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Monsieur le Président, aujourd'hui, nous débattons encore une fois du snobisme dont le gouvernement libéral fait preuve à l'égard du Parlement et des députés. Un comité parlementaire a demandé à juste titre des documents sur Technologies du développement durable Canada, la caisse noire environnementale de 1 milliard de dollars.
Ce que nous savons sent déjà très mauvais, et j'y reviendrai. Les libéraux ont bien produit des documents, mais ce qu'ils ont présenté était censuré, caviardé. Pourquoi? Il faut croire que ce que les documents dévoileraient serait encore plus incriminant pour les libéraux.
La vérificatrice générale a conclu que 80 % des contrats qu'elle a examinés ont été attribués à des membres du conseil d'administration. On parle d'une somme totalisant 380 millions de dollars. Si on extrapole et qu'on applique cette somme à l'ensemble du fonds, on obtient environ 800 millions de dollars, ce qui comprend l'argent des contrats qu'elle n'a pas examinés.
On sait que les libéraux aiment dépenser sans compter, mais où ont-ils décidé de faire preuve de retenue? Dans le budget de la vérificatrice générale. Pourquoi ont-ils fait cela? C'est parce que ce bureau sert à demander des comptes au gouvernement, et les libéraux n'en ont pas du tout envie.
Qu'est-ce qui s'est produit? En 2019, le ministre de l'Industrie a nommé une personne à la présidence de Technologies du développement durable Canada, et les entreprises de cette personne avaient obtenu des contrats et de l'argent du gouvernement. Le ministre avait été averti de ne pas choisir cette personne parce que c'était inapproprié. Or, ce n'est pas le genre de choses qui semble inquiéter les libéraux, et le ministre a nommé cette personne à la présidence du conseil et d'autres membres pour siéger au sein de ce même conseil.
Qu'ont fait les membres du conseil? Ils se sont accordé les uns les autres des contrats valant des centaines de millions de dollars. Une des personnes nommées par le était Andrée‑Lise Méthot, propriétaire de Cycle Capital. C'était très curieux. Elle a reçu 250 millions de dollars en subventions pour son entreprise. C'est un quart de milliard de dollars, et l'entreprise a obtenu environ la moitié de cette somme pendant que Mme Méthot était membre du conseil.
Il est très intéressant de savoir qu'une certaine personne a travaillé pendant des années pour Mme Méthot en tant que lobbyiste pour Cycle Capital. Cette personne a fait du lobbying auprès du et des libéraux pour cette entreprise à 25 reprises avant d'être élue. Qui cela peut-il bien être? Il s'agit du .
Nous l'avons entendu à la Chambre, le détient toujours des actions de cette entreprise. Est-ce que d'autres libéraux et lui sont incriminés dans les documents caviardés? Nous ne le savons pas. Les Canadiens ont raison d'être suspicieux et préoccupés.
Les libéraux, qui sont maintenus au pouvoir par le NPD et le Bloc, ont un long casier judiciaire, et ce à tous les niveaux. Je suis sûr que le Président a déjà subi des prises de sang. J'en ai eu, comme la plupart des gens. Quand on fait un prélèvement sanguin, on prélève un échantillon de ce qui se trouve dans le système et on peut ainsi déterminer s'il y a une maladie. À en juger par ce que nous constatons et par ce que nous avons vu, l'affection s'est propagée dans l'ensemble de l'organisme. Ce scandale est symptomatique de la situation dans son ensemble.
Nous l'avons constaté avec l'organisme UNIS. En juin 2020, le a annoncé qu'il avait choisi l'organisme UNIS pour administrer la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant, qui était dotée de 912 millions de dollars. Pourquoi faire cela alors qu'il y avait déjà un système au sein du gouvernement, financé par les deniers publics, pour l'administrer? Le fait est que la famille immédiate du premier ministre a reçu des centaines de milliers de dollars d'honoraires pour des allocutions. Il y a eu un tollé public qui a poussé les libéraux à résilier à la hâte le contrat avec l'organisme UNIS.
Le fruit ne tombe jamais loin de l'arbre. Puis, il y a le , le député d'Edmonton-Centre, qui dirige une entreprise appelée Global Health Imports. Il a reçu 120 millions de dollars en contrats gouvernementaux, y compris lorsqu'il était ministre. Je n'ai pas le temps de parler d'autres anciens députés libéraux, comme Frank Baylis, qui s'est vu accorder des contrats à fournisseur unique valant des centaines de millions de dollars. Il y a aussi l'arnaque d'ArriveCAN. Le problème touche l'ensemble du gouvernement.
Nous avons besoin des documents, et nous en avons besoin aujourd'hui.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Je prends la parole aujourd'hui pour parler d'une grave atteinte au privilège des parlementaires qui découle du refus du gouvernement de se conformer à une motion conservatrice adoptée le 10 juin de cette année. Comme l'a déclaré sans équivoque le Président, le droit de la Chambre d'exiger la production de documents nécessaires à l'accomplissement de ses fonctions est absolu. En exerçant ce droit, nous avons ordonné au gouvernement, à Technologies du développement durable Canada, ou TDDC, et à la vérificatrice générale de soumettre des documents précis dans un délai de 30 jours.
Les documents demandés, qui ont été créés ou datés le 1er janvier 2017 ou après cette date, incluent toute la correspondance entre des représentants du gouvernement portant sur TDDC; les ententes de contribution et de financement auxquelles TDDC est partie; les dossiers faisant état de la situation financière des entreprises dont les directeurs de TDDC, actuels ou passés, ont été propriétaires ou dans lesquelles ils ont eu des intérêts financiers; toutes les déclarations de conflit d'intérêts; les procès-verbaux du conseil d'administration et du comité d'examen des projets; toute la correspondance entre les directeurs et les gestionnaires; et des documents additionnels sur lesquels la vérificatrice générale s'est fondée pour préparer le rapport qu'elle a présenté à la Chambre le 4 juin.
Fait intéressant, les libéraux ont été les seuls à voter contre la motion. Trente jours après l'adoption de la motion, les députés et les Canadiens se demandent toujours comment la caisse noire environnementale du gouvernement a pu servir à saupoudrer 830 millions de dollars de fonds publics. Le refus de produire les documents demandés mine complètement la capacité du Parlement à exercer une surveillance minutieuse de la gestion des deniers publics et des programmes gouvernementaux.
De tels manquements érodent la confiance du public et font obstacle à une gouvernance efficace, ce qui ne semble aucunement déranger les libéraux. Dans un régime démocratique, il est primordial que le gouvernement rende des comptes au peuple qu'il sert. Ce n'est pas au peuple de servir le gouvernement. La décision devrait servir de rappel à l'ordre pour le gouvernement libéral, qui devrait respecter, une fois pour toutes, les protocoles parlementaires et faire preuve de transparence dans l'utilisation des fonds publics.
Je rappelle à la Chambre la lettre ouverte que le a lui-même rédigée et adressée aux Canadiens en 2015, où il exprimait son profond engagement envers la nation et sa gratitude envers ceux qui lui avaient accordé leur confiance. Il a déclaré: « Je m'engage à diriger un gouvernement honnête et ouvert qui est redevable aux Canadiens et Canadiennes, respecte les plus hautes normes d'éthique, unit notre pays et gère les fonds publics avec le plus grand soin et la plus grande diligence. » Quel échec lamentable et quel mauvais tour joué aux Canadiens.
Aujourd'hui, nous constatons le net contraste entre ces paroles ambitieuses et les actes du gouvernement. Si le était réellement sincère lorsqu'il fait des promesses, il cesserait de se soustraire à ses obligations redditionnelles, il écouterait les préoccupations exprimées à la Chambre et produirait tous les documents demandés, non caviardés. Plutôt, le gouvernement prend des mesures sans précédent pour cacher de l'information au sujet de la caisse noire environnementale. Cette lettre n'est que la preuve qu'il sert une litanie de promesses creuses.
La motion fait suite au rapport accablant et explosif de la vérificatrice générale concernant Technologies du développement durable Canada, qu'on appelle également la caisse noire environnementale des libéraux. La vérificatrice générale n'a examiné qu'un échantillon du financement octroyé par cet organisme, et elle a conclu que des conflits d'intérêts entachaient 82 % de cet échantillon, dont la valeur totale s'élevait à 330 millions de dollars. De toute évidence, il y a des secrets que les libéraux ne veulent pas que les Canadiens découvrent. Je me demande pourquoi.
La vérificatrice générale a aussi découvert que TDDC n'avait pas respecté les politiques en matière de conflits d'intérêts à 90 occasions, dépensant près de 76 millions de dollars dans des projets liés à des amis des libéraux, que ces derniers avaient nommés pour diriger TDDC. TDDC a aussi dépensé 59 millions de dollars pour des projets qui n'auraient pas dû recevoir le moindre dollar, et 12 millions de dollars pour des projets qui à la fois plaçaient les dirigeants en conflit d'intérêts et étaient non admissibles à du financement. Dans un cas, la présidente de TDDC, qui avait été choisie par le , a détourné la coquette somme de 217 000 $ vers sa propre entreprise.
Le le savait, mais il a refusé d'empêcher les amis des libéraux à TDDC de s'adonner à un niveau de corruption aussi flagrant. La vérificatrice générale a été claire sur le fait que ce scandale repose directement sur les épaules du , qui n'a pas examiné d'assez près les contrats accordés aux proches des libéraux. Après neuf ans du gouvernement actuel, la responsabilité ministérielle n'est plus qu'un lointain souvenir.
Ce scandale ne porte pas que sur la mauvaise gestion. Il soulève aussi de graves préoccupations sur la manière dont l'argent des contribuables atterrit dans les poches de proches du Parti libéral. Les constatations révèlent un échec systémique de la surveillance et de la gouvernance au sein de TDDC. La vérificatrice générale a souligné que des sommes importantes ont été allouées sans examen approprié, ce qui a ouvert la porte à une multitude de conflits d'intérêts dont les répercussions vont au-delà de la simple mauvaise gestion financière. Elles mettent en évidence, au sein du gouvernement libéral, une culture qui semble accorder la priorité à la loyauté et aux liens avec les proches du parti, au détriment de la transparence et de l'obligation de rendre des comptes aux Canadiens.
Technologies du développement durable Canada devait appuyer des projets novateurs qui profiteraient aux Canadiens, mais semble plutôt avoir été transformé en un simple outil de favoritisme politique. Le fait que des contrats d'une valeur de 123 millions de dollars ont été accordés de façon inappropriée ne fait qu'aggraver les inquiétudes. Comment les libéraux ont-ils réagi? De la seule façon qu'ils connaissent: en induisant les gens en erreur et en détournant l'attention.
Pas plus tard que la semaine dernière, la a publié une vidéo en réponse à notre motion exigeant la divulgation des documents et exposant l'énorme corruption sur laquelle nous avons demandé à la GRC d'enquêter. Au lieu de s'attaquer à l'éléphant dans la pièce, à savoir la mauvaise utilisation de l'argent des contribuables, la députée a eu recours au déni et aux faux-fuyants, prétendant de façon absurde qu'en insistant sur la transparence et la reddition de comptes, notamment la production des documents, nous, les conservateurs, nous attaquons en quelque sorte aux droits garantis par la Charte canadienne. Il s'agit d'une tentative flagrante de détourner notre attention des dépenses inconsidérées et de la corruption des libéraux.
Afin de clarifier les choses pour les gens à la maison qui pourraient être perplexes en raison des commentaires de la députée, je tiens à préciser que la motion vise uniquement à exiger la divulgation de documents; elle n'est pas liée aux droits garantis par la Charte canadienne. Depuis quand un député libéral se soucie-t-il vraiment de défendre les droits des Canadiens garantis par la Charte? Où était ce prétendu engagement lorsque les libéraux ont invoqué la Loi sur les mesures d'urgence en 2022, pour se retrouver ensuite dans l'embarras à la suite de la décision du juge Mosley, de la Cour fédérale, qui a affirmé qu'il y avait eu de graves violations de la Charte...
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Monsieur le Président, je remercie mes collègues de leur appui enthousiaste.
Ce qui nous amène ici aujourd'hui est un autre scandale du gouvernement. C'était il y a seulement neuf ans, mais j'ai l'impression qu'une éternité s'est écoulée depuis que le député de a fait campagne pour devenir le prochain premier ministre du Canada. Il a dit aux Canadiens que, sous sa gouverne, ils auraient le gouvernement le plus ouvert et le plus transparent de l'histoire du pays. Il a dit que le soleil serait le meilleur désinfectant. Je crois qu'il a dit que les voies ensoleillées reviendraient au Canada.
Qu'avons-nous observé au cours des neuf dernières années? Il y a eu le fameux coup de coude, le scandale des activités de financement donnant un accès privilégié, l'Aga Khan, l'appropriation culturelle, le scandale du tripotage et les contrats à fournisseur unique. Quel triste palmarès! Il y a aussi eu le scandale UNIS et l'escroquerie de la mactre. Je vais rappeler aux Canadiens qui nous regardent et à tous ceux qui sont à la tribune aujourd'hui ce qu'était l'escroquerie de la mactre.
L'ancien ministre des Pêches, aujourd'hui et confident le plus fidèle du , a accordé un permis à une entreprise gérée par son propre cousin ou beau-frère. L'entreprise était également dirigée par un ancien ministre libéral, qui est le frère d'un député libéral en fonction. On a essentiellement enlevé près de 500 emplois à la ville de Grand Bank, à Terre‑Neuve‑et‑Labrador, pour les attribuer à un autre groupe. Heureusement, nous avons dénoncé ce stratagème et nous avons pu redonner ces emplois à la ville de Grand Bank. Je reçois encore des lettres de soutien et de remerciement parce que nous avons été les seuls à défendre cette ville.
À maintes reprises, on a vu le et ses ministres éviter de rendre des comptes. C'est toujours le problème de quelqu'un d'autre. C'est toujours la faute de quelqu'un d'autre. Les scandales se succèdent, la corruption se poursuit. Il y a eu le scandale des laboratoires de Winnipeg, GC Strategies, 72 décrets secrets et la décision de sauter la toute première Journée de la vérité et de la réconciliation pour aller faire du surf à Tofino. C'est ce que le premier ministre a fait.
Le , quand il était député de Papineau et qu'il faisait campagne pour devenir le prochain premier ministre, avait affirmé, la main sur le cœur, que la réconciliation et la relation avec les peuples autochtones du Canada étaient ce qu'il y avait de plus important pour le gouvernement. Que s'est-il passé depuis? Je me souviens que le premier ministre a pris la parole pour remercier les manifestants autochtones de leur contribution, alors que, tout ce qu'ils voulaient, c'est avoir accès à de l'eau potable dans leur communauté.
Il y a eu la chambre d'hôtel à 6 000 $ la nuit à Londres au moment des funérailles de la reine. Deux des pires criminels de l'histoire du pays, Paul Bernardo et Luka Magnotta, ont eu droit à des transfèrements sous le couvert de la nuit. Ils sont passés des prisons les plus sécurisées du pays à des établissements de sécurité moyenne. Récemment, le gouvernement a fait l'achat d'un condo de 9 millions de dollars pour l'ami du à New York.
Comment oublier, bien sûr, l'autre Randy? Une entreprise de deux personnes détenue et dirigée par un des ministres d'en face — qui, comme par hasard, a le même prénom que Randy —, qui a reçu, avec son partenaire dans cette entreprise de deux personnes, des millions de dollars en financement du fédéral qui ont disparu, et il y a eu tout un brouhaha là-dessus. Il y a eu des discussions entre les deux partenaires. Le partenaire qui est venu témoigner devant le comité a dit que c'était un autre Randy qui était en cause, mais il n'arrivait pas à se souvenir du nom de ce Randy ou il ne voulait pas le donner.
Puis, il y a eu des vacances luxueuses avec de riches donateurs. Le gouvernement porte constamment atteinte à la confiance du public et a perdu le pouvoir moral de gouverner.
Je vais maintenant parler de ce qui nous amène ici aujourd'hui.
Chacun des 338 députés est élu par des Canadiens. Nous sommes la voix des Canadiens. La Chambre des communes est la Chambre du peuple. Quand la Chambre ordonne quelque chose, on pourrait croire que le et les ministres vont s'y conformer.
Technologies du développement durable Canada est un organisme à but non lucratif financé par le gouvernement fédéral qui approuve des demandes de financement d'entreprises du domaine des technologies propres et leur remet annuellement des millions de dollars. Technologies du développement durable Canada a été établi en 2001 par le gouvernement du Canada par la voie de la Loi sur la Fondation du Canada pour l'appui technologique au développement durable afin de financer la mise au point et la mise à l'épreuve de technologies nouvelles favorisant le développement durable. Cet organisme indépendant à but non lucratif a été créé pour soutenir les projets de mise au point et de mise à l'épreuve de technologies nouvelles qui visent à apporter des solutions aux questions relatives aux changements climatiques et à la qualité de l'eau, de l'air, et du sol.
Il faut souligner que, en 2017, le bilan de Technologies du développement durable Canada était positif. À ce moment-là, toutes les conclusions montraient que tout était en règle. Puis, le et ses ministres sont arrivés. Ils ont soigneusement choisi les membres et la présidente du conseil d'administration, qui ont ensuite dépensé près de 1 milliard de dollars de deniers publics. À 186 reprises, la vérificatrice générale a conclu qu'il y avait eu conflit d'intérêts, c'est-à-dire que le conseil d'administration et la présidente choisissaient personnellement où allaient les fonds. Ils ont octroyé une partie de ces fonds à leurs propres entreprises.
La Chambre a ordonné la tenue d'une enquête et la remise des documents pour que la GRC puisse déterminer si des actes criminels avaient effectivement été commis. Il s'agissait d'un ordre du Président, d'un ordre de la Chambre. Le a ordonné que ces documents soient remis, mais qu'ils soient abondamment caviardés de sorte qu'aucune enquête ne puisse être menée. C'est à se demander ce que les libéraux cachent de plus.
Jusque-là, Technologies du développement durable Canada poursuivait ses activités, mais tout à coup, ses rapports annuels ont cessé et l'organisme refuse de répondre aux questions. Plus de 330 millions de dollars de deniers publics ont été versés à des entreprises avec lesquelles les membres du conseil d'administration qui avaient approuvé le financement étaient manifestement en conflit d'intérêts. De plus, la vérificatrice générale a constaté que le conseil d'administration a autorisé des dépenses supplémentaires de 59 millions de dollars pour des projets qui ne relevaient pas du mandat légal de la fondation.
Les membres du conseil d'administration choisis par le , y compris la présidente, se sont retrouvés dans des postes où ils pouvaient avantager directement leurs propres entreprises. Nous en avons parlé. Ils ont acheminé l'argent des contribuables vers leurs propres entreprises, et ce, sans justification ni conséquence. Selon la vérificatrice générale, 9 administrateurs étaient responsables des 186 conflits d'intérêts. C'est incroyable.
Les conservateurs veulent aller au fond des choses. Nous voulons demander des comptes au gouvernement, et nous sommes les seuls à le faire. Les Canadiens méritent de savoir comment leur argent a été utilisé à mauvais escient. Le gouvernement néo-démocrate—libéral doit enfin être tenu responsable des gestes posés par des personnes qu'il a soigneusement choisies, et ce sont les conservateurs qui feront ce travail.
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Monsieur le Président, je suis moi aussi très heureux de prendre la parole au sujet de la motion de privilège dont la Chambre est saisie. Je tiens à remercier mes collègues, les députés de et de , de leurs discours d'aujourd'hui.
Je travaille avec mon collègue de au comité de l'éthique, et cette question y a été soulevée il y a près d'un an. C'est à ce moment-là que nous avons commencé à nous pencher sur le scandale de Technologies du développement durable Canada. Cependant, même à cette époque, nous ne faisions qu'effleurer la surface de ce qui allait suivre et de ce qui nous a menés là où nous en sommes aujourd'hui.
Je veux remonter au 12 août 2020, soit il y a un peu plus de quatre ans. Bien sûr, à l'époque, le monde était aux prises avec l'incertitude entourant la COVID‑19. La Chambre fonctionnait en comité plénier, et je me souviens d'avoir prononcé un discours. Nous commencions tout juste à bien comprendre l'étendue et la portée de certaines attributions de marchés à un fournisseur exclusif qui avaient lieu. Il y a notamment eu un problème avec la Société canadienne d'hypothèques et de logement et les respirateurs de Frank Baylis. Nous avons vu le copinage commencer à s'implanter au sein du Parti libéral, et des contrats à fournisseur unique concernant des enjeux liés à la COVID‑19, de l'équipement pour la COVID‑19 et ainsi de suite ont été accordés à des initiés proches du Parti libéral.
J'aimerais revenir sur ce que j'ai déclaré le 20 août 2020. Alors que j'étais assis à la place du député d', j'ai déclaré ceci:
Le scandale des commandites ressemblera à un grain de sable dans le désert quand tout cela sera terminé. Quand tout cela sera terminé, tout ira très bien pour le premier ministre et le ministre des Finances [Bill Morneau].
J'ai une question à poser au nom de tous les Canadiens avant que d'autres histoires fassent surface, parce qu'il y en aura d'autres. Combien d'autres amis et proches du Parti libéral ou membres de leur famille se sont fait graisser la patte ou ont tiré des avantages financiers personnels en raison de la pandémie aux dépens des Canadiens, qui souffrent tant au cours de cette crise? Les libéraux seront-ils francs pour une fois ou devons-nous attendre que la vérificatrice générale nous le dise?
Eh bien, la vérificatrice générale nous l'a dit. Plusieurs enquêtes plus tard, nous nous retrouvons avec le scandale de Technologies du développement durable Canada, et quel scandale c'est devenu. Des initiés et des proches des libéraux se sont fait graisser la patte avec des centaines de millions de dollars sans songer un seul instant aux conflits d'intérêts, et sans songer non plus à mettre en place des mesures visant à mettre un terme au siphonnage de l'argent des contribuables par les membres du conseil d'administration de Technologies du développement durable Canada.
Il est important de se rappeler ce qui nous a menés au point où nous en sommes. C'est la vérificatrice générale qui a découvert que le avait transformé Technologies du développement durable Canada en caisse noire pour les proches du Parti libéral. Je me souviens d'avoir assisté à la réunion où elle a présenté son rapport et a parlé des malversations qui se produisaient au sein de Technologies du développement durable Canada et du fait qu'il y avait très peu de surveillance et beaucoup de conflits d'intérêts.
J'ai entendu certaines des questions posées aujourd'hui par les libéraux au sujet de la criminalité. Ce n'était pas la tâche ni le rôle de la vérificatrice générale de se pencher sur la criminalité à l'époque. Elle cherchait à savoir comment l'argent des contribuables se retrouvait entre les mains de proches du Parti libéral sans égard aux règles sur les conflits d'intérêts. C'est ce qu'elle cherchait et c'est ce dont elle a parlé dans son rapport, qui a mis en lumière l'étendue et la portée du scandale sur lequel le comité de l'éthique s'était penché presque un an auparavant.
La vérificatrice générale a aussi découvert un enregistrement d'un haut fonctionnaire qui dénonce l'incompétence pure et simple du gouvernement, qui a octroyé des contrats d'une valeur de 390 millions de dollars de manière inappropriée. Le dénonciateur parlait de ce qui se passait. Je me souviens du témoignage de Doug McConnachie au comité de l'éthique. Il avait été enregistré par le dénonciateur. Les deux hommes parlaient du scandale, et même Doug McConnachie a dit qu'il était aussi grave que celui des commandites. Le scandale des commandites impliquait 40 millions de dollars, ce qui est déjà beaucoup d'argent, et nous savons tous ce qui s'est passé. Le gouvernement Chrétien est tombé. Dans le cas présent, plus de 400 millions de dollars d'argent public ont été versés à des initiés et des copains associés aux libéraux sans aucune surveillance.
La vérificatrice générale a constaté que Technologies du développement durable Canada avait utilisé 58 millions de dollars pour financer 10 projets non admissibles, et que l'organisme n'avait pas pu, dans certains cas, démontrer que cet argent allait donner le moindre résultat pour l'environnement ou servir à développer une quelconque énergie verte. Un total 186 cas de conflit d'intérêts impliquant des membres du conseil d'administration ont été relevés, en lien avec des projets ayant reçu au total 334 millions de dollars. Il est incroyable que 58 millions de dollars aient été accordés à des projets sans veiller à ce que les conditions de l'accord de contribution soient respectées.
Les membres du conseil d'administration et les autres personnes impliquées se sont organisés pour distribuer tout cet argent qui, nous le savons maintenant, a été versé, dans bien des cas, à des entreprises où ils avaient des intérêts financiers. Bien franchement, si ce ne sont pas des activités qui frisent la criminalité, je me demande bien ce que c'est.
La vérificatrice générale a aussi clairement indiqué que la responsabilité du scandale est attribuable au — choisi par le —, car il n'a pas suffisamment surveillé les contrats accordés à des initiés libéraux. Ainsi, ce sont les conservateurs pleins de gros bon sens qui ont entamé le processus visant à faire toute la lumière sur l'affaire. Le ministre de l'Industrie a été convoqué devant le comité de l'éthique. Un rapport a été produit à la suite d'un audit que nous avions réclamé. Nous avons obtenu le rapport, mais il avait été caviardé. Le comité de l'éthique a demandé une version non caviardée du rapport, et on nous l'a finalement remise, après que nous avons beaucoup insisté.
Je pense toutefois qu'il importe d'expliquer pourquoi les comités de surveillance sont cruciaux pour le Parlement. Les comités permanents de l'éthique, des comptes publics et des opérations gouvernementales — ou le « tout puissant OGGO », comme on l'appelle — sont importants parce qu'ils sont présidés par des députés de l'opposition. Je suis président du comité de l'éthique depuis deux ans. C'est pourquoi je suis heureux d'intervenir sur la question. Dans mon rôle de président, je dois me montrer impartial. Il faut que je dirige les travaux en toute neutralité. Tous les membres du comité doivent avoir des chances égales.
Cela dit, ces comités sont dirigés par les députés de l'opposition majoritaire, et ils ont pour tâche de demander des comptes au gouvernement. Au sein du comité de l'éthique, par exemple, nous avons traité beaucoup de questions d'éthique. Je dis parfois que le travail de ce comité est aussi facile que de pêcher dans un aquarium, étant donné le nombre de scandales éthiques que nous traitons. J'y reviendrai un peu plus tard.
Le tout-puissant Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires s'occupe des opérations gouvernementales et des contrats. C'est grâce à lui que nous avons découvert le scandale ArnaqueCAN et son déroulement. Il y a aussi les comptes publics, bien sûr. Très franchement, cette question touche de nombreux comités, et pas seulement les comités de surveillance dirigés par l'opposition. Nous nous efforçons de faire notre travail, de nous acquitter de notre responsabilité constitutionnelle en tant que loyale opposition de Sa Majesté, et donc de faire la lumière sur les nombreux scandales qui se produisent. Nous faisons un excellent travail à cet égard, parfois avec une certaine opposition de la part de l'opposition.
Les joueurs des autres partis ne sont pas toujours animés d'un sain esprit d'équipe. Cela était vraiment évident lorsque l'entente de coalition entre le NPD et les libéraux était en vigueur. En effet, le NPD a souvent tenté des manoeuvres de camouflage quand nous essayions de faire adopter des motions pour faire la lumière sur bon nombre de ces scandales.
Nous décelons des signes que je qualifierais d'encourageants. Les néo-démocrates font marche arrière, et nous sommes en train de faire la lumière sur bon nombre de ces scandales, notamment, et non le moindre, le scandale de « qui est Randy », dont le comité de l'éthique et maintenant le Parlement sont actuellement saisis. Quand on examine Technologies du développement durable Canada et son mandat, on constate qu'il s'agissait et qu'il s'agit toujours d'un organisme à but non lucratif financé par le fédéral qui était censé approuver le versement de 100 millions de dollars de fonds chaque année à des entreprises de technologies propres. Bien sûr, comme je l'ai mentionné tout à l'heure, le principal problème, c'est que les dirigeants de Technologies du développement durable Canada ont versé plus de 330 millions de dollars de fonds publics à des projets pour lesquels ils étaient en situation de conflit d'intérêts.
En 2019, alors qu'il n'y avait pas de scandale lié au fonds, Navdeep Bains, l'ancien ministre libéral de l'Industrie, a commencé à évincer du conseil d'administration de Technologies du développement durable Canada des dirigeants conservateurs pour les remplacer par des dirigeants nommés par les libéraux. Le conseil d'administration nouvellement nommé par le a commencé à voter pour verser des fonds de Technologies du développement durable Canada à des entreprises pour lesquelles les dirigeants de l'organisme étaient en situation de conflit d'intérêts. Le fonds s'est vite mis à être géré selon des normes de moins en moins rigoureuses sous la direction de la nouvelle présidente, Annette Verschuren, qui avait été nommée par les libéraux et qui a témoigné devant le comité de l'éthique.
En juillet dernier, la vérificatrice générale et le commissaire à l'éthique ont lancé des enquêtes distinctes après que des dénonciateurs eurent fait part d'allégations de mauvaise gestion financière au fonds. Comme je l'ai dit, l'enquête de la vérificatrice générale a révélé de graves lacunes dans les normes de gouvernance et elle a fait état de près de 400 millions de dollars qui ont été versés à des projets qui n'auraient pas dû être admissibles au financement ou pour lesquels les membres du conseil d'administration étaient en situation de conflit d'intérêts pendant la période de vérification de 5 ans. C'est tout simplement incroyable.
Je voulais parler un peu d'histoire. Le scandale de Technologies du développement durable Canada n'est pas le seul qui devrait retenir notre attention et celle des Canadiens. Il y a aussi une myriade d'autres scandales. Comme je l'ai dit, en tant que président du comité de l'éthique, j'ai été aux premières loges pour assister à l'apparition de nombre de ces scandales au cours des deux dernières années. J'étais également aux premières loges lorsque j'étais leader parlementaire de l'opposition sous la direction de notre chef intérimaire, Candice Bergen. À l'époque, nous enquêtions vraiment sur le scandale des documents du laboratoire de Winnipeg. Le gouvernement n'avait pas fourni les documents demandés par le Parlement. Il a résisté avec un tel acharnement qu'il a poursuivi le Président de la Chambre en justice pour empêcher la publication de ces documents.
Nous assistons actuellement à une situation très similaire. L'ordre du Parlement était sans équivoque, et le Parlement est l'autorité suprême. Lorsque les comités demandent des documents, le gouvernement a l'obligation de les leur fournir et, s'ils demandent des copies non caviardées de ces documents, il a l'obligation, de les leur fournir en raison de la suprématie du Parlement. Ce n'était pas le cas ici avec le scandale de Technologies du développement durable Canada.
Si je reviens au scandale du laboratoire de Winnipeg, je constate que la même chose s'est produite. Les documents n'ont pas été fournis. Qu'avaient-ils à cacher? Qui était compromis? Quelle autre personne dont le gouvernement veut taire l'identité est impliquée dans le scandale de Technologies du développement durable Canada? Pourquoi les libéraux ne veulent-ils pas que le crime potentiel soit exposé dans ce scandale? Ce sont des questions auxquelles le gouvernement et ses députés devront répondre si jamais des élections sont déclenchées.
Cependant, les scandales ne s'arrêtent pas au laboratoire de Winnipeg ou à Technologies du développement durable Canada: il y a aussi le scandale ArnaqueCAN. Plus de 60 millions de dollars ont été versés à des proches du Parti libéral pour l'application ArnaqueCAN. On ne répondait pas à nos questions, et le gouvernement se défilait. Nous avons dû convoquer M. Firth à la barre, ce qui démontre la suprématie du Parlement et que c'est à nous qu'il revient de déterminer ce sur quoi nous devons enquêter. Il y a aussi la Fondation Pierre Elliott Trudeau, dont nous avons parlé au comité de l'éthique, et l'ingérence étrangère.
Les comités de surveillance ont pour but de demander des comptes au gouvernement. Que cela plaise ou non au gouvernement, c'est notre rôle constitutionnel en tant que loyale opposition de Sa Majesté de faire pression et de nous battre pour que le gouvernement soit irréprochable et d'être les gardiens des deniers publics. Nous continuerons à jouer ce rôle.
Comme je l'ai dit, le Parlement se trouve dans une autre situation du genre, celle de la décision du Président sur la question de privilège soulevée par le député de , avec qui je siège au comité de l'éthique.
Toutefois, nous faisons également face à une autre question de privilège qui — je n'en doute pas — se retrouvera devant la Chambre dans les jours qui viennent. Elle concerne le scandale « qui est Randy ». Le exploitait apparemment son entreprise pendant qu'il était ministre. Le conflit d'intérêts crève les yeux dans ce cas. C'est une pratique certainement illégale, et il nous faut des réponses à ce sujet.
En juillet dernier, le comité de l'éthique s'est réuni. Nous avions demandé des documents à un témoin, M. Anderson, qui ne les a pas fournis au comité. Nous lui avons dit à quel moment nous en aurions besoin, mais il n'a pas fourni l'information demandée. Encore une fois, en vue de nous affirmer et d'affirmer la suprématie tant du comité que du Parlement, j'ai rapporté à la Chambre ce qui s'était passé, comme le souhaitait le comité. Le député a ensuite soulevé la question de privilège en soulignant que M. Anderson n'avait pas respecté les privilèges du comité et de ses membres. La présidence a jugé que la Chambre était dorénavant saisie de la question de privilège et que la motion avait été présentée en bonne et due forme. C'est une motion dont nous débattrons probablement au cours des prochains jours et peut-être même au cours de la semaine prochaine.
Cette motion vise entre autres à faire comparaître M. Anderson à la barre de la Chambre pour être admonesté par la présidence mais surtout, pour répondre aux questions que les parlementaires lui ont posées. C'est notre travail, non seulement au sein du comité de l'éthique, mais aussi du puissant Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires et, bien sûr, du comité des comptes publics.
Comme les députés l'ont entendu à quelques reprises, tout remonte à 2015, lorsque le a déclaré devant les Canadiens que le gouvernement serait transparent et ouvert par défaut. D'ailleurs, c'était dans le discours du Trône de 2015. Tous les exemples que j'ai cités dans les dernières minutes prouvent que le gouvernement n'a pas été transparent, responsable et ouvert par défaut. C'est même tout le contraire.
Le comité de l'éthique a notamment comme responsabilité de se pencher sur la question de l'accès à l'information. Nous avons publié un rapport sur l'accès à l'information il y a quelques mois après avoir étudié la question et entendu des experts, y compris des représentants des médias qui ont eu recours au système d'accès à l'information, et celui-ci est défaillant. Dans bien des cas, le temps d'attente pour obtenir des documents en vertu de la Loi sur l'accès à l'information est de plusieurs mois, voire de plusieurs années. Les documents fournis sont expurgés. Ce n'est pas ce que j'appelle être ouvert, transparent et responsable par défaut. C'est tout le contraire.
Par conséquent, pour conclure, on sait que le système est défaillant à bien des égards dans ce pays, par exemple lorsqu'on pense aux problèmes d'abordabilité et de logement et au fait que les jeunes ont perdu espoir en un avenir prospère. Or, la division que le a semée dans ce pays en fonction des régions, des races et des croyances religieuses, en dressant les voisins les uns contre les autres, tout cela fait également partie du problème. Le pire, c'est que la démocratie est en déclin parce que le gouvernement n'est pas ouvert, transparent et responsable par défaut. Tout cela en dit long sur l'affaiblissement de nos institutions et la capacité du Parlement de demander les renseignements dont il a besoin pour protéger les Canadiens et leur argent.
Je terminerai en disant ceci: je suis extrêmement déçu que nous nous engagions encore une fois dans cette voie. La seule solution à cette situation, c'est de remplacer le gouvernement actuel par un gouvernement conservateur plein de bon sens. J'espère que cela se fera bientôt.
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Monsieur le Président, c'est toujours un privilège de prendre la parole à la Chambre. Fait intéressant, mon bon ami de , dont le bureau se trouve juste en face du mien à l'édifice de la Confédération, parle de ce scandale depuis presque un an. En tant que Canadien, je trouve les détails sordides de cette affaire particulièrement décourageants.
J'ajouterais qu'ils sont décourageants parce que le gouvernement néo-démocrate—libéral a accumulé tellement de scandales que les Canadiens n'y font plus attention. C'est 50 millions de dollars par-ci, 100 millions ou 300 millions de dollars par-là; c'est malheureux, parce que les Canadiens se disent: « Eh bien, que voulez-vous. » Une autre chose que je n'arrive pas à comprendre, c'est comment le peut continuer d'accumuler tous ces scandales sans jamais avoir de problèmes. Je trouve cela absolument aberrant.
Je sais bien que j'ai été élu il y a trois ans à peine, alors je ne ferai pas le même voyage en DeLorean qu'a fait mon bon ami de . Ce n'est pas la route que je souhaite emprunter. Par contre, je crois qu'il faut aller au fond des choses dans les affaires dont nous sommes saisis. Assurément, le scandale à Technologies du développement durable Canada est prioritaire et il implique des centaines de millions, voire un milliard, de dollars.
Examinons le fonds Technologies du développement durable Canada. Établi en 2001, le fonds avait un mandat logique en apparence. Cet organisme sans but lucratif financé par le gouvernement fédéral approuve les demandes de financement d'entreprises du domaine des technologies propres et leur distribue annuellement plus 100 millions de dollars. À l'époque où nous sommes, nous comprenons qu'il faut faire certaines choses pour protéger le climat. Un thème qui trouve écho de ce côté-ci de la Chambre, c'est que pour protéger le climat, il faut recourir aux technologies, et non aux taxes. Ce fonds semble donc logique.
Le site Web d'Innovation, Sciences et Développement économique Canada dit: « [...] aux termes la Loi sur la Fondation du Canada pour l'appui technologique au développement durable, [Technologies du développement durable Canada sert à] financer le développement et la démonstration de nouvelles technologies qui favorisent le développement durable. » L'établissement de ce fonds est logique: « Il s'agit d'un organisme sans but lucratif [...] sans lien de dépendance qui a été créé pour appuyer les projets de développement et de démonstration de nouvelles technologies qui s'attaquent aux problèmes liés aux changements climatiques, à la qualité de l'air, à la propreté de l'eau et à la salubrité des sols. » À mon avis, toutes ces choses sont positives.
On peut aussi lire ce qui suit sur le site Web: « [Technologies du développement durable Canada] est responsable de l'administration du Fonds de technologies du [développement durable] conformément aux lignes directrices [...] prévues dans l'accord de financement avec [Innovation, Sciences et Développement économique Canada] ». À première vue, on pourrait penser que c'est logique. Avant d'être élu, j'étais médecin de famille. La politique n'était donc pas une préoccupation de tous les instants, ce qui n'empêche pas de se poser des questions sur ce genre de choses. Des personnes sont nommées à des conseils d'administration, et on se demande ce qu'elles font exactement et si elles sont rémunérées. C'est vraiment nébuleux pour les gens.
De mon point de vue, c'est très révélateur d'une face cachée pour les Canadiens ordinaires du rôle des administrateurs. On se demande ce qu'ils font. Qu'ont fait les personnes qui ont siégé à ce conseil d'administration, y compris sa présidente? Je ne suis pas tout à fait certain, mais, à la lecture des documents, il semble qu'elles ont utilisé leur influence, malheureusement, pour octroyer au moins 330 millions de dollars de l'argent des contribuables à des entreprises sous leur contrôle. Cette façon de faire est une grande source de conflits d'intérêts.
En examinant cette affaire, nous nous demandons comment les membres du conseil d'administration font de l'argent s'ils ne sont pas rémunérés pour ce rôle. Apparemment, c'est une des façons d'y arriver: ils favorisent une entreprise dans laquelle ils détiennent d'importants intérêts financiers et lui octroient de l'argent des contribuables.
Que s'est-il passé d'autre? Comme je l'ai dit, nous savons que ce fonds existe depuis 2001. En effet, le vérificateur général a effectué un audit de Technologies du développement durable Canada en 2016, à la suite duquel il a félicité l'organisme de son excellent travail et de la façon dont il était géré. Ce fonds a été très bien géré pendant 15 ans, mais les choses ont changé par la suite.
Beaucoup de gens connaissent Jim Balsillie. Il présidait le comité et il a commencé à s'opposer à certains projets de loi présentés par le gouvernement libéral de l'époque. Son départ forcé aurait provoqué un scandale. Cela dit, lorsque son contrat est arrivé à échéance, les libéraux ont décidé de ne pas le renouveler. Bien entendu, ils se sont retrouvés dans une situation quelque peu délicate pour ce qui est de nommer quelqu'un d'autre.
En 2019, l'ancien ministre libéral de l'Industrie Navdeep Bains a commencé à nommer des dirigeants se trouvant en situation de conflit d'intérêts à la tête de Technologies du développement durable Canada. On l'en a mis en garde. On l'a averti qu'Annette Verschuren serait aux prises avec d'importants conflits d'intérêts parce que les entreprises avec lesquelles elle avait toujours traité avaient déjà reçu des fonds de Technologies du développement durable Canada et qu'elles continuaient à en recevoir. En examinant la situation, on commence à comprendre les problèmes qui existaient dès après la nomination de la nouvelle présidente.
Que s'est-il passé ensuite? La vérificatrice générale et le commissaire à l'éthique ont ouvert des enquêtes distinctes parce que des dénonciateurs se sont manifestés. Si nous en avons le temps, nous devrions lire des témoignages de dénonciateurs, qui sont consternants et méritent de paraître au compte rendu. On y fait des allégations de mauvaise gestion financière. C'est la raison pour laquelle les enquêtes ont été lancées. J'en dirai plus sur le commissaire à l'éthique au fur et à mesure que nous avancerons. J'ai eu l'occasion de siéger au comité et d'entendre le témoignage du commissaire à l'éthique, qui m'a beaucoup choqué.
L'enquête de la vérificatrice générale a mis au jour de graves manquements aux normes de gouvernance et révélé que des fonds de 390 millions de dollars avaient été accordés à des projets qui auraient dû être inadmissibles ou à des projets donnant lieu à des conflits d'intérêts pour des membres du conseil d'administration. Soulignons que l'audit ne portait que sur une période de cinq ans. Lorsque l'on examine les chiffres, on constate qu'il s'agit de centaines de millions de dollars.
En fait, les choses se sont mises à changer vers la fin de 2018-2019, lorsque l'ancien ministre libéral de l'industrie, Navdeep Bains, a décidé que Technologies du développement durable Canada avait besoin d'une nouvelle présidente et dirigeante principale, même si on l'avait averti qu'il y avait des conflits considérables. Le Cabinet du premier ministre et le Bureau du Conseil privé, qui avaient été avertis des conflits d'intérêts liés à la nomination de la présidente, ont décidé d'aller de l'avant malgré tout. Il n'y a pas eu qu'une seule mise en garde, mais des mises en garde répétées au sujet du risque de chaos et de conflits éventuels.
La nouvelle présidente a créé un environnement où les conflits d'intérêts étaient tolérés et « gérés par les membres du conseil d'administration ». Que s'est-il passé ensuite? Technologies du développement durable Canada a évidemment accordé des fonds à des entreprises dont les membres du conseil d'administration étaient actionnaires ou dans lesquelles ils avaient un poste. Cette situation permettait aux personnes qui tenaient les cordons de la bourse de distribuer les fonds à leur propre avantage. On peut difficilement trouver pire.
Comme mon estimé collègue de l'a souvent répété, nous avons plusieurs responsabilités ici, l'une d'entre elles étant de bien gérer l'argent des contribuables. On a clairement constaté que dans ce cas, l'argent n'avait pas été bien géré.
Alors que cet environnement de conflits d'intérêts existait toujours, le ministre Bains a nommé au conseil d'administration deux autres membres controversés. Ceux-ci ont eu un comportement contraire à l'éthique et ont enfreint la Loi sur les conflits d'intérêts lorsqu'ils ont approuvé le versement de fonds à des entreprises dont ils possédaient des parts. On commence donc à voir non seulement que la présidente du conseil a permis à cet environnement de se créer, mais aussi que d'autres membres du conseil ont vu comment les choses se passaient et en ont eux-mêmes profité. Je trouve, en tant qu'élu, que tout cela est vraiment répugnant.
Des fonctionnaires d'Innovation, Sciences et Développement économique Canada observaient également ce qui se passait. Ils ont été témoins de ces 186 conflits d'intérêts et, malheureusement, ils n'ont rien fait. En novembre 2022, des lanceurs d'alertes ont commencé à soulever des préoccupations auprès de la vérificatrice générale au sujet de ces pratiques contraires à l'éthique. Des lanceurs d'alertes ont aussi informé le Conseil privé de ces allégations.
Comme je l'ai dit, cela fait plus d'un an que j'entends mon collègue de en parler. En septembre 2023, les lanceurs d'alertes ont rendu publiques les allégations, et le a accepté de suspendre le financement de Technologies du développement durable Canada. Est-ce une bonne chose? Oui, jusqu'à la suite de l'histoire, que nous entendrons dans quelques minutes.
En novembre dernier, la vérificatrice générale a annoncé la tenue d'un audit, puis son rapport a été publié en juin. Son rapport fait état de graves lacunes en matière de gouvernance à Technologies du développement durable Canada. Bien sûr, en juin, la Chambre a adopté une motion portant que divers documents soient remis à la GRC pour examen. En réponse à la motion, et c'est vraiment choquant, les ministères ont soit carrément refusé l'ordre de la Chambre, soit remis des documents caviardés en invoquant des dispositions de la Loi sur la protection des renseignements personnels ou de la Loi sur l'accès à l'information.
De toute évidence, ici, à la Chambre, nous n'avions pas envisagé qu'il y aurait du caviardage. De ce côté-ci de la Chambre, nous disions que la Chambre avait le pouvoir absolu et illimité d'ordonner la production de documents, un pouvoir bien entendu inscrit dans la Loi constitutionnelle de 1867 et la Loi sur le Parlement du Canada.
En réponse à ce défaut de produire des documents, le leader parlementaire du Parti conservateur a soulevé une question de privilège, affirmant qu'on avait porté atteinte au privilège de la Chambre en omettant de se conformer à un ordre de la Chambre. Bien entendu, nous nous retrouvons à argumenter sur ce point encore et encore. De ce côté-ci de la Chambre, nous croyons que ce ne sont pas les preuves qui manquent pour étayer une accusation de corruption et d'absence de transparence.
J'aimerais donner quelques exemples qui sont de notoriété publique mais qui, à mon avis, sont très importants. Je vais parler brièvement de l'environnement instauré depuis le sommet par la présidente du comité, Annette Verschuren. Deux autres personnes, toutes deux membres du conseil d'administration, ont été nommées par le ministre Bains et le .
L'une d'entre elles, Andrée-Lise Méthot, qui avait été nommée en 2016 par le , était particulièrement agressive. Elle dirige une société de capital de risque appelée Cycle Capital. Cette histoire devient très intéressante. Bien sûr, Cycle Capital investit dans les technologies vertes, et, quand on commence à examiner la situation, on constate que, avant sa nomination, l'entreprise de Mme Méthot avait reçu une subvention de 250 millions de dollars de Technologies du développement durable Canada. De toute évidence, il y a déjà un conflit d'intérêts quand on dit: « Mon entreprise a déjà profité de cet organisme, alors je pense que je vais exploiter ce filon ». Quand Mme Méthot est devenue membre du conseil d'administration, qu'a-t-elle fait? Elle a permis que 114 millions de dollars de plus soient versés à des entreprises vertes dans lesquelles elle avait investi.
Pendant que Mme Méthot siégeait au conseil d'administration, la valeur de son entreprise, Cycle Capital, a triplé parce qu'elle recevait régulièrement de l'argent de Technologies du développement durable Canada, versements qui étaient approuvés par le gouvernement du Canada, ce qui lui a permis de s'enrichir et de recueillir d'autres fonds. Comme je l'ai dit, la valeur de son entreprise a triplé pendant cette période.
L'autre aspect étrange de cette affaire, c'est que, malheureusement, le lobbyiste interne qu'elle a employé pendant 10 ans avant qu'il ne soit élu à la Chambre était l'actuel radical. Alors qu'il travaillait comme lobbyiste pour Cycle Capital, il a étonnement reçu une somme qui, je sais, coupera le souffle de tout le monde ici, soit 111 millions de dollars.
Oui, c'est incroyable. Selon la partie de la Loi sur le lobbying concernant l'enregistrement des lobbyistes, le a fait du lobbying auprès du Cabinet du premier ministre avant d'être élu à la Chambre. En ce qui concerne le ministère de l'Industrie, il a fait du lobbying auprès de tous ces fonctionnaires à 25 reprises au cours de l'année qui a précédé son élection. Tout cela est choquant. Nous n'arrivons même pas à y croire. Bien entendu, grâce à ces efforts soutenus, il possède aussi des actions de Cycle Capital et il n'est guère surprenant de constater qu'il les détient toujours.
Lorsque le est interrogé sur la valeur de ces actions, car nous savons tous qu'elles ont sans doute pris de la valeur puisqu'elles ont été attribuées avant que la société ne reçoive l'aide extrêmement généreuse de Technologies du développement durable Canada, il refuse de révéler la valeur de ces actions. C'est choquant.
L'ampleur de la situation dépasse largement ce à quoi on pourrait s'attendre. Fidèle à cette culture du « tout m'est dû » et de l'escroquerie, que je compare à une amibe, le gouvernement a déclaré que cette membre du conseil d'administration, Mme Méthot, est maintenant membre du conseil d'administration de la Banque de l'infrastructure du Canada. La première chose qu'elle a faite dans ses nouvelles fonctions a été d'octroyer 170 millions de dollars de la Banque de l'infrastructure à une entreprise appartenant à la présidente de la caisse noire environnementale. Quelle belle façon de se récompenser et de récompenser ses amis, en particulier ceux qui nous ont nommés dans nos nouvelles fonctions. Il y a des cadeaux pour tout le monde.
Annette Verschuren a demandé 6 millions de dollars pour la création du Centre Verschuren, à l'Université Cape Breton, parce que le projet battait de l'aile. Non seulement elle a trouvé les fonds pour le créer, elle y a donné son nom. C'est incroyablement étrange. Petite lueur d'espoir peut-être, Technologies du développement durable Canada a rejeté la demande parce qu'il y avait conflit d'intérêts. Malheureusement, l'histoire ne s'arrête pas là. Dans des courriels, Technologies du développement durable Canada s'est engagé à aider Mme Verschuren à trouver les fonds auprès d'autres ministères ou organismes gouvernementaux. Peu de temps après, le Centre Verschuren a reçu 12 millions de dollars de l'Agence de promotion économique du Canada atlantique et, tristement, du Programme de formation pour les compétences et l'emploi destiné aux Autochtones.
Ses autres entreprises ont reçu 50 millions de dollars de la part de Ressources naturelles Canada et, bien sûr, il y a aussi eu l'argent de la Banque de l'infrastructure. Comme le dit le vieil adage, « si on ne réussit pas du premier coup, il faut essayer encore et encore ». Comme je l'ai dit, ces histoires dépassent l'entendement et il y a bien d'autres choses dont nous pourrions parler ici.
Un dénommé Guy Ouimet a admis au comité que 17 millions de dollars de la caisse noire environnementale avaient été versés à des entreprises dans lesquelles il a des intérêts financiers. Il a dit qu'il s'agissait d'un petit montant. Je ne pense pas que 17 millions de dollars soit un petit montant. Il est intéressant de noter que ses actions dans ces entreprises, et il s'agit là d'un investissement que n'importe qui aimerait avoir fait, ont augmenté de 1 000 % depuis qu'il a investi en 2019. C'est ahurissant. Ces chiffres sont à couper le souffle.
À mon avis, les députés ont le devoir de se pencher sur ces questions. Je dirais qu'une des journées les plus tristes, je l'ai vécue quand je suis allé assister très brièvement aux travaux du comité. Le commissaire à l'éthique était présent pour témoigner, et mon collègue de le questionnait. Mon collègue de South Shore—St. Margarets a demandé au commissaire à l'éthique pourquoi il n'avait pas enquêté sur les huit autres nominations par le gouverneur en conseil qui figurent dans le rapport de la vérificatrice générale en raison de conflits d'intérêts où des fonds étaient canalisés vers des entreprises dans lesquelles ces gens avaient des intérêts.
De manière troublante, le commissaire à l'éthique a demandé à quoi bon enquêter sur ces nominations par le gouverneur en conseil de personnes qui ne siègent plus au conseil d'administration, puisqu'il ne pouvait pas influencer ce qui leur était arrivé. Nous avons maintenant un commissaire à l'éthique qui dit que, puisqu'ils ne sont plus en poste, il n'est pas d'avis que nous devrions mener une enquête à leur sujet, alors que nous savons qu'il y a eu 186 cas de conflits d'intérêts, que près de 400 millions de dollars, au moins, de deniers publics se sont maintenant envolés et que nous devons faire la lumière sur cette affaire.
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Madame la Présidente, je suis heureux, comme toujours, d'intervenir à la Chambre aujourd'hui, au nom des gens de Sherwood Park—Fort Saskatchewan, que je respecte, et de faire de mon mieux pour faire avancer le bien commun au Canada.
Nous sommes ici à la Chambre des communes, qui porte bien son nom, car nous sommes ici pour représenter le peuple et promouvoir le bien commun, ce qui est conforme au passé et à la mission de ce lieu: représenter les gens ordinaires qui possèdent le bon sens, c'est-à-dire la sagesse que l'on acquiert au cours d'une vie normale, et faire la promotion du bien commun, c'est-à-dire le bien du peuple, en adoptant des politiques qui visent l'intérêt commun de tous les citoyens.
D'entrée de jeu, je tiens à faire remarquer que, dans l'histoire des démocraties, il y a souvent une tension entre les intérêts et les préoccupations des gens ordinaires et ceux des élites dirigeantes. Ces tensions sont en fait profondément ancrées dans les rituels de cette enceinte. Lorsqu'un Président est élu, il est tiré de force jusqu'au fauteuil. L'histoire nous apprend qu'au début, les Présidents hésitaient à prendre leur place, car le risque d'être décapités par le monarque était considérable.
De nos jours, il peut y avoir d'autres raisons pour lesquelles le Président est réticent à prendre sa place, mais elles sont différentes de ce qu'elles étaient dans le passé. À l'origine, le Président, en tant que serviteur de la Chambre, représentait les efforts de la Chambre du peuple pour contester l'exercice par la monarchie de ce qu'elle considérait comme ses propres privilèges.
Dans toutes les démocraties, l'existence d'une sorte d'élite dirigeante est toujours inévitable; c'est encore le cas aujourd'hui, en particulier dans les grandes démocraties représentatives. L'histoire nous montre comment ce rôle d'« élite » peut être joué par les monarques, les aristocrates, les parlementaires, les fonctionnaires, les intellectuels de la sphère publique, les commentateurs de l'actualité reconnus, les gestionnaires d'entreprise, les experts reconnus et d'autres personnes. Toutes les sociétés ont quelque chose qui ressemble à une élite, qu'elle soit louangée ou critiquée, selon les circonstances.
C'est parce que la plupart des gens, des gens ordinaires, sont très occupés et doivent, par nécessité, penser avant tout à prendre soin de leur famille et à faire un travail qui contribue à l'économie. Une société ne pourrait pas bien fonctionner si la plupart des gens ne se concentraient pas sur le travail de production qui contribue à l'économie et sur le bien-être de leur famille et de leur communauté.
Alors que la plupart des gens se concentrent sur leur propre vie et leur bien-être, les activités quotidiennes des institutions gouvernementales, même dans une démocratie, incombent à un groupe de représentants et d'experts dont la vie, paradoxalement, n'est pas représentative de l'expérience que vivent la plupart des gens. Ce genre de décalage existe dans une démocratie représentative et, dans une certaine mesure, dans toutes les sociétés. Les défis inhérents à cette réalité sont en grande partie inévitables, peu importe le lieu et l'époque.
Cependant, une bonne société en est une où les élites dirigeantes comprennent que leur fonction est de servir le bien commun. Dans les sociétés bien ordonnées, le bon sens que les gens ordinaires acquièrent au cours de leur vie, le bon sens qui est la sagesse naturelle des gens ordinaires, devrait servir de point de repère pour les élites dirigeantes. Dans une démocratie, les élites dirigeantes devraient toujours avoir l'avancement du bien commun comme objectif ultime de leurs activités, en gardant à l'esprit, bien sûr, que si elles ne servent pas le bien commun, la démocratie représentative prévoit les outils nécessaires pour les éjecter de leur siège.
Cela dit, je constate que, malheureusement, au cours des neuf dernières années, la relation qui devrait exister entre les élites dirigeantes et le peuple est devenue complètement déséquilibrée. Le gouvernement libéral actuel ainsi que son cercle d'initiés et d'amis faisant partie de l'élite ont cherché à utiliser leurs pouvoirs pour promouvoir leurs propres intérêts et protéger leurs privilèges plutôt que de veiller à l'avancement du bien commun.
Les libéraux ont cherché à contrôler les différents segments de nos élites sociales et politiques. Ils ont fait en sorte que les grandes sociétés soient, dans une large mesure, dépendantes du gouvernement. Ils ont financé les organisations de la société civile aux vues similaires tout en punissant celles ayant des opinions différentes.
Ils ont cherché à acheter les médias traditionnels à coups de subventions, minant leur indépendance. Ils ont cherché à élever leurs amis des grandes entreprises en échange de leur volonté d'utiliser leurs pouvoirs pour faire avancer des causes de la gauche. Les libéraux ont cherché à capturer et utiliser les élites afin de promouvoir leurs propres intérêts et causes idéologiques, et ils l'ont fait au détriment de la population et sans aucun égard pour le bon sens.
Les libéraux ont cherché à s'isoler des réalités de la vie au Canada depuis leur arrivée au pouvoir. Le fardeau fiscal et les prix augmentent, les maisons sont de moins en moins abordables et la criminalité est hors de contrôle, mais les élites libérales restent imperméables à ces réalités, protégées par les murs de leurs quartiers privés, protégées par leurs subventions publiques, et protégées de la réalité des coûts et des souffrances que les politiques gouvernementales ont infligées à la plupart des gens. Voilà pourquoi nous ressentons le besoin urgent de ramener le bon sens et la voix du peuple en parlant au nom du bien commun à la Chambre.
Les libéraux ont l'audace de se plaindre lorsque nous critiquons les échecs des élites au pouvoir. Ils se plaignent parce qu'ils n'aiment pas que l'on donne une voix à ceux qui ont perdu confiance dans les décisions qu'ils prennent. Paradoxalement, les libéraux vont jusqu'à laisser entendre que les critiques à l'encontre des élites initiées sont une attaque contre la démocratie. Toutefois, la capacité de critiquer et de remplacer une élite au pouvoir est l'essence même de la démocratie représentative. C'est cela, une démocratie représentative. Les gens ordinaires devraient pouvoir insister, par l'entremise d'élections, sur le fait que l'élite au pouvoir doit être représentative et à l'écoute de leurs besoins. Si autant de Canadiens souhaitent actuellement la tenue d'élections sur la taxe sur le carbone, c'est pour démettre de ses fonctions le gouvernement libéral actuel.
Cet éclatement de la relation entre les élites au pouvoir et le commun des mortels, en particulier l'abus de confiance des élites libérales, entraîne la corruption du gouvernement canadien. Je voudrais donc réfléchir au mot « corruption ». Évidemment, c'est un terme chargé, mais il convient de l'employer pour parler des activités des neuf dernières années du gouvernement néo-démocrate—libéral.
La corruption a deux sens distincts. Pour comprendre ce qu'est la corruption, on peut parler de la transgression de règles établies ou de la violation d'une règle de conduite bien définie. C'est, concrètement, l'emploi le plus fréquent de ce mot pour parler de situations où les règles devant prescrire la conduite des personnes au pouvoir ont été violées pour l'obtention d'un avantage personnel. C'est l'une des significations du mot « corruption ». Or, une autre signification de ce mot, une signification importante, est celle qui parle de dégénérescence, d'une situation où une chose est corrompue et où les règles devant assurer l'intégrité d'une institution ou d'une entité n'arrivent plus à soutenir un objectif rationnel. La corruption peut donc signifier à la fois la transgression des règles établies et le processus de dégénérescence par lequel les gestes posés par les gens au pouvoir, même lorsqu'ils sont officiellement conformes aux règles établies, sont néanmoins clairement contraires à l'atteinte de quelque objectif rationnel que ce soit et, plus particulièrement, contraires à la recherche du bien commun.
Quand je pense à la corruption sous le gouvernement actuel, il faut remarquer que nous parlons de corruption dans les deux sens du terme. Nous avons des cas évidents où des règles ont été enfreintes. Ils commencent tout en haut, avec le , et se répandent dans tout le gouvernement. Il y a divers scandales où nous pouvons voir ce type particulier de corruption. De façon plus générale, nous observons également une tendance au sein du gouvernement à définir l'objectif comme étant la promotion de ses propres intérêts élitistes et de ceux de ses amis.
Avant de parler des particularités de Technologies du développement durable Canada, je tiens à souligner un autre exemple d'actualité: la situation de Mark Carney, qui a un conflit d'intérêts lié à la taxe sur le carbone.
Entendre les échanges au sujet du rôle de Mark Carney au gouvernement pendant la période des questions a été très intéressant. Les conservateurs ont critiqué le fait que les libéraux ont tenté de trouver une façon de contourner les règles en faisant de Mark Carney un conseiller économique du Parti libéral sans qu'il joue officiellement un rôle dans l'exercice du pouvoir exécutif du gouvernement du Canada. C'est leur façon d'essayer de contourner les règles qui imposent certains types de divulgations et de protections contre les conflits d'intérêts quand quelqu'un entre officiellement au gouvernement en tant que titulaire d'une charge publique, haut fonctionnaire, représentant élu ou parlementaire. Ses activités seraient soumises à certaines règles sur les conflits d'intérêts s'il jouait un rôle consultatif officiel pour le gouvernement du Canada.
Les libéraux pensent avoir trouvé une façon très astucieuse de contourner les règles. Ils prétendent que M. Carney n'est pas un conseiller du gouvernement, mais un conseiller du Parti libéral du Canada. La plupart des Canadiens savent, même si cela ne leur plaît pas, que le Parti libéral du Canada est au pouvoir. Lorsqu'un membre influent de l'élite ayant des intérêts économiques personnels précis dans certaines décisions prises par le gouvernement du Canada est en mesure de conseiller le , le Cabinet et les principaux décideurs du parti, il s'agit manifestement d'un effort pour contourner les règles afin de protéger les intérêts des privilégiés. Cela permet à Mark Carney de continuer à profiter des avantages liés au poste qu'il occupe dans son entreprise, tout en ayant un accès direct au gouvernement et en étant en mesure d'utiliser cet accès pour défendre des politiques qui peuvent l'avantager personnellement sans avoir à respecter aucune exigence en matière de divulgation ou de transparence. Il ne s'agit peut-être pas de corruption au sens propre du terme, mais je pense qu'il y a là une certaine forme de corruption en ce sens qu'une telle approche dénote une détérioration du respect pour le bien commun par le gouvernement dans l'exercice de ses fonctions publiques.
Nous débattons en ce moment d'une question de privilège. Le simple fait de devoir soulever une question de privilège montre une forme de corruption dans les relations entre le Parlement et les élites. Des questions de privilège ne sont pas soulevées chaque fois que quelqu'un fait quelque chose d'inapproprié. Elles le sont dans les cas où certains privilèges du Parlement ne sont pas respectés.
Dans le cas présent, le Parlement a ordonné la production de certains documents, mais le gouvernement a refusé de le faire. Ce n'est pas la première fois que le gouvernement libéral agit de la sorte. Un grand nombre de ces questions de privilège ont été soulevées dans divers comités parlementaires. Je pense que c'est la deuxième fois où une question de privilège portant sur la remise de documents au Parlement par le gouvernement a dû être soulevée à la Chambre. La dernière fois, le gouvernement a tenté de poursuivre le Président de l'époque en justice, puis il a déclenché des élections anticipées, ce qui a permis d'éviter cet ordre. Ensuite, il a conclu une entente de coalition avec le NPD, qui l'a protégé contre d'autres demandes visant ces documents. Je parle de l'affaire des documents du laboratoire de Winnipeg.
Il est arrivé à plusieurs reprises que le gouvernement refuse de remettre des documents, que des responsables refusent de comparaître ou que des initiés, qu'il s'agisse d'entrepreneurs ou d'autres responsables, se présentent devant le comité mais refusent carrément de répondre aux questions. Ces gestes sont la manifestation d'une corruption au sein d'une élite dirigeante. Quand des fonctionnaires et des amis et entrepreneurs bien branchés estiment qu'ils peuvent défier les ordres du Parlement et s'en tirer impunément, c'est le signe d'un manque de respect envers les principes et les normes démocratiques fondamentaux. C'est comme s'ils ne connaissaient pas le principe de base selon lequel la Chambre des communes, instance représentative du peuple, est censée pouvoir diriger les actions de l'élite.
Le fait qu'il y ait eu de multiples cas de personnes appelées à la barre, et probablement un troisième à venir, et de nombreux refus de remettre des documents montre un problème fondamental, soit que les élites dirigeantes du gouvernement libéral ont de plus en plus l'impression qu'elles n'ont pas à suivre les directives de la Chambre du peuple et des représentants élus par le peuple. C'est une corruption de la bonne relation qui devrait exister entre les élites dirigeantes et les gens ordinaires.
La Chambre du peuple, c'est-à-dire la Chambre des communes, devrait être reconnue comme l'autorité suprême dans notre système de gouvernement, mais ce n'est pas le cas sous les libéraux. Ils pensent pouvoir aller à l'encontre des directives de la Chambre des communes. Au cours des débats, on entend les libéraux donner diverses raisons pour lesquelles ils n'ont pas aimé la motion qui ordonnait la production de ces documents, et ils ont bien droit à leur opinion. Ils sont libres de voter contre les motions présentées à la Chambre ou aux comités visant à ordonner la production de documents. Toutefois, la question de savoir s'ils aiment la motion est bien différente de celle de savoir s'ils devraient reconnaître l'autorité suprême de la Chambre des communes et l'obligation des élites dirigeantes de respecter les souhaits des représentants de la Chambre du peuple agissant de concert.
Bien entendu, il faut parler non seulement de la façon dont nous en sommes arrivés à cette question de privilège et des problèmes plus généraux de corruption au sein du gouvernement, mais aussi des détails choquants et insolites de ce scandale particulier, celui de la caisse noire environnementale. Ce qui s'est passé avec la caisse noire environnementale, très simplement, c'est qu'au nom du gouvernement, un groupe d'initiés appartenant à l'élite attribuait des fonds à diverses entreprises et, scandaleusement, votait pour que des fonds publics soient accordés à leurs propres entreprises. Dans certains cas, les bénéficiaires directs quittaient la salle lors de ces votes et, dans d'autres cas, ils ne le faisaient pas. La vérificatrice générale a constaté que 58 millions de dollars avaient été affectés à 10 projets non admissibles, et que 334 millions de dollars — pour plus de 186 cas — avaient été affectés à des projets pour lesquels des membres du conseil d'administration étaient en situation de conflit d'intérêts.
Imaginons un groupe de personnes assises autour d'une table pour décider quelles entreprises doivent recevoir des fonds publics. Bob propose que son entreprise reçoive 20 millions de dollars et soumet la question au vote du conseil, mais il s'abstient de voter. Ensuite, le conseil vote pour que l'entreprise de Bill reçoive de l'argent, et Bill s'abstient, mais pas chaque fois. Cela ne s'invente pas. Un groupe d'initiés bien branchés, appartenant à l'élite, disposait d'une énorme quantité de fonds publics, de l'argent que les Canadiens ordinaires avaient gagné à la sueur de leur front et versé au gouvernement sous forme d'impôts, et ce groupe, nommé par les libéraux, se réunissait pour décider comment distribuer ces fonds. Dans certains cas, il a accordé des fonds à des projets non admissibles et, dans beaucoup d'autres cas, il a accordé des fonds à des entreprises et à des projets qui profitaient directement aux personnes assises autour de la table. C'est scandaleux. Cela montre clairement la corruption profonde qui existe dans le fonctionnement du gouvernement.
Le gouvernement a-t-il enfreint des règles établies? Oui, mais, par ailleurs, comment quelqu'un a-t-il pu penser que c'était acceptable? Peu importe ce que disent les règles, est-il plausible que quelqu'un ait pu penser qu'il était acceptable de voter en faveur de l'octroi de fonds publics à sa propre entreprise? C'est complètement insensé. Toutefois, cela montre où nous en sommes avec la corruption qui s'est répandue au sein du gouvernement du Canada au cours des neuf dernières années, qu'il s'agisse de ce scandale en particulier ou d'autres scandales qui font actuellement l'objet d'une enquête.
Il y a eu le scandale ArnaqueCAN, dans lequel de hauts fonctionnaires continuent de se blâmer les uns les autres parce qu'un a réclamé la tête de quelqu'un dans cette affaire. On enquête actuellement sur les abus scandaleux du programme de passation de marchés avec les Autochtones. Des initiés non autochtones de l'élite ont profité de ce programme, certains en se faisant passer pour des Autochtones et en prenant de l'argent qui était censé profiter aux Autochtones.
Au sein du caucus conservateur plein de bon sens, nous sommes ici pour défendre les gens ordinaires, pour défendre le bien commun contre les élites libérales qui ont corrompu le gouvernement. C'est pourquoi nous avons besoin d'un nouveau gouvernement qui ramènera le gros bon sens...
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Madame la Présidente, je suis absolument ravi de prendre la parole ce soir et de vous voir occuper le fauteuil. J'espère qu'au cours de mon discours, je réussirai à provoquer un rire ou un sourire, car c'est le genre de chose qu'il nous arrive de faire.
Avant de commencer, je tiens à avertir les députés ministériels. Si, pendant la période des questions et observations, ils veulent lancer des accusations en disant que la motion sur le privilège parlementaire va à l'encontre de la Charte des droits et libertés ou que l'ordonnance de production de documents met la vérificatrice générale très mal à l'aise, je les invite à déposer le document ou à indiquer la source qu'ils prétendent citer afin que nous puissions déterminer s'ils déforment la vérité.
La motion propose que « le légiste et conseiller parlementaire transmette sans tarder tous les documents qu'il aura reçus à la suite du présent ordre à la Gendarmerie royale du Canada afin qu'elle établisse de manière indépendante s'il y a lieu d'enquêter sur la perpétration possible d'infractions ». C'est à la GRC de décider si elle veut examiner les documents. C'est à la GRC de décider si elle veut mener une enquête.
Maintenant que j'ai averti les députés ministériels, je vais passer à mes observations et demander à la présidence de faire preuve d'indulgence. Je vais résumer la situation pour les députés, mais d'abord, je tiens à souligner que j'ai eu le grand plaisir de rencontrer un groupe de personnes au club de plage Present Island à l'occasion de ce qu'on appelle la fin de semaine du maskinongé. Que faisons-nous là-bas? Nous partageons de la nourriture, un esprit de camaraderie et l'amour de la pêche.
Les personnes présentes, des membres estimés de la collectivité et de grands Canadiens, avaient deux sources de préoccupations. La première concernait l'impôt sur les gains en capital, ce qui n'est pas l'objet du débat de ce soir. Nous en resterons donc là pour l'instant. L'autre portait sur la corruption. Quelques-unes de ces personnes m'ont pris à part et m'ont demandé pourquoi il semble que les initiés bien branchés sont les mieux placés pour décrocher des marchés publics. Quand des Canadiens ordinaires posent des questions sur la corruption et sur le fait que les initiés bien branchés sont les mieux placés pour décrocher des marchés publics, cela nous dit à peu près tout ce que nous avons besoin de savoir.
Je souligne que, selon la lettre envoyée par le légiste, la Chambre a tout à fait le droit de demander des documents. On peut lire ce qui suit à la page 2 de la lettre: « [...] je note que l'ordre est un exercice du pouvoir de la Chambre des communes de demander des documents. Ce privilège parlementaire est ancré au préambule et à l'article 18 de la Loi constitutionnelle de 1867, ainsi qu'à l'article 4 de la Loi sur le Parlement du Canada. »
Le Parlement du Canada et la Chambre peuvent demander des documents. Ils peuvent demander qu'ils soient produits et rendus publics. Cependant, les libéraux n'aiment pas trop suivre les ordres de la Chambre. Il suffit de penser à l'affaire concernant les documents du laboratoire de Winnipeg, où ils ont poursuivi le Président en justice afin d'empêcher qu'ils soient rendus publics. Les documents ont fini par être rendus publics, mais le gouvernement était prêt à traîner le Président de la Chambre devant les tribunaux pour l'éviter.
En passant, cette motion a été appuyée par une majorité de députés. On peut toutefois se demander pourquoi nous avons inclus la capacité d'envoyer ces documents à la GRC si elle le souhaite. C'est parce que la GRC a signalé de multiples cas où elle n'a pas été en mesure d'obtenir des documents du gouvernement.
Avons-nous besoin de rappeler aux députés ministériels le scandale SNC-Lavalin? Avons-nous besoin de rappeler aux députés ministériels l'affaire de l'organisme UNIS? Avons-nous besoin de rappeler aux députés ministériels le refus de lever le privilège parlementaire pour fournir les documents sur le scandale de l'ingérence étrangère ou, comme je l'ai dit plus tôt, les documents du laboratoire de Winnipeg?
Le Code criminel contient des dispositions sur l'abus de confiance par des fonctionnaires. Il reviendrait entièrement à la GRC de décider si elle souhaite examiner les documents et permettre à ceux-ci d'éclairer une enquête, le cas échéant. Nous ne confondons pas « ordonner » et « veiller à ce que la GRC soit informée ».
Le gouvernement a du mal à définir le mot « ordonner », quand on pense que le a ordonné à la procureure générale de laisser une chance à une entreprise libérale bien branchée ou que le ministre de la Sécurité publique a ordonné à la cheffe de la GRC de divulguer indûment des documents concernant les fusillades et les meurtres tragiques en Nouvelle‑Écosse.
Tout cela met en évidence un problème plus vaste de manque de respect envers le Parlement. Le gouvernement semble penser que cette enceinte est un désagrément. Les libéraux semblent traiter la Chambre des communes et les comités parlementaires comme des désagréments. Des ministres ont l'habitude de ne pas se présenter aux comités lorsqu'ils y sont invités.
Prenons un peu de recul pour ce qui est du respect que le gouvernement n'a pas pour la Chambre. Pendant la pandémie, le gouvernement a essayé de contourner cette enceinte et de se donner des pouvoirs d'imposition et de dépense illimités sans la surveillance du Parlement pendant deux ans. Le gouvernement a prorogé le Parlement au beau milieu d'une enquête sur le scandale de l'organisme UNIS afin d'empêcher la conclusion de cette enquête.
J'ai déjà mentionné qu'il était prêt à poursuivre un Président devant les tribunaux pour empêcher la publication des documents sur le laboratoire de Winnipeg. Comment oublier la Loi sur les mesures d'urgence, que le gouvernement a invoquée? Il n'a fourni aucune preuve au Parlement; il a envoyé ses ministres donner des conférences de presse et fournir des renseignements trompeurs et faux à la presse, et c'est sur cette base que la Loi sur les mesures d'urgence a été invoquée. Le gouvernement actuel n'a aucun respect pour la Chambre, aucun respect pour cette enceinte et aucun respect pour les ordres ou les motions qui sont adoptés ici. La Chambre n'est qu'un désagrément pour le gouvernement.
Si le gouvernement se souciait des institutions, comme il le prétend, il respecterait les motions adoptées à la Chambre par une majorité de députés. Il n'est pas étonnant que les Canadiens perdent confiance dans leurs institutions. Le gouvernement n'a même pas foi en la Chambre ou en cette institution elle-même. Pourquoi s'attendrait-il à ce que les Canadiens continuent de faire confiance à cette institution?
Si les conflits d'intérêts étaient des friandises, le gouvernement aurait mis la main dans la bonbonnière bien trop souvent: le conflit d'intérêts concernant l'Aga Khan, le cas des conjoints de ministres ou de hauts fonctionnaires faisant du lobbying inapproprié pour leurs clients, en particulier pendant la pandémie, et Technologies du développement durable Canada — l'objet même du débat de ce soir, où la vérificatrice générale a découvert 186 conflits d'intérêts et remis en question des dépenses s'élevant à près de 400 millions de dollars. Les transactions intéressées au sein de Technologies du développement durable Canada sont totalement inacceptables.
J'ai une théorie pour expliquer pourquoi le gouvernement a du mal à comprendre ce que sont les conflits d'intérêts. Je pense que les libéraux croient que tout le monde, en toutes circonstances, agira toujours de la manière la plus altruiste. En d'autres termes, ils pensent que si les intentions d'une personne sont pures dans son cœur, cette personne ne peut pas agir de manière répréhensible. Je pense au contraire que la tentation l'emporte sur ces intentions altruistes. Telle est la réalité.
Les conservateurs estiment que, même en présence d'altruisme et d'intentions pures, il faut se protéger contre la tentation d'agir de manière inappropriée. Cela n'a rien à voir avec l'existence d'un conflit d'intérêts réel, même si la vérificatrice générale a découvert 186 conflits d'intérêts. Il s'agit plutôt de savoir s'il y a eu perception d'un conflit d'intérêts. Il n'y a pas de meilleur exemple que lorsque le a tenté de nommer l'ancien gouverneur général David Johnston en tant que rapporteur spécial. M. Johnston est un grand et éminent Canadien, une personne merveilleuse et un homme bon. Cependant, il n'était pas du tout le bon choix pour la tâche que le premier ministre pensait pouvoir lui confier. Pourquoi? Non pas parce qu'il y avait un conflit d'intérêts réel, bien qu'il ait pu y en avoir un, mais parce qu'il y avait une perception d'un conflit d'intérêts.
Lorsque des gens raisonnables demandent pourquoi des initiés bien branchés s'enrichissent, leur question me dit tout ce que j'ai besoin de savoir, c'est-à-dire qu'il y a conflit d'intérêts. Il ne s'agit pas de savoir si quelqu'un a le cœur à la bonne place, si sa motivation est pure ou s'il existe un conflit d'intérêts réel. Il s'agit de voir s'il y a apparence de conflit d'intérêts, donc si une personne raisonnable pourrait en percevoir un. Parmi les députés d'en face, on trouve beaucoup d'avocats. J'ai du mal à comprendre pourquoi les députés ministériels ont toujours autant de difficulté à saisir un concept juridique très simple à propos de conflits d'intérêts, qui semble leur échapper puisqu'ils continuent de l'enfreindre. Pourtant, il s'agit d'un simple critère juridique. La présence ou l'absence d'un conflit d'intérêts est une question de droit. La question est de savoir s'il y a apparence de conflit d'intérêts selon une personne raisonnable. Comme je l'ai mentionné, des Canadiens ordinaires demandent pourquoi il semble que des initiés libéraux bien branchés soient bien placés pour s'enrichir grâce à des marchés publics. Ce sont des gens raisonnables.
Aux États‑Unis, il y a ce qu'on appelle la False Claims Act, la loi sur les allégations fallacieuses. En vertu de cette loi, un dénonciateur peut obtenir une compensation financière lorsqu'il signale une fraude avec les deniers publics et que l'argent est récupéré. Nous devrions nous demander sérieusement si le Canada doit améliorer ses lois sur la protection des dénonciateurs afin qu'elles prévoient une compensation financière. Compte tenu des fraudes qui ont été révélées et du fait que le gouvernement n'a pas appuyé le projet de loi très raisonnable du Bloc visant à renforcer la protection des dénonciateurs, c'est une question sur laquelle nous devrions nous pencher. Pensons à l'application ArnaqueCAN. Nous en aurions peut-être entendu parler plus tôt et nous aurions peut-être récupéré l'argent du gouvernement plus rapidement. Nous aurions peut-être pu éviter que davantage d'argent ne soit gaspillé.
Revenons un instant à Technologies du développement durable Canada et parlons des conflits d'intérêts réels qu'il y avait. Comme je l'ai mentionné, la vérificatrice générale a trouvé 186 conflits d'intérêts. Une personne, Mme Andrée-Lise Méthot, était membre du conseil d'administration de TDDC. Je n'aime pas nommer des gens à la Chambre, alors j'essaie d'éviter de le faire la plupart du temps. En toute justice, je ne l'ai jamais rencontrée. Pour autant que je sache, c'est une personne formidable et, lorsqu'on lui a demandé de siéger au conseil d'administration de TDDC, elle a accepté le rôle dans le but d'accomplir quelque chose de grand pour le pays.
La vérificatrice générale a toutefois découvert des conflits d'intérêts lorsque cette personne était présente et qu'elle votait en faveur de l'attribution de sommes à des entreprises dans lesquelles elle avait un intérêt financier. Il semble que la tentation de s'enrichir a supplanté ses intentions pures d'origine, mais il y a pire. Cette personne, Mme Méthot, a obtenu une promotion alors qu'elle faisait l'objet d'une enquête de la vérificatrice générale et d'une enquête interne. Elle a été nommée au conseil d'administration de la Banque de l'infrastructure du Canada.
Pourquoi le gouvernement irait-il nommer à un nouveau poste une personne visée par une enquête sur des transactions intéressées et des conflits d'intérêts? Les faits étaient bien connus de tous au moment de la nomination, et même si tout le monde au gouvernement ne savait pas ce qu'il en était à l'époque, ces faits ont fini par être rendus publics. À partir de là, c'est devenu de notoriété publique. Le gouvernement n'a pas eu à attendre la fin de l'enquête pour voir les documents indiquant que cette personne était présente aux réunions du conseil où elle approuvait — ou approuvait en partie — l'attribution de sommes d'argent à des entreprises dans lesquelles elle avait un intérêt pécuniaire ou financier.
Le Parlement et la Chambre ont le droit d'obtenir ces documents. Tous les députés ont le droit de demander des documents. Nous avons établi que la Chambre a le droit de demander des documents. Ces documents peuvent être mis à la disposition des médias. Ils peuvent être mis à la disposition de la GRC. Quand ces documents seront fournis à la Chambre, certains députés les publieront peut-être en ligne. Si la GRC souhaite ne pas en tenir compte, ce sera à ses agents d'en décider. Si les agents de la GRC croient qu'ils ne peuvent pas s'y fier dans le cadre d'une enquête, c'est leur choix. Si un représentant du ministère de la Justice, qui est consulté au sujet d'un abus de confiance, d'un manquement à une obligation fiduciaire ou d'un abus de confiance par un fonctionnaire, ce qui relève du Code criminel, choisit de ne pas se fier à ces documents, c'est son choix.
Nulle part dans la motion d'aujourd'hui, ni dans la version initiale d'ailleurs, il n'est demandé que la GRC ou la vérificatrice générale prennent des mesures. La décision leur revient. Même si la vérificatrice générale a dit qu'elle n'avait relevé aucun acte criminel, ce n'était pas son mandat. Elle cherchait des conflits d'intérêts et, bon sang, elle en a trouvé beaucoup. Elle a trouvé 186 conflits d'intérêts, remettant ainsi en question près de 400 millions de dollars qui semblent avoir été versés dans des transactions intéressées ou à des parties inadmissibles.
Je m'en remets entièrement aux agents d'application de la loi pour déterminer comment traiter l'information en question, si elle leur est communiquée. C'est tout le contraire du gouvernement, qui a voulu aider ses amis en tentant de forcer la main de la vérificatrice générale dans le cadre d'une enquête criminelle ou, que cela ait été une directive ou non, ou que cela ait été sage ou non, qui a essayé d'exercer des pressions inappropriées sur la commissaire de la GRC pour qu'elle divulgue des renseignements sur les armes à feu utilisées dans la tragédie absolument dégoûtante survenue en Nouvelle‑Écosse, pendant que l'enquête était en cours, parce que le gouvernement avait une mesure législative sur les armes à feu et qu'il voulait faire des gains politiques en rendant ces renseignements publics.
Je serais heureux de répondre aux questions du secrétaire parlementaire de la leader du gouvernement à la Chambre sur l'un ou l'autre de ces sujets. Nous pouvons même nous renvoyer la balle pendant toute la période de 10 minutes, si c'est ce qu'il souhaite.
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Madame la Présidente, je suis très heureux de participer au débat d'aujourd'hui sur le scandale actuel. Je commencerai par citer Andy Warhol: « Je me réveille tous les matins. J'ouvre les yeux et je me dis: c'est reparti. » C'est un scandale libéral de plus. Encore une fois, les libéraux favorisent des proches du Parti libéral, ils empêchent la production légalement ordonnée de documents et le gouvernement libéral manque de respect envers le Parlement.
Les gens qui nous regardent à la maison se demandent de quel scandale il est question. Je pense notamment au fils de mon collègue, qui est probablement l'une des deux ou trois personnes qui nous regardent encore sur CPAC. Les gens veulent savoir de quel scandale il s'agit; il y en a eu tellement. Parlons-nous ici du scandale SNC‑Lavalin, où le gouvernement s'est ingéré dans une affaire judiciaire pour que l'entreprise qu'il privilégiait, SNC‑Lavalin, échappe à une interdiction de soumissionner des projets d'approvisionnement du gouvernement?
Parlons-nous du scandale de l'organisme UNIS, où le gouvernement a utilisé des deniers publics pour engager et payer la famille du ? Ils ont tiré d'affaire l'entreprise dysfonctionnelle des fondateurs douteux d'UNIS, qui étaient de célèbres partisans du Parti libéral. Le nouveau lieutenant libéral du Québec, l'actuel , qui était alors président du Conseil du Trésor, a enfreint la Loi sur les langues officielles pour qu'un contrat à fournisseur unique de 950 millions de dollars soit accordé à l'organisme UNIS.
Pensons‑y. Un représentant du gouvernement, qui était censé représenter les intérêts du Québec, a enfreint la Loi sur les langues officielles pour qu'une entreprise unilingue formée par des amis du obtienne un contrat à fournisseur unique.
Bien sûr, nous nous souvenons que le ministre des Finances de l'époque, Bill Morneau, a reçu un cadeau de 47 000 $ de l'organisme UNIS pour permettre à sa famille de s'envoler pour des vacances de luxe. Il s'agit du même organisme à qui il versait de l'argent par l'entremise de ses budgets et qui employait également sa fille.
Parlons‑nous du scandale des vacances du ? Je devrais être plus précis, car les gens se demanderont de quelles vacances il s'agit. S'agit-il du scandale des vacances sur l'île d'un milliardaire, quand le premier ministre a reçu un voyage gratuit d'un lobbyiste enregistré? Serait-ce peut-être le scandale des vacances de surf? Lors de la toute première Journée de la vérité et de la réconciliation officielle, le premier ministre s'est rendu à Tofino pour faire du surf. Il s'agit peut-être du plus récent scandale de Noël, lorsque le premier ministre est allé en vacances en Jamaïque. Il a reçu un cadeau de 9 000 $ la nuitée d'un ami qui est aussi, bien sûr, un donateur de la fondation Trudeau. Heureusement, cette fois-là, il ne s'agissait pas d'un donateur de la fondation lié à la République populaire de Chine, du moins pas à notre connaissance.
S'agirait-il du scandale d'ArriveCAN, où on a vu le gouvernement donner des millions de dollars à des entreprises pour qu'elles ne fassent aucun travail pour une application qui ne fonctionnait pas? Cette application a envoyé à tort 10 000 Canadiens en quarantaine. Lorsque le gouvernement a témoigné devant le tout-puissant comité des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires, on a appris qu'il n'avait même pas testé la mise à niveau de l'application pour laquelle il avait payé des millions de dollars avant de la rendre publique et de l'infliger aux Canadiens.
J'aimerais continuer à parler de certains de ces scandales. Combien de temps me reste-t-il? Comme je ne dispose que de 16 minutes, je n'aurai pas le temps d'aborder le reste.
La vice-présidente adjointe (Mme Alexandra Mendès): Vous avez neuf minutes.
M. Kelly McCauley: Madame la Présidente, je vais passer à autre chose. Je vais parler du scandale des dépenses liées au fonds vert, bien qu'il soit difficile, encore une fois, d'en choisir un seul. Il n'y a que le gouvernement libéral pour se retrouver dans un scandale composé de plusieurs sous-groupes de scandales. En effet, nous sommes actuellement aux prises avec trois scandales liés aux dépenses écologiques: le scandale A, le scandale B et le scandale C.
Il y a le scandale de la vérification des subventions et contributions vertes versées par le ministère de l'Environnement, pour lequel il y a eu une vérification interne. Nous avons appris que le gouvernement donne des millions de dollars à des entreprises extrêmement rentables qui ont été dénoncées parce qu'elles étaient extrêmement polluantes.
En fait, j'ai deux exemples sous les yeux. Rio Tinto, qui vaut des milliards de dollars, a reçu des millions de dollars du gouvernement libéral sans un mécanisme de surveillance digne de ce nom. Lafarge Canada, une autre entreprise étrangère, a reçu des millions de dollars du gouvernement, sans mécanisme de surveillance, encore une fois.
Le gouvernement a financé — a subventionné — des universités aux États‑Unis qui ont des milliards de dollars en dotation. Les contribuables, par l'intermédiaire des libéraux, ont décidé qu'ils allaient subventionner ces universités. Le gouvernement a aussi accordé des fonds à un pays étranger pour qu'il étudie la faune. Je crois qu'il s'agissait de la Nouvelle‑Zélande. Je ne vois pas le rapport avec l'environnement au Canada. La vérification a révélé que le gouvernement n'a pas assuré une surveillance et une gouvernance adéquates. Bien sûr, il y a le scandale du fonds vert Accélérateur net zéro, comme l'a montré le commissaire à l'environnement, qui travaille avec la vérificatrice générale. On parle alors de 8 milliards de dollars de l'argent des contribuables canadiens.
Pendant ce temps, dans ma circonscription, il y a un organisme à but non lucratif, la banque alimentaire de l'Association des vétérans, qui vient en aide aux anciens combattants et aux retraités de la GRC et des services de police. Il y a vraiment une banque alimentaire dans une ville aussi riche qu'Edmonton, dans un pays aussi riche que le Canada, pour les vétérans qui n'arrivent pas à se nourrir, mais le Canada compte un fonds Accélérateur de 8 milliards de dollars.
Selon la vérificatrice générale, le gouvernement libéral n'a pas vérifié l'optimisation des ressources, la capacité des entreprises qui ont reçu 8 milliards de dollars et leur utilisation des fonds pour réellement réduire les émissions de gaz à effet de serre. Pensons-y: 8 milliards de dollars pour accélérer la réduction des émissions de gaz à effet de serre, mais nous allions les donner à des entreprises auxquelles nous n'allions pas demander de prouver qu'elles utilisaient cet argent pour réduire les gaz à effet de serre.
Douze des 17 entreprises n'ont fourni aucun plan de réduction des gaz à effet de serre. Voici un commentaire du bureau de la vérificatrice générale à l'intention du commissaire à l'environnement: « Le gouvernement libéral n'a pas fait preuve de diligence raisonnable avant de distribuer à pleines mains l'argent des contribuables canadiens. » Si l'on y réfléchit bien, ce sont des milliards de dollars qui ont été versés. Nous avons reçu une liste de seulement huit des entreprises qui ont reçu de l'argent par l'intermédiaire du fonds et qui n'ont fourni aucune preuve qu'elles allaient utiliser l'argent des contribuables pour réduire réellement les émissions de gaz à effet de serre. La capitalisation boursière totale, c'est-à-dire la valeur des entreprises, dépasse 1 billion de dollars.
Les Canadiens ont du mal à joindre les deux bouts et, si j'ai bien compris, 25 % d'entre eux vivent sous le seuil de la pauvreté. Chaque mois, 2 millions de Canadiens se rendent à une banque alimentaire. Nous sommes incapables de fournir aux soldats des munitions ou même des sacs de couchage et, à Edmonton, des vétérans ont recours aux banques alimentaires. Par contre, le gouvernement a 8 milliards de dollars à donner à des entreprises qui valent plus de 1 billion de dollars, et il ne se donne même pas la peine de demander: « Vous savez quoi? En échange de ce cadeau de 8 milliards de dollars, pourriez-vous peut-être, s'il vous plaît, si ce n'est pas trop demander, nous prouver que vous allez réellement utiliser cet argent pour réduire les gaz à effet de serre? » Bien sûr que non; le gouvernement actuel ne le fait pas.
Bien entendu, nous en sommes maintenant au troisième scandale des dépenses dites écologiques, celui dont nous débattons ce soir: la caisse noire environnementale. Résumons ce scandale. La vérificatrice générale a constaté que les libéraux avaient transformé Technologies du développement durable Canada en petite caisse pour les proches du Parti libéral. Dans un enregistrement qui a fait l'objet d'une fuite, un haut fonctionnaire fustige « l'incompétence pure et simple » du gouvernement libéral, qui a accordé de façon inappropriée des contrats d'une valeur de 390 millions de dollars. Quand avons-nous déjà entendu parler d'argent distribué de façon inappropriée?
La vérificatrice générale a constaté que Technologies du développement durable Canada a donné 58 millions de dollars à 10 projets inadmissibles qui, parfois, ne pouvaient pas démontrer l'existence d'un quelconque avantage environnemental ou le développement d'une technologie verte. Encore une fois, quand avons-nous déjà entendu cela? Ah oui, au scandale numéro deux. Au moins, cette fois-ci, le gouvernement, et je lui dis bravo, n'a donné que 58 millions de dollars pour rien. C'est bien inférieur aux 8 milliards de dollars qu'il a donnés. Remarquez que cela vient du même ministère, ce qui est déplorable.
Au total, le tiers de 1 milliard de dollars a été réparti dans plus de 186 projets où les membres du conseil d'administration étaient en conflit d'intérêts. On pourrait penser que, si les libéraux avaient le tiers de 1 milliard de dollars à distribuer, ils s'assureraient que les personnes qui reçoivent l'argent ne soient pas les mêmes que celles qui décident qui le reçoit. Quelque 58 millions de dollars ont été affectés à des projets sans veiller à ce que les accords de contribution et les conditions soient respectés.
Le même problème a été découvert grâce à l'audit de l'administration des subventions et des contributions à Environnement Canada, où l'argent a été distribué sans surveillance adéquate. Voici un extrait de ce rapport:
Les fondements structurels et stratégiques nécessaires à l'appui du modèle d'exécution des programmes – tels que la gouvernance, les processus, les systèmes, le cadre de conformité, la formation et le renforcement des capacités – [...] n'ont pas été adaptés de manière à soutenir efficacement l'ampleur et la complexité du nombre actuel de programmes [...]
Ce rapport a également constaté « [...] des approches de gestion financière qui ne soutiennent pas pleinement [...] l’efficacité de l’exécution des programmes. »
Nous nous sommes déjà retrouvés devant la même situation après qu'un comité parlementaire eut exigé la production de documents. Les députés se souviennent peut-être du scandale McKinsey, dont j'ai oublié de parler plus tôt. Dominic Barton était un ami du et son entreprise a obtenu 10 fois plus de contrats que sous le gouvernement précédent. C'est la même firme McKinsey qui a été accusée d'avoir contribué à aggraver la crise des opioïdes au Canada, et probablement une des plus viles entreprises au monde. Le comité des opérations gouvernementales avait exigé que le gouvernement produise des documents, ce que celui-ci a refusé de faire.
Un peu comme les libéraux en ce moment, divers échelons du gouvernement expliquent pourquoi le Parlement n'est pas, semble-t-il, souverain. Des représentants du Bureau du Conseil privé, le ministère du lui-même, nous ont dit que les lois sur l'accès à l'information et la protection des renseignements personnels l'emportent sur la volonté du Parlement.
Nous y revoilà une fois de plus. Même problème, même attitude et même opération de camouflage de la part du gouvernement. Cette fois-ci au moins, contrairement à l'affaire McKinsey, le Bloc et le NPD nous appuient. Nous allons aller au fond des choses dans ce chapitre trois de la caisse noire environnementale.