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Bonjour et bienvenue à tous à cette 20
e séance du Comité permanent des langues officielles. Bienvenue aux membres du comité, à notre témoin de ce matin et aux gens qui contribuent aux travaux du comité. Ce matin, nous amorçons une nouvelle étape dans les travaux du comité puisque nous avons complété et adopté, à la dernière rencontre, le rapport sur le Plan d'action pour les langues officielles, le volet fonction publique et industrie de la langue.
Monsieur Corbeil, je vous remercie d'avoir accepté l'invitation de dernière minute du comité.
Avant d'aller plus loin, je veux seulement informer les membres du comité de la teneur de la dernière réunion de notre comité directeur, qui s'est tenue jeudi dernier. Je vais demander au greffier de vous distribuer l'horaire proposé pour les prochaines rencontres. Notre comité a fait des plans pour couvrir les 21 prochaines sessions, ce qui nous mènerait jusqu'à la fin des travaux parlementaires printaniers, soit jusqu'au début de l'été. S'il y a des questions ou des commentaires, on pourra y revenir à un autre moment puisque ce matin, on a un témoin.
Pour le moment, je voudrais seulement vous en donner les grandes lignes. En gros, le comité a retenu deux grands sujets qu'il aimerait explorer au cours des prochaines semaines: dans un premier temps, le sujet des ententes Canada-communautés, suivi d'une étude sur la jeunesse et les études postsecondaires. La méthodologie préconisée est d'intercaler au fil des rencontres certains sujets spécifiques, comme celui que aborderons ce matin au sujet de Statistique Canada, et d'autres sujets qui apparaissent à l'horaire proposé.
Avant de commencer, M. Bélanger a une intervention à faire. Ensuite, j'aimerais qu'on passe à des échanges avec notre témoin. Ce matin, on a la chance de recevoir M. Corbeil, qui est spécialiste en chef de la Section des statistiques linguistiques et qui va nous dresser un portrait longuement attendu. Je pense qu'on vous avait invité l'automne dernier et que ça ne vous convenait pas, mais ce matin, vous êtes parmi nous en chair et en os, et je suis certain que les membres du comité auront plusieurs questions à vous poser.
Mais tout d'abord, on va entendre monsieur Bélanger.
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Merci, monsieur le président.
Quel plaisir d'avoir le droit de parole après que plusieurs personnes aient parlé. Je voulais seulement appuyer la réaction de mon collègue M. Bélanger. Je trouve étonnant que M. Lord n'ait pas ainsi répondu et, contrairement à vos collègues conservateurs qui ne cessent d'attaquer votre autorité, je vais la défendre parce que, effectivement, j'étais là lorsqu'on a décidé de recevoir M. Lord. C'était une décision dûment prise en vertu de l'instance existante.
Toutefois, si certains veulent revenir sur cette question tout de suite, je leur suggère fortement de le faire, parce que je trouve inadmissible que Bernard Lord remette la première ébauche de son rapport au gouvernement, sans doute pour corrections, et qu'il refuse de se présenter devant des élus. Il n'est pas un élu de la Chambre des communes. La moindre des choses aurait été qu'il ait un peu de respect pour cette institution parlementaire.
Au nom du NPD, j'insiste: M. Lord doit comparaître devant ce comité. En cela, je confirme la décision qui a été dûment prise ici la semaine dernière.
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Merci, monsieur Mulcair.
À la fin de cette réunion, si vous vous en souvenez, on a évalué la possibilité de discuter de l'horaire proposé, et j'ai suggéré aux membres du comité directeur de prévoir du temps pour discuter du programme. C'est ce qu'on va faire. Malheureusement, ce ne sera pas possible ce matin puisque nous devons entendre un témoin. Cette question n'est donc pas à l'ordre du jour, mais jeudi matin, à la première heure, nous pourrons discuter des travaux en cours et présenter notre horaire.
Sans plus tarder, je vais entendre votre rappel au Règlement. Ensuite, j'aimerais qu'on entende notre témoin. Comme vous le savez, M. Corbeil a des informations importantes à nous communiquer. Jusqu'à hier, nous n'étions pas certains qu'il se présenterait. Nous allons prévoir des travaux jeudi matin. Dans 48 heures, nous allons revenir sur cette question et faire le point sur la question des témoins, des invitations, etc.
Nous entendrons le rappel au Règlement de M. Bélanger. Ensuite, j'aimerais que nous recevions notre témoin.
Monsieur Bélanger, vous avez la parole.
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Je n'ai pas l'habitude d'en abuser, monsieur le président.
Vous dites que M. Lemieux a raison, que le comité doit d'abord entériner la proposition relative à l'horaire et que M. Corbeil, avec tout le respect que je lui dois, n'est pas nécessairement le témoin qu'on va entendre, parce que cela n'a pas été autorisé. C'est ce que M. Lemieux a dit, et vous lui avez donné raison. Selon moi, il faudrait discuter de l'horaire proposé, et cela inclut la question de la comparution de M. Lord.
J'insiste pour obtenir une réponse à ma question. Le greffier me l'a dit, monsieur le président. Par politesse et par courtoisie, on devrait partager ce renseignement avec tout le monde. Il m'a dit — je m'excuse de le placer dans une situation délicate; ce n'est certainement pas mon intention — que M. Lord a décliné notre invitation, et non qu'il n'a pas donné de date où il serait disponible. Il a décliné. Si c'est vrai, le comité devrait, à mon avis, agir. Est-ce qu'il a décliné l'invitation, oui ou non?
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C'est bien cela, monsieur le greffier?
Une voix: Laissez-le parler s'il vous plaît.
Une voix: Monsieur le président?
Le président: Attendez un instant. Je ne voudrais pas qu'on se disperse. Je trouve qu'on s'égare.
Une voix: C'est simple, on veut savoir...
Le président: Allez-y, monsieur le greffier.
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Je vais autoriser une dernière intervention. Je vais demander au greffier...
Je vais accepter deux interventions, celles de M. Lemieux et de M. Nadeau. Vous, monsieur le greffier, avez-vous quelque chose à dire? Pouvez-vous parler des invitations en public ou faut-il que ce soit fait à huis clos?
Le greffier m'informe que pour discuter de ces éléments, on doit siéger à huis clos. J'ai donc ma réponse.
Sans plus tarder, comme on ne siège pas à huis clos, on passe à l'audition de notre témoin. Jeudi matin, on reprendra tout cela à huis clos. Si vous le voulez, on peut prendre une pause. Je veux qu'on procède à l'audition de notre témoin.
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J'invoque le Règlement. On ne peut contester qu'une décision de la présidence. Il n'y a pas eu de telle décision. Je ne l'ai pas entendu dire: « Je décide... ». Je ne l'ai pas entendu dire: « Voici ma décision ». Je l'ai entendu dire que les témoins prévus à l'ordre du jour de la séance étaient des représentants de Statistique Canada. Nos témoins sont donc de Statistiques Canada. Le président respecte tout simplement l'ordre du jour. Ce n'est pas une décision et vous ne pouvez pas contester ce qui n'est pas une décision.
Monsieur le président, selon moi, vous êtes tout à fait dans votre bon droit. Nous avons un témoin. Écoutons ce qu'il a à dire. Vous avez déjà annoncé que jeudi matin nous discuterions des travaux du comité. Toute motion portant sur les travaux du comité est irrecevable aujourd'hui. Pour qu'une motion puisse être débattue, il faut un préavis de 48 heures à moins qu'elle ne soit inscrite à l'ordre du jour. L'ordre du jour ne prévoit pas une discussion des travaux du comité. L'ordre du jour prévoit que nous entendrons le témoignage de Statistique Canada. C'est ce qui y est inscrit. Nous avons tous cela sous les yeux.
Vous avez tout à fait raison de dire que nous devrions écouter le témoignage de notre témoin. S'il y a un désaccord, je propose que nous nous réunissions à huis clos pour en discuter comme il se doit en tant que comité. Si toutefois nous ne le faisons pas, nous devrions commencer à écouter notre témoin. C'est nous qui lui avons demandé de venir. Le témoin comparaît devant nous et c'est prévu à l'ordre du jour. C'est ce que nous devons faire aujourd'hui.
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Attendez un instant, le greffier va expliquer la procédure. S'il vous plaît, évitons les discussions parallèles. Nous avons déjà assez de travail. Je vous demande un peu de discipline.
Je m'en remets à l'avis de mon greffier. Il me dit que M. Bélanger conteste la décision du président d'entendre le témoin. Nous allons procéder au vote. Cela ne peut pas faire l'objet d'un débat.
Est-ce la volonté des membres du comité que la décision d'entendre le témoin ce matin soit maintenue? Quels sont ceux qui sont en faveur? Quels sont ceux qui sont contre?
(La décision de la présidence est cassée.)
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Mon rappel au Règlement porte sur le fait que l'ordre du jour prévoit l'audition de Statistique Canada et non pas une discussion des travaux du comité.
M. Nadeau peut très bien présenter une motion, comme nous en avons tous le droit, mais sa motion n'est pas recevable car pour une motion comme celle-là, il faut un préavis de 48 heures puisque la discussion d'aujourd'hui ne doit pas porter sur les travaux du comité. Je ne vois pas d'inconvénient à ce que M. Nadeau présente une motion. Qu'il nous donne 48 heures de préavis, qu'elle soit rédigée dans les deux langues officielles, et ensuite, à la prochaine réunion, nous en discuterons.
La séance d'aujourd'hui doit porter sur Statistique Canada et non les travaux du comité. Si vous voulez parler des travaux du comité, attendez à jeudi car il a été dit clairement, monsieur le président, que c'est alors que nous en discuterions. Ainsi, cela donne à M. Nadeau la possibilité de respecter le préavis de 48 heures nécessaire pour présenter une motion.
Je commence à en avoir assez de la façon dont fonctionne ce comité, car il adopte ses propres règles au pied levé.
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Merci, monsieur Lemieux.
J'accepte le rappel au Règlement de M. Lemieux.
Monsieur Nadeau, ce que je voulais vous dire plus tôt, c'est qu'aujourd'hui, à l'ordre du jour, on avait prévu recevoir des témoins. Ce en sera pas le cas. Je comprends votre point de vue. Lors de la séance du comité directeur, tous les membres du comité ont exprimé le souhait de rencontrer M. Lord, comme je vous l'ai expliqué d'entrée de jeu ce matin. Je comptais sur la bonne foi des membres du comité, puisqu'il semble effectivement que, dans un premier temps, M. Lord ne nous ait pas fait part de ses disponibilités. Je vous rappelle que je préfère discuter de certains éléments à huis clos. C'est le cas de l'ordre du jour des travaux en cours. De plus, j'ai indiqué que j'allais vérifier auprès de mon greffier et vous donner une réponse jeudi. Nos travaux à huis clos nous permettront de faire toute la lumière là-dessus et sur les 21 séances à venir.
Je reçois votre motion, mais je vous demande un avis de 48 heures.
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Il s'agit d'une procédure inhabituelle. Bien entendu, pendant que le témoin contemple les travaux du comité, je vais demander à notre greffier de me donner des éclaircissements sur cette question.
On me dit, monsieur Nadeau, qu'il n'est pas nécessaire de présenter un avis pour déterminer ce que va faire le comité. Pour l'instant, le comité n'a pas encore déterminé ce qu'il allait faire. Tout ce qu'il a décidé jusqu'à maintenant, c'est de ne pas entendre le témoin ici présent, M. Corbeil, que je remercie d'avoir accepté l'invitation. Si c'est le désir des membres du comité, nous n'allons pas entendre le témoin ce matin, mais nous n'allons pas le faire poireauter inutilement.
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Monsieur le président, c'est bien simple. Lorsqu'on présente une motion, celle-ci doit porter sur le sujet du jour. Sinon, un délai de 48 heures est nécessaire pour que la motion soit recevable. Or, le sujet à l'ordre du jour est l'analyse du recensement de 2006. Donc, pour toute autre motion qui ne correspond pas à ce sujet, un délai de 48 heures est requis. Je parle ici de règlements dont nous nous sommes doté lors de la première rencontre du Comité des langues officielles.
La motion est donc irrecevable, tout simplement. Qu'on passe donc au sujet à l'ordre du jour. Vous avez dit qu'on allait revenir jeudi matin sur l'horaire proposé pour le Comité des langues officielles. C'est tout.
Monsieur Mulcair, vous interrompez mon rappel au Règlement.
[Traduction]
Le président: C'est lui qui a la parole, monsieur Mulcair.
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D'accord. Excusez-moi. Attendez un instant, monsieur Mulcair.
La motion de M. Nadeau requiert-elle un avis de 48 heures?
Des voix: Non, c'est l'ordre du jour.
Le président: Comme me l'indique le greffier, il faudrait d'abord déterminer ce que veut faire le comité et retourner par la suite aux travaux.
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Oui, j'ai deux ou trois choses à dire.
Tout d'abord, la seule décision qui a été rejetée c'est votre décision visant à entendre le témoin prévu. Cela ne signifie pas qu'il soit impossible de le faire aujourd'hui. Votre décision n'a tout simplement eu gain de cause. Vous avez dit: « Passons à l'audition du témoin maintenant », et votre décision à cet égard a été rejetée. Ça ne veut pas dire que nous ne puissions pas entendre le témoin dans cinq minutes.
En fait, M. Nadeau a dit la même chose. Il a dit que nous pourrions discuter de la question qui nous occupe et ensuite entendre le témoin. Nous n'avons donc pas changé l'ordre du jour.
Deuxièmement, au début de cette année, le comité a décidé qu'il faudrait un préavis de 48 heures pour toute motion portant sur des questions qui ne sont pas inscrites à l'ordre du jour. On ne peut pas, en pleine séance, redéfinir l'ordre du jour car si on le faisait, le préavis de 48 heures ne serait pas respecté. Cela signifie qu'on pourrait changer l'ordre du jour tout simplement en déposant une motion pour ensuite revenir à l'ordre du jour prévu.
Quant à moi, j'estime que le comité aujourd'hui enfreint les règles établies. Nous sommes même incapables de démarrer. Nous avons invité un témoin. Le témoin est devant nous. Nous ne pouvons pas l'entendre. On conteste votre... Il ne s'agit même pas d'une décision. On conteste votre souhait de respecter l'ordre du jour. Comment pouvez-vous être en butte à une contestation là-dessus? Il ne s'agit absolument pas d'une décision de votre part.
Si par contre vous aviez déclaré que le comité n'allait pas respecter l'ordre du jour, alors vous auriez pris une décision. En l'occurrence, ce n'est pas le cas. Un président ne prend pas de décision quand il annonce qu'il va respecter l'ordre du jour puisque c'est l'ordre du jour. Nous avons ici un témoin, et il est prévu à l'ordre du jour. Quant à moi, la contestation dont vous avez été l'objet n'est pas admissible car on ne fait que contester ce qui est inscrit sur papier, c'est-à-dire l'ordre du jour.
C'est ce qui m'amène à dire que la séance d'aujourd'hui s'écarte actuellement des règles établies. Je pense qu'il faudrait lever la séance et reprendre nos travaux jeudi, car nous ne siégeons même pas à huis clos et nous sommes en train de nous chamailler au sujet des travaux du comité. C'est l'opposition qui est responsable de ce désordre. Au début de la séance, nous avions un ordre du jour qui était très clair. Entendre un témoin. C'est tout. C'est alors qu'on a entrepris de discuter des travaux du comité, et ce même pas à huis clos, et l'opposition n'en démord pas. Vous n'avez même pas rendu de décision et voilà que vous êtes en butte à une contestation. En outre, maintenant, l'opposition intensifie la pression et nous ne pouvons rien accomplir ici.
C'est inouï. C'est du jamais vu à un autre comité et voilà qu'en plein milieu de la réunion, l'opposition peut faire fi de l'ordre du jour, le changer afin d'éviter de se soumettre au préavis de 48 heures exigé pour les motions. C'est un chahut inimaginable et la seule raison qui leur permet de le créer tient au fait qu'ils sont sept et que nous ne sommes que quatre. C'est du jamais vu.
Le chahut règne actuellement. Impossible d'avancer. Nous dérogeons à ce qui figure à l'ordre du jour. Nous devrions lever la séance et reprendre nos travaux jeudi, alors que la discussion des travaux du comité figurera à l'ordre du jour.
Je suis désolé pour le témoin. Nous lui avons demandé de venir. Il nous a réservé son temps et je pense que le témoin constate que nous sommes incapables...
Une voix: J'invoque le Règlement.
M. Pierre Lemieux: Non, parce que je n'ai pas terminé d'exposer mon rappel au Règlement.
Je pense que les témoins peuvent constater nettement que le comité ne fonctionne pas aujourd'hui. Je pense que c'est visible pour tous ceux qui sont dans cette salle.
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D'accord. Monsieur Lemieux, je vais accepter votre premier rappel au Règlement. Vous avez raison. M. Lemieux a raison à ce sujet, chers collègues, on a décidé de ne pas entendre le témoin tout de suite, mais à l'ordre du jour, on a encore l'audition du témoin. Elle est suspendue. Je vais essayer de vous dire comment je vois les choses.
Deuxièmement, ça prend un avis de 48 heures, monsieur Lemieux, dans le cas où ça ne touche pas les travaux en cours.
Troisièmement, vous avez fait la suggestion d'ajourner la réunion, mais cette décision revient aux membres du comité.
Il y a deux autres rappels au Règlement. Il y a M. Mulcair et M. Bélanger. Je fais remarquer aux membres que si c'est relatif aux travaux du comité, on devrait peut-être poursuivre à huis clos.
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Monsieur le président, j'ai quand même mon droit de parole. Maintenant que vous avez accordé tellement de temps à un de vos collègues, j'espère profiter du même égard.
M. Daniel Petit: Vous avez le droit de parler pendant une heure, si vous voulez.
M. Thomas Mulcair: Dans un premier temps, je me permets de suggérer que dorénavant, au lieu de parler de « point d'ordre », qui est un barbarisme et une traduction littérale de point of order, on parle plutôt d'une question de Règlement. Ce serait déjà une bonne chose pour notre commission parlementaire. Aussi, plutôt que de parler de comité, il faudrait plutôt parler de commission. Mais ce serait peut-être une chose à examiner dans un deuxième temps.
Par ailleurs, le sujet à l'ordre du jour est bien indiqué, c'est: « Conformément à l'article 108(2) du Règlement, étude de l'Analyse du recensement 2006 ». On a des témoins et c'est le sujet à l'ordre du jour. Du côté de l'opposition, on avait une question dès le départ. Les choses auraient pu en rester là, M. Bélanger a posé une question très simple.
Soit dit en passant, je m'excuse, au nom du NPD, du fait que le greffier ait été utilisé comme arme contondante dans une chicane entre parlementaires. Le greffier est un non-combattant. Entre nous, on peut toujours faire nos sparages, mais utiliser un membre du personnel permanent dont on est tous très fiers et dont on dépend pour régler des comptes, je trouve ça petit, sans jeu de mots.
J'ajouterais ceci. Au début de la réunion, on a tout simplement tenté de savoir où était Bernard Lord. Où est Waldo? On voulait seulement savoir s'il venait, s'il se cachait avec Godot et si on allait le voir. La réponse a été don't know, va savoir. C'est la réponse bilingue qu'on a eue. Il a écrit un rapport qu'il a donné en primeur à la ministre. C'est caché. Le rapport est caché, la ministre est cachée.
Une voix: J'ai un rappel au Règlement.
M. Thomas Mulcair: C'est mon rappel au Règlement. Vous avez laissé votre collègue M. Lemieux parler, vous allez me laisser parler.
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Merci, monsieur le président.
Avec tout le respect que je vous dois en tant que président, vous avez fait distribuer par notre greffier, au début de la réunion, deux documents sur l'horaire proposé: un en français et un en anglais. C'est à la suite de cette distribution que des questions ont été soulevées sur la comparution possible de M. Lord. Tout ce que les membres du comité veulent — de ce côté-ci du moins, je crois —, c'est que M. Lord soit réinvité. Quand j'ai demandé un renseignement au greffier en toute innocence, il m'a confirmé que M. Lord avait décliné notre invitation. On fait cela et on entend ensuite notre témoin. C'est aussi simple que cela.
Monsieur le président, je vous ferai remarquer que cela fait suite à l'horaire proposé que vous avez distribué. Vous ne l'avez pas distribué à huis clos, mais en pleine réunion de comité, tel que suggéré par le comité directeur. Il ne manque qu'une chose; le reste semble aller, monsieur le président. Si on acceptait, comme amendement à l'horaire proposé, de réinviter M. Lord, le vote se ferait rapidement et il nous resterait une heure entière pour écouter le témoin de ce matin. Je le fais aussi sincèrement que je le peux, afin de faire avancer les travaux du comité après que vous ayez décidé de faire distribuer l'horaire proposé. C'est vous qui avez pris cette décision, monsieur le président.
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Je suis le prochain sur la liste parce qu'il n'y a personne d'autre avant.
Je propose cette motion, à savoir que le comité procède à son étude des statistiques présentées par Statistique Canada à la suite du recensement de 2006. C'est important surtout parce que par le passé, les médias ont fait état des révélations du recensement de 2006, en particulier en ce qui concerne les collectivités minoritaires de langue officielle. Un témoin est ici présent et peut nous parler des résultats, de l'interprétation des résultats et de leur incidence sur les collectivités de langue officielle.
Selon moi, ce matin nous perdons notre temps en abordant la question des travaux futurs du comité. Comme je l'ai dit, tout d'abord, ce genre de discussion doit se tenir à huis clos. Deuxièmement, cette question n'est pas inscrite à l'ordre du jour. Toute motion concernant les travaux du comité est irrecevable. Troisièmement, le président a déjà dit que les travaux du comité seraient inscrits à l'ordre du jour de la séance de jeudi. C'est alors que les motions concernant les travaux futurs peuvent être effectivement discutées.
Aujourd'hui, nous accueillons un témoin. C'est prévu à l'ordre du jour et ma motion porte que nous entendions le témoin. Le témoin est ici pour nous parler des résultats du recensement de 2006. Par exemple, je consulte un tableau qui met en lumière la langue de travail au Canada. Les statistiques portent sur l'utilisation des langues officielles en milieu de travail. Il y a des travailleurs francophones hors Québec, des travailleurs immigrants au Québec, des travailleurs immigrants allophones, des travailleurs anglophones, des travailleurs sur l'île de Montréal, des travailleurs allophones au Canada dans son ensemble. Il y a toute une gamme de sujets différents que nous pouvons aborder avec notre témoin d'aujourd'hui.
Nous devrions donc l'entendre. C'est pour cela que la réunion est prévue. Si je présente cette motion, c'est parce que nous devrions libérer notre témoin et lever la séance si le comité ne souhaite pas l'entendre. Cela mettra un terme à la séance.
La séance est prévue à une fin en particulier, l'audition des représentants de Statistique Canada. C'est pour cela que l'ordre du jour existe, afin que chacun sache quels seront les travaux du comité. Si nous sommes au courant des travaux du comité, c'est parce que nous avons tous l'avis de convocation sous les yeux. Nous devrions donc poursuivre nos travaux, tout d'abord parce que c'est la chose normale à faire et, deuxièmement, par courtoisie à l'égard de notre témoin qui a pris le temps, malgré un emploi du temps chargé, de se préparer — à preuve, le document qu'il a apporté — afin de nous renseigner, nous du comité des langues officielles, sur ce qui mérite de retenir notre attention. Nous devrions lui poser des questions si nous en éprouvons le besoin.
Deuxièmement, le témoin a pris le temps de venir ici aujourd'hui pour nous rencontrer et pourtant, nous lui faisons perdre son temps et nous perdons le nôtre. C'est à cet égard que cette motion en particulier revêt de l'importance. Il n'est pas nécessaire de donner un préavis de 48 heures car la motion est conforme à l'ordre du jour. Je pense que c'est la seule façon de remettre cette séance dans la bonne voie.
Si nous n'adoptons pas cette motion, si cette motion est rejetée par l'opposition, alors c'est que l'opposition manifeste son mépris de l'ordre du jour et il est inutile de poursuivre la séance car la séance n'aura plus lieu d'être. Pourquoi se perdre en discussion surtout quand le président a désigné jeudi prochain comme jour réservé à la discussion des travaux du comité? Cette discussion se déroulera à huis clos.
Voilà ma motion. Je propose que le comité entende le témoin ici présent, conformément à l'ordre du jour.
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Monsieur Lemieux, merci.
Je considère que votre motion est recevable et qu'elle n'a pas besoin d'un avis de 48 heures puisque l'étude à l'ordre du jour est l'analyse du recensement. Notre témoin, M. Corbeil, est parmi nous ce matin. Il ne nous reste qu'une heure, mais j'estime quand même qu'on aura encore le temps de faire le tour de la question avec le témoin.
Je suis prêt à entendre les commentaires et les suggestions sur la motion de M. Lemieux. Sinon, nous allons procéder au vote.
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Une motion pour passer au point suivant de l'ordre du jour...
Un député: À l'ordre du jour, et non au point suivant.
Le greffier: C'est un ordre, et il n'entraîne ni débat ni amendement.
Il a proposé que nous passions à la mise aux voix. Si vous ne voulez pas faire cela mais faire autre chose, il faut le consentement unanime.
Tout d'abord, c'est à vous de décider. Vous êtes le président. Deuxièmement, le greffier a dit que nous ne pouvions pas débattre la motion. Est-ce vrai? Si oui, pourquoi?
Une question de cinq secondes représente de l'obstruction? Je demande des éclaircissements, monsieur Mulcair. Cinq secondes, c'est pas mal court pour de l'obstruction.
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Il y a eu plusieurs échanges et pourparlers. Pour une troisième fois, monsieur Corbeil, je vous remercie de votre patience. Je voudrais que vous compreniez que parfois, les échanges du comité sont plus longs. On fait quand même de très bons travaux. Je vous invite à consulter nos deux rapports.
Nous devons planifier les 21 prochaines séances; il y aura donc des échanges entre le comité et le sous-comité. J'ai peut-être commis une erreur en ne prévoyant pas du temps à huis clos afin de décider des travaux du comité. C'est la raison pour laquelle nous avons eu de tels échanges ce matin.
Cela m'amène à l'ordre du jour. On a demandé de ne pas entendre le témoin immédiatement. M. Lemieux a présenté une motion pour entendre le témoin immédiatement. On pourrait voter sur cette motion et j'accepterai ensuite les propositions des membres du comité relativement à l'ordre du jour ou à l'ajournement.
Si vous le voulez bien, on va voter immédiatement sur la motion de M. Lemieux voulant qu'on entende le témoin de Statistique Canada. On procède à un vote par appel nominal.
(La motion est rejetée.)