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Bonjour. Je m'appelle Corinne Pohlmann. J'assure la direction des affaires nationales auprès de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante. Je suis accompagnée aujourd'hui de notre analyste de la politique, Lucie Charron, qui va m'aider à répondre aux questions.
J'occupe ce poste depuis environ un an. Avant cela, j'ai été directrice des affaires provinciales de la FCEI, en Alberta, pendant six ans. Mon travail consistait à assurer la mise en oeuvre de la Loi sur la protection des renseignements personnels et à analyser son incidence sur les petites et moyennes entreprises albertaines. En fait, jusqu'à mon départ, il y a environ un an, je siégeais au comité consultatif ministériel sur la loi albertaine relative à la protection des renseignements personnels. Le comité était chargé d'évaluer la façon dont les PME s'adaptaient à la loi dans cette province.
J'aimerais vous dire quelques mots au sujet de la FCEI. La Fédération est une organisation apolitique sans but lucratif qui est totalement financée par les 108 000 membres qu'elle regroupe, des petites et moyennes entreprises indépendantes présentes dans tous les secteurs de l'économie et dans toutes les régions du pays.
Vous devriez avoir devant vous une série de diapositives. La première vous donne le profil des membres. Vous remarquerez que nos membres représentent de manière générale le milieu des affaires, milieu qui, comme vous le savez, est dominé par les petites et moyennes entreprises.
Le tableau au haut de la page suivante indique que plus de 97 p. 100 des entreprises canadiennes comptent moins de 50 employés. Ces entreprises représentent environ 45 p. 100 du PIB canadien, et emploient presque 60 p. 100 de la population active. Elles créent le gros des emplois au Canada.
Le tableau suivant a été établi à partir de données fournies par Industrie Canada. Il montre qu'entre 1993 et 2003, près d'un million d'emplois ont été créés, dont presque 80 p. 100 par des petites entreprises comptant moins de 100 employés.
Pourquoi vous montrer ces chiffres? Pour illustrer l'importance croissante des PME, et pour vous encourager à tenir compte de l'impact qu'ont les décisions des pouvoirs publics sur cette composante de l'économie canadienne. Ce qui semble anodin aux yeux d'une grande entreprise peut avoir des conséquences significatives pour la petite entreprise : coûts additionnels, confusion, paperasserie administrative et stress accru pour le propriétaire moyen.
Quelles sont les questions qui préoccupent les PME? Le tableau de la page suivante dresse la liste des priorités de nos membres, que nous consultons de façon suivie au moyen de sondages. Nous colligeons les données tous les six mois. Ces renseignements nous permettent de définir les domaines dans lesquels nous devons intervenir en tant qu'organisation.
J'aimerais attirer votre attention sur la deuxième priorité des PME: la réglementation gouvernementale et les formalités administratives. Il n'y rien d'étonnant à cela, le coût de la réglementation ayant tendance à être plus élevé pour les petites entreprises. C'est, d'ailleurs, ce qu'indiquent les données de la FCEI et de l'OCDE. Elles s'appuient sur les constatations qui se dégagent d'analyses menées au Québec et aux États-Unis : plus l'entreprise est petite, plus le coût de la réglementation, par employé, est élevé.
Voilà pourquoi nous accueillons favorablement les engagements pris par la Colombie-Britannique, le Québec et Terre-Neuve-et-Labrador, qui ont promis d'évaluer et d'alléger la réglementation et les formalités administratives avec lesquelles doivent composer les entreprises. Plus récemment, nous avons appris avec grande satisfaction que le gouvernement fédéral allait réduire de 20 p. 100 les formalités administratives imposées aux entreprises.
Ce qui m'amène à la LPRPDÉ. Les membres de la Fédération présents dans les provinces et les territoires qui n'ont pas encore adopté une telle loi doivent se conformer à la LPRPDÉ lorsqu'il est question de renseignements touchant les consommateurs. Je tiens à préciser que nous ne sommes pas des experts des aspects techniques de la loi. Notre rôle, ici, consiste à vous expliquer comment les PME s'adaptent à la loi.
D'abord, nos membres sont à la fois des consommateurs et des propriétaires d'entreprises. Ils tiennent à ce que les renseignements personnels les concernant soient protégés. Ils sont également conscients de la nécessité de protéger la vie privée de leurs clients et employés.
En 1996, nous avons demandé à nos membres si, à leur avis, le gouvernement fédéral devait se doter d'une loi nationale relative à la protection de la vie privée. Nous avons reçu plus de 10 000 réponses. Comme en fait état le tableau au haut de la dernière page, nos membres se sont dits en faveur de l'adoption d'une loi nationale qui vise à protéger les renseignements personnels. Conclusion : la Fédération ne s'est jamais prononcée contre l'adoption d'une telle loi. En fait, nous croyons que cette loi, pour être véritablement efficace, doit être mise en oeuvre par les PME à l'échelle du pays. Toutefois, il ne faut pas qu'elle soit compliquée ou que son application entraîne trop de dépenses. Notre travail consiste à faire en sorte que la loi soit facile à comprendre et qu'elle n'impose pas un fardeau significatif aux petites entreprises.
En fait, la LPRPDÉ est une loi efficace du point de vue des petites entreprises, car elle évite les solutions prescriptives et accorde aux entreprises la marge de manoeuvre dont elles ont besoin pour satisfaire ses exigences. La loi reconnaît que les entreprises ne gèrent pas toutes de grandes quantités de données personnelles, et que la nature de ces données peut varier considérablement d'un secteur à l'autre, et d'une entreprise à l'autre.
Par ailleurs, la loi établit un équilibre entre la protection des intérêts des consommateurs et le besoin de savoir des entreprises, dont le rôle est de fournir des produits et des services. Comme on l'a mentionné, nos membres appuient l'adoption d'une loi nationale sur la protection de la vie privée —après tout, ce sont des consommateurs, mais également des propriétaires d'entreprises qui doivent parfois avoir accès à des renseignements personnels pour être en mesure de desservir le grand public ou leurs employés.
Nous appuyons le fait que la loi prévoie un processus qui repose sur les plaintes. Les règlements et les formules administratives peuvent constituer un fardeau pour les propriétaires de petites entreprises, qui ont tendance à porter plusieurs chapeaux : responsable des ressources humaines, des ventes, du marketing — ainsi de suite. Habituellement, c'est le propriétaire qui se charge d'assurer la protection des renseignements personnels. Nous estimons que la plupart font déjà ce qu'ils peuvent pour protéger les renseignements personnels en leur possession : il s'agit là d'une bonne habitude d'affaire. Toutefois, ils n'ont peut-être pas eu le temps de le formaliser sur papier.
Le fait d'avoir un processus axé sur les plaintes atténue le stress ressenti par le propriétaire d'une PME qui, autrement, peut craindre de faire l'objet d'une vérification ou de se voir imposer une amende s'il ne s'est pas conformé en tous points à la lettre de la loi.
Nous croyons également que le principe de l'ombudsman fonctionne bien. Il est moins intimidant pour le propriétaire d'une petite entreprise d'entrer en contact avec le bureau du commissaire pour discuter avec lui de questions portant sur la conformité à la loi.
La LPRPDÉ s'applique depuis trois ans à l'ensemble du secteur privé. La Fédération a reçu des centaines d'appels de petites entreprises à l'échelle du pays qui se demandaient comment se conformer à la loi. Pour répondre aux questions, nous avons créé, sur notre site Web, une page spéciale qui renferme des liens menant à d'autres informations sur le sujet. Nous avons préparé un document qui résume les obligations des entreprises. Vous en avez un exemplaire devant vous. Nous offrons également à nos membres des cours en ligne gratuits sur la façon de gérer les renseignements personnels en vertu de la LPRPDÉ.
La plupart des appels ont été reçus lors de l'étape de mise en oeuvre de la loi, en 2004. Toutefois, nous continuons d'en recevoir régulièrement. Les questions les plus courantes portent sur la conformité à la loi — de manière plus précise, l'adoption d'une politique de confidentialité pour les clients et les employés et l'existence d'un modèle à cet égard. Nous savons que l'Alberta et la Colombie-Britannique ont mis au point un modèle pour les PME. Nous encourageons le commissaire à faire la même chose pour la LPRPDÉ.
Enfin, vous voulez sans doute savoir dans quelle mesure les PME se conforment à la LPRPDÉ. Nous n'avons pas de données précises là-dessus, mais ... certains membres de l'Alberta se sont vu poser la même question, mais sur la loi provinciale instaurée en même temps.
Vous allez trouver, à la dernière page, nos constatations. La plupart des petites entreprises de la province, soit entre 70 et 80 p. 100, connaissent l'existence de la loi, mais seul un faible pourcentage d'entre elles ont élaboré une politique relative à la protection des renseignements personnels. La bonne nouvelle, c'est que la taux de conformité augmente, 40 p. 100 des répondants affirmant s'être dotés d'une politique écrite en 2006, contre 31 p. 100 en 2005.
Qu'est-ce que cela signifie? Pour l'instant, nous ne voyons pas la nécessité de modifier en profondeur la loi. Nous souhaitons que la LPRPDÉ soit reconduite pour que les PME puissent se familiariser davantage avec celle-ci. Apporter des changements si tôt dans le processus compliquerait inutilement les choses, puisqu'il serait plus difficile pour les PME de se conformer. Autrement dit, il nous faut plus de temps pour bien comprendre le plein effet de la loi sur les PME et les consommateurs.
Entre temps, la FCEI va continuer d'aider ses membres, et les petites entreprises en général, à comprendre leurs obligations en vertu de la loi.
Merci.
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D'abord, M. Cran souhaite vous faire part de ses regrets. Il n'a pu quitter Vancouver en raison de la tempête de neige qui a frappé la ville, hier.
Je m'appelle Margaret Ireland. Je fais partie du conseil d'administration de l'Association des consommateurs du Canada.
Nous tenons à vous remercier de nous avoir invités à comparaître devant vous.
L'Association des consommateurs du Canada, fondée il y a 60 ans, est un organisme bénévole indépendant sans but lucratif qui compte un bureau national, à Ottawa, et des représentants provinciaux-territoriaux. L'Association a pour mandat d'informer et d'éduquer les consommateurs sur les enjeux dans le marché, de promouvoir les intérêts des consommateurs auprès des gouvernements et du secteur privé, et de résoudre des problèmes dans le marché.
Lorsque la LPRPDÉ a été mise en oeuvre, nous commencions à peine à nous rendre compte des diverses façons dont les renseignements personnels pouvaient être utilisés à mauvais escient. Il s'est maintenant écoulé suffisamment de temps pour voir quelles améliorations doivent être apportées à la loi. Le vol de renseignements personnels contenus dans les bases de données d'entreprises échappe à tout contrôle. Les lignes directrices facultatives sont tout à fait inutiles. Il faut mettre en place des règles strictes pour protéger les Canadiens, et prévoir des sanctions sérieuses pour ceux qui exposent les consommateurs à des risques. À notre avis, le Commissariat à la protection de la vie privée doit doté de pouvoirs réels. L'adoption de règlements et de peines efficaces, appliqués de manière rigoureuse, contribuerait pour beaucoup à améliorer la vie de tous les jours des consommateurs canadiens.
Il est temps d'abandonner les lignes directrices facultatives qui s'appliquent à la protection des renseignements personnels et d'adopter des règlements qui obligent les entités à se doter de règles claires qui régissent le type de renseignements pouvant être recueillis, leur utilisation, leur durée de conservation et les mesures destinés à les protéger. Ces règlements, de même que l'imposition de peines sévères en cas de non-respect de ceux-ci et l'établissement de règles visant à notifier les citoyens quand des données les concernant sont compromises, vont contribuer à réduire les conséquences désastreuses qu'entraîne le vol d'identité.
Limiter la collecte de renseignements au strict nécessaire constitue un premier pas. Nous avons des réserves au sujet de la nature des renseignements recueillis auprès des consommateurs et la façon dont ces renseignements sont utilisés. Nous aimerions que des limites soient imposées à la durée de conservation des renseignements recueillis, et que l'envoi de ces données à l'étranger soit restreint. Ensuite, une entreprise n'a pas vraiment de raison de conserver le numéro de carte de crédit ou de débit d'un consommateur dans son système informatique pendant de longues périodes, sauf si la relation avec ce client l'exige.
Par ailleurs, nous aimerions que le processus permettant de dissimuler les relevés des transactions automatisées par carte de crédit et de débit soit achevé d'ici la fin de l'année. Nous sommes contre l'idée d'envoyer à l'étranger des renseignements sur la situation financière ou la santé de Canadiens. L'envoi de ces renseignements nous expose à des risques inutiles, et ne présente aucun intérêt pour le consommateur.
Pour terminer, je vais être franche. Nous ne croyons pas que le droit des entreprises commerciales de recueillir des données personnelles sur les consommateurs à des fins de commercialisation l'emporte sur le droit du consommateur de se sentir en sécurité en cette ère marquée par le piratage informatique, la fraude et le vol d'identité. La seule façon de protéger les données est de ne pas les rendre disponibles en premier lieu.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais poser une question. Certains témoins ont laissé entendre qu'on devrait modifier la loi de façon à rendre obligatoire la notification d'une violation de la confidentialité des renseignements. L'année dernière ou la précédente, de nombreux renseignements confidentiels se sont retrouvés dans un parc à ferraille du sud des États-Unis. Puis il y a eu le cas de Winners, il y a quelques semaines. La CIBC a égaré des données concernant 470 000 clients, dont leurs noms, adresses, signatures, dates de naissance, numéros de comptes de banque, renseignements sur les bénéficiaires ou numéros d'assurance sociale.
Une nouvelle est sortie ce matin. J'ignore ce qu'il en est des journaux, mais à la télévision, on a révélé que la CIBC — je pense que c'était elle — envoyait de nouvelles cartes de crédit à tous ses clients, sans expliquer pourquoi. Quelle en est la raison? Est-ce dû à la perte de tous ces renseignements?
Je comprends comment fonctionnent les affaires. Qu'il s'agisse de grandes banques ou d'entreprises, les coûts d'une notification seraient incroyables. D'un côté, je comprends le dilemme, mais de l'autre, les gens veulent savoir. Ils veulent savoir si quelqu'un a leur numéro d'assurance sociale, ou même leur nom.
Nos deux groupes de témoins pourraient-ils se prononcer là-dessus? Ma question est celle-ci: la notification d'une atteinte à la confidentialité des renseignements personnels devrait-elle être obligatoire?
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Merci à tous de votre présence. C'est un plaisir de vous voir. Je suis membre de votre organisation depuis 1987, et je peux dire que vous rendez un fier service aux petites entreprises.
Je dois admettre qu'en lisant les dispositions de la loi, il me vient à l'esprit des images de l'époque où j'exploitais une concession; c'est exactement ce dont vous avez parlé. Nous avons vu ce genre de situation. Comme vous l'avez mentionné, nous nous sommes dit que cette loi était exactement ce qu'il nous fallait.
Je m'intéresse à la responsabilité, à l'accès à l'information. Nous devons nommer un commissaire interne à la protection des renseignements personnels. Vous avez absolument raison, ces choses constituent une réelle entrave pour les petites entreprises.
Tandis que nous commençons à examiner toute cette question du commissaire à la protection de la vie privée, il semble qu'il y ait — et j'aimerais que vous vous prononciez là-dessus — une ligne de démarcation. Je parle également des consommateurs. Une grande partie des problèmes et de la gravité de la dimension de la protection des renseignements personnels semble davantage concerner les grandes entreprises. Lorsque je regarde votre tableau et que je vois ces chiffres incroyables — je les connais, mais ils me renversent à chaque fois —, et quand je pense que les petites entreprises sont le moteur de notre économie...
Ai-je raison de penser cela? Pourriez-vous me dire ce qu'il en est? Cela concerne-t-il davantage les grandes entreprises, qui pourraient peut-être enfreindre la loi? Le danger est-il équivalent en ce qui a trait aux PME?
Nos deux groupes de témoins pourraient-ils me répondre brièvement? Madame Ireland?
Madame Pohlmann, ma question s'adresse à vous parce que vous dites surtout, si je comprends bien, que vous baseriez toutes les informations sur un code d'éthique, plus ou moins. Vous dites que les gens, surtout dans les petites entreprises, font attention à ce qu'ils font, etc.
Quand on regarde votre tableau, on s'aperçoit que 56 p. 100 des entreprises membres de votre fédération, ce qui constitue un grand nombre, sont composées d'une seule personne, ne comptent pas d'employés. Cela veut donc dire que ce ne sont pas des gens qui ont nécessairement de l'aide pour détruire les informations qu'ils ont eues. Cela veut dire aussi que ce sont des gens qui peuvent les passer en bloc.
Même si on dit que les petites entreprises sont moins à risque que les grandes parce qu'il peut se produire, dans les grandes entreprises, des erreurs qui touchent beaucoup de monde, il reste quand même que, dans les petites entreprises — et j'en sais moi-même quelque chose —, les renseignements se transmettent souvent d'une personne à l'autre.
Avez-vous une façon de prévoir que les renseignements ne se passeraient pas d'une personne à l'autre dans les petites entreprises? C'est fait de la façon suivante: les gens se connaissent, s'appellent et demandent des renseignements sur telle ou telle autre personne. Finalement, la personne qui connaît celle qui est visée par la demande de renseignement n'est plus celle qui détient le renseignement; c'est quelqu'un d'autre qui l'a.
Comment, dans votre code d'éthique, voyez-vous qu'on puisse limiter ce genre de transfert, dans le cadre de l'aspect volontaire dont vous avez parlé?
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Le président a tout à fait raison, je ne devrais pas parler à leur place, mais je crois percevoir qu'un très grand nombre de députés ne savent pas ce qu'est cette loi. Beaucoup d'entre nous ne savent même pas comment prononcer son nom. Dieu sait ce que pensent les francophones. Il y a peut-être un débat en française pour savoir comment elle se prononce.
Cette loi est en gestation depuis, je ne sais pas moi, quelques années. L'an dernier, le budget de la commissaires était de 6 millions de dollars. Cette année, il est de 16 millions de dollars et cela est dû, en grande partie, à la question qui est devant nous en ce moment.
La commissaire a comparu et nous a dit qu'une grande partie de son budget était liée à l'éducation, comme l'on dit des témoins. La personne ordinaire ne sait absolument rien à ce sujet, que vous soyez une grande banque ou un nettoyeur à sec quelque part.
Il y aura toutes sortes de modifications. Le personnel doit nous préparer une liste de modifications qui ont été proposées par des témoins. Si la chose est trop difficile à l'heure actuelle, si les membres du public la trouvent trop difficile à l'heure actuelle — et cette question s'adresse aux deux témoins, en particulier la Fédération canadienne de l'entreprises indépendante —, que feront-ils lorsque nous ajouterons toute une série de modifications? Allons-nous les rendent fous? Sans parler des coûts, mais juste comprendre... les gens pourraient violer la loi sans même le savoir.
La question que je vous pose est la suivante. Si l'on prend tout cela en considération, si l'on prend en considération ce qu'il en coûte au gouvernement, si l'on prend en considération ce qu'il en coûte pour faire l'éducation des organismes individuels et de leurs membres, qu'il s'agisse des chambres de commerce ou des entreprises indépendantes ou quoi que ce soit d'autre, est-ce que notre rapport au Parlement ne devrait pas indiquer que peut-être, nous devrions attendre un peu? Si jamais nous devons faire des modifications, peut-être devrions-nous la rendre moins lourde.
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Moins lourde? Je pense qu'il doit y avoir une simplification pour ce qui est de comprendre quels sont les obligations, parce qu'à l'heure actuelle, l'obstacle le plus important pour nos membres, c'est cette politique qu'ils doivent mettre en place. Ils savent qu'ils doivent élaborer une politique, une politique par écrit, mais ils ignorent ce que cela suppose ou comment cela est censé fonctionner.
Ce qui est nécessaire, à mon avis, c'est de créer des outils; nous devons trouver une façon de simplifier les choses pour qu'on sache plus clairement ce que devrait comprendre cette politique, et encore une fois, sans que vous ayez à vous rendre chez un consultant et à dépenser des milliers de dollars pour qu'il fasse cette politique pour vous.
Pour être bien franche avec vous, la LPRPDE ne nous préoccupe pas beaucoup, parce qu'elle est un peu plus souple que d'autres. C'est une approche de principe. Elle n'est pas prescriptive de nature. Mais il faut que vous la gardiez dans un langage très simple.
Notre proposition, c'est de la laisser dans son état actuel. Laissez-la faire son chemin chez les citoyens canadiens et les entreprises canadiennes pendant encore quelques années. Laissez-leur le temps de comprendre quelles sont leurs obligations. Utiliser ce temps pour éduquer non seulement les entreprises, mais également les citoyens.
Je pense qu'une grande partie de cette question, c'est le fait que les gens veulent bénéficier du côté pratique, comme je l'ai dit auparavant, mais ils veulent également que leurs renseignements personnels soient protégés. Parfois, vous ne pouvez avoir les deux. Vous devez en sacrifier un pour avoir l'autre. Je pense que c'est là que se trouve le défi.
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Merci, monsieur le président.
Je trouve très inquiétant d'entendre parler les consommateurs et les représentants des industries. Ils disent que nous allons peut-être attendre des années pour savoir ce qu'on va faire de ça. Je ne vois pas où est la problématique.
Je pense que le gros bon sens ordinaire devrait s'appliquer. Qu'est-ce qu'un renseignement personnel? Chacun de nous possède un permis de conduire; nous possédons tous des renseignements personnels. On sait donc ce que sont des renseignements personnels. On sait également lesquels on ne veut pas divulguer à n'importe qui, soit le numéro d'une carte de crédit ou quoi que ce soit.
Donc, selon moi, la responsabilité devrait revenir à toute personne à qui le consommateur donne des renseignements personnels. De plus, ces personnes ou ces entreprises qui sont en possession de nos renseignements personnels en deviennent les gardiens. À ce moment-là, si des documents sont perdus, si des éléments sont donnés à d'autres personnes, la responsabilité devrait d'abord revenir à la personne à qui on a donné ces renseignements personnels.
Deuxièmement, dans la loi, il devrait y avoir un article qui stipule que tous les inconvénients, les coûts, y inclus ceux des cartes de crédit, que la personne a dû payer parce qu'on a perdu ses renseignements personnels, devraient être à la charge de l'entreprise qui les a perdus, et non du consommateur qui a fait confiance à ces entreprises.
Que pensez-vous de cette réflexion? On devrait inverser la charge. Le propriétaire d'une entreprise devrait être en mesure de garder des renseignements personnels d'autres personnes, d'autres consommateurs, comme si c'étaient les siens.
Une voix: Oh, oh!
M. Robert Vincent: Je m'excuse de vous déranger. C'est parce qu'on ne savait pas où on s'en allait dans ce dossier.
Que pensez-vous de responsabiliser un peu plus les entreprises face à la perte de renseignements personnels? Pensez-vous qu'on peut les sensibiliser afin qu'elles assument la responsabilité qui leur revient et qu'elles étudient la loi pour savoir ce qu'elles peuvent faire avec cela? J'aimerais entendre votre point de vue à ce sujet.
Un peu plus tôt, on a parlé de transmettre des connaissances sur la loi aux gens qui doivent l'appliquer, soit dans la petite entreprise ou dans les entreprises de plus grande envergure. Une bonne question a été posée à ce sujet. On a précisé que le commissaire parcourait le Canada et donnait des conférences sur la loi, de façon à ce que les gens puissent être au courant de ce qui doit être fait.
Ne pensez-vous pas que le gouvernement pourrait assumer une plus grande responsabilité, en ce qui concerne la transmission des connaissances aux gens concernés, en prenant exemple sur ce qui se fait dans le cas du Code national du bâtiment? Le gouvernement fédéral publie ce code tous les cinq ans environ, et à cette occasion, certains de ses représentants parcourent l'ensemble du Canada pour faire part aux gens des nouvelles dispositions, même s'il n'y en a que quelques-unes.
Il y a aussi des formations qui permettent aux gens d'obtenir une certification, par exemple dans le cas de l'ISO, du LEED ou, au Québec, du Novo-Climat. En outre, on octroie de plus en plus de certifications aux ingénieurs pour de courtes formations. Celles-ci peuvent durer une, deux ou trois heures, par exemple.
Ne pensez-vous pas qu'on pourrait faire en sorte que les gens des petites, moyennes ou grandes entreprises connaissent beaucoup mieux la loi, si on leur demandait d'obtenir une certification sur les renseignements?