La Chambre reprend l'étude, interrompue le 11 avril, de la motion portant qu'une adresse soit présentée à Son Excellence la Gouverneure générale en réponse au discours qu'elle a prononcé à l'ouverture de la session.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député d'Etobicoke-Nord.
J'aimerais vous féliciter d'avoir été réélu, monsieur le Président. Je profite également de l'occasion pour remercier les électeurs d'Etobicoke-Centre de l'honneur qu'ils m'ont fait en m'élisant deux fois au cours des 18 derniers mois pour les représenter à la Chambre des Communes. Mes obligations envers les électeurs d'Etobicoke-Centre sont d'autant plus grandes qu'ils m'ont choisi chaque fois par une majorité écrasante; je redoublerai donc d'efforts. Je viens faire partager à la Chambre des communes les valeurs chères aux électeurs d'Etobicoke-Centre que sont l'effort, l'intégrité et la générosité d'esprit.
Ce week-end était la fin de semaine de Pâques pour ma famille, comme pour la plupart des Canadiens d'origine ukrainienne et ceux de foi orthodoxe. Ainsi, je voudrais commencer ma réponse au discours du Trône en citant la Bible et en abordant du même coup un des sujets de discussion durant le dernier week-end: « Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu! »
Au cours de la dernière fin de semaine, quatre militaires canadiens ont perdu la vie à l'autre bout du monde. Ces Canadiens se sont portés volontaires et ils ont laissé derrière eux la sécurité et le confort de leur foyer pour se rendre dans les montagnes dangereuses et désolées de l'Afghanistan. Ils sont allés là pour apporter la paix à une région du monde où le mal est encore bien présent dans des grottes, où des hommes imprégnés de haine, les talibans, se réunissent pour semer les germes de la mort et où se prépare la destruction de millions de vies dans de grands champs de pavot.
Il ne fait aucun doute que ces quatre soldats canadiens qui ont perdu la vie croyaient qu'ils menaient une guerre juste, qu'ils étaient les artisans de la paix. On se rappellera donc des caporaux Matthew Dinning et Randy Payne, du lieutenant William Turner et du bombardier Myles Mansell qui ont consenti à faire ce sacrifice ultime, comme des « fils de Dieu ».
Dans le discours du Trône, le gouvernement a parlé très brièvement du rôle international du Canada en disant que « À la voix du Canada dans le monde, il faut joindre le geste », que nous allons défendre à l'étranger « les valeurs qui sont fondamentales pour le Canada: liberté, démocratie, primauté du droit et droits de la personne », et enfin, que les politiques du Canada s'appuieront sur le fait que « forts de leurs convictions, les Canadiens sont déterminés à laisser leur marque [...] ».
Malheureusement, le discours du Trône n'a pas annoncé une vision ni précisé les moyens que nous allons prendre pour promouvoir et défendre à l'étranger nos valeurs fondamentales. Le véritable leadership s'appuie sur une vision et des mesures entrant dans le cadre de cette vision. Je voudrais profiter de cette occasion pour parler d'une vision et d'un cadre concernant la façon dont nous pouvons et devons établir des liens avec le monde à l'extérieur de nos relations commerciales.
Le rôle du Canada à l'étranger a évolué au cours des 139 dernières années. Pendant une bonne partie de notre histoire, nous avons été considérés comme un partenaire mineur dans les interventions internationales des puissances impériales dont nous étions les alliés. Qu'il s'agisse du Royaume-Uni ou des États-Unis, qu'il soit question de la guerre des Boers ou de la guerre de Corée, le Canada était toujours prêt à envoyer des militaires participer à la guerre aux côtés de nos alliés. Nous avons également été membres de grandes coalitions durant les deux guerres mondiales.
Enfin, il y a un demi-siècle, un diplomate canadien, Lester B. Pearson, a envisagé un rôle nouveau, tout à fait novateur, pour nos soldats. Il a proposé d'envoyer nos jeunes militaires dans des zones de conflit dans le monde entier non pas pour faire la guerre, mais pour maintenir la paix en tant que Casques bleus. Cette approche tout à fait nouvelle était un changement majeur dans la façon dont le Canada voyait son rôle dans le monde. Elle a valu à Lester B. Pearson le prix Nobel de la paix et elle a établi la tradition du Canada dans le domaine du maintien de la paix.
Aujourd'hui, le recours à des soldats pour assurer la paix a évolué et s'est généralisé allant jusqu'à inclure les opérations de maintien de la paix, catégorie dans laquelle entre la mission canadienne en Afghanistan qui s'apparente aux missions que nous menons depuis des décennies, notamment à Chypre et en Haïti, où nous intervenons actuellement en vue de la consolidation de la paix.
Toutefois, aujourd'hui ce ne sont pas uniquement les militaires canadiens qui sont des émissaires de paix. À l'heure actuelle, il y a davantage de civils canadiens que de soldats canadiens qui servent à l'étranger, à titre de travailleurs humanitaires et de bâtisseurs de la société civile, auprès d'organisations non gouvernementales.
Rétablissement de la paix, maintien de la paix, consolidation de la paix, architecte de la société civile et bonne gouvernance: il n'est pas aisé de comprendre à quoi correspondent exactement ces notions. À partir de quel moment un soldat contribue-t-il au rétablissement de la paix? Joue-t-il un rôle de policier en Haïti et participe-t-il à l'édification de la société civile en Afghanistan? Comment peut-on garantir que nous ne commettrons pas de nouveau l'erreur de confier les missions de maintien de la paix à des soldats entraînés à faire la guerre, comme le régiment aéroporté en Somalie?
Pour que le Canada puisse capitaliser sur sa tradition de maintien de la paix vieille d'un demi-siècle et puisse faire encore une fois figure de chef de file, il faut établir un cadre clair sur la façon dont il s'engage dans des pays où des conflits graves sévissent ou où des transitions fondamentales sont en cours.
Imaginons que le ministère de la Défense devienne un ministère de la Guerre juste avec des obligations et des règles non ambiguës précisant les circonstances dans lesquelles le Canada entrerait en guerre. En situation de défense territoriale, les choses sont claires. En cas de guerre visant à contrer les éléments qui menacent la paix nationale, les organismes internationaux doivent clairement vérifier et confirmer les menaces. S'il y a responsabilité de protéger dans une situation autre qu'un génocide, situation qui exige une intervention immédiate, il faut également inclure une responsabilité claire de reconstruire.
Enfin, faisons en sorte que le Canada devienne le premier pays du monde à créer un ministère de la Paix, qui compterait des intervenants pour le maintien de la paix, des travailleurs humanitaires ainsi que des architectes de la démocratie et de la société civile, qui serait doté d'une structure organisationnelle semblable à celle de nos forces armées et qui embaucherait des volontaires dans le cadre de contrats pluriannuels comportant un choix de diverses spécialités, notamment le maintien de la paix, l'aide humanitaire et l'édification d'une société civile démocratique.
Il y a chaque année au moins une douzaine de pays qui sont aux prises avec d'importants conflits ou en pleine transition fondamentale. Le Canada compte bien souvent un grand nombre de collectivités originaires de plusieurs de ces pays. Nos communautés multiculturelles ont des connaissances linguistiques et culturelles profondes ainsi que des liens émotifs avec leurs anciennes patries. Ce potentiel humain unique au Canada peut être mis à profit pour favoriser la résolution des conflits et l'édification de la société civile.
Ce plan, bien exécuté, permettrait au Canada, par l'entremise de notre ministère de la paix, de se donner un rôle international d'intermédiaire impartial chargé de résoudre les conflits et de rebâtir les sociétés, sans que les pays touchés craignent de perdre leur souveraineté ou l'emprise sur leurs ressources nationales.
Ayant joué un rôle positif lors de transitions historiques, le Canada s'est attiré les bonnes grâces et la confiance des gens de ces pays et de leurs dirigeants politiques. Donnons une chance à la paix.
Malheureusement, nous vivons aujourd'hui un jour de deuil non officiel. Il y a quelques jours à peine, nous célébrions Pâques, fête au cours de laquelle nous méditons sur les sacrifices à faire pour vaincre le mal, sur l'idée de la résurrection après la mort. Quatre jeunes Canadiens ont fait le sacrifice ultime. Ils ont donné leur vie pour redonner espoir à des étrangers, ceux qui vivent comme ceux qui ne sont pas encore nés, dans un pays lointain.
« Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu ». Imaginons et bâtissons un Canada qui sera béni, car il sera reconnu comme étant un pays de gardiens de la paix, un pays de Dieu.
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Monsieur le Président, je voudrais tout d’abord remercier les merveilleux électeurs de ma circonscription, Langley, en Colombie-Britannique. C’est un honneur qu’ils m’aient réélu et me donnent cette occasion de les représenter de nouveau au cours de cette législature-ci. Langley est l’un des plus beaux endroits au Canada. C’est le berceau de la Colombie-Britannique. Le fort de la Compagnie de la Baie d’Hudson subsiste toujours. C’est une belle région à visiter, et une région plus belle encore pour y vivre.
Monsieur le Président, je veux aussi vous féliciter des responsabilités qui vous ont été confiées et de votre nomination.
Le gouvernement conservateur a déjà commencé à faire ses preuves. Les Canadiens croient que nous pouvons apporter des changements constructifs pour améliorer notre pays, et nous le ferons. Ils veulent aussi avoir un gouvernement qui agit. Ils en ont assez des impasses et ils en ont assez d’un vieux gouvernement qui se contentait de parler et ne faisait rien.
Le gouvernement a cinq priorités qui reposent sur des valeurs: l’intégrité, la famille, le respect du travail acharné, la volonté de réussir et la détermination à faire du Canada un pays fort et libre. Ce sont des valeurs communes à tous les Canadiens.
Au premier rang des priorités figure l’assainissement du gouvernement par l’adoption d’une loi fédérale sur la responsabilité. Ce texte renforcera la Loi sur l’enregistrement des lobbyistes. Il interdira le versement de dons secrets aux candidats aux élections. Il amènera le gouvernement à faire ses nominations d’après des critères de compétence. Il fera le ménage dans les activités de sondage et la publicité, ainsi que dans les marchés de l’État. Il procurera une protection réelle aux dénonciateurs. Il garantira la vérité budgétaire grâce à un bureau parlementaire des budgets. Il accordera de nouveaux pouvoirs au vérificateur général et renforcera le rôle du commissaire à l’éthique. Il renforcera la Loi sur l’accès à l’information de même que la vérification et la comptabilité dans les ministères. C’est une loi dont le Canada a besoin.
Une autre priorité est d’offrir un allégement fiscal réel à tous les Canadiens en réduisant la TPS, dont le taux sera ramené de 7 à 6 puis à 5 p. 100. La TPS est le seul impôt que tous les contribuables doivent payer. Notre proposition procure un allégement d’impôt à tous les Canadiens, y compris les 32 p. 100 d’entre eux qui ne paient aucun impôt fédéral sur le revenu.
C’est une priorité d’aider les parents à assumer le coût de l’éducation de leurs enfants. Le gouvernement offrira une nouvelle allocation de 1 200 $ par année permettant le choix en matière de garde pour tous les enfants de moins de six ans et un programme d’investissement communautaire dans les garderies de 250 millions de dollars au titre des immobilisations pour assurer la création de 125 000 places en garderie. L’allocation sera versée pour un nombre estimatif de 2 millions d’enfants d’âge préscolaire. L’argent sera remis directement aux parents, qui pourront choisir la forme de service qui répond le mieux aux besoins de leur famille. C’est un bon régime.
C’est aussi une priorité de travailler avec les provinces pour établir des garanties en matière de délais d’attente pour les patients. Les Canadiens doivent recevoir les traitements médicaux essentiels dans des délais cliniquement acceptables. Nous nous efforcerons de garantir que les Canadiens reçoivent les soins médicaux urgents dès qu’ils en ont besoin. C’est pour cela qu’ils paient des impôts, et c’est ce qu’ils obtiendront. Grâce à cette garantie, ceux qui ne peuvent obtenir dans les délais établis les soins médicaux nécessaires dans le réseau public là où ils habitent pourront se procurer ces soins à l’extérieur de la province ou dans une clinique privée, et le régime public assumera les coûts. C’est ce que les Canadiens veulent.
En dernier lieu, la lutte contre le crime est prioritaire pour le gouvernement conservateur. À titre d'ancien membre du Comité de la justice de la Chambre, j'ai passé les deux dernières années à étudier en profondeur diverses propositions de réforme de la justice dont le Canada a grand besoin. Notre gouvernement conservateur rendra plus sûres nos rues et nos collectivités en luttant contre la criminalité. Les Canadiens ont le droit de se sentir en sécurité dans leur milieu de vie. Notre gouvernement assurera la sécurité des rues en s'attaquant à la violence liée aux armes à feu, aux gangs et à la drogue. Notre gouvernement estime que les auteurs de crimes graves doivent purger des peines en conséquence.
Nous ferons augmenter le nombre de policiers de première ligne. Nous réinvestirons dans un contrôle efficace des armes à feu, et non pas dans des mesures factices. Nous ferons preuve d'une plus grande sévérité à l'égard des délinquants sexuels. Nous renforcerons la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents. Nous créerons un bureau national de l'ombudsman des victimes. Nous légiférerons en matière de stratégie canadienne antidrogue. Nous rendrons nos frontières sûres et nous veillerons à nous doter de lois efficaces en matière d'expulsion.
Ma circonscription, Langley, se distingue malheureusement du fait qu'elle affiche le taux le plus élevé de vols de courrier au Canada. La fraude postale et l'usurpation d'identité constituent des problèmes très considérables au Canada, tout comme dans ma circonscription. Il ne s'agit là que de l'un des nombreux enjeux qui ont submergé des forces policières qui n'ont tout simplement pas les effectifs nécessaires pour donner suite à tous les rapports d'infractions.
Le gouvernement conservateur réinvestira les économies découlant de l'annulation de l'inefficace régime des armes à feu pour embaucher un plus grand nombre d'agents d'exécution de la loi, et notamment en comblant 1 000 postes à la GRC. Nous allons négocier avec les provinces pour créer un nouveau programme à coûts partagés avec la participation des gouvernements provinciaux et municipaux, de manière à accroître d'au moins 2 500 le nombre d'agents de police patrouillant dans nos villes et nos collectivités.
L'autoroute 5 de l'État de Washington sert non seulement d'artère commerciale, mais de grande route des drogues illégales. Le cannabis de la Colombie-Britannique est acheminé en grande quantité vers le Sud et la cocaïne se dirige vers la Colombie-Britannique, tout comme les fonds blanchis, ainsi que d'autres drogues et des armes.
Le trafic de clandestins n'existe pas seulement à l'étranger. Dans ma circonscription, ce commerce ne cède la première place qu'au trafic de stupéfiants. Nous avons tous encore à l'esprit le phénomène du passage de drogues par Langley l'été dernier. Des immigrants illégaux versent de l'argent à des contrebandiers pour qu'ils leur fassent franchir la frontière. Les boisés proches de la frontière sont parcourus de nombreux sentiers bien battus que fréquentent régulièrement les trafiquants. Les caméras de sécurité postées à la frontière ne permettent pas de résoudre le problème, étant donné que la main-d'oeuvre ne suffit pas encore à la tâche pour appréhender les immigrants illégaux.
Notre gouvernement créera un comité d'examen de la sécurité nationale pour assurer une surveillance efficace ainsi qu'une responsabilisation et une transparence accrues en ce qui concerne les efforts du Canada en matière de sécurité nationale. Nous ferons en sorte que le SCRS, la GRC et l'Agence des services frontaliers du Canada disposent de toutes les ressources et de tout le matériel nécessaires. Nous déploierons une technologie de reconnaissance faciale et d'autres technologies biométriques à nos passages frontaliers et à nos bureaux d'entrée. Nous ferons en sorte que les hommes et les femmes qui assurent la sécurité de nos frontières soient eux aussi en sécurité.
Le printemps dernier, le Comité de la justice a entendu un témoignage explosif dans le cadre de son étude du projet de loi C-2 portant sur la pornographie infantile. Le Dr Ron Langevin, psychiatre à l'Université de Toronto, a révélé les résultats stupéfiants d'une étude intensive sur les délinquants sexuels pervers et les taux de récidive au Canada.
D'après l'étude, 88 p. 100 des délinquants sexuels pervers qui ont été suivis sur une période de 25 ans ont récidivé. Le Dr Langevin a aussi révélé que 44 p. 100 des délinquants sexuels pervers qui ont été arrêtés, accusés et reconnus coupables d'actes criminels n'ont jamais été incarcérés. Il a dit au comité que les délinquants sexuels qui purgent leur peine à la maison présentent un risque élevé de récidive. Le gouvernement conservateur éliminera les condamnations avec sursis pour les délinquants violents et les délinquants sexuels. Voilà une bonne nouvelle.
À Langley, un délinquant sexuel reconnu, un pédophile qui avait agressé deux fillettes qui étaient ses voisines, a été condamné à la détention à domicile avec sursis. Cela signifie qu'il a pu continuer à épier ses victimes de chez lui pendant qu'il purgeait sa peine.
Je suis fier de l'intention du gouvernement conservateur d'interdire les condamnations avec sursis pour les crimes sexuels commis contre des enfants. Nous demanderons l'inscription dans un registre de tous les délinquants sexuels et de tous les criminels dangereux reconnus. Un profil d'identification génétique sera créé pour chaque personne condamnée d'une infraction sexuelle ou détenue pour une infraction de cette nature. Nous adopterons une politique de tolérance zéro envers la pornographie infantile, notamment en faisant passer l'âge du consentement sexuel de 14 à 16 ans. Notre gouvernement est sur la bonne voie. Nous sommes à l'écoute des Canadiens.
Le ministre des Affaires indiennes et du Nord canadien a récemment annoncé une aide de 2,5 millions de dollars pour remédier à un problème environnemental qui se pose dans ma circonscription.
Notre gouvernement est à l'écoute. Nous voulons faire du Canada un pays plus sûr, plus agréable, plus productif et plus propre.
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Monsieur le Président, je suis heureux de participer au débat sur le discours du Trône.
[Traduction]
Avant d'entrer dans le vif du sujet, j'aimerais remercier les électeurs d'Etobicoke-Nord de m'avoir manifesté encore une fois leur confiance lors des élections du 23 janvier. C'est un grand honneur qu'ils m'ont fait, et j'ajouterais que c'est la cinquième fois. J'ai l'intention de respecter leur confiance et de faire de mon mieux pour bien les représenter à la Chambre des communes.
Je voudrais saisir l'occasion également pour remercier les nombreux bénévoles qui ont collaboré avec moi au cours de la campagne électorale. Leurs efforts sont grandement appréciés.
J'aimerais en outre exprimer la tristesse et la douleur que je ressens au sujet de deux incidents distincts qui se sont produits récemment. Je pense premièrement aux amis et à la famille de Bhupinder Singh Khroad et de Ravinder Jit Kaur Khroad, qui sont décédés tragiquement dans un accident de la route. Mes pensées et mes prières les accompagnent tous dans leur grande tristesse.
Je pense aussi aux amis et aux proches des quatre soldats canadiens morts samedi en Afghanistan: le caporal Matthew Dinning, le lieutenant William Turner, le bombardier Myles Mansell et le caporal Randy Payne. Nous partageons tous leur chagrin et nous pouvons les assurer que ces braves hommes ne sont pas morts en vain. Ils ont servi généreusement leur pays en défendant la cause de la liberté et en luttant contre le terrorisme.
J'aimerais maintenant passer au discours du Trône, qui a 12 pages et qui n'est pas vraiment difficile à lire. On y trouve les cinq priorités du gouvernement conservateur. Je comprends tout à fait que l'on veuille se concentrer sur quelques dossiers, mais selon moi, on est en train de pousser cette logique au-delà des limites normales.
[Français]
De toute façon, les cinq priorités que le Parti conservateur a mises de l'avant pendant sa campagne électorale — comme de nombreuses autres promesses qui ne figurent pas dans le discours du Trône — n'offrent pas à la population canadienne une politique officielle très judicieuse.
[Traduction]
Permettez-moi de citer simplement trois exemples. On veut réduire la TPS. Pourtant, il est de notoriété publique qu'il est trois fois plus bénéfique pour l'économie de réduire l'impôt sur le revenu d'une somme équivalente. C'est d'ailleurs ce que le plan libéral déposé à la Chambre proposait. Aujourd'hui, le gouvernement conservateur se propose de réduire les baisses d'impôts sur le revenu pour parvenir à diminuer la TPS. Nous savons que ce n'est pas bon pour les Canadiens. Il s'agit peut-être d'une manoeuvre payante sur le plan politique, mais ce n'est pas la meilleure solution pour les Canadiens.
Dans le domaine de la garde des enfants, le Parti conservateur me semble faire fausse route. Son projet de fournir aux parents 1 200 $ par année pour chaque enfant en bas âge peut sembler politiquement attrayant aux yeux de certains, mais ne constitue pas un programme de garde d'enfants. C'est une mesure qui ressemble au vieux régime d'allocations familiales qui a été abandonné il y a longtemps. Au cours des années 1990, le gouvernement libéral l'a remplacé par la prestation fiscale pour enfants. Grâce à cette prestation, les familles à revenu faible et moyen reçoivent chaque année environ 10 milliards de dollars. La somme de 1 200 $ pourrait être ajoutée à cette prestation, et les accords sur les services de garde d'enfants négociés avec les provinces et les territoires par le gouvernement libéral devraient être respectés. Les parents qui travaillent bénéficieraient ainsi d'une véritable aide pour la garde des enfants.
Je suis en faveur de mesures plus sévères contre la criminalité et les criminels. En fait, le gouvernement libéral a proposé une série de mesures pour lutter contre le fléau de la violence commise avec des armes à feu avant la dissolution du dernier Parlement pour la tenue des élections, mais je crois que ce serait une grave erreur que d'éliminer le registre des armes à feu. En effet, même s'il n'est certes pas une panacée pour lutter contre la violence commise avec des armes à feu, il a l'appui de l'Association canadienne des chefs de police et de l'Association canadienne de la police professionnelle. Il s'agit des policiers de première ligne. Des policiers de tout le pays consultent le registre des armes à feu 6 000 fois par jour. On peut donc en conclure qu'ils le considèrent un outil utile.
Il en coûte à l'heure actuelle 20 millions de dollars par année ou moins pour administrer le registre. Je reconnais que son élaboration a été coûteuse, même si les coûts ont été exagérés à la Chambre et ailleurs, mais le système est maintenant en place et il coûte moins de 20 millions de dollars par année.
De même, des sanctions plus sévères contre les criminels ne suffiront pas à elles seules à corriger la situation. Nous devons poursuivre nos investissements dans la collectivité par le biais de mesures comme le Programme national de prévention du crime et des programmes comme Briser le cycle, qui est offert dans ma circonscription, Etobicoke-Nord. Il aide des jeunes à sortir de bandes criminelles et il fonctionne très bien.
Les ministres du Cabinet Harper se sont fait dire de ne pas s'éloigner du message et de s'en tenir aux cinq priorités établies dans le discours du Trône.
[Français]
En tant que porte-parole du Parti libéral en matière de ressources naturelles, je me demande comment cette directive de M. Harper sur le traitement des messages se traduira dans la réalité. De plus, les termes « ressources naturelles » et « agriculture » ne figurent qu'une fois dans le discours du Trône, lequel ne contient d'ailleurs aucune idée précise à ce sujet.
C'est une situation incroyable, vu que les ressources naturelles et les industries connexes représentent 13 p. 100 du PIB du Canada et assurent aux Canadiens près d'un million d'emplois. Or ces emplois se trouvent autant dans les régions rurales qu'urbaines, contrairement à la croyance populaire.
Nous ne pouvons qu'espérer que le budget qui sera déposé prochainement tiendra compte de la profonde incidence du secteur des ressources naturelles sur toute la population canadienne.
[Traduction]
Pour en revenir au message précis auquel les ministres conservateurs doivent, semble-t-il, s'en tenir, quelles seront alors les répercussions pour le ministre des Ressources naturelles lorsqu'il rencontrera des représentants de l'industrie minière du Canada? Va-t-il leur décrire le programme de son parti en matière de services de garde ou pourra-t-il parler avec ces gens de la grave pénurie de main-d'oeuvre qui se profile à l'horizon dans le secteur minier au Canada et de la nécessité de prendre des mesures pour encourager davantage de travaux d'exploration et de mise en valeur dans le secteur minier au Canada?
Lorsque le ministre des Ressources naturelles rencontrera les représentants de l'industrie forestière canadienne, va-t-il leur décrire les initiatives proposées par le gouvernement conservateur pour lutter contre la criminalité en punissant plus sévèrement les criminels ou pourra-t-il parler avec eux de ce que son gouvernement va faire pour trouver une solution qui se fait attendre depuis très longtemps au différend du bois d'oeuvre avec les États-Unis et des mesures que le gouvernement conservateur prendra pour alléger le fardeau que doivent supporter l'industrie du bois d'oeuvre, ses travailleurs et les collectivités touchées? Notre gouvernement libéral avait annoncé un programme d'aide de quelque 1,5 milliard de dollars, à titre provisoire, jusqu'à ce que le différend soit enfin réglé en faveur du Canada. Or, voilà maintenant que certains ministres conservateurs affirment que nous n'allons pas avoir gain de cause dans ce dossier. Ils devraient avoir honte.
Lorsqu'il rencontrera le groupe de discussion sur l'énergie, le ministre des Ressources naturelles lui parlera-t-il en détail de la proposition de réduction de la TPS ou le premier ministre permettra-t-il au ministre d'examiner avec le groupe la nécessité d'une stratégie nationale en matière d'énergie ou d'un cadre national d'intervention en matière d'énergie pour le Canada? Pourra-t-il discuter de la façon dont le gouvernement abordera des questions capitales comme la conservation de l'énergie et l'efficacité énergétique? Le ministre aura-t-il la latitude voulue pour parler des projets de pipeline de l'Alaska et de la vallée du Mackenzie, ou se rabattra-t-il sur l'une des cinq autres priorités du gouvernement, s'efforçant bien évidemment de ne pas s'écarter du sujet?
Quand il rencontrera les groupes environnementaux, le ministre des Ressources naturelles parlera-t-il du nouveau système de responsabilisation du gouvernement? Saura-t-il répondre à leurs questions lorsqu'ils l'interrogeront sur les plans du Canada en ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre et sur la façon dont ces objectifs seront liés à l'exploitation des sables bitumineux en Alberta? Ces sujets de discussion seront-ils permis, ou le ministre devra-t-il demander l'autorisation du premier ministre avant de les aborder?
Pour le bien du pays et de tous les Canadiens, j'espère que le ministre des Ressources naturelles pourra parler de ces questions très importantes qui, à l'évidence, ne constituent pas une priorité pour le gouvernement conservateur, mais ne requièrent pas moins l'attention de tous.
J'ai hâte que le gouvernement présente son budget et d'autres initiatives, car le discours du Trône ne nous éclaire guère à cet égard.
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Monsieur le Président, je suis certain que nous prendrons tous à cœur cet avertissement.
Malgré tout mon respect pour le député d’en face, je suis un peu déçu par certaines paroles qu’il a prononcées en réponse au discours du Trône sur deux questions en particulier: premièrement, le fait qu’il qualifie de malavisée l’approche des conservateurs en matière de garde d’enfants; et deuxièmement, les observations qu’il a faites sur le registre des armes à feu.
D’abord, en ce qui concerne le programme de garde d’enfants, je m’étonne que le député continue de mettre en doute ce que les Canadiens eux-mêmes, les parents de jeunes enfants, répondent quand on leur demande le genre de garde qu’ils préfèrent pour leurs enfants. Le député continue de promouvoir ce que les Canadiens donnent comme cinquième choix. Les parents canadiens préfèrent, dans la mesure du possible, garder eux-mêmes leurs enfants ou alors les confier à un proche ou à une garderie de leur quartier, ou encore à une garderie en milieu de travail. Je m’étonne que le député s’entête à ne pas tenir compte de ce qu’indiquent les statistiques, soit que les Canadiens préfèrent décider eux-mêmes de la garde de leurs enfants.
Ensuite, sur la question du registre des armes à feu, le député s’est reporté aux nombreuses fois que la police consulte ce registre et au fait que ce registre est très utile à la police. Franchement, ces renseignements sont brandis à tort et à travers. Pour ce qui est du nombre des consultations, on sait que chaque fois qu’un policier arrête une voiture pour excès de vitesse, ou pour non-respect d’un panneau d’arrêt ou d’un feu rouge, ou pour toute autre vérification, il entre le numéro de la plaque d’immatriculation, ce qui donne automatiquement accès au registre des armes à feu, mais le policier sur le bord de la route s'en fiche tout à fait. C’est ainsi que les libéraux vantent le nombre élevé de consultations. C’est totalement inutile et malavisé. Comment ont-ils pu consacrer 159 millions de dollars à un registre si peu utile pour faire régner l’ordre, pour réduire la criminalité ou pour lutter contre les crimes violents commis avec des armes à feu?
La question préoccupe des Canadiens âgés. Dans ma collectivité en fin de semaine, un homme m’a parlé de cette question. Il possède des armes à feu dont il a hérité d’un membre de sa famille. Ce n’est pas un chasseur; les armes à feu sont des biens de famille. Or, il se fait dire qu’à moins de les enregistrer avant son anniversaire, en plus de perdre l’enregistrement, il devra recommencer tout le processus de demande et il lui en coûtera encore 60 $, à condition qu'il respecte les délais d'enregistrement.
Pourquoi le député continue-t-il d’appuyer un programme que tout le monde considère comme un lamentable échec?
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Monsieur le Président, je m'excuse. Je croyais que la période de questions à l'honorable député n'était pas terminée. Vous me prenez de court, mais je vais procéder de façon inverse.
Je partagerai mon temps avec mon collègue le député d'Abitibi—Témiscamingue.
Je fais aujourd'hui mon premier discours, comme tout le Québec a dû s'en rendre compte. Je souhaite profiter de l'occasion pour saluer et remercier la population d'Ahuntsic de m'avoir honorée de sa confiance. Je voudrais aussi remercier de leur support et de leur amour les membres de ma famille: mes parents, mes frères et soeurs, ainsi que mon conjoint Ibrahim et mon fils Christopher.
Je souhaite aussi saluer tous les militants du Bloc québécois de la circonscription d'Ahuntsic qui m'ont permis, par leur travail extraordinaire, d'être présente ici aujourd'hui. Je salue également mon équipe qui tient le fort actuellement dans notre bureau de circonscription. Je salue aussi mes anciens collègues de la CSST qui m'ont permis d'être présente parmi vous aujourd'hui. Je terminerai mes salutations avec un grand salut du coeur à la communauté libanaise et arabe du Québec et du Canada ainsi qu'à la population du Liban, mon pays d'origine dont je suis très fière, et de mon village ancestral, Akkar.
J'ai choisi le Québec parce qu'il y fait bon vivre ses aspirations de paix et de solidarité. Maintenant, je peux aussi dire qu'il est bon de se sentir choisi par cette population. J'essaierai donc d'être digne de la générosité de mes concitoyennes et concitoyens, ainsi que des idéaux politiques qui sont les miens et ceux de mon parti.
Les anciens Romains disaient: « scripta manent », ce qui veut dire: « les écrits restent. » Depuis longtemps, les sages savent que nos écrits restent, nous suivent et nous jugent.
Lors de la dernière campagne électorale, le premier ministre a envoyé une lettre à l'Alliance féministe pour l'action internationale où il est écrit ce que je vais citer dans la langue de Shakespeare:
[Traduction]
Oui, je m'engage à soutenir les droits humains des femmes et je conviens que le Canada doit faire plus pour respecter ses obligations internationales envers l'égalité des femmes.
Si je suis élu, je prendrai des mesures concrètes et immédiates, tel que recommandé par les Nations Unies, pour m'assurer que le Canada respecte entièrement ses engagements envers les femmes au Canada.
[Français]
Il s'est donc engagé à prendre des mesures concrètes et immédiates à l'égard du droit des femmes, en vertu des recommandations de l'ONU.
Nous le savons tous, le premier ministre a été élu. Toutes les femmes du Québec et du Canada attendent qu'il mette en action ces mesures immédiates et concrètes, ainsi que les Nations Unies l'ont recommandé. Ce n'est pas dans le discours du Trône que nous voyons ces mesures immédiates et concrètes, promises par écrit par le premier ministre. Par cette signature, à quoi s'est donc engagé le premier ministre?
En 1979, l'Assemblée générale des Nations Unies adoptait la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, qu'on appelle aussi le traité pour les droits des femmes.
En 1981, le Canada ratifiait cette convention. Vingt-cinq ans plus tard, les femmes sont toujours victimes de discrimination.
Le Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes des Nations Unies déposait, en 2003, son rapport sur le Canada. On y lisait entre autres ce qui suit:
Tout en accueillant favorablement les diverses mesures de lutte contre la pauvreté, prises par le gouvernement fédéral, le Comité est préoccupé par le pourcentage élevé de femmes vivant dans la pauvreté, notamment les femmes âgées vivant seules, les mères chefs de famille, les femmes autochtones [...] les immigrantes et les handicapées, groupes pour lesquels la pauvreté persiste, voire empire, cette situation étant encore aggravée par les ajustements budgétaires intervenus depuis 1995 et les coupes qui en ont résulté dans les services sociaux.
Je donnerai quelques exemples des dispositions que le premier ministre reconnaît de par sa signature. Concernant la violence faite aux femmes, au paragraphe 370, ce comité des Nations Unies demande au Canada « de redoubler d'efforts dans la lutte contre la violence à l'égard des femmes, des filles, et d'accroître le financement des centres d'aide et d'écoute, et des structures d'accueil pour les femmes ».
Que fera concrètement le premier ministre par rapport à cela? Je me pose la question. Concernant les aides domestiques familiales, au paragraphe 266, le comité demande notamment d'accélérer le processus qui permettrait à ces employés de maison l'obtention de la résidence permanente. Voilà un autre beau défi pour le premier ministre.
De plus, comme le soulignait Mme Asselin, présidente de la Fédération des femmes du Québec, dans une lettre ouverte parue dans La Presse le 23 décembre dernier, « l'enchâssement du droit à l'équité salariale dans la Déclaration canadienne des droits de la personne, il y a 30 ans de cela, ne suffit pas pour que les travailleuses oeuvrant dans des entreprises de compétence fédérale puissent dans les faits avoir une rémunération équitable ».
Depuis plusieurs années, un consensus existe au Québec concernant l'équité salariale. Près de 120 000 personnes, et très majoritairement des femmes, n'ont pas accès à l'équité salariale, tout simplement parce que ce sont des personnes qui travaillent pour des entreprises de compétence fédérale. Par conséquent, au Québec, 120 000 personnes paient le prix que le Québec ne soit pas tout simplement indépendant et maître de ses orientations et de ses choix de vie. Dans les faits, cette réalité de l'inexistence de l'équité salariale sur le plan fédéral me conduit à un commentaire, pour mes compatriotes du Québec, sur la pertinence de la souveraineté. On comprend encore plus la raison de la souveraineté, malgré tout ce qu'il y a autour, et pourquoi nous voulons être indépendants. Que fera donc le premier ministre pour respecter sa signature?
Lors du débat sur la présence canadienne en Afghanistan, le 10 avril dernier, plusieurs ministres de ce gouvernement justifiaient la présence canadienne en Afghanistan, entre autres, par un désir altruiste de défendre le droit des femmes et des enfants. La ministre de la Coopération internationale et ministre de la Francophonie et des Langues officielles disait, et je cite:
De plus, grâce à l'aide du Canada, au-delà de 4 millions d'enfants, dont le tiers sont des filles, sont inscrits à l'école primaire. Le Canada contribue à changer de manière concrète et durable la condition des femmes et des enfants en Afghanistan.
Le ministre de la Défense nationale disait:
[...] Les femmes bénéficient aujourd'hui de plus de droits et de possibilités économiques qu'elles n'auraient pu imaginer sous le régime des talibans. Plus de 4 millions d'enfants afghans, dont plus d'un tiers sont des filles, sont maintenant inscrits à l'école.
Ce gouvernement, à mon sens, semble très sensible à la cause des femmes afghanes ainsi que des enfants, et je suis très heureuse de ce fait.
Je tiens donc pour acquis qu'il en sera de même pour les femmes du Québec et du Canada. Je tiens également pour acquis que le premier ministre est un homme de parole, ce en quoi je crois, et qu'il tiendra l'engagement écrit qu'il a pris auprès des femmes du Québec et du Canada le 18 décembre dernier.
De ce fait, je soutiendrai ce discours du Trône, compte tenu que j'ai confiance — je suis quelqu'un d'optimiste — en la parole du premier ministre qui va, j'en suis sûre, au-delà du discours du Trône.
Par ailleurs, je ne peux que me réjouir de l'ouverture de ce gouvernement quant au règlement du déséquilibre fiscal, chose que l'on ne voyait pas dans le gouvernement précédent. En effet, ce dernier ne reconnaissait même pas qu'il y avait un déséquilibre fiscal.
Cette apparence de volonté de trouver aussi des arrangement fiscaux donne de l'espoir. Je ne serai pas de celles qui tueraient l'espoir.
Aussi, le désir du gouvernement actuel de s'attaquer au crime demeure, à mon sens, un élément important de ce discours. Toutefois, il est primordial de ne pas oublier que la criminalité n'est pas seulement de la répression, c'est aussi de la réinsertion et de la prévention.
Je terminerai en disant que je laisserai au premier ministre la possibilité de tenir parole. Le moment venu, les femmes et les hommes du Québec et du Canada prendront acte de ce qu'il aura fait et de ce qu'il n'aura pas fait. Pour le moment, nous laissons la chance au coureur, mais nous gardons les yeux bien ouverts.
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Monsieur le Président, permettez-moi tout d'abord de féliciter ma collègue d'Ahuntsic. Alors qu'elle s'attendait à poser une question, elle a plutôt prononcé son premier discours en cette Chambre. En mon nom personnel et au nom de mes collègues, je la félicite car elle a fait un excellent discours. Il pose bien le débat sur l'aide et le respect que l'on doit apporter aux femmes dans notre société.
Vous me permettrez également de remercier les électeurs et les électrices du comté d'Abitibi—Témiscamingue. Ils m'ont renouvelé leur confiance pour que je les représente en cette Chambre, et pour faire en sorte que les différences de l'Abitibi—Témiscamingue soient connues partout au Canada et au Québec et qu'elles soient défendues âprement dans cette Chambre, comme il se doit.
Venons-en maintenant au discours du Trône. Vous me permettrez de souligner le fait que ce discours était très prévisible. Nous sommes cependant heureux qu'il n'ait pas duré plus de 15 ou 20 minutes, car il reprenait de façon redondante ce que nous avons entendu pendant la campagne électorale. Ce discours, tout à fait prévisible, est basé sur les cinq grandes actions que voudra entreprendre le gouvernement actuel.
Nous notons avec joie que deux propositions du Bloc québécois ont été retenues dans ce discours du Trône: les traités internationaux seront ratifiés par la Chambre et le gouvernement fera des excuses aux immigrants chinois pour la taxe d'entrée qui leur a été imposée. Ce dernier dossier est très important. Au cours de la dernière session, après avoir siégé au Comité permanent du patrimoine canadien, j'ai aussi siégé au Comité permanent de la justice, des droits de la personne, de la sécurité publique et de la protection civile de cette Chambre. Nous avons adopté des résolutions pour que des excuses soient faites à la communauté chinoise, et elles seront faites. Les montants d'argent qui leur seront remboursés ne leur feront pas oublier les erreurs dont ils et elles ont été victimes, mais ils leur permettront au moins de se sentir les bienvenus au Canada.
Voyons maintenant les cinq axes sur lesquels le gouvernement a basé son discours du Trône. Il y appuiera probablement toute sa politique au cours de la présente législature, et surtout son discours sur le budget qui aura lieu au cours des prochains jours.
En ce qui a trait à l'imputabilité, le Bloc parlait déjà en 2001 de la crise entourant le scandale des commandites qui a coûté au gouvernement précédent un grand nombre de sièges au Québec. L'encre n'a d'ailleurs pas fini de couler car les tribunaux auront encore à rendre des sentences pour des individus qui ont abusé du système.
Il est évident qu'il faut une loi sur l'imputabilité. Cependant, ce projet de loi ratisse très large et peut-être trop. Nous verrons. Nous recommandons que le gouvernement collabore avec les partis d'opposition pour son étude en comité et pour sa mise en oeuvre. En effet, il est certain que ce projet de loi, déposé au cours des derniers jours, sera étudié en comité. Comme il comporte plus de 200 articles, on verra comment le comité s'en sortira. C'est un immense projet de loi, mais on ne peut être contre la vertu.
Ensuite, il y a le dossier des garderies. La première réaction du Bloc québécois est de dire au gouvernement en place que c'est bien, qu'il s'agit là d'une bonne idée. Mais il faut savoir que cette idée existe au Québec depuis plusieurs années.
Grâce au Parti québécois, le Québec s'est donné le meilleur système de garderies au Canada. Pour reprendre les paroles de l'ancien premier ministre du Canada, M. Chrétien, c'est probablement l'un des meilleurs au monde. Il ne faudrait pas y mettre la hache.
Nous croyons sincèrement que le gouvernement, dans le prochain discours sur le budget et dans le discours du Trône, doit faire en sorte que le Québec soit compensé et devra être compensé. On calcule qu'une perte de 807 millions de dollars se fera sentir dans les garderies du Québec si le gouvernement met en place le 1 200 $. Notre chef l'a souligné, et je reprendrai ses propos. Nous n'avons pas d'objection envers le 1 200 $. Loin de nous cette idée. Cependant, trois choses sont importantes.
Premièrement, le gouvernement n'a pas dit que ce 1 200 $ serait imposable, et cela créera toutes sortes de problèmes. Deuxièmement, au Québec en particulier, cette somme de 1 200 $ sera déductible des prestations de la sécurité du revenu, soit du bien-être social. Pour des personnes dans le besoin, ce montant de 1 200 $ ne sera pas une très bonne chose. Troisièmement, ce que nous suggérons au gouvernement, c'est de revoir son idée de 1 200 $ et peut-être d'y aller d'une déduction fiscale ou d'un crédit d'impôt. On verra comment il s'y préparera dans le budget. Chose certaine, le Bloc québécois se battra pour que les compétences du Québec soient respectées, particulièrement dans ce dossier. Il sera très important que le Québec reçoive sa juste part.
Très rapidement, j'aimerais aussi parler des délais d'attente. Le gouvernement doit faire attention parce que le domaine de la santé est de compétence provinciale. Il faudra respecter les compétences des provinces avant de mettre en oeuvre quelque programme que ce soit, surtout celui au plan de la santé et des délais d'attente.
Parlons aussi de la sécurité et de la justice. Je tiens à dire un mot à ce sujet puisque lors de la précédente législature, j'étais membre du Comité permanent de la justice. Le parti actuellement au pouvoir, qui était dans l'opposition à ce moment-là, a présenté plusieurs idées — que je n'oserai pas qualifier — pour augmenter de façon draconienne les sentences et pour imposer des sentences minimales d'emprisonnement. À ce sujet, c'est non. C'est non parce qu'on veut faire faire le travail des juges par le Code criminel. Oui, il y a des façons d'envoyer des directives, d'inviter les tribunaux à se pencher sérieusement pour peut-être augmenter les sentences. Prenons l'exemple de l'arrêt Coffin, qui vient d'être rendu par la Cour d'appel du Québec. M. Coffin a plaidé coupable d'avoir fraudé le gouvernement dans le scandale des commandites. La première instance lui avait imposé une sentence d'environ deux ans moins un jour et des travaux communautaires. La Cour d'appel vient de réviser cette décision, suite aux pressions populaires et suite à l'avis d'appel déposé par la Couronne, et a imposé une sentence d'incarcération.
Avec tout le respect que je lui dois, j'aimerais dire au parti au pouvoir qu'il devra faire très attention avant de déposer des projets de loi de cette nature. La droite au Canada n'a pas nécessairement bonne presse actuellement. Ce ne sont pas des sentences minimales d'emprisonnement qui vont dissuader les criminels. Je parle en connaissance de cause puisque j'ai plaidé en droit criminel au cours des 25 dernières années, avant le 28 juin 2004. Au cours de ces 15 dernières années, je n'ai fait que du droit criminel. Comme je l'ai dit aux membres du comité permanent, le fait d'imposer de longues peines d'emprisonnement n'est pas la solution, par contre la réhabilitation est très importante. Cependant, il est vrai que nous devrions peut-être revoir les sursis.
On pourrait examiner les probations et les remises en liberté trop rapides.
Je termine...
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Monsieur le Président, je partagerai le temps dont je dispose avec le député de Simcoe-Nord.
Je voudrais dédier mon premier discours à la Chambre des communes à mon père, Mark Lake, qui est décédé il y a trois ans cette semaine. Étant donné mon peu d'implication dans la vie politique de son vivant, il n'aurait certainement pas imaginé un seul instant que j'aurais le grand honneur de prendre la parole ici, pourtant, il est certain que je ne serais pas ici si ce n'avait été de sa sagesse et de son influence sur moi.
Je suis extrêmement heureux de prendre la parole ici au nom de la population d'Edmonton—Mill Woods—Beaumont. Puisque c'est la première fois, je voudrais prendre le temps d'exprimer ma gratitude. Tout d'abord, je remercie Dieu pour les expériences que j'ai vécues, même les difficiles, et qui m'ont préparé à ce moment-ci et à la suite des choses.
Je remercie ma famille, ma femme Debi et mes enfants Jaden et Jenae, pour être embarqués avec moi dans cette aventure familiale. Je remercie ma mère, Bonnie, pour m'avoir démontré par son exemple constant ce que signifie l'altruisme, et ma grand-mère, Eleanor Lake, pour m'avoir donné mon père et pour en avoir fait le père remarquable qu'il a été.
Évidemment, je remercie tous les électeurs de ma circonscription, peu importe pour qui ils ont voté, parce qu'ils font de notre petit coin de Canada un endroit merveilleux. Ma circonscription est une parfaite illustration de ce qui fait du Canada un pays si magnifique dans le monde; un mélange de villes et de campagnes, d'anglais et de français, de cols bleus et de cols blancs et un pays multiculturel, avec 30 p. 100 d'habitants appartenant à des minorités visibles.
Ma circonscription témoigne également de la nécessité de changer, d'un bout à l'autre du Canada, la façon de gouverner notre pays pour qu'il demeure le grand pays qu'il est. Le 23 janvier dernier, la population d'Edmonton—Mill Woods—Beaumont, qui avait élu un libéral à chacune des quatre élections précédentes, a voté conservateur avec une avance de 17 000 voix.
Je voudrais ici rendre hommage à l'homme qui représentait Edmonton—Mill Woods—Beaumont avant les dernières élections, un homme dévoué et respecté qui a été député pendant 26 ans, M. David Kilgour. Si les libéraux ont pu conserver ce siège pendant si longtemps, c'est parce que David comprenait l'importance de faire passer ses électeurs en premier et qu'il était dévoué. Pour cela, il sera toujours tenu en haute estime dans notre circonscription.
Je vais parler du discours du Trône dans un instant, mais je voudrais d'abord rendre hommage à un groupe de Canadiens qui me sont chers. Tout comme moi, ils ont de jeunes enfants autistes. Mon fils, Jaden, qui est maintenant âgé de 10 ans, a reçu un diagnostic d'autisme lorsqu'il avait deux ans. Je voudrais que ces parents sachent que j'ai connu les mêmes épreuves qu'eux. J'ai vécu les mêmes émotions qu'ils vivent actuellement: l'amour intense d'un parent pour son enfant; la crainte qui accompagne la découverte que cet enfant se développe différemment des autres; l'espoir qui jaillit du fait de savoir qu'il existe un traitement permettant d'aider d'autres enfants éprouvant des difficultés semblables; et la frustration et la déception immenses qui s'installent à mesure que le temps passe et que l'enfant attend ce traitement.
J'ai également la chance d'avoir vécu dans une province qui a fait du traitement de l'autisme une priorité. Je suis absolument convaincu que le développement de mon fils s'est amélioré grâce à la thérapie comportementale dont il a bénéficié au cours des huit dernières années.
Bien qu'il semble évident qu'il incombe aux provinces et aux territoires d'offrir les programmes de traitement dont les enfants atteints d'autisme ont désespérément besoin, je veux que ces parents sachent que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour encourager le gouvernement fédéral à jouer un rôle dans ce secteur dans la mesure où sa compétence le lui permet.
Je voudrais maintenant aborder les cinq principales priorités du nouveau gouvernement, à commencer par la nouvelle loi fédérale sur la responsabilité, une loi révolutionnaire, et la responsabilité en général.
Beaucoup de gens m'ont demandé ce qui m'a poussé à quitter ma carrière professionnelle auprès du club de hockey les Oilers d'Edmonton pour embrasser la vie politique. Ces dernières années, je suis devenu de plus en plus désillusionné et exaspéré par la combinaison désastreuse des impôts élevés et de l'absence d'intendance et de vision de la part du gouvernement libéral précédent.
Les paroles d'Alexander Hamilton résument mes sentiments et ceux de bien des Canadiens, je crois, qui se sont réveillés juste à temps pour voir ce qui s'est passé au cours des 13 dernières années. Il a dit: « Ceux qui n'ont aucune conviction se laissent entraîner dans n'importe quoi ».
Avec ce discours du Trône, nous avons enfin un gouvernement qui est disposé à défendre ses convictions, qui reconnaît ce que bien des Canadiens savent déjà: qu'avec un pays aussi merveilleux que le Canada, nous pourrions faire beaucoup mieux.
Il n'y a pas lieu de craindre la responsabilité, à moins que quelqu'un ne cache quelque chose. En fait, la plupart des cadres supérieurs d'entreprises pourraient nous dire qu'un budget bien planifié et exposant clairement les choses, ainsi qu'un bon ensemble de règles pour superviser et diriger, ont, au contraire, un effet très libérateur.
Lorsque j'étais directeur de la billetterie chez les Oilers, il me fallait soumettre un budget de dépenses pour mon service, puis respecter les montants approuvés. À des intervalles assez réguliers, je rencontrais le vice-président des finances afin de garantir que tout se passait très bien et que notre mode de fonctionnement était conforme aux règles établies. J'appréciais ce processus, car je savais être un bon gérant de l'argent de l'entreprise et il était important pour moi, aussi, que les actionnaires le sachent pour qu'ils avoir l'esprit tranquille.
Pour nous ici, nos actionnaires, ce sont tous les Canadiens. Ceux-ci méritent le même degré de reddition de comptes, la même tranquillité d'esprit, et c'est ce que vise le projet de loi fédéral sur la responsabilité.
La deuxième des cinq priorités mentionnées dans le discours du Trône concerne l'engagement de ramener immédiatement la TPS de 7 à 6 p. 100 et plus tard à 5 p. 100. Nous l'avons indiqué à plusieurs reprises à la Chambre, mais les gens d'en face semblent trouver plus opportun de ne pas en tenir compte, et je parle ici du fait qu'il s'agit d'une baisse de taxe qui profitera à tous les contribuables du pays, y compris à ceux qui touchent les plus faibles revenus et qui ne gagnent même pas assez d'argent pour payer de l'impôt sur le revenu.
Il s'agit d'une baisse d'impôt que les gens vont pouvoir constater dans leur vie de tous les jours; on ne pourra pas la leur enlever en cachette pendant qu'ils travaillent dur pour joindre les deux bouts. Le plus important, c'est qu'il s'agit d'un pas clair et sans équivoque dans la bonne direction pour tous les Canadiens.
La troisième des cinq priorités énoncées dans le discours du Trône, c'est la promesse de faire de la sécurité de nos rues et de nos citoyens une priorité. Au cours de mes conversations avec les électeurs, à la fois pendant la campagne électorale et depuis, la question de la criminalité revient constamment sur le tapis, et la grande majorité des électeurs appuie les positions mises en avant par mon parti dans ce domaine. Les citoyens, tout comme les services de police et les procureurs, en ont plus qu'assez du fait que les droits des criminels l'emportent sur ceux des citoyens respectueux de la loi. Le moment est venu de nous attaquer sérieusement à la criminalité. Cela paraît être d'une simplicité à faire pleurer et, pourtant, nous entendons sans arrêt parler du fait que des criminels violents reçoivent des peines courtes ou avec sursis et qu'il arrive souvent qu'ils commettent une nouvelle infraction alors qu'ils devraient être encore en prison. De toute évidence, cela est inacceptable.
Je vais sauter la quatrième des cinq priorités, les services de garde, mais j'y reviendrai dans un moment.
La cinquième priorité est l'engagement du gouvernement à collaborer avec les provinces pour établir une garantie sur les délais d'attente pour les traitements médicaux. Avec la responsabilisation et la lutte contre la criminalité, les soins de santé comptent parmi les trois questions qui, dans ma circonscription, préoccupent le plus les gens auxquels j'ai parlé sur le seuil de leur porte. Il y a de nombreux problèmes, mais si j'en crois le refrain que j'ai entendu le plus souvent, le système de soins de santé ne fonctionne pas aussi bien qu'il le devrait, compte tenu de la somme d'argent qu'on y investit. Je n'ai pratiquement jamais entendu de plaintes au sujet des coûts du système. Les conversations tournaient pratiquement toujours autour des services qu'obtiennent les Canadiens en retour de ce qu'ils paient.
Les Canadiens veulent et méritent un système de soins de santé universel et public sur lequel ils pourront compter lorsqu'ils en auront besoin. Compte tenu du vieillissement de la population, le système sera de plus en plus utilisé. Il est bon de constater que nous avons enfin un gouvernement fédéral qui considère les soins de santé pour les Canadiens comme une priorité.
C'est à dessein que j'ai gardé pour la fin du temps qui m'est accordé le programme favorisant le choix en matière de garde d'enfants, parce que je veux donner à cette question toute l'attention qu'elle mérite. Permettez-moi de dire en commençant que je ne reproche pas aux parents de choisir d'envoyer leurs enfants à la garderie. C'est un choix que ma femme et moi n'avons pas fait pour notre famille, mais il y a au sein de nos amis et de notre parenté nombre de parents formidables qui utilisent les garderies.
J'aimerais également souligner que, contrairement au projet libéral, notre programme favorisant le choix en matière de garde d'enfants a un volet qui nous permettra de collaborer avec les provinces, les territoires, les employeurs, les collectivités et les organismes sans but lucratif pour créer davantage de places en garderie, de manière à répondre aux besoins des Canadiens ordinaires.
Au cours de la campagne électorale, j'ai entendu l'ancien premier ministre parler souvent du programme de garderies du Parti libéral en le qualifiant de toute première mesure sociale nationale depuis une génération. Appuyés par une armée de groupes d'intérêts spéciaux financés par l'État, les libéraux vantaient les vertus sacrées de leur programme progressiste de garderies, qui laissait pourtant d'une manière flagrante des centaines de milliers de familles canadiennes dans l'obligation injuste de subventionner par leurs impôts les services de garde d'autres familles.
J'aimerais citer ce qu'écrit C.S. Lewis sur le progrès en général. Il s'agit d'une longue citation, mais elle traduit parfaitement l'essence du présent débat, selon moi. Il écrit:
Nous cherchons tous le progrès. Mais le progrès signifie que l'on s'approche de l'idéal. Si l'on emprunte le mauvais chemin, ce n'est pas en continuant à avancer qu'on progressera. En pareil cas, il faut faire demi-tour pour progresser et retourner sur le bon chemin. Celui qui est le plus prompt à faire demi-tour est le plus progressif.
Pour illustrer la différence entre les deux régimes, je prendrai l'exemple d'une famille dans ma circonscription, une famille à laquelle je voue un grand respect, la famille Matychuk. Jeff et Nancy Matychuk ont cinq enfants âgés de 5 à 14 ans. Cette famille à revenu unique possède une voiture, une mini-fourgonnette vieille de 12 ans qui fonctionne habituellement bien. La famille Matychuk vit à Edmonton dans une maison modeste sans garage. Jeff se rend à son travail au centre-ville en autobus, trajet qui lui prend une heure, et Nancy utilise la mini-fourgonnette pour conduire les enfants à leurs activités ici et là. L'année dernière, le revenu de Jeff a été de 39 000 $ environ. Les Matychuk n'envoient pas leurs enfants dans une garderie, que ce soit un service de garde en établissement ou autre, et leurs enfants sont aussi bien éduqués et réfléchis et ont autant d'aptitudes sociales que n'importe quels autres enfants. Cette famille extraordinaire a choisi de renoncer à un tas de produits de luxe que nous prenons pour acquis parce qu'elle croit que c'est la meilleure chose à faire, et elle y trouve son compte.
Bon, supposons que Jeff et Nancy fondent leur famille aujourd'hui et que leur premier enfant, Amy, leur fille actuellement âgée de 14 ans, naît cette année. En vertu du régime conservateur en matière de garde d'enfants, sur un horizon de 15 ans, lorsque leur cadet atteindra l'âge de six ans, les Matychuk disposeraient de 36 000 $ après impôt en guise de soutien pour élever leurs enfants. En vertu du régime libéral, ils n'auraient absolument rien. En fait, ils contribueraient par leurs impôts au financement des garderies fréquentées par les enfants de leurs voisins. Cela est tout à fait injuste.
Heureusement, le 23 janvier, les Canadiens ont voté pour un régime simple qui offre à toutes les familles canadiennes un véritable soutien et un véritable choix en matière de garde d'enfants.
Je tiens à féliciter tous les députés à qui leurs concitoyens ont conféré l'honneur de les représenter. Il me tarde de travailler avec chacun d'entre eux afin de faire en sorte que le Canada demeure le pays dont les habitants ont la meilleure qualité de vie sur la planète.
:
Monsieur le Président, comme il s'agit de ma première allocution à la Chambre, je commencerai par dire à quel point je me sens honoré et privilégié de pouvoir ainsi représenter les résidents de ma circonscription dans ce lieu. Je les remercie de la confiance qu'ils m'ont faite.
[Français]
Mes remerciements s'adressent donc aux citoyens de Simcoe-Nord.
[Traduction]
Je tiens également à profiter de cette occasion pour remercier ma famille, surtout mon épouse, Heather, et nos enfants. Je veux aussi remercier les autres membres de ma parenté qui continuent d’administrer l'entreprise familiale; ils m'ont ainsi libéré de certaines responsabilités et m'ont permis de me mettre au service de notre collectivité en assumant cette noble fonction.
Ma famille, qui est originaire d'Angleterre, a émigré à Simcoe-Nord en 1874 et les générations successives sont restées dans notre petit village riverain du lac Sparrow. Simcoe-Nord est une région plutôt prospère située à une heure et demie de route au nord de Toronto, à la pointe de la région des chalets. Comme son nom l'indique, elle englobe la moitié nord du comté historique de Simcoe. On y trouve une combinaison d'entreprises rurales et agricoles. Par ailleurs, les industries touristiques et manufacturières y sont fortement représentées et emploient de nombreuses personnes.
Nous abritons le quartier général de la police provinciale de l'Ontario de même que l'un des établissements correctionnels les plus récents et les plus modernes de la province. Comme les députés peuvent aisément se l’imaginer, les questions touchant au respect de la loi, à la criminalité et à l'imposition des peines sont très importantes pour l'un des plus importants groupes de résidents de ma circonscription.
On trouve deux communautés de Premières nations à Simcoe-Nord, celle de Mnjikaning et celle de Beausoleil, ainsi qu'une importante communauté de Métis. Nous sommes également très fiers de compter l'une des rares collectivités de langue française du Sud de l'Ontario, Penetanguishene qui est située dans le sud de la baie Georgienne.
Simcoe-Nord a pris de l'expansion, tout comme la région du Grand Toronto. De plus en plus de résidents de nos collectivités travaillent à Toronto ou dans les environs, mais ces derniers temps nous avons accueilli encore plus d'anciens résidents de la région du Grand Toronto désireux de prendre leur retraite dans les paysages plus paisibles et pittoresques de Simcoe-Nord. Si ma circonscription connaît une prospérité relative, il demeure que nous y avons de plus en plus l'impression que tous les ordres de gouvernement doivent se montrer plus honnêtes et plus tranchés dans leur manière d'agir afin de parvenir à de véritables résultats, d’abaisser les taxes et les impôts et de ne dépenser que dans les domaines qui préoccupent le plus les Canadiens.
C'est avec cette situation en toile de fond que j'affirme mon appui pour le programme fixé pour la présente législature, programme que nous a si éloquemment exposé Son Excellence la Gouverneure générale du Canada, le 4 avril dernier. Aux dernières élections, les Canadiens étaient prêts pour un changement. Ils en avaient assez de la politique théâtrale, de celle où les mots, les annonces, les scandales, les annonces recyclées et les séances photoprotocolaires avaient fini par prendre le pas sur les véritables affaires de la nation au point que nous avons atteint un degré inégalé de cynisme envers les élus. Le 23 janvier, ils ont donc voté pour le changement et c’est le changement que nous allons leur donner.
Je me réjouis que la première mesure du gouvernement a consisté à déposer la Loi sur l'imputabilité, le 11 avril, pour entamer un processus visant à faire en sorte que le gouvernement soit plus efficace, plus responsable et qu'il rende davantage de comptes à la population. Je crois que ce projet de loi représente la première étape importante pour amener les Canadiens à reprendre confiance dans le gouvernement fédéral.
Pour réduire les impôts, nous ramènerons la TPS à 6 p. 100 puis à 5 p. 100, allégeant ainsi la charge fiscale de tout le monde. Cette mesure profitera même aux quelque 30 p. 100 de Canadiens qui ne paient pas du tout d’impôt sur le revenu. J’ai entendu les commentaires de beaucoup de gens de ma circonscription qui font partie de cette catégorie. Ils disent clairement que des réductions de l’impôt sur le revenu ne les aident pas à affronter la hausse constante des prix de l’énergie, des loyers et des frais de subsistance.
Comme je l’ai déjà dit, l’engagement du gouvernement à s’attaquer plus sévèrement au crime, à limiter le recours aux condamnations avec sursis et à affecter des ressources plus importantes à l’application de la loi, à la sécurité frontalière et à la lutte contre la prolifération des armes à feu illicites sera certes bien accueilli dans Simcoe-Nord.
Je représente une circonscription dans laquelle beaucoup des emplois bien rémunérés impliquent du travail par poste et beaucoup d’autres se trouvent dans des régions rurales où il n’y a pas de garderies. Comme la plupart des autres familles, les gens qui occupent ces emplois sont à la recherche de formules de garde d’enfants adaptées à leurs circonstances, comme le recours à un parent, à un voisin ou, si c’est possible, à une garderie locale.
L’allocation de 1 200 $ par enfant de moins de six ans que nous leur avons promise les aidera vraiment. Nous savons bien et ils savent bien qu’elle ne suffira pas pour payer tous leurs frais de garde d’enfants, mais il vaut beaucoup mieux leur verser directement cette allocation que de gaspiller l’argent en créant de nouvelles administrations et de nouveaux programmes gouvernementaux auxquels ils ne pourraient peut-être pas avoir accès. Ils savent que l’allocation les aidera et qu’elle leur laissera le choix.
Pour ce qui est des familles qui ont accès aux services des garderies classiques, je tiens à féliciter les professionnels de ce secteur pour les efforts qu’ils ont déployés afin d’établir des programmes tels que Meilleur Départ en Ontario.
Je les encourage à profiter de l’engagement du gouvernement pour contribuer au maintien de ce programme jusqu’en mars 2007. Et, si Meilleur Départ est un succès, comme il semble que ce soit le cas, le gouvernement de l’Ontario a parfaitement le droit de le maintenir de son côté. Comme c’est son secteur de compétence, j’espère bien qu’il le fera.
Notre engagement à créer 25 000 nouvelles places de garderie chaque année dans les cinq prochaines années appuiera clairement le bon travail réalisé par les services d’aide à l’enfance et à la famille de l’Ontario.
Je voudrais dire enfin que j’ai parlé à des gens de ma circonscription qui avaient déjà fait une croix sur le système de soins de santé, qui avaient choisi par exemple de ne plus endurer la douleur causée par leur genou ou leur hanche. Ces gens ont puisé dans leurs propres économies pour payer les services médicaux offerts à des endroits tels que Buffalo, dans l’État de New York, à quelque deux heures et demie de route de Simcoe-Nord. C’est une possibilité à laquelle peuvent recourir ceux qui ont les moyens financiers de le faire, mais elle met en lumière le triste état de notre système de soins de santé.
Les temps d'attente excessivement longs sont la principale cause de la perte de confiance du public en notre système, qui faisait naguère notre fierté. Je me réjouis de voir le gouvernement s'attaquer au problème des temps d'attente en offrant une garantie. C'est une mesure concrète qui va au-delà des habituelles excuses. En donnant une garantie, on s'engage à prendre des mesures si les services ne sont pas fournis dans des délais raisonnables.
C'est par des mesures semblables que notre système de santé regagnera la confiance des Canadiens et qu'il fera de nouveau la fierté du Canada. Nous savons que, dans l'état actuel des choses, les services de santé publics n'arrivent pas à répondre à la demande. Il est donc tout à fait sensé que nous songions à confier un plus grand rôle aux fournisseurs de services de santé privés dans le cadre de notre système d'assurance-maladie universel public et financé par l'État. Les patients profiteront ainsi de meilleurs services, et ils en auront davantage pour leur argent.
Il est encourageant de voir des provinces s'engager dans cette voie: c'est déjà le cas au Québec et en Alberta, et ce l'est aussi depuis peu dans ma province, l'Ontario. Cela montre qu'en travaillant ensemble, nous pouvons assurer l'accès à des soins de qualité en temps opportun. C'est ce que veulent les Canadiens pour leur système de santé et c'est le genre de coopération à laquelle nous nous attendons des deux ordres de gouvernement.
En terminant, je dirai que j'entrevois l'avenir de notre pays avec optimisme. Dans ce plan ciblé et succinct présenté à la 39e législature, je vois une démarche prometteuse comportant des étapes significatives et mesurables, étapes qui reflètent le genre de changements que veulent les Canadiens, qu'ils estiment être des priorités pour eux-mêmes et leur pays, comme une réduction d'impôts bien méritée, des collectivités sûres, un gouvernement honnête et responsable, le choix en garde d'enfants et, sans doute, pour la première fois, la garantie d'obtenir des soins médicaux.
Les priorités énoncées dans le discours du Trône prennent un sens plus aigu lorsqu'on les met en parallèle avec l'engagement du gouvernement de régler le déséquilibre fiscal, d'inciter les partenaires provinciaux et territoriaux à participer à un fédéralisme plus ouvert et à rétablir la réputation du Canada en tant que chef de file fiable sur la scène internationale.
J'ai hâte à la mise en oeuvre de ces priorités durant la présente législature. Je demande aux députés d'en face de reconnaître la valeur et les avantages de ce programme pour tous les Canadiens, de l'appuyer et, pour la première fois depuis trop d'années, d'offrir des résultats concrets à tous les Canadiens.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de Kenora.
J'aimerais commencer par remercier les électeurs de Vancouver-Centre de m'avoir réélue pour la cinquième fois à la Chambre des communes. Je promets de continuer de faire valoir leurs opinions à Ottawa et de me montrer digne de leur confiance. Je veux aussi remercier mes fils de leur patience et de leur soutien infinis, ainsi que tous les excellents bénévoles de ma circonscription.
Ma première réaction au discours du Trône a été la déception. Après plusieurs semaines de réflexion, je peux confirmer que ma première impression était tout à fait juste.
Les cinq priorités exposées dans le discours du gouvernement sont de belles paroles sans aucune profondeur. Pour ceux d'entre nous qui vivent en Colombie-Britannique, c'est ce qui n'a pas été dit qui est le plus troublant. On n'a pas parlé de la grave pénurie de main-d'oeuvre au Canada, de la productivité, de la recherche et du développement. Et, chose fort surprenante venant du premier premier ministre originaire de l'Ouest à avoir été élu en deux décennies, pas un traître mot à propos de l'Ouest.
Le premier ministre défend le discours du Trône, disant qu'il porte sur les cinq priorités auxquelles le gouvernement a promis de s'attaquer pendant les élections: réduire la TPS; présenter un projet de loi sur la responsabilisation fédérale; réformer le système de justice pénale; mettre en oeuvre un plan conservateur de garde d'enfants; et poursuivre l'initiative du gouvernement antérieur pour réduire les délais d'attente dans les hôpitaux.
Ce n'est pas suffisant. Quand ces objectifs seront atteints dans les trois prochaines semaines environ, que va-t-il se passer? Où est la vision?
Les discours du Trône ont toujours porté sur la vision du gouvernement et sur le plan à long terme qu'il compte mettre en oeuvre pour renforcer le pays, répondre à certaines préoccupations et relever certains des défis qui se présentent.
Peut-être que cette minuscule vision veut dire que le premier ministre ne s'attend pas à rester en poste bien longtemps. Concentrons-nous donc sur ce que nous avons: les cinq priorités.
La première priorité est la réduction imprudente et risquée de la TPS que prévoit le gouvernement. Le premier ministre semble déterminé à aller de l’avant même si tous les économistes sérieux du pays s’entendent à dire qu’il s’agit d’une mauvaise politique qui gaspillera la marge de manoeuvre financière du gouvernement fédéral à raison d’environ 4,5 milliards de dollars chaque année. Le Centre canadien de politiques alternatives estime que les familles qui gagnent plus de 150 000 $ par année économiseront en moyenne plus de 2 000 $ tandis que celles qui gagnent moins de 40 000 $, c’est-à-dire près de la moitié de tous les Canadiens, n’obtiendront que 163 $ après impôt.
Une fois de plus, nous constatons que le naturel revient au galop. Quel que soit son nouveau nom, un gouvernement conservateur sert les intérêts des riches plutôt que des Canadiens à faible revenu.
La deuxième priorité est une nouvelle loi fédérale sur la responsabilisation. C’est bien beau. Qui pourrait s’y opposer? Néanmoins, à y regarder de plus près, il est évident que ce projet de loi n’est que de la poudre aux yeux.
N’oublions pas que c’est le dernier gouvernement libéral qui a mis en place l’infrastructure de responsabilisation en limitant rigoureusement les contributions politiques des particuliers et des sociétés ainsi que les dépenses électorales des tiers. Nous avons mis en place une loi pour protéger les dénonciateurs et de nouvelles lignes directrices pour la reddition de comptes des sociétés d’État.
Toutefois, ce projet de loi ne fera rien pour empêcher le personnel politique de faire du va et vient entre les coulisses du pouvoir et le lobbyisme, ce dont les conservateurs nous ont rebattu les oreilles lorsqu’ils siégeaient dans l’opposition.
Il n’est pas question d’empêcher les lobbyistes de travailler pour le gouvernement, alors que cela représente un conflit d’intérêts encore plus grand. Néanmoins, étant donné que le ministre de la Défense conservateur est un ancien lobbyiste de l’industrie de la défense, il n’est pas étonnant que ce ne soit pas dans le projet de loi.
Certains de mes électeurs ont fait remarquer que nous aurions dû nous attendre à ce genre de surprises. Dès son assermentation, le premier ministre a soudainement oublié ses promesses de la campagne électorale au sujet de l’ouverture, de la transparence et de la responsabilité.
Il a commencé par nommer au Cabinet un serviteur du parti non élu et cela à l’un des portefeuilles les plus délicats. Le ministre, qui est maintenant sénateur, ne pourra jamais rendre compte de ses décisions à la Chambre. Deuxièmement, avant même que l’encre proverbiale n’ait séché sur les bulletins de vote de Vancouver Kingsway, celui qui occupe maintenant le poste de ministre du Commerce international s’est empressé d’abandonner la bannière sous laquelle il s’était fait élire pour se joindre au parti qui n’a obtenu que 18 p. 100 des suffrages.
Les Canadiens font preuve de cynisme et d’amertume à l’égard de la classe politique. Le seul pouvoir qu’ils pensent avoir dans notre pays démocratique est celui de voter pour manifester leur approbation ou leur désapprobation. Ce manque de respect pour les électeurs est une marque d’arrogance incroyable.
La troisième priorité est la lutte contre la criminalité. Même si le taux de criminalité a baissé de 12 p. 100 sous les libéraux, les conservateurs ont adopté une nouvelle approche punitive en réclamant des peines sévères et draconiennes, ce qui va à l’encontre des résultats de toutes les études. En fait, cette politique entraînerait une augmentation spectaculaire du nombre de détenus, ce qui pourrait, selon les experts, exiger la construction de 23 prisons supplémentaires. Pensez aux milliards de dollars que cela coûtera. De plus, le premier ministre abolira le registre des armes à feu, allant à l’encontre des professionnels de l’application de la loi.
Alors qui le premier ministre écoute-t-il? Pas les experts, certainement pas les chercheurs et de toute évidence, pas non plus la police.
La quatrième priorité est la garde des enfants: 4 $ par jour, après impôt, pour prendre soin de nos enfants. Dans ma circonscription, ce montant ne permet même pas d’acheter un café au lait.
Que fait-on de la liberté de choix? Cela n’a rien à voir avec l’apprentissage de la petite enfance. Quelle insulte envers les familles canadiennes et quel mauvais service à rendre à leurs enfants.
Les délais d'attente dans les hôpitaux constituent la cinquième priorité. L'imitation étant la plus belle forme de flatterie, je remercie le gouvernement d'avoir adopté le plan du gouvernement libéral qui l'a précédé, qui consiste à aiguiller les patients vers d'autres établissements pour recevoir les soins dont ils ont besoin lorsque l'attente est trop longue. Je pense que c'est là une question pour le moins controversée. Mon collègue l'a mentionné récemment. Cependant, voilà qui risque d'être intéressant, car il s'agit encore d'un mirage conservateur typique. En effet, cela va devenir la façon la plus coûteuse d'assurer la prestation des soins de santé. Selon notre plan, les patients devaient être envoyés dans d'autres régions du Canada. Dans le plan des conservateurs, les patients seraient envoyés aux États-Unis, où le même service coûte dix fois plus cher. Quelqu'un a-t-il procédé à une analyse coûts-avantages de cette mesure? Il n'est pas surprenant que les gouvernements conservateurs accumulent les déficits.
Je ne peux terminer mon exposé sans évoquer le grand nombre de problèmes qui inquiètent les Canadiens, des problèmes qui n'ont pas été mentionnés dans le discours du Trône, car ils y ont été délibérément passés sous silence.
Pas un mot sur la stratégie de la porte d'entrée du Pacifique de la Colombie-Britannique.
Pas un mot sur le logement abordable. Le gouvernement poursuivra-t-il les négociations avec les provinces sur le programme national de logement de 1,5 milliard de dollars que le gouvernement précédent avait mis en branle?
Pas un mot sur les aînés. Le gouvernement mettra-t-il en oeuvre notre plan en matière d'hypothèques inversées, le programme Nouveaux Horizons de 50 millions de dollars pour les aînés, l'augmentation à 15 000 $ du crédit d'impôt aux aidants naturels et le programme amélioré de prestations de compassion du Régime d'assurance-emploi?
Pas un mot sur la productivité, sur le milieu de travail ni sur l'éducation postsecondaire et la formation.
Pas un mot non plus sur l'immigration et sur les travailleurs formés à l'étranger.
Je pourrais en remettre encore sur la superficialité de ce discours du Trône. Cependant, comme je l'ai dit au début de mon exposé, voilà une occasion perdue. C'est toute une déception.
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Monsieur le Président, je tiens à vous féliciter de votre nomination.
Je remercie la députée de Vancouver-Centre de partager son temps de parole avec moi aujourd'hui.
Je suis reconnaissant d'avoir l'occasion d'intervenir en réponse au discours du Trône, mais je tiens tout d'abord à remercier les résidants de la circonscription de Kenora, qui m'ont élu une deuxième fois. Ce fut une campagne difficile, au cours de laquelle j'en ai appris beaucoup auprès d'eux. Je tiens à les remercier.
Je tiens également à remercier mon épouse Carole, mes filles Sheena et Megan, ainsi que mon fils Cody, de s'être adaptés à ma nouvelle carrière, qui pose un défi considérable dans une circonscription aussi vaste que la mienne.
La circonscription de Kenora est unique à bien des égards, aussi bien sur le plan de la géographie que de la démographie mais, pour l'essentiel, la population de Kenora partage les mêmes intérêts que la majorité des Canadiens.
Ce sont des gens qui s'inquiètent au sujet de leur emploi. Il s'agit d'une circonscription où le secteur forestier est en crise.
Mes électeurs s'inquiètent aussi de l'accessibilité des services de qualité, par exemple en matière de garde d'enfants et de services pour les aînés.
Mes électeurs s'inquiètent de la protection de notre système de soins de santé, tout en étant soucieux de son amélioration.
Ils s'inquiètent également de l'avenir de notre environnement.
Nous avons eu à relever de nombreux défis au cours des dernières années. Les pertes d'emploi ont été considérables à Kenora, à Dryden et dans d'autres régions. À Kenora, la société Abitibi Consolidated a annoncé la fermeture de son usine, tout juste avant Noël. Nous avons alors perdu plus de 400 emplois. Dans la localité de Dryden, près de 500 emplois ont été perdus au cours des dernières années. L'usine comptait 1 100 travailleurs il y a quelques années seulement, de sorte que nous pouvons constater à quel point la perte a été dévastatrice. L'usine de Kenora comptait plus de 900 travailleurs mais, quelques années plus tard, elle a été fermée complètement. Nous avons donc de graves difficultés.
On a également constaté des pertes de possibilités à Sioux Lookout, Ignace et Ear Falls, où les petits entrepreneurs n'arrivent plus à poursuivre leurs activités commerciales. Il s'agit là de localités où la seule activité est l'industrie forestière. Il s'agit d'une situation qui transcende les prises de position partisanes. Tous les partis à la Chambre doivent faire preuve d'initiative pour régler le problème.
J'ai voyagé un peu partout dans la circonscription au cours des deux dernières années, à l'écoute des inquiétudes de la population. Bien que l'ordre de priorité puisse quelque peu varier, un thème commun s'impose. Les gens souhaitent que leur gouvernement agisse de façon responsable de manière à garantir un avenir meilleur, aussi bien pour eux-mêmes que pour leurs enfants. Voilà ce qui est prioritaire. Malheureusement, le discours du Trône des conservateurs est bien loin du compte.
C'est un honneur pour moi de représenter plus de 38 collectivités de Premières nations. Ces 38 Premières nations espéraient trouver un engagement à l'égard de l'accord de Kelowna dans le discours du Trône.
Quant à moi, j'espérerais trouver dans ce discours des mesures qui donneraient un peu d'espoir aux familles de Sandy Lake, où la pénurie de logements est critique. Il n'est pas rare de trouver plus de 10 personnes vivant dans une résidence de deux chambres à coucher dans cette réserve. Nous entendons parler de bien des cas où plus de vingt personnes vivent dans une maison plus grande, une maison surpeuplée ayant grand besoin de rénovations. L'accord de Kelowna aurait été un premier pas en vue de tenter de trouver une solution à certains des graves problèmes de logement que l'on trouve dans toutes ces collectivités que je représente.
J'espérais trouver dans le discours de quoi rassurer le chef de la Première nation Neskantaga, Peter Moonias, qui est aux prises avec de graves problèmes d'eau dans sa collectivité. Bon nombre de collectivités de Premières nations de ma circonscription sont obligées de faire bouillir l'eau avant de la consommer. Il s'agit là d'un problème grave qui exigera beaucoup plus que quelques modifications aux règlements. Il faudra prévoir des fonds pour la formation. Dans ma circonscription, le Centre d'excellence de Keewaytinook Okamakanak joue un rôle de premier plan pour la formation des exploitants de station d’épuration d’eau. Notre gouvernement doit offrir une aide à ces centres pour garantir que tous les Canadiens ont accès à de l'eau potable.
J'espérais trouver dans le discours des mesures qui permettraient de venir en aide aux enfants de la Première nation de Fort Severn, sur la côte de la Baie d'Hudson, qui ne peuvent plus fréquenter l'école de la réserve en raison de problèmes de moisissure. Ces enfants n'ont pas d'endroit sécuritaire pour apprendre.
Je représente une circonscription où l'on n'a pas tenu compte de la complexité d'offrir des programmes de formation dans une région éloignée où il existe des barrières linguistiques. Nos enfants quittent l'école tôt. Cela doit changer. L'accord de Kelowna aurait permis de tenir compte des besoins uniques des enfants des Premières nations et aurait donné à ces enfants les outils dont ils ont besoin pour contribuer à l'essor de notre société. Nous avons besoin de leur contribution.
J'espérais trouver dans le discours des mesures qui permettraient de venir en aide aux survivants des pensionnats. Nous avons pris des mesures pour corriger les torts qui ont été faits aux Premières nations. Nous devons voir à ce que cet accord soit maintenu. Ce fut une période sombre de notre histoire et nous avons mis beaucoup trop de temps à le reconnaître. Nous devons respecter les termes de l'entente visant les survivants des pensionnats, et ce, dès maintenant. Très souvent, quand j'arrive dans une des collectivités que je représente, des anciens élèves de ces pensionnats viennent me rencontrer à l'aéroport pour me poser des questions. Par respect, ils viennent me rencontrer et ils me posent des questions pour lesquelles ils veulent obtenir des réponses.
J'espérais que le discours offrirait un espoir aux jeunes de ma circonscription, parmi lesquels il y a beaucoup de suicides. Les collectivités des Premières nations ont besoin d'aide pour combattre cette crise grandissante. Nous devons redonner espoir à nos jeunes. Nous devons agir maintenant. Nous devons tirer des leçons de nos erreurs passées afin d'empêcher la tragédie de prendre de l'envergure. J'exhorte le gouvernement à reconnaître la sévérité de la crise et à prendre des mesures préventives.
Je collabore avec les dirigeants des collectivités autochtones, qui m'ont sensibilisé aux besoins de leur peuple. Le grand chef Arnold Gardner et le grand chef Stan Beardy, qui sont assujettis aux traités nos 3 et 9 respectivement, travaillent sans relâche pour défendre les intérêts de leur collectivité. Je demande au gouvernement d'écouter leurs conseils.
Je collabore également avec les syndicats représentant les travailleurs qui ont perdu leur emploi à cause de la crise dans l'industrie forestière. Je collabore avec des dirigeants municipaux tels que le maire David Canfield de Kenora, la mairesse Anne Krassilowsky de Dryden et le maire Jim Desmarais d'Ear Falls, ainsi qu'avec les dirigeants de nombreuses autres localités. Partout, on lutte pour diversifier l'économie. À titre de président du caucus libéral sur les forêts, j'ai travaillé avec mes collègues à l'élaboration de mesures correctrices. J'ai également pris part à l'annonce d'un plan d'aide de 1,5 milliard de dollars destiné à l'industrie forestière. Grâce à ce plan, l'industrie a pu commencer à s'attaquer à de nombreux obstacles.
J'espérais que le discours viendrait en aide aux personnes touchées directement et indirectement par cette crise. Le gouvernement doit aider les familles et les collectivités, comme celles du nord de l'Ontario, qui ont été dévastées par la perte totale de leurs emplois. Même si j'ai espoir que nous parviendrons à résoudre le conflit du bois d'oeuvre, il reste que ce dernier contribue à la gravité de la situation. Il y a beaucoup d'autres questions qui doivent être abordées. Le coût élevé de l'énergie paralyse les scieries de notre région. L'investissement dans les sources d'énergie nouvelles et existantes est essentiel et aurait dû figurer dans le discours du Trône.
Nous appuyons également l’industrie par des initiatives en matière de recherche pour diversifier la production de nos scieries. Songeons par exemple à un investissement dans un projet de fabrication de produit à valeur ajoutée. L’industrie forestière est une préoccupation nationale et il faut la traiter comme telle si nous voulons être un chef de file sur le marché mondial. Il faut élaborer des politiques propres à garantir la pérennité de l’industrie. Or, on ne trouve pas un seul mot sur les forêts dans le discours du Trône, et j’exhorte le nouveau gouvernement à en faire une priorité.
Un autre problème s’ajoute à celui-là: nos localités craignent que l’industrie du tourisme ne puisse se maintenir à cause des nouvelles exigences américaines en matière de passeport. Mes électeurs ont peur que le tourisme ne ralentisse, une fois les nouvelles restrictions en place. Je rappelle à la Chambre qu’il s’agit de localités qui ont perdu leur unique employeur et ont été littéralement anéanties. Selon certaines estimations, la nouvelle réglementation risque d’entraîner une diminution du trafic touristique pouvant aller jusqu’à 40 p. 100. Il nous faut déployer des efforts stratégiques et concertés pour gérer ce changement, et nous devons intervenir énergiquement auprès des exploitants d’entreprises touristiques pour leur faire comprendre qu’il faut atténuer les conséquences de cette politique.
Je suis né dans le Nord-Ouest de l’Ontario. Comme tous les Canadiens, nous avons notre fierté, et notre mode vie est une chose qui compte pour nous. Il a donc été important que, par le passé, les gouvernements reconnaissent l’apport de notre région au reste du pays et veuillent appuyer nos localités au moyen de FedNor. La tiédeur du gouvernement actuel à l’égard de cet important ministère m’inquiète.
Le développement régional ne consiste pas à distribuer des subventions, mais à reconnaître l’importance de nos régions et leur impact sur l’ensemble de l’économie et la culture de notre pays. Comme il n’est pas question de développement régional dans le discours du Trône, j’invite instamment le gouvernement à insuffler une certaine confiance au Nord de l’Ontario en maintenant le niveau actuel de financement des programmes destinés à ces localités.
Nombre de mes électeurs m’ont écrit pour me faire part de leurs priorités. Je vais les signaler rapidement. Dans le cadre de la campagne Abolissons la pauvreté, beaucoup de mes électeurs ont signalé la responsabilité implicite du Canada d’aider les pauvres chez nous et à l’étranger. Ils exhortent le gouvernement à accroître son aide à l’étranger pour le porter à 0,7 p. 100 du PIB, ce qui est un engagement du Canada. Je remercie mes électeurs de ce conseil.
La semaine dernière a été passionnante. J’ai parcouru plus de 2 000 kilomètres dans une brève tournée du nord de ma circonscription qui ne m’a même pas permis d’aller dans les endroits les plus éloignés. Je suis donc allé dans les parties les plus au nord de ma circonscription et j’ai discuté avec des électeurs qui habitent dans certaines des localités les plus isolées qui soient au Canada. Je me suis rendu à Bearskin Lake, où le chef Rodney McKay m’a fait savoir que sa collectivité s’inquiétait de la pénurie de logements. Je suis allé à Keewaywin, où le chef Joe Meekis a exprimé l’impatience que suscite chez lui les démarches à faire pour obtenir des fonds dont il a cruellement besoin. J’ai été accueilli par le chef Archie Meekis, à Deer Lake. Il s’inquiète du délabrement du poste de police, où il faut garder des gens en détention. Je me suis encore rendu à Slate Falls, où une dame âgée m’a pris la main et m’a fait comprendre l’angoisse que suscitait le problème des pensionnats. J’ai été jusqu’à Wunnumin Lake, où le chef Archie Wabasse a dit que sa collectivité souhaitait envisager la possibilité d’un programme de justice réparatrice.
Certes, les préoccupations varient, mais tous s’entendent sur une chose: ils ne veulent pas d’aumône. Ils réclament les ressources pour faire eux-mêmes le travail. Je les remercie de m’avoir expliqué ce qui les préoccupe.
:
Monsieur le Président, je tiens à exprimer mes plus sincères condoléances aux familles et aux amis de quatre braves soldats canadiens qui ont été tués pendant la fin de semaine lorsqu'une bombe placée en bordure de route a fait exploser leur véhicule blindé G-Wagen. Les Canadiens tournent leurs pensées et leurs prières vers les familles des victimes et vers les camarades de ceux-ci qui doivent poursuivre l'importante mission entreprise en Afghanistan.
[Français]
Aujourd'hui, je suis heureux de soutenir un discours du Trône qui présente un plan d'action équilibré.
[Traduction]
Le discours du Trône, qui établit un fondement solide sur lequel bâtir un Canada meilleur, repose sur cinq priorités:
[Français]
Rétablir l'intégrité au sein du gouvernement; réduire les impôts et les taxes; lutter contre le crime; offrir le choix en matière de garde d'enfants; et offrir les soins de santé requis.
[Traduction]
Le discours du Trône présente une vision du Canada qui donnera aux Canadiens une confiance accrue dans la responsabilisation du gouvernement et dans sa façon de faire. En outre, le discours du Trône engage le gouvernement à revitaliser le secteur militaire en le dotant d'une large gamme de capacités essentielles en cette époque imprévisible. Les Canadiens doivent pouvoir compter sur un secteur militaire revigoré, capable d'assurer la souveraineté de la nation d'un océan à l'autre et la protection des Canadiens et de déployer les compétences et l'équipement nécessaires en cas de difficulté.
Personnellement, je suis fier de faire partie d'un gouvernement qui appuie si fermement nos forces armées, un gouvernement qui reconnaît l'énorme contribution que les militaires canadiens ont fait et continuent de faire à notre grande nation. Je suis fier d'un gouvernement qui prend au sérieux les questions de défense et de sécurité et qui est disposé à jouer un rôle de premier plan pour consolider la sécurité et la stabilité internationales.
Pendant longtemps, les Canadiens se sont sentis en sécurité, loin des conflits mondiaux. Au sud, nous protégeons notre frontière en collaboration avec les États-Unis. Les frontières est et ouest de notre pays sont quant à elles protégées par les océans Atlantique et Pacifique, et le Nord est considéré comme une vaste barrière de glace. Cependant, à l'aube du XXIe siècle, l'isolement géographique du Canada n'est plus ce qu'il était. La fonte de la calotte polaire, la détérioration possible de l'environnement et les occasions commerciales dans l'Arctique changent la façon dont nous, comme d'autres, voyons le Nord canadien, qui couvre une plus grande superficie que l'Europe.
Le Canada doit maintenant affirmer sa souveraineté dans le Nord. Pour ce faire, la politique du gouvernement visant à faire passer le Canada en premier contiendra des plans concrets et des investissements considérables dans les capacités militaires afin d'accroître la surveillance, la reconnaissance et la présence du Canada dans l'archipel Arctique.
Par ailleurs, les attaques terroristes sur le continent nord-américain ainsi que les catastrophes naturelles plus fréquentes et plus graves nous ont sensibilisés à la nécessité d'améliorer notre capacité d'intervention en cas d'urgence. Notre politique visant à accorder préséance au Canada préconise, dans toutes les régions, l'établissement de capacités militaires qui pourront répondre rapidement aux besoins locaux et mobiliser les vastes ressources des forces armées en cas de désastre national.
Dans le secteur de la défense, notre politique visant à faire passer le Canada en premier renforcera la capacité des Forces canadiennes à défendre le pays et ses citoyens, à affirmer notre souveraineté et à jouer un rôle prépondérant dans les opérations internationales. Elle permettra aussi au Canada de mieux s'acquitter de la responsabilité qu'il partage avec les États-Unis en vue d'assurer la protection du continent nord-américain. Elle accroîtra l'efficacité du Canada dans la coopération en matière de sécurité. Aux termes de notre politique, nos militaires se verront aussi confier la tâche essentielle de contribuer à la sécurité et à la stabilité dans le monde, comme ils le font actuellement en Afghanistan.
Pour appliquer notre politique, il nous faut absolument transformer et moderniser nos forces armées. Nous devons aussi acquérir les capacités qui permettront au Canada d'être sur la scène internationale un chef de file pouvant faire d'importantes contributions sur le plan de la sécurité mondiale et des besoins humanitaires.
En collaboration avec ses alliés et des pays ayant des vues similaires, le Canada saura défendre et promouvoir ses intérêts dans le monde.
[Français]
Pour mener à bien notre politique, nous avons besoin d'élargir, de moderniser et de transformer les Forces canadiennes aussi rapidement que possible, de sorte que le Canada soit en mesure de relever les défis de demain.
De plus, le gouvernement réformera le processus d'acquisition de matériel de défense afin de fournir à nos forces armées l'équipement dont elles ont besoin, quand elles en ont besoin, et ce, d'une manière transparente et équitable.
Le gouvernement a aussi l'intention de renforcer les Forces canadiennes dans notre pays et de leur faire jouer un rôle plus influent à l'étranger en les dotant de nouvelles capacités ou en améliorant leur capacités actuelles.
Nous voulons une marine présente sur trois océans, une armée de terre robuste et une force aérienne revitalisée fonctionnant toutes au sein d'une équipe intégrée et efficace des Forces canadiennes au Canada, en Amérique du Nord ou n'importe où dans le monde.
[Traduction]
Cette vision augmentera la fierté et la confiance que les Canadiens ont dans leurs forces armées.
[Français]
Les Canadiens sauront que nos militaires continueront de répondre à l'appel lorsque l'on aura besoin d'eux, tout comme ils le font depuis des décennies.
Cette vision permettra au Canada d'être un chef de file dans les affaires mondiales, comme nous le faisons en Afghanistan.
[Traduction]
Le Canada est en Afghanistan parce que c'est dans notre intérêt national. Je suis allé en Afghanistan avec le premier ministre et je suis plus convaincu que jamais que notre mission dans ce pays est justifiée. L'Afghanistan a déjà été un refuge et un terreau fertile pour les terroristes internationaux. Aujourd'hui, c'est un pays qui s'efforce d'établir la paix, l'ordre et un bon gouvernement. C'est un pays qui a besoin d'aide.
Lors de notre récente visite en Afghanistan, le premier ministre et moi avons vu d'importants signes de progrès. Nos soldats renforcent la sécurité sur le terrain afin qu'on puisse rebâtir les infrastructures. Les institutions politiques et sociales prennent racine et l'économie reprend de la vigueur, mais la tâche à accomplir demeure colossale. Il s'agit d'une mission complexe et dangereuse qui, malheureusement, a coûté la vie à des Canadiens. Mais soyons clairs: le Canada ne se laissera pas intimider ni dissuader par les terroristes. Comme le premier ministre l'a fait valoir à nos troupes à Kandahar, quand le Canada prend un engagement, il ne s'enfuie pas à la moindre difficulté. Nous maintenons le cap.
La vision du Canada énoncée dans le discours du Trône accroîtra la confiance des Canadiens quant à ce que notre beau pays peut faire pour eux et pour le monde. Le gouvernement conservateur fera passer les intérêts du Canada en premier par le renforcement de la souveraineté et de la sécurité du pays. Nous intensifierons notre présence terrestre, maritime et aérienne. Nous allons améliorer la sécurité du Canada et de ses citoyens, ici et à l'étranger. Nous allons nous donner les moyens d'agir où il le faut et quand il le faut. En étant en mesure de réagir aux catastrophes naturelles ainsi qu'à celles provoquées par l'homme, nous serons des partenaires internationaux plus fiables et efficaces sur le plan de la sécurité et de l'aide humanitaire.
Les grandes entreprises coûtent cher. Grâce au soutien des Canadiens, à la volonté du gouvernement, aux ressources de notre beau pays, au travail extraordinaire de nos militaires et à l'appui de leurs familles, nous concrétiserons notre vision. Les Canadiens en ont besoin; le Canada peut y arriver.
:
Monsieur le Président, je voudrais remercier mon collègue d’avoir accepté de partager son temps de parole. Je félicite le ministre de la Défense nationale non seulement pour ses observations, mais aussi pour le travail qu’il accomplit. Je voudrais revenir à ce qu’il a dit au début de son discours pour exprimer, au nom des électeurs de Nova-Centre, nos condoléances les plus sincères et nos meilleurs vœux aux familles et aux collègues de nos soldats tombés au champ d’honneur.
Le discours du Trône a, en soi, transmis un message clair aux Canadiens, un message de changement, mais aussi l’assurance que notre gouvernement honorera ses engagements et tiendra sa parole. Nous remplirons notre promesse de créer des occasions pour renforcer les collectivités et les familles et aussi pour consolider la sécurité, comme le souhaitent les Canadiens. Notre gouvernement assumera la responsabilité des besoins et des espoirs des Canadiens et travaillera aussi en collaboration étroite avec eux pour réaliser encore plus.
C’est pour moi un grand honneur et une grande fierté de participer aujourd’hui au débat sur le discours du Trône à titre de ministre des Affaires étrangères, de ministre responsable de l’Agence de promotion économique du Canada atlantique et de député de la circonscription de Nova-Centre.
Je siège depuis peu au Cabinet, mais déjà beaucoup de gens, notamment parmi les électeurs de Nova-Centre, m’ont parlé des diverses responsabilités qui m’ont été confiées par le premier ministre dans ces deux portefeuilles. À première vue, on pourrait croire que les Affaires étrangères et l’APECA n’ont rien de commun. En réalité, cependant, le monde n’est plus aujourd’hui un endroit lointain dont on n’entend parler qu’aux actualités. Le monde est maintenant à notre porte. Il touche la vie quotidienne des Canadiens, où qu’ils vivent.
Les Canadiens se sont toujours intéressés et identifiés à la communauté mondiale. Nous sommes un pays aux multiples cultures et avons, parmi nos citoyens, des gens venant de tous les coins de la planète. Il y a donc des liens certains et même une nature complémentaire entre ces deux ministères.
[Français]
Pour renforcer le rôle du Canada dans le monde et préparer un avenir plus prometteur pour les Canadiens de l'Atlantique, il faut prendre un engagement solide envers les Canadiens, se concentrer sur l'avenir et être déterminé à réaliser des choses. C'est exactement ce que le gouvernement apporte à ces deux importants portefeuilles.
Un des objectifs que le premier ministre a fixés à notre gouvernement est de restaurer notre réputation de chef de file et de partenaire fiable au sein de la communauté internationale, lorsqu'il est question de défendre la liberté et la démocratie dans le monde.
La promotion des intérêts du Canada dans ce monde complexe et parfois dangereux requiert l'assurance et la capacité indépendante de défendre notre souveraineté et la sécurité de nos citoyens.
En tant que ministre des Affaires étrangères, je veillerai à ce que les politiques internationales du Canada appuient ces priorités et ces engagements.
[Traduction]
Sous la direction du premier ministre, je travaillerai de concert avec nos amis et alliés de la communauté internationale à l’avancement des valeurs et des objectifs communs et à la défense de nos intérêts dans des domaines tels que les droits de la personne, la primauté du droit, la sécurité et la démocratie, principes et valeurs que notre pays appuie et qui valorisent les gens. Nous pouvons en voir un exemple très clair en Afghanistan. Beaucoup de députés, des deux côtés de la Chambre, ont mentionné le fait que, dans ce pays, des jeunes femmes peuvent aller à l’école et des logements sont en construction. De l’eau potable est offerte aux gens et des efforts sont déployés pour favoriser un gouvernement stable.
Notre gouvernement s’efforce d’établir des relations multilatérales et bilatérales plus fortes, notamment avec les États-Unis, notre meilleur ami et notre partenaire commercial le plus important. Nos relations avec les États-Unis jouent un rôle capital dans notre économie, notre sécurité et notre influence dans le monde. Les Canadiens s’attendent non seulement à ce que leur gouvernement gère ces relations, mais aussi à ce qu’il les fasse progresser de façon à assurer l’équilibre entre notre souveraineté et nos aspirations. Nous avons également besoin de travailler sur une base plus ferme. Nous devons être considérés comme des gens ayant de la maturité, comme des gens raisonnables et responsables. Nous devons coopérer là où nous le pouvons et défendre fermement les intérêts du Canada là où nous devons le faire.
Nous sommes aussi résolus à promouvoir et à défendre à l'étranger les valeurs qui sont fondamentales pour le Canada: liberté, démocratie, primauté du droit et droits de la personne. À cet égard, nous ferons en sorte que le Canada joue un rôle diplomatique plus prépondérant, qu'il renforce son appareil militaire et qu'il répartisse de façon plus judicieuse l'aide accordée à l'échelle internationale. Nous devons travailler de manière à assurer une meilleure coopération pour les Canadiens et un plus grand respect des principes du Canada concernant la prospérité dans le contexte de la mondialisation. Des ressources naturelles et énergétiques importantes, une main-d'œuvre hautement qualifiée, la créativité et le travail acharné des Canadiens font que notre pays ne peut qu'améliorer sa performance économique. Je tâcherai, en collaboration avec le ministre du Commerce international, d'être à l'affût des occasions que le Canada pourra exploiter à l'étranger et d'attirer les investissements chez nous.
Je suis très fier de dire qu'on trouve, dans ma circonscription, des exemples de Canadiens qui jouent un rôle de chef de file en aidant à faire du monde un meilleur endroit où vivre. Le Coady International Institute, dans la circonscription de Nova-Centre, fondé en l'honneur d'un éducateur respecté, Moses Coady, est situé sur le campus de l'Université St. Francis Xavier. Depuis près de 50 ans, cet institut travaille avec les dirigeants communautaires des pays en développement du monde entier. Nombreux sont ceux qui viennent à St. FX pour en apprendre davantage sur le mouvement Antigonish, connu dans le monde entier, et sur son idéologie et ses méthodes, que les intéressés pourront appliquer à leurs propres villes et villages. Le Coady Institute a un impact énorme sur le développement économique international grâce à des programmes de promotion de l'éducation, d'innovation, d'action communautaire et de soutien de l'activité économique. J'ajoute que l'Université St. Francis Xavier a acquis, et pour cause, la réputation de meilleure université de premier cycle au Canada. C'est, dans ma circonscription, Nova-Centre, un autre exemple de collectivité qui contribue à former les dirigeants de demain.
Un autre exemple est celui du 14e escadron du génie de l’air à Pictou, que le ministre de la Défense nationale connaît fort bien. Pictou et ses environs sont l'un des trois endroits où vole cet escadron au Canada atlantique et, à ce titre, ils ont bénéficié depuis une décennie d’un partenariat entre la collectivité et le ministère de la Défense nationale, car ce partenariat les a bien servis. Grâce à des programmes communautaires, des membres du 14e escadron du génie de l’air participent souvent à des projets communautaires sans but lucratif. Je rends hommage à Ralph Heighton et à toute l’organisation pour le travail qu’ils font afin de promouvoir notre communauté locale. Les militaires tirent de cette collaboration avec des organisations locales une précieuse expérience en matière de développement communautaire, qui leur servira pendant toute leur carrière, tant au Canada qu’ailleurs dans le monde.
Comme mon père l’a fait au sein d’un gouvernement conservateur précédent, à titre de ministre responsable de l’Agence de promotion économique du Canada atlantique, j’ai encore une fois la possibilité d’aider toute la région en matière de développement économique. Le Canada atlantique a fait l’objet de changements radicaux ces dernières années, tout comme l’APECA. Notre région mise sur de grandes réalisations. Notre main-d’œuvre instruite et motivée attire des investisseurs canadiens et étrangers.
L’APECA s’est engagée à appuyer de façon vraiment responsable les collectivités de toute la région. Des programmes de partenariat, en particulier, illustrent comment le gouvernement peut collaborer avec tous les autres ordres de gouvernement dans des dossiers comme celui de l’infrastructure rurale, ainsi qu’avec divers établissements d’enseignement.
La promesse de justes redevances provenant de l’exploitation du pétrole et du gaz a finalement été tenue, et notre région se réjouit des perspectives en matière de commerce international.
[Français]
Les réalités du commerce international offrent des débouchés immédiats pour le Canada. La montée de la Chine et du sous-continent indien entraîne d'importants changements dans les tendances commerciales et dans la gestion de la chaîne d'approvisionnement.
Les portes d'entrée de l'Atlantique et du Pacifique sont des éléments cruciaux de la stratégie nationale visant à accroître la compétitivité du Canada au sein de l'économie mondiale et à tirer le maximum d'avantages des nouveaux débouchés commerciaux.
La porte d'entrée de l'Atlantique permettra de profiter de ces nouveaux débouchés, de réaliser des économies et de promouvoir une économie plus forte dans l'Atlantique.
[Traduction]
Le Canada atlantique est l’une des portes d’entrée pour les plus grands marchés des États-Unis sur le littoral est de l’Amérique du Nord, avec son port en eau profonde, libre de glace, ouvert toute l’année durant et capable de recevoir les nouveaux navires d’une jauge supérieure à celle des navires Panamax. Cette porte d’entrée créera une plaque tournante du transport à valeur ajoutée et un réseau formé de grands ports, de chemins de fer, d’aéroports et des grandes routes dans la région. Il capitalisera sur la possibilité d’un plus grand commerce international dans la région.
Par l’intermédiaire de l’APECA, le gouvernement du Canada collabore avec les provinces et d’autres partenaires à la mise au point d’une bonne stratégie de portes d’entrée dans la région atlantique afin de tirer pleinement et immédiatement profit des possibilités du commerce mondial. Comme on peut le voir, le ministère des Affaires étrangères et l’APECA sont de vrais partenaires qui avancent dans des voies très productives. Ils se complètent et renforcent les buts à atteindre.
J’ai confiance que, sous la direction du premier ministre, le nouveau gouvernement conservateur, en poursuivant ses objectifs clairs et en rendant des comptes à la population, fera en sorte que les priorités du Canada, que le discours du Trône a fait connaître tant au Canada qu’à l’étranger, seront réalisées.
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Monsieur le Président, je partagerai le temps qui m'est imparti avec le député de Montmagny—L'Islet—Kamouraska—Rivière-du-Loup.
Participant à un premier débat à titre d'orateur en cette Chambre, je veux tout d'abord remercier les citoyennes et les citoyens de Gatineau de leur appui. Je saurai me montrer digne de leur confiance, car ils ont voté pour avoir un député présent qui sera à l'écoute de leurs préoccupations et qui agira pour faciliter leurs démarches afin d'améliorer leur qualité de vie.
J'en profite également pour souligner que je serai un fidèle défenseur des intérêts du Québec. D'ici à notre indépendance nationale, avec mes collègues du Bloc québécois, je veillerai vaillamment à cette tâche.
En ce qui a trait au discours du Trône, je veux mettre en lumière des oublis relatifs à des préoccupations de première importance pour beaucoup de citoyennes et de citoyens, afin que le gouvernement nouvellement élu en soit bien saisi et agisse en conséquence.
Une problématique particulière m'interpelle, soit que le gouvernement travaille à combattre l'iniquité qui existe entre les deux rives de la rivière des Outaouais, entre la région de l'Outaouais et Ottawa. Par le passé, les gouvernements libéraux tenaient ma région, l'Outaouais, et ma circonscription, Gatineau, pour acquises. Pour cette raison, on négligeait la rive québécoise de la rivière des Outaouais. On considérait la rive québécoise comme un simple quartier de la ville d'Ottawa. Cette appréhension doit prendre fin. L'Outaouais et la circonscription de Gatineau font partie du Québec, avec ses aspirations et sa vision distincte. L'Outaouais doit recevoir la part qui lui revient à tous les égards. Je parle ici de désenclaver l'Outaouais, une région aussi importante qu'Ottawa.
Vingt-deux ans après que le cabinet fédéral se fut fixé l'objectif de faire en sorte que la proportion des fonctionnaires fédéraux qui travaillent du côté québécois de la rivière des Outaouais passe de 22,6 p. 100 à 25 p. 100, cette proportion a diminué. En fait, si l'on tient compte des sociétés d'État et des agences, seulement 20 p. 100 des fonctionnaires travaillent en Outaouais, contre 80 p. 100 à Ottawa. Ce manque à gagner représentait un écart de plus de 5 500 fonctionnaires en 2004, et des revenus annuels en moins pour la rive québécoise de l'Outaouais de près de 300 millions de dollars. Maintenant que la situation est de nouveau remise à jour, il faudra y remédier.
Toujours en ce qui a trait aux iniquités entre les deux rives de la rivière des Outaouais, dans les environs de la capitale fédérale, le gouvernement du Canada dépense plus d'un milliard de dollars en recherche et développement. De cette somme, 93,6 p. 100 vont à Ottawa, alors qu'un maigre pourcentage de 6,4 vient dans l'Outaouais. Cela s'explique en grande partie par le nombre de centres de recherche fédéraux entre l'Outaouais et Ottawa. Sur un total de 31 centres de recherche fédéraux, 30 sont à Ottawa et 1 seul est situé sur la rive québécoise de la rivière des Outaouais: 30 contre 1. Il est plus que temps que le gouvernement fédéral s'assure de la présence d'un quart des centres de recherche du côté de l'Outaouais contre trois quarts sur la rive ontarienne.
Il y a un dossier qui perdure depuis plus de 20 ans et qui pourrait aboutir grâce à la bonne volonté de l'actuel gouvernement. Il s'agit de la construction d'un mur antibruit dans le quartier des Promenades de ma circonscription. Le gouvernement libéral précédent s'est désengagé de sa promesse de participer, avec le gouvernement du Québec et la Ville de Gatineau, à sa construction en novembre dernier. Je souhaite sincèrement que l'actuel ministre des Transports, de l'Infrastructure et des Collectivités se joigne formellement au projet afin qu'il se réalise une fois pour toutes. Après plus de 20 ans d'attente, les citoyennes et les citoyens concernés sont en droit de s'attendre à ce que le gouvernement fédéral respecte sa parole.
En ce qui a trait à la répartition des musées entre Gatineau et Ottawa, l'Outaouais est maintenant en droit d'obtenir le prochain musée. Voilà 40 ans que le Musée des sciences et de la technologie doit avoir un site permanent.
La ville d'Ottawa ayant obtenu le Musée des beaux-arts du Canada et le Musée canadien de la guerre depuis l'inauguration du Musée canadien des civilisations à Gatineau, c'est maintenant au tour de Gatineau d'obtenir le nouveau musée sur son territoire.
Je souhaite également que le gouvernement fédéral participe de façon significative au projet de transport en commun du Rapibus à Gatineau. J'espère qu'il en fera de même pour la construction d'une autoroute 50 à quatre voies, lorsque le gouvernement du Québec en fera la demande.
Quant aux réalités qui dépassent les relations Outaouais-Ottawa, pensons à l'assurance-emploi: sa caisse était devenue une véritable vache à lait pour le précédent gouvernement, même s'il n'y avait versé aucun sou depuis 1992. Il faut que cela cesse maintenant.
Une étude réalisée par le Congrès du travail du Canada nous apprend que les mesures de resserrement au Programme d'assurance-emploi représentent une perte annuelle, entre 1993 et 2003, de 3 milliards de dollars au Québec. Cela signifie, pour ma circonscription, Gatineau, une perte de 52,1 millions de dollars pour chacune de ces dix années.
Que fera le gouvernement conservateur par rapport à cette question? La Coalition des sans-chemise et l'ensemble des cotisants au régime d'assurance-emploi attendent de savoir si l'ouverture des conservateurs sera commuée en fermeture lorsque viendra le temps de passer à ce dossier et d'en parler.
Les personnes âgées de Gatineau ont été oubliées. Comme si la précarité économique des personnes âgées n'était pas assez difficile, le gouvernement libéral précédent s'est acharné à refuser de rembourser la pleine rétroaction aux personnes âgées retrouvées qui avaient droit au Supplément de revenu garanti. Les efforts du Bloc québécois ont permis au parti de retracer quelque 42 000 aînés qui y avaient droit, parmi les 68 000 Québécoises et Québécois admissibles au Supplément de revenu garanti. De 1993 à 2001, pas moins de 800 millions de dollars, à l'échelle du Québec, auraient dû être remis par le précédent gouvernement aux personnes âgées les plus vulnérables. Dans la circonscription de Gatineau, de 800 à 900 personnes ont été flouées, pour des pertes moyennes de près de 4 millions de dollars. Il faut que le gouvernement retrace ces personnes et leur remette ce qui leur revient de droit.
Le discours du Trône ne mentionne pas le logement social. De 1993 à 2001, le gouvernement fédéral s'est complètement retiré du financement de nouveaux logements sociaux. Ce désengagement est une des causes de la pénurie actuelle du logement locatif et de l'aggravation du problème de l'itinérance. La crise est grave.
Puisque près de 6 050 personnes locataires de la ville de Gatineau consacrent à leur logement au moins 50 p. 100 de leur maigre revenu, et que près de 12 470 ménages locataires versent au moins 30 p. 100 de leurs revenus afin d'avoir un toit, le fédéral doit délier les cordons de sa bourse pour le logement social.
Il y a aussi l'IPAC, l'Initiative de partenariats en action communautaire. Ce programme a créé des investissements de plus de 4,5 millions de dollars depuis sa mise en place, en 2001, dans la circonscription de Gatineau. En plus de répondre aux besoins incontournables de personnes et de familles exclues socialement, il a favorisé l'embauche de dizaines d'intervenants expérimentés.
Je souhaite fortement que le nouveau gouvernement renouvelle et bonifie le programme IPAC afin que les organismes engagés dans la lutte à l'itinérance puissent continuer leur bon travail.
Le Bloc québécois combattra les iniquités entre les deux rives de l'Outaouais. Il poursuivra également dans cette enceinte sa défense des droits des Québécoises et des Québécois.
Le gouvernement conservateur a promis beaucoup pour le Québec. L'Outaouais en est une région à part entière du Québec. La balle est dans le camp du gouvernement conservateur. Je suis toujours prêt à travailler avec le gouvernement afin de développer adéquatement la circonscription de Gatineau à la hauteur de ce qui lui revient de droit.