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Monsieur le Président, c'est un honneur pour moi de me lever aujourd'hui en cette Chambre pour faire connaître ma position sur cette motion qui demande que le deuxième rapport du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires, présenté le mercredi 7 juin 2006, soit agréé.
Ce deuxième rapport a été déposé par la présidente du comité, conformément au paragraphe 108(2) du Règlement. Le comité a étudié la question de l'acquisition par le gouvernement du Canada de biens immobiliers d'importance.
La résolution acceptée par la majorité à cette réunion du comité dit ceci, et je cite:
Que le Comité fasse rapport à la Chambre et recommande que l’acquisition par le gouvernement du Canada, par voie d’achat ou de location, de biens immobiliers d'importance, comme l’ancien complexe JDS Uniphase à Ottawa, qui sont destinés à ses ministères et organismes, se fasse par appel d’offres publiques.
Le raisonnement derrière cette résolution prise lors de la réunion du comité est évidemment d'attirer l'attention sur cette question et de s'assurer que la Chambre des communes prendrait une décision sur les actions potentielles du gouvernement conservateur. Je m'explique.
Nous savons depuis quelques semaines que le gouvernement, par l'entremise de son ministère des Travaux publics et des Services gouvernementaux, étudiait de façon très sérieuse la possibilité pour le gouvernement du Canada de louer à long terme l'ancien complexe JDS Uniphase situé au 3000, chemin Merivale, dans la ville d'Ottawa, pour qu'il soit utilisé comme quartiers généraux de la Gendarmerie royale du Canada.
Nous savons que la compagnie JDS Uniphase a décidé de se départir de cet édifice il y a quelques années. Elle avait anciennement son siège social à Ottawa, mais elle a décidé de déménager ses opérations principalement aux États-Unis. Cette propriété est donc devenue vacante. Par la suite, il a été fortement recommandé et attendu, de la part du marché, que JDS Uniphase se départisse de ce complexe. Ainsi, la compagnie JDS Uniphase a mis en vente ledit complexe pour un montant d'environ 30 millions de dollars.
Nous savons que le gouvernement du Canada, à l'époque, avait été sollicité pour acheter cet édifice sans qu'on ait fait d'appel d'offres publiques. Il avait même été question que cet édifice soit utilisé pour relocaliser les quartiers généraux du ministère de la Défense nationale. Cependant, notre gouvernement à l'époque avait refusé cette transaction, justement parce qu'elle n'avait pas été sollicitée par le gouvernement comme tel et qu'elle n'avait pas fait l'objet de soumissions publiques.
Quelque temps plus tard, la compagnie JDS Uniphase a réussi à se départir de ce complexe en le vendant à la compagnie Minto Developments, qui l'aurait acheté, nous dit-on, pour environ cette somme de 30 millions de dollars dont il était question.
Par la suite, Minto Developments a fait une proposition au gouvernement du Canada, encore une fois de façon non sollicitée et sans qu'il y ait de soumissions publiques, pour que le complexe soit utilisé par l'un de ses ministères ou l'une de ses agences.
Il aurait fallu que ce soit une transaction sans appel d'offre. Il n'était pas évident que la transaction était une bonne transaction, financièrement saine pour le gouvernement du Canada, surtout à cause du fait qu'il n'y avait pas eu de soumission publique. D'autres promoteurs n'avaient pas eu l'occasion de soumettre des prix compétitifs ou de proposer d'autres endroits.
Depuis quelques semaines, nous apprenons que le gouvernement conservateur aurait discuté avec Minto Developments. Un lobbyiste très lié aux conservateurs aurait même participé à ces discussions d'une façon ou d'une autre, de façon directe ou indirecte.
Par la suite, le gouvernement conservateur aurait décidé de considérer cette transaction de façon très sérieuse. Les rumeurs prétendent que le gouvernement est très intéressé par cette transaction, malgré le fait qu'il s'agisse d'une transaction sans soumission publique. De cette façon, il est assez difficile pour la Chambre des communes et pour la population canadienne de s'assurer que cette transaction soit une bonne transaction financière pour les contribuables canadiens.
Les rumeurs veulent que la transaction soit évaluée à plus de 600 000 $, payables par le gouvernement du Canada sur une base de 25 ans. En d'autres mots, il s'agirait d'un bail avec option d'achat à la fin du terme. Le coût total pour les contribuables canadiens dépasserait 600 millions de dollars, voire même 625 millions de dollars.
La raison pour laquelle nous avons demandé au Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires de se pencher sur ce dossier, c'est justement le fait que personne jusqu'à maintenant, surtout du côté des partis de l'opposition, n'est convaincu du bien-fondé de cette transaction, qui représenterait de l'espace pour environ 10 000 fonctionnaires.
Le gouvernement semble tenir mordicus à cette transaction. On se souviendra qu'en cette Chambre, le secrétaire parlementaire du ministre affirmait catégoriquement qu'il n'y avait pas de transaction et qu'il n'y avait pas d'entente au sujet de cet édifice.
Pendant ce temps, le ministre disait dans l'autre Chambre qu'il y avait effectivement des négociations et même une lettre d'entente signée par le gouvernement du Canada et le promoteur Minto Developments. Il est aberrant de constater que des négociations ont eu lieu — et ont apparemment encore lieu —, que le ministre connaît leur existence, et qu'en cette Chambre, le secrétaire parlementaire nous dit — en jouant sur les mots et en n'utilisant pas nécessairement les termes exacts des lettres d'entente — qu'il n'y a pas de transaction et qu'on peut dormir en paix, qu'on n'a rien à craindre, qu'on peut faire de beaux rêves et que tout va très bien madame la marquise. Ce n'est pas la réalité de la situation.
Cela m'amène à parler, dans ce débat, du détail d'une politique gouvernementale qui existe depuis plusieurs années. En vertu de cette politique gouvernementale, les emplois au gouvernement du Canada doivent être répartis dans la grande région de la capitale nationale. En effet, 75 p. 100 de ces emplois doivent être en Ontario, et 25 p. 100, au Québec.
Je précise que cette politique parle bien d'emplois reliés au gouvernement fédéral de façon directe ou indirecte. Je vous donne un exemple de la façon indirecte. Les emplois des sociétés d'État, comme CBC/Radio-Canada ou Postes Canada, sont des emplois du gouvernement du Canada de façon indirecte.
D'ailleurs le secrétaire parlementaire, en toute candeur et honnêteté, a été breffé par les employés du ministère des Travaux publics tout récemment. Ils lui ont fait état des statistiques qui démontraient clairement que le partage actuel était plutôt de 77 ou 78 p. 100 du côté ontarien, et de 22 ou 23 p. 100 du côté québécois. Ce ne sont pas exactement les statistiques de cette politique du gouvernement du Canada.
Si tous les emplois, directs et indirects, du gouvernement du Canada sont compilés correctement, je prétends que le partage actuel est d'environ 82 p. 100 du côté ontarien contre 18 p. 100 seulement du côté québécois.
Si la transaction du JDS Uniphase Minto Development se concluait, il semble que ce complexe serait assigné à la Gendarmerie royale du Canada. Cela signifierait que toutes sortes d'espaces du côté ontarien, actuellement occupés par la GRC, deviendraient libres. Il y a donc raison de croire que le gouvernement du Canada préférerait remplir ces espaces libres du côté ontarien avant de créer des espaces du côté québécois.
Dans une telle situation, considérant que le complexe JDS Uniphase Minto Development pourrait contenir environ 10 000 employés, le pourcentage ou la proportion devient très différente. À ce moment-là, du côté québécois, le nombre d'emplois de la fonction publique du Canada, des agences et sociétés reliées au gouvernement du Canada chuterait sous les 15 p. 100. Il dépasserait donc les 85 p. 100 du côté ontarien. Cela est tout à fait inacceptable et contraire à la politique du gouvernement du Canada qui stipule que les taux doivent être de 75 p. 100 du côté ontarien et 25 p. 100 du côté québécois.
Ceux qui siègent depuis plusieurs années en cette Chambre se souviendront sûrement d'une situation très analogue qui est s'est produite principalement à la fin des années 1980 et au début des années 1990. À ce moment, le gouvernement du Canada avait décidé d'installer Transport Canada dans un nouveau complexe, dans un nouvel édifice. Le gouvernement conservateur de l'époque avait demandé des soumissions publiques et, à cette époque, il avait été établi très clairement que les trois soumissions les plus favorables pour le gouvernement du Canada étaient pour des propriétés qui se situaient du côté québécois de la grande région de la capitale nationale.
On se rappellera que le gouvernement conservateur ne tenait pas à ce que Transport Canada déménage du côté québécois. Le premier ministre de l'époque, le très honorable Brian Mulroney, et son gouvernement ont donc passé outre aux soumissions, ont passé outre à tout le système d'offres qui avait été mis en place. Je vous parle en connaissance de cause parce que cela m'a été confirmé, des promoteurs et des entrepreneurs avaient dépensé plus d'un million de dollars pour préparer ces soumissions.
Ces soumissions étaient les soumissions gagnantes. Eh bien non! Le gouvernement conservateur de l'époque a décidé qu'il ne fallait pas que cela vienne du côté du Québec, mais que cela reste plutôt au centre-ville d'Ottawa. On a alors conclu des ententes pour rénover l'édifice de M. Campeau, soit Place de Ville.
Monsieur le Président, je vois que vous souriez. Vous vous en souvenez puisque vous étiez ici à l'époque.
Le gouvernement du Canada a alors dépensé plus d'argent pour faire ce qu'on appelle du retrofit, soit pour rénover l'édifice de Place de Ville afin de le rendre conforme aux normes du gouvernement fédéral, que s'il avait obtenu un nouveau complexe flambant neuf du côté québécois. Le gouvernement conservateur de l'époque a décidé de le garder au centre-ville d'Ottawa. Cette fois, le gouvernement n'a pas fait d'appels d'offres publics. Il n'a pas demandé aux promoteurs et aux entrepreneurs de la région, ni du côté du Québec ni du côté de l'Ontario, dans la grande région de la capitale nationale, de soumettre des prix. Il est allé au plus court. Il est en train de décider d'acheter l'ancien complexe JDS Uniphase Minto Developments, ce qui est inacceptable.
D'ailleurs, quand on parle du partage des emplois entre la rive ontarienne et la rive québécoise, le ministre et son secrétaire parlementaire — je leur lève mon chapeau — ont reconnu que cette politique de 75-25 existe et qu'éventuellement — sauf que l'« éventuellement » n'a pas été qualifié —, le gouvernement tenterait de respecter cette politique de 75-25. Le ministre a déclaré que l'atteinte de l'objectif serait coûteux puisqu'il faudrait construire ou louer de nouveaux immeubles du côté québécois, soit à Gatineau, qui pourraient abriter de nouveaux employés. Je soutiens qu'il faut immédiatement mettre en place une stratégie afin de combler l'écart qui existe. Je ne vous surprendrai pas en disant que cette stratégie n'inclue certainement pas l'achat ou la location immédiate de l'édifice, ou de l'ancien complexe de JDS Uniphase Minto Developments.
Mon collègue, le secrétaire parlementaire du ministre des Travaux publics et des Services gouvernementaux, qui m'écoute, sera tenté de dire que le gouvernement précédent, soit mon gouvernement, n'a pas réussi à atteindre ce 75-25. Je lui donne raison. Cependant, notre gouvernement a fait des efforts très louables. De nouvelles bâtisses ont été louées de notre côté de la rivière, soit du côté québécois, autant dans l'ancienne ville de Gatineau, boulevard de la Cité, que dans l'ancienne ville de Hull, rues Crémazie et Montcalm. Cependant, au cours des dernières années, il y a eu un glissement des emplois vers le côté ontarien. On n'a qu'à penser au déménagement de l'Agence du revenu du Canada, anciennement située à l'édifice Fontaine, dans la ville de Gatineau, dans le secteur de l'ancienne ville de Hull. On a déplacé au-delà de 600 employés de la rive québécoise vers le côté ontarien, soit vers Ottawa. Ces personnes qui habitent dans la région québécoise de la grande région de la capitale nationale — vous connaissez la ville, monsieur le Président, il y a suffisamment longtemps que vous l'habitez — doivent maintenant se déplacer vers Billings Bridge à Ottawa, ou pire encore, dans le secteur ouest de cette ville.
Il y a aussi le fait que le gouvernement conservateur ne prend pas en considération les intentions de la ville d'Ottawa, qui, de son côté, croit qu'il doit y avoir un partage plus juste entre l'est et l'ouest de la ville. Actuellement, l'ouest de la ville est favorisé.
Puisqu'on me fait signe que le temps qui m'était imparti s'écoule rapidement, en conclusion, je demande à cette Chambre d'agréer le rapport qui a été déposé par la présidente du Comité permanent des opérations gouvernementales, qui dit clairement au gouvernement qu'avant de se lancer dans des achats ou dans des contrats de location pour des espaces d'importance, il doit passer par le système d'appels d'offres publics.
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Monsieur le Président, je voudrais remercier le député des bons points qu'il a soulevés dans sa question.
[Français]
On ne peut passer sous silence l'importance économique et sociale que revêt la présence d'emplois du gouvernement dans une région, qu'il s'agisse de celle de la capitale nationale ou des régions urbaines telles que Toronto, Montréal, Vancouver, Hamilton, London, Winnipeg, Calgary et Edmonton. On se comprend.
L'atteinte de la consolidation des emplois du gouvernement fédéral sur la rive outaouaise et la rive québécoise, soit le respect de la répartition des emplois entre les deux rives de l'Outaouais, est l'un des enjeux de notre développement. Mon collègue de Mississauga-Sud n'a pas manqué de le souligner, en ce sens que, pour nous, l'économie de la région outaouaise est énormément basée sur la présence du gouvernement du Canada.
Évidemment, il y a aussi d'autres emplois de fonctionnaire, aux niveaux provincial et municipal. Aussi, depuis plusieurs années, nous jouissons chez nous de l'apport de l'industrie de la haute technologie. De plus, un autre volet très important pour nous est le tourisme.
Revenons aux emplois du gouvernement du Canada. Je devrais d'ailleurs souligner que cela a été fait. J'ai présenté une motion, lors de la 38e législature, afin que le gouvernement du Canada prenne les mesures nécessaires pour que ses emplois dans la région de la capitale nationale soient répartis de façon plus équitable, comme je vous l'expliquais plus tôt.
Dans cette stratégie de répartition des emplois, outre les ministères du gouvernement, il faut inclure toutes les sociétés. Vous me permettrez de donner plus de détails, et je laisse votre imagination faire l'équation de ce que cela représente en termes de ministères, agences ou emplois. Il faut donc inclure toutes les agences et tous les organismes publics fédéraux identifiés dans: la Loi sur la Banque du Canada, la Loi sur la radiodiffusion — soit CBC et la Société Radio-Canada —, la Loi sur le Conseil des Arts du Canada, la Loi sur le Centre international des droits de la personne et du développement démocratique, la Loi sur le Centre de recherches pour le développement international, la Loi sur la défense nationale, la Loi sur les relations de travail au Parlement et la Loi sur Téléfilm Canada. On doit aussi inclure dans ce calcul les institutions identifiées dans les annexes de la Loi sur la gestion des finances publiques, ou qui en relèvent. Je songe alors à Postes Canada. On doit même considérer la Chambre des communes et le Sénat. Je ne dis pas qu'on doit déménager des emplois de ce côté, mais qu'on doit les inclure dans le calcul.
J'espère que cela a répondu à la question de mon collègue, et j'attends d'autres questions.
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Monsieur le Président, je connais le système parlementaire, et je sais que les questions, tout comme les réponses, doivent passer par vous. Dans ce cas-ci, par respect, je vais vous adresser ma réponse, même si j'ai compris que la question ne venait pas de vous.
Je trouve surprenant que mon collègue, le député de Gatineau, qui représente le Bloc québécois, se lance dans une attaque personnelle qui contient autant de faussetés qu'on peut en dire en 45 secondes. Je m'explique.
En 1993, j'ai accepté de travailler et de collaborer avec l'équipe d'un ministre de l'Outaouais, l'ancien député de Hull-Aylmer, l'honorable Marcel Massé. À partir du 4 novembre 1993, date d'assermentation du ministre Massé, notre priorité a été de faire obtenir et d'amener nous-mêmes des emplois à l'Outaouais. Cela a été un honneur pour moi et un privilège que de travailler avec le ministre Massé dans le gouvernement de l'époque.
En 1999, lorsque M. Massé a pris sa retraite, des gens de mon comté m'ont convaincu de me présenter pour le remplacer.
Depuis le 15 novembre 1999, j'ai été élu, réélu, réélu et encore réélu, car en six ans et deux mois, j'ai participé à quatre élections. La grande priorité a été les emplois en Outaouais.
Le député a sûrement été distrait quand j'ai parlé plus tôt des progrès que nous avons faits au cours des dernières années en amenant de nouveaux édifices sur le boulevard de la Cité dans le comté de Gatineau. Je suis surpris qu'il ne soit pas au courant de cela car il s'agit de son comté. Je me demande donc s'il connaît bien son comté. Nous en avons amenés également dans le comté de Hull-Aylmer, sur la rue Crémazie et sur le boulevard Montcalm.
Je suis surpris qu'un député du Bloc québécois attaque un de ses collègues qui tente de faire progresser l'économie et les emplois du côté de l'Outaouais québécois. Lui, de son côté, il tente de briser le pays, de séparer le Québec du Canada. Cela créerait de la zizanie en Outaouais québécois.
Il faudrait peut-être que le député comprenne qu'une fois le Québec séparé, si cela devait se produire, je ne crois pas que le gouvernement du Canada maintiendrait des emplois dans un autre État. Pour le Canada, le Québec serait un autre pays. Au Québec, la capitale n'est pas l'Outaouais, mais bien la ville de Québec ou, potentiellement, la ville de Montréal.
Je pense que le député de Gatineau devrait se réveiller et tirer sur les bonnes cibles.
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Monsieur le Président, avant de commencer mon discours, je voulais commenter les propos de mon collègue de Hull—Aylmer.
Relativement au point qu'il vient juste de souligner, notre gouvernement, comme le gouvernement libéral avant nous, reconnaît le principe de 75 p. 100 et de 25 p. 100. En effet, lorsque le gouvernement fédéral démontre du leadership, il démontre aux Québécois qu'ils devraient être au sein de notre pays. Lorsque nous partagerons les responsabilités du gouvernement fédéral des deux côtés de la rivière, nous démontrerons aux Québécois du comté du député de Gatineau, que le Québec est réellement au sein de notre gouvernement et au sein de notre pays.
Nous voulons démontrer que le Québec a aussi une place au sein de notre gouvernement fédéral, par les édifices et les responsabilités. Par un partage de 75 p. 100 et de 25 p. 100 de pieds carrés et d'employés entre les deux côtés de la rivière, nous démontrons que nous convenons de ce principe et que notre gouvernement le fait sien. Il s'agit vraiment d'un principe canadien.
[Traduction]
Mon collègue de Hull—Aylmer a soulevé trois points dont j'aimerais parler. Tout d'abord, il a parlé de l'avenir de l'ancien complexe JDS Uniphase. Il a ensuite mentionné la répartition des bureaux du gouvernement fédéral des deux côtés de la rivière selon le principe de 75 p. 100 et de 25 p. 100. Et troisièmement, il a parlé du libellé de la motion et de la marche à suivre.
En ce qui concerne l'accord de principe concernant le complexe JDS Uniphase, comme je l'ai souvent répété à la Chambre et comme le ministre des Travaux publics l'a souvent répété, autant au Sénat qu'en public, l'entente n'a pas été finalisée. Elle n'a pas été approuvée par le Conseil du Trésor et n'a pas encore été sanctionnée. Si l'entente est officialisée, nous aurons l'occasion d'en discuter entièrement et ouvertement à la Chambre.
Pour ce qui est de la répartition des bureaux du gouvernement fédéral, nous appuyons entièrement le principe selon lequel, dans la région de la capitale nationale, 75 p. 100 d'entre eux se trouvent à Ottawa et 25 p. 100 du côté du Québec. En ce qui concerne l'acquisition de biens immobiliers, nous avons de bonnes occasions de rééquilibrer cette répartition. Je pense qu'à l'heure actuelle, la proportion est de 78 p. 100 du côté d'Ottawa, nous sommes donc assez proches de la cible de 75 p. 100. Cependant, pour qu'elle soit précisément de 75 p. 100 du côté de l'Ontario et de 25 p. 100 du côté du Québec, il faudrait déplacer des dizaines de milliers d'emplois au Québec. C'est quelque chose que nous pourrons envisager à l'avenir. Ce n'est pas quelque chose qu'il faut faire à la va-vite dans le simple but de dire que nous respectons le principe de 75 p. 100 et de 25 p. 100.
Les Canadiens, les Québécois et les Ontariens veulent que nous respections ce ratio mais ils veulent aussi que nous le fassions de façon responsable sur le plan financier et que nous allions de l'avant avec prudence. Nous croyons au principe de la chose. Nous en tenons compte chaque fois qu'il est question d'acheter ou de louer des bureaux pour le gouvernement fédéral. Nous tenterons de respecter ce principe à l'avenir mais nous le ferons de façon financièrement responsable.
Le troisième et dernier point soulevé par le député de Hull—Aylmer portait sur le texte de la motion même. Au cas où vous auriez oublié l'objet de notre débat, nous discutons présentement d'une motion qui a été présentée par le Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires et qui prévoit ce qui suit:
Conformément à l'article 108(2) du Règlement, le Comité a étudié la question de l'acquisition par le gouvernement du Canada de biens immobiliers d'importance. Le Comité recommande que l’acquisition par le gouvernement du Canada, par voie d’achat ou de location, de biens immobiliers d'importance, comme l’ancien complexe JDS Uniphase à Ottawa, qui sont destinés à ses ministères et organismes, se fasse par appel d’offres publiques.
Étant conservateur, je crois à la concurrence, aux libres marchés et aux prix équitables. Le Président peut bien sursauter, mais je le crois sincèrement, et mon gouvernement le croit aussi.
À premier vue, cette motion est pleine de bon sens. Ce sont des mesures que le gouvernement devrait prendre.
Toutefois, en ce qui a trait au complexe JDS Uniphase et à d'autres opérations que le gouvernement fédéral a faites au fil des années, si nous devions nous restreindre au processus d'appel d’offres publiques, cela pourrait réduire sérieusement les options des contribuables et du gouvernement fédéral et leur faire rater de bonnes occasions.
La proposition de JDS Uniphase était une proposition spontanée que le gouvernement a reçue de JDS Uniphase et du groupe Minto, qui est maintenant propriétaire de ce complexe. Le gouvernement, dans ce cas comme dans tous les autres, a la possibilité d'examiner la proposition, de l'évaluer et de négocier le meilleur prix pour les contribuables. Si la proposition est valable, le processus s'enclenche. Sinon, le gouvernement peut se retirer.
En ce qui a trait à l'édifice JDS Uniphase lui-même, comme je l'ai dit à plusieurs reprises, aucune entente n'a été conclue. Ceci dit, nous allons tout faire pour que l'argent des contribuables soit dépensé avec circonspection et en veillant à obtenir la meilleure valeur.
Appuyer cette motion serait une grave erreur. En fait, cela irait à l'encontre de l'attitude adoptée un certain nombre de fois par les libéraux pendant qu'ils étaient au pouvoir. L'ancien gouvernement libéral a très souvent étudié et accepté des proposition spontanées. En fait, le ministère des Affaires étrangères possède des bureaux dans des locaux obtenus grâce à une proposition spontanée. Les bureaux de l'Agence canadienne d'inspection des aliments se trouvent dans un espace obtenu grâce à une proposition spontanée identique à celle qui touche l'édifice JDS Uniphase. Cela a été fait de façon à ce que les contribuables en aient pour leur argent.
Donc, éliminer des options relativement à l'immobilier ou à d'autres biens au nom du gouvernement fédéral limiterait les possibilités du gouvernement et donc des contribuables. Ce n'est pas la meilleure façon de procéder.
La motion, que nous n'avons pas appuyée à l'étape du comité, est une grave erreur et nous ne l'appuierons certainement pas.
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Monsieur le Président, en ce qui concerne les propositions spontanées et la question qui fait l'objet du débat, nous croyons bien entendu au processus d'appel d'offres public et aux appels d'offres ouverts sur les soumissions. C'est la position naturelle et par défaut de tout gouvernement vraiment sincère qui veut obtenir un maximum pour les deniers publics.
Le député de Wascana, qui est lui-même un ancien ministre des Travaux publics, comprend que la possibilité pour des personnes de présenter au gouvernement fédéral des offres spontanées concernant un bien unique pouvant répondre à ses besoins à n'importe quel titre n'est pas une option dont le gouvernement devrait être privé.
Les libéraux l'ont fait, comme je l'ai déjà mentionné, dans le cas de l'Agence canadienne d'inspection des aliments, du ministère des Affaires étrangères et de dizaines d'autres immeubles. Ils en ont eu pour leur argent. Ce serait une erreur d'éliminer cette possibilité. En ce qui concerne les propos du député de Timmins, c'est précisément ce que je veux dire. Je tiens à ce qu'il y ait un choix diversifié d'options et que les professionnels du ministère des Travaux publics, par l'intermédiaire du ministre, puissent faire leur travail et rentabilisent au maximum l'argent des contribuables.
Nous ne pouvons y arriver en éliminant les options dont ils disposent. Nous devons multiplier ces options, les rendre disponibles et finalement, tout sera fait dans la transparence et les responsables pourront décider où nous allons.
En ce qui concerne le ministre Fortier, le premier ministre a décidé, après la campagne électorale, que Montréal, la deuxième plus grande ville au Canada, devrait être représentée au Cabinet. Si le député n'est pas d'accord et qu'il pense que Montréal ne devrait pas être représentée, il n'a qu'à le dire, mais je ne pense pas qu'il le fera.
Une fois cette décision prise, le premier ministre a jugé que M. Fortier devait avoir la possibilité de répondre aux questions du Sénat. Si le député pense que les sénateurs libéraux, qui sont plus de 70, ne peuvent exiger des comptes du ministre des Travaux publics, il aurait dû le dire ce matin, pendant la réunion de leur caucus, et leur demander de donner leur démission.
Le ministre des Travaux publics est disponible tous les jours pendant la période des questions au Sénat et il est prêt à rendre des comptes. Il est aussi disponible pour le public. Il a fait davantage au ministère des Travaux publics en quatre mois que les libéraux en 13 ans.
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Monsieur le Président, je vous informe que je partagerai le temps qui m'est imparti avec mon collègue de Gatineau.
Pour le bénéfice de ceux et celles qui nous écoutent, je vais d'abord prendre quelques secondes pour lire la motion, soit la demande du comité, ce dont il est question ici:
Que le Comité fasse rapport à la Chambre et recommande que l’acquisition par le gouvernement du Canada, par voie d’achat ou de location, de biens immobiliers d'importance, comme l’ancien complexe JDS Uniphase à Ottawa, qui sont destinés à ses ministères et organismes, se fasse par appel d’offres publiques.
Il est important selon moi de prendre le temps de décrire et de situer le contexte dans lequel cette motion fut présentée. Mon collègue libéral qui a entamé le débat a choisi d'ancrer son propos en relation avec le complexe JDS Uniphase. Mon approche sera différente, bien que j'aborderai cette question plus tard.
Le Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires a eu l'occasion d'inviter différentes personnes à venir témoigner au cours de ses récentes réunions concernant l'étude que les membres du comité faisaient du rapport 2006 de la vérificatrice générale à la Chambre des communes.
Notons que nous avons eu d'ailleurs le plaisir et le privilège de recevoir à trois occasions Mme Sheila Fraser, et que des fonctionnaires de différents ministères et organismes sont également venus témoigner.
Le comité a étudié les chapitres 7, 4 et 1 dudit rapport, portant respectivement sur l'acquisition de bureaux loués, le Programme canadien des armes à feu et la gestion gouvernementale de l'information financière.
L'étude de ces trois chapitres du rapport 2006 de la vérificatrice générale a mis en lumière des problèmes réels quant à la gestion des deniers publics. Je viens d'en mentionner un en questionnant le secrétaire parlementaire du ministre des Travaux publics et des Services gouvernementaux, il y a quelques minutes.
Un autre problème inquiétant qui nous est révélé dans le chapitre 7 a trait au fait que les mécanismes de financement du gouvernement peuvent entraver de façon significative le choix de l'option la plus économique possible. Pour le public qui nous écoute, c'est aberrant de penser une chose semblable. C'est ce dont il est question ici, soit de la gestion financière de l'avoir public.
Comment le gouvernement peut-il et doit-il gérer le plus efficacement possible la quote-part des contribuables? Je suis certaine que nous sommes toutes et tous animés de ce désir en tant que parlementaires.
Comment le gouvernement peut-il et doit-il optimiser l'utilisation de chaque dollar perçu de la poche même des gens auxquels il est redevable?
Comment le gouvernement peut-il et doit-il être responsable, « imputable » de cette utilisation des deniers publics, rendre compte des actions prises et des choix effectués en regard de ses actions?
Cette reddition de compte se fait au Parlement, auprès des parlementaires, au nom, bien évidemment de celles et ceux que nous représentons humblement et collectivement en tant que parlementaires.
La vérificatrice générale énonce bien mieux que moi — cela ne surprendra personne — cette obligation de rendre compte. Je la cite, à la page 3 de son rapport:
En sa qualité de vérificateur au service du Parlement, le Bureau du vérificateur général joue un rôle important en vue de promouvoir l'obligation de rendre compte du gouvernement et une saine gestion de l'administration publique au Canada. Nos vérifications de gestion procurent aux parlementaires une information factuelle, sur laquelle ils peuvent se fonder pour surveiller les dépenses et le rendement du gouvernement au nom de l'ensemble de la population canadienne.
Cela implique de la part du gouvernement une façon de faire, une gouvernance où les meilleures pratiques doivent être mises en oeuvre, non seulement dans le geste, mais dans l'intention, dans une intention de transparence et de probité hors de tout doute. C'est ce dont il est question ici lorsque des membres du comité demandent que l'acquisition par le gouvernement de biens immobiliers par voie d'achat et de location se fasse par appels d'offres publiques.
C'est d'autant plus crucial que, premièrement, Travaux publics et Services gouvernementaux Canada gère plus de 6 millions de mètres carrés de locaux, dont 52 p. 100 appartiennent à l'État, 41 p. 100 sont loués et 7 p. 100 sont obtenus par bail-achat. Deuxièmement, ce même ministère est donc fiduciaire de 3 milliards de dollars par année en gestion de biens immobiliers et, troisièmement, il conclut 500 baux annuellement. Il faut de plus remarquer que Travaux publics et Services gouvernementaux Canada gère des bureaux dans 1 900 édifices, dont 250 seulement appartiennent à l'État.
Cela représente un imposant pouvoir de dépenser et, à mon avis, un tout aussi impressionnant devoir de reddition de comptes, d'où la très grande importance d'une transparence aussi absolue que c'est humainement possible. Parlant de transparence, je me permets de regretter l'absence, lors d'un débat semblable, du ministre des Travaux publics et des Services gouvernementaux, puisqu'il n'a pas été élu comme député de cette Chambre. Je ferme la parenthèse.
Parlant de responsabilités, la responsabilité d'une gouvernance optimale ne se limite pas à cela. Il y a également la question d'équité. Or le processus d'appel d'offres permet aux soumissionnaires potentiels d'être au courant, d'être au fait, de savoir que le gouvernement est à la recherche, en l'occurrence, d'espaces. Le processus permet donc la soumission d'offres concurrentielles, afin qu'au bout du compte, la meilleure valeur soit obtenue — pour qui? pour le contribuable — afin que cette réalité soit considérée et obtenue.
Le processus d'appel d'offres évite aussi que naisse ou subsiste la perception de favoritisme et de privilèges, même si cela s'avère non fondée.
L'équité signifie également que le gouvernement doit éviter de donner l'impression de privilégier un promoteur, un propriétaire ou une entreprise en regard d'une autre. Toutefois, l'équité, c'est aussi, dans la grande région de la capitale nationale, la prise en considération d'offres pouvant venir des deux côtés de la rive de l'Outaouais, afin qu'au moins la règle du 25-75 qualifiée par le secrétaire général d'acquis de la part du gouvernement conservateur puisse être respectée en vue de permettre au côté québécois de toucher, tout comme le côté ontarien, sa part des bénéfices des retombées économiques directes, sur le plan des emplacements loués ou achetés ou acquis par bail-achat, comme sur le plan des emplois. Mon collègue de Gatineau en parlera sans doute davantage dans quelques minutes.
Il faut que les entrepreneurs, les développeurs, les propriétaires soient au courant des besoins immobiliers du gouvernement. Il faut qu'ils disposent d'une information complète et accessible, ouverte, afin de pouvoir soumissionner.
Le gouvernement conservateur, qui a déposé le projet de loi C-2, se targue quasiment de réinventer la notion de responsabilité lorsqu'il déclare l'« imputabilité » comme une de ses grandes priorités, et je cite un extrait du « Budget en bref », à la page 5:
L’une des grandes priorités du gouvernement consiste à rehausser l’imputabilité envers les Canadiennes et les Canadiens et à assurer une plus grande transparence des opérations de l’État.
Si le gouvernement conservateur est véritablement animé de ces valeurs de transparence et veut en convaincre la population, il en a une occasion en or de le faire en accueillant ce rapport du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires, et en le mettant en oeuvre.
Je vais conclure en citant, comme je l'ai fait au début, la vérificatrice générale lorsqu'elle dit:
Travaux publics et Services gouvernementaux Canada doit disposer d'une information complète, exacte et actuelle pour pouvoir prendre de bonnes décisions, gérer de manière stratégique et maîtriser les risques. Comme ce ministère s'est engagé à réaliser l'objectif gouvernemental de réduction des coûts, il est d'autant plus impératif que la direction générale des biens immobiliers applique de solides pratiques de gestion.
L'une de ces solides pratiques de gestion est l'utilisation d'un processus appelé « appel d'offres », comme le recommande la majorité des membres de ce comité.
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Monsieur le Président, je dois dire aujourd'hui que la situation qui amène cette motion aurait pu surprendre beaucoup de personnes, mais pas moi ni les citoyennes et les citoyens de ma circonscription. Encore une fois, le gouvernement tente d'utiliser l'argent des contribuables afin de récompenser les amis du nouveau régime. Après seulement quelques mois au pouvoir, les bonne vieilles habitudes libérales semblent avoir eu raison de la responsabilité et de la transparence que le gouvernement conservateur veut instaurer.
Le gouvernement s'apprête, sans appel d'offres, à verser 224 millions de dollars au cours des 25 prochaines années à la compagnie Minto Developments Inc. pour la location d'espaces de bureaux dans l'édifice JDS Uniphase à Ottawa. La compagnie Minto a acheté, en juin dernier, l'immeuble pour la somme de 30 millions de dollars. Un jour, le ministre des Travaux publics et des Services gouvernementaux pourrait nous expliquer dans quelle logique il a trouvé que c'était une bonne affaire, mais comme vous le savez, le ministre n'a pas été élu par la population et ne siège pas, malheureusement, à la Chambre des communes.
Rappelons que ce gouvernement a fait campagne sur le thème de la responsabilité et de la transparence. Lorsqu'on regarde le lien entre la compagnie Minto et Fred Doucet, et le lien entre M. Doucet et le gouvernement actuel, on comprend mieux la transaction. Fred Doucet a occupé des fonctions importantes au sein du comité stratégique de campagne au leadership de l'actuel ministre des Affaires étrangères en 2003. On comprend mieux! Rappelons que ce gouvernement a fait campagne sur le thème de la responsabilité et de la transparence. M. Doucet est l'intermédiaire entre Minto et le gouvernement. Je me demande ce que mes collègues québécois, élus sous la bannière conservatrice, pensent de cette attitude.
Qu'en pense le ministre des Transports? Ces gens ont promis de grands changements dans la façon de gouverner. Ils ont proposé la responsabilité et la transparence à la population du Québec. Où sont la responsabilité et la transparence lorsque le gouvernement va dépenser plus de 600 millions de dollars pour un édifice qui en vaut 30? Où est l'imputabilité — je devrais dire la responsabilité — lorsque le gouvernement va payer 23 millions de dollars par année de loyer pour un édifice qui en vaut 30?
Essayons d'offrir à n'importe quel citoyen ou citoyenne de louer une maison à 75 000 $ par année au lieu de l'acheter à 100 000 $. Quelle sera sa réponse, croyez-vous? Pour le ministre des Travaux publics et des Services gouvernementaux, la réponse a été: « Oui, j'accepte. » Pourquoi oui? Il faut siéger au Sénat pour le savoir. Il faudrait lui poser la question à partir des sièges du Sénat.
Que pensent les députés conservateurs du Québec qui, la semaine dernière, se sont levés afin de voter contre leurs citoyennes et citoyens dans le dossier de l'essence? Sont-ils les représentants et représentantes du Québec au sein du gouvernement, ou les représentants du gouvernement au sein du Québec? Comment, après avoir dénoncé le copinage libéral, peuvent-ils accepter le copinage conservateur?
Comble de l'ironie! Ce sont les libéraux qui, il n'y a pas si longtemps, ont fait du copinage un art, qui dénoncent la pratique conservatrice. Je voyais et j'entendais tout à l'heure le député libéral de Hull—Aylmer dénoncer le copinage conservateur alors qu'en six années au sein du gouvernement, jamais il ne s'est levé pour dénoncer les scandales et la corruption libérales. C'est ce genre de comportement qui permet au cynisme de se frayer un chemin auprès de la population du Québec.
Ce qu'il y a de plus désolant dans cette histoire, c'est le mépris pour la région de l'Outaouais. Les partis libéraux et conservateurs ont promis, en 1984, de régler la question de la répartition des employés de la fonction publique en 25 p. 100 du côté de l'Outaouais et 75 p. 100 du côté d'Ottawa. Vingt-et-un ans plus tard, il n'y a toujours rien! Pourtant le ministre des Transports s'était engagé, lors de la dernière campagne, à mettre à profit sa position de ministre pour la région. Or, la semaine dernière, il pliait les genoux, pour la première fois, dans le dossier du Musée canadien des sciences et de la technologie, voulant nier son engagement envers les gens de l'Outaouais. Rien n'a encore été fait. Aucun plan n'a été proposé par ce gouvernement-ci pour remédier à cette situation au regard de la répartition des emplois.
Pourtant nous avons un ministre dans la région. Cela devait rendre ses lettres de noblesse à l'Outaouais, mais il n'y a toujours rien. J'invite donc le ministre des Transports à cesser les beaux discours et à livrer la marchandise pour l'Outaouais.
Le comble de l'ironie, c'est de voir, encore cette fois, notre collègue de Hull—Aylmer s'époumoner au sujet du dossier 25-75. Il oublie de rappeler que pendant son passage de six ans au gouvernement, il n'a rien fait de tangible à ce sujet, seulement une motion le 10 novembre 2005, à 18 jours des dernières élections fédérales. Il lui a fallu attendre quatre élections et six ans, et voir le Bloc québécois dans son rétroviseur pour qu'il commence à s'intéresser à sa circonscription et à l'Outaouais, au regard de ce dossier, à la fin du mandat de copinage libéral.
Où était mon collègue lors de la dernière campagne électorale, pendant la nuit où l'on déménageait des bureaux du secteur Hull, de sa circonscription, Hull-Aylmer, vers le secteur Vanier de la ville d'Ottawa? Pour mener ce dossier, il faut avoir de la volonté. Le député de Hull-Aylmer a eu six années pour défendre l'Outaouais auprès de son gouvernement. S'il avait fait son travail, comme la population s'y attendait, il ne pourrait pas dénoncer cette situation, car, en s'insurgeant contre le problème du 25-75, il s'insurge également contre lui-même qui n'a pas été à la hauteur de la tâche. Entre 2000 et 2006, seulement 21,4 p. 100 des emplois de la région de la capitale fédérale étaient en Outaouais. On est encore loin des 25 p. 100.
Je crois que la population s'attend à mieux d'un gouvernement qui a promis la responsabilité et la transparence. Le gouvernement a la chance de faire d'une pierre deux coups en acceptant de faire un pas dans la bonne direction dans le dossier de la répartition des emplois de la fonction publique, et de faire preuve d'une véritable responsabilité, d'une véritable transparence.
J'invite donc le président du Conseil du Trésor et le ministre des Travaux publics et des Services gouvernementaux à s'assurer que la location des surfaces de bureaux se fasse par appels d'offres, et ce, en tout temps. Il s'agit d'une règle élémentaire de transparence. À ce titre, j'interpelle le ministre responsable du Québec, qui provient de ma région, à examiner de près le dossier de la répartition des emplois dans la fonction publique du côté québécois de la rivière des Outaouais, avec son collègue du Conseil du Trésor. Les précédents gouvernements ont mis en avant cette politique d'équité entre les deux rives. Un sérieux manque à gagner doit être comblé, et je convie le gouvernement à proposer un plan afin de rétablir l'équilibre dans ce dossier. Je suis prêt à m'impliquer afin de travailler de façon constructive et de faire en sorte qu'au-delà de la partisanerie, on puisse enfin régler cette question. Ainsi, je veillerai à ce que les députés de l'Outaouais travaillent avec le Bloc québécois pour l'Outaouais, pour cette région du Québec.
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Monsieur le Président, la nécessité de débattre de cette question m'attriste quelque peu, compte tenu de son importance et du fait que, comme mon collègue d'en face nous l'a dit, nous parlons d'une entente qui n'a été ni signée, ni finalisée. Elle n'a pas été conclue, en effet, même si je crois savoir qu'elle le sera peut-être dès demain et il est donc important d'en parler et d'en élucider certains aspects.
Je vais m'en tenir aux faits tels que je les connais et tels qu'ils ont été présentés. Il est malheureux de constater que la question n'a pas été traitée d'une manière transparente, mais plutôt dans l'opacité. En effet, j'ai reçu une enveloppe brune, dont je me suis servi pour soumettre la question à l'attention du Parlement et des Canadiens. Ce n'est pas la bonne façon de faire les choses.
D'ailleurs, j'arrive tout juste du comité qui étudie le projet de loi C-2, la loi sur la responsabilisation. Dans le cadre de l'étude du projet de loi C-2, nous avons notamment proposé de traiter de la question de la divulgation d'information concernant les contrats, de manière à garantir que l'argent des Canadiens soit bien dépensé. Il ne suffit pas de nous dire d'attendre, de nous inviter à faire confiance et de nous mentionner que l'entente n'est pas encore signée. On ne peut pas tout simplement nous dire que nous allons être satisfaits lorsque l'entente sera signée.
Les Canadiens veulent que leurs représentants élus obligent le gouvernement à rendre des comptes. Ce n'est évidemment pas ce qui se passe quand on nous dit et répète, lorsque quelqu'un soulève cette question à la Chambre, comme je l'ai fait, que nous devons faire confiance au gouvernement, que l'entente n'a pas été signée et que, lorsqu'elle le sera, nous en serons fort satisfaits. Pour ma part, je suis sceptique et je veux voir les faits.
D'après ce que nous avons entendu dire, le gouvernement est en pourparlers ou en discussion. Je fais confiance au député qui me dit que l'entente n'a pas été signée. Nous sommes donc en discussion. Or, quels sont les faits tels que nous les connaissons?
Nous savons que la société JDS Uniphase, durement frappée par le ralentissement du secteur de la haute technologie dans l'économie locale d'Ottawa, possède des terrains excédentaires. JDS Uniphase possède un campus excédentaire sur le chemin Merivale. L'entreprise a mis sa propriété en vente.
Au départ, JDS Uniphase a eu des pourparlers avec le gouvernement précédent et a offert la propriété au ministère de la Défense nationale. Le prix était d'environ 30 millions de dollars, d'après ce que nous savons. Nous avons appris que le ministère de la Défense nationale avait manifesté son intérêt à l'époque. Des pourparlers ont eu lieu. En fin de compte, le ministère a refusé l'offre de JDS.
Ensuite, Minto Developments a acheté le terrain 30 millions de dollars. Puis, Minto a engagé des pourparlers avec l'ancien gouvernement libéral afin de vendre l'immeuble à ce dernier pour un montant de plus de 600 millions de dollars sur 25 ans selon un marché de location-achat. J'y reviendrai dans une minute et dirai ce que la vérificatrice générale pense de ce genre de marchés.
Nous voici avec un nouveau gouvernement qui poursuit les pourparlers et qui nous dit lui aussi de lui faire confiance et que c'est une bonne affaire.
Toutefois, les électeurs de ma circonscription et les 4 500 personnes en attente de logements abordables, par exemple, adoreraient qu'on investisse quelques millions de dollars dans le logement abordable. Le NPD réclame des fonds pour cela. Mon parti a apporté quelques changements au budget le printemps dernier afin qu'il prévoie des investissements pour le logement abordable dans nos collectivités et que les gens voient de l'argent investi dans leur milieu. Notre collègue du Nord de l'Ontario a parlé de la nécessité d'investir dans ce domaine.
De toute évidence, il faut examiner de très près ce marché de location-achat de plus de 600 millions de dollars sur 25 ans et obtenir des réponses à la multitude de questions que nous avons posées.
Voici les faits et voici la voie à suivre.
Je devrais ajouter, en tout respect, que le gouvernement précédent et le gouvernement actuel ont quelque chose en commun en ce qui a trait à cette affaire. Non seulement ils sont tous les deux au coeur de l'affaire, mais ils ont également trouvé le moyen de recevoir plus de 70 000 dollars de la part de Minto Developments. Ont-ils enfreint une règle? Non. Est-ce illégal? Non, mais cela donne à réfléchir.
Une voix: Est-ce que le député d'Eglinton—Lawrence en a touché une partie?
M. Paul Dewar: Je ne suis pas certain s'il était sur la liste, mais qui sait. Peut-être qu'il a touché de l'argent de la part des enfants de Minto Developments.
Voyons combien d'argent ce promoteur a investi dans les partis politiques. Il met la main sur une propriété pour la somme de 30 millions de dollars, puis s'en va dire: « Bonjour, voudriez-vous l'acheter pour 625 millions de dollars sur 25 ans? » Je ne critique pas Minto Developments pour avoir agi ainsi. Rendons à César ce qui est à César. S'ils sont capables de faire autant d'argent, la famille et les autres actionnaires auxquels appartient l'entreprise seront très heureux. Ce sera une bonne année pour eux.
Nous devons examiner cette affaire et faire la lumière là-dessus comme les Canadiens le souhaitent. Je voudrais poser quelques questions au gouvernement. Les réponses à ces questions sont peut-être comme Godot dans la pièce En attendant Godot, c'est-à-dire qu'elle risque de ne jamais arriver, mais je demeure optimiste et j'ose espérer que nous finirons par apprendre quelque chose. Voici donc les questions à l'intention du gouvernement.
Quels détails financiers ont été transmis au Conseil du Trésor pour qu'il puisse approuver l'accord de principe? Voilà une question très simple.
En voici maintenant une deuxième. Les démarches pour louer des locaux ont-elles donné lieu à un appel d'offres? Je pense que nous connaissons la réponse à cette question, mais il est important qu'elle soit consignée officiellement.
Quels sont les détails de l'appel d'offres en vue de déménager le quartier général de la Gendarmerie Royale du Canada, qui se trouve au 1200, promenade Vanier?
Quels sont les détails de l'analyse de toutes les options envisagées par le ministère des Travaux publics avant de conclure un accord de principe avec Minto Developments?
Enfin, en prenant cette décision, a-t-on tenu compte de la politique adoptée en 2001 par la ville d'Ottawa en vue de stimuler la croissance et d'inciter l'administration fédérale à choisir des locaux qui se trouvent près des stations de transport en commun, ce qui aurait rendu un emplacement dans l'est de la ville particulièrement intéressant? Je dois dire que cet emplacement n'est pas dans ma circonscription. Si j'en parle, c'est qu'il y avait consensus à la ville d'Ottawa autour de cette question en vue de favoriser une croissance judicieuse et un développement équilibré.
Je crois que ces questions méritent des réponses. Elles le méritent avant qu'une entente ne soit annoncée. Je crois qu'il nous faut davantage de transparence, particulièrement lorsqu'il s'agit d'un montant d'argent aussi élevé. Une partie de la preuve qu'on m'a présentée indiquait qu'un montant initial de 5 millions de dollars devait être versé à la compagnie Minto Developments simplement pour permettre la discussion de l'entente. Je me demande si ce montant d'argent a effectivement été versé. Que se passe-t-il s'il n'y a pas d'entente? La compagnie garde l'argent, je présume.
Encore une fois, il s'agit ici d'une entente un peu louche. Je me suis entretenu avec des agents de la GRC, pas plus tard que la fin de semaine dernière. J'assistais à une manifestation communautaire et j'ai eu l'occasion de converser avec certains de ces agents. Je leur ai demandé ce qu'ils en pensaient. Ils n'étaient pas enthousiastes. J'ose dire qu'ils n'ont pas été consultés à ce sujet. Nous parlons d'un milieu de travail situé assez près du centre, un peu vers l'Est, dans la circonscription de mon collègue d'Ottawa—Vanier. Nous discutons de son déménagement vers l'autre côté de la ville.
Je crois que cela est important de nos jours au moment où nous étudions la planification et d'autres propositions à venir plus tard: nous aurions peut-être intérêt à parler aux hommes et aux femmes qui y travaillent. En d'autres termes, ce dont nous discutons entraîne une perturbation de la vie. En vérité, leurs vies en seront affectées. Cela leur paraît-il sensé, non seulement au sein de la collectivité, mais du point de vue de la sécurité? Cela leur paraît-il sensé de regrouper tous ces services en un seul lieu? Je ne sais pas. Peut-être que oui et peut-être que non, mais ce genre de réflexion n'est pas intervenu dans ce cas-ci. Il s'agit d'une question de sécurité.
Je dois dire qu'une autre question se pose lorsque nous étudions la superficie des terrains disponibles. Récemment, le Collège Algonquin, à proximité du Queensway, est devenu disponible, comme le sait mon collègue d'Ottawa—Vanier. S'agit-il d'un terrain dont on sait qu'il est disponible depuis un certain temps? L'a-t-on pris en considération? Quel est l'inventaire de toutes les terres appartenant au secteur public? Analysons en profondeur nos options. Encore une fois, nous ne savons pas. Il se peut que cela ait fait l'objet de discussions, mais on n'en a pas informé les députés et, donc, les Canadiens.
La vérificatrice générale a mentionné récemment que des dispositions malavisées avaient été prises, qu'on pourrait même qualifier de douteuses, concernant un contrat de bail-achat. Ces dispositions prévoient que, lorsqu'un intéressé achète un immeuble, il est possible de différer la dépense qui serait normalement faite au moment de l'achat. On peut ainsi l'échelonner sur une période de temps, un peu comme dans le cas des PPP. On se trouve donc à payer l'immeuble quatre ou cinq fois, alors qu'on aurait pu l'acheter une fois pour toutes.
Dans ce cas, on a pris des arrangements semblables. Autrement dit, est-il préférable d'être propriétaire d'une maison ou de la louer? Je sais que la plupart des gens aimeraient être propriétaires de leur maison. Mais le gouvernement a décidé de louer, le propriétaire dans ce cas étant Minto Developments, et nous allons payer l'immeuble des centaines de fois avant d'en être propriétaires. Cela n'a pas de sens. Les hommes et les femmes qui font leur comptabilité assis dans leur cuisine ne signeraient jamais une telle entente. Ils seraient choqués d'apprendre que le gouvernement, celui-ci ou n'importe quel autre, gère ses finances ainsi.
En résumé, ce qu'il faut faire, c'est nous assurer que cela ne se reproduise plus. Nous devons nous assurer de la transparence des opérations et du respect des appels d'offres concurrentiels afin qu'aucune entreprise n'ait de traitement préférentiel par rapport aux autres. Or, cela se produit constamment.
Nous devons fonctionner par appels d'offres. Nous devons nous assurer qu'il n'y ait plus de contrats de bail-achat. Nous devons nous assurer que les entreprises qui ont financé des partis politiques ne soient pas admissibles aux appels d'offres, surtout que nous avons découvert que ce promoteur avait versé plus de 70 000 $ tant au Parti conservateur qu'au Parti libéral. Nous devons nous assurer que le gouvernement tienne compte de tous ses biens. Nous devons nous assurer que le gouvernement tienne compte de la municipalité où se trouvent ses immeubles, Ottawa dans ce cas, et prenne en considération ses projets, ses plans et son avenir. Cela ne s'est pas fait dans ce cas.
Finalement, si c'est là le premier test que subit le gouvernement sur les questions de transparence et de responsabilité, en tant qu'ancien enseignant je dois dire que je lui donnerais un F.
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Monsieur le Président, j'aimerais féliciter de son excellent exposé le collègue d'Ottawa-Centre.
Je voudrais néanmoins qu'il commente ce qui suit: on parle toujours d'appel d'offres; or, à mon sens, on oublie un mot. Le mot important qu'on oublie, c'est « public ». Il s'agit d'appel d'offres public: ces mots vont ensemble. En effet, quand un gouvernement, un organisme public recourt à des appels d'offres, il s'agit d'appels d'offres publics. Cela signifie que les documents sont déposés et que quiconque peut les consulter et peut, s'il inclut l'argent voulu, déposer une offre.
Le député a tout à fait raison, dans tout ce qu'il a dit. Toutefois, selon lui, le processus engagé actuellement peut-il mener à un appel d'offres public?
J'aimerais aussi qu'il commente les dires du parti au pouvoir. Plus tôt, on a entendu dire qu'on ne pouvait pas discuter des choses en public, sous le prétexte qu'on était en train de procéder à une entente. Puisqu'on travaillait à l'élaboration d'une entente, on ne pouvait pas en discuter publiquement.
J'aimerais qu'on me le dise, mais il me semble que c'est faux de dire cela. En effet, quand on va faire un appel d'offres public, les documents sont déposés, et cela se prépare longtemps d'avance. Or je suis tout à fait d'accord.
J'aimerais aussi que mon collègue fasse état des étapes préalables. Il faut: établir les besoins, qui sont publics; établir aussi qui vont être les maîtres d'oeuvre; établir qui fera quoi. Chaque élément demande des appels d'offres, autant les maîtres d'oeuvre, les ingénieurs, les gens appelés à construire ce bâtiment, ou qui vont le rénover s'il est déjà existant.
Mon collègue pourrait-il commenter mes propos?
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Monsieur le Président, on pourrait également demander au leader du gouvernement à la Chambre de répondre puisque c'est ce qu'il fait depuis de nombreux jours.
Je suis ravi de participer au présent débat. Je partagerai mon temps de parole avec mon collègue, le député de Mississauga—Erindale.
Il y a trois ou quatre éléments d'importance à garder en tête au sujet de cette question. J'aborde brièvement chacun d'entre eux.
Il a été question de la répartition 75:25 de la fonction publique fédérale, dans la région de la capitale nationale.
[Français]
J'ai toujours appuyé cette répartition équitable des employés de la fonction publique du Canada dans la région de la capitale nationale entre le côté ontarien et le côté québécois de la capitale nationale.
J'ai toujours travaillé en ce sens et j'en ai toujours appuyé les initiatives également. Jusqu'à très récemment, on se rapprochait de l'objectif de 75/25, mais depuis un certain temps, on semble s'en éloigner.
Ma première objection à la proposition non sollicitée de Minto Development à l'effet que le gouvernement du Canada se porte acquéreur de JDS Uniphase est due l'impact que pourrait avoir cet achat sur l'atteinte de l'objectif de la répartition 75/25.
On parle d'un million de pieds carrés, de 100 000 mètres carrés du côté ontarien. C'est une acquisition énorme. Cela causerait un recul certain dans l'atteinte de cet objectif du 75/25. Avant qu'on ait occupé ces 100 000 mètres carrés supplémentaires, et avant qu'on ait rempli les locaux qui auront été laissés vacants, on aura reculé de beaucoup dans l'atteinte de cet objectif.
Ma première objection, c'est que cette acquisition nous éloignerait de l'atteinte de l'objectif, alors que le ministère des Travaux publics et des Services gouvernementaux n'a jamais mis de l'avant un plan pour contrer cet effet.
Ma deuxième préoccupation vient du fait que le gouvernement du Canada, comme principal employeur dans la région de la capitale nationale a une obligation de bon employeur. Il a aussi l'obligation d'être saisi de l'impact de ses décisions sur l'économie et sur la population locales.
D'ores et déjà, il existe un déséquilibre entre le nombre d'emplois dans l'est de la région — c'est-à-dire dans la ville d'Ottawa — et dans l'ouest de la ville d'Ottawa. Par exemple, selon les données qui existent sur les années/personnes, par rapport à l'emploi du côté ontarien de la région de la capitale nationale, il y a un déséquilibre marqué entre l'ouest et l'est en faveur de l'ouest, où il y a drôlement plus d'emplois.
Une acquisition d'un million de pieds carrés dans l'ouest d'Ottawa ne ferait qu'exacerber une situation qui est déjà inquiétante. Le gouvernement du Canada, en tant que bon employeur, en tant que citoyen modèle, ou qui se veut modèle, se doit, dans ses décisions, de faire attention à leurs répercussions sur l'économie et la population locales.
Lorsque nous parlons d'infrastructures locales, il faut reconnaître que ce déséquilibre, faisant en sorte que l'est soit désavantagé, est très évident. Si le gouvernement du Canada, pour quelle que raison que ce soit, se portait acquéreur d'un million de pieds carrés dans l'ouest de la ville, il faudrait qu'il ait un plan de redressement, tout comme il faudrait qu'il ait un plan de redressement pour le partage du 75/25 pour les côté ontarien et québécois de la région de la capitale nationale.
Ce sont deux préoccupations majeures auxquelles s'ajoutent une troisième. Le gouvernement fait face à une proposition non sollicitée.
[Traduction]
À chaque fois que le gouvernement fait l'acquisition d'un grand espace comme celui-ci, en l'occurrence un million de pieds carrés, soit 100 000 mètres carrés, cela a une incidence sur l'économie locale. C'est une erreur de faire une telle acquisition suite à une proposition spontanée. J'estime que le gouvernement a le devoir de respecter ses propres engagements en matière de transparence et de procéder à un appel d'offres.
Les arguments avancés par le secrétaire parlementaire du ministre des Travaux publics, qui affirme que le gouvernement pourrait laisser passer l'offre, ne tiennent pas la route. S'il s'avère que la meilleure offre est celle que Minto a proposée spontanément, alors tant mieux. Toutefois, comme je l'ai toujours dit — et M. Greenberg de Minto Developments, avec qui j'ai discuté de ce dossier, le confirmera — le gouvernement ne devrait pas accepter de proposition spontanée. Si le gouvernement du Canada achète ce complexe, cela devrait être à l'issue d'un appel d'offres public. Je sais qu'il y a d'autres soumissionnaires potentiels, tant du côté du Québec que de l'Ontario. Certains se trouvent dans l'est, à Orléans, et j'imagine que le député d'Ottawa—Orléans aimerait savoir que le gouvernement n'a pas l'intention de lancer un appel d'offres. Je crois que dans Glengarry—Prescott—Russell, il y a aussi des soumissionnaires potentiels qui possèdent des biens immobiliers et qui pourraient envisager de faire une offre. Je sais que les secteurs de Gatineau, Aylmer et Hull comptent aussi des intéressés.
Le gouvernement gagnerait beaucoup à faire un appel d'offres et à inviter les soumissionnaires à présenter leur meilleure offre possible. Si l'offre de Minto s'avère être celle qui répond le mieux aux besoins du gouvernement, alors il faudra lui donner suite à condition que Travaux publics dresse un plan garantissant la réalisation de l'objectif de longue date concernant la répartition des fonctionnaires dans la région de la capitale nationale, selon lequel 75 p. 100 d'entre eux doivent travailler du côté ontarien et 25 p. 100 du côté québécois. De plus, s'il veut être un bon employeur et un citoyen modèle, le gouvernement devrait rétablir l'équilibre entre l'est et l'ouest. Voilà les conditions qui, comme je l'ai toujours dit, doivent être remplies dans le cas des offres comme celle de Minto.
[Français]
Je tiens aussi à prendre une minute pour faire un commentaire au député de Gatineau relativement à ce qu'il disait de mon collègue de Hull—Aylmer. J'ai été élu avant le député de Hull—Aylmer, et, dès mon élection, j'ai eu à travailler avec lui alors qu'il était chef de cabinet du ministre régional. Je peux vous assurer que, même à ce moment-là, il voyait à s'occuper des dossiers de l'Outaouais québécois. Lorsqu'il a été élu député de Hull—Aylmer, il s'est joint au caucus gouvernemental de la région de la capitale nationale. Nous nous rencontrions toutes les semaines. Durant ces réunions, nous invitions certains ministres qui menaient des dossiers d'importance pour notre région, afin de faire valoir notre point de vue. Je peux vous assurer, à vous, monsieur le Président, tout comme à la population de Hull—Aylmer, que le député de Hull—Aylmer a saisi toutes les occasions qui lui étaient offertes pour revendiquer, comme il se doit, en faveur de son comté et des gens qu'il représentait. Donc, l'affirmation du collègue de Gatineau, il faut franchement la prendre avec un grain de sel, car elle ne tient pas la route.
Je voulais également profiter de cette occasion pour souligner le fait qu'on se demande qui s'en irait là. Je vous avoue qu'en tant que député d'Ottawa—Vanier, circonscription où se situe présentement le quartier général de la GRC, je suis quelque peu préoccupé. Si j'ai tort, j'aimerais que le commissaire de la GRC me corrige publiquement, mais on me dit c'est que c'est lui, le commissaire de la GRC, qui exerce des pressions pour que cette entente soit conclue.
Essentiellement, cette entente est conclue. Une lettre d'intention a été envoyée. D'ailleurs le secrétaire parlementaire l'a affirmé lui-même. Dès qu'une lettre d'intention est envoyée, le reste n'est que formalité, incluant la procédure au Conseil du Trésor. Si j'ai tort, je veux bien, mais alors, le gouvernement devrait tenir compte de la volonté de la Chambre et attendre que l'on vote sur cette proposition. Je soutiens cette proposition d'adopter le deuxième rapport du comité. Elle demande au gouvernement, lorsqu'il fait des acquisitions de l'importance de celle-ci — ou qu'il se propose d'en faire— , qu'il le fasse à la suite d'un processus d'appel d'offres public.
Je conclus avec ceci. Si jamais on allait de l'avant avec cette acquisition, le gouvernement aurait la responsabilité de dire comment il entend atteindre l'objectif de la répartition 75-25, et comment il compte corriger plutôt qu'exacerber le déséquilibre qui existe maintenant entre l'est et l'ouest de la région de la capitale nationale, du côté d'Ottawa.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole au sujet de cette motion.
Les Canadiens s'attendent à ce que le gouvernement et les parlementaires gèrent les affaires de notre grand pays avec diligence et avec un sens aigu de la responsabilité. L'exécutif, le gouvernement, est censé gérer les affaires courantes tandis que les Canadiens, par l'entremise des parlementaires élus, font office de groupe de rétroaction et de soupape de sûreté en ce qui concerne la conduite du gouvernement. Notre démocratie repose sur cette dynamique et les bénéficiaires en sont le Canada et ses citoyens.
Les parlementaires du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires, dont je suis fier de faire partie, s'affairent à examiner avec diligence diverses méthodes et pratiques pour s'assurer que les Canadiens sont bien servis.
Le comité a eu le plaisir de s'entretenir avec la vérificatrice générale et avec des représentants de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada. Le comité s'est intéressé au chapitre 7 du rapport de 2006 de la vérificatrice générale, qui a trait à l'acquisition de bureaux loués. La vérificatrice générale et son équipe accomplissent un travail excellent et exhaustif dans ce dossier depuis des années. Ils ont transmis au comité des renseignements très instructifs et éclairés.
Le comité, et tout lecteur de ce chapitre, comprend qu'il y a lieu d'améliorer les pratiques gouvernementales d'acquisition des locaux à bureaux. Le comité a examiné avec grand intérêt les ratés possibles et a cerné des possibilités d'amélioration de la façon de dépenser les deniers publics pour faire l'acquisition de locaux à bureaux.
Le comité a obtenu la confirmation que le gouvernement est sur le point d'acquérir de grands espaces à bureaux dans la région d'Ottawa. Le gouvernement aurait signé une lettre d'intention pour acheter le complexe JDS Uniphase à Ottawa sans faire d'appel d'offres concurrentiel ouvert et transparent.
Étant donné que le comité venait d'entendre de la bouche de la vérificatrice générale des exemples de mauvaise administration de l'argent des contribuables, j'ai proposé une motion exhortant le gouvernement à agir avec diligence raisonnable avant d'acquérir un bien immobilier d'importance, comme le complexe JDS Uniphase, et à faire reposer toute décision sur un processus d'appel d'offres concurrentiel.
J'étais ravi que la majorité des membres du comité appuient la motion, mais j'ai été quelque peu abasourdi de voir mes collègues du Parti conservateur voter contre la responsabilité et de la transparence.
Cette motion vise à encourager des dépenses publiques judicieuses et à faire en sorte qu'on évalue toutes les options avant de prendre une décision.
J'admets qu'il y a des situations où les conditions et les exigences peuvent sembler particulières. Comme j'ai déjà travaillé dans le secteur privé pendant des années, je comprends bien les tenants et les aboutissants des appels d'offres en vue d'acheter des produits ou de réaliser des projets lorsque des sommes importantes sont en jeu. Si des exigences particulières sont rattachées à la propriété dont on a besoin, ces exigences peuvent être incluses dans l'appel d'offres.
Les députés seraient surpris de voir combien d'offres créatives et utiles peuvent alors être faites. De plus, lorsqu'il y a appel d'offres, tous les soumissionnaires, y compris ceux qui sont apparemment les favoris, doivent offrir des prix concurrentiels puisqu'ils savent que l'appel est ouvert à tous et que d'autres soumissionnaires s'intéressent aussi au marché.
Je suis heureux que ce débat ait lieu maintenant. Même si le gouvernement a signé une lettre d'intention, le bâtiment n'a pas encore été acheté. C'est le temps de veiller à ce qu'on prenne une bonne décision, pour que les Canadiens en aient le plus possible pour leur argent.
Le Parti libéral a voulu plusieurs fois s'adresser au ministre des Travaux publics en vue de connaître les intentions du gouvernement concernant cette transaction. Malheureusement, le ministre ne siège pas à la Chambre, alors il ne peut pas répondre à ces questions.
La motion est raisonnable et logique. Elle demande au gouvernement de garantir la transparence, l'obligation de rendre compte et l'ouverture.
Il me semble amusant que mes collègues conservateurs s'opposent à cette motion. Ils se disent les champions de la responsabilité, mais leur position à l'égard de cette motion démontre que les libéraux ont raison de dire ce qu'ils disent depuis un certain temps.
Non seulement les conservateurs favorisent une responsabilité sélective, mais ils semblent n'en avoir que pour les slogans et la rhétorique. « Faites ce que je dis, et non ce que je fais. » La responsabilité est bonne à leurs yeux lorsque le gouvernement n'est pas obligé de rendre des comptes. Mais lorsqu'il est question d'une véritable obligation de rendre compte et d'une gestion prudente des deniers publics, les conservateurs semblent hésiter.
L'ironie dans tout cela, c'est que les conservateurs accusent le gouvernement libéral précédent de leur avoir forcé la main pour acheter cet immeuble. Si c'est vraiment le cas, les libéraux leur offrent clairement l'occasion d'améliorer la transaction dès maintenant. S'ils croient vraiment que les libéraux les ont placés dans une situation embarrassante ou ont fait des erreurs, pourquoi ne votent-ils pas pour cette motion et ne blâment-ils pas les libéraux?
J'espère que mes collègues députés, y compris les conservateurs, s'uniront pour appuyer cette motion simple et claire. La motion n'empêche pas le gouvernement d'obtenir quelque propriété que ce soit. En fait, elle le protège contre toute accusation future de manque de transparence. La décision pourrait être retardée quelque peu, mais la motion ferait en sorte que l'on prenne une bonne décision, dans l'intérêt de tous les Canadiens.
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Monsieur le Président, la motion dont nous sommes saisis demande essentiellement au gouvernement fédéral actuel et aux suivants d'abandonner l'idée même d'accepter des offres spontanées pour l'examen d'une propriété ou, je suppose, à tout autre égard, pour l'acquisition de biens par le gouvernement fédéral.
J'essaie de faire preuve de diplomatie, mais le mieux que je puisse dire c'est qu'il s'agit d'une idée stupide, extrêmement stupide. En effet, le député devrait savoir qu'un certain nombre d'immeubles du gouvernement fédéral ont été achetés ou loués de cette façon et que les contribuables en ont eu pour leur argent.
J'encourage le député à en parler au député de Kings—Hants, à la députée de Sudbury et aux autres anciens ministres des Travaux publics qui siègent du côté du gouvernement. Je serais plus que disposé à parier avec lui que pratiquement tous lui confirmeront à juste titre la stupidité de son idée.
J'ai déjà donné des exemples, mais en voici un autre. Seulement à quelques coins de rue de la colline du Parlement, l'immeuble sis au 90, rue Sparks, a été acheté par la Couronne au prix de 60 millions de dollars et il est maintenant occupé par une dizaine de ministères et agences du gouvernement fédéral. Sa valeur aux livres à l'époque était de 72 millions de dollars. Il a été acheté au prix de 60 millions de dollars grâce à une offre spontanée et les contribuables en ont eu pour leur argent.
La simple idée de sacrifier cette façon de mener les affaires est carrément stupide. Comme je l'ai dit, nous croyons en la concurrence. Nous croyons en un processus d'appel d'offres ouvert, transparent et efficace. Si le député condamne cette façon de procéder dans le cas de l'ancien immeuble JDS, tout ce que je peux dire c'est que c'est son propre gouvernement qui a entamé les démarches il y a des années et qui a commencé à négocier cette acquisition en 2004.
Les contribuables doivent effectivement en avoir pour leur argent. Il ne convient pas, selon nous, de supprimer des options qui permettent au gouvernement de réaliser des transactions rentables. Le député, malgré le respect que je lui dois, ne sait vraiment pas de quoi il parle.
Lorsqu'elles sont utilisées correctement, les propositions spontanées permettent de rentabiliser l'argent des contribuables. Cela a été le cas à plusieurs reprises dans le passé et il est possible que ce soit la même chose à l'avenir, mais c'est profondément stupide de sa part d'affirmer tout à fait gratuitement que c'est fondamentalement une mauvaise idée.
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Monsieur le Président, j'aimerais revenir sur les observations faites par le secrétaire parlementaire il y a quelques minutes et le féliciter des efforts qu'il a faits pour défendre l'indéfendable.
On peut sûrement pardonner à la plupart des Canadiens de présumer que cette entente conclue dans la région d'Ottawa est un élément caractéristique d'un modèle de conduite que le gouvernement a adopté très tôt dans son mandat.
Je veux que ce soit bien clair, et je crois que tous les députés seraient d'accord, que nous essayons d'encourager et de renforcer la responsabilisation. La plupart des députés travaillent avec ardeur pour obtenir les amendements souhaitables au projet de loi C-2 et en faire ainsi une bonne loi sur la responsabilité. Je crois toujours qu'il faut pardonner aux Canadiens de déduire qu'il y a là une tendance lourde qui suscite de leur part des questions fondamentales. J'illustre mon point.
Premièrement, le gouvernement fait des ravages, par exemple en modifiant les règles d'achat auprès d'un fournisseur unique sans avis ni consultation. Bon nombre de mes électeurs et des milliers d'entreprises travaillent main dans la main avec le gouvernement fédéral et ce, depuis des années. Or, ils découvrent un matin que le gouvernement veut leur imposer un système d'approvisionnement pour lequel ils n'ont jamais été consultés.
Le gouvernement a éliminé la stratégie d'achat visant les entreprises autochtones. Elle a été reléguée aux oubliettes. Voilà ici encore un comportement typique.
Le conseiller juridique de la Chambre des communes a donné un avis selon lequel le projet de loi sur la responsabilisation est inconstitutionnel, tout au moins en partie, mais le gouvernement n'a pas corrigé les aspects inconstitutionnels du projet de loi.
Le ministre de la Défense nationale, dont les antécédents de lobbyiste pour l'industrie de la défense paraissent déjà plutôt mal, souhaitait acquérir des avions d'une valeur de 3,2 milliards de dollars d'un fournisseur unique, sans processus d'appel d'offres. Il nie maintenant cela et fait marche arrière.
Voilà une transaction immobilière pour laquelle il existe une lettre d'intention, comme l'a admis le secrétaire parlementaire et, en son nom, le ministre de TPSGC également, mais, apparemment, aucune entente n'a été conclue. Le gouvernement fait encore ici marche arrière. Je pense qu'on pourrait pardonner aux Canadiens d'arriver à la conclusion qu'il y a là un comportement systématique.
Le gouvernement n'a rien appris du rapport Nielsen des années Mulroney. À cette époque, le premier ministre Mulroney avait demandé à l'ancien ministre, le député de Yukon, M. Nielsen, d'effectuer une analyse en profondeur des transactions immobilières concernant le gouvernement fédéral en raison des circonstances embarrassantes entourant bon nombre d'entre elles. Le processus a fini par causer des problèmes à l'ancien premier ministre et à son gouvernement conservateur. Je ne crois pas que le gouvernement actuel a pris connaissance de ce rapport ou en a compris grand-chose.
Les commentaires récents du ministre des Transports me reviennent à l'esprit dans ce contexte. En effet, dans un discours à Gatineau, il a déclaré qu'il était prêt à exercer son influence politique et à déplacer un musée de 800 millions de dollars de ma circonscription, Ottawa-Sud, vers la sienne, qui est située de l'autre côté de la rivière. Il a dit ça même si une étude de conception et d'analyse technique et architecturale que le musée a commandée et qui a coûté 1 million de dollars a révélé que le site visé par le ministre ne figurait même pas sur la courte liste des cinq emplacements retenus. Encore ici, je ne blâmerais pas les Canadiens d'arriver à la conclusion qu'il y a là quelque chose de systématique.
De plus, le ministre des Transports n'a pas été avare de commentaires récemment lorsqu'on lui a posé une question au sujet de la Commission de la capitale nationale, une organisation clé pour le développement de cette région. Il a déclaré qu'il remettait en question l'existence même de la CCN, et cela sans préavis, sans dialogue, sans débat, sans commentaire et sans consultation. Au lieu d'envisager des réformes constructives, le gouvernement adopte un comportement systématique qu'il semble vouloir ériger en système. Sa méthode, c'est celle du faites ce que je dis et non ce que je fais.
Tout récemment, nous avons entendu dire que le ministre de la Santé possédait 25 p. 100 des actions d'une compagnie de soins de santé privés qu'il est maintenant chargé de réglementer à titre de ministre de la Santé. Alors qu'il était dans l'opposition, le gouvernement en poste s'en est pris violemment au commissaire à l'éthique, l'accusant même de ne pas être à la hauteur de ses tâches, mais il se cache maintenant derrière ses décisions. Le ministre de la Santé n'a pas confié ses actions à une fiducie sans droit de regard. Au contraire, il a fait une très courte déclaration, dans laquelle il a affirmé qu'il n'avait pas l'intention de se mêler de ces affaires pendant qu'il occupait un poste de ministre. Là encore, je n'en voudrais pas aux Canadiens de croire que c'est une drôle de façon de se comporter.
Enfin, la question des propositions spontanées, qui appuient le développement économique par rapport à l'optimisation des ressources, comme le secrétaire parlementaire du ministre l'a expliqué à la Chambre, n'est qu'un tour de passe-passe. C'est tout à fait illogique.
Le processus d'appel d'offres est à la base même de notre régime d'approvisionnement. C'est la pierre d'assise de tout régime d'approvisionnement. Pour un gouvernement qui se targue de défendre le principe de la responsabilisation, il est très difficile pour la plupart des Canadiens d'essayer de comprendre l'adoption d'un tel modèle de comportement dans les 120 premiers jours de son arrivée au pouvoir.
Je suis d'avis que la motion à l'étude est sensée. J'exhorte tous les parlementaires à l'appuyer. Il s'agit maintenant de voir si, à titre de parlementaires, nous sommes prêts à nous pencher sérieusement sur la question de la transparence et de la responsabilité.
Il est très dommage que le gouvernement ait décidé, et c'est à mon avis une très mauvaise décision qu'il a prise, de nommer au Sénat une personne non élue qui a même refusé de se présenter aux dernières élections, pour lui permettre de gérer des contrats d'approvisionnement de plusieurs milliards de dollars alors qu'elle ne peut répondre aux questions posées à la Chambre à ce sujet.