:
Monsieur le président, je voudrais soulever trois points très brièvement. En ce qui concerne M. Lord, il viendra dès qu'il le pourra. On va enlever tout ce qu'il faut et il décidera, à ce moment-là, les questions auxquelles il est à l'aise de répondre. On jugera cela. Il n'appartient pas au comité de déterminer à l'avance les questions qu'on lui posera. Il décidera ce qu'il répondra.
De plus, je suis très mal à l'aise de savoir que Mme Verner souhaite attendre le dépôt du rapport, parce que dans ce cas, le comité est l'otage de la volonté du gouvernement de déposer ou non un rapport à un moment donné. Si Mme Verner décide que son rapport sera déposé dans un, trois ou six mois, cela veut dire que pendant tout ce temps, le comité ne pourra pas l'inviter. Cela n'a aucun sens.
Le troisième point, et peut-être le plus important, est qu'on ne doit jamais oublier que ce comité existe pour le bien des communautés vivant en milieu minoritaire. On est là pour cela. Or, on semble l'oublier trop souvent. Il y a trop de petite politique dans ce comité, ce qui fait en sorte que les dossiers n'avancent pas. Les communautés en paient le prix, au bout du compte.
:
Maintenant que nous sommes en séance publique, j'aimerais répéter de façon très claire, premièrement, ce que j'ai dit plus tôt pendant cette réunion et ce que j'ai dit à la dernière séance; nous appuyons, et certainement, j'appuie, la comparution de M. Lord au comité. Ce que je n'appuie pas, c'est le fonctionnement du comité, qui ne respecte pas ses propres processus. C'est ce qui s'est passé avec l'invitation de M. Lord.
[Français]
Le comité directeur s'est réuni et a décidé d'inviter les témoins. Ça ne fonctionne pas de cette façon. Le comité directeur doit présenter ses recommandations au comité, et chaque député ici présent a le droit de réviser la liste de recommandations et de participer à un débat. Ce n'est pas arrivé la dernière fois. Je trouve ça un peu drôle, parce que chaque fois qu'on aimerait faire ou avoir un débat sur un sujet quelconque, l'opposition...
[Traduction]
Ils se disent choqués, ils réagissent de manière excessive, et font des déclarations saugrenues qu'ils n'aiment pas que des députés conservateurs veulent discuter d'un problème. Ils veulent simplement que tout soit fait selon leur volonté. Voilà ce qui m'inquiète.
Alors, ce n'est pas que nous ne devrions pas inviter certains témoins; c'est plutôt qu'il y a un processus en place et nous devrions suivre ce processus.
Malheureusement, la dernière fois, nous avons perdu une séance parce que l'opposition ne voulait pas procéder avec un témoin que nous avions invité ou qui avait été invité à comparaître au comité. Nous avons perdu deux heures à ce sujet.
Aucun membre du comité ne veut répéter cette expérience. Alors, moi, je suis très content que nous suivions maintenant un processus, qu'un avis de 48 heures ait été donné de la motion, que nous soyons maintenant libres de discuter de la motion, et que nous allons voter sur cette motion.
C'est de cette façon que les choses devraient se faire. Il devrait y avoir beaucoup moins de bras de fer ici. Ce n'est pas dans l'intérêt des collectivités de langues officielles que le comité soit dysfonctionnel.
[Français]
Nous sommes tous ici pour travailler au bien-être de nos communautés de langue officielle. J'aimerais que le travail sur ces enjeux vraiment importants puisse avancer.
Il est essentiel que nous suivions le processus existant et que nous respections les règlements que nous avons nous-mêmes adoptés lors de notre première réunion à titre de Comité permanent des langues officielles.
:
Cela s'applique à tous les membres du comité, mais vous avez permis à M. Lemieux de s'exprimer. Je veux donc pouvoir répliquer. En fait, il ne revient pas aux représentants du gouvernement au sein du comité de décider quelle sera notre question. Nous avons invité Mme Verner non pas pour qu'elle nous dise ce que contiendrait son plan d'action, mais parce qu'on était en train de préparer un rapport sur le plan d'action. On voulait lui poser des questions sur toute la machine gouvernementale requise pour le plan d'action à venir.
Les partis de l'opposition n'ont pas l'obligation de fournir leurs questions au gouvernement conservateur. Je sais que les députés conservateurs sont pris avec leur premier ministre, mais ce n'est pas le cas pour nous.
Mme Verner nous a écrit dans sa lettre qu'elle devait respectueusement décliner l'invitation du comité. Cependant, elle a dit hier qu'elle n'avait jamais décliné l'invitation du comité. Je veux m'assurer que ce comité soit ici pour travailler et étudier et qu'on puisse inviter les témoins qu'on veut entendre. M. Lemieux a mentionné qu'on avait perdu deux heures cette semaine, c'est vrai. Toutefois, les membres du comité ont invoqué des arguments pendant deux heures pour qu'elle ne vienne pas, et finalement, ils ont voté contre.
Je pense que la ministre est une adulte et qu'elle est capable de répondre aux questions. S'il y a des questions auxquelles elle ne veut pas répondre, elle est libre de le faire. Par contre, je pense que le fait d'essayer d'empêcher la ministre de venir ici ou de revenir n'est pas correct.
Il en va de même pour M. Lord. Nous voulons poser des questions à M. Lord. Je reviens à la motion. Quand on posera des questions à M. Lord, s'il nous dit qu'il ne peut pas répondre parce que c'est dans son rapport, il devra décider à quelles questions il voudra répondre. Par contre, on ne peut pas l'empêcher de se présenter ici. Il devrait donc comparaître devant ce comité.
:
J'aimerais appuyer la proposition de M. Godin, à savoir que nous approuvions l'horaire tout en conservant une certaine flexibilité. En effet, on ne sait pas ce qui peut arriver. J'aimerais également commenter les propos de M. Rodriguez. C'est vraiment important. Il a raison quand il dit qu'un témoin a comparu devant nous à la dernière réunion alors que l'horaire n'avait pas été approuvé par le comité. En principe, il a raison.
[Traduction]
Nous ne voulons pas entendre le témoin parce que nous n'avons pas encore décidé s'il aurait dû être invité.
[Français]
Toutefois, il était déjà ici. Il avait préparé des notes et avait beaucoup de renseignements à nous transmettre. Il était devant nous. Il fallait respecter le fait qu'il nous consacrait son temps et qu'il était présent, il fallait l'écouter. Cela aurait été la meilleure chose.
C'est comme aujourd'hui. L'ombudsman de la Défense nationale et des Forces canadiennes et d'autres témoins sont ici, même si l'horaire n'a pas été adopté. Ils sont prêts à témoigner devant nous. Ils ont préparé leurs notes, ils se sont assurés d'être disponibles. Il faut donc poursuivre la réunion, par respect.
J'aimerais qu'à l'avenir, le comité, comme un vrai comité, adopte un horaire avant que des décisions soient prises relativement aux témoins et aux sujets. Il faut respecter le comité et tous les députés qui sont membres de notre comité.
:
Je suis d'accord avec mon collègue M. Petit.
[Traduction]
J'ai également été choqué de lire ces rapports concernant la SRC.
Je vois que dans la loi sur la radiodiffusion de 1991 en vertu de laquelle la SRC mène ses activités, le sous-alinéa 3(1)m)(iii) souligne que la programmation offerte par la société devrait « contribuer activement à l'expression culturelle et à l'échange de diverses formes qu'elle peut prendre ». Au sous-alinéa 3(1)m)(iv), on peut lire qu'elle devrait « être forte en français et en anglais, de manière à refléter la situation et les besoins particuliers des deux collectivités de langue officielle, y compris ceux des minorités de l'une ou l'autre langue », et au sous-alinéa 3(1)m)(vi) qu'elle devrait « contribuer au partage d'une conscience et d'une identité nationale ».
Je pense que ces trois sous-alinéas disent clairement que la SRC a l'obligation non seulement d'offrir des services dans les deux langues officielles mais aussi de combler le fossé linguistique, la dualité linguistique qui existe dans notre pays et je pense qu'exclure la programmation en français d'une diffusion alors que c'était une composante intégrale de cette diffusion, c'est une situation que notre comité devrait étudier pendant une séance.
J'appuie totalement l'idée de présenter au comité une motion pour étudier ce sujet pendant une séance.
J'ai le plaisir de comparaître devant le comité aujourd'hui afin de faire une mise à jour des questions relatives au traitement de nouveaux militaires à la Base des Forces canadiennes Borden. Je suis accompagnée aujourd'hui de Mme Margaret Brandon, directrice générale des Opérations, et de M. Denis Egglefield, directeur responsable de l'enquête dans ce dossier.
[Traduction]
Étant donné que nous n'avons été informés que très récemment de cette séance et que nous voulons nous assurer d'offrir au comité autant d'information que possible aujourd'hui, je vais demander à mes collègues qui ont participé à toutes les étapes de cette enquête de s'assurer que nous pourrons répondre à toutes questions détaillées que vous avez.
[Français]
J'aimerais commencer par dire que je suis honorée d'avoir été nommée ombudsman intérimaire de la Défense nationale et des Forces canadiennes, ainsi que d'avoir été investie de tous les pouvoirs nécessaires pour accomplir le mandat du bureau de façon pleine et entière.
À titre d'avocate générale au Bureau de l'ombudsman pendant plus de cinq ans, j'ai eu l'occasion de travailler avec les deux anciens ombudsmans et de prendre part activement à toutes les enquêtes et à tous les dossiers importants. Je suis fière d'avoir pris part aux changements réels, positifs et durables que le bureau a aidé à établir au sein de la communauté de la défense du Canada dans le passé.
Je m'engage pleinement à assurer le traitement juste et équitable de nos militaires, de nos employés du ministère et de nos familles de militaires qui font tant de sacrifices pour le Canada.
Au cours des prochaines minutes, je vous ferai part du travail entrepris par notre bureau depuis les dernières comparutions de l'ombudsman à la fin de l'année dernière.
[Traduction]
Pendant son témoignage devant le comité en novembre dernier, M. Côté a indiqué que notre bureau retournerait à Borden afin d'évaluer tout progrès, le cas échéant, qui a été fait pour régler les problèmes graves concernant le traitement des recrues et étudiants unilingues francophones. J'ai le plaisir de vous informer que nos enquêteurs sont retournés à Borden à la fin de janvier, et nous analysons présentement l'information qu'ils ont recueillie.
[Français]
J'aimerais également souligner qu'à la suite des recommandations du comité, nous avons envoyé deux équipes d'enquêteurs à la Base des forces canadiennes Gagetown, qui est majoritairement anglophone, et à la Garnison Saint-Jean, qui est majoritairement francophone. Nos enquêteurs y ont mené plus de 500 sondages confidentiels auprès des étudiants de l'École des langues des Forces canadiennes Saint-Jean et de cinq écoles de l'armée de la Base Gagetown. Les enquêteurs ont également rencontré des étudiants, des familles et des fournisseurs de services à chaque base.
Nous avons malheureusement constaté que les problèmes relevés à Gagetown et à Saint-Jean sont essentiellement les mêmes que ceux rencontrés à Borden au cours de la dernière année. Les militaires unilingues des Forces canadiennes éprouvent des difficultés réelles à obtenir des services et de l'instruction dans la langue officielle de leur choix.
De façon générale, les étudiants de Gagetown et de Saint-Jean ne connaissaient pas leurs droits linguistiques. La plupart d'entre eux ne savaient pas à qui, ou comment, faire part de leurs problèmes ni comment obtenir une aide efficace.
[Traduction]
De nombreux membres des Forces canadiennes ont souligné que des améliorations importantes étaient nécessaires au niveau de ces services, y compris les soins médicaux. Voici un exemple. Certains étudiants ont dit avoir de la difficulté à expliquer les symptômes et comprendre les diagnostics et les options de traitement lors de leur rencontre avec les professionnels médicaux de la base. Un étudiant a dit que tous ses dossiers médicaux étaient écrits en français; donc il ne pouvait pas lire ou comprendre son propre dossier. Un autre étudiant a dit qu'il était difficile d'aller à un endroit où les gens ne parlaient pas anglais; il s'est présenté avec un pied cassé et il est ressorti avec une compresse froide. D'autres ont souligné des inquiétudes concernant la protection de la vie privée dans des situations où une impossibilité de communiquer a nécessité l'intervention d'une troisième partie qui a servi d'interprète.
[Français]
Nous avons également constaté que la traduction représente un problème à Gagetown et à Saint-Jean. Les étudiants des deux bases ont dit que les documents traduits ne sont pas toujours disponibles et qu'un grand nombre de versions traduites sont de piètre qualité.
Un étudiant de Gagetown a déclaré qu'il était fatigué de toujours avoir à décoder le matériel traduit à cause d'une mauvaise traduction. J'aimerais ajouter que les instructeurs et les administrateurs ont également signalé des problèmes similaires à nos enquêteurs.
[Traduction]
Comme ces exemples le démontrent, il y avait des problèmes très graves liés à l'équité, au respect, et au bien-être fondamental des membres de ces deux bases.
[Français]
Un étudiant de la Base Gagetown a résumé son expérience de travail et de vie dans une autre langue officielle en disant qu'être bilingue était une compétence et qu'il se sentait incompétent parce qu'il n'était pas bilingue.
[Traduction]
Ces inquiétudes, comme d'autres soulevées tout au cours de notre travail, créent des barrières linguistiques inacceptables qui non seulement limitent le développement professionnel de ces étudiants mais aussi créent un environnement où ils se sentent aliénés et isolés.
Suite à notre travail à Saint-Jean et Gagetown, j'ai écrit au chef d'état-major, le général Hillier, pour l'informer des problèmes recensés par nos enquêteurs et pour lui demander de s'engager à régler ces problèmes de façon prioritaire.
[Français]
Je vous informe que le général Hillier a récemment répondu à notre lettre et que nous analysons sa réponse. En ce qui concerne les prochaines étapes, comme je l'ai mentionné plus tôt, nos enquêteurs sont retournés à Borden au début de l'année pour évaluer les progrès réalisés relativement aux problèmes qui ont été relevés.
[Traduction]
Cependant, nos constatations n'ont pas été incluses dans la lettre au général Hillier, parce que bien que beaucoup de travail ait été fait jusqu'à maintenant, nos enquêteurs n'ont pas encore eu l'occasion de compléter l'analyse des données de leur deuxième voyage à Borden. Je m'attends à ce que ce travail soit complété dans les semaines qui viennent.
[Français]
J'aimerais souligner que nous continuons à tenir le commissaire aux langues officielles au courant de nos démarches relatives à ce dossier et que nous lui avons offert notre aide au besoin, étant donné que son bureau commence à travailler au dossier des langues officielles au sein des écoles militaires et des établissements d'instruction.
En terminant, j'aimerais dire que, tout comme mon prédécesseur, je crois que ce dossier représente une question de justice fondamentale pour les membres des Forces canadiennes. Comme organisme indépendant et impartial, notre bureau s'engage à veiller au traitement juste et équitable de tous les membres de la communauté de la Défense, qu'ils soient d'expression française ou anglaise.
[Traduction]
Maintenant, monsieur le président, nous sommes prêts à offrir toute l'aide que nous pouvons au comité.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Mesdames, monsieur, bonjour.
Tout d'abord, lorsqu'on a rencontré les officiers, le 6 décembre dernier, on nous a fait part de la question politique liée aux ressources nécessaires pour commencer à résoudre la question de Borden.
Je suis donc surpris que vous me disiez aujourd'hui que, selon votre rapport, tout est réglé à Borden. J'ai bien hâte de voir ce rapport, car les problèmes étaient sérieux.
Parlons de l'instruction nécessaire pour effectuer différentes tâches qui est dispensée à nos soldats. J'ai communiqué avec la Bibliothèque du Parlement pour obtenir des informations élémentaires, de base, à mon humble avis. Il s'agissait notamment de la liste des cours qui sont offerts à la Base Borden, les cours offerts en français seulement, en anglais seulement, les cours bilingues, la fréquence à laquelle ils sont offerts, les effectifs francophones, anglophones et bilingues, et s'il y a un nombre requis, là où le nombre le justifie, pour que le cours soit donné. Qu'en est-il pour chacun des cours?
J'ai oublié de vous demander si les livres utilisés à la base pour les cours en français sont en français, ou si les jeunes sont obligés de traduire constamment. La Bibliothèque du Parlement m'a dit de m'adresser au ministère de la Défense nationale, qui m'a répondu qu'il y aurait un long délai avant d'obtenir ces informations.
Madame, j'aimerais que vous fassiez aussi enquête à Borden sur cet aspect. Je viens du milieu de l'enseignement et si ma commission scolaire avait voulu savoir ce qui se passait dans mon école, quels livres, quels programmes ou quels éléments étaient enseignés, quels étaient les outils, et que je leur avais répondu que le délai serait très long, je ne pense pas que j'aurais conservé mon emploi très longtemps.
Je pense que le cas de Borden ne se limite pas à ce que l'on peut voir de nos yeux, mais qu'il comprend aussi la question de l'administration, et je pointe du doigt la Défense nationale.
J'ai envoyé une lettre et j'ai téléphoné au bureau du ministre de la Défense nationale, là où on m'avait dit de m'adresser, et c'est le genre de réponse qu'on m'a donnée. Si c'est ainsi qu'on répond à un député, imaginez ce que c'est lorsqu'un soldat arrive qui ne connaît pas ses droits. C'est rendu que dans notre pays, il faut savoir qu'on a des droits pour pouvoir parler sa langue ou obtenir des services dans sa langue. Ça fait mal et c'est un système extrêmement défectueux.
Seriez-vous prête à enquêter en profondeur? Vous avez eu une copie des propos que je viens d'émettre à ce sujet. Il y aurait lieu de faire les recherches nécessaires. C'est le nerf de la guerre. Pourrais-je recevoir mon cours en français, s'il vous plaît? Si je parle français, est-ce que je me fais rabrouer?
Avez-vous l'intention d'enquêter aussi profondément?
:
Vous dites qu'ils devraient les donner dans les deux langues officielles. Je vais donc vous montrer quelque chose. À partir de ce que je vous montrerai, pourrez-vous enquêter auprès de la Défense nationale pour savoir combien d'autres cours se donnent de cette manière?
Dans l'Internet, le 12 mars 2008, on annonçait en français un cours de technicien de la marine. Mon assistante va vous en donner une copie. La version française disait ceci:
Si vous postulez pour le Programme d'enrôlement pour les techniciens de la Marine (PETM), vous devez compléter et fournir :
- le formulaire (en anglais seulement) Admission Form to the Marine Institute
Je vous en donne une copie. C'est présentement dans l'Internet. Le Marine Institute est une institution de Terre-Neuve. On a communiqué avec la Défense nationale ou le Marine Institution, et le cours se donne en anglais seulement. Tout travailleur ou toute personne de la Défense nationale qui veut suivre le cours de technicien de la marine doit le suivre en anglais seulement, selon l'information qu'on a.
J'ai commencé en vous disant que l'ombudsman avait débuté son enquête en 2006. On est maintenant en 2008, et encore une fois, on peut se rendre compte que la Défense nationale donne des cours dans une langue seulement. A-t-elle eu sa leçon ou rit-elle seulement du gouvernement? Quelque chose se passe. Il n'y a aucun respect de la loi, qu'elle protège les Canadiens francophones ou anglophones. La Défense nationale va dans d'autres pays pour y apporter la démocratie et faire respecter les lois du pays, et une de nos lois, la Loi sur les langues officielles...
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Madame McFadyen, je vous remercie pour votre présentation. Votre témoignage, comme celui de votre prédécesseur que nous avons reçu en novembre dernier, est vraiment très important pour comprendre la situation à Borden.
Je crois que tout le monde — certainement chacun des députés ici — est d'accord pour dire que la situation à Borden doit absolument être améliorée. Le gouvernement veut trouver des solutions pratiques et réalisables. Les Forces canadiennes viennent de loin, après avoir été négligées pendant plus d'une décennie.
J'ai été membre des Forces canadiennes pendant 20 ans. Je suis fier des initiatives à l'intention des francophones et du bilinguisme qu'a prises notre gouvernement. La réouverture du Collège militaire royal de Saint-Jean en est un exemple. Quand je me suis enrôlé dans les forces armées à l'âge de 17 ans, je suis allé directement au Collège militaire royal de Saint-Jean. J'ai vraiment été déçu quand l'ancien gouvernement a fermé ce collège. Je suis vraiment fier qu'on l'ait maintenant rouvert.
Les Forces canadiennes essaient d'améliorer leur entraînement bilingue et leur système de bilinguisme. Le dernier système a été un grand échec. Le commissaire a dit que c'était un échec. Il faut faire quelque chose. Quant à moi, les Forces canadiennes essaient de réagir de manière positive.
Votre prédécesseur, M. Côté, a déploré la situation à Borden, mais il a aussi mentionné que certaines contraintes existaient, comme le fait qu'il est parfois difficile d'affecter des francophones à Borden, car ceux-ci préfèrent demeurer en milieu francophone, ce qui est normal. Il faut donc savoir faire preuve de pragmatisme et prendre des mesures concrètes qui permettent d'améliorer la situation à Borden.
Selon moi, le défi semble de trouver du personnel qui soit à la fois qualifié et bilingue. Le système d'entraînement des Forces canadiennes subit une grande pression parce qu'on essaie d'augmenter les effectifs. Elles acceptent donc beaucoup de recrues, mais il manque de ressources pour augmenter le système d'entraînement, à cause du rythme opérationnel. Par exemple, les « Vandoos » sont en Afghanistan. Donc, les francophones qui peuvent nous aider à Borden participent maintenant à une opération. Ce sont de grands défis qu'il faut relever.
Vous avez passé en revue plusieurs recommandations, qui proviennent tant de votre prédécesseur et des députés que d'ailleurs. D'après vous, quelles recommandations pourraient permettre de résoudre le problème de façon plus efficace?
[Traduction]
De toutes les recommandations que vous avez vues et étudiées, quelles sont celles qui d'après vous seraient les plus efficaces pour résoudre le plus rapidement la situation qui existe à Borden et, maintenant que vous l'avez identifiée, qui existe également à Gagetown, et à Saint-Jean à l'école des recrues?
:
Je ne peux pas répondre à cette question.
[Traduction]
Je ne sais pas ce qu'on leur dit. Je sais qu'ils doivent suivre l'entraînement de base quelque part, et il y a seulement certains endroits où c'est possible. Bien sûr, en ce qui a trait à ce problème, nous avons reçu l'information. Nous sommes retournés à Borden en janvier.
Je suis désolé si le comité pense que nous prenons beaucoup de temps à analyser les informations, mais nous voulons certainement nous assurer que le ministère a fait ce qu'il a dit, et s'il y a d'autres choses qu'il doit faire, nous voulons être sûrs qu'il les fera.
C'est là un des aspects positifs de notre bureau. Nous faisons des recommandations, mais nous avons aussi le droit de rendre l'information publique et de faire pression auprès du gouvernement pour qu'il change les choses si nous voyons que quelque chose ne va pas. C'est ce que nous ferons une fois l'enquête terminée.
Bonjour, madame. Après un court préambule, je vais vous poser des questions sur Borden ou sur ce que vous savez de cette base. Vous nous avez donné un aperçu de la situation de plusieurs bases, que ce soit Gagetown, Borden ou Valcartier, qui est dans mon comté, et de la situation du bilinguisme.
Au cours des deux ou trois dernières années, les Forces canadiennes ont reçu du nouveau financement pour le matériel, notamment. Or, comme vous le savez, nos militaires sont allés à Kandahar vêtus d'uniformes verts plutôt que de couleur Sahara. Plus ridicule que ça, on meurt. De plus, nous ne pouvions même pas acheminer nos militaires sur le terrain d'opération choisi. Il a fallu utiliser des avions américains pour les transporter.
Le sous-financement n'est-il pas aussi un problème sur le plan didactique à Borden? Mes collègues vous ont demandé plus tôt s'il y avait des livres, entre autres. On subit déjà le ridicule depuis deux ou trois ans à cause du sous-financement des Forces canadiennes. Avez-vous constaté que ce sous-financement se traduisait par un manque de livres permettant d'offrir de la formation aussi bien en français qu'en anglais?
Présentement, le recrutement de francophones est plus élevé qu'il ne l'a jamais été. Comment allez-vous répondre à la demande? Vous manque-t-il des fonds, des professeurs, des écoles? Que vous manque-t-il présentement? Vous avez certainement dû voir qu'il vous manquait quelque chose à Borden, j'en suis certain.
:
Je pense qu'il y a un problème, monsieur le président. Il ne faut pas se compter de blagues. C'est impossible qu'un instructeur bilingue soit capable de donner un cours à deux groupes de personnes parlant deux langues différentes. Pour moi, ça ne se peut pas. C'est la raison pour laquelle on a au Canada des collèges et universités francophones d'une part, et anglophones, d'autre part.
Je pense que le problème est là, que ce soit à Borden, Gagetown ou au Marine Institute of Memorial University of Newfoundland. Comment ces gens peuvent-ils offrir un cours en français alors que ce sont tous des anglophones? Si nous voulons que les francophones soient formés dans leur langue, il va nous falloir un institut francophone. Le problème est là. On n'a pas à chercher ailleurs.
J'ai de la difficulté à accepter ce que M. Lemieux a dit, à savoir que le problème est dû au fait que ces gens ont du mal à trouver des instructeurs qui parlent français. Il y a au-delà de 9 millions de francophones au Canada, alors vous ne me ferez pas croire qu'il est impossible de trouver parmi eux quelques instructeurs. Je ne vais pas dire tout haut ce qui me passe par la tête. Quoi qu'il en soit, ça n'a aucun sens.
Dans cette situation également, je dis que la Défense nationale ne respecte pas les deux langues officielles de notre pays. Je ne pense pas que ce soit un problème d'argent, mais si c'était le cas, ces gens devraient dire au gouvernement qu'ils ne peuvent pas défrayer le coût de deux institutions .
C'est bien beau que l'instructeur parle le français et l'anglais, mais comment arrive-t-il à se servir d'un livre et donner des explications à tout ce monde en même temps dans les deux langues? Ça ne se fait nulle part. Vous dîtes carrément qu'à Saint-Jean, on donne des cours qui ne sont pas les mêmes qu'à Borden. Il n'est pas surprenant qu'on ait ce problème: pour respecter les deux langues officielles, cette formation devrait être dispensée dans deux institutions différentes.
Êtes-vous d'accord avec moi?