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Merci, monsieur le président.
À la fin de la séance d'hier, on a fait référence à une lettre du surintendant Paulson, concernant une enquête qu'il mène actuellement. On sait de façon certaine que dans le cadre de son enquête, il a utilisé des témoignages du Comité des comptes publics. Il a également indiqué que son enquête était presque terminée. Je crois qu'il nous a également demandé de lever le privilège parlementaire pour lui permettre d'utiliser cette information — à laquelle il n'a évidemment pas accès, mais dont il se sert néanmoins.
Quoi qu'il en soit, je pense que vous devriez écrire au surintendant Paulson en collaboration avec le légiste et conseiller parlementaire pour lui dire d'interrompre son enquête et de s'en dessaisir ainsi que de toute autre enquête envisagée par lui-même ou par la GRC, en lui précisant qu'il ne peut pas utiliser les témoignages recueillis par ce comité — ce qui équivaut pratiquement à intimider les témoins — avant que nous ayons publié cette information et que nous l'autorisions à l'utiliser.
Je crois que vous pouvez constater que tous les membres du comité sont d'accord pour que le président écrive au surintendant Paulson avec la coopération du légiste et conseiller parlementaire pour lui demander de cesser son enquête, de s'en dessaisir, etc.
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J'invoque le Règlement, monsieur le président; j'aimerais que vous m'apportiez une précision.
Hier, j'ai signalé au comité la découverte tout à fait inhabituelle que nous avons faite lorsque M. Pelletier a comparu devant ce comité et qu'il a déclaré que le Bureau du Conseil privé lui avait demandé de se pencher sur un don fait au Parti libéral. Évidemment, il serait tout à fait inhabituel, de la part d'un service fédéral, de se pencher sur les dons faits à un parti politique.
Je voudrais m'assurer de l'état d'avancement de la demande que j'ai formulée hier pour que nous écrivions immédiatement au Bureau du Conseil privé pour nous renseigner sur la nature de cette intervention. Je voudrais vérifier si j'ai bien donné officiellement avis de ma motion pour la séance de demain, pour que le comité puisse y donner suite.
Hier, la présidence n'a pas clairement indiqué si l'avis avait été donné officiellement, et je ne voudrais pas retarder l'affaire. Vous en conviendrez, monsieur le président, un service fédéral qui s'intéresse aux dons faits au Parti libéral se comporte de façon très inhabituelle.
La séance peut maintenant commencer.
Conformément à l'alinéa 108(3)g) du Règlement, le chapitre 9, L'administration des régimes de retraite et d'assurances — Gendarmerie royale du Canada du Rapport de novembre 2006 du vérificateur général du Canada; nous essayons de savoir ce qui s'est passé dans l'impartition de l'administration de ces régimes à la Great-West compagnie d'assurance-vie, à Morneau Sobeco et aux autres parties à la transaction. Voilà l'objet de notre séance d'aujourd'hui.
Plusieurs témoins ont préparé des exposés liminaires.
Nous devons vous assermenter, et c'est ce que Georges va faire.
Nous accueillons aujourd'hui les témoins suivants: de la GRC, le commissaire adjoint David Gork et l'analyste principal des politiques, Programmes et services d'invalidité, Garry Roy; de la Great-West compagnie d'assurance-vie, nous accueillons Jeff Kitchen, Peter Foley et Frank Pattie, employé à la retraite; de Morneau Sobeco, nous avons Francine Pell; et à titre personnel, nous avons Pat Casey, Dominic Crupi et Jeff Molson
Nous pouvons peut-être commencer par M. Foley. Avez-vous une déclaration liminaire?
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Oui, monsieur le président. Je vous remercie de nous avoir invités.
Bonjour, mesdames et messieurs. Je m'appelle Peter Foley et je vais vous présenter la déclaration liminaire de la Great-West compagnie d'assurance-vie.
J'ai l'intention de vous présenter les personnes qui représentent la compagnie aujourd'hui, de vous faire l'historique de la compagnie, de vous décrire brièvement notre participation aux dossiers dont vous êtes saisis et d'apporter des précisions sur une ou deux déclarations dont nous avons été informés.
Les personnes ici présentes sont Frank Pattie, qui a pris sa retraite de la Great-West le 31 décembre 2006; il était auparavant vice-président des régimes collectifs; et Jeff Kitchen, vice-président adjoint et conseiller général associé de la Great-West compagnie d'assurance-vie. Jeff et Frank sont tous les deux de Winnipeg.
Je m'appelle Peter Foley, et j'ai pris récemment ma retraite; j'étais directeur général du service des régimes collectifs à Ottawa.
Pendant longtemps, la Great-West compagnie d'assurance-vie a été le fournisseur à long terme des prestations d'assurance des membres de la GRC, des retraités de la GRC et de leurs familles. Comme vous le savez pour la plupart, nous sommes une grosse compagnie d'assurance canadienne et notre siège social se trouve à Winnipeg, au Manitoba.
En 2000, la GRC nous a demandé de lui fournir des services administratifs supplémentaires et des services de soutien pour ses différents régimes d'assurances. Ces services comprenaient l'inscription des participants, le calcul des déductions sur la paie, les opérations de déduction proprement dites, la tenue à jour de la désignation des bénéficiaires et le traitement des demandes de renseignements.
Pendant près de deux ans, nous avons travaillé avec la GRC pour décrire les services et défis concernant les exigences technologiques. Comme celles-ci changeaient constamment en devenant de plus en plus complexes, nous avons rencontré les représentants de la GRC le 13 décembre 2001 pour leur indiquer que nous ne nous sentions pas en mesure de faire face à leurs besoins en constante évolution. Nous avons facturé environ 250 000 $ à la GRC pour le temps consacré à l'étude du projet. Ce montant comprenait des frais de déplacement, des frais fixes et du temps de travail.
J'aimerais préciser une ou deux choses. Dans son exposé, Mike Frizzell a laissé entendre que l'intégralité du risque des régimes d'assurances, en particulier des régimes d'assurance-vie, était assumée par les membres. En fait, c'est la Great-West compagnie d'assurance-vie qui assume le risque ultime des régimes d'assurances.
Par ailleurs, Pat Casey a dit que l'achat de la London Life et de la Prudentielle nous avait amenés à changer d'avis sur le projet d'impartition. En réalité, c'est le changement constant des exigences technologiques qui nous a amenés à y renoncer. Nous n'étions pas en mesure de fournir les services Internet demandés à l'époque. Le changement n'a pas résulté de notre achat de la London Life, qui était propriétaire de la Prudentielle. En fait, l'achat de la London Life est intervenu trois ans avant 2001.
On a dit que nous avions recommandé Morneau Sobeco comme impartiteur de l'administration des assurances. En fait, nous nous souvenons que lorsqu'il a été question des solutions de remplacement à la réunion du 13 décembre 2001, nous avons proposé l'impartiteur des régimes de retraite de la GRC comme solution de remplacement. Nous ne savions pas de qui il s'agissait. Nous avons été informés par courriel le 15 février 2001 qu'un fournisseur de services avait été choisi.
Pour finir, lorsque la vérificatrice générale nous a donné l'occasion de commenter nos déclarations concernant les 250 000 $ de frais facturés par la Great-West compagnie d'assurance-vie, nous avons indiqué qu'à notre avis, il s'agissait d'un travail d'une valeur considérable pour la GRC, puisque nous avions défini les exigences du travail imparti qui a finalement été entrepris par Morneau Sobeco.
Encore une fois, merci de nous avoir accueillis aujourd'hui et de nous permettre de répondre à vos questions.
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Je suis actuellement directrice au sein de la compagnie. Je vais en parler tout à l'heure.
Je suis très honorée de comparaître devant le comité au nom de Morneau Sobeco, au moment où le comité poursuit son étude de l'administration des régimes de retraite et d'assurances de la GRC.
Permettez-moi tout d'abord de présenter au comité des renseignements contextuels concernant Morneau Sobeco et ma participation aux activités de la compagnie.
Depuis plus de 40 ans, Morneau Sobeco propose des solutions intégrées de gestion des ressources humaines à toutes sortes de régimes de retraite, d'avantages sociaux et de rémunération de clients des secteurs privé et public. Nous sommes devenus un chef de file, et nous sommes fiers d'être la plus grosse compagnie canadienne dans notre domaine, avec environ 1 000 employés répartis dans 11 bureaux au Canada et aux États-Unis.
J'ai l'honneur de faire partie de l'équipe de Morneau Sobeco depuis deux décennies. Je suis arrivée à la compagnie en 1987 en tant qu'étudiante. Après avoir obtenu mon diplôme en mathématiques actuarielles à l'Université Concordia, j'ai été recrutée à plein temps en 1988. J'ai continué à travailler pour la compagnie dans le service des pensions et j'ai été nommée partenaire en 1997. En septembre 2003, j'ai quitté Morneau Sobeco pour me consacrer à mes enfants; j'y suis revenue à la fin de 2006 à temps partiel et en 2007, j'ai accédé à mon poste actuel de directrice. Je signale que je suis membre de la Société des actuaires et de l'Institut canadien des actuaires.
En ce qui concerne la question dont le comité est saisi, j'aimerais commencer en insistant sur le fait que la relation qui a fait de la GRC la cliente de Morneau Sobeco s'est constituée à l'issue d'un processus concurrentiel et transparent dirigé par le ministère des Travaux publics et des Services gouvernementaux.
En 2000, la GRC s'est adressée à Morneau Sobeco pour lui demander de fournir de l'information sur les différents types de modèles de services disponibles pour l'administration des régimes de pension. C'est là une pratique normale pour un organisme qui envisage l'impartition. Suite à cette demande, Morneau Sobeco a fourni à la GRC des prix et des renseignements à valeur indicative concernant des modèles de services allant de l'impartition partielle à l'impartition intégrale.
En 2001, le ministère des Travaux publics et des Services gouvernementaux a lancé une demande de propositions concurrentielles pour les services d'administration des pensions de la GRC. La DP précisait que la GRC voulait passer à un modèle d'impartition intégrale, conformément aux tendances générales du marché des gros organismes au Canada. Ce fut l'une des DP les plus complexes que nous ayons rencontrées, et elle a exigé de notre part un effort considérable.
Après avoir soumissionné, nous avons appris que la DP avait été rescindée. Peu de temps après, lorsque TPSGC a lancé une nouvelle DP pour le même travail, Morneau Sobeco a de nouveau soumissionné. En mars 2002, TPSGC nous a adjugé le contrat des services d'administration des pensions.
À peu près à la même époque, la GRC nous a posé des questions concernant l'impartition de l'administration de son régime d'assurances. Comme dans le cas précédent, nous nous sommes empressés de lui fournir de l'information sur nos modèles d'impartition. Après les premiers échanges, la GRC nous a demandé de fournir des services d'administration de son régime d'assurances en tant que sous-traitant de son assureur, la Great-West compagnie d'assurance-vie. Par la suite, Morneau Sobeco a conclu avec la Great-West un contrat qui est entré en vigueur en mai 2002.
Depuis la conclusion des ententes contractuelles avec Travaux publics et Services gouvernementaux Canada et avec la Great-West, Morneau Sobeco s'est engagé à fournir le plus haut niveau de service aux membres de la GRC qui participent à ses régimes de retraite et d'assurances, conformément aux accords contractuels et aux normes de service. Nous pratiquons des frais forfaitaires mensuels normalement imposés dans le commerce et concurrentiels par rapport aux tarifs du marché. Les frais supplémentaires ne peuvent résulter que de modifications contractuelles.
Nous avons été surpris de découvrir en 2003 les préoccupations concernant la gestion des pensions de la GRC. Depuis lors, Morneau Sobeco s'est engagé à collaborer avec la GRC et avec tous les organismes de surveillance pour présenter de façon complète et transparente notre relation avec la GRC ainsi que les services que nous lui fournissons.
Morneau Sobeco a soigneusement examiné toutes les préoccupations formulées sur la gestion des pensions de la GRC. Après un examen interne, je peux affirmer sans hésiter que nous sommes convaincus que notre compagnie s'est comportée de façon appropriée en toute circonstance, conformément aux normes les plus élevées de notre secteur d'activités.
Nous continuons à servir fièrement la GRC qui est l'un de nos clients importants. L'année dernière, nous avons répondu à 35 000 appels provenant des membres de la GRC qui participent aux régimes, et 77 000 membres de la GRC ont visité le site Web des pensions et des avantages sociaux qui leur est consacré.
À notre connaissance, nos services ont été bien perçus par la GRC et par ses membres participant aux régimes, dont nous avons généralement reçu des réactions positives.
Merci, monsieur le président. Je me ferai un plaisir de répondre aux questions du comité.
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Je voudrais que les membres du comité comprennent que je suis un informaticien. Je suis expert en systèmes informatiques et en logiciels d'analyse et de présentation de l'information. En tant qu'analyste informatique de l'extérieur, je n'étais pas habilité à prendre des décisions, et je n'en ai pas pris.
Au départ, j'ai commencé à travailler à la GRC à l'administration des pensions, mais M. Crupi m'a demandé d'assurer la coordination du travail dans le domaine de l'administration des assurances; ce travail avait été amorcé par un employé qui a été victime d'un malaise cardiaque. J'ai accepté d'apporter mon aide, tout en précisant que je n'étais pas expert en assurance et que j'allais avoir besoin de la collaboration de spécialistes en la matière.
Les experts qu'on a proposés étaient les suivants: M. Garry Roy, qui devait diriger les opérations, Mme Liz Ballantyne, analyste des politiques en assurance, et M. Stephen Taylor, analyste des systèmes d'assurances.
Après que d'autres eurent décidé que la Great-West compagnie d'assurance-vie et Morneau Sobeco allaient être les administrateurs du régime d'assurances, je suis intervenu dans le travail de détail, notamment au niveau des règles du régime, des noms, des adresses, des dates de naissances, des prestations, des bénéficiaires, ainsi que sur d'autres données indispensables pour constituer les dossiers et les systèmes des administrateurs.
L'une de mes fonctions consistait à organiser des réunions conformément aux indications de mes supérieurs. À ce titre, j'ai communiqué fréquemment avec des représentants de la Great-West et Morneau Sobeco. Du fait de ces contacts fréquents, j'ai été souvent informé, par transmission de copies et parfois par des appels téléphoniques, de questions qui ne relevaient pas de mon domaine de travail. Quand cela se produisait, je transmettais l'information à d'autres, notamment à Liz Ballantyne pour les questions de politiques, à Stephen Taylor pour les données sur les assurances et à Garry Roy, mon directeur, pour les décisions à prendre.
En ce qui concerne les questions soulevées au sujet de l'annulation de la réunion du 7 janvier 2002, je répète qu'après que la Great-West eut annoncé qu'elle ne pouvait plus respecter les délais d'avril 2002, le groupe de travail, dont je faisais partie, a été invité à faire une analyse de rentabilité qui devait envisager différentes solutions aux problèmes posés.
Il fallait du temps pour faire cette analyse de rentabilité et le groupe de travail s'est heurté à des problèmes d'emploi du temps qui l'ont empêché d'assister à la réunion du 7 janvier. Je n'ai aucun souvenir des prétendus courriels envoyés en réponse à l'avis d'annulation. Ces courriels ont été envoyés il y a plus de six ans.
En ce qui concerne les conversations qui auraient eu lieu dans les quatre jours qui ont suivi mon courriel annonçant l'annulation de la réunion du 7 janvier, je n'ai aucun souvenir d'une conversation où j'aurais dit que « l'affaire était conclue ». En réalité, je travaillais sur différentes solutions et je n'avais aucune idée des décisions qui avaient été prises.
Comme je l'ai déjà déclaré, je n'ai jamais envisagé la solution de faire de Morneau Sobeco un sous-traitant de la Great-West, et je n'ai jamais rien recommandé de tel. Ce n'est qu'après la prise de décision que je me suis occupé des détails du projet sous l'administration de la Great-West et de Morneau Sobeco.
Dans son témoignage du 4 juin, M. Crupi a fait la déclaration suivante:
Premièrement, c'est la Great-West Life qui est venue nous voir nous disant qu'elle se sentait mal du fait de ne pas pouvoir s'acquitter de ses obligations et que cela ne lui poserait aucun problème de recourir à un sous-traitant. Si mes souvenirs sont bons, ce n'est jamais nous qui avons soulevé la question; c'est la Great-West Life, du fait qu'elle ne pouvait pas exécuter son mandat original.
Le travail que je faisais n'avait rien à voir avec le choix de l'administrateur qui obtiendrait le contrat d'administration. Je devais faire mon travail, que l'administration soit confiée à la Great-West, à Morneau Sobeco, à un administrateur choisi par le comité des assurances de la GRC ou à quelqu'un d'autre. Rien n'aurait pu me dispenser du travail que j'ai fait, que ce soit pour l'analyse de rentabilité ou pour l'analyse des solutions contractuelles. Je devais absolument faire ce travail. À cet égard, l'analyse de rentabilité sur l'administration des assurances, sur laquelle on m'a également posé des questions, ne contient aucune information qui ait pu être utile à Casey Computing Solutions.
J'ai appris que la Great-West et Morneau Sobeco négociaient une entente. M. Roy et M. Crupi m'ont signalé que les services juridiques de la GRC n'allaient pas intervenir dans la négociation d'un contrat entre la Great-West et Morneau Sobeco.
J'ai reçu un jour un appel téléphonique de M. Pattie, de la Great-West; il m'a expliqué que sa compagnie ne pouvait pas indemniser la GRC au nom de Morneau Sobeco. Je lui ai dit que je ne connaissais pas le domaine des ententes d'indemnisation, mais que mes supérieurs m'avaient signalé que les services juridiques de la GRC n'interviendraient pas dans la négociation d'un contrat entre la Great-West et Morneau Sobeco.
Lors de la dernière séance, on m'a demandé si j'avais vu certains courriels que le comité avait étudiés. Je n'ai reçu aucun document à cet égard et personne ne m'a indiqué que je pouvais ou que je devais obtenir des exemplaires de ces documents. Je tiens à signaler que j'ai très peu de souvenir d'événements qui se sont produits il y a sept ans, sur lesquels je n'ai aucun document de référence. Je ne peux compter que sur ma mémoire.
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Je suis heureux de pouvoir participer à vos travaux et de préciser mon rôle dans le projet d'impartition de l'administration des pensions de la GRC. Au titre de mes antécédents, j'ai plus de 30 ans d'expérience de travail dans le domaine de la rémunération dans le secteur public. Je suis titulaire d'un MBA et je suis un professionnel de la gestion de projets, certifié par le Project Management Institute. Je suis en outre membre accrédité du corps enseignant de deux universités américaines.
À l'issue d'un processus soumis à la concurrence, j'ai obtenu l'adjudication d'un contrat de services concernant le projet d'impartition de l'administration des pensions, dont je devais être le responsable du budget et de l'évaluation du risque. Mon rôle comprenait diverses activités, dont la détermination des exigences financières du budget, l'élaboration d'une stratégie et d'une structure de gestion du risque, l'évaluation initiale puis périodique du risque sur toute la durée du projet et la présentation d'avis sur la gestion du projet, en fonction des principes universellement acceptés de gestion des projets préconisés par le Project Management Institute et par le Conseil du Trésor au nom du gouvernement du Canada.
Mon rôle ne comprenait pas l'impartition de l'administration des assurances et, pour autant que je me souvienne, je n'ai pas participé aux activités liées à l'impartition de l'administration des assurances, sauf sur deux points que j'ai signalés la semaine dernière au comité, à savoir la révision du texte de l'accord entre le comité des assurances et le comité consultatif des pensions, et la détermination des proportions respectives des membres en activité et des retraités, qui est de 60 et 40 p. 100 en fonction des statistiques dont je disposais.
Je tiens à dissiper tout malentendu ou toute présentation fallacieuse qui résulterait de témoignages présentés antérieurement au comité, concernant le fait que le CNDR, le Centre national de décision en matière de rémunérations, n'aurait pas sollicité les approbations requises à propos des coûts d'impartition de l'administration des pensions. Au contraire, en tant que responsable du budget du projet, j'ai rédigé cinq présentations officielles aux ministres du Conseil du Trésor pour obtenir l'approbation du financement du projet d'impartition de l'administration des pensions de la GRC. J'ai également rédigé la présentation aux ministres du Conseil du Trésor qui sollicitait l'approbation du transfert d'autorité, de la GRC à l'impartiteur, des activités d'administration des pensions.
Les demandes de financement et les documents justificatifs comportaient tous une description très détaillée des activités à entreprendre à l'appui du projet, des coûts prévus ainsi que des textes habilitants en vertu desquels les approbations du financement étaient sollicitées.
Avant d'être soumis aux ministres du Conseil du Trésor, chaque présentation et chaque document d'accompagnement ont suivi le processus officiel d'approbation des présentations au Conseil du Trésor, avec signature à chaque étape. Pour chacune des présentations concernant l'impartition de l'administration des pensions, ce processus d'approbation a fait intervenir la Direction des ressources humaines de la GRC, la Direction des services administratifs et financiers de la GRC, le Bureau du commissaire, le Solliciteur général du Canada, le Secrétariat du Conseil du Trésor, Service des présentations, l'analyste de la GRC au Secrétariat du Conseil du Trésor, M. Robert Dykstra, et enfin, les ministres du Conseil du Trésor. J'ai joint à ma déclaration les références des minutes correspondantes du Conseil du Trésor.
Je tiens à ce qu'il soit clair que tous les projets de dépenses liées à l'impartition de l'administration des pensions ont été approuvés jusqu'au dernier cent par les autorités concernées. En outre, chacune des activités liées à une dépense facturable a été décrite en détail dans les présentations et dans la documentation justificative.
L'analyste du Conseil du Trésor affecté à la GRC, M. Robert Dykstra, a été consulté à chaque étape du processus et a participé pleinement, en tant que représentant du Secrétariat du Conseil du Trésor, aux discussions et aux réunions pour donner à la GRC son accord au nom du Secrétariat du Conseil du Trésor. L'analyste du Secrétariat du Conseil du Trésor a participé aux discussions et à l'explication des éléments financiers, ainsi qu'à la formulation des documents de la présentation et des documents d'accompagnement.
L'analyste du Secrétariat du Conseil du Trésor, les fonctionnaires de la Direction des services administratifs et financiers de la GRC ainsi que tous ceux qui ont participé à l'approbation officielle des documents par la voie hiérarchique ont convenu, par leur examen et leur signature, que tous les postes de dépenses qui allaient être facturées en tant que frais administratifs de l'impartition des pensions à la caisse de retraite de la GRC étaient des montants légitimes en fonction des règles et des principes de facturation établis par le Conseil du Trésor pour les frais administratifs acceptables.
Le Secrétariat du Conseil du Trésor et les ministres du Conseil du Trésor fixent des règles qui s'appliquent uniformément aux trois régimes de pension fédéraux, à savoir celui de la GRC, celui des Forces armées canadiennes et celui de la fonction publique.
Les dépenses du projet n'ont jamais dépassé les niveaux approuvés de financement. Au contraire, pour chacune des années du projet, les dépenses réelles ont été inférieures aux niveaux de financement approuvés, fixés par le Conseil du Trésor. La GRC a été tenue de faire chaque année une présentation officielle comprenant une estimation ferme des dépenses de l'année en cours et des prévisions pour les trois années suivantes. Comme dans tout projet, les prévisions sur les années à venir sont susceptibles d'évoluer à mesure que les exigences du projet se précisent d'une année sur l'autre.
Le projet d'impartition de l'administration des pensions de la GRC n'est pas différent des autres à cet égard, et chacune des présentations annuelles de demandes de financement a suivi l'élaboration progressive des spécifications et des exigences du projet.
Par ailleurs, des activités du projet ont été retardées pour diverses raisons valables, ce qui a nécessité un réaménagement du financement sur plusieurs exercices financiers pour qu'il corresponde aux échéances auxquelles le travail devait être effectué. Encore une fois, tout cela était exposé en détail dans les présentations au Conseil du Trésor et dans la documentation justificative.
Je serai heureux d'apporter des réponses aussi complètes que possible aux questions des membres du comité.
Merci.
Je suis très honoré de comparaître aujourd'hui devant le comité pour lui présenter nos conclusions. Je m'appelle Garry Roy. Je suis membre civil de la GRC. Je suis ici pour aider le comité dans son enquête sur l'administration des régimes de retraite et d'assurances de la GRC.
En 2001-2002, j'ai travaillé avec diverses personnes en tant que directeur des politiques des pensions et des avantages sociaux. J'ai notamment travaillé avec des personnes qui ont déjà comparu ici ou qui sont présentes aujourd'hui devant le comité, à savoir M. Crupi, M. et Mme Casey, Tony Koziol, Jeff Molson et Francine Pell.
Je suis ici pour aider le comité dans la mesure de mes compétences. Cependant, je ne me suis jamais occupé de contrats ni d'approvisionnement. Je n'ai aucune expérience ni aucune formation dans ces domaines et je ne connaissais pas les politiques du Conseil du Trésor en matière contractuelle. Elles ne faisaient pas partie de mes responsabilités et je n'étais pas habilité à fournir des services de consultation ni à conclure des contrats avec quelque tierce partie que ce soit.
Merci beaucoup.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le commissaire adjoint Gork, le 28 mars dernier, vous avez nié catégoriquement avoir reçu un appel de Barb George, à Lyon, en France, concernant le retrait du sergent Frizzell. Permettez-moi de vous rafraîchir la mémoire à partir du compte rendu.
Je vous ai dit — et je cite — « Je vous demande si Barb George vous a appelé ». Vous avez répondu: « Non. Je vous dis qui a communiqué avec moi. C'était l'inspecteur Paul Roy, pas Barb George. »
Ensuite, j'ai dit: « Donc Barb George ne vous a pas appelé pour demander qu'on décharge M. Frizzell de ses fonctions? » et vous avez répondu: « Non. C'est l'inspecteur Paul Roy qui a communiqué avec moi pour demander qu'on le décharge de ses fonctions. »
Or, dans le rapport de 96 pages sur la mise à l'écart du sergent Frizzell, que la commissaire par intérim Busson a fait parvenir au comité, on lit que le 18 juin 2005, Barb George a appelé Dave Gork, qui l'a trouvée exaspérée par les actions de Frizzell; selon Gork, elle exigeait que des mesures soient prises.
Maintenant que vous avez eu l'occasion de réfléchir sur vos déclarations contradictoires, laquelle de ces deux déclarations est la bonne?
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Merci, monsieur le président.
Dans l'une de vos déclarations liminaires devant ce comité, vous avez déclaré:
En effet, c'est le Service de police d'Ottawa qui a mené cette enquête du début jusqu'à la fin. La police d'Ottawa a donc entrepris l'enquête de son propre chef et sans directive aucune de la GRC.
Vous poursuivez en disant:
Je n'ai, à aucun moment, dirigé l'enquête, ni eu accès à des éléments d'information dans le but de subvertir une enquête exhaustive et diligente.
On a déposé devant ce comité une note de service du sergent Frizzell à l'inspecteur Roy. Le sergent y expose ses graves préoccupations concernant l'intégrité de l'enquête et demande à M. Roy de transmettre cette note de service par la voie hiérarchique. Vous êtes intervenu, je crois, pour empêcher qu'elle ne parvienne au chef Bevan.
M. Roy était-il sous vos ordres ou sous ceux de M. Bevan?
Le sergent Frizzell nous a également parlé d'un courriel que vous aviez envoyé le 9 février 2005, dans lequel vous dites que vous ne voulez pas que la GRC passe son temps sur des enquêtes qui, vous le savez, ne sont pas de nature criminelle.
Vous semblez ainsi donner une indication précise de la façon dont l'enquête doit être menée. En fait, vous allez même plus loin. Vous préjugez de la nature criminelle ou non de l'enquête.
Êtes-vous d'accord avec moi sur ce point?
Donc, quand un enquêteur voit cette phrase écrite de la main d'un commissaire adjoint, d'après ce que vous venez de dire, il devrait y voir l'indication d'une orientation.
Si je regarde le rapport chronologique, ce courriel date du 9 février 2005. Le protocole d'entente entre la police d'Ottawa et la GRC a été signé par trois personnes, à savoir le chef de police Bevan, le sous-commissaire Loeppky et l'inspecteur Paul Roy. Il n'a finalement été signé que 10 mois après le début de l'enquête. Le sous-commissaire Loeppky l'a signé le 8 février.
Au chapitre 3.1, qui énonce le statut et l'état de l'enquête, on lit ceci:
L'inspecteur Paul Roy sera affecté en tant que chargé de dossier à l'enquête sur la GRC. Pendant la durée de l'enquête, l'inspecteur Roy relèvera directement du commissaire adjoint D. Gork.
Le protocole d'entente indique clairement que l'enquêteur en chef relève directement de vous, et non pas du chef de police Bevan. Et le protocole d'entente a été signé par le chef de police Bevan, par le sous-commissaire et par l'inspecteur Roy.
Donc vous étiez en fait...
J'aurais maintenant des questions à poser au sujet de la Great-West.
Monsieur Foley, malgré les déclarations que vous avez faites plus tôt, selon lesquelles la Great-West a fait quelque travail administratif, vous n'avez pas été en mesure de fournir les services informatiques exigés par la GRC.
C'est surprenant, pour une compagnie de renommée comme la Great-West, que vous n'ayez pas été en mesure de le faire, mais on peut comprendre que les défis technologiques peuvent parfois dépasser cela.
Néanmoins, vous avez été l'intermédiaire entre la GRC et Morneau Sobeco, et vous n'avez pas pris en considération le fait qu'il n'y avait pas eu d'appels d'offres et que ce contrat avait été passé sans tous les avis et vérifications juridiques nécessaires.
Comment se fait-il qu'une compagnie comme la Great-West se soit embarquée dans une telle chose, sans vérifications juridiques? J'aimerais que vous nous en expliquiez la raison, parce que j'ai personnellement de la difficulté à la comprendre.
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Il s'agit d'un rappel au Règlement.
Ces renseignements proviennent peut-être du surintendant Fraser Macaulay et donc aucune autre personne ici présente n'est au courant. On surprend les témoins par des renseignements qui proviennent d'on ne sait trop où.
Habituellement, le comité obtient des renseignements des témoins — versés au compte rendu — et à partir de là nous prenons des décisions. Je sais que nous avons pris une tangente différente en ce qui concerne cette enquête en particulier, mais je trouve cela étonnant, et ce n'est pas que je ne suis pas vraiment d'accord avec cette façon de faire, c'est simplement que l'on présente subitement cette information aux témoins plutôt que d'obtenir de l'information de la part des témoins, et qu'on leur demande de s'expliquer en fonction de cette information.
Je ne pense pas qu'on lui ait dit de se préparer à répondre à ce genre de question. Par conséquent, monsieur le président, je trouve tout simplement que ce style d'enquête, où un député a obtenu de l'information qu'il lance de cette façon à brûle-pourpoint — dont il accuse le témoin — va tout à fait à l'encontre de notre façon de procéder.
Je ne dis pas qu'on ne peut pas le faire. Je considère tout simplement que nous devrions prendre garde à la façon de le faire.
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En fait, je l'avais fait, et parce que vous m'avez posé la question, je pense que je mérite au moins le temps d'y répondre. Je tâcherai d'être aussi bref que possible.
J'avais fourni un cahier d'étude. Je ne m'étais pas rendu compte qu'il comportait des questions des deux années passées. Le problème, ce n'était pas le cahier d'étude en soi, mais le fait que les questions étaient protégées. Comme je l'ai dit, je ne m'en étais pas rendu compte. Lorsque cela a été rapporté et qu'une enquête a été faite, j'ai dit très bien, faites enquête. Je leur ai offert ma pleine collaboration. J'ai admis mon erreur et j'ai en même temps présenté ma démission parce que je me considérais responsable. Il faut que l'agent ministériel de la sécurité, plus que quiconque, ait un comportement irréprochable, et j'avais commis une erreur.
J'ai donc remis ma démission.
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Monsieur Casey, vous avez eu un peu de mal à répondre à certaines questions que je vous posais la dernière fois. Vous nous avez fourni quelques éclaircissements dans votre introduction, et je voudrais vous ramener précisément à cette question-là.
Vous venez d'entendre le sergent Frizzell qui est assis à côté de vous. Or, vous me dites que le processus, l'appel d'offres, était tout à fait normal, tout à fait légitime, parfaitement indépendant, ce sont mes mots à moi, mais vous avez admis que c'était bien cela qui s'était passé. Puis, il y a quelques instants, vous avez répondu à une question en disant que M. Roy vous avait exhorté à faire en sorte que Morneau Sobeco soit retenue.
Je ne m'y retrouve plus très bien, aidez-moi donc un peu.
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Donnez-moi un coup de main, je ne m'en prends pas à vous, je voudrais simplement comprendre.
Qu'est-ce qui s'est passé à cette réunion? Le sergent Frizzell vient de nous dire que c'était une réunion purement pour la forme, qui avait pour seul but de donner une apparence de légitimité. Ce travail auquel vous avez participé, était-ce une véritable évaluation ou, comme l'a dit M. Casey, étiez-vous simplement là pour bien faire en sorte que tout paraisse bien.
J'imagine que c'est effectivement à vous que je m'en prends.
Qu'est-ce qui s'est passé à cette réunion? Dites-nous simplement ce qui s'est passé, monsieur.
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Vous étiez au courant, et le nom de M. Brazeau occupe une place importante. L'un des principaux volets de la vérification concernait les 30 contrats du CNDR administrés par Frank Brazeau à CVC. Et je rappelle bien sûr que vous étiez l'administrateur du CNDR.
C'est un document accablant pour beaucoup de gens, et votre nom est également mentionné, même s'il ne l'est pas de façon aussi insistante que d'autres. J'imagine d'ailleurs que cette vérification va probablement entraîner des poursuites pénales et que ces poursuites toucheront également le CNDR et les rapports qu'il entretient avec Conseils et Vérification Canada.
S'il y a enquête policière, je pense que vous seriez mis en cause étant donné ces contrats avec le CNDR, étant donné que ceci relève de vous. À votre place, je me sentirais un peu mal à l'aise dans cette éventualité, n'est-ce pas?
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Cette minute d'intervention de la part du témoin doit m'être créditée, monsieur le président. Je ne lui avais rien demandé.
Vous semblez avoir la même réponse que celle que nous a donnée hier M. Gauvin, en l'occurrence qu'ils étaient tellement inférieurs à moi que je n'ai aucune responsabilité, étant donné que ce travail était fait par d'autres personnes et que moi, en fin de compte, je n'étais le directeur que par hasard, et par conséquent vous ne pouvez rien me reprocher parce que ce n'est pas moi qui ai fait le boulot. Je pensais que ces types étaient à la hauteur, et s'ils ne l'étaient pas, pourquoi ne vous en prenez-vous pas à eux plutôt qu'à moi? Voilà ce que M. Gauvin nous a dit hier, et cela me semble être également ce que vous me dites aujourd'hui, que vous n'étiez que le gestionnaire, et donc que ce n'était pas vous qu'il fallait blâmer. Est-ce que je me trompe?
C'est difficile de vous suivre M. Williams et vous; vous avez réussi à poser toutes les questions que j'avais préparées.
Monsieur Crupi, M. Gauvin, les commissaires adjoints et des membres des échelons supérieurs, y compris la sous-commissaire Barb George, ont comparu devant nous. Ils nous ont dit clairement que vous et M. Ewanovich étiez de mèche dans cette affaire des pensions. Ils l'ont dit clairement. Aucune accusation criminelle n'a été portée simplement parce qu'ils n'avaient pas toutes les preuves nécessaires à temps et le délai de prescription s'est écoulé.
Que dites-vous en réponse à ces observations qui ont été faites ici devant notre comité? Elles n'ont pas été faites juste une fois. Elles ont été répétées à maintes reprises.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Pattie, j'aimerais revenir à ce que vous avez dit plus tôt à mon collègue. Vous avez affirmé qu'il n'y avait pas de contrat avec la Gendarmerie royale du Canada, et depuis tout à l'heure, on ne parle que de contrat et d'entente. Vous avez affirmé — et je ne suis pas le seul à l'avoir entendu — qu'il n'y avait pas de contrat.
Y avait-il, oui ou non, un contrat entre la Gendarmerie royale du Canada et la Great-West, et ce contrat a-t-il été accordé sans soumission, carrément comme ça?
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Ça va. Vous venez de répondre à ma question. Plus tôt, vous affirmiez qu'il n'y avait pas de contrat.
La Great-West, qui servait la Gendarmerie royale du Canada depuis des années, a été choisie en tant qu'assureur pour poursuivre le régime qu'elle offrait à la Gendarmerie royale du Canada, et ce, sans appel d'offres de quelque compagnie d'assurances que ce soit. C'est dire que votre compagnie était la seule compagnie avec laquelle la GRC avait fait des tractations pour arriver à obtenir un contrat de sous-traitance avec Morneau Sobeco. En d'autres mots, aucune autre compagnie d'assurances n'a été contactée dans le cadre de l'octroi du contrat dont on parle actuellement.
Une compagnie d'assurances, autre que la Great-West, a-t-elle été contactée pour offrir le service d'assurances à la Gendarmerie royale du Canada?
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Je ne suis pas sûr de bien comprendre la question, mais je vais essayer d'y répondre.
Comme Peter l'a indiqué plus tôt, la Great-West assure la GRC depuis plus de 50 ans et offre des produits d'assurance-vie et des prestations d'assurance-invalidité. Les services en question sont des services d'impartition qui sont normalement fournis par le service des ressources humaines de l'employeur. Ils nous ont demandé de nous charger d'une partie de la prestation de ces services, ce que nous faisions déjà pour d'autres clients. Nous pensions pouvoir le faire pour la GRC également. C'est pour cela que nous avons collaboré avec elle pendant environ un an et demi pour établir les besoins fonctionnels.
Comme nous l'avons déjà dit plus tôt, au fur et à mesure que ces besoins se sont précisés, il est devenu évident que nous ne serions pas en mesure d'assumer l'impartition des services offerts sur le Web. Vous devez comprendre que l'impartition ne représente qu'une part minime de nos activités. Normalement, c'est Morneau Sobeco qui se charge de l'impartition. Je dirais que nos capacités n'étaient pas très solides, mais étant donné les besoins énoncés par la GRC au départ, nous avions le sentiment d'être en mesure de faire ce qu'elle nous demandait. Mais petit à petit les besoins sont devenus plus complexes et c'est à ce moment-là que nous avons constaté que nous ne serions pas capables de fournir les services offerts sur le Web.
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J'ai compris que vous aviez notamment un problème informatique lié à l'accès pour le client. Je sais très bien de quoi vous parlez. Ma question va plus loin.
Si la Great-West est mon assureur, qu'elle me dit être incapable de m'offrir un service que j'exige et qu'elle compte demander à d'autres compagnies d'assurances si elles sont capables de m'offrir ce service, je pense que je demanderai à d'autres compagnies si elles sont capables de m'offrir le service en question.
Dans cette affaire, la Great-West a été la seule compagnie d'assurances contactée, et on a appris qu'elle faisait de la sous-traitance avec Morneau Sobeco pour pouvoir finalement conserver les avantages qu'elle avait obtenus au fil des ans auprès de la Gendarmerie royale du Canada.
Je pense qu'il est question d'éthique. Si, en tant qu'assureur, vous êtes incapable d'offrir un service, l'assuré se doit d'aller voir d'autres entreprises, mais il ne s'agit pas nécessairement de faire affaire avec un sous-traitant pour offrir un service que votre compagnie est incapable d'offrir.
Je crois que vous voulez répondre, monsieur Foley.
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Ça va, monsieur Roy? D'accord?
À propos des services que l'on nous demandait de fournir, nous n'insistons pas sur le fait que nous sommes un fournisseur depuis longtemps mais la GRC voulait impartir certaines des fonctions dont s'acquitte habituellement un employeur, les faire assumer par quelqu'un d'autre. Elle s'est adressée à nous. Nous avons expliqué pourquoi nous avons mis fin au processus.
Nous ne pensions pas que c'était à nous de décider qui devrait nous remplacer. Ce sont plutôt des fonctions qui reviennent à l'employeur et nous pensions que la GRC choisirait ceux qui devraient s'en charger. Nous ne considérions pas cela comme une responsabilité de la Great-West, compagnie d'assurance-vie. Nous avons déclaré à tous les intéressés que nous étions prêts à participer pleinement et à aider notre client mais qu'il appartenait à la GRC de décider à qui ces fonctions seraient imparties et, d'ailleurs, de voir si elle voulait toujours impartir ces services et que nous étions prêts à collaborer.
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Merci, monsieur le président.
Lorsqu'il a comparu, le Sergent d'état-major Frizzell a dit, et je le cite:
Il y a donc une réunion, et le CNDR dit ceci à la Great-West: « Ne parlez pas du fait que vous n'allez plus assurer l'administration. Vous devriez vous adresser à Morneau Sobeco. Vous venez de retenir cette firme comme fournisseur externe. Étant donné qu'elle va se charger de l'administration des régimes de retraite, elle pourra, j'en suis sûr, s'occuper en même temps de l'administration de vos polices d'assurance. »
Ensuite, nous avons un courriel envoyé par la Great-West au CNDR qui dit ceci: « Suite à la réunion tenue à Ottawa à laquelle ont assisté nos membres, nous avions cru comprendre que vos recherches en vue de trouver un autre fournisseur de services devaient rester confidentielles et qu'il n'était pas question d'en discuter avec nos employés. »
Ils ont décidé d'annuler la réunion suivante parce qu'ils n'avaient pas de fournisseur externe, et ils devaient poursuivre les recherches. Un courriel a donc été envoyé à tout le monde afin d'annoncer que la réunion serait annulée, mais sans donner de raisons. Dans ce courriel, on dit que certains membres de l'équipe de projet ne pouvaient assister et qu'ils allaient donc annuler la réunion du 7 janvier « en raison des engagements antérieurs de certains membres de l'équipe ». Et voici un mot qui a été envoyé par l'une des personnes qui savaient que la Great-West n'était plus le fournisseur et ne se chargeait plus de l'administration des régimes. Ainsi quelqu'un qu'on pourrait qualifier de coconspirateur — faute d'un meilleur terme — lui renvoie ce très bref message, en réponse à son courriel: « Bien joué ».
Le Sergent d'état-major Frizzell ajoute:
C'était tout de même un marché intéressant qu'ils avaient conclu. La Great-West devait administrer les régimes; personne ne poserait de questions. M. Crupi s'était déjà engagé à faire sous-traiter l'administration des régimes d'assurances. Il voulait que l'administration des régimes d'assurances et de retraite soient sous-traitée.
Quand il y a eu des anicroches, ils ont trouvé le moyen de les contourner. Comment tout cela a pu se produire au sein de notre organisation me dépasse complètement. J'ai posé cette question à de nombreuses reprises. Moi-même, j'ai beaucoup de mal à croire que M. Crupi aurait eu l'audace de faire cela tout seul.
Vous avez ensuite mentionné la discussion que vous avez eue avec M. Gork.
Par ailleurs, monsieur Roy, vous avez envoyé à M. Casey un courriel dans lequel vous répondez que vous pensiez que sa façon d'annuler la réunion était, et je cite — « Bien joué ».
Le Sergent d'état-major Frizzell dit encore ceci:
C'est M. Casey qui a envoyé un courriel pour signaler que la réunion devrait se tenir à un autre moment. C'est M. Roy qui lui a répondu en disant: « Bien joué ». Pour moi, cela veut dire que tout le monde avait gobé son explication, même si c'était un mensonge.
Il ajoute un peu plus loin:
Plus tard au cours de ce même mois, M. Roy et M. Casey ont eu un autre échange de courriels dans lesquels M. Roy a dit ceci: — « Prudence, prudence, les limiers ont relevé notre piste ». La réponse de M. Casey semblait indiquer que quelqu'un posait des questions au sujet de l'impartition du travail d'administration des assurances, et que lui concoctait des réponses destinées à dépister ces soupçons. M. Roy lui répond en disant ceci: « C'est bien, et nous devrions pouvoir sortir du placard bientôt ». Cela semble indiquer, encore une fois, qu'ils cherchaient à cacher aux autres qu'ils étaient en négociation avec Morneau Sobeco.
Monsieur Roy, qu'avez-vous à dire de ces courriels? Ils semblent très incriminants, monsieur, à la lumière des allégations formulées par le sergent d'état-major Frizzell et le surintendant principal Macaulay.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le sergent d'état-major Frizzell, vous avez indiqué clairement que vous aviez l'impression qu'il s'agissait d'un ordre. On l'a lu dans les courriels. Le protocole d'entente nous permet de conclure qu'il y avait absence d'indépendance.
L'inspecteur Paul Roy en a fait rapport au commissaire adjoint Gork.
Nous avons vu le rapport d'enquête de la part de la police d'Ottawa grâce à l'AIPRP. À l'intérieur,'on parle d'une enquête entreprise conjointement par la GRC et la police d'Ottawa. En fait, le logo de ces deux entités figurent sur la première page du rapport.
On nous a dit qu'il y avait eu collusion dans les soumissions. Après beaucoup d'effort, une enquête criminelle a enfin été entamée. Elle était censée être indépendante. Elle ne semblait pas l'être... Vous avez vu les conclusions de la collusion. Vous avez mené des entrevues.
Un spécialiste en comptabilité a-t-il déjà essayé de suivre la piste de l'argent? Est-ce que quelqu'un a vérifié les comptes bancaires? Est-ce que ce travail a été effectué? Sinon, pourquoi pas? Qui a mis un terme à l'enquête?
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Donc le montant de 540 000 $ devait être restitué à la caisse de retraite.
Cela portait à confusion. Il y avait plusieurs nouveaux membres. Soit dit en passant, c'était la première fois que je prenais des notes pour le comité des assurances. Il existait donc une certaine confusion entre les membres à la retraite et les SRR au comité des assurances. Alors, au lieu d'indiquer qu'il y avait confusion, j'ai écrit l'essentiel de ce qu'avait dit Rosalie Burton. Ensuite, j'ai envoyé le compte rendu à mon directeur et à Rosalie Burton, pour qu'elle me fasse part de ses observations avant que j'envoie le document aux membres du comité des assurances.
Ensuite, lors de la réunion du comité des assurances du 30 juin, les membres ont toujours l'occasion de modifier le compte rendu d'une réunion si quelqu'un s'y oppose. Ils s'y sont opposés, et ont indiqué que, d'après ce qu'ils avaient compris, les crédits de la GRC couvriraient les 540 000 $.