve‑et‑Labrador et en Nouvelle‑Écosse, au moyen de leurs lois de mise en œuvre de l'accord respectives.
Je tiens à être clair: les conservateurs ne s'opposent pas au projet de loi en principe. Malgré les absurdités que débitent si souvent d'autres députés, les conservateurs ne s'opposent pas aux énergies renouvelables. En réalité, nous sommes favorables à la protection de l'environnement. D'ailleurs, à cette fin, je rappelle aux députés que les conservateurs ont dénoncé à maintes reprises les politiques du gouvernement libéral en matière de pollution. L'une des toutes premières mesures que les libéraux ont prises lorsqu'ils ont formé le gouvernement en 2015 a été de permettre à la Ville de Montréal de déverser 8 milliards de litres d'eaux d'égout brutes dans le fleuve Saint‑Laurent. Il n'y avait pas de tarification de la pollution dans ce cas-là. Les conservateurs ont dénoncé le fait que le gouvernement envoie nos déchets à l'étranger. Il existe beaucoup d'autres exemples. Toutefois, la différence, c'est qu'en matière de protection de l'environnement, les conservateurs sont motivés par le pragmatisme, et non par la peur.
Nous aimons la planète, la bonne création que Dieu nous a donnée, et nous reconnaissons, comme toute personne rationnelle, je pense, peu importe nos croyances, que nous avons la responsabilité d'être de bons gardiens de la nature et de la préserver pour les générations futures. Cependant, au lieu de céder à l'alarmisme et à l'extrémisme climatique motivé par des considérations idéologiques dont font preuve de nombreux autres députés, nous comprenons que le Canada n'est responsable que d'une toute petite partie des émissions et de la pollution dans le monde.
Si l'on retirait toutes les voitures de la route, fermait toutes les usines, mettait fin aux activités de tout le secteur énergétique, installait des panneaux solaires sur tous les toits et une thermopompe dans toutes les maisons, « véganisait » tous les enfants et faisait porter des couches aux vaches, on réduirait les émissions dans une proportion impressionnante de 1,5 % à l'échelle mondiale, car 98,5 % du problème — du problème perçu — existerait toujours dans d'autres pays. En outre, les politiques prétendument vertes de l'actuel gouvernement et des autres gouvernements occidentaux ne freinent nullement les changements climatiques. En fait, ce n'est que de la poudre aux yeux pour aider les gouvernements et les riches investisseurs à s'enrichir encore plus au détriment de la classe moyenne, qui rétrécit de plus en plus, et aussi au détriment des plus pauvres et des plus vulnérables de la planète.
Cela étant, je suis toujours choqué de constater que le NPD appuie sans réserve les politiques injustes et abusives du gouvernement. Plutôt que de céder à l'alarmisme climatique et de mettre en œuvre ces politiques qui ne font qu'enrichir les milliardaires du monde et les proches du Part libéral, tout en appauvrissant les autres, les conservateurs privilégient les mesures de protection de l'environnement pondérées et raisonnables qui s'attaquent réellement aux problèmes en tenant compte de la proportion de la pollution vraiment générée par le Canada, de manière à protéger notre magnifique planète. Je pense qu'il s'agit là d'une approche sensée que les Canadiens sensés sont d'accord.
Deuxièmement, nous ne nous opposons pas entièrement au principe du projet de loi parce que les provinces y sont largement favorables. Les premiers ministres concernés, le premier ministre Furey, de Terre-Neuve, le premier ministre Higgs, du Nouveau-Brunswick, et le premier ministre Houston, de la Nouvelle-Écosse, ces deux derniers étant conservateurs, soit dit en passant, ont tous exprimé leur appui aux objectifs généraux du projet de loi, et nous voulons respecter cela.
Contrairement au gouvernement libéral, les conservateurs respectent la Constitution. Nous reconnaissons que certains dossiers sont de compétence provinciale et, même si nous aimerions parfois nous ingérer, ce n'est pas au gouvernement fédéral de le faire: travailler en partenariat, oui; mais dicter, non. Je suis sûr que la majorité des premiers ministres provinciaux ont très hâte à ce merveilleux jour de l'automne prochain, où ce genre de relation pourra de nouveau exister.
Entretemps, c'est sur la question de la constitutionnalité que le projet de loi ne répond pas aux attentes. Les conservateurs conviennent qu'il y a des avantages économiques, sociaux et environnementaux nets à promouvoir des sources d'énergie de remplacement ou, dans certains cas, des sources d'énergie transformationnelles. Nous croyons que le gouvernement doit permettre la mise en place de processus réglementaires indépendants pour que l'on puisse exploiter ces ressources de façon sûre et écologique, y compris dans les eaux côtières.
Tout cela est bien beau, mais il y a un problème. Le projet de loi assujettit ces décisions à la Loi sur l'évaluation d'impact, aussi appelée projet de loi , ce qui crée deux problèmes. Primo, la Cour suprême a jugé que le projet de loi C‑69 est inconstitutionnel; c'est un problème. Secundo, il n'en demeure pas moins que tout lien entre les deux projets de loi entraînera inévitablement des retards parce qu'il y aura des contestations judiciaires.
Le projet de loi renvoie directement aux articles 61 à 64 du projet de loi , qui sont précisément les articles qui ont été jugés inconstitutionnels. Je ne sais pas, mais, si les libéraux avaient pris la peine de lire le paragraphe 163 de la décision majoritaire rendue par la Cour suprême du Canada, ils auraient pu éviter ce genre de gaffe. Toutefois, ils l'ont peut-être fait à dessein. Cependant, plusieurs articles du projet de loi C‑49 comprennent le régime décisionnel proposé par le . Étant donné que ce pouvoir décisionnel et l'ensemble du régime des projets désignés sont également des dispositions inconstitutionnelles du projet de loi C‑49, ils seront probablement jugés inconstitutionnels aussi, ou du moins contestés pour cause d'inconstitutionnalité.
Il ne fait aucun doute que le projet de loi , dans sa forme actuelle, sera contesté devant les tribunaux. Nous l'avons dit et redit tout au long de l'étude en comité et dans tous les débats. Le projet de loi n'est pas inattaquable. Nous avons essayé de l'amender afin de pouvoir y travailler ensemble. Les libéraux se plaignent toujours du fait que les conservateurs ne veulent pas travailler avec eux. Pourtant, nous avons essayé, mais les libéraux n'ont rien voulu savoir. Cela fait partie des visées des libéraux; ils veulent avoir le contrôle.
Entretemps, pendant que le projet de loi stagne, qu'advient-il des emplois du secteur de l'énergie traditionnelle dans la région? L'exploitation minière, le pétrole et le gaz représentent 31 %, soit environ le tiers, du PIB de Terre‑Neuve‑et‑Labrador. Dans sa forme actuelle, la mesure législative pourrait mettre fin au forage pétrolier traditionnel dans le Canada atlantique. Qu'arrivera-t-il à ces économies? Nous avions déjà, dans le projet de loi , une disposition permettant au ministre des Pêches de désigner unilatéralement une section de l’océan comme une zone interdite de développement, une aire marine protégée. Maintenant, le gouvernement insère subrepticement dans les articles 28 et 137 du projet de loi des dispositions permettant au Cabinet de mettre fin au forage en mer et, du reste, aux projets d'énergie renouvelable.
Même en accordant le bénéfice du doute au gouvernement, ce que nous ne devrions pas faire, car le bilan de ce dernier montre qu'il a tenté, au cours des neuf dernières années, de détruire le secteur de l'énergie canadien et même en faisant abstraction du caractère inconstitutionnel de ce projet de loi, celui-ci comporte de graves lacunes. Tout comme dans le secteur traditionnel de l'énergie et des ressources, dont nous avons toujours absolument besoin si nous souhaitons investir dans le secteur des énergies renouvelables au Canada ou dans tout autre secteur, il faut faire preuve de clarté et d'efficacité, et en ce moment il n'y a ni l'une ni l'autre. Ce projet de loi imposerait de l'incertitude et prolongerait des délais qui, en dépit des contestations judiciaires, pourraient nuire et nuiraient au développement de ce secteur.
Il faut compter 1 605 jours. C'est presque quatre ans et demi, et c'est à peu près le temps nécessaire pour obtenir une approbation. C'est ridicule. Imaginons que quelqu'un souhaite démarrer une petite entreprise, qu'il soit prêt à investir des millions de dollars dans une collectivité afin d'y créer des emplois et de stimuler l'économie, mais que le gouvernement déclare que tout cela est bien beau, qu'il adorerait que le projet se réalise, mais que cela pourrait prendre quatre ans. Personne n'investirait.
Le projet de loi est également accompagné d'une recommandation royale. Il nécessiterait un financement fédéral, mais aucun financement précis n'a été alloué. Pour sa mise en œuvre, il faudra donc qu'un projet de loi distinct soit déposé, débattu, étudié et adopté avant que le processus puisse commencer. Cela causera, encore une fois, de l'incertitude et des retards.
Par ailleurs, il y a des interrogations autour des exigences en matière de consultation des peuples autochtones. L'expérience nous a appris que cela garantit presque toujours des contestations judiciaires, donc plus de retards et plus d'incertitude. Alors que nous avons besoin d'un cadre réglementaire raisonnable et responsable, le gouvernement nous offre trop souvent des empêcheurs de tourner en rond, des gens qui ne veulent que retarder les choses et créer de la confusion pour que rien n'aboutisse.
Nous pouvons nous attendre à ce que le projet de loi mène à des décisions motivées par des considérations idéologiques, car de plus en plus de pouvoirs se retrouveraient entre les mains du ministre. Contrairement aux néo-démocrates et aux libéraux, qui font obstacle, qui rendent l'énergie traditionnelle plus chère et qui écartent les nouvelles possibilités, les conservateurs sont déterminés à se débarrasser des empêcheurs de tourner en rond. Nous réduirons les délais d'approbation et éliminerons les formalités administratives ainsi que les taxes inutiles et restrictives afin que les entreprises puissent investir — et qu'elles investissent — au Canada et que d'importants projets énergétiques puissent être réalisés de nouveau au pays.
Quand on pense à la façon dont le gouvernement a géré les projets énergétiques dans le passé, il y a de quoi secouer la tête. Il suffit de regarder le projet TMX. Kinder Morgan a eu la merveilleuse idée d'augmenter la capacité du pipeline. Nous avions besoin d'une expansion du pipeline jusqu'à la côte Ouest afin de pouvoir exporter davantage de notre énergie. Que s'est-il passé? Le gouvernement a obtenu l'approbation initiale de la Régie de l'énergie du Canada. Puis, bien sûr, le projet a été contesté, et un autre délai de deux ans a été ajouté. Cela a fait augmenter les coûts de 2 milliards de dollars. Le coût initial du projet TMX ayant été évalué à 5,4 milliards de dollars, le retard de deux ans l'a porté à 7,4 milliards de dollars. Puis, il y a eu le projet de loi , qui n'a fait qu'ajouter à l'incertitude.
Kinder Morgan a baissé les bras, s'est adressée au gouvernement et lui a demandé d'acheter l'oléoduc. Kinder Morgan ne pouvait pas concrétiser son projet parce qu'il y aurait beaucoup trop de choses à faire pour qu'elle puisse y arriver. Le gouvernement a dit qu'il serait un héros du secteur de l'énergie et qu'il achèterait l'oléoduc Trans Mountain, le projet d'expansion du pipeline, et qu'il mènerait le projet à bien. Le gouvernement a versé 4,5 milliards de dollars à Kinder Morgan pour acheter les droits du pipeline. De plus, le gouvernement s'est engagé à dépenser 7,4 milliards de dollars additionnels pour la construction de l'oléoduc. Cela aurait coûté 12 milliards de dollars.
Voici ce que le gouvernement nous a dit à l'époque: « Pour 12 milliards de dollars, nous nous sommes procuré un oléoduc. Le gouvernement du Canada se lancera dans le secteur de l'énergie. Nous allons réclamer toutes ces redevances aux sociétés énergétiques. C'est une bonne affaire pour les Canadiens. » Qu'est-il arrivé? C'était en 2019. Nous sommes en 2024. Le pipeline a maintenant coûté 34 milliards de dollars. D'après l'estimation initiale, avant qu'il y ait des retards, le projet aurait dû coûter 10 milliards de dollars. Il s'agit maintenant d'un projet de 34 milliards de dollars. Cela représente un coût supplémentaire de 24 milliards de dollars pour l'oléoduc Trans Mountain.
Qui d'autre qu'un gouvernement libéral pourrait se fourvoyer au point de faire augmenter les coûts de construction de 500 %? J'ai bien dit 500 %. Les députés ne le savent pas non plus. Je n'arrive pas à comprendre. Qui d'autre pourrait faire cela? Le gouvernement dit que c'est à cause des coûts de construction. Il dit que c'est dû aux conditions imprévues du terrain. Le gouvernement plaisante-t-il? Ne savait-il pas par où devait passer le pipeline? Les libéraux devraient réfléchir davantage, car ils savaient depuis le début que le pipeline devrait traverser les Rocheuses et se rendre jusqu'à la côte Ouest, et c'est pourtant à cela qu'ils imputent une partie des coûts.
Le gouvernement attribue également une partie des retards et des augmentations de coûts à l'inflation, qui a fait augmenter les dépenses des entrepreneurs et les coûts de construction. J'en suis conscient. Je travaille moi-même dans le secteur de la construction lourde et je sais que les coûts ont augmenté d'environ 50 % au cours des cinq dernières années, mais 500 %? Je ne peux que rêver de pouvoir facturer de tels montants. Qui s'est enrichi dans cette affaire? Qui s'est enrichi en construisant le pipeline TMX? Quand on passe de 12 milliards de dollars à 34 milliards de dollars sans explication, il y a quelque chose qui ne tourne vraiment pas rond.
Le NPD a présenté une motion au comité des ressources naturelles, lorsque celui-ci était saisi du projet de loi , pour qu'il étudie en priorité le projet de pipeline TMX, afin de déterminer ce qui a mal tourné et comment le gouvernement a pu se retrouver avec un pipeline de 34 milliards de dollars. Seul un gouvernement libéral pouvait faire ça. Je pense que c'est ce que l'étude va révéler, sans équivoque: que quelqu'un s'est enrichi ici et qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond.
Le projet de loi a créé une telle incertitude qu'une entreprise comme Kinder Morgan a pris ses 4,5 milliards de dollars, s'est tournée vers les États‑Unis et a investi ces 4,5 milliards de dollars dans un environnement plus favorable et plus propice aux projets énergétiques.
Le député de a déclaré que les Pays‑Bas, l'Allemagne et le Japon réclament de l'énergie propre. Il a toutefois négligé de dire qu'ils réclament du gaz naturel liquéfié. Notre gouvernement a refusé de répondre à leur demande. Il a eu l'occasion de développer des projets de gaz naturel liquéfié. Il y avait 18 projets à l'étude lorsque le gouvernement libéral est arrivé au pouvoir et aucun d'entre eux n'a été achevé au point d'exporter du gaz naturel liquéfié.
Entretemps, nous avons laissé passer toutes sortes d'occasions qui auraient permis aux contribuables et aux citoyens canadiens de profiter des redevances provenant de la vente de notre gaz naturel liquéfié. Nous aurions pu créer des milliers d'emplois, et nous aurions pu consolider notre économie et de nombreuses collectivités qui ont souffert. Cependant, nous avons laissé passer l'occasion et nous essayons plutôt de les convaincre qu'ils peuvent acheter de l'énergie renouvelable provenant de nos éoliennes qui, espérons-le, produiront de l'hydrogène gazeux qu'on pourra stocker et expédier vers certaines des pays qui réclament notre énergie propre.
Nous devrons attendre de voir si cela arrivera, car jusqu'à présent, nous accusons beaucoup de retard pour ce qui est de nos capacités en matière d'exportation d'énergie. Il y a des pays qui ont un besoin urgent d'énergie, mais au lieu d'en fournir, nous continuons d'importer de l'énergie de pays dirigés par des dictateurs et des despotes, comme des pays du Moyen-Orient et le Venezuela. Le Canada continue d'importer du pétrole, et c'est ce pétrole qui soutient notre économie, alors que nous pourrions utiliser nos propres ressources naturelles. Nous pourrions garder la richesse ici même, au Canada, mais nous ne le faisons pas.
Le projet de loi est un autre outil dont le gouvernement peut profiter pleinement pour continuer de nuire à nos économies pétrolières et gazières, non seulement dans le Canada atlantique, mais aussi en Saskatchewan, au Manitoba et, bien sûr, en Alberta. Nous appuyons le principe qui sous-tend le projet de loi C‑49 parce que les premiers ministres des provinces concernées veulent que le projet de loi soit adopté, car, selon eux, il permettrait à ces provinces de réaliser des projets d'énergies renouvelables extracôtiers.
Lors des réunions du comité, de nombreux témoins ont comparu, et d'autres non. Plus particulièrement, les témoignages que le comité n'a pas été en mesure de bien étudier ont été ceux des pêcheurs de homard et des pêcheurs de la région qui seraient touchés par le projet de loi. Le projet de loi donnerait au gouvernement la capacité de créer des zones marines protégées par décret du ministre, ce qui aurait pour effet de limiter les possibilités de pêche et d'exploitation du homard. Dans l'économie du Canada atlantique, une part importante des recettes provient de ces deux industries. Elles sont étroitement liées; elles font partie du domaine de la pêche, je suppose. Toutefois, les acteurs de ces deux industries sont très préoccupés par le fait que leurs ressources ne seraient pas adéquatement protégées.
Nous savons tous que les homards et les poissons préfèrent se tenir près des plateaux. Nous savons également que c'est là que les turbines dont parlent les promoteurs seront construites, car c'est l'endroit qui se rapproche le plus d'une base solide pour leur construction. C'est dans les zones où il y a un plateau qu'il y a le moins de construction, et nous savons que c'est là que la pêche est souvent très bonne.
Le projet de loi est une mesure législative imparfaite. Il fait référence au projet de loi à plusieurs reprises. Le projet de loi C‑69 s'est avéré inconstitutionnel, et nous avons essayé de faire valoir ce point au comité. Nous devons renvoyer le projet de loi C‑49 au comité et le corriger. Nous appuyons le projet de loi, mais il faut le corriger. Ne nous contentons pas d'une mesure qui ne respecte pas la Constitution. J'invite le gouvernement à poursuivre dans cette voie; corrigeons les aspects du projet de loi qui sont problématiques, et redressons la situation.
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Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec la .
Je suis très heureuse d'être ici ce soir pour débattre à nouveau du projet de loi . J'ai déjà pris la parole dans le cadre de ce débat lors d'une autre étape du processus législatif. Nous arrivons à la toute fin du processus à la Chambre. Il faut dire que le Bloc québécois était de bonne foi depuis le début. Il a contribué au débat. En tout cas, il a essayé de contribuer à améliorer le projet de loi, mais ça n'a pas été fructueux.
Je rappelle que le projet de loi C‑49 vise à moderniser le régime administratif de la gestion de l'industrie énergétique en milieu marin dans l'Est du Canada. Ça vise principalement l'exploitation des hydrocarbures, que le Bloc québécois dénonce régulièrement, mais aussi de futures activités liées au secteur des énergies renouvelables, à savoir l'énergie éolienne extracôtière au large de la côte est du Canada.
Comme je le disais, nous étions en faveur du principe du projet de loi, sous réserve, bien sûr, du respect des exigences de conservation de la biodiversité marine. Nous étions donc en faveur de la portion qui concerne le développement des énergies renouvelables dans l'Est du Canada. Nous étions aussi en faveur du resserrement des règles qui encadrent les activités d'exploitation des hydrocarbures, bien que, à mon humble avis, l'exploitation elle-même des hydrocarbures ne devrait plus exister. Dans la perspective de la transition énergétique, l'industrie de l'exploitation des énergies non renouvelables en mer devrait décroître, et ce, rapidement.
Au Bloc québécois, c'est assez simple. Nous pensons qu'aucun nouveau projet d'exploration ou d'exploitation d'hydrocarbures en milieu marin ne devrait être autorisé, quelles qu'en soient les conditions particulières. C'est d'ailleurs le chemin qu'a choisi d'emprunter le Québec. Nous pensons que les autres provinces maritimes devraient s'en inspirer. La nation québécoise a définitivement mis fin à la recherche et à la production des hydrocarbures sur son territoire, notamment en adoptant la Loi visant à mettre fin à la recherche et à la production d'hydrocarbures ainsi qu'au financement public de ces activités. Ce n'est pas la première fois que je le dis à la Chambre, le Québec est devenu le premier État en Amérique du Nord à interdire la recherche et la production d'hydrocarbures sur son territoire. Nous pensons évidemment que le Canada devrait prendre exemple sur le Québec, mais il faillit toujours à son devoir de protéger les écosystèmes marins en autorisant des dizaines de nouveaux projets de forages dans des milieux qui sont écologiquement sensibles, notamment des forages à l'intérieur de refuges marins. On sait que ces forages en mer peuvent représenter et représentent une menace pour la vie marine.
Malgré ses engagements en faveur de la conservation des milieux marins, le gouvernement libéral continue de favoriser le développement de l'industrie pétrolière extracôtière et continue d'autoriser des forages, même s'il sait que ça peut nuire à la biodiversité marine. Quand vient le temps de protéger la biodiversité marine, c'est vraiment deux poids, deux mesures pour ce gouvernement. Il y a une vision pour l'exploitation des hydrocarbures et une autre vision complètement différente pour l'industrie de la pêche, par exemple. Pas plus tard que la semaine passée, quand une baleine noire a été repérée au large de la côte nord du Nouveau‑Brunswick, Pêches et Océans Canada a tout de suite annoncé la fermeture de zones de pêche au homard pour les homardiers de l'Acadie. Cela a fait naître la grogne chez les homardiers. Nous pouvons les comprendre. Ils ont menacé de demander la démission de la ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne. Ils ont décidé de défier la décision du ministère en laissant leurs casiers dans les eaux et en ne les retirant pas, même si c'était la directive de Pêches et Océans Canada. Quand le gouvernement a vu ça, la ministre des Pêches a convoqué une réunion d'urgence avec les homardiers et, par la suite, a fait une déclaration que je vais lire parce que, dans ce contexte, je trouve cela intéressant de le faire.
À la suite de la détection d'une baleine noire de l'Atlantique Nord dans les eaux peu profondes au large de la côte nord‑est du Nouveau‑Brunswick la semaine dernière, Pêches et Océans Canada (MPO) a institué une fermeture temporaire de 15 jours de la zone de pêche du homard (ZPH) 23C. Cette décision était fondée sur les données d'observation du MPO à ce moment-là, et sur nos engagements internationaux en matière de protection des mammifères marins, qui sont en place pour garantir que les produits de la mer de classe mondiale du Canada continuent d'être reconnus comme durables, et que les marchés d'exportation restent disponibles.
Depuis l’observation initiale, le MPO a examiné diverses sources de données pour déterminer que la baleine se trouvait dans des eaux légèrement plus profondes qu’on le pensait auparavant. Grâce à cette nouvelle information, je suis heureuse de constater que le MPO a ajusté les exigences de fermeture, et que les pêcheurs peuvent maintenant installer leurs casiers [ou plutôt ne pas les retirer] jusqu’à la limite de gestion du protocole de 10 brasses en eaux peu profondes pour le reste de la période de 15 jours.
J'ai demandé au MPO de convoquer une réunion du Comité consultatif technique sur les baleines noires de l’Atlantique Nord, qui comprend des représentants de l’industrie et des experts des baleines, afin d’examiner le protocole existant.
Cette décision vient créer un précédent intéressant parce que ce n’est pas la première fois qu’on voit des baleines noires dans le golfe et que cela a des répercussions sur les pêcheurs. Habituellement, c’est en effet la fermeture de zones de pêche qui a lieu. Or, maintenant, c’est comme si la ministre avait reculé. Peut-être qu'elle avait entendu des rumeurs selon lesquelles les homardiers du Nouveau‑Brunswick demanderaient sa démission. Peut-être qu’en effet, le MPO s’était trompé dans son étude et qu’il n’avait pas vu la baleine au même niveau de profondeur d’eau qu’il pensait l’avoir vue. Cela suscite tout de même des questions quant au processus qui est en place lorsqu’une baleine passe dans des zones de pêche.
Au Bloc québécois, nous sommes un peu visionnaires. Nous avons pensé à cela bien avant la semaine dernière. En 2022, nous avons organisé une table ronde sur la biodiversité marine, de même qu'une table sur les pêches et la baleine noire. Nous avons aussi fait des recommandations au gouvernement. Nous avons consulté des pêcheurs, des gens de l’industrie de la pêche, des spécialistes, de même que des experts comme Lyne Morissette pour voir quelles étaient leurs recommandations. Nous nous sommes dit: faisons un document de ces recommandations et donnons ça au gouvernement sur un plateau d’argent. Les libéraux feront ce qu’ils veulent avec, mais ce sont des recommandations qui proviennent vraiment du milieu et qui sont intéressantes. Quand je vois la ministre des Pêches qui, aujourd’hui, convoque une réunion d’un comité consultatif pour avoir des discussions sur ce sujet, je me dis que de ressortir les recommandations que nous avons faites en 2022 est une bonne idée, parce qu’elles sont toujours pertinentes. Je vais en faire la lecture.
En ce qui concerne la première proposition, mes collègues nous reconnaîtront. Nous demandions:
Que le gouvernement du Canada renonce à toute exploration ou exploitation en mer des hydrocarbures à compter de maintenant, que ce soit en Atlantique Nord ou dans le golfe du Saint‑Laurent, et interrompe toute démarche initiée ou annoncée dans ce sens;
Cela revient à ce que je disais auparavant. La deuxième recommandation est la suivante:
Que le gouvernement autorise, à titre de projet-pilote, le début de l’activité de pêche au crabe des neiges dès le 1er avril de chaque année, étant compris que, compte tenu de l’abondance de la ressource et de la certitude d’atteinte des quotas, la mesure aura pour effet de réduire la période durant laquelle la pêche et le transit des baleines noires se chevauchent, au nord des Îles‑de‑la‑Madeleine et en route vers la zone d’alimentation à l’extrémité de la Péninsule gaspésienne [et que des opérations de déglaçage des accès aux ports du Nouveau‑Brunswick soient étudiées];
Je vais tout de même le mentionner, mais je sais qu’il y a eu des améliorations à ce sujet. La pêche aux crabes en Gaspésie, à Matane, cette année, a ouvert à la fin du mois de mars. Je sais qu’il y a eu des opérations de déglaçage au Nouveau‑Brunswick. En même temps, il n’y a pas eu beaucoup de glace dans le golfe et dans le fleuve cette année. Il faut aussi s’ajuster à la réalité climatique.
La troisième recommandation est la suivante:
Que le gouvernement réduise la période de fermeture des secteurs (quadrilatères) marins lors du passage en transit des baleines noires au nord des Îles‑de‑la‑Madeleine, étant établi que la durée de la présence de la baleine y est d’environ 24 heures et que celle de la fermeture est de deux semaines, et que l’obligation de retirer les engins de pêche dans les 48 heures soit réévaluée puisqu'elle pose davantage un risque accru de perturbation qu’une réduction du danger d’enchevêtrement;
C’est tout à fait vrai. Souvent, quand le MPO va dire aux pêcheurs d’aller retirer leurs engins de pêche, la baleine est déjà passée. Eux, pendant une quinzaine de jours, ne peuvent pas continuer de pêcher alors que la baleine est déjà passée. Il y a donc tout ce questionnement ou cette question de moment opportun qu’il faut respecter dans ce cas-ci.
Malheureusement, je vois que mon temps de parole s'achève. Il y a encore d’autres propositions que nous avons faites en 2022 et qui sont toujours pertinentes. Je m’assurerai de les transmettre à la ministre des Pêches pour qu’elle puisse s’en inspirer.
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Madame la Présidente, il y a 275 ans, l'humanité est passée d'une énergie essentiellement basée sur le bois, la tourbe et le charbon pour aller vers la vapeur. Or cette vapeur était encore souvent faite à partir de charbon. Cela a permis, à l'Angleterre d'abord, et aux autres pays ensuite, d'entrer dans l'ère industrielle. Cette vapeur était faite à partir de charbon principalement. Le pétrole a été découvert et a été principalement utilisé par l'industrie. Aujourd'hui, grâce à l'évolution des connaissances, d'autres énergies sont disponibles.
Le projet de loi veut modifier la . On parle ici non seulement d'exploitation des hydrocarbures en milieu marin, mais également de mise en place de sources d'énergie en milieu marin pouvant accélérer la transition énergétique. Cette deuxième partie a le potentiel d'être intéressante.
Néanmoins, il y a certaines déceptions. Notre rôle au sein du Parlement, c'est d'étudier les projets de loi, de les améliorer en comité et de les adopter à différentes étapes. J'espère que je n'apprends rien à personne ici. Les études de projets de loi ont pour but d'entendre différents points de vue afin de les améliorer de sorte qu'ils répondent aux besoins et aux réalités vécues par nos concitoyens. Nous représentons tous les citoyens de nos circonscriptions, pas seulement ceux qui ont voté pour nous. Les idées entendues doivent, autant que faire se peut, permettre d'arriver à un consensus.
Un gouvernement minoritaire, c'est merveilleux, parce que c'est le plus démocratique des gouvernements. C'est le gouvernement où tout le monde doit s'asseoir autour de la table et négocier de bonne foi, et c'est ce que nous avons fait. Nous avons négocié de bonne foi. Nous avons voté pour le projet de loi en deuxième lecture afin de l'améliorer pour en faire une vision d'avenir, une porte ouverte sur l'avenir. Malheureusement, lors de l'étude en comité, les bienfaits que devait avoir un gouvernement minoritaire ne se sont pas fait sentir. Alors que le Bloc québécois a voté en faveur du projet de loi à l'étape de la deuxième lecture, tous nos amendements ont été rejetés en comité.
Le projet de loi, certes, apporte des éléments intéressants sur le plan de la transition énergétique. Cependant, les éléments concernant les hydrocarbures demeurent problématiques pour nous. On dit que le Canada n'est qu'une infime goutte dans l'ensemble des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, mais ces hydrocarbures sont destinés à être exportés. Ils sont destinés à encourager le reste du monde à gaspiller encore plus de ressources, à polluer encore plus l'atmosphère. Ce n'est donc pas une vision d'avenir pour nous, et c'est un des problèmes.
Il y a d'autres problèmes que j'aimerais souligner. Il s'agit par exemple de l'article 4, qui change l'article 2.1 dans la loi d'origine, et des alinéas 5(1)a) et 5(1)b), qui donnent des pouvoirs au gouverneur en conseil, notamment de « modifier la définition de projet d'énergie renouvelable extracôtière » et de « fixer les limites des zones adjacentes à la province ». Cela peut se faire sans consultation des élus de ces provinces, particulièrement s'ils ne font pas partie du gouvernement en place. Ces décisions peuvent être prises par le gouverneur en conseil sans qu'il n'y ait aucune consultation démocratique, que ce soit de la part des parlementaires ou de la part des provinces concernées. Ça manque de transparence.
Comment peut-on croire que cela va se faire de manière transparente? On pourrait me dire que cela va se faire de manière transparente. Pourtant, pendant la pandémie, des permis de forage ont été octroyés sans consultation, en pleine zone protégée. En plus, on s'est dit qu'on allait régler ce cas tout simplement en tassant les limites de la zone protégée. Quand on a vu ça par le passé et qu'on lit le projet de loi actuel, on se dit qu'on va revoir les mêmes éléments maintenant.
Je vois aussi certains problèmes de cohérence. Je vais peut-être compléter la réponse que ma collègue a donnée tantôt.
Ce gouvernement se veut vert. Il dit qu'il va planter 2 milliards d'arbres et qu'il encourage le pays à assumer sa transition. Pourtant, il continue d'investir massivement dans l'exploitation d'hydrocarbures et d'ouvrir les portes à l'exploitation d'hydrocarbures.
On s'entend pour dire qu'on va encore avoir besoin d'hydrocarbures parce que, notamment dans le milieu hospitalier, on ne peut pas s'en passer. Ça a permis de créer des plastiques qui ont permis de gagner énormément de temps, ne serait-ce qu'en matière de stérilisation et de sécurité en milieu hospitalier.
Néanmoins, ce n'est pas parce qu'on a encore besoin d'hydrocarbures qu'on est obligé de les exploiter à grande échelle jusqu'à la dernière goutte, question de se faire un tapon d'argent. La journée où on mangera de l'argent plutôt que de la nourriture, on s'en reparlera. L'argent va peut-être être plus important que le reste. Toutefois, ce n'est pas demain la veille.
Le Québec, lui, a été le premier État en Amérique du Nord à interdire la recherche et la production d'hydrocarbures sur son territoire. C'est un choix de société. Est-ce que c'est un choix qui a été facile à faire? Bien non. N'importe quel gouvernement veut avoir des redevances et plus d'argent, mais, à un moment donné, être un homme ou une femme d'État, c'est protéger la dignité des faibles. Il n'y a pas de plus faible que l'enfant qui n'est pas né, que l'enfant qui est à naître, que la génération ou les générations futures qui vont voir le jour. Il n'y a pas plus faible que ça. Il faut assurer leur protection. Il faut assurer leur avenir. Si l’on exploite jusqu'à la dernière goutte sans considération pour les deux, trois, quatre et cinq prochaines générations, à ce moment-là, on n'est pas des hommes d'État et des femmes d'État dignes de ce nom.
Je parle encore de cohérence. D'un côté, on veut mettre des énergies un peu plus vertes. De l'autre, on veut continuer d'exploiter les hydrocarbures. L'exploitation des hydrocarbures pour l'envoi vers les marchés internationaux va annuler les efforts qui auront été faits vers la transition. Si on veut être cohérent, on s'assure d'investir dans la transition d'abord et dans les hydrocarbures si nécessaire.
C'est d'une importance capitale, mais je ne pas suis sûre que les gens le comprennent bien. En termes d'incohérence, Ottawa et Terre‑Neuve‑et‑Labrador ont un plan visant à doubler la production d'hydrocarbures au-delà de 2030, afin d'atteindre les 235 millions de barils par année. Ça fait presque un million de barils par jour. Ça demande 100 nouveaux forages. Combien d'éoliennes en milieu marin va-t-il falloir pour compenser ça? Ça n'a juste pas de bon sens. Je pourrais nommer Bay du Nord, Trans Mountain, et j'en passe.
Les éoliennes en milieu marin, oui, mais pas n'importe où, pas n'importe comment. Il faut des études d'impact, et ces études d'impact doivent être faites par des organismes indépendants qui ne se feront pas influencer. Où en est la promesse de protéger 30 % des océans? Comment va-t-on les protéger, avec des forages? Comment va-t-on les protéger quand les définitions peuvent être changées au gré des influences subies par le gouverneur en conseil ou par des idéologies non basées sur des faits?
Notre rôle est de préparer et de protéger l'avenir pour les générations futures. Le projet de loi aurait pu correspondre à notre rôle de préparer et protéger l'avenir, mais il est malheureusement ancré dans le passé. C'est un Hollandais volant qui entravera les générations futures et leur qualité de vie.
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Madame la Présidente, puisque j'ai un peu de temps ce soir, en tant qu'épouse d'un vétéran de l'armée américaine et belle-mère d'une personne actuellement en service au sein de l'armée américaine, je veux exprimer ma gratitude envers les États‑Unis d'Amérique pour la force de leur alliance avec notre pays, à l'occasion du Memorial Day qui est célébré aux États‑Unis.
Les choses vont bientôt devenir techniques ici. Les députés sont-ils prêts?
Mon collègue de vient de souligner que nous débattons d'un amendement au projet de loi . Je veux lire l'amendement et ensuite présenter des arguments à mes collègues ici présents, ainsi qu'à tout membre du personnel législatif des ministères concernés qui serait à l'écoute, sur les raisons pour lesquelles je crois que la Chambre devrait saisir l'occasion d'accepter l'amendement et faire ce qu'il dit qu'elle devrait faire. L'amendement se lit comme suit:
[Que] le projet de loi C‑49, Loi modifiant la Loi de mise en œuvre de l'Accord atlantique Canada — Terre‑Neuve‑et‑Labrador et la Loi de mise en œuvre de l'Accord Canada — Nouvelle‑Écosse sur les hydrocarbures extracôtiers et apportant des modifications corrélatives à d'autres lois, ne soit pas maintenant lu une troisième fois, mais qu'il soit renvoyé de nouveau au Comité permanent des ressources naturelles afin d'examiner à nouveau les articles 61, 62, 169 et 170 dans le but d'éviter toute incertitude et tout manque de clarté causé par l'inclusion de dispositions semblables contenues dans le projet de loi C‑69, Loi édictant la Loi sur l'évaluation d'impact et la Loi sur la Régie canadienne de l'énergie, modifiant la Loi sur la protection de la navigation et apportant des modifications corrélatives à d'autres lois, qui ajouteraient des conditions et des exigences imprévues aux lois et règlements existants [...]
Les députés conservateurs ont présenté cet amendement parce qu'une partie importante du projet de loi , à laquelle renvoie cet amendement, contient des articles du projet de loi qui ont été jugés en grande partie inconstitutionnels.
Il y a une raison d'adopter cet amendement que, je pense, personne n'a mentionnée dans ce débat. Le projet de loi , le projet de loi de fond, a été déposé le 30 mai 2023. La décision de la Cour suprême sur les articles pertinents du projet de loi C‑49, qui pourraient être touchés par les articles pertinents du projet de loi , a été rendue en octobre dernier.
Une autre chose s'est produite depuis qu'on a présenté le projet de loi. Le gouvernement a déposé le projet de loi d'exécution du budget, dont nous avons débattu. Dans le projet de loi d’exécution du budget, de la page 552 à la page 577, il y a des amendements au projet de loi qui, selon le gouvernement, font suite à la décision de la Cour suprême, dans le but de rendre cette mesure législative conforme à la décision en question. La circonscription que je représente se trouve en Alberta. Le gouvernement albertain ne croit pas que ces changements seront constitutionnels.
Il y a cependant un problème. Tout le monde doit envisager d’appuyer l’amendement pour la raison suivante: bien que les modifications à la Loi sur l’évaluation d’impact se trouvent dans le projet de loi d'exécution du budget, je ne trouve aucune disposition de coordination ou d’harmonisation entre ces amendements et ce qui se trouve dans le projet de loi . Cela pose problème. Mettons de côté tout le débat à ce sujet pour un instant. Si le projet de loi d'exécution du budget est adopté à toute vapeur sans que nous réexaminions les dispositions qui se trouvent dans le projet de loi C‑49, qu'adviendra-t-il du projet de loi? Tout le monde devrait faire le calcul. Il sera inconstitutionnel.
Que se passe-t-il lorsqu'on n'a pas harmonisé deux groupes de modifications? Qu’arrive-t-il à ceux qui envisagent d’investir dans ces projets? Que diront-ils? Ils diront que c'est un risque énorme et que ces projets seront empêtrés dans des litiges. Voilà pourquoi la Chambre doit appuyer l'amendement.
Tout le monde devrait mettre de côté ses sentiments concernant le projet de loi et réfléchir un instant à la procédure de la Chambre. Si le projet de loi n'est pas renvoyé au comité pour qu'on étudie l'harmonisation des deux choses, nous serons plongés dans un conflit. Il faut déterminer, premièrement, si le projet de loi respecte l'esprit des dispositions du projet de loi d'exécution du budget et, deuxièmement, si les provinces le jugent constitutionnel. Autrement, le gouvernement devra livrer bataille, ce qui va à l’encontre de l'objectif du projet de loi, c’est-à-dire attirer des investissements dans ces projets.
À mon avis, ce qui s'est passé, c'est que les députés ministériels ne pensaient pas que la Cour suprême se prononcerait contre le gouvernement. C'est pourquoi, en mai 2023, ils ont déposé le projet de loi , qui comprenait le même genre de libellé que celui qui a été jugé inconstitutionnel dans le projet de loi d'origine, c'est-à-dire le projet de loi . Or, les libéraux tentent maintenant d'accélérer l'adoption du projet de loi à la Chambre des communes sans le renvoyer au comité pour que la question de l'harmonisation y soit étudiée, et c'est un gros problème. À tout le moins, les députés ministériels devraient organiser une séance d'information technique pour montrer les répercussions qu'auraient les modifications proposées dans le projet de loi d'exécution du budget sur les articles visés par l'amendement. C'est ce qu'ils devraient faire au strict minimum. Je ne sais pas pour les autres, mais je n'ai pas été invitée à cette séance d'information. Je ne pense pas qu'elle ait eu lieu, car je ne pense pas que les libéraux ont accompli ce travail.
Par conséquent, le raisonnement que je viens de présenter révèle une piètre planification de la part du . J'en appelle à certains de mes collègues du Bloc, du NPD et peut-être même du Parti libéral parce que le ministre et la n'auraient jamais dû laisser les choses en arriver là. C'est un échec du point de vue de la gestion des affaires parlementaires. De plus, il y a un autre aspect à la question: nous nous préparons à une autre querelle avec les provinces. Il ne s'agit pas seulement de l'Alberta; nous savons que toutes les provinces avaient des inquiétudes au sujet du projet de loi .
En fait, dans le cadre du débat sur une motion de l'opposition que le Bloc a présentée plus tôt cette semaine, des bloquistes ont dit vouloir des garanties que le gouvernement n'allait pas empiéter sur les compétences du Québec et des autres provinces. Je vais lire aux députés une déclaration du gouvernement de ma province, l'Alberta, sur ce que prévoit le projet de loi d'exécution du budget. Il s'agit d'une déclaration commune faisant valoir que la Loi sur l'évaluation d'impact demeure inconstitutionnelle:
La première ministre, Danielle Smith, la ministre de l'Environnement et des Aires protégées, Rebecca Schulz, et le ministre de la Justice, Mickey Amery, font la déclaration suivante au sujet des modifications apportées par le gouvernement fédéral à la Loi sur l'évaluation d'impact:
L'Alberta a terminé son examen des modifications récemment proposées par le gouvernement fédéral à la Loi sur l'évaluation d'impact.
Pour les députés qui suivent le débat, c'est ce qui se trouve dans le projet de loi d'exécution du budget, à partir de la page 552. C'est ce à quoi renvoie la déclaration, qui se poursuit ainsi:
Malgré celles-ci, la Loi demeure inconstitutionnelle.
Le ministre [fédéral] de l'Environnement et du Changement climatique [...] a toujours le pouvoir de s'ingérer dans des projets qui relèvent de la compétence provinciale.
C'est ainsi qu'ils décrivent les modifications. Ils n'en reconnaissent pas la constitutionnalité. Je poursuis:
Des projets seront ainsi mis en péril [et ils énumèrent divers projets d'exploitation des ressources et d'autoroutes] [...] C'est tout simplement inacceptable. En conséquence, en ce qui a trait aux projets intraprovinciaux, l'Alberta ne reconnaîtra pas comme valide la Loi sur l'évaluation d'impact.
La situation aurait pu être évitée si, à la suite de la victoire de l'Alberta devant la Cour suprême, le gouvernement fédéral avait accepté de consulter la province comme il se doit au lieu d'envoyer des lettres vagues et des gabarits vierges. Le gouvernement fédéral n'a même pas informé l'Alberta lorsqu'il a présenté les modifications en question à la Chambre des communes.
Le refus de collaborer avec l'Alberta est un choix qu'ont fait le premier ministre [...] et le ministre [de l'Environnement].
Les choix qui sont faits ont des conséquences. L'Alberta a gagné deux fois devant les tribunaux au cours de la dernière année et elle est prête à gagner de nouveau.
Nous n'en sommes pas à un point de l'histoire de notre pays où l'on peut se permettre de se quereller délibérément avec les provinces alors que l'économie est sous respirateur artificiel.
Il faut investir dans les grands projets d'exploitation des ressources naturelles. Il faut tirer les choses au clair dans ce type de projets de loi. Nous n'avons pas besoin de plus de conflits avec les provinces.
Ce que je vois, c'est un beau gâchis causé par le fait que les responsables des affaires parlementaires au sein de l'équipe du ministre n'ont pas fait les vérifications nécessaires et que le Cabinet n'a clairement pas fait ses devoirs. Quand j'étais ministre, s'il y a quelque chose à quoi je réfléchissais toujours lorsque j'étudiais les nouvelles mesures législatives proposées, c'est bien les répercussions qu'elles auraient sur d'autres projets de loi, afin d'éviter les problèmes d'arrimage qui créeraient de l'instabilité pour les investisseurs.
C'est exactement ce qui est en cause ici. Je sais, je l'ai déjà dit, que le secteur énergétique de l'Alberta horripile certaines personnes. Les députés concernés devraient laisser cette aversion de côté un instant. Si la situation s'appliquait au gouvernement du Québec ou de toute autre province, je réagirais de la même façon parce qu'il n'est pas judicieux pour le gouvernement d'imposer des mesures législatives de force alors qu'il sait qu'elles seront contestées, surtout si l'argumentaire de la province tient la route.
Je vais revenir un peu en arrière afin d'expliquer pourquoi il convient d'appuyer l'amendement pour renvoyer le projet de loi au comité. Si le projet de loi lui est renvoyé, le comité pourra l'étudier très rapidement pour vérifier s'il y a des problèmes d'arrimage avec les modifications proposées dans le projet de loi d'exécution du budget. Les deux mesures législatives sont-elles cohérentes?
Nous pouvons discuter de la question de savoir s'il s'agit de bons amendements, mais, en réalité, je ne pense pas que cet exercice ait, en soi, été mené en bonne et due forme. Le Parlement n'a certainement pas eu l'occasion de le faire, ce qui est insensé. Ces changements sont insensés. Si on n'a jamais siégé à un conseil d'administration, si on n'a jamais évalué le risque politique qu'implique un investissement massif en capitaux, c'est exactement là le genre d'instabilité qui fait dire: « Non, les capitaux n'iront pas là. »
Premièrement, le Parlement devrait avoir le droit de vérifier si ces modifications réglementaires majeures concordent les unes avec les autres. Deuxièmement, concernant l'argument que mes collègues du Bloc viennent de présenter, nous devrions discuter pour déterminer si elles sont bonnes ou non.
Les libéraux et les néo-démocrates font également adopter le projet de loi d'exécution du budget à toute vapeur à la Chambre des communes. Il s'agit d'un important projet de loi qui couvre une multitude de sujets. Il contient tellement d'éléments de nature non budgétaire que le comité des finances ne pourra jamais examiner ce volet du projet de loi dans le moindre détail pour établir si les deux mesures législatives sont cohérentes.
Je cherche des collègues qui siègent au comité des finances. Auront-ils le temps de le faire? Bien sûr que non. Cela n'arrivera pas. C'est un énorme problème. En ne procédant pas à cette étude, nous disons essentiellement à tout le milieu juridique et à tous les investisseurs que nous ne savons pas ce que nous faisons. Il suffirait pourtant d'appuyer le renvoi du projet de loi au comité.
En dernier lieu, cet exercice serait utile parce qu'il donnerait la possibilité de mener des consultations en bonne et due forme auprès des provinces sur ce sujet précis. Nous avons ici une déclaration où la première ministre et la ministre de l'Environnement de l'une des économies les plus prospères de la province ne mâchent pas leurs mots pour dire que le gouvernement ne leur a pas parlé. Elles ont plutôt reçu « des lettres vagues et des gabarits vierges ». Les députés savent-ils quel message des lettres vagues et des gabarits vierges envoient aux investisseurs? C'est de ne pas investir ici.
Il faut mener des consultations en bonne et due forme avec les provinces. Je le répète, la province en cause n'a pas d'importance. Mes collègues du Bloc vont sans doute se porter à la défense de la souveraineté des provinces dans leurs champs de compétence; dans ce contexte, le principe de consultation en bonne et due forme de chaque province devrait donc d'autant plus s'appliquer. Si le projet de loi était renvoyé au comité, il serait possible de mener des consultations en bonne et due forme avec les provinces à propos des domaines où il doit y avoir un arrimage et des discussions, afin que nous ne nous retrouvions pas avec une autre interminable bataille constitutionnelle sur les bras. C'est notre travail.
La dernière chose que je tiens à souligner, c'est que les dispositions visées par l'amendement ne sont pas mineures. Ce n'est pas le titre abrégé du projet de loi. Ce sont des dispositions importantes qui ont été jugées inconstitutionnelles par la Cour suprême du Canada. L'article 62 prévoit ceci: « La Régie peut, sur demande à elle faite et contenant les renseignements qu'elle peut exiger ou qui sont prévus par règlement, délivrer une autorisation pour chaque activité projetée en rapport avec un projet d'énergie renouvelable extracôtière. » En tant que parlementaire, je ne suis pas convaincue que les importantes dispositions concernées sont compatibles.
Souvent, lorsque je prends la parole à la Chambre pour parler de ce genre de choses, j'ai l'impression d'être comme Cassandre, cette femme de la mythologie grecque condamnée à prédire l'avenir sans que personne ne la croie. J'aimerais qu'on me prouve que j'ai tort, mais si nous ne renvoyons pas le projet de loi au comité pour régler la question, je peux garantir aux députés que ces deux projets de loi feront l'objet d'une contestation constitutionnelle, qu'il y aura moins d'investissements et que la question se retrouvera de toute façon devant la Cour suprême. Pourquoi ne ferions-nous pas simplement notre travail de parlementaires en faisant les choses comme il faut dès le départ? Cela me semble logique.
Il ne faudrait pas beaucoup de temps. C'est à cela que servent les comités parlementaires. Ils devraient se pencher précisément sur ce genre de choses. Nous devrions convoquer au comité les fonctionnaires qui ont rédigé les dispositions connexes du projet de loi d'exécution du budget pour leur demander de nous dire si les dispositions des deux projets de loi sont compatibles et de nous expliquer leur raisonnement. Cela permettrait également aux provinces de donner leur avis et de se pencher sur chaque article.
Pourquoi est-il crucial de bien faire les choses? C'est parce que le Parlement ne devrait pas être dirigé par les bureaucrates. Cette responsabilité nous revient, n'est-ce pas? Je constate certaines lacunes ici lorsque les ministres ne font pas ce genre de choses. En ce moment, le ministre devrait communiquer avec les chefs de parti ou les leaders parlementaires pour leur dire qu'il faudrait faire une étude rapide pour s'assurer que tout soit fait correctement. Au lieu de cela, on est aux prises avec une pensée rigide et idéologique selon laquelle il faut adopter ce projet de loi à toute vapeur. Je pense que cela vient des fonctionnaires, car ils ne maîtrisent tout simplement pas les affaires parlementaires et les questions de procédure. Le Règlement est important. En fin de compte, l'une de nos principales fonctions à titre de députés est de demander des comptes au gouvernement à propos de questions techniques comme celle-ci. Si nous ne montrons pas que nous sommes en mesure de le faire, les gens ne seront pas prêts à investir ici. Ils ne font pas confiance aux parlementaires.
Voilà pourquoi l'amendement proposé relève du gros bon sens. Le débat a avancé, et il y a divers points de vue sur le sujet et les résultats. Au final, toutefois, le Parlement doit tenir compte, dans la mise en œuvre de ce projet de loi, d'une décision légitime de la Cour suprême qui n'a peut-être pas été prise en considération.
Si nous ne faisons pas ce qu'il faut et que cela se termine en bataille jusqu'en Cour suprême avec les provinces, ce qui fera fuir les investissements, qu'est-ce que cela voudra dire? Cela voudra dire que notre économie va continuer de se contracter. Cela voudra dire que nous n'allons pas mener les projets d'énergie renouvelable à bon terme. Cela voudra dire que nous ne développerons pas du tout l'économie, et cela, nous ne pouvons pas nous le permettre.
Notre pays est fauché en ce moment, n'est-ce pas? Nous ne pouvons pas nous permettre de faire des erreurs ni permettre au gouvernement de faire ce genre d'erreur, et c'est pourquoi nous devons appuyer les amendements qui préconisent un examen législatif plus poussé, exactement comme le fait celui-ci. Il est formulé de façon très neutre. Il ne fait même pas référence à l'ensemble du projet de loi. Il fait uniquement référence aux dispositions qui pourraient être touchées par la décision de la Cour suprême sur le projet de loi .
Je demande aux députés de laisser la raison l'emporter. Renvoyons le projet de loi au comité. Montrons au milieu juridique et aux investisseurs que le Parlement est sérieux, que nous pouvons faire quelque chose qui ressemble à du travail, et faisons les choses correctement.
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Monsieur le Président, je demande à tout le monde d'excuser mon cerveau fatigué de la côte Ouest, mais je suis heureuse de prendre la parole sur cette question importante.
D'abord et avant tout, je précise que je partagerai mon temps de parole avec mon collègue le député de .
Nous savons que ce projet de loi fournit un cadre pour l'approbation réglementaire des projets d'énergie éolienne extracôtiers et qu'il met à jour la loi actuelle afin de faciliter le développement de l'énergie éolienne renouvelable extracôtière, ce qui, à son tour, améliorera grandement la capacité de décarboner le réseau électrique du Canada atlantique. Nous en avons grandement besoin. Nous savons également que ce cadre réglementaire nécessaire donnera le coup d'envoi au développement d'une importante industrie de l'hydrogène vert dans le Canada atlantique.
Comme nous le savons, le Canada atlantique a un énorme potentiel pour développer une industrie éolienne renouvelable extracôtière qui créera de bons emplois locaux, réduira les factures d'énergie et permettra de lutter contre la crise climatique. Ce sont là trois enjeux qui, nous le savons, sont d'une importance vitale pour les gens de tout le Canada et de la côte Est. Nous savons que les vents de terre sont généralement plus forts et plus constants que les vents de mer et que les éoliennes en mer ont tendance à être plus grosses également. Autrement dit, les projets éoliens extracôtiers ont généralement une plus grande production énergétique globale que les équivalents terrestres, tout en fournissant un flux d'énergie plus constant. C'est une bonne nouvelle pour les habitants de la côte Est. Nous savons que la mise à jour de l'Accord atlantique constitue un pas important vers le développement de l'énergie renouvelable extracôtière.
Je sais que les députés sont au courant que je viens de la côte Est, plus précisément de St. John's, à Terre‑Neuve. Je suis certaine que quiconque s'est rendu à Terre‑Neuve a pu constater qu'il n'y manque pas de vent. J'ai parlé un peu plus tôt de mon expérience là-bas. C'est drôle parce que je me souviens de mes parents qui racontaient comment ils devaient se rendre à l'école pendant les tempêtes avec de la neige jusqu'aux aisselles, les difficultés qu'ils ont surmontées pendant leur enfance. En fait, j'ai dû marcher jusqu'à l'école malgré des vents puissants. Je me rappelle, lorsque j'étais enfant, d'avoir eu à affronter le vent et m'accrocher à ce que je pouvais pour ne pas reculer. Le vent est une ressource extraordinaire, et nous devons en tirer parti.
Nous savons que l'énergie éolienne offre des débouchés incroyables. Nous savons également qu'il faut bien faire les choses. Ayant vécu à Terre‑Neuve, je sais personnellement à quel point l'industrie de la pêche est importante. De nombreux travailleurs de cette industrie cruciale peinent déjà à joindre les deux bouts. Il est donc essentiel, alors que nous cherchons à fournir de l'énergie renouvelable et de bons emplois aux Terre-Neuviens, que nous examinions aussi les répercussions que les éoliennes pourraient avoir sur les pêcheurs. J'espère qu'il y aura un plan clair prévoyant des emplois concrets pour tous les pêcheurs qui pourraient être touchés. C'est extrêmement important pour les collectivités côtières.
Je vais dire une dernière chose à mon sujet. L'idée n'est pas de parler de moi, loin de là, mais c'est mon cadre de référence, si je puis dire. Lorsque j'ai grandi à Terre‑Neuve, le moratoire sur la pêche à la morue était en vigueur, et ma famille était propriétaire d'une petite entreprise à St. John's. Nous n'étions pas des pêcheurs, mais l'économie et la collectivité dont nous dépendions ont été grandement touchées par ce moratoire sur la pêche à la morue. Ce moratoire, ainsi que quelques autres facteurs, est la raison pour laquelle ma famille a tout vendu, a fait ses bagages et a conduit de la côte Est jusqu'à la côte Ouest pour commencer sa nouvelle vie à Nanaimo, où nous habitons aujourd’hui.
Bref, il est crucial de soutenir les populations côtières. Si des industries qui font vivre des Canadiens ont besoin d'aide, si des travailleurs ont besoin d'aide pour effectuer la transition qui s'impose en raison de tous ces changements, le gouvernement doit répondre à l'appel et faire preuve de leadership en veillant à offrir cette aide. Nous ne voulons absolument pas que les gens soient obligés de déménager, de quitter leur province ou d'aller à l'étranger pour trouver la stabilité économique dont ils ont besoin. Le Canada présente une foule de possibilités, en particulier sur la côte Est. Ceci est un autre exemple de possibilité que l'on peut offrir.
Un autre élément dont je veux parler est l'importance de tenir compte de l'incidence de nos décisions sur l'environnement, en particulier en ce qui concerne les zones de protection marine. On a porté cette question à mon attention. Il faut continuer de protéger les zones de protection marine. La biodiversité de nos écosystèmes marins diminue, et nous savons que nos écosystèmes marins doivent demeurer diversifiés. Les espèces doivent prospérer pour que nos écosystèmes se portent bien. Les pêcheurs dépendent de ces écosystèmes marins pour gagner leur vie. La planète dépend de ces écosystèmes marins pour fonctionner et capter le carbone.
Nous savons que le Canada n'atteint malheureusement pas les objectifs fixés pour lutter contre la crise climatique. Le gouvernement libéral n'a respecté aucun des engagements qu'il a pris ou des objectifs qu'il a fixés depuis qu'il a été élu pour la première fois en 2015. C'est triste à savoir. Ce n'est que récemment que les émissions de CO2 ont stagné après de nombreuses années d'augmentation sous le mandat du gouvernement, et nous n'avons toujours pas de plafond d'émissions pour l'industrie pétrolière et gazière, comme l'a promis le il y a deux ans à la COP 26. Nous traversons une crise climatique et nous devons prendre des mesures à un rythme beaucoup plus rapide.
Les Canadiens subissent de plein fouet les effets dévastateurs de la crise climatique. Pendant des jours et des jours, des alertes concernant la qualité de l'air ont été lancées dans des villes partout au Canada en raison de la fumée. Je sais que les asthmatiques de ma circonscription, Nanaimo—Ladysmith, ont eu beaucoup de mal à s'en sortir. Les personnes qui ne sont pas asthmatiques se sont demandé si elles pouvaient emmener leurs enfants jouer dehors. Les conséquences sont terribles. Par exemple, selon les dernières nouvelles que j'ai reçues, nous savons que des habitants de Fort Nelson viennent de rentrer chez eux aujourd'hui après avoir été évacués il y a deux semaines en raison d'inquiétudes liées aux incendies de forêt. Nous ne sommes qu'en mai. Nous ne sommes pas encore en juin.
Je ne suis pas la seule à dire qu'il faut aller de l'avant dans ce dossier, les habitants de Terre‑Neuve‑et‑Labrador sont du même avis. À titre d'exemple, nous savons que le premier ministre de Terre‑Neuve, Andrew Furey, a déclaré ceci: « On ne saurait trop insister sur l'importance de ces modifications à l'Accord atlantique. Les retombées, considérables dans l'immédiat, perdureraient pendant des années et des années. À l'instar de l'Accord atlantique initial, l'intendance de nos ressources naturelles nous revient. Ce que nous pouvons décrire avec justesse comme le vent du changement est à nos portes aujourd'hui. Aujourd'hui, nous nous dirigeons vers une nouvelle frontière pour les générations futures. C'est une immense victoire pour tous les Terre‑Neuviens et tous les Labradoriens. »
Je peux continuer. Nous savons que Tim Holman, le ministre de l'Environnement de la Nouvelle‑Écosse, a fait la déclaration suivante: « Si vous êtes déjà venus chez nous ou à Terre‑Neuve, vous savez que nous avons de l'eau et du vent à profusion. Nous nous préparons à mettre à profit ces ressources naturelles d'une manière propre et durable. Nous allons ouvrir la voie à des projets d'énergie éolienne extracôtière et de production d'hydrogène vert. »
Il est temps d'aider les provinces à se tourner vers l'énergie propre et à créer de vrais emplois pour les habitants des provinces de l'Atlantique. Nous devons mettre en place les ressources nécessaires pour atteindre les cibles de réduction des émissions de gaz à effet de serre que nous avons si désespérément besoin d'atteindre.
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Monsieur le Président, je suis fier de prendre la parole au nom des habitants de Skeena—Bulkley Valley au sujet de ce que je crois être un amendement conservateur au projet de loi , qui modifie à son tour deux autres lois, la Loi de mise en œuvre de l'Accord atlantique Canada—Terre‑Neuve‑et‑Labrador et la Loi de mise en œuvre de l'Accord Canada—Nouvelle‑Écosse sur les hydrocarbures extracôtiers, et qui apporte des modifications corrélatives à d'autres lois.
Je vois que mon collègue de la Nouvelle‑Écosse est déjà en train de bâiller. Je promets que mon discours est sur le point de devenir un peu plus excitant.
La discussion de ce soir porte en partie sur l'énergie renouvelable, cette industrie vraiment emballante qui connaît une croissance fulgurante et qui deviendra très rapidement la principale source d'énergie des pays et des économies du monde entier.
J'ai pensé commencer par parler de ma province, qui se trouve sur la côte Ouest. Ce soir, nous parlons de Terre‑Neuve‑et‑Labrador et de la Nouvelle‑Écosse. À 4 000 kilomètres à l'ouest, on trouve l'archipel Haida Gwaii. J'y étais il y a quelques semaines et j'ai rencontré brièvement, à Masset, les gens de la Swiilawiid Sustainability Society, un organisme communautaire à Haida Gwaii qui, entre autres, travaille sur le Project 0% Diesel. Comme il s'agit d'un archipel éloigné, Haida Gwaii tire la plus grande partie de son énergie de génératrices au diésel. Bien sûr, ces génératrices produisent une quantité importante d'émissions de gaz à effet de serre, et les habitants de Haida Gwaii veulent les délaisser au profit de la production d'énergie renouvelable.
Cette année, les gens de la Swiilawiid Sustainability Society organiseront un symposium sur l'énergie renouvelable les 21 et 22 septembre. Il s'agit d'une occasion pour les citoyens haïdas et les habitants de Haida Gwaii de se réunir pour discuter de la myriade d'options et de possibilités pour produire de l'énergie renouvelable dans le cadre de la lutte contre la crise climatique, ainsi que du développement économique, de la création d'emplois et de la promotion de l'innovation à Haida Gwaii.
Je mentionnerai deux autres projets. Haida Gwaii est devenu un véritable chef de file dans le Nord de la Colombie‑Britannique en matière d'énergie renouvelable. Il y a un projet pilote d'énergie marémotrice très intéressant qui va de l'avant, grâce à du financement fédéral, je crois. Le village de Masset a construit ce qui était à l’époque la plus grande installation de production d'énergie solaire de la Colombie‑Britannique, un parc solair de deux mégawatts à l’aéroport de Masset. J'ai eu la chance de la voir quand je me suis rendu à Masset il y a environ un mois. Il y a de quoi se réjouir sur la côte Ouest.
Cependant, le projet de loi dont nous débattons ce soir porte sur la côte Est et la mise en valeur, entre autres, de l'éolien extracôtier, ce qui représente une occasion en or. J'en parlerai brièvement. Je sais que nous débattons de ce projet de loi depuis un certain temps, alors les gens connaissent son objectif. Je vois, monsieur le Président, que vous acquiescez quand je dis que nous en débattons depuis un bon moment, car certaines personnes préféreraient que ce projet de loi ne soit pas adopté à la Chambre en temps opportun. Je m'écarte cependant du sujet.
Essentiellement, ce projet de loi vise à mettre à jour la loi et à faciliter le développement d'une industrie de l'énergie extracôtière. C'est ce que les provinces de la Nouvelle‑Écosse et de Terre‑Neuve‑et‑Labrador réclament. Des ententes ont été conclues entre ces provinces et le gouvernement fédéral à cette fin. Je crois comprendre que les premiers ministres de ces provinces veulent des projets à grande échelle, car il y a d'énormes possibilités économiques en jeu et des retombées éventuelles importantes. Toutefois, il faut quand même examiner certaines questions essentielles.
Pour ma part, je ne siège pas au comité des ressources naturelles, alors je n'ai pas participé à toutes les discussions qui y ont eu lieu. Par contre, j'ai assisté à certains débats sur l'énergie extracôtière et l'énergie marémotrice. Le député d'en face se souviendra que, lorsque nous avons siégé ensemble au comité de l'environnement — si ma mémoire est bonne —, nous avions parlé d'un certain projet d'énergie marémotrice dans la baie de Fundy qui a été retiré par le promoteur en partie à cause des processus gouvernementaux. Je vois qu'il secoue la tête, alors j'ai peut-être mal compris certains détails. Néanmoins, à l'époque, les députés conservateurs déploraient la perte de ce projet et demandaient au gouvernement d'en faire plus pour encourager ces sources d'énergie renouvelable. Nous nous penchons maintenant sur un projet de loi qui, du moins selon ces provinces et leurs industries respectives, vise précisément cet objectif. Pourtant, il n'y a pas cette même demande pour que les choses aillent de l'avant.
J'ai écouté avec intérêt tous les discours de ce soir. Ils ont ratissé large. J'ai écouté avec un intérêt particulier les observations de mon collègue de . De nombreux intervenants conservateurs ont indiqué qu'ils appuyaient ce projet de loi en principe, et je pense que c'est admirable si, en fait, c'est vrai. Je me demande si c'est effectivement le cas parce que, selon mes souvenirs et l'information dont je dispose, si nous examinons le vote à l'étape de la deuxième lecture, qui porte sur le principe du projet de loi et sur son renvoi au comité, où il pourra être étudié et amendé, les conservateurs se sont opposés au projet de loi à l'étape de la deuxième lecture. Ils pourraient peut-être me corriger si je me trompe.
Il semble que ce projet de loi fera avancer les choses, et nous l'appuyons. Il y a, bien sûr, des questions qui ont été soulevées au sujet de l’impact du développement extracôtier sur l’écosystème marin. C'est une question de la plus haute importance. Je crois comprendre que le gouvernement a laissé entendre que les questions liées aux répercussions sur des régions précises devraient être examinées au cas par cas dans le cadre du processus d'évaluation. Par ailleurs, il y a des questions au sujet des répercussions sur les pêcheurs qui dépendent de zones qu'on pourrait exploiter au large des côtes pour leurs ressources éoliennes, et ce sont des préoccupations très valables que l'on doit aborder adéquatement.
J'espère que c'est exactement ce que fera le gouvernement, qu'il prendra ces préoccupations au sérieux et qu'il cherchera à atténuer ces répercussions et à indemniser tout pêcheur qui subit les effets de l'exploitation des ressources extracôtières.
Il s'agit, en fait, de tirer parti d'un secteur de développement économique, d'un secteur de production d'énergie renouvelable qui prend forme partout dans le monde. Selon le rapport de l'Agence internationale de l'énergie publié en janvier dernier, les énergies éolienne et solaire généreront cette année plus d'électricité que l'hydroélectricité et, d'ici 2025, les énergies renouvelables surpasseront le charbon pour devenir la « plus grande source de production d'électricité » dans le monde. D'ici 2028, les énergies renouvelables représenteront « plus de 42 % de la production mondiale d'électricité ».
C'est une occasion en or. Le monde est en pleine révolution énergétique, en pleine transition. Il incombe au Canada, au gouvernement fédéral et à nous, les parlementaires, de veiller à ce que nous disposions des cadres nécessaires pour pouvoir en profiter en tant que pays, et pour que des provinces comme la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve-et-Labrador puissent faire avancer de bons projets le plus rapidement possible, compenser ou réduire leur dépendance aux sources d'énergie fossiles et envisager d'autres possibilités d'exportation, comme l'hydrogène vert. L'Allemagne a exprimé le désir d'importer de l'hydrogène vert, et s'il y a un surplus d'électricité une fois comblés les besoins du Canada, c'est une possibilité qui devrait être examinée avec soin et concrétisée.
Encore une fois, nous entendons souvent des protestations concernant les compétences constitutionnelles des provinces. En comité, j'ai entendu plusieurs premiers ministres parler longuement de l'empiètement perçu des champs de compétence des provinces. Le Bloc aussi parle souvent de l'idée voulant que chaque province ait le droit de déterminer son propre avenir économique. Toutefois, dans le cas présent, les provinces maritimes souhaitent vivement accélérer le développement des énergies renouvelables. Elles veulent que le genre de projets de loi dont nous sommes saisis établisse un cadre prévisible afin que l'industrie puisse à la fois, de manière efficace, avancer dans ses projets, produire de l'électricité renouvelable, s'attaquer à la crise climatique et développer l'économie.
Je suis heureux d'intervenir ce soir au sujet du projet de loi à l'étude. J'attends avec impatience les questions de mes collègues.
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Monsieur le Président, je suis ravi de prendre la parole ce soir au sujet du projet de loi , qui modifierait, à Terre‑Neuve‑et‑Labrador et en Nouvelle‑Écosse, le mandat du conseil d'administration de l'Office des hydrocarbures extracôtiers, qui passerait du pétrole à la réglementation de l'ensemble de l'énergie. Nous avons proposé un amendement à cette étape pour tenir compte du fait que certaines parties de ce projet de loi mettraient en œuvre des éléments de la Loi sur l'évaluation d'impact que la Cour suprême a déclarés inconstitutionnels.
J'aimerais commencer par répondre à certaines des préoccupations que des députés libéraux de mon coin de pays, le Canada atlantique, ont exprimées au cours des dernières semaines. L'un d'entre eux, le député de , représente une circonscription agricole, alors il est un expert en épandage de fumier. Il a largement repoussé les limites en ce qui concerne l'objet du projet de loi. Cela nous porte presque à croire qu'il ne l'avait peut-être pas lu.
Pour commencer, je vais parler un peu de la question de l'énergie marémotrice, qui a été mentionnée un peu plus tôt par un député néo-démocrate. La bonne nouvelle, c'est que le premier projet marémoteur nord-américain capable de produire de l'électricité sans être détruit par les marées de la baie de Fundy a fonctionné. La mauvaise nouvelle, c'est que le projet est mort. Pourquoi ce projet est-il mort? Il est mort à cause de la propension du gouvernement libéral actuel à faire de l'étalage de vertu. Le gouvernement libéral a tué le projet, si les députés peuvent le croire.
Sustainable Marine Energy a commencé à développer le projet d'énergie de remplacement dans la baie de Fundy. Aux députés qui ne le savent pas, je signale que les marées de la baie de Fundy poussent chaque jour plus d'eau à l'intérieur et à l'extérieur de la baie de Fundy que tous les autres fleuves du monde réunis en un seul jour. Telle est la puissance de la baie de Fundy. De nombreuses tentatives ont été faites pour installer des turbines au fond de l'océan — des millions et des millions de dollars dans la baie de Fundy —, et, en 48 heures environ, elles sont détruites par la puissance de la mer et des marées qui, chaque jour, montent de 48 pieds et descendent de 48 pieds. Ce sont les marées les plus hautes du monde.
L'entreprise Sustainable Marine Energy a mis au point une approche différente. En gros, elle a placé des turbines au-dessus de l'eau, et ce projet énergétique dans la baie de Fundy a été autorisé en 2012. Quel était le gouvernement au pouvoir en 2012? Je pense qu'il s'agissait des conservateurs. Le premier projet d'énergie marémotrice produisant de l'énergie propre et renouvelable a été approuvé en 2012 par un gouvernement conservateur. C'est à ce moment-là que la manne de l'énergie verte, qui aurait pu être une véritable mine d'or, a été lancée dans le Canada atlantique. Que s'est-il passé? Le projet d'énergie marémotrice aurait pu fournir neuf mégawatts d'énergie propre et verte au réseau de distribution électrique de la Nouvelle‑Écosse et aurait pu produire jusqu'à 2 500 mégawatts tout en attirant des investissements de l'étranger de 100 millions de dollars. Le projet aurait également permis d'éliminer 17 000 tonnes de dioxyde de carbone par année, ce qui équivaut à 3 700 voitures de moins sur nos routes. Cela me semble très bien, et le gouvernement Harper trouvait aussi qu'il s'agissait d'une bonne idée. C'est pourquoi l'expérience a été approuvée.
Si le gouvernement libéral tenait autant à la lutte contre les changements climatiques et à l'énergie verte que les libéraux le prétendent, il me semble qu'il aurait continuer d'approuver ce projet, de le développer et de produire cette énergie extracôtière qui est à notre disposition. Eh non, il ne l'a pas fait.
En guise de remerciement pour ses efforts novateurs, Sustainable Marine Energy a été submergée par ce que j'appellerais une marée rouge. Dans l'océan, une marée rouge détruit tout. Si la marée est bleue, la vie prolifère; si la marée est rouge, tous les poissons meurent. Cette société a reçu une marée de tracasseries administratives de la part du ministère des Pêches et des Océans. Pour ceux qui connaissent les projets énergétiques dans l'Ouest du pays et le pouvoir de ce ministère lui permettant de les bloquer, le gouvernement a bien sûr décidé d'adopter la même approche pour ce qui est de l'océan avec Sustainable Marine Energy. Il a retardé à plusieurs reprises l'octroi de permis et a rejeté ces demandes, même après avoir reçu des tonnes de données scientifiques démontrant que le projet n'avait pas de répercussions sur les pêches.
La goutte qui a fait déborder le vase, c'est ce qui est arrivé l'année dernière au dernier projet. Après cinq années dans le dédale réglementaire du ministère des Pêches et des Océans, un projet dans le comté de Digby — je sais que le Président connaît bien ce projet, puisque le comté de Digby se trouve dans sa circonscription — qui aurait pu contribuer grandement à la lutte contre les changements climatiques a été annulé par le ministère.
Une voix: Oh, oh!
M. Rick Perkins: Non, monsieur le Président, ce n'est pas l'entreprise qui a décidé de mettre fin au projet, comme l'a dit un député. Il a été annulé, et l'entreprise a maintenant fermé ses portes.
Quand c'est arrivé, l'année dernière, le PDG a affirmé que l'entreprise avait investi 60 millions de dollars et consacré cinq années de travail à la mise en place des turbines, les premières à avoir alimenté le réseau électrique en Nouvelle‑Écosse et, pourtant, le ministère des Pêches et des Océans a décidé d'annuler ce projet. Comme je l'ai dit, Sustainable Marine a envoyé une vidéo à un organisme de presse dans lequel on pouvait voir le fonctionnement des turbines marémotrices et leur raccordement au réseau électrique de la Nouvelle‑Écosse.
Le PDG a dit: « Nous sommes les premiers à alimenter le réseau en électricité et à recevoir un paiement de Nova Scotia Power pour de l'électricité. » Il a précisé que ce qu'a fait le ministère des Pêches et des Océans était assez bizarre. Il a ajouté: « Nous ne savons pas comment ils ont pu prendre cette décision en dépit du fait que nous utilisons une technologie très conventionnelle, que l'on possède plus de 20 ans d'expérience avec cette technologie à l'échelle internationale, et que personne n'a jamais vu un seul animal marin ou poisson être le moindrement blessé. » Le ministère des Pêches et des Océans a fermé cette entreprise.
À l'ère de la poudre aux yeux et des clichés, le gouvernement propose des projets, mais quand vient le temps de les mettre en œuvre, il laisse un ministère comme le MPO y mettre fin. Telle était la situation avant le projet de loi. Je vais maintenant expliquer à la Chambre à quel point le projet de loi aggrave la situation parce que, comme si le système ayant donné ce pouvoir au ministère des Pêches et des Océans ne suffisait pas, le projet de loi lui donnerait encore plus de pouvoir.
Le projet de loi donnerait au ministère des Pêches et des Océans le pouvoir d'imposer son veto, sans avoir à en parler à qui que ce soit, s'il envisage à l'avenir de créer une zone de protection marine dans une région de l'océan où il pourrait y avoir un projet d'exploitation pétrolière et gazière ou un projet d'énergie éolienne. Le ministère pourrait simplement imposer son veto au projet. Cela lui donnerait plus de pouvoir pour mettre fin à des projets dans l'océan.
Cependant, ce projet de loi comprend quatre articles de la Loi sur l'évaluation d'impact, qui visent à ralentir les projets énergétiques. Ils ont été élaborés par les libéraux pour empêcher la réalisation de projets énergétiques, pour retarder les choses au point où il faut 15 ans pour obtenir un permis pour exploiter une mine au Canada. C'est ce taux de réussite hors du commun que le gouvernement veut maintenant imposer à l'énergie éolienne extracôtière. Pourquoi imposer un processus à l'énergie éolienne extracôtière qui a été si néfaste pour l'industrie énergétique de l'Ouest et penser que, d'une façon ou d'une autre, sa mise en œuvre dans l'océan serait différente?
Je vais parler un peu de certains des projets du Canada atlantique qui sont soumis à ce processus. Le projet de forage exploratoire Tilt Cove, à Terre‑Neuve, dans le bassin Jeanne d'Arc, a commencé en 2019 et a été prolongé de quelques années. Le processus a déjà commencé il y a cinq ans, et il n'y a aucune fin en vue. La plus récente phase a été repoussée à 2025 pour la réalisation d'autres études.
Pour la mine d'or et d'argent Cape Ray, à Terre‑Neuve, le processus a commencé en 2016, il y a maintenant huit ans, et rien n'indique qu'il soit près d'être achevé. Pour le projet de minerai de fer à expédition directe Joyce Lake, à Terre‑Neuve, le processus dure depuis onze ans, et rien n'indique qu'il soit près d'être achevé. Il y en a d'autres. Pour la mine d'or de Fifteen Mile Stream, en Nouvelle-Écosse, je crois, le processus dure depuis six ans. Pour la mine d'or Beaver Dam, en Nouvelle-Écosse, le processus dure depuis neuf ans.
Quiconque pense que ce processus d'évaluation d'impact fonctionne rapidement n'a pas considéré ses répercussions sur l'approbation des projets énergétiques. Fort de cette grande réussite que représentent des délais de cinq ans, six ans, sept ans, huit ans, neuf ans, dix ans et onze ans pour évaluer un projet, le gouvernement veut la transposer dans le secteur de l'énergie éolienne extracôtière. Quiconque croit que les projets d'énergie éolienne extracôtière au large de la Nouvelle-Écosse seront achevés avant la réouverture de l'édifice du Centre, une fois les travaux achevés, en 2035, vit dans un autre monde.
Notre opposition n'est pas une opposition prônant « la technologie, pas les taxes », comme certains députés semblent insinuer à outrance. C'est notre slogan. Nous croyons que c'est possible. Nous croyons simplement que cela doit se faire, et qu'imposer des dispositions inconstitutionnelles à la Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve-et-Labrador ne mènera qu'à un échec.
Nous formons un parti qui croit que le succès est possible et qu'il faut réaliser ces projets. Le gouvernement semble vraiment croire que le processus qu'il a mis en place va permettre de réaliser quelque chose. Je ne pense pas que les libéraux croient cela, mais ils semblent vouloir le faire croire. Toutefois, réaliser des projets en 10, 11 ou 12 ans ne mène à rien. S'il faut quinze ans pour démarrer une mine, cela ne servira qu'à envoyer les investisseurs ailleurs.
Chaque année, à Terre-Neuve, l'Office Canada-Terre-Neuve des hydrocarbures extracôtiers, dont le projet de loi modifierait le mandat, lance un appel d'offres pour des forages exploratoires de pétrole et de gaz au large de la province. Chaque été, elle reçoit des soumissions et on procède à des forages exploratoires. Des sociétés de partout dans le monde font de l'exploration. Je comprends que cela peut être coûteux de procéder à des forages exploratoires dans l'océan. Cela coûte au minimum 100 millions de dollars et peut atteindre plus de 200 millions de dollars par puits. Il s'agit donc de gros investissements à l'échelle mondiale. Chaque année, la commission lance des appels d'offres à ce sujet.
Le projet de loi dont nous sommes saisis a été présenté en 2023, à la fin mai ou au début juin. L'Office Canada—Terre‑Neuve des hydrocarbures extracôtiers a lancé ses appels d'offres. Devinez combien de soumissions il a reçues l'été dernier? Les députés auraient raison s'ils disaient qu'il n'y en a pas eu. En effet, il n'y a pas eu une seule soumission. Année après année, l'Office recevait des soumissions, mais le projet de loi a été présenté, et la menace même que fait peser la Loi sur l'évaluation d'impact sur l'industrie des hydrocarbures extracôtiers de Terre‑Neuve a fait fuir les capitaux.
Devinez où sont passés l'argent et les permis de forage. Ils sont allés dans le golfe du Mexique parce que la simple idée que le processus soit imposé a envoyé les capitaux ailleurs dans le monde. C'est ce qui arriverait à l'énergie éolienne extracôtière. La majeure partie de l'argent proposé pour l'énergie éolienne extracôtière ne vient pas du Canada. Il vient d'ailleurs pour être investi en Nouvelle‑Écosse et il s'envolera aussi rapidement qu'une promesse libérale. Dès que le projet de loi entrerait en vigueur, rien ne se produirait à cause du processus. Voilà ce à quoi nous nous opposons: un processus qui ne fonctionnerait pas.
Les libéraux croient qu'ils obtiendront des résultats, mais ils n'ont pas lu le projet de loi et ne savent pas quelles sont les quatre dispositions de l'évaluation d'impact qui s'y trouvent. Je voudrais que tous les députés libéraux parmi ceux que je vois devant moi lèvent la main s'ils sont en mesure de nommer les quatre articles qui ont été repris des dispositions sur l'évaluation d'impact. Je n'entends rien; je ne vois aucune main se lever. C'est un silence plutôt embarrassant, mais je peux leur indiquer quels sont les quatre articles s'ils le veulent.
Je vais le leur dire. Les articles 61, 62, 169 et 170 sont tous tirés de la Loi sur l'évaluation d'impact du gouvernement. Ces articles imposeront une évaluation d'impact pour l'approbation de tout projet éolien extracôtier dans la région de l'Atlantique. C'est à cause de ces mêmes dispositions qu'aucun projet n'a été approuvé dans cette région. C'est à cause de ces mêmes dispositions qu'aucun projet énergétique n'a été approuvé dans l'Ouest. Ce sera exactement la même chose pour les projets éoliens extracôtiers et c'est pour cette raison que nous nous opposons au projet de loi.
Nous appuyons la technologie, l'énergie éolienne en mer et l'utilisation des marées de la baie de Fundy pour produire de l'électricité propre. Malheureusement, ce n'est pas le cas du gouvernement, car il a imposé son veto au seul projet qui tenait vraiment la route. Soit dit en passant, il n'y a actuellement aucun projet éolien en mer ni aucune éolienne en mer au Canada, mais il existait un projet qui allait utiliser l'énergie marémotrice de la baie de Fundy, mais le gouvernement l'a torpillé.
Nous continuerons de nous opposer aux mauvaises mesures législatives qui instaureraient des processus anti-capitaux et qui feraient fuir les investisseurs du Canada, et c'est ce que ferait le projet de loi dont nous sommes saisis.
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Monsieur le Président, c'est un honneur de m'adresser à la Chambre ce soir, comme toujours, et de prendre la parole après mon estimé collègue de , qui en sait un peu plus sur le Canada atlantique que moi. Quoi qu'il en soit, je suis heureux de partager son point de vue et celui de mes collègues conservateurs, à savoir que le projet de loi doit être étudié de nouveau, car il comporte de graves lacunes.
Fondamentalement, pour ceux qui nous regardent à la maison, le projet de loi sert les desseins du gouvernement à l'encontre de l'énergie et du développement. Dans ce contexte, parlons un peu de l'état de notre beau pays. Nous sommes ici pour défendre l'intérêt du Canada, ce pays que nous aimons et auquel nous croyons. Le Canada est un pays à la frontière du froid bâti grâce à un travail acharné. Les gens qui ont immigré au Canada et les peuples qui y vivent depuis des temps immémoriaux ne sont pas venus ou restés ici pour le climat. Ils ont travaillé dur dans un pays à la frontière du froid pour bâtir de belles choses pour eux-mêmes et pour les générations suivantes. Ils ont toujours tiré une grande fierté de leur travail acharné. Les Canadiens ne recherchent pas la facilité. Ils comprennent qu'il faut déployer de grands efforts et surmonter de grandes difficultés pour bâtir et faire croître un beau pays pour la postérité.
C'est ce que me disent souhaiter les travailleurs canadiens avec qui je m'entretiens. Ils veulent pouvoir travailler dur, utiliser la créativité et le génie dont Dieu leur a fait don pour créer de nouvelles choses pour leur famille et les générations à venir. Malheureusement, le gouvernement ne comprend pas notre pays, comme en témoignent sa politique économique et son approche à l'égard de tant d'autres domaines depuis neuf ans. Il croit que les Canadiens attendent simplement le prochain cadeau du gouvernement. S'il est vrai que certains Canadiens ont parfois bel et bien besoin d'aide et d'assistance sociale, la plupart souhaitent pouvoir travailler, produire et subvenir à leurs propres besoins et à ceux de leur famille, voire à ceux de leur postérité.
L'approche du gouvernement en matière de politique énergétique est donc complètement déconnectée des désirs et des aspirations des citoyens de notre pays. Les Canadiens veulent pouvoir travailler, produire et créer. Les gens qui travaillent dans le secteur de l’énergie, dans certains cas, doivent composer avec les rigueurs du climat, y compris le froid, lorsqu'ils travaillent à l’extérieur et cherchent des débouchés pour leur famille et pour eux. Cependant, ils le font avec joie et délectation parce qu'ils tirent de la satisfaction de cette production. Cette dernière leur procure de la joie, donne un plus grand sens à leur vie, leur donne une raison d'être et leur permet, encore une fois, de participer à quelque chose de plus grand qu'eux.
Le gouvernement ne croit pas à l'économie de l'énergie. Il ne pense pas que cela fasse partie du potentiel économique futur du pays. Il a proposé le concept de la transition prétendument équitable. Il veut faire croire aux gens qu'ils ne pourront peut-être plus travailler dans ces secteurs très productifs de l'économie à cause des politiques de transition hostile à l'énergie du gouvernement. Au lieu de cela, le gouvernement leur promet que des prestations d'aide sociale pourraient leur être versées.
C'est méconnaître les réalités de notre situation financière et le fait qu'on ne peut pas promettre des dépenses sans fin à l'aide d'emprunts et penser que cela va durer éternellement. Bien sûr, nous voyons les effets des politiques économiques du gouvernement avec l’accumulation de la dette et du déficit découlant de promesses de dépenses de plus en plus nombreuses. Il n'y a pas de véritable cible budgétaire, seulement des promesses constantes d'expansion des dépenses. C'est là la spécialité du gouvernement.
De plus, cet engagement à amener des gens qui travaillent dans des secteurs productifs de l'économie à demander l'aide sociale fait fi de la nature profonde des travailleurs canadiens et des aspirations qui ont contribué à bâtir notre pays. Les gens ne veulent pas travailler seulement pour gagner de l'argent, même si cela fait aussi partie de leurs motivations. Les gens accordent de la valeur et un sens à leur capacité de produire et de créer quelque chose qui contribue de façon constructive à l'économie. C'est pour cela que tant de gens sont venus au Canada et ont fait de notre pays ce qu'il est aujourd'hui. Cependant, après neuf ans de politiques du gouvernement néo-démocrate—libéral, nous sommes évidemment plus faibles que nous ne l'avons été depuis longtemps.
C'est difficile à croire, mais le gouvernement a plus que doublé la dette nationale. Le est responsable de plus de la moitié de la dette nationale de ce pays. La criminalité, le chaos, la drogue et le désordre règnent dans nos rues alors que beaucoup de gens se sentent désespérés.
De nombreux Canadiens ont l'impression qu'il n'est plus avantageux de faire ce qu'il faut, de travailler dur et de mener une bonne vie. Les gens qui profitent du système prennent les devants alors que ceux qui travaillent fort et agissent bien ne cessent de tirer de l'arrière. Après neuf ans sous la gouverne du , c'est de plus en plus la réalité du Canada.
Il y a toutefois une bonne nouvelle: ce n'est pas vraiment ce qu'est notre pays. Ce n'est pas qui nous sommes au Canada. Ce n'est pas qui nous étions avant 2015, et ce n'est pas qui nous serons dès que nous aurons ramené le genre de leadership responsable dont le pays a besoin.
L'économie n'est pas qu'une question d'argent. Il faut offrir aux gens l'occasion d'occuper un emploi valorisant et d'avoir la joie, la raison d'être et le sentiment d'accomplissement qui découlent du travail acharné et du fait de subvenir aux besoins de la prochaine génération. Nous avons un plan qui tient compte de tout cela.
Le Parti conservateur du Canada propose de restaurer l'enthousiasme du pays à l'égard du développement. Dans le passé, notre pays a réalisé d'importants projets d'infrastructure qui ont contribué à son édification. Nous sommes un pays qui bâtit des choses. Ce faisant, nous créons des emplois et des possibilités et renforçons notre sentiment d'unité nationale et notre raison d'être.
Au XIXe siècle, nous avons construit le chemin de fer d'un bout à l'autre du pays. Aujourd'hui, au XXIe siècle, nous devons redevenir un pays qui bâtit de grandes choses. Nous devons construire des logements et des infrastructures énergétiques nationales. Nous devons soutenir l'aménagement d'infrastructures énergétiques dans toutes les régions du pays, y compris le Canada atlantique.
Toutefois, au lieu de reconnaître l'urgence de redevenir un pays bâtisseur, le gouvernement continue de présenter des projets de loi anti-développement qui font obstacle aux projets énergétiques, comme le projet de loi .
Notre plan s'appuie sur l'abolition de la taxe pour exploiter le potentiel créatif de l'économie et stimuler la construction résidentielle au niveau micro-économique. Nous ne bâtissons pas suffisamment de logements dans notre pays. Le « nous » que j'utilise ne renvoie pas à l'État, mais à un « nous » collectif. Le gouvernement fait obstacle aux mises en chantier. Il est temps d'abolir la taxe, de construire des logements, de redresser le budget pour éviter que des dépenses inflationnistes nuisent au développement et, bien sûr, de faire échec au crime qui empêche les collectivités de réaliser leur plein potentiel.
Notre plan pour remettre le Canada sur les rails s'appuie sur quatre piliers: abolir la taxe, construire des logements, redresser le budget et faire échec au crime. C'est un programme qui vise à construire des choses magnifiques qui durent, à réaliser de grands projets d'édification nationale dignes du XXIe siècle, c'est-à-dire des logements au niveau micro-économique et, à l'échelle nationale, des infrastructures énergétiques, des mines et des projets d'exploitation, tant du côté de l'énergie traditionnelle que dans le nouveau secteur de l'énergie verte.
Le problème du gouvernement libéral avec son discours sur l'énergie verte, c'est qu'il ne comprend pas comment son programme antidéveloppement axé sur les formalités administratives freine aussi les projets verts.
Si nous avons une économie dans laquelle les gens veulent investir, dans laquelle nous pouvons exploiter les possibilités qui s'offrent à nous et dans laquelle nous attirons des investissements en adoptant les bonnes politiques fiscales et en supprimant les formalités administratives, cela aura une incidence sur le secteur de l'énergie traditionnelle et sur celui de l'énergie verte.
L'approche des libéraux consiste à alourdir la bureaucratie et à espérer ensuite qu'une subvention supplémentaire permettra en quelque sorte de faire avancer certains projets privilégiés dans des secteurs privilégiés. Ils ne comprennent pas que le rôle du gouvernement ne devrait pas être de choisir les gagnants et les perdants, mais plutôt de créer un environnement où toutes les entreprises souhaitent investir et exploiter les possibilités qui s'offrent à elles.
C'est ce qu'était le Canada avant 2015 et c'est ce qu'il sera à nouveau sous une direction responsable, conservatrice et favorable au développement. Malgré les défis auxquels notre pays est confronté, je sais que l'avenir suscite beaucoup d'enthousiasme. C'est ce que me disent mes concitoyens dans tout le pays. Nous avons grand espoir de faire de nouveau du Canada un pays où nous voyons le bon côté de chacun, où nous reconnaissons le potentiel de nos ressources naturelles et où les régions se soucient du succès des autres.
Le gouvernement actuel dresse les régions les unes contre les autres. Il cherche à diviser, par exemple, le Canada atlantique et l'Ouest canadien au moyen d'un régime de tarification du carbone qui offre une soi-disant suspension provisoire de la taxe aux habitants de l'Est du Canada, mais pas à ceux de l'Ouest. Quoi qu'il en soit, la taxe sur le carbone devrait s'appliquer de nouveau pleinement dans l'Est du Canada. Les ministres libéraux ont tenu à ce sujet des propos qui suscitent grandement la division. Voilà l'approche des libéraux. Ils considèrent le développement économique comme étant un jeu à somme nulle. Ils pensent qu'il faut détruire l'Ouest pour renforcer l'Est.
Ce que dit le Parti conservateur, c'est ceci: encourageons les possibilités de croissance et de développement dans toutes les régions du pays et soyons enthousiastes à ce sujet. En tant que député de l'Alberta, je souhaite la réussite du Canada atlantique. Je veux que le Canada atlantique devienne extrêmement prospère et qu'il crée des emplois et des débouchés pour ses habitants. Je veux la même chose pour le Québec, l'Ontario, le Nord et toutes les régions du pays. Les conservateurs veulent voir chaque famille, chaque ville, chaque région, chaque province et chaque territoire prospérer et se développer. Nous voulons mettre fin à la division. Il y a de l'espoir pour cette nouvelle vision d'un Canada fort fait de personnes fortes. Les libéraux veulent un gouvernement qui ne cesse de se gaver et de prendre toute la place au détriment des citoyens. Les conservateurs veulent donner moins de pouvoirs au gouvernement et plus de pouvoirs aux citoyens. C'est là notre vision; c'est ainsi que le développement énergétique se rattache à cette conception d'un avenir meilleur lorsque l'actuel deviendra premier ministre.
Pourquoi est-il important de soutenir le développement énergétique? C'est important pour quatre raisons, que je vais passer en revue: des raisons économiques, des raisons de réconciliation, des raisons environnementales et des raisons liées à la sécurité mondiale.
J'ai déjà parlé des motifs économiques, mais nous pouvons bâtir une économie nationale forte portée par le secteur privé si nous travaillons à éliminer les obstacles qui empêchent les investissements et le développement. Je crois au potentiel créatif inhérent à chaque être humain, quels que soient son lieu de résidence et ses origines. Ce n'est pas la planification centralisée de l'État qui crée des opportunités économiques, mais plutôt la libération du génie créatif de chaque personne. Nous devons édifier des systèmes qui mettent l'accent sur la subsidiarité, c'est-à-dire sur une prise de décision décentralisée qui libère la créativité d'un nombre croissant de personnes dans le cadre du développement économique. C'est pourquoi nous devons nous concentrer sur l'élimination des barrières, la suppression des formalités administratives, l'identification des facteurs qui empêchent le développement et les investissements, et l'élimination de ces obstacles. Ce n'est que grâce au génie créatif de personnes qui ont de nouvelles idées et qui prennent des risques en investissant que nous verrons une réelle croissance économique et la multiplication des opportunités.
Le gouvernement semble croire qu'il s'agit de parier sur des secteurs précis, sans prendre de risque. Après tout, les libéraux ne dépensent pas leur propre argent et ils ne font qu'appliquer la créativité du système de l'État central. Ce n'est pas ainsi qu'on bâtit une économie moderne puissante, et toutes les données le montrent. À vrai dire, le gouvernement actuel se dirige vers la philosophie économique la plus gauchiste que nous ayons vue depuis des décennies. Ce n'est pas le Parti libéral de Jean Chrétien et de Paul Martin. C'est un gouvernement qui adore la planification étatique centralisée comme approche en matière d'économie, et, de toute évidence, cela ne fonctionne vraiment pas.
Le développement énergétique a un potentiel incroyable pour faciliter la réconciliation. Les Canadiens veulent se voir réussir. Nous voulons tous que le développement économique permette de créer des emplois et des débouchés pour les peuples autochtones. Le développement économique dans le secteur de l'énergie y contribuera en grande partie, et de nombreuses nations autochtones sont impatientes de profiter de cette occasion et d'y investir.
Un certain nombre d'éminents dirigeants autochtones se joindront au Parti conservateur et se présenteront aux prochaines élections. Dans la région d'Edmonton, il y a le chef Billy Morin, un grand champion du développement énergétique. Bien entendu, il se joindra à notre caucus après les prochaines élections. Les dirigeants autochtones comme Ellis Ross, Billy Morin et tant d'autres comprennent le potentiel de développement économique, de prospérité et d'élimination de la pauvreté dans les communautés autochtones grâce au développement énergétique.
De nombreuses communautés autochtones le demandent, et pourtant, l'approche des libéraux consiste à multiplier les processus de consultation lorsqu'un promoteur veut réaliser un projet de développement et à ne pas consulter qui que ce soit lorsqu'ils veulent freiner ce développement. À maintes reprises, le gouvernement a proposé des politiques antidéveloppement et a éliminé des possibilités de développement réclamées par des nations autochtones, et ce, sans que les libéraux ne se sentent l'obligation de consulter qui que ce soit. Comment expliquent-ils cela? D'une part, le gouvernement veut constamment alourdir les formalités administratives si un projet va de l'avant, mais, d'autre part, il ne sent pas le besoin de consulter les nations autochtones lorsqu'il veut imposer des mesures antidéveloppement aux communautés qui veulent saisir des possibilités et en tirer profit.
Les conservateurs croient aux bienfaits du développement, et nous croyons qu'il doit y avoir une véritable consultation. Cette consultation devrait obligatoirement faire partie processus et se faire selon des paramètres et des délais raisonnables, et ce, que les politiques proposées soient favorables ou défavorables au développement. Dans tous les cas, il faut écouter et consulter les gens.
En ce qui concerne l'environnement, le secteur canadien de l'énergie améliore continuellement sa performance environnementale. Cela fait partie de notre identité depuis toujours. Nous vivons ici. Nous vivons sur ces terres. Nous respirons l'air. Nous travaillons tous ensemble pour améliorer l'environnement. Cependant, cette quête d'amélioration ne signifie pas qu'il faut paralyser des secteurs très productifs de l'économie et transférer les emplois de ces secteurs vers des pays qui n'ont pas les mêmes normes environnementales. Compte tenu des besoins mondiaux en énergie, soit le Canada peut répondre à ces besoins, soit il peut s'en remettre à d'autres pays qui n'ont pas les mêmes normes que nous. À mon avis, il est préférable pour l'environnement que le Canada continue de développer et d'améliorer sa performance environnementale tout en partageant la technologie qu'il met au point avec le reste du monde. Une telle approche est bonne pour notre économie. Elle contribue à la réconciliation, et elle est bénéfique pour l'environnement.
Enfin, je veux parler de la sécurité mondiale, puisque c'est le plus gros enjeu dans le monde. Nous sommes dans une nouvelle guerre froide. Le monde est de plus en plus instable, et l'accès aux ressources énergétiques sera au cœur de cette lutte planétaire qui se déroule. Le Canada pourrait y jouer un rôle de premier plan. Il se trouve que la plupart des démocraties libres sont des pays densément peuplés et d'une superficie assez petite qui dépendent de l'importation de ressources naturelles. C'est la réalité de nos partenaires démocratiques de l'Europe et de l'Asie-Pacifique. Dans la grande majorité des cas, il s'agit de petits pays densément peuplés qui ont du mal à sécuriser leur approvisionnement en énergie. Ils doivent constamment se questionner sur la façon d'obtenir des importations sûres de ressources énergétiques.
Le Canada est plutôt unique dans le monde démocratique: il s'agit d'un pays vaste, peu peuplé et riche en ressources naturelles. Nous sommes un pays de froid et de grands espaces inexplorés au sein d'un réseau de pays démocratiques. Nous avons la possibilité et la responsabilité d'exploiter ces ressources non seulement pour notre propre économie, mais aussi dans l'intérêt de nos partenaires et de la sécurité mondiale.
Quand les pays européens dépendent des importations d'énergie en provenance de la Russie, que ce soit par choix ou non, ils servent les desseins agressifs, violents et génocidaires du régime de Vladimir Poutine. Le Canada peut jouer un rôle stratégique et remplacer ce gaz russe. C'est particulièrement le cas quand il est question de l'exploitation des ressources énergétiques des provinces de l'Atlantique, ressources qui sont bien sûr plus proches de l'Europe que les ressources de l'Ouest canadien. Nous avons la possibilité de saisir avec enthousiasme cette occasion d'exploiter l'énergie des provinces de l'Atlantique et d'en profiter non seulement pour favoriser la prospérité du Canada, mais aussi pour contribuer à la sécurité énergétique mondiale. C'est bon pour nous, mais c'est plus fondamentalement la chose à faire dans cette nouvelle guerre froide pour nous assurer que nos alliés démocratiques du monde entier ne sont pas tributaires d'ennemis stratégiques pour l'énergie, qu'ils ne sont pas tenus d'adapter leur politique étrangère parce qu'ils craignent de perdre l'accès au combustible dont leur population a besoin.
C'est la vocation du Canada. C'est l'occasion que le Canada doit saisir dans cette nouvelle lutte. Tâchons de la saisir. Faisons ce qui est juste pour notre pays et pour nos concitoyens. Tâchons également de jouer notre rôle essentiel dans le monde en rejetant les projets de loi antidéveloppement des libéraux et en défendant le Canada et la liberté partout au moyen d'une exploitation de nos ressources naturelles qui crée des emplois, des débouchés et de la prospérité pour les Canadiens.
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Monsieur le Président, je suis heureux d'être ici à cette heure tardive, et je tiens à féliciter Lin Paddock, qui a remporté l'élection partielle dans Baie Verte—Green Bay, à Terre-Neuve. Je félicite ce député progressiste-conservateur d'avoir remporté l'élection avec près de 80 % des voix. D'ailleurs, il y a deux ans, il a obtenu 48 % des voix. Les libéraux sont donc passés de 52 % à 24 %. On parle de Terre‑Neuve et des Maritimes, mais bon nombre de sondages effectués dans la dernière année montrent que les libéraux tirent de l'arrière. Je sais qu'il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué, mais dans le cas de l'élection de ce soir, les prévisions étaient justes. Je pense que cela devrait faire comprendre aux libéraux et aux néo-démocrates qu'ils sont déconnectés de la réalité des Terre-Neuviens, des gens des Maritimes, des Britanno-Colombiens et de tous les autres Canadiens. Quel est le problème? Est-ce simplement parce que les gens aiment le changement de couleur? Non, le problème, c'est que les politiques des libéraux nuisent aux Terre-Neuviens, aux habitants des Maritimes et à tous les Canadiens. Elles font la vie dure aux Canadiens.
Le député de vient de parler d'une baisse de l'inflation. Or, ce qu'il ne comprend pas, c'est que les difficultés causées par l'inflation extrêmement élevée des dernières années n'ont pas disparu, et que les Canadiens ont encore du mal à composer avec la hausse du coût de la vie causée par les dépenses incontrôlées.
J'ai visité Terre‑Neuve. Je me suis rendu au Labrador une fois, à Goose Bay, en 2016. J'ai été très impressionné. Je suis allé à St. John's, j'ai loué une voiture, j'ai parcouru la péninsule d'Avalon et j'ai été surpris par la richesse. J'ai vu beaucoup de travaux de construction et beaucoup de belles maisons. C'est une belle région de notre pays. La province est passée du statut de province pauvre à celui de province riche. Cependant, c'était en 2016, et des problèmes commençaient déjà à se poser. Les Terre-Neuviens et les habitants des Maritimes avaient autrefois de nombreux vols directs vers Fort McMurray, mais, à cause des politiques anti-énergie des libéraux, ces vols directs et ces revenus ont été supprimés, ce qui a fait du tort à la région. Ainsi, mon conseil au gouvernement serait d'écouter les conservateurs, et cela pourrait l'aider un peu, car nous sommes à l'écoute de la population du Canada.
Cependant, le problème qui se pose avec le projet de loi , c'est qu'il ne fait qu'ajouter des règlements et des tracasseries administratives à un processus déjà encombrant, voire impossible à mettre en œuvre. Oui, il est pratiquement impossible de faire approuver des projets au Canada, et c'est très malheureux.
Je pense qu'il convient de répéter l'observation qu'a formulée le député de Nouvelle‑Écosse tout à l'heure, au sujet du projet d'énergie marémotrice dans la Baie de Fundy, qui était prêt à démarrer. Des mises à l'essai avaient été faites, on allait fournir de l'électricité à la Nouvelle‑Écosse, puis il a été interrompu. Il a été annulé par le ministère libéral des Pêches.
C'est là un exemple excellent et incroyable d'un projet d'énergie verte qui aurait pu devenir réalité, et les libéraux l'ont annulé. C'est juste l'opposé. Les libéraux affirment que le projet de loi est favorable aux énergies renouvelables. Ils avaient entre les mains un projet qui aurait pu aller de l'avant et fournir des centaines de mégawatts, mais ils l'ont tout simplement annulé. C'est ce que les libéraux feront également avec les autres projets.
Je viens de la Colombie‑Britannique. Nous avons vu des choses semblables se produire pour l'énergie propre, comme le gaz naturel liquéfié. Les présidents de l'Allemagne et du Japon voulaient du gaz naturel liquéfié et souhaitaient en voir produit en raison de l'invasion de l'Ukraine et de la coupure de leur source d'énergie en provenance de la Russie. Ils ont dit qu'ils en avaient besoin.
Le a répondu qu'il verrait si ce serait rentable. Cela revient essentiellement à faire un doigt d'honneur. Ils se sont adressés au Qatar, qui parraine de nombreuses organisations terroristes. C'est quelque chose que nous aurions pu obtenir. Ce sont des emplois. Le plus gros projet privé de l'histoire, le projet de gaz naturel liquéfié, est en cours à Prince Rupert. Ce projet a été approuvé sous le gouvernement conservateur Harper. Il contribue à réduire les émissions partout dans le monde.
Cependant, les libéraux ont empêché la réalisation de tous les autres projets. Ils parlent de mener des consultations auprès des peuples autochtones. Le projet Northern Gateway était soutenu par toutes les Premières Nations situées le long du tracé. Les libéraux y ont pensé, puis ils ont demandé ce qu'elles allaient faire. Les Premières Nations souhaitaient la réalisation du projet, mais qu'allaient-elles faire? Les libéraux ont décidé de trouver quelques aînés qui ne faisaient même pas partie des dirigeants pour leur donner tout le poids de la décision.
Puis, les libéraux ont annulé le projet parce que ces aînés s'y opposaient, même si les Premières Nations, celles des Wet'suwet'en et toutes les autres, le voulaient. Les libéraux l'ont bloqué. Lorsque les libéraux affirment qu'ils veulent vraiment consulter les Premières Nations et travailler avec elles, c'est de la frime. Ce n'est qu'une façon de bloquer les projets et d'empêcher les Premières Nations et les Métis de vraiment tirer leur épingle du jeu.
En ce qui concerne les projets énergétiques, il semble que les libéraux ne font que multiplier les règlements, ajouter des formalités administratives et alourdir la bureaucratie. Le commissaire à l'environnement et au développement durable à travailler avec la vérificatrice générale pour étudier l'initiative Accélérateur net zéro, un projet de 7,4 milliards de dollars. Ils ont conclu qu'il n'y avait pas de processus de diligence raisonnable. Ils ne pouvaient même pas déterminer si l'initiative allait permettre de réduire les émissions. Les contrats n'étaient pas clairs. C'est un fiasco.
Il en va de même pour la caisse noire environnementale de 1 milliard de dollars. Les libéraux ont nommé des libéraux à un conseil d'administration, et ces libéraux ont versé des centaines de millions de dollars à leurs propres entreprises. Voilà le genre de gâchis auquel nous faisons face au Canada. Ce qui compte avant tout, ce sont ses propres intérêts, ou ceux des libéraux. Nous l’avons vu avec l’organisme UNIS, où la famille du a reçu beaucoup d’argent pour des contrats. Nous l’avons vu avec l’ancien député libéral Frank Baylis, qui a obtenu des contrats relatifs à la COVID. Nous le voyons tout au long du processus.
Nous devons simplement nous demander si c'est là l'objectif des libéraux: alourdir la bureaucratie et multiplier les occasions de donner de l'argent à leurs amis et à leur famille.
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Monsieur le Président, c'est un honneur de prendre la parole à la Chambre et de voir bon nombre de mes collègues porter attention à mes observations dans le cadre du débat de ce soir, en particulier au sujet de l'amendement des conservateurs. Bien des gens diraient que cela relève du gros bon sens. J'ai hâte d'approfondir la question.
Cependant, monsieur le Président, vous êtes originaire de la Nouvelle‑Écosse, et ce projet de loi entraînerait des répercussions sur cette province. Il aurait aussi une incidence sur les habitants de Terre‑Neuve‑et‑Labrador. J'ai eu l'honneur de visiter la province il y a quelques semaines. J'y ai fait des visites fructueuses, en parcourant de nombreux kilomètres, de St. John's à Mount Pearl, dans la région d'Avalon, en passant par Clarenville, Grand Falls, Windsor, Corner Brook, Deer Lake, Stephenville, Kippens et tous les endroits entre les deux. Je pense que le débat de ce soir tombe à point, car nous parlons des priorités pour les bonnes gens de Terre‑Neuve‑et‑Labrador.
Quoi qu'il en soit, si vous me le permettez, je voudrais donner quelques nouvelles de dernière heure à la Chambre ce soir. Ce sont des nouvelles toutes fraîches à propos d'une élection partielle qui vient d'avoir lieu à Terre-Neuve-et-Labrador. Les libéraux adorent s'immiscer dans les compétences provinciales même s'ils ne devraient pas le faire. Résultat: leurs mesures sont invalidées par les tribunaux et nous nous retrouvons avec des problèmes qui perdurent. J'évoque les compétences provinciales parce qu'on connaît maintenant le résultat de l'élection partielle qui avait lieu aujourd'hui à Terre‑Neuve‑et‑Labrador, dans la circonscription de Baie Verte‑Green Bay. La taxe sur le carbone était au cœur de cette élection partielle.
Après neuf ans de gouvernement néo-démocrate—libéral, il s'est produit une chose intéressante. Dans le cadre de l'élection partielle provinciale, les candidats libéral et conservateur ont tous les deux manifesté leur appui au à Ottawa. Le est devenu tellement toxique que même les libéraux de Terre‑Neuve‑et‑Labrador ne veulent rien savoir de lui. Les résultats de l'élection partielle dans le centre de Terre‑Neuve sont très concluants. Le taux de participation a été de 57 %, soit 15 points de plus que lors des dernières élections générales dans cette circonscription. C'était une circonscription serrée en 2021: les libéraux ont alors obtenu environ 52 % des voix et les conservateurs, 47 %. Ce soir, le candidat conservateur qui s'oppose à la taxe sur le carbone a obtenu 80 % des voix.
J'offre à Lin Paddock mes félicitations depuis Ottawa. Je lui suis reconnaissant de lutter contre la taxe sur le carbone et de s'opposer aux mesures punitives que le et le NPD imposent à sa province.
Cette élection partielle a eu lieu après une autre élection partielle tenue il y a environ un mois à Terre‑Neuve‑et‑Labrador. La même chose s'est produite dans le centre de Terre‑Neuve. Le taux de participation a été historiquement élevé dans cette circonscription. Une circonscription libérale de longue date a basculé en faveur des conservateurs; là aussi, l'élection partielle a porté sur la taxe sur le carbone. Ils sont simplement en train de poursuivre sur leur lancée. En Nouvelle-Écosse, dans Pictou‑Ouest, la circonscription du , les conservateurs ont non seulement gagné, mais ils ont aussi augmenté de façon marquée leur part des suffrages et le taux de participation a été très élevé pour une élection partielle.
Il y a bien sûr un autre exemple, celui de Preston, récemment. Pour la première fois, dans une circonscription depuis longtemps libérale ou néo-démocrate essentiellement, les conservateurs ont remporté l'élection partielle — une autre élection partielle portant sur la taxe sur le carbone.
Je soulève cette question ce soir parce qu'un thème se dessine dans le Canada atlantique. Il s'agit du passage des libéraux aux conservateurs pleins de bon sens. Voilà qui est intéressant. Le mouvement est en train de prendre de l'ampleur. Le , les néo-démocrates et les libéraux savent qu'ils sont extrêmement impopulaires. Ils savent que leur plan pour le pays est de plus en plus impopulaire, au fur et à mesure que les Canadiens en prennent connaissance. Les priorités qu'ils tentent de mettre en œuvre sont déconnectées des réalités locales.
Après avoir donné à mes collègues des informations sur les élections partielles sur la taxe sur le carbone dans leurs provinces respectives, j'ai hâte que les élections générales sur la taxe sur le carbone soient déclenchées. Les Canadiens pourront s'exprimer. Je pense que le taux de participation et la vague bleue seront identiques dans toutes les régions du pays.
Je veux parler du projet de loi ici ce soir. Aussi incroyable que cela puisse paraître, j'écoute bel et bien ce que dit le député de . Je n'ai pas le choix, car le député de et lui interviennent passablement souvent dans cette enceinte.
Il y a quelques minutes, le député de a essayé d'appuyer son argument sur la Constitution; il a avancé que les libéraux suivaient la Constitution, la respectaient et agissaient en conséquence dans leurs lois et leurs projets de loi. Ce projet de loi ou, plus précisément, l'amendement conservateur illustre bien de quoi il s'agit: de l'hypocrisie pure et simple. La mesure revient à dire une chose et à faire son contraire.
Malgré tout ce qu'il dit à cet égard, le projet de loi contient beaucoup de dispositions très semblables aux dispositions du projet de loi qui ont grandement attiré l'attention en raison de leur incidence sur l'exploitation de nos ressources naturelles et le développement de notre potentiel économique. Toutes les régions du pays en ont souffert. À cause de cela, des investissements de plusieurs centaines de millions de dollars ont été abandonnés et annulés dans ce pays. Le problème avec le projet de loi C‑69, c'est que, pendant des mois et des années, les ministres libéraux ont dit que tout allait bien, que les mesures prévues dans le projet de loi étaient constitutionnelles et qu'elles seraient maintenues. Or, la Cour suprême s'est prononcée et, ô surprise, elle n'a pas maintenu ces mesures. Elle les a invalidées.
Nous voici maintenant saisis du projet de loi . L'amendement que les conservateurs ont présenté ce soir dit que nous devons renvoyer le projet de loi au comité. L'approche proposée par le gouvernement comporte de graves lacunes, car bon nombre des dispositions du projet de loi qui ont été invalidées se retrouvent dans le projet de loi C‑49.
Qu'on retienne bien ceci. Je vais le dire ici, pour que cela figure dans le hansard, dans les « bleus » et sur vidéo ce soir: ce projet de loi va être retardé pendant des années. Il sera contesté. Pensons à ce qui s'est passé avec le projet de loi . Les libéraux, puis les néo-démocrates, ont dit: « Oh, tout va bien. Ne vous inquiétez pas. Les conservateurs ne font qu'en parler en mal. » Le gouvernement n'en a pas tenu compte, et on peut deviner ce qui s'est passé. Le projet de loi C‑69 en entraîné le chaos. L'incertitude, l'absence de réponses de la part des députés d'en face et l'absence de solutions au problème contre lequel les libéraux ont été mis en garde au départ nuisent à la conjoncture économique de notre pays. Tout cela fait fuir les investisseurs, fait fuir des projets qui pourraient être menés à bien ici, au Canada, et créer de bons emplois pour les travailleurs canadiens. Les libéraux refont exactement la même chose. Les députés peuvent constater les mêmes inefficacités qui se trouvent dans la Loi sur l'évaluation d'impact, aux articles 61, 62, 169 et 170. Les libéraux ne cessent de tergiverser et de retarder les choses.
Si les députés ne veulent pas me croire sur parole à propos de ce que j'ai dit jusqu'à maintenant, jetons un œil au nombre de projets qui ont déjà été freinés sous le gouvernement néo-démocrate—libéral. Les libéraux bloquent les projets en multipliant les formalités administratives. Le projet de loi ne ferait qu'empirer la situation. Il y a la mine d'or Beaver Dam en Nouvelle‑Écosse. Neuf ans se sont écoulés, et rien ne bouge. Le projet aurifère de Fifteen Mile Stream représentera un énorme investissement de 123 millions de dollars. Après six ans, ce projet situé à 95 km au nord-est d'Halifax est toujours retardé. Même avec une prolongation de trois ans, on attend toujours. Je pense aussi au projet de minerai de fer à expédition directe Joyce Lake, qui représenterait un investissement de 270 millions de dollars dans Terre‑Neuve‑et‑Labrador. Après 11 ans, il est toujours en attente et il n'a pas encore été approuvé. N'oublions pas le projet de mine d'or et d'argent Cape Ray à Terre‑Neuve‑et‑Labrador. Huit ans se sont écoulés, et il est toujours au point mort. La liste est longue. C'est la définition de la folie.
Je l'ai déjà dit au sujet du budget, et je dirai la même chose au sujet des efforts des libéraux pour éliminer les formalités administratives et libérer le potentiel économique du pays. Nous avons tellement de ressources naturelles. Il y a tellement d’emplois qui pourraient être créés dans ce pays, et ce que les libéraux ont fait à maintes reprises, et ce qu’ils font avec le projet de loi , cause des cauchemars juridiques. Ils vont causer des cauchemars administratifs pendant des années, et ce sont les travailleurs canadiens de Terre‑Neuve‑et‑Labrador et de la Nouvelle‑Écosse qui vont en souffrir.
Nous proposons cet amendement. Nous nous opposons aux tracasseries administratives constantes des libéraux. Après neuf ans, les Canadiens en ont assez, et je ne les blâme pas.
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Monsieur le Président, comme toujours, je suis heureux de me joindre au débat à la Chambre des communes, même à cette heure tardive un lundi soir. Nous discutons du projet de loi , que le gouvernement présente dans le but de remédier à des problèmes au niveau de la réglementation et d'harmoniser celle-ci avec d'autres projets de loi qui ont été adoptés, en particulier la Loi sur l'évaluation d'impact, c'est-à-dire le projet de loi de la 42
e législature.
Mis à part l'empressement du gouvernement à le faire adopter en invoquant l'attribution de temps et des outils procéduraux pour forcer sa mise aux voix, le projet de loi présente le problème suivant. Depuis le dépôt et la première lecture de ce projet de loi du gouvernement visant à harmoniser la réglementation actuelle portant sur l'environnement avec les autres formalités administratives que le gouvernement a instaurées par la voie du projet de loi , d'importantes portions du projet de loi C‑69 ont été invalidées par la cour.
Dans une telle situation, la prudence veut qu'un gouvernement modifie les portions de son régime de formalités administratives qui ont été jugées inconstitutionnelles. Il a été déterminé que le gouvernement empiète sur les prérogatives constitutionnelles des provinces. C'est ce qu'a conclu la Cour suprême après avoir examiné le projet de loi . Or, en ce qui concerne le projet de loi , le gouvernement persiste à reprendre ce même cadre jugé inconstitutionnel et à l'appliquer aux projets extracôtiers, tant les projets de forage pétrolier et gazier que tout projet d'énergie renouvelable futur, comme la production d'énergie éolienne en mer ou la production d'électricité marémotrice.
De ce côté-ci de la Chambre, nous sommes le parti de l'énergie. Les Canadiens ont besoin d'une énergie fiable, abordable et abondante. Cette énergie pourrait provenir de diverses sources. Nous appuyons toutes les formes d'énergie qui peuvent répondre aux critères fondamentaux d'abordabilité, de disponibilité et de fiabilité. Différentes régions du pays sont en mesure de produire de l’énergie de différentes façons. Récemment, le potentiel pétrolier et gazier extracôtier a apporté d'énormes avantages économiques à Terre‑Neuve‑et‑Labrador. Pendant au moins toute la première moitié de ma vie, c'était de loin la région la plus pauvre du Canada, elle qui affichait le PIB par habitant le plus bas. C'est une région du pays qui a beaucoup souffert sur le plan économique et dont le niveau de vie était le plus bas au Canada.
Nous avons vu en une génération ce que la production d'énergie peut faire pour cette partie du monde et ce que beaucoup de gens de Terre‑Neuve‑et‑Labrador ont pu faire pour contribuer à la construction de l'Alberta et de ses projets énergétiques. En plus de cette richesse, le pays dispose d'un énorme potentiel de production d'énergie renouvelable extracôtière. Cependant, l'application du modèle inconstitutionnel, qui est tiré du projet de loi précédent du gouvernement, à des projets extracôtiers de production d'énergie, renouvelable ou non renouvelable, ne donnera pas aux Canadiens une énergie abordable, fiable et disponible. Il n'ouvrira pas les possibilités d'exportation qu'une abondance d'énergie pourrait offrir. Cette approche est malavisée.
On pourrait penser que les libéraux n'auraient pas besoin de l'opposition pour proposer un amendement visant à renvoyer le projet de loi au comité, où il pourrait être étudié plus en profondeur et modifié de manière à tenir compte de la réalité de la décision de la Cour suprême sur l'énergie renouvelable. Cependant, ils ont encore compliqué les choses en présentant à la Chambre une loi d'exécution du budget qui rend les questions de réglementation, de conformité et de congruence entre ces différentes lois encore plus confuses, car le projet de loi budgétaire chevauche le projet de loi dont nous sommes saisis et tente de faire certaines des choses qu'il ferait.
On se serait attendu à ce que les libéraux retardent le projet de loi dont nous sommes saisis et à ce qu’ils mettent la loi d’exécution du budget à l'étude ce soir — et c'est déroutant parce qu’il porte le numéro —, mais qu’ils tiennent plutôt ce débat et fassent avancer ce projet de loi. Je veux dire que je vais voter contre et j'espère que d'autres députés feront de même afin que nous puissions faire tomber le gouvernement et tenir les élections sur la taxe sur le carbone. Quoi qu'il en soit, que le projet de loi soit adopté ou non, il est certainement plus prudent de procéder ainsi que de forcer l'adoption du projet de loi , qui comporte des problèmes constitutionnels et réglementaires évidents. Donc, s’ils ne le font pas pour cette raison, s’ils ne le font pas pour se conformer ou pour faire les choses dans le bon ordre entre la loi d’exécution du budget et le projet de loi C‑49, ils devraient au moins reconnaître que la Cour suprême s’est déjà prononcée sur le fond du projet de loi et l’a jugé inconstitutionnel. Le projet de loi devrait être renvoyé au comité, ou peut-être qu'il ne faudrait tout simplement pas en poursuivre l'étude.
Les libéraux ont déposé beaucoup de projets de loi, et beaucoup d'entre eux ne vont nulle part. En fait, au cours des dernières semaines, ils ont déposé un certain nombre de projets de loi qu’ils n’ont pas mis à l’étude. Je ne comprends donc pas pourquoi, dans la gestion de leur calendrier législatif, ils veulent soudainement nous saisir de ce projet de loi.
Nous avons vu le type de formalités administratives que le gouvernement a imposées aux Canadiens. Les libéraux ont déjà entravé l'exploitation des énergies traditionnelles et de remplacement au Canada. En vertu du projet de loi , aucun projet n'est approuvé. C'est le projet de loi anti-pipelines et il va devenir le projet de loi anti-exploitation de l'énergie éolienne extracôtière et le projet de loi anti-forage en mer. Pour couronner le tout, j'ai cru comprendre, après avoir parlé à un certain nombre de députés de la région de l'Atlantique, qu'ils ont également réussi à perturber la stabilité de l'industrie de la pêche et le climat d'investissement dans cette industrie, car ils n'ont pas consulté les acteurs de l'industrie de la pêche susceptibles d'être touchés par le projet de loi. Le gouvernement fait preuve d'une grande constance dans son approche confuse et embrouillée à l'égard de la réglementation et de la création de formalités administratives. Il est temps qu'il licencie peut-être certains empêcheurs de tourner en rond au lieu de trouver de nouvelles façons de paralyser les entreprises canadiennes et de faire fuir les investissements.
Toutefois, ces projets de loi ont justement eu pour effet de faire peur aux investisseurs. Le projet de loi a entraîné une fuite des capitaux hors du pays. Quant au projet de loi , on a pu voir que sa seule présentation a aussi déclenché une fuite des capitaux hors des provinces de l'Atlantique et une pénurie de nouvelles demandes de forages ou de projets extracôtiers. Comme ma collègue de l'a dit tout à l'heure, le Canada est devenu un pays où les risques politiques font fuir les investissements, car les décideurs, ceux qui octroient les capitaux, ne savent pas ce que le gouvernement va faire d'une année à l'autre. Il accumule des lois qui ne tiennent pas devant les tribunaux, puis il arrive avec ses gros sabots en mettant ce projet de loi à l'étude ce soir comme s'il n'y avait jamais eu de décision de la Cour suprême. Il y a eu une décision et on ne peut en faire fi. Le projet de loi a été déposé avant cette décision et il n'en tient pas compte. Il faudrait le renvoyer au comité, où l'on pourrait peut-être régler la question, ou nous pourrions tout simplement reporter l'étude de ce projet de loi aux calendes grecques.
Les libéraux ont tellement d'autres projets de loi qu'ils semblent vouloir faire adopter, mais qu'ils n'ont pas mis à l'étude, alors qu'ils ont choisi de mettre à l'étude le projet de loi . Je demanderais au gouvernement de revoir son calendrier législatif, de régler ses problèmes constitutionnels et de corriger le projet de loi s'il compte le remettre à l'étude.
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Monsieur le Président, ce soir, nous débattons du projet de loi , qui modifie l'Accord atlantique de Terre‑Neuve‑et‑Labrador. Je suis un député de l'autre bout du pays, sur la côte du Pacifique, et c'est un véritable honneur pour moi de participer au débat sur un dossier national aussi important. Le Canada est vraiment un pays qui va d'un océan à l'autre. Je vis près de l'autre océan, mais il est merveilleux d'être ici avec mes collègues qui connaissent très bien ce qui se passe sur la côte de l'Atlantique. J'ai appris beaucoup sur cette région en écoutant les discours de ce soir.
Malheureusement, le projet de loi imposerait bon nombre des désastreuses initiatives libérales en matière d'évaluation environnementale qui ont déjà été jugées inconstitutionnelles par la Cour suprême du Canada parce qu'elles empiétaient sur la compétence provinciale. En examinant de plus près le projet de loi, j'ai été très surpris de constater que les libéraux ont pris le risque d'y incorporer un grand nombre de vaines dispositions provenant du projet de loi , que nous qualifions de mesure anti-pipelines. Je me demande pourquoi ils l'ont fait. La mesure à l'étude actuellement est une mesure législative cruciale qui vise à améliorer l'économie de la côte atlantique. Or, quand on veut attirer les investissements et les investisseurs, la dernière chose qu'il faut, c'est du risque. Comme certains l'ont déjà souligné, ce projet de loi présente un risque politique qui fera fuir les investisseurs. Voici un exemple qui le montre très clairement, selon moi.
En 2022, cinq offres portant sur des territoires extracôtiers de Terre‑Neuve‑et‑Labrador ont été présentées, pour une valeur de 238 millions de dollars. Cinq mois plus tard, le 30 mai 2023, il y a environ un an, le projet de loi a été déposé; rappelons d'ailleurs qu'il n'est toujours pas adopté. Après l'avoir lu, les gens d'affaires ont déclaré qu'ils n'étaient pas prêts à prendre un tel risque. Par conséquent, en 2023, il n'y a eu aucune offre. Cet exemple montre très clairement ce qui se produit lorsque le gouvernement présente un projet de loi qui ne fait que créer beaucoup d'incertitude.
Pensons à ce qui s'est passé avec l'oléoduc TMX de Kinder Morgan, une entreprise qui prend des risques et qui a d'énormes ressources financières. Elle était prête à relever le défi de doubler le pipeline qui existait depuis 70 ans avec très peu de risques environnementaux. Elle a commencé le projet de jumelage du pipeline, ce qui semblait être un projet plein de bon sens — et il l'était —, jusqu'à ce que le gouvernement fédéral impose un fardeau administratif lié à la réglementation environnementale qui n'a servi à rien d'autre qu'à ralentir le projet. Enfin, Kinder Morgan a déclaré qu'elle ne voulait plus courir ce risque. C'est une entreprise qui veut faire de l'argent, et elle a vu qu'il y avait beaucoup trop de risques, alors elle s'est retirée. À ce moment-là, elle était prête à abandonner son investissement de plusieurs milliards de dollars.
Cependant, le gouvernement fédéral libéral a déclaré qu'il avait besoin du pipeline et qu'il ne pouvait pas le laisser inachevé. Il l'a repris pour 5 milliards de dollars, et le chantier devait coûter 7 milliards de dollars au total. Le projet est maintenant terminé, enfin, mais il a en fait coûté 35 milliards de dollars. Le gouvernement fédéral dit maintenant que le pipeline est à vendre, mais qui va l'acheter? Ce ne sera certainement pas pour 35 milliards de dollars. Voilà ce qui arrive lorsque le gouvernement se lance en affaires. Il devrait simplement ne pas se mêler d'affaires pour plutôt laisser les entreprises privées faire ce qu'elles font le mieux, c'est-à-dire entreprendre des projets qui ont de très bonnes chances de générer du profit. Je sais que le mot « profit » est a une mauvaise connotation auprès du gouvernement néo-démocrate—libéral, mais je me permets d'indiquer aux députés que l'entreprise privée fonctionne sur la base du profit. Le profit stimule l'innovation, la concurrence et l'investissement, et il crée de la richesse.
C'est très important pour le Canada parce que notre productivité est à la traîne par rapport à celle d'autres pays commerçants, et on l'a souligné à maintes reprises. L'ancien ministre libéral des Finances Bill Morneau l'a reconnu dans le livre qu'il a écrit après avoir quitté le gouvernement et s'être ainsi libéré de l'obligation de s'en tenir aux discours prémâchés du Parti libéral. Il a dit qu'il avait signalé à l'actuel que l'un des plus grands problèmes économiques du Canada réside dans son faible taux de productivité.
Voici un bon exemple qui montre très bien l'état de la situation par rapport à celle des États‑Unis. Pour chaque travailleur étatsunien qui injecte 100 $ dans l'économie de son pays, un travailleur canadien qui fait exactement le même genre de travail injecte 70 $ dans le PIB du Canada. Notre productivité équivaut donc à 70 % de celle des États‑Unis. Est-ce parce que nous ne travaillons pas aussi dur? Bien sûr que non. Nous sommes des gens très travaillants et industrieux.
Cependant, au Canada, nous n'avons pas les outils, les investissements, la créativité et l'équité fiscale nécessaires. C'est ce qui fait que notre productivité tire de l'arrière. La richesse du pays et de la population s'en ressent. C'est ce que M. Morneau aurait selon lui signalé à M. Trudeau à de nombreuses occasions. Il a dit...