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Monsieur le Président, dans un premier temps, je vous mentionnerai que je partagerai le temps de parole qui m'est imparti avec mon honorable collègue de Davenport.
Je suis très heureux aujourd'hui de participer au débat entourant le projet de loi C-23, qui confirme, sur le plan juridique, l'existence du nouveau ministère des Ressources humaines et du Développement des compétences.
La nouvelle législation fournira au ministre et au ministère l'autorité et les outils nécessaires pour réaliser le mandat qui leur est dévolu et pour contribuer à l'objectif ultime du gouvernement de renforcer les assises sociales.
En scindant l'ancien ministère de Développement des ressources humaines Canada, le gouvernement s'est doté d'une structure lui permettant de concentrer ses efforts pour aider davantage les Canadiens et les Canadiennes à acquérir les outils dont ils ont besoin pour se développer et prospérer dans leur milieu de travail et dans leur collectivité, et pour doter le Canada d'une main-d'oeuvre hautement qualifiée et capable de répondre aux besoins en matière d'emploi du XXIe siècle.
Le défi est de taille, nous en convenons. Le Canada a certes beaucoup d'atouts pour concurrencer le marché mondial, mais il doit se pencher sur l'importante question des disparités entre les emplois émergents et les compétences de sa main-d'oeuvre. Aujourd'hui, de moins en moins d'emplois ne requièrent pas de diplôme d'études secondaires, et dans cinq ans, on prévoit que 70 p. 100 des emplois seront inaccessibles aux personnes sans diplôme d'études secondaires. Elle est révolue l'époque où un jeune sans diplôme pouvait compter sur un emploi dans une usine sa vie durant.
De plus, les technologies évoluent très rapidement, et les travailleurs doivent mettre à jour leurs compétences continuellement. Nous n'avons qu'à penser à nos ordinateurs: vous achetez le dernier modèle et avant même sa livraison, il est dépassé par un autre encore plus puissant.
Enfin, les travailleurs doivent s'attendre à changer d'emploi au moins trois fois au cours de leur vie active, pour se retrouver souvent dans des domaines très différents de leur point de départ. Ils doivent s'adapter et faire preuve de beaucoup de souplesse.
Les Canadiens et les Canadiennes ont prouvé maintes et maintes fois qu'ils étaient capables de s'adapter aux changements, et nous sommes persuadés qu'ils sauront rester au-dessus de la mêlée en ce début de siècle. Pour ce faire, toutefois, il est important que les citoyens et les citoyennes évoluent dans un environnement d'apprentissage continu, dans un pays à l'avant-garde du perfectionnement des compétences.
De concert avec les autres paliers de gouvernement, y compris les provinces et les territoires, le monde des affaires et les syndicats, c'est justement ce que vise le gouvernement du Canada, soit bâtir une culture d'apprentissage continu. Pour bâtir cette culture d'apprentissage continu ou de perfectionnement, il va de soi, le gouvernement du Canada passe à l'action et met en place, entre autres, des structures comme le nouveau ministère de Ressources humaines et Développement des compétences Canada.
Grâce à ses nombreux partenariats avec les provinces, les territoires, le secteur privé, les syndicats, les organisations non gouvernementales et les organismes autochtones, le ministère offre une panoplie de programmes destinés aux étudiants qui désirent poursuivre des études postsecondaires, aux jeunes qui veulent acquérir des expériences de travail, aux personnes en quête d'emploi, aux entreprises qui cherchent à embaucher et à former des travailleurs, aux employeurs et aux syndicats qui travaillent à l'amélioration du milieu de travail ici au Canada.
Voici brièvement quelques-uns des nombreux programmes offerts par Ressources humaines et Développement des compétences Canada, en collaboration avec ses nombreux partenaires. Le Programme canadien de prêts aux étudiants aide les étudiants qui ont des besoins reconnus à accéder à des études postsecondaires, tandis que la Subvention canadienne pour l'épargne-études encourage les gens à investir dans l'éducation de leurs enfants. La Stratégie emploi jeunesse est une autre composante qui permet aux jeunes d'obtenir de l'information pertinente sur les carrières et le marché du travail pour les aider à prendre des décisions quant à leur avenir. Elle offre aux jeunes des expériences de travail pratique et des possibilités d'apprentissage qui leur aident à trouver et à conserver un emploi, ainsi que des programmes et des services destinés aux jeunes qui sont confrontés à des obstacles d'emploi.
Un autre élément constitue les prestations d'emploi et les mesures de soutien facilitant le retour au travail des Canadiens qui se trouvent sans emploi. Les instances sectorielles analysent les réalités propres à leur champ d'action et élaborent les stratégies pour leur évolution.
Le ministère joue aussi un rôle de premier plan avec d'autres ministères et organismes fédéraux sur de nombreux projets, dont la question de la reconnaissance des titres de compétence étrangers.
Comme vous le voyez, le ministère des Ressources humaines et du Développement des compétences touche tous les Canadiens et les Canadiennes à un moment ou à un autre de leur vie. En 2003-2004, par exemple, les prestations d'emploi et les mesures de soutien ont aidé à elles seules près 700 000 Canadiens et Canadiennes. Au cours de la même période et grâce aux programmes du ministère, près de 56 000 Québécois et Québécoises ont réussi à se réintégrer sur le marché du travail.
En outre, au cours de l'été 2003, plus de 480 000 jeunes au Canada ont bénéficié de l'aide offerte par les 330 Centres de ressources humaines du Canada pour étudiants. Bref, chaque jour, un grand nombre de Canadiens et de Canadiennes font appel à Ressources humaines et Développement des compétences Canada.
Le ministre a, de toute évidence, une tâche importance dans la gestion de cet important ministère. Il peut heureusement compter sur l'appui de deux collègues, le ministre d'État (Développement des ressources humaines) et son collègue, le ministre du Travail et du Logement. Ensemble, ils dirigent l'un des ministères ayant le plus de répercussions dans la vie quotidienne des Canadiens et des Canadiennes et sur leur avenir collectif. Ensemble, ils travaillent à bâtir une culture d'apprentissage continu pour relever les défis du XXIe siècle et assurer la prospérité du Canada.
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Monsieur le Président, je suis très heureux de participer à la création du nouveau ministère canadien des Ressources humaines et du Développement des compétences.
En décembre dernier, lorsque le premier ministre a réorganisé l'ancien ministère canadien du Développement des ressources humaines, des mesures ont été prises, conformément à la Loi sur les restructurations et les transferts d'attributions dans l'administration publique, pour permettre la création de deux nouveaux ministères.
Aujourd'hui, avec le projet de loi dont la Chambre est saisie, nous conférons au ministère les outils et les pouvoirs légaux dont a besoin le ministre des Ressources humaines et du Développement des compétences pour s'acquitter de son mandat fort important. Ressources humaines et Développement des compétences Canada, ou RHDCC, joue un rôle clé pour permettre au gouvernement du Canada de respecter son engagement à améliorer le bien-être social et économique de l'ensemble des Canadiens.
Grâce aux efforts déployés par le ministère pour appuyer le développement du capital humain, améliorer l'accès à l'enseignement postsecondaire, promouvoir des milieux de travail adéquats ainsi que le développement des compétences et encourager une culture de l'apprentissage continue, la qualité de vie de tous les Canadiens, y compris les plus démunis, s'en trouvera grandement améliorée.
Si, en tant que nation, nous voulons participer pleinement à l'économie du XXIe siècle, nous devons alors avoir les moyens de veiller à ce que tous les Canadiens puissent acquérir continuellement du savoir et développer leurs compétences.
En commençant par les études, nous collaborons avec nos partenaires provinciaux et territoriaux pour améliorer l'accessibilité et l'abordabilité de l'enseignement postsecondaire. Nous voulons que les Canadiens aient accès à l'enseignement postsecondaire et nous souhaitons également reconnaître la nécessité pour les Canadiens en âge de travailler d'améliorer leurs compétences et d'en acquérir de nouvelles. Pour aider les Canadiens à réaliser cet objectif, le ministère des Ressources humaines et du Développement des compétences appuie un éventail de programmes allant de l'alphabétisation de base à la formation en cours d'emploi en passant par l'apprentissage.
Nous savons tous que la meilleure sécurité est un emploi, mais la réalité, c'est que de nombreux Canadiens ont besoin d'aide pour lancer leur carrière ou revenir sur le marché du travail. C'est pourquoi le ministère des Ressources humaines et du Développement des compétences affecte des sommes importantes aux programmes d'assurance-emploi par l'entremise de mesures actives tendant à aider les travailleurs au chômage à se trouver un emploi. Par l'entremise des Services d'aide à l'emploi, des Partenariats pour la création d'emplois et des Partenariats du marché du travail, le ministère a aidé près de 700 000 Canadiens en 2003-2004.
Comme les députés peuvent le voir en fonction du nom de ces programmes, le partenariat est essentiel pour veiller à obtenir les meilleurs résultats pour les Canadiens. C'est pour cette raison que le ministère collabore avec les autres ordres de gouvernement, des employeurs, des syndicats et des conseils sectoriels pour élaborer une Stratégie des compétences en milieu de travail.
Le milieu de travail est de plus en plus important dans un contexte commercial caractérisé par des changements technologiques rapides. Dans le cadre de la Stratégie des compétences en milieu de travail, nous avons établi trois objectifs: aider à constituer une main-d'oeuvre hautement qualifiée, adaptable et qui a du ressort; avoir un marché du travail qui est souple, efficient et productif; collaborer avec les employeurs pour veiller à ce que les milieux de travail au Canada soient productifs et innovateurs.
Le ministère entend examiner des questions comme l'alphabétisation et l'amélioration des compétences essentielles pour les travailleurs, ainsi qu'encourager l'apprentissage dans des métiers spécialisés. La Stratégie des compétences en milieu de travail va mettre l'accent sur le milieu de travail, car c'est là où les compétences des travailleurs entrent en jeu.
Dans notre dernier budget, nous avons lancé la stratégie en fournissant de nouvelles ressources pour les centres de formation patronaux-syndicaux. Au cours des trois prochaines années, nous allons investir 25 millions de dollars dans un projet pilote, afin d'aider à remplacer l'équipement désuet pour la formation dans les métiers. Le gouvernement du Canada offrira un financement de contrepartie dans le cas des investissements faits par l'employeur et le syndicat dans de nouvelles machines dans certains centres de formation.
À l'heure actuelle, nous travaillons pour accroître les niveaux d'éducation au Canada, mais notre pays fait face à une pénurie de travailleurs qualifiés dans certains domaines. Si on ajoute à cela le vieillissement de la population et la sortie de la génération du baby-boom du marché du travail, il est clair que le Canada a besoin de travailleurs.
Un élément clé de la stratégie de qualification en milieu de travail serait donc de se concentrer sur la reconnaissance des diplômes étrangers. Le fait que les immigrants devraient représenter l'augmentation nette de la main-d'oeuvre entre 2011 et 2016 et le fait que les compétences de nombreux immigrants sont sous-utilisées nous incitent à agir rapidement, et c'est ce que nous avons fait.
Pour répondre à ce défi, le gouvernement du Canada a mis sur pied le programme de reconnaissance des diplômes étrangers. Le budget 2003 prévoyait un investissement de 40 millions de dollars sur une période de cinq ans pour améliorer le processus de reconnaissance des diplômes étrangers au Canada, tandis que le budget 2004 prévoyait 5 millions de dollars additionnels à chacune des quatre années suivantes.
Nous savons que les soins de santé sont la priorité absolue des Canadiens. C'est pour cette raison que nous avons conclu un accord avec les provinces, les territoires et les principaux intéressés en vue d'améliorer les modalités d'accréditation des médecins formés à l'étranger. Des initiatives semblables sont en cours pour ce qui est des infirmiers et d'autres professionnels formés à l'étranger dans ce domaine.
Ressources humaines et Développement des compétences Canada aide les nouveaux arrivés à faire reconnaître leurs compétences, à soutenir les familles afin que leurs enfants prennent le meilleur départ possible dans la vie, à leur donner accès à une éducation postsecondaire et à favoriser l'apprentissage et le perfectionnement en milieu de travail.
Nous savons combien il importe d'aider les Canadiens à se préparer à un travail, à trouver ce travail et à le conserver, mais nous reconnaissons que, parfois, tout ce dont une personne a besoin, c'est une assistance temporaire entre deux emplois. RHDCC administre l'assurance-emploi de manière à soutenir les chômeurs occasionnels.
Le ministère est également chargé d'accorder des prestations de soignant. Cette indemnisation soulage en partie de leur stress les Canadiens ayant à choisir entre leur travail et prendre soin de membres de leur famille gravement malades, en leur faisant bénéficier d'une indemnisation de six semaines de prestations d'assurance-emploi.
Dans ma circonscription de Davenport et dans le Grand Toronto, RHDCC finance et soutient de nombreux programmes venant en aide à des gens dans le but d'améliorer leur vie.
Les services et le leadership dont fait preuve RHDCC a une incidence directe sur des collectivités semblable à la mienne dans tout le pays. Qu'il s'agisse d'intervenir à l'égard des médecins formés à l'étranger ou des prestations d'assurance-emploi, de telles mesures ont une importance certaine pour les gens de Toronto et de tout le Canada.
Compte tenu de l'éventail de programmes et de services offerts par Ressources humaines et Développement des compétences Canada, nous voyons bien le rôle crucial joué par le ministère lorsqu'il s'agit de promouvoir le bien-être social et économique des Canadiens.
RHDCC a un programme ambitieux et très valable. Le présent projet de loi confère officiellement au nouveau ministère le pouvoir de poursuivre ses activités.
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Je remercie la Chambre de me donner la possibilité de parler de l'importance du projet de loi C-23 qui vise à définir dans la loi le mandat et les attributions du ministère des Ressources humaines et du Développement des compétences.
Ce projet de loi conférerait au ministre et au ministère des Ressources humaines et du Développement ldes compétences es pouvoirs légaux nécessaires pour remplir le mandat du ministre. Je peux assurer à la Chambre que RHDCC travaille étroitement avec les fonctionnaires de Développement social Canada pour renforcer les assises sociales du pays.
Le gouvernement croit dans un Canada fort, où chaque citoyen dispose des possibilités et des outils nécessaires pour réaliser son plein potentiel sur le marché du travail et dans la société.
Nous estimons que tous les Canadiens doivent tirer profit de la prospérité du pays. Notre vision pour le Canada est celle où chacun a le droit d'apprendre et de parfaire ses connaissances tout au long de la vie. Nous nous engageons à favoriser l'éducation permanente de façon à ce que tous les Canadiens puissent acquérir les compétences et l'expérience requises pour prendre part activement au marché du travail et à la société.
Au fur et à mesure que nous nous engageons dans le XXIe siècle, le Canada aura besoin d'une main-d'oeuvre plus spécialisée. La nouvelle économie commande une main-d'oeuvre hautement spécialisée et polyvalente qui doit être disposée non seulement à accepter le changement, mais également à le stimuler.
Je pense que la plupart des Canadiens sont conscients que, de nos jours, l'accès à l'éducation et à la formation est un aspect essentiel de la sécurité d'emploi et de la capacité de gagner sa vie. Pour relever les défis du XXIe siècle, les travailleurs canadiens doivent avoir la possibilité de perfectionner leurs compétences, d’améliorer leur scolarité, de poursuivre leur formation en milieu de travail et de s’engager sur la voie de l’apprentissage permanent.
Dans cette optique, le gouvernement du Canada favorise l'apprentissage et le perfectionnement des compétences à chaque étape de la vie des Canadiens. Par exemple, nous aidons les jeunes citoyens par le truchement du programme Subvention canadienne pour l'épargne-études. Ce programme permet au parents d'économiser de l'argent pour les études de leurs enfants. Dès la naissance d'un enfant au Canada, sa famille et le gouvernement peuvent commencer à verser des contributions pour financer son apprentissage futur. Environ 1,8 million d'enfants canadiens profitent actuellement de ce programme novateur.
Des mesures ont été prises pour aider les familles à faible et moyen revenu à économiser. Tous les parents veulent ce qu'il y a de mieux pour leurs enfants, et souhaitent qu'ils atteignent leur plein potentiel d'apprentissage. Le problème, c'est que de nombreuses familles, en particulier les familles à faible revenu, ont de la difficulté à mettre de l'argent de côté pour les études de leurs enfants.
C'est pourquoi le gouvernement du Canada a mis en oeuvre plusieurs nouvelles mesures destinées à encourager les parents à commencer à économiser tout de suite pour financer les études de leurs enfants. Nous sommes conscients que nos jeunes doivent avoir accès à l'éducation et à la formation pour avoir une carrière stimulante qui fait appel à leurs talents et leur garantit un avenir brillant. Toutefois, nous devons faire davantage pour aider les familles et les étudiants qui se préoccupent du coût actuel des études postsecondaires.
C'est pourquoi nous nous efforçons, avec nos partenaires et les principaux intéressés, defournir aux étudiants l'aide financière dont ils ont besoin pour poursuivre des études postsecondaires. Le Programme canadien de prêts aux étudiants et les subventions canadiennes pour études aident beaucoup les étudiants à faire face au coût croissant des études postsecondaires.
Au cours des 40 dernières années, le Programme canadien de prêts aux étudiants a acquis le respect de tous les Canadiens en aidant les étudiants à faire face au coût des études postsecondaires. Quelque 350 000 Canadiens profitent chaque année de ce programme qui, l'an dernier, a permis d'accorder des prêts de 1,6 milliard de dollars à des étudiants dans le besoin. Nous avons également créé une nouvelle subvention d'un montant maximum de 3 000 $, qui aidera jusqu'à 20 000 étudiants de familles à faible revenu à payer leurs frais de scolarité de première année.
Le gouvernement du Canada soutient l'enseignement postsecondaire de diverses façons, notamment avec le programme de Bourses d'études supérieures du Canada, la Subvention canadienne pour étudiants ayant des personnes à charge, et la Subvention canadienne pour étudiants handicapés qui sont grandement dans le besoin, l'aide à l'éducation supérieure d'étudiants autochtones, et le programme d'aide à l'éducation à distance d'Industrie Canada.
L'aide que le gouvernement accorde aux études postsecondaires, par rapport à notre produit intérieur brut, classe le Canada au deuxième rang des pays dans le monde.
Notre programme d'assurance-emploi a continué de s'adapter aux réalités économiques, et il continuera d'évoluer pour répondre aux besoins des Canadiens. Les Canadiens savent qu'ils peuvent compter sur l'assurance-emploi comme filet de sécurité sociale, par exemple lorsqu'ils perdent leur emploi ou en période de difficultés économiques.
Nous donnons également aux Canadiens un nouvel espoir, par le truchement de mesures spéciales qui leur permettent d'acquérir de l'expérience professionnelle, d'améliorer leurs compétences professionnelles ou pour lancer une nouvelle entreprise. Jusqu'à maintenant, plus de 667 000 Canadiens ont profité de cette aide sous forme de prestations d'assurance-emploi et de mesures d'aide de l'assurance-emploi.
L'un des points sensibles de la nouvelle économie est la nécessité de trouver suffisamment de travailleurs possédant un niveau d'éducation adéquat et une formation suffisante. Tous les nouveaux emplois exigent des études et des compétences plus poussées que jamais. Environ 70 p. 100 des emplois exigent une forme quelconque d'éducation postsecondaire. Sur ce plan, le Canada se distingue des autres pays, puisqu'on trouve chez nous le plus fort pourcentage de personnes âgées de 24 à 65 ans ayant fait des études postsecondaires.
Malgré cela, on sait que 42 p. 100 des Canadiens en âge de travailler n'ont pas les capacités de lecture et d'écriture nécessaires pour répondre à ces exigences. Un trop grand nombre de bons emplois ne sont pas dotés au pays, à l'heure actuelle, faute d'avoir une main-d'oeuvre possédant les compétences requises.
Il y une réelle adéquation au Canada entre le besoin d'une main-d'oeuvre qualifiée et les possibilités s'offrant aux travailleurs pour remplir ce besoin. Nous devons combler l'écart des compétences si nous voulons prospérer au XXIe siècle. C'est pour cela que nous sommes déterminés à concevoir une nouvelle stratégie de formation en cours d'emploi pour veiller à ce que le Canada dispose de la main-d'oeuvre qualifiée et adaptable dont il a besoin pour l'avenir.
Nous savons que l'activité économique a pour théâtre le milieu de travail. C'est là que les travailleurs canadiens sont mis à l'épreuve pendant que les entreprises s'efforcent de devenir plus novatrices et productives. C'est donc un endroit qui convient à l'acquisition de connaissances pour les adultes. Nous projetons de travailler avec les syndicats dans leurs centres de formation et avec les entreprises en milieu de travail par l'entremise de conseils sectoriels pour élaborer de nouvelles stratégies de formation en cours d'emploi, stimuler l'alphabétisation et d'autres formations essentielles pour les apprentis et les travailleurs.
Je souhaite en particulier souligner le rôle important que devraient, à mon sens, jouer les syndicats dans ce processus. Les syndicats disposent de ressources et de l'influence requises qui contribueront à faire la promotion d'une acquisition de connaissances accrue. La stratégie de l'acquisition de compétences en milieu de travail tablera sur les programmes et les activités actuels du gouvernement fédéral, comme l'initiative des conseils sectoriels, les programmes d'apprentissage, les initiatives d'alphabétisation et d'acquisition de connaissances essentielles en milieu de travail, la reconnaissance des diplômes étrangers et la mobilité de la main-d'oeuvre.
Dans toutes ces activités, nous allons collaborer avec nos partenaires industriels, les employeurs et les syndicats, aussi bien que les organisations qualifiantes et les gouvernements provinciaux et territoriaux afin de faire la promotion du développement rentable des connaissances axé sur besoins du marché. L'ensemble de ces initiatives font partie du mandat du nouveau ministère des Ressources humaines et du Développement de compétences.
Le Canada sera au pays plus fort si tous ses habitants sont en mesure de mettre en valeur leurs talents et leurs compétences sur marché pour le bien de la société. Je suis sincèrement emballée quand je vois que les gens commencent à prendre conscience de l'énorme potentiel du Canada dans la nouvelle économie mondiale.
Dans le cadre de ce programme ambitieux, le gouvernement travaille à l'édification d'une main-d'oeuvre adaptée au XXIe siècle, une main-d'oeuvre dynamique, qualifiée et capable de soutenir la concurrence des meilleurs dans le monde.
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Monsieur le Président, si vous me le permettez, je partagerai le temps de parole qui m'est imparti avec mon collègue de Beauport—Limoilou.
Le présent projet de loi définit le ministère des Ressources humaines et du Développement des compétences. Dès les premières lignes du projet, on nous explique ceci, et je cite:
Les attributions du ministre s’étendent d’une façon générale à tous les domaines de compétence du Parlement [...] ne ressortissant pas de droit à d’autres ministres, ministères ou organismes fédéraux.
On ne mentionne malheureusement pas que ces domaines de compétence sont tous de juridiction provinciale. C'est donc dire que ce présent projet de loi institutionnalise davantage l'ingérence fédérale dans les secteurs du développement de la main-d'oeuvre et de l'éducation.
Dans les prochaines minutes, je ne reviendrai pas sur le volet de l'assurance-emploi, bien qu'il s'agisse d'une portion importante du nouveau ministère. En effet, je crois que mon collègue de Chambly—Borduas a très bien expliqué la position du Bloc québécois en cette matière.
Qu'on me laisse seulement rappeler quelques faits. Le programme d'assurance-emploi est devenu un pouvoir fédéral quand il a été légué par les provinces dans les temps difficiles de la dernière guerre mondiale. Depuis ce temps, le gouvernement fédéral, comme dans plusieurs domaines d'ailleurs, n'a fait qu'à sa tête, sans écouter le Québec et les provinces.
Le présent gouvernement peut maintenant démontrer s'il a de la volonté en appuyant les projets de loi C-278 et C-280 déposés par le Bloc québécois. Ces deux projets de loi apporteraient des modifications nécessaires et efficaces à la Loi sur l'assurance-emploi, le premier en termes de procédure et de prestations, le second en ce qui concerne la Commission de l'assurance-emploi et la caisse qui s'y rapporte.
Dans mon comté, l'assurance-emploi prend malheureusement de plus en plus de place, alors que le gouvernement laisse un nombre incroyable d'entreprises fermer leurs portes. L'assurance-emploi est et sera très importante pour un grand nombre de citoyens de mon comté. Cependant, les critères actuels sont inadéquats pour les deux. Il faut quand même qu'ils aient un revenu décent pour subvenir à leurs besoins. Avec l'ensemble des programmes fédéraux qui ont subi des coupures pour tous les groupes d'âge et pour tous les travailleurs, mon comté est privé de 23 millions de dollars annuellement, un montant incroyablement élevé.
Cela dit, qu'on me laisse revenir au présent projet de loi, qui, comme je le disais, affirme l'ingérence du gouvernement libéral fédéral dans des juridictions provinciales.
Le mandat du futur ministre des Ressources humaines et du Développement des compétences est, entre autres, de raffermir les assises sociales du Canada. Cependant, je le répète encore, ces assises sociales, comme c'est bien dit, relèvent des compétences des provinces.
La portion Développement des compétences dans le nouveau ministère n'est rien de moins qu'un ministère de l'Éducation déguisé. Les Bons d'étude en sont un bon exemple. Le gouvernement fédéral doit transférer l'argent au Québec et aux provinces, plutôt que de mettre sur pied des programmes dans des champs de compétence qui ne sont pas les siens. Avec le transfert aux provinces, le gouvernement du Québec pourrait venir en aide aux étudiants en restreignant leurs dettes d'études et en fournissant des rêves atteignables aux jeunes de chez nous.
On mentionne dans le projet de loi C-23 que le nouveau « ministre peut conclure un accord avec une province, un organisme public provincial [...] ou tout organisme de son choix ». J'espère bien; c'est une évidence. Les secteurs du développement de la main-d'oeuvre et de l'éducation sont de compétence provinciale. Les provinces et les organismes provinciaux devraient être consultés, à moins qu'encore une fois, le gouvernement libéral ne fasse preuve de mauvaise volonté.
Dans le secteur du développement de la main-d'oeuvre, qu'on me laisse citer à nouveau le projet de loi. On y dit que le ministre contribue à atteindre ces objectifs « en soutenant le développement du capital humain, en améliorant l'accès aux études postsecondaires, en soutenant le perfectionnement des compétences en milieu de travail et en encourageant les Canadiens à s'engager sur la voie de l'apprentissage continu ».
Je donnerai des exemples de mon comté pour démontrer que le gouvernement libéral a de la difficulté à gérer des programmes et qu'il serait aussi bien de les laisser, avec leur portefeuille, au Québec et aux provinces.
Dans le comté de Compton—Stanstead, après la fermeture de l'usine CookshireTex et de la Cordelli, manufactures victimes de la concurrence asiatique, plusieurs employés ont fait des démarches pour se recycler. Ils ont voulu regagner le marché du travail en se spécialisant.
Plutôt que de les encourager, les gens du bureau local de l'assurance-emploi les ont carrément démoralisés. Les employés fédéraux mentionnaient que les nouveaux chômeurs avaient amplement de qualifications pour se reclasser. Quand ce n'était pas le cas, on leur mentionnait que l'assurance-emploi ne paierait pas pour des cours saisonniers ou pour des cours de longue durée.
Est-ce là une preuve de bonne volonté? Est-ce là ce qu'on appelle soutenir le développement du capital humain, soutenir le perfectionnement et encourager l'apprentissage continu? Je crois que le gouvernement libéral rit de nos concitoyens. Tant qu'à répondre des aberrations du genre, le gouvernement fédéral devrait régler le déséquilibre fiscal afin que le Québec puisse avoir des ressources pour assurer lui-même la totalité du développement de sa main-d'oeuvre, sans quémander à Ottawa.
Je demande à mes collègues de cette Chambre d'être contre le projet de loi C-23, mais d'être favorables aux projets de loi C-278 et C-280 qui, je le répète, modifient de façon efficace la Loi sur l'assurance-emploi. Le Bloc québécois considère aussi que le mandat accordé au ministre du Travail dans la partie II du projet de loi C-23 est en concordance avec le projet de loi C-263 sur les travailleurs de remplacement. Le gouvernement libéral devrait appuyer l'initiative du Bloc québécois en votant en faveur dudit projet de loi et modifier, par le fait même, le Code du travail, sans tout chambarder l'ensemble du ministère du Développement des ressources humaines.
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Monsieur le Président, nous cherchons en quoi le projet de loi qui est devant nous améliorera véritablement le sort des personnes et en quoi finalement, il se traduira par des améliorations sur le terrain. Dans ce cas-ci, on scinde certaines fonctions. Dans d'autres sujets, comme le développement régional, on crée un ministère, alors qu'on avait l'Agence de développement économique.
En préparant cette intervention, je lisais des notes. Je peux vous dire que les organigrammes du nouveau ministère des Ressources humaines et du Développement des compétences Canada qui nous ont été fournis sont assez particuliers en matière de ligne d'autorité entre le ministre du Travail et du Logement et le ministre d'État (Développement des ressources humaines). Tout cela ne nous semble pas garant d'une efficacité d'opération.
Maintenant, on se demande en quoi le sort des chômeurs, des sans-abri et des travailleurs va se trouver amélioré par un type de loi.
C'est pour cela que nous, au Bloc québécois, nous nous opposons à cette loi qui risque de faire de nouveaux empiétements et qui n'est garante d'aucun nouvel investissement. On sait que ce gouvernement a généré des surplus de 9,1 milliards de dollars. Ces surplus seront sans doute dépassés cette année. On sait qu'une des fonctions du ministre du Travail et du Logement, qui est définie dans cette loi, concerne le logement.
D'ailleurs, aujourd'hui, vous savez qu'il y a eu une manifestation du Front populaire en réaménagement urbain, le FRAPRU qui réclamait un investissement immédiat. Par conséquent, le ministre du Travail et du Logement est aussi responsable de la Société canadienne d'hypothèques et de logement qui ne fait pas partie de l'organigramme de ce nouveau ministère. Tout cela n'est pas favorable, à mon avis.
On sait quand même qu'il n'est pas nécessairement simple d'organiser un État, comme cet État fédéral très centralisateur, j'en conviens. On sait que tout système est perfectible et peut créer ses propres empiétements et ses propres difficultés de gestion, mais nous ne voyons pas en quoi cela favorise ou améliore la clarté.
Boileau écrivait: « Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément. »
À la lecture des notes et des présentations de ce nouveau ministère, on ne peut pas en dire autant. Je vous lirai un peu cette documentation, et vous constaterez avec moi que Boileau se retournerait peut-être dans sa fosse s'il lisait ou s'il avait connaissance de la mission de ce nouveau ministère:
La vision de RHDCC consiste à bâtir un pays où chacun des citoyens a la possibilité d'apprendre et de contribuer au succès du Canada en participant pleinement à un marché du travail efficace et efficient. RHDCC a pour mission d'élever le niveau de vie et la qualité de vie de tous les Canadiens en faisant la promotion du développement d'une main-d'oeuvre hautement qualifiée et mobile et d'un marché du travail efficient et inclusif, ce qui veut dire que le Ministère joue un rôle clé en contribuant à bâtir une économie du XXIe siècle pour le Canada et en renforçant les assises sociales du Canada.
Le Ministère contribue à l'atteinte de ces deux objectifs en soutenant le développement du capital humain, en améliorant l'accès aux études postsecondaires, en soutenant le perfectionnement des compétences en milieu de travail et en encourageant les Canadiens à s'engager sur la voie de l'apprentissage continu.
En fait, il y a là une logorrhée, et cela ne correspond pas nécessairement aux besoins des Canadiens, c'est-à-dire d'avoir un emploi, d'avoir aussi, lorsqu'ils perdent leur emploi, un filet social qui garantisse qu'ils aient un minimum vital. De plus, je ne vois pas en quoi cette création améliore les choses.
Par exemple, en ce qui concerne les sans-abri, on sait finalement qu'il y avait la mesure IPAC pour l'aide aux sans-abri, laquelle touche à sa fin. Dans le discours du Trône, il y a eu une promesse mélangée à la création de nouveaux logements qui ne correspond pas aux besoins des sans-abri. Cette initiative nationale pour les sans-abri et les programmes qui en découlent, dont le programme IPAC, qui est l'Initiative de partenariat en action communautaire, sont des programmes qui nécessitent des investissements.
Par conséquent, avant de structurer ou de « surstructurer » les agences et les ministères, il importe de les doter de ressources suffisantes. Pendant la campagne électorale, les libéraux ont annoncé de 1 à 1,5 milliard de dollars—on ne peut pas dire que ce soit clair—, sur cinq ou six ans. Ils mélangent en fait à cette promesse, les mesures en matière de logement, donc la création de nouveaux logements, et les mesures d'aide aux sans-abri.
Quand on voit 1,5 milliard de dollars, ou un milliard de dollars sur six ans, quand on mêle la création de nouveaux logements pour les familles—des logements abordables ou des logements sociaux—, quand on mêle le service d'encadrement IPAC au niveau des ressources aux personnes et qu'on mêle à cela la création d'hébergements temporaires que permet aussi le programme IPAC, on s'aperçoit qu'on va avoir un énorme ministère, fusse-t-il scindé ou réorganisé, avec, finalement, des ressources limitées. Ce sont ces ressources qui sont recherchées.
En fait le gouvernement semble dire: « Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué? » Nous disons: « Pourquoi faire compliqué quand on pourrait faire simple? »
Donc, l'idée d'avoir une caisse autonome d'assurance-emploi, l'idée que cette caisse-là n'est pas introduite dans un énorme ministère où les surplus peuvent se perdre et se détourner, cela s'est vu cruellement depuis quelques années. À ce moment, la reddition de comptes risque d'être diminuée et d'être difficile à faire.
Également, on a eu cette expérience-là aux ressources humaines par le passé et je ne crois pas que cela corrige quoi que ce soit. J'ai l'impression que c'est plus un cataplasme sur une jambe de bois.
Bien humblement, je ne crois pas que les problèmes d'efficience ou d'efficacité soient corrigés par cette organisation-là, dont l'imputabilité ministérielle ne semble pas claire quand on regarde l'organigramme.
Ce dont ont besoin les sans-abris, ce sont des ressources humaines. Ce dont les familles du Canada et du Québec qui sont mal logées ont besoin, ce sont des ressources. Ces ressources-là devraient être transférées vers les provinces et vers le Québec qui sont plus aptes à livrer les programmes, plus aptes à fournir ces solutions que par le biais de ministères ou de programmes fédéraux mur à mur.
Donc, ce projet de loi est une source de confusion et n'amène pas de solutions concrètes pour les gens. Il peut aussi être une source d'intrusion dans les compétences du Québec. Je ne crois pas qu'elle soit la source d'une meilleure qualité de vie pour les Québécois et les Québécoises comme pour le reste du Canada, pour les Canadiens et les Canadiennes également.
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Monsieur le Président, je suis heureux de pouvoir prendre la parole au sujet du projet de loi C-23, qui vise à légaliser la création, par une série de décrets en décembre dernier, du ministère des Ressources humaines et du Développement des compétences.
Aujourd'hui, nous avons l'occasion d'examiner un projet de loi qui vise à constituer le ministère des Ressources humaines et du Développement des compétences et à définir les obligations, les fonctions et le mandat du ministre. J'aimerais parler de ce mandat et expliquer pourquoi il est si important pour notre niveau de vie de disposer d'une main-d'oeuvre mobile et hautement qualifiée.
À titre de député de Dartmouth--Cole Harbour, je connais très bien le rôle de ce ministère dans les vies de mes électeurs. Je suis heureux que le ministre ait visité ma circonscription au cours de l'été pour en savoir plus sur notre région et pour annoncer d'importants nouveaux programmes touchant notre coin de pays. La porte est grande ouverte en tout temps s'il souhaite revenir.
Le nom du ministère, Ressources humaines et Développement des compétences, traduit bien le rôle qu'il jouera avec ses partenaires pour aider les Canadiens à accroître leurs atouts. Dans l'économie du savoir, les Canadiens comprennent de plus en plus l'importance de l'apprentissage et du développement des compétences.
Une façon de contribuer à améliorer les chances des individus consiste à faire en sorte qu'ils prennent un bon départ dès leur enfance. Les prestations de maternité et les prestations parentales accordées par le programme d'assurance-emploi font qu'il est plus facile, aujourd'hui, pour les parents, de veiller attentivement à la santé et au bien-être de leurs poupons.
Par ailleurs, parents et grands-parents peuvent investir dans un régime enregistré d'épargne-études en faveur d'un de leurs enfants ou de leurs petits-enfants, tout en sachant qu'ils vont recevoir une aide additionnelle pour ces enfants de la part du gouvernement du Canada sous la forme de la Subvention canadienne pour l'épargne-études.
Dans son dernier budget, le gouvernement a récemment haussé cette subvention pour les familles à faible et à moyen revenu. Aux parents admissibles à la Prestation nationale pour enfants, le gouvernement offre le Bon d'études canadien pour les inciter davantage à épargner un peu d'argent en vue de l'éducation de leurs enfants.
Les députés se rappelleront que 26 p. 100 des familles ayant un revenu inférieur à 25 000 dollars ne possèdent pas d'épargne pour l'éducation postsecondaire de leurs enfants. De plus, seuls 8 p. 100 d'entre eux épargnent dans un REEE grâce auquel ils peuvent obtenir un financement équivalent du gouvernement.
J'espère que mes collègues voient les objectifs politiques poursuivis par ces programmes. Nous travaillons de concert avec les parents canadiens pour donner à leurs enfants un bon départ, de sorte qu'ils soient prêts et capables d'apprendre à l'école, et puissent aspirer à une formation et des études postsecondaires.
Des études nous montrent que les enfants prennent davantage au sérieux l'éducation postsecondaire s'ils éprouvent le sentiment que leurs parents ont dressé pour eux un plan d'apprentissage à long terme. Notre but est d'amener les jeunes à prendre conscience de la valeur de l'éducation et de l'apprentissage très tôt, de sorte qu'ils soient motivés au moment voulu.
RHDCC vient également en aide aux familles d'une autre façon, soit en finançant des projets dans l'ensemble du pays visant à soutenir la scolarité des familles par l'intermédiaire de son Secrétariat national à l'alphabétisation. La scolarité et les habiletés essentielles sont les fondements d'un apprentissage tout au long de la vie et permettent de prendre part pleinement au milieu du travail et à la société. Une scolarité poussée se traduit par une meilleure qualité de vie, notamment par une réduction de la pauvreté, par une diminution du chômage, par une diminution du besoin d'assistance et par l'amélioration de la santé des Canadiens. Cela va de soi, la meilleure sécurité est un emploi, et la meilleure façon d'y parvenir est l'apprentissage, la scolarité et l'acquisition des habiletés fondamentales tellement indispensables dans toutes les professions.
RHDCC joue encore un rôle plus tard dans la vie des jeunes. La Stratégie emploi jeunesse intervient dans de nombreux secteurs des collectivités canadiennes. Depuis l'embauche d'étudiants l'été jusqu'au projet d'apprentissage pour jeunes gens ayant quitté l'école ou en chômage, les projets SEJ misent sur des partenaires locaux pour aider les jeunes à acquérir de l'expérience de travail, puis à poursuivre leur éducation ou entrer dans le marché du travail. La toile de fond de notre succès comme pays est notre travail avec nos partenaires dans les collectivités dans le but de faire éclore les compétences et les talents de nos jeunes.
Certaines personnes ont entendu et vu la campagne publicitaire qui encourage les jeunes à considérer les métiers comme un choix de carrière sérieux. Par l'entremise du ministère des Ressources humaines et du Développement des compétences, 12 millions de dollars ont été fournis au Forum canadien sur l'apprentissage et à Skills/Compétences Canada pour élaborer et lancer cette campagne de promotion tendant à diriger plus de jeunes vers les métiers. Nous accomplissons deux objectifs importants: élargir les débouchés pour les jeunes et renouveler les métiers spécialisés. Comme une bonne partie du travail au ministère des Ressources humaines et du Développement des compétences, le succès de cette campagne dépendra des intervenants dans le domaine de l'apprentissage, des entreprises, des groupes syndicaux, des employeurs et des enseignants.
La campagne souligne également les défis que le Canada doit relever en matière de compétences. Tout d'abord, nous assistons à un ralentissement de la croissance de la main-d'oeuvre. Cette dernière augmentait de plus de 2 p. 100 par année il y a 25 ans. À la fin de cette décennie, la croissance ne sera plus que de 1 p. 100 par année. C'est l'une des raisons de cette campagne. Des pénuries régionales de main-d'oeuvre sont également évidentes dans les secteurs de la construction, de la mécanique d'aéronefs, de l'usinage et de la menuiserie.
L'autre défi que nous devons relever, c'est l'augmentation incessante des exigences professionnelles dans toutes les industries. Les trois quarts des emplois exigent maintenant certaines études postsecondaires, qu'il s'agisse d'un certificat de compétence, d'un diplôme collégial ou d'un diplôme universitaire. Conscient de l'urgence de cette situation, le gouvernement du Canada a fait du développement des compétences et de l'apprentissage continu une priorité.
Depuis que nous avons équilibré pour la première fois notre budget en 1997-1998, environ un quart de toutes les nouvelles dépenses fédérales ont été consacrées à l'enseignement et à l'innovation. Cela représente plus de 36 milliards de dollars. Le ministère des Ressources humaines et du Développement des compétences donne l'exemple à cet égard. Dans les années à venir, nous devrons nous assurer que les Canadiens ont l'occasion d'obtenir les compétences nécessaires pour réussir sur un marché du travail en pleine évolution.
En fait, notre objectif est de jeter les bases d'une promotion de l'apprentissage à tout âge et à tous les stades de la vie. Il s'agit notamment d'améliorer l'accessibilité et l'abordabilité des études postsecondaires, afin que les étudiants puissent obtenir une bonne éducation et les compétences voulues.
De nombreux étudiants auxquels j'ai rendu visite dans les écoles de ma région craignent que des études postsecondaires soient hors de leur portée. C'est l'une des raisons pour lesquelles j'ai été intéressé à me joindre au caucus de notre parti sur l'enseignement postsecondaire et à prendre la relève de notre éminent collègue de Peterborough à la tête de ce groupe. C'est pourquoi notre dernier budget améliorait le Programme canadien de prêts aux étudiants et les Subventions canadiennes pour études, afin d'accroître l'accès pour les étudiants dans le besoin, comme ceux qui ont des personnes à charge, qui sont handicapés, qui viennent d'une famille à faible revenu ou qui étudient à temps partiel.
Aider les étudiants à poursuivre des études postsecondaires ne constitue qu'une partie de la solution. L'apprentissage se fait également en milieu de travail et autour du milieu de travail. C'est là où il doit y avoir corrélation entre les compétences des travailleurs et les besoins actuels du marché du travail, ce qui a également des répercussions sur l'innovation et la productivité.
Nous travaillons avec les autres ordres de gouvernement, les entreprises, les syndicats, les travailleurs et les conseils sectoriels afin de mettre au point une Stratégie des compétences en milieu de travail conçue pour favoriser l'alphabétisation, rehausser des aptitudes professionnelles et améliorer la formation dans les métiers spécialisés. Nous voulons fournir aux travailleurs de meilleures chances de rehausser et d'améliorer leurs compétences professionnelles.
Au moyen de la Stratégie des compétences en milieu de travail, nous aimerions premièrement bâtir une main-d'oeuvre hautement compétente, adaptable et résiliente et, deuxièmement, voir l'avènement d'un marché du travail souple, efficace et productif et répondre aussi aux besoins des employeurs en matière de productivité et d'innovation en milieu de travail.
Dans notre dernier budget, nous avons enclenché la stratégie en fournissant de nouvelles ressources aux centres de formation syndicaux-patronaux. Au cours des trois prochaines années, nous investirons 25 millions de dollars dans un projet pilote visant à remplacer le matériel désuet servant à l'apprentissage des métiers.
Le dernier budget prévoit 5 millions de dollars de plus par année sur quatre ans pour aider les conseils sectoriels à sensibiliser les gens à l’importance de l’intégration des immigrants qualifiés dans l'économie canadienne. Dans une période de pénurie de main-d'oeuvre qualifiée, nous devons travailler ensemble à la recherche de solutions pour l'évaluation et la reconnaissance des diplômes des immigrants qualifiés. Les immigrants ont une importante contribution à apporter à la croissance économique du Canada atlantique, ma région. Nous ne pouvons pas nous permettre d'avoir des professionnels qualifiés qui n'ont pas la possibilité d'exercer leur profession.
Les 5 millions de dollars s'ajoutent à l'injection totale de 40 millions de dollars sur cinq ans annoncée dans le budget de 2003 pour la création d'un programme de reconnaissance des compétences des travailleurs formés à l'étranger. RHDCC dirige le programme en collaboration avec divers partenaires, gouvernements provinciaux et territoriaux, organismes d'attribution de permis et de réglementation professionnelle, associations professionnelles, employeurs et autres intervenants.
Nous avons déjà conclu une entente sur un processus amélioré en vue de la reconnaissance professionnelle des médecins formés à l'étranger. Des consultations seront bientôt lancées auprès des professionnels paramédicaux tels que les pharmaciens, les ergothérapeutes, les physiothérapeutes et les techniciens de laboratoire médical.
Comme les députés peuvent le constater, le ministère des Ressources humaines et du Développement des compétences s'active sur plusieurs fronts et dans nombre de collectivités aux quatre coins du Canada. Le travail des employés de RHDCC, doublé de la contribution des partenaires et des intervenants du ministère, reflète les priorités des Canadiens et va dans le sens des intérêts à long terme du Canada. Nos ressources humaines sont notre avenir et RHDCC fait preuve de leadership en vue de répondre aux besoins essentiels des Canadiens.
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Monsieur le Président, je suis très content de prendre la parole cet après-midi au sujet d'une question qui me tient particulièrement à coeur. Au début des années 1970 je terminais mes études universitaires à l'Université Laurentian de Sudbury et j'obtenais un emploi au Sault College. Avec d'autres membres du personnel de cet établissement, j'ai parcouru de long en large la région de Sault Ste. Marie-Algoma. Nous vantions les mérites de l'éducation comme des missionnaires en sensibilisant les gens à l'apprentissage continu, en les invitant à améliorer leurs compétences, à diversifier leurs expériences d'emploi, à innover dans leur milieu et même à participer au secteur bénévole. Il me semble que l'on misait sur l'éducation à cette époque. L'enthousiasme était général et tous y participaient.
Je dois dire cependant que j'ai constaté, depuis que je suis ici et au cours des dernières années comme député provincial ontarien, que le climat a changé. C'est maintenant non plus l'éducation qui est prioritaire mais la réduction du déficit et de la taille du gouvernement et cela, me semble-t-il, au détriment de nos collectivités, de nos jeunes tout particulièrement, et de notre pays.
Je suis honoré de prendre la parole à la Chambre aujourd'hui au sujet du projet de loi portant création du nouveau ministère des Ressources humaines et du Développement des compétences. Il peut sembler s'agir simplement d'un projet de loi d'ordre administratif visant à donner un cadre législatif à un nouveau ministère qui fonctionne de puis décembre dernier. Pourtant, le mandat du ministère englobe des enjeux très importants pour les Canadiens, y compris la stratégie visant le milieu de travail , les programmes d'apprentissage, l'assurance-emploi et les initiatives d'aide aux étudiants.
J'apprécie l'apport au présent débat de mes collègues d'Ottawa-Centre et de Burnaby—New Westminster, tout en constatant le bilan honteux du gouvernement concernant le logement social, les sans-abri et les personnes handicapées.
Lorsque nous nous penchons sur les politiques qui ont rapport à la santé et au dynamisme de notre économie, il nous faut répondre à des questions fondamentales. Il nous faut bien déterminer tout particulièrement si nous estimons que l'économie est au service de l'homme ou si, au contraire, l'homme est au service de l'économie.
Toute politique sociale ou budgétaire découle alors de la compréhension de base que nous avons du rapport entre l'homme et l'économie. Tant que nous n'aurons pas bâti une économie qui valorise la personne humaine, qui permet à tous les Canadiens de participer pleinement et de bénéficier de la justice et de la richesse qui, à l 'heure actuelle, n'avantagent que certains d'entre nous, j'estime que nous aurons failli à la tâche.
Premièrement, en tant que député de Sault Ste. Marie à l'assemblée législative de l'Ontario et maintenant en tant que député fédéral, je me suis battu pour protéger l'économie du Nord. Mais en parlant à des collègues à mon arrivée ici, j'ai découvert que ce n'est pas seulement l'économie du Nord qui pâtit mais l'économie de l'ensemble des régions rurales. Les grandes agglomérations se sont relativement bien tirées d'affaire au cours des dernières années, alors qu'au cours de la même période et encore aujourd'hui, les populations des régions éloignées connaissaient beaucoup de difficultés, elles qui contribuent pourtant de manière substantielle à l'économie prospère du pays.
Je me suis employé à élaborer une stratégie globale pour protéger nos acquis et attirer de nouveaux investissements. Le développement économique se fait mieux et de manière plus durable lorsqu'on s'efforce de bien connaître et d'enrichir le principal actif d'une collectivité, à savoir principalement les gens qui la composent.
Cependant, au cours de la campagne électorale, j'ai entendu dire qu'il y avait trop peu d'emplois dans ma circonscription ou que les emplois étaient des emplois à temps partiel assortis d'une mauvaise rémunération, ce que j'entends encore dire aujourd'hui. J'entends parler d'exode. Mon ami de Timmins—Baie James prend régulièrement la parole ici et pose des questions. Les médias rapportent presque un jour sur deux ses propos au sujet du phénomène de l'exode des populations du Nord du pays. Dans ma circonscription en particulier, dans le Nord de l'Ontario et, je crois, dans les autres régions rurales de l'Ontario, l'exode des populations est malheureusement une réalité beaucoup trop présente.
Nos jeunes vont terminer leurs études dans le Sud et trop souvent ne trouvent pas de postes à plein temps lorsqu'ils veulent retourner dans leur région. Ils obtiennent des contrats à la chaîne. En fait, ils sont obligés de s'exiler pour se trouver un emploi. Lorsque le gouvernement a une solution innovatrice, habituellement sous forme de partenariat avec des établissements et des intervenants du milieu, force est de constater, malheureusement, qu'un, deux, trois ou quatre ans plus tard, les critères changent l'admissibilité au financement devient impossible et on assiste à la disparition d'un bon programme.
Nous connaissons le cas du Northern College, à Timmins. Ce collège a un programme de création d'emplois très réussi, le programme d'aide aux diplômés, qui s'attaque au problème criant de l'exode des jeunes du Nord. Bien qu'il ait permis à 75 diplômés de se trouver un emploi, ce programme réussi ne répond plus aux critères de RHDCC.
Les subventions ont augmenté énormément en raison du niveau élevé des emplois obtenus par nos diplômés. Un pourcentage élevé de la clientèle était payé 13 $ l'heure, en moyenne. Ce n'est peut-être pas beaucoup pour ceux qui vivent dans les villes et qui gagnent davantage, mais une telle rémunération est très acceptable dans certaines régions du Nord. Seize clients gagnaient plus de 17 $ l'heure. Plusieurs employeurs qui réclamaient davantage de temps de formation en raison de la complexité des emplois offerts ont obtenu jusqu'à 52 semaines de financement.
Un grand nombre de diplômés sont rentrés dans leur collectivité après leurs études collégiales ou universitaires et ont exprimé un vif désir d'y rester, ce qui montre bien que le programme a été à la hauteur. Le projet a obtenu des fonds de Développement des ressources humaines Canada pendant les quatre premières années de son existence dans le cadre de la stratégie emploi jeunesse, puis pendant deux ans à titre de programme de stages pour les jeunes. Il est évident que le programme d'aide aux diplômés pourrait être étendu. Il pourrait être lancé à North Bay, à Sudbury ou à Sault Ste. Marie, ma circonscription, où il pourrait être mis en oeuvre au Sault College en partenariat avec les collèges.
À Sault Ste. Marie, nous sommes préoccupés par le manque d'appui au programme de stages pour les travailleurs âgés de 30 ans et plus. Les travailleurs plus âgés en général et les femmes en particulier ne sont pas admissibles aux prestations d'assurance-emploi parce qu'ils occupent des emplois à temps partiel. Je crois que cela est dû à une modifications des critères par le gouvernement.
Il y a aussi le problème des travailleurs dont on ne sait pas s'ils ont été renvoyés ou s'ils ont quitté volontairement leur emploi. Il est très difficile de prouver un renvoi injuste, et faute d'aide, nombre d'entre eux se sont vu refuser des prestations.
Un autre groupe qui semble être touché de manière plutôt dramatique dans notre domaine est le groupe des personnes dans la cinquantaine. Un groupe de personnes est venu dans mon bureau pour me dire, par exemple, qu'elles avaient pris leur retraite anticipée pour laisser la place aux jeunes, qui vont être formés et obtenir un emploi. Cependant, après une retraite d'un an ou deux prise à l'âge de 50 ans, ils constatent, à bon droit, qu'ils ont toujours quelque chose à donner à la société. Avec leurs habiletés, leur expérience et leurs connaissances, ils pourraient réintégrer le marché du travail, faire un autre métier peut-être, et apporter leur contribution. Ils se sentiraient ainsi mieux et ils pourraient faire plus pour leur collectivité et leur pays.
Cependant, il y a un décalage important et grave. Il ne semble pas y avoir l'appui, l'assistance ou la formation leur permettant de combler ce fossé. Ils constituent une source dont nous avons désespérément besoin pour soutenir la concurrence dans le monde et améliorer le PNB, mais nous sommes incapables de faire le lien. Il est nécessaire de se concentrer quelque peu et de collaborer avec ce groupe de personnes afin qu'elles puissent redevenir des membres productifs de la société.
Le démantèlement de la formation en alternance est regrettable. Nous avons besoin d'examiner sérieusement la manière d'améliorer les programmes d'apprentissage. Il y a une pénurie de personnes de métier au Canada et la situation va empirer au cours des prochaines années.
Le Conference Board du Canada est d'avis que le Canada n'est pas prêt à faire face à ce problème avec le programme d'apprentissage actuel. Il dit qu'il y a un réel décalage au Canada entre la nécessité d'une force de travail formée et compétente, et les possibilités qui s'offrent aux travailleurs pour y satisfaire. Nous avons systématiquement démantelé la formation en alternance caractérisée par la collaboration entre le gouvernement, le secteur privé et les organismes syndicaux.
Le financement a été réduit, ce qui a fait passer le fardeau et le coût de la formation aux individus, en fonction de l'état du marché. Partout dans le monde, surtout là où l'économie est bonne, l'éducation et la formation sont considérées comme un investissement social qui profite à tout le monde, notamment aux entreprises et à l'industrie. Par exemple, une des premières et des plus importantes décisions prises par le gouvernement irlandais, lorsqu'il a donné son essor au tigre celtique, a été de faire des gros investissements dans l'éducation pour tous.
La Finlande estime que les travailleurs qualifiés sont essentiels à toute nouvelle croissance économique. Dans cette nouvelle économie mondiale, l'un des principaux avantages concurrentiels d'un pays est sa main-d'oeuvre. C'est pourquoi les pays européens modifient leurs lois pour permettre la double nationalité et pour attirer des immigrants qui apportent avec eux une éducation, une formation et de l'expérience.
Dans ma propre localité, Sault-Sainte-Marie, il y a des jeunes gens qui essaient de s'engager sur le marché du travail, des travailleurs plus âgés qui ont été relocalisés et qui ont besoin d'une nouvelle formation et des retraités d'âge moyen qui voudraient apporter une nouvelle contribution. Il n'y a aucune ressource ou aucun organisme central pour guider ces travailleurs motivés et précieux de leur situation actuelle à la situation à laquelle ils aspirent et, en fait, où nous aimerions nous-mêmes les voir. Il y a toute une mosaïque de programmes de durée limitée, sans issue réelle pour la plupart, qui ne font que déplacer les gens d'une situation de frustration ou de pauvreté à une autre.
Dans le passé, nous pouvions compter sur un réseau de collèges communautaires bien financés, qui offraient des programmes accessibles, abordables et bien connectés avec le monde du travail grâce à des partenariats avec la collectivité et l'industrie. Les dépenses des programmes de formation en cours d'emploi étaient souvent partagés entre un milieu de travail et un collège. Le Canada, comme la plupart des pays occidentaux, commence à subir des changements démographiques majeurs qui se traduiront par une diminution du nombre de travailleurs. D'ici là, la demande de hauts niveaux de compétence continuera d'augmenter dans tous les secteurs d'activité.
Compte tenu de ces tendances, la concurrence pour les travailleurs hautement qualifiés s'intensifiera au sein du Canada et entre le Canada et les autres pays. Des études récentes concluent que l'industrie canadienne perdra environ un tiers de sa main-d'oeuvre qualifiée au cours des cinq ou dix prochaines années dans bon nombre de secteurs de croissance économique du Canada.
Pour éviter la pénurie prévue, il faudra s'attacher sérieusement à élaborer des stratégies de formation efficaces et effectives dans les compétences professionnelles et à remplacer la main-d'oeuvre actuelle. Une approche fort valable a été mise au point et testée par le Conseil canadien du commerce et de l'emploi dans la sidérurgie, le CCCES, en collaboration avec le Mohawk College, Dofasco, Lake Erie Steel et les Métallurgistes unis d'Amérique.
Il s'agit d'un programme de formation en apprentissage qui intègre les études menant à un diplôme collégial technique et un segment de 16 mois de formation en apprentissage rémunérée. Cette approche testée dans le cadre d'un projet-pilote par Mohawk, Dofasco, Lake Erie et Travailleurs unis d'Amérique a été appliquée avec succès dans les disciplines électriques et mécaniques. Un travailleur a déclaré: « Dans l'usine où je faisais mon stage, il y avait quelque 400 apprentis au début des années 80. Maintenant, il y en a deux. Et le petit nombre d'apprentis, moins de un pour cent de la main-d'oeuvre canadienne, font partie du nombre décroissant de Canadiens recevant un appui de l'employeur pour une formation en cours d'emploi. »
Qu'il s'agisse de l'ancienne économie ou de la soi-disant nouvelle économie qui demande des travailleurs hautement spécialisés, les Canadiens savent pertinemment que, s'ils veulent garder leur emploi et gagner de l'argent, l'accès à l'éducation et à la formation est essentielle. Toutes les études montrent bien que tout le monde est gagnant quand tous les travailleurs ont accès à une formation continue.
Investir dans l'éducation profite à l'employeur, au travailleur et à la société en général. Nous devons à tout prix faire en sorte que le développement des compétence ne devienne pas un simple produit de consommation. Nous ne pouvons pas non plus dépendre de la bienveillance des employeurs. L'éducation est l'un des piliers d'une société civilisée, intelligente et compatissante, et devrait être considérée comme un droit. On devrait encourager les citoyens qui souhaitent contribuer à leur communauté au meilleur de leurs capacités; ils devraient donc avoir accès à la meilleure éducation et à la meilleure formation possibles sans en craindre les répercussions financières.
Il s'agit là de principes socio-démocratiques que les Néo-démocrates feront valoir ici lors des débats sur la politique de notre pays, au cours de cette législature.
Je me rends souvent en Irlande, mon pays natal. Fils aîné de douze enfants, je suis arrivé au Canada en 1960, avec mon père, venu travailler dans les mines du nord de l'Ontario. Quand je vois l'Irlande, ce qui m'impressionne le plus, ce n'est pas ce qu'on peut lire dans les pages éditoriales, comme le National Post, où on rapporte que l'économie irlandaise est prospère grâce au régime fiscal du pays, qui est avantageux pour les entreprises, ou parce qu'il accorde des conditions spéciales aux entreprises qui s'y installent. C'est peut-être vrai, mais il n'est pas le seul pays à le faire.
Le député de Dartmouth, qui s'est adressé à la Chambre il n'y a pas longtemps, me comprendra, puisqu'il a de la famille en Irlande. Nous sommes même peut-être parents. Le nom de ma mère, qui me regarde ce soir, est Savage. Nous venons du même coin de ce merveilleux pays.
Dans les années 1970, les Irlandais ont décidé qu'ils voulaient changer de cap et renforcer leur économie. Avant toute autre chose, ils ont investi des sommes importantes dans l'éducation.
Là-bas, si les étudiants veulent poursuivre des études postsecondaires, s'ils ont la capacité de mener à bien ces études et s'ils réussissent les examens qui sont très sévères, leur éducation est gratuite. L'Irlande a compris que les études postsecondaires, aussi bien la formation professionnelle que les études universitaires, sont un investissement dans des gens et leurs collectivités. Lorsque ces gens reviennent à la fin de leurs études, ils participent au bien-être général des collectivités, non seulement à titre d'employés rétribués sur le marché du travail, mais d'un million de manières, à titre de bénévoles, par exemple. Ils deviennent des actifs extrêmement positifs pour la collectivité. Ils contribuent à la société et à l'industrie d'une manière extraordinaire, avec cette formation et ces nouvelles compétences.
L'Irlande, contrairement au Canada, a décidé qu'il faut investir collectivement dans l'enseignement postsecondaire pour éliminer tout obstacle susceptible d'empêcher un jeune ayant les aptitudes, la détermination et la capacité de faire des études, d'apprendre et de contribuer ensuite à sa collectivité, de le faire. L'enseignement postsecondaire est non seulement gratuit, mais si un étudiant doit quitter la maison familiale pour poursuivre ses études et s'il a des difficultés financières à se loger, à se nourrir ou à subvenir à ses besoins pour réussir ses études collégiales ou universitaires, on lui accordera une subvention, et non pas un prêt, comme cela se fait chez nous.
Pourquoi ne pouvons-nous pas comprendre cela au Canada? Comme je l'ai mentionné tout à l'heure, les Finlandais disent que la seule limite à leur croissance sera la disponibilité d'une main-d'oeuvre spécialisée dans l'avenir. Pourquoi ne comprenons-nous pas cela? Nous vivons sur la même planète. Nous vivons dans la même conjoncture économique mondiale que les Finlandais et les Irlandais, mais nous n'arrivons pas à trouver la motivation politique d'investir les sommes nécessaires pour faire en sorte que tous les Canadiens, jeunes ou vieux, aient accès à la formation professionnelle ou à des études universitaires ou collégiales pour améliorer leurs compétences et participer à la nouvelle économie ainsi qu'à l'édification de leur collectivité, comme ils ont le potentiel de le faire. Pourquoi ne trouvons-nous pas une façon de rendre cela abordable pour eux?
Le défi que nous devons tous relever avec la création de ce nouveau ministère, c'est de veiller à ce qu'il devienne un véhicule pour faire ces liens, si nous voulons que nos concitoyens, nos collectivités et notre pays connaissent la prospérité.
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Monsieur le Président, d'entrée de jeu, j'aimerais citer des paroles prononcées par le premier ministre:
Nous voulons un Canada où chaque enfant est prêt à apprendre, lorsqu’il prend le chemin de l’école. Un Canada où chaque personne a la possibilité de poursuivre des études postsecondaires, sans égard à son lieu de résidence ou à ses moyens financiers. Un Canada où l’alphabétisme universel et l’apprentissage à vie font partie du tissu national.
Empreintes de sagesse et de vision, ces paroles résument entièrement l'objectif du projet de loi que nous débattons aujourd'hui en cette Chambre.
En décembre 2003, le gouvernement a créé le ministère des Ressources humaines et du Développement des compétences par l'entremise d'une série de décrets.
Aujourd'hui, nous précisons le mandat et les responsabilités de ce nouveau ministère par voie législative. Du même coup, ce projet de loi officialisera la scission de Développement des ressources humaines Canada, DRHC, en deux entités distinctes et séparées.
L'objectif n'est pas de réaliser des économies d'échelle ou de réduire les dépenses de fonctionnement. Les ressources de l'ancien ministère de DRHC son plutôt réparties en deux afin d'obtenir de meilleurs résultats stratégiques. Cela ne signifie point que nous devons dresser un bilan négatif des réalisations de DRHC au cours de la dernière décennie. Au contraire, ce ministère a rendu de précieux services aux Canadiens et Canadiennes tant sur les plans social qu'économique.
Je pense au régime bonifié et prolongé de prestations parentales qui a permis à des milliers de familles de profiter pleinement de leur nouveau-né. Je pense à l'instauration de la Prestation fiscale canadienne pour enfants qui a été qualifiée de mesure sociale la plus progressive depuis l'avènement du régime universel de soins de santé. Je pense aussi à la Stratégie emploi jeunesse, qui a permis à des milliers de jeunes de reprendre confiance en leurs moyens et de réaliser qu'ils avaient un avenir dans ce pays. Je pense au passage de l'assurance-chômage à l'assurance-emploi, qui nous a permis, en tant que société, de mettre le cap sur l'employabilité.
En 2003-2004, plus de 700 000 Canadiens et Canadiennes ont reçu un appui du ministère en vertu des mesures de soutien des prestations d'emploi de la Loi sur l'assurance-emploi. Au Québec, plus de 55 000 personnes ont reçu de l'aide l'an dernier pour réintégrer le marché du travail.
Je pense aussi à toutes les mesures mises de l'avant pour s'assurer que certains groupes qui font face à des obstacles spécifiques, comme les autochtones, les personnes handicapées, les travailleurs âgés et saisonniers, puissent aller au bout de leur rêve.
Toutes ces mesures, tous ces programmes et tous ces projets témoignent des efforts de DRHC pour renforcer le tissu social du Canada.
Aujourd'hui, nous proposons avec ce projet de loi d'entamer la rédaction d'un nouveau chapitre sans, bien entendu, effacer ceux qui précèdent. En bref, ce projet de loi donne au ministre et au ministère des Ressources humaines et du Développement des compétences le mandat, les pouvoirs légaux et les outils nécessaires pour veiller au bon fonctionnement du marché du travail, au développement des compétences, y compris l'aide aux étudiants.
Si nous créons ce ministère, c'est surtout que notre gouvernement veut consacrer plus d'attention à certains enjeux de taille, comme fournir aux travailleurs davantage de possibilités de perfectionner et d'améliorer leurs compétences en milieu de travail. Nous étudions certaines questions dont celle d'encourager les opportunités de formation dans les métiers spécialisés, et celles de l'alphabétisation et du perfectionnement des compétences pour les travailleurs.
C'est pourquoi nous travaillons avec les provinces et les territoires, les entreprises, les syndicats, les travailleurs et les conseils sectoriels à l'élaboration d'une stratégie de développement des compétences en milieu de travail.
Une telle stratégie aiderait à constituer une main-d'oeuvre hautement qualifiée et dynamique ainsi qu'un marché du travail souple et productif, tout en répondant aux besoins des employeurs qui cherchent à créer des milieux de travail productifs et innovateurs.
Dans ce monde en pleine mutation où les nouvelles technologies redéfinissent des pans entiers de notre société, nous avons le devoir de donner à tous nos citoyens, jeunes et moins jeunes, les moyens de s'instruire, de créer et d'innover.
Le ministre des Ressources humaines et du Développement des compétences a passé une grande partie de sa carrière dans le monde de l'éducation. Nul doute qu'il sera un allié de taille dans nos efforts pour nous assurer que les Canadiens et Canadiennes puissent apprendre et se perfectionner à toutes les étapes de leur vie.
Avec mes antécédents en relations de travail, avant mon entrée en cette Chambre, et pour avoir travaillé avec de multiples entreprises, je peux vous dire que celles qui réussissent sont celles qui mettent l'accent sur la formation à l'interne, qui ne font pas que du surplace et qui décident d'aller de l'avant et s'assurer que leurs ressources humaines seront toujours à la fine pointe des technologies ou du milieu dans lequel elles travaillent.
Grâce au nouveau ministère, nous serons en mesure d'intensifier nos efforts pour que chaque jeune de ce pays qui le désire puisse poursuivre des études postsecondaires. On estime que 70 p. 100 de tous les emplois qui seront offerts au Canada dans l'avenir exigeront des études postsecondaires. De plus, seulement 6 p. 100 des emplois pourront être occupés par des gens sans diplôme d'études secondaires. Voilà des chiffres révélateurs.
En tant que pays, nous ne pouvons pas nous permettre que des jeunes qui regorgent de talent et de potentiel manquent le bateau que représente la société du savoir parce qu'ils n'ont pas les moyens financiers de monter à bord. Notre devoir en tant que gouvernement est de faire en sorte non seulement qu'ils puissent monter à bord, mais qu'ils en prennent les commandes le plus rapidement possible.
À cette fin, le ministre des Ressources humaines et du Développement des compétences a déposé, le mois dernier, le projet de loi C-5, qui vise entre autres à aider les familles à faible revenu à épargner pour les éventuelles études postsecondaires de leurs enfants. Cette mesure permettra aussi à ces familles de bénéficier davantage du régime enregistré d'épargnes-études et de la subvention qui s'y rattache.
Comme vous pouvez le voir, ce ministère nous aidera à favoriser l'accès aux études supérieures, mais il est évident que son mandat sera plus large et plus vaste. Il nous aidera aussi à relever d'autres défis qui se pointent à l'horizon.
On estime que d'ici 2011, notre main-d'oeuvre ne pourra pas croître sans immigration; que d'ici 2020, il manquera un million de travailleurs au Canada; et que d'ici 2025, notre croissance démographique dépendra uniquement des nouveaux arrivants. Cela signifie qu'au cours des deux prochaines décennies, nous devrons faire en sorte que nos politiques d'immigration soient le plus efficaces possible et permettent l'intégration pleine et entière des nouveaux arrivants. Si nous ne relevons pas ce défi, notre capacité d'assurer un avenir harmonieux à nos enfants et à nos petits-enfants sera grandement remise en question, ainsi que la compétitivité du Canada à l'échelle internationale.
Ce nouveau ministère aura notamment pour mandat de collaborer avec Citoyenneté et Immigration Canada, d'autres ministères fédéraux, les gouvernements provinciaux et territoriaux, les organismes de réglementation professionnelle, les conseils sectoriels, les employeurs et bon nombre d'autres groupes sur la question importante de la reconnaissance des titres de compétence étrangers, afin de faciliter l'intégration des immigrants au marché du travail et à la société.
J'ouvrirai une petite parenthèse en ce qui concerne la question extrêmement importante de la reconnaissance des titres de compétence étrangers. Il y a à peine une semaine ou une semaine et demie, dans Gatineau, se déroulait justement un colloque initié par le Conseil interculturel de l'Outaouais, que vous connaissez sûrement aussi bien que moi, monsieur le Président. L'objet de ce colloque était effectivement la reconnaissance des titres de compétence étrangers. Pour avoir passé l'après-midi avec eux et avoir soupé avec eux, je peux vous dire que j'ai été absolument estomaquée.
On en entend effectivement parler. On entend parler de quelques dossiers anecdotiques ici et là au sujet de médecins en attente de se faire reconnaître et ainsi de suite. Je mettais cela en relief de façon encore plus frappante avec notre pénurie de médecins et d'infirmières et nos pénuries de toutes sortes entre autres dans l'Outaouais. Je regardais cette main-d'oeuvre déjà qualifiée qui est là, qui existe, qui n'est qu'en attente de pouvoir se faire reconnaître par ces supposées terres d'accueil que sont le Québec et le Canada. Cela m'a estomaquée.
J'ai entendu des histoires d'horreur de la part de gens qui se sont présentés cette journée-là, entre autres un dentiste de Colombie, un médecin venant d'un autre pays, des gens que le Canada n'aura même pas à former d'aucune façon, puisqu'ils sont prêts à pratiquer. Il faut quand même être extrêmement réaliste; il y a toujours une question de protection du public. Par contre, il faut faire attention qu'on ne se cache pas derrière ces concepts de protection du public, ce que j'appelle le corporatif éhonté de certaines corporations professionnelles.
Comme je le disais aux intervenants cette journée-là, d'un autre côté, il faut être extrêmement respectueux des juridictions. À cet égard, le Québec a des obligations. C'est certain que nous aurons à travailler avec le gouvernement du Québec. Si nous pouvons l'aider, ce sera certainement très apprécié. J'ai parlé à certains de mes collègues du gouvernement du Québec et ils nous disent combien c'est une préoccupation pour eux également.
Par contre, le constat qui est ressorti de ce colloque en compagnie des communautés culturelles très diversifiées qui existent dans l'Outaouais et du colloque suivant, c'est que ce sont effectivement les corporations professionnelles qui rendent l'accès difficile, qui compliquent les démarches et qui mettent des coûts absolument phénoménaux derrière le simple fait d'accepter ces titres de compétence.
On fait rentrer ces gens-là et par la suite, on se retrouve avec un dentiste qui fait du nettoyage dans un hôpital au lieu de desservir la communauté.
J'ai rencontré une pharmacienne. On a une pénurie épouvantable de pharmaciens au Québec. Ces gens sont là, sont prêts, ils peuvent subir des tests, mais pas un test après l'autre au coût de 2 000 $, 2 500 $ ou 3 000 $ ici et là. Ce que mon ami dentiste de la Colombie nous expliquait cette journée-là, c'est que, au bas mot, ce n'était pas loin de 10 000 $.
Cela sera un défi, cela sera probablement le défi auquel nous serons confrontés. Nous devrons offrir assistance et aide à nos amis des provinces pour nous assurer que nous rencontrons toujours les besoins des gens qui nous élisent. Au-delà des questions de juridiction des uns et des autres, je pense qu'en mettant nos têtes en commun, nous allons être capables de trouver des solutions. En effet, je me suis rendue compte, cette journée-là, que ce n'était pas juste un petit cas anecdotique ici et là.
Entre autres, j'avais déjà eu un cas dans ma pratique. Sans dévoiler le cas ou quoi que ce soit, j'avais rencontré une médecin et j'avais pu voir, effectivement, combien c'était compliqué. On avait un hôpital, ici, dans la région, qui était prêt à l'accueillir.
Malheureusement, l'effet qu'entraînent les décisions de certains corps professionnels et leur fermeture vis-à-vis de l'étranger fait qu'on se retrouve avec cette main-d'oeuvre qualifiée qui ne travaille pas dans son domaine, qui embourbe parfois l'aide sociale ou encore s'en va travailler dans d'autres provinces.
Il y a un problème, en particulier quand on se rend compte qu'un médecin, ici ou ailleurs, qui arrive au Québec et qui n'est pas capable de travailler au Québec, est accepté dans un hôpital du Nouveau-Brunswick.
Comme disait le dentiste de Colombie, à ce qu'il sache, les dents d'un Colombien et celles d'un Canadien devraient être assez semblables et c'est la même chose pour un corps humain.
Cela étant dit, je referme ma parenthèse. Le ministre du Ressources humaines et du Développement des compétences a déjà indiqué son intention de prendre les bouchées doubles pour mettre en oeuvre une nouvelle stratégie pancanadienne en vue de reconnaître les diplômes et les compétences des immigrants. C'est tant mieux.
Au Québec, comme je le disais tantôt, cela va être extrêmement important de faire comprendre à certaines corporations professionnelles toute l'importance que cela a pour le pays, pour le faire fonctionner, surtout dans le contexte de certaines des pénuries que l'on vit et que l'on vit de façon extrêmement criante dans certaines provinces, entre autres au Québec.
Cette stratégie visera en particulier des domaines cruciaux—tant mieux—comme la médecine, les soins infirmiers où nous sentons déjà les premiers effets de la pénurie de main-d'oeuvre.
Voilà en bref le mandat et les objectifs du nouveau ministère des Ressources humaines et du Développement des compétences, un ministère qui aura les coudées franches pour nous aider à relever les défis de l'économie du savoir, un ministère qui consacrera son attention au développement des ressources humaines et à l'acquisition des compétences.
Notre gouvernement est minoritaire mais n'a certainement pas l'intention de faire du surplace. Pour nous, le statu quo n'est pas une option valable ni le fait de vivre constamment dans le passé et de revenir 10 ans ou 15 ans en arrière et de regarder ce qui se faisait ou ce qui ne se faisait pas. Nous sommes en 2004, il faut aller de l'avant. Les besoins sont criants et il faut les régler.
Ce nouveau ministère que nous voulons établir nous permettra de poursuivre les efforts des dernières années. Cependant, d'abord et avant tout, il est une autre preuve irréfutable que nous continuons d'innover pour assurer un avenir encore meilleur à nos enfants, à nos jeunes, à nos retraités, à nos collectivités et à nos entreprises.
Notre gouvernement veut faire du Canada une terre aux horizons toujours plus larges, où chaque citoyen pourra profiter des fruits de la nouvelle économie. Je parlais tout à l'heure des communautés culturelles qui s'installent ici, au Canada, pensant y trouver une terre d'accueil et être capables d'y mener une vie productive; elles n'attendent que cela.
Il faudra faire plus que seulement avoir des mots. Il faudra les aider à cet égard et faire en sorte que ces gens se sentent tout à fait intégrés à la société canadienne.
Je le sais, parce qu'on me l'a dit lors du fameux colloque dont je vous parlais tout à l'heure, qui a eu lieu il y a une semaine. Je les ai félicitées, car c'était une des premières fois que je voyais une diversité de communautés culturelles assises dans une même salle, non pas en train de s'obstiner les unes et les autres, mais en train de travailler dans une même direction, et d'essayer de trouver des solutions qui seront durables non seulement pour les communautés culturelles, mais aussi pour tout le Canada.
Entre autres démarches—tout le monde en a sûrement entendu parlé, sinon je vous le dis ici—, elles sont à préparer une pétition et à se préparer à la signer. J'encourage donc ceux d'entre vous qui demeurent dans les environs de mon comté à ne pas se gêner, pendant le temps où on siège ici, pour signer cette pétition qui sera déposée à l'Assemblée nationale du Québec. Je me suis engagée à pouvoir faire de même en l'ajustant au Parlement canadien.
Ce domaine et ce problème nous touchent tous. En toute justice, on doit s'atteler et s'assurer qu'on va y trouver des solutions.
En terminant, comme l'a si bien dit notre premier ministre lorsqu'il a pris les rennes de ce pays: « Le monde n'attend pas après nous, il évolue, il se transforme. Nous devons alors être prêts à relever de nouveaux défis avec de nouvelles solutions et de nouvelles idées. Je ne parle pas de changements dont on aura besoin dans 10 ans, je parle d'aujourd'hui, je parle de maintenant. »
Aujourd'hui, j'invite mes collègue en cette Chambre à appuyer ce projet de loi qui témoigne de notre volonté d'agir maintenant pour aider les Canadiens et les Canadiennes et qui établit les fondations du ministère des Ressources humaines et du Développement des compétences. Comme je me plais à le dire, si c'est bon pour le Canada, c'est bon pour le Québec et c'est bon pour le comté de Gatineau.
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Madame la Présidente, il me fait plaisir de prendre la parole ici à la Chambre, aujourd'hui au sujet du projet de loi C-23.
C'est un projet de loi qui veut scinder en deux l'ancien ministère des Ressources humaines qui deviendra le ministère des Ressources humaines et du Développement des compétences, et aussi créer un autre ministère qui s'appellera le ministère du Développement social.
Nous allons nous opposer au projet de loi C-23. Pourquoi? Parce que c'est la démonstration que le gouvernement fédéral veut envahir les champs de compétence des provinces. Il veut mettre sur pied de plus en plus de programmes qui viendront souvent à l'encontre du développement social du Québec. Il faudra encore négocier, année après année, pour la reconduction de certaines sommes que le gouvernement avait promises, mais qu'il ne respectera pas, ou du moins pas à la hauteur de ses engagements.
En ce qui concerne le développement de la main-d'oeuvre et l'éducation, on sait très bien que l'éducation est de la compétence des provinces. Quant au développement de la main-d'oeuvre, on sait très bien qu'on aimerait avoir toute la compétence en ce domaine. Il y a eu une entente avec le Québec, mais on sait très bien que le gouvernement s'est gardé un pan en ce qui concerne le développement de la main- d'oeuvre.
La deuxième raison pour laquelle nous allons dire non, c'est à cause de la vision qu'ils ont de la Commission de l'assurance-emploi. Ce n'est pas la nôtre. J'aimerais aussi souligner en cette Chambre que je siège à titre de vice-présidente au sein du Comité permanent du développement des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées. Le Bloc et tous les partis d'opposition avaient proposé une motion pour donner leur accord au discours du Trône. Sinon, cela aurait pu renverser le gouvernement et on aurait pu se retrouver en élections.
Toutefois, ce sous-amendement proposé suite à une entente entre tous les partis d'opposition a été présenté au Comité permanent du développement des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées. On voulait justement qu'il y ait la création d'un sous-comité pour revoir le fonds de la caisse de l'assurance-emploi. À notre grande surprise, qui a voté contre ce projet de sous-comité? Ce sous-comité aurait pu évaluer et nous faire des recommandations, à nous, les parlementaires, sur la façon dont devraient être distribués les fonds de la caisse de l'assurance-emploi. Ce sont les libéraux qui ont voté contre la création d'un sous-comité sur le développement des ressources humaines en ce qui concerne la caisse de l'assurance-emploi.
J'étais donc très déçue parce qu'ils avaient fait la promesse, pendant la campagne électorale, à l'effet qu'ils allaient voir à ce qu'il y ait des changements au niveau de la caisse de l'assurance-emploi.
Quand on vient me dire que c'est pour renforcer les assises sociales et qu'ils veulent atteindre des objectifs sociaux, permettez-moi de ne point y croire et de croire plutôt qu'ils veulent empiéter dans les champs de compétence des provinces.
On veut aussi améliorer la gestion. Si on avait voulu vraiment améliorer la gestion, en tout cas en ce qui concerne la compétence en matière d'assurance-emploi, on aurait au moins pu voter favorablement pour qu'un sous-comité puisse se pencher sur cette question. Cela avait été un rapport unanime de tous les parlementaires, y compris la partie libérale.
Ils ont donc voté contre ce qu'eux-mêmes avaient mis de l'avant. Donc, on peut douter souvent des bonnes intentions de ce gouvernement. Il agit surtout pour se faire du capital politique.
Maintenant, on a le coeur sur la main, on veut y aller d'un ministère des Ressources humaines et du Développement des compétences qui prend encore plus d'expansion. Ils veulent aller dans les champs de compétence des provinces. Il faudrait peut-être souligner que dans le Transfert social canadien, les provinces y ont goûté. Le Québec en a justement payé une part assez large. En effet, pendant des années, il a fallu que nous aussi nous allions de l'avant avec l'objectif du déficit zéro.
J'aimerais rappeler à cette Chambre ce que l'ancien premier ministre, M. Chrétien, disait: « Regardez, ils vont couper et vous allez voir qu'on va démontrer à toutes les provinces, que le filet de sécurité sociale, c'est nous qui allons l'assumer et nous allons protéger les programmes sociaux au Canada ».
Ce fut une démarche qui était quand même très difficile pour l'ensemble des provinces et surtout pour le Québec. En effet, ce que le Québec a mis sur pied va probablement trop vite pour le gouvernement du Canada. Il veut avoir un développement social à la hauteur des attentes des Québécois et des Québécoises.
Par conséquent, je doute très fort de la tangente qu'est en train de prendre le gouvernement libéral, qui, pendant la campagne électorale, a promis de changer de cap, de changer son tir. Je pense qu'on s'attaque d'une mauvaise façon aux problématiques qu'on a soulevées pendant la campagne électorale.
Concrètement, le gouvernement veut créer ce ministère, le nouveau ministère des Ressources humaines et du Développement des compétences; il veut faire la promotion d'un marché du travail qui, selon lui, fonctionne bien et du système d'apprentissage continue, y compris les étudiants; et, en collaboration aussi avec Citoyenneté et Immigration du Canada, il dit travailler une question qui est très importante. D'ailleurs, la députée de Gatineau a soulevé quelques enjeux tout à l'heure, soit la reconnaissance des titres et des compétences des nouveaux arrivants, donc ceux qui ont décidé de venir vivre au Québec et au Canada.
Par conséquent, nous reparlerons demain de la création du ministère des Ressources humaines et du Développement des compétences, parce que c'est un projet de loi qui sera débattu demain, ici, en cette Chambre. Nous aurons donc toute la latitude pour pouvoir parler des objectifs pernicieux de ce nouveau ministère: l'ingérence du fédéral, la création d'un programme en économie sociale, la création de bons d'étude pour les étudiants. On verra donc comment le gouvernement fédéral fait des stratégie à la pièce dans l'élaboration de politiques pour la famille et les enfants. Ce n'est donc pas une politique intégrée, c'est une politique à la pièce, et nous déplorons cette façon de faire du gouvernement libéral.
J'aimerais aussi soulever ce que les programmes de ce nouveau ministère des Ressources humaines et du Développement des compétences comprennent. Cela comprend toute la prestation d'assurance-emploi, les programmes d'employabilité, le milieu de travail, l'apprentissage en milieu de travail, le travail et aussi deux objectifs quant aux sans-abri et le soutien à la prestation des services et à la distribution des prestations. J'aimerais revenir plus tard sur ces deux derniers programmes.
Il y a aussi une analyse très critique de ce projet de loi C-23 concernant quatre secteurs d'activité. Relativement à l'assurance-emploi, on sait très bien que c'est le maintien de la coquille vide. On sait très bien qu'on n'a pas voulu se pencher là-dessus. En effet, on ne voulait pas examiner les recommandations que voulait apporter l'ensemble des députés qui siègent maintenant au Sous-comité sur les fonds de l'assurance-emploi. N'eût été des partis d'opposition, les libéraux n'auraient pas voulu s'y attarder.
Pour le travail concernant la question des travailleurs de remplacement—on sait que les députés du Bloc québécois y travaillent depuis plusieurs années—, on a remis sur les rails le projet de loi quant aux briseurs de grève. Mon collègue qui va me succéder et qui prendra la parole après moi pourra en parler, parce que c'est une de ses responsabilités.
L'apprentissage, le développement de la main-d'oeuvre et les sans-abri sont des exemples patents d'ingérence institutionnalisée du gouvernement fédéral. On sait très bien que le gouvernement fédéral a, comme cela, décidé de s'occuper des sans-abri et d'arriver avec un projet comportant quelques milliards de dollars pour l'ensemble du Canada. Pour le Québec, cela veut dire 56 millions de dollars. C'est très peu par rapport aux objectifs que le Québec poursuit en matière de sécurité de la population.
On a rencontré les groupes au Québec. Nous faisons des recommandations chaque fois que le ministre des Finances du gouvernement dévoile son budget. Ainsi, nous proposons que l'ensemble de nos intervenants sociaux, économiques et politiques viennent nous parler de leurs recommandations et de la façon dont ils voudrait voir le gouvernement adopter certaines mesures les concernant.
Par conséquent, nous avons rencontré un groupe qui s'occupe justement d'itinérance au Québec, le Regroupement pour l'aide aux itinérantes et itinérants de Québec. Ils aimeraient voir reconduire ce budget non pas de 56 millions de dollars sur trois ans, mais de 100 millions de dollars pour répondre aux besoins de la collectivité du Québec.
Je peux vous dire qu'il a fallu mener une moyenne bataille pour que nous puissions regarder la manière de faire du Québec. On sait que c'est un premier projet pour les sans-abri. On voulait faire construire des immeubles et ajouter des lits pour permettre aux itinérants et aux itinérantes d'être accueillis lorsque ceux-ci n'avaient pas d'endroit où aller habiter. J'en conviens, c'est un objectif louable. Cependant, au Québec, nous avions une manière de faire. Depuis bien des années, nous avions mis en place des structures d'accueil avec des lits. Tout ce que nous demandions de façon urgente, c'était qu'on tienne compte de la formation et aussi du soutien des ressources humaines dans ce secteur.
Il a donc fallu mener toute une bataille pour faire comprendre au gouvernement fédéral comment nous estimions gérer tout le problème de l'itinérance au Québec. On a fini par comprendre, puisqu'on a établi une table de concertation qui s'appelle le Regroupement pour l'aide aux itinérants et itinérantes de Québec. Cette table siège à un comité et évalue les différentes demandes du secteur. Encore là, que de temps, que de pertes et peu d'argent pour atteindre véritablement les objectifs du Québec en matière d'itinérance.
Le projet de loi C-23 est mauvais. Il va justement augmenter la visibilité fédérale. On sait qu'il y a quand même des objectifs très électoralistes dans ce projet de loi. Nous sommes donc contre ce projet de loi.
Dans un autre ordre d'idée, la deuxième objection au projet de loi C-23, c'est qu'il définit la Commission de l'assurance-emploi ainsi que sa structure, son fonctionnement et son rôle de façon inadéquate. L'article 20 du projet de loi C-23 dit, et je cite: « La Commission de l’assurance-emploi du Canada est maintenue. » Cela signifie donc qu'on ne bouge pas. L'article se poursuit ainsi:
Elle est composée de quatre commissaires nommés par le gouverneur en conseil.
2) Les quatre commissaires sont les suivants: le sous-ministre des Ressources humaines et du Développement des compétences, qui est le président de la Commission, un sous-ministre délégué, qui en est le vice-président, une personne nommée après consultation des organisations ouvrières et une autre nommée après consultation des organisations patronales.
On voit bien là où se situe la transparence de ce gouvernement, qui nous promet lors de chaque élection qu'il y aura davantage de transparence. Or, ils aiment contrôler le jeu.
Le Bloc québécois dit non à cela. Il est en complet désaccord avec une telle structure. Il propose plutôt la composition de la Commission de l'assurance-emploi comme ceci: qu'elle soit composée d'un président de la commission, de deux sous-ministres ou sous-ministres délégués du ministère des Ressources humaines, de sept représentants des employeurs et de sept représentants des employés. Je pense que nous ne sommes pas contre le fait que le gouvernement ait une place à cette table, mais il faut un meilleur éclairage des groupes concernés, notamment les employeurs et les employés.
C'est pour cette raison que la candidature du président de la commission devrait être proposée par le ministre et entérinée par la Chambre des communes. Ce que nous voulons, c'est que cette nomination soit entérinée par la Chambre des communes et qu'elle fasse l'objet d'une consultation auprès des représentants des employeurs et des employés. Nous ne souhaitons pas l'inverse, c'est-à-dire que les commissaires soient nommés par le ministre en titre.
Ainsi, cela va beaucoup plus loin, c'est plus transparent et cela tient davantage compte de la réalité. Au besoin, le Président a un vote prépondérant. Cela aussi va dans le sens de ce que nous souhaitons. Les représentants des employeurs et des employés sont nommés par le gouvernement, à partir d'une liste de noms suggérés par les associations représentatives. Il est assez clair qu'on n'a pas voulu bouger; on a voulu le statu quo, comme d'habitude. Par contre, ce n'est pas ce que les libéraux nous ont promis.
Cette approche correspond non pas uniquement aux demandes du Bloc québécois, mais à celles des employeurs et aussi des employés à l'effet que la caisse soit contrôlée par les cotisants. C'est une approche dont le gouvernement fait fi systématiquement. C'est peut-être pour cette raison qu'il ne voulait pas d'un sous-comité qui recommande justement des visées quant au fonds de la caisse de l'assurance-emploi.
On sait très bien que 45 milliards de dollars ont été placés dans le fonds consolidé pour payer peut-être une partie de la dette, mais aussi une partie des programmes dont les libéraux se vantent. Ils se pètent les bretelles en disant qu'ils ont maintenant le coeur à gauche et qu'ils veulent aider le Québec et la population. Toutefois, je ne crois pas qu'ils aient compris le son de cloche que nous leur avons envoyé lors des dernières élections.
Pour témoigner encore de ce que veut le Bloc, je vais vous apporter une autre citation. Il y a à peine quelques jours, M. Hassan Yussef, économiste senior au Congrès du travail du Canada, est venu justement au Sous-comité sur les fonds de l'assurance-emploi du Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées. Il recommandait encore au Sous-comité que cette commission de l'assurance-emploi n'ait pas de lien de dépendance. Il a dit: « An arm's-length [...] du gouvernement, mais indépendante pour superviser et se rapporter à la population. »
On sait que le gouvernement fédéral ne met plus un sou dans la caisse de l'assurance-emploi. Il la gère et il décide où va l'argent. Quelqu'un qui arrive sur le marché du travail doit travailler 910 heures avant de se qualifier pour recevoir de l'assurance-emploi. Bien des fois, il ne se qualifie pas et ne peut recevoir de l'argent. Cela, c'en est un autre cas.
Il y a aussi le travail saisonnier. Des personnes travaillent pour une activité économique qui n'a pas cours pendant toute une année. Donc, on sait très bien qu'il y a un trou noir avant la reprise des activités.
Nous sommes donc totalement contre ce statu quo sur la Commission de l'assurance-emploi.
Enfin, M. Yussef déclarait:
Pour l'instant, nous avons essentiellement une commission d'employeurs et de salariés qui ont très peu de pouvoirs pour s'acquitter de ces responsabilités.
Vous pouvez vous imaginer siéger avec un sous-ministre et avec deux représentants qui sont aussi contrôlés par le ministre. Comment voulez-vous que ces employés se sentent à l'aise de dire ce qu'ils pensent et la pression qu'ils pourraient exercer sur le gouvernement?
À cette même séance du Sous-comité, M. René Roy, directeur général de la FTQ a ajouté:
Nous voulions que ce soit seulement les employeurs et les employés.
Il a dit:
Cependant, il serait juste que le gouvernement fédéral se joigne à nous.
Donc, ils ont laissé une place au gouvernement fédéral, mais pas tout seul. Ils veulent être une partie beaucoup plus importante de ceux et celles qui sont mal servis par la caisse de l'assurance-emploi. Ils sont négligés par le système.
On dit qu'on veut faire une grande gestion, qu'on veut être équitable et avoir le coeur sur la main. Disons qu'on peut y repenser parce que je n'en crois pas un mot.
J'aimerais aussi parler de tout le caractère de cette initiative nationale pour les sans-abri. Ce programme a deux objectifs. Le premier est d'élaborer des services de soutien pour aider les sans-abri canadiens à se sortir de l'itinérance. Le deuxième est de veiller à ce que la collectivité développe des capacités durables pour lutter contre l'itinérance en favorisant le leadership de ses collectivités et à ce que les secteurs publics et privés à but non lucratif s'impliquent davantage dans la lutte contre l'itinérance.
On sait très bien que l'itinérance est un problème de société qui nécessite une intervention encadrée, non pas à court terme, mais à long terme. Ce que propose le gouvernement dans ce programme est plutôt une entente avec le Québec et les provinces renouvelable tous les trois ans.
Qu'est-ce qui va arriver. On l'a vu dans d'autres secteurs. Le logement social, entre autres, est un très bon exemple. Le gouvernement libéral disait qu'il voulait aider la collectivité. Il arrive avec ses millions de dollars et souvent, quand on divise cela entre les dix provinces et les deux territoires, cela fait très peu pour les communautés.
Lorsque le fédéral décide de ne plus investir, les collectivités en souffrent. Il y a des structures qui ont été mises sur pied et qui ne peuvent plus être offertes à la population. Cela met une pression énorme sur les gouvernements des provinces, en l'occurence pour le Québec.
Pourquoi, par exemple, ne pas redonner aux provinces leur juste part par rapport au déséquilibre fiscal. Savez-vous combien de milliards de dollars le gouvernement fédéral a dépensé dans les champs de compétence des provinces? Il a dépensé 66 milliards de dollars. Saviez-vous combien il a donné par rapport à leurs propres compétences? Il a donné 60 milliards de dollars. Il n'y a pas d'équilibre. Le fédéral ne voit guère à ses champs de compétence et j'ai d'ailleurs quelque chose à vous dire à ce sujet si j'en ai le temps.
Avant de terminer, je veux vous parler des délais de traitement pour les demandes d'option ou de modification des dossiers du programme de la Sécurité de la vieillesse. C'est un des champs qui relève la compétence du fédéral. On dit qu'il y a maintenant un délai de six mois. Autrefois, c'étaient deux à trois mois. Peut-il au moins s'occuper de la gestion de ce qu'il a comme responsabilité?
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Madame la Présidente, je remercie mon collègue. C'est vrai qu'il y a eu toute une bataille pour qu'on puisse obtenir l'accord de tous les députés.
Il faut dire que nous avons été très alertes dans ce dossier. Je me souviens d'avoir prêté main forte aux collègues du NPD pour que nous puissions voir à l'élaboration des recommandations. On se passera un peu de tous les détails, mais nous avons failli perdre le vote. Il a fallu apporter des sous-amendements. L'objectif était qu'un sous-comité soit créé. On sait très bien qu'au comité permanent, on voulait reporter la création de ce sous-comité après les Fêtes. De notre côté, nous disions que nous avions l'obligation devant la population d'étudier en priorité ce dossier. Nous avons mentionné l'urgence de ce débat.
Il y a donc de petites subtilités, mais en fin de compte, on peut dire que les partis d'opposition ont travaillé très fort pour voir l'émergence d'un sous-comité. Nous en sommes tous heureux aujourd'hui. Nous attendons avec impatience toutes les recommandations. Je remercie mon collègue d'avoir apporté ces petites nuances.
Le collègue qui me posait la question a dit qu'on était inquiet quant à tout le régime d'assurance-emploi, à savoir qu'il ne répondait pas nécessairement à des commettants et commettantes de sa circonscription. Par contre, si l'on veut être sincère avec les fonds de la caisse de l'assurance-emploi, tenant compte des restrictions, de l'exclusion de certains bénéficiaires pour toutes sortes de raisons, de la limite des montants accordés et aussi de la durée des prestations, nous devons tous y travailler pour que nous puissions enfin répondre aux attentes de la population. Ces 45 milliards de dollars appartiennent à ceux qui y ont contribué, aux travailleurs autant qu'aux entreprises.
Comme on s'en souvient, le Bloc québécois a quand même mené des batailles épiques sur la caisse de l'assurance-emploi, sur le traitement réservé à tous ceux qui avaient perdu leur emploi et qui étaient non admissibles à recevoir des prestations. Je me souviens des nombreux discours de mon collègue de Montmagny—L'Islet—Kamouraska—Rivière-du-Loup à ce sujet. Je siégeais moi-même à ce comité. Cela ne date pas d'hier; c'est un enjeu depuis notre élection en 1993. Depuis, nous avons mené des batailles épiques pour faire comprendre au gouvernement qu'il allait dans la mauvaise direction. On riait de nous, on disait que ce n'était pas vrai, que nous fabulions, que la situation n'était pas si urgente. Encore aujourd'hui, les réponses du ministre semblent dire que la situation est très bien et que tout est sous contrôle. On parle d'une main-d'oeuvre compétente et on dit qu'on peut répondre aux besoins. J'entendais la collègue de Gatineau tout à l'heure, qui semblait être dans un monde merveilleux.
En même temps, on remarque des problèmes d'accompagnement de ceux qui perdent leur emploi dans certaines régions. On ne répond pas non plus à tout le dossier du travail atypique par l'application des mesures de la caisse de l'assurance-emploi.
Très sérieusement, de façon responsable, je suis ici depuis 1993 et je peux vous dire que le Bloc québécois a été très diligent dans ce dossier. Les collègues d'en face devraient au moins reconnaître cela du Bloc québécois: nous n'avons jamais lâché. Nous aurions pu jeter l'éponge, mais nous avons toujours continué. Des groupes sont venus nous voir. Nous avons créé des dossiers noirs sur l'assurance-emploi. Aujourd'hui, on vient nous dire que les libéraux sont un exemple et qu'ils veulent avoir une meilleure gestion. Ils veulent que le secteur du développement de la main-d'oeuvre et de l'éducation soit plus performant. J'en suis, mais il faut également reconnaître les compétences des provinces.
Au Québec, nous nous sentons fragilisés quand le fédéral garde trop d'argent dans sa caisse, que ce soit dans la caisse générale ou dans les fondations qu'il crée. On connaît très bien le deuil qu'il faut faire sur l'avancement de la société du Québec, qui veut avancer sur le plan social. On n'a qu'à regarder la pression mise sur la santé durant l'élection et constater la situation après l'élection. On obtient toujours des consensus pas uniquement parmi le Bloc québécois, mais aussi de la part de centaines de leaders du Québec qu'on amène ici en cette Chambre. Ensuite, on vient nous dire que nous faisons souvent de la petite politique. Je considère plutôt que nous nous occupons des enjeux du Québec. C'est pour cette raison que nous avons été élus et que la population nous a donné un mandat fort. Nous cherchons à nous occuper d'abord et avant tout des enjeux des Québécois et des Québécoises.
Si le Canada veut se développer différemment et que des communautés veuillent adopter les objectifs du Québec...
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Madame la Présidente, c'est un grand plaisir pour moi aujourd'hui d'aborder ce projet de loi, qui vise un ministère assez important pour tous les Canadiens, soit le ministère des Ressources humaines et du Développement des compétences Canada.
Parmi les responsabilités de ce ministère, il y a le travail relativement à l'alphabétisation. Si les gens peuvent écrire le nom du ministère, c'est qu'ils se débrouillent déjà assez bien. On aurait peut-être pu concevoir un nom un peu plus facile, mais il faut reconnaître quand même que le ministère donne des services qui sont importants pour tous les Canadiens et Canadiennes dès le premier âge jusqu'à l'âge adulte, que ce soit la petite enfance, quand on intègre le marché du travail, quand on se retrouve à l'université et ainsi de suite. Tout le temps dans la vie, on a besoin de ce ministère. Dans toutes les communautés, grandes ou petites, le ministère joue un rôle important. La flexibilité et la présence des gens du ministère dans les communauté sont très importantes.
En Nouvelle-Écosse, il y a peu de temps, il y a eu le retrait de ces gens des communautés rurales vers les centres urbains, et on a tout de suite senti l'absence de ces gens sur place pour nous aider à participer à tous les autres ministères, que ce soit avec Patrimoine Canadien, l'APECA, Fednor, le DEC ou l'Agence pour la diversification de l'économie de l'Ouest. Toutes ces agences font du partenariat avec ce ministère qui travaille avec les communautés, les municipalités, les villes et tous ces gens. Ce ministère joue un rôle extrêmement important dans plusieurs domaines, que ce soit l'éducation, le développement économique ou tous les aspects de la vie. Son rôle est donc très important.
De réorganiser ce ministère à ce moment-ci, c'est très bien. Il faut créer un ministère qui soit responsable du côté social, de la petite enfance, des garderies et de toutes ces questions, c'est également très bien, et ce, sous la responsabilité d'un habile ministre.
Aujourd'hui, nous conférons au ministre des Ressources humaines et du Développement des compétences tous les pouvoirs légaux et les outils dont il a besoin pour accomplir son mandat. C'est le tout début. Le mandat du nouveau ministre consiste à aider les Canadiens et les Canadiennes à acquérir les compétences dont ils ont besoin pour trouver un emploi productif et valorisant.
[Traduction]
À la Chambre et au Canada, nous parlons abondamment du chômage, mais le problème d'une plus vaste portée, c'est celui du sous-emploi. Les gens qui n'ont peut-être pas pleinement exploité leur potentiel ne trouvent pas le type de travail à la hauteur de leurs compétences ou de leur formation. Ce ministère, en collaboration avec les syndicats et d'autres ministères fédéraux, les gouvernements provinciaux et les collectivités, peut être utile. Pour que les gens puissent aller au bout de leur potentiel, il a un rôle important à jouer dans le recyclage professionnel et le reciblage de la formation continue.
À l'époque de mon père, les gens qui avaient terminé une 12e année accédaient au marché du travail, ils se trouvaient un emploi et ils le conservaient à jamais. La situation a changé. À notre époque, les gens doivent se spécialiser davantage. Ils ont besoin d'un diplôme universitaire ou collégial ou d'un certificat de formation professionnelle. De nos jours, il est tout à fait normal que quelqu'un change souvent d'emploi. Dans l'avenir, ces changements seront encore plus fréquents.
Les gens qui ont l'âge de nos pages voient le monde différemment. Dans ma collectivité, il y a un siècle, on trouvait un atelier de forgeron tous les dix milles. Il n'y en a plus maintenant. À mon époque, on trouvait un club vidéo tous les dix milles. Ces clubs sont remplacés par Internet, les gens pouvant maintenant acheter des vidéos en ligne. Internet est en train de remplacer les magasins d'ordinateurs.
La situation évolue, et il faut que les collectivités, grandes et petites, tiennent compte de ces changements et que la main-d'oeuvre s'adapte en conséquence. Selon certaines statistiques, l'individu moyen peut maintenant envisager sept carrières au cours de sa vie adulte. C'est énorme.
[Français]
L'emploi constitue la plus grande forme de sécurité. C'est pourquoi Ressources humaines et Développement des compétences Canada travaille dans votre collectivité.
En 2003-2004, le ministère est venu en aide à plus de 667 500 Canadiens par le biais des mesures actives prévues par la Loi sur l'assurance-emploi. Nous aidons les chômeurs canadiens à réintégrer le marché du travail. De plus, dans le cadre de la stratégie d'emploi jeunesse, nous aidons les jeunes à acquérir de l'expérience de travail, à poursuivre leurs études ou à intégrer le marché du travail.
Ce sont des éléments essentiels et très difficiles qui méritent beaucoup de discussions. Je suis content que le comité se penche sur ces questions et qu'on en parle. On voit les difficultés qui sont créées dans les communautés.
Dans les communautés où il y a des emplois saisonniers, comme dans la mienne, des gens ont beaucoup de difficultés à trouver des emplois douze mois par année. Ce sont des gens qui ne sont pas nécessairement de bons candidats pour la formation continue. Ils sont peut-être prisonniers de ces emplois. Parfois ce sont des gens un peu plus âgés, des mères ou pères de famille monoparentale et qui sont un peu pris dans une trappe de travail saisonnier.
Mon comté a connu des essors économiques incroyables mais cela ne travaille pas en faveur de ces gens-là. Cela les défavorise parce qu'à mesure que le taux d'assurance-emploi descend dans mon comté, eux doivent trouver de plus en plus de semaines ouvrables et ils reçoivent de moins en moins de bénéfices. C'est un bon système, mais pas pour eux.
Il faut des modifications. Je suis très content que les députés se penchent sur cette question.
J'aimerais maintenant parler de l'éducation et de la formation. De nos jours, le coût des études universitaires est très imposant.
[Traduction]
De nombreux jeunes Canadiens ont beaucoup de difficulté à aller à l'université si leur famille ne peut leur donner une aide importante ou si elle a plus d'un enfant qui fréquente l'université. Le coût des études universitaires est élevé et ces jeunes adultes accumulent un lourde dette avant d'entrer sur le marché du travail. Je les encourage en leur disant que, dans les dix ans suivant l'obtention de leur diplôme, le prix d'une voiture sera plus élevé que le montant de la dette accumulée pour l'université. Il est vrai que les diplômés d'université ont de meilleures possibilités d'emploi.
Cependant, cela ne veut pas dire que nous ne devons pas faire davantage pour aider tous les jeunes Canadiens à avoir accès au genre d'études pour lesquelles il ont les aptitudes et à ne pas voir leurs choix limités par le facteur coût. Toutes les formes d'études sont bonnes, qu'ils s'agisse des écoles de métier, des collèges communautaires, des universités ou que sais-je encore. Je veux que les jeunes Canadiens développent leurs habiletés selon leurs capacités et non pas en fonction de leurs moyens financiers. Nous devons faire plus à cet égard.
Nous avons fait des progrès dans les quelques derniers budgets, mais je ne pense pas que nous puissions nous arrêter là. Nous devons continuer de suivre le dossier de près.
Un dernier élément dont j'aimerais discuter relativement à ces points est la grande question du fonds de l'assurance-emploi.
[Français]
Parlons maintenant de la caisse de l'assurance-emploi—les députés du Bloc québécois en parlent souvent—, ce fonds d'assurance-emploi n'existe pas. C'est malhonnête de parler aux Canadiens d'un fonds, d'une caisse.
Nous avons un programme d'assurance-emploi. Une partie de nos salaires sert de cotisation à ce programme. Les employeurs et les employés payent. Cela revient au gouvernement fédéral. C'est un revenu qui va dans les fonds généraux du gouvernement du Canada et lorsqu'on se trouve dans le besoin, on a accès à un programme et à des revenus.
Est-ce qu'on doit modifier l'accès ou les revenus? Oui, certainement, dans plusieurs cas, par exemple, pour les emplois saisonniers comme je le mentionnais. Dans le sud-ouest de la Nouvelle-Écosse, c'est important de le faire. Dans d'autres parties du pays, j'entends les mêmes choses, que ce soit en matière d'agriculture, des pêches, du tourisme ou d'autres choses.
Maintenant, on ne peut pas dire que c'est un fonds et que c'est l'argent des travailleurs et qu'on ne le leur retourne pas, laissez-moi vous dire que si on a maintenant un surplus dans ce programme, où on perçoit plus de revenus qu'on n'en dépense, c'est parce qu'on a eu un bon gouvernement. On n'aura pas toujours un gouvernement libéral. Un jour on pourra voir un déficit de ce côté-là.
Il y aura une augmentation du chômage lorsque ce ne sera pas le Parti libéral qui formera le gouvernement. Et le gouvernement devra payer. Il devra combler le déficit du programme. Il devra s'en assurer. On ne peut pas dire aux Canadiens et aux Canadiennes que non, on a payé la dernière pièce la semaine dernière et personne ne va avoir d'argent pour payer la nourriture et le loyer.
Je pense qu'il faut reconnaître qu'au cours des derniers quatre ans, nous avons réduit les cotisations des contribuables dans ce programme.
[Traduction]
Je ne me souviens plus s'il s'agit de trois, quatre ou cinq ans mais, chaque année, le montant que nous devons payer est réduit; dire donc qu'il s'agit d'un fonds est, à mon avis, être malhonnête avec les Canadiens. C'est un programme. Nous pouvons toujours le modifier et l'améliorer, mais je pense que nous ne devons pas tromper les Canadiens.
Certains programmes que nous avons pu...