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Monsieur le Président, c'est un honneur de prendre la parole à la Chambre à propos de cette question importante.
Je partagerai mon temps de parole avec le député de , qui parlera lui aussi de l'importance de la motion présentée aujourd'hui.
Les conservateurs ont présenté cette motion demandant au gouvernement de mettre fin dès maintenant à toutes les exigences fédérales de vaccination. Après que les Canadiens ont fait tout ce qu'on leur demandait pendant deux ans, notamment de suivre les règles et de rester en confinement, ce qui les a empêchés de rendre visite à leur famille ou de voyager, les effets de ces restrictions ont exacerbé les problèmes de santé mentale de nombreux Canadiens, ce qui s'est avéré incroyablement difficile pour ceux qui se trouvent en marge de la société. Ces restrictions ont également entraîné des retards et le report ou l'annulation de rendez-vous de dépistage et de traitement, laissant des patients en manque de soins. Les Canadiens ont fait tout ce qu'on leur a demandé, allant même jusqu'à obtenir un des taux de vaccination les plus élevés du monde, mais ils ne peuvent pas vivre indéfiniment avec de telles restrictions.
Des pays un peu partout dans le monde, nos alliés et les provinces canadiennes sont en train de mettre fin aux exigences relatives à la vaccination. Toutes les provinces ont levé les exigences ou ont publié un plan à cet effet, conformément aux avis de leur médecin hygiéniste en chef respectif. Toutefois, à Ottawa, la coalition au pouvoir formée du NPD et du Parti libéral, ne respecte pas la science médicale. Le gouvernement s'appuie plutôt sur la science politique, dont il s'est servi pour diviser les Canadiens et la population à un moment où nous avions besoin d'un vrai leadership.
Reportons-nous au début de la pandémie, lorsque les députés de ce côté-ci de la Chambre ont sans hésitation soutenu des mesures raisonnables pour que le Canada puisse naviguer à vue dans l'inconnu, en l'occurrence la COVID‑19. La collaboration était le nerf de la guerre.
Toutefois, au cours de la pandémie, nous avons vu à maintes reprises le saisir toutes les occasions pour se livrer à de l'opportunisme politique. Même au début de la pandémie, lorsque nous voulions offrir un soutien indéfectible aux Canadiens, le a tenté de faire l'histoire en s'arrogeant des pouvoirs qui auraient habilité le gouvernement à imposer des taxes et à dépenser sans surveillance parlementaire pendant deux ans.
Le a ensuite tenu des propos incroyables en qualifiant de misogynes ou de racistes les gens qui n'appuyaient pas ses politiques relatives à la COVID‑19. Récemment, ce type de discours qui sème la discorde a été condamné non seulement aux quatre coins du Canada, mais aussi dans le monde entier. Dans tous ces exemples, le premier ministre ne prenait pas des décisions fondées sur la science. Par conséquent, dans le cadre des discussions d'aujourd'hui, j'encourage tous les députés à demander au gouvernement quels organismes fédéraux et quels médecins ont réclamé l'imposition de ces exigences, de ces confinements et des obligations relatives à la vaccination et au port du masque qui relèvent du gouvernement fédéral.
Nous savons que 10 médecins sur 10 dans les provinces, les médecins hygiénistes en chef de toutes les provinces, s'entendent pour dire qu'il est sécuritaire de lever ces exigences selon les données médicales.
Les Canadiens sont à juste titre perplexes. Au Canada, les gens peuvent assister à un événement sportif, s'asseoir côte à côte avec leurs voisins et des membres de leur collectivité qu'ils voulaient voir depuis deux ans, porter les mêmes chandails et encourager une équipe sportive sans preuve de vaccination et sans masque parce qu'il est sécuritaire de le faire selon les médecins en chef de toutes les provinces.
Selon le , même si les gens peuvent renouer avec une expérience qui leur manquait depuis longtemps en regardant un film au cinéma avec des proches, des voisins et des membres de la collectivité sans preuve de vaccination et sans masque parce qu'une telle activité est sécuritaire, ils ne peuvent pas voyager à bord d'un train de VIA Rail ou d'un avion pendant 30 ou 10 minutes à moins de respecter ces deux conditions.
J'espère qu'aujourd'hui, les députés de cette enceinte demanderont aux députés du gouvernement ce que sait le gouvernement fédéral. Quelles données scientifiques le gouvernement fédéral cache-t-il aux médecins hygiénistes en chef des provinces? Quelles données scientifiques dont le gouvernement fédéral dispose et qu'il refuse de partager avec nos alliés internationaux montrent qu'il ne serait pas sécuritaire de lever les exigences? Nous savons que le gouvernement ne donnera pas de réponse. Il répondra peut-être en essayant d'effrayer les Canadiens, mais ce ne sera que pour essayer de semer davantage la peur et la division dans ce dossier.
Je le répète, le Canada est un des pays les plus vaccinés du monde. Les Canadiens ont fait leur part. Ils ont fait ce qu'on leur a demandé, mais ce n'était pas assez. Au contraire, le gouvernement cherche à serrer la vis aux fonctionnaires fédéraux, aux membres des Forces armées canadiennes, aux membres de la GRC et aux employés sous réglementation fédérale.
Même si, maintenant, les médecins hygiénistes en chef de toutes les provinces disent, en s'appuyant sur des données scientifiques, qu'il est sécuritaire de se réunir et de travailler sans exigences liées à la vaccination et au port du masque, le gouvernement n'a pas indiqué qu'il redonnerait à ces personnes leur emploi. Il ne leur permet pas de retourner au travail. Pourquoi? Comment la société canadienne est‑elle avantagée par le fait que ces gens ne peuvent pas subvenir aux besoins de leur famille? Des fonctionnaires fédéraux, des membres des Forces armées canadiennes et des membres de la Gendarmerie royale du Canada qui se sont mis au service de leur pays ont été brusquement chassés de leur emploi et se sont fait dire qu'ils n'avaient plus le droit de pourvoir aux besoins de leur famille parce que le a vu une bonne occasion de se faire du capital politique.
Aujourd'hui, nous devrions saisir l'occasion de suivre les données scientifiques médicales, d'écouter les médecins hygiénistes en chef partout au pays, y compris dans la province où se trouve la Chambre. Les gens peuvent rencontrer leurs amis et des membres de leur famille dans un aréna sans porter de masque et sans devoir être vaccinés. Pourquoi le gouvernement croit‑il être mieux avisé que les experts et les meilleurs médecins de notre province?
Les conservateurs du Canada défendront les intérêts des Canadiens. Nous nous porterons à la défense de la science et de la justice. Il est temps de mettre fin aux exigences relatives à la vaccination.
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Monsieur le Président, quelle belle présentation de la part de notre collègue qui est le porte-parole de l'opposition officielle en matière de santé. Cette excellente présentation illustre à quel point, depuis des semaines et des mois maintenant, l'opposition officielle fait son travail ici, à la Chambre, en demandant une chose toute simple: un plan de levée des mesures sanitaires fédérales.
Nous avons commencé par poser des questions et par demander si les libéraux pouvaient nous donner des dates, un chemin ou un quelconque espoir pour les Canadiens que ces mesures allaient être levées. De l'autre côté, on nous a répondu par des statistiques, des nombres de cas et des taux de vaccination. On nous a dit que la situation était pire ici qu'ailleurs ou qu'elle était moins mauvaise; bref, nous avons eu toutes les réponses sauf celle à la question que nous posions. Nous voulions un plan avec des dates et nous voulions connaître les critères que le gouvernement allait prendre et évaluer pour décider de la fin des mesures sanitaires au fédéral.
Avec les libéraux, c'est toujours la même chose. On se demande tout le temps quand ils vont passer à l'action. Au début de la pandémie, ils ont été en retard. Ils ont été en retard à réaliser qu'il y avait une pandémie. Ils ont été en retard pour acheter les vaccins au début. Ils ont été en retard sur à peu près tout. Maintenant que toutes les provinces commencent à lever les restrictions sanitaires, encore une fois, le gouvernement libéral est en retard. Il est en retard par rapport à la science et les décisions, pas seulement des provinces, mais aussi des autres pays.
Le gouvernement NPD-libéral est incapable de prendre des décisions au bon moment. Qui sont ceux et celles qui paient pour cela? C'est l'ensemble des Canadiens. Le fait qu'on en parle encore aujourd'hui démontre que ce gouvernement n'est pas capable d'agir et qu'il ne se soucie pas de ses propres employés, de ses fonctionnaires, de l'économie du pays, des échanges commerciaux aux frontières, de l'industrie touristique et de toutes les personnes qui travaillent au Canada qui sont sous compétence fédérale. Pour le gouvernement, ce n'est pas grave.
En fait, depuis lundi, j'ai compris que le néo-démocrate—libéral avait d'autres choses en tête que la levée des restrictions sanitaires au pays. Dans le contexte actuel, comment ce premier ministre néo-démocrate—libéral peut-il justifier le maintien des restrictions, tandis que les provinces les abandonnent une par une?
Nous avons l'un des taux de vaccination les plus élevés dans le monde parce que les Canadiens ont répondu présents à l'appel à se faire vacciner. Rappelons-nous qu'au début de la pandémie, on ne savait même pas quelle était cette maladie. La science a répondu, les gens ont répondu, les gens se sont fait vacciner en très grand nombre. Je dis bravo à tous les Canadiens et les Canadiennes qui ont fait cela, à tous les travailleurs de la santé qui ont travaillé très fort dans une période d'incertitude alors qu'on ne savait pas à quoi on faisait face et à tous ces gens de première ligne qui ont été là pour les Canadiens et les Canadiennes afin d'assurer leur sécurité et leur santé.
En deux ans, la situation a changé. Je sais que le premier ministre néo-démocrate—libéral aime vivre dans le passé, mais il y a beaucoup de choses qui ont évolué. Pour la première fois en deux ans, les Canadiens ont l'espoir que la vie peut recommencer à suivre son cours normal. Pourquoi le premier ministre s'entête-t-il à contredire les experts? Voilà la vraie question. On n'a pas la réponse à cela. Pourquoi ce premier ministre néo-démocrate—libéral ne veut-il pas écouter les experts? Pourquoi ne fait-il pas comme ses homologues des provinces? Est-ce que le premier ministre se pense maintenant plus important que les scientifiques dont il disait suivre les recommandations pendant toute la pandémie? Maintenant, ce n'est plus grave de ne pas écouter les scientifiques.
Comme le disait mon collègue le porte-parole en matière de santé, le premier ministre fait de la science politique, pas de la science médicale. Voilà ce que nous réalisons. Il n'a pas été capable de mériter, lui-même, une majorité auprès des Canadiens en déclenchant une élection en pleine pandémie, contre l'avis de tout le monde. Il a préféré faire à sa tête et déclencher une élection. Ce n'était pas grave même si cela pouvait contrevenir à quelques règles. Il fallait absolument y aller. Il voulait donner une majorité à son gouvernement pour diriger le pays. Il n'a pas réussi, les Canadiens ont été clairs: ils lui ont dit non.
Qu'a fait le premier ministre? Il a acheté une majorité au Parlement par l'entremise d'une coalition avec le NPD. C'est cela, la réponse. C'est de cela qu'il s'est occupé au cours des dernières semaines et des derniers mois, au lieu de penser aux fonctionnaires, aux Canadiens et à tous ceux et toutes celles qui ne peuvent pas exercer leur métier parce que le gouvernement fédéral a décidé de maintenir des obligations vaccinales qui n'ont plus leur raison d'être selon les experts de la santé publique de toutes les provinces et de plusieurs experts partout dans le monde.
En parlant d'experts, j'aimerais citer le ministre de la Santé du Québec qui disait récemment qu'il s'agissait d'un pas de plus vers les assouplissements et que l'on doit commencer à se préparer à apprendre à vivre avec le virus. C'est cela que les libéraux devraient retenir comme information. Ce n'est pas juste moi qui le dis.
Deux experts médicaux ont déclaré au Comité permanent de la santé de la Chambre des communes que la justification scientifique d'une obligation de vaccination était limitée. Le Dr David Jacobs, président de l'association ontarienne des radiologistes, a aussi souligné l'immaturité du premier ministre du Canada — ce n'est pas rien — et surtout son habileté à jeter de l'huile sur le feu lorsqu'il a dit que les gens non vaccinés étaient des marginaux et des racistes. On ne s'attend pas à de telles paroles de la part du premier ministre du Canada, quoique je devrais dire du premier ministre néo‑démocrate—libéral du Canada.
Pour le Dr Jacobs, les Canadiens non vaccinés sont des personnes qui ont simplement peur ou qui ont examiné la recherche et ne sont pas d'accord avec les résultats. Dans le fond, il disait qu'une approche d'ouverture est celle à laquelle on aurait pu s'attendre de la part du premier ministre.
Nous avons entendu le même son de cloche du côté de la Dre Shirin Kalyan, professeure de médecine à l'Université de la Colombie‑Britannique, qui s'est elle aussi interrogée sur la validité des mandats actuels de vaccination pour l'ensemble de la population.
En janvier, le Dr Howard Njoo, sous-administrateur en chef de la santé publique du Canada et l'un des experts qui conseillent le gouvernement néo‑démocrate—libéral, est allé encore plus loin en déclarant que la vaccination devrait être volontaire. Je ne sais pas quelle science le gouvernement dit suivre, mais on ne la trouve pas, cette science‑là. On aimerait la voir, ainsi que les avis qui ont conduit à l'obligation vaccinale des employés fédéraux ou relevant de la compétence fédérale, mais, malheureusement, il semble que cela n'existe pas. Les avis disaient toujours le contraire.
Oui, il était fortement recommandé de vacciner. Cependant, était‑il nécessaire d'obliger les gens à se faire vacciner? Je me souviens d'un certain premier ministre qui disait que jamais il n'obligerait les Canadiens à se faire vacciner. Qui était‑ce? C'est le premier ministre néo‑démocrate—libéral lui-même qui a dit cela.
À un moment donné, tout d'un coup, deux jours avant une certaine date au mois d'août, l'obligation vaccinale est devenue la chose à faire. Deux jours plus tard, les élections ont été déclenchées et on a fait du thème de la pandémie un enjeu électoral, on s'est servi de la pandémie à des fins électoralistes. Le premier ministre en a payé le prix, car les Canadiens lui ont dit non. Cependant, comme je l'ai dit plus tôt, il s'est depuis acheté une majorité, mais c'est une autre histoire et on aura l'occasion d'en reparler.
Jusqu'à maintenant, l'inaction du premier ministre a nui à notre économie, aux échanges commerciaux et à l'industrie touristique canadienne. Elle continue de causer des dommages irréparables, alors que des milliers d'employés fédéraux et de travailleurs relevant de la compétence fédérale sont encore sans emploi parce que le gouvernement n'agit pas et qu'il n'écoute pas ses propres experts.
En terminant, j'aimerais savoir quand le premier ministre prévoit le retour au travail de ses fonctionnaires, la levée de l'obligation vaccinale et un retour à la vie normale pour les Canadiens et les Canadiennes. Il est temps de cesser de faire de la politique partisane avec la pandémie et la COVID‑19. Comme les experts le réclament, il est temps de mettre fin aux obligations vaccinales partout au pays.
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Monsieur le Président, je suis reconnaissant d'avoir l'occasion d'intervenir ce matin à la Chambre pour parler de ce sujet très important.
La pandémie de la COVID‑19 a évidemment influencé notre quotidien partout au Canada et dans le monde entier depuis maintenant deux ans. Elle a aussi mis à l'épreuve nos systèmes de santé, perturbé notre économie et changé nos interactions sociales et économiques.
En réponse à cette crise, le gouvernement du Canada a pris des mesures importantes pour protéger la santé et la sécurité des Canadiens. Au fil de l'évolution de la pandémie, il continue d'être important de constamment examiner et réexaminer l'efficacité des mesures prises.
Je comprends donc la volonté du Parti conservateur, et de la Chambre dans son ensemble, et l'utilité d'évaluer aujourd'hui, comme nous le faisons tous les jours au sein du gouvernement canadien, l'obligation de différentes mesures comme celle de la vaccination. Cela s'inscrit dans l'évaluation continue des mesures pour lutter contre la COVID‑19.
Comme je le disais, le gouvernement du Canada a toujours procédé à cette évaluation, et continuera de le faire, dans l'optique de protéger la santé et la sécurité des Canadiens dans un cadre de mesures les moins restrictives possible, de manière à réduire le plus possible l'incidence de ces mesures sur notre vie individuelle, personnelle, familiale, économique et sociale.
De réelles conséquences accompagnent l'ajout ou le retrait de toute mesure de santé publique. C'est pourquoi, avant d'imposer ces mesures, nous avons toujours procédé à une analyse minutieuse fondée sur les preuves scientifiques et avons constamment réévalué nos décisions. Il est important de souligner que nous sommes aujourd'hui dans une tout autre situation que celle où nous étions en mars 2020.
Au cours des deux dernières années, les Canadiens se sont rigoureusement conformés aux mesures de santé publique afin de se protéger les uns les autres. Ils se sont fait vacciner en grand nombre, ont porté des masques, ont maintenu une distance physique avec les autres personnes et sont restés à la maison lorsqu'ils étaient malades.
Grâce à ces efforts souvent pénibles, nous avons amorcé une période où il est davantage possible de participer à des activités en personne et à des rassemblements, ainsi que de pouvoir voyager. Nous y avons tous et toutes mis du nôtre. Nous avons tiré des leçons. Par conséquent, nous sommes mieux préparés à aller de l'avant maintenant.
Comme la Dre Tam nous l'a rappelé à plusieurs reprises et encore récemment, la COVID‑19 est là pour de bon. Nous surveillons les sous-variants d'Omicron, notamment le sous-variant BA.2, pour lesquels on constate une hausse des cas dans plusieurs endroits au pays, ainsi qu'à l'international.
Bien que le nombre de cas graves de la maladie soit à la baisse au pays et dans la plupart des administrations partout dans le monde, plusieurs hôpitaux au Canada continuent d'être soumis à une forte pression. La pandémie continue donc de mettre sous pression notre système de santé et nos travailleurs de la santé.
Nous devons nous assurer de gérer cette pression au moment où les mesures de santé publique sont assouplies dans une bonne partie du pays. Nous devons aussi être conscients que, pendant cette période de transition, nous ne percevrons pas tous de la même manière la levée de ces mesures. Certaines personnes seront ravies de reprendre les activités qu'elles affectionnent, tandis que d'autres seront plus prudentes et parfois beaucoup moins à l'aise.
Durant les deux dernières années, les Canadiens ont fait preuve d'une incroyable souplesse et d'une très grande résilience, et ils continueront de le faire. Ils feront des choix qui refléteront leur propre réalité, en fonction de facteurs comme leur situation personnelle, leur aversion au risque, leur statut vaccinal à l'égard de la COVID‑19, la présence de cas de COVID‑19 dans leur milieu, les troubles médicaux sous-jacents auxquels ils pourraient être susceptibles, et le risque associé au contact avec des personnes infectées, proches ou moins proches. Par exemple, une personne pourrait très bien continuer de porter le masque, même si ce n'est pas obligatoire dans certains endroits.
Nous encourageons donc tous et toutes à continuer de prendre des décisions éclairées afin de se protéger, de protéger leur famille et leur communauté, et à respecter les décisions des autres en faisant preuve de compassion.
Les tests de dépistage sont un des outils qui permettront aux Canadiens de prendre ces décisions éclairées afin de gérer leur propre santé et sécurité. J'aimerais prendre quelques instants de votre temps pour vous en parler.
[Traduction]
Le dépistage rapide, en particulier, est un outil qui permet aux Canadiens de savoir rapidement et facilement, au moment qui leur convient, s’ils ont la COVID‑19, ce qui contribue à instaurer la confiance et à renforcer les efforts de réouverture.
[Français]
Il demeurera important d'assurer un accès équitable et efficace aux tests de dépistage rapide de la COVID‑19, car les Canadiens et les Canadiennes se tournent de plus en plus vers ces derniers pour prendre leurs décisions: rendre visite à un proche, y compris dans un établissement de soins de longue durée, envoyer les enfants à l'école ou organiser un rassemblement familial.
[Traduction]
Le gouvernement fédéral a commencé à acheter et à distribuer gratuitement des tests de dépistage rapide aux provinces et aux territoires dès octobre 2020. En décembre dernier seulement, le gouvernement du Canada leur a distribué plus de 35 millions de tests antigéniques rapides. En janvier, le Canada a reçu 140 millions de tests de plus.
Compte tenu de la demande croissante de tests rapides d’un bout à l’autre du pays, le gouvernement du Canada a déposé le projet de loi . Ce projet de loi, qui a reçu la sanction royale au début du mois, prévoit le versement à Santé Canada de 2,5 milliards de dollars pour l’achat et la distribution de tests à la grandeur du Canada ainsi que l'autorisation législative d’agir à cet égard. Grâce à ces fonds, le gouvernement du Canada pourra s’assurer que les Canadiens continuent d’avoir accès gratuitement aux tests de dépistage rapide dont ils ont besoin, et ce, dans l’ensemble des provinces et territoires.
En plus de permettre d’approvisionner les provinces, les territoires et les communautés autochtones, ces fonds permettront aussi à Santé Canada de continuer à fournir des tests qui seront distribués par l’entremise d’importants partenaires comme la Croix-Rouge canadienne, les chambres de commerce et les pharmacies. Ils permettront également aux écoles de rester ouvertes et contribueront à la protection de nos enfants ainsi que de nos parents ou de nos grands-parents qui vivent dans des établissements de soins de longue durée. Grâce à ce financement, le gouvernement du Canada mettra en place des contrats essentiels dans un marché mondial hautement concurrentiel pour l’achat de tests rapides efficaces en quantité suffisante pour répondre à la demande prévue à l’échelle du pays.
Alors que nous continuons à gérer la COVID‑19, le gouvernement du Canada utilise également la surveillance des eaux usées pour mieux comprendre la transmission communautaire du virus. La surveillance des eaux usées est un outil extraordinaire que l’ASPC, l’Agence de la santé publique du Canada, utilise indépendamment des tests cliniques pour nous permettre de déterminer si la prévalence du virus augmente ou diminue dans une collectivité en analysant les eaux usées de cette dernière.
L’analyse des eaux usées est effectuée en collaboration avec les collectivités et les autorités sanitaires locales pour éclairer la prise de décisions et l’orientation en matière de santé publique. Les scientifiques du gouvernement du Canada collaborent à un programme communautaire de surveillance des eaux usées à 65 endroits au pays. Les échantillons sont ensuite envoyés au Laboratoire national de microbiologie de l’Agence de la santé publique du Canada à Winnipeg, et je sais que certains de nos députés seront heureux de souligner la fierté que nous inspire ce laboratoire, pour l’analyse et la détection du virus qui cause la COVID‑19, y compris ses variants préoccupants.
L’analyse des eaux usées offre des occasions uniques de détecter et de surveiller les nouveaux variants d’intérêt et préoccupants. Compte tenu des limites liées aux tests cliniques, par exemple les tests moléculaires et les tests par PCR à l’échelle du Canada, les eaux usées représentent un outil de surveillance important pour brosser un tableau du fardeau communautaire associé à la COVID‑19.
[Français]
Les outils de dépistage et de surveillance que je viens de mentionner et de décrire brièvement contribuent tous à orienter nos mesures de santé publique, notamment celles en vigueur à la frontière canadienne. Ces mesures, de même que tous les autres éléments de réponse à la COVID‑19, sont fondées sur les données et les preuves scientifiques disponibles sur la situation épidémiologique actuelle, tant au Canada que dans le monde.
C’est pourquoi, à compter du 1er avril, les voyageurs entièrement vaccinés n’auront plus à présenter le résultat d’un test de dépistage de la COVID‑19 avant d'entrer au Canada par un aéroport, par un poste frontalier terrestre ou par un port.
[Traduction]
Nous allons évidemment continuer d’examiner et d’ajuster nos mesures à la frontière, comme nous l’avons toujours fait, afin d’assurer la sécurité des Canadiens tout en maintenant l’efficacité de nos frontières, tant pour les voyageurs que pour le commerce.
[Français]
Tout ce dont je viens de parler nous a aidés à nous placer dans une situation qui nous permettra de gérer la COVID‑19 plus efficacement au cours des mois à venir. Les mesures vont continuer à évoluer, tout comme la situation épidémiologique.
Au cours des deux dernières années, nous avons acquis des connaissances: l'utilisation stratégique des tests de dépistage et de la surveillance, en passant par les mesures frontalières en évolution qui s'appuient sur les plus récentes données probantes. Chacun de ces outils nous sera très utile.
Cela étant dit, il est très important de rappeler que la vaccination continue d’être l’outil le plus important pour se protéger contre les conséquences graves de la COVID‑19 et contre la transmission de la COVID‑19. Plus de 85 % de la population totale du pays a déjà reçu au moins une dose de vaccin contre la COVID‑19 et environ 81 % de la population est entièrement vaccinée. Près de 18 millions de personnes ont reçu une troisième dose et environ 57 % des enfants de 5 à 11 ans ont maintenant reçu au moins une dose du vaccin. La vaccination continuera d’être essentielle tandis que de nouveaux sous-variants et variants vont continuer à apparaître.
[Traduction]
S’agissant de la COVID‑19, nous ne pouvons pas relâcher notre vigilance. Ce virus ne suit pas une trajectoire prévisible. Il continuera d’y avoir des hauts et des bas. Il continuera d’y avoir de nouveaux variants et de nouvelles vagues, et nous devons être prêts à y faire face. C’est une question de responsabilité et de transparence. Même si nous avons bien fait jusqu’ici, il est toujours possible de faire mieux. À court terme, cela signifie continuer à se faire vacciner, y compris en obtenant les vaccins de rappel.
[Français]
Au Canada, environ 3 millions de personnes admissibles n’ont toujours pas reçu la première ou la deuxième dose de la série primaire de vaccins. De plus, environ 60 % des adultes ont reçu une dose de rappel, ce qui réduit considérablement les risques de conséquences graves. Or ce n’est pas suffisant. Même si nous aimerions mettre la COVID‑19 derrière nous, nous ne pouvons pas tenir notre succès pour acquis.
En conclusion, au cours des deux dernières années, l’approche adoptée par le gouvernement du Canada pour ce qui est de la COVID‑19 a toujours été fondée sur les données scientifiques, la situation épidémiologique et le principe de précaution, et elle continuera à l'être.
Nous continuerons à baser nos politiques sur les données les plus récentes et les leçons retenues depuis deux ans. Les Canadiens ne s’attendent à rien de moins. Ainsi, même si plusieurs communautés commencent à revoir leurs mesures en matière de santé publique, nous devons reconnaître que la COVID‑19 est toujours très présente dans nos vies et qu'il faut continuer à faire preuve de prudence.
[Traduction]
Comme la Dre Tam l’a dit au Comité permanent de la santé lundi, la situation épidémiologique au Canada s’améliore, mais elle est instable. Nous l’avons vu en Europe, où il y a eu une résurgence de la COVID‑19 très récemment.
[Français]
La même situation pourrait se produire ici, au Canada, plus précisément en raison de la présence d’Omicron et de l’émergence du sous-variant BA.2, qui est 50 % plus transmissible et contagieux que le variant initial Omicron.
Par conséquent, tandis que nous reprenons avec prudence les nombreuses activités qui nous ont manqué au cours des deux dernières années, nous ne devons pas baisser la garde. La vaccination continue d’être l’un des moyens les plus efficaces mis à la disposition de chaque Canadien pour se protéger et pour protéger sa famille. Cela, combiné au port du masque et aux autres mesures de protection personnelle, continuera d’être important au cours des semaines à venir.
[Traduction]
En terminant, je tiens à souligner toute la gamme des émotions par laquelle nous passons actuellement, au moment où les administrations adaptent les mesures de santé publique avec lesquelles nous vivons de façon intermittente depuis maintenant deux ans.
[Français]
J’encourage vivement tout le monde à être prudent et patient et à faire preuve de compassion envers les autres tandis que nous continuons à nous adapter à l’évolution de la pandémie.
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Monsieur le Président, j'aimerais d'abord souligner que je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Depuis le début de cette pandémie, je me suis souvent posé la question: que dois-je faire? C'est la question éthique et politique par excellence.
Dans ce débat, il faut réfléchir en vertu d'une éthique de la responsabilité. C'est d'ailleurs la posture qu'a prise le Bloc québécois depuis le début de la pandémie. Dès la première vague, nous avons pris des décisions en essayant de prévoir l'impact positif ou négatif que cela aurait sur le futur. Nos décisions n'ont pas été prises en fonction de ce qui s'était passé ou de ce qui allait se passer. Cette éthique de la responsabilité, nous la devons aux personnes les plus vulnérables.
J'essaierai de ne pas tomber dans un débat partisan. De toute évidence, tout le monde est écœuré de la pandémie et tout le monde est tanné des mesures restrictives. Or, lorsqu'on fait des politiques de santé publique, il faut éviter d'aller au gré du vent et des humeurs. Comme représentants du peuple, il faut éviter d'être opportunistes et partisans. Il faut surtout prendre des décisions éclairées, non pas en fonction des intérêts individuels ou de l'humeur du jour, mais en fonction du bien commun et de l'intérêt de tous. La position que prend le Bloc québécois aujourd'hui est guidée par ces balises éthiques.
L'enjeu serait peut-être plus simple si nous étions dans une situation endémique. Est-ce que cette pandémie a atteint son seuil endémique? Certains pensent que lorsqu'on aura atteint ce seuil, on pourra lever toutes les mesures sanitaires et faire comme si la pandémie et le virus n'existaient plus.
Depuis les cinq vagues que nous avons affrontées, ce qui m'exaspère est de voir comment certaines personnes et certains députés à la Chambre s'approprient malheureusement l'avis des experts et des scientifiques. En fait, on est tombé dans une nouvelle religion: le scientisme. Or, les scientifiques sont des gens qui n'ont pas de prétention. Ils ne sont habituellement certains que de leur incertitude. Quand on fait de la science, on ne fait que du calcul d'incertitude. Ce qui distingue la science de la religion, c'est qu'elle peut être falsifiée.
Cela dit, ce qui est fatigant, c'est de voir à tour de bras des gens dire qu'il faut se fonder sur la science. Je veux bien, mais les scientifiques eux-mêmes sont parfois divisés sur un certain nombre de questions. Au-delà des faits scientifiques, il faut donc essayer d'appliquer une éthique de la responsabilité en vertu du bien commun. C'est l'objet de notre discussion aujourd'hui.
Est-ce que lever immédiatement toutes les mesures sanitaires, comme le prétend la motion d'aujourd'hui, va nous faire que la situation va s'améliorer ou empirer? C'est la question.
J'aimerais parler d'endémie, puisque la question n'a pas encore été soulevée pendant ce débat. Certains experts — on m'excusera l'utilisation — disent que ceux qui croient que le mot « endémique » signifie vivre avec le virus tout en relâchant les restrictions sanitaires se trompent. Il peut même être dangereux de croire cela, car cela peut amener un excès d'optimisme qui entraînera des vagues d'éclosion imprévisibles.
Dans une phase endémique, il faudra quand même contrôler la maladie. Il faut s'occuper de la transmission du virus, en permettant une meilleure aération, en contrôlant la transmission et en augmentant aussi la capacité hospitalière, puisque certaines personnes auront besoin de soins hospitaliers.
Le point a) de la motion actuelle nous dit qu'il faut « protéger les emplois ». Dernièrement, je regardais le taux d'emploi. En février 2020, il était de 5,7 %. Deux ans plus tard, en février 2022, après deux ans de pandémie, il est de 5,5 %.
Au point b), on nous parle de « permettre aux Canadiens de voyager sans restriction ». En date de ce matin, selon l'ambassade et le consulat des États-Unis, si je veux franchir la frontière, je dois montrer un passeport, une preuve vaccinale ou le résultat négatif d'un test. Si je veux aller en Europe, c'est la même chose.
Il n'y a pas si longtemps, l'OMS réagissait fortement par rapport au relâchement des mesures en Europe. Était-ce prématuré?
Tout à l'heure, j'écoutais le député de qui, tout au long de son discours, nous a parlé du « plan ». Nous sommes d'accord avec le fait qu'il faut avoir un plan. Un plan aurait dû être déposé par le gouvernement fédéral comme l'ont fait les provinces et le Québec. Un plan permet de planifier et de s'adapter à la situation et il y a des constantes dans cette pandémie.
Même si le Québec a déposé son plan, lequel lèverait l'obligation du port du masque dans certains lieux publics à compter de la mi-avril, le fait d'avoir planifié lui laissera le temps de réagir à une éventuelle montée des cas comme celle qui a lieu en ce moment en Europe. Il est donc fort possible qu'on nous dise que la levée de l'obligation est reportée de deux semaines. Par contre, le gouvernement fédéral n'a pas déposé un tel plan et cela est déplorable. Il serait intéressant qu'il y pense et que le débat d'aujourd'hui l'inspire en ce sens.
Nous sommes devant une motion dont le point c) nous dit qu'il faut s'assurer de la relance touristique du Canada. Par contre, la journée où nous lèverons toutes les restrictions et que nous ferons face à une recrudescence des infections, c'est l'industrie touristique qui sera la première touchée.
Une des constantes de cette pandémie, c'est qu'on a toujours eu un mois pour voir venir les choses. En effet, ce qui se passait en Europe arrivait chez nous un mois plus tard. Durant les première et deuxième vagues, on s'était dit qu'on y échapperait, mais cela n'a jamais été le cas et on est peut-être en train de commencer une sixième vague.
Une autre constante que tout le monde a vécue est la recrudescence des infections chaque fois qu'il y a eu des assouplissements. Ces derniers ont été effectués pour des raisons légitimes, soit pour garantir l'adhésion continue des gens au discours et aux mesures de santé publique, soit au nom de la santé mentale, soit pour aider les gens à décompresser, par exemple lors de la période des Fêtes ou de la relâche scolaire.
Faire de la santé publique, c'est de faire de la médecine de masse. Si le patient ne se conforme plus, on ne peut plus rien faire. Je suis persuadé qu'on est en train de vivre le début d'une autre vague, du moins au Québec.
Les gens qui nous disent que ce n'est pas si grave que cela parce que le variant Omicron ne fait pas trop mal devraient aller dire cela aux patients non atteints de la COVID‑19 qui se sont fait délester et qui sont en train de combattre un cancer et qui vont en mourir. La pandémie touche nos réseaux de santé, qui ont été fragilisés. Il y a eu des restrictions à notre qualité de vie parce que ces réseaux n'étaient pas capables d'assumer la charge des soins à donner aux patients souffrant d'autre chose que la COVID‑19.
Il faut une augmentation des transferts en santé dès maintenant. Il est impensable qu'on n'arrive pas à refinancer nos réseaux pour les rendre plus robustes et afin de nous permettre de traverser la 6e, la 7e et la 8e vague sans que nos vies soient malmenées comme elles l'ont été au cours des cinq premières vagues.
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Monsieur le Président, je remercie mon collègue le député de Montcalm de son discours et du travail essentiel qu'il accomplit pour le Bloc québécois dans le dossier de la santé, un dossier crucial.
À mon tour, je vais me prononcer sur la motion déposée par le Parti conservateur. La motion demande au gouvernement d'éliminer immédiatement toutes les exigences en matière de vaccination. Je ne maintiendrai pas le suspense bien longtemps: j'annonce tout de suite que mes collègues du Bloc québécois et moi-même voterons contre la motion conservatrice.
La levée immédiate de toutes les exigences de vaccination serait une mesure à la fois irresponsable et excessive. D'ailleurs, les conservateurs ont choisi un drôle de moment pour déposer cette motion. C'est à se demander auprès de quels médias les stratèges conservateurs prennent leurs nouvelles.
Je me permets de mettre mes collègues au fait des dernières actualités. Après une période d'accalmie pandémique combinée à la levée des restrictions partout en Occident, on observe, depuis une semaine, une forte résurgence des cas de COVID‑19 en Europe. La pandémie a repris de l'ampleur au Royaume‑Uni, en Irlande, en Grèce, en France, en Italie, en Allemagne et dans 12 autres pays de la zone européenne, selon l'Organisation mondiale de la santé, l'OMS. Mardi, le directeur de l'OMS en Europe a reproché aux pays européens d'avoir levé trop brutalement leurs mesures anti‑COVID‑19, et il a avancé que cette précipitation est responsable de la remontée des cas.
Depuis le début de la pandémie, les vagues de la COVID‑19 commencent en Europe et arrivent chez nous par la suite. Depuis deux ans, il y a eu cinq vagues. Nous pouvons donc dire que nous commençons à connaître la chanson. Rien n'indique que la sixième vague y fera exception. Pas plus tard qu'hier, Luc Boileau, le directeur de la santé publique du Québec, a annoncé que le Québec devait se préparer à affronter une nouvelle vague de la COVID‑19 en raison de l'arrivée du variant BA.2, un sous-variant d'Omicron.
Selon les statistiques épidémiologiques publiées, ce variant serait responsable d'une infection sur deux sur le territoire québécois. Ce variant est, en outre, de 30 à 50 % plus contagieux qu’Omicron, ce qui laisse croire que sa transmission pourrait assurément s'accélérer au cours des prochains jours et des prochaines semaines. Hier, les nouveaux cas ont franchi la barre des 2 000 cas au Québec, ce qui n'avait pas été observé depuis la mi-février. Il paraît donc irresponsable de vouloir lever toutes les mesures restantes à ce moment précis. On court le risque de passer brutalement de trop à pas assez.
Il vaut mieux prôner une approche prudente et réfléchie qui prend en compte l'évolution épidémiologique sur le terrain. Les décideurs doivent se baser sur le travail de la science. Une telle motion est excessive et ne sert à rien en ce moment. Cela ressemble plus à un effort, de la part des conservateurs, de politiser la pandémie, la vaccination et les mesures sanitaires. Sur ce front, le Parti conservateur n'est pas le seul à blâmer. Les libéraux et le sont aussi coupables d'avoir alimenté la très forte polarisation que la population canadienne déplore. Je rappelle que le Parti libéral a fait de la vaccination obligatoire des employés fédéraux un élément central et intégral de la campagne électorale qu'il a déclenchée l'été dernier sans autre réel motif apparent.
En ramenant inlassablement l'enjeu de la vaccination dans le débat politique, il a contribué à donner une dimension idéologique à cet enjeu de santé publique. C'est grave. Cela a fait de l'abstention à la vaccination un geste politique et contestataire. Plutôt que de favoriser l'adhésion et la solidarité, il a contribué à éloigner des Québécois et des Canadiens des centres de vaccination ainsi qu'à les diviser.
De leur côté, depuis le début de la crise sanitaire et plus fortement au cours des derniers mois, les conservateurs ont adopté une attitude franchement irresponsable en devenant le porte-étendard des éléments les plus radicalisés des mouvements d'opposition aux mesures sanitaires. Cette opposition a culminé, au début du mois dernier, par un siège en règle en plein cœur de la Cité parlementaire du Canada. Pendant trois longues semaines, les citoyens d'Ottawa et de Gatineau ont vu leur quotidien paralysé. Les commerçants ont dû fermer boutique et des monuments historiques et symboliques ont été piétinés par les envahisseurs.
Alors que ce cirque chaotique prenait place à quelques dizaines de mètres de la Chambre, les conservateurs prenaient des photos avec les manifestants illégaux.
Cette guerre idéologique que se livrent le Parti libéral et le Parti conservateur ne fait aucun gagnant. Tout le monde y perd. À l’inverse de ces deux belligérants qui s’éloignent de la science pour se rapprocher de leurs intérêts politiques, le Bloc québécois s’élève au-dessus de la mêlée et prône une approche raisonnable, transparente et basée sur la science plutôt que sur les points dans les sondages. En ce sens, nous croyons que le gouvernement doit agir de façon prudente en levant les mesures sanitaires de manière progressive et en fonction de l’évolution des données épidémiologiques.
En complément, afin de favoriser l’adhésion aux mesures qui doivent être maintenues pendant un certain temps, le gouvernement doit faire preuve de transparence et expliquer pourquoi il juge nécessaire de maintenir certaines mesures. La fatigue pandémique est bien réelle et la population mérite d’avoir de l’information et une certaine prévisibilité de la part de son gouvernement. En ce sens, celui-ci se doit de justifier les mesures qu’il décide de maintenir, tout en dictant avec l’aide de la santé publique les conditions et seuils devant être atteints pour qu’elles soient levées.
Je me permets de rappeler que ces mesures devront fondamentalement protéger nos plus vulnérables, nos travailleurs du milieu de la santé et notre réseau hospitalier que la cinquième vague a malmené comme jamais. Toutefois, il serait faux et dangereux de croire que cette vulnérabilité du système de santé est uniquement le fait de la minorité qui s’obstine à refuser le vaccin. Elle est plutôt la conséquence du lent et tragique désinvestissement fédéral en santé au fil des décennies. Alors qu’il assumait 50 % des coûts du système en 1958, il ne finance plus que 22 % de ceux-ci aujourd’hui.
Les provinces et le Québec ont dû progressivement rationaliser les services offerts, contraints à en faire toujours plus, avec toujours moins. Tant que nous n’aurons pas un système de santé robuste, nous demeurerons vulnérables aux chocs sanitaires, à la merci complète des soubresauts épidémiologiques causés par l’émergence de nouveaux variants. En mars 2020, plusieurs croyaient que la COVID‑19 était terminée. Deux ans plus tard, bien peu osent se prononcer à savoir combien de temps cela pourrait encore durer.
Ainsi, pour être équipés durablement pour faire face à la pandémie et arrêter de jouer à la porte tournante, la première étape est celle du refinancement fédéral en santé. Sur ce point, le gouvernement libéral doit comprendre qu’il est complètement isolé dans son entêtement à maintenir des transferts insuffisants ou encore à reporter après la pandémie une négociation avec le Québec et les provinces pour l’augmentation des transferts en santé. Tous les partis de l’opposition sont unis derrière la hausse majeure des transferts en santé. Tous les premiers ministres des provinces et du Québec font front commun pour dénoncer le désinvestissement fédéral en santé. Sur le plancher des hôpitaux, les travailleurs de la santé expriment les besoins criants qu’ils constatent et les conditions inhumaines dans lesquelles ils doivent travailler en raison du manque de ressources. Même la santé publique du Canada invite le gouvernement à tirer des leçons de la pandémie et à assurer un financement stable et constant des dépenses en santé publique.
Je conclurai mon allocution en demandant au gouvernement libéral de prendre acte du consensus exprimé à tous les échelons de la société québécoise et canadienne et de réaliser que nous ne pourrons pas sortir pleinement et durablement de cette pandémie, tant que nous n’aurons pas un système de santé robuste et solide. Le gouvernement doit une fois pour toutes augmenter les transferts en santé à hauteur de 35 % des coûts du système et garantir une indexation annuelle subséquente de 6 %. Ces transferts doivent en outre se faire dans le respect des compétences des provinces et du Québec qui détiennent l’expertise et la prérogative constitutionnelle de piloter leur système de santé respectif.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole aujourd'hui avec le député de .
Comme toujours, je suis très honorée d'intervenir dans cette enceinte et de m'adresser aux députés. Je veux commencer en reconnaissant une chose que nous savons tous. Nous savons tous à quel point la pandémie de COVID‑19 a été pénible. Nous savons tous à quel point elle a été éprouvante pour les enfants, les parents et les familles. Je suis mère moi-même, et il m'a été très difficile de voir mes enfants adolescents rater une partie de leur enfance et de leur adolescence. Être coincé à la maison avec un garçon de 14 ans très actif n'est facile pour personne, et je sympathise avec les familles d'un peu partout au pays et d'ailleurs qui ont dû faire face à cette situation.
La pandémie a été très dure pour les gens sur le plan du travail, et pour les entreprises également. Dans ma circonscription, des entreprises qui avaient ouvert leurs portes juste avant la pandémie n'ont pas eu accès aux mesures de soutien au cours de la pandémie. Ce fut déchirant d'assister à cela. Nous avons constaté les répercussions qu'ont subies les femmes, pas seulement au Canada, mais partout dans le monde. La pandémie a fait régresser la condition des femmes de plusieurs décennies.
Bien sûr, mes pensées vont à ceux qui ont perdu la vie, aux familles qui ont perdu des enfants, des mères, des pères, des frères ou des sœurs. Cela me fend le cœur. Dans ma province, l’Alberta, plus de 4 000 personnes ont succombé à ce virus. Cela représente 4 000 familles. C’est dire l’impact que cela a eu dans une province comme l’Alberta.
Quand je pense à tout cela et à la meilleure façon dont nous pouvons sortir ensemble de cette pandémie, je me dis qu’il ne faut jamais plus politiser un enjeu aussi déterminant qu’une pandémie planétaire. Qu’il faut écouter la science. Qu’il faut écouter les professionnels de la médecine. Je ne suis pas médecin, et ce n’est pas mon rôle dans cette pandémie. Mon rôle consiste à écouter les médecins, les scientifiques et les spécialistes, et les spécialistes me disent que la COVID-19, ce n’est pas terminé.
J’aimerais bien que ce soit le cas, mais malheureusement, ce n’est pas ainsi qu’évoluent les pandémies planétaires. Ce n’est pas fini. Les cas d’infection repartent à la hausse partout dans le monde, aussi bien en Corée du Sud qu’en Suisse et au Royaume-Uni, et de nouveaux variants apparaissent.
J’aimerais parler aujourd’hui de la nécessité d’organiser une réponse planétaire à cette crise. Personne ne sera surpris d’entendre que, pour moi, l’équité vaccinale est une chose extrêmement importante et que c’est un outil que nous devons utiliser. J’aimerais aussi dire quelques mots sur ce qui arrive quand on politise une pandémie, et je prendrai l’exemple de ma propre province.
Les députés ont tous entendu le premier ministre de l’Alberta nous dire, l’été dernier, que c’était le meilleur été qu’on allait connaître. Il est même allé jusqu’à faire fabriquer des chapeaux arborant un slogan qui disait que ce serait le meilleur été de tous les temps. Les députés savent ce qui est arrivé. Les autres provinces et les autres pays ont eu la démonstration de ce qu’il ne fallait pas faire. Voilà ce qui arrive quand on politise une pandémie. Il suffit de voir ce qui s’est passé en Alberta.
Les Albertains ont été frappés de plein fouet par la COVID‑19, et quand le premier ministre de la province a vu sa cote de popularité dégringoler à cause de ses mauvaises décisions, il a décidé de politiser la COVID‑19. Il a placé la politique, et dans ce cas sa propre survie politique, avant les intérêts des Albertains. Il a dit que la COVID‑19 était « une grippe qui, en général, ne menace pas la vie, sauf pour les plus âgés [et] ceux qui sont immunodéprimés ». Il a dit que c’était une grippe. Il a repris les mêmes éléments de langage que Donald Trump, et il a même fait la promotion de traitements inefficaces et potentiellement dangereux.
Pendant la troisième vague de la COVID‑19, l’Alberta a enregistré l’un des taux d’infection les plus élevés au Canada et même dans le monde entier. Voilà ce qui arrive quand on politise un dossier comme celui-ci.
J’ai une idée à proposer. Nous devrions tous reconnaître, au moins intellectuellement, que si nous voulons mettre un terme à cette pandémie planétaire, nous devons élaborer une réponse globale. Nous devons donc nous assurer que les vaccins sont accessibles à tous les pays. Nous ne pouvons pas accepter une motion qui considère que faire fi de la science est une réponse raisonnable à une pandémie planétaire.
J’aimerais bien que le Parti conservateur présente une motion proposant, par exemple, de bonifier l’accès des Canadiens à un régime d’assurance-médicaments qui inclut les médicaments pour la COVID‑19. Essayons de travailler tous ensemble pour que le Canada réussisse à obtenir la suspension des droits de propriété intellectuelle, afin que les pays puissent fabriquer leurs propres vaccins pour leurs propres populations, et pour que le Canada réussisse à convaincre les pays qui hésitent encore à recourir à la vaccination, afin que lorsque les vaccins sont livrés, les chaînes d’approvisionnement et les systèmes de distribution soient en place, y compris les stocks de seringues, pour assurer la vaccination de la population.
J’aurais tellement voulu que la motion des conservateurs demande au gouvernement canadien de livrer les doses promises au mécanisme COVAX, ce que j’aurais appuyé. Ce système était censé assurer la vaccination de la planète toute entière. Toutefois, cela ne peut pas marcher lorsque des pays comme le Canada concluent des ententes bilatérales pour rafler tous les stocks de vaccins, de sorte qu’il ne reste plus rien aux pays qui en ont désespérément besoin pour vacciner leurs travailleurs de la santé et leurs populations vulnérables.
C’est exactement le contraire de ce que devrait être une réponse globale adéquate. C’est exactement le contraire de ce que nous devons faire. Quand je vois comment nous avons répondu à la COVID‑19, je me dis que nous avons aujourd’hui une crise majeure en Ukraine et une crise majeure au niveau du climat, mais que notre réponse n’est pas du tout à la hauteur. Je crains que lorsque nous serons confrontés à des crises ultérieures, nous ne réagissions pas mieux.
Je ne suis pas virologue. Je ne suis pas épidémiologiste. Je ne suis pas médecin. Je suppose qu’il y en a parmi vous qui le sont. La motion dont nous sommes saisis nous demande d’être tout cela à la fois. Elle transforme une décision scientifique en une décision politique, et ce n’est pas la chose à faire. Ce n’est pas à nous de prendre des décisions scientifiques. Ce n’est pas notre rôle et cela ne doit jamais l’être. Notre rôle consiste à élaborer des politiques et des projets de loi dans l’intérêt des Canadiens.
En Alberta, plus de 4 000 personnes ont succombé à ce virus, et il y en aura d’autres. Hier, nous avons enregistré 500 nouveaux cas, et l’apparition de nouveaux variants continue de nous menacer. Tant que nous n’aurons pas vacciné la population de la planète, et tant que le Canada ne fera pas sa part pour assurer la vaccination de toute la planète, notamment en appuyant la dérogation à l’Accord sur les ADPIC, le virus va continuer d’évoluer et les variants vont continuer de se propager dans le monde entier, y compris au Canada.
Cette motion nous demande de renoncer à tout espoir d'en finir avec cette pandémie. Elle nous demande de renoncer à notre combat contre le virus. Elle nous demande de baisser les bras. Elle nous demande de faire fi de la science et de la santé publique. Elle nous demande de prétendre que nous en savons plus que les scientifiques. Mais les Canadiens ne sont pas comme cela. Ils se soucient de ce que disent les scientifiques. Ils ne sont pas prêts à renoncer. Ils veulent continuer de s’entraider.
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Monsieur le Président, alors que nous entamons la troisième année de la pandémie, les Canadiens se sentent épuisés, frustrés et anxieux face à l’avenir. Au lieu de flatteries politiques qui divisent l'opinion, ils méritent que leurs représentants élus leur donnent des réponses honnêtes et exercent un leadership responsable.
Loin de penser que cette pandémie est terminée, les Canadiens sont profondément préoccupés par ce qui les attend. Les gens s’inquiètent de l’émergence de nouveaux variants et de la possibilité que la COVID‑19 circule encore pendant des années. Toutefois, après deux ans et de nombreuses mesures de santé publique déficientes et changeantes, les néo-démocrates estiment que le Canada doit réévaluer sa stratégie de santé publique pour la pandémie de COVID‑19. C’est pourquoi les néo-démocrates adoptent une approche responsable et scientifique, qui demande un examen transparent, fondé sur des données et éclairé par les conseils d’experts en santé publique de toutes les mesures fédérales de santé publique.
Les néo-démocrates croient que la réalisation rapide de cet examen est dans l’intérêt public et devrait se faire sans ingérence politique. C’est pourquoi, la semaine dernière, nous avons écrit à l’administratrice en chef de la santé publique du Canada et demandé que l’Agence de la santé publique du Canada procède à un examen approfondi de chaque politique fédérale en matière de santé concernant la COVID‑19, fondé sur les données et la science, dans le but de confirmer que nous sommes sur la bonne voie ou d’apporter des changements si ce n’est pas le cas. Malheureusement, la motion présentée par l’opposition conservatrice aujourd’hui va à l'encontre d'une telle approche.
Étant donné qu'elle demande de mettre fin immédiatement à toutes les exigences fédérales de vaccination, la motion conservatrice est prématurée et elle politise une décision qui devrait être fondée sur la science. La politique de division et la polarisation ne mettront pas un terme à la pandémie. Plutôt que de faire des déclarations irresponsables à la Chambre des communes, les néo-démocrates croient qu'il faut adopter une approche prudente et éclairée pour protéger la santé publique jusqu'à ce que la pandémie de COVID‑19 soit terminée.
La motion présentée à la Chambre viole ces principes et contredit cette approche de plusieurs façons. D'abord, elle est prématurée et elle constitue une menace pour la santé publique. Cette motion présume, à tort, que la pandémie est terminée. Elle présume, sans fondement scientifique, que nous sommes entrés dans une phase endémique. Or, aucune donnée scientifique responsable ne le démontre. Cette motion ne tient pas compte de ce qui est en train de se passer dans divers pays, surtout ceux qui ont aboli trop rapidement leurs mesures de santé publique.
Ensuite, cette motion est animée par des motifs politiques. Les libéraux et les conservateurs se sont servis de la pandémie pour faire de la politique partisane au cours des deux dernières années. C'est irresponsable et dangereux. Je ne peux faire mieux que de citer le député libéral de :
Je ne peux pas m'empêcher de constater à regret que tant le ton que les politiques de mon gouvernement ont changé drastiquement à l'aube de la dernière campagne électorale et pendant la dernière campagne. D'une approche positive et rassembleuse, une décision a été prise d'adopter une approche qui divise et qui stigmatise.
Il a ajouté:
Je pense que cette approche et que cette politisation de la pandémie risquent de miner la confiance du public envers nos institutions de santé publique.
Il avait raison. Les politiciens ne devraient pas déterminer les mesures de santé publique à prendre; cette décision doit appartenir aux professionnels de la santé. Les décisions relatives à la santé publique doivent se fonder sur les données, les preuves et les connaissances scientifiques et non sur les intérêts politiques. Cette motion montre que le Parti conservateur joue exactement le même jeu.
Troisièmement, la motion est précise, mais, en même temps, beaucoup trop vague. Elle demande la suppression immédiate de toutes les exigences relatives à la vaccination. Or, il existe des exigences très différentes dont l'objectif et l'incidence sont très différents. Par exemple, il existe une nette distinction entre l'exigence de la vaccination pour un professionnel de la santé sous réglementation fédérale qui visite une communauté autochtone éloignée pour traiter des aînés vulnérables au système immunitaire affaibli et la même exigence pour un fonctionnaire d'Ottawa qui fait du télétravail. Pourtant, la motion ne fait pas la moindre distinction entre les deux et elle propose d'éliminer les deux sur-le-champ. Les facteurs à considérer varient selon qu'il s'agit de passagers à bord d'un avion occupant des sièges rapprochés dans un milieu clos pendant des heures ou de passagers d'un autobus où il est éventuellement possible d'observer les règles de distanciation physique. S'il est vrai que certains aspects des exigences pourraient être éliminés, il serait potentiellement prudent d'en conserver ou d'en modifier d'autres. Or, cette motion ne laisse aucune place à une telle approche.
Quatrièmement, la motion est factuellement incorrecte et trompeuse. Elle affirme à tort que toutes les provinces ont éliminé ou prévoient d'éliminer les exigences relatives à la vaccination. Dans les faits, toutes les provinces ont abandonné l'exigence de produire une preuve de vaccination pour les personnes fréquentant certains milieux à vocation sociale ou récréative, sauf la Colombie‑Britannique, qui prévoit de le faire le 8 avril. En Colombie‑Britannique, les politiques relatives aux exigences en matière de vaccination obligatoire demeurent en place pour les travailleurs de la santé, le personnel des établissements de soins de longue durée et les fonctionnaires. Le Nouveau‑Brunswick a levé ses exigences relatives à la vaccination contre la COVID‑19 pour la plupart des travailleurs, sauf ceux du secteur de la santé et d'autres secteurs vulnérables. Le gouvernement de la Nouvelle‑Écosse a déclaré que les travailleurs de première ligne des milieux présentant un risque plus élevé, tels que ceux de la santé et des soins de longue durée, seront toujours tenus d'être vaccinés contre la COVID‑19 lorsque la province lèvera les exigences pour les autres secteurs.
Lorsque la motion affirme que le Canada a l'un des taux de vaccination les plus élevés au monde, elle ne fait allusion qu'au schéma vaccinal à deux doses et ne tient pas compte des chiffres relatifs à la troisième vaccination, la dose de rappel. Bien que le taux de personnes doublement vaccinées soit de l'ordre de 82 %, ce qui laisse tout de même près de 20 % de personnes sans vaccination complète, il faut savoir que, si l'on compte les rappels, ce taux tombe à 46 %, soit moins de la moitié des Canadiens. Cette motion donne une image inexacte de la vulnérabilité des Canadiens et, ce faisant, met leur santé en danger.
Nous savons que la vaccination reste le meilleur moyen de protéger les Canadiens contre les maladies graves, les hospitalisations et les décès. Selon l'administratrice en chef de la santé publique du Canada:
[...] avec le variant Omicron, la protection contre l'infection et la transmission ultérieure est vraiment faible après deux doses. Il faut vraiment une troisième dose pour renforcer la protection contre la transmission. Le gouvernement fédéral doit tenir compte de tous ces facteurs lorsqu'il examine les politiques futures.
En outre, nous devons étudier les effets de l'immunité acquise par l'infection, la dynamique de la transmission et la viabilité des futurs traitements.
Nous savons aussi que ce virus se moque des frontières et que ce qui se passe dans d'autres pays ne manquera pas de se produire au Canada. Jetons donc un coup d'œil aux cas de COVID‑19 ailleurs dans le monde. Après une baisse constante depuis la fin de janvier, le nombre hebdomadaire de nouveaux cas est maintenant en hausse depuis deux semaines de suite, une hausse de 7 % ayant été signalée entre le 14 et le 20 mars par rapport à la semaine précédente. Selon l'Organisation mondiale de la santé, divers facteurs sont en cause, dont le très transmissible variant Omicron et son sous-variant BA.2, ainsi que la levée des mesures de santé publique et de distanciation physique.
L'apparition du sous-variant BA.2 a provoqué ces dernières semaines une forte hausse des cas au Royaume‑Uni, en Allemagne, en Finlande, en Suisse et dans d'autres pays européens. Hong Kong connaît actuellement le taux de décès liés à la COVID‑19 le plus élevé au monde. On signale aussi des éclosions majeures dans de grandes villes de la Chine, qui met des millions de personnes en confinement et qui stoppe la production dans de grands centres manufacturiers internationaux, ce qui a de graves conséquences pour les chaînes d'approvisionnement. La Corée du Sud a récemment battu un nouveau record quotidien, le nombre de nouvelles infections dépassant les 600 000. L'Australie et la Nouvelle‑Zélande, qui étaient parvenues jusqu'ici à maintenir leurs taux d'infection bas, ont aussi connu des pics ces dernières semaines, tout comme Singapour, la Thaïlande et le Vietnam.
Ici, au Canada, une hausse marquée dans les signaux de surveillance précoce partout au pays sonne l'alarme pour les experts, qui craignent que nous soyons sur le point d'avoir une autre résurgence de la COVID. Même si le BA.2 ne semble pas être associé à des symptômes plus graves au sein des populations vaccinées, il est tout de même capable de rendre gravement malades les personnes qui n'ont pas d'immunité antérieure, ce qui souligne l'importance d'une vaccination à jour contre la COVID‑19, et cela comprend l'injection de rappel.
Que disent les experts en santé respectés par opposition à ce que disent les politiciens conservateurs? Le directeur de l'OMS a dit ceci:
Il existe différents scénarios sur la manière dont la pandémie pourrait se dérouler et dont la phase aiguë pourrait se terminer, mais il est dangereux de supposer qu'Omicron sera le dernier variant ou de parler de fin de partie.
Au contraire, les conditions sont idéales actuellement dans le monde pour que d'autres variants émergent.
Le Dr Isaac Bogoch, spécialiste des maladies infectieuses à l'hôpital général de Toronto et membre du groupe d'étude de l'Ontario sur les vaccins contre la COVID‑19, a dit ceci:
Même si nous sommes dans une bien meilleure situation maintenant qu'il y a un mois ou deux, il y a encore beaucoup de cas de COVID et il y a encore beaucoup de personnes atteintes de la COVID qui sont hospitalisées.
Malheureusement, la pandémie n'est pas encore terminée.
Enfin, Jason Kindrachuk, professeur adjoint de pathogénie virale à l'Université du Manitoba et titulaire de la chaire de recherche du Canada sur les virus émergents, a déclaré:
J'estime que le nombre de cas en Europe nous rappelle un peu brutalement que le virus n'a pas disparu [...]
Le variant BA.2 devrait, à mon sens, nous inciter à prendre conscience que nous n'en avons pas encore fini avec le virus et qu'il peut encore évoluer.
Le NPD s'engage pleinement à revoir toutes les exigences et restrictions fédérales en matière de vaccination, comme je l'ai dit plus tôt, si bien que nous proposons de modifier la motion de la façon suivante.
Je propose que la motion soit modifiée par substitution, aux mots suivant les mots « ont levé les exigences relatives à la vaccination ou », de ce qui suit: « ont un plan pour lever les exigences relatives à la vaccination, la Chambre demande à l'Agence de la santé publique du Canada de procéder à un examen complet de toutes les exigences et restrictions fédérales en matière de vaccination, en se fondant sur les données les plus récentes et les meilleures preuves disponibles, afin de déterminer si ces exigences devraient être maintenues, levées ou modifiées, et demande que cet examen soit déposé à la Chambre dans les quatre semaines suivant l'adoption de la présente motion ».
En acceptant cet amendement, nous pouvons remettre cette décision entre les mains des personnes à qui elle doit revenir, celles des scientifiques, pour qu'elle soit fondée sur des données et des preuves afin d'assurer la protection et la santé optimale des Canadiens.
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Monsieur le Président, je suis heureuse de vous voir dans ce fauteuil. Je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Depuis deux ans, les Canadiens vivent avec les restrictions de la COVID-19. C’est deux années de confinement, d’impossibilité de visiter des êtres chers et de voyager. C’est deux ans d’isolement. Les Canadiens ont compris la nécessité des diverses restrictions appliquées pendant la pandémie. Malgré le manque de cohérence, malgré les messages contradictoires et malgré la confusion, les Canadiens ont fait ce qui leur était demandé.
Cependant, aujourd’hui, ce qu’on ne peut plus leur demander de supporter, c’est la nature indéfinie de ces restrictions et de ces échéanciers, ainsi que le manque de données. Ils constatent que les dirigeants de tout le pays, des dix provinces, suivent les données et les avis des responsables de la santé publique, données qui plaident en faveur de la fin des exigences vaccinales.
Les dirigeants provinciaux ont levé ou ont l’intention de lever les exigences vaccinales dans leurs provinces. Le gouvernement fédéral est le seul au pays qui n’a aucun plan pour lever les restrictions. Je suis sûre que les députés d’en face soutiendront que leur obligation de maintenir les exigences vaccinales est en quelque sorte justifiée par les responsables de la santé publique, mais même l’administratrice en chef de la santé publique du Canada affirme que le variant Omicron change la donne et qu’il nous oblige à repenser les exigences en matière de vaccination.
La Dre Tam a déclaré que nous nous traversons une période cruciale et que les politiques relatives à la COVID-19 qui mettaient l’accent sur les exigences doivent passer en mode recommandations. Elle est la conseillère du gouvernement. La propre conseillère du gouvernement affirme que les exigences vaccinales fédérales sont en cours de révision, car la science nous dit que le vaccin de la COVID-19, ou du moins les deux premières doses offrent très peu de protection contre la transmission du variant.
Des conseils autrefois accueillis favorablement par le gouvernement sont soudainement ignorés pour tenter de diviser et de déshumaniser ceux qui ne sont pas d’accord, renchérissant ainsi sur une tactique que certains membres de leur propre caucus ont dénoncée.
L'obligation pour les voyageurs de se faire vacciner a empêché environ 6 millions de Canadiens de voyager à l’intérieur du Canada et de prendre l’avion pour l'étranger. Ils ne peuvent pas voyager. Ils ne peuvent pas rendre visite à leur famille et à leurs amis. Ils ne peuvent pas prendre des vacances à l’étranger ou même traverser le pays en avion. Ils ne peuvent pas vivre une vie ordinaire.
Le Canada est le seul pays du monde développé qui interdit aux citoyens de voyager en avion. Si l’on ajoute à cela les déclarations de la Dre Tam sur la réévaluation des exigences vaccinales, on peut en déduire que la raison d’être de l’interdiction des voyages aériens n’est plus justifiée. Cependant, le gouvernement semble avoir un point de vue différent, qui convient à son discours politique. Il peut considérer les voyages comme un luxe, mais qu’en est‑il du travail dans les industries réglementées par le gouvernement fédéral?
Je vais parler aux députés d’une de ces industries qui plaide pour l’équité, le bon sens et des conditions conformes à ce qui se fait ailleurs dans le monde aujourd’hui, même chez ses concurrents dans nos propres aéroports: l’industrie du transport aérien. Les exigences relatives à la vaccination du , appliqué par le biais d’arrêtés d'urgence, ont été rapidement mises en œuvre dans toute l’industrie. Bien qu’il s’agisse d’une question de santé et de sécurité, les employeurs ont conçu et mis en œuvre des politiques de vaccination obligatoire sans consultation.
[Français]
La majorité des travailleurs du transport aérien se sont conformés aux politiques de l’employeur, tandis que d'autres travailleurs ont été placés en congé non payé sans avantages sociaux ni accès aux avantages médicaux. L’industrie a pleinement appuyé les efforts visant à assurer la sécurité des lieux de travail, des travailleurs et du public, comme l’ont fait tous les députés à la Chambre.
Il est important de souligner la pénalité disproportionnée imposée aux gens non vaccinés. Ces travailleurs ont été mandatés pour travailler pendant la pandémie. Dans de nombreux cas, ils ont continué à travailler pendant la pandémie, contrairement à d’autres travailleurs dont les lieux de travail ont été fermés, mais qui ont pu continuer à travailler à domicile. Ces travailleurs ont transporté de l'équipement de protection personnelle vers d’autres parties du monde, ont assuré l'approvisionnement en produits de première nécessité et ont eux-mêmes travaillé sans que leur santé et leur sécurité soient protégées.
[Traduction]
Dans le secteur des voyages, la vaccination a fini par être le seul outil sur lequel les employeurs ont compté pour lutter contre la COVID‑19, et pourtant, il existe de nombreux outils qui permettent d'atteindre le même objectif. Nous le savons. Nous les avons utilisés dans d’autres secteurs.
Nous nous sommes protégés les uns les autres. La plupart n’ont pas été gênés par de graves éclosions, et à une époque où les employeurs connaissaient une pénurie de travailleurs, en particulier dans cette industrie, ils mettaient fin à l’emploi de travailleurs expérimentés et chevronnés. Les employeurs et les travailleurs ont la même responsabilité de veiller à la sécurité des lieux de travail, mais le non-respect de cette responsabilité entraîne des conséquences inégales et disproportionnées.
Pour les travailleurs, les conséquences de la perte d’un emploi bien rémunéré, syndiqué, assorti d’avantages sociaux et d’une pension, se répercuteront non seulement sur la personne elle-même, mais aussi sur toute sa famille. Il est peu probable que ces travailleurs trouvent un autre emploi syndiqué et stable, ce qui aura inévitablement un impact sur le niveau de vie de leur famille. Personne ne devrait perdre son gagne-pain en raison de ses convictions personnelles, surtout lorsqu’il existe d’autres solutions pour atteindre le même objectif. Le gouvernement le sait.
Nous pensons que les travailleurs qui ont aidé l’industrie à survivre pendant les périodes les plus difficiles de la pandémie méritent mieux. En établissant un échéancier, en mettant fin à cet arrêté d’urgence et en traçant la voie à suivre, le gouvernement peut éliminer la nécessité pour ces employeurs de licencier les travailleurs de première ligne dont nous dépendions et que nous avons célébrés au plus fort de cette pandémie. Il pourrait le faire aujourd’hui. Les cas de variant sont en régression dans la plupart des régions du pays, et les partisans du maintien des exigences relatives à la vaccination invoquent la science pour justifier des positions politiques au lieu d’évaluer les conclusions scientifiques qui sont ressorties dans chacune de nos provinces et dans le monde entier.
Pas plus tard que cette semaine, un député a pris la parole et a offert des conseils sur le masque à d’autres députés dans une tentative maladroite de montrer sa supériorité, en dépit des règles claires qui s'appliquent ici. Celles-ci sont fondées, bien sûr, sur des avis d’experts, vraisemblablement sur la science, la même science sur laquelle le gouvernement s’appuie, et des preuves, il convient également de le noter, tout à fait conformes à ce qui se passe à l'extérieur de cette enceinte. Cet échange non seulement indique un mépris envers ceux qui suivent les règles que le député n’aime pas, mais crée une norme arbitraire d’opinions déguisées en données scientifiques. C’est exactement ce que nous entendons aujourd’hui. C’est grossier. C’est délibéré et, à certains égards, cela témoigne d’une attaque délibérée et continue contre ceux qui ne partagent pas les points de vue du gouvernement. C'est ce que nous voyons.
Lorsque les Canadiens sont témoins d’un tel comportement, ils perdent leur confiance dans ceux qui sont responsables des décisions en matière de santé publique. La confiance s’érode. Cela leur donne à penser que le même mépris affiché à l’égard des députés peut s’étendre à des personnes hors de la Chambre. C’est peut-être le cas parce que, en l’absence de données, de repères, d’échéances et de plans pour mettre fin à ces exigences, il n’y a vraiment rien qui indique que leur maintien n’est pas simplement une opinion du gouvernement. Le cas échéant, c’est troublant. Sinon, cela nécessite une explication qui n’a pas été donnée, hormis pour des propos creux au sujet de la science.
Les exigences de vaccination avaient pour but d'augmenter les taux de vaccination. Nous avons l’un des taux les plus élevés du monde. Lorsque ce discours ne tient plus en raison de ces taux élevés, les règles du jeu changent. Cette semaine, il a été question des retards dans les opérations chirurgicales, ce qui est tragique et constitue très certainement un problème de capacité, mais reste inexplicable par rapport au maintien des exigences fédérales. Ensuite, le a simplement haussé les épaules en déclarant que la COVID était toujours là. Bien sûr, elle est toujours là. Elle sera probablement toujours là, mais j’espère que ce n’est pas devenu le point de référence pour déterminer quand lever les exigences ou abandonner les restrictions. J’espère que ce n’est pas le cas. J’espère que nous n’entendrons pas le gouvernement parler de COVID zéro.
Il est temps de mettre fin à ces exigences injustifiées. J’espère que les députés se rendent compte que les experts publics, leurs propres experts publics, les propres experts publics du gouvernement, ont dit que c’est sûr. Les provinces ont dit que c’était sans danger. Les responsables de la santé publique ont dit que c’était sans danger. J’espère qu’ils seront d’accord avec les conservateurs et qu’ils lèveront les exigences pour que les Canadiens puissent retourner au travail et recommencer à vivre comme avant.
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Monsieur le Président, je prends la parole pour appuyer fermement notre motion conservatrice qui demande au gouvernement néo-démocrate—libéral de lever immédiatement toutes les exigences fédérales relatives à la vaccination.
Lorsqu’on écoute les députés d’en face et leurs amis du NPD, on entend dire qu’il faut se fier à la science et qu’ils s'appuient sur des données scientifiques. Je demande ceci aux députés du gouvernement néo-démocrate—libéral: où est la science? Où sont les données? Où sont les preuves?
Par exemple, où sont les preuves qu’un camionneur non vacciné, qui passe la majeure partie de sa journée à travailler isolé, représente un risque pour la santé publique, au point d'être renvoyé de son emploi? On n'a pas besoin de la science ici, mais plutôt de gros bon sens, pour reconnaître l’absurdité de cette situation, mais c’est précisément la politique du gouvernement néo-démocrate—libéral.
Compte tenu des exigences relatives à la vaccination qui ont empiété de manière si importante sur les droits et libertés des Canadiens, les Canadiens sont en droit de s'attendre à ce qu'on leur fournisse des preuves scientifiques qui démontrent un lien rationnel entre les exigences liées à la vaccination, la réduction de la transmission et la protection des Canadiens contre la COVID.
Après six mois, le gouvernement n’a pas encore présenté la moindre donnée ou preuve scientifique pour étayer un tel lien rationnel. La raison en est très simple: il n’y a pas de lien rationnel. Ces obligations n’ont rien à voir avec la science et tout à voir avec la politique, la politique de la pire espèce.
Des millions de Canadiens en ont souffert. En raison des obligations vaccinales punitives décrétées par le gouvernement néo-démocrate-libéral, des millions de Canadiens ne peuvent pas voyager librement au Canada. Ils ne peuvent pas prendre l’avion ni le train. Ces mêmes Canadiens, nos amis, collègues et voisins, ne peuvent pas quitter le pays pour des raisons professionnelles, personnelles ou médicales ou pour retrouver des êtres chers. Ils sont coincés ici, chez eux.
Il s’agit d’une atteinte grave et sans précédent à la liberté de circulation des Canadiens, qui va à l’encontre de l’article 6 de la Charte des droits et libertés, de l’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et de l’article 12 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Quand on pense à l’impossibilité de voyager à l’intérieur de son pays ou de quitter son pays, on imagine l’ex-Union soviétique, l’Allemagne de l’Est et la Chine communiste, mais cela se passe ici, au Canada, et c’est la réalité que des millions de Canadiens vivent depuis six mois.
Ces exigences en matière de vaccination décrétées par le gouvernement néo-démocrate-libéral sont si extrêmes que le Canada est le seul pays dans le monde développé qui restreint les voyages aériens en fonction du statut vaccinal, le seul parmi les pays démocratiques développés. Sous le gouvernement néo-démocrate-libéral, le Canada est maintenant une exception internationale en matière de restriction des libertés de mouvement de ses citoyens.
Encore une fois, nous en sommes arrivés là non pas pour des raisons scientifiques, mais à cause d’une politique arbitraire du , qui a déclaré il y a quelques mois que l’objectif politique de son gouvernement était d’imposer les mesures contre la COVID les plus restrictives au monde, peu importe l’absence de tout fondement scientifique.
Nous ne parlons pas seulement d’une atteinte grave à la liberté de circulation. Nous avons aussi vu des dizaines de milliers de Canadiens perdre leur emploi et les avantages pour lesquels ils avaient cotisé tout au long de leur vie professionnelle, privés de la dignité de leur travail et de leur carrière. Il s’agit notamment d’hommes et de femmes des Forces armées canadiennes qui ont combattu avec courage, ayant mis leur vie en danger pour défendre les libertés dont jouissent les Canadiens, et qui sont maintenant menacés de destitution ignominieuse à cause d’une décision médicale personnelle qu’ils ont prise. Cela se passe au Canada.
En réalité, ces exigences ont pour objectif d’exercer un contrôle. Ainsi, le gouvernement dit aux Canadiens qu’ils doivent faire ce qu’il dit, sinon ils ne pourront pas voyager, ils perdront leur emploi et leurs avantages sociaux, ils seront dénigrés et traités comme des citoyens de seconde classe. C’est inacceptable. C’est contraire aux valeurs canadiennes.
Partout dans le monde, on est en train de lever les obligations. Dans les 10 provinces, elles ont déjà été levées ou elles le seront sous peu, comme dans la plupart des pays européens. Hier, même la Nouvelle-Zélande, qui avait une approche complètement déficiente pour réaliser l’objectif de zéro COVID, a annoncé qu’elle levait ses obligations. Oui, même la Nouvelle‑Zélande. Ici, nous avons un gouvernement qui n’a même pas présenté de plan, qui n’a même pas précisé les paramètres selon lesquels ces obligations seraient levées. Il a plutôt engagé 37,4 millions de dollars pour les trois prochaines années en vue de transformer ce qui était censé être des mesures temporaires en mesures permanentes.
Les Canadiens ne veulent pas être contrôlés. Ils veulent reprendre le contrôle de leur vie. Ils veulent recouvrer leur liberté, et ils veulent le faire maintenant. Leurs seuls obstacles sont le et le gouvernement néo-démocrate-libéral, avec ses obligations punitives, discriminatoires et non scientifiques qui ont causé d’énormes préjudices aux Canadiens.
Lorsque le premier ministre a parlé d’imposer les obligations les plus restrictives au monde, si la définition du succès du premier ministre est d’être punitif, il a certainement réussi, au grand détriment des contribuables canadiens ordinaires, respectueux de la loi et membres honnêtes de leur communauté.
Mettons fin aux obligations et faisons-le maintenant.
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Monsieur le Président, je pense que si nous consultions nos concitoyens sur la façon dont le Parti conservateur a présenté cette motion aujourd’hui, ils nous diraient qu’elle a été grandement influencée par l’extrême droite. Je le crois sincèrement. Même le gourou de la droite Jason Kenney, de l’Alberta, que bon nombre de conservateurs admirent, n’appuierait pas cette motion selon moi. Il est fort possible que je me trompe, mais ce que je sais, c’est que Jason Kenney s’est montré très critique à l’égard des élus qui discutaient avec des participants aux barrages illégaux.
Il y a une raison pour laquelle je dis cela. Que demandaient ces gens? Ils demandaient la fin de la vaccination. Les participants aux barrages illégaux et aux manifestations exigeaient la fin de la vaccination obligatoire. Aujourd’hui, le Parti conservateur fait écho, du moins en partie, à ce que les opposants et les manifestants disaient il y a à peine quelques semaines. C’est bel et bien le cas.
Voyons ce qui s’est réellement passé. Dès le premier jour, lorsque la pandémie est arrivée au Canada et a fait le tour du monde, le gouvernement a réagi en mettant en place toute une série de programmes et de mesures de soutien pour aider les Canadiens à mesure que nous comprenions mieux le coût de la pandémie du point de vue de la santé. Nous avons investi beaucoup de ressources, du côté des fonctionnaires ou du côté financier, et nous avons adopté une approche de type Équipe Canada pour traiter avec les nombreux intervenants et trouver des moyens de réduire au minimum les préjudices causés par la pandémie. Pour ce faire, nous avons examiné les données scientifiques et écouté les experts de la santé.
Les députés auraient dû écouter ce que le a dit à ce sujet au début de son discours aujourd’hui. Il a parlé de l’assouplissement de certaines restrictions le 1er avril pour les tests préalables au passage de la frontière. Ces assouplissements sont établis en fonction de ce que nous disent les chiffres à l’heure actuelle.
Nous avons assisté à une augmentation spectaculaire en raison du variant Omicron, et nous n’avons pas été les seuls à mettre en place certaines mesures pour protéger les Canadiens. Certains gouvernements provinciaux en ont fait autant. Le Québec a imposé un couvre-feu. Ma province d’origine a mis en place d’autres mesures de confinement. Qui aurait pu prévoir cela en novembre et en décembre?
Dans le seul mois de décembre dernier, le gouvernement fédéral a envoyé aux provinces et aux territoires une trentaine de millions de tests de dépistage rapide, soit davantage qu'au cours des mois précédents, alors qu'il n'y avait pas encore de demande. Nous avons dû constituer des stocks en prévision des changements, car la pandémie n’est pas encore finie. Nous devons rester sensibles à la menace qui nous guette. Lorsqu'il y a eu une augmentation de la demande, en janvier, nous avons pu acquérir 140 millions de tests de dépistage rapide supplémentaires, qui ont dans une large mesure été distribués là où étaient les besoins, c’est-à-dire dans nos provinces et nos territoires et, si j’ai bien compris, même aux entreprises et aux autres parties prenantes.
De ce côté-ci de la Chambre tout au moins, nous reconnaissons qu’il ne suffit pas de pensées positives pour venir à bout de la pandémie. Nous avons tous la responsabilité de prendre des décisions fondées sur les faits et sur la science et de rester à l’écoute des experts en santé. À entendre les députés de l’opposition parler de la Dre Tam, on croirait qu’elle préconise la levée des mesures obligatoires. Ce n’est pas le cas. Notre administratrice en chef de la santé publique dit que nous devons faire preuve de diligence. Nous devons faire des examens, et nous en faisons. C’est la chose responsable à faire.
Quant au , en lisant ses commentaires, nous voyons bien qu’il y a un plan assorti d’une certaine fluidité parce que les circonstances évoluent. De ce côté-ci de la Chambre, nous le reconnaissons, et nous voudrions bien que les conservateurs en fassent autant.
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Monsieur le Président, je prends la parole pour dénoncer le parti révisionniste du Canada, aussi appelé le Parti conservateur du Canada. Il a déposé aujourd’hui une motion qui vise à confondre et à faire mécomprendre ce à quoi nous faisons face et tous les sacrifices que les Canadiens ont faits pendant la pandémie. Ce parti tente ainsi de se sauver de la déroute et de la division dans laquelle ses membres l’ont précipité.
Les propos que tiennent les conservateurs aujourd’hui me scandalisent, alors que j’aurais dû m’y habituer depuis six ans que je travaille à la Chambre avec eux.
Parlons de la pandémie et des restrictions imposées dans tout le pays, et notamment du fait qu’il n’y a pas un seul Canadien qui n’ait pas été touché par la pandémie et qui ne veuille pas que ces restrictions soient levées. Tout le monde, de tous les côtés de la Chambre, désire revenir à la normale. Cependant, le Canada et les pays du monde entier, les gouvernements responsables du monde entier, ont mis en œuvre des mesures publiques pour assurer la sécurité de leurs populations.
Selon une étude récente de Harvard, si ce n’était de la vaccination et des mesures de santé publique rigoureuses, plus de 400 000 Canadiens seraient morts pendant la pandémie.
J’ai écouté les conservateurs s’époumoner et dire qu’ils voulaient retrouver leur liberté. Qu’en est-il de la liberté de ces 400 000 familles affectées, ou de cet employeur qui a perdu un de ses employés, ou de ce jeune qui a peut-être perdu un de ses grands-parents avant même d’avoir le temps d’accumuler de précieux souvenirs avec cette personne?
Tandis que les conservateurs disent qu’ils veulent récupérer leur liberté, ils induisent la Chambre et les Canadiens en erreur au sujet des tragédies bien réelles qui se produisent partout au pays. Plus de 37 000 Canadiens sont malheureusement décédés à cause de la pandémie. Je trouve que les conservateurs s’entêtent à passer ce chiffre sous silence.
Ils parlent tous des inconvénients. Sur ce point, je leur donne entièrement raison, car c’est tout un inconvénient. Il a été difficile de ne pas voyager comme nous le voulons, de porter un masque et d’être assujetti à certaines restrictions, mais l’autre possibilité signifiait la mort, la perte de membres de sa famille et la pénurie de travailleurs partout au pays en raison des taux d’infection.
Pendant que les conservateurs s’époumonent et parlent de liberté, ils ne représentent pas la réalité des quelque 37 000 Canadiens qui ont perdu leur liberté ultime quand ils sont morts de cette maladie et des membres de leur famille qui ont perdu l’occasion de vivre plus longtemps avec eux.
Cela dit, de toute évidence, la levée des restrictions est inévitable. Des provinces et des territoires ont commencé à le faire partout au pays, mais ce que les conservateurs ne disent pas, c’est que tout au long de la pandémie, au cours des deux dernières années, chaque province et territoire a connu des situations différentes à différents moments. Ils ont pu s’adapter et mettre en place des mesures en fonction des profils de risque observés à ce moment. Nous pouvons compter sur les conservateurs pour être parfaitement déconnectés de la réalité et dire qu’ils savent mieux que les provinces et les territoires ce dont ils ont besoin.
Je viens de l’Ontario, et notre expérience a été très différente de celle de mes amis et collègues de la Nouvelle-Écosse, par exemple. Les conservateurs disent-ils qu’ils savent mieux ce qu’il faut faire que les provinces et les territoires, et qu’ils vont simplement mettre en œuvre ce qu’ils veulent, peu importe la dynamique observée à un endroit à ce moment-là?
Il n’est pas étonnant que les Canadiens n’aient pas fait confiance aux conservateurs pour répondre à leurs besoins en matière de soins de santé.
Nous pouvons parler de volte-face et de changements de position, parce que j’ai bien écouté les conservateurs. Le député de a dit dans son discours, ou en réponse à une question que je lui ai posée, que les conservateurs n’avaient jamais envisagé de restreindre les déplacements des Canadiens. C’était en fait son ex, ex, ex chef, j’oublie combien ils en ont eu depuis, car il y en a eu tellement. Or, c’est bel et bien le député de qui, en avril 2021, a reproché au gouvernement de ne pas restreindre davantage les déplacements.
De plus, la députée de , avec qui j’ai siégé en comité lorsque j’étais secrétaire parlementaire de la ministre de la Santé, a exigé que nous imposions plus de restrictions sur les voyages, mais quelques mois plus tard, après la tenue d’un autre congrès à la direction, les conservateurs ont changé leur fusil d’épaule.
Parlons de l’hypocrisie ultime des conservateurs. Leur ancien chef, le député de , a déclaré lors de la dernière campagne électorale que toute personne voyageant avec lui ou sa famille devait être entièrement vaccinée, mais cette exigence ne tenait plus pour le reste des Canadiens se déplaçant par avion, autobus ou train. Il ne devrait pas y avoir « deux poids, deux mesures », mais nous savons que les députés conservateurs prennent des mesures pour se protéger avant d’essayer d’attiser les flammes de la base du parti.
Parlons aussi du fait que j’ai entendu ici même les députés d’en face dire qu’ils sont pour la science et que ces exigences ne sont fondées sur aucune donnée scientifique. C'est un peu fort d’entendre les membres d’un parti qui doutent encore de l’existence des changements climatiques dire que les Canadiens devraient se fier à leurs connaissances scientifiques. Même sans cela, si les députés d’en face se soucient vraiment de la science et pensent qu’elle va nous sortir de cette pandémie, ce que je crois fermement, alors comment se fait-il qu’ils permettent encore à des députés, comme celui de , de promouvoir l’ivermectine comme traitement? C’est un vermifuge pour chevaux. Je suis désolée. Les conservateurs me corrigent sur la prononciation. C’est un médicament sur lequel ils ont fait des recherches et dont ils font la promotion.
Les conservateurs ont suggéré qu’au lieu de se faire vacciner, les Canadiens devraient utiliser un vermifuge pour chevaux. Il a été abondamment prouvé que c’était de la foutaise, mais ce sont encore les voix au sein du Parti conservateur qu’ils veulent que les Canadiens écoutent. Ils se disent les arbitres de la science. Il y a aussi le député de qui a dû présenter ses excuses ici même parce qu’il a affirmé que la double vaccination était 13 fois plus susceptible de tuer des gens que le variant Delta. Le député a dû présenter ses excuses. Il siège toujours ici même sur les banquettes conservatrices.
Il est scandaleux de penser que les Canadiens devraient faire confiance au Parti conservateur du Canada en ce qui concerne leur santé ou le moment où les exigences devraient être levées. Il ne fait aucun doute que toutes les exigences finiront par être levées, comme il se doit et comme nous l’avons fait constamment. Au fil de l’évolution de la pandémie, les exigences ont évolué aussi parce que nous avons suivi l’évolution de la science. À mon avis, ce que les Canadiens trouvent vraiment choquant, et c’est certainement mon avis après avoir écouté le débat dans cette enceinte, c’est que le parti des négationnistes des changements climatiques et des partisans de l'utilisation de vermifuge pour chevaux laisse entendre que les vaccins ne sont pas sûrs. Ce parti ne veut même pas divulguer le statut vaccinal de ses députés, et ceux-ci continuent de répandre des théories du complot sur les médias sociaux et dans cette enceinte. Ce ne sont pas à eux que les Canadiens font confiance en ce qui concerne la levée des exigences et leur santé.
La pandémie a été incroyablement difficile pour tout le monde, mais nous ne devons jamais oublier les vies perdues ni les héros tout au long de cette pandémie, comme les travailleurs de la santé qui sont encore débordés dans les hôpitaux et qui s’occupent encore des résidants dans les établissements de soins de longue durée. Nous voulons sortir de cette pandémie, mais la seule façon d’y parvenir est de prendre des décisions fondées sur la science, et non sur les politiques révisionnistes inspirées par des théories du complot que les conservateurs ont proposées.
De ce côté-ci de la Chambre, nous continuerons à veiller sur les Canadiens, sur leur santé et le bien-être de leur famille et de l’économie, et nous rejetterons les politiques politisées de droite alternative des conservateurs.
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Monsieur le Président, c'est avec plaisir que j'interviens aujourd'hui à la Chambre. Je vais partager mon temps de parole avec la députée de .
Je suis heureuse d'avoir la chance de parler de la motion conservatrice, dont voici le libellé:
Que, étant donné que le Canada affiche l'un des taux de vaccination les plus élevés au monde et que toutes les provinces canadiennes ont levé les exigences relatives à la vaccination ou ont un plan pour le faire, la Chambre demande au gouvernement d'éliminer immédiatement toutes les exigences fédérales en matière de vaccination, afin:
a) de protéger les emplois des travailleurs assujettis à la réglementation fédérale;
b) de permettre aux Canadiens de voyager sans restriction;
c) d'assurer la relance de l'industrie touristique au Canada;
d) de permettre la libre circulation des marchandises à la frontière canadienne.
Évidemment, avant que mes collègues d'en face ne passent à l'offensive et ne tentent de m'embarrasser, je vais divulguer, pour le compte rendu, mon statut COVID. J'ai reçu mes doses du vaccin et j'ai contracté la COVID‑19 deux fois, soit au début de la pandémie et dans le temps des Fêtes. En plus, après avoir travaillé pendant 40 ans comme ingénieure chimique, j'en connais un chapitre sur la science. Je vais donc traiter de la question sous un angle scientifique.
Je vais d'abord parler des atteintes aux droits protégés par la Charte.
Le gouvernement a piégé près de 3 millions de Canadiens dans le pays. Ils ne peuvent pas prendre l’avion, ils ne peuvent pas prendre le train et ils ne peuvent pas traverser les frontières terrestres. À un moment donné, la mesure paraissait raisonnable, d’après les experts médicaux et l’Organisation mondiale de la santé, parce que nous essayions d’enrayer la transmission de la maladie. Cependant, avec Omicron, nous en sommes à un point où l’Organisation mondiale de la santé a déclaré que le variant est présent partout. Par conséquent, ce type de restriction ne fonctionne plus, et c’est pourquoi des pays du monde entier assouplissent leurs exigences.
Quand on y pense, le taux de vaccination est très élevé au Canada, et les personnes vaccinées peuvent attraper la COVID‑19 et la transmettre. Je l’ai moi-même attrapée. Le aussi. Le député de également. Beaucoup de députés ont eu la COVID‑19, et nous avons tous été vaccinés. Par conséquent, si près de 90 % de la population franchit la frontière dans les deux sens, quel risque supplémentaire prenons-nous en laissant 10 % de personnes de plus qui peuvent attraper la COVID‑19 et la transmettre franchir la frontière dans les deux sens? En fait, d’un point de vue scientifique, il n’y a pas plus de risque. Le gouvernement ne peut plus s’appuyer sur l’article 1 de la Charte, qui l’autorise à restreindre à titre temporaire le droit qu’elle garantit aux Canadiens d’aller et venir librement. Voilà une exigence que j’aimerais voir abandonner immédiatement.
Ensuite, je veux parler des personnes qui ont perdu leur emploi parce qu’elles ne sont pas vaccinées.
Tout d’abord, je pense que c’est inacceptable à bien des égards, mais parlons-en d’un point de vue scientifique. Prenons un fonctionnaire fédéral qui travaille de chez lui et qui est vacciné. Quel est le risque qu’il transmette ses microbes à quelqu’un d'un autre immeuble qui travaille aussi de la maison? La réponse est, tout simplement, aucun risque. Maintenant, si un fonctionnaire fédéral non vacciné travaille de chez lui, quel est le risque qu’il transmette ses microbes à quelqu’un d'un autre immeuble qui travaille aussi de la maison? La réponse est encore, d’un point de vue scientifique, qu’il n’y a aucun risque, mais le gouvernement libéral a licencié ces personnes. C'est une mesure discriminatoire. Elle ne repose pas sur des données scientifiques, et c’est tout bonnement un exemple parmi tant d’autres des mesures prises délibérément par le gouvernement pour punir les gens qui ont choisi de ne pas se faire vacciner.
Bien des personnes ont contacté mon bureau pour obtenir une exemption parce qu’elles avaient des antécédents d’AVC ou de problèmes cardiaques ou rénaux ou d’autres comorbidités. Au début, beaucoup ont obtenu une exemption auprès de leur médecin, mais ensuite, le Collège royal des médecins a annulé toutes les exemptions et menacé les médecins de suspendre leur permis d’exercer la médecine au Canada s’ils accordaient des exemptions pour quoi que ce soit d’autre qu’une réaction anaphylactique au premier vaccin. Voilà pourquoi beaucoup de personnes n’ont pas pu obtenir d’exemptions, même si elles avaient des raisons valables de ne pas se faire vacciner. J’aimerais que le gouvernement fédéral réembauche toutes les personnes qu’il a licenciées et qui travaillent à la maison, qu’elles soient vaccinées ou pas.
Toutes les provinces ont commencé à lever les exigences liées à la COVID‑19. Prenons l’Ontario, par exemple. Nous avons des personnes vaccinées et non vaccinées dont les enfants vont à l’école sans masque, qui vont dans les centres commerciaux, qui mangent au restaurant et qui respirent tous le même air. Il est donc ridicule de penser que nous devons les protéger d’une manière ou d’une autre dans d’autres endroits, alors qu’elles sont déjà exposées. C’est pourquoi les données scientifiques ne justifient pas de maintenir toutes les restrictions dans les avions et les trains et de tenir à l’écart les personnes non vaccinées. Ces personnes sont déjà exposées à Omicron, tout comme les personnes vaccinées. Tout le monde peut l’attraper et le transmettre. Ces mesures sont donc inutiles.
En ce qui concerne les mesures qui causent des problèmes à la frontière, parlons d’ArriveCAN et de la capacité d’y entrer toutes ces données. Il y a des personnes qui n’ont pas de téléphone cellulaire. Beaucoup d’aînés ne savent pas se servir d’un ordinateur. Quel est le risque accru d’exposition à la COVID‑19 si le gouvernement fédéral élimine aujourd’hui l’obligation de passer par ArriveCAN? Est-ce que cela change quelque chose? Il n’existe aucun risque scientifique d’exposition accrue à la COVID qui soit lié à une application. Il peut s’en débarrasser aujourd’hui et je lui suggère de le faire.
Par ailleurs, je suis très préoccupée par des violations de la vie privée qui se sont produites pendant la pandémie de COVID‑19. Des problèmes de confidentialité ont été soumis au commissaire à la protection de la vie privée, nous l’avons vu. Nous avons également vu le suivi numérique des Canadiens. Ces choses me préoccupent aussi.
Certains députés savent peut-être qu’au début, quand nous avons repris la session parlementaire, j’ai défendu très passionnément les libertés fondamentales. J’ai rencontré des députés qui étaient également préoccupés. Il se trouve que j’ai gardé la liste des choses que nous voulions voir régler en me disant que je la cocherais à mesure.
Il y avait l’élimination du test PCR pour les personnes vaccinées et asymptomatiques. Je suis heureuse de voir qu’il a été éliminé. Aucune donnée scientifique ne disait qu’il était nécessaire, il a donc été supprimé. J’ai parlé d’ArriveCAN et des règles à la frontière. Aucune donnée scientifique ne justifie non plus leur maintien. Ces mesures n’empêcheront pas la propagation d’Omicron et doivent être éliminées. Il y avait la violation de la protection des renseignements médicaux. Je viens d’en parler. Il y avait aussi le fait de piéger les Canadiens dans leur propre pays. Je viens d’en parler également. Enfin, il y avait le licenciement des personnes non vaccinées, et je viens aussi d’en parler.
J’aimerais raconter une petite histoire. Dans ma propre circonscription, Sarnia—Lambton, Bluewater Health a congédié 18 travailleurs de la santé et en a forcé 300, sous la contrainte, à se faire vacciner au risque de perdre leur emploi. Quatre semaines plus tard, il y a eu une épidémie de COVID‑19 parmi l'effectif médical vacciné. Qu’est-ce qui a été accompli? Absolument rien d’autre que la misère pour les familles des 18 personnes qui ont perdu leur emploi.
N’oublions pas qu’il s’agit de travailleurs de la santé qui, dès le début de la pandémie, ont fait face à la COVID en première ligne avec leur équipement de protection individuelle. Personne n’était alors vacciné, et ils étaient alors considérés comme des héros. Puis, avance rapide, ils ont été congédiés. En réalité, ils étaient les plus sûrs. Ils subissaient des tests rapides tous les jours et ils portaient leur équipement de protection individuelle, contrairement aux personnes vaccinées qui ont fini par vivre l’éclosion. Par conséquent, nous pouvons voir que toutes ces obligations ont pour but de discriminer et de punir, qu'elles ne sont pas fondées sur la science et qu'elles ne donnent rien.
Je ne pense pas que nous ayons besoin de parler des obligations provinciales. Il y en a suffisamment à l’échelle fédérale pour que nous n’ayons pas besoin d’en parler, mais le parallèle existe. Nous devons nous tourner vers l’Organisation mondiale de la santé, qui recommande d’abandonner ces obligations. Nous devons regarder les autres pays qui ont ouvert leurs frontières. Nous devons regarder les États‑Unis, où 40 États ont abandonné toutes leurs obligations. Nous devons regarder les provinces, qui ont toutes abandonné leurs obligations ou sont en voie de le faire.
Le gouvernement actuel doit se débarrasser immédiatement de ces obligations. Nous voulons tous travailler ensemble. Les personnes vulnérables voudront continuer à se protéger, et je suis d’accord, mais à ce stade, nous devons apprendre à reprendre notre vie. Nous devons cesser de punir les gens. Nous devons cesser de violer les droits que la Charte leur confère.
Ensemble, nous serons mieux préparés à la prochaine pandémie lorsqu’elle arrivera.
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Monsieur le Président, tout a une date d’expiration. Notre pays a été frappé par une pandémie que personne n’avait connue auparavant. Nous avons mis en œuvre les mesures que nous pensions être les meilleures, et les Canadiens ont vraiment fait ce qu’on leur demandait.
Un plan d’urgence doit comporter trois éléments: il doit être opportun, ciblé et temporaire. Nous n’avons même pas de plan, et cela fait deux ans. Toutes les provinces ont levé leurs exigences ou prévoient de le faire. En fait, à l'extérieur de cet édifice fédéral, je n'ai pas l'obligation actuellement de montrer mon passeport vaccinal ni de porter un masque, mais je dois le faire ici.
En quoi la science à l’extérieur de cet édifice fédéral est-elle différente de celle dans un édifice non fédéral? À l'heure actuelle, 20 000 personnes non masquées et non vaccinées peuvent assister à un match de la LNH, mais nous n’avons toujours pas ouvert complètement nos frontières. Pourquoi?
En tant que ministre du cabinet fantôme en matière de tourisme, je peux dire aux députés que l’industrie du voyage est sans aucun doute l’un des secteurs les plus durement touchés. Il est important de prendre le temps de bien faire comprendre l’ampleur de cette industrie et à quel point elle a été durement touchée par ces restrictions sur les voyages. Les gens ont été pointés du doigt parce qu'ils voulaient ou devaient voyager, et c’est inacceptable.
Bien des gens diront que voyager est un privilège, mais j'invite tout le monde à penser aux millions de personnes qui ont un emploi, un chèque de paie et un but grâce à l’industrie du voyage. Des gens ont mis de côté toutes leurs économies pour partir en voyage. J'invite tous les députés à penser aux familles dont les membres doivent se déplacer afin de pouvoir se voir.
Avant cette pandémie, le tourisme canadien était une industrie de 105 milliards de dollars. Elle a été réduite à moins de la moitié de ce chiffre et, si nous n’agissons pas aujourd’hui, elle risque de ne pas s’en remettre.
Il est temps d’abandonner les exigences fédérales et les restrictions ambiguës. Le Canada est à la traîne dans le monde du voyage, et nous devons rétablir la confiance des voyageurs dès aujourd’hui. Les Canadiens et les voyageurs étrangers hésitent à voyager. Les règles et les restrictions inutiles constituent d’énormes obstacles à la reprise de cette industrie.
Les gens réservent un voyage pour rendre visite à leur famille ou pour s’évader et ils l’annulent peu après parce que les règles changent constamment. Nous devons avancer. Nous devons apprendre à vivre avec ce virus et nous devons rétablir la confiance des voyageurs. C’est la clé de la reprise.
Chaque semaine, je reçois des centaines de témoignages déchirants d’électeurs qui n’ont pas été réunis avec leur famille et leurs amis. J’ai un ami qui n’a jamais pu dire au revoir à sa mère, qui est décédée seule. Tout cela est lié à l’industrie du voyage. Que l’on voyage en avion, en train ou en voiture, il faut compter sur le secteur du tourisme pour ses voyages.
Peut-être que quelqu’un a besoin d’un chenil, d’un hôtel, d’un restaurant, de nourriture, de fournitures, de cadeaux ou de vêtements. Peut-être que quelqu’un souhaite aller dans un spa, se faire coiffer ou avoir une manucure avant de partir ou une fois à destination. Toutes ces entreprises ont été durement frappées, et il est de notre devoir de les aider à se remettre sur pied.
Le secteur canadien du tourisme et des voyages ne peut se rétablir sans le soutien du gouvernement. Le gouvernement a enlevé aux Canadiens la confiance quant aux voyages, et c’est à lui de la rétablir. Nous devons rétablir la confiance des voyageurs et ouvrir complètement la frontière. Le gouvernement doit montrer au monde entier que le Canada est ouvert aux affaires en toute sécurité. Il doit également prendre les mesures nécessaires pour le prouver, et ne pas se contenter de le dire.
L’industrie du tourisme s’appuie sur des plans qui s’étalent sur plusieurs mois, et notre créneau se rétrécit de jour en jour pour ce qui est d’aider ce secteur à se rétablir et à regagner la confiance des voyageurs. Ceux qui ont des projets de voyage pour l’été, l’automne et l’hiver 2023 contourneront le Canada si nous n’agissons pas aujourd’hui.
Les voyages et le tourisme font partie des piliers de notre économie et de notre santé mentale. Les personnes qui travaillent dans le secteur souffrent et les voyageurs aussi. Ce grand secteur touche tous les groupes démographiques. Les gens ont besoin d’espoir et d’aide.
Le tourisme est le moteur de nombreuses économies locales dans tout le pays, y compris dans ma circonscription, Peterborough—Kawartha. D’après Rhonda Keenan, de l'organisme Peterborough & the Kawarthas Economic Development, 87,5 % des entreprises du secteur des arts, du spectacle et des loisirs fermaient leurs portes ou annulaient leurs activités.
Les dirigeants de nombreuses entreprises du secteur du tourisme m’ont raconté des histoires poignantes sur leurs difficultés. Beaucoup ont investi toutes leurs économies, ont hypothéqué leur maison ou ne peuvent plus payer leur maison. Ces entreprises ne survivront pas à une autre saison de fermeture et d’incertitude.
Je tiens à citer quelques statistiques. La Fédération canadienne des associations de pourvoiries est un porte-parole du tourisme axé sur les ressources au pays. L’industrie, qui a des retombées économiques de plus de 5 milliards de dollars par an, emploie plus de 35 000 personnes. Elle peut accueillir plus de 700 000 clients pour la pêche et la chasse, dont beaucoup viennent de l’étranger. Il s’agit manifestement d’une industrie importante qui a besoin de notre aide pour se redresser. La fin des restrictions fédérales irait dans ce sens. La Saskatchewan Commission of Professional Outfitters fait état de pertes de revenus parfois totales. Une pourvoirie sur cinq n’a pas ouvert ses camps en 2021.
Ensuite, je tiens à parler de la situation de Brian Edwards, de Rocklands Entertainment Canada. M. Edwards est dans l’industrie depuis des décennies. Comme bien d’autres, il a assisté à sa destruction. Il m’a écrit dernièrement pour me dire que j’avais tout à fait raison de dire que le tourisme et le spectacle sont étroitement liés. Il m’a expliqué que, chaque année, il réservait des centaines de billets d’avion, de chambres d’hôtel, d’autobus et de repas. Dans certains cas, la survie des autocars avec lesquels il travaillait dans tout le Canada dépendait uniquement du transport de groupes jusqu’à des salles de spectacles. Il disait aussi que, pour le bien-être mental de tous, y compris notamment des artistes, des producteurs, des techniciens, des promoteurs, des agents, des gérants et, enfin, du public, l’industrie doit survivre. Il demandait si je pouvais croire qu’un des spectacles les plus célèbres et les plus courus de Mirvish Productions, Come From Away, avait dû être annulé.
Ces histoires que nous commençons à entendre nous rappellent toute l’importance du secteur du voyage et du tourisme et le nombre de vies qu’il touche. Stewart Grant, de Stonetown Travel, déclare que les revenus ont chuté de plus de 90 % et que 50 % des agences de voyage de détail de sa circonscription ont disparu. L’ATAC, l’Association du tourisme autochtone du Canada, déclare que le secteur du tourisme autochtone du Canada a vu son PIB direct diminuer de près de 70 % et le nombre de ses employés, de 59,4 %. Quant aux chiffres de l’Association de l’industrie touristique du Canada, l’AITC, ils sont encore à 50 % de ce qu’ils étaient en 2019.
Depuis le début de la pandémie, seulement 1 % des cas de COVID‑19 au Canada sont liés aux voyages, ce qui n’empêche pas de présenter les voyages comme étant peu sûrs ou de les percevoir ainsi. Les restrictions qui changent sans cesse créent aussi une grande confusion. Pour mettre les choses en perspective, en 2021, qui devait être l’année de la reprise, l’industrie n’a accueilli que 13 % de touristes étrangers par rapport aux chiffres de 2019. L’année 2021 a été pire que 2020 pour ce qui est du nombre de voyageurs étrangers venant au Canada.
Le secteur du tourisme a été le premier touché. Et il a été le plus durement touché. Il sera le dernier à se redresser si nous ne planifions et n’agissons pas maintenant pour lever les restrictions qui n’ont aucune justification scientifique. Il est temps que le gouvernement néo-démocrate—libéral donne de l’espoir au secteur du tourisme et l’aide en mettant fin aux restrictions qui continuent de freiner la reprise des activités de ses entreprises.
Pourquoi punissons-nous l’industrie qui nous apporte les choses dont nous avons le plus besoin en ce moment: des emplois, la santé mentale, une économie florissante, le bonheur et l’espoir? Il est temps de mettre fin aux exigences fédérales.
:
Monsieur le Président, je vous remercie; vous avez été très gentil de le signaler.
[Traduction]
Je vais partager mon temps de parole avec le député de .
C’était il y a deux ans, je me rappelle encore que le 13 mars, je me préparais à prendre l’avion pour retourner chez moi. C’était un vendredi après-midi, un vendredi 13. Cela fait maintenant deux ans de cela, et notre pays, tout comme le reste du monde, a connu son lot de difficultés. Le monde entier a été touché, mais dès le premier jour, le gouvernement a concentré tous ses efforts sur la santé et la sécurité des Canadiens. Son deuxième objectif, bien entendu, a été de les aider financièrement à surmonter les nombreux problèmes qu’ils rencontraient.
Je dois être honnête. Lorsque nous avons été confrontés à ce défi mondial et que nous avons cherché, en tant que gouvernement, à mettre sur pied des programmes pour répondre aux besoins des Canadiens, en collaboration avec tous les intervenants et les députés de tous les partis qui ont été mobilisés dans cet effort, parce que nous devions soutenir les Canadiens rapidement, il a été très difficile de faire tout cela à 250 kilomètres à l’heure. Je me souviens d’avoir passé 67 soirées d’affilée à discuter avec des collègues de notre parti, avec des ministres et avec le au sujet des divers programmes qui seraient nécessaires, au fur et à mesure que nous recevions de l’information sur les défis à relever de la part de nos concitoyens et des intervenants sur le terrain.
Trois millions d’emplois ont été perdus en une nuit. Qu’avons-nous fait pour les aider? Les Canadiens avaient été là avec nous, payant des impôts pendant des années, et ils étaient dans le besoin. En tant que gouvernement, nous étions bien mieux placés pour les aider financièrement plutôt que de leur demander d’assumer cette dépense, qui serait un fardeau énorme. Je me rappelle que, chaque jour, nous recevions davantage de renseignements de nos concitoyens, puis, dans la nuit, nous parlions aux députés et aux collègues et leur disions que certaines choses ne fonctionneraient pas pour une entreprise ou que certaines choses n’allaient tout simplement pas fonctionner pour une personne. Nous nous sommes concertés pour trouver des solutions et nous avons peaufiné les différents programmes pour répondre aux besoins des gens sur le terrain.
C’est formidable, à mon avis. C’est la raison pour laquelle je suis entré en politique. C’était pour aider et soutenir les gens et les Canadiens, et nous le faisions tous les jours, sept jours sur sept. À mon avis, c'est très important. C’est pourquoi je tiens à remercier tous les Canadiens, mais aussi les travailleurs de première ligne, car la plupart des gens avaient peur de quitter leur maison, mais ces travailleurs se rendaient au travail tous les jours. Je ne les remercierai jamais assez, et les enseignants non plus. Nous avons vu les réseaux scolaires dans tout le pays continuer à fonctionner et à assurer une éducation solide à tous les élèves, ce qui est crucial.
Je dois remercier les entreprises, car nous avons rapidement eu besoin d’équipement de protection individuelle, de blouses, de gants et de tout le reste. Des entreprises de tout le pays, de toutes les provinces et de toutes les circonscriptions ont trouvé des moyens de soutenir les Canadiens, et c’était extrêmement important. Il s’agissait ensuite de faire en sorte que nous trouvions des vaccins, et c’est un défi très difficile à relever que de pouvoir le faire très rapidement. Je tiens à nouveau à remercier les chercheurs et les organismes de santé. Tous les pays ont travaillé ensemble pour aider et répondre aux besoins, et nous étions en avance sur tous les pays du G7 en ce qui concerne la vaccination. Aujourd’hui, au moment où nous parlons, plus de 90 % des Canadiens ont reçu au moins une dose.
Quels types de programmes avons-nous utilisés pour aider les Canadiens? Nous avions la PCU, qui garantissait 500 $ par semaine pendant un maximum de quatre mois pour leur venir en aide. Nous avions la subvention salariale, car nous voulions que les gens restent au travail dans la mesure du possible. Nous savions que les entreprises étaient en difficulté et qu'elles ne pouvaient pas garder les gens au travail, mais au lieu de les garder à la maison, nous pouvions les garder au travail, alors nous avons offert la subvention salariale à 90 %, ce qui a été extrêmement important. Nous avons ensuite mis en place toutes sortes de prestations de relance économique. Ce sont là quelques-uns des programmes que nous avons mis en place pour permettre aux Canadiens de se sortir de cette pandémie.
J’aurai l’occasion d’expliquer plus en détail comment le gouvernement a investi dans les divers financements. Je peux dire dès maintenant aux députés que nous avons dépensé plus de 72 milliards de dollars pour aider les Canadiens à traverser la pandémie et nous allons continuer.