:
Je vous remercie beaucoup de me permettre de vous donner des nouvelles des activités de l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire depuis notre réunion de juin dernier.
[Français]
Tel que demandé par le Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire, j'ai soumis un rapport qui indique le nombre de nouveaux produits antiparasitaires autorisés, le nombre d'anciens pesticides réévalués, le nombre de produits à usage limité approuvés, le nombre d'homologations temporaires et d'homologations d'urgence accordées, nos calculs relatifs au recouvrement des coûts et nos exigences en matière de dotation en personnel. Richard Aucoin, chef de l'homologation par intérim, et moi-même serons heureux de répondre à vos questions concernant ce rapport. J'aimerais également profiter de l'occasion pour vous parler de certains de nos travaux et de nos réalisations qui seront utiles aux producteurs canadiens.
[Traduction]
Peu après notre participation à la dernière réunion ici, nous avons établi certaines priorités pour l'Agence. Je crois que l'engagement du milieu agricole à améliorer ses relations avec les intervenants est une priorité importante. J'ai tenté de rencontrer des groupes de producteurs du pays afin de connaître un peu plus leurs préoccupations concernant la réglementation des pesticides au Canada. J'ai rencontré des producteurs de céréales et des représentants de l'industrie forestière en décembre, le Conseil Québécois de l'horticulture en janvier, l'Ontario Fruit and Vegetable Growers Association l'été dernier et de nouveau en janvier, le Conseil canadien de l'horticulture plusieurs fois et diverses associations de producteurs de l'Alberta et de la Colombie-Britannique en avril.
Ces réunions m'ont permis d'accroître ma compréhension de leur vécu et des défis auxquels ils sont confrontés concernant l'accès aux pesticides et leur utilisation. Je leur ai également fourni des renseignements concernant les priorités de I'ARlA. De plus, j'ai reçu plusieurs renseignements utiles concernant la réalisation de nos activités de mise en oeuvre de ces priorités.
En collaboration avec des producteurs, nous travaillons au retrait d'obstacles à la réglementation en accordant la priorité à l'évaluation des produits à usage limité et nous cherchons des moyens d'améliorer l'accès à de nouveaux produits utilisés par leurs concurrents américains. le projet de loi C-28, qui a reçu la sanction royale à l'automne dernier, accélérera le processus d'établissement des limites maximales de résidus. II sera possible d'établir les lMR en vertu de la nouvelle loi sur les produits antiparasitaires, plutôt qu'aux termes de la loi sur les aliments et drogues comme nous le faisons actuellement. L'entrée en vigueur d'une lMR prend actuellement 12 à 24 mois.
Dans le cadre de ce nouveau processus, elle pourrait prendre aussi peu que trois mois. Les résultats de ce travail permettront aux producteurs d'utiliser de nouveaux pesticides bien plus tôt qu'auparavant.
Nous avons eu une rencontre très productive avec les producteurs à notre première réunion nationale sur la protection des cultures en mars dernier. Nous avons organisé cette réunion en collaboration avec Agriculture et Agroalimentaire Canada et le CCH. Pendant cette réunion, nous avons annoncé certaines initiatives qui permettront de combler les lacunes en matière de technologie entre le Canada et les États-Unis. Ces initiatives sont fondées sur notre collaboration continue avec l'Environmental Protection Agency (EPA) concernant la réglementation des produits antiparasitaires. Nous avons annoncé que nous simplifions nos exigences en matière de données pour les essais sur les résidus.
À deux endroits, nous avons fusionné des sous-zones; nous ne distinguerons plus les zones 5 de 5b ni 1 de 1a. Cela donnera plus de souplesse dans l'emplacement des études sur les résidus tout en nous prémunissant contre des limites excessives de résidus dans le cas des combinaisons pesticide-culture dans ces régions.
Nous trouvons des moyens d'homologuer plus rapidement des produits à usage limité au Canada. En utilisant davantage les examens réalisés à l'étranger, ce que nous permet plus facilement notre système de réglementation harmonisé à l'échelle internationale, nous pouvons réduire de façon appréciable nos délais de prise de décision en matière de réglementation.
À titre d'exemple, nous menons un projet pilote d'évaluation de certains principes actifs contenus dans des produits à usage limité qui suscite beaucoup d'intérêt. ll est fondé sur les examens de l'EPA concernant ces principes actifs et ressemble à notre Programme concernant la réévaluation. Ces évaluations seront réalisées par des équipes vouées uniquement à ces demandes.
Nous souhaitons que cette méthode novatrice d'évaluation permette de prendre une décision réglementaire en six mois, au lieu de la norme de 18 mois.
Nous envisageons également d'autres mesures incitatives, comme la protection des données étendue aux homologations des produits à usage limité. Lorsque nous connaîtrons les résultats du projet pilote, il y aura consultation des associations de producteurs et de fabricants avant d'apporter des modifications au Programme d'extension du profil d'emploi pour usages limités à la demande des utilisateurs, le PEPUDU.
Comme vous pouvez le voir, nous continuons de chercher des moyens d'accroître notre harmonisation avec l'EPA afin de combler les lacunes relatives à la technologie qui entravent la compétitivité de nos producteurs en général. Nous continuons également de trouver d'autres possibilités de coopération concernant l'évaluation des nouveaux produits et la réévaluation de ceux déjà commercialisés, qu'il s'agisse d'un examen conjoint ou d'un partage des tâches relatives à l'évaluation.
Au cours de la présente année, quatre des 12 principes actifs ou 33 p. 100 des nouvelles homologations ont fait l'objet d 'un examen conjoint. Lorsque les fabricants utilisent le Programme d'examen conjoint et soumettent leur demande d'homologation aux deux pays, il y a commercialisation de nouveaux produits simultanément dans les deux pays.
Dans le cadre du groupe de travail technique de l'ALENA, nous sommes également convenus d'une réduction de 25 p. 100 du nombre d'essais sur le terrain pour un examen conjoint. Selon certaines estimations, cela permettra à l'industrie d'économiser jusqu'à un million de dollars par ingrédient actif. Les examens conjoints sont donc un incitatif très positif pour l'industrie.
Cela ne concerne pas que les États-Unis. Au cours des prochaines années, nous prévoyons d'élargir la portée de ce travail aux pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques. Richard travaille avec des collègues au sujet du premier examen global dont on doit recevoir les résultats cet automne, je crois.
[Français]
Nous poursuivons nos activités relatives à l'abrogation de la norme générale relative à la LMR de 0,1 ppm de résidus de pesticides dans les aliments, dans le but de fixer une LMR pour chaque combinaison de pesticide-culture homologuée au Canada. Les limites de résidus des États-Unis — qu'ils appellent les tolérances — qui ont été établies après l'entrée en vigueur de la Food Quality Protection Act guideront l'établissement des nouvelles limites spécifiques au Canada de manière à ce qu'elles s'harmonisent davantage avec celles des États-Unis. Nous publierons très bientôt un autre document à ce sujet aux fins de consultation auprès des intervenants.
[Traduction]
L'utilisation des tolérances américaines et leur adoption chaque fois que possible nous fait avancer vers l'harmonisation et favorise les producteurs en leur donnant accès aux mêmes produits.
Comme certains d'entre vous le savent, le Programme d'importation pour approvisionnement personnel a soulevé des questions contradictoires en 2005 et nous devons y répondre. Les producteurs veulent avoir accès à des pesticides à peu près au même prix qu'aux États-Unis, alors que les fabricants veulent être assurés de la protection de leur investissement en génération de données à l'appui des demandes d'homologation de leurs produits.
Par ailleurs, certaines personnes craignent les effets possibles de l'élimination inadéquate des contenants pour la santé humaine et l'environnement. Afin de régler ces problèmes ainsi que d'autres questions, l'ARLA a formé un groupe de travail qui représentait une vaste gamme d'intervenants, y compris des producteurs, l'industrie des pesticides, des organismes voués à la protection de la santé et de l'environnement et des représentants des gouvernements fédéral et provinciaux afin de déterminer les enjeux et de trouver des solutions.
Les membres de ce groupe de travail se sont rencontrés 13 fois depuis novembre 2005 et je suis heureuse d'annoncer qu'ils travaillent à l'atteinte d'un consensus qui donnera aux producteurs accès à des produits vendus à des prix concurrentiels, tout en protégeant les données des fabricants. Ce groupe de travail cherche des moyens de maintenir l'accès aux importations pour approvisionnement personnel tout en réglant les principaux problèmes soulevés.
[Français]
L'an dernier, notre grande priorité était l'entrée en vigueur de la nouvelle Loi sur les produits antiparasitaires. Elle est fondée sur trois principes clés: resserrer les mesures de protection de la santé et de l'environnement, rendre le système de réglementation plus transparent et renforcer les contrôles après l'homologation des pesticides qui sont déjà sur le marché.
[Traduction]
L 'entrée en vigueur de la nouvelle Loi a généré beaucoup de travail. Les activités relatives aux nouveaux règlements se poursuivent. À titre d' exemple, quatre ensembles de règlements proposés ont été publiés dans la Gazette du Canada. Ils comprennent les règlements proposés concernant les renseignements relatifs à la sécurité des produits, la déclaration d'effet néfaste -- que nous appelons désormais la déclaration obligatoire des incidents --, les renseignements relatifs aux ventes, et la mise à jour du Règlement sur les produits antiparasitaires. Les commentaires reçus après la publication dans la partie I de la Gazette du Canada ont permis d'améliorer les règlements proposés. Le nouveau RPA sera publié dans la partie II de la Gazette du Canada et la nouvelle Loi entrera bientôt en vigueur.
Les dispositions relatives à la transparence accrue et à la participation du public au système de réglementation des pesticides représentent peut-être les modifications les plus importantes à la LPA. En vertu de la nouvelle Loi, les producteurs pourront consulter les renseignements concernant les demandes d'homologation de nouveaux produits ou de nouvelles utilisations de pesticides ainsi que le délai d'homologation approximatif. L'augmentation de la transparence du système de réglementation sera utile aux producteurs lorsqu'ils planifieront leur saison. Ces renseignements permettront également aux producteurs d'envisager plus tôt les autres usages limités qui les intéressent concernant une demande d'homologation donnée.
II y a deux semaines, des représentants de l'ARLA, de l'industrie et des producteurs canadiens ont participé à une réunion avec leurs partenaires américains, au cours de laquelle ils se sont engagés à analyser la possibilité de préparer une étiquette commune pour les pesticides vendus dans les deux pays. Quelques produits ont été choisis et des représentants du Canada et des États-Unis tenteront de créer une étiquette commune en vertu de l'ALENA.
Si les pesticides vendus dans les pays membres de l'ALENA possédaient une étiquette commune, ils pourraient traverser la frontière plus aisément. Les règles du jeu seraient ainsi harmonisées entre les pays membres de l'ALENA et les rendraient plus compétitifs à l'échelle mondiale. C'est une initiative que les producteurs attendaient avec impatience, et les membres de CropLife de l'industrie des pesticides jouent également un rôle clé à cet égard.
[Français]
En ce qui concerne l'avenir de la réglementation des pesticides, Santé Canada a pour vision la poursuite du travail vers un système de réglementation plus ouvert et plus transparent, qui soit assez souple pour répondre aux besoins des producteurs et plus prévisible. Il sera plus utile à la prise de décision des producteurs concernant leurs affaires. De plus, nous continuerons de prendre des décisions éclairées et fondées sur la science qui protègent la santé humaine et l'environnement. Nous nous efforcerons d'établir de meilleurs liens entre nos intervenants et nos partenaires provinciaux, territoriaux et internationaux.
[Traduction]
En conclusion, je dirais que nous espérons que notre dialogue déjà productif avec le secteur de l'agriculture et avec les producteurs restera fructueux l'an prochain.
:
Je vais dire quelques mots de ce que nous faisons dans le cadre de l'ALENA et je donnerai ensuite la parole à M. Aucoin pour qu'il vous parle du projet pilote qui tire parti de ce que nous faisons dans le cadre de l'ALENA.
Nous avons fait des progrès considérables avec le groupe de travail technique de l'ALENA. Je parle ici du Canada, des États-Unis et du Mexique. Le Mexique a récemment adopté sa propre loi et un règlement et il s'adapte peu à peu à ce qu'il lui est possible de faire dans le contexte de l'ALENA. Il participe à nos discussions, et l'un des gros avantages de cette tribune est qu'elle n'empêche pas le Canada et les États-Unis de continuer à faire des progrès.
La première chose que nous ayons faite dans le cadre de l'ALENA a été d'examiner les données dont nous avons besoin afin de les harmoniser, ce qui est un gros avantage pour l'industrie. Nous nous sommes demandés comment évaluer les données et nous assurer que les critères sont cohérents, en allant jusqu'à ce programme d'examens conjoints.
Nous sommes plusieurs à penser que ce programme d'examens conjoints est une base très solide pour l'avenir. Ce qui se passe, c'est que les entreprises présentent une demande à la fois aux États-Unis et au Canada, en même temps. Nous nous répartissons le travail à faire en décidant que le Canada se penchera sur certains aspects et les États-Unis, sur d'autres, puis nous discutons de nos décisions respectives.
Nous avons clairement indiqué, dans les discussions, qu'aucun des deux pays ne renonce à son pouvoir de décision. Un exemple très clair pour nous, dans le contexte canadien, est que nous devons tenir compte de choses telles que notre Loi sur les espèces en péril, alors que les États-Unis doivent tenir compte de la leur. Nous savons qu'il y a parfois des différences mais notre but est de les minimiser afin d'arriver le plus possible à des systèmes harmonisés entre les deux pays.
Pour l'avenir, nous espérons que cela permettra de réduire l'écart technologique. Le problème est que l'histoire nous a montré que le Canada n'approuve pas beaucoup de produits, essentiellement parce que l'industrie ne nous les soumettait pas pour ses utilisations, et c'est dans ce contexte que le projet pilote devrait être rentable pour nous, à notre avis.
Je demande à Richard s'il a quelque chose à ajouter.
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En ce qui concerne l'écart technologique, et je pense que c'est ce qui vous intéresse le plus, nous avons adopté deux démarches. Il y a d'abord une démarche rétrospective. Nous savons que nous avons un rattrapage important à faire par rapport aux États-Unis en ce qui concerne les homologations, surtout pour les utilisations mineures, comme dans l'horticulture. Le projet pilote dont nous venons de parler est fortement axé sur l'encouragement des entreprises à présenter des demandes au Canada pour les ingrédients actifs qui offrent un gros potentiel dans les utilisations mineures, une énorme promesse d'utilisation mineure additionnelle pour les producteurs canadiens.
Avec l'aide du Conseil canadien de l'horticulture, entre autres, nous avons tenté d'identifier les produits chimiques primaires dont nous devons encourager la présentation au Canada. Comme nous avons essayé de le faire dans le passé, nous allons essentiellement fonder nos évaluations sur les données de l'EPA. Toutes les données fournies à l'EPA nous seront communiquées et nous prendrons essentiellement notre décision en conséquence quand ce sera possible.
Comme d'autres personnes, je dis souvent que les systèmes sont en grande mesure harmonisés entre le Canada et les États-Unis quand il s'agit des critères d'homologation des produits chimiques agricoles. On me reproche parfois de dire « en grande mesure » parce que ce n'est pas assez précis.
Au cours des années, nous en sommes arrivés au point où les informations que nous utilisons pour prendre nos décisions sont tellement proches de celles qu'utilisent les États-Unis que nous allons pouvoir maintenant voir si nous pouvons vraiment utiliser les données de l'EPA ou si nous devons y ajouter quelque chose. Les systèmes ont été tellement rapprochés que nous en sommes au point -- je l'espère -- où nous pourrons prendre nos décisions en fonction des données de l'EPA sauf peut-être dans certains domaines tels que la Loi sur les espèces en péril, comme l'a dit Karen. Nous attendons donc beaucoup du programme pilote au cours de l'année prochaine.
Pour l'avenir, nous faisons très activement la promotion des examens conjoints, pas seulement au Canada et aux États-Unis mais mondialement. Comme l'a dit Karen, il y aura cet été des examens conjoints qui seront effectués par l'ARLA pour le Canada, les États-Unis et l'Australie. Il y en a déjà un en cours et nous allons en recevoir un autre en juin. En septembre, le Canada, les États-Unis et l'Autriche procéderont à un examen conjoint au nom de l'Union européenne. En janvier de l'année prochaine, il y aura le premier examen véritablement mondial intégrant le Canada, les États-Unis, l'Europe, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, la Hongrie et l'Italie. Ce sera vraiment très international et nous essayons d'encourager fortement cette tendance de façon à tenter d'encourager ces utilisations mineures à venir au Canada en même temps que dans ces autres pays.
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Merci, monsieur le président.
Nous vous remercions de nous donner l'occasion de présenter nos commentaires au Comité. Nous sommes l'association professionnelle représentant les fabricants, les concepteurs et les distributeurs de solutions phytoscientifiques -- les produits antiparasitaires et de la biotechnologie végétale -- pour l'agriculture, le milieu urbain et la santé publique. Notre mission est de soutenir une agriculture innovatrice et durable au Canada.
J'aimerais aborder devant vous six questions qui nous semblent pertinentes pour notre industrie et pour vous-mêmes, en tant que comité parlementaire.
Premièrement, il est important que le Canada devienne un chef de file mondial en matière d'innovation en agriculture et agroalimentaire. Nous, dans l'industrie de la phytologie, et nos partenaires, croyons que l'innovation technologique au niveau de la ferme a un rôle crucial à jouer pour permettre de relever les défis auxquels sont confrontés la société et nos agriculteurs, et nous croyons que l'avenir repose sur la « bioéconomie ».
Les cultures seront toujours une source d'aliments pour les humains comme pour les animaux mais, dans cette « nouvelle » agriculture de l'avenir, les plantes serviront également à la production de biocombustibles, de biomatériaux, de bioplastiques, d'huiles industrielles, de vaccins, de médicaments, d'aliments fonctionnels et de nutraceutiques, ce qui représentera une transformation profonde de l'agriculture que nous connaissons aujourd'hui.
Selon nos calculs, cette bioéconomie émergente pourrait valoir dans les 700 milliards de dollars d'ici 2015. Nous pouvons comparer cela aux 55 milliards de dollars que représentent les produits pour la protection des cultures, la phytotechnologie et les semences sur le marché actuel.
La demande mondiale de biocombustibles -- l'éthanol et le biodiesel -- ne cesse de s' accroître. L'industrie de la phytologie travaille à transformer génétiquement le blé, le maïs et le canola pour améliorer les combustibles ou les rendre plus propices à la production de biocombustibles. Ces recherches de solutions destinées à la société se font en plus de celles destinées à nos principaux clients, les agriculteurs. Pour que la bioéconomie puisse bénéficier à l'agriculture canadienne, il faut que les agriculteurs possèdent les technologies et les innovations découlant de la phytologie.
Les percées faites par notre industrie ne sont pas la seule réponse aux pressions que subissent les revenus des agriculteurs mais soutenir I'innovation en agriculture représente une façon efficace de réagir à la situation.
Le défi, pour vous comme pour nous, est de veiller à ce que le Canada attire et commercialise sa juste part de cette bioéconomie potentielle de 700 milliards de dollars, dans l'intérêt des producteurs canadiens ainsi que de la société canadienne dans son ensemble.
Le deuxième sujet que je veux aborder aujourd'hui est l'écart technologique dont a parlé Mme Dodds ce matin. Les produits antiparasitaires sont des outils importants qui permettent aux agriculteurs canadiens de produire des cultures de qualité en abondance. Pour que les agriculteurs canadiens puissent faire concurrence aux agriculteurs des autres pays et surtout à ceux des États-Unis, ils doivent avoir accès au même genre de produits antiparasitaires à des prix compétitifs. Les pesticides à usage limité et risque réduit sont de plus en plus importants dans la production de cultures à faible volume et haute valeur, telles que celles qui entrent dans la composition de produits pharmaceutiques et industriels à base de plantes.
Bien des gens estiment que l'écart actuel entre les États-Unis et le Canada en ce qui concerne la technologie de la lutte antiparasitaire s'explique par deux choses: la taille du marché canadien et les différences de systèmes de réglementation entre les deux pays. Malgré la taille de son secteur agricole, le Canada représente environ 3 p. 100 du marché mondial et l'on sait que cinq grandes cultures seulement sont à l'origine de la mise au point de nouveaux produits au Canada: le blé, le canola, l'orge, les légumineuses et le maïs. Les centaines d'autres cultures sont à usage illimité, voire à micro-usage.
Un comité de parties prenantes a été mis sur pied pour s'attaquer à cet écart technologique. Jusqu'à présent, les agriculteurs ont identifié les failles et ont classé leurs besoins par ordre de priorité. Maintenant, les non-agriculteurs, les membres de CropLife Canada et le gouvernement -- Agriculture et Agroalimentaire Canada et l'ARLA-- doivent travailler de concert pour combler ces failles. Je peux vous dire que nous sommes déterminés à trouver une solution.
Le troisième thème est celui de l'harmonisation. Étant donné que le marché des cultures vivrières est mondial, il est souhaitable d'adopter une approche commune en matière de réglementation avec nos partenaires de l'ALENA. Bien des différences existent entre le Canada et les États-Unis dans ce domaine, ce qui entrave l'accès de l'agriculture aux nouvelles technologies. Nous ne pouvons nous payer le luxe de conserver une politique de réglementation qui nous fait prendre du retard par rapport à nos grands partenaires commerciaux, du point de vue de l'innovation et de la technologie.
Il convient de souligner que l'ARLA a fait des progrès notables en matière d'harmonisation des procédures et des données requises pour la réglementation, mais il y a encore beaucoup à faire et il faut l'engagement ferme d'agir immédiatement. L'harmonisation peut être interprétée de nombreuses manières mais, pour ce qui est des agriculteurs canadiens, il n'y a qu'un seul objectif: un seul ensemble de données, une seule évaluation des données, et des décisions d'homologation synchronisées entre le Canada et les États-Unis. C'est ce qui permettra de réduire les délais d'homologation et de faire inutilement l'évaluation en double des mêmes produits.
Je veux dire quelques mots de l'efficacité, qui a longtemps causé des problèmes. Nous sommes heureux de collaborer étroitement avec l'ARLA au sujet des données requises sur l'efficacité des produits antiparasitaires. L'évaluation de la qualité et de l'efficacité des produits garantit que seuls les produits valables sont homologués. Cependant, fournir des données sur l'efficacité d'un produit représente un coût additionnel pour le processus de réglementation et, en fin de compte, pour le produit lui-même.
Les agriculteurs et CropLife Canada ont exprimé leurs préoccupations à ce sujet et un groupe de travail conjoint a été chargé de se pencher sur ce dossier. Nous sommes encouragés par les progrès qu'il a déjà réalisés, qui permettent de mieux comprendre les besoins, notamment du point de vue de la sécurité. Après cela, nous pensons que les agriculteurs seront mieux placés pour juger les produits qui marchent et ceux qui ne marchent pas.
Le cinquième sujet est celui de l'importation pour usage personnel, dont a parlé Mme Dodds. Je dirai simplement à ce sujet que le groupe de travail des parties prenantes l'examine avec beaucoup d'attention. Nous sommes très proches d'un consensus. J'ai la conviction que le rapport final donnera un résultant gagnant pour toutes les parties concernées dans la mesure où il continuera d'y avoir un programme d'importation pour usage personnel mais avec une modernisation du système d'homologation des produits génériques et une accélération de l'harmonisation dans le cadre de l'ALENA. Tous ces éléments pris ensemble font que le problème est moins une question d'importation pour usage personnel et plus une question de compétitivité de l'industrie des pesticides. Quand le rapport sera publié, nous demanderons aux députés d'en appuyer les recommandations.
Finalement, nous tenons à souligner les progrès accomplis par l'ARLA sur plusieurs fronts importants. Il est clair que le leadership de Mme Dodds, la directrice exécutive, a eu des effets positifs sur l'Agence. L'examen des délais d'homologation démontre que l'on a fait un pas important en avant. Cette année, plus de 90 p. 100 des principales demandes présentées à l'Agence ont été évaluées dans les délais prévus. Ce progrès, conjugué à la détermination de l'Agence de poursuivre l'amélioration de ses procédures, est essentiel pour que nos entreprises soient capables d'assurer aux agriculteurs un accès opportun à un large éventail de produits.
Je dois dire, monsieur le président, que c'est la première fois que je m'adresse au Comité permanent de l'agriculture sans avoir à soulever de questions d'échéancier.
Je tiens aussi à souligner les progrès importants accomplis par l'Agence de sur le plan des communications. Mme Dodds nous a parlé de ses relations avec les parties prenantes et nous la félicitons de son attitude proactive à cet égard. Avec la nouvelle Loi et le nouveau règlement, nous pensons qu'il est important non seulement pour l'industrie, qui regroupe nos parties prenantes immédiates, mais aussi pour nos clients, les producteurs, de bien connaître toutes les mesures de protection nouvelles et importantes prévues pour la santé publique et pour l'environnement. Nous croyons aussi qu'il est important que la société dans son ensemble sache qu'il existe au Canada un système de réglementation de premier ordre, surtout avec les changements résultant de la nouvelle Loi et du nouveau règlement. Nous encourageons l'agence à poursuivre ses efforts en matière de communication pour rehausser la confiance du public envers le système.
En conclusion, monsieur le président, je dirais que nous avons appuyé la nouvelle Loi. Nous collaborons étroitement avec l'ARLA pour formuler des règlements qui permettront de mettre la Loi en application sans tarder car nous tenons à ce qu'elle entre en vigueur rapidement.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour, monsieur le président, et merci de nous donner la parole sur cette question qui est cruciale pour l'agriculture canadienne, notamment pour les producteurs de céréales et d'oléagineux.
Je m'appelle Bob Bartley et je suis président des Producteurs de grains du Canada. Mon exploitation se trouve à Roland, au Manitoba.
Les Producteurs de grains du Canada sont l'organisation nationale représentant les producteurs de céréales et d'oléagineux afin de défendre leurs intérêts sur les questions de politiques publiques touchant notamment le soutien gouvernemental, la réglementation, l'accès au marché et le commerce, ainsi que sur des questions d'ordre pratique telles que l'investissement et le transport.
Nos membres sont des associations de chaque région du Canada regroupant quelque 90 000 producteurs. Nous avons été très actifs sur les questions de réglementation et d'homologation des pesticides, étant donné l'importance d'avoir un accès opportun et abordable aux intrants agricoles.
Je tiens à dire dès le départ que les producteurs canadiens de céréales et d'oléagineux sont parfaitement conscients de l'utilité d'un système de réglementation fondé sur des données scientifiques, afin de protéger les Canadiens, y compris les producteurs qui utilisent ces produits sur leurs terres et à proximité de leurs familles, contre les dangers potentiels des produits chimiques tels que les pesticides et les herbicides. Nous continuerons d'appuyer un système de réglementation fondé sur la science pour gérer les risques éventuels envers l'environnement et la santé humaine, et nous continuerons de promouvoir l'usage responsable de ces produits.
Les producteurs canadiens de céréales et d'oléagineux utilisent ces produits de manière responsable en sachant parfaitement qu'ils comportent certains risques, et ils prennent les mesures nécessaires pour les atténuer ou les éviter. Ceci fait partie non seulement de méthodes agricoles saines et durables mais aussi de bonnes méthodes commerciales car ces produits sont une partie importante de nos coûts.
Je devrais dire quelques mots du type de risques commerciaux que nous devons assumer, afin de décrire le contexte opérationnel des agriculteurs canadiens.
Ce n'est un secret pour personne que les producteurs font face à de grandes difficultés. Ces dernières semaines, vous avez entendu parler de la crise des revenus dans l'agriculture canadienne, avec des producteurs confrontés à une hausse des coûts et à une baisse du prix de leurs produits. Les raisons fondamentales de cette baisse, et même de la hausse des coûts, ne relèvent pas de leur contrôle.
Les Producteurs de grains du Canada estiment que l'un des facteurs fondamentaux de la baisse de nos marges de référence est le recours aux subventions par nos partenaires commerciaux et nos concurrents. Ceci a pour effet de stimuler excessivement la production et de faire baisser les cours. Nous sommes heureux que le premier ministre et le ministre de l'Agriculture aient montré qu'ils sont sensibles à ce problème en respectant les engagements pris envers le secteur par le gouvernement précédent et en s'engageant à octroyer de nouveaux crédits à l'agriculture, mais nous tenons aussi à souligner qu'il est important de trouver des solutions de politiques à ce problème.
L'un des problèmes concrets de nos producteurs touche l'accès opportun à des intrants abordables tels que les pesticides. Les Producteurs de grains du Canada sont déterminés à éliminer les disparités d'accès aux pesticides entre les producteurs canadiens et américains ainsi qu'entre les producteurs des différentes régions du Canada.
Les membres du comité savent peut-être que notre association a participé activement aux efforts du groupe de travail sur l'importation pour usage personnel. En ayant accès à ce type d'importation, les producteurs ont pu économiser 2 $ par litre d'un produit qui était auparavant importé des États-Unis par OUI. Ceci peut paraître minime mais, avec une utilisation moyenne d'environ 1,5 litre l'acre, un exploitant de 3 000 acres environ peut économiser plus de 9 000 $.
Si l'on replace ça dans le contexte de la baisse des cours des denrées agricoles, on commence à comprendre pourquoi les producteurs se sont tournés vers un tel programme en nombre record en 2005. Certes, les Producteurs de grains du Canada conviennent que c'est une question complexe, mais nos producteurs ont besoin d'un approvisionnement fiable de tels produits, et de l'accès aux nouveaux produits.
Nous savons que le programme d'importation pour usage personnel a certains problèmes, quelles que soient les économies que peut réaliser chaque exploitant. Par exemple, le programme n'est pas facilement accessible aux producteurs individuels. Obtenir une déclaration d'équivalence peut être compliqué, prendre beaucoup de temps et coûter cher.
Les Producteurs de grains du Canada ont pour fonction de chercher des solutions de politiques constructives aux problèmes des producteurs de céréales et d'oléagineux. Voilà pourquoi nous sommes satisfaits de l'initiative touchant la réglementation intelligente et du fait que le gouvernement ait décidé de rehausser sa coopération avec nos voisins américains et mexicains dans le cadre du Partenariat pour la prospérité et la sécurité.
Il s'agit à nos yeux d'étapes importantes et concrètes pour améliorer durablement la situation des producteurs. De fait, la coopération en matière de réglementation en vue de l'harmonisation et de l'instauration d'un marché nord-américain unique pour les pesticides est la vraie solution à certains des problèmes que connaissent les producteurs canadiens.
L'harmonisation de la réglementation par la coopération et la reconnaissance mutuelle est la clé pour combler l'écart technologique dans ce domaine. Les producteurs s'interrogent toujours sur le fait que l'instance canadienne de réglementation fixe une limite maximale de résidus pour les produits chimiques importés qui seront consommés par les Canadiens mais n'approuve pas les mêmes produits chimiques s'ils doivent être utilisés par les agriculteurs canadiens pour produire les mêmes denrées.
Ce problème fait ressortir le caractère de plus en plus mondialisé de notre marché. Les Canadiens consomment chaque jour des produits alimentaires du monde entier, tout comme des aliments canadiens sont consommés dans le monde entier. De ce fait, les producteurs canadiens sont conscients du danger que les mesures de réglementation puissent être utilisées comme barrières non tarifaires au commerce. Nous prenons des mesures pour veiller à ce que nos producteurs répondent aux exigences des consommateurs, et nous nous fondons sur les droits canadiens obtenus en vertu de l'accord de l'OMC sur les mesures sanitaires et phytosanitaires pour protéger les produits canadiens contre des mesures déloyales. Cet accord, conjugué à l'exigence que les mesures soient fondées sur la science, favorise l'harmonisation entre les pays et contribue à la réduction des barrières non tarifaires. Voilà pourquoi nous pensons que le groupe de travail sur l'importation pour usage personnel, qui s'est penché sur la question de plusieurs points de vue différents, devrait déboucher sur l'harmonisation de la réglementation en Amérique du Nord.
L'ARLA a pris plusieurs mesures en ce sens avec le groupe de travail de l'ALENA sur l'harmonisation des pesticides mais nous voulons l'inciter à avancer vers une reconnaissance mutuelle des décisions de réglementation afin d'améliorer la situation générale des producteurs agricoles tout en protégeant les Canadiens et l'environnement. Nous considérons qu'alléger le fardeau réglementaire améliorerait en fin de compte l'accès des producteurs canadiens aux nouveaux produits en même temps que leurs homologues américains, ce qui devrait réduire les coûts des producteurs. Le coût de la réglementation peut être récupéré en les répercutant sur les utilisateurs et consommateurs des produits, c'est-à-dire les agriculteurs.
Je regrette que M. Easter soit déjà parti, je voulais parler de la folle avoine de Wayne.
L'île du Prince-Édouard et le Québec sont deux provinces qui n'ont pas d'herbicide contre la folle avoine du blé. Pour ma part, je cultive au Manitoba où nous avons accès à plusieurs de ces herbicides. Ceci montre qu'il faut aussi une certaine harmonisation entre les provinces et les régions du Canada.
En bref, les producteurs de grains et d'oléagineux ne pensent pas que le gouvernement leur doive un revenu mais il leur doit certainement des politiques industrielles leur permettant de gagner leur vie. Ces politiques sont aujourd'hui à portée de main, l'une d'entre elles étant l'amélioration du système de réglementation des intrants agricoles.
Merci, monsieur le président.
Comme je l'ai dit, les fabricants de pesticides considèrent généralement que le Canada est un pays immense cultivé de blé, d'avoine, d'orge et de canola. Donc, comme il faut 200 à 300 millions de dollars pour mettre au point une molécule, du début jusqu'à la fin, il est possible de s'implanter de manière rentable sur ce marché. Il y a cependant d'autres cultures qui, même si on les qualifie de mineures, sont très importantes. Elles se sont développées au cours des 10 à 15 dernières années à un point tel que vous et moi pourrions peut-être les qualifier de grandes cultures mais on les considère toujours comme des cultures mineures. Je veux parler du poids chiche, des lentilles, des légumineuses, des graines à canaris et de toutes ces récoltes qui sont devenues importantes, surtout dans le bassin des Prairies.
Dans la nouvelle agriculture de l'avenir, où l'on va cultiver pas seulement pour l'alimentation mais aussi pour d'autres utilisations très particulières, on voit apparaître du canola à faible taux de gras trans, des cultures alimentaires fonctionnelles et des nutraceutiques. Certaines de ces cultures occupent peut-être de très petites parcelles mais elles sont de très grande valeur.
Celles qui tombent dans cette catégorie sont ce que j'appelle des microcultures. Dans notre secteur, nous les appelons les microcultures de l'avenir, et les problèmes que nous avons au sujet des utilisations mineures sont tout aussi importants, si ce n'est plus, pour elles. Nous pensons que c'est très important pour l'avenir de l'agriculture.
Pour ce qui est de la synchronisation, je reviens sur ce que disait Mme Dodds. Nous savons que le Canada ne sera probablement jamais en mesure de renoncer à son droit de décision ultime au profit d'un autre pays, et tant mieux. Par contre, si nous pouvons prendre les mêmes données, les évaluer de la même manière et parvenir à la même décision en même temps -- voilà le synchronisme -- ce serait très bon pour nous.
Voilà en fait une manière assez simple de décrire nos objectifs pour l'harmonisation. Je ne sais pas si mon collègue, Peter MacLeod, veut ajouter quelque chose.
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Je vais commencer et mon collègue ajoutera des détails.
Mondialement, l'approche de notre industrie consiste surtout aujourd'hui à mettre au point des produits qualifiés de produits à risque réduit, c'est-à-dire ayant une beaucoup plus petite empreinte environnementale, étant plus sûrs pour la sécurité humaine et pouvant se biodégrader beaucoup plus rapidement en laissant peu de résidus, voire aucun.
Certains de ces produits peuvent être admissibles à la classification de produits organiques par les organismes pertinents. En dernière analyse, du point de vue de la réglementation, tous les pesticides -- qu'il s'agisse de produits chimiques de synthèse ou naturels, de biopesticides, ou même de méthodes de type mécanique -- doivent répondre aux normes mondiales de santé et de sécurité de Santé Canada. Ensuite, si certains consommateurs ou agriculteurs choisissent la production organique, c'est leur choix.
Nos membres sont connus pour les produits chimiques de synthèse, par exemple, et nos biotechnologies -- l'énigme intéressante pour moi a toujours été le bacillus thruingiensis qui est un produit organique acceptable pour l'homologation mais qui est aussi un outil utile en biotechnologie -- mais, au niveau mondial, ils cherchent toujours de nouvelles technologies, qu'elles soient biologiques ou autres, pour mettre au point des produits plus sûrs et meilleurs.
Peter, avez-vous quelque chose à ajouter?
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Je peux répondre à cette question. La molécule du 2,4D est utilisée par les agriculteurs depuis au moins 60 ans, je suppose.
En outre, c'est sans doute celle qui a fait l'objet des études et des évaluations les plus exhaustives et les plus complètes, à maintes et maintes reprises, dans toute l'industrie des pesticides. Bien qu'un rapport final faisant suite à encore une nouvelle évaluation soit pendant devant l'ARLA, les auteurs ont déclaré quand ils ont publié leurs évaluations préliminaires, il y a quelques mois, que le 2,4D est un produit sûr quand il est utilisé conformément aux instructions de l'étiquette.
L'EPA, l'Europe et quasiment toutes les instances internationales très fiables de réglementation y ont mis leur grain de sel. Donc, si nous disons qu'il peut être utilisé en toute sécurité s'il l'est conformément aux instructions, nous le faisons en nous fondant non seulement sur les données canadiennes mais également sur les conclusions de tous les autres organismes très rigoureux de réglementation qui ont examiné cette molécule, parce qu'elle est utilisée mondialement.
J'irai même plus loin en disant qu'il importe peu que ce soit cette molécule ou une autre, nos agriculteurs et notre industrie n'ont aucun intérêt à mettre en marché des produits dangereux pour la santé humaine ou posant un risque inacceptable pour l'être humain ou pour l'environnement.
Si des données scientifiques internationales légitimes et confirmées par des pairs montraient qu'il y a un risque inacceptable, les agriculteurs, l'industrie et l'organisme de réglementation voudraient que ce risque soit géré. Si cela signifiait qu'il faut abolir ce produit, ce serait fait. C'est l'engagement que nous avons pris et l'industrie a déjà démontré qu'elle le respecte dans d'autres cas.
Je n'hésite pas à le dire dans le cas du 2,4D ou de n'importe quel autre des 6 000 produits homologués que nous avons au Canada. C'est pour nous en assurer qu'il y a eu une réévaluation. Comme il s'agit d'une ancienne molécule, on a voulu s'assurer qu'elle était acceptable à l'aune des nouveaux critères scientifiques. Voilà pourquoi nous sommes prêts à accepter ces réévaluations: pour rassurer les Canadiens, les agriculteurs ou les instances de santé publique.
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Vous comprendrez que la question du prix des pesticides ou de la manière dont nos membres les commercialisent ne nous concerne pas, en tant qu'association professionnelle, mais nous devons être perçus comme une association qui s'assure que ses membres ne font rien qui aille à l'encontre du droit de la concurrence.
Cela dit, Agriculture et Agroalimentaire Canada fait continuellement des études. Par exemple, je pense que le collège Ridgetown collabore avec l'USDA. Chaque année, on produit des études sur les prix des pesticides par rapport aux autres intrants.
Au cours des années, j'ai constaté qu'on peut régulièrement trouver certains pesticides qui sont moins chers aux États-Unis et d'autres qui le sont moins au Canada. Il y a continuellement des fluctuations.
Je ne peux corroborer les observations que vous venez de faire car nous ne suivons pas ces questions de près, et d'autres personnes pourraient faire des observations contraires. Quand le dollar canadien était très, très bas et que les fabricants devaient acheter des ingrédients actifs avec un dollar très dévalué, beaucoup auraient pu vous dire qu'il n'y avait pas d'augmentation du prix des pesticides.
Ce que j'essaye de dire, c'est qu'il y a beaucoup de facteurs différents à prendre en considération, comme le type de pesticides utilisés, et que certaines études ont prouvé ce que je viens de vous dire pour certains producteurs du Manitoba par rapport à leurs homologues des États-Unis.
Il s'agit là d'une question complexe à laquelle une association professionnelle ne s'intéresse normalement pas, mais elle nous ramène à certaines des remarques qui ont été faites plus tôt par nos collègues et par nous-mêmes. En fin de compte, ce qu'il faut pour résoudre ces problèmes, c'est l'harmonisation.