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Monsieur le Président, j'ai effectivement le plaisir d'intervenir au sujet du projet de loi . Comme des collègues l'ont fait remarquer, de nombreux éléments de ce projet de loi sont tout à fait judicieux. En fait, c'est la troisième fois que la Chambre est saisie de la plupart des éléments de ce projet de loi. Toutefois, ce texte entraîne une perte énorme, une perte nouvelle et énorme pour les milieux agricoles.
Le gouvernement minoritaire d'en face a pris l'habitude d'insérer dans bon nombre de ses communiqués, notamment, la mention « le nouveau gouvernement », mais comme beaucoup de choses que fait ce Parti conservateur minoritaire, cela est trompeur. Il n'y a rien de nouveau dans le projet de loi, à l'exception de l'article que j'ai mentionné, l'article 43. L'effet de cet article, pour dire les choses simplement, c'est de fouler aux pieds les droits des agriculteurs. Je répète: l'article 43 foule aux pieds les droits des agriculteurs.
Le nouveau gouvernement, le nouveau gouvernement conservateur, a conclu une entente avec les grandes entreprises ferroviaires et avec les grandes sociétés céréalières afin d'éliminer les accords que le gouvernement précédent avait conclus, accords qui auraient donné aux producteurs de céréales un certain pouvoir et plus de latitude dans leurs relations avec les chemins de fer. Il s'agissait, en fait, de céder la gestion des wagons-trémie à la Farmer Rail Car Coalition, regroupement d'organismes de l'Ouest, dans l'intérêt du système de transport et des agriculteurs.
Les dispositions de ce projet de loi, et en particulier l'article 43, témoignent donc des priorités réelles du gouvernement. Avec la mise en oeuvre de ces deux dispositions et sa décision du 4 mai, le gouvernement conservateur a bradé les agriculteurs de l'Ouest du Canada et donné un actif d'une valeur incroyable, encore une fois, aux sociétés ferroviaires.
Les deux dispositions en question sont le résultat de la trahison du gouvernement envers les agriculteurs de l'Ouest et du non-respect d'un accord signé de bonne foi entre la Farmer Rail Car Coalition et le gouvernement du Canada. En vertu de cet accord signé en novembre 2005, le parc fédéral de wagons-trémies aurait été transféré à la Farmer Rail Car Coalition. Celle-ci s'était engagée à payer 203 millions de dollars pour les wagons. Elle avait en outre pris l'engagement d'assurer la maintenance du parc à un taux concurrentiel très inférieur au coût non justifié des compagnies de chemin de fer.
Le troisième rapport du Comité permanent des transports, daté du 14 février 2005, expliquait l'une des causes principales du long délai intervenu entre l'annonce faite par le précédent gouvernement fédéral relativement au transfert de la flotte de wagons-trémies en 1996 et l'accord conclu avec la Farmer Rail Car Coalition en novembre 2005. Selon le rapport, « les chemins de fer avaient un droit de premier refus d’acheter les wagons jusqu’à l’été de 2002 ».
Aucune mesure ne pouvait être prise avant la péremption de cet arrangement. Il a ensuite fallu quelques mois pour que le gouvernement fédéral prenne sa décision finale, en dépit de l'appui peu enthousiaste de Transport Canada et de l'opposition persistante des chemins de fer.
En ce qui concerne Transports Canada, j'ai eu des rapports avec ce ministère pendant quelque 30 années, dans une vie antérieure si je puis dire, à titre de président du Syndicat national des cultivateurs. Dans l'histoire du Canada, ou à tout le moins pendant ces 30 années, Transports Canada a toujours été du côté des sociétés ferroviaires plutôt que des cultivateurs. Le précédent ministre des Transports était disposé à mettre Transports Canada à rude épreuve et à proposer une entente favorable aux producteurs primaires. Le ministre des Transports, de l’Infrastructure et des Collectivités du soi-disant nouveau gouvernement trahit ces producteurs primaires pour servir les intérêts des grosses sociétés ferroviaires.
Ce n'est pas ce que à quoi nous nous attendons d'un nouveau gouvernement. Nous nous attendons à ce qu'un nouveau gouvernement ait le courage de défendre les moins puissants au Canada. À cet égard, le nouveau gouvernement a échoué de façon lamentable et il a trahi la collectivité agricole en faisant fi de l'entente signée par le précédent gouvernement.
Avant d'aborder cette question en détails, j'aimerais dire quelques mots au sujet de la responsabilité, un thème que le gouvernement fait semblant de trouver important. Depuis que la possibilité du transfert de la flotte de wagon-trémies du gouvernement a été évoquée, les sociétés ferroviaires ont maintenu leur position, à savoir qu'elles s'opposent complètement à tout transfert ou vente de la flotte de wagon-trémies à la Farmer Rail Car Coalition. Cependant, comme en fait foi un témoignage présenté devant le Comité de l'agriculture, les sociétés ferroviaires n'ont jamais déclaré, même pas à l'Office des transports du Canada, les coûts encourus pour l'entretien de la flotte de wagon-trémies dont elles ont le contrôle depuis les années 1970.
À ceux et celles qui ne connaissent pas parfaitement ce dossier, je dirai que le précédent gouvernement fédéral a acheté des wagons-trémies pour les sociétés ferroviaires. Il était donc propriétaire de ces wagons et il exerçait un certain contrôle sur la flotte de wagons du fait que c'était lui, et non pas les sociétés ferroviaires, qui fournissait le matériel roulant pour le transport du grain à partir des Prairies. Voilà pourquoi cela était nécessaire. Dans le cas qui nous occupe, nous parlons des wagons-trémies. Comme je l'ai dit, les sociétés ferroviaires n'ont pas déclaré les coûts d'entretien de la flotte dont elles avaient le contrôle depuis les années 1970.
Un représentant de l'Office des transports du Canada a déclaré devant le Comité de l'agriculture que l'Office des transports n'avait pas ménagé ses efforts pour collaborer avec les sociétés ferroviaires, mais qu'il avait constaté que « [...] les sociétés ferroviaires ne recueillent pas de renseignements détaillés sur l'entretien des wagons-trémies, ce qui a rendu cette étude beaucoup plus difficile [...] » C'est ce que ce représentant a dit devant le Comité de l'agriculture le 16 mai 2006.
Les députés du nouveau gouvernement, en particulier ceux des collectivités rurales de l'Ouest canadien, ont refusé de protéger les intérêts de leurs électeurs. À tout le moins, ils devraient avouer à la Chambre que la décision du gouvernement de renier l'entente conclue avec le CCRH repose sur un fait simple: les compagnies de chemin de fer peuvent assurer l'entretien du parc de wagons-trémies au même coût que le CCRH. Or, ils ne l'ont pas fait et ils sont incapables de le faire.
Le 4 mai, le ministre des Transports, de l'Infrastructure et des Collectivités a déclaré que la décision du gouvernement profiterait aux agriculteurs de l'Ouest canadien en raison d'une réduction du coût de 2 $ par tonne. Or, dans un communiqué, le ministre a indiqué que cette réduction de 2 $ par tonne était une cible éventuelle. Cette réduction n'est donc pas réelle, mais potentielle. Ce n'est rien de plus qu'une possibilité. Les agriculteurs de l'Ouest n'ont aucune assurance que cette réduction leur sera véritablement consentie.
Par ailleurs, dans une entrevue qu'il a accordée au Western Producer le 11 mai, le ministre des Transports, de l'Infrastructure et des Collectivités a cette fois déclaré que la réduction se situerait entre 1,50 $ et 2 $. Le ministre lui-même n'est pas cohérent lorsqu'il s'agit du montant de l'éventuelle réduction.
Le ministre des Transports, de l'Infrastructure et des Collectivités a contredit sa propre déclaration selon laquelle les agriculteurs réaliseraient des économies annuelles de 50 millions de dollars dans son communiqué et dans l'entrevue qu'il a donnée au Western Producer. Ce n'est toutefois pas inhabituel que le nouveau gouvernement se contredise. C'est arrivé pendant la période des questions aujourd'hui. Cela arrive chaque jour. À vrai dire, aucun secteur ne constate autant de contradictions que celui de l'agriculture.
Pendant la campagne électorale, le chef des conservateurs donnait l'impression qu'il allait consentir des fonds immédiatement aux agriculteurs. Se souvient-on de cette promesse de janvier dernier et du printemps dernier? Les conservateurs ont-ils alloué immédiatement de l'argent aux agriculteurs? La ministre des Ressources humaines et du Développement social affirme que si. Le gouvernement précédent avait annoncé des fonds en novembre dernier et c'est cet argent que l'on est en train de verser. Le dernier budget prévoyait moins d'argent que ce que l'ancien gouvernement avait versé. Jusqu'à présent, le gouvernement n'a pas versé aux agriculteurs d'autres fonds que ceux annoncés par l'ancien gouvernement.
La ministre parle du programme d'options, mais ce programme consiste à blâmer les victimes. Au lieu d'indemniser les producteurs en raison des faibles prix à la ferme, les conservateurs ont créé un programme d'options destiné aux producteurs qui pratiquent l'agriculture depuis 40 ans. Peut-être que DRHC dispense le programme de perfectionnement des compétences aux agriculteurs, mais on pensait que c'était Agriculture Canada. Je peux m'imaginer les bureaucrates d'Agriculture et Agroalimentaire Canada en train d'enseigner à un agriculteur qui a 40 ans d'expérience comment faire mieux. Je n'ai aucun mal à m'imaginer cela, parce que ce que le gouvernement fait avec son programme d'options, c'est blâmer les victime. Le gouvernement pense que, si un agriculteur perd de l'argent, c'est parce que ses compétences laissent à désirer. C'est ce que laisse entendre le gouvernement.
Puis-je rappeler à la ministre des Ressources humaines et du Développement social que le problème auquel se heurte le milieu agricole, ce sont les faibles prix des denrées à l'échelle mondiale causés par les subventions offertes dans d'autres pays. Voilà ce qui pose problème.
J'aimerais faire une courte digression. Le ministre du Commerce international et le ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire avaient l'occasion d'être en Australie aujourd'hui pour participer à une réunion du groupe de Cairns, dont le Canada est un membre fondateur. À cette réunion, les États-Unis et l'Union européenne allaient présenter des arguments concernant la nécessité d'un accord de l'OMC favorisant un meilleur accès aux marchés et une réduction des subventions à l'exportation et concernant des éléments bénéfiques pour les agriculteurs canadiens. Où sont ces deux ministres? Ils siègent à la Chambre aujourd'hui, négligeant leur responsabilité envers le milieu agricole du pays.
S'agissant d'agriculture, je pourrais aborder six points, mais je veux traiter en particulier du projet de loi . À vrai dire, le ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire et le nouveau gouvernement ont échoué lamentablement. Ils n'ont pas réussi à régler les problèmes du secteur agricole.
Le ministre des Transports, de l’Infrastructure et des Collectivités affirme que les agriculteurs réaliseront des économies annuelles de 50 millions de dollars, mais son propre communiqué de presse le contredit. Cela signifie que le gouvernement du Canada ne peut pas respecter les chiffres qu'il avait initialement annoncés quant à la partie de la réduction de taux qui allait revenir aux agriculteurs. Déjà, c'est suffisant pour qu'on refuse d'appuyer ces dispositions.
Toutefois, la FRCC a été très franche quant à sa position concernant le coût d'entretien des wagons pour les producteurs, et l'OTC appuie cette position en se fondant sur les résultats d'une étude présentée à Transports Canada le 29 mars 2005. Ce document établit très clairement que les deux grandes sociétés ferroviaires, le Canadien National et le Canadien Pacifique, pratiquent intentionnellement des prix trop élevés. Autrement dit, elles arnaquent les agriculteurs depuis plus d'une décennie, et le gouvernement continue d'appuyer cette pratique.
M. Dean Allison: Qui formait le gouvernement?
L'hon. Wayne Easter: Le député d'en face demande qui formait le gouvernement. Nous avions conclu une entente avec la FRCC pour éviter ce type d'arnaque, mais le nouveau gouvernement, en face, ne l'a pas respectée. Il a trahi la confiance des agriculteurs de l'Ouest et, essentiellement, s'est rangé du côté des sociétés ferroviaires.
Pendant que j'ai la parole, j'en profite pour lire un extrait de ce rapport. Incidemment, ce rapport n'aurait pas été rendu public n'eût été du travail d'un journaliste du Western Producer qui avait obtenu et publié le rapport. En voici des extraits qui ont été envoyés à Helena Borges, directrice exécutive de la Politique ferroviaire à Transports Canada, par Neil Thurston, directeur de l'Économie des chemins de fer à l'OTC. Ce rapport a été présenté à la suite d'une demande formulée par Transports Canada à l'OTC « concernant l’évaluation effectuée par le personnel de l’Office en ce qui a trait aux dépenses du CN et de CP Rail pour l’entretien du parc de wagons-trémies du gouvernement en 2004 ».
S'inspirant des renseignements fournis par les sociétés de chemin de fer, l'OTC a déterminé que le coût d'entretien de chaque wagon-trémie utilisé exclusivement pour le transport du grain est de 1 686 $ par année. Aux termes des dispositions relatives au plafond de recettes, les sociétés de chemin de fer recevaient, pour l'entretien, 4 329 $ par wagon par année.
Le gouvernement fédéral possède actuellement plus de 12 000 wagons-trémies en service dans l'Ouest. Les députés peuvent faire le calcul eux-mêmes: 12 000 wagons, un coût réel de 1 686 $ et une facturation de 4 329 $. Les agriculteurs de l'Ouest versent un trop-payé annuel de plus de 30 millions de dollars. Le nouveau gouvernement compte maintenir ces coûts présumément excessifs et permettre aux sociétés de chemins de fer de continuer à escroquer les agriculteurs. Le rapport auquel j'ai fait référence a été déposé, à contrecoeur, par le secrétaire parlementaire du ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire.
J'aimerais ajouter qu'au cours de la réunion du 16 mai 2006 du Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire, M. Sinclair Harrison, président de la FRCC, a parlé d'autres rapports confidentiels de Transports Canada qui appuient la position que maintient la FRCC depuis de nombreuses années. M. Harrison a dit:
À notre demande, Transports Canada a engagé QGI, un cabinet d'experts-conseils spécialisés dans les inspections de wagons, pour vérifier environ 1 000 des 12 000 wagons du gouvernement fédéral, ce qui est un échantillon représentatif. À notre avis, le rapport confidentiel de QGI confirme les constats de la FRCC quant à la fréquence à laquelle l'entretien normal était ainsi retardé.
Les montants sont cités dans le rapport et sont également entre les mains de Transports Canada. Je le répète, peut-être le comité devrait-il en avoir connaissance. Le montant associé aux réparations à effectuer aux wagons, Transports Canada et la FRCC en conviennent tous les deux, représente 35 millions de dollars de travaux qui n'ont pas été effectués mais qui ont pourtant été payés.
Le service non fourni a été acheté aux sociétés de chemin de fer.
Les faits sont les suivants: le gouvernement précédent a conclu une entente qui aurait été dans l'intérêt de la communauté agricole. Le nouveau gouvernement est arrivé au pouvoir et, en vertu de l'article 43 du projet de loi , a déchiré cette entente. Une fois de plus, le gouvernement a vendu les agriculteurs de l'Ouest aux grandes sociétés ferroviaires. Il a énormément de comptes à rendre.
Je le répète, la quasi-totalité du projet de loi n'a rien de nouveau. Il contient les bons éléments proposés par le gouvernement précédent mais l'article 43 a pour effet de...
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Monsieur le Président, c'est avec plaisir que j'interviens dans le débat sur ce projet de loi qui a su attirer l'attention des ministériels qui prennent des notes et suivent attentivement le débat aujourd'hui. En ne présentant pas d'autres intervenants, le gouvernement démontre qu'il se soucie bien peu de la stratégie canadienne en matière de transport et de l'importance de trouver des solutions aux problèmes de transport qui se font sentir d'un bout à l'autre du pays.
La majeure partie du projet de loi porte sur l'aspect administratif de la question, et c'est en quelque sorte un projet de loi de régie interne, mais je suis persuadé que le gouvernement le présentera comme une mesure législative progressiste et accrocheuse, alors qu'on n'y retrouve rien de plus en ce qui a trait au transport, et tout particulièrement au transport durable.
Je représente une circonscription du nord-ouest de la Colombie-Britannique où l'on compte beaucoup sur le chemin de fer pour le transport des marchandises, et particulièrement des produits transformés. De plus, le port de Prince Rupert prend de plus en plus d'importance au pays. C'est un terminus qui doit alléger le fardeau des autres ports de la côte ouest, tout particulièrement ceux de la région de Vancouver qui ont été encombrés pendant beaucoup trop longtemps, en grande partie à cause de la négligence et de la mauvaise planification du gouvernement provincial libéral à Victoria et du gouvernement fédéral précédent, le gouvernement actuel semblant tout aussi lent à s'occuper de ce dossier.
Puisqu'il n'existe aucune stratégie publique nationale en matière de transport, les collectivités doivent faire ce qu'elles peuvent pour tenter de réduire les encombrements dans les villes et bien souvent aussi dans les régions rurales.
J'aimerais souligner l'importance de la mise au point d'une telle stratégie. Si seulement le projet de loi pouvait, en traitant des principaux aspects reliés aux transports, donner une indication de la vision que ce prétendu nouveau gouvernement pourrait proposer aux Canadiens dans le domaine du transport. Malheureusement, le gouvernement a préféré laisser passer cette chance de faire des investissements que le secteur manufacturier réclame depuis trop longtemps déjà, comme il en a laissé passer bien d'autres jusqu'à maintenant au cours de ce mandat d'un gouvernement minoritaire que nous espérons court.
Je voudrais également parler brièvement de Transports Canada et du rôle qu'il a joué, notamment dans ma collectivité et dans celles de toute la Colombie-Britannique.
Plus tôt cette année, la Bibliothèque du Parlement a réalisé pour nous une étude afin d'évaluer ce qui s'est passé dans le secteur de la sécurité ferroviaire en Colombie-Britannique au cours des quelques dernières années.
Nous avons assisté à ce que certains ont appelé la vente diabolique de BC Rail au CN par les libéraux à Victoria, en Colombie-Britannique. La population a été très peu consultée et cette vente a été assortie de peu de conditions. Nous constatons aujourd'hui une augmentation effarante du nombre d'accidents, certains étant parfois mortels. Il ne s'agit pas que du ralentissement des trains ou de l'incapacité des expéditeurs d'acheminer leurs produits vers les marchés. Ces obstacles existaient déjà et sont encore plus nombreux. Ce qui est encore plus choquant, c'est que, lorsqu'une société veut utiliser le système, il revient au gouvernement d'exiger que cette dernière et le secteur des transports rendent compte de ses pratiques de sécurité, mais le gouvernement a négligé ses responsabilités, tout comme le gouvernement précédent. Le gouvernement actuel perpétue cette mauvaise pratique et met en danger la vie des travailleurs de cette ligne ferroviaire. Nous avons été témoins de la perte tragique d'une vie humaine en Colombie-Britannique.
Tous les mois, le nombre d'accidents augmente, mais le ministre des Transports et le gouvernement ne disent pas un mot des préoccupations au sujet de la situation qui existe en Colombie-Britannique, le long de notre ligne ferroviaire, sur laquelle doivent maintenant compter, comme je l'ai dit, les expéditeurs de tout le pays, s'ils veulent acheminer leurs produits vers l'Extrême-Orient ou d'autres pays et qu'ils ne peuvent pas utiliser nos ports actuellement congestionnés. Le gouvernement se dérobe carrément à ses responsabilités.
Dans notre recherche sur les accidents, nous nous sommes intéressés non seulement à la négligence des entreprises en cause, mais aussi à celle du Bureau de la sécurité des transports, constitué encore une fois de personnes nommées par un gouvernement libéral précédent, personnes qui n'avaient peut-être pas d'expérience dans le secteur des transports, mais qui avaient au moins une chose en commun, et c'était leur profonde allégeance envers un ex-gouvernement libéral mal orienté.
Nous voyons maintenant le gouvernement actuel proposer des nominations à ce bureau, ce qui donne de bons gages de transparence, mais va en sens opposé. On ne nous a pas donné, jusqu'à maintenant, d'assurances quant à la nature de ce processus.
Sera-ce un processus ouvert, équitable et transparent? La population aura-t-elle voix au chapitre? Les collectivités locales auront-elles leur mot à dire dans ce bureau ou est-ce que cela sera réservé aux gens qui ont fait les chèques voulus avant les dernières élections fédérales et qui se sont entendus avec les forces au pouvoir?
Il est important de tenir compte du fait que bon nombre de Canadiens qui suivent le débat ne se rendent pas compte que beaucoup des biens acheminés par les entreprises ferroviaires canadiennes ont un caractère plutôt anodin. Il y a des pièces, des trucs, des machins et diverses choses, mais il y a de plus en plus de matières dangereuses transportées sur le réseau ferroviaire. Lorsque nous conjuguons cette réalité à un bilan déplorable en matière de sécurité, nous commençons à créer les conditions non seulement d'une catastrophe écologique, mais aussi d'accidents qui pourraient avoir des conséquences graves pour les collectivités dans ces régions. Elles font confiance au gouvernement pour qu'il fasse ce qu'il est censé faire, à savoir protéger les intérêts de la population, des gens qui nous ont élus, et non les intérêts étroits d'un directeur général du Texas qui exploite une ligne ferroviaire. À ce jour, le gouvernement n'a pas manifesté d'engagement en ce sens.
Une fois par mois, une expédition ferroviaire traverse la circonscription de Skeena. Elle traverse une collectivité par bateau, arrive à terre à Kitimat et suit des voies navigables importantes qui assurent la subsistance alimentaire de milliers de personnes. Les entreprises dépendent totalement de ces réseaux fluviaux. Ces réseaux ferroviaires sont maintenant utilisés pour transporter des marchandises parmi les plus nocives et les plus dangereuses qui soient. A-t-on effectué une évaluation environnementale? A-t-on pensé à ce qui se produirait si un autre wagon du CN déraillait? Pas du tout. A-t-on rendu des comptes publiquement sur ce que comporte la destruction d'un affluent important ou la destruction de l'habitat d'un cours d'eau important pour des années selon toute probabilité?
Les substances que contiennent certaines de ces citernes sont utilisées dans le secteur pétrolier et gazier du Nord de l'Alberta. Il s'agit de condensats et de diverses substances qui sont beaucoup plus toxiques que tout déversement de pétrole pourrait l'être. Nous avons un gouvernement qui espère se mettre simplement des oeillères, comme l'a fait son prédécesseur, et ne pas avoir à rendre des comptes quant aux mesures de protection adéquates. La confiance du public est entre ses mains.
Dernièrement, le CN a écrit aux services de pompiers volontaires, et j'insiste sur le mot volontaires, le long de la ligne de chemin de fer pour les aviser que s'il devait y avoir un déversement majeur sur cette ligne, si une matière dangereuse devait être déversée dans une rivière ou le long d'une rivière, ils devraient tenir le fort pendant au moins 12 heures. Ces services d'incendie survivent grâce aux milliers d'heures que leur donnent des équipes de gens dévoués et grâce aux dons de nos collectivités. Après ces 12 heures, le CN pourrait arriver avec une équipe d'intervention en matières dangereuses. C'est un sens déplorable des responsabilités.
Le gouvernement doit clairement intervenir dans les intérêts du public et déclarer: « Nous vous avons autorisés à exploiter un réseau ferroviaire dans notre pays, mais nous ne vous avons pas autorisés à jouer à la roulette russe avec les collectivités et les écosystèmes que traverse ce réseau ferroviaire. »
Que ce train traverse un grand centre urbain ou des écosystèmes et des environnements sur lesquels nous comptons, cette entreprise a décidé, pour maximiser ses profits, de modifier la longueur des wagons malgré les recommandations du Bureau de la sécurité des transports et de réduire la puissance de freinage de ces wagons dans certaines des régions les plus montagneuses du monde. Le gouvernement ne fait rien pour remédier à cette situation et des accidents se produisent.
La perte de confiance est très importante. Cela touche tous les intéressés, quelle que soit leur allégeance. Les gens ne font plus confiance aux organismes de réglementation pour réglementer l'industrie, car il y a eu une série d'accidents, des déversements dans les lacs et les rivières près des collectivités où les gens consomment l'eau dans laquelle ces boues toxiques se retrouvent. Jusqu'à maintenant, le gouvernement n'est pas intervenu.
Le projet de loi ne parle pas de cela. Il ne se penche pas sur la nécessité d'offrir de meilleures garanties, de mieux assurer la sécurité et de s'en prendre aux entreprises qui refusent d'écouter leurs travailleurs et les collectivités. On se contente d'envoyer de temps à autre une lettre pour dire au service de pompiers volontaires que c'est leur responsabilité, alors que ces services n'ont pas la formation ni le matériel voulus pour s'occuper d'un grand déversement de produits dangereux. Le CN va se décharger de toute cette responsabilité sur les collectivités en question. C'est absolument inacceptable.
Les enquêtes effectuées par Transports Canada ont identifié des responsables. Nous attendons encore des réponses et je suis persuadé que le secrétaire parlementaire peut répondre à cette question. À notre connaissance, on n'a pas imposé de lourdes amendes et adressé de vives critiques à l'entreprise même s'il y a eu perte de vies et même s'il a été prouvé qu'il y a eu une négligence dans l'entretien du système ferroviaire sur divers ponts et quant à la capacité de freinage des locomotives lorsqu'elles descendent ces montagnes. Dans des cas de négligence aussi patents, quelles sont les peines imposées? Elles se résument à pratiquement rien.
Les nominations à la commission qu'on prévoit dans le projet de loi doivent être du domaine public. Elle doivent se faire dans la transparence afin que les collectivités puissent avoir confiance dans les quelques personnes nommées, qui ne sont qu'au nombre de cinq, si je ne m'abuse. Leur mandat est tellement large qu'elles doivent avoir la confiance de la population, des gens qui utilisent le réseau ferroviaire et qui y travaillent ou des gens dont la collectivité ou la région est traversée par un chemin de fer.
Un deuxième aspect, qui est critique, nécessite la réaction du gouvernement actuel, étant donné que le gouvernement précédent ne s'y est pas intéressé. Il s'agit d'aménagements infrastructurels nécessaires, notamment pour les rails comme ceux qui traversent Skeena. À force de se faire haranguer et bousculer, le gouvernement précédent, à la onzième heure, avait décidé dans sa magnanimité de financer, quoique modestement, le port de Prince Rupert. Tous les gens du secteur et de partout au pays qui connaissaient le moindrement la question avaient demandé que l'on donne au port de Prince Rupert la capacité dont le Canada avait besoin pour l'expédition de marchandises. Le gouvernement a finalement donné signe de vie.
Ce faisant, il n'a pas pris la peine d'aborder les autres aspects de la question. Il faut des viaducs. Aucune réglementation de sécurité n'existe pour ce qui est du passage de wagons porte-conteneurs à deux niveaux à travers certaines des régions les plus montagneuses du monde. Le gouvernement doit assumer ses responsabilités. Il doit se joindre aux citoyens du Nord-Ouest, aux gens de Prince Rupert, qui ont beaucoup misé sur ces travaux. Ils veulent devenir des facilitateurs du commerce dont notre pays a tant besoin, notamment à la lumière de la prétendue entente sur le bois d'oeuvre négociée hier, qui est désastreuse, et qui va priver les localités de ma région de la capacité d'attirer des investissements dans la transformation du bois.
Notre gouvernement, allez donc savoir comment, s'est convaincu que le fait d'imposer lui-même une taxe à l'industrie canadienne était la façon éclairée d'engendrer la richesse et la prospérité et de créer des emplois. Et les sociétés visées sont des entreprises canadiennes qui expédient en toute légalité de l'autre côté d'une frontière qui était censée être ouverte selon l'entente de libre-échange dont se vantait un gouvernement précédent. Qu'on nous donne donc le libre-échange avec nos partenaires américains, tout simplement, au lieu de nous obliger à être traînés devant des tribunaux et à devoir subir à répétition des droits tarifaires illégaux. Ce qui arrive, en définitive, lorsque nous sommes sur le point de sortir victorieux d'une affaire judiciaire importante qui représente beaucoup pour des localités comme celle que je représente, lorsque la victoire est imminente, cette victoire est transformée en défaite.
Je représente des collectivités qui, pour garder l'espoir, ont besoin d'une forte dose d'investissement en matière de diversification économique . Selon le conseil forestier de la Colombie-Britannique, si les effets des changements climatiques ravagent nos forêts par des incendies et des infestations de dendrochtone du pin, c'est parce qu'il y a eu négligence. Les gouvernements précédents ainsi que certains gouvernements ailleurs dans le monde ont refusé d'agir alors que les plus progressistes et les mieux inspirés d'entre eux ont choisi de faire ce qui s'imposait en matière de changements climatiques.
C'est pourquoi les collectivités se sont fait tabasser une première fois. Maintenant, après avoir subi pendant des années ces droits punitifs et illégaux, elles se font encore tabasser de nouveau. On leur dit qu'aucun investissement n'a été prévu pour financer la diversification nécessaire. On leur dit que des entreprises veulent investir au Canada pour transformer une partie de notre bois, ce qui est mieux que d'exporter du bois en grume et des emplois à l'étranger. Je me rappelle du slogan de la dernière campagne électorale, qui disait qu'il faillait défendre le Canada.
Nous sommes actuellement à plat-ventre devant nos homologues américains et nous leur disons: « Nous vous implorons de ne pas nous frapper, car nous sommes capables de nous frapper nous-mêmes. Nous nous frapperons même avec joie pendant les prochaines années. Si vous n'aimez pas cette entente, ne serait-ce que par simple caprice de votre part, vous n'avez qu'à décider de nous accuser à nouveau à tort de subventionner nos exportations et à vous retirer de cette entente bancale et stupide. »
Bon sang, les collectivités de la région ont quand même réussi, finalement, à convaincre le gouvernement précédent d'investir dans l'infrastructure et le transport. Afin que ces collectivités puissent espérer survivre, nous devons passer au deuxième palier.
Nous avons pu le constater sur la côte est lorsque les stocks de poissons ont commencé à s'effondrer. Des députés de tous les partis ont alors demandé au gouvernement d'intervenir, après des années d'incurie et de mauvaises décisions. Les collectivités ne pouvaient plus survivre. Les chances n'étaient simplement pas égales. Comment ces collectivités pourraient-elles faire face à la concurrence? Comment pourraient-elles survivre si le gouvernement s'entêtait à mettre en oeuvre des politiques contraires à leurs intérêts? Elles ne demandent aucune aide.
L'année dernière, nous avons confié une recherche à la Bibliothèque du Parlement, afin d'obtenir des réponses à des questions simples. Au sujet de la circonscription fédérale de Skeena—Bulkley Valley, une circonscription fière et laborieuse, nous avons posé la question suivante: « Au cours des dix dernières années, dans cette circonscription, quel a été le rapport entre les impôts prélevés et les investissements effectués au titre des programmes? » Les fonctionnaires de la Bibliothèque ont réussi à retrouver les chiffres pertinents pour la période de 1995 à 2005. À Skeena, le gouvernement fédéral a donc encaissé des recettes de près de 1,1 milliard de dollars, car il avait bien su profiter des secteurs des mines, des ressources et de la foresterie de la circonscription. Par la suite, les paiements de transfert investis dans la circonscription par l'intermédiaire de la province ne représentaient que le dixième de cette somme. Le rapport recettes-investissements était donc de 10 à 1.
Les provinces demandent de l'équité. Le déséquilibre fiscal est une véritable farce en ce qui concerne les économies primaires de notre pays. Les Canadiens travaillent fort, ils gagnent honnêtement leur vie et ils paient des impôts. Les industries paient aussi leurs impôts, certaines mieux que d'autres, mais lorsque les impôts sont payés et que vient le temps de réinjecter ces fonds dans l'économie, le gouvernement fédéral dit qu'il y a une foule de besoins urgents, comme une importante route entre Vancouver et Whistler qui nécessite son attention immédiate, ou un centre de conférence qui doit être agrandi, ou une ligne de chemin de fer ailleurs.
Les collectivités veulent qu'il y ait une certaine notion fondamentale de l'investissement, de l'investissement dans son sens le plus véritable où les impôts recueillis sont investis pour le bien public et pour favoriser la croissance économique. Comme si le gouvernement fédéral avait réalisé une seule étude économique avant de commencer à inonder le COVAN de fonds. Comme s'il y avait eu une seule étude sur le rendement de l'investissement. Le gouvernement a cru les fausses promesses du COVAN et du gouvernement de Gordon Campbell quant à ce que coûteront les jeux. Voilà pour la prudence. Voilà pour le véritable déséquilibre fiscal.
Le gouvernement prétend être à l'écoute des Canadiens. Le projet de loi traite du bruit, de la congestion routière et du besoin d'écouter les Canadiens. Voici qu'il a l'occasion d'écouter les Canadiens. Voici qu'il a l'occasion de s'attaquer enfin sérieusement à l'élaboration d'un plan national en matière de transports publics, d'une stratégie qui permettrait à notre pays, aussi grand et étendu soit-il, de réaliser son plein potentiel économique. Cela permettrait aux régions qui contribuent depuis tellement longtemps à l'enrichissement du Trésor public, qui soutiennent depuis tellement longtemps la croissance de nos villes et qui permettent à ceux qui se contentent de déplacer de la paperasse d'un bureau à l'autre de gagner leur vie, cela permettrait, dis-je, aux coupeurs de bois et aux porteurs d'eau, comme on les appelle souvent, soit ceux qui produisent la vraie richesse dans notre pays, de profiter à leur tour de cette richesse.
Le nouveau gouvernement a maintenant l'occasion d'éviter les ornières dans lesquelles était tombé le gouvernement Mulroney dans le passé. Mais le premier ministre actuel ne cherche qu'à être l'émule de cet ex-premier ministre en s'aplatissant et en cédant sur toute la ligne dans les négociations. Notre pays a maintenant l'occasion de croître, de prospérer et de réaliser les rêves de tous les Canadiens.
Le projet de loi nécessite un peu de travail. Nous avons besoin de réponses de la part du gouvernement. Nous avons besoin, en dernière analyse, d'un plan et d'une stratégie pour que notre pays et les régions comme la mienne puissent prospérer. Il faut que le Parlement assume son rôle.
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Monsieur le Président, je suis heureux d'intervenir aujourd'hui pour parler du projet de loi à l'étape de la deuxième lecture. Le projet de loi comporte quelque 60 pages et c'est l'une de ces mesures législatives qu'on ne peut lire séparément. Il faut avoir la loi existante en main afin de pouvoir suivre les modifications apportées. À moins que la Chambre ne soit prête à me donner environ deux heures de plus, je ne vais pas parler de tout le projet de loi. Je vais m'arrêter simplement sur certains aspects.
Nous parlons de la Loi sur les transports au Canada et de la Loi sur la sécurité ferroviaire. Ce projet de loi renferme certes de nombreuses dispositions intéressantes dont on a discuté dans tout ce débat, mais je voudrais me pencher plus particulièrement sur deux d'entre elles.
Le projet de loi propose que le ministre des Transports, de l'Infrastructure et des Collectivités puisse réglementer les prix annoncés pour les services aériens. C'est une question qui intéresse beaucoup les Canadiens, étant donné l'historique récent et la volatilité de l'industrie aérienne. Il reste à savoir ce que le ministre entend faire au sujet de la réglementation de la publicité concernant le prix des services aériens.
Toute la question de la réglementation représente un certain intérêt pour tous les députés. Lorsque nous discutons de projets de loi et nous nous prononçons à diverses étapes, nous le faisons sans la réglementation, qui ne vient qu'une fois que le projet de loi a été adopté, qu'il a franchi toute les étapes au Sénat, qu'il a reçu la sanction royale et que la loi a été promulguée. C'est alors que les règlements sont établis. On s'est toujours posé des questions sur la possibilité ou non que la législation soit établie par l'exécutif en fin de compte, le Cabinet modifiant l'objet de la loi par l'entremise des règlements. C'est pourquoi nous avons un Comité d'examen de la réglementation, un comité mixte de la Chambre des communes et du Sénat, qui examine les règlements publiés et veille à ce qu'ils soient conformes à la loi afférente.
J'ai jugé bon d'en parler, car c'est un aspect très important en ce qui concerne ce projet de loi et il incombe au comité de faire cela. Je suis persuadé que ce projet de loi sera renvoyé au comité aux fins d'examen. Nous devons nous assurer d'avoir une indication de la part du gouvernement et du ministre de leurs intentions. Quel est l'objectif visé ici? Comment pouvons-nous, d'un point de vue bien informé, prendre des décisions au sujet des amendements appropriés qui doivent être apportés au projet de loi, au besoin?
Le projet de loi lui-même donne des indications, mais aucune garantie et c'est là le problème avec des règlements. Au paragraphe 86.1(1), on dit ce qui suit:
L’Office peut par règlement, sur recommandation du ministre, régir la publicité, dans les médias, y compris dans Internet, relative aux prix des services aériens au Canada ou dont le point de départ est au Canada.
Selon le paragraphe 86.1(2), le ministre peut exiger que le prix inclue tous les coûts du transporteur ainsi que les droits, mais ce paragraphe ne limite pas les pouvoirs généraux de réglementation conférés au ministre en vertu du paragraphe 86.1(1). Encore une fois, c'est l'incertitude dans les questions de détail, et ce sont toujours les détails qui posent problème en ce qui a trait à la réglementation.
Les députés se souviendront peut-être que la question des prix du transport aérien a beaucoup fait parler il y a quelques années, quand les frais d'améliorations aéroportuaires et les droits pour la sécurité se sont répandus dans toute l'industrie aérienne. À cette époque, le gouvernement libéral avait reconnu que la protection des consommateurs était d'importance capitale. Une grande partie du contenu du projet de loi correspond aux modifications proposées à la Loi sur les transports au Canada qui ont été présentées au cours de législatures précédentes, mais qui n'ont pas été adoptées en raison du déclenchement d'élections.
Les dispositions en question aujourd'hui sont tirées du projet de loi précédent. Franchement, les problèmes sont trop nombreux actuellement, et celui dont nous traitons aujourd'hui, c'est que tous les jours les Canadiens sont aux prises avec de l'information trompeuse ou tout simplement fausse. C'est à cela que nous sommes confrontés quand nous tentons de décider, en tant que consommateurs, comment dépenser nos dollars durement gagnés.
Le large éventail de frais et de taxes sur le transport aérien prête aussi à confusion. Les droits varient selon l'aéroport, selon la destination et selon que le vol est intérieur ou international. Il arrive aussi qu'il y ait des complications particulières parce que l'escale se fait à un certain aéroport plutôt qu'à un autre. Il est donc également difficile de comparer les prix des différentes lignes aériennes.
Ensuite, bien sûr, on ne doit pas oublier les taxes. Quand tous les frais, droits et taxes sont ajoutés, le prix réel d'un billet d'avion peut être considérablement plus élevé que le prix de base qui est normalement le prix annoncé. Permettez-moi de me répéter. Le prix de base, sans tous les ajouts, est celui qui figure habituellement dans les annonces. Les consommateurs ont toute une surprise quand ils voient les montants ajoutés.
En prenant des règlements, on pourrait simplifier ces frais en les ramenant à un seul montant qui comprendrait les taxes, ce qui permettrait de comparer les publicités des différents transporteurs aériens. Il est possible de tenir pour acquis l'importance de la publicité dans notre société. Les économies de marché dépendent de la concurrence. La concurrence dépend, quant à elle, de la capacité des acheteurs — dans le cas présent il s'agit des consommateurs canadiens qui achètent des billets d'avion — à comparer les prix efficacement.
J'irais même jusqu'à dire qu'on ne peut encourager adéquatement l'efficacité dans un marché en l'absence de clarté au niveau des prix. Là est la question. Les prix ne sont pas vraiment indiqués de façon claire, du moins du point de vue du consommateur.
Nous devons voir les prix de façon claire pour choisir en fonction du prix. Quand nous exerçons un choix en fonction des prix, nous encourageons alors les entreprises à offrir de meilleurs prix. C'est ça la concurrence. Voilà à quoi sert une saine concurrence: assurer des prix équitables. Des prix concurrentiels font en sorte que tous sortent gagnants.
Nous appuyons évidemment le principe de la clarté des prix annoncés. Cependant, nous ne savons pas trop quel genre de règlement le ministre entend prendre concernant la publicité des services aériens. C'est un problème sur lequel j'encourage le comité à se pencher attentivement durant l'examen du projet de loi.
Certains types de règlement peuvent avoir des effets non souhaités aussi. Forcer les compagnies aériennes à donner une certaine quantité d'information dans leur publicité peut en fait nuire au message ou laisser le consommateur perplexe. Si nous allons un peu trop loin, il se pourrait que les gens ne s'arrêtent pas aux principaux éléments du mécanisme d'établissement des prix.
Nous avons tous vu les annonces publicitaires de voitures qui contiennent beaucoup de détails. C'est un exemple où un tas de petites choses sont énumérées. En fait, de nombreux Canadiens pourraient faire valoir que ces annonces contiennent trop de détails pour être utiles. Exiger des transporteurs aériens qu'ils donnent autant de détails pourrait bien ne pas être ce que nous souhaitons. À mon avis, c'est là une autre question que le comité devrait examiner très attentivement.
Comme nous le savons, les secteurs sont inextricablement liés. Et je ne parle pas seulement de celui du transport aérien. Lorsqu'on y pense, cela a même une incidence sur le secteur de la publicité. Selon nos exigences, certaines formes de publicité sont plus souhaitables, plus productives ou plus efficaces que d'autres, ce qui veut dire que ce que nous ferons dans ce projet de loi pourrait avoir des conséquences sur d'autres secteurs. Nous devons nous demander si, oui ou non, une nouvelle réglementation permettra à un type de média d'obtenir une plus grande part des fonds affectés à la publicité qu'un autre. Cela pourrait avoir diverses conséquences sur lesquelles nous ne pouvons que spéculer.
Le secrétaire parlementaire du ministre des Transports, de l’Infrastructure et des Collectivités a commencé ses remarques en donnant certains détails. Nous devrons faire notre travail, mais il n'en reste pas moins que la divulgation complète est certainement essentielle. Nous ne savons pas exactement quel genre de réglementation le ministre présentera. Il sera difficile pour nous d'évaluer certains de ces détails en ce qui a trait à leur impact sur ce secteur et les secteurs connexes.
Cela m'amène à aborder un autre point important. En tant que parlementaires, nous avons évidemment l'obligation de faire un examen très minutieux des mesures législatives, mais le gouvernement est impatient de faire avancer certains dossiers prioritaires, ce qui est tout à fait compréhensible. Cette mesure n'en est pas une dont nous pouvons hâter l'étude. Nous devons être très prudents. Nous savons qu'il a fallu un certain temps pour en venir encore une fois au point où nous en sommes. Lorsque nous commençons nos travaux à la Chambre chaque jour, nous disons une prière dans laquelle nous demandons à Dieu de nous aider à « faire de bonnes lois et prendre de bonnes décisions ». C'est toujours le cas. Nous voulons certainement nous assurer que, au bout du compte, le projet de loi apportera toutes les modifications nécessaires pour améliorer la Loi sur les transports au Canada.
Que le projet de loi soit de la taille du projet de loi , sur la responsabilité, soit cinq fois celle d'une mesure normale, ou de celle du projet de loi sur les tunnels et les ponts internationaux, qui se limite à quelques pages seulement, nous ne devons pas perdre de vue que tout projet de loi auquel nous accordons notre assentiment finit par devenir une loi et que cette loi a des effets sur les Canadiens, que nous les ayons eu ou non la perspicacité de les prévoir.
La mesure à l'étude contient certaines embûches possibles, de telle sorte que ceux qui vont avoir la responsabilité de l'examiner au comité devront faire tout ce qu'ils peuvent, convoquer les meilleurs témoins, pour être en mesure de prévoir, de déterminer, si possible, certaines de ces embûches et de tout faire pour veiller à ce que la mesure ne comporte pas de conséquences non intentionnelles.
Eu égard au projet de loi , nous demandons au gouvernement, et tout particulièrement au ministre, de prendre le temps voulu pour traiter correctement les diverses questions qui découlent des amendements qu'il propose. Le ministre des Transports a parlé d'une autre disposition intéressante du projet de loi . Il a fait connaître en effet son intention de modifier la Loi sur les transports du Canada afin de créer un processus de médiation visant les différends en matière de transport fédéral qui relèvent de la compétence de l'Office des transports du Canada.
Voilà qui est fort intéressant. Il s'agit d'une amélioration déjà contenue dans le projet de loi , déposé lors d'une législature précédente. L'étude du paragraphe 36.1(1) nécessite l'accord unanime des partis mais, dans les circonstances, il semble s'agir d'un processus fort utile.
Chaque fois que nous sommes en mesure de fournir des solutions de rechange à un litige en matière de transport, nous rendons service aux parties qui cherchent des solutions à l'avantage de tous. Nous souhaitons étudier cette question de façon aussi approfondie que possible. Le processus semble réduire les délais et il serait donc moins coûteux que des poursuites. C'est habituellement le cas. Bon nombre de nos amis juristes ici à la Chambre nous le rappellent certainement de temps à autre, même si je ne puis m'empêcher de penser à l'entente sur le bois d'oeuvre et à l'évolution de certains aspects du dossier.
Pour revenir au projet de loi à l'étude, en février 2004, Mme Marian Robson, la présidente de l'Office des transports du Canada, rapportait que 95 p. 100 des questions confiées à la médiation par l'Office avaient été résolues à la satisfaction réciproque des parties concernées. Nous pouvons donc constater que l'expérience à cet égard est très bonne.
Les groupes qui relèvent de l'Office des transports du Canada entretiennent tout probablement des liens contractuels. De par sa nature même, l'infrastructure en matière de transports est loin d'être fluide et il pourrait bien ne pas exister beaucoup d'autres relations commerciales possibles. Un arrangement rapide et à l'amiable permet de libérer des ressources et d'assurer aux Canadiens de meilleurs prix et de meilleurs services.
Mes collègues et moi appuyons ces mesures et félicitons le ministre d'avoir repris ces éléments de modifications proposés dans des projets de loi libéraux précédents.
Enfin, j'aimerais parler très brièvement de la question de la régie des entreprises. C'est un sujet qui a attiré beaucoup d'attention dernièrement et l'Office canadien des transports est un organisme très important. Il doit voir à assurer un équilibre entre des intérêts divergents dans un esprit d'équité et d'ouverture. Il délivre les permis aux transporteurs aériens et ferroviaires et règle les différends entre les expéditeurs et les compagnies ferroviaires en ce qui a trait aux tarifs et aux services. Il approuve la construction des lignes ferroviaires prévues. Il participe même à certaines négociations bilatérales au niveau international et administre des ententes bilatérales.
Certains députés ont semblé sceptiques lorsque le ministre a déclaré que les changements qui seront apportés à la composition de l'Office canadien des transports entraîneront des économies. Je crois que les gens ont tendance à se montrer sceptiques lorsque les gouvernements affirment qu'ils comptent réaliser des économies, attendant de voir des résultats avant de se prononcer. Cependant, ces changements, qui semblent logiques en raison de leurs répercussions sur le fonctionnement de l'Office, peuvent faire réaliser des économies et nous en serions certainement très heureux.
Il semble que le conseil actuel sera réduit de sept à cinq membres qui seront employés à temps plein à l'OTC. Ces cinq membres résideraient ici dans la région de la capitale nationale. Le ministre parle des bienfaits de la centralisation, soulignant que toutes les décisions prises par l'Office devront être signées par plus d'un membre et j'aimerais qu'il nous explique comment l'Office améliorera sa façon de faire.
Nous savons que ce projet de loi constitue la troisième tentative d'adoption d'une loi à ce sujet. Je dois dire que le se compose de très nombreux amendements; il y en a pour quelque 60 pages. C'était très difficile. Je félicite tous les députés qui ont pris le temps de faire leurs devoirs et d'examiner le projet de loi afin que nous puissions débattre en toute connaissance de cause à l'étape de la deuxième lecture et faire progresser le projet de loi dans le processus législatif en gardant à l'esprit les éléments clés pour les parlementaires, les consommateurs et les fournisseurs de services.
L'étude approfondie de la Loi sur les transports au Canada était un volet important de notre examen. J'ai écouté avec grand intérêt le ministre des Transports affirmer tout à l'heure qu'il présenterait de nouveaux amendements portant sur les différends en matière d'expédition de marchandises par chemin de fer. Il y a eu beaucoup de discussions à ce sujet. Je sais que le comité tiendra compte des préoccupations soulevées par tous les députés.
Le ministre a aussi parlé des consultations qui ont eu lieu et des nouvelles conclusions tirées par le gouvernement conservateur minoritaire. Je tiens à souligner que le exige une nouvelle étude approfondie de la Loi sur les transports au Canada, ce qui tombe sous le sens étant donné sa prépondérance dans le domaine des transports, un domaine très important pour le Canada et pour tous les Canadiens.
Comme mon collègue, le député d'Ottawa-Sud et porte-parole de l'opposition en matière de transports, l'a dit, nous avons bien hâte que le projet de loi soit examiné et passé en revue au besoin par le Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités.
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Monsieur le Président, il me fait plaisir de prendre la parole au sujet du projet de loi .
Je veux, d'entrée de jeu, rappeler que le Bloc québécois est favorable au principe de ce projet de loi. Évidemment, il mérite d'être étudié plus à fond en vue de bien en comprendre tous les aspects. Des modifications seront vraisemblablement nécessaires pour l'améliorer, mais dans l'ensemble, je le répète, le Bloc québécois est favorable à son principe.
Je tiens à préciser que mon propos portera exclusivement sur la partie de ce projet de loi traitant du bruit des trains, c'est-à-dire l'article 29. Nous le savons toutes et tous, le vacarme des trains est un problème fréquent. La circonscription de Drummond, que je représente, en est malheureusement victime.
Plus précisément, la communauté de Saint-Germain de Grantham, tout près de la ville de Drummondville, vit intensément ce problème sur toute l'étendue de son territoire. Il s'agit d'une municipalité rurale de près de 4 000 personnes, qui compte cinq passages à niveau sur son territoire. La voie ferrée la traverse sur 8,5 kilomètres. Elle longe donc des centaines de résidences.
Le sifflet des trains se fait entendre d'un bout à l'autre de Saint-Germain de Grantham à toutes les heures de la journée et même de la nuit. On parle de bruits de moteur et d'explosions, de sons de cloche, de grincements de freins, de vibrations, d'odeurs et de bruits de fer. On peut facilement imaginer ce que vivent les gens de cette municipalité. Et comme Saint-Germain de Grantham est en pleine expansion, le problème ne cesse de s'accentuer. De plus en plus de résidantes et de résidants subissent donc cette pollution sonore.
On reconnaît que la circulation ferroviaire est une nécessité et qu'elle a été à l'origine du développement de plusieurs municipalités. On reconnaît aussi que la sécurité ferroviaire est très importante. Il ne faut cependant pas négliger les droits des résidantes et des résidants touchés. Des solutions à ce problème de bruit existent et doivent être mises de l'avant. La qualité de vie des citoyennes et des citoyens est à considérer dans ce débat. Les intérêts des compagnies ferroviaires et la poursuite du développement économique ne peuvent être les seuls arguments acceptables. On ne peut demander à la population de Saint-Germain de Grantham, dans le cas qui me préoccupe plus précisément, d'en payer si chèrement le prix.
Quel pouvoir a-t-elle face aux compagnies ferroviaires? Le pouvoir de discuter et de négocier, mais ce pouvoir peut être insuffisant. Quand le pouvoir de décision ne revient qu'à l'autre partie, des abus peuvent alors apparaître.
Faisons l'historique des actions posées par Saint-Germain de Grantham en rapport avec cette problématique.
En 1993, des citoyennes et des citoyens écrivent au CN pour se plaindre du bruit. Pas de réponse.
En 1994, la municipalité demande la cessation du sifflement, au moins durant la nuit. Le CN répond alors qu'une inspection de chaque passage à niveau doit être faite.
En 1996, l'inspection de trois passages à niveau est faite. Il en résulte que des dispositifs d'annonce à temps constant et des barrières doivent être installés.
En 1997, leur installation se fait à deux passages à niveau.
En 1999, la municipalité demande mon intervention pour la poursuite des travaux pour le troisième passage à niveau. Le ministre responsable à l'époque répond que cet autre passage à niveau, bien que situé à proximité de la partie urbaine de Saint-Germain, n'est pas considéré prioritaire. En parallèle, le CN exige la préparation d'un rapport qui coûte 2 000 $ sur les possibilités d'instaurer un règlement pour la cessation de l'utilisation des sifflets.
Au début des années 2000, on exécute des travaux pour le troisième passage à niveau.
En 2004, à la suite d'une requête de la municipalité, j'écris une lettre au CN afin de demander quels travaux Saint-Germain de Grantham doit encore effectuer afin de faire cesser le bruit des trains sur son territoire. Une rencontre est alors organisée entre les diverses parties intéressées. Résultat: l'amélioration des installations d'un autre passage à niveau doit être exécutée afin de satisfaire aux exigences.
Des démarches ont été entreprises en ce sens, mais le financement a tardé et tarde toujours.
La municipalité attend donc. En attendant, le train siffle toujours, et c'est la population qui en souffre.
D'ailleurs, au début de 2006, une citoyenne écrivait au conseil municipal pour rappeler que, depuis 13 ans, les résidantes et les résidants de Saint-Germain de Grantham demandent la fin du sifflement des trains. On ne peut que comprendre leurs frustrations et leur désespoir. Elle posait la question suivante: « Quand pouvons-nous espérer pouvoir enfin dormir sans la pollution sonore des trains? »
En rappelant ces démarches, nous réalisons que Saint-Germain de Grantham et ses habitants sont finalement bien impuissants. Ils dépendent des décisions du CN. Que peuvent-ils faire face à un géant comme le CN?
Ils dépendent également des décisions des gouvernements concernant les subventions, car tous ces travaux coûtent très cher. En revanche, il faut également rappeler que tous ces travaux sont faits pour améliorer la sécurité du public et, de facto, la qualité du service des compagnies ferroviaires. Dans la même logique, ces travaux doivent également servir à assurer le respect de la qualité de vie de nos citoyennes et de nos citoyens.
La population a besoin d'un mécanisme qui lui permettra de se faire entendre. Elle a besoin d'un mécanisme qui lui donnera un peu plus de force, qui donnera un poids supplémentaire à ses demandes légitimes.
La section du projet de loi concernant le bruit des trains vient redonner un peu d'espoir à ces gens. L'article 29 du projet de loi accorde à l'Office des transports du Canada le pouvoir d'examiner les plaintes relatives au bruit déraisonnable afin d'obliger les compagnies ferroviaires à prendre certaines mesures pour le prévenir.
Cet article donne une compétence à l'Office des transports du Canada pour arbitrer entre la nécessité de permettre aux compagnies de faire des affaires et le droit des gens vivant aux abords des voies ferrées de bénéficier d'un environnement paisible. Ainsi, l'Office des transports du Canada pourra forcer les compagnies de transport ferroviaire à prendre des mesures pour limiter le vacarme lié à leurs activités.
La municipalité de Saint-Germain de Grantham a fait tous les travaux qui lui ont été demandés au fil du temps. Depuis 13 ans, on a exigé d'elle des démarches importantes. Une fois les travaux accomplis, on lui en a demandé d'autres.
Ces hommes et ces femmes ont aujourd'hui raison d'être en colère. Ils veulent des réponses à leurs questions. Le petit jeu des délais et des demandes de subventions doit cesser. Il faut maintenant leur offrir un peu de respect. J'espère que le projet de loi sera en mesure de la faire.
Ils ont assez patienté! Ils ont assez payé!
En 2005, l'Union des municipalités du Québec a produit un mémoire dans le cadre du projet de loi , qui voulait aussi modifier la Loi sur les transports au Canada et la Loi sur la sécurité ferroviaire.
Elle avançait et je cite:
Les sociétés ferroviaires sous contrôle fédéral ne sont soumises à aucune loi ni à aucun règlement relativement aux dommages causés par leurs activités. Ce sont comme des extra-terrestres dans nos milieux. Cette situation s'est confirmée en décembre 2000 par un jugement de la Cour fédérale du Canada rendu à Oakville en Ontario, qui a retiré à l'Office des transports du Canada son pouvoir de rendre des décisions au sujet des irritants, comme le bruit, qui découlent des activités ferroviaires.
L'Union des municipalités du Québec dénonçait aussi le fait que plusieurs villes et villages ne parviennent pas à s'entendre avec les compagnies ferroviaires et Transports Canada sur les exigences d'un règlement anti-sifflet. À cet égard, elle recommandait de donner autorité à l'Office des transports du Canada pour qu'il examine toute demande visant à interdire l'utilisation d'un signal sonore sur le territoire d'une municipalité dans le cas où cette dernière, la compagnie ferroviaire et Transports Canada ne parviendraient pas à s'entendre sur les exigences et les modalités d'un règlement anti-sifflet.
Je conclus en rappelant que je suis favorable au principe du projet de loi , et ce, afin de permettre aux citoyennes et aux citoyens du Québec et du Canada d'avoir un peu de pouvoir face aux compagnies ferroviaires.
Je suis favorable à ce projet de loi parce que je veux que les gens de Saint-Germain de Grantham, après 13 années de négociations, de recherche de solutions et de lourdes démarches, puissent enfin être entendus et respectés dans leurs droits.
Je pense qu'il est de notre devoir de parlementaires de légiférer en ce sens. Il est de notre responsabilité de combler les attentes légitimes des résidantes et des résidants de nos circonscriptions.