La Chambre reprend l'étude, interrompue le 3 mars, de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
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Madame la Présidente, je suis fière de prendre la parole aujourd'hui pour ce projet de loi présenté par le député d'. Comme on le sait tous, le projet de loi a pour but de désigner le mois d'avril comme étant le Mois du patrimoine arabe. Le Bloc québécois est favorable au principe de ce projet de loi. Nous sommes heureux de souligner l'apport extraordinaire de la communauté arabe à la société québécoise.
La plupart des Canadiens se déclarant d'origine arabe résident au Québec. Ils sont surtout d'origine maghrébine et libanaise. Cela est dû au passé colonial de plusieurs pays arabes, qui étaient des colonies françaises, et beaucoup de gens ont le français comme première ou deuxième langue en plus de l'arabe.
L'histoire entre le Québec et la communauté arabe a commencé avec l'arrivée d'Ibrahim Abou Nader, premier immigrant du Machrek à s'installer au Canada. Il était originaire de Zahlé, au Liban actuel. Après un court séjour à New York, il aurait décidé de venir à Montréal, ayant entendu dire qu'on y parlait français, langue qui lui était plus familière que l'anglais. Il s'est marié avec une Française en 1890, leur fille née en 1892 fut également le premier bébé d'ascendance syrienne né au Québec, et donc au Canada.
Je ferais remarquer que le texte du projet de loi, en faisant référence aux Canadiens d'origine arabe ainsi qu'aux communautés arabo-canadiennes, présente un portrait des populations d'origine arabe du Québec et du Canada qui n'est pas conforme à la réalité puisqu'il suggère que la diaspora arabe formerait une communauté uniforme dans l'ensemble pancanadien.
En effet, il est fréquent, chez les Occidentaux particulièrement, de penser que tous les Arabes sont musulmans, que tous les musulmans sont arabes et que tous les Arabes parlent cette langue. Pourtant, les Arabes pratiquent plusieurs religions. On n'a qu'à penser par exemple à la communauté libanaise, si importante au Québec, qui est plus susceptible d'être de confession catholique. On n'a qu'à penser au fait que la plupart des musulmans du monde ne proviennent pas de pays arabes, mais proviennent plutôt de pays comme l'Indonésie, l'Inde et le Pakistan. On n'a qu'à penser au nombre de personnes issues de la diversité arabe qui parlent français, ce qui explique autant leur choix de s'installer au Québec que la nécessité de tenir compte de la différence québécoise dans ce projet de loi.
Or, les réalités nationales respectives du Québec et du Canada exercent nécessairement une influence sur l'environnement d'accueil qu'ont connu les vagues successives de personnes immigrantes au fil des décennies. Si les lois et les politiques d'immigration canadiennes se sont appliquées sur l'ensemble du territoire canadien et ont influencé le rythme de l'immigration des populations arabes dans ce qu'on pourrait appeler l'âge d'or de cette immigration, la volonté explicite du Québec de renforcer ses liens avec les pays du Maghreb et de favoriser l'immigration francophone, exprimée depuis la Revolution tranquille, a nécessairement un effet sur la trajectoire de l'immigration arabe au Québec qui la distingue du reste du Canada.
Surtout, le facteur linguistique et culturel suffit à interdire d'assimiler le parcours de vie des Québécois d'origine arabe à celui des Canadiens d'origine arabe. Dans les faits, ils ne s'intègrent pas à la même société. Des populations immigrantes s'établissant au Canada hors Québec s'intègrent à la société canadienne, c'est-à-dire à la majorité canadienne-anglaise. Les populations immigrantes s'établissant au Québec s'intègrent à la société québécoise, c'est-à-dire à la majorité francophone. Par la suite, les allers-retours et les relations importantes entre migrants arabes de part et d'autre de la frontière nord-américaine expliquent qu'un certain nombre de pionniers passent par une ville étatsunienne avant de s'établir au Canada, surtout au Québec.
Étant donné les facteurs historiques qui expliquent que de nombreuses populations arabes ont déjà la culture francophone en partage, il est normal que le parcours d'intégration diffère selon qu'il est vécu au Québec ou au Canada.
Il est parfaitement possible et souhaitable de reconnaître le patrimoine culturel des citoyennes et des citoyens d'origine arabe du Québec et du Canada. C'est la raison pour laquelle le Bloc québécois entend appuyer le principe de l'actuel projet de loi. Il n'est pas nécessaire pour ce faire d'assimiler les Québécois aux Canadiens comme s'ils faisaient partie d'une seule et même communauté, les Arabo-Canadiens, comme le projet de loi semble erronément le suggérer.
L'Abitibi—Témiscamingue, plus particulièrement Val-d'Or, est aussi une région touchée par l'immigration plus récente. Elle est le reflet de celle du Québec à moindre échelle. Il y a beaucoup de ressortissants francophones provenant de différents continents. Comme nous le constatons, les nouveaux arrivants d'origine arabe ont plus tendance à s'installer dans les grands centres et moins en région. Malgré l'omniprésence des francophones, Val‑d'Or compte une multitude de communautés culturelles, et ce, depuis ses premiers balbutiements.
L'arrivée et le nombre de communautés culturelles ont évolué selon les époques. On peut même dénombrer différentes vagues d'immigration à Val‑d'Or, lesquelles composent sa richesse culturelle si particulière au Québec. Cependant, on dénombre très peu de personnes d'origine arabe chez nous, en Abitibi‑Témiscamingue. Selon les statistiques de 2016, il y avait 330 Abitibitémiscamiens dont la principale langue maternelle était l'arabe.
Depuis 2010, les personnes musulmanes établies chez nous peuvent compter sur l'Association culturelle musulmane de Val‑d'Or. Elle leur offre un environnement propice à la pratique de leur religion en leur offrant une mosquée, un imam, des cours de Coran et de Fikh, des conférences, et j'en passe. Une autre mission de l'Association est de transmettre et de conserver la culture dans l'esprit des nouvelles générations en offrant un environnement adéquat à l'enseignement de la religion musulmane et de la langue arabe. Cela permet l'épanouissement des jeunes avec l'identité musulmane, tout en facilitant le processus d'intégration dans la société actuelle. L'Association offre aussi aux familles la possibilité de se rencontrer et de tisser des liens avec les autres membres de la communauté, afin de faciliter leur intégration et de réduire le sentiment d'éloignement de leur famille et de leur pays d'origine.
Enfin, l'Association permet aux musulmans établis chez nous de célébrer les fêtes et les occasions spéciales collectivement dans un lieu adapté, de solidifier les liens de leur communauté avec leur entourage et de faciliter l'intégration dans la société en organisant des rencontres de partage culturel. Grâce à cette association, le projet de construction d'un centre islamique à Val‑d'Or est en cours. Je voudrais souligner le travail important fait par cette association et remercier ses membres.
Comme on l'a vu plus tôt, l'histoire des populations arabes au Québec a plus de 130 ans, mais il est important de noter que la majorité de ces personnes sont issues de l'immigration récente. Par exemple, l'immigration magrébine à Montréal a commencé vers la fin des années 1950 et s'est intensifiée lors des années 1990. Dans la foulée du mouvement de décolonisation et de l'affirmation du nationalisme arabe en Afrique du Nord, puis de la Révolution tranquille au Québec, l'immigration magrébine au Québec s'est accélérée. Dès les années 1960, le gouvernement du Québec souhaite privilégier l'immigration francophone. Les immigrants de l'Afrique du Nord constituent en ce sens une immigration de choix. La langue, au cœur de l'intégration, peut être pour eux un grand avantage.
Je sais que mon collègue de en a parlé dans son discours à la première heure du débat de ce projet de loi, mais il est important de rappeler que le Québec signe des ententes en matière de mobilité étudiante au niveau universitaire avec différents pays. Par exemple, l'Entente de coopération dans les domaines de l'éducation et de la formation entre le gouvernement du Québec et le gouvernement de la République algérienne démocratique et populaire favorise le soutien financier des étudiants, les échanges entre les institutions d'enseignement supérieur, la circulation de l'information scientifique et technologique, et plus encore.
Le recensement canadien de 2016 montre que 368 730 personnes au Québec se disaient d'origine arabe. C'est donc dire qu'une vaste proportion, soit près de la moitié, des personnes d'origine arabe vivant au Canada sont des Québécois et des Québécoises. Qu'ils connaissent ou non la langue arabe, les Arabo-Canadiens ont la possibilité et continuent de maintenir des liens avec leur patrimoine culturel grâce à la cuisine traditionnelle, à la musique, à la danse, à l'information dans les médias, aux voyages dans leur pays d'origine et à l'entretien d'une correspondance avec les amis et les membres de leur famille qui y sont demeurés.
En général, les immigrants de première génération sont plus susceptibles de garder contact avec leur patrimoine culturel que leurs compatriotes nés au Canada. Toutefois, même si de nombreux Canadiens d'origine arabe ont vraisemblablement perdu contact avec leur passé, la majorité d'entre eux sont conscients et fiers de leurs origines ethniques. Le mois d'avril deviendra le Mois du patrimoine arabe pour mettre l'accent sur la reconnaissance des contributions quotidiennes qu'apportent les Québécois et les Canadiens d'origine arabe à notre société.
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Madame la Présidente, c'est pour moi un privilège d'intervenir aujourd'hui au sujet du projet de loi . Je remercie le porte-parole, le député d', de ses réflexions et son intervention à ce sujet. Je félicite aussi le député d' d'avoir proposé cette indispensable mesure législative. Je me souviens avec plaisir des années où j'ai travaillé avec lui à l'Association parlementaire Canada—États‑Unis.
Je prends la parole depuis Windsor, en Ontario, qui se trouve à environ 15 minutes en voiture des États‑Unis, et de la ville de Dearborn, au Michigan, qui compte la plus importante communauté arabe à l'extérieur du Moyen‑Orient. Cela fait partie de notre patrimoine depuis des centaines d'années et j'en suis très fier.
Il importe également de noter que le projet de loi, en désignant le mois d'avril comme Mois du patrimoine arabe, s'alignerait sur une mesure similaire adoptée aux États‑Unis en 2021. Ce projet de loi n'était pas en vigueur cette année, mais espérons qu'il le sera l'année prochaine. Au fil du temps, j'ai appris que les choses les plus simples et les plus claires peuvent se heurter à des complications à Ottawa. Cela dit, cette mesure législative bénéficie d'un vaste appui de la part de la population générale et des parlementaires.
La cause est noble: il ne fait aucun doute que la population arabe, non seulement à Windsor, mais également partout au Canada et ailleurs dans le monde, a apporté une contribution importante et qu'elle continue de le faire malgré des difficultés récentes liées à l'islamophobie et à d'autres types de questions délicates au fil des ans. La communauté mérite cette marque de reconnaissance, surtout lorsqu'on tient compte de ses apports économiques, sociaux et culturels qui s'observent toujours dans nos quartiers.
Lorsque je pense à la relance de l'industrie automobile avec les véhicules électriques, il y a eu de bonnes nouvelles annoncées à Windsor-Ouest récemment. Nous sommes enfin rendus à lutter pour la reprise d'une industrie où, à un certain moment, nous occupions le deuxième rang mondial du secteur de l'assemblage. Notre position a dégringolé, mais nous commençons à obtenir des usines de batteries et des projets de modernisation.
En ce moment, de nombreux Canadiens d'origine arabe participent à cette industrie, ce qui est vraiment intéressant. En effet, au début des années 1900, ils ont contribué à bâtir l'industrie automobile dans cette collectivité et dans l'ensemble du pays. Nous avons vu des vagues d'arrivées sur un certain nombre d'années, et je suis très fier qu'il y ait beaucoup de jeunes, mais aussi des gens bien établis, qui apportent une contribution très importante à l'industrie.
Lorsque je visite des mosquées ou d'autres endroits comme des églises, j'entends des histoires de la population arabe. J'entends des récits de gens qui travaillent dans les domaines de l'ingénierie, de la conception et du développement, de la fabrication d'outils, de matrices et de moules, de la fabrication d'équipement d'origine et dans toutes sortes de domaines très intéressants pour les jeunes.
Souvent, ils traversent la frontière entre le Canada et les États‑Unis, et ils ont parfois fait l'objet de profilage racial sous divers présidents. À mon bureau, nous avons dû régulièrement nous pencher sur ces problèmes. Par ailleurs, la population arabe a contribué à la reconstruction de l'industrie de Detroit, ce qui est palpitant.
Dans ma collectivité, on est en train de réaménager la rue Wyandotte Est. Il a été phénoménal de voir la population arabe se mobiliser. Il y a des épiceries, des salons de coiffure, des boutiques de mode et d'autres types d'établissements qui ont rajeuni le coin et lui ont donné une image excitante. C'est un signe de grande fierté.
Jusqu'à récemment, je partageais un bureau avec un homme nommé Alan, qui est originaire de l'Irak et a repris ses activités ici. Malheureusement, nous avons dû quitter ce bureau de circonscription pour emménager dans un nouveau local. Alan a déménagé lui aussi, mais, à bien des égards, nous sommes devenus comme des membres de la même famille.
Nous examinons les questions de représentation. J'ai entendu des remarques négatives lorsque j'ai fait du porte‑à‑porte. J'ai alors rappelé aux gens tenant ces propos que lorsqu'ils doivent se rendre à l'hôpital pour voir un médecin, ou qu'ils ont besoin de l'aide de policiers ou de pompiers, ils ne posent pas de questions sur le lieu d'origine de ces personnes, mais plutôt sur la façon dont elles les aideront.
La participation de la communauté arabe au marché du travail a été très diversifiée. Cette communauté est dirigée par des pionniers dont les contributions se sont fait sentir à l'échelle internationale.
La famille Jamil a fondé à Windsor l'entreprise Holiday Juice qui a finalement été rachetée par une multinationale. Nous sommes ici tout près de la frontière, près du passage frontalier le plus achalandé en Amérique du Nord. J'aimerais aussi mentionner les propriétaires d'un petit hôtel, le Blue Bell Motel, qui a été ouvert par Alex Abraham, un homme qui a mené bien des développements et des contributions dans la région. Sans oublier le Dr George, un pionnier des années 1930, un médecin de famille qui s'est impliqué dans la communauté. J'ai aussi parlé plus tôt de mon ami Alan. Je ne voudrais pas oublier de mentionner M. Brissony, un coiffeur bien connu de la région qui est devenu conseiller municipal et préfet aux premiers stades du développement de la région.
Dans notre collectivité, nous avons des gens qui viennent du Maroc, de la Tunisie, de l'Algérie, de la Libye, de l'Égypte, du Soudan et du Liban. Je tiens à saluer au passage l'antichambre des néo-démocrates et Anthony Shalloum qui fait partie de l'équipe et qui a des origines libanaises. Dans notre collectivité, d'autres personnes viennent de la Palestine, de la Jordanie, de la Syrie, de l'Irak, du Koweït, du Yémen, de l'Arabie saoudite, d'Oman, du Bahreïn, du Qatar et des Émirats arabes unis. Nous apprenons à les connaître et à célébrer ce patrimoine.
En plus de ces groupes et organismes, les gens de ma communauté fondent des groupes interconfessionnels auxquels ils participent. Ces groupes représentent les catholiques orthodoxes, les protestants, les chiites et les sunnites et sont tous interreliés. Lorsqu'une tragédie frappe une personne ou une famille, ou lorsque certains sont victimes de discrimination ou doivent faire face à divers problèmes graves, la communauté se mobilise et s'unit pour s'entraider.
Juste avant la pandémie de COVID, je collaborais avec ces gens pour soutenir les Ouïghours en Chine et dénoncer le génocide et la discrimination à leur endroit. Encore une fois, ces efforts étaient menés par nos associations locales. Maintenant que les restrictions se relâchent peu à peu, la communauté recommence à s'impliquer. Il n'est pas rare que la mosquée, des organismes ou des groupes interconfessionnels s'unissent pour amasser des fonds lorsque surviennent des tragédies dans le monde, par exemple pour aider les victimes d'un tremblement de terre ou d'une autre catastrophe naturelle. C'est dans l'ADN de Windsor et du comté d'Essex, mais cela se manifeste à l'échelle mondiale.
C'est ce qui est vraiment important dans ce projet de loi. Il nous rassemble comme d'autres très bonnes mesures l'ont fait dans le passé, surtout celles qui avaient trait aux différents autres mois qui ont été désignés, par exemple le Mois de l'histoire des Noirs. C'est l'une des choses sur lesquelles nous pouvons bâtir, parce qu'il s'y trouve un élément éducatif, en plus des célébrations nécessaires pour unir les collectivités et montrer que nous pouvons réellement apprendre et comprendre d'où nous venons. Certaines personnes ne comprennent pas que, même si nous avons connu de beaux moments, il y a eu certains défis dans le passé. Il faut donc le reconnaître, répondre à ces défis et célébrer ce que nous pouvons encore accomplir.
C'est pour cette raison que j'ai parlé de la force de ce qui se produit au niveau des microcommunautés, comme celle de la rue Wyandotte, dont j'ai parlé plus tôt et où de grands efforts de revitalisation sont déployés. Il y a également eu des annonces intéressantes dans le secteur automobile. La revitalisation en cours est très diversifiée.
Pour conclure, je dirai ceci: l'un des problèmes que nous connaissons à l'heure actuelle, ce sont nos relations avec les États‑Unis, et ce, pour de nombreuses raisons complexes. En dehors de la politique et des politiciens, les liens qui unissent les citoyens de part et d'autre de la frontière, pour que nos relations commerciales, sociales et culturelles soient efficaces, se manifestent particulièrement au sein de nos populations arabes. Ce sont des familles unies, qui savent se serrer les coudes. Il s'agit de renforcer nos régions ensemble, ce qui nous rendra plus forts sur le plan social, économique et culturel. C'est quelque chose de spécial et d'unique.
Enfin, je dirai encore une fois que je suis très proche de la plus grande population arabe en dehors du Moyen‑Orient. À Windsor, nous nous plaisons à dire que Detroit est en fait une banlieue de notre ville. La réalité, c'est que c'est une région fortement peuplée, mais que nos liens sont solides et évidents. Ces gens sont extrêmement fiers d'être canadiens, mais ils sont également très fiers des liens étroits qu'entretiennent leurs familles.
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Madame la Présidente, je suis reconnaissante de l'occasion qui m'est donnée de prendre la parole aujourd'hui pour appuyer fermement le projet de loi d'initiative parlementaire proposé par mon collègue le député d'. Il s'agit du projet de loi , Loi instituant le Mois du patrimoine arabe.
Je tiens à remercier le député d'avoir présenté ce projet de loi à la Chambre. Au cours de la 41e législature, j'ai eu l'occasion de présenter mon propre projet de loi d'initiative parlementaire. La motion M‑155 désignait le mois de juin comme le Mois du patrimoine philippin dans tout le Canada, d'un bout à l'autre du pays. Il a été adopté à l'unanimité par la Chambre, et je suis sûre que le projet de loi recevra un appui aussi large.
Je sais ce que la désignation officielle du mois de juin comme le Mois du patrimoine philippin a signifié pour cette communauté. Ses membres ont profité de cette reconnaissance pour organiser des événements locaux, des festivals et des célébrations dans tout le pays. Je sais que la désignation d'avril comme le Mois du patrimoine arabe au Canada sera tout aussi significative pour la grande et fière communauté arabe du Canada.
À titre de députée de Scarborough-Centre, j'ai le privilège de représenter une vaste et fière communauté arabe. Elle contribue à tous les aspects de la vie de notre collectivité, des métiers et des professions jusqu'aux petites entreprises et aux restaurants. La communauté arabe occupe une grande place sur la scène alimentaire de Scarborough. Qu'il s'agisse des shawarmas du Sumaq Iraqi Charcoal Grill et d'Ibrahim BBQ Shawarma, des burgers du Saltyz Grill, de la crème glacée et des laits frappés de Crème et Miel ou encore des viandes de Ghadir Meats et d'Alwalaa Halal Meat, les restaurants et les épiceries appartenant à des Arabes occupent une place importante dans ma collectivité.
J'aimerais aussi souligner le travail du centre communautaire arabe de Toronto, qui constitue un pilier de la communauté à Scarborough. C'est un lieu de rencontre et un point de convergence, et on y a fait un travail fantastique pour accueillir les nouveaux arrivants et les aider à s'installer dans notre collectivité.
J'aimerais aussi profiter de l'occasion pour remercier la Al-Huda Muslim Society, qui a été créée en 1993 pour accueillir la communauté et contribuer à préserver son atmosphère culturelle et islamique.
Aujourd'hui, la Al-Huda Muslim Society s'efforce d'abriter sous un même toit une mosquée, une école, un centre jeunesse, un pôle social, un centre culturel et éducatif, en plus d'offrir des services funéraires. Elle offre avec succès des programmes de scoutisme, scolaires et jeunesse. Je peux affirmer que la Al-Huda Muslim Society est un pilier important de Scarborough-Centre.
Nombre de personnes de la communauté arabe du Canada sont d’anciens réfugiés syriens qui sont arrivés au Canada en 2015 et les années suivantes parce qu’ils fuyaient la guerre civile qui faisait rage dans leur pays. Le Canada leur a offert un refuge sûr et un nouveau départ. De leur côté, ces nouveaux arrivants ont donné beaucoup au Canada.
Nous avons tous entendu parler de l’histoire de Tareq Hadhad, le réfugié syrien qui s’est installé en Nouvelle‑Écosse et qui a lancé une entreprise de chocolat nommée Peace by Chocolate. Son succès est l’une des histoires d’immigrants les plus savoureuses du Canada. Cette histoire sera bientôt portée sur le grand écran et j’ai très hâte d’aller au cinéma voir ce film.
À Scarborough-Centre, nous avons notre propre histoire de réussite de réfugié syrien, pas avec le chocolat, mais avec le kébab. Avant de fuir la guerre civile et de venir s’installer au Canada avec sa famille, Zakaria Al Mokdad était propriétaire d'un restaurant en Syrie. Il a passé un an à parfaire son anglais, puis il a travaillé pour Paramount Fine Foods, une chaîne de restaurants fondée par Mohamad Fakih, un autre entrepreneur prospère issu de l’immigration.
En 2019, M. Al Mokdad a ouvert le restaurant Aleppo Kebab, qui sert de délicieux mets syriens à sa clientèle de Scarborough. Il redonne aussi à sa communauté en offrant de l’emploi à d’autres nouveaux arrivants au Canada. Le kébab d’Alep, assaisonné avec un mélange d’épices typique de la cuisine syrienne, est le mets favori de sa clientèle. C’est aussi un de mes mets préférés. L’an dernier, M. Al Mokdad a obtenu sa citoyenneté canadienne et il n’y a pas Canadien plus fier que lui au pays.
Dans ma région, Crown Pastries est un autre exemple d'entreprise prospère créée par des réfugiés syriens. Elle a rapidement acquis la réputation d'offrir les meilleures sucreries de Scarborough, et je peux assurer aux députés que ce n'est pas chose facile. L'entreprise est devenue tellement populaire que, lorsque je suis allée y commander des sucreries, la veille de l'Aïd, il y avait une file à l'extérieur. On m'a dit qu'il aurait fallu que je passe ma commande pour l'Aïd au moins une semaine à l'avance.
À l'extérieur de Scarborough-Centre, il y a aussi des Canadiens d'origine arabe qui apportent leur contribution dans tous les domaines au Canada. Je pense à mon collègue le , qui tire parti de son expérience personnelle pour remplir ces fonctions importantes tout en représentant les gens de Mississauga-Centre. Bon nombre de personnes de la communauté arabe de tous les partis ont été élues à la Chambre.
Si des gens ont aimé de grands succès de la chanson populaire comme Put Your Head on My Shoulder, Diana ou Puppy Love, alors ils ont fredonné les classiques d'un fier Canadien d'origine arabe et de l'un des enfants chéris d'Ottawa, Paul Anka. Mentionnons aussi des universitaires comme Hoda ElMaraghy, la première femme à occuper les fonctions de doyenne de la faculté de génie dans une université canadienne, ainsi que Mamdouh Shoukri, ancien président de l'Université York.
Dans le domaine du sport, le week-end dernier, bon nombre de partisans des Maple Leafs ont peut-être été déçus de n'avoir toujours pas pu compter sur les services de Nazem Kadri après l'élimination de l'équipe lors du septième match de leur série.
Les Canadiens d'origine arabe sont très nombreux à apporter leur contribution dans le domaine médical, non seulement à Toronto, mais dans l'ensemble du pays. Le Dr Basem Naser, de l'hôpital pour enfants de Toronto, et le Dr Tarek Khalefih font de l'excellent travail auprès des enfants. Le Dr Salah Ali et la Dre Nihad Abu Setteh sont des médecins de famille fort appréciés par leurs patients.
Je veux souligner tout particulièrement le travail d'un Canadien d'origine arabe qui non seulement est un entrepreneur prospère, mais aussi un philanthrope et un fervent éducateur et promoteur d'un Canada meilleur. Bien entendu, je veux parler de Mohamad Fakih, président-directeur général de Paramount Fine Foods. Mohamad a fait un succès de cette chaîne en établissant des succursales non seulement partout au Canada, mais aussi au Pakistan, au Liban et au Royaume-Uni. Il a également contribué à faire connaître la cuisine moyen-orientale et arabe à une foule de Canadiens d'un océan à l'autre, qui n'avaient jamais eu l'occasion d'y goûter.
Peu importe la succursale Paramount où je mange, la nourriture est toujours délicieuse, même si je souhaiterais que le poulet soit un peu plus épicé, mais qualifier Mohamad Fakih de restaurateur serait très réducteur. Son engagement et sa générosité envers le pays sont inégalés. À la suite de la fusillade à la mosquée de Québec, il a payé les frais funéraires des victimes et il a contribué au financement des réparations de la mosquée. Il s'est rendu sur la ligne de front en Syrie pour mieux comprendre la crise des réfugiés et il a embauché 150 réfugiés pour travailler dans ses restaurants. La campagne Canada Strong a amassé près de 3,3 millions de dollars pour les victimes du vol d'Ukraine International Airlines qui a été abattu par l'armée iranienne et, durant la pandémie, il a fait livrer gratuitement des dizaines de milliers de repas à des travailleurs de première ligne, à des itinérants, à des banques alimentaires et à plusieurs autres organismes.
C'est un homme de conviction qui utilise sa tribune pour s'opposer à la haine et au sectarisme, comme nous l'avons vu lorsqu'il a refusé de reculer face au harcèlement public et aux vidéos en ligne attaquant sa religion et son caractère. Au sujet de son éthique de travail, de sa générosité et de ses principes, Mohamad Fakih nous dirait probablement qu'il est comme n'importe quel autre Canadien d'origine arabe, et même comme n'importe quel autre Canadien, et c'est vrai. Les Canadiens d'origine arabe que je connais sont chaleureux, généreux, travailleurs et dévoués à leur famille et à leur communauté. Ils constituent un élément important de la famille canadienne et contribuent à la diversité qui fait la force du Canada.
Je suis fière d'appuyer ce projet de loi et cette importante reconnaissance pour les Canadiens d'origine arabe. J'exhorte tous mes collègues à l'appuyer. En avril prochain, célébrons ensemble le Mois du patrimoine arabe.
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Madame la Présidente, je suis très fier d’être ici ce soir pour parler du projet de loi , qui propose la désignation du mois d’avril comme Mois du patrimoine arabe au Canada. J’ai bien aimé le discours de ma collègue de et entendre parler de toutes les distinguées personnes d’ascendance arabe qu'elle a mentionnées. C’est très important pour notre pays. Comme le savent de nombreux Canadiens, nous avons une longue tradition, à la Chambre des communes, de souligner certains mois ou certains jours en l’honneur de personnes, de groupes ou encore de peuples qui font partie du tissu social canadien. Cette pratique dépasse largement les 12 mois ou les 365 jours du calendrier.
Par exemple, avril est déjà officiellement reconnu comme étant le Mois de la santé physique des Afro-Américaines, le Mois de la sensibilisation à l’alcool, le Mois de l’histoire des femmes noires, le Mois de célébration de la diversité, le Mois de la sensibilisation à la distraction au volant, le Mois de la littératie financière, le Mois de la sensibilisation à la santé podiatrique, le Mois international de la guitare, le Mois de la sensibilisation aux mathématiques, le Mois des enfants de militaires, le Mois d’appréciation des animaux domestiques, le Mois du patrimoine écossais américain, le Mois de la sensibilisation aux agressions sexuelles, le Mois de la sensibilisation aux infections transmises sexuellement et le Mois du patrimoine sikh. Ce n’est que la pointe de l’iceberg pour avril.
Pourquoi avons-nous besoin d’un Mois du patrimoine arabe? La réponse, c’est qu’au même titre que toutes les causes valables que je viens de nommer, nous devons officiellement reconnaître la contribution des Arabes à la société canadienne.
J'aimerais décrire à tous les députés ma circonscription, Saskatoon-Ouest, et les contributions qu'apportent les Arabes à ma collectivité. Comme le savent déjà de nombreuses personnes, j'ai cogné à beaucoup de portes au cours des trois dernières années et, à nombre d'occasions, j'ai eu droit au traitement habituel réservé aux politiciens qui font du porte-à-porte: « Que faites-vous là? Allez-vous-en. Je vote pour l'autre candidat. » Ce genre de choses. Dans les immeubles d'appartements où les habitants étaient surtout des Arabes ou d'autres gens de confession islamique où je suis allé, cependant, j'ai eu droit à un traitement tout à fait différent. Les gens me disaient: « Oui, entrez. Je peux vous offrir du thé et des biscuits? Asseyez-vous. Veuillez nous dire pourquoi vous êtes venu. » J'y passais 10 ou 20 minutes, puis je cognais à la prochaine porte, et les gens m'accueillaient de la même manière.
En tant que Canadien de l'Ouest, je ne suis pas habitué à l'hospitalité moyen-orientale. Les Arabes veulent sérieusement et sincèrement traiter les étrangers avec gentillesse, respect et dignité. C'est une valeur qui est ancrée dans leur culture. Ces gens que j'ai visités et avec lesquels je me suis assis pour boire du thé et manger des biscuits ont voté pour moi, en fin de compte. Si nous examinons la carte électorale, nous pouvons constater que c'est la première fois que les conservateurs remportent la victoire dans certains de ces lieux de scrutin. C'est parce que j'ai pris le temps d'établir des liens directs avec les gens y habitant, d'apprendre à connaître qui ils sont. Plus important encore, ils ont appris à me connaître au-delà de mon identité politique. C'est ce qui est incroyable chez les Arabes et les musulmans. Ils aiment leurs enfants, et ils se soucient énormément de leur famille. Ils se soucient de leurs voisins. Ils aiment le Canada et veulent le rendre encore meilleur. Ils travaillent fort, et ils occupent souvent plusieurs emplois ou ils occupent un emploi tout en dirigeant en même temps une entreprise familiale.
En tant que Canadiens de souche, nous devons parfois nous écarter de nos préjugés — ancrés dans nos esprits par la culture populaire et des événements passés — pour apprendre à connaître nos frères et nos sœurs musulmans. À deux pâtés de maisons à peine de mon bureau de circonscription vivent Ahlan et son mari Osoma, avec leurs six enfants. Ce sont des musulmans arabes qui viennent de Jordanie. Ils voudraient se rendre au chevet du père d'Osoma qui est hospitalisé en Jordanie. La famille a des objections personnelles au vaccin contre la COVID, et maintenant que la vie reprend son cours normal dans le monde, ils souhaitent aller voir les grands-parents de leurs enfants — qui ne les ont pas vus depuis huit ans — en Jordanie. La seule chose qui les empêche de faire ce voyage, ce sont les exigences vaccinales — non fondées scientifiquement — du gouvernement néo-démocrate-libéral, qui leur interdit de monter à bord d'un avion. Je veux que cette famille sache que je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour lutter contre ces exigences inutiles qui sont imposées par le gouvernement actuel.
J'aimerais aborder de front certaines perceptions que les Canadiens ont à l'égard des musulmans et des Arabes, en particulier en raison d'événements passés et de la culture populaire. Je ne vais pas édulcorer mes propos. Ma génération a grandi en voyant constamment des images de conflits au Moyen-Orient entre divers États-nations, sans compter l'expansion du terrorisme qui faisait peur à bien des gens. Nous avons vu des despotes à la tête de pays arabes tels que la Syrie, l'Irak et l'Égypte et des régimes fantoches diriger des pays tels que le Liban. Son voisin perse, l'Iran, a vu l'ascension au pouvoir de l'ayatollah, qui a investi l'ambassade des États‑Unis et a déclaré que l'Amérique du Nord était le grand Satan. Qui pourrait oublier le 11 septembre 2001, et la multitude de guerres qui ont suivi?
Le Canada a participé pendant près de 20 ans à la guerre en Afghanistan avec ses alliés américains et européens, tout cela pour abandonner Kaboul aux mains des talibans. Hollywood, les principaux médias d'information et, maintenant, les médias sociaux ajoutent une autre dimension à ces événements historiques mondiaux. Le cinéma hollywoodien brode autour de toutes les histoires qu'il raconte. Au début et au milieu des années 2000, on ne pouvait allumer la télévision sans tomber sur une émission américaine opposant les méchants Arabes aux bons Américains.
L'émission NCIS est toujours en tête du palmarès télévisuel et, dans presque tous les épisodes diffusés depuis 19 ans, Gibbs pourchasse un terroriste arabe fictif.
Les médias sociaux ont créé, à partir de ce ramassis de faits historiques et d'éléments de culture populaire anti-arabes et anti-musulmans, une nouvelle crise mondiale faite de théories du complot débridées. Il y a toujours eu des théories du complot dans les sociétés libres, mais maintenant, chaque parole haineuse et malveillante est déformée et amplifiée par Internet.
Pourquoi j'en parle? C'est parce qu'à titre de parlementaires, nous devons braquer les projecteurs sur les coins sombres et les poubelles de la société pour mieux les nettoyer.
Il est désolant que l'islamophobie et l'hostilité envers les Arabes existent au Canada, mais c'est la réalité. Si nous pouvons contribuer à régler ce problème grâce au projet de loi , qui instituerait le Mois du patrimoine arabe, et aux quelques heures de débat que nous lui consacrerons, ce sera un pas dans la bonne direction. En tant que députés, nous avons le devoir de bien faire les choses pour les personnes d'origine arabe.
Hollywood a tout faux, je tiens à le dire. Il y a eu des événements historiques désolants, certes, mais ils étaient le fait d'individus et non d'une religion ou d'une région du monde. Poutine, qui est de confession chrétienne, mène une guerre d'agression. Mussolini, qui a été le premier à se qualifier de fasciste, était italien et catholique romain. Hitler était autrichien. Ces hommes ont causé des souffrances terribles, mais ils ne sont pas le miroir des chrétiens européens de leur époque. De la même manière, Saddam Hussein était un individu, Kadhafi aussi, et ils n'étaient pas le miroir de tous les Arabes musulmans.
Nous devons laisser de côté ces hommes et ces terribles événements et célébrer le peuple arabe en tant que groupe. Nous devons mieux comprendre la religion musulmane dans son ensemble. C'est ce que le projet de loi s'efforce de faire.
Le Tigre est le berceau de la civilisation moderne. L'âge du bronze, où l'humanité a fait la transition des outils en pierre au travail des métaux, a eu lieu dans le delta du golfe Persique. À partir de ce moment, la civilisation a été marquée par les progrès du monde arabe. Saviez-vous que les Arabes ont inventé le concept du chiffre zéro?
Cela remonte en fait au Coran, qui invite les musulmans à compter les phases de la lune afin de suivre les jours. Comme nous le savons, un mois compte 28 jours et la nouvelle lune représente le début de chaque cycle. Ils avaient donc besoin d'un moyen d'écrire ce fait numériquement et ont trouvé un chiffre pour représenter le néant, le chiffre zéro.
Ce concept nous semble simple, mais ni les Grecs, ni les Romains, ni les Indiens, ni les Chinois n'ont pu le saisir avant que le monde arabe ne le leur enseigne.
Qu'en est-il de la langue et de l'apprentissage? La grande bibliothèque d'Alexandrie, en Égypte, a été le premier lieu d'apprentissage. Bien avant la création d'Oxford et de Cambridge en Angleterre en tant que premières universités modernes, la première université avait déjà été créée à Damas, au XIIIe siècle. Au grand dam de nombreux enfants d'âge scolaire, qui a inventé l'algèbre? Un Arabe, sur le territoire de l'Espagne.
Le premier hôpital a également été créé dans le monde arabe. Avant cela, il n'existait pas de lieu central permettant aux médecins et aux patients de se réunir en un seul endroit. La première intervention chirurgicale moderne a aussi été réalisée par des Arabes.
Qu'en est-il des inventions du monde arabe? Le papier graphique, le premier globe terrestre et la première horloge mécanique. Oui, ce sont les Arabes, et non les Suisses, qui ont inventé l'horloge.
Au Canada, la première mosquée construite a été la mosquée Al Rashid, à Edmonton, dans les années 1800. Mon collègue d' soutiendrait que la mosquée Rahma à Edmonton-Ouest a été la première, mais je ne pense pas qu'il ait raison.
M. Kelly McCauley (Edmonton-Ouest, PCC): Non, c'est la meilleure.
M. Brad Redekopp (Saskatoon-Ouest, PCC): Oh, la meilleure, madame la Présidente. Je ne vais pas me prononcer à ce sujet, mais je sais que c'est la première.
Je dois souligner à quel point je suis fier d'appuyer cette mesure législative. Les Canadiens doivent comprendre toutes les contributions positives du peuple arabe à la planète et à notre pays. Cela ne se limite pas seulement aux mauvaises choses qu'on voit à la télévision et sur Internet. C'est bien plus que cela. Au Canada, les contributions des Canadiens d'origine arabe sont immensément positives.
Beaucoup de nos amis et voisins proviennent de pays arabes. Les membres de la famille de certains d'entre nous sont d'origine arabe ou musulmane. Ce sont des commerçants, des entrepreneurs, des restaurateurs, des enseignants, des travailleurs d'installation de forage, des chauffeurs d'autobus, des pilotes, des médecins, des infirmières, des députés, et j'en passe. Ce sont des Canadiens et, selon le recensement, 2 300 personnes d'origine arabe vivent dans ma circonscription. Ils viennent peut-être du Moyen-Orient et leur religion est peut-être différente de la nôtre, mais ils sont comme tout le monde.
S'il y a un message que je souhaite transmettre aux habitants de ma circonscription et à tous les Canadiens, c'est que nous devons aller au-delà des événements passés et de ce qu'Hollywood nous montre et nous concentrer sur le positif.
Travaillons ensemble et votons en faveur de cette mesure législative.
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Madame la Présidente, je remercie le député de ses observations. D'ailleurs, je remercie tous les députés qui ont formulé des observations ce soir au sujet de cette mesure législative très importante.
Je remercie le député d' d'avoir pris le temps de travailler avec les différentes collectivités afin d'élaborer ce qui est, pour toutes sortes de raisons, un projet de loi important. J'aimerais revenir sur quelques-uns de ces points.
Personnellement, j'ai passé la plus grande partie de ma vie sans vraiment bien comprendre la communauté arabe. En réalité, ce n'est que lorsque j'ai eu l'occasion de me rendre en Israël et de visiter la Jordanie que j'ai commencé à avoir une idée de l'histoire de ces pays et du peuple arabe et elle remonte à plusieurs centaines d'années avant Jésus‑Christ.
En essayant de mieux comprendre les Arabes de notre communauté, je me suis vite rendu compte qu'en définitive, le Canada est un pays très diversifié. Nous parlons de nos communautés et de ce que nous pourrions faire pour contribuer au débat. Aujourd'hui, des descendants du Moyen-Orient, de pays comme la Syrie, la Jordanie et ainsi de suite, vivent partout dans le monde, qu'il s'agisse du Canada, des États-Unis, du Brésil, de l'Australie, du Royaume-Uni, de l'Allemagne, etc. On estime que le Canada compte environ 750 000 personnes d'origine arabe.
Dans ma ville, Winnipeg, et la circonscription que je représente, la communauté arabe n'est pas très grande, et elle se concentre surtout dans la partie sud de Winnipeg. Je suis sûr que mon collègue le député de pourrait nous parler de cette communauté bien plus que moi. Je sais cependant qu'elle compte de nombreuses personnes qui ont apporté leur contribution dans toutes les sphères de la société, qu'il s'agisse de travailleurs de la santé, d'entrepreneurs ou de gens qui ont participé au développement de notre collectivité.
La mosquée de Winnipeg-Sud contribue énormément au bien-être spirituel de la ville de Winnipeg, car son rayonnement va bien au-delà de la communauté musulmane. Nous devons reconnaître que, peu importe où on va à Winnipeg, on y trouvera un membre de la communauté arabe qui possède ou exploite un restaurant ou un autre commerce. Qu'il s'agisse de professionnels, d'entrepreneurs ou de travailleurs en général, nous pouvons voir que cette communauté fait partie intégrante de la société canadienne.
D’autres mesures législatives et motions ont fait l’objet de débats dans cette enceinte, et j’ai toujours pensé que l’un des moyens qui permettent à notre société de s’enrichir sur le plan de notre diversité est de souligner des mois, des semaines ou des journées du patrimoine, car ces événements offrent aux communautés la possibilité de tisser des liens et de sensibiliser la population. À titre d’exemple, au cours des dernières années, nous avons consacré un mois à la communauté philippine et désigné le Mois du patrimoine sikh. Je me fais un devoir de participer à ces deux événements.
Le projet de loi ferait du mois d’avril le Mois du patrimoine arabe. Je crois fermement que son adoption se traduira directement par l’organisation d’activités éducatives par des organismes de la communauté arabe partout au pays, et j’espère qu’elles seront axées sur la foi.
Si je ne m'abuse, plus de 90 % des personnes d’ascendance arabe sont de foi musulmane. J’ai côtoyé cette religion de près au fil des ans. En fait, j’ai toujours été impressionné par mon gestionnaire de campagne, qui connaît tout le Coran par cœur, ce qui n’est pas une mince affaire. Il n’est pas le seul. Cela illustre la dévotion de beaucoup de membres de la communauté musulmane.
Au bout du compte, quand je pense à toutes les résolutions et à tous les projets de loi que nous adoptons, je crois vraiment qu’ils permettent de multiplier les occasions d’apprentissage. Je ne peux mentionner que des exemples personnels, dans Winnipeg-Nord, où nous célébrons la semaine du patrimoine philippin. Plusieurs organismes se rassemblent pour braquer les projecteurs sur la communauté philippino-canadienne de Winnipeg. En fait, je vais commencer par un événement qui se déroule le 1er juin.
À l'instar de la communauté philippino-canadienne, que j'adore et qui me tient à cœur, ainsi que toutes les communautés qui composent notre pays très diversifié, je suppose que de tels événements se tiendront dans les communautés arabes. Des dizaines d'organisations au service de leur communauté organiseront des événements spéciaux.
Or, des membres de la communauté et d'autres citoyens qui n'en font pas partie seront invités à participer à ces événements spéciaux. Je crois que nous aurons ainsi davantage de personnes qui s'impliqueront et qui apprendront à mieux connaître les multiples coutumes et les patrimoines divers que l'on retrouve dans la collectivité. Je crois que nous améliorerons ainsi la société.
Durant les années 1990, je parlais très souvent du racisme. Le Conseil interculturel du Manitoba a indiqué que l'éducation constituait le meilleur moyen de lutter contre le racisme et l'intolérance. Je pense que nous permettons aux écoles publiques et à d'autres organisations de faire connaître la foi musulmane ou toute autre question du genre en faisant en sorte que la Chambre des communes fasse d'avril le Mois du patrimoine arabe. Les écoles publiques pourront utiliser ce prétexte pour organiser des événements spéciaux et y faire participer les jeunes enfants. Elles en auront ainsi l'occasion.
J'ai personnellement constaté que des mesures discutées à la Chambre des communes ont été adoptées dans nos collectivités, qui en ont tiré parti pour organiser des événements. C'est là que nous voyons les véritables retombées d'un projet de loi de ce genre.
Enfin, j'encourage les députés à soutenir le projet de loi , comme ils l'ont fait dans le passé pour des résolutions et des mesures législatives sur le patrimoine de différentes cultures. Je félicite le député d' d'avoir pris cette initiative. Je sais qu'il tient profondément à ce que nous soyons conscients de toute l'importance de reconnaître cette communauté en particulier, comme d'autres communautés, en instituant un mois du patrimoine arabe. Cette désignation permettra assurément la tenue de beaucoup plus d'activités partout au Canada qui souligneront toute l'importance de cette communauté dans la composition de la population canadienne. Pour conclure ces quelques mots, j'espère que le projet de loi sera adopté.
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Madame la Présidente, comme toujours, c'est un plaisir de prendre la parole à la Chambre des communes au nom des habitants de Kamloops—Thompson—Cariboo, surtout quand il est question d'un tel sujet.
Soyons clairs: le patrimoine est très important pour moi. Quand les gens me demandent d'où je viens, je réponds peut-être que j'ai grandi dans le Nord de Kamloops, en Colombie‑Britannique, mais mes origines remontent à bien plus loin.
Mes deux parents viennent du Sud de l'Italie. J'ai récemment effectué un test ADN généalogique qui a révélé que je suis Calabrais à 89 %. Mes racines remontent donc à très loin dans le Sud de l'Italie. Comme certains à la Chambre le savent peut-être, la famille de ma mère est originaire de la même petite ville que la famille de l'occupant habituel du fauteuil durant la période des questions. Il se peut donc fort bien que nos grands-pères se connaissaient. Mon grand-père peut fort bien avoir connu son père aussi. Ils ont pu faire connaissance dans cette petite ville d'environ 1 800 habitants.
Je suis fier de contribuer à mon patrimoine. Les deux choses qui me remplissent le plus de fierté sont mes origines italiennes et mon centre culturel italien, dans la circonscription de Kamloops—Thompson—Cariboo, qui me permet d'exprimer mes origines. Nous devrions tous être fiers de nos origines. Une des choses que j'ai particulièrement aimée en grandissant dans le Nord de Kamloops, c'est de voir la convergence de personnes de différentes origines. Je me suis rendu compte que c'était ce qui faisait l'identité du Canada.
On ne peut pas être fier de ses origines sans célébrer les origines des autres. C'est pourquoi je clame avec fierté à la Chambre — la Chambre du peuple — que je soutiens ce projet de loi. Je remercie le député d' de l'avoir proposé.
Alors que je préparais ce discours, j'ai appris que nos voisins du Sud ont décidé l'an passé de désigner le mois d'avril comme le Mois du patrimoine arabe. En faisant du bénévolat dans mon centre culturel, j'ai bien souvent rencontré des gens de différentes origines. J'ai appris à les connaître et j'ai vu combien ils étaient fiers de leurs origines. Pour revenir à ce que je disais, je tiens vraiment à souligner combien j'aime le fait que le Canada ait une population si diversifiée.
Il n'y a pas si longtemps, j'ai assisté à un événement organisé dans ma circonscription par des gens d'origine africaine. On m'a demandé d'y prononcer quelques mots. Voici quelle était ma réflexion. Ce que j'ai observé dans cette salle, ce que j'observe à la Chambre des communes et ce que j'observe au Canada, c'est la diversité, et j'étais extrêmement fier de faire partie de cette diversité lors de cette soirée de célébration du patrimoine africain. J'adore la diversité du Canada. C'est ce qui en fait un pays unique. J'étais très fier que le quartier où j'ai grandi soit diversifié. Les gens y parlaient différentes langues et cela n'avait aucune importance: nous avons tous appris à nous connaître et à nous aimer les uns les autres.
C'est dans cette optique que je reconnais la nécessité d'appuyer à la Chambre des communes la désignation d'un mois du patrimoine arabe. Au même titre que le Canada a accueilli les gens de ma communauté ethnique, je veux être fier de toutes les origines culturelles au pays. Environ 42 % des Canadiens d'origine arabe sont âgés de moins de 24 ans. Quel brillant avenir s'offre à eux !
Quand je pense à mon parcours, je peux assurer aux députés, puisque beaucoup me connaissent peu, que j'étais loin d'être un politicien. C'est la première fois que je suis élu à une charge publique et je sais qu'un avenir brillant se dessine pour les gens d'origine arabe. Je suis convaincu qu'ils rendront les gens de leur communauté très fiers. Je remercie le député d'avoir présenté ce projet de loi.
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Madame la Présidente, je vous souhaite le bonsoir, ainsi qu'à mes collègues et aux téléspectateurs qui regardent cet important débat.
Après presque 18 ans à la Chambre, je sais qu'il arrive que les députés soient vraiment à l'unisson. Il arrive que le Parlement fasse preuve d'une capacité à travailler dans la collaboration, au-delà des lignes partisanes, pour atteindre un objectif, comme dans ce cas-ci, que tous considèrent comme étant bon, louable et opportun.
Je suis très fier d'avoir été assez chanceux pour obtenir une place en haut de la liste tirée au hasard et de saisir cette occasion pour unir les députés au moyen de ce projet de loi. Alors que des forces puissantes cherchent à diviser les députés et la société canadienne — nous savons qu'elles sont nombreuses —, j'espère que ce projet de loi exercera une force contraire pour nous unir, parce que, aussi vrai que la Terre est ronde, le Canada en a besoin.
[Français]
J’aimerais remercier mon collègue du Bloc québécois qui a bien présenté l'historique dans le contexte québécois et canadien de l'immigration magrébine, de la mobilité étudiante et d'autres facteurs dans la société québécoise.
[Traduction]
J'aimerais remercier mon collègue néo‑démocrate, le député de , qui a expliqué la façon dont nous espérons harmoniser le Mois du patrimoine arabe, en avril, au Canada, avec celui qui a été décrété par le président Biden, aux États‑Unis. Il a également souligné la participation de la population canadienne d'origine arabe au secteur de l'automobile de part et d'autre de la frontière. Il a aussi décrit avec justesse de la répartition géographique de la diaspora et de la diversité religieuse des Canadiens d'origine arabe.
J'aimerais remercier la députée de , qui représente une importante et fière communauté arabe. Elle a énuméré les métiers, les professions, les restaurants, les bouchers et les épiciers de sa circonscription et a souligné l'apport des réfugiés syriens, qui sont très fiers d'être arrivés ici et d'être devenus Canadiens.
Je tiens à remercier mon collègue, le député de , qui a parlé avec honnêteté et sincérité de la personnalité et de la chaleur des Canadiens d'origine arabe dans sa propre circonscription et dans sa province. Plus important encore, il a démantelé des idées préconçues sur les Canadiens d'origine arabe et affirmé que le projet de loi pouvait faire la lumière sur des zones d'ombre. Cette expression décrit très bien la réalité, puisque la communauté arabo-canadienne est victime de racisme et d'arabophobie, problèmes que nous devons affronter ensemble. Il a également évoqué des faits historiques ainsi que le savoir, les hôpitaux et les inventions, comme l'horloge, qui proviennent tous de l'esprit de personnes arabes.
J'aimerais remercier mon collègue, le leader parlementaire adjoint, d'avoir souligné l'étendue des contributions dans tous les secteurs de Winnipeg et du Manitoba. Il a parlé d'avoir davantage de possibilités d'apprentissage afin d'abattre les obstacles et de favoriser la compréhension à un moment où c'est vraiment nécessaire dans ce pays. Nous devons unir nos efforts car, comme ma mère avait l'habitude de le dire à ses 10 enfants, ce pays est d'une richesse inimaginable. Ma mère, qui a grandi dans une pauvreté abjecte, ne parlait jamais d'argent. Elle parlait de culture, de divers types de danses, de nourriture, de langues, de musique, de littérature, de robes, de traditions, de profondeur et de richesse. Tout cela se reflète dans ce projet de loi.
Nous tentons de reconnaître cette richesse de la communauté arabe du Canada, de la célébrer dans la communauté arabe du Canada, de favoriser le talent et la passion des Canadiens d'origine arabe, et enfin de mettre en valeur les talents des Canadiens d'origine arabe au bénéfice du Canada et du monde entier tandis que nous continuons de bâtir la culture et le pays les plus inclusifs, les plus ouverts et les plus extraordinaires au monde. Il est grand temps d'aller au-delà de cette notion de tolérer tout le monde. Il s'agit maintenant de se célébrer mutuellement, ce que ce projet de loi tente de faire.
Je suis très fier de pouvoir compter sur le soutien de 35 groupes et organisations communautaires de notre pays. J’ai confiance qu’avec l’appui de tous les députés de la Chambre, nous pourrons atteindre cet objectif au nom de nos concitoyens d’origine arabe.