:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Monsieur le président et membres du comité, merci de me donner l'occasion de prendre la parole au nom de la Greater Vancouver Alliance for Arts and Culture, qui représente les organisations culturelles et les artistes des 22 municipalités du district régional du Grand Vancouver.
Je me suis rendu compte hier soir que j'avais écrit un long mémoire et je vais l'abréger. La version intégrale du document a été distribuée, mais n'a malheureusement pas été traduite en français. Nous le ferons.
Nous n'allons pas répondre à toutes les questions qui ont été posées dans le document d'invitation. Le comité écoutera bon nombre de témoins qui sont spécialistes dans des domaines reliés à l'étude en question. À cet égard, nous vous recommandons l'excellent mémoire de la Conférence canadienne des arts. Nous sommes tout à fait d'accord avec ses propos.
Notre objectif est de discuter plus généralement du rôle fondamental du radiodiffuseur public dans le témoignage, la stimulation, le soutien et la promotion de l'expérience canadienne, qui est, à notre avis, de créer et de promouvoir une société pluraliste qui soit distincte, humaine, harmonieuse, équitable, empathique, créative, vibrante, saine et prospère. Nous estimons que les arts et la culture ont tout à voir avec cet objectif louable et que le radiodiffuseur public devrait leur permettre de l'atteindre.
Lorsque nous utilisons l'expression « arts et culture », nous faisons référence à la vaste définition de la culture, que l'on décrit souvent comme la définition de l'UNESCO, soit « l'ensemble des traits distinctifs spirituels et matériels, intellectuels et affectifs qui caractérisent une société [...] elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances ». Nous faisons également référence à la définition plus étroite qui inclut les arts visuels, littéraires et de la scène ainsi que le patrimoine — et nous y ajoutons les médias.
La seconde définition sera perçue comme une codification formelle de la première. Si nous faisons fi de la première, nous rejetons ce qui motive les gens, ce qui leur donne une identité et un sens, ce qui les lie à leurs voisins. Si nous faisons fi de la seconde, nous renonçons aux plus puissants véhicules de l'imagination, de la créativité, de l'inspiration, de l'enrichissement et de l'expression propres à l'humanité. Nous estimons qu'au Canada, Radio-Canada représente le véhicule le plus important dans la promotion, le soutien et la stimulation des arts et dans l'exploration et la création d'une identité au niveau local, régional et national.
Pier Luigi Sacco est professeur d'économie culturelle à l'Université de Bologne. Au cours des dernières années, il a créé un lien avec Vancouver qui lui a permis d'expérimenter, d'explorer et d'examiner l'écologie culturelle et l'économie de la ville. Le professeur Sacco postule que depuis la Seconde guerre mondiale, les sociétés — du moins celles dans le monde développé — ne sont plus mues par la rareté des ressources ou la satisfaction des besoins quotidiens, mais par une quête d'identité. M. Sacco souligne que l'identité se trouve essentiellement de deux façons: dans l'acquisition de choses, ce qu'il appelle l'identité par le biais d'objets, et par l'expérience de relations et d'événements importants, ce qu'il appelle l'identité par le biais de l'expérience. D'après lui, cette dernière forme d'identité mène au développement de collectivités saines, créatives, efficaces et épanouies.
Au fur et à mesure que le Canada accueille de plus en plus d'immigrants et que nos collectivités se diversifient, le besoin de partager nos expériences par le biais d'histoires augmente. Un récent article de journal laissait entendre que si nous voulons créer des relations harmonieuses dans tous les secteurs de la société, il faut accueillir les nouveaux immigrants dans nos foyers au lieu de leur dicter des règles de comportement, autres que la primauté du droit, bien entendu. Si nous ne le faisons pas, comment peuvent-ils comprendre notre façon de vivre et nos valeurs? De même, comment pouvons-nous véritablement comprendre leurs valeurs si nous n'allons pas chez eux?
Puisque, pour être réaliste, la plupart d'entre nous n'entreront pas dans les foyers des autres, il incombe au radiodiffuseur public de nous y amener. En effet, il entre dans nos foyers, nos salons et nos chambres à coucher, et il peut et devrait être un véhicule qui nous permettrait de raconter nos histoires d'une manière sensible, honnête et humoristique. Ces histoires sont racontées par des artistes canadiens dans toutes les disciplines. Nous estimons que le radiodiffuseur public national doit conserver cet espace pour l'expression du travail des artistes canadiens comme priorité.
Le professeur Tony Bennett, du Economic and Social Research Council de la Grande-Bretagne, a écrit un document intitulé « Cultural Policy Beyond Aesthetics », dans lequel il se réfère à une étude qu'il a effectuée avec deux autres de ses collègues en Australie dans les années 1950. Dans son document, il indique que « ... en ce qui concerne les profils démocratiques de ses auditoires mesurés en fonction de leur classe, de leur éducation, de leur composition ethnique et selon le sexe, la radiodiffusion publique se classe première dans le domaine de l'inclusion sociale... ». Il n'est pas déraisonnable de présumer que l'on pourrait dire la même chose de Radio-Canada dans l'écologie culturelle canadienne.
Dans ce contexte, nous sommes tout à fait d'accord avec le mandat actuel de la SRC. Il n'y a pas lieu de le changer. Cependant, c'est un mandat exigeant, compliqué par le fait que, dans l'intérêt du journalisme responsable, la SRC doit parfois mordre la main qui la nourrit, alors qu'elle ne dispose plus du financement pour le faire correctement. On se rend compte avec perplexité qu'à une époque où les demandes envers le radiodiffuseur public sont de plus en plus importantes et que les coûts de faire des affaires augmentent dans presque tous les secteurs, le gouvernement accorde au radiodiffuseur public national le même financement qu'il y a trente ans.
La SRC a su créer et promouvoir l'art canadien sous toutes ses formes. En effet, l'existence même d'un secteur culturel canadien fort et florissant — et son excellence est reconnue par le public et les critiques du monde entier — peut être attribuée à l'investissement historique que le gouvernement du Canada a fait auprès des artistes, par le truchement de la SRC et du Conseil des Arts du Canada.
Les compressions excessives au financement de la SRC des trois dernières décennies, cependant, se sont traduites par une diminution des investissements dans les arts au Canada et un rayonnement limité des régions et des villes du pays dans le monde.
L'extrait suivant du rapport du Comité permanent du patrimoine canadien de 2003, Notre souveraineté culturelle: le deuxième siècle de la radiodiffusion canadienne est très instructif.
La production et la diffusion des dramatiques de langue anglaise sont également une source de souci. Sauf au Québec, où le public se passionne pour les dramatiques originales créées ici, les émissions américaines dominent les ondes à un point qui est pratiquement inconnu et inimaginable dans tout pays autre que les États-Unis eux-mêmes... Les Canadiens ont rarement l'occasion de voir des représentations de leurs vies et de leurs milieux ailleurs qu'aux nouvelles.
Cela fait quatre ans, et peu de choses ont changé.
Un avertissement: nous vivons à l'époque des mesures, à une époque où on a de plus en plus le sentiment que tout ce qui vaut la peine d'être appuyé doit être mesuré. Par conséquent, nous consacrons beaucoup de temps, d'efforts et d'argent à mesurer tout ce qui peut être mesuré et même des choses qui ne peuvent l'être. Dans le domaine des arts, nous pouvons mesurer toutes sortes de choses, mais il est impossible de mesurer l'incidence de la relation entre les artistes et leur public ou les participants à une activité, lorsqu'une personne se découvre sous un nouveau jour, lorsqu'une communauté, lorsque le monde se redécouvre — ce moment électrisant, cette perception ou cette réalisation qui peut changer des croyances, des comportements ou des vies. Ce phénomène ne peut être mesuré et c'est la fin, la valeur et le sens de l'art, qu'il soit diffusé ou direct. Il faut reconnaître la valeur de ce qui ne peut être mesuré et soutenir les arts, justement parce que leur valeur ne peut être mesurée.
Ce qui est vrai pour les arts de façon générale s'applique également au radiodiffuseur public. Si son manque de moyens a fait de la SRC l'ombre de ce qu'elle était en ce qui concerne la promotion des arts et de la culture du Canada, elle peut encore être la plus importante institution culturelle et artistique du pays et le fournisseur omniprésent des arts et de la culture du Canada.
Il y a vingt ans environ, nous, le secteur artistique, avons avalé tout entière l'idée selon laquelle la durabilité à long terme passait par des arguments financiers forts pour appuyer nos activités. C'est donc ce que nous avons fait, avec succès. Cependant, en présentant ces arguments, nous avons trop souvent négligé les autres aspects positifs de l'art: la qualité de vie de nos collectivités, l'effet bénéfique des arts sur la santé, la sécurité publique, l'éducation, le système de justice, la régénération urbaine, la fierté des collectivités, la cohésion sociale, l'épanouissement personnel et social des jeunes, la nature de nos relations avec nous-mêmes et avec les autres, la nature de l'humanité, notre place dans le monde — toutes ces choses qui vont bien au-delà de l'analyse financière. Nous craignons que notre incapacité à mesurer ces choses devienne une autre excuse pour ignorer ce qui rend l'art spécial et irremplaçable. Nous demandons donc au comité de rester ouvert à ces éléments et aux valeurs de l'art, ainsi qu'au rôle du radiodiffuseur public dans la création et la promotion de ces valeurs comme elles le méritent.
En ce qui concerne le rôle précis de la SRC, voici une de nos nombreuses positions: nous croyons qu'elle doit commander et présenter davantage de nouvelles oeuvres et de nouvelles performances d'artistes canadiens et qu'elle doit les payer correctement. La SRC doit continuer à jouer un rôle de leadership en fournissant sur toutes ses tribunes une programmation diversifiée, y compris des oeuvres d'art historiques et contemporaines de tous genres, marquées au coin de l'excellence artistique, de la rigueur intellectuelle et de la saveur canadienne.
Lorsqu'on crée de l'art, il y a forcément un risque. La SRC doit être préparée à prendre ces risques et le gouvernement doit l'aider à ce titre. Nous croyons que la SRC devrait présenter sans équivoque la perspective canadienne, de façon honnête et distincte. Nous croyons que les activités culturelles qui se déroulent dans chaque communauté de notre pays sont importantes et que la SRC doit être plus présente dans les régions et les localités du Canada, afin de reconnaître et de saisir ces activités et de les montrer aux communautés elles-mêmes et à la population canadienne.
Nous croyons qu'il est temps de dispenser la SRC de sa responsabilité d'être en concurrence avec les télédiffuseurs commerciaux pour les recettes publicitaires. La SRC n'existe pas à des fins commerciales. Elle existe pour remplir le mandat décrit dans la Loi sur la radiodiffusion de 1991. Elle devrait s'en tenir à ce mandat et le gouvernement du Canada devrait lui accorder des fonds suffisants pour qu'elle fasse son travail. Un radiodiffuseur public adéquatement financé et soutenu est un élément fondamental d'une nation démocratique, autonome et souveraine.
Je terminerai en citant les mots d'autres personnes qui se préoccupent grandement de la santé de notre pays et de son secteur artistique. D'un artiste de Vancouver:
J'adore la SRC. C'est ridicule, en fait, mais c'est vrai. J'ai l'impression qu'elle est blessée actuellement, et pourtant je crois vraiment en cette création canadienne. La culture canadienne est une culture vitale et vivante qui n'a rien à envier aux autres cultures du monde. Les oeuvres qui en découlent devraient être diffusées au public canadien et au monde entier.
De l'écrivain, critique, défenseur et à présent maire de Lions Bay, Max Wyman, dans The Defiant Imagination, Why Culture Matters:
Il s'agit de l'authenticité de l'idée du Canada, qui repose sur les livres qu'il peut lire, la musique qu'il peut faire, la télévision et les films qu'il peut regarder. Il s'agit de ce que les bureaucrates et la classe politique appellent « le capital créatif » — la capacité des Canadiens d'écrire ces livres, de faire ces films, de créer et d'innover. Idéalement, ce qui devrait découler de cet environnement, c'est un travail intelligent, fidèle et sceptique, qui pourrait apporter aux questions du moment une saveur typiquement canadienne. Il faut laisser à la qualité la possibilité de trouver sa place.
Nous sommes d'avis qu'un meilleur investissement dans la SRC permettrait d'atteindre cet objectif.
Merci beaucoup.
:
Je vais résumer les principales recommandations contenues dans notre mémoire daté du 26 février. Par la suite, si vous le souhaitez, il nous fera plaisir d'en discuter plus longuement.
[Traduction]
Nous avons également commandé à la société CMRI, Canadian Media Research Inc., une enquête intitulée Trends in TV Audiences & Public Opinion, 1996-2006, qui porte en particulier sur la télévision de langue anglaise de CBC. C'est avec plaisir que nous vous offrons cette contribution supplémentaire à vos importants travaux.
Vous y trouverez des données sur la propriété des postes de télévision, les tendances en matière d'abonnement à la télévision directe à domicile par satellite, la réception par voie hertzienne et les nouvelles technologies vidéo. Il y est également question des tendances en matière de degrés d'écoute de la télévision, des parts de marché, de l'auditoire des émissions canadiennes; on y trouve enfin un examen de l'opinion publique en matière de télévision et en particulier de la CBC.
J'aimerais discuter des faits saillants de cette enquête, monsieur le président. Tout d'abord, la nécessité de conserver les émetteurs en direct dans toutes les régions du pays. Le rapport de CMRI révèle que 10 p. 100 des Canadiens dépendent de l'émission en direct pour capter leur signal télé, ce qui représente trois millions de citoyens. On ne s'attend pas à ce que cela change dans les années à venir. Parce qu'ils ont accès à un moins grand nombre de canaux, ces Canadiens ne représentent que 7 p. 100 des heures d'écoute. Le pourcentage de réception télé en direct est beaucoup plus élevé chez les téléspectateurs de langue française, soit 15 p. 100.
Quatorze pour cent de l'écoute du réseau de télévision de langue anglaise de la SRC se fait par voie hertzienne: 51 p. 100 à Windsor; 32 p. 100 à Leeds--Grenville, 24 p. 100 à Peace River nord; 17 p. 100 dans les Kootenays; 11 p. 100 à Fredericton et 10 p. 100 ici à Vancouver.
D'après le BBM, 26 100 personnes écoutent la télévision par voie hertzienne à Okanagan-Kamloops — nos amis de Save our CBC Kamloops sont à votre ordre du jour de cet après-midi — et ici à Vancouver, 188 700 personnes captent la télévision par voie hertzienne.
Vu l'importance de la réception en direct pour ces trois millions de Canadiens, il nous a paru particulièrement inquiétant de lire dans les observations de CBC/Radio-Canada devant le CRTC en août dernier que « la télévision hertzienne ne sera viable que dans les grandes agglomérations urbaines. »
L'automne dernier, CMRI a réalisé une enquête spéciale pour le CRTC auprès d'un échantillon représentatif de 1 000 Canadiens qui ne sont abonnés ni au câble ni à la télévision par satellite. Une des questions du sondage était la suivante: si vous ne pouviez recevoir qu'une seule station hertzienne, laquelle choisiriez-vous? Quarante-cinq pour cent des répondants de langue anglaise ont répondu CBC TV et 49 p. 100 des répondants de langue française ont répondu Radio-Canada, loin devant CTV, Global, TVA et TQS.
Notre association vous prie donc instamment d'en discuter avec Radio-Canada la semaine prochaine et de rappeler à la direction que tous les Canadiens paient pour la société d'État et que tous ont le droit de recevoir sa programmation, qu'ils vivent en milieu urbain ou ailleurs.
Nous voulons aussi aborder avec vous des questions au sujet de cbc.ca. Vous avez dit que les nouveaux médias sont prioritaires pour vous. Ce qui suit est tiré de la recherche de CMRI. D'après le BBM, c'est-à-dire le Bureau of Broadcasting Measurement, les Canadiens se servent d'Internet à des fins non reliées au travail moins de quatre heures par semaine en moyenne, bien moins que les 26 heures qu'ils consacrent à regarder la télévision. Même les adolescents passent deux fois plus de temps à regarder la télé qu'à surfer. Même si on exclut les heures au travail, d'après Comscore, les Canadiens passent cinq heures et demie par semaine sur le net.
En mars 2006, cbc.ca s'est classé au vingtième rang des domaines canadiens. Sa portée mensuelle était de 4,2 millions d'internautes, mais à peine 475 000 utilisateurs par jour, qui passent en moyenne moins de sept minutes sur cbc.ca. Cela représente un cinq-centième de tout le trafic canadien sur le Web. À tout moment en mars 2006, cbc.ca ne desservait que 2 200 internautes, soit environ le nombre de téléspectateurs qu'attire un très petit canal de télévision spécialisée.
La société d'État n'a pas été communicative au sujet du coût de cbc.ca. Nous estimons que cbc.ca coûte au moins 20 millions de dollars nets de recettes et emploie 5 p. 100 de l'effectif de la société. Les parlementaires ont parfaitement le droit de savoir dans quelle mesure le contribuable subventionne cbc.ca au moment où le réseau de télévision de langue anglaise, par exemple, renonce à son engagement de diffuser des émissions canadiennes aux heures de grande écoute. Nous prions instamment le comité d'interroger la direction sur ce sujet. Vous affirmerez ainsi le droit du Parlement d'établir les priorités en matière de dépense de l'argent du contribuable.
Comme vous le savez, la grille-horaire aux heures de grande écoute de la télévision de CBC dépend pour beaucoup des sports, à l'exclusion de toute autre émission. Pour l'exercice 2005-2006 — l'année de radiodiffusion se termine le 31 août — 23 p. 100 de la grille-horaire de la télévision de CBC était composé de sports. Cela représente 48 p. 100, soit près de la moitié, de l'auditoire de CBC aux heures de grande écoute. Il s'agissait pour l'essentiel de sports professionnels. En revanche, moins de 5 p. 100 de l'auditoire de la télévision de CBC aux heures de grande écoute regardaient des dramatiques canadiennes ou des téléfilms. Des dramatiques étrangères, par contre, représentaient trois fois l'auditoire des dramatiques d'ici sur CBC TV.
Notre association recommande au comité d'insister pour que la télévision de CBC présente des émissions canadiennes aux heures de grande écoute comme elle le faisait il y a à peine sept ans, quand 96 p. 100 de sa grille-horaire aux heures de grande écoute était d'origine canadienne, par rapport à seulement 79 p. 100 aujourd'hui. Cela signifie que le nombre d'émissions étrangères a quintuplé aux heures de grande écoute sur la télévision de CBC depuis sept ans.
Vous trouverez dans ce document un petit tableau qui montre ce que CBUT Vancouver offrait aux heures de grande écoute il y a sept ans, pendant des périodes représentatives, et ce que la station offre aujourd'hui.
L'association a publié des tableaux rouges au cours des 20 dernières années afin d'illustrer des émissions canadiennes et étrangères offertes par les radiodiffuseurs directs dans 10 villes canadiennes. Nous voulons déposer au comité aujourd'hui notre tableau rouge le plus récent. Vous en avez un exemplaire, je crois. Il illustre ce qui a été diffusé par voie hertzienne ici à Vancouver ces trois dernières semaines. La production canadienne de CBC aux heures de grande écoute est à comparer aux chiffres suivants: 39 p. 100 pour CHUM/City, 30 p. 100 pour Global Vancouver, 18 p. 100 pour CTV, et 16 p. 100 chacun pour Global Victoria et A-Channel de CHUM à Victoria.
Certains d'entre nous étaient là il y a sept ans lorsque le président de Radio-Canada a été invité à comparaître devant le comité pour expliquer pourquoi il avait décidé de mettre fin à l'émission régionale de CBC à l'heure du souper. Je me souviens parfaitement de l'intervention de votre collègue, M. Scott, à cette occasion. Le comité a suscité un tollé de protestations qui ont forcé M. Rabinovitch à accepter comme compromis une émission d'information régionale de 30 minutes à l'heure du souper. Chose ironique mais positive, CBC est aujourd'hui revenue à la raison et a annoncé son projet de revenir à l'émission d'information régionale de 60 minutes à l'heure du souper.
Les résultats de l'enquête de CMRI que j'ai déposés aujourd'hui expliquent peut-être ce revirement. Quand, dans son sondage de 2006 sur la qualité de la télévision, CMRI a demandé aux Canadiens quel était leur intérêt pour divers genres d'émissions, 61 p. 100 se sont dits « très intéressés » par l'information locale. Aucune autre catégorie d'émissions ne s'en approchait. La deuxième catégorie la plus populaire était l'information nationale, à 46 p. 100. La troisième était l'information internationale, à 33 p. 100, suivie par les films d'Hollywood, à 27 p. 100. Les travaux de CMRI ont révélé que l'information locale à la télévision est la priorité de la population canadienne.
[Français]
Je vous remercie de votre attention. Je vous remercie également de nous avoir invités à participer à vos audiences ici, à Vancouver.
[Traduction]
Nous nous mettrons volontiers à votre disposition pour discuter de ces questions avec nous ultérieurement. Nous souhaitons beaucoup de succès au comité dans ses importants travaux.
Je m'appelle Bob D'Eith. Je suis le directeur général de Music BC. Nous sommes une société sans but lucratif qui aide et fait la promotion de l'esprit, du développement et de la croissance de la collectivité musicale de la Colombie-Britannique à l'échelle provinciale, nationale et internationale.
Je suis également un avocat spécialisé en droit de la musique depuis 17 ans. Je suis membre du Conseil consultatif national de FACTOR, la Foundation to Assist Canadian Talent on Recordings. Je suis également membre du conseil d'administration de CIRPA, la Canadian Independent Record Production Association. Je suis également artiste de studio d'enregistrement. J'espère pouvoir vous apporter une perspective intéressante aujourd'hui et j'essaierai d'être aussi bref que possible afin que nous puissions passer plus rapidement à vos questions.
Nous estimons qu'il est très important, bien entendu, que la SRC ait comme mandat de présenter un contenu canadien. Mais nous pensons vraiment qu'il est très important, et qu'il appartient à la SRC, de mettre l'accent en premier lieu sur des productions de classe mondiale.
Sans aucun doute, il est important d'avoir un contenu canadien. C'est ce qu'on retrouve dans les bulletins de nouvelles de la SRC, qui sont de classe mondiale et respectés dans le monde entier. C'est une perspective typiquement canadienne sur le monde. Nous n'affichons pas le même chauvinisme que les réseaux de nouvelles américains. Nos bulletins de nouvelles sont parmi les meilleurs dans le monde.
C'est pourquoi nous avons un si grand nombre de grands comédiens. Nous avons une perspective unique. Quoi que nous produisions, c'est quelque chose d'uniquement canadien. Je pense qu'il est très important que la SRC reconnaisse qu'elle n'est pas obligée de produire quelque chose pour prouver qu'elle rempli son mandat.
Par exemple, l'émission Little Mosque on the Prairie est une bonne illustration de son mandat. C'est une émission ethnique, qui se passe sur les prairies et qui a un contenu régional. Elle est tout cela, mais je pense que la SRC doit envisager la question dans une autre perspective et mettre l'accent davantage sur une excellente production canadienne. Il s'agit de planification stratégique.
Cela vaut également pour la musique. Mon principal intérêt est l'industrie de la musique, pas les autres aspects, et je vais donc m'en tenir à cela.
Le mandat de la SRC devrait être de développer et de promouvoir des artistes de studios d'enregistrement, des compositeurs, des artistes de la scène, qu'il s'agisse d'un orchestre, d'un groupe rock, d'un orchestre de jazz ou d'autres choses, qui sont Canadiens. Quelque soit leur genre, le fait qu'ils sont Canadiens et qu'ils font de la musique fait que cette musique est nécessairement canadienne. Pour ce qui est de la musique multiculturelle, en langue française et autochtone, je pense qu'il est évident que la SRC a un plus grand rôle à jouer pour faire en sorte que ces formes artistiques s'expriment non seulement au Canada mais dans le monde entier, car nous avons une incroyable mosaïque de musiques au Canada.
La technologie numérique pose à l'heure actuelle un défi à l'industrie de la musique. La technologie numérique a provoqué une contraction considérable de l'industrie. Les magasins de vente au détail ferment leurs portes. Les grandes maisons de disques perdent des milliards de dollars. À l'heure actuelle, nous croyons qu'il y aura d'importantes mises à pied et de graves problèmes dans l'industrie de la musique. Nous sommes en pleine transition. Cependant, l'aspect positif de cette situation est que les grandes maisons de disques ont perdu leur mainmise sur l'industrie, ce qui a donné la chance aux indépendants de se développer.
Le modèle de gestion lui-même est en train d'évoluer alors que les grandes maisons de disques ne rapportent que 5 p. 100 de téléchargements légitimes, dans certains cas les indépendants font 50 à 60 p. 100 de leurs ventes en ligne. Terry McBride de Nettwerk Records dit maintenant que les maisons de disques ne devraient plus tirer que 15 p. 100 environ de leurs revenus de ventes traditionnelles.
Dans mon rapport, il y a un communiqué récent d'un de nos promoteurs locaux. Ce communiqué traitait de MySpace et de YouTube. On y traite uniquement de l'impact qu'a l'Internet.
Qu'est-ce que tout cela veut dire pour la SRC? Nous avons déjà CBC.ca, galaxie.ca et, bien sûr, Radio 3. J'encouragerais vivement la SRC à continuer d'améliorer et de développer sa présence sur Internet, à créer une collectivité au sein de cette société puisqu'Internet permet de diffuser la musique canadienne dans le monde entier; et je pense que la SRC pourrait jouer un rôle important à cet égard.
Le problème, lorsqu'on écoute Radio 3, c'est qu'on y diffuse tous les genres de musique, de la musique populaire jusqu'au rock. Cela crée des difficultés. Ces émissions sont ensuite diffusées par satellite, mais ce n'est pas de cette façon que la plupart des gens écoutent de la musique. Les auditeurs ne passent pas d'un genre de musique à l'autre comme le fait Radio 3 dans ses émissions. Si la SRC diffuse ses émissions par satellite par le truchement de Sirius — et j'ai des observations à faire à ce sujet — je trouve qu'il est extrêmement important qu'elle continue de développer des communautés virtuelles.
En ce qui concerne la radio traditionnelle de langue anglaise, c'est-à-dire les stations de la SRC de la première chaîne et de la deuxième chaîne, vous trouverez dans mon rapport un imprimé de la programmation de base d'une semaine ordinaire. On y met clairement l'accent sur la musique classique et le jazz, ce avec quoi nous sommes entièrement d'accord. Cependant, je constate que la musique contemporaine, surtout la musique populaire, est généralement reléguée aux émissions de minuit, de quatre heures du matin ou d'autres émissions. On ne semble pas lui accorder autant de priorité. Je ne trouve pas qu'il est suffisant de la diffuser sur Radio 3, par Internet. Radio 3 ne diffuse que par le satellite Sirius, et nous ne trouvons pas que tous les genres de musique contemporaine canadienne y sont suffisamment représentés.
Cela nous amène à la participation de la SRC dans la diffusion radio par Sirius. Nous croyons qu'il y a là deux problèmes: la participation de la SRC à la diffusion par satellite mine le mandat fondamental de la SRC. La radio par satellite diffuse des émissions à 95 p. 100 américaines. Très peu de stations canadiennes diffusent par satellite, et j'estime que la musique canadienne se retrouve dans un ghetto. Là encore, c'est l'influence américaine qui domine. La diffusion radio par satellite ne tient pas compte des règlements du CRTC en matière de contenu canadien. La participation de la SRC à ce mode de diffusion a été approuvée, bien sûr, mais je trouve que la SRC ne devrait pas diffuser par Sirius à cause de cette raison.
Deuxièmement, toute l'industrie savait que la diffusion par satellite offrait des débouchés commerciaux limités. Des sommes énormes sont gaspillées dans la diffusion par satellite, et nous estimons que les contribuables canadiens ne devraient pas avoir à investir dans la diffusion par satellite de la SRC.
Je voulais également signaler dans mon rapport qu'on semble croire que la radio commerciale peut suffire au maintien des genres qu'elle diffuse. J'ai donné un certain nombre d'exemples de stations commerciales. Vous constaterez en lisant les pourcentages que la musique indépendante ne représente que 6,1 p. 100 de toute la diffusion commerciale. En fait, dans le cas du rock indépendant, la proportion n'est que de 1,7 p. 100; tout le reste vient des grandes maisons d'enregistrement. La plupart des artistes sont indépendants et leur nombre s'accroît. Lorsque les grands studios ferment leurs portes, les artistes deviennent indépendants. Il arrive parfois qu'une radio commerciale soutienne 2 p. 100 de nos nouveaux artistes du disque. La SRC doit faire davantage pour aider ces artistes. C'est très important, à mon avis.
La SRC pourrait entre autres collaborer avec le Conseil des Arts du Canada et avec la FACTOR. Nous investissons des millions de dollars dans l'industrie de la musique, il faut donc appuyer nos artistes. Appuyons la FACTOR, appuyons le Conseil des Arts du Canada et réalisons des émissions en fonction de ces deux organismes. Nous investissons dans la mise en valeur de ces artistes; pourquoi ne pas continuer cet effort par l'entremise de la SRC? La deuxième chaîne pourrait probablement s'occuper d'un tel volet.
Nous voulons également signaler qu'à notre avis, la BBC est un excellent modèle qui pourrait être appliqué à la SRC. J'ai donné quelques exemples de ce que le directeur général de la BBC, Mark Thompson, a déclaré en ce qui a trait à la musique et au mandat de la BBC. Il est intéressant de constater qu'en ce qui a trait à ses objectifs et à ses valeurs, la BBC met l'accent sur la qualité. Cette société veut être un leader mondial. On ne retrouve le mot « Britannique » qu'une seule fois dans toute la page. La BBC est bel et bien britannique, mais elle met d'abord l'accent sur la qualité. Elle veut être un leader mondial de la production.
La SRC est reconnue pour certaines de ses émissions, entre autres son excellent service de presse, La soirée du hockey, et ses documentaires. Toutefois, je ne crois pas qu'elle soit considérée sur le même pied que la BBC par l'auditoire international. C'est le défi que doit relever la SRC. Je suis persuadé qu'elle pourrait rejoindre la BBC, car nos artistes canadiens sont parmi les meilleurs au monde.
En ce qui a trait à la musique, la BBC diffuse tous les genres dans toute sa programmation. Il est très intéressant de voir comment la BBC intègre la musique à toute sa production. On y fait des efforts extraordinaires pour veiller à ce que la musique britannique soit utilisée dans toutes les émissions produites, et c'est ainsi qu'on en fait la promotion.
En outre, la BBC offre d'excellents services numériques. Son marketing multimédia est superbe. Nous devrions vraiment examiner ce modèle.
D'autre part, la télévision de la SRC n'offre aucune émission mettant en vedette les nouvelles oeuvres musicales canadiennes. Il faut y remédier. La BBC diffuse chaque semaine des séries de concert en direct à la télévision, parfois aux heures de grande écoute, parfois tard en soirée. On retrouve ces émissions dans toute la programmation télévisée de la BBC.
J'ai quelques autres commentaires à faire. Tout d'abord, j'ai fait de grands efforts pour trouver, dans le rapport annuel de la SRC des statistiques sur la réussite financière des Disques SRC. Je crois savoir que ce n'est pas une entreprise très rentable. S'il existe des statistiques montrant le contraire, je serais heureux de les examiner. Nous avons un secteur du disque indépendant très dynamique, et je ne crois pas que la SRC devrait subventionner les enregistrements canadiens en faisant concurrence aux maisons indépendantes. La SRC devrait se concentrer davantage sur la production et l'enregistrement et laisser à l'industrie le soin de vendre la musique.
Pour terminer, je voudrais parler de la SRC et des droits des artistes. J'ai déjà discuté de ces questions avec l'honorable Hedy Fry, mais je n'avais pas abordé la question du droit d'auteur, et c'est très important. La SRC ne devrait jamais demander aux artistes de renoncer à leurs droits. Par exemple, Radio 3 de la SRC a récemment demandé à des artistes de renoncer à leurs droits de recevoir des redevances. Nous estimons que la SRC ne devrait jamais exiger une telle chose. On peut s'y attendre des diffuseurs commerciaux, mais pas de la SRC.
Je sais que j'ai parlé de nombreux sujets. Je tiens à remercier le comité de m'avoir donné la possibilité de témoigner. Nous n'avons eu qu'une semaine pour nous préparer, mais nous avons fait de notre mieux. Je répondrai avec plaisir à toutes vos questions sur ces sujets.
Merci.
:
Merci de nous donner l'occasion de témoigner devant vous ce matin.
Je m'appelle Lynda Brown et je suis présidente de New Media BC. Je suis accompagnée de mes collègues Adam Gooch et Phillip Djwa.
Nous avons deux choses pour vous aujourd'hui. Nous voulons vous présenter l'une de nos oeuvres audiovisuelles et vous expliquer la situation au Canada. Nous voulons vous donner un aperçu de la croissance de notre secteur au Canada, car c'est essentiel à cette discussion. Nous voulons ensuite vous fournir des exemples concrets à partir de la PME que Phillip représente, puis vous fournir plus de détails en réponse à vos questions.
Permettez-moi d'abord de vous présenter un enregistrement DVD, avant de passer à notre exposé.
[Présentation DVD]
Cela est donc, en partie, la façon dont notre secteur est vu par le reste du monde à ce moment-ci: un chef de file dans la production numérique de l'industrie du divertissement qui est l'un des sous-secteurs des médias numériques.
Je vais maintenant vous présenter notre exposé sur PowerPoint afin de vous donner un aperçu du secteur canadien.
Les « médias numériques » est en réalité le terme que nous utilisons ces jours-ci. Le terme « nouveaux médias » est devenu un peu redondant. Donc, lorsque nous parlons des « nouveaux médias », nous parlons en réalité des « médias numériques ». Il s'agit d'une seule et même chose.
À l'échelle nationale, nous nous sommes entendus partout au pays pour dire que les médias numériques se divisent en cinq sous-secteurs principaux et les six qui sont représentés ici. De façon générale, nous combinons le contenu mobile, le film et l'animation numérique, le cyber-apprentissage, la conception Web — ou ce qu'on appelle la conception interactive — et les jeux vidéo pour représenter l'industrie des médias numériques. Il s'agit surtout d'utiliser le contenu numérique interactif pour informer, divertir et éduquer. Le terme « interactif » est manifestement tout à fait essentiel à cette définition et à la terminologie des « médias numériques ».
Aujourd'hui — très brièvement, car je sais que nous manquons de temps — nous allons vous donner un bref aperçu, examiner certains de nos points forts et vous parler de la stratégie nationale que nous sommes en train d'élaborer. Tout d'abord, cependant, puisque nous sommes tous de Vancouver, nous voulions vous donner une idée de ce qui se passe ici.
Vancouver représente la plus grande grappe de médias numériques au Canada, avec plus de 1100 entreprises qui travaillent dans la région et qui génèrent environ 2,1 milliards de dollars. C'est ici que se trouvent quatre des cinq plus grands éditeurs de jeux au monde. Nous avons plus de 25 ans d'histoire dans ce secteur. Nous avons, par ailleurs, des outils de cyber-apprentissage très importants qui sont reconnus à l'échelle internationale comme WebCT, et une très bonne réputation dans le secteur du cyber-apprentissage.
Nous sommes très forts dans le secteur de l'animation et de la cinématographie numérique. Comme vous le savez peut-être, Vancouver est le troisième plus grand centre de production en Amérique du Nord pour la cinématographie et la télévision. Le secteur de l'animation et de la cinématographie numérique que nous représentons en a certainement profité. Or, avec la fusion de Rainmaker et de Mainframe, nous avons le plus grand studio d'animation et d'effets numériques au Canada, un studio qui est reconnu à l'échelle mondiale. Nous sommes en train de lancer un programme de deuxième cycle — le premier du genre, un diplôme de maîtrise en médias numériques — qui commencera en septembre prochain. Nous avons par ailleurs, le plus grand studio d'art électronique au monde. Il compte actuellement 2000 employés et le nombre d'employés augmente rapidement.
On nous a reconnu à l'échelle internationale comme étant un centre, un point chaud pour les médias numériques, ici même à Vancouver. Une revue d'affaire très populaire qui s'intitule Fast Company a examiné l'indice bohémien pour trouver les groupements à surveiller. Vancouver, ainsi que Montréal, ont été remarqués comme étant très importants.
Si on regarde le Canada en général, nous avons des points forts très particuliers. Je pense que la première vidéo vous a montré que nous avons des points forts énormes et très reconnus à l'échelle internationale dans le domaine du divertissement numérique, mais ce n'est pas tout ce que nous faisons. Nous sommes également connus pour notre force dans le domaine de la nouvelle propriété intellectuelle et de la production du contenu original, et cela devient de plus en plus important sur ce marché qui représente des milliards de dollars.
Il y a le facteur émergent des mobiles. Il y a un marché de plus en plus important pour l'information et le divertissement que l'on utilise sur son BlackBerry et sur son téléphone mobile. Le Canada est considéré comme étant un chef de file dans ce domaine.
Au Canada, il y a environ 3200 entreprises qui travaillent dans ce secteur, d'un océan à l'autre. Nous venons tout juste de terminer une étude qui s'intitule « Profil de l'industrie interactive canadienne », qui examine en détail ce secteur. Il me fera plaisir de vous en remettre un exemplaire après cet exposé.
De façon générale, l'industrie au Canada génère des recettes considérables, mais je pense qu'il est important de souligner que la plupart de nos entreprises sont toujours des petites et moyennes entreprises, de moins de 20 ou de 30 employés.
Nous avons environ 52 000 personnes qui travaillent dans ce secteur au Canada. Nos collègues de Montréal sont également bien reconnus comme chefs de file dans le domaine du divertissement visuel. Et Toronto, naturellement, avec sa force dans le secteur de la cinématographie et de la télévision, est devenu le point chaud pour les activités convergentes.
Par ailleurs, nous constatons une très agréable incubation de programmes en Alberta et au Manitoba, notamment le Fortune Cat Games Studio, qui est un programme d'investissement dans la technologie de l'information originale pour ceux qui développent des jeux. Ce programme a eu beaucoup de succès et est considéré à l'échelle internationale comme étant un modèle viable.
Monsieur le président et membres du comité, je vous remercie de cette occasion que vous m'offrez de vous parler aujourd'hui. Je suis ravi de pouvoir ainsi vous parler du mandat de Radio-Canada.
Mon entreprise, Agentic Communications, est une société de création de sites Web. Elle est très représentative de la majorité des sociétés de ce genre au Canada, comme l'a révélé le profil interactif. Nous sommes une petite société comptant moins de 20 employés, mais nous avons un impact économique important dans l'ensemble du pays.
Nous le savons tous, Radio-Canada doit offrir une programmation canadienne à tous les citoyens. Pour garder sa pertinence, Radio-Canada doit rejoindre les Canadiens là où ils sont. Cela peut se faire par divers moyens de diffusion, nous l'avons vu. Comme Robert Rabinovitch, de la SRC, l'a signalé le 27 octobre 2005, dans sa déclaration au comité, Radio-Canada doit être « un leader dans l'élaboration de contenus spécialisés destinés aux nouvelles plateformes telles que la balladodiffusion, la radio par satellite et Internet ». Dans une certaine mesure, cela se fait déjà. CBC Radio 3, Bande à part, la regrettée émission de télévision Zed et le géant qu'est devenu cbc.ca ont tous ajouté de la valeur aux Canadiens et Canadiennes en ligne.
Ce n'est toutefois pas tout ce qu'a à offrir Radio-Canada aux Canadiens. Beaucoup des projets Web de Radio-Canada sont destinés à soutenir la diffusion à la radio ou à la télévision. Un projet comme le site Web de Radio-Canada Censor This, soit un projet en ligne d'enquête sur la censure, associé à 17 émissions de radio pendant une semaine, en mars 2007, est un excellent exemple de projet Internet appuyant une idée plus large de la programmation. Aucun des programmes pris isolément n'aurait pu parler ainsi à grande échelle de la censure.
Le site Web de la citoyenneté de la SRC est un autre exemple unique de contenu canadien créé précisément pour Internet. On peut en dire autant de CBC Aboriginal, récemment lancé, qui est un autre exemple de la façon dont la SRC, sur Internet, peut rejoindre de nouveaux auditoires.
Voilà un excellent contenu en ligne créé par CBC North. Comme vous l'avez vu dans votre récent voyage, on y a produit du contenu destiné à Internet sur des questions canadiennes, qui intéressent tous les Canadiens, comme on l'a fait aussi dans le nouveau projet médias d'Halifax.
Mais ce n'est pas suffisant. L'un des problèmes clés, c'est le manque de contenu canadien original destiné à Internet et conçu pour cela. Dans les entretiens informels, nous nous sommes laissés dire par la SRC qu'elle appuierait la commande d'autre matériel canadien original et unique, destiné à Internet, s'il y avait une rentabilité possible.
Membres du comité, je pense qu'il y a une possibilité et ce serait la création d'un permis de diffusion par Internet. C'est une question qui dépasse probablement le mandat du comité, mais je pense qu'il faut coordonner les efforts pour qu'il soit possible d'arriver à ce résultat.
D'abord, il faut modifier la Loi sur la radiodiffusion pour y assujettir les médias numériques aussi bien que la radio et la télévision, de l'inclure dans le mandat de Radio-Canada, pour encourager la création de contenu numérique unique. Ce serait différent de la proposition de l'an dernier visant à soutenir les médias numériques comme jouant un rôle d'appui à la radio et à la télévision. Il est désormais très clair, comme l'a dit Lynda dans son exposé au comité, qu'il y a une grande activité dans ce secteur qui ne peut se manifester que sur Internet. Il y a suffisamment de fournisseurs de contenus au Canada pour cela.
Deuxièmement, il faut encourager la création et la diffusion d'un permis de diffusion par Internet dans le but de créer du contenu canadien original pour Internet. Il y aurait divers moyens d'y arriver, et nous pourrions y revenir en réponse à vos questions.
Enfin, il faut encourager le secteur privé des télécommunications à offrir et à maintenir des fonds de subvention, et non des avances remboursables, destinés aux fournisseurs de contenu canadien sur Internet, pour qu'une programmation canadienne originale soit créée.
Voilà qui termine mon bref exposé au comité. Je le répète, je répondrai volontiers à vos demandes d'explications et à vos questions.
Merci.
Je suis vraiment ravie du concept de présentation numérique, que je pense indispensable pour que le contenu canadien soit distribué et respecté ailleurs dans le monde. Je suis donc ravie que vous en parliez et que vous émettiez des idées sur les façons de le faire, par exemple, grâce à des modifications à la loi, etc.
Je pense que Bob a mis le doigt sur quelque chose de très important. La plupart d'entre nous sont ici pour parler de Radio-Canada, et nous continuons de parler de la radio et de la télévision, mais ce ne sont plus là les seuls médias. Si on veut que le monde écoute Radio-Canada, nous ne pouvons plus nous limiter aux millions de personnes qui regarderont Tout le monde en parle. Il faut voir comment nous sommes perçus ailleurs dans le monde, comme institution internationale. Pour cela, il nous faut parler des nouveaux médias numériques.
Vous n'avez pas parlé d'une chose mentionnée par Bob. La musique est essentielle, mais je crois que Bob a parlé de la Loi sur le droit d'auteur. Les États-Unis ont une loi sur le droit d'auteur qui est robuste, pas nous. Si nous nous lançons dans le numérique, il nous faut parler de la façon dont on peut protéger nos créateurs et trouver un équilibre entre cette protection et une large diffusion du matériel.
J'aimerais poser une question à Bob au sujet de la Loi sur le droit d'auteur, et avoir ses commentaires. Je pense que c'est essentiel. Comment y arriver? Nous aurions dû le faire il y a cent ans — je plaisante — nous aurions dû le faire hier. On parle maintenant d'agir demain, mais si je comprends bien, les médias numériques changent tous les jours, alors même que nous en parlons. Nous faisons du rattrapage. Or, je pense que c'est un élément clé de la survie de Radio-Canada.
Tout le monde parle de financement. Vous avez parlé de nouveaux modes de financement et je me souviens qu'en 1996, dans un rapport sur la radiodiffusion au Canada, on en parlait déjà, au sujet de Radio-Canada. On a dit plus tôt qu'il faudrait abolir les publicités, comme l'a fait la BBC, et cela, parce que la publicité signifie qu'il faut des émissions de niveau intellectuel moins relevé. Il faut être populaire, être concurrentiel, niveler par le bas comme en témoigne le contenu médiatique que nous recevons de partout dans le monde. C'est ce qui explique des émissions vraiment ridicules qui nous sont offertes.
Comme l'a dit Bob, l'intégrité de la programmation et sa qualité feront en sorte que le monde considérera Radio-Canada comme une source de contenu de qualité et tous voudront s'y alimenter. Il ne s'agit pas simplement pour les Canadiens de se parler les uns aux autres, mais aussi de voir le monde d'un point de vue canadien, et de présenter le monde à d'autres, de notre point de vue. C'est un élément important de ce que nous avons à faire.
J'aimerais que Bob nous parle un peu de la façon dont on pourrait financer Radio-Canada sans publicité. Beaucoup de suggestions ont été formulées. En 1996, par exemple, on a proposé une taxe sur la distribution et la communication, selon le modèle de la BBC. C'est ce genre de taxe qui finance la BBC. Chaque habitant du Royaume-Uni paie une taxe permettant l'existence de la BBC. La BBC relève directement du Parlement et présente un rapport annuel au Parlement sur la façon dont elle s'acquitte de son mandat.
J'aimerais que nous discutions de la façon de faire la même chose avec Radio-Canada, en créant un organisme qui relève du Parlement. C'est le Parlement qui déciderait de la personne qui dirigerait Radio-Canada, qui l'administrerait. Il faudrait que ce soit quelqu'un de compétent et non pas quelques bureaucrates dont le nom a été proposé, mais quelqu'un qui comprenne bien la radiodiffusion, les médias numériques, etc.
Pensez-vous que c'est possible? Serait-ce une bonne idée de faire de Radio-Canada un organisme relevant directement du Parlement, qui présenterait un rapport annuel et qui serait libéré des revenus publicitaires, étant financé par une taxe payée par les Canadiens? C'est toute une question. Chaque fois qu'on parle de taxe, tout le monde dit: « Ah non, pas encore une taxe ». Mais si nous voulons créer une institution indépendante qui aurait la même stature que la BBC, il nous faut parler librement de Radio-Canada et de son avenir, plutôt que de toujours garder cette institution dans les mêmes sentiers battus, comme on le fait depuis si longtemps.
La question est lancée, dites-nous ce que vous en pensez.
:
Merci, monsieur le président.
[Français]
Je vais faire ma présentation en français.
Je vous remercie de nous avoir invités et de nous permettre de vous présenter notre réflexion sur le rôle des diffuseurs publics au XXIe siècle.
La Fédération des francophones de la Colombie-Britannique, vous le savez, est l'organisme porte-parole de la communauté francophone. Notre rôle est de promouvoir, représenter et défendre les intérêts des francophones, ainsi que de protéger le patrimoine linguistique et culturel de notre communauté.
Notre fédération compte 37 membres. Ce sont des sociétés dont le Centre culturel francophone de Vancouver. Son représentant abordera la partie consacrée à l'expression culturelle du mandat de Radio-Canada. Pour notre part, nous nous attarderons sur l'aspect du reflet de la communauté francophone en Colombie-Britannique.
La communauté francophone de la Colombie-Britannique représente 64 000 personnes. Il existe de nouvelles statistiques, et d'ici au mois de décembre prochain, nous connaîtrons le nombre réel de francophones, ceux que l'on qualifie de francophones, et de francophiles. Pour le moment, nous savons que les chiffres de 2006 démontrent que notre communauté est en pleine expansion.
Il est important aussi d'ajouter que l'on compte énormément de personnes bilingues en Colombie-Britannique, ce qui vient agrandir l'espace francophone de la province. Il y a plus de 270 000 personnes qui peuvent communiquer en français, ce qui représente 7 p. 100 de la population de la Colombie-Britannique. Cela n'est pas rien, d'autant plus que ces 270 000 personnes représentent l'auditoire de Radio-Canada.
De nos jours, les diffuseurs, quels qu'ils soient, sont en pleine effervescence. On l'a entendu ce matin: la technologie les bouscule, les accule au mur et les force à faire des changements technologiques ou même des modifications de fond.
Les consommateurs et consommatrices que nous sommes ne peuvent souvent que subir, ou changer leurs habitudes d'écoute. Il est donc évident que les questions que vous nous posez revêtent une très grande importance pour l'ensemble de la population canadienne, mais elles interpellent de manière encore plus pointue notre communauté francophone en situation minoritaire.
Les choix qui s'offrent à nous en matière d'écoute en français sont très limités. Les décisions prises par les diffuseurs qui nous servent nous affectent donc encore plus directement. Les communautés de langue officielle dépendent presque exclusivement de Radio-Canada et de la façon dont cette société d'État respecte le mandat qui lui a été confié.
Nos communautés ont besoin de leur diffuseur national, peut-être même encore plus que la communauté majoritaire. Radio-Canada nous permet d'entendre notre voix. C'est le médium qui nous permet de nous connaître et de nous faire connaître.
En ce qui a trait à l'offre de services, je voudrais d'emblée répondre à la question qui nous paraît aller de soi. La radio et la télévision de Radio-Canada doivent être disponibles partout au pays, même dans les régions éloignées. Par définition, le diffuseur national ne justifie pas son existence seulement par ses cotes d'écoute, et sa présence partout au pays est un choix de société. Le Canada n'est d'ailleurs pas le seul pays à avoir mis de l'avant ce postulat de base. De plus, je pense que des gens qui se sont présentés ici ce matin vous en ont fait part.
Il en va de même pour RDI. L'accès à cette chaîne ne doit pas être pour le public une option coûteuse offerte par des câblodistributeurs qui n'en voient pas l'importance.
Le mandat de CBC/Radio-Canada est national, et la société d'État doit faire en sorte de couvrir l'ensemble du territoire canadien, même si la géographie de notre pays rend cette diffusion quelquefois coûteuse.
Parlons maintenant du contenu. Pour respecter son mandat et pour démontrer au gouvernement qu'elle s'acquitte des responsabilités qui lui sont confiées, la société d'État ne cesse de faire des ajustements à son site Web, à ses grilles de programmation, à ses heures de diffusion, au contenu et à la durée des émissions qu'elle met en ondes, à l'importance des partenariats qu'elle développe avec son homologue, le réseau anglais, et à sa structure de gestion administrative ou de ressources humaines. Tout est constamment en fluctuation.
Il nous apparaît que les budgets fédéraux sont trop souvent le moteur de ces fréquents bouleversements. Quand les coupes fédérales font des ravages comme en 1995, on assiste à une centralisation de la production à Montréal. Les productions régionales se font de plus en plus rares et la représentativité régionale est immédiatement réduite.
Concrètement, les communautés desservies que nous sommes n'ont que très peu de préavis et ne sont pas consultées. Les décideurs se contentent d'organiser une tournée annuelle pour informer la communauté des changements qui s'annoncent. Or, notre communauté considère Radio-Canada non seulement comme une source d'information, de divertissement et de culture générale, mais aussi comme un outil de transmission, d'épanouissement et de développement.
La société d'État est l'un des piliers qui soutiennent la politique des langues officielles du Canada. Elle est l'instrument qui devrait permettre aux francophones dans neuf provinces et trois territoires de dialoguer avec la société québécoise et de créer une plus grande solidarité au sein de la francophonie canadienne.
C'est pourquoi la Fédération des francophones de la Colombie-Britannique s'était dotée d'un comité des médias en 2002. Ce comité avait pour mandat de consulter des francophones et des francophiles de la Colombie-Britannique pour connaître leurs opinions et perceptions ainsi que leurs besoins en matière de radiodiffusion. On voulait aussi évaluer la notion primordiale de reflet de la communauté au sens le plus large du mot.
En 2002, tout comme en 2007, c'est le contenu de nos émissions qui est le plus fréquemment critiqué. Les francophones ne perçoivent pas, par exemple, leurs nouvelles régionales comme une émission vraiment centrée sur leur quotidien ni même sur leurs préoccupations. Le bulletin de nouvelles diffusé de Vancouver fluctue, avec quelques variantes, entre deux pôles bien différents, soit une version en français du bulletin que diffuse CBC, avec en gros les mêmes sujets de reportage. Les nouvelles régionales diffusées en français ressemblent à une traduction de l'anglais ou alors à une version diluée du bulletin national diffusé au Québec, avec une surcharge d'information en provenance de la société québécoise et très peu ou pas d'information en provenance des autres communautés francophones.
On parle de la « montréalisation » du diffuseur national. Notre communauté ne se retrouve pas dans les émissions qui lui sont destinées. Elle ne retrouve pas dans ces émissions les éléments nécessaires pour comprendre comment les événements d'envergure nationale ou provinciale se répercutent sur elle, tant sur le plan social que politique. Les enjeux spécifiques à notre communauté n'y sont pas assez souvent développés ni même identifiés.
Radio-Canada semblait l'avoir en partie compris quand les émissions comme L'Ouest en direct ont été conçues. Il nous était possible, en Colombie-Britannique, de savoir où et quand regarder la télévision pour découvrir ce qui se passait dans la francophonie de l'Ouest, et pas uniquement au Québec. Malheureusement, le réseau a décidé de mettre fin à cette formule pourtant fiable. Ce créneau a disparu, et nos nouvelles régionales sont noyées dans un ensemble national. Ce modèle a pourtant ses adeptes. Il continue d'exister. Par exemple, l'Ontario n'a pas le même bulletin régional que l'Outaouais ou Ottawa.
J'aimerais poursuivre cette digression sur le thème de la régionalisation. Nos communautés ne se sentent jamais mieux servies que quand elles entendent sur les ondes leurs artistes, leurs experts ou leurs Mmes et MM. Tout-le-monde qui commentent ou expliquent des événements locaux, nationaux ou même internationaux.
C'est pourquoi les émissions de radio, surtout les trois grilles qui sont à l'heure actuelle diffusées en direct de Vancouver, sont une des fibres qui contribuent à tisser notre communauté franco-colombienne. Elles permettent aux annonceurs qui les animent de parler d'événements locaux ou de donner à une nouvelle nationale ou internationale une dimension locale. Elles permettent de raconter ce qui se passe dans notre communauté, dans nos écoles et dans nos centres communautaires. Elles permettent de développer des dossiers d'information qui touchent directement nos préoccupations et de faire une analyse de notre réalité et de sa richesse. Enfin, elles répondent aux besoins particuliers de notre région.
Il est évident que cette programmation locale nécessite des ressources financières dans chaque région, dans chaque province ou territoire, qui par moment peuvent paraître exagérées.
Je reviens à notre affirmation de départ, à savoir que le diffuseur national ne peut pas être uniquement un esclave de sa cote d'écoute. On ne peut pas, dans les bureaux de Radio-Canada à Montréal, continuer de répéter qu'un pourcentage disproportionné de l'auditoire de la société d'État vit au Québec et qu'il faut donc être réaliste. La société d'État doit refléter la situation et les besoins particuliers des deux collectivités de langue officielle dans toute leur spécificité nous dit la Loi sur la radiodiffusion.
J'aimerais faire quelques recommandations. Il nous semble que Radio-Canada devrait développer, en collaboration avec le CRTC, un cadre d'imputabilité qui permettrait de définir des objectifs à la fois qualitatifs et quantitatifs visant un meilleur reflet des régions, que ce soit au niveau du contenu, des bulletins de nouvelles, des émissions dramatiques ou des émissions de variété. Les crédits alloués à Radio-Canada par le gouvernement fédéral pourraient être assujettis à une reddition de comptes rigoureuse de la part de la société d'État, qui concernerait l'implantation de mesures visant un meilleur reflet des régions et de la francophonie en milieu minoritaire.
En terminant, j'aimerais m'attarder pendant quelques instants sur les changements technologiques. CBC et Radio-Canada se sont dotées d'un instrument de diffusion exceptionnel qui ne cesse de contribuer à l'enrichissement de leur programmation et à l'élargissement de la diffusion de l'information; je parle ici de leur site Internet.
Nous avons sur ces sites un accès illimité à ce qui est diffusé et recherché partout au pays et à l'extérieur de nos frontières. Il ne nous est plus possible de dire que ce qui se passe et se dit à Terre-Neuve n'est jamais entendu sur la côte Ouest. Il nous suffit d'aller chercher cette information.
Bien sûr, cet instrument n'est pas utilisé par l'ensemble de la population, pour toutes sortes de raisons, mais les diffuseurs publics ont vite compris les avantages que le public pouvait en retirer, et l'investissement qu'il y consacre est très certainement de l'argent bien dépensé, qui contribue à renforcer le mandat des diffuseurs publics.
Je vous remercie de m'avoir écoutée et j'attends vos questions, s'il y en a.
Merci beaucoup, monsieur le président.
:
Puis-je demander un soutien technique? J'ai une présentation en PowerPoint; il suffirait que je puisse me brancher, et je n'aurai plus à m'en occuper.
[Français]
Je souhaite la bienvenue à tous nos visiteurs.
Je suis heureux de vous souhaiter la bienvenue en français. Bienvenue à l'air frais du Pacifique et bienvenue au contre-média de la patrie de adbusters.org et de Greenpeace. Bienvenue à la Media Carta, la charte des médias, de adbusters.org. Bienvenue à Tyee.ca, qui est le dernier média qui résiste à CanWest, en anglais. Bienvenue de la part d'un dernier résistant gaulois qui exploite le seul nouveau média indépendant dans tout l'Ouest canadien.
[Traduction]
Bienvenue, chers concitoyens, chers francophiles.
[Français]
Monsieur le président et honorables membres du comité, je tiens d'abord à vous remercier de me permettre de faire entendre ma voix parmi celle de trois autres représentants de la francophonie organisée.
J'ai préparé un mémoire de huit pages dont vous avez probablement copie. J'en ai extrait les grandes lignes dans la présentation PowerPoint qui suit.
À titre de nouveau média un peu « brasseur », je présenterai bien soigneusement mes lettres de créance. Dès le premier volet de la présentation, je ferai une analyse préliminaire de la situation des médias: une mise en contexte en situation minoritaire. Les quatre derniers volets porteront sur les grandes lignes de l'enquête, à savoir le mandat public de la CBC/SRC, un portrait financier, les services offerts et l'émergence des nouveaux médias.
Passons maintenant à mes lettres de créance. Je suis un citoyen, un professionnel et un membre de cette communauté de l'Ouest canadien depuis maintenant 27 ans. Je suis très métissé et je suis exogame. Mes deux enfants sont francophiles. Ma femme est anglophone, originaire du West Island de Montréal. Je suis un travailleur du domaine des technologies. J'oeuvre dans le secteur privé des télécommunications, des affaires électroniques et de la petite et moyenne entreprise. Je n'ai jamais de ma vie travaillé en français. J'ai une formation en ingénierie et en analyse des besoins.
Je me considère à la fois comme un digital migrant et un digital native. Je vis avec deux enfants maintenant adultes, qui sont vraiment des digital natives. Je ferai remarquer au comité que je crois qu'il n'y a aucun digital native dans cette salle. C'est un peu inquiétant.
Je me considère comme un digital migrant de par ma profession. Je suis bien sûr né avec un jeu de meccano entre les mains, et non pas avec un ordinateur personnel, comme la génération des digital natives.
Je suis également fervent de la radio publique. Je me suis réengagé quant au français depuis maintenant quelques années. Je remercie Radio-Canada de m'avoir permis de conserver mon français après 27 ans.
Un proverbe dit: Qui aime bien châtie bien. Aussi, je suis un virulent critique en matière de nouveaux médias, par rapport aux services offerts ici, et ce, depuis plusieurs années, dès lors qu'on a décidé de ne pas réglementer dans ce domaine. J'ai dit que je m'étais réengagé quant au français: je peux donc me dire activiste. La solution de rechange consiste à être assimilé. C'est ce que révélera Statistique Canada en décembre prochain, lorsqu'il publiera ses statistiques sur les francophones.
Je dirige Le Canard Réincarné depuis maintenant trois ans. Il attire entre 30 et 40 visiteurs par jour. J'ai un Google ranking qui se compare à celui de Radio-Canada en région, c'est-à-dire six. Cela se compare à Tyee, à nos amis du CRTC et à l'Association de la presse francophone. Mon nouveau média est en grande partie un blogue. Il s'associe à un forum, à des flux de nouvelles RSS. J'ai fait certains essais en matière de radio Internet et de podcast. J'offre un calendrier communautaire, des sondages, des manifestes et des campagnes.
Comme vous pouvez le constater, c'est assez « brasseur ». J'écris des articles. Par exemple, le mémoire est maintenant disponible depuis plusieurs semaines pour des commentaires. Je n'exerce pas mes activités dans le vide. J'ai des appuis d'Impératif français, un organisme québécois non gouvernemental voué à la défense de la langue française. Je suis associé au Réseau des médias alternatifs du Québec, le RMA. Je suis aussi associé à L'Express du Pacifique, qui reconnaît la contribution des blogues: comment on peut maintenant réengager les francophones. Je suis assez actif sur le Net, comparativement aux autres médias, ce qui me donne un Google ranking de six.
Le prochain volet porte sur l'analyse préliminaire. Je crois que plusieurs ont déjà vu le mémoire et que plusieurs ont vu la présentation PowerPoint.
Je ne vous apprendrai rien en vous disant maintenant, après deux heures de présentations ce matin, que notre monde est fondamentalement médiatisé. Je ne vous apprendrai probablement rien non plus en vous disant qu'il y a une accélération du nombre de digital migrants et dedigital natives.
Peut-être que j'apprendrai quelque chose à ceux qui écoutaient moins ce matin, en matière de Web 2.0. Je le résume en un engagement actif et sélectif dans les médias. Peut-être que je vous apprendrai que nos retards sont immenses par rapport au milieu majoritaire, qu'il soit anglophone ou francophone, que l'on parle du Québec ou de la France.
Je peux compter sur le bout de mes doigts le nombre de francophones qui sont actifs sur le Web dans tout l'Ouest canadien. Je peux compter sur le bout de mes doigts le nombre de lettres de lecteurs que nos journaux renferment dans l'ouest du pays. Je vous rappellerai qu'il n'y a absolument aucune tribune téléphonique dans tout l'Ouest canadien pour prendre le pouls de la communauté. Je considère cela comme des retards importants par rapport au milieu majoritaire.
Je vous dirai maintenant qu'en milieu minoritaire, il y a vraiment deux groupes. Il y en a un que j'associe parfois à la francophonie organisée, qui vit un peu dans une bulle, d'une certaine façon, et qui ne s'assimile pas. Il y a aussi un groupe de jeunes, d'entrepreneurs, de professionnels et de travailleurs de haute technologie, qui s'assimilent à un rythme vraiment inquiétant. Et je crois que le diffuseur public a une part de responsabilité dans l'assimilation des francophones du premier groupe que je décrivais, soit le groupe des jeunes entrepreneurs professionnels et des travailleurs du secteur de la haute technologie.
Le discours dominant de Radio-Canada a toujours été que la société d'État a maintenu le fil linguistique, mais je crois qu'en matière de digital migrants et de digital natives, le fil linguistique n'a pas été maintenu. Alors, s'il y a un message que je voudrais que vous rameniez à Ottawa, c'est qu'il y a une part de responsabilité de notre diffuseur public dans l'assimilation des francophones dans l'Ouest canadien.
Parlons maintenant du mandat public. Je vous rappellerai que l'organisme de réglementation, le CRTC, a choisi de ne pas réglementer, il y a quelques années, en matière de nouveaux médias. Je crois que c'est parce qu'il ne reconnaît aucunement qu'il existe vraiment un contexte minoritaire. Je ne parle pas des régions, je ne parle pas de la Côte-Nord ou de la Gaspésie; je parle d'un contexte minoritaire où Radio-Canada est notre seul fil linguistique et culturel.
Le CRTC ne reconnaissait pas non plus que le Web 2.0 était vraiment un mode d'expression culturelle. La prochaine génération des digital natives et même les digital migrants vont s'exprimer de cette manière.
Dans le mandat, on parle d'établir les services partout au Canada de la manière la plus adéquate. Bien sûr, c'est déterminé à partir de Montréal et d'Ottawa. Il doit vraiment y avoir une reconnaissance, une nouvelle manière de procéder, une fois qu'on aura reconnu qu'un milieu minoritaire est menacé.
Nous avons une structure de gouvernance dysfonctionnelle où les gens qui prennent des décisions vivent, en grande partie, en milieu majoritaire et comprennent très peu ce qui se passe en milieu minoritaire et, indéniablement, dans l'Ouest canadien.
On parle d'un mandat public de renforcer les partenariats avec les diffuseurs privés. Je voudrais vous dire qu'il faudrait peut-être reconnaître d'abord un espace citoyen, un espace d'organisation non gouvernementale peut-être, avant de parler de diffuseur privé. Avant d'avoir des diffuseurs privés, il faudra un marché.
Deuxième leçon: il ne faut pas mettre la charrue avant les boeufs, en milieu minoritaire.
Vraiment, il n'y a pas de portrait financier. Peut-être qu'il y en aurait eu un si on avait réglementé, il y a quelques années, en matière de nouveaux médias et si on avait créé un marché, si on avait réussi à assembler un espace citoyen. On ne l'a pas fait.
En ce qui nous concerne, à ce moment-ci, de nouveaux contenus sont vraiment requis pour intéresser les francophones en milieu minoritaire, soit les digital migrants et, en particulier, les digital natives.
Je vous rappellerai l'environnement, maintenant. On sait que les gens se voient à des endroits comme Wikipedia, Meetup, MySpace et PaceBook. Cela devient un peu commercial, mais on a présentement très peu d'environnements où se rencontrer selon ces nouvelles méthodes qui, bien sûr, vont conduire à des rencontres physiques. On ne vit pas seulement virtuellement.
Je ferai un commentaire sur le portait financier. Je voudrais parler de trafic Web. Le trafic Web est fondamental. On ne peut pas parler d'un marché financier si notre radiodiffuseur public ne nous fait pas part de son trafic Web. Il ne nous fait pas part de nos cotes d'écoute beaucoup non plus. Or, le trafic Web, pour un entrepreneur, est fondamental. Dans ma petite entreprise, je tenais compte de mon trafic Web. Je crois que cela doit être reconnu par notre organisme de réglementation. Si on fait du rattrapage pour compenser le fait qu'on n'a pas réglementé plus tôt, il y aura peut-être un portrait financier.
Concernant les services offerts, je ne vous apprendrai probablement rien en vous disant que le média le plus souvent utilisé maintenant est accessible en temps différé pour des sujets à la carte, avec une communauté d'intérêt dispersée. Le temps est une ressource limitée, aussi bien à Vancouver qu'à Montréal ou à Ottawa. On ne regarde pas les nouvelles à la télévision pendant le dîner de famille, quand on peut se le permettre. Les gens qui sont dans leur voiture, qui sont mobiles, auront toujours besoin des médias qu'on appelle hot, et ce sera vraisemblablement la radio hertzienne. Les médias vont rester.
Je vous apprendrai peut-être quelque chose en vous disant qu'il faut encourager l'engagement de l'auditoire face aux médias, au diffuseur public. Dans le nouveau modèle des médias, l'animateur devient une espèce de blogueur qui met l'information dans son contexte et sollicite des commentaires de son auditoire. C'est vraiment une situation Web 2.0, où une interaction se produit. Le changement le plus fondamental est que l'auditoire détermine la programmation et le contenu. C'est une bonne façon de refléter adéquatement la diversité régionale.
Quatrième leçon: dans les nouveaux médias, c'est l'auditoire qui mène, même en situation minoritaire, si on peut obtenir son engagement.
En ce qui concerne l'émergence des nouveaux médias, le problème n'est pas l'émergence, mais bien l'urgence. L'organisme de réglementation est toujours lent à réaliser les changements dans le marché. On n'a pas réglementé. Il faut faire du rattrapage et maintenant, on doit parler d'urgence, de transparence et d'obligation sur la base de la structure Web 2.0, et non pas sur la base d'une bureaucratie additionnelle désengagée ou d'un cadre de réglementation. Il faut réaliser que le monde est maintenant dans un encadrement de Web 2.0.
Le changement de paradigme est énorme et le processus est lent pour les organismes comme le CRTC. Cela a donné lieu à la création de diffuseurs, au Québec, comme RadioPirate et XFM. Le paradigme est énorme également pour les diffuseurs publics et les groupes d'intérêt. Autrefois, en termes de rythme d'Internet, une année, c'était une éternité. Maintenant, une année, c'est un millénaire. On parle en termes de mois aujourd'hui, et l'organisme de réglementation fait des enquêtes qui prennent une éternité.
Le changement de paradigme relié aux médias des citoyens et à la programmation est aussi énorme. Les citoyens ont toujours été habitués à entendre ce que leur diffuseur public leur disait.
Suite à un tel discours, vous pourriez penser qu'il y a des grandes tentations dans le programme néo-conservateur et néo-libéral de faire une coupe à blanc, de tout couper. La déréglementation en matière de nouveaux médias, où on n'a jamais réglementé, n'a pas fonctionné. À ce moment-ci, il faut mettre à jour notre fil de survie linguistique et culturelle.
En terminant, même si notre diffuseur public est notre principal fil de survie, il faudrait que la majorité cesse de nous traiter comme des lépreux en envoyant continuellement des missionnaires dans nos médias. La majorité doit s'assurer que le diffuseur public reconnaisse l'espace des citoyens, leurs nouveaux médias et le potentiel de reprise pour les francophones vivant en situation minoritaire.
Je vous remercie de m'avoir écouté.
:
Bonjour. Comme tout le monde a faim, vous serez heureux d'apprendre que ma présentation sera brève.
Monsieur le président, mesdames et messieurs membres du comité, je tiens à vous remercier de votre invitation. C'est un plaisir de présenter le mémoire du Centre culturel francophone de Vancouver sur le rôle d'un diffuseur public au XXIe siècle.
Permettez-moi de commencer mon intervention en vous faisant une brève description de l'organisme que je représente, du profil de la communauté artistique de la Colombie-Britannique ainsi que de la proportion de francophones et francophiles du Vancouver métropolitain.
Le Centre culturel francophone de Vancouver propose, depuis 1975, une programmation annuelle d'activités culturelles en langue française. Cette programmation offre des activités aussi variées que le Festival d'été de Vancouver, la série de spectacles Coup de coeur francophone, les concerts Nouvelle Scène, une galerie d'art, un service de bibliothèque et de vidéothèque, des services et programmes éducatifs, des camps de jour pour enfants, des services d'intégration et d'accueil des nouveaux arrivants, un site d'accès communautaire à Internet, et j'en passe. Le Centre culturel francophone de Vancouver présente donc des manifestations culturelles et des spectacles de qualité professionnelle. Nous offrons à l'ensemble de la population de Vancouver une accessibilité à des produits artistiques de langue ou de culture francophone dans les secteurs des arts visuels, des arts médiatiques et des arts de la scène.
Avec 24 100 artistes, la Colombie-Britannique est la province ayant le pourcentage le plus élevé de sa population active dans des professions artistiques, soit 1,1 p. 100. Les artistes constituent 0,08 p. 100 de la population active totale du Canada. Parmi les grandes villes du Canada, Vancouver a la plus forte concentration d'artistes. Nous en retrouvons 7 250 qui habitent Vancouver, soit 30 p. 100 des artistes de la Colombie-Britannique.
Les francophones de la région de Vancouver représentent près de 2 p. 100 de la population de la région. Cette population est en augmentation. Ainsi, on apprend que la population francophone du Vancouver métropolitain est passée de 27 245 en 1996 à 29 795 personnes en 2001, soit une augmentation de 10 p. 100. Elle représente près de 50 p. 100 de la population francophone de la Colombie-Britannique. Également, 133 525 personnes parlant le français ont été recensées dans le Vancouver métropolitain en 1996, comparativement à 147 775 en 2001, une augmentation 10, 5 p. 100. Cette population est équivalente à la taille de villes telles Abbottsford en Colombie-Britannique, Kingston en Ontario ou Trois-Rivières au Québec. Il y a donc dans la région du Vancouver métropolitain un fort bassin de francophones et de francophiles à la recherche d'une vie culturelle en langue française.
Le Centre culturel francophone de Vancouver assure depuis plus de 30 ans la diffusion des arts et de la culture francophones dans sa municipalité. Nous sommes voués à l'épanouissement et à la vitalité d'un espace culturel francophone à Vancouver. Nos initiatives nous amènent régulièrement à collaborer étroitement avec CBC/Radio-Canada. Non seulement nous semble-t-il important de vous faire part de nos réflexions sur la façon dont CBC/Radio-Canada s'acquitte de ses responsabilités incluses dans son mandat législatif, mais nous trouvons tout aussi pertinent de vous faire part également de nos impressions sur nos collaborations.
Tout d'abord, nous sommes d'avis que CBC/Radio-Canada est principalement et typiquement canadienne, de par la proportion de ses émissions à contenu canadien et sa capacité d'offrir une programmation qui reflète les intérêts et les valeurs des Canadiens et des Canadiennes. Nous croyons que Radio-Canada reflète la globalité canadienne et nous devons admettre qu'elle rend compte de la diversité régionale du pays, tant sur le plan national que régional. Nous reconnaissons qu'elle s'efforce de répondre aux besoins particuliers des régions. Le fait d'avoir des émissions de télévision et de radio qui couvrent les régions de l'Ouest nous permet d'apprécier la diversité régionale. Par contre, en assurant une plus grande couverture du territoire, il devient difficile d'assurer une fidélisation de l'auditoire et d'atteindre le niveau critique de visibilité locale requise afin de susciter un sentiment d'appartenance au produit.
Je reviendrai sur cet aspect du mandat de Radio-Canada au cours de mon intervention, en répondant à la question du comité sur la pertinence de la programmation régionale.
Nous sommes d'accord que Radio-Canada contribue activement à l'expression culturelle et à l'échange des diverses formes qu'elle peut prendre. Avec ses productions locales telles que les émissions Zigzag, qui couvre les activités artistiques des quatre provinces de l'Ouest; Ceci est un TEST, qui offre une plateforme aux jeunes musiciens; ONIVA, où des jeunes des écoles de l'Ouest nous parlent de leur culture; le concours MUZIKLIPS, qui donne la chance à un artiste de la relève d'enregistrer un bande audio et de produire un premier vidéoclip, et les capsules Arts et spectacles présentées dans le cadre du Téléjournal/Colombie-Britannique, elle offre l'occasion au Centre culturel francophone de Vancouver d'assurer une visibilité qui n'est jamais suffisante pour un producteur de spectacles, mais qui est satisfaisante.
Nous constatons que Radio-Canada offre ses services en français et en anglais, et nous reconnaissons qu'elle s'efforce dans ce cas également de refléter la situation et les besoins particuliers des deux collectivités de langue officielle. Une des conséquences directes de la réduction draconienne des crédits alloués, au milieu des années 1990, a affecté grandement sa capacité de répondre aux besoins spécifiques des communautés francophones en situation minoritaire. La centralisation des opérations dans les grands centres urbains oblige souvent des contraintes budgétaires qui touchent sa capacité d'offrir une couverture adéquate à ces communautés.
Nous sommes d'avis que Radio-Canada maintient les mêmes normes de qualité pour ses services en français et en anglais. Radio-Canada contribue, de par sa programmation d'émissions à caractère historique et sa couverture de l'actualité sous toutes ses formes, au partage d'une conscience collective. La visibilité qu'elle accorde aux personnages qui incarnent nos aspirations ainsi qu'aux événements qui stimulent la solidarité et le rapprochement des communautés ne peut qu'inspirer et stimuler notre sentiment d'identité nationale.
Il en va de la survie des communautés en milieu minoritaire que Radio-Canada maintienne son service partout au Canada, de la manière la plus [Note de la rédaction: difficultés techniques]. Il serait [Note de la rédaction: difficultés techniques] s'il advenait que ces services ne soient plus inclus dans les services de base. De par la diversité de sa programmation, la participation active des diverses communautés culturelles dès la conception jusqu'à la diffusion du produit, Radio-Canada reflète le caractère multiculturel et multiracial du Canada.
Pour terminer, j'aimerais signaler aux membres du comité que la preuve de la pertinence de la programmation régionale ne devrait plus être à faire. Il est évident que le fait d'assurer la présence active de Radio-Canada dans les régions de même qu'une visibilité adéquate des intervenants contribuant à la vitalité de ces communautés ne peut que favoriser l'épanouissement de ces dernières.
Merci de votre attention.
:
Madame Savoie, permettez-nous à toutes les deux de répondre. Je vais d'abord vous répondre et ensuite, je demanderai à Mme Sotteau de vous parler du quantitatif et du qualitatif.
Ici, on se réfère à la Loi sur les langues officielles, dont l'article 41 accorde un mandat. Depuis l'adoption du nouveau projet de loi, l'article 41 est un peu plus étoffé. Il mentionne que les ministères et les agences, comme Radio-Canada/CBC, doivent voir au développement et à l'épanouissement des communautés francophones, non seulement celle du Québec, mais aussi celles à l'extérieur du Québec, comme vous l'avez mentionné.
On a vu les effets de l'attrition depuis les années 1990. Donc, on voudrait voir un ajustement. Le cadre d'imputabilité est aussi suggéré par la Fédération des communautés francophones et acadienne du pays, que vous avez peut-être entendue ou que vous entendrez prochainement. On est tout à fait d'accord avec elle concernant cette démarche, qui permettrait peut-être de rétablir la situation ou de faire des choix afin de mieux refléter la communauté ici, chez nous, de la faire connaître aux autres ainsi qu'à la société québécoise.
Vous citiez un exemple, madame Savoie, en mentionnant les nouvelles concernant le Parc du Mont-Orford, etc. Quelque chose de très important s'est passé à Vancouver l'automne dernier, un problème par rapport à l'eau. Il y a trois grandes villes au pays: Toronto, Vancouver et Montréal, selon les dernières statistiques. Alors, à notre Téléjournal, on a parlé ici des problèmes d'eau que nous avons connus. Je n'exagère pas en disant que la nouvelle est parvenue aux francophones un peu plus tard, parce que ce n'était qu'un fait divers.
Ce n'est pas un commentaire éditorial, mais je sais que ce que veulent les Canadiens en « pitonnant » ou en tant que digital migrant, comme M. Beaulieu le disait, c'est d'aller chercher le plus d'information possible, comme le font la plupart des auditeurs. En tant que francophones, il est certain qu'on aura recours à Radio-Canada. Je pense que le cadre d'imputabilité pourrait nous aider en ce sens.
Excusez-moi, mais je pensais vous avoir présenté Mme Sotteau au début. Elle travaille avec nous à la fédération et elle pourrait peut-être vous en dire davantage au sujet de la qualité.