Que le projet de loi C-30, Loi modifiant la Loi canadienne sur la protection de l’environnement (1999), la Loi sur l’efficacité énergétique et la Loi sur les normes de consommation de carburant des véhicules automobiles (Loi canadienne sur la qualité de l’air), soit renvoyé sur-le-champ à un comité législatif.
— Monsieur le Président, j'ai l'honneur de prendre aujourd'hui la parole, à titre de du Canada, sur le projet de loi , Loi canadienne sur la qualité de l’air, qui marque une ère nouvelle en matière de protection environnementale. C'est la première loi détaillée et intégrée de notre pays visant à réduire la pollution de l'air et les gaz à effet de serre.
J'invite cordialement tous ceux qui sont présents aujourd'hui à discuter de la Loi canadienne sur la qualité de l'air, en partant du principe que notre volonté d'assurer un avenir meilleur à tous les Canadiens est inébranlable.
L'environnement a un caractère sacré. C'est une responsabilité que nos ancêtres nous ont confiée, et nous devons le préserver pour l'avenir de notre pays. Le nouveau gouvernement du Canada a l'intention d'assumer pleinement cette responsabilité. C'est pourquoi il importe d'examiner le projet de loi , la Loi canadienne sur la qualité de l'air, le plus tôt possible.
La question de l'environnement nous préoccupe tous. Les émissions de gaz à effet de serre et les polluants atmosphériques traversent les frontières et nuisent à la santé, au milieu environnemental et au bien-être de tous les Canadiens.
Depuis qu'il est au pouvoir, le gouvernement a entrepris un certain nombre d'importantes initiatives environnementales. Nous avons notamment pris des mesures pour réduire les émissions de mercure; réduire les émissions de substances toxiques par les fonderies de métaux communs; offrir de nouveaux incitatifs fiscaux pour la mise en réserve des terres écosensibles; financer le développement de combustibles renouvelables; et enfin offrir un nouveau financement pour l’infrastructure des transports en commun et des crédits d’impôt aux personnes qui utilisent les transports publics.
L'opposition a critiqué la Loi canadienne sur la qualité de l'air, mais sans jamais mentionner quelles dispositions de la loi elle désapprouve. Elle a préféré présenter deux projets de loi d'initiative parlementaire qui ne prévoient rien sur la question de la pollution atmosphérique.
Après des décennies de négligence sur ce plan, il n'est pas surprenant que l'environnement légué par le chef de l'opposition nouvellement élu au gouvernement actuel soit dans un état qui met en danger la santé de tous les Canadiens, et surtout des plus vulnérables de notre société, les enfants et les personnes âgées, qui souffrent davantage du smog, de la piètre qualité de l'air et des dangers environnementaux.
Notre gouvernement partage les préoccupations des Canadiens concernant l'environnement et la qualité de l'air que nous respirons.
Il ne suffit pas de régler le problème des gaz à effet de serre. Nous devons aussi réduire la pollution atmosphérique. Un air de piètre qualité n'est pas un irritant de peu d'importance qu'on peut endurer. Il représente un grave problème sur le plan de la santé, qui menace de plus en plus le bien-être des Canadiens.
La Loi canadienne sur la qualité de l'air est, encore une fois, la première loi qui cible la pollution atmosphérique et les gaz à effet de serre de façon intégrée. Les émissions de gaz à effet de serre contribuent à la dégradation du paysage naturel du Canada et constituent une menace imminente pour notre prospérité économique.
La Loi canadienne sur la qualité de l'air représente une mesure réelle et concrète pour atteindre des résultats à l'aide d'une réglementation obligatoire et stricte.
Nous concentrons nos efforts pour contrer les plus grandes menaces à la santé et au bien-être des Canadiens. Nous avons besoin de règlements antipollution rigoureux qui réduisent de façon mesurable les cas d'asthme, de bronchite chronique et de cancer du poumon grâce à l'amélioration de la qualité de l'air intérieur et extérieur. Voilà pourquoi notre gouvernement prendra des mesures sans précédent pour réglementer la pollution de l'air intérieur, qui constitue la deuxième cause de cancer du poumon chez les non-fumeurs.
La Loi canadienne sur la qualité de l'air est la première loi qui reconnaît que la plupart des sources d'émissions polluantes sont également des sources de gaz à effet de serre et qu'il faut s'attaquer aux deux en parallèle. La Loi canadienne sur la qualité de l'air propose un ensemble complet d'amendements à la Loi canadienne sur la protection de l'environnement, la Loi sur l'efficacité énergétique et la Loi sur les normes de consommation de carburant des véhicules automobiles.
La Loi canadienne sur la qualité de l'air contient de nouvelles dispositions essentielles qui élargiront les pouvoirs du gouvernement fédéral pour redresser les normes volontaires inefficaces en place et adopter des règlements applicables et rigoureux.
En renforçant nos lois actuelles et en augmentant la reddition de comptes à l'égard de ces dernières, la Loi canadienne sur la qualité de l'air exige des ministres de l'Environnement et de la Santé qu'ils établissent et surveillent de nouveaux objectifs nationaux de qualité de l'air qui sont liés à la santé des Canadiens et qu'ils fassent rapport sur ces objectifs; qu'ils fassent rapport au Parlement sur l'efficacité et les progrès de nos programmes; qu'ils passent de règlements volontaires à des règlements obligatoires et applicables.
La Loi canadienne sur la qualité de l'air est nécessaire pour garantir que des normes en matière de carburant renouvelable soient mises en oeuvre de façon efficiente et efficace afin que nous ayons des carburants plus propres pour nos voitures. L'industrie des biocarburants entraînera une baisse substantielle des émissions de gaz à effet de serre et de la pollution atmosphérique et créera des débouchés économiques sans précédent pour l'industrie agricole du Canada.
Le gouvernement tient aussi des consultations quant aux options relatives à un programme d'échange de droits d'émission.
C'est la raison pour laquelle le gouvernement, par l'entremise de la Loi canadienne sur la qualité de l'air, tient des consultations sur les options qui permettent un tel échange et qui alignent nos programmes de conformité, de façon à appuyer la mise en oeuvre d'un système d'échange qui ferait en sorte que les coûts liés à la réduction des émissions soient les plus bas possibles pour l'industrie.
Nous avons dit très clairement que tout système d'échange doit être régi par le marché et non pas subventionné à même les fonds publics. Contrairement à ses prédécesseurs, notre gouvernement ne va pas acheter de crédits ou créer un marché artificiel d'échange de droits qui serait subventionné avec l'argent des contribuables.
La deuxième différence importante dans notre approche en matière de qualité de l'air est notre volonté d'adopter une réglementation obligatoire et stricte. Les gouvernements antérieurs ont proposé des mesures volontaires en étant convaincus que l'industrie pourrait fixer ses propres normes.
La commissaire à l'environnement a confirmé qu'une telle façon de faire n'était ni acceptable ni réaliste, et elle a critiqué l'ancien ministre de l'Environnement, qui vient d'être élu , en disant que ces mesures « ne sont pas à la hauteur de nos obligations » dans le cadre du Protocole de Kyoto. Elle a ajouté que les efforts du étaient insuffisants, qu'ils manquaient de rigueur et qu'ils n'auraient jamais ramené les émissions de gaz à effet de serre sous les niveaux de 1990.
Les Canadiens seront heureux d'apprendre que cette époque est révolue. Dorénavant, tous les secteurs industriels, y compris celui de l'automobile, devront satisfaire à des exigences obligatoires, dont nous assurerons l'application. Notre plan accorde la priorité à la santé des Canadiens et de notre environnement.
Tout pollueur qui excède les normes de pollution fixées se verra imposer une amende, et cet argent sera versé dans un fonds pour dommages à l'environnement.
Nous avons aussi un objectif à long terme ambitieux, soit des réductions absolues dans les émissions de gaz à effet de serre qui atteindront 65 p. 100 en l'an 2050, tel que recommandé par la Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie.
Le gouvernement précédent a signé et ratifié le Protocole de Kyoto sans avoir un plan de mise en oeuvre pour obtenir des résultats. À cause de cette inaction et de ces promesses creuses, les Canadiens se sont retrouvés avec une augmentation des émissions de gaz à effet de serre qui dépassait de 35 p. 100 les objectifs fixés par les libéraux.
Nous devons aller au-delà des objectifs arbitraires et inatteignables fixés par les libéraux et travailler ensemble pour établir des objectifs réalistes. Nous devons donner l'exemple aux autres pays et leur montrer que la coopération entre le gouvernement et l'industrie peut nous permettre de faire des progrès importants pour la santé des Canadiens et de la planète, tout en continuant d'avoir l'une des économies les plus fortes au monde.
Au printemps de 2007, le gouvernement va annoncer les objectifs à court terme de réduction de la pollution atmosphérique et des émissions de gaz à effet de serre, et l'industrie aura quatre ans pour se conformer à cette réglementation.
Notre approche favorise aussi les changements technologiques. La technologie joue un rôle essentiel dans la réduction de la pollution atmosphérique et des émissions de gaz à effet de serre et nous offre des possibilités économiques exceptionnelles.
Nous allons également mettre en oeuvre des mécanismes visant à encourager et à favoriser les investissements dans les nouvelles technologies, mais nous n'imposerons pas de taxe sur le carbone, car, en fin de compte, ce sont les contribuables canadiens qui paient la note. Nous croyons qu'ils paient déjà suffisamment sur le plan de la santé. Le gouvernement conservateur est d'avis que seuls les pollueurs doivent payer.
Toute entreprise qui dépasse ses quotas d'émissions de gaz à effet de serre aura la possibilité de verser de l'argent dans un fonds canadien pour la technologie afin de se conformer à la réglementation. Les sommes d'argent versées dans le fonds seront réinvesties dans les technologies visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Le troisième élément clé qui différencie notre approche sur la qualité de l'air est le fait que nous agissons ici-même, au Canada. Les Canadiens pourront tenir notre gouvernement et notre industrie responsables de l'atteinte des objectifs.
Nous rendrons des comptes aux Canadiens en faisant état de nos progrès dans un rapport annuel public sur la qualité de l'air. Nous seront également tenus responsables grâce à des objectifs mesurables sur le plan de la santé des Canadiens. Nous rendrons également des comptes au Parlement en lui présentant des rapports annuels obligatoires sur les mesures prises et leur efficacité sur le plan de la réduction de la pollution atmosphérique et des émissions de gaz à effet de serre.
Soyez assurés que le Canada continuera d'être un acteur de premier plan dans la lutte internationale contre les changements climatiques. Par contre, nous devons faire le ménage dans notre propre cour et montrer l'exemple au reste du monde. Nous allons montrer l'exemple en commençant ici-même au Canada, mais nous n'avons pas l'intention de le faire en achetant des crédits d'émissions sur le marché international pour tenter d'atteindre des objectifs impossibles au lieu de mettre en oeuvre un programme réglementaire concret visant à réduire les émissions au Canada.
Le gouvernement a adopté une toute nouvelle feuille de route sur l'environnement. La Loi sur la qualité de l'air et les mesures réglementaires y afférentes établiront une réglementation sévère et réalisable qui se traduira par des gestes concrets et réalistes afin de protéger la santé des Canadiens et notre environnement pour les générations à venir.
:
Monsieur le Président, j'ai écouté avec grand intérêt la ministre, mais je dois dire que son discours soulève plus de questions qu'il ne donne de réponses.
Au nombre des questions, un des problèmes que soulève le projet de loi est, bien sûr, la confusion délibérée qu'il crée entre les questions concernant la pollution atmosphérique et les questions concernant les gaz à effet de serre. La ministre a indiqué que l'asthme constituait la plus grande menace à la santé des Canadiens.
Je dirais que la plus grande menace à la santé des Canadiens est la destruction de la planète causée par le réchauffement du globe. Je demanderai donc à la ministre, comme première question, quelle est la principale menace pour l'avenir de l'humanité, la pollution ou le réchauffement causé par les gaz à effet de serre?
Deuxièmement, pourquoi ni le projet de loi ni l'avis d'intention de réglementer ne contiennent-ils aucune mention du Protocole de Kyoto? Pourquoi donc?
Troisièmement, de retour de Nairobi, la ministre persiste à dire que nous n'achèterons pas de crédits internationaux et que nous ne participerons à aucun mécanisme international. Pourtant, elle a assisté aux discussions sur le système international d'échanges de droits d'émissions et sur le mécanisme de développement propre. Pourquoi ne reconnaît-elle pas le processus auquel elle a participé?
Quatrièmement, pourquoi devons-nous traiter d'où se situent les objectifs à court terme concernant les gaz à effet de serre? Ce que je veux dire, c'est où espère-t-elle en être en 2012?
Cinquièmement, si elle ne veut pas d'une taxe sur le carbone, acceptera-t-elle au moins un plafond et un système d'échange qui créeront un marché intérieur et international qui permettra aux pollueurs de s'améliorer?
Enfin, la ministre a-t-elle raison de dire qu'il n'existait pas de mesures de réglementation, alors que les grands émetteurs finaux allaient être tenus de réduire leurs émissions d'ici 2008?
:
Monsieur le Président, toutes les questions du député montrent exactement pourquoi nous devons renvoyer le projet de loi à un comité législatif le plus rapidement possible pour nous occuper de ces enjeux.
Je dirai au député que nous ne devrions pas avoir à choisir entre la lutte contre la pollution de l’air et la lutte contre les gaz à effet de serre. Ce que nous ont appris les mesures prises dans d’autres pays et celles que le dernier gouvernement a adoptées, c’est qu’elles ne suffisent pas. Nous ne sommes pas allés assez loin. Il est certain que nous n’avons pas fait assez pour lutter contre la pollution de l’air.
Nous savons maintenant qu’une approche intégrée de ces deux problèmes est la clé, si nous voulons protéger la santé des Canadiens et celle de l’environnement, car une mesure prise pour réduire les gaz à effet de serre risque de polluer l’air, et vice versa, compte tenu des carburants employés et de bien d’autres facteurs connexes.
À propos du Protocole de Kyoto, le projet de loi est une loi canadienne qui réduira enfin les émissions chez nous. Bien sûr, le comité essaiera de voir, entre autres, si le projet de loi va contribuer au respect global de nos engagements de Kyoto et comment, mais je ferai remarquer que nous pourrons enfin dire quelque chose de positif à la communauté internationale. Nous avons livré ce message constructif à Nairobi: puisque le Canada prend enfin des mesures pour assurer des réductions obligatoires et réglementées des émissions, il pourra contribuer à l’effort mondial visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Nous avons dit aussi à la communauté internationale que nous allons réduire la pollution de l’air, ce qui est évidemment une priorité pour tous les pays membres également.
Encore une fois, à Nairobi, le Canada a été l’un des 162 pays et plus qui ont dégagé un consensus pour dire qu’il fallait revoir le Protocole de Kyoto. Le Canada est en faveur d’une révision du Protocole de Kyoto pour s’assurer que, au moment d’aborder la période de conformité suivante, on ne commettra pas les mêmes erreurs que par le passé.
Nous avons aussi présenté des cadres de responsabilisation solides pour certains des programmes internationaux que le député a évoqués. Encore une fois, le député doit faire une distinction entre les programmes qui sont financés par le contribuable et ceux qui dépendent du marché. Le Protocole de Kyoto prévoit des mécanismes qui sont censés être utilisés par le marché, mais le gouvernement précédent utilisait l’argent des contribuables pour ces projets. Nous croyons que, si l’industrie prend la tête de ce projet, c’est très bien.
En somme, le plan libéral faisait payer le contribuable, mais le plan conservateur fait payer le pollueur. C’est là une différence de taille.
Pour ce qui est des objectifs à court terme, j’accueillerai volontiers la participation de tous les partis d’ici janvier et au comité législatif, dans l’espoir qu’ils nous aident à fixer des objectifs à court terme qui soient réalisables et ne détruisent pas notre économie, mais l’encouragent à se transformer en une économie verte. Je remercie le député de tout ce qu’il voudra bien apporter aux délibérations du comité.
:
Monsieur le Président, tout d'abord, c'est évident que je veux saluer le député de pour sa belle victoire à Montréal, pendant le week-end. Cette victoire, il l'a obtenue grâce à sa passion et à sa crédibilité vis-à-vis de l'environnement et du développement durable. Il a fait de l'environnement le principal pilier de son programme. C'est une préoccupation bien justifiée compte tenu du changement climatique. C'est dans l'esprit de cette belle victoire pour l'environnement que nous allons étudier, dès aujourd'hui, le projet de loi .
Quelle est notre façon de faire? L'opposition officielle se doit d'être responsable et de s'appuyer sur des principes. Notre rôle est de trouver, de concert avec les autres partis d'opposition, le gouvernement et les ONG environnementales, des solutions pratiques qui nous permettent d'améliorer ce projet de loi.
Nous n'insistons pas sur le fait que ce projet de loi soit une initiative libérale de sorte que nous devions en recevoir tout le crédit. Ce n'est pas notre façon de faire. Nous insistons, par contre, pour que ce projet de loi soit le meilleur possible pour l'environnement, pour les Canadiens, surtout en ce qui concerne la lutte contre le réchauffement de la planète.
[Traduction]
Ce qui est en jeu dans ce projet de loi n'est rien d'autre que le plus grand défi auquel l'humanité entière doit faire face aujourd'hui, le point le plus important à l'ordre du jour, c'est-à-dire le réchauffement général de la planète.
La position que nous avons adoptée depuis que le gouvernement a déposé ce projet de loi est la suivante. Tout d'abord, nous sommes d'avis que ce projet de loi n'est pas essentiel et que la Loi canadienne sur la protection de l'environnement renfermait tous les pouvoirs nécessaires pour lutter contre les changements climatiques et la pollution atmosphérique.
Deuxièmement, avec tout le respect que je dois à la ministre, je dirais que son discours a clairement démontré que l'on rend délibérément les choses plus complexes en tentant de réunir ces deux éléments. La pollution atmosphérique et les changements climatiques sont deux sujets bien différents. Ils ont des points en commun et on peut bien sûr établir des liens entre les deux, mais ils exigent dans la plupart des cas des stratégies et des solutions différentes.
La question des changements climatiques est primordiale et elle doit venir avant toute autre politique que le gouvernement voudrait faire adopter dans ce domaine. Si nous ne nous penchons pas en tout premier lieu sur cette question, nous ne pourrons rien faire dans les autres dossiers, qu'il s'agisse de la pollution atmosphérique ou de tout autre dossier que le gouvernement pourrait vouloir présenter.
Notre troisième critique porte sur le fait que ce projet de loi ne respecte pas le Protocole de Kyoto et qu'il ne s'y applique même pas. Il n'y a aucune référence aux normes relatives au Protocole de Kyoto dans ce projet de loi ou dans l'avis d'intention de réglementer. Il est essentiel que nous considérions le projet de loi loi et l'avis d'intention comme un tout.
Quatrièmement, il ne contient pas d'objectif à long terme pour la réduction des gaz à effet de serre. Nous ne parlons pas d'intensité, mais bien de réductions. On ne trouve aucune référence à la première période de mise en oeuvre du Protocole de Kyoto, soit de 2008 à 2012. Aucun règlement sur les gaz à effet de serre ne sera mis en oeuvre avant l'année 2010, contrairement au Projet vert qui prévoyait des règlements, et non des mesures volontaires, qui devaient entrer en vigueur d'ici 2008 pour les grands émetteurs finaux.
Cinquièmement, les objectifs relatifs à la réduction des gaz à effet de serre à moyen et à long terme ne sont pas suffisamment ambitieux.
Sixièmement, tel qu'il est rédigé, le projet de loi affaiblit en fait la Loi canadienne sur la protection de l'environnement en créant bien inutilement de nouvelles listes de gaz à effet de serre et de polluants de l'air.
Enfin, les accords provinciaux d'équivalence proposés dans le projet de loi à l'étude ne sont pas aussi forts que ceux qui sont actuellement prévus dans la LCPE.
Nous avions tout d'abord l'intention de voter contre ce projet de loi à l'étape de la deuxième lecture puisque nous ne pouvions en accepter ni les principes fondamentaux, ni l'avis d'intention de réglementer qui y était joint. À l'heure actuelle, puisque le projet de loi en est à l'étape de la première lecture et qu'il peut être amendé, nous avons l'intention de préparer des amendements qui tiendront compte de nos critiques, telles que je vous les ai décrites, et de travailler en collaboration avec le gouvernement, les partis d'opposition et les groupes environnementaux pour en arriver à produire une bonne mesure législative.
Je ne parlerai pas des parties du projet de loi qui traitent de la pollution de l'air aujourd'hui parce que nous pouvons y apporter des améliorations. Toutefois, les problèmes ne se trouvent pas à ce niveau.
Je commencerai en suggérant simplement les principaux points à supprimer dans ce projet de loi. D'abord, les modifications qui affaiblissent les dispositions d'équivalence provinciale de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement, puis la création de nouvelles catégories inutiles de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques, ainsi que les organismes de réglementation parallèles créés par la même occasion et qui mettent en danger la capacité du fédéral à réglementer ces substances.
Quant aux objectifs et aux buts du projet de loi par rapport à l'accord de Kyoto, il faut amender ce projet de loi afin d'exprimer clairement les obligations du Canada en vertu de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et son Protocole de Kyoto. Ceci devrait inclure un renvoi aux objectifs de 2008 à 2012 du Canada tirés de l'article 3, paragraphe 1 du Protocole de Kyoto et concernant une réduction de 6 p. 100 des émissions canadiennes de gaz à effet de serre par rapport aux niveaux de 1990.
En ce qui concerne les objectifs à moyen et à long terme, il faut amender le projet de loi afin d'inclure pour le Canada un objectif à long terme, soit d'ici 2050, de 80 p. 100 de réduction des émissions de gaz à effet de serre par rapport aux niveaux de 1990. De 2015 à 2050, des objectifs intermédiaires sur 5 ans devraient être établis, avec un objectif intermédiaire pour 2020 à au moins 25 p. 100 sous les niveaux de 1990.
Grâce au projet de loi , les principes suivants devraient être ajoutés au préambule de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement. La politique canadienne sur les changements climatiques doit être guidée par l'objectif ultime de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, qui consiste à prévenir les changements climatiques anthropiques dangereux. Cela signifie maintenir la hausse globale moyenne de température sous la barre des deux degrés Celcius par rapport à l'ère préindustrielle.
Le Canada doit s'engager à faire sa juste part pour lutter contre ce problème mondial. Nous devons imposer sur les émissions de gaz à effet de serre des limites maximales qui deviendront plus rigoureuses si les données scientifiques montrent que d'autres efforts doivent être déployés. Il ne faudrait faire aucun compromis entre l'assainissement de l'air et les réductions des émissions de gaz à effet de serre.
Pour plus de précisions, nous avons besoin d'amendements sectoriels. Dans le cas de l'industrie lourde, nous avons besoin d'un amendement exigeant que le gouverneur en conseil limite les émissions des gaz à effet de serre provenant de l'industrie lourde en prenant un règlement qui entrera en vigueur au plus tard le 1er janvier 2008, pour la période de 2008 à 2012. L'amendement doit comprendre une limite ferme pour les émissions qui impose un objectif Kyoto à l'industrie lourde. Ainsi, il faudra viser une réduction à 6 p. 100 sous les niveaux d'émissions de 1990 dans le cas de tous les émetteurs finaux. Nous avons besoin d'une mise aux enchères des permis, avec option de recycler les recettes pour favoriser le rendement économique.
Nous avons également besoin d'établir un lien avec d'autres systèmes d'échange de droits d'émissions conformes à l'accord de Kyoto. En ce qui a trait aux véhicules, nous avons besoin d'un amendement qui exigerait que le gouverneur en conseil impose des normes d'émissions établies par règlement pour égaler ou dépasser les normes californiennes; ce règlement entrerait en vigueur pour l'année modèle 2009.
En ce qui concerne l'efficacité énergétique, il faudrait ajouter à la Loi sur l'efficacité énergétique un préambule appuyant l'établissement d'objectifs généraux d'amélioration constante de l'efficacité énergétique au Canada, et deux nouveaux articles devraient s'ajouter à cette loi. Dans le premier, le gouverneur en conseil serait tenu de prescrire des normes d'efficacité énergétique pour tous les produits énergivores qui sont responsables d'une consommation d'énergie importante ou croissante au Canada. Dans le deuxième, le gouverneur en conseil serait tenu d'examiner toutes les normes d'efficacité énergétique dans un délai de trois ans après leur mise sur pied ou leur modification et tous les trois ans par la suite. Par cet examen, toutes les normes d'efficacité énergétique devront respecter ou dépasser les niveaux les plus rigoureux établis en Amérique du Nord.
À propos de la gouvernance, nous avons besoin d'une politique budgétaire qui exigerait que le présente une analyse des effets prévus, sur les émissions de gaz à effet de serre, de la politique budgétaire du gouvernement du Canada, subdivisés par mesure, simultanément avec le dépôt du budget annuel par le ministre.
Enfin, nous avons besoin de créer un organisme de réduction des émissions qui s'inspirerait du modèle du conseil des ressources atmosphériques de la Californie, et qui serait un organisme indépendant chargé de la recherche sur les changements climatiques, de la réglementation et de l'établissement d'objectifs provisoires, fondés sur des données scientifiques, pour réduire les émissions de gaz à effet de serre au Canada.
Avec ces amendements, nous ferions du projet de loi un vrai projet de loi sur les changements climatiques et un vrai projet de loi visant à réduire la pollution atmosphérique. Cependant, nous devons nous rappeler qu'il faut nous attaquer en premier lieu au réchauffement de la planète et aux changements climatiques, car aucune autre activité gouvernementale n'importera si nous ne commençons pas par sauver la planète.
:
Monsieur le Président, c'est avec une grande joie que je prends la parole aujourd'hui au sujet du projet de loi , comme le gouvernement l'appelle. Ce projet de loi modifie trois lois déjà existantes: la Loi canadienne sur la protection de l'environnement, la Loi sur l'efficacité énergétique et la Loi sur les normes de consommation de carburant des véhicules automobiles.
Nous attendions depuis longtemps que le gouvernement conservateur nous fasse part de ses intentions en matière de lutte aux changements climatiques ainsi qu'en matière de lutte au smog. Nous avons attendu longtemps parce qu'en lisant la plateforme du parti conservateur jusqu'à maintenant, cette formation politique qui aspirait au pouvoir il y a plus d'un an, ne présentait aucune mesure et aucun plan efficace visant à respecter les engagements contractés par le Canada en vertu du Protocole de Kyoto signé en 1997 dans cette ville japonaise.
Ce que nous avons aujourd'hui devant nous est loin de ce à quoi nous nous attendions. D'abord, nous nous attendions à un plan et à un projet de loi qui aurait intégré les objectifs de réduction de gaz à effet de serre prévus par le Protocole de Kyoto, particulièrement pendant la première période de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Nous nous attendions, comme dans le projet de loi qui est actuellement à l'étude en comité parlementaire, à ce que soit intégrée dans le projet de loi la réduction de 6 p. 100 des émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990 devant être atteinte entre 2008 et 2012.
Non seulement ce projet de loi de près de 36 pages n'utilise jamais le mot « Kyoto », mais il ne fait jamais référence à cet objectif de réduction de gaz à effet de serre pendant la première période de réduction prévue. Je rappelle que cet objectif avait été entériné par le Canada.
Il ne contient rien non plus sur la deuxième période de réduction ni aucune intention de la part du gouvernement. Le seul objectif que le gouvernement nous propose aujourd'hui pour lutter contre les changements climatiques est un objectif se situant entre 45 et 65 p. 100 des réductions de gaz à effet de serre en 2050, comme si nous pouvions continuer à émettre des gaz à effet de serre sans nous soucier d'objectifs de réduction à court, à moyen et à long terme. C'est comme si on présentait, au conseil d'administration d'une entreprise privée, un plan d'affaires — et je me demande ce que le gouvernement ferait —, sans objectifs à court ou à moyen terme, mais avec un objectif pour 2050.
À mon avis, le conseil d'administration de cette entreprise renverrait ses dirigeants faire leurs devoirs afin qu'ils présentent un plan réaliste et qui respecte les engagements internationaux signés par le Canada.
Non seulement on fixe un objectif pour 2050, mais le niveau de référence de cette réduction de 45 à 65 p. 100 des émissions n'est pas 1990 comme le prévoit le Protocole de Kyoto, mais plutôt 2003.
Qu'est-ce que cela signifie en réalité? Cela veut dire qu'on commencera à calculer la réduction des émissions de gaz à effet de serre en 2003, comme s'il ne s'était rien produit nulle part, ni dans les provinces ni dans certains secteurs industriels avant 2003. Pourtant, la province de Québec — malheureusement nous ne sommes qu'une province, bien que nous soyons maintenant une nation —, est l'une des premières provinces à avoir soumis un plan de lutte aux changements climatiques.
Le Québec est prêt à respecter les objectifs de réduction de gaz à effet de serre par rapport au niveau de 1990. Cependant, le gouvernement nous propose plutôt le niveau de 2003 comme référence, comme s'il était possible d'émettre davantage de gaz à effet de serre avant 2003. De plus, ce projet de loi ne prévoit pas de crédits compensatoires pour les secteurs industriels qui ont réduit leurs émissions par rapport au niveau de 1990.
Voilà donc un projet de loi qui ne respecte pas les engagements internationaux signés par le Canada. Ce dernier s'est engagé dans un flip-flop environnemental international par le dépôt du projet de loi .
En outre, ce gouvernement a décidé de mettre de côté un élément fondamental au Québec: le principe d'équité. En effet, les efforts passés des provinces, des territoires et des secteurs industriels doivent être reconnus en vertu du projet de loi déposé par le gouvernement. Pourtant, aucun élément de ce projet de loi ne va dans cette direction.
De plus, un des secteurs importants du Québec où nous nous attendons à des efforts considérables est celui des transports. Que nous propose le gouvernement? Il nous dit, au fond, que l'approche volontaire par laquelle le gouvernement s'est engagé avec le secteur de l'automobile pourra continuer son petit bonhomme de chemin jusqu'en 2011. Après 2011, on va entrevoir une réglementation qui sera harmonisée non pas sur la base des critères et des normes les plus efficaces en Amérique du Nord, c'est-à-dire celles en vigueur en Californie, mais plutôt en fonction de normes comparables à celles de l'Agence de protection environnementale des États-Unis.
On a décidé, en matière de normes de fabrication des véhicules automobiles, de prendre une référence plus basse, donc de niveler par le bas, alors que le Canada, par sa réglementation, devrait niveler par le haut. Pire encore, on apprend, pas plus tard que ce matin, que le gouvernement prévoira deux régimes pour les secteurs industriels: un qui serait basé sur l'intensité des émissions et un autre, sur la réduction absolue des émissions de gaz à effet de serre.
On a décidé au Canada d'épargner l'industrie pétrolière et gazière pour, au fond, pénaliser des secteurs industriels qui ont fait des efforts par le passé. Il s'agit donc d'un deuxième facteur d'iniquité: après l'élément territorial, soit la non-reconnaissance des efforts faits par le Québec depuis 1990, voici l'iniquité au regard du secteur industriel, dans la mesure où nous épargnons l'industrie pétrolière au Canada.
Bien sûr, nous sommes favorables au renvoi en comité du projet de loi , mais nous croyons que des améliorations de fond doivent être engagées dans ce projet de loi. Cette reconnaissance des objectifs du Protocole de Kyoto, particulièrement dans la première période, doit être inscrite dans l'essence même et dans l'esprit, le principe et le préambule du projet de loi.
Il nous faut contracter ces engagements, prévoir dès maintenant un régime qui nous permettra aussi de passer à l'action dans la deuxième période de réduction d'émissions de gaz à effet de serre, au moment où la communauté internationale commencera dans un an, à Bali, à réfléchir sur le régime qui doit être appliqué au regard de cette deuxième période. Les seuls débats que nous avons en cette Chambre ont trait à un objectif de réduction en 2050.
Je le redis: si des dirigeants avaient présenté ce plan à un conseil d'administration, celui-ci aurait retourné ses dirigeants à la table ou planche à dessin afin de prévoir des objectifs de réduction à court, moyen et long termes.
Je terminerai en abordant un élément majeur que nous défendrons en comité parlementaire: ce principe de reconnaissance de l'approche territoriale. Nous n'avons pas, jusqu'à maintenant, été capables d'atteindre nos objectifs de réduction d'émission de gaz à effet de serre parce que les plans proposés s'engagent dans une réduction d'un océan à l'autre, alors que la structure économique du Canada diffère d'une province à l'autre et que le positionnement énergétique du Québec diffère aussi de celui des autres provinces.
Nous travaillerons donc, en comité parlementaire, à faire reconnaître cette approche territoriale à l'intérieur du projet de loi .
:
Monsieur le Président, nous sommes ici dans le cadre d'un débat très important, non seulement pour les Canadiens et les Canadiennes mais pour la planète.
[Traduction]
D'après la Fondation David Suzuki et l'Institut Pembina, les changements climatiques deviendront l'un des enjeux déterminants du siècle. Je crois que les changements climatiques doivent devenir la question clé pour le Parlement.
Nous étions à une impasse en ce qui concerne les mesures à prendre dans le domaine de l'environnement. Notre parti avait proposé une stratégie pour sortir de cette impasse. Résultat: nous sommes en train de débattre de la création d'une nouvelle approche spéciale pour régler les questions au Parlement, quand il y a des divergences de vues.
C'est une journée excitante pour le Parlement. Nous avons l'occasion de faire fonctionner la Chambre des communes dans l'intérêt des Canadiens. C'est hautement prioritaire. Nous avons l'occasion d'obtenir des résultats qui, visiblement, n'allaient pas se produire. Nous avons la possibilité de faire valoir nos meilleures idées comme partis politiques; de prendre les connaissances des Canadiens et le travail qu'ils ont accompli pendant des années et de les examiner à la Chambre des communes et à un endroit spécial, au sein d'un comité spécial; et de collaborer pour faire progresser le dossier le plus fondamental de notre époque. Il est vital que la Chambre des communes réussisse, et ce, rapidement. Cela exigera un nouvel esprit.
[Français]
Ce n'est pas l'attitude que nous avons eu l'habitude de voir au sein de cette Chambre des communes. Nous avons eu toutes sortes de débats. Nous sommes différents et nous le soulignons, mais ce que nous devons faire maintenant, c'est trouver les points communs pour atteindre des objectifs communs, soit une planète saine et sauve, un développement durable et la réduction de notre impact sur l'environnement, un impact vraiment désastreux actuellement.
[Traduction]
Pensons aux conséquences des changements climatiques de nos jours. Nous changeons littéralement l'atmosphère de notre planète. Ce faisant, nous transformons le flux d'énergie à l'échelle planétaire, ce qui touche non seulement notre atmosphère, mais également nos mers et nos océans. Des changements fondamentaux se produisent à cause de la façon dont nous piétinons littéralement notre planète.
Il est temps de le reconnaître. Certains nient encore le phénomène. Ils laissent encore entendre que les émissions de gaz à effet de serre ne posent pas de problème, mais je crois que les milieux scientifiques et l'opinion publique mondiale comprennent bien le problème qui est probablement plus important que tous les problèmes environnementaux auxquels l'humanité a déjà dû faire face et qui pourrait bien être le pire problème auquel nous ayons jamais été confrontés, à l'exception peut-être des terribles conséquences d'une guerre nucléaire.
La différence dans le cas présent c'est que nous avons la possibilité de remédier à la situation si nous agissons très rapidement. Nous faisons face au réchauffement de la planète et c'est dans le Nord du Canada où les conséquences de ce phénomène sont les plus visibles. Nous sommes confrontés à un accroissement au niveau mondial du nombre de tempêtes puissantes et dévastatrices. Bien entendu, ce phénomène avait été prédit. Ceux qui refusent de reconnaître la réalité ont déclaré qu'il y avait toujours eu des tempêtes et le reste et que nous devrions passer à autre chose. Or, nous transformons les conditions météorologiques sur la planète.
C'est pourquoi le livre intitulé The Weather Makers a été le premier livre, le premier document que j'ai remis au lors de notre première rencontre après l'élection. Je lui ai demandé de le lire pour nos enfants et nos petits-enfants, car il explique de façon très précise la transformation que nous vivons. Je voudrais vous citer simplement un des nombreux exemples que le professeur Flannery, l'auteur de ce livre, a donnés. Il a déclaré:
Nous devons nous rappeler que si nous agissons maintenant, nous avons le pouvoir de sauver deux espèces pour chaque espèce qui est condamnée à l'heure actuelle. Si nous poursuivons nos activités sans rien changer, il est tout à fait probable que 60 p. 100 des espèces auront disparu à l'aube du siècle prochain.
Ce sont des prédictions catastrophiques, et elles ne viennent pas d'une seule personne. Elles sont le fruit de la réflexion des plus brillants esprits de notre planète. La question est la suivante: Allons-nous les écouter et prendre des mesures correctrices? La bonne nouvelle, c'est que même si nous sommes confrontés à des sécheresses et des inondations qui ont déjà des répercussions sur les familles de travailleurs et même s'il n'y a jamais eu autant de feux de forêt dans tout notre pays, il est encore temps de prendre une autre voie que celle que nous suivons à l'heure actuelle et qui commence à toucher des familles ordinaires.
Pensez à ceux qui risquent de perdre leur emploi à cause des incendies de forêt et des effets des nouvelles maladies et infestations sur les forêts. Pensez aux habitants du Grand Nord dont le mode de vie, le moyen de subsistance, la culture et la société sont minés par les changements climatiques. Ce sont des familles ordinaires. Pensez à ceux qui souffrent de la pollution et qui doivent plus que jamais se servir d'aérosols-inhalateurs dans nos villes polluées. Tous les citoyens commencent à ressentir les effets des changements climatiques et c'est pourquoi nous devons agir sans tarder. La présente législature doit faire vite.
[Français]
Nous trouvons que nous discutons interminablement des choses. Nous discutons de ce sujet depuis 13 ans, et presque aucune mesure significative et nécessaire n'a été prise.
[Traduction]
Nous avons, bien sûr, vu des promesses rompues. Nous avons entendu nombre de promesses en l'air. Nous avons tout vu en matière d'inaction. Mais, nous avons maintenant l'occasion, par cette mesure qui, je l'espère, sera adoptée aujourd'hui, de donner suite à notre engagement de créer un endroit spécial où les meilleures idées pourront être présentées. Cela nous permettra de partir dans une nouvelle direction, non pas pour créer une superpuissance énergétique, comme le se plaît à dire, mais pour créer un pays qui respecte la nature de l'énergie, la façon dont elle devrait être utilisée, un pays qui se conduit comme un protecteur et un gardien de la planète. Nous ne devrions pas prétendre être une superpuissance capable de transformer la planète d'une manière négative. Soyons responsables.
Nous pouvons le faire dans tous les secteurs de l'économie, qu'il s'agisse de transports, d'immobilier, d'industries, des particuliers, des provinces et des territoires. Nous pouvons tous nous engager ensemble dans ces étapes, mais cela exigera un vrai leadership de la part de la Chambre des communes. Nous allons devoir prendre des mesures beaucoup plus sérieuses que celles auxquelles nous avons songé jusqu'à maintenant.
C'est pourquoi nous avons recommandé la création de ce comité et nous allons lui recommander des amendements très substantiels. Il sera question au départ de mesures immédiates. À court terme, le comité se concentrera sur les objectifs à moyen et à long terme et donnera au Parlement le pouvoir d'établir l'orientation à suivre plutôt que de s'en remettre au gouvernement, car je dois dire qu'à l'occasion le gouvernement ne semble pas très sensible à l'urgence et ne semble pas vouloir agir. Voilà pourquoi la loi sur la qualité de l'air qui nous est soumise ne sera pas adoptée telle quelle et sera fondamentalement modifiée.
[Français]
Les modifications proposées par le NPD consistent, par exemple: à imposer par la voie législative, plutôt que par des règlements, des cibles à court, moyen et long terme pour réduire de façon absolue les gaz à effet de serre; à exiger que le Canada respecte sa cible de 2008 à 2012 en vertu du Protocole de Kyoto; à obliger le Canada à atteindre une réduction de 80 p. 100 par rapport au niveau de 1990 d'ici 2050 en se basant sur les recherches scientifiques, et à atteindre les cibles intermédiaires à des intervalles de cinq ans, entre 2015 et 2050.
[Traduction]
Nous devons prévoir dans la loi elle-même une échéance beaucoup plus rapprochée pour soumettre le secteur industriel à une réglementation, et non nous contenter de déclarations d'intention qui risquent de ne jamais avoir de suite. Les grands pollueurs doivent être bientôt soumis à cette réglementation.
Au lieu d'attendre une réglementation qui risque de ne jamais venir, nous devons prévoir dans la loi un plafond absolu d'au plus 45 mégatonnes d'émissions de gaz à effet de serre pour le secteur industriel. Nous devons prévoir dans la loi l'entrée en vigueur, dans l'année suivant son adoption, de normes obligatoires sur les polluants atmosphériques.
C'est ainsi que nous verrons à ce que les choses se fassent et que nous confierons le pouvoir à la Chambre des communes plutôt que de le laisser entre les mains d'un Cabinet qui, jusqu'à maintenant, ne semble pas avoir saisi l'importance du problème.
[Français]
Nous devons exiger, par voie législative, une norme d'efficacité énergétique du carburant des véhicules se rapprochant de celle des juridictions nord-américaines de pointe, ce qui sera publié d'ici 2008. Nous pouvons faire cela, et nous devons le faire.
[Traduction]
Nous savons que les autres partis ont voté contre certaines de ces propositions dans le passé. Nous les invitons à revenir sur leur position à ce sujet. Nous allons prendre de nouveau en considération leurs propositions. Nous croyons que ce projet de loi nécessite beaucoup de changements, mais compte tenu de l'héritage qu'il nous incombe de léguer, de la nécessité d'agir dès maintenant et de la participation qui doit être la nôtre au sein de la communauté internationale, nous avons le devoir d'agir ainsi.
Nous devons faire de ce projet de loi l'instrument législatif le plus puissant pour assainir l'air et lutter contre les pires changements climatiques que le pays et peut-être le monde aient connu jusqu'à ce jour.
:
Monsieur le Président, je suis ravi d'intervenir à la Chambre relativement au projet de loi , Loi sur la qualité de l'air. Cette mesure constitue une étape clé dans l'engagement du nouveau gouvernement du Canada à l'égard de la mise en oeuvre d'une stratégie environnementale d'envergure nationale assortie d'objectifs réalisables, une stratégie qui jettera les fondations en vue de l'amélioration de la santé des Canadiens et de l'environnement pour les générations à venir.
Grâce à cette mesure nous nous attaquons à un problème dont les effets menacent grandement la santé des Canadiens. Voilà assurément un objectif qui me tient à coeur comme .
La qualité de l'air que nous respirons a des effets sur notre santé. La Loi sur la qualité de l'air offre au Canada un plan réaliste et à la mesure de nos moyens qui nous permettra en même temps de nous attaquer aux émissions de gaz à effet de serre. L'objectif du gouvernement est de réduire ou d'éliminer les risques que posent les contaminants de l'air pour la santé humaine. Il va sans dire que la qualité de l'air est importante et qu'un air de qualité est essentiel à la santé des Canadiens.
Je représente la circonscription de et je me qualifie moi-même de conservateur vert. Certes, mes électeurs sont préoccupés par la qualité de l'air et de l'eau, mais ils le sont aussi par les effets directs des changements environnementaux tels que les changements des niveaux d'eau dans notre circonscription.
Les gens veulent que l'on prenne des mesures concrètes. Ils ont entendu beaucoup de belles paroles ici même à la Chambre, ailleurs à l'échelle fédérale et de la part du précédent gouvernement libéral, mais ce n'étaient que des velléités. Comme le député l'a dit un peu plus tôt, sous la gouverne du précédent gouvernement et des précédents ministres de l'Environnement les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté de 35 p. 100 ou plus par rapport aux objectifs du Protocole de Kyoto. Ce constat est d'autant plus triste que les États-Unis d'Amérique sous la gouverne de George Bush ont réussi à faire mieux que le Canada ne l'a fait sous le précédent règne libéral. La vérificatrice générale a dit que le précédent gouvernement libéral devrait avoir honte et elle l'a blâmé pour la situation. Nous pouvons et nous devons faire mieux.
Au départ, le projet de loi met en relief, à juste titre, la nécessité de remettre en question les anciennes méthodes, des méthodes qui n'ont donné aucun résultat tangible, et les approches volontaires qui ont produit plus de voeux pieux que de véritables engagements. Nous devons prendre des mesures concrètes pour lutter directement et simultanément contre la pollution atmosphérique et les émissions de gaz à effet de serre.
Malheureusement, comme je l'ai dit, le gouvernement libéral a fait naître chez nous un faux sentiment de sécurité lorsqu'il a accepté des objectifs irréalistes qui étaient impossibles à atteindre. La Loi sur la qualité de l'air est la première étape vers un régime réglementaire qui devrait être appuyé par tous les députés si nous voulons protéger la santé des générations futures et l'environnement dont elles hériteront. C'est aussi la pierre angulaire qui, appuyée par une saine économie, nous permettra de progresser encore davantage.
Je voudrais aujourd'hui mettre l'accent sur certains éléments clés qui font ressortir l'importance du projet de loi, mais j'aimerais d'abord dire que cette mesure législative a été conçue pour atteindre des objectifs qui, je crois, sont communs à la majorité des députés. Le premier de ces objectifs concerne la protection de la santé des Canadiens.
La Loi sur la qualité de l'air reconnaît la relation fondamentale qui existe entre l'environnement et la santé et reconnaît aussi que la santé des Canadiens est la principale motivation derrière la réglementation de la pollution atmosphérique et des émissions de gaz à effet de serre.
[Français]
Comme nous le savons tous, la qualité de l'air que les Canadiens respirent est essentielle à leur santé. Le projet de loi sur la qualité de l'air permet d'élaborer des solutions qui amélioreront la santé des Canadiens et reconnaît l'importance de protéger la santé des populations vulnérables.
La pollution atmosphérique peut tous nous affecter, peu importe qui nous sommes, l'endroit où nous vivons ou l'état de notre santé. Récemment, l'Organisation mondiale de la santé estimait que la pollution atmosphérique causait deux millions de décès prématurés chaque année dans le monde.
[Traduction]
Se fondant sur des données provenant de huit villes canadiennes, les scientifiques de Santé Canada estiment que, sur le nombre total de décès enregistrés dans ces villes chaque année, au moins 5 900 pourraient être liés à la pollution atmosphérique. La recherche montre également que la piètre qualité de l'air entraîne l'hospitalisation de milliers de Canadiens chaque année.
On a observé une augmentation de certaines maladies chez les Canadiens au cours des quelques dernières décennies. On sait que la prévalence de l'asthme chez les enfants s'est accrue au fil des ans. Selon l'Enquête nationale sur la santé de la population pour 1996-1997, l'asthme a été diagnostiqué chez plus de 2,2 millions de Canadiens. L'asthme, la bronchite et la maladie pulmonaire obstructive chronique affligent plus de 3,7 millions de Canadiens.
Il n'y a pas que les problèmes respiratoires qui devraient nous inquiéter. La pollution atmosphérique affecte aussi le coeur. Les maladies cardiovasculaires sont la cause de 40 p. 100 des décès au Canada.
Ces maladies sont exacerbées et, dans une certaine mesure, causées par les polluants atmosphériques.
La plupart des gens ne pensent qu'à la pollution à l'extérieur, mais je veux parler aujourd'hui de l'air que nous respirons à l'intérieur, où nous passons jusqu'à 90 p. 100 de notre temps.
L'un des polluants de l'air intérieur est le radon, qui est produit naturellement dans le sol de bon nombre de régions du Canada, surtout dans le Nord. Le gouvernement compte prendre des mesures immédiates à cet égard. Le radon est la plus importante source d'exposition à la radioactivité pour les Canadiens. De nouvelles preuves scientifiques démontrent l'existence d'un niveau élevé de radon dans bien des foyers canadiens. L'exposition au radon serait la cause de 1 900 décès par cancer du poumon, chaque année, au Canada. Seul le tabagisme le dépasse en importance comme cause de cancer du poumon.
Le gouvernement se prépare à présenter de nouvelles lignes directrices sur la qualité de l'air intérieur qui mèneront à des mesures de réduction de l'exposition au radon et de ses conséquences sur la santé. La Loi sur la qualité de l'air conférerait des pouvoirs importants qui nous donneraient les moyens de gérer efficacement la situation et de promouvoir les interventions nécessaires pour réduire ou éliminer ce danger pour la santé.
[Français]
C'est clair que nous devons prendre des mesures pour réduire toutes les causes potentielles qui accroissent l'incidence de la maladie et les décès, surtout chez nos enfants.
La Loi canadienne sur la qualité de l'air nous donnera les pouvoirs et les outils nécessaires pour aborder les sources de pollution atmosphériques intérieures et extérieures.
[Traduction]
La Loi sur la qualité de l'air que nous proposons, qui est l'élément central de notre programme de réglementation en la matière, modifierait aussi la Loi canadienne sur la protection de l’environnement et renforcerait la capacité du gouvernement du Canada de prendre des mesures de réduction simultanée de la pollution de l'air et des gaz à effet de serre, comme je le disais. Elle nous donne explicitement le pouvoir de réglementer les polluants atmosphériques et les gaz à effet de serre sans qu'on doive d'abord les désigner comme étant des substances toxiques.
Par le passé, l'idée de désigner les gaz à effet de serre comme étant toxiques s'est butée à une certaine opposition, et cela a nui à la tenue de discussions constructives sur la façon de les gérer. Le nouveau gouvernement du Canada n'aurait plus à attendre qu'un polluant atmosphérique soit officiellement déclaré toxique.
Je crois que tous les gouvernements doivent prendre des mesures efficaces, chacun pour son territoire, mais il est clair qu'il faut une direction nationale. Nous devons mettre la politique de côté et arriver à des solutions réelles et concrètes afin que nous puissions gérer la qualité de l'air. Nous rendrons ainsi service à nos compatriotes canadiens, contemporains et futurs.
:
Monsieur le Président, c'est avec plaisir que j'interviens dans ce débat sur le projet de loi sur la qualité de l'air, qui se veut l'élément central du programme conservateur en vue de faire face aux défis liés aux changements climatiques auxquels notre pays et le monde entier doivent faire face. Je suis heureux d'avoir la possibilité de faire part de mes commentaires à ce sujet, parce que les Canadiens de ma circonscription et d'ailleurs au pays se rendent compte de l'urgence de cette question.
Si certains de mes collègues du Parti conservateur veulent toujours discuter du réchauffement de la planète et des répercussions que cela pourra entraîner pour notre avenir et celui des générations futures, les Canadiens reconnaissent la gravité de ce problème et les répercussions que cela entraîne sur notre style de vie, sur notre niveau de vie et sur la santé de notre planète. Les Canadiens nous disent, à nous et à notre gouvernement, que nous ne pouvons fermer les yeux et espérer que cela se réglera tout seul. Le gouvernement a la responsabilité d'agir rapidement et de façon responsable en collaboration avec les autres pays du monde pour mettre un frein à cette augmentation soutenue des émissions de gaz à effet de serre et au réchauffement de la planète.
Sous sa forme actuelle, le projet de loi est catastrophique. C'est un projet raté qui ne sert pas la cause des Canadiens. Il démontre que les Conservateurs ne font pas preuve de suffisamment de sérieux pour reconnaître les vraies préoccupations environnementales et prendre des mesures dans ce sens.
Le projet de loi propose des changements tout à fait superflus à la Loi canadienne sur la protection de l’environnement, simplement pour donner l’impression que des mesures sont prises. En fait, le texte ne prévoit aucune mesure concrète. La loi confère déjà au gouvernement les pouvoirs nécessaires pour réglementer les polluants et les émissions. Les nouvelles propositions n’ajoutent aucun pouvoir concret qui n'existe déjà. Ce dont nous avons besoin de toute urgence, ce sont des interventions concrètes et des plafonds réels.
Les nouvelles propositions sont tout à fait conformes à la façon de gouverner des conservateurs, qui ont recours à tous les tours de passe-passe possibles et qui, ce faisant, sous-estiment l'intelligence des Canadiens, en présumant qu'ils seront incapables de voir clair dans ces tactiques grossières et cyniques.
Malheureusement, le et les députés conservateurs laissent l'idéologie prendre le pas sur les données scientifiques et le bon sens. Plutôt que de proposer un plan réel et réalisable permettant de s'attaquer aux problèmes environnementaux, ils se contentent de miner la plupart des initiatives qui ont été mises en œuvre au cours des dernières années. Au lieu de faire preuve de véritable leadership et de proposer des mesures concrètes, ils mettent en péril la santé de notre planète et de ses habitants par leurs tactiques dilatoires et leurs slogans bidons.
Ils ont délaissé Kyoto, un traité international inspirant le respect, qui est le produit de la cohésion de 160 pays qui ont unis leurs efforts pour lutter contre ce problème planétaire. Les tendances et les changements environnementaux transcendent les frontières politiques. Ce sont des facteurs qui touchent tous les habitants de notre planète. Il a fallu beaucoup d’énergie et un engagement profond pour négocier ce traité historique et amener des pays aux idéologies politiques et aux problèmes aussi diversifiés à unir leurs efforts pour chercher à atteindre un ensemble d’objectifs communs. Il est décourageant de voir que l'une des premières mesures prises par le gouvernement, pendant ses 100 premiers jours au pouvoir, a été de saper l’engagement du Canada envers Kyoto et ses objectifs.
Je ne veux surtout pas donner l’impression qu’il est facile et simple de régler les problèmes environnementaux actuels. Nous savons tous qu’un plan d’action doit reposer sur un véritable leadership et qu’il implique des décisions difficiles. C’est ce que les Canadiens attendent de leur gouvernement. Le gouvernement conservateur minoritaire se contente malgré tout de jeter les blâmes à la ronde, de trouver des excuses et d'essayer de distraire les Canadiens des vrais enjeux. S'ils avaient vraiment voulu un gouvernement qui fuit ses responsabilités, qui rejette le blâme sur les autres et qui n'a aucune philosophie sérieuse à offrir, les Canadiens auraient mieux fait d'élire le NPD.
En matière d’environnement, pourquoi le gouvernement s’en tient-il à la stratégie du défilement? Quand le acceptera-t-il de prendre ses responsabilités en élaborant et en mettant en œuvre un plan d’action concret et significatif de protection de l’environnement et de l'avenir des Canadiens. Nous voulons des mesures qui auront un impact à court, moyen et long terme et non pas des propositions qui repoussent l'imposition de plafonds réels sur les émissions à 2050. Les Canadiens exigent des mesures immédiates.
Nous devons faire attention à toute mesure supplémentaire que nous voulons mettre en oeuvre. J'ai peur que, si nous retardons la mise en place de véritables plafonds jusqu'en 2050, nous n'envoyions le mauvais message. Si les gouvernements futurs font comme le gouvernement actuel et repoussent les objectifs, il est fort possible que nous constations, en 2050, que nous sommes toujours confrontés aux mêmes obstacles et que nous ne sommes pas prêts à atteindre ces objectifs.
Le plus décourageant est que les conservateurs, en plus de refuser d'agir rapidement, suppriment des dizaines de programmes et d'initiatives établis par le gouvernement précédent, qui offraient des incitatifs et la possibilité de poser des gestes concrets.
Le programme ÉnerGuide, par exemple, a permis de rénover plus de 70 000 foyers pour les rendre plus éconergétiques. Qu'ont fait les conservateurs? Ils ont supprimé ce programme.
Six millions de Canadiens ont participé à l'effort de réduction de leur consommation d'énergie grâce au Défi d'une tonne. Qu'ont fait les conservateurs? Ils ont supprimé ce programme. L'intensité des gaz à effet de serre a diminué de 13 p. 100 par rapport aux normes de 1990 et est à la baisse depuis le milieu des années 1990.
Je suis fier d'être ici aujourd'hui, après que mon parti ait élu un chef qui a démontré un réel engagement envers l'environnement et envers la santé future du Canada et des Canadiens. Je suis confiant que, grâce à son leadership, les libéraux continueront de faire la promotion de ce que les Canadiens attendent de leur gouvernement, c'est-à-dire des gestes concrets et un vrai programme.
Il reste beaucoup de travail à faire dans l'étude du projet de loi. Il est clair qu'il faudra y apporter de nombreuses améliorations. Nous sommes déterminés à laisser de côté la partisanerie et à collaborer avec tous ceux qui veulent véritablement mettre en oeuvre une mesure législative efficace qui offre des moyens concrets de réduire les émissions de substances polluantes et de gaz à effet de serre à court terme et d'établir des objectifs à moyen et à long terme.
En mon nom personnel et au nom de mes collègues du Parti libéral, je m'engage devant la Chambre à travailler sans relâche pour faire en sorte que le gouvernement rende des comptes, réponde aux besoins des Canadiens et agisse en fonction de l'avenir de notre planète. Nous ne pouvons pas laisser tomber les Canadiens.
:
Monsieur le Président, le projet de loi sur la qualité de l'air va toucher trois lois existantes. Tout d'abord, il y a la Loi canadienne sur la protection de l'environnement. Selon nos observations, il ne s'agit toutefois pas de nouveaux pouvoirs réglementaires que le gouvernement va s'octroyer puisqu'ils existent déjà dans cette Loi canadienne sur la protection de l'environnement. Le projet de loi va aussi modifier la Loi sur l'efficacité énergétique. Nous trouvons bizarre que cette modification intervienne après l'abolition du programme ÉnerGuide. Le troisième élément du projet de loi va toucher la Loi sur les normes de consommation de carburant des véhicules automobiles.
Le Bloc québécois appuie présentement le renvoi de ce projet de loi en comité avant la deuxième lecture. Selon nous, ces modifications apportées par le projet de loi ne sont pas nécessaires. Elles ne font que ralentir la prise de mesures efficaces contre les changements climatiques. C'est un retard.
Le projet de loi est aussi accompagné d'un document d'intentions dans lequel le gouvernement détaille les règlements qu'il entend adopter au cours des prochaines années et les échéanciers qu'il s'est fixés pour le faire. Ce document révèle que le gouvernement fait table rase, recommence à zéro et lance une nouvelle ronde de consultations en trois phases qui conduira à l'entrée en vigueur de nouvelles normes, obligatoires en 2010 seulement.
La forme actuelle du projet de loi est inacceptable. Celui-ci signifie pratiquement la mise à mort des objectifs du Protocole de Kyoto. En effet, le projet de loi inscrirait spécifiquement dans la Loi canadienne sur la protection de l'environnement qu'il est à la discrétion formelle du gouvernement de respecter ou non les engagements internationaux du Canada en matière environnementale. Nous acceptons de renvoyer le projet de loi en comité avant la deuxième lecture, parce que ce processus nous donnera une latitude essentielle quant à l'admissibilité des amendements à ce projet de loi.
Nous travaillerons de bonne foi à ce comité, mais il est clair que le Bloc québécois n'offrira aucun compromis car c'est le respect des objectifs du Protocole de Kyoto qui est important. Nous présenterons aussi des amendements pour tenir compte de l'équité de la règle du pollueur-payeur, du respect des engagements internationaux du Canada et, surtout, de l'urgence d'agir en matière de lutte aux changements climatiques. Rappelons que la priorité du Bloc demeure toutefois le projet de loi , qui respecte clairement les objectifs du Protocole de Kyoto et dont l'ordre du jour législatif est contrôlé par l'opposition plutôt que par notre gouvernement.
Grâce à des investissements judicieux faits par le passé par les administrateurs d'Hydro-Québec dans le domaine de l'hydroélectricité, le Québec a pu se doter d'un réseau de production d'électricité non polluant. Le plan dont le Québec s'est doté va cibler principalement le transport et la réduction de polluants de certaines industries.
Sur le plan du transport, le projet de loi va modifier la Loi sur les normes de consommation de carburant des véhicules automobiles pour créer le pouvoir réglementaire d'imposer à l'industrie des normes obligatoires de consommation pour les véhicules à partir de 2011, soit après l'expiration de l'entente volontaire. Cela nous apparaît trop lointain.
Le gouvernement annonce que les ministères de l'Environnement et de la Santé ont aussi l'intention de lancer une ronde de consultations détaillées avec les provinces et l'industrie à partir de l'automne. Cette consultation tarde. Il est prévu qu'elle se fasse en trois grandes phases, la première se terminant en 2007, la deuxième en 2008 et la troisième en 2010. Aucun règlement n'entrera donc en vigueur avant l'année 2010.
L'important pour nous, au Bloc québécois, c'est la mise en place des cibles. Ces cibles sont dans notre rapport sur l'évaluation des émissions de gaz à effet de serre.
Au Québec, en 2004, la production de gaz à effet de serre était de l'ordre de 12 tonnes par personne, donc la moitié du taux de production moyen de 24 tonnes par individu canadien. Quant aux autres provinces, on note que la Saskatchewan produisait, en 2004, près de 69 tonnes par personne, et l'Alberta, 73 tonnes par tête, donc des indices respectivement cinq et six fois plus élevés qu'au Québec.
Si on compare maintenant les augmentations de 1990 à 2004, on remarque que les émissions du Québec ont augmenté de 6 p. 100 depuis 1990, comparativement à 39,4 p. 100 pour l'Alberta et de 61,7 p. 100 pour la Saskatchewan.
Comme je le disais tout à l'heure, le choix de l'énergie hydroélectrique a bien sûr grandement contribué à cette performance enviable du Québec, mais ce sont aussi les choix collectifs des citoyens, de leurs industries et de l'Assemblée nationale qui ont permis d'arriver à de tels résultats. À elle seule, au Québec, l'industrie des pâtes et papiers a réduit de 18 p. 100 ses émissions de gaz à effet de serre de 1990 à 2005.
L'excellente performance du secteur manufacturier québécois a aussi grandement contribué au bilan positif du Québec. De 1990 à 2003, ce secteur a réduit les émissions de gaz de 6,8 p. 100 et les émissions provenant des procédés industriels de plus de 15 p. 100. Ces réductions découlent d'investissements stratégiques très importants que des entreprises québécoises ont faits dans des technologies novatrices, ce qui leur a permis d'améliorer leurs procédés et leur efficacité énergétique.
La refuse de reconnaître les efforts qui ont été faits au Québec ainsi que la valeur du plan québécois. On l'a constaté encore une fois à Nairobi, lorsqu'elle a complètement omis de mentionner le plan vert du Québec dans son discours officiel devant la communauté internationale.
Plutôt que de revoir ses obligations sur le plan international en remettant en question l'accord de Kyoto, le gouvernement conservateur doit appliquer le plan d'action pour lutter contre les changements climatiques. C'est la proposition que le Bloc québécois a émise. Elle repose sur le principe très important de l'équité et du pollueur payeur. En ce qui a trait au principe du pollueur payeur, des études ont été faites sur lesdites émissions au Canada et il est généralement accepté que l'effort de réduction des émissions soit réparti entre les parties d'une manière non proportionnelle, basée sur la population ou sur le produit intérieur brut. Il s'agit d'un partage entre les provinces et des territoires. Or le Bloc québécois propose plutôt l'approche en trois volets, qui consiste à répartir la charge sur le territoire du Canada, chaque province ayant ses quotas à respecter.
Il faut dire que l'Union européenne a réussi à s'entendre sur une répartition des émissions de gaz à effet de serre avec 15 pays de l'Europe. Pour en arriver à des résultats concrets, les négociations ont duré deux ans. Chaque pays a reçu ses cibles et ses objectifs à atteindre.
Au Canada, des rondes de négociations ont duré presque cinq ans et ont été interrompues. On n'a pas encore réussi à parvenir à un compromis sur notre distribution entre les provinces et les territoires.
Selon cette approche triptyque, l'objectif du Québec par rapport à 1990 se situerait à zéro. Il pourrait donc simplement s'attaquer à son augmentation de 6 p. 100 subie depuis 1990, et ses normes seraient atteintes, soit la production de 1990.
Quant aux autres provinces, les objectifs sont beaucoup plus importants à cause de leurs choix thermiques.
En conclusion, le Bloc québécois va proposer, au cours des prochaines semaines, des amendements à ce projet de loi.
:
Monsieur le Président, c'est avec grand plaisir que j'interviens dans ce débat visant à faire avancer ce projet de loi. C'est un projet de loi qui comporte de nombreuses lacunes et qui a été critiqué dans le secteur environnemental et d'autres segments de nos collectivités et -- je tiens à le dire aux députés qui arrivent pour assister à la période des questions -- c'est un projet de loi qui en dit long sur la partisanerie qui, depuis beaucoup trop longtemps, l'emporte sur toute conduite raisonnable et sensée en matière d'environnement.
Quand les Canadiens regardent le spectacle quotidien qu'est devenue la période des questions et l'approche partisane qui semble nécessaire pour attirer l'attention sur toute question d'actualité, ils sont découragés. Ils sont découragés, car la partisanerie l'emporte sur le bon sens, particulièrement dans des dossiers comme les changements climatiques.
Il importe de regarder le contexte, le débat et les mesures prises par le gouvernement du Canada au cours des 15 à 20 dernières années où ce dossier a pris de l'importance partout dans le monde. Alors que d'autres pays se sont attaqués avec sérieux et détermination à ce problème, pourquoi le Canada a-t-il continué de perdre toujours plus de terrain?
Nous avons vu un certain nombre de plans sous les régimes précédents. Ainsi, les libéraux ont conçu le Plan d’action 2000 du gouvernement du Canada sur le changement climatique, qui prévoyait tout sauf des mesures concrètes. Puis, en 2002, il y a eu le Plan du Canada sur les changements climatiques, qui n'était pas un véritable plan et ne prévoyait aucune mesure concrète non plus. Enfin, en 2005, il y a eu le plan vert qui, selon la Commissaire à l'environnement et au développement durable, était nettement insuffisant.
Sur cette question, je pense que les Canadiens ont constamment demandé aux politiques, année après année, de faire preuve de leadership et de ne pas se lancer dans des débats partisans, mais les gouvernements, les uns après les autres, d'abord les libéraux, puis, maintenant, les conservateurs, se sont toujours contentés de petits pas insignifiants dans ce qui constitue la question sans doute maintenant la plus pressante de l'heure, voire la plus pressante de toutes, l'environnement.
Quand le NPD et les autres partis de l'opposition ont examiné le projet de loi proposé par les conservateurs, ils ont tout de suite trouvé qu'il lui manquait quelque chose. Ce qui lui fait défaut, c'est qu'il n'est fondé sur aucun principe; il est donc impossible à appuyer en principe. Pour ceux qui nous regardent et qui n'ont pas suivi le débat avant, je tiens à expliquer que lorsqu'un projet de loi est adopté à la Chambre à l'étape de la deuxième lecture, cela veut dire que la Chambre a souscrit au principe du projet de loi, c'est-à-dire à la nature même du projet de loi, et qu'elle souhaite modifier légèrement les parties du projet de loi qui peuvent l'être.
Cependant, le processus que nous, néo-démocrates, avons proposé et que les autres partis ont appuyé, en l'absence d'accord semblable, c'est modifier la nature même du projet de loi, de ce qui est proposé pour l'environnement et l'économie du Canada.
Cela étant dit, le Protocole de Kyoto est un accord plus économique qu'environnemental. Il demande au monde de modifier sa façon de gagner de l'argent, de stimuler l'économie, notamment en ce qui concerne le secteur de l'énergie, et d'envisager de nouvelles façons de faire qui sont nécessaires pour la survie même de la planète, pour sa prospérité, et pour celle de notre économie.
En matière d'environnement, les Canadiens exigent que l'on prenne des initiatives. C'est ce à quoi ils s'attendent. Pourtant, les budgets et les gouvernements se sont succédé sans résultat. Les Canadiens n'ont constaté que des mesures à courte vue. Il est temps qu'ils obtiennent ce qu'ils méritent vraiment, à savoir des initiatives dont ils pourront être fiers en matière d'environnement et de restructuration de notre économie et de notre secteur énergétique.
J'ai assisté récemment au sommet de Nairobi, la rencontre des Nations Unies concernant les changements climatiques. Le Canada y a reçu régulièrement le prix « fossile » remis au pays qui en faisait le moins pour promouvoir des initiatives à l'échelle planétaire afin de lutter contre les changements climatiques. Le Canada s'est vu attribuer un plus grand nombre de prix « fossile » que n'en ont reçus ensemble tous les autres pays.
Nous n'avons été cohérents que d'une seule manière: nous avons fait obstacle aux pourparlers et nous avons fait obstacle au progrès partout dans le monde. Alors que la Chine, l'Inde, l'Australie, la France et le Royaume-Uni présentaient des plans bien charpentés et crédibles, nous, les Canadiens, si fiers par le passé de nos résultats en matière d'environnement, avions des délégués qui longeaient les corridors, honteux de n'avoir aucun plan viable à proposer. Le contenu de la Loi sur la qualité de l'air ne faisait pas le poids. C'était un plan à retardement, un plan à long terme qui laissait beaucoup trop de pouvoir entre les mains d'un nombre restreint de politiciens au lieu de s'en remettre à la volonté de notre Parlement.
L'une des nombreuses propositions des néo-démocrates consistait à confier le pouvoir aux personnes élues pour représenter la volonté et les intentions des Canadiens, puisque nous savons que les Canadiens ont la volonté et l'intention d'agir avec détermination en matière de changements climatiques, d'autant plus que nous en constatons déjà les effets.
La commissaire à l'environnement et au développement durable, dont la tâche en est essentiellement une de vérification, est chargée d'étudier les plans et les actions du Canada concernant toute une série d'initiatives en matière d'environnement. Elle a étudié ce qu'avait proposé le gouvernement libéral précédent, qui avait annoncé 6 milliards de dollars à cet égard. C'est le mot « annoncer » qu'il faut retenir ici, puisque seulement un peu plus d'un milliard de dollars sur les 6 milliards de dollars annoncés ont été dépensés et, pour l'essentiel, de façon assez peu efficace.
Il importe de signaler que la commissaire est un fonctionnaire impartial qui relève du Parlement. S'agissant des résultats des libéraux depuis 1997, elle a déclaré que, pour le gouvernement:
[...] il n'existe pas encore de système pangouvernemental de suivi des dépenses, du rendement et des résultats de ces programmes de lutte dans ce domaine. Il n'a donc pas les outils requis pour lui permettre de bien gérer [...]
Dès le départ, si nous n’avons pas la capacité de vérifier, de surveiller, de comprendre ce qui est efficace et ce qui ne l’est pas, comment allons-nous pouvoir apporter les changements proposés, les changements que nous prétendons ou espérons pouvoir apporter? Ce sera tout simplement impossible si nous n’avons pas la capacité de surveiller, de vérifier ou de comprendre ce qui se fait. Les élus qui siègent à la Chambre, qui ont été élus par des gens de tout le pays, ne seront pas en mesure de comprendre adéquatement et exactement la situation tant que la poussière ne sera pas retombée et que les confettis ne seront pas redescendus du ciel.
Nous savons fort bien que les chiffres qui importent vraiment le plus concernant cette question ont trait à l’augmentation des gaz à effet de serre dans notre environnement. Ils ont augmenté de 27 p. 100, mais nous savons que l’objectif que nous avions l’intention d’atteindre, que nous nous sommes fixé, et que nous nous sommes engagés à poursuivre lorsque nous avons apposé notre signature sur le Protocole de Kyoto était de réduire les émissions canadiennes de 6 p. 100. Or voilà que, quand les chiffres ont été rendus officiels et que les tests nous ont donné des preuves de ce qu’il en était, nous avons constaté que notre pays a failli à ses engagements, que le gouvernement libéral, d’année en année, n’avait pas tenu ses promesses. Il nous fallait faire davantage, et les Canadiens réclamaient que nous fassions davantage. Ils s’attendaient à ce que le gouvernement fasse preuve de leadership. Ils veulent du leadership.
Voyons ce que propose le projet de loi conservateur. Les conservateurs proposent plusieurs mesures qui offrent un certain potentiel de réussite, mais ce sont toutes des mesures qu’on tardera à mettre en application. Elles sont toutes remises à plus tard, et ce, sans que les parlementaires, les élus de tous les coins du pays, puissent influer sur ce qui se passe. Au lieu de cela, on s’en remet à des décrets, à des déclarations et avis d’intention qui n’apportent pas le sérieux nécessaire au règlement de cette question. Pour être sérieux, il nous faudrait pouvoir rendre obligatoire et exécutoire par règlement l’atteinte des objectifs que les Canadiens espèrent nous voir atteindre et qu’ils ont besoin que nous atteignions.
Le député de Western Arctic et moi-même, du Nord-Ouest de la Colombie-Britannique, comme d’ailleurs les habitants de la province entière, constatons déjà les effets des changements climatiques. Le conseil canadien de la forêt a expressément pointé du doigt les changements climatiques comme étant parmi les principaux facteurs responsables de l’infestation de dendroctones du pin qui a littéralement dévasté nos forêts, qui a maintenant franchi les Rocheuses et qui est en train de s’étendre aux régions boréales, à l’Alberta, et jusqu’en Saskatchewan et au Manitoba.
Pour les observateurs et les députés qui n’ont pas encore vu à quoi ressemble vraiment la dévastation, je tiens à dire qu’ils s’attendent au pire, car les dendroctones du pin peuvent venir à bout d’une forêt entière et des économies qui en dépendent. Une action directe s’impose.
La commissaire à l'environnement et au développement durable a imploré le gouvernement de prendre des mesures sérieuses au sujet de l'environnement. Elle a dit qu'il « doit prendre des mesures immédiates et durables sur plusieurs fronts ».
Elle a dit « immédiates », mais lorsque le projet de loi a été présenté, c'étaient toutes des mesures à longue échéance. Elles sont reportées jusqu'en 2012, 2025 et même 2050, pour l'amour du ciel. C'est de l'immobilisme. Ce n'est qu'un prétexte pour les reporter. Le gouvernement conservateur demande essentiellement aux Canadiens de faire confiance à son éthique à l'égard de l'environnement et, malheureusement, il a échoué sur ce plan.
Ce débat ne doit plus être empreint de sectarisme. Nous devons aller au-delà de cela, de sorte que la protection de l'environnement, la lutte contre les changements climatiques mondiaux, puissent occuper dans le débat canadien une place dénuée de sectarisme et permettant aux députés de présenter leurs meilleures idées.
En acceptant ce projet de loi avant la deuxième lecture, avec la possibilité de modifier ses éléments fondamentaux, de le renforcer, de présenter les meilleures idées en provenance du secteur économique et de toutes les régions du pays, nous avons offert à la Chambre une possibilité qui n'existait pas auparavant. Je suis fier de ce que nous avons fait. Je suis déterminé, tout comme mes collègues et ceux des autres caucus, à rendre le projet de loi le plus efficace...