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Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole à l'étape de la troisième lecture du projet de loi , sur l’exécution du budget. J'ai pensé traiter la question comme une étude de cas, car, dans le débat sur notre système électoral, on entend souvent dire que le Canada a besoin de gouvernements majoritaires forts pour prendre des décisions fermes, agir de façon décisive et ne pas se retrouver dans une impasse législative. C’est l’une des principales motivations de certains qui s’opposent à la réforme électorale et surtout aux formes de scrutin proportionnel, qui tendent à multiplier les cas de parlements et de gouvernements minoritaires.
À mon avis, le processus entourant ce projet de loi, sans qu'il soit parfait et sans que le projet de loi soit parfait, était en fait un processus raisonnable. Je veux donc parler un peu de certaines des améliorations qui ont été apportées au projet de loi et certaines des façons qu’il suggère de faire progresser d’autres questions au Parlement grâce à la collaboration de membres de divers partis, et non seulement des membres du même parti. Je crois que ce processus a montré que les députés peuvent être ouverts quant aux personnes avec qui ils travaillent sur des questions particulières et obtenir des résultats qui sont sensés pour les Canadiens et qui profitent à bon nombre d’entre eux. Nous n’avons pas besoin qu’un parti ait 100 % du pouvoir au Parlement pour réaliser des progrès notables pour les Canadiens.
Le premier exemple que j’aimerais donner concerne les modifications apportées au crédit d’impôt pour personnes handicapées. Nous avons entendu beaucoup de témoignages à ce sujet au comité. Un de mes collègues conservateurs qui siège au comité a proposé une modification. Je suis certain que les députés le savent, mais les gens qui nous écoutent à la maison ne le savent peut-être pas: les partis présentent habituellement leurs modifications de façon indépendante. Parfois, il y a de belles surprises quand nous recevons les documents. En l'occurrence, c’était un amendement identique.
J’ai eu le plaisir de travailler avec mes collègues conservateurs et mon collègue du Bloc au sein du comité en vue de l’adoption d’un amendement qui modifierait les exigences relatives au crédit d’impôt pour personnes handicapées. Une personne doit prouver qu’elle passe 14 heures par semaine à prendre soin de son état, comme le fait une personne atteinte de diabète de type 1, que ce soit pour s'injecter de l’insuline, aller à la pharmacie pour s’en procurer, surveiller sa glycémie ou faire d'autres choses que les personnes atteintes de diabète de type 1 doivent faire. Ces personnes doivent prouver chaque année qu’elles sont atteintes du diabète, même si le diabète de type 1 n’est pas une maladie dont on peut se débarrasser et même si on ne peut pas se débarrasser non plus de tout ce qu’elle impose. Néanmoins, les gens doivent constamment prouver qu’ils en sont atteints.
Cela rappelle certaines histoires que nous avons entendues au fil des ans à Anciens Combattants Canada à propos de vétérans amputés censés démontrer de temps à autre qu’ils n’ont toujours pas leur jambe, qu’ils sont toujours amputés et qu’ils ont toujours besoin du même soutien. Les gens atteints de diabète de type 1 devaient le démontrer constamment.
Nous avons pu présenter un amendement, l’adopter en comité et même surmonter quelques querelles procédurales, l’amendement ayant été initialement jugé irrecevable. Nous avons été heureux de rejeter la décision du président du comité sur ce point et nous sommes ravis que le Président ait jugé bon de respecter la volonté du comité en ce qui concerne cet amendement lorsqu’il a été renvoyé à la Chambre.
Concrètement, pour les personnes qui vivent avec le diabète de type 1 cela signifie qu’elles n’auront plus à remplir toutes ces formalités administratives, et qu’elles pourront être libérées de tous les tracas et de toutes les dépenses que cela entraîne, pour avoir droit au crédit d’impôt pour personnes handicapées. Une fois qu’elles auront démontré qu’elles sont atteintes de diabète de type 1, cela suffira à les rendre admissibles par la suite.
Je pense que l’exercice est très prometteur, et pas seulement pour le Parlement de façon générale, mais également parce que nous savons que le gouvernement actuel n’a pas pris suffisamment de mesures efficaces pour aider nos concitoyens handicapés. Nous l’avons constaté en juin dernier, lorsque le gouvernement a présenté un projet de loi sur la prestation canadienne pour les personnes handicapées, lequel ne contenait absolument aucune précision sur la nature de la prestation, le montant, les critères d’admissibilité et l’incidence que la prestation pourrait avoir sur les autres prestations que touchent déjà les personnes handicapées. Il restait encore beaucoup de travail à faire et, depuis l’élection du nouveau gouvernement à l’automne, le NPD a eu pour priorité constante de demander au gouvernement de présenter une nouvelle loi, une meilleure loi qui indiquerait réellement aux Canadiens qui vivent avec un handicap ce que le gouvernement a en tête, une loi qui fournirait un bien meilleur soutien constant du revenu à ces personnes.
Pourquoi est-ce important? Parce qu’en raison des programmes fédéraux et provinciaux actuels, les personnes handicapées sont condamnées par la loi à la pauvreté, dans la mesure où elles doivent compter sur les différentes pensions d'invalidité existant au pays, dont aucune ne leur procure un revenu leur permettant d'atteindre le seuil de pauvreté. En conséquence, dès qu'elles doivent compter sur ces mesures d’aide, les personnes handicapées savent qu'elles vont vivre dans la pauvreté, avec toutes les difficultés qui en découlent, des difficultés qui s'ajoutent à celles auxquelles elles sont déjà confrontées.
Grâce à l'excellent travail de ma collègue la porte-parole du NPD en matière d’inclusion des personnes en situation de handicap au Parlement, qui a exhorté le gouvernement à présenter un projet de loi, nous avons finalement eu vent, dans le Feuilleton des avis, qu’un projet de loi s’en venait. C'était un moment emballant. Nous avions espéré obtenir plus de détails, tout comme nous avions espéré que certaines modifications apportées au crédit d'impôt pour personnes handicapées dans ce projet de loi auraient pu montrer que le gouvernement allait enfin donner suite à la demande faite depuis longtemps par les personnes vivant avec le diabète de type 1 de leur faciliter la vie et de leur permettre d'accéder au crédit d'impôt pour personnes handicapées.
Initialement, nous avons été déçus. Cependant, en travaillant ensemble, au-delà des lignes de parti, nous avons pu remédier à la situation, comme lors du dépôt du projet de loi sur les personnes handicapées. J'ai failli dire « le nouveau projet de loi », mais je pense que je me serais mal exprimé, car il s'agit à peu près du même projet de loi, et il présente donc les mêmes problèmes. Le projet de loi ne précise pas à quoi le programme est censé ressembler. Il ne permet pas aux Canadiens vivant avec un handicap de savoir quel type d'aide financière existe et quelle est l'étendue du soutien financier qu'ils peuvent espérer recevoir du gouvernement fédéral.
J'irais même plus loin en disant qu'une partie du problème avec un projet de loi comme celui-ci, et il y en a quelques-uns, c'est qu'il donne essentiellement le pouvoir au Cabinet de concevoir un programme et de le financer par voie législative sans avoir à revenir devant le Parlement. C’est une question de procédure qui, je pense, est peut-être moins intéressante pour beaucoup de Canadiens, mais qui est importante dans la mesure où le Parlement est un lieu où l'on est censé assurer la surveillance des dépenses du gouvernement. Or, ce projet de loi donnerait au gouvernement le pouvoir de créer un programme sans avoir la moindre idée de son coût, alors que le Parlement devrait savoir très clairement comment le programme sera conçu. Les parlementaires devraient être en mesure d'autoriser un nouveau programme de ce genre en toute connaissance de cause. C'est un problème.
L'autre problème lié au fait d'établir ce programme dans la loi sans vraiment légiférer à son sujet, c'est qu'un futur gouvernement et un futur Cabinet qui n'aimeraient pas ce programme ou souhaiteraient le modifier n'auraient pas à revenir devant la Chambre. Il n'y aurait pas de processus législatif et, par conséquent, aucune des étapes habituellement associées à l'étude d'un projet de loi à la Chambre des communes et au Sénat. C'est souvent pendant ces étapes que la société civile se mobilise afin d'influencer le contenu de la mesure législative et de la politique gouvernementale. Voilà une occasion perdue. Un gouvernement futur n'aurait aucune difficulté à réduire à néant ce que le gouvernement actuel fait. Si jamais il finit par y avoir un programme lié à la prestation canadienne pour les personnes handicapées, il serait beaucoup trop facile de l'abroger.
Notre expérience au comité concernant la déception initiale relativement au crédit d'impôt pour personnes handicapées indique qu'un gouvernement minoritaire peut parvenir à avoir une influence positive sur les politiques et les lois. Je peux réaliser pour les gens des choses qu'un gouvernement majoritaire n'aurait manifestement pas faites car elles ne faisaient pas partie du programme des libéraux.
Je citerais aussi l'exemple de la réforme de l'assurance-emploi qu'a promise le gouvernement lors de la campagne électorale de 2015. Depuis, nous avons eu deux élections. Cela fait maintenant presque sept ans que le gouvernement est au pouvoir, mais aucune réforme digne de ce nom n'a encore été entreprise au chapitre de l'assurance-emploi. Or, beaucoup de mesures prises pendant la pandémie ont apporté des changements substantiels au régime d'assurance-emploi. La rapidité avec laquelle ces changements ont été apportés prouve qu'il est possible d'effectuer rapidement des réformes importantes. De plus, la nature de bon nombre des réformes apportées montre que les changements que demandent les travailleurs à l'égard du régime d'assurance-emploi sont effectivement possibles. Il ne s'agit pas de lubies. La plupart des changements qu'ils demandent sont des choses que le gouvernement a accomplies dans le cadre du régime d'assurance-emploi pendant la pandémie.
Quand les libéraux parlent de leurs programmes d’aide financière, on est porté à croire que la pandémie s’essouffle un peu, du moins pour le moment, mais quand ils parlent des restrictions sanitaires, on l'est un peu moins. Maintenant que la pandémie semble s’essouffler, le gouvernement revient à son inaction habituelle dans le dossier de l’assurance-emploi.
Les libéraux ont finalement essayé de mettre en place une mesure importante, quoique mineure dans le grand tableau de la réforme du système d’assurance-emploi: ils ont proposé d’apporter des changements au comité d’appel de l’assurance-emploi dans le but de réparer certains des dommages causés par le gouvernement Harper. Ils se sont heurtés à un mur. Leur proposition n’a pas été bien reçue, même par les personnes à qui les libéraux voulaient plaire en apportant ces changements. Les libéraux ont été fustigés, au point où ils ont eux-mêmes voulu supprimer ces éléments du projet de loi d’exécution du budget.
Les néo-démocrates ont été heureux d’appuyer cette suppression pour deux raisons. D’abord, nous convenions que ces réformes étaient malavisées et ne reflétaient pas ce que j’oserais appeler un consensus parmi les intervenants du milieu de l’assurance-emploi quant aux changements qui doivent être apportés au système et, plus particulièrement, au comité d’appel. Cela dit, nous étions disposés à appuyer ces réformes à une condition, qui a été satisfaite, à savoir que le ministre déclare publiquement qu’il présentera à l’automne un projet de loi apportant au système du comité d’appel de l’assurance-emploi de meilleures modifications qui seront bien accueillies par la population. Après avoir obtenu cet engagement, nous avons été heureux d’appuyer le retrait de ces changements plutôt malavisés au comité d’appel.
Malheureusement, cela soulève une question de confiance dans le gouvernement. Après plus de six ans et demi passés au pouvoir sans aucune réforme majeure de l’assurance-emploi, à l’exception de celles qui ont été imposées par les circonstances de la pandémie, les libéraux se sont finalement décidés à agir. Or la question se pose: comment ont-ils pu se tromper à ce point? Je me console en me disant que nous avons un gouvernement minoritaire, que la population canadienne n’a pas confié aux libéraux une majorité de sièges à la Chambre des communes, qu’ils n’ont pas la totalité du pouvoir dans cette enceinte et que la négociation est possible. Je suis par ailleurs d’avis que la négociation mène à de meilleurs résultats.
Il y a un autre exemple qui dépasse un peu la portée du projet de loi, mais qui est important lorsque nous parlons de la pandémie. Au début de la présente législature, l'une des premières choses que le comité des finances a faites a été de se pencher sur le projet de loi , qui a établi le nouveau régime de prestations liées à la pandémie qui a maintenant pris fin. Il a été institué en décembre et a effectivement été le régime de soutien lié à la pandémie qui nous a permis de traverser la vague du variant Omicron. Quelques modifications notables ont été apportées par décret immédiatement après l'adoption de la loi, car, comme les néo-démocrates l'ont dit à l'époque, nous avons voté contre cette loi parce que nous pensions qu'elle ne suffirait pas à la tâche. Je veux me concentrer sur une modification importante qui a été apportée à ces programmes, en particulier le programme de subventions salariales qui a été conçu dans le cadre de ce projet de loi.
En travaillant avec les députés du Bloc et du Parti conservateur, nous avons pu faire adopter un amendement prévoyant que les entreprises qui recevaient des subventions salariales en vertu du projet de loi ne seraient pas autorisées à verser des dividendes à leurs actionnaires tout en acceptant l'argent du gouvernement dont elles avaient prétendument besoin parce qu'elles n'avaient pas assez de revenus pour rester à flot. De toute évidence, si elles versaient de gros dividendes à leurs actionnaires, elles avaient l'argent nécessaire. Cette réforme était donc appropriée. C'est le genre de chose que les néo-démocrates avaient réclamé dès le début du Programme de subventions salariales, mais que le gouvernement n'avait pas voulu accepter au départ. Nous avons finalement trouvé une solution, encore une fois en collaborant avec les autres partis. Ce n'est pas toujours facile à faire, mais c'est une chose qu'il convient toujours d'essayer de faire. C'est un autre exemple où le Parlement a pu corriger le tir pour un gouvernement qui était parti du mauvais pied.
C'est vraiment important, et les Canadiens sont bien servis lorsque le gouvernement n'est pas majoritaire au Parlement. J'espère que les Canadiens en tiendront compte aux prochaines élections et lorsque des organisations comme le mouvement Représentation équitable au Canada leur parleront de la réforme électorale. Je rappelle à certains de mes collègues conservateurs — et nous en avons parlé brièvement dans le cadre du débat sur le budget — que nombre de personnes dans cette enceinte réclament ces réformes, et ce n'est pas une mauvaise chose. Les conservateurs doivent savoir qu'ils ont obtenu une plus grande part du vote populaire que les libéraux, qui sont au pouvoir, mais qu'ils ont obtenu beaucoup moins de sièges que ces derniers.
Aux élections en Ontario, les néo-démocrates ont remporté une trentaine de sièges alors que les libéraux en ont eu huit, même si les deux partis ont obtenu à peu près le même pourcentage du vote populaire. Le gouvernement Ford est majoritaire avec un très faible pourcentage de soutien compte tenu du faible taux de participation et du fait que le système uninominal majoritaire à un tour peut produire des résultats électoraux très faussés.
Si je soulève tous ces points, c'est pour contribuer au débat de ce soir, mais aussi, je l'espère, à un plus vaste débat sur la façon dont on élit les députés qui forment les gouvernements au Canada, et démontrer que la législature actuelle fait du bon travail. Nous avons redressé la barre du gouvernement lorsqu'il s'est mis à dévier de sa course au début, et cela a été possible parce qu'il s'agit d'un gouvernement minoritaire. C'est justement parce que le gouvernement est minoritaire que ces corrections et certains des bons résultats obtenus en comité ont été possibles.
L'un des enjeux que j'espère que nous pourrons régler et pour lequel je demanderai l'appui de collègues des autres partis, c'est l'idée de ne pas exiger que les personnes à faible revenu remboursent la PCU. Il en a été question au comité des finances. Le comité a entendu des témoignages convaincants, et cet enjeu comporte aussi une dimension morale importante. On parle de gens dont le revenu est déjà inférieur au seuil de la pauvreté. Le réseau CTV a fait un reportage à ce sujet la semaine dernière, mais le problème n'est pas nouveau. Il en a été question de différentes façons dans les médias depuis le début de la pandémie. On peut penser par exemple aux lettres que l'Agence du revenu a envoyées à des Canadiens dont la situation financière était déjà extrêmement difficile avant la nouvelle poussée d'inflation. Celle-ci rend les choses encore plus difficiles puisque les gens ont du mal à payer l'épicerie. Le coût du logement est aussi un problème depuis longtemps, il ne faut pas se le cacher. Ce problème s'est accéléré pendant la pandémie, mais il allait déjà en s'aggravant auparavant.
Des gens qui ont présenté une demande de prestations de bonne foi, conseillés par leur député libéral, reçoivent maintenant des lettres leur disant qu'ils doivent rembourser l'argent, qu'ils n'étaient pas admissibles. Dans certains cas, il s'agit de personnes qui ont fait une demande d'assurance-emploi et qui auraient préféré n'avoir que l'assurance-emploi, mais à qui on a dit qu'elles ne pouvaient recevoir que la Prestation canadienne d'urgence, ou PCU. Ils ont ensuite reçu le chèque de la PCU et se sont dit que c'était ce à quoi ils avaient droit. Ils ont fait une demande d'assurance-emploi, on leur a dit non, et ils ont obtenu la PCU. On leur a envoyé le chèque de la PCU; ils ne l'ont pas demandé, alors ils ont pensé que tout était conforme. Ils ont dépensé l'argent parce qu'ils avaient perdu leur emploi et qu'ils essayaient de faire face à une pandémie mondiale, ce qui, je pense que nous sommes tous d'accord, n'était pas une chose facile à faire, quel que soit le revenu qu'ils touchaient, et encore moins s'ils venaient de perdre leur emploi, et maintenant, le gouvernement leur demande de rembourser l'argent. Or, ils n'ont pas l'argent, et les efforts pour recouvrer cet argent, en particulier auprès de personnes qui vivent déjà sous le seuil de pauvreté, seront vains.
Il y a la dimension morale liée à l'anxiété et au préjudice financier qui en découle, mais il y a aussi une dimension financière bien réelle. Nous en avons entendu un peu parler au sein du comité. Le gouvernement prévoit dépenser environ 260 millions de dollars pour récupérer de l'argent qu'il a versé après avoir encouragé — et même forcé, dans certains cas, — les gens à se prévaloir de la PCU plutôt que du régime d'assurance-emploi. Sur les 260 millions de dollars que le gouvernement va dépenser au cours des trois ou quatre prochaines années pour recouvrer cet argent, combien va‑t‑il réellement récupérer? Je pense qu'il est peu probable qu'il récupère 260 millions de dollars.
J'aimerais bien le savoir. J'aimerais que le gouvernement nous dise combien d'argent il pense vraiment récupérer. J'ai posé la question. Je l'ai posée au comité et à un certain nombre de tribunes, mais je n'ai pas obtenu de réponse. Je trouve choquant que le gouvernement décide d'investir 260 millions de dollars pour recouvrer de l'argent sans savoir la somme qu'il récupérera exactement, sans parler de ses chances de réussite. Lorsqu'on investit plus d'un quart de milliard de dollars pour recouvrer de l'argent, il vaut mieux être absolument sûr qu'on récupérera bel et bien cet argent. Même si le gouvernement récupère l'argent et fait ses frais — s'il dépense 260 millions de dollars pour récupérer 260 millions de dollars, ce qui me semble hautement improbable —, cela ne vaudra pas le coup. Une telle entreprise n'en vaudrait pas le coup parce que le temps et l'argent qu'il consacre à cibler des Canadiens à faible revenu qui se trouvent déjà dans une situation désespérée, en particulier dans le contexte de l'inflation, pourraient servir à cibler les fraudeurs fiscaux qui cachent leur argent à l'étranger et qui utilisent d'autres moyens pour ne pas payer leur juste part. Cette approche aurait un meilleur rendement.
Ne pas demander aux personnes à faible revenu de rembourser la PCU se défend bien sur le plan financier. J'espère que, dans ce contexte de gouvernement minoritaire, nous trouverons des alliés dans suffisamment de partis pour convaincre le gouvernement de faire ce qui s'impose, c'est-à-dire ne pas chercher à récupérer cet argent auprès de Canadiens à faible revenu, mais plutôt de rediriger les ressources de l'Agence du revenu du Canada pour qu'elles ciblent les gens qui s'en tirent vraiment à bon compte, les gens qui ne paient pas leur juste part et qui ont les moyens de rembourser ce qu'ils doivent.
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Madame la Présidente, nous sommes rendus à la troisième lecture de ce projet de loi mammouth.
En fait, on retrouve tout plein de lois dans le projet de loi . Cela va des fouilles à nu à la justice dans l'espace. C'est très utile pour encadrer tous les méfaits qui seront commis par Brad Spitfire, mais cela n'a pas sa place dans un projet de loi de mise en œuvre du budget. Ce projet de loi mammouth a été garroché. Il n'est pas étonnant qu'on y retrouve tout plein de problèmes.
Pour commencer, dans la version papier qu'on nous a remise, il manquait plus d'une vingtaine de pages. Nous avons travaillé avec la mauvaise version pendant un méchant bout de temps. C'est inacceptable et cela mine sérieusement la crédibilité du gouvernement et la confiance à son égard.
Pendant son étude au Comité permanent des finances, on y a apporté beaucoup de changements, et je me félicite de notre travail. Toutefois, c'est tellement volumineux que le Comité n'a pas pu tout étudier en profondeur.
Je tiens encore une fois à dénoncer la façon de faire du gouvernement, qui avait promis qu'il ne déposerait plus de projet de loi mammouth, mais les promesses libérales n'engagent que celles et ceux qui veulent bien y croire.
Pour notre étude, je tiens sincèrement à remercier le coup de pouce des autres comités parlementaires, à savoir les comités permanents de la justice et des droits de la personne, de la citoyenneté et de l'immigration, du commerce international, et de l'industrie et de la technologie. J'ajoute une mention remarquable au Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées et à notre super héroïne qui y siège, la députée de .
Le projet de loi C‑19 proposait beaucoup de changements au régime d'assurance‑emploi, en particulier, sur son conseil d'appel. Le gouvernement a mal fait son boulot. Il n'a pas tenu compte des consultations et des besoins exprimés par les gens du milieu, comme les syndicats. C'est rare qu'on a un consensus entre la partie patronale et la partie syndicale pour dire que c'est mal fait. La députée de Thérèse‑De Blainville a rapidement fait le pont entre tous ces gens et le comité des finances et le comité des ressources humaines, pour qu'on puisse les entendre. Leur message était clair. Il valait mieux retirer ce sujet du projet de loi plutôt qu'adopter quelque chose de tout croche.
Au Bloc québécois, nous nous sommes préparés aux deux possibilités. Nous avons présenté plusieurs amendements tout en demandant que la section soit retirée. En comité, j'ai interpelé le pour qu'il fasse pression sur son gouvernement pour que cela soit retiré.
J'ai déposé une motion en avis en ce sens. Ma collègue de Thérèse‑De Blainville a fait adopter une motion unanime au comité des ressources humaines pour que cela soit retiré. Les députés conservateurs et néo-démocrates ont aussi porté cette demande. Le gouvernement a entendu raison. Il a reculé et s'est engagé à redéposer quelque chose qui a un peu plus d'allure à l'automne.
C'est à cela que sert le travail des députés. C'est à cela que sert le travail de la Chambre et celui des comités parlementaires. On étudie les projets de loi du gouvernement. On regarde cela avec celles et ceux qui cela interpelle. Quand c'est bon, on appuie. Quand c'est mauvais, on rejette. On travaille sans relâche pour les améliorer.
On le sait, le gouvernement est fatigué et manque de souffle. La pandémie nous a tous tiré du jus. Le s'est essayé à des élections à l'automne. Cela a fatigué son gouvernement, qui est toujours minoritaire. Il y eu le blocus à l'hiver et l'infâme guerre en Ukraine, qui dure depuis plus de cent jours. Tout cela, ça occupe.
Le premier ministre est dépassé et épuisé. La joue les rôles de première ministre et de ministre des Affaires étrangères, en particulier, en ce qui concerne la guerre. Tout son travail est fort honorable. Le problème, c'est qu'elle se retrouve prise dans tous ces tourbillons, et cela ne lui laisse plus le temps nécessaire pour bien faire son travail de ministre des Finances.
On l'a vu avec son budget. On l'a vu avec la crise que vivent les entreprises spécialisées qui transforment les camions en ambulances, fourgons blindés ou autres camions spécialisés. Elles souffrent de la pénurie de semi-conducteurs qui mettent à l'arrêt les constructeurs de camions aux États‑Unis. Faute d'intrants, nos entreprises vivent avec des difficultés terribles. On n'a pas les moyens de perdre ce créneau de bons emplois.
En décembre, la ministre des Finances nous a garanti que cette pénurie était terminée. Nous avons appuyé le projet de loi , notamment sur sa parole. Elle s'était engagée à nous fournir les statistiques qui prouvaient que tout était en train de s'arranger. Nous avons cru les promesses libérales, mais nous n'avons jamais reçu les statistiques, et les entreprises voient de semaine en semaine leur situation se détériorer. Depuis janvier, nous relançons la ministre à ce sujet, et c'est le silence radio.
La seule réponse que nous avons eue s'est trouvée dans sa mise à jour économique de l'automne où elle s'est engagée à subventionner les producteurs de semi-conducteurs, mais ce marché est beaucoup plus complexe. Sa réponse est complètement à côté de la plaque. Il n'y a pas eu moyen d'avoir une rencontre avec elle sur ce sujet. Il n'y a pas moyen non plus qu'elle vienne au comité pour parler de l'inflation, malgré notre invitation officielle en janvier lui demandant sa présence avant le 31 mai. Nous sommes rendus le 8 juin et c'est toujours silence radio.
On comprend que la est débordée par la guerre et tous les autres dossiers du qu’elle gère. Le seul problème, c’est que cela ne lui laisse plus de temps pour s’occuper des finances; or, les ministres et les secrétaires parlementaires associés n’ont pas reçu la délégation pour faire le suivi sur ce dossier ou sur les autres. C’est très problématique et cela va être très dommageable pour notre économie.
Voici un autre exemple: dans le projet de loi , le projet de loi de mise en œuvre du budget, le gouvernement présente les détails sur sa taxe de luxe. Cela fait 170 pages. Nous sommes d’accord sur le principe que les personnes qui s’achètent des autos, des avions ou des bateaux de luxe paient une taxe de luxe. C’est une façon de redistribuer la richesse. Cependant, il faut que la taxe soit bien construite et que la situation ait bien été évaluée.
Par exemple, cette taxe aura de sérieuses répercussions pour toute l’économie et les emplois qui entourent l’usage de bateaux personnels. Quand j’ai demandé au ministère des Finances qu’il nous montre ses études d’impact de cette nouvelle taxe, les fonctionnaires m’ont répondu qu’ils n’avaient fait aucune étude. Il n'y a rien. Cela fait boyscout en culottes courtes, pas à peu près. On n’aurait pas fait mieux à Santa Banana.
On se retrouve avec une taxe idéologique, on reste au niveau du principe et, pour la façon de l’appliquer, on s’en fout. De toute façon, la ministre n’a pas de temps à perdre avec cela.
Pour l’aérospatiale, la taxe est catastrophique. Depuis presque une année maintenant, l’industrie est en panique, pas parce que les riches ne pourront plus s’acheter de jets privés, mais parce que la taxe s’applique aux entreprises et aux exportations. Pourtant, elle n’est pas censée s’appliquer ni aux entreprises ni aux exportations.
C’est tout croche cette affaire‑là. Le gouvernement a donné carte blanche au ministère des Finances qui a mal travaillé. Cela ne lui tentait pas, alors il l’a bâclé. Parce que la ministre des Finances est prise avec l’Ukraine, on laisse cela aller. C’est inacceptable. C’est tellement mal fait qu’on a vu les parties syndicales et patronales, à la Chambre aussi, faire front commun pour tous nous alerter sur la gravité de la situation.
Déjà que le Canada est le seul pays qui a une industrie de l’aérospatiale sans avoir de stratégie industrielle, même pas pour les achats gouvernementaux, il ajoute des taxes mal faites qui nuisent à l’industrie, sans même faire d’étude d’impact. Cela mine la crédibilité du Canada auprès de l’industrie.
Je tiens à rappeler que le Grand Montréal est le troisième pôle mondial de l’aérospatiale à l’échelle planétaire. Un tel secteur à haute valeur ajoutée, c’est une locomotive pour notre économie. N’importe qui dans le monde ferait hyper attention à préserver une telle grappe; n’importe qui, sauf Ottawa. Tout cela parce que c’est au Québec? C’est inacceptable et cela nous rappelle les conséquences d’être gérés par le voisin.
En collaboration avec les parties syndicales et patronales, nous avons présenté plusieurs amendements pour corriger la taxe mal rédigée. Par exemple, l’un d’entre eux disait que la taxe ne s’applique pas aux aéronefs exportés. Un autre contribuait à exclure les entreprises de la taxe, comme c’est censé fonctionner. Les libéraux et le NPD ont voté contre tous ces amendements. Oui, le NPD a voté contre les demandes syndicales; pourquoi? C'est à cause de leur entente avec les libéraux et leur promesse de soutien indéfectible, jusqu’à la compromission.
Dans le projet de loi C‑19, sur la taxe de luxe, les conservateurs ont voté du bord des syndicats, et le NPD et les libéraux ont voté contre les syndicats. Vivement la compromission pour une promesse qui n’engage que la partie qui veut bien y croire.
Tout cela va affaiblir notre important secteur de l’aérospatiale et ses bons emplois syndiqués et bien payés. Tout cela parce que la taxe est mal faite et atteint mal la cible. L’objectif est de taxer les personnes qui s’achètent des véhicules de luxe. Le résultat est de taxer les fabricants d’avions et d’hélicoptères pour les appareils qui seront exportés, soit plus de 90 %, ou vendus à des entreprises. Tout cela au moment même où l’industrie commence à peine à se relever de la pandémie qui lui est rentrée dedans, pas à peu près. Tout cela parce qu’on a une ministre des Finances qui ne fait plus son travail parce qu’elle fait celui du premier ministre et que rien n’est délégué. Tout cela parce que le gouvernement ne travaille pas plus pour le soutien et le développement de notre économie.
Dans une démocratie normale, un tel gouvernement serait renversé puis remplacé, mais pas au Canada. Ce gouvernement reçoit l’appui d’un parti qui a peur pour ses sièges et fait face à une opposition qui est déchirée par des positions idéologiques extrêmes et polarisantes. Tout cela nous rappelle le coût d’être dirigé par le voisin: il se soucie peu de nos enjeux économiques et est occupé à fouetter ses propres chats.
En ce qui concerne les problèmes de la taxe de luxe mal conçue pour l'industrie aérospatiale, je suis intervenu à de nombreuses reprises auprès de la , des membres de son équipe, de son , de son ministère et de plusieurs autres membres du gouvernement. Cela n'a à peu près rien donné. Tout ce que nous avons réussi à faire adopter, c'est un amendement qui permet au gouvernement de repousser l'entrée en vigueur à plus tard que septembre selon son bon vouloir.
De plus, il a fallu attendre à l'étape du rapport. Ma collègue de et moi-même avons soumis l'amendement, tout comme le député d'. C'est la dernière lueur d'espoir qui reste. Si le gouvernement s'enlève les doigts du nez et fait ses devoirs, on lui laisse une possibilité de ne pas mettre la taxe en œuvre et de nous revenir avec un projet de loi mieux conçu à l'automne. J'exhorte le gouvernement à agir en ce sens.
Avec son projet de loi mammouth, le gouvernement propose une panoplie de changements législatifs. Il a tourné les coins ronds et a mal travaillé. Le gouvernement se félicite de mener plein de consultations sur tout. Le seul problème, c'est qu'il ne tient pas compte de ce qui en ressort. Avec les libéraux, la démocratie, c'est « cause toujours ».
Heureusement, nous avons réussi à faire reculer le gouvernement sur sa mauvaise modification à l'assurance-emploi. Nous lui avons dit de retourner faire ses devoirs et d'écouter les gens du milieu. Malheureusement, nous n'avons pas réussi à le faire reculer sur sa nouvelle taxe de 170 pages, mal écrites. Nous avons toutefois réussi à faire adopter une modification, qui permet encore une fenêtre de changements à l'automne. Or cela dépendra du bon vouloir du gouvernement. Je suis très inquiet, tout comme le sont l'industrie et les syndiqués. Cela fait un bon bout que le gouvernement ne semble plus avoir de bon vouloir.
Dans le projet de loi , nous avons réussi à faire corriger une autre aberration de ce gouvernement. Cela touche un tout autre sujet. Via l'Organisation mondiale du commerce, l'Australie a poursuivi le Canada concernant l'application de la taxe d'accise pour le vin. Évidemment, il s'agit du vin de raisin. Toutefois, puisque à Ottawa le vin n'est pas seulement le vin de raisin, la taxe s'applique à plein d'autres produits. En comité, nous avons entendu les producteurs de cidre et d'hydromel. L'application de la taxe leur ferait le plus grand mal. Elle minerait la santé de ce secteur en plein développement. En collaboration avec eux, nous avons proposé un amendement pour les soustraire à la taxe. C'est, à mon avis, un important gain qui va permettre à ces gens passionnés de continuer à développer leurs produits de qualité et à nous faire profiter de leur art. Je nous en félicite.
De façon plus générale, je dirais que je suis très fier de chacun et chacune des membres du Comité permanent des finances. Nous avons réussi à travailler ensemble de façon constructive durant de nombreuses heures. De mon point de vue, nous avons réussi à échanger et à construire ensemble. Je tiens vraiment à saluer sincèrement chaque membre du Comité, y compris son président et le secrétaire parlementaire. Je crois que nous avons réussi à grandement améliorer le projet de loi C‑19. Cela tient au fait que nous avons réussi à bien travailler ensemble.
Je tiens aussi à saluer le travail des autres comités qui ont étudié des parties du projet de loi C‑19. Je les remercie de leurs lumières. Enfin, je tiens encore une fois à saluer tout le travail de mon estimée collègue et amie de , qui a permis de forcer le gouvernement à s'engager à refaire ses devoirs au sujet de l'assurance-emploi. Je lui tire mon chapeau.
Malgré toutes mes critiques, il y a plusieurs bonnes mesures dans le projet de loi C‑19. Même si le gouvernement a déposé un projet de loi mammouth, même s'il a tourné les coins ronds, même si nous n'avons pas réussi à bonifier le projet de loi autant que nous l'aurions souhaité, il reste que, mis en balance, il y a davantage de points positifs que négatifs pour l'économie du Québec. C'est la raison pour laquelle nous choisissons d'appuyer ce projet de loi.
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Madame la Présidente, c'est un plaisir d'être ici ce soir avec vous et avec tous mes collèges pour débattre du projet de loi .
[Traduction]
Ce soir, je vais partager mon temps de parole avec mon collègue, le député de .
C’est un plaisir d’être ici ce soir pour échanger des réflexions et faire quelques suggestions sur un projet de loi qui est important non seulement pour les députés, mais aussi pour l’ensemble de la population canadienne, d’un océan à l’autre. Comme bon nombre de mes collègues ici présents, j’ai des enfants et j’ai également des petits-enfants, et tout ce que nous faisons, en tant que législateurs et députés, devrait être dans le but de laisser une économie forte et un environnement propre et sain à nos enfants et à nos petits-enfants. Voilà pourquoi ce projet de loi est important.
J’ai ma théorie sur la situation actuelle du Canada et du monde, et sur la situation économique actuelle. Le projet de loi nous maintiendrait sur la voie d’une solide croissance économique et de la création de bons emplois et de bonnes perspectives d’emploi pour les Canadiens. Nous nous assurerions également de laisser un environnement sain et propre, notamment en atteignant nos objectifs de zéro émission nette d’ici 2050 et les objectifs provisoires qui ont été définis et sur lesquels nous devons désormais rendre compte en vertu du projet de loi .
En ce qui concerne l’économie canadienne, avec un taux de chômage de 5,2 %, comme pays, grâce au travail acharné de tous les Canadiens d’un océan à l’autre, nous avons récupéré 116 % des emplois au niveau antérieur à la COVID. Nous sommes sur la bonne voie. Nos cotes de crédit AAA — les grands A comme les petits A — ont été confirmées par les trois principales agences: DBRS Morningstar, S&P et Moody’s. Notre cadre financier et les finances de ce pays sont solides et continuent d’être dirigés par la , qui accomplit un travail extraordinaire.
Nous savons que, dans le contexte mondial actuel, les familles canadiennes se heurtent au problème de l’abordabilité. L’inflation est là, et nous savons ce qui en est la cause. Nous savons que la COVID-19 a perturbé et perturbe encore les chaînes d’approvisionnement. Certaines d’entre elles ont été rétablies, mais pour d’autres, il faudra plus de temps. Nous savons que l’invasion barbare et non provoquée de la Fédération de Russie et du président Poutine en Ukraine a perturbé les marchés des matières premières, les marchés des produits alimentaires et, évidemment, la sécurité énergétique et le coût de la vie. Nous le reconnaissons.
Je le constate en allant à l’épicerie. Ma femme, elle aussi, le voit en allant à l’épicerie pour nos trois enfants. C’est un sujet de conversation à la maison. Nous sommes tous au courant. Le gouvernement doit agir fermement et avec détermination pour protéger les Canadiens dans le contexte actuel et veiller à ce qu’ils disposent des ressources dont ils ont besoin, pour eux et pour leur famille.
Nous pouvons examiner les mesures que nous avons prises en faveur de l’abordabilité au fil des années. Nous avons le projet de loi et la loi d'exécution du budget, ainsi que des projets de loi sur les mesures budgétaires antérieures que nous avons mises en œuvre. Pensons, par exemple, à l’indexation de l’Allocation canadienne pour enfants, qui profite à plus de neuf familles canadiennes sur dix. Ce sont des milliers de dollars, non imposables, que touchent chaque mois les familles canadiennes. Pensons à l’Allocation canadienne pour les travailleurs, mesure que j’ai défendue inlassablement et qui aide des millions de Canadiens et de travailleurs à faible revenu. Pensons au plan d’apprentissage et de garde des jeunes enfants que nous avons mis en place avec toutes les provinces et territoires. C’est une chose que nous avions dit que nous ferions. C’est une promesse faite et une promesse tenue.
À l'automne, nous allons envoyer notre fille de presque huit mois en garderie. Nous profiterons donc de cette mesure. Je sais que dans la province de l’Ontario, d’ici la fin de l’année, au 31 décembre, nous verrons une réduction de 50 % des frais de garde d’enfants. Pour la région d'York que je représente, juste au nord de Toronto, cela équivaudrait à réduire de moitié les frais de garde d’enfants. Ce serait littéralement des milliers de dollars après impôt pour les familles de la région d'York et de la ville de Vaughan. J’applaudis cette mesure.
Je suis fier de faire partie d’un gouvernement qui s’est entendu et a collaboré avec des provinces et des gouvernements de toutes les allégeances politiques à travers le pays. Contrairement au Parti conservateur du Canada, qui souhaite déchirer les ententes sur l’apprentissage et la garde des jeunes enfants, nous les maintiendrons. Nous continuerons de travailler avec les provinces et les territoires du Canada pour maintenir ces ententes parce que c’est la bonne chose à faire. Nous n'adhérerons pas aux machinations proposées par le Parti conservateur du Canada en matière d’abordabilité.
Nos aînés recevront une augmentation de 10 % de leur pension de la Sécurité de la vieillesse en juillet. Cela représente environ 800 $ par année qui continueront d’être indexés pour quelque 3,5 millions d’aînés. Encore une fois, c’est une promesse faite et une promesse tenue par le gouvernement. J’ai hâte de voir nos groupes d’aînés cet été sur les terrains de pétanque, aux pique-niques et aux rassemblements.
Nous avons une population d’aînés très dynamique dans la ville de Vaughan. J’aime mes aînés. Ils ont construit ce pays, et ils ont construit la communauté. Beaucoup d’entre eux ont immigré ici avec très peu d’éducation et très peu d’argent. Ils sont débarqués au Quai 21. Ils ne se sont jamais plaints. Ils ont travaillé dur. Ils ont économisé et ils ont créé un meilleur avenir pour eux-mêmes et leur famille. Je les aime et les applaudis. Ils ont mon plus grand respect en tant que particulier et en tant que parlementaire.
Nous nous sommes engagés à fournir des soins dentaires, et j’ai une anecdote qui illustre bien ce sujet. Une personne âgée s’est présentée à mon bureau et m’a dit qu’elle avait besoin d’aide pour ses soins dentaires. Elle souffrait d’une infection. Nous l’avons envoyée dans la région d'York, où il existe un programme d’aide aux aînés à faible revenu. Pour une personne âgée qui a un revenu très minime, une chose comme celle-là peut vraiment la mettre en faillite et la faire reculer.
Nous ne pouvons pas tolérer cela dans notre pays. Nous ne pouvons pas tolérer cela dans le Canada d’aujourd’hui. C’est pourquoi nous nous sommes engagés à faire en sorte que les Canadiens d’un bout à l’autre du pays, comme les jeunes enfants, les personnes âgées et tous les Canadiens, aient une assurance ou une couverture quelconque grâce à un régime de soins dentaires de 5,3 milliards de dollars qui garantira que les Canadiens vulnérables n’auront pas de difficultés à obtenir des soins dentaires. La loi d'exécution du budget et le projet de loi prévoient des investissements réels dans la croissance, dans les gens et dans la transition écologique.
Bien sûr, je m’en voudrais de ne pas parler des gens de métier qui construisent notre pays d’un océan à l’autre. Mon père était un homme de métier. Il était charpentier, ouvrier, tôlier et couvreur. Je me souviens d’avoir travaillé avec lui les fins de semaine, quand nous faisions de petits travaux pour nos voisins et amis, et c’est quelque chose qui m’a appris les valeurs du travail acharné, du sacrifice et de l’épargne, et je vois cela dans notre budget.
Nous avons tenu la promesse d'accorder aux gens de métier une déduction fiscale pour la mobilité de la main-d'œuvre. Évidemment, il leur faudrait répondre aux critères. Ce serait un montant de 4 000 $, et il s'agirait d'une déduction et non d'un crédit. La déduction est un outil très puissant. Elle permettrait aux gens de métier de se déplacer d'une province ou d'un territoire à l'autre et de couvrir les dépenses liées à ces déplacements. C'est d'ailleurs ce que préconisent les Syndicats des métiers de la construction du Canada, l'Union internationale des journaliers d'Amérique du Nord et les charpentiers.
Je mentionne ces deux organisations parce que leurs deux centres de formation sont situés à Vaughan, dans ma circonscription, Vaughan—Woodbridge. J'ai rencontré leurs membres, et ce sont ces gens qui, chaque jour, beau temps, mauvais temps, se lèvent pour bâtir nos collectivités et nos infrastructures essentielles. Ce sont des gens formidables.
Nous avons besoin d'un plus grand nombre de ces programmes d'apprentissage et, à cet égard, le gouvernement a mis en place le Programme pour la formation et l'innovation en milieu syndical.
Dans le projet de loi , nous nous sommes engagés à verser 80 millions de dollars additionnels pour former des milliers d'apprentis de plus. J'ai rendu visite à un syndicat de charpentiers et j'ai y vu les apprentis du CCAT, le College of Carpenters and Allied Trades. Ces apprentis étaient des élèves de niveau secondaire. Leur formation était financée dans le cadre du Programme pour la formation et l'innovation en milieu syndical. C'était formidable de voir des jeunes aussi enthousiastes quant à leur avenir et à ce qu'ils allaient apporter au Canada, notamment en construisant des maisons et les infrastructures de demain.
Nous voyons la même chose que ce soit au centre de formation de la section locale 506 de l'Union internationale des journaliers d'Amérique du Nord, dans la région d'York, ou à celui de la section locale 183, où on forme des opérateurs-ingénieurs, des peintres, des techniciens en systèmes de chauffage, ventilation et climatisation et des électriciens. C'est ce qui se passe partout et le gouvernement travaille en partenariat avec tous ces organismes.
Les députés se rappelleront qu'il y a plusieurs années, le Parti conservateur s'en était pris aux syndicats du secteur privé en présentant les projets de loi et . La première chose que le gouvernement a faite après son arrivée au pouvoir a été d'abroger ces mesures législatives, en 2015 et 2016. Nous défendrons toujours les intérêts des travailleurs canadiens et des gens de métier qui, jour après jour, s'emploient à entretenir et à réparer les infrastructures essentielles du Canada.
À propos des maisons, j’ai déjà abordé ce sujet dans cette enceinte. J’ai le privilège d’habiter dans une région où il y a de nombreux entrepreneurs, et je leur lève mon chapeau. Le maire de Vaughan, M. Maurizio Bevilacqua, a été député fédéral pendant des années. Il s’est engagé à recueillir 250 millions de dollars pour notre hôpital. On peut donc dire que les 330 000 habitants de notre ville savent se montrer généreux.
La semaine dernière, la Ville de Vaughan et les entrepreneurs ont atteint leur objectif d’amasser 250 millions de dollars. Je les félicite. Ces entrepreneurs ont pris des risques, investi, réalisé des profits et apporté une contribution à l'hôpital. De plus...
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Madame la Présidente, c'est un honneur pour moi d'intervenir de nouveau au sujet du projet de loi , la loi d'exécution du budget, cette fois-ci à l'étape de la troisième lecture. Je commence par souligner ce que j'apprécie, plus particulièrement au sujet du travail effectué au comité. Si les Canadiens et les gens de ma collectivité ne regardent que la période des questions, ils se demandent peut-être si les députés arrivent vraiment à accomplir quoi que ce soit. En réalité, lors de l'étude en comité, les parlementaires de toutes allégeances ont de nombreuses possibilités de collaborer pour améliorer les mesures législatives dont ils sont saisis. Il est très important de le souligner.
Premièrement, je tiens à faire état d'un amendement réellement crucial qui a été adopté à l'unanimité et qui permettrait aux Canadiens souffrant de diabète de type 1, qui sont plus de 300 000 à l'échelle du pays, d'être dorénavant admissibles au crédit d'impôt pour personnes handicapées. Cette mesure allégera le fardeau financier causé par les dépenses inévitables que ces diabétiques doivent nécessairement engager pour rester en vie.
En outre, le projet de loi prévoyait, initialement, l'interdiction d'achat d'immeubles résidentiels par des non-Canadiens, mais aucune date d'entrée en vigueur n'était précisée. On avait laissé cela à la discrétion du parti au pouvoir. Grâce au travail du comité, une date a maintenant été fixée. Il s'agit du 1er janvier 2023. C'est plus éloigné que je ne le souhaiterais, mais le fait d'avoir au moins une date inscrite dans le projet de loi demeure une amélioration. Comme je l'ai déjà dit, l'ampleur des efforts déployés par l'ensemble des ordres de gouvernement en vue de remédier à la hausse faramineuse du coût de la vie déterminera le sort de ma collectivité au cours des prochaines années.
J'aurais aimé voir plus de mesures dans le projet de loi d'exécution du budget. Nous avons certainement besoin de plus de mesures. Les investissements dans les logements coopératifs, par exemple, afin d'offrir aux gens des logements abordables et décents sont un pas dans la bonne direction. La précision de la date d'entrée en vigueur de l'interdiction d'achat d'immeubles résidentiels par des non-Canadiens est une amélioration.
Cela dit, étant donné la situation actuelle, ces rajustements ne suffisent pas. J'aimerais saisir l'occasion pour parler de cinq priorités importantes et urgentes pour mes voisins à l'égard desquelles le projet de loi ne fait rien, si bien que je ne peux l'appuyer.
Premièrement, en ce qui a trait à la crise climatique, il ne fait aucun doute qu'on en est à notre dernière chance d'avoir une planète vivable. Dans son plus récent rapport, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat décrit la crise comme « un atlas de la souffrance humaine ». Nous savons que si nous voulons avoir ne serait-ce que 50 % de chances de limiter le réchauffement en deçà de 1,5 degré Celsius, ce qui, selon les scientifiques du groupe d'experts, est nécessaire si nous tenons à la possibilité de garder la planète vivable pour nos enfants et nos petits-enfants et à faire notre juste part, cela signifie que 86 % des réserves connues de combustibles fossiles du Canada doivent demeurer dans le sol. Le secrétaire général des Nations unies a déclaré que « les véritables radicaux dangereux sont les pays qui augmentent la production de combustibles fossiles. Investir dans de nouvelles infrastructures de combustibles fossiles est, moralement et économiquement, une folie. »
Bien entendu, j’ai été déçu que le projet de loi et le budget ne comportent aucune mesure pour assurer la transition prospère des travailleurs. En effet, de telles mesures sont essentielles pour le recyclage, le soutien professionnel, les prestations de raccordement et la rémunération des travailleurs. Dans le budget, on retrouve plutôt un investissement de 7,1 milliards de dollars d’ici à 2030 pour une nouvelle subvention qui sera versée sous forme de crédit d’impôt pour le captage et le stockage du carbone. Or, selon une récente étude sur cette technologie réalisée aux Pays‑Bas, pour 32 des 40 projets examinés à l’échelle internationale dans le domaine du captage et du stockage du carbone, on a constaté une augmentation des émissions. C’est l’une des raisons pour laquelle 400 spécialistes des milieux universitaires ont signé une lettre destinée à la afin qu’elle sache que c’est une fausse solution pour lutter contre les changements climatiques.
Malheureusement, la seule fois où le libellé du projet de loi fait mention du climat est pour indiquer que les Canadiens recevront tous les ans un incitatif pour le climat, sous forme de paiement trimestriel. Ce n’est certainement pas le type de changement qui tient compte de l’époque dans laquelle nous nous trouvons, de la crise qui nous touche et des mesures urgentes qui doivent être prises dans les circonstances actuelles.
La deuxième priorité qui ne cesse d'être reléguée au second plan concerne le nombre disproportionné de Canadiens handicapés vivant dans la pauvreté. On sait qu'en 2020, le parti au pouvoir avait promis d'instaurer la prestation canadienne pour les personnes handicapées, un revenu de base garanti pour les personnes handicapées du pays qui, s'il est bien mis en œuvre, devrait permettre de tirer 1,5 million de Canadiens handicapés de la pauvreté.
On sait déjà que 89 % des Canadiens sont en faveur de la prestation canadienne pour les personnes handicapées. Ils sont vraiment en avance sur les parlementaires sur ce plan. Toutefois, il faut aussi admettre que des fonds d'urgence sont nécessaires pour répondre aux besoins bien réels, directs et urgents des Canadiens handicapés qui vivent dans la pauvreté partout au pays, mais il n'est question de ces fonds d'urgence ni dans le budget, ni dans le projet de loi d'exécution du budget. Aucune mention de la prestation canadienne pour les personnes handicapées. Elle a plutôt été présentée dans le projet de loi . Par contre, comme l'an dernier, toutes les principales décisions sur l'admissibilité et les montants alloués relèveront de la réglementation.
Il sera essentiel pour nous tous de continuer à avoir les bonnes priorités, à avoir un sentiment d'urgence et à militer pour assurer un soutien aux Canadiens handicapés du pays, les Canadiens qui en ont le plus besoin. Nous savons déjà que la prestation jouit d'un appui. En fait, 103 parlementaires de tous les partis demandent maintenant non seulement de l'intégrer dans la loi, ce qui a été accompli avec projet de loi , ce qui me réjouit, mais aussi d'en accélérer l'adoption et de veiller à ce que la voix des Canadiens handicapés soit entendue à chaque étape du processus.
La troisième priorité que je veux mentionner ce soir concerne la santé mentale. La seule fois où celle-ci est véritablement abordée dans le budget, c'est lorsqu'il est question d'un portail du mieux-être. Beaucoup de députés reconnaissent, comme il est si important de le faire, que la santé mentale, c'est la santé. Si tel est le cas, nous devons nous tourner vers des organisations comme l'Alliance canadienne pour la maladie mentale et la santé mentale, qui réclame un projet de loi pour mettre en place un cadre permettant au gouvernement fédéral canadien de collaborer avec les provinces et les territoires, de les soutenir et d'instaurer la parité dans le soutien et le financement relatifs à la santé mentale. Cela ne figure pas dans le projet de loi . Comme je l'ai dit, le dossier n'a été abordé qu'indirectement dans le budget. Je vais continuer à défendre cette cause et à encourager le parti au pouvoir à se montrer à la hauteur lorsqu'il s'agit de santé mentale.
Encore la semaine dernière, j'ai rappelé à quel point il est important d'honorer les promesses qui ont été faites concernant les soins de longue durée. De très nombreux voisins à moi sont venus me raconter leur histoire. Certains devaient s'occuper d'un proche, mais étaient incapables de lui offrir les soins nécessaires, d'autres ont vu leur père ou leur mère attendre pendant des mois dans un lit d'hôpital en espérant qu'une place se libère un jour dans un établissement de longue durée. Il faut parler des listes d'attente. Selon le rapport de recherche que j'ai consulté l'été dernier, 52 000 personnes sont en attente. Nous n'avons toujours pas vu la couleur de la loi sur la sécurité des soins de longue durée qu'on nous avait promise. Elle figure dans l'accord de soutien et de confiance conclu entre le NPD et le Parti libéral, et je continue de dire que nous devons présenter une mesure législative de toute urgence, puisque rien à ce sujet ne se trouve dans le projet de loi . Pour tout dire, le budget ne fait mention des soins de longue durée qu'une seule fois, et c'est pour parler des fonds qui ont été promis en 2021.
En terminant, la dernière grande priorité dont la Chambre doit être saisie de toute urgence est la réconciliation avec les peuples autochtones, et plus particulièrement les 94 appels à l'action de la Commission de vérité et réconciliation, qui doivent être mis en œuvre. Selon le plus récent rapport de l'Institut Yellowhead, seulement 11 de ces 94 appels à l'action ont été menés à bien jusqu'à présent. Selon moi, il s'agit d'un fossé considérable. Si nous n'en faisons pas assez pour donner suite rapidement à toutes les promesses qui ont été faites et aux 94 appels à l'action, la situation deviendra critique. C'est le moment d'agir.
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Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
C'est un honneur et un privilège d'intervenir à la Chambre au nom des gens de ma circonscription, Baie de Quinte, et de ma région.
Depuis mon arrivée à la Chambre, j'ai découvert que mon rôle de député me donne l'occasion de prendre la parole au nom des gens de ma circonscription. Mon épouse, Allyson, et moi-même avons rencontré beaucoup de gens fantastiques, particulièrement au cours des derniers mois. C'est une expérience tout à fait extraordinaire de les écouter et de les représenter ici, à Ottawa. C'est pour moi un privilège de me faire leur porte-parole.
Aujourd'hui, j'ai parlé avec Katie, qui ne peut pas voyager dans son propre pays. Elle a une allergie et ne peut pas aller voir sa famille. J'ai parlé avec Josh, qui n'a pas les moyens d'acheter une maison. Il a fait sept offres d'achat jusqu'à maintenant mais, chaque fois, quelqu'un a fait une offre plus élevée. Il vit des moments vraiment difficiles. J'ai aussi parlé avec Jane, qui n'a pas les moyens de faire l'épicerie ni de mettre de l'essence dans sa voiture en ce moment.
Je me sers de ce privilège pour faire valoir les intérêts des gens en difficulté qui demandent de l'aide et pour veiller à ce que des mesures soient prévues dans le budget pour que les Canadiens puissent se prendre en main en cette période d'incertitude. Tous les Canadiens veulent des chances égales de réussir, un endroit où vivre et travailler, la possibilité d'épouser qui ils veulent, de voyager où bon leur semble, de vivre librement et de réaliser leur souhait le plus cher, non pas parce que le gouvernement leur dit que c'est la bonne chose à faire, mais parce qu'ils en ont le droit en tant que Canadiens.
Mon parti et moi croyons que le gouvernement a pour responsabilité d'offrir aux Canadiens des chances égales de se prendre en main, comme ils le font depuis 155 ans, et de montrer l'exemple au reste du monde avec leur innovation, leur esprit d'entreprise, leur créativité, leur ardeur au travail, leur passion et même leur politesse. Nous devons amener le Canada à devenir un modèle de démocratie et de liberté. Cela ne veut pas dire que le gouvernement n'a pas un rôle à jouer, mais il doit non pas dicter la marche à suivre, mais donner aux citoyens les outils dont ils ont besoin.
Notre génération vit présentement la pire crise du logement de l'histoire du Canada. Il y a la crise de l'inflation, la guerre en Ukraine et la crise de l'énergie avec le prix de l'essence qui atteint 2,50 $ le litre dans certaines régions du pays. Il y a la crise de l'abordabilité des aliments, le prix des engrais ayant augmenté de 42 % et, dans ma circonscription, le prix des aliments à l'épicerie a bondi de 30 %, ce qui se traduit par une hausse de 30 % du recours aux banques alimentaires. Il y a 1,03 million d'emplois à pourvoir au Canada. Les gens ne savent plus où trouver des employés. Les aéroports sont embourbés, il y a des queues pour obtenir un passeport et des postes frontaliers sans personnel. Je crois qu'on peut affirmer que nous voudrions vivre une époque un peu plus normale. Or, cette période sans précédent exige des mesures fortes.
Peu importe de quel parti ils sont membres, je crois que tous les députés conviendront que nous vivons des temps difficiles — difficiles et réellement sans précédent — et que nous avons la responsabilité de faire ce qu'il y a de mieux pour les Canadiens. Il nous faut de nouvelles idées. Il nous faut de nouvelles positions. Nous devons donner à tous les Canadiens le goût de croire en eux pour commencer à régler les plus importants problèmes qui nous affligent.
Si le budget de 2022 repose sur trois piliers, mon objection à ce budget, et l'objection de mon parti, ne se limite pas à ces trois piliers, mais au fait qu'il part du principe que seul le gouvernement peut régler ces problèmes plutôt que de donner la capacité aux Canadiens de régler ces problèmes pendant que le gouvernement reste à l'écart.
Le premier pilier consiste à investir dans la population. Nous avons certes besoin de gens pour pourvoir le million et plus d'emplois disponibles parce que les emplois vacants coûtent 30 milliards de dollars au Canada. Assimilons cela à l'industrie touristique, qui représente 34 milliards de dollars pour le Canada. Les postes vacants, y compris dans le secteur du tourisme, entraînent des arriérés considérables. Ils causent des goulots d'étranglement. Nous avons une pénurie de travailleurs d'usine, de travailleurs spécialisés pour construire des maisons et d'ingénieurs en logiciels qui, même s'ils fréquentent certaines de nos universités, se font embaucher aux États‑Unis. Il nous manque 25 000 camionneurs, des gens sur qui nous comptons pour transporter nos marchandises d'un bout à l'autre du pays et au-delà de nos frontières. Il nous manque aussi 60 000 infirmiers, ainsi que 14 000 médecins et spécialistes.
À l'heure actuelle, 1,5 million de Canadiens de moins de 66 ans sont au chômage, et il y a 1 million d'emplois disponibles. Les députés savent-ils qui ne manque pas d'employés? C'est le gouvernement fédéral. Depuis 2015, le gouvernement libéral a ajouté 62 000 employés à la liste de paie du fédéral, qui emploie maintenant juste un peu plus de 319 000 personnes. Malgré cela, les ministères fédéraux accusent des retards sans précédent.
Nous sommes au fait des arriérés d'IRCC. Les députés savent‑ils que deux millions de personnes sont concernées? Les députés savent‑ils que le Canada attend l'arrivée de 45 000 travailleurs qualifiés? On a annoncé hier ou la veille l'embauche de 500 employés supplémentaires. Pourquoi ne pas simplement ajouter plus d'employés pour essayer de résoudre le problème, et 85 millions de dollars? Il y a deux leviers que nous pouvons actionner. L'un consiste à faire venir un plus grand nombre d'immigrants qualifiés et l'autre à contribuer à l'obtention de fonds pour former des travailleurs qualifiés, afin qu'ils puissent obtenir de meilleurs emplois. Les députés ne peuvent pas en vouloir à mes électeurs qui ne croient pas que le budget de 2022 changera quoi que ce soit à cette situation.
L'alternative consiste à confier le contrôle aux personnes et à injecter plus de fonds dans les collèges, afin que les Canadiens puissent choisir d'obtenir une formation pour les emplois dont les régions ont besoin. Comme nous l'avons observé, dans le domaine des sciences, de la recherche et de l'industrie, les collèges ont des programmes qui répondent aux besoins des employeurs ayant des postes vacants, qui obtiennent ainsi les employés nécessaires pour pourvoir ces postes, comme des membres du personnel infirmier et des préposés aux services de soutien à la personne. Les collèges offrent également de la formation pour les métiers spécialisés et les emplois techniques. Cela répond aux besoins des collectivités éloignées. Environ 95 % des Canadiens vivent à moins de 50 kilomètres d'un collège. Cela répond également aux besoins des collectivités rurales et des collectivités des Premières Nations.
Les employeurs eux‑mêmes, ainsi que les organismes de développement économique, peuvent former des employés. Dans ma circonscription, l'organisme Bay of Quinte Economic Development offre un excellent programme appelé Elevate Plus. Celui‑ci forme des cohortes d'étudiants en salle de classe pendant six semaines. J'ai assisté à des remises de diplômes, qui sont souvent émouvantes, car pour beaucoup de ces étudiants, il s'agit de leur tout premier emploi. Ils en retirent un sentiment d'autonomie et de confiance. Il est extraordinaire pour ces étudiants qui recevaient de l'aide sociale d'Ontario au travail de sortir de ce système et de trouver un emploi.
Le logement peut aussi être un facteur important. Dans le dossier de l'immigration, nous devons miser sur les métiers dont nous avons le plus besoin, comme les plombiers, les électriciens et les foreurs. Juste dans ma circonscription, il en faudrait au moins 600. Bon nombre des millions d'emplois vacants au Canada pourraient ainsi trouver preneurs, ce qui permettrait en retour de bâtir des maisons, de faire grimper le PIB et de favoriser le développement économique.
Le député qui m'a précédé a parlé d'investir dans la santé mentale parce que, quand on aide les gens, ils peuvent ensuite s'aider eux-mêmes. Il n'y a rien de mieux pour se prendre en main.
Le deuxième pilier du budget est la transition verte. Il s'agit évidemment d'un dossier capital. Nous voulons que nos enfants puissent voir leur avenir en vert. Si on leur en donne la possibilité, les Canadiens vont faire des choix qui favorisent la santé de la planète, mais le danger, c'est de faire fi des coûts, de la sécurité et de la fiabilité. Or, ces trois éléments essentiels à la réussite de la transition verte ne figurent nulle part dans le budget de 2022.
L'invasion de l'Ukraine par la Russie a changé le monde, en plus de déclencher une crise énergétique qui fait ressortir la dépendance du monde non seulement envers l'énergie russe, mais aussi envers l'énergie verte qui n'est pas encore disponible pour la remplacer. Nous savons que l'avenir s'annonce vert avec l'hydrogène, l'énergie nucléaire modulaire, le gaz naturel canadien et la conversion du charbon. Il s'agira d'une transition majeure que les Canadiens devront effectuer, et le Canada devra y jouer un rôle prépondérant. Quand on ne tient pas compte de l'abordabilité, lorsque les gens doivent chauffer leur maison et faire des choix avantageux pour leur famille, on ignore les choix qui s'offrent à eux. De telles politiques énergétiques leur nuisent au lieu de les aider. Dans la transition verte, il faut tenir compte de l'abordabilité, des choix, des emplois, des revenus, des investissements et de la productivité. Or, rien de tout cela ne se retrouve dans le budget de 2022.
Le troisième pilier concerne la productivité et l'innovation. Il faut s'atteler à la préparation de la nouvelle économie. Il y a tant d'emplois intéressants. On n'a rien vécu de tel depuis les années 1900, qui ont connu l'avènement de l'électricité, des automobiles et du téléphone. Nous avons maintenant cinq technologies majeures qui convergent. Quand le gouvernement parle d'investir, il faut le faire dans le mentorat pour permettre aux Canadiens de mettre en avant ces innovations, comme l'intelligence artificielle, les chaînes de blocs, la robotique, le stockage d'énergie et le séquençage de l'ADN, qui se conjuguent.
Je suis d'accord avec les trois piliers du budget, mais je pense qu'il faut donner du pouvoir aux gens, et non au gouvernement. Ce sont les gens qui doivent investir. Je dirai d'emblée que ce sont les Canadiens qui nous sortiront de l'inflation et de toutes les crises, et qui amèneront le Canada et le monde à réaliser des progrès.
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Madame la Présidente, je tiens à remercier mon collègue de pour son excellent discours.
Je suis honoré de prendre la parole au sujet du projet de loi , et je veux profiter de l'occasion pour parler des préoccupations liées au fait que le Canada est en train de devenir un pays connu pour ses arriérés.
De nombreux services de base fournis par le gouvernement — immigration, passeports, aide aux aînés, services aux anciens combattants, Service Canada, et j'en passe — sont aux prises avec des arriérés qui ne cessent de s'accroître. Nous le voyons très clairement dans le système d'immigration canadien. L'arriéré créé par les libéraux à Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada représente maintenant 2,1 millions de demandes.
Qu'en pensent le et le ministère? Voici ce que le ministre a déclaré au comité de l'immigration: « J'hésite à [le] qualifier d'arriéré, car il est normal d'avoir un bassin de cas. » Si c'est normal, alors je redoute de savoir ce qu'ils considèrent comme anormal. C'est le plus gros arriéré que nous ayons jamais vu dans l'histoire de l'immigration au Canada.
Il ne s'agit pas seulement de chiffres. C'est là l'essentiel. On parle de familles qui ne peuvent pas être réunies. Il y a des parents qui manquent le premier anniversaire de leurs enfants, leurs premiers pas et leurs premiers mots.
Ces situations génèrent aussi de l’anxiété et de nombreux problèmes de santé mentale. Nous entendons parler de couples qui divorcent. Les taux de suicide sont en hausse à cause de ces arriérés. Les employeurs ne trouvent pas de main-d’œuvre assez rapidement. Ils en souffrent et, au bout du compte, notre économie en souffre. C’est une question que nous aimerions que le gouvernement prenne au sérieux, mais nous ne voyons pas grand-chose dans le budget qui pourrait aider à résoudre ce problème.
Le gouvernement ne voit pas d’inconvénient à ce que 2,1 millions de personnes et leurs familles se retrouvent dans les limbes de la bureaucratie, car il trouve cela normal. Depuis quand est-il acceptable de normaliser un piètre rendement? Le Canada accueille un nombre record d’immigrants, sans toutefois chercher à résoudre la pénurie de main-d’œuvre et la crise des réfugiés.
Par ailleurs, un rapport très préoccupant a été publié sur le racisme à IRCC. Le gouvernement ne fait rien, que ce soit dans le cadre du budget ou dans la pratique, pour lutter contre ce racisme. Le plus inquiétant est que, parmi les gestionnaires et les employés qui ont fait preuve de racisme, pas un seul n’a été réprimandé ou congédié. Au contraire, ils ont reçu des primes. C’est vraiment honteux. La réputation de notre pays est entachée par le racisme au sein d’IRCC. Ce problème vient s’ajouter aux arriérés, auxquels il contribue aussi en partie.
Quand le a témoigné devant le comité de l’immigration en février dernier, il s’est engagé à ramener les délais de traitement à la norme de service de 12 mois et à investir 85 millions de dollars pour éliminer l’arriéré des demandes d’immigration. Cependant, au cours des quatre derniers mois, l’arriéré est passé de 1,8 million à plus de 2,1 millions de demandes, tandis que les délais de traitement sont de deux à trois fois plus longs que ce que prévoient les normes de service. Je suis prêt à parier que tous les députés dans cette enceinte s’accordent pour dire que leur bureau croule sous le poids de l’arriéré créé par le gouvernement parce qu'il a refusé de se pencher sur les problèmes majeurs qui entravent le bon fonctionnement du ministère de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté.
Qui plus est, le ministère a indiqué ne pas avoir de plan pour déterminer comment utiliser les fonds destinés à l'élimination de l’arriéré. Cela prouve encore une fois que même si on parle beaucoup de régler le problème à coups d'argent, il n'existe aucun plan à l'heure actuelle pour faire quoi que ce soit avec cet argent. L’arriéré, c’est bien plus que des formalités administratives et de la frustration. L’arriéré, c’est le ministère de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté qui réduit toutes les demandes à un simple numéro, alors qu’en réalité, il y a derrière de vraies personnes qui souffrent à cause de la mauvaise gestion libérale du système d’immigration.
Je me le fais dire tout le temps par des concitoyens. Notre bureau reçoit des lettres et des appels téléphoniques de personnes prêtes à abandonner. Nous craignons que les nouveaux arrivants envisagent de se suicider parce qu'ils ont perdu espoir après avoir été séparés de leurs proches pendant des mois. Ils cessent de croire qu'ils pourront un jour revoir leurs proches.
Comme je l'ai dit, beaucoup trop d'immigrants et de nouveaux arrivants qui attendent que leur dossier soit traité finissent par être incapables de voir les premiers pas de leurs enfants. Ils ratent des funérailles et des mariages. Selon les délais de traitement affichés par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, le traitement des demandes de parrainage familial prend 23 mois pour un conjoint et 34 mois pour des parents et grands-parents au lieu des 12 mois promis.
Tout au long de cette pandémie, nous avons constaté qu'il était nécessaire d'obtenir de l'aide des membres de la famille dans certaines situations. Une mère était à la maison avec un enfant gravement handicapé et elle avait besoin de son conjoint ou d'un aide familial. Cependant, en raison de l'arriéré, cette mère, qui habite dans ma circonscription, a souffert. Elle a pleuré de nombreuses nuits, a écrit de nombreux courriels et était sur le point d'abandonner. À maintes reprises, elle a envoyé un courriel à mon bureau pour dire: « C'est fini pour moi. Je n'en peux plus. » Il est triste de constater que le programme des aides familiaux est tellement négligé que tous les aides familiaux n'ont maintenant aucun espoir d'entrer un jour au Canada.
Nous aimerions que le gouvernement prenne ces choses au sérieux. Encore une fois, je sais que je ne suis pas seul à la Chambre à parler des problèmes du système d'immigration. D'autres députés, même des députés libéraux, ont aussi déclaré publiquement qu'ils en ont assez de l'arriéré. L'un d'entre eux a dit dans un article que la situation est un véritable gâchis. Il a tout à fait raison. Des vies sont ruinées à cause de l'arriéré.
En examinant le budget de 2022, je ne vois pas grand-chose qui permettra de résoudre les problèmes, de trouver des solutions aux problèmes de santé mentale qui résultent de la situation ou d'éliminer de quelque façon que soit l'arriéré qui nuit tant aux entreprises qu'aux Canadiens et qu'aux nouveaux arrivants.
Comment pouvons-nous réparer un système qui est mal géré à ce point? L’une de mes suggestions serait évidemment d’élire un gouvernement conservateur. Il faut revenir sur la bonne voie. En attendant, commençons par des réformes sensées. Par exemple, il faut créer un cadre pour mieux reconnaître les titres de compétences étrangers. C’est quelque chose d’essentiel que nous pourrions faire dès maintenant. Il y a beaucoup de gens au Canada qui sont des ingénieurs ou des médecins dans leur pays d’origine. Nous en connaissons tous. Cependant, quand ils arrivent ici, leur talent est gaspillé pour des raisons de reconnaissance des titres de compétences. Ils se retrouvent sous-employés.
Pourquoi ne pouvons-nous pas travailler ensemble? Pourquoi le gouvernement ne peut-il pas travailler avec nos homologues provinciaux pour tenter de mieux faire reconnaître les titres de compétences? De cette façon, nous pourrions régler les pénuries de main-d’œuvre. Ce sont nos régions rurales, surtout au Québec, qui en souffrent le plus. Beaucoup de professionnels prennent leur retraite dans nos régions rurales et il est très difficile de trouver un médecin. Voilà une façon de remédier à certaines des pénuries de main-d'œuvre. Il y a beaucoup d’électriciens, de plombiers et d’autres gens de métier très talentueux dans ce pays qui ont beaucoup à nous offrir.
Les nouveaux arrivants viennent dans ce pays avec un rêve canadien, un peu comme moi et ma famille. Le Canada nous a donné une occasion extraordinaire de réussir. Je suis le fils d'un chauffeur de taxi et d'une mère qui avait plusieurs emplois. Ce pays nous a tout donné. Je suis très fier de représenter une circonscription qui compte des personnes qui travaillent aussi dur.
J'ai grandi dans la circonscription que je représente aujourd'hui. J'ai fait la queue pour obtenir des laissez-passer d'autobus pour personnes à faible revenu dans ma circonscription. Nous avons vécu dans la pauvreté. Cependant, ce pays, par la grâce de Dieu, nous a donné tout ce dont nous avions besoin pour réussir. Je suis le fils d'un chauffeur de taxi qui représente aujourd'hui les habitants de sa circonscription et qui est leur voix dans la maison des gens ordinaires.
Ne serait‑il pas formidable de permettre à tous, nouveaux arrivants et Canadiens, de se sentir libres lorsqu'ils viennent ici? C'est ce dont je veux parler. J'aimerais que le budget tente d'aborder davantage cet aspect. Comment pouvons-nous contribuer à ce que le talent s'épanouisse? Comment pouvons-nous éviter l'intervention du gouvernement, éliminer les retards, la paperasse et la bureaucratie? Comment pouvons-nous travailler ensemble pendant cette législature pour résoudre certains de ces problèmes? Voilà ce sur quoi j'aimerais que nous puissions tous travailler ensemble.
Il y a beaucoup de partisanerie dans cette enceinte, mais on y propose aussi des solutions concrètes et raisonnables. Je n'en ai mentionné qu'une seule. Nous pourrions aider le Canada à redevenir une destination des plus prisées comme auparavant. Le Canada a déjà été en tête de liste. Pour les immigrants, le Canada était une terre d'espoir. Il a déjà été un modèle de liberté. Aujourd'hui, les gens évitent d'y aller, et c'est fort malheureux. Que ce soit dans le cadre du budget ou du projet de loi, j'espère que le gouvernement utilisera des fonds pour aider le Canada à redevenir une terre d'espoir.
Pour conclure, je propose, avec l'appui du député de :
Que l'amendement soit modifié par adjonction de ce qui suit:
« et que le Comité en fasse rapport au plus tard le 20 juin 2022. »
:
Madame la Présidente, je tiens d'abord à mentionner à tous et à toutes que cela me fait plaisir de pouvoir intervenir sur le projet de loi , qui vise à adopter certaines mesures du budget.
Ce n'est pas tant des mesures présentes dans le projet de loi que je veux discuter aujourd'hui, c'est surtout des mesures absentes. Malgré la lourdeur de ce projet de loi, croyons-le ou non, il y manque pas mal d'affaires. Tenter de bien comprendre ce projet de loi mammouth est tout un exercice. Le projet de loi C‑19, c'est: 466 pages, 32 sections et 502 articles.
Nous aurions espéré que, dans cette brique législative, le gouvernement consacre au minimum une section substantielle à la réforme de l'assurance‑emploi. À tous ceux et toutes celles qui n'ont pas eu le temps de lire ces 466 pages de pur bonheur, je me permets de vendre le punch: il n'y a pratiquement rien sur la réforme de l'assurance‑emploi, et le peu que nous y trouvons ne répond pas aux attentes.
Je tiens à partager ma déception et mes inquiétudes. Toutefois, avant de commencer, j'aimerais dire que j'ai énormément d'estime pour le travail titanesque qui a été confié au Comité permanent des finances en ce qui concerne ce projet de loi. Je tiens à le mentionner et à le saluer. C'est une expédition, une croisade, une aventure qu'on leur a demandé de faire en un temps record. Je ne sais pas combien de témoins ont été entendus ni combien il y a eu de mémoires, mais je tiens à saluer le travail de mon collègue de au Comité permanent des finances, ainsi que celui de ses collègues qui y siègent aussi.
Je n'ai pas de leçon à donner sur les procédures. Je ne suis pas une experte de la procédure à la Chambre. Je regarde ce projet de loi qui est soumis à un bâillon et sur lequel nous devons débattre en accéléré, et je me dis que nous serons ici entre nous jusqu'à minuit à faire valoir ce qui est bon, ce que nous aurions voulu y trouver, à parler de nos attentes, pour finalement en venir à me demander à quoi cela sert. Ne serait-ce pas mieux, dans ces circonstances, de donner à des comités parlementaires le temps utile d'étudier les questions à fond et d'arriver avec un projet de loi qui répondrait beaucoup mieux aux attentes? C'est une suggestion.
Je vais maintenant parler des travailleuses et des travailleurs. Je parle d'absences dans le projet de loi et de réforme de l'assurance-emploi. Ce n'est pas parce que je suis une ex-leader syndicale — mais toujours syndicaliste —, c'est surtout parce que, en tout respect et en toute honnêteté, parmi tous les appels que j'ai reçus à mon bureau, je n'en ai pas eu qui réclamaient un programme de soins dentaires universels. J'imagine que je ne suis pas la seule. Personne ne m'a appelée à ce sujet. Or, je ne dis pas que ce n'est pas important.
Mon bureau a par contre reçu des appels concernant la pénurie de main‑d'œuvre, le Programme des travailleurs étrangers temporaires, les délais d'attente pour nos entreprises, l'immigration et les services de paie. Nous recevons des appels de nos fonctionnaires fédéraux. Ceux-ci sont épuisés par les deux ans de pandémie. Ils sont en négociation et inquiets du sort qui leur est réservé. Ils ont mis la main à la pâte et continuent de le faire, mais ils sont un peu inquiets. Tout cela pour dire qu'il y a une question majeure qui concerne le gouvernement fédéral: le programme et le régime de l'assurance‑emploi.
C'est un régime qui relève exclusivement des compétences du fédéral. Ce régime n'a pas été revu depuis plus de 15 ans, mais a plutôt subi des contre-réformes. Les travailleuses et les travailleurs, et même les représentants des employeurs, revendiquent depuis des années de mettre ce régime au goût du jour afin qu'il réponde aux besoins de celles et ceux qui y cotisent.
Malgré tout cela, cela fait maintenant sept ans que les gouvernements libéraux successifs se sont engagés à réformer le régime, mais rien n'indique une telle intention dans ce budget. C'est presque un recul pour les travailleuses et les travailleurs.
Rappelons-nous les engagements rompus. En 2015, dans la lettre de mandat du ministre de l'époque, ce dernier allait devoir entreprendre « [...] un vaste examen du régime d'assurance-emploi, dans le but de moderniser notre système de soutien au revenu des travailleurs au chômage, qui prive actuellement trop de travailleurs au chômage du filet de sécurité que constitue l'assurance-emploi ». Cela ne date pas d'hier que le régime est inefficace. C'était en 2015, mais cela ne s'est pas fait.
En 2019, la ministre actuelle a reçu le mandat de renforcer l'assurance-emploi, y compris au moyen de nouveaux modèles de prestations spéciales. Cela incluait l'amélioration du projet pilote actuel pour les travailleurs saisonniers, qui deviendrait permanent et assurerait le versement de prestations constantes et fiables. Elle a même reçu le mandat de créer une nouvelle prestation d'assurance-emploi en cas de catastrophe. Or, la catastrophe a eu lieu, elle. La pandémie de la COVID‑19 a mis à mal le régime comme jamais auparavant. Ce n'est pas pour rien que le gouvernement a dû inventer des prestations de toutes pièces.
Le régime a des failles importantes, on le sait depuis plusieurs années. En 2020, le président du Conseil du Trésor déclarait au journal Le Soleil: « On savait que le filet de l'assurance-emploi était un peu trop percé et ne couvrait pas assez grand, mais on n'a pas procédé assez rapidement à sa réforme. » Je n'aurais pas dit mieux. Il est vraiment dommage que le gouvernement ait attendu d'être au pied du mur avant d'agir. Par contre, comme on dit par chez nous, il n'est jamais trop tard.
Si je suis si déçue aujourd'hui, c'est que, encore une fois, le gouvernement fait d'autres belles promesses depuis le début de la pandémie. Dans la lettre de mandat de la ministre de 2021, la ministre a la responsabilité de « [...] présenter et de commencer à mettre en œuvre d'ici l'été 2022 un plan de modernisation du programme d'assurance-emploi adapté au XXIe siècle, établir un système plus robuste et plus inclusif dont tous les travailleurs peuvent bénéficier, y compris les travailleurs saisonniers et les travailleurs à l'emploi des plateformes numériques, s'assurer que le système est plus simple et qu'il répond mieux aux besoins des travailleuses et des travailleurs. » Or, l'été 2022, c'est dans 13 jours.
Le 1er janvier dernier, journée des bonnes résolutions, la ministre affirmait dans La Presse canadienne « être convaincue de pouvoir respecter la date de tombée que lui a imposée le premier ministre. En plus d'établir de nouvelles règles et de nouvelles prestations, le gouvernement devra aussi moderniser ses moyens techniques, puisque le système fonctionne encore à partir de codes mis en place dans les années 1960. » À ce sujet, des fonctionnaires de Service Canada nous ont expliqué qu'ils travaillaient encore avec DOS. C'est d'une autre époque, celle des dinosaures.
Si la ministre était convaincue de pouvoir respecter l'échéancier de l'été 2022, on peut dire sans hésiter que c'est un échec. Où est le plan de la ministre? Il n'est ni dans le projet de loi ni dans le budget. Je suis très déçue de constater que rien n'est présenté avant l'ajournement de la session pour l'été.
Je suis inquiète, aussi. Comme la ministre le sait très bien, en ce moment, certains assouplissements temporaires sont en place. Ces assouplissements ne sont pas parfaits, mais ils ont permis et ils permettent encore à plusieurs milliers de travailleurs et de travailleuses d'avoir accès à leurs prestations. Plusieurs ont vu en ces assouplissements une possible base pour le début d'une réforme. Or, ces assouplissements prennent fin le 25 septembre prochain.
Qu'est-ce qui va se passer ensuite? Rien n'est prévu. Ce qu'il faut éviter, surtout, c'est un retour en arrière, parce que le statu quo n'est pas une option.
Quand on dit que la réforme doit se faire maintenant, ce n'est pas juste un slogan politique. Je le dis et je le répète: la pandémie a mis en évidence les failles du programme et l'urgence d'une réforme pour les travailleuses et les travailleurs. Ces failles sont nombreuses et je vais me contenter d'en mentionner quelques-unes.
Premièrement, la couverture de l'assurance-emploi doit être élargie au plus grand nombre de travailleuses et de travailleurs possible. C'est une question d'équité. Comme on le sait, à peine 40 % des travailleurs cotisant au régime ont accès aux prestations. Les travailleurs atypiques, à temps partiel, majoritairement des femmes et des jeunes, sont exclus du régime bien qu'ils y cotisent.
Une autre faille est celle des travailleurs malades. Les organismes spécialisés en la question exigent une augmentation substantielle du nombre de semaines de prestations de maladie. Un travailleur qui combat un cancer, par exemple, a besoin d'au moins 40 semaines de prestations pour se soigner convenablement et dans la dignité. Toutes les études le disent. Ces travailleurs devraient pouvoir consacrer leur énergie à guérir, et non à essayer de boucler les fins de mois.
Le gouvernement prévoit hausser la durée des prestations à 26 semaines. Il a prévu cela au mois de juillet, mais, à cause du système informatique, il se peut que ce soit à l'automne. On peut dire maintenant que c'est trop peu, trop tard, et que c'est insuffisant. Ce dont les travailleurs malades ont besoin, c'est de 50 semaines. Après 10 ans de lutte et sept projets de loi, on n'y est pas encore arrivé.
Quand je faisais du syndicalisme, je définissais mon syndicalisme de deux manières: de proposition et d'action. Au Bloc québécois, nous continuons de proposer. Ce que nous demandons au gouvernement, c'est d'agir, parce que le gouvernement fait preuve d'un réel manque d'ambition et ne cesse de mettre de l'avant des demi-mesures.
Dernièrement, le Tribunal de la sécurité sociale a jugé que le régime actuel faisait preuve de discrimination systématique à l'égard des femmes en congé de maternité. Une femme qui perd son emploi pendant ou après son congé de maternité n'a plus le droit à des prestations régulières de l'assurance-emploi. Encore une fois, on s'attendrait à ce que ce gouvernement qui se dit féministe corrige la situation, mais il a plutôt décidé de faire appel de cette décision. C'est révoltant.
Le trou noir de l'assurance-emploi est aussi une préoccupation majeure. On est content de manger du crabe et du homard dans l'Est du Québec et dans les Maritimes, mais les travailleurs d'usine de ces régions sont saisonniers. Il n'est pas normal qu'en 2022, quand la saison est finie, ils se retrouvent sans emploi ni revenu suffisant jusqu'à la saison suivante. Il faut agir là-dessus, il faut mettre fin au trou noir. Il est question de la vitalité de nos régions et des industries saisonnières que sont le tourisme, la forêt, la pêche et bien d'autres. On ne peut pas abandonner ces gens-là.
Le gouvernement a été régulièrement interpellé ces dernières années à ce sujet. Or, il s'est contenté de reconduire encore une fois le projet pilote qui accorde au maximum cinq semaines de prestations, ce qui n'est pas assez. Il est honteux de ne pas aller plus loin que cela. Ce manque de courage politique est franchement décevant.
Madame la Présidente, je pourrais continuer à énumérer les failles du régime pour le reste de la séance jusqu'à ce que vous m'arrêtiez. Ce qu'il faut retenir, c'est que ce sont des failles majeures qui ont des conséquences directes sur des milliers de travailleuses et de travailleurs qui cotisent à l'assurance-emploi et qui y ont droit. Ces travailleurs réclament une réforme de l'assurance-emploi maintenant.
Voilà trois mois que je fais une tournée dans toutes les régions du Québec. Je ne les ai pas encore toutes faites, j'ai l'intention de continuer. Ce qu'on entend sur le terrain parle.
J'ai rencontré des élus municipaux, des groupes de défense des droits des chômeurs, des syndicats locaux, des syndicats nationaux, des regroupements de défense des consommateurs, des groupes de défense des droits des femmes, des sociétés de développement régional, des carrefours jeunesse-emploi, des fonctionnaires, des travailleurs de l'industrie saisonnière, et j'en passe. J'ai pu assister à des rencontres extrêmement enrichissantes. J'ai été amenée à constater les différentes réalités régionales et locales. Tous étaient unanimes: il faut une réforme du programme d'assurance-emploi maintenant.
En plus de la réforme, pour renforcer les droits des travailleuses et des travailleurs, je n'ai pas besoin de parler des nombreux témoignages que j'ai entendus et que nous avons vécus dans nos bureaux de circonscription concernant les délais d'attente de traitement. Ce sont des histoires d'horreur. Des travailleuses et des travailleurs qui ont cotisé et qui ont droit à l'assurance-emploi attendent leurs prestations depuis des mois, parce qu'ils se sont fait frauder. Ils n'ont plus les moyens de payer leur loyer ou leur pension alimentaire et ils n'ont toujours pas leur chèque d'assurance-emploi.
À la dernière rencontre que nous avons eue avec la à ce sujet au Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées, elle nous a dit, encore une fois, que Service Canada répondait aux appels. J'ai envie de dire qu'il faudrait que Service Canada réponde encore aux appels et que la ministre arrête de se péter les bretelles sur le fait qu'on répond aux normes de services. Les travailleurs et les travailleuses qui attendent leur chèque de chômage n'en ont rien à cirer des normes de service, ils veulent que leurs droits soient reconnus et qu'on leur donne leurs pleines prestations.
Je terminerais sur la section 32 du projet de loi . D'ailleurs, je tiens à remercier tous les membres du Comité qui ont accepté l'invitation du Comité permanent des finances de s'attarder aux quatre ou cinq articles qui visaient l'assurance-emploi dans le projet de loi C‑19. La section 32, qui touche le Tribunal d'appel de la sécurité sociale, a été l'enjeu majeur qui a été discuté. Dans le budget, rien n'annonçait une volonté de réformer ce pan important du programme de l'assurance-emploi et, à notre grande surprise, nous avons été alertés de cette initiative législative du gouvernement.
Dans un projet de loi mammouth de plus de 400 pages, on voit apparaître une section qui porte sur le tribunal d'appel, lequel n'a de tripartie que le nom. Il ne répond pas du tout aux objectifs et aux engagements du gouvernement annoncés en 2019. Nous avons reçu des représentants des grandes centrales syndicales et des représentants des groupes de chômeurs, tant au comité des finances qu'au comité des ressources humaines.
Je me permets de citer le Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi, ou MASSE:
Soulignons au préalable que le MASSE déplore le choix du gouvernement de divulguer pour la première fois ses intentions à l'égard du nouveau Conseil des appels au moment du dépôt du projet de loi C‑19, soit près de trois ans après l'annonce de la réforme. En sortant ainsi de son mutisme après de longues années, non seulement le gouvernement place aujourd'hui les parties prenantes devant le fait accompli, mais admet s'être privé d'une riche expertise qui influencera sans contredit la confiance du public envers la qualité de la justice administrative [...]
Des représentants de syndicats, donc de travailleurs, et des représentants de l'employeur sont venus nous dire à l'unanimité qu'il fallait sortir cette section du projet de loi. Le mandat du Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées et du Comité permanent des finances a été unanime: il faut sortir la section 32 de ce projet de loi. Nous avons travaillé d'arrache-pied, nous avons été à l'écoute des gens, à l'écoute des employeurs, à l'écoute des travailleurs et nous avons eu gain de cause parce que la ministre a annoncé qu'elle retirait la section 32 du projet de loi C‑19 et d'en faire un projet de loi en soi.
J'espère que le nouveau projet de loi qui sera déposé répondra à la consultation qui avait fait l'unanimité il y a trois ans et aux besoins exprimés par le milieu. Cela augure mal pour la réforme globale de l'assurance-emploi si on a l'intention de la déposer de la même manière...
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Madame la Présidente, permettez-moi de dire d'emblée que je partagerai mon temps de parole avec ma collègue la députée de .
C'est toujours un honneur de prendre la parole à la Chambre au nom des électeurs de Flamborough—Glanbrook. Aujourd'hui, dans le cadre de l'étude du projet de loi , la loi d'exécution du budget, j'aimerais expliquer pourquoi le gouvernement, dans le budget de 2022, manque à ses obligations envers les Canadiens.
Le principal problème des Canadiens, c'est le coût de la vie. Nous en avons entendu parler à maintes reprises. Alors que l'été approche — peut-être le premier été sans restrictions depuis deux ans —, les Canadiens attendent avec impatience de pouvoir profiter des qualités si typiques des étés canadiens: le temps chaud, les jours plus longs, nos magnifiques plages, parcs et sentiers, les balades en vélo en famille, ou les matchs des Blue Jays au centre Rogers.
Or, les Canadiens stressent plutôt à l'idée de payer les factures. Ils s'inquiètent de ne pas vraiment avoir les moyens de partir sur la route cet été avec le prix de l'essence qui dépasse deux dollars le litre partout au pays, et pour le pique-nique au parc, la facture d'épicerie grimpera d'au moins 9,7 % et probablement plus encore. Le prix de la nourriture, de l'essence et du chauffage ainsi que le coût de la vie: voilà de quoi me parlent tous les jours les habitants de Flamborough—Glanbrook.
C'est particulièrement vrai pour les gens des régions rurales de ma circonscription. Ils doivent conduire pour aller au travail et à l'école, participer à des activités sociales et se rendre à des rendez-vous médicaux, et le prix à la pompe leur laisse l'impression qu'ils font marche arrière. C'est pourquoi un budget sans plan pour contrer l'augmentation du coût de la vie n'est pas un plan digne de ce nom.
Le gouvernement fédéral a engrangé 39 milliards de dollars de plus en recettes fiscales parce que l'inflation a rempli ses coffres, sans jamais en remettre une partie aux Canadiens qui peinent à joindre les deux bouts. Plutôt, il a ajouté des dépenses inflationnistes de 50 milliards de dollars. Le pire, c'est que la coalition néo-démocrate—libérale a rejeté toutes les suggestions sensées que nous avons faites pour donner un coup de main aux Canadiens.
En mars, le gouvernement a rejeté notre motion visant à suspendre la TPS sur l'essence à la veille de l'augmentation de la taxe sur le carbone et de la taxe d'accise prévue le 1er avril, qui allait à coup sûr faire du tort aux aînés, aux familles, aux petites entreprises et à tous les Canadiens. Hier encore, notre motion demandant d'offrir un répit aux Canadiens par divers moyens pratiques a elle aussi été rejetée par les libéraux et par le NPD.
Nous avons proposé deux mesures qui auraient offert un répit immédiat à la pompe: une suspension temporaire de la TPS sur l'essence et le diésel, et une suspension de la taxe sur le carbone. De telles mesures tangibles permettraient de lutter contre l'augmentation du prix de l'essence, ce que les Canadiens souhaitent, à l'instar des résidants de Flamborough—Glanbrook, qui m'en parlent tous les jours.
Ils n'arrivent pas à joindre les deux bouts, et ce n'est pas étonnant quand le prix de l'essence dépasse 2 $ le litre, comme on l'a déjà dit, et que le prix des aliments a augmenté de 10 % ou plus. Il s'agit du taux d'inflation des aliments le plus élevé depuis 1981. Il est donc de plus en plus difficile de joindre les deux bouts.
J'aimerais vous faire part de quelques conversations que j'ai eues avec des électeurs au cours des deux derniers mois, car je pense qu'il s'agit de problèmes très réels et préoccupants liés au coût de la vie auxquels les Canadiens sont confrontés. Sal est un électeur de la collectivité de Stoney Creek Mountain, dans ma circonscription, et il me dit que sa famille à revenu unique connaît beaucoup de difficultés. Selon lui, elle a « de graves problèmes financiers, car le coût de la vie est extrêmement élevé ».
Heinz est une personne âgée vivant avec un revenu fixe à West Flamborough. Il me communique chaque mois sa facture de chauffage. Il est toujours choqué et consterné, et il remet en question le montant de la taxe, y compris celui de la taxe sur le carbone, sur cette facture. Étant un aîné à revenu fixe, il trouve donc difficile de boucler son budget chaque mois.
Il y a aussi Gerrit, qui vit à Mount Hope, dans ma circonscription. Il fait la navette entre son domicile et son lieu de travail et a été choqué par l'augmentation de la taxe sur le carbone le 1er avril dernier, alors que le prix de l'essence était déjà en hausse. Il souligne que le coût du carburant représente un réel problème pour lui et les membres de sa famille qui se rendent au travail tous les jours.
Ce ne sont là que quelques exemples des préoccupations très réelles des Canadiens ordinaires. C'est pourquoi je m'étonne que les libéraux n'aient pas utilisé la manne de revenus que le gouvernement a reçue en raison de la hausse de l'inflation pour s'attaquer à la crise du coût de la vie à laquelle font face les Canadiens. Ils pourraient peut-être retenir certaines des suggestions pragmatiques que nous avons soumises.
Au lieu de cela, le budget fédéral de 2022 comprend 50 milliards de dollars supplémentaires, comme je l'ai dit, en dépenses incontrôlées. Si l'on fait le compte, ces dépenses ne pourront être financées que par une augmentation des impôts dans les années à venir.
La taille du gouvernement fédéral, nous le savons, a augmenté de 25 % depuis la période précédant la pandémie, et pourtant, il est impossible d'obtenir un passeport en temps opportun. Comme l'a dit plus tôt ce soir le député de , il est également impossible d'obtenir d'autres services gouvernementaux ou d'IRCC, ce qui soulève vraiment des questions.
Le gouvernement canadien semble peu se soucier de l'augmentation du coût de la vie, contrairement à nos voisins du Sud, où le président Biden et la secrétaire au Trésor, Mme Yellen, ont reconnu que l'inflation est un véritable problème et ont pris des mesures en conséquence. Ici, nous n'avons pas de plan.
Je veux aussi parler d'une autre question dont me font part mes concitoyens de Flamborough—Glanbrook. J'ai eu un certain nombre de conversations au sujet des droits de douane imposés sur les engrais. C'est une source de frustration pour les agriculteurs de ma circonscription qui ont fait tout ce qu'il fallait. Ils ont commandé leurs engrais au cours de l'automne ou de l'hiver et triment dur en tant que dépositaires de la terre. Ils ont pourtant été frappés par un droit punitif sur les engrais juste au moment où ils s'apprêtaient à faire les semailles pour cette année.
J'ai rencontré il y a un mois des propriétaires d'une exploitation céréalière familiale à Glanbrook. Ils ont pris le temps de discuter de cette question pendant leur saison des semailles très chargée. Ils avaient tout noté. Ils m'ont montré leurs calculs sur des pages manuscrites, et j'ai été étonné. Le coût de leurs engrais est passé de 900 dollars la tonne en 2018 à plus de 2 300 dollars cette année. Ils m'ont montré les prix de l'essence, du diesel et du propane qu'ils achètent. Ces prix sont tous en hausse, ce qui fait en sorte que les finances de leur exploitation sont de plus en plus déséquilibrées.
Ce sont les gens qui produisent notre nourriture. Ils assurent la sécurité alimentaire de notre pays ainsi que celle du monde. Oui, je comprends et je soutiens la nécessité de combattre l'invasion illégale de l'Ukraine par Poutine. Nous le faisons de plusieurs façons, mais nous ne pouvons pas le faire sur le dos de nos agriculteurs.
Le Canada est le seul pays du G7 à imposer des droits de douane visant expressément les engrais importés de la Russie, et à un taux considérable de 35 %. Les conservateurs ont exhorté le gouvernement à accorder une exemption aux agriculteurs et aux fournisseurs qui ont acheté des engrais le 2 mars ou avant cette date, mais la a dit au comité de l'agriculture que le gouvernement n'accorderait pas d'exemption pour ces achats ni d'indemnités aux agriculteurs pour compenser les coûts de ces droits de douane. Hier, les libéraux et le NPD ont voté contre notre motion sur l'abordabilité, qui proposait notamment d'éliminer les droits de douane sur les engrais.
Je sais que mon temps de parole est presque écoulé. Alors, je vais conclure en relatant une conversation que j'ai eue avec Darlene un vendredi, il y a quelques semaines. Darlene est une aînée de ma circonscription qui vit à Upper Stoney Creek. Elle était extrêmement découragée et inquiète parce qu'elle n'arrivait plus à joindre les deux bouts en raison de son revenu fixe et du coût de l'épicerie. Elle a dû assumer des dépenses imprévues comme l'achat de médicaments qu'elle devrait prendre, ce qui a certainement aggravé le problème. Elle a malheureusement dû se résoudre à vendre sa maison et à déménager chez sa fille. N'est-il pas triste qu'une aînée qui, toute sa vie, a travaillé et apporté sa contribution à la société canadienne, tout en vivant dans une humble demeure et dans un quartier modeste, n'arrive pas à joindre les deux bouts? Elle se demande ce que le gouvernement compte faire pour l'aider et pour venir en aide à tous les Canadiens qui souffrent de cette crise de l'abordabilité.
Voici la question que Darlene a à poser au gouvernement: est-ce qu'il comprend la situation? Est-il conscient que le coût de la vie est la principale préoccupation des Canadiens? Si c'est le cas, alors pourquoi la plus grande priorité du gouvernement dans le cadre de ce budget n'est-elle pas de trouver des solutions à cette crise?
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Madame la Présidente, nous débattons aujourd'hui du projet de loi , la loi d'exécution du budget. Je vais attaquer ce débat en tant que membre d'une jeune famille, que père d'une petite fille et qu'Albertain.
Au cours des sept derniers budgets, le gouvernement libéral a toujours outrepassé les garde-fous budgétaires qu'il s'était lui-même imposés. Il a toujours dépensé beaucoup plus que ce que ses représentants avaient déclaré aux Canadiens. Je me rappelle que, pendant la campagne électorale de 2015, le avait parlé de petits déficits de 10 milliards de dollars, mais nous savons tous ce qui s'est passé par la suite. Le gouvernement a accumulé une dette plus importante que tout autre premier ministre dans l'histoire du pays.
On pourrait croire que comme nous sortons de la pandémie, le gouvernement voudrait envisager des façons de réduire ses dépenses de relance. Certaines de ces dépenses étaient vraiment nécessaires pendant la pandémie, mais compte tenu du taux d'inflation élevé, il est assez clair qu'il n'est plus nécessaire de stimuler davantage l'économie et que le gouvernement devrait commencer à chercher des moyens de réduire certaines dépenses. En tant que père, je ne veux pas que mes enfants et mes petits-enfants aient à assumer des dettes encourues de nos jours. Cela nuirait à leur capacité de déterminer leur propre avenir.
Je ne suis pas contre les dépenses gouvernementales, mais je me demande toujours si l'investissement génère un rendement élevé pour les Canadiens. C'est pourquoi j'ai suivi avec beaucoup d'intérêt le plan d'apprentissage précoce et de garde d'enfants tant vanté par le gouvernement libéral. La ministre ne rate jamais une occasion de parler de la réussite de ce nouveau programme à la Chambre, mais les faits que nous commençons à observer sur le terrain racontent une histoire bien différente.
J'ai reçu des échos de nombreuses garderies d'un peu partout au pays, et pas seulement d'une province, qui disent qu'elles sont incapables d'adhérer à ce programme gouvernemental universel et qu'elles sont accablées par les tracasseries administratives. Des exploitants de garderies affirment qu'ils doivent soumettre à l'approbation d'un agent du gouvernement les dépenses liées à la nourriture et aux fournitures pour le bricolage. Certains se font même dire qu'ils doivent réduire leurs dépenses en aliments nutritifs et en programmes éducatifs afin de satisfaire aux exigences rigoureuses du gouvernement en matière de financement.
Un autre problème énorme, c'est que le programme de garderies du gouvernement semble ne tenir aucunement compte du principe économique fondamental de l'offre et de la demande. Nous savons que lorsqu'il y a une hausse de la demande, que le gouvernement crée en promettant des garderies abordables à 10 $ par jour, cela entraîne une hausse du coût de l'offre, notamment le salaire des personnes qui travaillent dans ces garderies, le coût de l'aménagement ou de la location de nouvelles installations, et les frais de prestation de la programmation. Nous savons que, à mesure que la demande augmente, le coût de l'offre augmentera.
Une garderie m'a dit que le programme que propose le gouvernement ne subventionnera le salaire des travailleurs en garderie que jusqu'à concurrence de 18 $ l'heure. Or, le travailleur en garderie moyen au pays gagne plus de 23 $ l'heure, et dans cette économie où la main-d'œuvre se fait rare, les gens sont chanceux s'ils réussissent même à trouver un travailleur en garderie rémunéré 23 $ l'heure.
De plus, le gouvernement ne fait pas preuve de souplesse avec les garderies. Il leur dit que si elles veulent obtenir une subvention, elles doivent parvenir à offrir des services de garde à 10 $ par jour dans les délais prescrits. Si elles ne trouvent pas le moyen de réduire leurs autres dépenses, qu’il s’agisse du coût du bâtiment ou du coût de la main-d’œuvre, elles ne pourront pas obtenir la subvention au titre de ce programme. Par conséquent, nous constatons que beaucoup de garderies jettent l’éponge et doivent annoncer aux familles, à contrecœur, que même si elles aimeraient demander la subvention, le gouvernement leur rend la tâche trop difficile. Tout cela tient essentiellement au fait que le gouvernement ignore les lois de l’offre et de la demande.
On se retrouvera donc avec un système de garderie à deux vitesses dans ce pays. Il y aura quelques places en garderie à 10 $ par jour, et la famille qui aura la chance d’inscrire son enfant dans l’une de ces garderies trouvera son bonheur. En revanche, de nombreuses autres familles devront payer plus de 1 600 $ à 2 000 $ par mois pour la garde des enfants, et ce n’est pas juste. Ce n’est pas correct.
En fait, selon un article paru dans le Globe and Mail le 27 décembre de l'année dernière, une minorité de parents bénéficieront du plan libéral de garde d'enfants. On y indique qu'actuellement, plus de 7 enfants de moins de 6 ans sur 10 n'ont pas accès à des services de garde agréés et que, dans le meilleur des cas, dans cinq ans, le gouvernement prévoit que seulement 6 enfants sur 10 auront accès à des services de garde. Au pays, on constate, dans le meilleur des cas, 40 % des enfants ne pourront pas avoir accès au programme du gouvernement.
Ce n'est pas un système universel; c'est un système à deux vitesses.
Je suis d'avis que les conservateurs avaient un bien meilleur plan. Nous avions un plan universel, parce que nous voulions un crédit d'impôt remboursable, c'est-à-dire qu'indépendamment du fait que quelqu'un ait un revenu imposable, cette personne recevrait un avantage financier direct pour ses frais de garde d'enfants.
Je crois également que, en tant que conservateurs, nous devrions bonifier ce plan, parce que j'ai parlé avec beaucoup d'exploitants de garderies qui voudraient ouvrir des établissements dans les régions rurales et qui ont beaucoup de difficulté à trouver des endroits adéquats. Nous avons vu dans certains cas, au niveau provincial, qu'un financement pour aider les exploitants de garderies à trouver un endroit adéquat pour offrir le service de garde — par exemple dans une classe vide — peut être très utile, parce que nous savons qu'il faut créer des places en garderie dans les régions rurales, où les gens n'ont souvent pas accès à des services de garde. La vérité est que le gouvernement rate carrément la cible.
L'autre élément, c'est que le gouvernement répète que les conservateurs envoyaient des chèques aux millionnaires dans le cadre du programme universel de garde d'enfants. La vérité, c'est que, avec ce qu'on appelle le programme de garderies à 10 $ par jour, le revenu des parents n'a plus aucune importance. S'ils sont millionnaires, ils peuvent inscrire leur enfant pour une place dans une garderie à 10 $ par jour, alors le gouvernement subventionne essentiellement les places pour les enfants de millionnaires à coups de milliers de dollars. Pendant ce temps, un travailleur de quarts qui gagne le salaire minimum ou un chef de famille monoparentale qui n'a pas accès aux garderies à 10 $ par jour parce que la liste d'attente est interminable pourrait être contraint de payer 1 500 $ par mois pour faire garder son enfant. Ce genre de système à deux vitesses ne répond pas aux besoins des familles canadiennes.
J’aimerais passer à un autre sujet en mettant mon chapeau d’Albertain: ce qui ne figure pas dans le projet de loi d’exécution du budget.
Dans le budget, le gouvernement se targue d’avoir inclus le crédit d’impôt pour le captage du carbone. Il y a longtemps que je suis un partisan d’une telle mesure fiscale, car ma circonscription est une région névralgique pour la capture du carbone. C’est là où se situe la raffinerie Sturgeon de l’entreprise Northwest Redwater, qui séquestre 1,2 mégatonne, autrement dit 1,2 million de tonnes, de dioxyde de carbone chaque année. Une usine d’engrais est située à proximité et elle alimente aussi le pipeline. Le dioxyde de carbone est envoyé dans le pipeline, puis il est séquestré dans le sol pour la récupération assistée du pétrole.
Il existe de nombreux autres projets de récupération assistée du pétrole au Canada. Malheureusement, le gouvernement libéral a été tellement aveuglé par son idéologie qu’il a choisi d'exclure les projets de récupération assistée du pétrole du crédit d’impôt pour le captage du carbone.
Honnêtement, un projet de captage du carbone qui ne fait que séquestrer le carbone dans le sol sans contribuer à la récupération assistée du pétrole devrait bénéficier d’un crédit d’impôt plus généreux, car ces projets ne génèrent pas de revenus grâce à l'extraction du pétrole. Cependant, un projet qui génère des revenus grâce à la récupération assistée du pétrole devrait bénéficier d’un crédit d’impôt moins généreux.
Le gouvernement ne cesse de parler de l’urgence climatique en disant qu’il faut agir maintenant, et je suis d’accord. J’adore l’environnement. Il faut sortir le carbone de l’atmosphère le plus rapidement possible, et le gouvernement aurait notamment pu le faire en laissant tomber son aversion idéologique à collaborer avec l’industrie de l’énergie, qui est principalement située dans les provinces de l’Ouest, afin de se concerter avec celle-ci pour créer un crédit d’impôt pour le captage de carbone qui appuierait la récupération assistée du pétrole. Je pense que les entreprises dépenseraient des milliards de dollars aujourd’hui si elles savaient qu’elles pourraient bénéficier d’un tel programme. Nous serions en train de stocker beaucoup plus de mégatonnes de CO2 aujourd’hui et nous serions beaucoup plus près d’atteindre nos objectifs de captage du carbone et ceux de l’Accord de Paris sur les changements climatiques.
Enfin, je veux parler du compte d’épargne pour l’achat d’une première propriété. Cela semblait être une excellente idée au cours de la campagne électorale, quand on essayait d’acheter les votes des Canadiens, mais nous savons que les familles de travailleurs n’ont pas les moyens de placer 40 000 $ dans un compte d’épargne. Par conséquent, quelles familles profiteront de cette mesure? Ce seront les familles du 1 % le plus riche au Canada. Les parents offriront les 40 000 $ à leurs enfants, montant qui sera subventionné par les contribuables, car ces 40 000 $ sont libres d’impôt. Cette politique gouvernementale avantagera les riches de manière disproportionnée et elle n’aidera pas les jeunes familles à se loger à prix abordable.
Pour toutes ces raisons, je ne peux pas appuyer le projet de loi
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Madame la Présidente, je voudrais parler des investissements dans la défense et la sécurité du Canada qui sont énoncés dans le budget.
Avant de passer à des points précis, je tiens à parler de deux choses: premièrement, l'importance des industries de défense et de sécurité sur le plan économique et, deuxièmement, le fait qu'Ottawa est très bien placée, en tant que ville, pour devenir la plaque tournante des entreprises qui travaillent dans les segments du renseignement, de la surveillance et de la reconnaissance des industries de défense et de sécurité.
Les industries canadiennes de défense et de sécurité constituent un service essentiel et un secteur crucial de l'économie canadienne. Ces entreprises sont très novatrices, font beaucoup d'exportations et fournissent des emplois bien rémunérés. Elles exportent 54 % de tout ce qu'elles vendent. Elles emploient 64 000 personnes dont les salaires sont environ 60 % plus élevés que les salaires moyens du secteur manufacturier canadien.
Au cours des deux dernières décennies, la plupart des emplois dans notre secteur manufacturier ont été délocalisés dans des pays où les coûts de fabrication sont faibles. Cependant, les emplois et les usines des industries canadiennes de défense et de sécurité ne seront jamais délocalisés. De plus, en ce qui concerne les achats des États‑Unis dans le domaine de la défense, qui s'élèvent à des centaines de milliards de dollars chaque année, les entreprises canadiennes sont considérées comme des entreprises nationales américaines, ce qui accorde un énorme avantage aux industries canadiennes de défense et de sécurité.
Ottawa, en tant que plaque tournante, peut accueillir des entreprises œuvrant dans le domaine du renseignement, de la surveillance et de la reconnaissance, à l'instar des centaines de petites entreprises qui se trouvent dans les environs de Washington et de la ceinture d'Annapolis. De plus, nous ne sommes qu'à quelques heures du centre de l'établissement de défense des États‑Unis. Ottawa compte déjà plusieurs entreprises dans les industries de la défense et de la sécurité. Mentionnons aussi la présence de Recherche et développement pour la défense Canada. Les décideurs en matière de technologie et d'approvisionnement se trouvent également ici. Tous ces éléments font d'Ottawa un endroit idéal et une plaque tournante à faire connaître pour les industries du renseignement, de la surveillance et de la reconnaissance.
Le Canada est géographiquement bien placé. Nous avons pour voisin un allié puissant, les États‑Unis, qui sont aussi notre principal partenaire économique. Les menaces à la sécurité physique du pays provenant de l'extérieur de nos frontières sont minimes, et le Canada n'a jamais été très préoccupé par la protection physique de son territoire.
La défense nationale est une responsabilité fondamentale du gouvernement fédéral. En plus de protéger le Canada contre les menaces internationales et de défendre notre souveraineté, les Forces armées canadiennes jouent un rôle important pour rendre le monde un peu plus sûr.
Le budget de 2022 reconnaît ces défis et propose de nouvelles mesures pour les relever. Il prévoit des investissements dans les capacités de défense du Canada et dans les alliances qui assureront une intervention solide et coordonnée de la communauté internationale devant les difficultés permanentes que connaît le monde d'aujourd'hui. Compte tenu des événements récents et de l'évolution du contexte mondial, le gouvernement a reconnu la nécessité de réévaluer le rôle, les priorités et les besoins du Canada face à un monde en mutation.
Dans son budget de 2022, le gouvernement a annoncé un examen de la politique de défense pour permettre au Canada de mettre à jour sa politique de défense actuelle « Protection, Sécurité, Engagement », qui remonte à 2017. À mon avis, une simple mise à jour de la politique actuelle ne suffit pas. Il y a eu un changement de paradigme dans les types de menaces auxquelles le Canada est confronté.
Premièrement, il y a des cybermenaces, y compris celles qui viennent d’acteurs étrangers, qui pèsent sur la population et les entreprises canadiennes, ainsi que sur les infrastructures essentielles du pays. À mesure que les Canadiens deviennent de plus en plus dépendants des systèmes numériques, les conséquences potentielles des cyberincidents continuent d’augmenter, et le Canada doit être prêt.
Deuxièmement, il y a l'augmentation de la mésinformation et de la désinformation qui menace directement la stabilité des démocraties, même les plus anciennes. Les menaces étrangères à la démocratie, y compris la désinformation parrainée par l’État, c'est-à-dire la mésinformation qui vise délibérément à tromper les gens, ont continué de croître dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes, de la pandémie et de l’évolution rapide de la technologie.
Troisièmement, il y a les menaces biologiques, qui ne connaissent pas de frontières. La nature et la gravité des menaces biologiques se sont accrues ces dernières années. La pandémie de COVID‑19 a mis en évidence les répercussions potentiellement catastrophiques d'un événement biologique délibéré. On craint de plus en plus que l'ampleur et la portée sans précédent de la pandémie n'incitent les terroristes à se tourner vers les armes biologiques. Le secrétaire général des Nations unies, M. Guterres, a compris cette menace. Il a fait cette mise en garde:
Les faiblesses et le manque de préparation exposés par cette pandémie montrent comment une attaque bioterroriste pourrait se dérouler. Les groupes non étatiques pourraient avoir accès à des souches virulentes qui pourraient causer un ravage similaire aux sociétés du monde entier.
La menace due au terrorisme intérieur est en hausse en raison de la montée de la haine et de la propagation de la désinformation. Lors du dernier mouvement d'occupation, les liens transfrontaliers entre les groupes extrémistes étaient alarmants. Compte tenu de ces menaces, je pense qu'une simple mise à jour de la politique actuelle ne suffit pas. Nous devons changer notre approche en matière de sécurité nationale. Nous avons besoin d'une approche unifiée en matière de défense. Nous avons besoin d'une approche unifiée entre tous les ministères afin de partager en permanence les renseignements permettant d'intervenir de façon unifiée. Nous avons besoin d'un commandement unifié pour répondre aux besoins modernes en matière de sécurité.
Le document de politique existant, « Protection, Sécurité, Engagement », indiquait:
Cette politique est délibérément ambitieuse. Elle est axée tout d'abord sur ceux qui constituent le cœur des Forces armées canadiennes, c’est-à-dire les femmes et hommes courageux qui portent l'uniforme.
On sait ce que cela a donné.
Ce document visait surtout les grosses dépenses, comme les navires et les avions de chasse, qui, quoi qu’importants, ne permettent pas de contrer la menace principale qui pèse sur le Canada et les Canadiens.
Dans le document de politique actuel « Protection, Sécurité, Engagement », qui compte 113 pages, le mot « mésinformation » ne figure qu'une seule fois. De façon semblable, le mot « désinformation » n'y est aussi mentionné qu'une seule fois. De plus, dans ce même document stratégique, les investissements dans la cybersécurité figurent dans l'enveloppe des capacités interarmées. La cybersécurité est regroupée avec les TI, les communications, le renseignement sur les transmissions, la détection de produits chimiques, biologiques, radiologiques, nucléaires et explosifs, et les capacités d'intervention. Tous ces éléments font l'objet d'un investissement d'à peine 4,6 milliards de dollars sur 20 ans, sur des dépenses proposées d'environ 164 milliards de dollars.
Nous devrions arrêter de croire que les menaces impliquant des armes et des balles ou encore des navires et des avions de chasse d'autres pays qui cherchent à envahir notre espace aérien et nos eaux territoriales relèvent uniquement des Forces armées canadiennes; que les menaces à la cybersécurité relèvent uniquement du Centre de la sécurité des télécommunications; ou que les menaces biologiques devraient seulement être prises en charge par l’Agence de la santé publique du Canada et que le rôle des Forces armées canadiennes se limite à fournir quelques médecins; ou que les menaces engendrées par la mésinformation et la désinformation sont peut-être la responsabilité de Patrimoine canadien ou du Service canadien du renseignement de sécurité; ou que la menace du terrorisme intérieur relève de la GRC, du Service canadien du renseignement de sécurité et des organismes locaux d’application de la loi.
Nous devrions cesser de compartimenter les menaces et de diviser les responsabilités. Nous devons agir avec cohésion.
Il nous faut des généraux qui ont un doctorat en intelligence artificielle ou qui sont spécialisés dans d'autres technologies de pointe. Il nous faut des généraux qui ont un doctorat en biologie. Nous devons recommencer à zéro et concevoir une stratégie et des politiques globales. Le document stratégique intitulé « Protection, Sécurité, Engagement » mettait l’accent sur un investissement de 164 milliards de dollars dans l’acquisition d’actifs et d’outils conventionnels, comme des navires et des avions de chasse.
Dans le cadre de l'examen de cette politique, il pourrait être judicieux d'observer les tendances que suivent les nouvelles entreprises de haute technologie. Par exemple, une société de la Silicon Valley du nom de Anduril connaît un grand succès commercial en transformant les capacités militaires des États‑Unis et de leurs alliés grâce à une technologie avancée. Selon cette société, la prochaine génération de technologie militaire dépendra moins des progrès réalisés dans la construction navale et la conception d'avions que de ceux réalisés dans le génie logiciel et l'informatique. Contrairement aux entrepreneurs conventionnels du secteur de la défense qui se concentrent principalement sur l'aspect matériel, elle offre un système de base constitué d'une plate-forme autonome de prise de décision, de commandement et de contrôle qui est au cœur de sa gamme de fonctionnalités.
Il faut quelques mois, et non des années, pour transformer une idée en fonctionnalité déployable, ce qui permet au gouvernement et aux contribuables de réaliser des économies. La société fait travailler ensemble d'anciens militaires et des ingénieurs spécialisés en intelligence artificielle, en robotique, en capteurs avancés, en réseaux sécurisés, en aérospatiale, en technologie de réalité virtuelle, ainsi qu'en modélisation et en simulation d'aéronefs. Nous devrions nous intéresser à des entreprises comme celle-ci pour voir ce qui se passe ailleurs et la manière dont évoluent les systèmes de défense.
J'aimerais citer abondamment le rapport « A National Security Strategy for the 2020s », rédigé par le groupe de travail sur la sécurité nationale de l'École supérieure d’affaires publiques et internationales de l’Université d’Ottawa.
On pouvait y lire ceci:
Nous traversons une époque de grande instabilité mondiale où une menace grandissante pèse sur la sécurité du Canada et les autres démocraties libérales. La montée de l’hostilité russe s’inscrit dans une série de menaces, anciennes et nouvelles, qui mettent en péril la sécurité nationale du Canada. Elle incarne l’inquiétante recrudescence de la rivalité entre grandes puissances, cette fois alimentée, voire intensifiée, par d’autres menaces: sophistication de la guerre technologique, montée des idéologies extrémistes au Canada et à l’étranger, attaques contre les institutions démocratiques, crises mondiales telles que les changements climatiques et les pandémies. Nous avons d’ailleurs pu observer ces menaces sous un nouveau jour lors des manifestations qui ont bloqué les frontières et perturbé les rues de la capitale canadienne début 2022. Ces mêmes menaces qui, auparavant, visaient principalement l’État, visent maintenant également les individus et les sociétés.
Lorsque ces menaces atteignent des proportions telles que nos valeurs collectives — notre population, nos principes et institutions démocratiques, notre économie, notre société, notre souveraineté — sont en péril, les Canadiennes et Canadiens s’attendent à ce que leur gouvernement les protège. Or, la notion de sécurité nationale est rarement prise au sérieux. Nous nous contentons de nous abriter derrière le bouclier de protection américain [...] De mémoire récente, contrairement à certains de nos alliés, nous n’avons pas été victimes d’attaques violentes et directes autres que l’attentat contre le vol d’Air India en 1985. Ces circonstances nous ont conduits à baisser notre garde et à négliger notre sécurité nationale.
En réaction à ces changements rapides, d’autres États, notamment nos alliés du Groupe des cinq (Australie, Nouvelle‑Zélande, Royaume‑Uni, États‑Unis), actualisent leurs politiques, mettent en place de nouveaux outils et de nouveaux pouvoirs, réforment leurs institutions, consacrent davantage de ressources à la sécurité et créent de nouvelles alliances. Ils ont non seulement une vision claire des menaces qui pèsent sur le monde occidental, mais aussi une culture de sécurité nationale plus sophistiquée.
Le rapport fait valoir que le Canada n’est pas prêt à se défendre dans ce nouvel ordre mondial, et il indique que la refonte de sa sécurité nationale est pressante.
La meilleure partie du rapport est que l'essentiel de ses recommandations n’implique pas l’injection de nouvelles sommes importantes; il est plutôt question de maximiser les outils qui sont déjà à notre disposition et de favoriser une meilleure collaboration avec nos principaux alliés.
Les recommandations du rapport se divisent en quatre grandes catégories.
La première recommandation est de définir de nouvelles stratégies. La stratégie de sécurité nationale du Canada doit être adaptée à la réalité actuelle. Les piliers sur lesquels nous avons compté dans le passé pour assurer notre protection et notre prospérité ne remplissent plus ce rôle. La première grande étape est la tenue d'un examen public de la sécurité nationale, un examen approfondi et transparent qui informera la population, établira les priorités, définira les moyens de les réaliser et fixera les changements qu’il faudra apporter à la gouvernance. Dans le cadre de cet exercice, le gouvernement devra aussi se demander si ses politiques en matière d’affaires étrangères, de défense et de développement sont adéquates. Il ne s’agit pas de travailler en vase clos, mais bien d’adopter une approche holistique coordonnée qui tient compte de toutes les ressources en sécurité nationale.
La deuxième recommandation est d’améliorer les outils existants et d’en créer de nouveaux. Pour faire face à une série de menaces diverses qui ne cessent de s’agrandir, le Canada doit s’armer d’outils améliorés et faire un meilleur usage de ceux qu’il possède déjà. Plus précisément, le Canada doit consacrer plus de ressources aux activités suivantes: partage d’information au sein de l’appareil fédéral ainsi qu’avec les autres ordres de gouvernement, actualisation de la législation, utilisation du renseignement de source ouverte, cybersécurité, protection de la sécurité économique, protection contre l'ingérence étrangère, et lutte contre le crime organisé et le blanchiment d’argent.
La troisième recommandation est de renforcer la gouvernance. Le Canada doit repenser son cadre de gouvernance de la sécurité nationale, c’est-à-dire les façons dont les décisions sont prises, dont les politiques sont définies et dont l’information est diffusée.
La quatrième recommandation est de mettre l’accent sur la transparence et l’engagement. À l’heure actuelle, beaucoup de Canadiens n’ont pas confiance en leur gouvernement. Ceci a des conséquences majeures en matière de sécurité nationale. Quand cette confiance est fragilisée, la désinformation s’incruste et se répand dans les murs de nos institutions démocratiques, les déstabilisant et créant des brèches que s’empressent de combler des acteurs hostiles. Dans un tel contexte, la traditionnelle approche à huis clos est désuète et contre-productive. Le groupe de travail recommande donc vivement au secteur de la sécurité nationale d’intensifier les récentes mesures d’engagement mises en place auprès de la société civile, du secteur privé, des médias, des milieux universitaires, et du Parlement. Le secteur de la sécurité nationale doit en outre maintenir et redoubler ses efforts consacrés à diversifier ses rangs.
Le dernier énoncé de politique sur la sécurité nationale ou de politique étrangère remonte à il y a plus de 15 ans. Nous ne nous sommes pas penchés sérieusement sur la Loi sur le Service canadien du renseignement de sécurité depuis la création du SCRS, en 1984. Nous devons avoir une approche intégrée qui inclut les Forces armées canadiennes, le Centre de la sécurité des télécommunications, le Service canadien du renseignement de sécurité, l'Agence de la santé publique du Canada et les autres entités responsables de la défense et de la sécurité.
Je vais conclure en citant Alex Deep. Dans un article intitulé « Guerre hybdride: Ancien concept, nouvelles techniques », publié dans le Small Wars Journal, il dit qu'il nous faut « une force militaire souple et polyvalente » afin de combattre les menaces complexes que présente la guerre hybride, laquelle inclut à la fois des éléments conventionnels et non conventionnels.
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Madame la Présidente, je ne prends pas souvent la parole à la Chambre, alors j'espère que vous allez m'écouter, comme mes collègues le feront, bien évidemment.
Le Parti conservateur a proposé des solutions très concrètes pour tout ce qui concerne l'inflation et les prix de l'essence, des aliments et du logement. En effet, hier, notre cheffe intérimaire a déposé une motion de l'opposition qui a été débattue et votée. La motion visait à apporter des solutions simples, sensées et concrètes. C'était une motion pleine d'empathie et de compassion, qui démontrait notre soutien pour les familles canadiennes, les travailleurs, les jeunes, les familles et les aînés.
C'est une motion qui aurait permis aux agriculteurs de souffler un peu et au secteur du tourisme de croître après deux ans de misère. Malheureusement, toutes ces solutions ont été rejetées du revers de la main par la coalition libérale-NPD. J'aimerais revenir aujourd'hui sur ces dossiers et démontrer toute l'arrogance, la déconnexion et la mesquinerie du premier ministre.
Le Canada a connu des épisodes de forte inflation dans son histoire, qui ont souvent mené à des récessions. Actuellement, on est manifestement dans une phase inflationniste et tous les voyants sont au rouge. Est-ce que le gouvernement a appris du passé et fera tout en son pouvoir pour éviter que cela se répète? Je n'en suis pas sûr.
Pensons actuellement aux délais incroyables dans le traitement des demandes de passeports. Cela n'a aucun sens. Les Canadiens cherchent des réponses à la façon dont ils reçoivent des services.
Pour ce qui est du prix de l'essence, il est monté en flèche. En ce moment, à Rivière‑du‑Loup, dans ma circonscription, le prix de l'essence est environ de 2,24 $ à 2,30 $ le litre. C'est le prix le plus élevé depuis un an, voire depuis toujours. On n'a jamais vu des prix pareils pour l'essence.
L'été est à nos portes et les gens planifient leurs vacances. Qu'on se mette à la place de M. et Mme Tout-le-Monde, qui ont le goût de sortir de chez eux après deux ans de pandémie. Ils ont le goût d'aller visiter l'ensemble des régions du Canada, particulièrement celle de Montmagny—L'Islet—Kamouraska—Rivière-du-Loup, bien sûr, et de sillonner nos magnifiques routes.
Or, comment planifier des vacances quand on ne peut même pas boucler le budget familial? On pensait parcourir 700, 800, 1 000 ou 2 000 kilomètres en vacances, mais il faut y renoncer, car c'est presque impossible avec le coût de l'essence. Quand le plein coûte plus de 100 $, on y pense à deux fois, avec regret, avant de faire ses plans de vacances.
Quand on lui pose la question, ce gouvernement blâme la conjoncture internationale et la guerre en Ukraine. Il faut des solutions dans le budget, mais il n'en offre aucune. Au Parti conservateur, nous nous mettons à la place des citoyens, nous partageons leurs craintes. C'est pourquoi nous avons proposé des solutions concrètes. Nous avons demandé que le gouvernement suspende la TPS sur le carburant, une priorité pour donner un répit aux Canadiens, ce que plusieurs pays ont fait. Nous avions demandé de surseoir à l'augmentation de la taxe sur le carbone survenue le 1er avril. Le gouvernement a évidemment répondu non à nos demandes.
Parlons de nourriture. Le prix des aliments a connu une augmentation sans précédent, la plus forte depuis 40 ans. Des familles ont déjà payé plus de 1 000 $ de plus pour leur épicerie depuis le début de l'année. Certaines familles doivent faire un choix déchirant: faire l'épicerie, payer le loyer ou faire le plein pour aller travailler. J'ai moi-même des employés dont certains nous demandent de travailler à distance parce que cela coûte trop cher de venir travailler. Ce n'est pas une blague.
Les banques alimentaires fournissent désormais de la nourriture à des gens qui ont des emplois à temps plein, pas juste à des gens défavorisés, sans le sou. Ce sont des gens, des familles, des couples qui travaillent, mais qui sont obligés de se nourrir dans les banques alimentaires.
Le gouvernement ne propose aucune solution à court terme dans son budget, que des miettes, pour aider ces personnes et il a défait la motion que nous avons proposée. Les conservateurs ont plaidé pour des solutions aux problèmes liés à la chaîne d'approvisionnement et pour la suppression des taxes agricoles pour faire baisser le prix des aliments.
Parlons maintenant des prix des logements. Depuis que le premier ministre est en poste, le prix des maisons a doublé au Canada. Les jeunes familles qui rêvent de devenir propriétaires trouvent que c'est de moins en moins accessible. Le budget mentionne un crédit d'impôt de 1 500 $, mais cela ne paye même pas le notaire. Ce montant n’est rien quand on sait que la valeur moyenne des maisons au Canada est à peu près de 800 000 $.
Dans ma circonscription, les vendeurs reçoivent parfois quatre ou cinq offres pour leurs maisons, du jamais vu. Les maisons sont évidemment moins chères chez nous qu'à Toronto ou à Vancouver, mais il y a une surenchère d'offres qui fait gonfler le prix de vente par rapport au prix initial.
Le gouvernement a eu six ans pour régler le problème de l’accessibilité, mais il n’a rien fait. Il a laissé le marché immobilier aux mains d’acheteurs étrangers et de spéculateurs sans scrupules qui ont fait augmenter le prix des maisons. Nous avons proposé un amendement au budget de 2022 pour qu'on lance immédiatement une enquête sur le blanchiment d’argent afin de freiner la spéculation. Ô surprise, encore une fois, notre amendement a été rejeté.
En ce qui concerne le secteur du tourisme, je suis heureux de faire partie du cabinet fantôme sur le toursime avec ma collègue de Peterborough—Kawartha, qui n'est pas ici.
Dans une région magnifique comme la mienne, le tourisme joue évidemment un rôle essentiel pour le développement économique. Cela me tient particulièrement à cœur. Comme on le sait, la pandémie a eu un effet dévastateur sur le secteur du tourisme, particulièrement dans les deux années de récession alors que plusieurs restaurants ont dû fermer leurs portes et que les salles de spectacles étaient complètement vides. Ce sont des histoires d'une tristesse incroyable.
Il y a eu de l'aide d'urgence et les conservateurs ont appuyé plusieurs mesures du gouvernement. Nous l'avons même aidé à trouver des solutions dans certains cas parce que l'aide n'était vraiment adaptée à plusieurs entreprises ou secteurs de l'économie. Nous avons donc aidé le gouvernement.
Concernant le protocole lié à la COVID‑19, le gouvernement s'entête à maintenir ces mesures dans les aéroports, ce qui provoque des files interminables. Plusieurs personnes ont vu leur voyage annulé complètement. C'est absolument ridicule. Il y a des choses très importantes à faire sur ce plan aussi.
La taxe de luxe imposée par les libéraux est un autre élément du budget qui a un impact sur le secteur. Le propriétaire d'une école d'aviation dans ma circonscription achète des avions d'occasion qui ont 25, 30 ou 40 ans pour donner des cours. On sait que les avions ne sont pas des jouets et que leurs prix atteignent des montants élevés. Parce qu'ils valent plus de 100 000 $, ce citoyen va être obligé de payer une taxe de luxe qui va faire augmenter les coûts qu'il va être obligé de facturer à l'ensemble de ses étudiants. À l'intérieur de ce budget, il y a des éléments qui n'ont aucun sens. Je pense sincèrement qu'il faut réviser ce seuil. D'ailleurs, nous avons proposé des modifications à la loi.
Dans ma circonscription, l'agriculture est essentielle. Il y a bien sûr le prix de l'essence et du carburant, mais le prix des engrais a aussi explosé depuis quelques mois. Cela n'a pas de sens que tous ces éléments à l'intérieur du budget ne viennent pas aider l'ensemble de ces secteurs d'activités.
J'en aurais encore pour 12 pages.
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Madame la Présidente, c'est un honneur de prendre la parole à la Chambre aujourd'hui pour débattre du projet de loi , qui vise à mettre en œuvre certaines dispositions du budget de 2022.
Je dirai d'emblée que je voterai contre ce budget fédéral dépensier, qui propose de plonger le Canada dans les dettes et de faire grimper les déficits encore davantage. Les politiques inflationnistes des libéraux nuisent tout simplement aux Canadiens de la classe moyenne, puisqu'elles ont entraîné une crise du coût de la vie au pays et une crise de la compétitivité pour les entreprises canadiennes.
Les libéraux et les néo-démocrates prennent souvent la parole à la Chambre pour affirmer qu'ils sont là pour les Canadiens, mais leurs actions indiquent le contraire, comme le démontre ce budget irresponsable. Ils prétendent que le budget aide les Canadiens, alors qu'il fait exactement le contraire.
Si les Canadiens espéraient un retour à une certaine responsabilité financière avec le récent budget fédéral, je suis convaincu qu'ils ont été aussi déçus que moi quand le gouvernement libéral a dévoilé son plan de dépenses de 452 milliards de dollars le 7 avril. S'il y a des compressions dans ce budget, elles se trouvent dans la taille du document lui-même, qui est passé de 725 pages l'année dernière à 304 pages pour le budget de 2022. Peut-être que c'est une amélioration, mais seulement pour un libéral, je suppose.
Pensons-y un instant. Les dépenses du gouvernement fédéral sont maintenant de 25 % plus élevées qu'elles ne l'étaient avant la pandémie. Selon la Fédération canadienne des contribuables, la dette nationale s'élève actuellement à 31 700 $ par Canadien et elle augmente rapidement.
Le budget de 2022 montre clairement que le , sa et ses copains néo-démocrates n'ont pas réussi à offrir un plan financièrement raisonnable. Ils empruntent plutôt 50 milliards de dollars de plus pour faire des dépenses effrénées. Ce geste viendra exacerber l'inflation et conduira à une hausse des taxes et impôts, puisqu'il faudra rembourser cet argent un jour.
Malgré toutes les nouvelles dépenses, le gouvernement a annoncé très peu de soutien pour le secteur touristique, qui a été durement touché. Il ne propose pas de prolonger le délai de remboursement prévu pour le Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes ni le Fonds d'aide et de relance régionale; le Programme de relance pour le tourisme et l'accueil, qui a pris fin le mois dernier, n'a pas été prolongé non plus. Il s'agit de demandes cruciales faites par l'industrie du tourisme pour favoriser sa relance, mais elles ont toutes été rejetées par ce gouvernement qui aime répéter qu'il a consacré 1 milliard de dollars au tourisme. Il oublie de préciser que cette somme faisait partie du budget de l'an dernier. Elle était d'ailleurs nettement insuffisante puisque l'industrie touristique a été ravagée financièrement par la pandémie.
En cette période où la relance du tourisme demeure pour beaucoup davantage une aspiration qu'une réalité ou une certitude, le gouvernement néo-démocrate—libéral coupe l'herbe sous le pied du secteur touristique en ne tenant aucunement compte, dans ce budget, des préoccupations de ce dernier et de sa rétroaction par rapport aux importants programmes fédéraux d'aide aux entreprises.
Ma circonscription, Niagara Falls, qui comprend les beaux villages de Fort Erie et de Niagara‑on‑the‑Lake, est la principale destination au Canada pour le tourisme d'agrément. Avant la pandémie, l'industrie nationale du tourisme au Canada générait 105 milliards de dollars annuellement, ce qui représente 2 % du PIB du pays, et employait 1 Canadien sur 10. À elle seule, Niagara Falls enregistrait 2,4 milliards de dollars de recettes provenant du tourisme, et le secteur touristique local y emploie près de 40 000 travailleurs.
La saison touristique estivale de 2022 est la première chance véritable en deux ans qu'ont les entreprises touristiques de Niagara de se rétablir. Le secteur, qui générera 75 % de son revenu dans les quatre prochains mois, aura du mal à se redresser complètement en 2022, précisément en raison des politiques du gouvernement. En ne tenant pas compte des préoccupations du secteur du tourisme, le gouvernement lui lie essentiellement une main derrière le dos en mettant fin à d'importants programmes d'aide tout en maintenant en place les restrictions relatives aux voyages, ce qui décourage les visiteurs de venir au Canada, que ce soit pour faire des affaires, pour visiter de la parenté ou pour y passer des vacances.
Au lieu de permettre au secteur touristique de faire ce qu'il fait à merveille, c'est-à-dire accueillir des voyageurs du monde entier, le gouvernement libéral—néo-démocrate a décidé de redoubler d'efforts pour nuire au secteur canadien du tourisme et des voyages. Ainsi, dans le budget de 2022, le gouvernement prévoit 25 millions de dollars de plus pour soutenir l'utilisation d'ArriveCan, une application désastreuse, aux passages frontaliers internationaux et aux points d'entrée des voyageurs arrivant au Canada.
Du point de vue du tourisme, un domaine d'une grande importance dans Niagara, il est illogique que le gouvernement donne priorité à cet investissement dans le budget de 2022. Les conservateurs demandent plutôt au gouvernement de faire disparaître ArriveCAN. Nous n'avions pas besoin de cette application pour voyager ni pour accueillir les touristes avant la pandémie et nous n'en avons sûrement pas besoin après la pandémie. Alors que le monde s'ouvre de nouveau après la COVID, il est important et nécessaire de rappeler au gouvernement les questions et les critiques au sujet d'ArriveCAN.
J'ai été renversé par le témoignage que le directeur parlementaire du budget a présenté au Sénat hier. Quand on lui a demandé si le plan de réduction du déficit à long terme élaboré par la était crédible, il a répondu non. Selon les médias, voici ce qu'il aurait dit dans son témoignage: « Personnellement, je ne crois pas qu’il soit crédible que les dépenses soient aussi limitées entre 2024 et 2027, compte tenu de toutes les dépenses que le gouvernement doit encore mettre en œuvre pendant cette période. » J'aurais donc une suggestion à faire au gouvernement: il pourrait peut-être économiser les 25 millions qu'il a affectés à l'application ArriveCAN dans le budget de cette année, puisque cette appli ne contribuera aucunement à la relance du secteur touristique.
Un autre problème qui nuit à la relance du tourisme au Canada et au rétablissement du secteur des voyages, c'est l'arriéré massif dans le traitement des demandes de passeport. Pour tout dire, les citoyens de ma circonscription reçoivent un niveau de service cauchemardesque qui est tout à fait inacceptable. Obtenir ou renouveler un passeport est un service fondamental que les Canadiens, en tant que citoyens et que contribuables, sont en droit de s'attendre à recevoir du gouvernement fédéral. Or, cet exemple de mauvaise gestion expose au grand jour l'incompétence du gouvernement néo-démocrate—libéral. Cette forte demande relative à l'obtention ou au renouvellement de passeports canadiens au sortir de la pandémie était entièrement prévisible. Pourtant, le gouvernement ne s'est manifestement pas préparé à y faire face, ce qui prouve encore une fois qu'il n'a pas de plan pour aider véritablement ni les Canadiens ni le secteur canadien du tourisme et des voyages, dont ma circonscription dépend.
En outre, le budget de 2022 soulève plus de questions qu'il ne fournit de réponses en ce qui a trait aux entreprises et aux travailleurs de l'industrie vinicole canadienne, qui est si importante pour Niagara et Niagara‑on‑the‑Lake, dans ma circonscription. Premièrement, le budget ne fournit aucun détail à savoir à quoi ressemblera l'important programme juridique pour les échanges commerciaux visant à remplacer l'exonération des droits d'accise. La nouvelle taxe d'accise onéreuse s'appliquera aux vignobles canadiens à compter du 1er juillet, donc dans environ trois semaines, ou plus précisément, dans seulement 22 jours. Les vignobles partout au pays ont vraiment besoin de connaître les détails de ce programme pour se préparer à cette nouvelle taxe et se protéger contre ses répercussions.
Étonnamment, alors que les détails du programme n'ont pas encore été dévoilés, le gouvernement fédéral indique qu'il s'attend à ce que cela lui rapporte 390 millions de dollars dans les cinq prochaines années, après l'abolition de l'exonération des droits d'accise. Il est impossible de savoir comment il arrive à ces prévisions, et il ne précise pas non plus si l'industrie connaîtra une croissance, restera stable ou régressera avec cette nouvelle et coûteuse taxe d'accise.
Se pose ensuite la question des 34 millions de différence entre les 101 millions d'aide fédérale sur deux ans promis dans le budget de 2021 et les 135 millions de recettes ministérielles qui sont prévues pour les deux premières années suivant l'abolition de l'exonération des droits d'accise. Nous savons que l'industrie vinicole a déclaré que les 101 millions promis en 2021 sont largement insuffisants pour compenser les coûts de l'abrogation de cette exonération, si l'on veut que l'industrie dans son ensemble se maintienne.
Le gouvernement fédéral s'engagera-t-il à reverser à l'industrie vinicole les 34 millions de dollars de recettes qu'il espère générer avec cette taxe? Une fois de plus, nous ne le savons pas. En plus de toutes ces questions sans réponses, cette nouvelle et coûteuse taxe d'accise risque de nuire à la prospérité future de l'industrie vinicole canadienne, qui est si importante pour l'identité et l'économie de la région de Niagara.
Le budget de 2022 laisse tomber les Canadiens et la région de Niagara. Il propose d'augmenter la taille de l'appareil fédéral, alors que les plus élémentaires des services fédéraux, comme les bureaux des passeports, sont déjà défaillants et dysfonctionnels. Par-dessus tout, il n'aide pas les importants secteurs touristique et vinicole. Pour toutes ces raisons et d'autres encore, je m'opposerai au budget de 2022.
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Madame la Présidente, je tiens d'abord à préciser que je vais partager mon temps de parole avec le député de . Je suis ravi de pouvoir donner mon avis sur le projet de loi d'exécution du budget et de parler de certaines mesures qui y sont proposées pour le Yukon ainsi que pour l'ensemble des Canadiens.
Selon le recensement de 2021, parmi les provinces et les territoires du pays, le Yukon est l'endroit qui connaît la croissance la plus rapide. C'est un endroit formidable où vivre, comme en témoigne l'afflux constant de nouveaux résidants. Cependant, comme partout au Canada, le Yukon doit composer avec une grave crise du logement. Elle se fait particulièrement sentir à Whitehorse, à Dawson City et dans des localités de l'ensemble du territoire.
J'ai récemment parlé à des résidants du village de Mayo qui se sont dits inquiets que la pénurie de logements soit l'une des principales raisons pour lesquelles la localité peine à garder des travailleurs de la santé, en particulier ceux qui ont la formation nécessaire pour répondre à la crise des opioïdes que nous observons actuellement. Dans le cadre du budget de 2022, le gouvernement s'efforce de résoudre cette crise nationale en consacrant au logement un investissement sans précédent de 10 milliards de dollars pour l'ensemble du pays, dont 30 millions de dollars pour le Yukon seulement. Les Yukonnais pourront bénéficier des mesures que nous proposons afin de rendre le logement plus abordable et accessible pour l'ensemble des Canadiens, dont l'élargissement de l'Incitatif à l'achat d'une première propriété et des mesures pour obliger ceux qui profitent de la revente rapide de propriétés à payer leur juste part.
Le budget prévoit des mesures pour le logement, notamment l'expansion de l'Initiative pour la création rapide de logements grâce à un financement supplémentaire de 1,5 milliard de dollars. Ce fonds a déjà eu un effet positif sur les collectivités de Whitehorse et du Yukon. Déjà, 149 unités sont en cours de construction au Yukon, et j'espère que ce chiffre continuera d'augmenter.
[Français]
Ce ne sont là que quelques exemples des investissements que nous faisons pour que les Canadiennes et les Canadiens aient un endroit sûr où habiter et se sentir chez eux. Si la crise du logement touche les populations de toutes origines, nous savons que les communautés des Premières Nations sont confrontées à des obstacles particuliers.
[Traduction]
Des logements convenables et des infrastructures adéquates sont deux déterminants essentiels de la santé et du bien-être des collectivités. Nous n'atteindrons pas nos objectifs en matière de réconciliation si nous ne veillons pas à ce que les citoyens des Premières Nations aient accès à des logements adéquats, sûrs et abordables.
Au cours de la dernière législature, le comité des ressources humaines a mené une étude sur le logement des Autochtones dans les collectivités rurales, urbaines et éloignées. Son rapport, intitulé Logement autochtone: en route vers chez soi, contenait plusieurs recommandations pour venir à bout de cette crise. L'une d'entre elles était d'établir une stratégie distincte sur le logement des Autochtones vivant dans les régions urbaines, rurales ou nordiques, en collaboration avec la SCHL — une stratégie créée pour des Autochtones par des Autochtones et dirigée par eux. Le budget de 2022 prévoit 300 millions de dollars pour instaurer ce programme de grande importance.
Il prévoit également 565 millions de dollars pour appuyer le logement dans les communautés des Premières Nations autonomes et signataires de traités modernes. Onze des quatorze Premières Nations du Yukon sont autonomes. Mentionnons entre autres la Première Nation de Little Salmon Carmacks, le Conseil des Tlingits de Teslin et la Première Nation des Gwitchin Vuntut.
Il s'agit d'investissements importants pour les Yukonnais et les Canadiens sur la route vers la réconciliation. Ce cheminement est déjà bien entamé, mais il reste encore beaucoup à accomplir.
[Français]
L'accès à un logement abordable n'est pas la seule mission que nous entreprenons aujourd'hui: nous devons aussi prendre des mesures décisives et audacieuses pour atténuer les répercussions des changements climatiques dans nos milieux de vie et pour nous y adapter.
[Traduction]
Les maisons et les immeubles du Canada représentent 13 % de nos émissions de GES. Il est urgent de travailler à appuyer la rénovation de nos maisons et de nos lieux de travail et à ajuster nos normes de construction afin que les immeubles du Canada puissent être aussi écoénergétiques que possible. L’écologisation de nos maisons, en plus de réduire notre effet sur l’environnement, nous permet de réaliser des économies substantielles grâce à la réduction du chauffage et d’autres coûts.
[Français]
Le gouvernement est depuis longtemps résolu à verdir nos maisons et nos collectivités. Cette année, nous octroyons 150 millions de dollars à Ressources naturelles Canada pour élaborer la stratégie canadienne d'écologisation du parc immobilier.
[Traduction]
Nous investissons également, par l’entremise de la SCHL, 458,5 millions de dollars dans la Subvention canadienne pour des maisons plus vertes afin d’offrir des prêts à faible taux d’intérêt et des subventions aux fournisseurs d’habitations à loyer modéré afin de soutenir des rénovations vertes.
[Français]
Écologiser nos maisons et nos édifices contribue grandement à réduire nos émissions et à lutter contre les changements climatiques, et c'est aussi un moyen de juguler la crise du logement. Cependant, il nous reste encore beaucoup de travail à accomplir si nous voulons réussir à abaisser la courbe des émissions.
[Traduction]
Le récent rapport du GIEC était clair: nous n’en avons pas fait assez pour lutter contre le changement climatique catastrophique. Nous ne prenons pas de mesures suffisamment importantes pour éviter le pire. Si nous n’accélérons et n’élargissons pas nos efforts, nous ne laisserons pas une planète habitable à nos enfants.
Je regarde les gens à la Chambre et je vois un bel éventail d’âges différents, mais d’ici 2050, quand nous devrions avoir atteint la carboneutralité et nous devrions avoir maintenu le réchauffement en deçà de 1,5 degré Celsius, il est probable que beaucoup des décideurs canadiens actuels, voire la plupart d’entre eux, ne seront plus là.
Les décisions que nous prenons aujourd'hui détermineront les choix dont nos successeurs à la Chambre disposeront. Il importe de ne pas les priver de choix valables simplement parce que nous discutons de mesures sur un horizon de 30 ans.
En tant que père de deux adolescents, je ne peux pas rester les bras croisés. Nous voyons les effets des changements climatiques au quotidien, que l'on pense aux graves inondations, aux incendies dévastateurs, au déclin considérable de la biodiversité ou au réchauffement de l'Arctique, qui est deux à trois fois plus rapide que la moyenne mondiale. La dévastation menace notre territoire, notre population et notre économie partout au Canada.
[Français]
Pourtant, il nous est permis d'espérer. Même si nous accusons un certain retard, nous sommes en mouvement. Qui plus est, nous nous sommes dotés d'un ambitieux plan de réduction des émissions assorti d'objectifs, d'échéances et surtout d'obligations qui sont inscrites dans la loi.
[Traduction]
Depuis janvier, j'ai eu le plaisir de participer à des annonces totalisant plus de 1,5 million de dollars pour étendre le réseau des bornes de recharge pour véhicules zéro émission à l'échelle du Yukon. Le transport est une autre grande source d'émissions. Comme le budget de 2022 prévoit 400 millions de dollars pour financer le déploiement de l'infrastructure de recharge des véhicules zéro émission dans les banlieues et les régions éloignées, j'ai hâte de participer à beaucoup d'autres annonces du genre. Elles permettront de se rendre en véhicule zéro émission à toutes les collectivités accessibles par route de notre territoire d'ici 2027.
Dans son plan de réduction des émissions, le gouvernement s'est engagé à faire de nouveaux investissements de 9,1 milliards de dollars pour faire fond sur les sommes déjà investies avec une feuille de route qui prévoit des mesures visant l'ensemble de l'économie pour réduire les émissions tout en créant des emplois pour les travailleurs et des possibilités pour les entreprises alors que nous travaillons pour atteindre les objectifs climatiques du Canada.
Pour y arriver, nous collaborerons étroitement avec les collectivités autochtones, en tirant parti de leur leadership, de leur profonde compréhension du territoire et de leurs connaissances traditionnelles pour nous aider à avancer ensemble. C'est pourquoi notre plan inclut près de 30 millions de dollars pour appuyer l'élaboration conjointe d'un programme de leadership climatique autochtone qui répond aux priorités climatiques des peuples autochtones.
[Français]
C'est un travail de longue haleine, mais essentiel. Avec ce plan comme guide, le gouvernement ne compte plus lésiner sur les moyens de se bâtir un avenir plus propre et plus vert.
[Traduction]
Si nous revenons à la situation du Yukon en particulier, le budget de 2022 prévoit également 32,2 millions de dollars pour le projet d'agrandissement de la centrale hydroélectrique d'Atlin, qui contribuera à l'alimentation électrique du Yukon dans le futur. Les investissements que nous faisons dans ce projet permettront d'acheminer l'électricité produite dans la centrale agrandie d'Atlin, dans le Nord de la Colombie‑Britannique, afin de garantir un approvisionnement fiable et diversifié en énergie renouvelable pendant l'hiver dans le Nord.
Les mines font partie de l'identité du Yukon depuis la ruée vers l'or du Klondike et même avant. Nous avons dû apprendre à la dure que l'impact d'une mine sur l'environnement fragile de l'Arctique peut être permanent et profond et coûter extrêmement cher à réparer, mais nous avons littéralement l'occasion de récolter les richesses de la terre pour propulser une économie verte revitalisée au moyen de la réglementation, des technologies et des procédés modernes afin de limiter les impacts des activités minières.
La planète nous observe, et le Yukon est rempli d'occasions pour les investisseurs et pour l'extraction responsable et durable des minéraux critiques. Plus de 1,5 milliard de dollars ont été dédiés au développement des chaînes d'approvisionnement pour les minéraux critiques sur cinq ans, et nous instaurons un crédit d'impôt pour l'exploration de minéraux critiques de 30 %.
Même si je suis heureux d'appuyer le budget, je m'en voudrais de ne pas souligner qu'il reste beaucoup à faire dans plusieurs de ces dossiers, notamment en ce qui concerne la création d'une stratégie pancanadienne en matière de santé mentale et d'une réponse globale à la crise engendrée par les drogues toxiques, ainsi que les investissements nécessaires pour soutenir les travailleurs de la santé qui en arrachent.
Toutefois, ce budget est le premier d'une série de quatre budgets progressistes et ambitieux, bien que prudents. C'est une excellente nouvelle pour le Canada et le Yukon.
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Madame la Présidente, nous débattons ce soir, il est tard, et j'ai beaucoup de respect pour mes autres collègues présents à la Chambre. Je respecte leur dévouement à la démocratie.
Nous sommes ici pour débattre du projet de loi sur la mise en œuvre des mesures du budget de 2022. Je tiens tout d'abord à remercier les interprètes de leurs services, notamment durant mes discours dans un français approximatif.
C'est la deuxième ou troisième fois que je parle des initiatives du budget. Comme à mon habitude quand je me lève à la Chambre, j'ai choisi des sujets pour cibler mon discours. Ce soir, ces sujets sont l'Ukraine, l'abordabilité et la transition énergétique, les nouvelles technologies et l'importance de la modernisation de notre système de réglementation.
Avant toute chose, je veux dire que je suis membre de l'équipe de football de la Chambre des communes, mise sur pied par mon honorable collègue de . Ce soir, nous avons disputé un match contre le haut-commissariat du Royaume‑Uni. Malheureusement, notre équipe a perdu, mais je pense qu'il est très important de consigner cette partie au hansard. Nous avons perdu par la marque de trois à un, et notre seul but a été compté par le député de . Les membres du Bloc québécois sont très fiers de leur député, qui a reçu l'aide d'un député libéral, l'honorable collègue de Parkdale—High Park. Les historiens de demain comprendront ce qui s'est passé sur le terrain devant la Cour suprême lors de cette partie, un petit à-côté des activités sérieuses qui prennent place ici.
Il y a eu beaucoup de conversations ici dans les jours et les semaines ayant suivi l'invasion de l'Ukraine par les Russes. Dans ce projet de loi, je suis très fier de l'aide que notre gouvernement offre sous la forme d'un prêt évalué à 1 milliard de dollars. Ce prêt est important, bien sûr, mais l'équipement militaire l'est aussi, tout comme l'aide humanitaire. Je pense qu'il est très important que ce gouvernement et tous les parlementaires continuent de soutenir l'Ukraine, parce que l'Ukraine lutte maintenant pour nous et pour l'ordre international fondé sur le respect des valeurs des pays occidentaux. Je suis très fier de cette réalité.
Le Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire a étudié la question de l'insécurité alimentaire globale. Je pense qu'il est très important que tous les parlementaires et tous les Canadiens comprennent que les soldats russes ont ciblé en Ukraine des infrastructures cruciales pour le système agricole. Les conséquences de ces destructions représentent une menace pour beaucoup de personnes autour du monde, que ce soit au Canada, dans des pays avec des systèmes faibles comme l'Égypte, ou différents pays d'Afrique et d'Asie.
En ce qui concerne nos efforts diplomatiques dans le monde et nos capacités et expertises dans le domaine de l'agriculture et de l'agroalimentaire, j'ai pensé que la pourrait nommer un envoyé spécial responsable de travailler avec nos alliés pour coordonner les efforts sur cette question.
En ce qui concerne l'abordabilité, l'économie est présentement vigoureuse, la croissance de notre PIB est impressionnante et, avec la relance actuelle de l'économie, les difficultés rencontrées pendant la pandémie sont loin derrière nous.
Je pense que ce budget représente un bel équilibre entre l'importance de présenter différents projets et différentes mesures pour répondre aux besoins des Canadiens et celle de maintenir le cadre fiscal intact. Le budget fait bonne figure.
Évidemment, l'inflation est un problème. Hier, lors de la journée de l'opposition, les conservateurs ont proposé différentes mesures pour contrer l'inflation. Toutefois, les causes de l'inflation sont multiples et le problème est mondial.
Premièrement, il y a des problèmes de chaîne d'approvisionnement. Deuxièmement, il y a de grands changements démographiques partout au pays, mais aussi dans les autres pays occidentaux. Les baby-boomers prendront bientôt leur retraite. Plusieurs ont déjà pris leur retraite pendant la pandémie. Selon un recensement de Statistique Canada, environ 1 million de postes sont vacants. Il est donc important de faciliter l'immigration. Les programmes pour les travailleurs temporaires étrangers sont également très importants.
La guerre en Ukraine, la hausse du prix des aliments, les perturbations dans les échanges commerciaux ont aussi accentué l'inflation. Il y a aussi les problèmes liés aux liquidités. Au sommet de la pandémie, les gouvernements de partout au monde ont répondu d'une façon raisonnable pour aider leurs citoyens. Bien sûr, l'injection de liquidités a aussi fait augmenter l'inflation.
[Traduction]
En ce qui concerne certaines des propositions des conservateurs que nous avons vues hier, il est important de soulever la question de l'abordabilité, mais elles n'étaient pas très ciblées. Le Parti conservateur se présente certainement comme un parti très soucieux de la situation financière. Sa proposition d'hier concernant la TPS aurait grandement récompensé des personnes qui n'en ont pas besoin. Elle aurait récompensé des députés qui gagnent, dans certains cas, quatre fois le salaire moyen des Canadiens. Pourquoi devrions-nous être admissibles à cette mesure? Pourquoi les Canadiens à revenu élevé devraient-ils y être admissibles? Ce ne sont pas eux qui ont besoin d'aide en ce moment.
Le gouvernement doit se pencher sur la question de l'abordabilité à l'avenir. Le budget a évidemment été présenté il y a quelques mois. Nous devons régler les situations au fur et à mesure qu'elles évoluent, mais nous ne devons pas oublier d'établir un équilibre avec le cadre financier, de cibler les Canadiens qui ont vraiment besoin d'aide et d'éviter d'adopter des mesures d'allégement fiscal générales pour des Canadiens qui n'en ont pas nécessairement besoin.
Il est important de comprendre que la Banque du Canada est chargée d'aider à contrôler l'inflation. Nous assisterons à une augmentation des taux d'intérêt dans les jours à venir. Nous devrions tous en être conscients et, franchement, nous devrions nous y préparer. Certains Canadiens sont énormément endettés, et ce ne sera pas facile dans les jours à venir.
Le gouvernement devrait se concentrer sur l'offre. La difficulté provient en partie de la faiblesse de l'offre pour une demande donnée, ce qui fait aussi grimper certains prix.
Je n'ai pas eu beaucoup l'occasion d'en parler, mais je veux simplement dire à quel point la boucle de l'Atlantique est importante. En tant que député de la Nouvelle-Écosse, je vous dis qu'elle est essentielle à notre avenir énergétique. Il est formidable de voir que le budget comprend des initiatives qui mettront l'accent sur le transport sur le réseau et la modernisation de celui-ci. Je vais continuer à parler des petits réacteurs modulaires. Nous devons continuer à les promouvoir. J'ai été heureux de voir des initiatives dans le budget à ce sujet.
L'hydrogène, les biocarburants et le gaz naturel joueront tous un rôle important en tant que carburants de transition et à plus long terme, jusqu'en 2050.
Je vais en rester là. J'ai hâte d'entendre mes collègues. Je sais que mes observations les ont fascinés.
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Madame la Présidente, je vous avise que je partagerai mon temps de parole avec mon honorable et estimable collègue d'.
C'est le début de la dernière heure du mercredi 8 juin. Cela me fait plaisir de vivre les derniers moments de cette journée avec mes collègues. Je les remercie d'avance de m'écouter avec grande attention.
Nous sommes ici ce soir pour discuter du projet de loi Rappelons un peu l'historique des choses. C'est une loi qui revient du comité. Tout d'abord, il y a eu le budget. Il contenait beaucoup d'irritants pour nous. Il y avait beaucoup de choses qui faisaient que nous ne pouvions pas l'appuyer. Nous ne pouvions qu'être contre ce budget. Il y avait de très grandes intrusions, des invasions, un fédéralisme tentaculaire. C'est un fédéralisme vampirique qui venait se déployer complètement dans nos champs de compétence et dicter des conditions. Il venait s'ingérer en tout point et à tout endroit.
Il y avait aussi des choses qui nous fâchaient parce qu'elles ne se trouvaient pas dans le budget. Notamment, il n'y avait rien concernant la santé. Je ne suis pas un apôtre du whataboutisme. On ne peut pas dire tout simplement qu'il y a telle affaire, mais pas telle autre. On ne peut pas dire que, du côté de la santé, ce n'est pas un débat actuel. On ne peut pas dire que nous n'avons pas avancé, que nous n'avons pas poussé la question, que nous n'en parlons pas depuis un beau bout de temps. Quand je dis « nous », il ne s'agit pas seulement du Bloc québécois. C'est aussi l'ensemble des provinces, car il y a un front commun. C'est aussi le Québec. À l'Assemblée nationale, on ne compte plus le nombre de motions unanimes qui portent là-dessus. On ne peut pas dire que le gouvernement pourrait être surpris que nous arrivions avec cela. Il ne peut pas dire que nous sortons un lapin de notre chapeau. Non, cela fait longtemps que nous parlons de cela. C'est problématique.
On sort d'une crise sanitaire — espérons qu'on en est sorti d'ailleurs — qui n'a pas créé la situation. Elle est venue sans doute l'exacerber, mais cela fait longtemps qu'on sait que les coûts en santé explosent. Cela fait longtemps qu'on sait que les provinces ont à assumer l'embauche de médecins, d'infirmières, de préposés aux bénéficiaires et que l'argent reste bloqué à Ottawa.
On le sait, cela fait longtemps que le financement a été réduit. Dans les années 1990, Ottawa a fait ses surplus sur le dos des provinces. Depuis, les provinces doivent se battre comme des diables dans l'eau bénite pour réussir à financer un tant soit peu leurs services de santé et leurs services sociaux en général.
Il n'y avait rien non plus relativement aux aînés. Comme on le sait, il y a eu ce fameux chèque de dernière minute préélectoral, l'été passé, pour les 75 ans et plus seulement. Or, en raison de l'inflation, il y a une hausse du coût de la vie. Il faut donc une hausse permanente de la pension. Au fait, être un aîné, cela commence à 65 ans. Il faut une hausse permanente de la pension, mais il n'y a rien là-dessus.
On pourrait dire qu'en matière de logement, il y a eu un peu de financement, mais on est très loin d'investissements durables, notables et réellement forts qui viendraient véritablement compenser la crise actuelle.
Le Bloc québécois prônait un réinvestissement annuel allant jusqu'à 1 % des deniers de l'État. Il me semble que ce ne serait pas abusif. Il faut aussi un réacheminement des sommes, pour qu'elles ne soient pas destinées seulement aux promoteurs privés, mais aussi aux groupes qui ont conscience des véritables besoins comme les OBNL, les coopératives d'habitation, les organismes communautaires. Bref, il faut un rebrassage de l'aménagement financier. Il n'y avait rien de tout cela. Ainsi, nous n'avons pas pu appuyer le budget pour ce qu'il y avait dedans et pour ce qu'il n'y avait pas.
Par la suite est arrivée la Loi de mise en œuvre du budget. Nous l'avons appuyée, mais de manière très conditionnelle, en disant qu'on allait regarder ce qui allait sortir de cela. On allait l'étudier, la regarder, l'analyser. Il y a des comités pour cela, comme le Comité permanent des finances. Je salue mon collègue le député de , qui est notre porte-parole en matière de finances et qui a fait un travail patient, un travail de moine. Il a fait un travail extrêmement sérieux en cette matière.
Plusieurs choses irritantes ont pu être enlevées de cette loi de mise en œuvre, qui contient plusieurs éléments que nous souhaitons améliorer et qui nous permettent de continuer à l'appuyer.
Parlons de la taxe d'accise. Au Bloc québécois, je suis le porte-parole en matière de commerce international, et la taxe d'accise est une question que je connais bien.
Après une plainte de l'Australie, la taxe d'accise sera de nouveau imposée sur la totalité des vins d'origine canadienne à compter de juillet 2022, alors qu'ils en étaient exemptés depuis 2006. Cette taxe, cependant, ne fait pas la différence entre un raisin, une pomme et du miel. En effet, pourquoi l'appliquer à l'ensemble des vins, y compris l'hydromel et le cidre, ces deux dernières productions n'étant pas visées par la plainte de l'Australie?
L'hydromel est une petite production. Quant aux producteurs de cidre, leur association, fondée en 1992 et regroupant 81 membres dont l'adhésion est volontaire, est venue témoigner au Comité permanent des finances.
La production de cidre est passée de 3,2 millions de litres en 2016 à 5,1 millions de litres en 2021, une augmentation de 60 % en cinq ans. Le cidre a donc vraiment le vent dans les voiles. C'est d'ailleurs un retour de l'histoire, parce qu'il faut rappeler qu'on était des consommateurs de cidre en Nouvelle‑France. Après la conquête, on s'est mis à boire de la bière. Cette bière n'était pas toujours très bonne, mais on s'est bien vengé avec les microbrasseries, qui font de très bonnes bières.
Or, le cidre et l'hydromel vont écoper de la taxe d'accise. Je me demande donc comment il se fait que le gouvernement n'a pas été capable de faire la différence entre le miel fait par les abeilles dans les ruches, les pommes et le raisin. Cela me semble tout de même assez impensable, surtout que, dans une poursuite similaire l'ayant opposé à l'Australie, le gouvernement du Québec a été en mesure d'exclure les différents produits n'étant pas du vin standard.
Il est évident que chaque pays va vouloir promouvoir et défendre davantage ses propres producteurs et vins. Il est cependant anormal que le Canada pénalise une industrie au complet à cause de son incompétence et de son incapacité à faire la différence. On évite généralement de mélanger des pommes et des oranges, mais, dans le cas présent, il faudrait éviter de mélanger des pommes et du raisin. C'est ce à quoi nous avons assisté dans le cadre de ce spectacle burlesque.
Dans le peu de temps qu'il me reste, j'aimerais parler d'un dossier non réglé, celui de la fameuse taxe de luxe. Nous sommes en faveur du principe de la taxe de luxe, de taxer les ultra-riches, les banques, les pétrolières et leurs profits durant l'inflation. Comme je l'ai dit hier, notre inflation est leur profit. Le problème que nous avons est que la taxe est extrêmement mal ficelée et conçue, puisqu'elle va pénaliser des PME et une industrie florissante du Québec, celle de l'aérospatiale.
L'industrie a commencé à m'en parler il y a un an. À l'époque, j'avais compris qu'il y avait un problème dans le libellé de la taxe. Depuis, les acteurs ont interpelé le gouvernement, mais ce dernier a refusé de faire une étude d'impact. Aujourd'hui, le gouvernement n'a plus d'excuse pour poursuivre dans cette voie fallacieuse, erronée et catastrophique, qui va pénaliser une industrie qui, pour le Québec, est aussi importante que l'automobile pour l'Ontario.
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Madame la Présidente, je prends la parole ce soir pour donner mon point de vue sur le projet de loi . Comme plusieurs collègues à la Chambre, nous avons fait l'examen détaillé des nombreux articles compris dans cette pièce législative qui donne lieu à de nombreux changements annoncés par le gouvernement dans son budget.
La nuance est dans les détails et je voudrais remercier la vigilance des collègues du Bloc québécois, car les amendements étaient importants et les organismes qui nous ont contactés les réclamaient haut et fort. Je veux spécialement féliciter mon collègue député de et ma collègue députée de .
Il y a des moments où nos actions prennent toute leur importance. Les petites industries, particulièrement nos PME, font souvent les frais des mesures non adaptées à leur réalité et il faut faire preuve de vigilance. J’assure la Chambre que nous avons déployé beaucoup d’efforts et de ressources pour examiner les changements proposés et faire les vérifications qui s’imposent. Le Bloc québécois croit qu’il est possible d’être à la fois prudent, rigoureux et innovant. Tout en contemplant le projet d’obtenir tout pour le Québec au lendemain des crises actuelles, le Bloc québécois se fait fort d’en soutirer le plus possible pour le Québec.
Le Bloc québécois a fait l’étude article par article avec le regard qu’il s’impose toujours: il a voté en faveur de ce qui est bon pour le Québec, mais contre ce qui ne l’est pas, et a tenté d’améliorer ce qui peut le devenir, notamment pour les organismes de bienfaisance.
La semaine dernière, j’ai parlé des difficultés dont ces organismes de bienfaisance nous ont fait part lors de récentes consultations. Je me réjouis que nous puissions bâtir sur des bases qui permettront d'agir plus aisément grâce à cette possibilité de conclure des accords de collaboration avec des organismes non reconnus. Ainsi, on ne surcharge plus les organismes de bienfaisance inutilement et ils pourront se concentrer sur leur mission.
Avec le projet de loi C‑ 19, dans sa version amendée par le Bloc québécois, nous rejoignons d'autres pays qui ont pris cette voie pour mieux soutenir les organismes de bienfaisance. La version originale du projet de loi C‑ 19 proposée par le gouvernement libéral était une réponse inadéquate au besoin exprimé par ces derniers.
Je me tourne maintenant vers la question de l’hydromel et du cidre. J’en profite pour saluer David Ouellet, de la Miellerie de la Grande Ourse à Saint-Marc-de-Figuery, ainsi que les gens du Verger des Tourterelles à Duhamel-Ouest.
J'aimerais bien vous exprimer l'importance des amendements que le Bloc québécois a apportés au projet de loi C‑19, notamment pour répondre à la demande des producteurs d'hydromel et de cidre d'exempter ces produits de la taxe d’accise. Nombreux sont ceux qui, ici à la Chambre, ont plaidé pour qu'on aide notamment l'industrie de la restauration et du tourisme, et qu'on aide nos producteurs de miel, nos acériculteurs, nos producteurs de petits fruits et bien d'autres secteurs de notre économie.
Voici donc ici un bel exemple d'un changement du Bloc québécois qui apporte cette bouffée d'air frais dont ils avaient tellement besoin. Je suis convaincu que nous avons réussi à éviter de nombreuses fermetures d'entreprises partout au Québec. Les entreprises et secteurs périphériques, notamment les producteurs de pommes, les mielleries, l'industrie touristique et le milieu de la restauration, s’en tireront mieux.
Je voudrais émettre une mise en garde sur les gens qui pratiquent le travail par navette. Une des mesures qui me préoccupe est la déduction pour la mobilité de la main-d'œuvre pour la réinstallation temporaire de gens de métier à un lieu de travail. Cette mesure permettrait aux personnes qui travaillent temporairement loin de chez elles de déduire une partie de leurs frais de transport, d'hébergement et de séjour. Il s'agit d'un pas pour réduire la pression de la pénurie de la main-d'œuvre sur plusieurs des secteurs de l'Abitibi-Témiscamingue dans l'industrie minière et de la construction.
Cependant, il ne faut surtout pas que notre région devienne une destination du travail par navette. Il faut s'assurer que les gens s'installent sur notre territoire, qu'ils y habitent, qu'ils y vivent et qu'ils deviennent de fiers et forts Témiscabitibiens. Les salaires versés doivent être dépensés dans les commerces de nos régions. C'est comme cela qu'on développe notre territoire, qu'on l'habite et qu'on permet aux petites et moyennes entreprises de devenir de grandes entreprises.
J’ai déjà expliqué tous les effets de ce type de mesure lors de l'étude du projet de loi d'une autre collègue à la Chambre. Je rappelle à tout le monde qu'il manque cruellement de logements au Québec et que ce type de mesure peut aussi contribuer à amener une pression sur le marché locatif.
En facilitant leur arrivée sur le territoire, on permet à ces travailleurs temporaires de goûter à nos régions. Je peux assurer à la Chambre que l'Abitibi-Témiscamingue a le don d’amener les gens à y rester pour bâtir leurs rêves les pieds sur terre, qu’on se pète les bretelles à Sainte-Germaine-Boulé, qu’on assiste à un show caché du FME dans une ruelle de Rouyn-Noranda, qu’on profite de la vue du majestueux lac Témiscamingue à Ville-Marie ou qu’on déguste la qualité incroyable des produits agroalimentaires de la région d'Amos.
Un autre volet que j’aimerais aborder est celui de la section 15 du projet de loi C‑ 19, traitant de la Loi sur la concurrence. Le 20 mai dernier, après que j’ai déposé une motion à cet effet, le Comité permanent de l'industrie et de la technologie a examiné cette section et a entendu de nombreux témoins. Je pense que la réticence des derniers intervenants vient du fait qu'il n'y a pas eu réellement de discussions publiques sur les mesures imposées par le gouvernement dans ce projet de loi sur le budget. D'ailleurs, tous les témoins étaient étonnés de voir cette section être incluse dans un projet de loi sur le budget au lieu de faire l'objet d'un projet de loi distinct.
Dans le débat public, certains veulent simplement maintenir le statu quo en matière de concurrence. D'autres disent qu'il est plus que temps d'apporter des changements. Je pense que mes collègues connaissent la position du Bloc québécois. Nous devons apporter un message clair et adapté. Nous devons nous élever à des règles exigeantes qui permettent une réelle concurrence. Donc, nous sommes pour une véritable réforme dans le cadre d'un processus complet et transparent de la Loi sur la concurrence.
Où vont les choses dans le domaine de la concurrence? Voici ce qu'en pense le commissaire du Bureau de la concurrence:
Une conversation importante est en train de prendre forme sur le rôle de la concurrence dans l’économie canadienne. Elle se déroule sur fond d’inquiétudes croissantes quant à la montée d’entreprises titanesques et à la nature changeante de notre marché numérique. De nouveaux penseurs se sont engagés dans le débat.
Comme parlementaires membres de ce comité, nous avons remarqué la vive inquiétude de certaines personnes qui sont venues nous rendre des témoignages. D'ailleurs, nous n'avons pas changé la date de mise en œuvre de cette section du projet de loi pour permettre au Bureau de la concurrence d'attacher tous les éléments pour appliquer ces changements. Tous attendent un engagement ferme et des actions rapides du commissaire Boswell et tous s'entendent sur l'urgence que le dépose un nouveau projet de loi sur la concurrence.
Des modifications importantes sont proposées comme étape préliminaire. Elles renforceraient les pouvoirs d'enquête du Bureau, criminaliseraient les ententes de fixation des salaires et les ententes de non-débauchage et augmenteraient les montants maximaux des amendes et des sanctions administratives pécuniaires. Elles préciseraient que la divulgation incomplète des prix constitue une indication fausse ou trompeuse. Les modifications élargiraient également la définition du comportement anticoncurrentiel, permettraient un accès privé au Tribunal de la concurrence pour remédier à un abus de position dominante et amélioreraient l'efficacité des exigences en matière d'avis de fusion.
En conclusion, il se fait tard et j'aimerais résumer le fond de ma pensée sur ce projet de loi. J'aurais aimé croire que toutes ces mesures apporteraient les résultats tant espérés par nos concitoyennes et nos concitoyens. Avec le temps qui m'est consenti, j'ai seulement exposé quelques mesures que l'on retrouve dans ces 400 pages. Dans le cas présent, nous avons tenté de l'améliorer le plus possible dans les temps limités par le bâillon. Il faudra être doublement vigilant et être encore plus à l'écoute des gens de nos communautés.
Heureusement pour les gens de ma circonscription, le Bloc québécois est en mesure de faire valoir ses recommandations. Encore une fois, le gouvernement a été pris de court. Il a tenté d'enfouir des mesures dans une brique de 400 pages. Je peux garantir que, surtout avec le regard aiguisé de mon collègue de , pour ce qui nous a échappé cette fois-ci, nous nous reprendrons lors de la prochaine ronde de modifications législatives.
Je tiens à mentionner que, plutôt que faire des débats de fond transparents dans des groupes parlementaires, amener des éléments dans un projet de loi mammouth a toujours des conséquences un peu dangereuses. Plusieurs personnes sont venues en témoigner au Comité permanent de l'industrie et de la technologie.
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Madame la Présidente, c'est avec grande fierté que j'interviens à la Chambre des communes pour parler du budget et de la façon dont il renforcerait des municipalités comme celle que je représente, Windsor—Tecumseh.
Le budget de 2022 est d'abord et avant tout un budget axé sur l'emploi et les travailleurs, un document qui rendrait la vie plus abordable pour des millions de Canadiens.
Ce printemps, j'étais fier de monter sur la scène avec le et le pour annoncer deux investissements exceptionnels dans ma collectivité. Le premier était un investissement de 5 milliards de dollars par Stellantis et LG visant à construire une usine de fabrication de batteries qui créerait 3 200 emplois bien rémunérés dans le secteur de l'automobile. Le deuxième était un investissement de 3,7 milliards de dollars à l'usine d'assemblage de Windsor, qui rétablirait le troisième quart de travail et créerait plus de 2 000 emplois supplémentaires dans le secteur de l'automobile.
Ensemble, ces investissements de presque 9 milliards de dollars représentent le plus important investissement dans le secteur automobile de toute l'histoire du Canada, et certainement le plus important investissement dans la circonscription de Windsor—Tecumseh. Ces deux investissements permettront de créer plus de 5 500 emplois dans ma collectivité, d'asseoir la région de Windsor-Essex comme la capitale automobile du Canada et d'assurer la prospérité de cette région pendant de nombreuses générations. Si c'est possible, c'est d'abord et avant tout parce que nous disposons de la main-d'œuvre la plus qualifiée au monde, capable de fabriquer des produits mieux que quiconque. C'est aussi grâce au gouvernement fédéral qui a réalisé des investissements historiques — plus de 100 milliards de dollars — pour lutter contre le changement climatique, notamment pour assurer la transition vers un avenir sans émissions.
Le budget ne s'arrête pas là pour ce qui est des investissements historiques qui transforment la circonscription de Windsor—Tecumseh en chef de file de la transition écologique. En effet, le budget prévoit de créer un fonds de croissance du Canada de 15 milliards de dollars pour inciter le secteur privé à investir dans les technologies propres. Nous pourrions demander à nos amis des organismes WEtech Alliance et Invest WindsorEssex pourquoi il est crucial de disposer de capitaux pour développer et attirer des entreprises qui proposent de bons emplois dans les technologies propres. Le budget prévoit également 1,7 milliard de dollars dans le cadre du programme Incitatifs pour l'achat de véhicules zéro émission, car nous voulons encourager les Canadiens à acheter des véhicules électriques fabriqués par des Canadiens qui travaillent dans des collectivités comme la mienne.
Au-delà des véhicules électriques, notre collectivité a l'occasion de devenir un chef de file en matière de protection des lacs, des rivières et des océans du Canada, y compris des Grands Lacs. Une occasion exceptionnelle s'offre à Windsor—Tecumseh dans l'économie bleue du Canada. L'institut de recherche environnementale des Grands Lacs de l'Université de Windsor est le chef de file du Canada en matière de recherche sur les Grands Lacs et l'eau propre. Il sera appelé à jouer un rôle clé au sein de la nouvelle Agence canadienne de l'eau qui, grâce à ce budget, devrait être fonctionnelle en 2022. Le potentiel pour aménager un carrefour de recherche et d'innovation moderne pour les technologies liées à l'eau propre dans Windsor—Tecumseh est énorme. Ce budget ouvre la porte à ce projet grâce à l'Agence canadienne de l'eau et à la création d'une agence canadienne d'innovation et d'investissement.
En parlant d'eau, j'ai récemment eu l'occasion de visiter, au port de Windsor, les installations d'accostage, de ravitaillement et d'entreposage d'entreprises menant leurs activités le long de la rivière Detroit, des entreprises telles que Morterm et Sterling Fuels. Dans le cadre de ce budget et du précédent, nous investissons 2,4 milliards de dollars dans le Fonds national pour les corridors commerciaux, lequel a le potentiel de dynamiser les ports tels que celui de Windsor pour en faire un véritable centre de transport multimodal au sein de la chaîne d'approvisionnement de l'Amérique du Nord. Cela signifie plus d'emplois et plus d'investissements chez nous.
Alors que nous créons des milliers d'emplois et que nous générons des milliards de dollars d'investissements partout dans la région de Windsor-Essex, nous devrons tourner notre attention vers deux défis grandissants. Le premier est le logement abordable. Comme beaucoup de collectivités au Canada, Windsor—Tecumseh connaît une crise du logement. Une partie importante de la solution consiste à construire et à rénover plus de logements abordables. Au cours des deux dernières années seulement, j'ai été fier d'annoncer des investissements de plus de 200 millions de dollars dans le logement abordable dans la région de Windsor-Essex. C'est un record pour le logement abordable dans ce coin de pays. Nous savons qu'il faut en faire plus et qu'il faut agir plus rapidement. Le budget prévoit d'investir 4 milliards de dollars dans le lancement d'un nouveau fonds pour accélérer la construction de logements afin d'aider les municipalités comme les nôtres à construire plus de logements plus rapidement. Pour aider plus de gens à accéder à la propriété, nous avons instauré le compte d'épargne libre d'impôt pour l'achat d'une première propriété et présenté une charte des droits des acheteurs de propriété.
Le deuxième défi que nous aurons à relever, surtout à mesure que l'économie locale rebondit, est la pénurie de travailleurs qualifiés. On constate des pénuries de travailleurs partout au Canada. On aura besoin de plus d'apprentis et de travailleurs qualifiés pour construire des maisons et des véhicules électriques, des batteries, des bornes de recharge et d'autres infrastructures. J'étais fier, la semaine dernière, quand le gouvernement a annoncé un investissement de 247 millions de dollars pour mettre en place un nouveau programme d'apprentissage qui permettrait de créer plus de 20 000 nouvelles places en formation d'apprentis en offrant aux petites et moyennes entreprises jusqu'à 10 000 $ pour embaucher un nouvel apprenti. En même temps, comme le prévoit le budget, on double le financement du Programme pour la formation et l’innovation en milieu syndical, car on sait que les syndicats, comme la Fraternité internationale des ouvriers en électricité, l'Union internationale des journaliers d'Amérique du Nord, Unifor et la Fraternité unie des charpentiers et menuisiers d'Amérique savent comment former les travailleurs qualifiés d'aujourd'hui et de demain.
Depuis que j'ai été élu, j'insiste beaucoup pour que l'on mette plus d'argent dans les poches des travailleurs qualifiés, y compris ceux qui doivent se déplacer jusqu'à un chantier situé à l'extérieur de leur ville de résidence. Je suis donc heureux de voir, dans le budget de cette année, une déduction pour la mobilité de la main-d'œuvre qui permettra aux travailleurs qualifiés et aux apprentis de déduire 4 000 $ en frais de déplacement et de réinstallation temporaire.
Bien entendu, le programme historique de garde d'enfants à 10 $ par jour du gouvernement fédéral rendra la vie plus abordable à bon nombre de familles et permettra à de nombreux parents d'aller travailler ou de retourner aux études pour acquérir les compétences dont ils ont besoin.
Des collectivités comme la mienne dans Windsor—Tecumseh entament une période de grande prospérité. De nombreux défis se présenteront sans aucun doute à nous, mais nous sommes une communauté qui se serre les coudes et où les gens s'entraident. Grâce aux investissements historiques et au leadership du gouvernement fédéral, nous sommes prêts à relever ces défis et à profiter pleinement des débouchés qui s'offrent à nous. Voilà pourquoi je recommande d'appuyer le projet de loi .