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Bonjour, mesdames et messieurs.
Nous avons le quorum et je déclare donc ouverte la 22e séance du comité. Nous poursuivons notre étude de la LPRPDE, et plus particulièrement de la première partie.
Nous avons plusieurs témoins aujourd'hui. Je pense que je préférerais que les témoins se présentent eux-mêmes, sauf pour le principale porte-parole.
De la Clinique d'intérêt public et de politique d'Internet au Canada, nous accueillons Mme Phillippa Lawson, directrice exécutive, qui est porte-parole de son groupe. Bienvenue.
Du Centre pour la défense de l'intérêt public, qui est le porte-parole? Est-ce vous, John Lawford?
Bienvenue. Nous avons reçu votre mémoire.
Oh, il y a quelqu'un d'autre? Je m'excuse. De l'Association de recherche et d'intelligence marketing, M. Stark. Bienvenue.
Et M. Brendan Wycks? J'ai un vieil ordre du jour. Ce n'est pas mon intelligence qui est en cause; j'ai simplement une vieille feuille. Très bien, je m'excuse.
Quoi qu'il en soit, sentez-vous libres de présenter ceux qui sont assis à ce bout de la table, de vous représenter, comme vous voudrez; on ne déduira pas cela du temps qui vous est alloué.
Je voulais vous dire que nous avons reçu vos documents. Il y en a beaucoup. Je tiens à vous assurer que les membres du comité auront eu le temps ou prendront le temps de les lire. En tout cas, il est sûr que notre attaché de recherche les lira.
Nous vous serions reconnaissants de prendre dix minutes environ pour vos exposés; puis, vous pourrez sans aucun doute ajouter des détails en réponse aux questions des membres du comité.
Qui aimerait commencer? Madame Lawson.
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Merci beaucoup, monsieur le président, et merci de nous donner la possibilité de comparaître aujourd'hui.
Bonjour aux membres du comité. Dans les quelques minutes dont je dispose, j'aimerais vous présenter les principales constatations de deux études que nous avons menées récemment et que nous vous avons envoyées par la poste la semaine dernière. Ensuite, je soulignerai quels sont, d'après nous, les principaux défauts de la LPRPDE et je vous suggérerai des solutions.
Pour plus de détails, je vous suggère de lire le mémoire que nous vous avons fait parvenir le 28 novembre 2006. Je crois que vous avez devant vous le sommaire et les recommandations formulées. Ce mémoire comporte une courte description de la CIPPIC et de mon expérience, ainsi qu'une liste détaillée et l'explication de nos 20 recommandations.
Je travaille dans le domaine de la protection de la vie privée depuis 15 ans environ, surtout à titre de défenseur des droits des consommateurs. Depuis le début des années 1990, j'ai entretenu des relations de travail étroites et productives avec l'Association canadienne du marketing, le Conseil canadien du commerce de détail, l'Association des banquiers canadiens, l'Association canadienne de la technologie de l'information, avec des sociétés de télécommunications et d'autres entreprises sur des questions liées à la protection de la vie privée, y compris le code qui est à l'origine de la LPRPDE.
Depuis que j'ai créé la CIPPIC en 2003, je me suis surtout attachée à faire fonctionner les lois sur la protection des renseignements personnels en faisant des recherches sur les pratiques du marché, en exposant les pratiques douteuses et en exigeant que les organismes rendent des comptes. Je suis une ardente championne de la LPRPDE depuis son origine et je continue à appuyer fermement la loi.
Toutefois, avec maintenant six ans d'expérience de l'application de cette loi, il est clair qu'il y a un certain nombre de lacunes et de défauts dans ce régime. J'aimerais tout d'abord vous dire ce que nous avons découvert lorsque nous avons examiné le secteur du courtage en information au Canada. Nous avons constaté que dans de nombreux cas, les listes de clients étaient vendues ou louées alors qu'il était très improbable que ces consommateurs aient vraiment consenti à la commercialisation de leur nom et de leurs coordonnées. Par exemple, nous avons trouvé une liste qui contenait de l'information sur le style de vie de particuliers et de ménages, sur leurs loisirs ainsi que des données démographiques sur près de 900 000 Canadiens. L'information contenue sur cette liste provenait de cartes d'enregistrement de produits remplies par les consommateurs. Une autre liste contenait l'âge, le sexe, l'adresse de résidence et le numéro de téléphone de près de 50 000 grands voyageurs canadiens. Cette information provenait des bases de données sur les clients des bureaux de vente de billets d'avion et d'agences de voyage.
Une autre liste contenait le sexe, le revenu mensuel, l'adresse de résidence et l'adresse professionnelle de près de 13 000 Canadiens ayant une carte or. Cette information provenait des sociétés de traitement des paiements. Nous avons trouvé de nombreuses listes offrant de l'information détaillée sur la santé de Canadiens qui avaient fourni ces renseignements sur des sites Web ou en réponse à des sondages. Je pourrais continuer ainsi longtemps. Ce n'est qu'un petit échantillon de l'information que nous avons trouvée. Ce qu'il faut savoir c'est qu'il y a une industrie prospère qui compile et vend ces listes à des fins de marketing direct et peut-être à d'autres fins aussi, et il n'est pas du tout certain que les personnes qui figurent sur ces listes aient consenti à ce que leurs renseignements soient utilisés de cette façon.
La deuxième étude que nous avons menée s'intitule Compliance with Canadian Data Protection Laws. Cette étude a été conçue exprès pour cet examen de la loi. Nous avons sondé 64 commerçants en ligne afin d'établir s'ils respectaient les principes de transparence, de responsabilité et de consentement de la LPRPDE. Nous avons également sondé 72 commerçants afin d'établir s'ils respectaient le principe d'accès aux renseignements personnels de la loi.
Les résultats font réfléchir. En un mot, nous avons constaté un non-respect généralisé de la loi. Plus de la moitié des 64 entreprises avec lesquelles nous avons communiqué par téléphone ne pouvaient pas nous dire le nom de la personne responsable de la protection des renseignements personnels au sein de leur entreprise. Les deux tiers ont refusé de nous fournir leur politique sur la protection des renseignements personnels autrement que sur leur site Web. À l'examen de ces politiques, nous avons constaté que 70 p. 100 d'entre elles comportaient d'importantes lacunes, que 22 p. 100 d'entre elles n'expliquaient pas clairement pourquoi l'information était demandée, que 30 p. 100 n'expliquaient pas clairement comment ces renseignements seraient utilisés et 45 p. 100 n'expliquaient pas clairement à qui l'information serait divulguée.
Le tiers des sociétés que nous avons sondées ne se donnaient pas la peine d'obtenir le consentement pendant le processus de commande en ligne. La plupart des entreprises obtiennent le consentement par le biais de leur politique sur la protection des renseignements personnels mais plus de la moitié négligent d'attirer l'attention des acheteurs sur cette politique et dans 60 p. 100 des cas, le consentement négatif était caché discrètement dans la politique.
Nous avons constaté un nombre troublant d'informations trompeuses dans les politiques ou sur les sites Web laissant entendre, par exemple, que la société ne partagerait pas les renseignements personnel sans consentement, mais plus loin dans la politique on retrouve une disposition de présomption de consentement. De 11 à 39 p. 100 des entreprises interrogées exigeaient que le consommateur consente à des utilisations et des divulgations inutiles afin de terminer la transaction. Nous ne pouvons pas établir un taux plus précis parce que les politiques ne sont pas claires.
En ce qui concerne l'accès aux renseignements personnels — c'est-à-dire le droit d'une personne d'avoir accès à ses propres renseignements personnels détenus par une entreprise — plus du tiers des entreprises à qui nous avions envoyé des demandes ne nous ont pas du tout répondu. Parmi celles qui ont répondu, la plupart n'ont pas répondu aux trois questions que nous posions. Il n'y a que 21 p. 100 d'entre elles qui ont répondu à toutes nos questions, conformément aux exigences de la LPRPDE.
Notre étude sur la conformité a été réalisée au début de 2006, cinq ans après l'entrée en vigueur de la LPRPDE. Cinq ans, c'est sûrement un délai suffisant pour que les entreprises se conforment à ces obligations assez fondamentales. Pourquoi un taux aussi élevé de non-conformité? Je pense qu'il y a à cela deux raisons. D'abord et avant tout, les entreprises ne sont pas vraiment motivées à respecter la LPRPDE. Deuxièmement, les dispositions de la loi en matière d'avis et de consentement ne sont pas claires.
Il faut modifier l'application de cette loi. Les entreprises doivent être convaincues que le non-respect de la loi entraînerait des conséquences graves pour leur réputation ou leurs finances. Ce n'est tout simplement pas le cas à l'heure actuelle. Même les entreprises qui violent la loi de manière téméraire et délibérée s'en tirent avec, au plus, une semonce privée de la part du commissaire à la protection de la vie privée. Nous avons formulé un certain nombre de recommandations pour corriger cette situation, dont la plupart ne nécessitent pas d'importantes modifications au régime d'application. Même si nous croyons que le commissaire devrait avoir des pouvoirs d'ordonnance, il y a un certain nombre d'autres modifications qui, ensemble, pourraient créer les incitatifs dont l'industrie a besoin. J'attire particulièrement votre attention sur les recommandations 3 à 11 de notre mémoire.
Une autre raison qui pourrait expliquer le non-respect de la loi que nous avons constaté est que certaines des obligations ne sont pas claires. Les dispositions en matière d'avis et de consentement sont particulièrement mal rédigées. Je dois assumer une partie de la responsabilité de ce problème car j'étais membre du comité de la CSA qui a rédigé le code. Cependant, ce code a été rédigé en tant que code volontaire et pas comme une loi. Je pense pouvoir dire sans risquer de me tromper qu'aucun membre de ce comité ne pensait que ce code, tel que nous l'avons rédigé, deviendrait une loi. L'Alberta et la Colombie-Britannique ont rédigé beaucoup plus clairement les obligations que la LPRPDE devait créer. Nous recommandons donc que ces dispositions de la LPRPDE soient remaniées sur le modèle de la loi albertaine.
Notre étude a également révélé d'étranges lacunes dans la loi qui en limitent l'efficacité. Par exemple, la loi n'exige pas clairement que les personnes soient informées de l'utilisation que l'on fera de leurs renseignements personnels. Il n'y a aucune limite particulière pour ce qui est de la collecte d'information auprès des enfants dont la crédulité et l'ignorance peuvent facilement être exploitées par des intérêts commerciaux.
Nous vous avons fourni des recommandations pour corriger toutes ces lacunes et ces vices de rédaction. Je n'ai pas le temps de vous parler de nos autres recommandations, mais j'aimerais mentionner brièvement les avis d'une atteinte relative à des données.
Au cours de la dernière année, la CIPPIC a dirigé une équipe de chercheurs qui menaient un projet, financé en partie par les banques, sur le vol d'identité. Le vol d'identité frappe un petit nombre de personnes malchanceuses, mais lorsqu'il frappe, il peut avoir un effet dévastateur et son incidence semble augmenter. Il n'y a rien dans la LPRPDE qui oblige les organismes à informer les intéressés qu'une infraction à la sécurité les rend vulnérables au vol d'identité et le marché n'encourage guère les organismes à exposer volontairement leurs erreurs. Nous pensons que la loi devrait obliger les organismes à informer les intéressés lorsque leurs renseignements personnels pourraient être utilisés de manière abusive. Nous avons examiné les lois canadiennes relatives aux infractions à la sécurité des données ainsi que les diverses approches adoptées aux États-Unis, sans oublier les avantages et les inconvénients de chacune. Nous allons publier un livre blanc sur la question qui contiendra des recommandations détaillées d'ici Noël et je serais heureuse de vous le faire parvenir.
Merci beaucoup de m'avoir accordé de votre temps. Je serai heureuse de répondre à vos questions.
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Merci beaucoup aux membres du comité. Merci de me donner l'occasion de m'adresser à vous aujourd'hui.
Le Centre pour la défense de l'intérêt public s'intéressait déjà de très près à la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques, la LPRPDE, du point de vue du consommateur. Nous sommes donc ici aujourd'hui pour vous présenter le point de vue du consommateur sur cette loi.
Premièrement, la LPRPDE ne répond pas aux besoins des consommateurs. Pour citer le professeur Michael Geist, la LPRPDE est une « protection de la vie privée placebo ». Les consommateurs canadiens pensent que leurs renseignements personnels sont protégés par une loi de protection des renseignements personnels des consommateurs, mais ce n'est pas le cas. Nous avons donc trois demandes à adresser au comité. Premièrement, le commissaire devrait avoir un pouvoir d'ordonnance. Deuxièmement, les consommateurs devraient être informés en cas de perte ou de vol de leurs renseignements personnels détenus par une entreprise. Troisièmement, les dispositions de la LPRPDE en matière de consentement devraient être éclaircies afin que les consommateurs donnent leur consentement informé lorsqu'ils fournissent leurs renseignements personnels.
Je vais traiter d'abord du pouvoir d'ordonnance. Le CDIP a réalisé une étude sur l'application de la LPRPDE du point de vue du consommateur en 2004. Nous avons constaté que les plaignants ont fait face à de nombreux problèmes, y compris, par-dessus tout, l'absence d'actions coercitives de la part du commissaire à la protection de la vie privée pour faire valoir leurs droits lorsque leurs plaintes étaient jugées fondées. En outre, les plaignants se sont sentis frustrés que le commissaire ne nomme pas, d'office, les entreprises qui ne respectent pas la loi et parce que les motifs des décisions du commissaire étaient tellement brefs et aseptisés que personne d'autre ne pouvait profiter de leur expérience pour déposer une plainte.
L'utilisation des renseignements personnels à des fins de commercialisation secondaire est maintenant si importante que les entreprises n'ont aucune raison de modifier leurs pratiques. Seul un pouvoir d'ordonnance du commissaire pourrait contrebalancer le commerce des renseignements personnels. Or, la commissaire à la protection de la vie privée est venue vous dire qu'elle ne souhaite pas obtenir ce pouvoir. Elle a dit que l'efficacité générale de son bureau s'en trouverait réduite et qu'elle continuerait à exercer d'autres pouvoirs pour obtenir des résultats. Nous ne sommes pas d'accord. Nous pensons que ce pouvoir d'ordonnance accroîtrait l'efficacité de la médiation et des autres processus qu'utilise le commissariat, puisqu'il serait le bâton alors que la médiation est la carotte. Comme nous le disons dans notre rapport, de nombreuses entreprises font tout simplement fi des constatations du commissariat. La commissaire ne peut pas menacer d'intenter des poursuites devant la Cour fédérale dans tous les cas. Cependant, les commissaires provinciaux obtiennent des résultats parce qu'ils ont ce pouvoir de rendre des ordonnances pour renforcer leurs efforts de médiation.
Si le Commissariat à la protection de la vie privée a l'intention d'effectuer d'autres vérifications, par exemple, le pouvoir d'ordonnance serait le complément naturel de son pouvoir de vérification. Cependant, à l'heure actuelle, lorsqu'une vérification révèle des pratiques contraires à la loi, la commissaire n'a aucun pouvoir pour exiger que ces pratiques soient modifiées. Si nous ajoutons à cela la nécessité d'avoir des motifs raisonnables pour effectuer une vérification, alors la promesse de la commissaire de faire respecter la LPRPDE par de plus grands pouvoirs de vérification nous apparaît très suspecte. Comme le disait la CIPPIC, la majorité des entreprises ne respectent pas les dispositions les plus fondamentales de la LPRPDE, c'est-à-dire celles qui visent à protéger les renseignements personnels des consommateurs sur le marché. C'est pourquoi nous pensons que le pouvoir d'ordonnance ne serait pas un luxe, mais plutôt une nécessité.
J'aimerais maintenant traiter de la question de la désignation des délinquants. Nous pensons également que la commissaire à la protection de la vie privée hésite trop à utiliser les pouvoirs dont elle dispose. Parmi ces pouvoirs, le plus important est celui de divulguer toute information obtenue dans le cadre de ses enquêtes, si c'est dans l'intérêt public de le faire. Ce pouvoir est prévu au paragraphe 20(2). La commissaire a indiqué qu'elle ne l'utilisera jamais. Sauf, peut-être, dans le cas de récidivistes. Mais jamais ce pouvoir n'a été utilisé de cette façon et nous croyons que l'Association canadienne du marketing n'a pas lieu de s'inquiéter.
Cependant, pour que les consommateurs puissent exercer une pression sur les entreprises délinquantes en matière de protection de la vie privée, ils doivent pouvoir exprimer leur mécontentement de ces entreprises. Cela n'est pas possible lorsque l'entreprise est protégée de toute mauvaise publicité et de tout recours par les consommateurs. Si vous ne recommandez pas qu'on donne à la commissaire plein pouvoir d'ordonnance nous vous demandons à tout le moins de demander que l'article 20 de la LPRPDE soit modifié pour exiger la publication du nom des entreprises délinquantes.
J'en viens maintenant à la question des avis en cas d'atteinte à la sécurité des renseignements. Notre deuxième recommandation est que les entreprises soient obligées, en vertu de la LPRPDE, d'informer leurs clients lorsque la sécurité des données a été compromise. Cela assurerait une véritable protection pour de vraies personnes. Le vol d'identité est l'objectif, ou la conséquence probable, du vol et de la perte des bases de données de renseignements personnels appartenant aux entreprises. Rappelez-vous que ce sont de vraies personnes dont les véritables renseignements personnels sont perdus par des entreprises et que ce sont ces personnes qui vont subir de véritables de pertes financières en raison du vol de leur identité ou qui devront prendre des mesures pour s'en protéger et que même si elles ne subissent aucun tort, elles vont s'inquiéter.
Cependant, ce n'est pas en cachant la vérité que nous allons aider les personnes qui se retrouvent dans cette situation. Il faut les informer afin qu'elles puissent prendre les bonnes décisions face au vol de leur identité.
C'est pour cette raison que nous voulons qu'il soit obligatoire d'informer les intéressés en cas d'atteinte à la sécurité des renseignements personnels. Nous croyons que les entreprises qui détiennent des renseignements personnels qui leur ont été confiés doivent tout faire pour protéger ceux qui leur ont fait confiance — les consommateurs, les clients — en étant aussi transparents que possible et en avouant les pertes de renseignements personnels.
Le Canada n'est pas un modèle dans cet aspect très pratique de la protection de la vie privée. Plusieurs États américains, notamment la Californie, ont adopté des lois très complètes sur les avis en cas d'atteinte à la vie privée, même en absence de loi de protection de la vie privée. En outre, la loi ontarienne en matière de santé exige que les médecins informent leurs patients lorsque la confidentialité de leur dossier a été compromise. D'autres provinces envisagent d'adopter des règles semblables.
Nous pensons qu'il ne convient pas que le Parlement adopte une politique attentiste en matière d'avis en cas d'atteinte à la sécurité des renseignements, car cela oblige les consommateurs à courir le risque du vol d'identité, et non pas les entreprises qui, comme je l'ai dit, devraient être considérées en position de confiance.
La dernière question dont nous voulons traiter est celle du consentement. Premièrement, il faut se rappeler que la LPRPDE exige qu'on obtienne le consentement pour toute collecte, utilisation et divulgation de renseignements personnels, sauf dans des circonstances exceptionnelles. Le principe directeur et l'objectif principal de la loi est de donner aux gens un droit de regard en ce qui concerne leurs renseignements personnels détenus par d'autres personnes ou organismes.
Les tribunaux ont examiné la question du consentement dans une affaire de litige au sujet des listes d'une compagnie de téléphone. Dans cette affaire, Englander c. Telus, la Cour d'appel fédérale a dit clairement que le consentement en vertu de la LPRPDE veut dire un consentement éclairé; la personne doit être clairement informée au sujet de la collecte, de l'utilisation et de la divulgation de ses renseignements personnels et y consentir.
Cette préoccupation s'applique directement à la question de savoir quelle devrait être la norme concernant l'obtention du consentement pour le marketing direct ou la commercialisation secondaire. Nous croyons que la LPRPDE devrait être modifiée pour définir les niveaux de consentement et préciser que le plus haut niveau de consentement possible — c'est-à-dire un véritable consentement éclairé — devrait habituellement être obligatoire.
En pratique, cela veut dire que le consentement explicite devrait être la norme et que le consentement négatif ne devrait être possible que lorsque l'entreprise veille à ce que le consommateur soit pleinement informé de l'utilisation qui sera faite de ses renseignements personnels.
Les rapports du CIPPIC nous inquiètent et nous croyons qu'ils montrent que la majorité des détaillants ne respectent probablement pas cette norme de consentement qui est d'ailleurs mal définie dans la LPRPDE. C'est pourquoi nous demandons au comité de modifier le libellé des dispositions de la loi en matière de consentement selon le modèle proposé dans le mémoire de la CIPPIC et qui vise à éclaircir ce concept pour que les détaillants et les autres grands utilisateurs d'information puissent se fier au véritable consentement du consommateur.
En résumé, le CDIP demande au comité de songer à donner des pouvoirs d'ordonnance à la commissaire à la protection de la vie privée, à ajouter l'obligation de signaler les pertes ou vols de renseignements et d'éclaircir les règles sur le consentement comme le propose la CIPPIC.
Merci beaucoup. Je suis prêt à répondre à vos questions dans la langue de votre choix.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour, mesdames et messieurs. Je m'appelle Brendan Wycks et je suis le directeur exécutif de l'ARIM, l'Association de la recherche et de l'intelligence marketing.
Permettez-moi de vous présenter brièvement les autres représentants de notre association qui m'accompagnent aujourd'hui. David Stark est le président du comité de normalisation de notre association. Il est aussi vice-président et responsable de la protection des renseignements personnels pour l'Amérique du Nord de TNS, une agence privée de recherche installée à Toronto et membre de notre association. Nous sommes également en compagnie d'Alain Choinière, président de notre comité des relations gouvernementales et président de l'Agence de recherche CRA/COGEM, installée à Montréal; ainsi que de M. Greg Jodouin, notre expert-conseil en relations gouvernementales. M. Choinière et M. Jodouin sont là pour nous aider à répondre aux questions qui pourraient nous être posées après notre exposé.
Nous remercions les membres du Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique de nous permettre aujourd'hui de donner notre opinion concernant la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques. Je dirais pour commencer que nous sommes très favorables à la LPRPDE depuis ses origines; dès le milieu des années 90, nous sommes intervenus dans la rédaction du code volontaire de protection des renseignements personnels de l'Association canadienne de normalisation, qui est à l'origine de la LPRPDE.
L'ARIM est le seul porte-parole reconnu en tant que tel de l'industrie de la recherche sur les marchés et les sondages, dont elle représente tous les secteurs. Nos adhérents comprennent plus de 260 sociétés et plus de 1 800 professionnels spécialisés en recherche de marché. On trouve parmi eux des organismes de recherche de toutes les dimensions et de toutes les spécialités, de l'animateur de groupe de consultation aux grands organismes multiservices d'envergure mondiale, auxquels s'ajoutent de nombreux acheteurs et utilisateurs de services de recherche, comme les grandes banques canadiennes et autres fournisseurs de services financiers, des sociétés nationales de vente au détail, des compagnies d'assurance, des compagnies de télécommunications et des sociétés du secteur manufacturier.
Il est à peine besoin de préciser que les bonnes relations qui existent entre les chercheurs et l'ensemble de la population constituent l'un des principaux piliers de l'industrie de la recherche sur les marchés et les sondages. Nous consacrons une partie importante de notre temps et de nos efforts à protéger ces relations par l'autoréglementation de notre industrie, axés sur la défense du droit de consommateur à la protection de ses renseignements personnels. Nous considérons également qu'il est interdit aux chercheurs dignes de ce nom d'essayer de vendre quoi que ce soit. C'est l'un des principes fondamentaux au centre de nos normes rigoureuses de pratique et qui est désormais consacré dans la charte des droits du consommateur que nous avons publiée récemment.
Pour assurer la viabilité et la pérennité de notre industrie, il est absolument indispensable de protéger la qualité de notre relation avec les Canadiens ainsi que la réserve de bonne volonté dont bénéficient les spécialistes du sondage. À ce titre, nous travaillons depuis longtemps en étroite collaboration avec le gouvernement fédéral sur des initiatives visant à promouvoir les droits du consommateur et la protection des renseignements personnels. Le gouvernement fédéral est le plus gros utilisateur de la recherche par sondage au Canada; c'est là un fait important qui vous a peut-être échappé. En tant que gros utilisateur de cette recherche, le gouvernement profite indirectement des effets de nos initiatives d'autoréglementation sur le renforcement des droits du consommateur et l'amélioration de la reddition de comptes.
Sommes toutes, l'ARIM et l'industrie que nous représentons sont les défenseurs et les champions d'une structure renforcée de protection des renseignements personnels au Canada. Nous sommes heureux d'être ici aujourd'hui et de vous faire des propositions qui devraient permettre au Parlement de parvenir à un régime national plus fort et plus efficace de protection des renseignements personnels. Nous félicitons le gouvernement et la commissaire à la protection de la vie privée qui s'efforcent sans relâche de promouvoir la protection des renseignements personnels et les droits du consommateur.
Pour revenir à la loi proprement dite, nous considérons que la LPRPDE est une loi efficace qui a amené des changements considérables dans l'attitude des entreprises. Elle a indiscutablement haussé la barre dans tous les secteurs d'activités quant à la collecte, l'utilisation et la divulgation de renseignements personnels. Mais comme dans toute initiative nouvelle, les imperfections ne sont apparues que lorsque les dispositions ont été mises à l'épreuve de l'application, et les six dernières années nous ont montré les points forts de la loi et ceux sur lesquels des améliorations s'imposent.
Nous aimerions maintenant recommander quelques mesures qui permettraient de renforcer la LPRPDE.
Tout d'abord, nous pensons qu'il faudrait modifier la loi pour obliger les organismes à divulguer toute atteinte individuelle à des renseignements personnels sensibles non codés. La majorité des États américains appliquent déjà dans ce domaine des lois qui obligent à signaler toute infraction. Il est paradoxal que la LPRPDE oblige les organismes à déployer des mesures matérielles, technologiques et administratives pour protéger les renseignements personnels qu'ils recueillent, mais qu'elle ne les oblige pas à prévenir les particuliers lorsque des données personnelles sensibles non codées les concernant sont compromises, par exemple, lorsqu'elle divulgue un nom conjointement avec l'un des éléments suivants : numéro d'assurance sociale, numéro de permis de conduire, numéro de carte de crédit ou de comptes bancaires accompagnés du code de sécurité, numéro de passeport ou autre information susceptible de se prêter à un vol d'identité de la part des milieux criminels.
Les instituts de recherche sur les marchés et les sondages ne recueillent pas les catégories de renseignements personnels dont je viens de parler auprès des consommateurs. Néanmoins, les vols d'identité par des moyens électroniques pénalisent notre industrie, car cette activité criminelle frauduleuse entame la confiance des Canadiens envers des entreprises par ailleurs respectables, et les rend plus réticentes à divulguer leurs renseignements personnels à des fins légitimes et parfaitement honnêtes.
Deuxièmement, nous souhaitons que l'on modifie la LPRPDE pour que la commissaire à la protection de la vie privée soit habilitée à rendre des ordonnances. Elle devrait pouvoir présenter des conclusions exécutoires, notamment infliger des amendes et des pénalités ou exiger des déclarations obligatoires des organismes qui manifestent un mépris flagrant à l'égard des droits des Canadiens à la protection des renseignements personnels. Ceux qui attentent à la vie privée ne devraient pas bénéficier de l'anonymat dans les résumés qui apparaissent dans le site Web du commissariat à la protection de la vie privée. Si ce dernier réussit à identifier des organismes qui ont fait l'objet de plaintes fondées, ils devraient être contraints d'améliorer leur gestion des renseignements personnels pour éviter d'être dénoncés dans les médias et de ternir leur réputation.
Troisièmement, nous considérons également qu'il faudrait modifier la LPRPDE pour permettre à un organisme de communiquer des renseignements personnels à un acheteur éventuel ou à un partenaire en affaires. À cet égard, les organismes devraient intégrer les fusions et les ventes à leurs politiques en matière de protection des renseignements personnels, de façon à permettre la communication de renseignements personnels dans les cas susmentionnés. Pour sa part , la partie réceptrice doit être tenue d'honorer les conditions imposées par la politique de la partie émettrice en matière de protection des renseignements personnels. Si l'acquéreur souhaite modifier cette politique, il devrait permettre aux particuliers visés de se soustraire à toute modification concernant la collecte, l'utilisation et la divulgation de leurs renseignements personnels.
Enfin, nous aimerions aborder un problème sérieux pour l'industrie, qui relève de la LPRPDE, et c'est pourquoi nous souhaitons que la loi soit appliquée avec plus de vigueur. Il s'agit de la commercialisation et de la vente sous couvert de recherche.
Ces dernières années, un certain nombre de pressions ont commencé à entamer la réserve de bonne volonté dont les Canadiens ont toujours fait preuve envers la recherche par sondage. La croissance exponentielle des ventes directes et des activités de télémarketing au cours des 10 dernières années a également rendu les Canadiens plus réticents à participer à la recherche par sondage. Cette situation a été exacerbée par des adeptes sans scrupules du marketing direct et des levées de fonds, qui dissimulent leurs arguments de ventes sous un faux semblant de recherche par sondage.
Malgré toute la discipline à laquelle s'astreignent les chercheurs dans le respect des droits des consommateurs à la protection de leur vie privée, l'action menée par ces autres secteurs d'activité peut porter préjudice aux relations qui existent entre les chercheurs et la population. C'est un sujet constant de préoccupation pour l'ARIM, notamment dans le contexte de la prévalence des activités de marketing et de ventes sous couvert de recherche.
J'aimerais vous donner un peu d'information contextuelle sur ce problème. L'ARIM effectue périodiquement un sondage sur l'attitude des Canadiens envers la recherche par sondage, pour prendre le pouls de notre industrie et de la protection des renseignements personnels des gens qui répondent au sondage. La dernière édition de ce sondage, réalisée à la fin de 2004, montre que l'attitude généralement positive envers la recherche par sondage est toujours alimentée par le fait, reconnu par les Canadiens, que la recherche par sondage sert à des fins utiles dans la société, parce qu'elle permet aux Canadiens d'intervenir dans la gestion des affaires publiques et d'exprimer leur opinion sur les produits et services disponibles sur le marché.
Dans notre sondage de 2004, 87 p. 100 des répondants ont reconnu que les sondages de recherches permettent une contribution et une rétroaction utile. Leur proportion était supérieure de trois points de pourcentage à ceux qui avaient répondu la même chose au sondage de 2001. Les répondants ont reconnu dans une proportion de 78 p. 100 que l'industrie des sondages sert des fins utiles. C'était une légère augmentation par rapport au sondage de 2001. Les parlementaires remarqueront avec intérêt que 73 p. 100 des répondants ont reconnu que les sondages de recherche sont utiles au gouvernement pour comprendre l'opinion publique.
Par contre, l'étude de 2004 souligne la menace sérieuse et persistante que font planer sur notre secteur d'activité les menées commerciales sous couvert de recherches. Il s'agit de situations dans lesquelles des gens qui font de la vente directe ou des levées de fonds prétendent réaliser un sondage de recherche pour gagner la confiance d'une cible éventuelle. Il ne fait aucun doute que cette activité illégale peut nuire à l'attitude positive de l'ensemble de la population quant à sa participation à des sondages de recherche. Plus de la moitié des répondants à notre sondage de 2004, soit 53 p 100, avaient été sollicités au cours de l'année précédente dans le cadre d'un soi-disant sondage de recherche qui s'est révélé être une tentative de vente de produits ou de services. Plus d'un répondant sur quatre, soit 27 p. 100, avait été sollicité au cours de l'année précédente dans le cadre d'un prétendu sondage qui s'est avéré être une tentative de demande d'argent pour un organisme de bienveillance ou une autre cause.
Dans l'état actuel des choses, ces activités sont illégales aux termes de la LPRPDE. Les objectifs réels pour lesquels on tente ainsi d'obtenir le consentement des Canadiens sont frauduleux. Le consentement est obtenu sous de faux prétextes de recherche, et l'information personnelle ainsi recueillie sert à des fins autres que les objectifs déclarés, c'est-à-dire non pas à un sondage légitime mais à des menées mercantiles. Or, nos recherches indiquent que ces pratiques condamnables se produisent toujours. En 2004, leur fréquence était la même que lors du précédent sondage de 2001. Elles n'ont absolument pas diminué.
Et bientôt, avec la mise en oeuvre du registre national de numéros à ne plus appeler en 2007, les télévendeurs sans scrupules auront une raison de plus de violer la loi en ayant recours à la promotion et à la sollicitation sous couvert de recherche. Cela minerait la bonne volonté méritée du public envers les sondeurs légitimes.
C'est pourquoi nous exhortons le gouvernement du Canada à modifier la LPRPDE pour conférer un pouvoir d'ordonnance au commissaire à la protection e la vie privée afin qu'ensemble, nous puissions mettre un terme aux activités des entreprises qui ont recours à la promotion et à la sollicitation sous couvert de recherche et, de la sorte, protéger les Canadiens de leurs manoeuvres frauduleuses.
En conclusion, les études de marché et la recherche-sondage jouent un rôle essentiel dans notre société en permettant aux Canadiens d'exprimer leurs opinions et en aidant à influencer et améliorer les décisions en matière de politique publique. Il y a deux éléments qui caractérisent le secteur des études de marché et de la recherche-sondage et qui nous distinguent du secteur de la télémercatique. Tout d'abord, les sondeurs légitimes n'essaient jamais de vendre quoi que ce soit. D'ailleurs, la sollicitation est interdite par nos pratiques déontologiques et notre code de conduite rigoureux.
Deuxièmement, la recherche-sondage donne aux Canadiens l'occasion d'exprimer leurs opinions et d'avoir une influence sur des questions importantes liées à la politique publique, ainsi que sur le développement de produits et de services De ce fait, elle joue un rôle sociétal important. C'est pour cela qu'il est essentiel d'avoir le bon cadre législatif au Canada pour protéger le travail indispensable effectué par les sondeurs. La LPRPDE a énormément contribué à la mise en place de ce cadre. Malgré cela, notre expérience au cours des six années depuis l'adoption de la loi montre bien qu'il faut aller plus loin encore. L'ARIM et le secteur de la recherche-sondage pensent que des modifications importantes doivent être apportées à la LPRPDE afin que la loi protège encore mieux les droits à la protection des renseignements personnels des Canadiens.
En résumé, nos recommandations concernant la modification de la LPRPDE sont les suivantes. Tout d'abord, les organismes devraient communiquer aux personnes intéressées toute atteinte à la confidentialité de données personnelles sensibles non codées. Deuxièmement la LPRPDE devrait permettre le transfert de renseignements personnels d'un organisme à un acheteur ou partenaire d'affaires éventuel dans un cadre strict protégeant les droits à la protection des renseignements personnels. Troisièmement, la commissaire à la protection de la vie privée devrait avoir des pouvoirs d'ordonnance, tels que le pouvoir de rendre des décisions exécutoires ou celui d'infliger des amendes ou d'autres pénalités. Enfin, et c'est le point le plus important pour le secteur des études de marché et de la recherche-sondage, ces pouvoirs d'ordonnance devraient donner à la commissaire à la protection de la vie privée les outils, les ressources et le mandat nécessaires pour faire appliquer la LPRPDE et pour mettre un terme, une fois pour toutes, aux pratiques frauduleuses de promotion et de sollicitation sous couvert de recherche.
L'ARIM vous remercie de lui avoir donné l'occasion de présenter le point de vue de l'industrie des études de marché et de la recherche-sondage dans le cadre de cet examen législatif important. Nous serions heureux de partager avec vous d'autres observations au fur et à mesure que l'examen progresse et que des nouvelles informations sur des modifications possibles à la LPRPDE sont communiquées.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Merci à tous d'être venus.
Je reviens à ce que disait M. Tilson. Je dois vous dire que je suis un peu nerveux. Lorsque la commissaire à la protection de la vie privée a comparu, j'ai formulé des observations qui ressemblaient à celles émises par M. Tilson, soit que nous sommes en train de créer une couche additionnelle de bureaucratie.
J'aimerais vous donner un exemple. Avant, j'étais concessionnaire d'automobiles. Je voulais devenir avocat, puis je suis concessionnaire d'automobiles, et me voilà maintenant homme politique. Vous pouvez voir la régression dans ma vie — à toutes les étapes. Quand cela a été mis sur pied, et quand j'en parlais avec mes collègues, nous étions tous un peu terrifiés. Par exemple, mon personnel se composait de vendeurs. Nous recueillons des renseignements. Ainsi, si nous vendions une voiture et que quelqu'un d'autre disait qu'il s'agissait de son client, nous avions des preuves grâce aux documents recueillis. Ce processus est devenu une source d'inquiétude pour le concessionnaire. Comme l'a mentionné M. Tilson, une concession de taille importante pouvait s'en occuper, mais une plus petite concession devait embaucher quelqu'un.
Ça m'inquiète un peu. Je peux peut-être utiliser l'analogie de jeter le bébé avec l'eau du bain. D'un côté, j'entends des préoccupations légitimes, et de l'autre, je me dis, eh bien, si quelqu'un veut...
Ma femme adore faire des sondages. Je ne comprends pas pourquoi, mais elle adore ça. Elle fait les sondages. Elle a assez de bon sens pour refuser lorsqu'on tente de lui vendre quelque chose au téléphone. Elle aime les coupons, je présume, et les autres choses qui s'y rattachent.
Mais n'allons pas beaucoup trop loin pour quelque chose de si simple? Il s'agit tout simplement d'aviser le public et de leur dire: écoutez, j'espère que lorsque vous donnez ces renseignements, vous vous rendez compte que vous vous ouvrez à telle ou telle situation. Avons-nous besoin de créer une nouvelle loi?
Suite à la comparution de la commissaire, j'ai compris que ce n'était pas le cas. On ne visait pas les petites entreprises qui n'avaient pas de mauvaise intention. Mais maintenant, je me dis bon Dieu, nous allons créer une toute nouvelle législation. Et ce sera précisément — et je crois que j'ai déjà utilisé l'expression — un règne de terreur. Une fois que ces lois seront adoptées, le gouvernement pourra commencer à persécuter les petites entreprises. Dans les faits, il n'y avait pas de mauvaise intention.
Qu'en pensez-vous?