:
Monsieur le Président, je suis honoré, en tant que chef de la loyale opposition de Sa Majesté, de prendre la parole aujourd'hui pour répondre, au nom du Parti libéral du Canada, au discours du Trône qui a ouvert la 39
e législature du Parlement du Canada.
J'aimerais commencer par féliciter la Gouverneure générale pour l'élégance avec laquelle elle a lu le discours du Trône. Malheureusement, mes éloges s'arrêtent pratiquement ici. Le discours du Trône bien maigre qui a été lu hier est si vague, si vide et si problématique qu'il ne mérite pas de louanges.
Pourtant, en fouillant et en réfléchissant bien, je pourrais trouver quelque chose de positif à dire à propos du discours: il n'est pas aussi mauvais que le discours qu'aurait présenté un gouvernement conservateur majoritaire.
Comme le plus fidèle conseiller politique du , le professeur Tom Flanagan, l'a dit récemment, si le gouvernement conservateur était majoritaire, les économies rurales seraient menacées par une attaque fatale contre la gestion de l'offre et la Commission canadienne du blé. Les soins de santé feraient l'objet d'une « réforme radicale » conservatrice. On s'imagine facilement ce que cela veut dire.
Le travail de nos agents de police et la sécurité de nos citoyens seraient mis en péril par le démantèlement du registre des armes à feu et notre environnement serait abandonné par ceux qui croient, comme l'a écrit M. Flanagan dans son article d'une irresponsabilité crasse, que le réchauffement de la planète peut bien menacer la Terre entière, mais que cela est bon pour le climat canadien.
Les Canadiens peuvent compter sur le Parti libéral. Le Parti conservateur ne formera jamais un gouvernement majoritaire.
[Français]
Le discours du Trône que nous avons entendu hier, avec toutes ses faiblesses, doit être évalué à la lumière du fait que les Canadiens ne veulent pas retourner aux urnes. Ils souhaitent que le Parlement fasse son travail.
Trois élections générales en trois ans et demi, sans compter les élections provinciales qui ont eu lieu récemment ou qui auront lieu bientôt, ce serait excessif aux yeux des Canadiens.
Le et son gouvernement sont sans doute de plus en plus frustrés par une opposition qui les empêche de mettre en oeuvre leur programme hyperconservateur; mais nous, l'opposition officielle, sommes déterminés à faire fonctionner le Parlement, comme le souhaitent les Canadiens.
Examinons d'abord les éléments les plus positifs du discours du Trône. Il est encourageant de voir que le gouvernement a l'intention d'étendre la portée du Plan d'action pour les langues officielles, que les minorités linguistiques ont pris la mauvaise habitude d'appeler le Plan Dion. Nous espérons que le gouvernement honorera cet engagement et qu'il déposera un plan robuste qu'il ne sera pas tenu d'appeler le Plan Dion II.
Mais pourquoi s'arrêter là? Pourquoi ne pas ressusciter le Programme de contestation judiciaire qui a tant fait pour protéger les droits des minorités? Et pourquoi ne pas restaurer l'exigence de bilinguisme pour les officiers des Forces armées canadiennes?
Nous sommes heureux de voir que le gouvernement a enfin décidé de présenter des excuses officielles aux victimes des pensionnats indiens. Bien sûr, cela ne le dispense en aucun cas de remplir ses obligations et de réparer les terribles torts causés, d'une part, par le rejet de l'Accord de Kelowna par le gouvernement, ce qui a retardé les mesures qu'il faut prendre de manière urgente en matière d'éducation, de santé et d'infrastructures, et, d'autre part, par le refus du gouvernement de signer la Déclaration internationale des droits des peuples autochtones.
Nous sommes aussi favorables à l'intérêt que porte le gouvernement au Nord canadien, et nous appuyons son intention d'y installer une station de recherche de classe mondiale. Nous aimerions cependant connaître le site, le budget et les délais prévus pour la réalisation de ce projet.
Il était grand temps que le gouvernement tienne sa promesse de cartographier les fonds marins de l'Arctique, après 18 mois de retard. Nous aimerions savoir comment le gouvernement a l'intention de respecter la date butoir fatidique de 2013 pour démontrer que le plateau continental se prolonge en territoire canadien, comme notre pays doit le faire puisqu'il a ratifié la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer.
Le gouvernement a également parlé d'étendre la surveillance aérienne dans le Nord, mais, dans ce cas, pourquoi ne prévoit-il pas d'y déployer des aéronefs à voilure fixe pour les opérations de sauvetage, comme le gouvernement libéral précédent prévoyait de le faire?
On peut aussi se demander pourquoi le gouvernement ne mentionne nulle part la construction de ports pour petits bateaux dans l'Arctique, alors qu'une telle mesure pourrait créer des emplois et accroître l'activité commerciale et touristique dans le Nord canadien.
Et pourquoi ne pas prévoir une démarche diplomatique concertée pour faire valoir nos intérêts auprès du Conseil de l'Arctique, la seule organisation internationale qui regroupe les pays circumpolaires et qui puisse s'occuper des grands dossiers arctiques, et au sein de laquelle le Canada doit toujours jouer un rôle de leader?
Enfin, pour conclure sur le Nord, comment peut-on parler du Nord sans parler de l'amélioration de la qualité de vie de ses habitants, de la qualité de vie du peuple inuit et des services qui leur sont offerts, en particulier à l'heure où le réchauffement planétaire affecte si profondément leur mode de vie.
Autre point positif dans le discours du Trône, nous avons apprécié d'apprendre que le gouvernement s'engageait à soutenir nos anciens combattants. Toutefois, le discours du Trône ne contient aucune disposition pour améliorer la qualité de vie des membres actifs de nos forces armées et de leur famille, notamment pour les aider à surmonter les effets du syndrome de stress post-traumatique qui suit souvent leur déploiement outre-mer.
Nous prenons note de l'intention du gouvernement de moderniser les Forces armées canadiennes. Cependant, nous avons quelques inquiétudes quant à la façon dont il envisage d'y parvenir. Le gouvernement continuera-t-il de cultiver son inquiétante dépendance envers les attributions de marchés publics sans appel d'offre? Des marchés d'une valeur de 30 milliards de dollars ont déjà été attribués de cette façon.
Il est bon d'apprendre que le gouvernement a décidé de s'engager auprès d'Haïti, mais il reste flou sur la nature exacte de cet engagement. S'agit-il d'aide financière destinée aux soins de santé de base? S'agit-il de fonds destinés au reboisement? Nous n'en savons toujours rien.
[Traduction]
Bien sûr, nous applaudissons la décision d'accorder à la dissidente birmane Aung San Suu Kyi la citoyenneté canadienne à titre honorifique. Nous appuyons pleinement cette idée que notre collègue du Yukon a fait valoir pendant des mois.
Permettez-moi maintenant de porter mon attention sur les segments plus problématiques du discours, en commençant par l'expression absurde que le ne cesse de répéter. Permettez-moi de dire au premier ministre que lorsqu'il déclare que le Canada est « redevenu un acteur crédible », il dévalorise la grande tradition du Canada en matière de maintien de la paix et de leadership international, une tradition qui date de bien avant l'arrivée au pouvoir du gouvernement conservateur.
Les Canadiens doivent se demander où était le quand le Canada a fait adopter un traité international pour bannir les mines antipersonnel, quand le Canada a été un des principaux architectes de la Cour pénale internationale, quand les avions des Forces armées canadiennes étaient les seuls qui assuraient un pont aérien à destination et en provenance de Kigali durant le génocide rwandais, quand nos soldats se sont battus pour protéger la population civile en Bosnie ou quand le Canada a rallié le monde au Protocole de Kyoto à Montréal.
L'ambiguïté continue du gouvernement au sujet de la mission en Afghanistan est déconcertante. Le gouvernement demeure délibérément ambigu quant à la durée de la mission à Kandahar. En fait, il ne veut pas mentionner le mot Kandahar. Il ne veut pas non plus parler de « mission de combat ». Il refuse de dire ce qu'est vraiment la mission canadienne à Kandahar, c'est-à-dire une mission contre-insurrectionnelle dans le cadre de laquelle nos militaires doivent chercher proactivement les talibans et les affronter.
Le veut maintenant que les Canadiens croient que cette mission de combat est une mission de formation. Ce n'est pas le cas. Si le gouvernement veut en faire une mission de formation après février 2009, cela pourrait être une option acceptable, une option que nous préconisons depuis février dernier et que le groupe d'experts sur l'Afghanistan a été chargé d'étudier.
Quoi qu'il en soit, le gouvernement devrait immédiatement aviser l'OTAN et le gouvernement de l'Afghanistan que notre mission de combat à Kandahar se terminera en février 2009. En refusant d'agir ainsi, le gouvernement fait en sorte qu'il sera plus difficile de remplacer nos militaires et de préparer une nouvelle mission canadienne.
Une autre question se pose au sujet de l'Afghanistan. Pourquoi le gouvernement a-t-il demandé au groupe Manley d'examiner quatre options alors que le discours du Trône préconise déjà une de ces options, à savoir accélérer la formation de l'armée et de la police afghane? Le devrait peut-être informer le groupe que son travail est terminé.
La mission en Afghanistan est importante, mais nous ne pouvons passer sous silence, comme le fait le discours du Trône, nos autres responsabilités dans le monde. Pourquoi le a-t-il tourné le dos à l'Afrique? Que compte faire le gouvernement au Darfour?
Outre ces questions internationales, nous avons d'importants problèmes à résoudre au pays. J'aimerais parler de l'importante question du fédéralisme canadien, car le a récemment perdu la confiance de nombreuses provinces.
Le discours du Trône dit que « les compétences constitutionnelles de chaque ordre de gouvernement doivent être respectées », mais le devrait commencer par respecter les premiers ministres des provinces. Il est inconcevable que, 19 mois après le début de son mandat, le premier ministre du Canada refuse toujours de convoquer ses homologues des provinces à une réunion. Voilà qui n'a rien du fédéralisme d'ouverture et tout du fédéralisme de la « porte fermée ».
Le premier ministre compte réaliser unilatéralement sa réforme du Sénat même si de nombreuses provinces s'y opposent fermement.
Le est en train de nous annoncer qu'il va présenter un projet de loi pour limiter officiellement le pouvoir fédéral de dépenser. Il devrait savoir pourtant qu'il doit convoquer les premiers ministres des provinces pour discuter de cette question de très grande importance. Sinon, il serait coupable une fois de plus d'avoir pratiqué le fédéralisme de la porte fermée.
[Français]
Puis-je humblement suggérer au de me consulter sur la question du pouvoir fédéral de dépenser, comme il l'a fait avant de déposer en Chambre la motion reconnaissant la nation québécoise au sein du Canada?
Lorsqu'il me consultera, je lui dirai alors que la formulation utilisée par lui dans le discours du Trône au sujet du pouvoir fédéral de dépenser est de moindre portée que l'encadrement actuel du pouvoir fédéral de dépenser établi par moi sous le leadership du premier ministre Jean Chrétien dans le discours du Trône de 1996, et que l'encadrement qu'il propose est surtout de moindre portée que l'entente sur l'union sociale, dont j'ai été l'architecte.
Pour continuer mon exercice d'humilité, j'ajouterai qu'aucun politicien fédéral n'a plus encadré que moi le pouvoir fédéral de dépenser, mais que je l'ai encadré sans cependant en amoindrir l'utilité.
[Traduction]
Espérons que les objectifs du seront conformes à l'esprit de l'entente-cadre sur l'union sociale, qui consiste à utiliser le pouvoir fédéral de dépenser en tant qu'instrument de progrès social et de partenariat entre les gouvernements de notre grande fédération.
Au Canada, le pouvoir fédéral de dépenser a contribué à l'essor des programmes sociaux dans l'ensemble du pays, notamment en ce qui concerne l'assurance-maladie. Il a joué un rôle essentiel pour favoriser l'égalité des chances parmi l'ensemble des Canadiens. Il a permis de garantir aux Canadiens l'accès aux programmes et aux services sociaux, quel que soit l'endroit où ils se trouvent au pays.
L'entente-cadre sur l'union sociale a permis récemment de tenir des négociations fructueuses avec les provinces et les territoires pour conclure des accords sur l'éducation préscolaire et les services de garde d'enfants. Ces accords ont malheureusement été annulés par les conservateurs, qui ont ainsi privé des millions d'enfants et de familles d'un financement d'une valeur de plusieurs milliards de dollars pour favoriser le développement des jeunes enfants.
Nous, les libéraux, allons veiller à ce que les projets du gouvernement conservateur ne diminuent d'aucune façon l'efficacité du pouvoir fédéral de dépenser en tant qu'outil de progrès social pour les Canadiens et de partenariat entre les gouvernements. Nous ne laisserons pas le bâtir un fédéralisme de chasses gardées.
Permettez-moi aussi de rappeler au gouvernement qu'à l'heure actuelle, plus d'un demi-million de personnes âgées vivent dans la pauvreté au Canada. Les hommes et les femmes qui ont bâti le pays méritent un meilleur traitement.
Actuellement, au Canada, plus d'un million d'enfants vivent dans la pauvreté. Nous ne pouvons pas laisser tomber une génération. Tous les enfants canadiens méritent de partager les richesses de notre pays.
Il est urgent de mettre en place un plan pour combattre la pauvreté, et je veux assurer à tout le monde que ce plan sera au coeur du programme libéral.
[Français]
J'ai parlé tout à l'heure de notre régime d'assurance-maladie, résultat d'un usage avisé du pouvoir de dépenser du gouvernement fédéral. Dans le discours du Trône, le gouvernement se félicite — pas très honnêtement — des progrès qu'il a faits au chapitre de la réduction des délais d'attente. Malheureusement, on ne voit pas du tout ces progrès. En fait, selon un rapport publié récemment par le Fraser Institute, le délai d'attente moyen pour une intervention chirurgicale est maintenant de 18,3 semaines en 2007 au Canada. C'est du jamais vu.
J'en viens maintenant à l'économie. Le gouvernement conservateur actuel a hérité d'un dynamisme économique sans précédent, grâce aux efforts des Canadiens et d'une décennie et plus de bonne gestion budgétaire par le précédent gouvernement libéral. Il s'agit de l'économie la plus florissante jamais connue au Canada depuis la Confédération. C'est la plus longue période de croissance depuis des dizaines d'années. La meilleure croissance de tous les pays du G8, marquée par d'importantes créations d'emplois, des budgets équilibrés, un excédent budgétaire commercial et la réduction de la dette nationale. Notre pays est le seul à avoir mis son régime de retraite sur des bases solides à long terme.
Cependant, au cours des 19 derniers mois, le gouvernement conservateur s'est contenté de surfer sur cette forte économie, sans aucun plan, sans aucune mesure convaincante visant à accroître le potentiel de notre économie. On appelle cela ne pas voir plus loin que le bout de son nez. Il ne faut surtout pas penser que nous allons toujours bénéficier de l'essor que nous connaissons aujourd'hui. En fait, le gouvernement actuel a fait plus de tort que de bien à la compétitivité du Canada dans le monde. Il est en voie de consacrer 12 milliards de dollars chaque année pour sa réduction de deux points de la TPS, mesure qui ne permet pas aux Canadiens de ramener plus d'argent à la maison, qui ne fait rien pour lutter contre la pauvreté, rien pour accroître la compétitivité de notre économie.
[Traduction]
La proposition concernant la déductibilité des intérêts des conservateurs est une attaque directe contre la compétitivité des entreprises canadiennes et a été décrite comme la pire politique fiscale en 35 ans. Cette mesure coûtera des milliards de dollars aux entreprises canadiennes et servira principalement à enrichir les gouvernements étrangers. Le n'a pas fait preuve de bon sens, mais il n'est pas trop tard pour qu'il le fasse.
Ce n'est pas le temps de faire de telles erreurs. La parité de notre dollar avec le dollar américain, l'incertitude qui règne sur le marché américain, le coût élevé de l'énergie et l'émergence de nouvelles puissances économiques comme l'Inde et de la Chine exercent tous de la pression sur notre économie et sur les exportateurs et les fabricants qui créent les emplois sur lesquels nous dépendons pour maintenir notre haut niveau de vie. Près de 80 000 personnes ont perdu leur emploi dans le secteur manufacturier cette année seulement.
Pour préserver ces emplois et accroître notre niveau de vie pendant des années à venir, nous devons trouver des moyens d'améliorer l'innovation, la compétitivité et la productivité de nos entreprises et de nos travailleurs.
Le discours du Trône mentionne l'infrastructure. Il mentionne les études postsecondaires. Il mentionne les sciences et les technologies. Il mentionne les secteurs manufacturier et forestier ainsi que les secteurs de la pêche, des mines, des ressources, du tourisme et de l'agriculture. Cependant, il ne suffit pas d'en parler; il faut élaborer des plans concrets. Nous espérons que la mise à jour économique et financière de l'automne fournira des éclaircissements sur la façon dont le gouvernement accroîtra la compétitivité du Canada.
Le discours du Trône promet des baisses d'impôt, mais, en réalité, le gouvernement a haussé le taux d'imposition pour la tranche de revenus la plus basse, le faisant passer de 15 p. 100 à 15,5 p. 100. Cette décision coûte aux Canadiens plus de 1 milliard de dollars par année.
Au chapitre du commerce international, le gouvernement n'a pas expliqué pourquoi il a fermé les consulats dans des marchés aussi importants que Saint-Pétersbourg, Osaka et Milan.
Le gouvernement s'est donné beaucoup de mal pour passer sous silence l'Accord sur le bois d'oeuvre mal conçu, qui a coûté à l'industrie canadienne au bas mot 1 milliard de dollars, qui se retrouvent aux mains de ceux qui utilisent maintenant cet argent pour poursuivre nos entreprises en justice.
Sur la question de la justice pénale et de la sécurité des Canadiens, le gouvernement déplore qu'une grande partie de ses mesures législatives n'ont pas été adoptées. Ce qu'il se garde toujours de dire, c'est que, pendant des mois, il a systématiquement refusé les offres des Libéraux pour faire adopter plus rapidement la plupart de ses mesures législatives. Nous appuyons déjà cinq des six projets de loi que le gouvernement veut présenter de nouveau, dans le cadre du projet de loi visant à protéger les Canadiens contre les criminels violents.
C'est le gouvernement qui a empêché l'adoption de ces projets de loi, en permettant qu'ils meurent au Feuilleton au moment de la prorogation et il l'a fait au détriment de la sécurité des Canadiens. Espérons que le gouvernement sera plus coopératif lors de la prochaine session. Nous recommandons vivement au gouvernement de cesser de se servir du Code criminel à des fins politiques et de cesser de faire passer la partisanerie avant la sécurité des Canadiens.
De plus, en ce qui a trait au projet de loi visant à protéger les Canadiens contre les crimes violents, nous voudrons manifestement en connaître la teneur exacte. Nous pourrions l'appuyer s'il contenait des mesures qui créeraient un environnement plus sûr pour les Canadiens. Au Parti libéral, nous ne plaisantons pas avec la criminalité et nous prenons ses causes très au sérieux.
Pour ce qui est de la Loi antiterroriste, le gouvernement n'a pas dit à quels changements on peut s'attendre. Nous espérons que, cette fois-ci, il aura pris connaissance des 100 recommandations formulées par la Chambre et le Sénat dans leurs récents rapports et qu'il ne tentera pas, là encore, de faire de la politique avec une question aussi importante.
[Français]
J'en arrive maintenant au volet le plus décevant du discours du Trône, soit la faiblesse des initiatives visant à protéger notre environnement.
Une fois de plus, le gouvernement a manqué la chance de relever le défi de la lutte contre le réchauffement planétaire, la plus grande menace écologique à laquelle l'humanité ait à faire face aujourd'hui.
Dans ce discours du Trône, le gouvernement affirme que les émissions de gaz à effet de serre du Canada ne peuvent pas être réduites au niveau exigé par le Protocole de Kyoto dans la première période d'application, soit de 2008 à 2012. Une chose est certaine: avec le soi-disant plan du gouvernement, les rejets de gaz à effet de serre augmenteront encore au Canada.
Permettez-moi de dire au et à son gouvernement quels dégâts ils ont faits au Canada.
[Traduction]
Il me suffit de résumer le bulletin du Canada relativement à l'accord de Kyoto attribué par le Sierra Club. On y constate que l'an dernier, les conservateurs ont retranché plus de 5 milliards de dollars des programmes sur l'environnement et les changements climatiques. Selon le Sierra Club:
On a sabré dans les programmes fédéraux et minimisé l'importance de s'attaquer au réchauffement de la planète.
Toute une année a été perdue.
Le Sierra Club poursuit en ces mots:
Le Canada avait un plan pour atteindre ses objectifs de Kyoto. Ce plan, le Projet vert, [...] avait fourni une assise sur laquelle il aurait été possible de construire de nouvelles initiatives conservatrices [...] Au lieu d'améliorer le Projet vert, le nouveau gouvernement l'a mis au rebut, avec les programmes et les institutions qui s'y rattachaient, en mars 2006.
Voilà ce que le gouvernement a fait au Canada. Il a passé l'année 2007 à tenter de présenter de nouveau les programmes qu'il avait annulés en 2006 en changeant leurs noms et leurs emblèmes, en réduisant leur financement et leur importance, sans aucune cohérence ni compétence en matière de mise en oeuvre.
Voilà ce que les conservateurs ont fait au Canada. Regardons maintenant ce qu'ils ont fait au reste du monde.
Permettez-moi de citer à nouveau le Sierra Club:
Le gouvernement actuel a aussi hérité de la présidence des négociations internationales sur les changements climatiques, qui étaient présidées par l'ancien ministre de l'Environnement [le chef de l'opposition]. Les efforts du gouvernement canadien à la conférence internationale de Montréal sur les changements climatiques lui ont valu des éloges sur le plan international.
Avec le nouveau gouvernement conservateur, le Canada est rapidement passé de héros à zéro. À la conférence internationale de Bonn, le Canada a tenté de saboter le Protocole de Kyoto.
Voilà ce que le premier ministre veut dire quand il déclare que le Canada est de retour.
En comparaison, en 2007, l'opposition officielle a proposé un plan amélioré sur les changements climatiques visant nos émissions industrielles, le budget carbone. Quand nous avons présenté ce budget carbone, en mars 2007, l'Institut Pembina a déclaré:
Il s'agit de la proposition de réglementation des émissions industrielles des gaz à effet de serre la plus solide faite par quelque parti politique que ce soit au Canada.
[...] il établit les bons objectifs et les bons échéanciers [...]
Le Climate Action Network a pour sa part déclaré ceci:
C'est très bien. Il est difficile d'en demander davantage.
[Français]
Il faut reconnaître aux deux autres partis de l'opposition le mérite d'avoir accepté d'inclure ce plan de réglementation dans ce projet de loi sur la qualité de l'air et les changements climatiques.
Le 23 août dernier, j'ai écrit au pour lui demander de ne pas mettre le projet de loi au panier après la suspension des travaux de la Chambre. Le premier ministre n'a même pas daigné me répondre. À la lecture du discours du Trône, on voit maintenant pourquoi.
[Traduction]
Le Parti conservateur ne soumettra à la Chambre que les parties moins importantes de la Loi sur la qualité de l'air et les changements climatiques, celles que ses députés ont le droit d'appuyer. En conséquence, le cadre réglementaire pour la réduction des gaz à effet de serre n'existera pas. Le cadre réglementaire pour l'amélioration de la qualité de l'air n'existera pas. Les normes d'émissions des véhicules automobiles n'existeront pas. C'est un pas en arrière dans nos démarches pour relever le défi à l'échelle mondiale.
Que nous reste-t-il? Il nous reste un plan gouvernemental qui a été descendu en flèche par tous les spécialistes crédibles au Canada et à l'étranger, un plan d'intervention concernant les changements climatiques dénoncé par tous les spécialistes, par exemple le nouveau lauréat du prix Nobel, M. Al Gore, qui a qualifié le plan du premier ministre de « véritable tromperie destinée à induire les Canadiens en erreur ».
L'Institut Pembina a démontré que le Projet vert, le plan libéral supprimé par les conservateurs, aurait réduit les GES sept fois plus que le mode préconisé actuellement par le gouvernement.
La Deutsche Bank a déclaré: « Nous croyons que le gouvernement du Canada a surestimé ce qu'il en coûterait de respecter le Protocole de Kyoto. Avec l'application des politiques actuelles, nous prévoyons que les émissions industrielles de gaz à effet de serre continueront à augmenter au Canada, entre 2006 et 2020. »
Selon l'Institut C.D. Howe, avec le plan du gouvernement, « les émissions totales au Canada ne diminueront vraisemblablement pas par rapport aux niveaux actuels » avant 2050, et peut-être même encore plus tard.
Le Tyndall Centre for Climate Change Research a déclaré:
[...] les objectifs fixés par le gouvernement conservateur sont si faciles à atteindre que les compagnies pétrolières pourraient profiter d’un gain inattendu de 400 millions de dollars en crédits faciles.
Avec le plan des conservateurs, on ne peut pas parler des pollueurs payeurs. Au contraire, les pollueurs sont payés.
[Français]
Je pourrais citer également la Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie qui a aussi durement critiqué le plan du gouvernement.
Dans le discours du Trône, on affirme que des règlements nationaux exigeant une réduction des émissions seront mis en oeuvre cette année. Nous ne savons pas de quoi parle le gouvernement puisque ses propres règlements ne verront pas le jour avant 2010 au plus tôt. Cela veut-il dire que le gouvernement a changé d'idée, qu'il assignera une valeur monétaire au carbone en 2008?
Espérons que le gouvernement comprend qu'il doit renforcer considérablement toutes ses initiatives en matière de protection de l'environnement, de lutte contre les changements climatiques.
Les Canadiens peuvent compter sur l'opposition officielle pour pousser le gouvernement à agir et à rendre des comptes. Il faut que le gouvernement comprenne que tout délai imposé pour le respect de nos obligations pour la première phase de mise en oeuvre du Protocole de Kyoto, qui prend fin en 2012, peut être corrigé pendant la deuxième phase, après 2012. Toutefois, pour ce faire, nous devons commencer dès aujourd'hui. C'est pourquoi le gouvernement doit considérablement renforcer ses mesures de lutte contre les changements climatiques.
L'opposition officielle offre toute sa collaboration au gouvernement pour qu'il atteigne de vrais objectifs. Le Canada doit demeurer attaché au Protocole de Kyoto, le seul accord international de lutte contre ce qui est une menace mondiale.
[Traduction]
L'opposition officielle demeure très critique du discours du Trône, mais jusqu'à présent, aucun gouvernement fédéral n'est tombé à cause d'un discours du Trône.
Les Canadiens peuvent compter sur l'opposition officielle pour faire tout en son pouvoir afin que ce Parlement fonctionne. À cette fin, nous proposerons des amendements et nous ne ferons pas tomber le gouvernement en raison du discours du Trône, ce qui provoquerait des élections générales pour la troisième fois en quatre ans. Les Canadiens ont clairement montré que ce n'est pas ce qu'ils veulent.
Les amendements que nous proposerons nous permettraient d'appuyer le discours du Trône. S'ils sont rejetés, nous ferons comme le NPD a fait le 16 octobre 2006, lorsqu'il a décidé de s'abstenir de voter au sujet de l'Accord sur le bois d'oeuvre résineux pour éviter de provoquer des élections.
Comme un autre chef de l'opposition officielle l'a dit il y a quelques années, « Je crois qu'il n'est pas dans l'intérêt national de tenir des élections maintenant. Ce qui est devenu évident, c'est que le Bloc Québécois et le NPD tenteront d'épater la galerie, mais c'est à nous, à notre caucus, qu'il revient de décider si le moment est venu de tenir des élections. Nous considérons, et je crois que les Canadiens sont d'accord, que ce n'est pas le bon moment. »
Tout le monde a deviné que le chef de l'opposition en question, dont la citation date du 10 mars 2005, est notre actuel, qui expliquait alors les réticences de son parti à l'égard du budget de 2005.
Je vais maintenant proposer un amendement qui, s'il est appuyé par la Chambre, pourrait même permettre à l'opposition officielle d'appuyer le discours du Trône. Je propose:
Que la motion soit modifiée par adjonction de ce qui suit:
[Français]
et cette Chambre appelle le gouvernement à reconnaître que tout échec dans l'atteinte de nos objectifs de 2012 fixés en vertu du Protocole de Kyoto serait la conséquence de sa décision de mettre un terme au Projet vert innovateur du gouvernement précédent, suivie de 18 mois d'inaction, et le gouvernement doit revenir sur son approche médiocre avec des mesures concrètes afin de donner au Canada l'élan nécessaire pour qu'il puisse rattraper tout retard éventuel au cours de la seconde phase de Kyoto;
d'annoncer dès maintenant que la mission canadienne de combat à Kandahar prendra fin en février 2009 afin de faciliter l'organisation de la relève, et d'entamer les pourparlers avec l'OTAN et avec le gouvernement afghan afin de déterminer quel rôle, autre qu'un rôle de combat, le Canada pourrait jouer après 2009 pour aider à la reconstruction de l'Afghanistan;
de mettre fin à 18 mois d'inaction dans la lutte contre la pauvreté au Canada en poursuivant les efforts du gouvernement libéral précédent, qui avait financé des initiatives comme la prestation fiscale canadienne pour enfants, le logement abordable, l'alphabétisation, l'Initiative de partenariats en action communautaire ou encore la Prestation fiscale pour le revenu gagné; et
d'arrêter de prendre pour acquis une économie plus performante que jamais et l'équilibre budgétaire dont il a hérité de son prédécesseur, de proposer des moyens de réduire les impôts des entreprises et d'autres mesures pour dynamiser l'économie canadienne, en particulier les secteurs manufacturiers et agricoles, et d'atténuer les effets des ses erreurs fâcheuses en ce qui concerne les fiducies de revenu et la déductibilité des intérêts.
:
Monsieur le Président, je vous remercie et je remercie mes collègues de me permettre de répliquer au discours du Trône prononcé hier par son excellence la Gouverneure générale.
[Traduction]
En 2006, les Canadiens se sont rendus aux urnes et ont voté en faveur du changement. Notre gouvernement a présenté un programme clair; nous avons reçu un mandat clair et nous avons respecté nos promesses.
Aujourd’hui, près de 21 mois plus tard, je crois que nous pouvons dire avec fierté que le gouvernement est intègre, que l’économie est forte et que le pays est uni.
[Français]
Aux yeux du monde, le Canada est de retour. Ce changement, après des années de scandales, d'inaction et de menaces contre l'unité nationale, illustre la force des valeurs fondamentales du Canada.
[Traduction]
L'amour de la liberté, l'engagement à l’égard de la démocratie, le respect des droits de la personne et l'adhésion à la primauté du droit nous tiennent à coeur. Quelles que soient nos imperfections, nous avons bâti une société qui aspire profondément aux plus hauts idéaux de la civilisation.
[Français]
Nous équilibrons la récompense de l'initiative individuelle et l'engagement collectif à aider ceux et celles qui sont dans le besoin.
[Traduction]
Nous apprécions les gens pour leurs qualités et leurs contributions, et non pour leurs fréquentations ou leurs origines. Nous laissons de côté les conflits du vieux monde pour vivre ensemble en harmonie, mais nous aidons à résoudre ces conflits à l’étranger.
[Français]
Les générations qui nous ont précédés ont mis notre pays sur cette noble voie. Il y a eu les Autochtones qui ont créé les premières communautés du Canada, bien avant l'arrivée des Européens. Il y eu les aventuriers français qui ont jeté les fondations de l'État canadien sur les rives du Saint-Laurent il y a près de quatre siècles.
[Traduction]
Les colons britanniques nous ont apporté les idéaux et les institutions démocratiques qui ont servi de modèle aux nôtres, et les immigrants des quatre coins de la planète ont enrichi notre société par leurs traditions et leurs ambitions.
Le Canada est le legs qu’il nous ont fait. Il est donc de notre devoir d’enrichir cet héritage au profit des générations à venir. C’est exactement ce que font chaque jour des millions de Canadiens. Ils définissent le sens moral de notre nation en enseignant à leurs enfants à faire la distinction entre le bien et le mal. Ils forgent notre économie en travaillant fort. Et ils fortifient nos communautés en donnant plus que ce qu’ils reçoivent.
[Français]
En retour de tout ce qu'ils donnent au Canada, les Canadiennes et les Canadiens attendent une chose bien précise de leur gouvernement: un leadership efficace, ciblé et fondé sur des principes pour qu'ils puissent planifier leur avenir en toute confiance dans un pays qui restera prospère, sécuritaire et uni.
[Traduction]
Nous avons intitulé notre premier discours du Trône « Une nouvelle feuille de route », reflétant ainsi notre volonté de changement. Nous avons honoré ce mandat.
Et maintenant que nous avons une nouvelle feuille de route, il est temps de nous concentrer sur l'avenir à long terme du Canada. Sur l'orientation que nous souhaitons prendre au XXIe siècle et sur la façon d'y arriver. C'est pourquoi, pour la deuxième session de cette 39e législature, nous avons intitulé notre discours du Trône « Un leadership fort. Un Canada meilleur. » Un leadership fort signifie donner plus que ce que l'on a promis plutôt que le contraire. Nous avons simplement promis ceci aux Canadiens: un Canada meilleur pour l'ensemble des citoyens.
Nous nous inspirons des grands explorateurs du Nord: Radisson et DesGroseillers, Hudson et Franklin, Bernier, Amundsen et tous les autres. Tout comme ils étaient guidés par l'étoile polaire, nous le serons par un programme en cinq points pour le Canada. Notre plan est bien ciblé et axé sur des principes, et il renforcera le Canada de demain tout en offrant des avantages concrets pour les Canadiennes et les Canadiens d'aujourd'hui.
[Français]
Pour cette session parlementaire, notre gouvernement aura cinq priorités fondamentales pour un Canada meilleur. Nous voulons: renforcer notre souveraineté et notre place dans le monde; protéger notre environnement et la santé de nos concitoyens; mener notre économie vers une prospérité à long terme; moderniser notre fédération et nos institutions démocratiques; et rétablir la sécurité dans nos rues et nos communautés.
Je ne veux pas commenter tous les éléments du discours du Trône, mais permettez-moi de prendre quelques instants pour parler de quelques aspects du plan gouvernemental.
[Traduction]
Je m'en voudrais de ne pas répondre brièvement tout d'abord aux commentaires du . Évidemment, je veux bien le croire lorsqu'il déclare ne pas avoir l'intention d'imposer des élections et vouloir permettre que le discours du Trône soit adopté et que le gouvernement amorce la réalisation de son programme.
En écoutant le , il m'est venue l'image du professeur qui, en corrigeant les travaux du semestre, inscrit d'abondantes observations sur tous les sujets de désaccord mais qui, malgré tout, accorde son satisfecit.
Mon interprétation des observations du chef du Parti libéral sont quelque peu différentes de celles du chef du NPD. Bien que les critiques aient été abondantes, j'ai constaté, à travers tout le verbiage, en apparence tout au moins, une bonne dose d'assentiment concernant les objectifs prioritaires.
S'agissant de l'Afghanistan, j'ai cru constater que le principal problème du semble avoir trait à l'idée de parler d'une mission de combat plutôt que de mission militaire. Je n'ai pas entendu dire que le Canada devait tout simplement quitter du jour au lendemain et abandonner la population afghane.
S'agissant de criminalité, le a déclaré qu'il serait maintenant disposé à envisager l'adoption de l'ensemble des mesures législatives proposées par le gouvernement. Évidemment, nous allons veiller à ce qu'il en soit ainsi dans les deux Chambres.
En ce qui concerne l'économie, je n'ai rien entendu qui soit très différent des principales lignes d'approche de notre gouvernement. Je crois même qu'il a souligné l'excellent bilan du au chapitre du rendement économique. Je sais qu'il aimerait s'approprier ce succès, mais il faudrait pour cela qu'il détienne le pouvoir.
Pour ce qui est de la fédération et de la réforme du système démocratique, lorsqu'il s'agit du pouvoir de dépenser du Sénat, je n'ai pas très bien compris s'il était contre ces choses ou si c'est lui qui a eu ces idées le premier.
Mais surtout, le n'a pas répété aujourd'hui — contrairement à son habitude — qu'il pourrait réaliser les objectifs de Kyoto. C'est parce qu'il sait que cela n'est pas et n'a jamais été possible.
Mais la principale chose que j'ai retenue de son discours, c'est que j'étais son modèle lorsque j'étais chef de l'opposition.
Permettez-moi de revenir d'abord sur ce que dit le discours du Trône au sujet de la place du Canada dans le monde.
C'est un euphémisme que de dire que nous vivons dans un village planétaire où l'économie, la sécurité, les idées, l'idéologie et même les maladies d'une région peuvent immédiatement avoir une incidence ou être transmises dans une autre région. Les Canadiens comprennent depuis toujours le caractère essentiel de nos liens avec le reste du monde. Nous n'avons jamais été un pays isolationniste.
Tandis que le Canada participait autrefois dans le monde par l'intermédiaire de l'empire français ou britannique, nous sommes aujourd'hui un pays pleinement souverain. Rien n'est plus fondamental pour le gouvernement fédéral que la protection de cette souveraineté.
[Français]
Le défi potentiel le plus important envers notre souveraineté est dans l'Arctique.
[Traduction]
À ce chapitre, le plus important défi potentiel auquel nous faisons face se trouve dans l’Arctique, où la fonte des glaces polaires, la demande croissante de ressources et la perspective de transport maritime à l’année créent de nouveaux défis et de stimulantes possibilités pour le Nord. Comme le chantait Stan Rogers, le rêve de Franklin de « tracer une ligne chaude dans une terre si sauvage » pour « créer un passage du Nord-Ouest vers la mer » semble sur le point de se réaliser. Cependant, il doit se réaliser selon les conditions que nous fixerons.
Et, pour ce faire, nous ne pouvons nous contenter de pointer la carte du doigt et de dire que cette région nous appartient. La protection et l’affirmation de notre souveraineté, dans l’Arctique ou ailleurs, requièrent des efforts, des sacrifices et des dépenses réels. Contrairement à ce que nos prédécesseurs ont fait, il ne faut pas passer dix ans sans envoyer de navire là-haut. Nous devons exploiter le Nord sinon nous risquons de le perdre.
[Français]
Les gouvernements conservateurs ont compris l'importance du Grand Nord canadien depuis la naissance de la Confédération.
John A. Macdonald, qui a présidé l'acquisition de nos vastes territoires dans l'Ouest et dans le Nord, a été le premier à appliquer le principe de souveraineté: « utilisez-la ou perdez-la ».
[Traduction]
Macdonald a affirmé: « Si nous n’avions pas le courage d’en prendre possession, les Américains ne seraient que trop heureux de pouvoir y planter leur drapeau. » Il a donc assuré notre possession de l’Arctique malgré les revendications de la Grande-Bretagne, tout comme il avait créé la Police à cheval du Nord-Ouest, pour assurer la souveraineté dans l'Ouest du Canada.
Il y a un demi-siècle, le premier ministre John Diefenbaker vantait les mérites de sa vision pour le Nord. Il prédisait que le développement et la prospérité économiques futurs du Canada dépendraient de l’efficacité des réseaux de transport reliant les ressources boréales aux marchés du Sud. Il les appelait les « routes menant aux ressources ». Ainsi, il a construit, entre autres choses, notre route la plus septentrionale: l’autoroute Dempster, longue de 700 kilomètres, reliant le Yukon au delta du Mackenzie.
L’opposition de l’époque avait toujours taxé pareilles initiatives de superflues, de fantaisistes et d’inutiles, et l’histoire leur a toujours prouvé qu’ils avaient tort.
[Français]
C'est pourquoi notre gouvernement a établi une stratégie pour le Nord, et c'est pourquoi nous avons déjà pris plusieurs initiatives pour affirmer notre présence et notre souveraineté dans l'Arctique canadien.
[Traduction]
Dans nos deux premiers budgets, par exemple, nous avons pris d’importantes mesures pour accroître la capacité de nos gouvernements territoriaux d’offrir des services aux habitants du Nord, en insistant tout particulièrement sur le logement des Premières nations et des Inuits.
Nous accroissons la présence de nos forces armées et de notre garde côtière dans l’Extrême-Arctique, et nous améliorons nos capacités de surveillance, notamment en rehaussant le nombre de rangers de l’Arctique.
[Français]
Nous intensifions nos activités environnementales et nous augmentons le nombre de zones protégées, notamment par notre récente annonce de l'expansion massive du parc national Nahanni dans les Territoires du Nord-Ouest.
Dans le cadre de l'Année polaire internationale, nous améliorerons la recherche dans le Grand Nord.
[Traduction]
Ces activités de recherche contribueront à confirmer nos droits de propriété indiscutables sur l’archipel Arctique et les eaux qui l'entourent, y compris sur le passage du Nord-Ouest et les ressources enfouies sous la terre, la mer et la glace.
Nous procéderons maintenant à l’élaboration de la première cartographie exhaustive du plancher océanique de l’Arctique canadien, ainsi qu’à la mise en place de la première station de recherche de calibre mondial située dans l’Arctique même. Elle deviendra le centre de nos activités scientifiques dans le Nord. Elle permettra la collecte de données pour appuyer notre souveraineté et contribuer au développement des ressources et à la protection environnementale. Les autres nations arctiques possèdent déjà la plupart de ces capacités. Sous notre gouverne, le Canada ne sera pas laissé pour compte au chapitre de l’Arctique.
J’aimerais ajouter que nombre de mes collègues travailleront à ces initiatives boréales, sous l’égide du , qui a fait un travail remarquable pour relancer le secteur agricole canadien.
[Français]
Bien entendu, notre rôle dans le monde n'est pas qu'une question de notre propre souveraineté, mais aussi d'action efficace à l'extérieur de nos frontières, de concert avec nos amis de la communauté internationale.
Nous ne pouvons être pleinement efficaces sur ni l'un ni l'autre de ces deux plans sans des forces armées solides, bien dirigées et bien équipées.
[Traduction]
Voilà pourquoi notre gouvernement continuera de rebâtir nos forces armées longtemps négligées de façon à ce que nos militaires puissent accomplir le travail dont on les a chargés de façon aussi sécuritaire et efficace que possible, et ce, tant au pays qu’à l’étranger.
[Français]
J'ai visité nos troupes à Kandahar à deux reprises au cours des 21 derniers mois, tout comme le , le et ex-ministre de la Défense nationale, le , la , la et plusieurs autres de mes collègues.
[Traduction]
J’ai également participé à des rassemblements « vendredis rouges » et à d’autres activités où la population a manifesté son appui à l’égard des militaires canadiens. J’ai parlé à nombre de nos soldats et de leurs familles, dont certaines ont perdu des êtres chers.
Les soldats qui servent en Afghanistan, et les familles et amis qui les appuient au pays, se classent parmi les Canadiens les plus admirables que j’aie jamais connus. Leur compassion à l’égard du peuple afghan, leur résolution face à un adversaire barbare, leurs compétences et professionnalisme manifestes, ainsi que ceux des diplomates et des coopérants avec qui ils collaborent, font honneur à notre grand pays.
[Français]
Notre mission en Afghanistan est noble et nécessaire. Elle permet d'améliorer les choses pour les hommes qui étaient opprimés par les talibans, pour les enfants qui étaient forcés de vivre dans l'ignorance et pour les femmes qui ne bénéficiaient d'aucun droit de la personne.
[Traduction]
Rappelons-nous tous que ces êtres humains ordinaires sont comme nous. La très grande majorité d’entre eux veulent vivre en paix, donner espoir à leurs familles et bâtir un avenir pour leurs collectivités.
Au cours de la prochaine année, le Parlement devra se prononcer sur l’avenir de la mission afghane après 2009. J’espère que tous les parlementaires tiendront compte de l’analyse et des conseils dont l’ancien vice-premier ministre, John Manley, et son groupe d’experts formé d’éminents Canadiens nous feront part dans un avenir proche.
Pour notre part, que nous ayons été au pouvoir ou dans l’opposition, nous avons toujours fidèlement appuyé nos forces armées et leur mission depuis ses débuts à Kaboul en 2002 et, bien sûr, depuis que les Forces canadiennes ont été déployées à Kandahar, en 2005, par le gouvernement précédent.
[Français]
Nous ne pouvons minimiser nos responsabilités envers la population afghane, la communauté internationale et les hommes et les femmes de nos forces diplomatiques, de développement et de défense qui ont fait d'immenses sacrifices en notre nom à tous.
[Traduction]
Une fois de plus, nous ne pouvons minimiser nos responsabilités envers la population afghane, la communauté internationale, ainsi que les diplomates, les coopérants et les militaires canadiens qui ont consenti d’immenses sacrifices en notre nom à tous. Le Parlement ne doit pas manquer à son devoir à l’égard de ces gens, monsieur le Président, et je peux vous assurer qu'il n’y manquera pas.
[Français]
La mission en Afghanistan reflète notre conviction que la politique étrangère du Canada doit promouvoir nos valeurs et défendre nos intérêts. Cette philosophie est au coeur même de toutes nos initiatives en matière de politique internationale. Elle a inspiré notre motion visant à faire d'Aung San Suu Kyi, défenderesse héroïque de la démocratie en Birmanie, une citoyenne canadienne honoraire. Elle est illustrée par notre participation à la mission des Nations Unies à Haïti. Elle guide nos programmes d'aide internationale qui seront reciblés et renforcés au cours des prochaines semaines.
[Traduction]
Notre conviction que la politique étrangère doit promouvoir nos valeurs et défendre nos intérêts motive notre nouvel engagement dans les Amériques. En effet, de nombreux pays en Amérique latine et dans les Caraïbes veulent libéraliser leur économie et choisir la démocratie, mais d’autres retombent dans le nationalisme et le protectionnisme économiques, ou dans le populisme ou l’autoritarisme. C’est pourquoi l’engagement des pays comme le Canada est si important dans leur propre hémisphère: il faut montrer qu’il existe d’autres modèles capables de répondre aux aspirations des peuples. Le choix ne se limite pas au capitalisme sauvage d’un côté, et au socialisme style « guerre froide » de l’autre.
[Français]
Le modèle canadien de liberté démocratique et d'ouverture économique, combiné à des soutiens régionaux et sociaux efficaces, est un mi-chemin pour les pays qui cherchent à créer des institutions démocratiques, des marchés libres et l'égalité sociale.
[Traduction]
Le Canada peut faire une différence dans le monde.
Je me dois de réagir à certaines choses qui ont été dites tout à l'heure concernant l'Afrique. Le gouvernement du Canada est le seul du G8 à remplir ses engagements en Afrique. Il convient de le préciser.
Au Darfour, théâtre d'une tragédie extrêmement brutale qui touche tant de gens, le gouvernement aide les Nations Unies et l'Union africaine. Lorsque j'ai rencontré le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon, je lui ai clairement dit que quelle que soit l'aide dont son organisation a besoin au Soudan, il peut compter sur le Canada.
Nous pouvons faire une différence. Toutefois, nous n'y arriverons pas en retournant à l’époque où le gouvernement sautait d’une cause internationale à l’autre, au gré des dernières modes, sans jamais s’arrêter pour vérifier s’il changeait les choses pour vrai ou s’il avait même les capacités de le faire. Bref, nous ne voulons pas revenir à cette époque où le gouvernement était un grand parleur, mais un petit faiseur. Ce fut le cas avec le gouvernement précédent, notamment dans le dossier de l'environnement et des changements climatiques.
J'ai rencontré les chefs d’État qui ont aidé à rédiger les déclarations conjointes sur les changements climatiques au G8 et à l’APEC. Aucun ne m’a demandé comment nous allions atteindre les cibles du Protocole de Kyoto. C’est parce qu’ils avaient tous compris depuis longtemps que le gouvernement précédent n’avait pas l’intention de respecter le Protocole de Kyoto, lui qui a laissé nos émissions de gaz à effet de serre augmenter sans arrêt pendant 10 ans.
Ce que ces leaders veulent savoir, c'est simplement quelles cibles nous allons fixer et comment nous allons les atteindre. Le a été clair. Les cibles qu’il a fixées — 20 p. 100 d’ici 2020 et de 60 à 70 p. 100 d’ici 2050 — sont parmi les plus ambitieuses au monde. Sur la scène internationale, ces cibles sont perçues comme ouvrant la voie. Maintenant, le ministre veut mettre en œuvre son plan pour réaliser ces objectifs
[Français]
Et grâce à ses efforts, et à ceux de ses collègues, nous participons à un effort sérieux pour établir un protocole international qui doit inclure tous les grands émetteurs, y compris les géants comme les États-Unis et la Chine. Le gouvernement va aller de l'avant avec son plan de réduction des gaz à effet de serre et de la pollution atmosphérique.
Il n'y a pas de temps à perdre en argumentant encore une fois sur un autre « nouveau plan » qui ne sera jamais mis en oeuvre.
[Traduction]
Le temps est venu. Nous avons déjà entendu le nous présenter son septième, huitième ou neuvième plan. Il est temps d’adopter ce discours du Trône et de laisser le passer à l’action, tout comme il est temps de laisser le , le et tous leurs collègues passer à l’action dans le dossier du renforcement de l’économie canadienne et de sa prospérité à long terme.
Je suis heureux de dire que partout où je vais dans le monde, je constate que les fondements économiques du Canada sont très solides.
[Français]
Le vient d'annoncer l'un des plus grands remboursements de la dette de l'histoire canadienne, qui entraînera directement une réduction de l'impôt personnel avec notre remboursement d'impôt garanti adopté dans le budget 2007.
L'une des plus longues périodes de croissance économique de notre histoire se poursuit.
[Traduction]
Le taux de chômage n’a jamais été aussi bas depuis presque deux générations. Les taux d’inflation et d’intérêt restent bas. Le revenu réel disponible des ménages canadiens connaît une forte augmentation depuis l'arrivée de notre gouvernement au pouvoir, mais nous ne pouvons pas tenir cette croissance continue pour acquise et nous ne le ferons pas.
L’instabilité récente des marchés des capitaux, qui trouve son origine dans le marché de seconde catégorie américain, pourrait persister un certain temps. Certains de nos marchés d’exportation présentent des faiblesses. Les bons emplois sont menacés dans certaines de nos industries traditionnelles et le coût de la vie dans certaines régions du pays force les familles à se serrer la ceinture. Notre gouvernement est conscient de tous ces défis.
[Français]
Nous avons réagi et, au cours de cette session, nous allons continuer à agir pour, par exemple, des secteurs en difficulté comme l'industrie manufacturière, la foresterie, les pêches et le tourisme. Nous allons également continuer à prendre des mesures pour consolider l'agriculture canadienne.
[Traduction]
En ce qui a trait à l'agriculture, le printemps dernier, quand on croyait que la mise en marché de l’orge dans l’Ouest se libéraliserait, les prix ont augmenté, mais quand la libéralisation a été mise au rancart, les prix sont tombés. La Commission canadienne du blé doit permettre aux agriculteurs d'obtenir les meilleurs prix. Et c’est exactement ce que permettra la libéralisation de la mise en marché. Nous ne nous arrêterons pas tant que le choix des agriculteurs de l'Ouest n'aura pas été respecté.
[Français]
Tout comme nous n'allons pas arrêter de défendre les producteurs des secteurs soumis à la gestion de l'offre.
Le va bientôt présenter la mise à jour économique et financière de l'automne, qui énoncera nos progrès. Notre plan pour la prospérité future du Canada est clair.
[Traduction]
Nous entreprenons les plus vastes investissements dans l’infrastructure publique depuis un demi-siècle. Nous renforçons les politiques sur les sciences, les technologies, la recherche et l’éducation. Nous aidons les personnes pauvres ou handicapées à intégrer le marché du travail.
Nous donnons un nouvel élan à nos négociations commerciales, en ce 20e anniversaire du libre échange canado-américain, pour ouvrir de nouveaux débouchés aux produits canadiens, comme nous l'avons fait avec l'AELE. Et, bien sûr, nous continuons de réduire la dette, d’axer les dépenses sur les résultats et d’alléger le fardeau fiscal des Canadiens.
[Français]
Nous avons réduit la TPS d'un point, réduit l'impôt des sociétés et offert des incitatifs fiscaux précis pour les familles, les étudiants, les sports pour enfants, les outils et les transports en commun.
[Traduction]
Nous allons présenter durant cette session un plan à long terme d’allégement général supplémentaire du fardeau fiscal.
Je remarque que le , après avoir voté contre chaque réduction fiscale que notre gouvernement a proposée, a demandé ouvertement que l’on réduise l’impôt des grandes entreprises. Elles ne peuvent pas contribuer davantage. Eh bien, je peux vous assurer, monsieur le Président, que nous réduirons l’impôt de toutes les entreprises, et aussi celui des particuliers et de leurs familles dans ce pays, parce que, dans ce pays, un seul parti, tout au long de notre histoire, a toujours prôné les baisses d’impôt, l’aide directe aux familles, la discipline fiscale, et un juste libre-échange stimulé par l’énergie et la créativité du secteur privé, et c'est le Parti conservateur.
Parmi les facteurs impondérables qui profitent actuellement à toute la population canadienne et à notre économie, il faut nommer l’unité nationale, qui s’est grandement améliorée depuis que notre gouvernement est arrivé au pouvoir. Je sais que le Bloc n'est pas enchanté de cela, mais c'est ainsi.
L’un des jalons de cette amélioration a été la reconnaissance de la nation québécoise au sein d’un Canada uni, une motion qui a été appuyée par la grande majorité des députés l’année dernière. Cette motion était controversée. Certains ont même prédit — et je sais qu’ils le croyaient vraiment — qu’elle nous mènerait dans la mauvaise direction. J'ai pris la parole dans différentes régions du pays et à l'étranger, en français et en anglais, pas seulement au Québec. J'ai invité et je continue d’inviter tous les Canadiens à voir les bienfaits que cette motion historique a eus pour l’unité de notre pays. En effet, le Canada est aujourd’hui plus uni que depuis notre centenaire, il y a 40 ans.
[Français]
Je crois que les résultats des dernières élections et la réaction aux mesures que nous avons prises depuis par rapport à l'UNESCO, à la nation et au déséquilibre fiscal indiquent quelque chose de très important pour nous tous.
Les Canadiens, et en particulier les Québécois, veulent aller de l'avant. Ils en ont assez des vieilles querelles. Ils en ont assez des batailles entre les centralisateurs et les séparatistes, entre ceux qui veulent tout le pouvoir à Ottawa et ceux qui veulent tout le pouvoir dans un Québec indépendant.
George-Étienne Cartier, Macdonald et leurs collègues ont créé une fédération qui, bien qu'elle ne soit pas parfaite, profite aux Canadiens depuis 140 ans. En fait, la fédération de 1867 a créé l'un des ensembles d'institutions politiques les plus solides du monde qui est libre de toute tyrannie ou conquête, libre du désordre social ou du chaos économique.
Le Canada, un pays qui est né en français, qui compte deux langues et de nombreuses cultures, qui célébrera bientôt le 400e anniversaire de la fondation de sa première capitale, Québec, est — nous ne devons jamais l'oublier — l'une des plus grandes réussites de l'histoire: notre Canada.
[Traduction]
Bien sûr, je n’affirme pas que le Canada est parfait. C’est pourquoi nous nous engageons à l’améliorer. Notre gouvernement a beaucoup fait pour respecter la division fédérale des pouvoirs, pour renforcer des compétences fédérales depuis longtemps négligées, et pour coopérer avec les provinces.
[Français]
Au cours de la prochaine session, conformément à nos pratiques gouvernementales, nous allons présenter des mesures législatives pour limiter officiellement le pouvoir fédéral de dépenser, au regard de nouveaux programmes, dans des domaines de compétence provinciale, sans le consentement des provinces et avec la possibilité de se retirer avec une compensation.
[Traduction]
Il s'agit d'une mesure historique, qui a déjà reçu un bon accueil de la part du gouvernement du Québec.
J'ai entendu le expliquer pourquoi cette mesure serait mauvaise, selon lui. Il a dit notamment qu'elle l'empêcherait de détourner l'allocation de frais de garde d'enfant pour l'envoyer à des agents politiques, des chercheurs, des militants et des politiciens. Nous allons veiller à ce que l'argent soit versé directement aux familles canadiennes.
Dans le cadre des compétences fédérales, nous allons en outre renforcer l'union économique canadienne, ce qui est une responsabilité fondamentale du gouvernement fédéral, dont il doit s'acquitter dans l'intérêt de l'ensemble des Canadiens.
J’ai dit que le Canada n’était pas parfait. Je crois que la plupart des Canadiens conviennent que le Sénat, sous sa forme actuelle, est l’une des imperfections du pays.
Je dois admettre que je suis déçu que le Sénat n’ait pas adopté le projet de loi sur la durée du mandat des sénateurs, même après l’excellent rapport à ce sujet de l’ancien président du Sénat, Dan Hays. Sous une forme légèrement modifiée, ce projet de loi sera à nouveau déposé à la Chambre des communes. Il vise à fixer la durée maximale du mandat des sénateurs à 8 ans. Actuellement, elle est de 45 ans. J'aurais envie de dire qu'une telle réforme devrait aller de soi, mais j'ai eu des surprises auparavant.
En revanche, même si le gouvernement favorise la consultation directe des électeurs en vue de choisir les sénateurs, il comprend qu'une telle mesure puisse paraître complexe et controversée aux yeux de certains députés. Par conséquent, lorsque que le gouvernement présentera ce projet de loi, il demandera aux Communes de le renvoyer à un comité avant la deuxième lecture de manière à ce qu'il puisse faire l'objet d'un examen parlementaire aussi élargi que possible.
Je demeure persuadé que le pays mérite une réforme du Sénat, c'est-à-dire un Sénat élu. Si une telle réforme ne peut pas avoir lieu, je crois que la plupart des Canadiens finiront par conclure que le Sénat doit être aboli.
Puisqu'il est question de réforme, espérons aussi que l'opposition conviendra qu'elle doit cesser de retarder l'adoption de l'ancien projet de loi . Il est grand temps qu'au pays, les droits des Autochtones vivant dans les réserves soient entièrement respectés conformément à la Loi canadienne sur les droits de la personne.
J'ai trouvé cela bien intéressant, évidemment, d'entendre le chef du Parti libéral parler de compassion et d'aide aux moins fortunés; je signalerais cependant que c'est notre gouvernement qui a signé la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens, qui est en train de la mettre en oeuvre et qui rédige l'excuse qu'il présentera aux victimes. C'est aussi notre gouvernement qui a réduit le droit exigé pour l'établissement que doivent payer les nouveaux arrivants, qui a augmenté le financement destiné aux collectivités de langues officielles à l'échelle du pays, qui a enfin présenté, après tant d'années, des mesures réparatoires concernant la taxe d'entrée imposée aux immigrants chinois, qui a établi la Commission d'enquête sur la tragédie d'Air India qu'on réclamait tant, et qui a conclu une entente avec les personnes atteintes de l'hépatite C. Ce sont là les réalisations dont nous sommes le plus fiers; elles illustrent la différence entre les paroles et l'action.
[Français]
Enfin et surtout, j'aimerais attirer votre attention sur la cinquième partie du plan à long terme de notre gouvernement pour un Canada meilleur, un point qui touche de nombreux Canadiens.
Les Canadiens et les Canadiennes ont toujours été fiers de la sécurité de nos rues et de nos communautés, chose qui nous a longtemps distingués de nos amis aux États-Unis. Mais aujourd'hui, le problème du crime va contre la promesse de notre Constitution que sont la paix, l'ordre et un bon gouvernement.
[Traduction]
Les Canadiennes et les Canadiens souhaitent que leurs rues et leurs communautés redeviennent sûres. Ils souhaitent que leur gouvernement exerce un leadership lui permettant de lutter contre la criminalité et d'assurer la sécurité nationale, et c'est exactement ce qu'ils obtiendront de notre gouvernement. Pour notre gouvernement, la protection des citoyens respectueux des lois ainsi que de leur propriété constitue à nouveau la grande priorité de notre système de justice pénale. Il s'agit là du programme que nous entendons suivre si le Parlement décide d'adopter ce discours du Trône. En somme, il ne faudra pas que l'opposition croie qu'elle peut adopter ce discours du Trône pour ensuite venir nuire à la réalisation de nos grandes priorités.
[Français]
Cela m'amène à notre première mesure législative. L'année dernière, notre premier projet de loi a été notre loi historique contre la corruption, la Loi sur la responsabilité et l'imputabilité. Cette année, notre premier projet de loi sera notre réforme exhaustive de la justice, la loi contre les crimes violents.
[Traduction]
Tout comme la a permis d'éliminer la corruption au sein du gouvernement, la loi pour contrer les crimes violents est la première étape qui permettra de mettre un frein à la criminalité dans nos rues et dans nos collectivités. Il s'agit là d'une question qui engagera la confiance à l'égard du gouvernement. Nous avons assez parlé; il est maintenant grand temps de passer à l'action.
Les Canadiennes et les Canadiens en ont assez d'un système de justice qui place les droits des criminels devant ceux des citoyens respectueux des lois, ils en ont assez d'un système de cautionnement qui favorise la récidive ainsi que des peines légères pour les criminels dangereux et ils en ont assez de ne pas se sentir en sécurité chez eux et dans les endroits publics.
[Français]
Lors de la première session parlementaire, notre gouvernement a présenté 13 projets de loi sur la justice. Sept ont force de loi, mais six ont été retardés par l'opposition, notamment de nombreuses mesures politiques clés.
[Traduction]
Même si nous avons tenu compte de bon nombre des amendements qu’ils ont proposés, ces projets de loi ont été retenus par les comités dominés par les partis d’opposition ou par le Sénat, majoritairement libéral, pendant un total de 976 jours. Pareille situation est tout simplement inacceptable.
Les Canadiens sont à bout de patience. Par conséquent, pour ouvrir la voie à notre projet de loi C-2, dans lequel nous nous attaquons aux crimes violents, le devra maintenant remettre en discussion les éléments fondamentaux de ces projets de loi. La loi proposée portera notamment sur la détermination de la peine dans le cas des crimes commis au moyen d’une arme à feu. Trop souvent, les individus reconnus coupables de ce genre de crime s’en tirent avec une peine d’emprisonnement légère, voire aucune. Cela est inadmissible. En vertu de nos lois, toute infraction grave commise avec une arme à feu est passible de peines sévères, et obligatoires.
Trop souvent aussi, les accusés sont relâchés sous caution. Et certains d’entre eux en profitent pour commettre de nouveaux crimes plus abominables encore. Il n’est plus possible de fermer les yeux. Notre projet de loi veillera donc à ce que les criminels armés s’en tirent moins facilement.
[Français]
La loi contre les crimes violents s'attaquera aussi aux prédateurs sexuels. Depuis trop longtemps, ces gens s'attaquent à nos enfants. C'est aussi inacceptable. Avec cette loi, l'âge de la protection augmentera et nos enfants seront protégés.
[Traduction]
Nous nous attaquerons aussi au problème de la conduite avec facultés affaiblies par la drogue ou l’alcool. Trop de personnes innocentes en sont mortes. Encore et toujours, cela est intolérable. La nouvelle loi sur les crimes violents donnera aux policiers et aux procureurs de nouveaux outils pour empêcher ces conducteurs de sévir plus longtemps.
Enfin, et c’est sans doute là le problème le plus important, un trop grand nombre de criminels parmi les plus dangereux, récidivistes ou non, reprennent leurs activités dès qu’ils ont retrouvé leur liberté. Dans tous les cas, compte tenu des lourds antécédents de ces individus, les Canadiens continuent de se demander comment on a bien pu décider de les relâcher. Cela dépasse les bornes.
[Français]
Soyons clairs. Nous parlons de quelques douzaines des gens les plus violents et dangereux de ce pays. Notre projet de loi assurera qu'ils restent derrière les barreaux, là où ils doivent être.
[Traduction]
Bien sûr, d’aucuns ne manqueront pas de nous accuser d’une trop grande sévérité. Du haut de leurs tours d’ivoire universitaires, ou bien à l’abri dans la salle de réunion de leurs cabinets d’avocats, ils jetteront un coup d’œil dans ces rues dont ils ne savent rien et décriront ces criminels comme de malheureuses victimes de l’injustice, de l’oppression, de l’exclusion sociale.
Je leur répondrai qu’ils peuvent toujours tenir ces discours aux véritables victimes, à ces femmes qui ne se sentent plus en sécurité dans leur voisinage le soir ou qui n’osent plus laisser sortir leurs enfants même en plein jour. Qu’ils pensent au pauvre adolescent qui s’est fait descendre en pleine rue lors d’une fusillade à Toronto.
[Français]
Dites-le à la jeune fille de Québec fauchée sur sa bicyclette par un chauffeur ivre.
[Traduction]
Ou encore à ces deux petits garçons des Prairies qui ont été enlevés et odieusement violés par un pédophile récidiviste.
Qu’ils tiennent leurs discours aux policiers, aux procureurs et aux élus de toute allégeance et à tous les niveaux, y compris aux niveaux municipal et provincial, qui se battent depuis des années afin que de telles lois puissent être adoptées.
Les députés de l’opposition officielle n’ont aucun motif sérieux de s’opposer au projet de loi C-2. Ils ont même fait campagne en vue de l’adoption de presque toutes les initiatives prévues lors des dernières élections. Ils en ont néanmoins retardé l’adoption pendant des jours, des semaines, des mois — parfois même pendant plus d’un an. C’est pourquoi nous avons décidé de faire de cette nouvelle loi sur les crimes violents une question de confiance. Nous demanderons que ce projet de loi soit adopté rapidement et, comme le veut l’usage dès qu’il s’agit de questions de confiance, le gouvernement n’acceptera aucun amendement de fond.
Une voix: Qu'en est-il de la démocratie?
Le très hon. Stephen Harper: La démocratie s'est exprimée quand les Canadiens se sont exprimés en faveur de cette mesure législative. Or, ils attendent depuis un an parce que l'opposition cherche à modifier sa position à l'égard de ce projet de loi. La démocratie ne tolérera plus cela dorénavant.
[Français]
Ce Parlement doit faire ce pour quoi il a été élu.
[Traduction]
Le Parlement doit faire ce pour quoi il a été élu dans une période de temps raisonnable. Le gouvernement que je dirige a tout mis en œuvre, parfois avec le concours du Parlement, pour rendre notre économie plus forte, notre système plus propre, notre fédération plus unie, nos rues plus sûres; pour placer les familles et les contribuables au centre de nos efforts; pour bien défendre nos valeurs et nos intérêts sur la scène internationale. Telles sont les véritables priorités et notre pays est sur la bonne voie.
[Français]
Je presse donc ce Parlement d'approuver le discours du Trône.
:
Monsieur le Président, dans son discours du Trône, le gouvernement rappelle des faits historiques, comme la présence de la reine le 14 octobre 1957.
Je lui rappellerai un autre fait historique. À l'origine du Canada, il y a eu un contrat entre les deux peuples fondateurs. Ce contrat prévoyait que, dans la seule province où il était majoritaire, c'est-à-dire le Québec, le peuple francophone était souverain dans certains domaines comme la santé, l'éducation ou les services sociaux.
Ce contrat a été violé par le gouvernement central d'Ottawa en vertu d'un pouvoir de dépenser qu'il s'est octroyé unilatéralement. Jamais aucun gouvernement du Québec n'a reconnu ce pouvoir. Cette question est primordiale pour le Québec; nous en avons donc fait une priorité.
Nous devons également nous rappeler que, en ce moment même, des Québécoises et des Québécois sont en mission en Afghanistan, combattant dans une des zones les plus dangereuses de la planète. Nous leur devons un soutien sans faille. Je tiens à leur dire, au nom du Bloc québécois, que nous admirons leur courage et qu'ils peuvent compter sur notre appui.
Cependant, il est hors de question pour le Bloc québécois de soutenir une politique militariste et d'accepter que la mission de combat du Canada se poursuive au-delà de février 2009.
Le Bloc québécois est depuis longtemps le premier défenseur de l'accord de Kyoto à la Chambre des communes, et je tiens à réitérer aujourd'hui notre détermination à lutter contre les changements climatiques.
Cette question est cruciale pour le Québec, pour qui l'application du Protocole de Kyoto représente une occasion unique d'accélérer sa croissance économique.
Pour la nation québécoise, l'agriculture représente plus qu'un simple secteur économique. L'agriculture, c'est aussi la base de l'aménagement et de l'occupation de notre territoire. Comme le dit la chanson: « Nos arrière-arrière-grands-pères ont défriché la terre. » Nous devons aussi garder en tête que c'est le système de la gestion de l'offre qui permet à un grand nombre de nos producteurs agricoles de demeurer actifs, d'aménager et d'occuper notre territoire national.
Finalement, j'incite le gouvernement à se rappeler que le Québec sans ses régions, ce n'est plus le Québec. Et les régions sont actuellement plongées dans une crise forestière sans précédent. Les travailleurs forestiers et leurs familles, leurs voisins, souffrent de cette crise, et je tiens à leur dire que nous n'allons pas les laisser tomber.
L'élimination du pouvoir fédéral de dépenser, le retrait des troupes de l'Afghanistan en février 2009, l'application du Protocole de Kyoto, le maintien intégral du système de gestion de l'offre et le soutien des régions aux prises avec une grave crise forestière représentent cinq grandes priorités de la nation québécoise.
Avec son discours du Trône, le gouvernement a clairement fait savoir qu'il rejetait les priorités des Québécoises et des Québécois. Ainsi, le Bloc québécois rejette ce discours du Trône.
Je commencerai par parler du pouvoir fédéral de dépenser.
Dans un discours prononcé le 19 décembre 2005 à Québec, le décrivait le pouvoir fédéral de dépenser, et je le cite:
Ce pouvoir de dépenser exorbitant a donné naissance à un fédéralisme dominateur, un fédéralisme paternaliste [...]
Le a prononcé ces mots il y a exactement 668 jours. Il a eu tout le temps nécessaire pour agir, mais il n'a rien fait pour éliminer ce fédéralisme dominateur et paternaliste.
Non seulement il n'a rien fait, mais il a empiré la situation en ajoutant de nouvelles intrusions fédérales dans les compétences du Québec. Il a créé une agence fédérale de la santé mentale, domaine qui relève de la compétence du Québec. Il a créé un organisme canadien d'évaluation et de reconnaissance des titres de compétence, ce qui relève encore de la compétence — c'est le cas de le dire — du Québec.
Son tente depuis plusieurs mois un coup de force visant à créer une commission fédérale des valeurs mobilières; une autre compétence du Québec.
Hier, l'Assemblée nationale du Québec a adopté une motion unanime contre la volonté du gouvernement conservateur de créer une commission fédérale des valeurs mobilières. La ministre québécoise des Finances a même été obligée de monter le ton pour réfréner ses ardeurs. Je cite Mme Jérôme-Forget: « Le gouvernement fédéral devrait mettre en pratique le fédéralisme d'ouverture qu'il prêche ».
Le a donc manqué à sa promesse pendant 668 jours. Il prétend que son gouvernement devait prononcer un nouveau discours du Trône parce qu'il avait rempli ses engagements antérieurs. C'est faux. Le premier ministre a brisé sa principale promesse envers le Québec.
Dans ce nouveau discours du Trône, le gouvernement conservateur promet de limiter le pouvoir fédéral de dépenser dans les nouveaux programmes. C'est donc dire que toutes ces intrusions du gouvernement fédéral dans les compétences du Québec, toutes ces intrusions qui font ce fédéralisme dominateur et paternaliste dont il parlait, vont demeurer.
De plus, le gouvernement persiste à vouloir imposer des conditions au Québec, ce qui est inacceptable puisqu'on parle de ses champs de compétence exclusifs. En agissant ainsi, il va à l'encontre de l'Assemblée nationale du Québec et du gouvernement du Québec qui affirmait, encore hier, par l'entremise de son ministre des Affaires intergouvernementales, que le Québec ne reconnaissait pas ce soi-disant pouvoir fédéral de dépenser. Je lis un extrait du discours du Trône. En parlant du pouvoir fédéral de dépenser pour tout nouveau programme à frais partagés, on peut lire ceci, et je cite:
[...] Les provinces qui s'en dissocieront seront indemnisées, à condition qu'elles adoptent un programme équivalent ou comparable.
C'est un extrait du discours de Trône du gouvernement de Jean Chrétien, en 1996, qui proposait l'Union sociale.
Je lis un autre extrait:
Notre gouvernement autorisera les provinces et les territoires à se retirer de ces nouveaux programmes, avec juste compensation, s'ils en offrent qui sont compatibles.
Ces deux extraits sont en tous points semblables. Le premier extrait provient du gouvernement de Jean Chrétien et le second du gouvernement conservateur actuel. Bref, le gouvernement conservateur propose la même chose que Jean Chrétien. Or, je lui rappelle que l'Union sociale a été rejetée par l'Assemblée nationale.
Alors qu'il était encore dans l'opposition, le voulait que le Canada participe à la guerre en Irak. Le 26 mars 2003, en parlant de l'Irak, il déclarait ceci: « Nous devrions être là-bas avec nos alliés [...] » Il était en cette Chambre, assis de ce côté-ci, à quelques sièges de moi. C'est ce qu'il a dit. C'est très clair; cela se vérifie. C'est une chance pour nous qu'il n'ait pas été, à ce moment-là, premier ministre d'un gouvernement majoritaire.
Nous connaissons bien, maintenant, les penchants militaristes du chef conservateur. Nous l'avons vu à l'oeuvre lors de la crise libanaise, alors qu'il a mis le feu aux poudres.
Dans le discours de son gouvernement, il annonce encore des dépenses militaires exorbitantes. Nous savons que son objectif est que le Canada continue à faire la guerre en Afghanistan jusqu'en 2011. Nous le savons, mais sur la question de l'Afghanistan, le chef conservateur tente de gagner du temps pour que son souhait se réalise.
Au lieu d'aviser l'OTAN dès maintenant du retrait en février 2009 pour se concentrer le plus rapidement possible sur l'aide humanitaire et la reconstruction, il a créé un comité pour leurrer la population. Il est hors de question de donner notre confiance sur cette question à un premier ministre qui voulait nous précipiter dans la guerre en Irak.
Une des cinq priorités du gouvernement consiste à renforcer la place du Canada dans le monde. Le affirme que le gouvernement est redevenu un acteur crédible dans le monde. Or, c'est le contraire qui se produit. Le gouvernement conservateur perd toute crédibilité dans le monde en voulant retirer le Canada de Kyoto pour se joindre à un groupe de pays menés par George Bush, qui rejette cet accord international.
En agissant ainsi, le Canada renie sa parole. En agissant ainsi, il va à l'encontre de l'avis unanime de l'Assemblée nationale et de la ministre québécoise de l'Environnement. Même le chef de l'ADQ est déçu.
En refusant d'adopter l'approche territoriale, il a fait la démonstration que son ouverture envers le Québec n'est qu'une mascarade. Le gouvernement parle de cibles obligatoires, mais on comprend qu'il demeure sur ses positions et qu'il parle de cibles d'intensité, ce qui signifie une augmentation de la pollution.
Le gouvernement conservateur annonce qu'il mettra en place une bourse du carbone. Cette bourse devra être située à Montréal, qui a déjà mis en place un marché du carbone et non pas à Toronto ou à Winnipeg.
Tout ce que le gouvernement doit faire, c'est de mettre en place un cadre réglementaire avec des cibles absolues. Avec ce discours du Trône, le gouvernement fait simplement la démonstration que sa véritable priorité, c'est le bien-être de l'industrie pétrolière, qu'il protège avec grand soin.
Le défend l'industrie pétrolière, nous, nous défendons les valeurs et les intérêts du Québec.
Pour ce qui est de la gestion de l'offre, le gouvernement s'est engagé à l'appuyer solidement. Nous donnerons le bénéfice du doute au gouvernement, même s'il ne précise aucune action concrète. Toutefois, nous connaissons l'opinion des ministres qui voudraient l'abolir. J'avertis le gouvernement que nous n'allons certainement pas relâcher notre vigilance sur cette question.
Notre cinquième priorité, c'est le soutien des régions touchées par les crises forestières et manufacturières. En lisant le discours du Trône, on serait porté à croire que le gouvernement allait agir, puisqu'il saluait les Canadiens qui ont travaillé fort toute leur vie.
J'en connais, moi, des gens qui ont travaillé fort des dizaines d'années et qui, aujourd'hui, ont perdu leur travail. Des gens aussi honorables que n'importe quel élu de cette Chambre. Des gens qui, après avoir payé des impôts et cotisé pendant des dizaines d'années à l'assurance-chômage, se retrouvent devant rien après quelques mois. Des gens qui sont obligés de gruger des économies de toute une vie pour garder leur dignité.
Ce gouvernement conservateur s'en lave pourtant les mains. Il les a abandonnés. Il a rejeté les appels des syndicats, du premier ministre du Québec et de toute l'Assemblée nationale.
Le refuse de créer un programme d'aide pour ces travailleurs âgés qui n'ont besoin que d'un coup de main pour faire le pont jusqu'à leur retraite. Il a refusé de soutenir les régions et les gens affectés par les crises forestières et manufacturières en prenant des mesures concrètes de soutien. Le gouvernement conservateur a abandonné les régions.
Le moment venu, nous nous souviendrons que le préfère aider l'industrie pétrolière qui croule sous les milliards de dollars, plutôt que les régions du Québec et les travailleurs aux prises avec une grave crise forestière.
En énonçant ses priorités, le gouvernement du chef conservateur va a l'encontre de l'Assemblée nationale du Québec sur plusieurs questions. Il nous annonce qu'il va encore une fois tenter de détruire le registre des armes à feu. En faisant cela, il va à l'encontre de l'avis unanime de l'Assemblée nationale du Québec.
Il annonce également sa volonté de durcir encore davantage la Loi sur les jeunes contrevenants. Là encore, il va à l'encontre de l'avis unanime de l'Assemblée nationale du Québec.
Le insiste pour réformer le Sénat au lieu de l'abolir. En poursuivant sur cette voie, là encore, il va à l'encontre du gouvernement du Québec.
En affirmant sa volonté d'utiliser ses pouvoirs de réglementation des échanges et du commerce pour imposer le libre-échange entre les provinces, une commission fédérale des valeurs mobilières, il utilise la menace trahissant une fois plus sa promesse de pratiquer un fédéralisme d'ouverture.
Le gouvernement promet d'investir dans les corridors de commerce Windsor-Détroit et du Pacifique, mais rien n'est prévu pour le corridor de commerce Montréal-New York. Les ministres québécois font la preuve de leur impuissance, pour ne pas dire de leur insignifiance sur cette question puisque rien n'est dit sur le Saint-Laurent, la porte d'entrée naturelle de l'Atlantique. Ils font aussi la preuve de leur impuissance envers les travailleurs saisonniers puisqu'aucune réforme de l'assurance-emploi n'est mentionnée.
Ce gouvernement a mené une offensive contre les groupes qui défendaient les droits des femmes, et on pouvait espérer un changement de direction. On ne peut que constater la totale insensibilité, pour ne pas dire le mépris de ce gouvernement envers les femmes. Ces groupes ne sont mentionnés nulle part dans le discours du Trône. Le Bloc québécois continuera de défendre le droit des femmes.
La seule conclusion possible à la vue de ce discours du Trône est que le gouvernement conservateur du est à bout de souffle dans ses tentatives de berner le Québec. Ce discours fait la preuve que l'ouverture du premier ministre envers le Québec n'est pas sincère.
Je rappelle que, sur la question du pouvoir fédéral de dépenser, le gouvernement conservateur propose le même fédéralisme dominateur et paternaliste que Jean Chrétien, qui a été rejeté par l'Assemblée nationale. Son gouvernement va à l'encontre de la volonté de l'Assemblée nationale du Québec sur la question des valeurs mobilières, du Protocole de Kyoto, de la crise forestière, des jeunes contrevenants, du registre des armes à feu et du Sénat. La liste est longue.
Quelques mois à peine après avoir reconnu la nation québécoise, le gouvernement conservateur a trahi presque toutes ses promesses d'ouverture. Le caucus québécois du Parti conservateur du Canada fait la démonstration jour après jour de son impuissance à défendre les intérêts et les valeurs du Québec. Par son refus de tenir compte dans son discours du Trône des priorités québécoises, le gouvernement conservateur a montré que son fédéralisme d'ouverture envers le Québec n'était que paroles creuses. La soi-disant ouverture des conservateurs n'est qu'une entreprise de marketing politique qui prend toutes les apparences d'une arnaque envers la nation québécoise. Dans l'état actuel des choses, aucun représentant du Québec digne de ce nom ne pourrait être en faveur de ce discours du Trône.
En conséquence, avec l'appui du député de , je propose:
Que l'amendement soit modifié au paragraphe 1, en remplaçant les mots « de sa décision de mettre un terme au Projet vert innovateur du gouvernement précédent, suivie de 18 mois d'inaction, » par ce qui suit: « de l'inaction des gouvernements libéraux et conservateur »; et
en remplaçant les paragraphes 3 et 4 par ce qui suit: « à proposer des mesures concrètes pour venir en aide aux travailleurs, aux entreprises et aux régions touchées par la crise forestière et manufacturière »; et
« à éliminer le pouvoir fédéral de dépenser dans les champs de compétence du Québec et des provinces en assurant le droit de retrait avec pleine compensation financière et sans condition pour l'ensemble des programmes fédéraux qui empiètent dans les champs de compétence du Québec et des provinces ».
:
Monsieur le Président, je suis très fier de participer à ce débat. C'est un privilège pour moi de me lever en cette Chambre aujourd'hui afin de donner, au nom du caucus du NPD, notre réponse au discours du Trône livré hier par le gouvernement conservateur.
[Traduction]
Ce sont des principes qui guident notre caucus. Il est uni et il grandit. Je dirige un parti qui connaît ses valeurs. Comme la plupart des travailleurs canadiens, nous estimons que le gouvernement entraîne le pays dans la mauvaise direction et que le programme énoncé dans le discours du Trône continue d'entraîner les Canadiens dans la mauvaise direction.
À un moment où le Canada est en guerre, où notre climat est en crise et où les familles de la classe moyenne perdent de plus en plus de terrain, le gouvernement avait l'obligation de faire preuve de leadership. Or, il ne l'a pas fait. Il a prouvé une fois de plus qu'on ne peut lui faire confiance.
Nous avons écouté très attentivement le discours et je tiens à dire, également, que nous avons écouté très attentivement le aujourd'hui.
C'est avec perplexité, par exemple, que nous apprenons que le est désormais ouvert à la proposition de longue date du NPD selon laquelle le Sénat doit être aboli.
S'il est sérieux, il devrait tout d'abord commencer par choisir un élu comme personne responsable de dépenser l'argent des contribuables au lieu de confier cette tâche à un sénateur non élu: Michael Fortier. Nous recommandons à ce dernier de s'informer auprès des électeurs de la circonscription où il habite. Évidemment, il n'a pas profité de l'occasion de se présenter dans Outremont pour se faire élire.
[Français]
S'il est sérieux dans son projet d'abolition du Sénat, le va commencer par demander la démission de Michael Fortier et lui demander de se faire élire à la Chambre des communes.
[Traduction]
Également, nous accueillons favorablement la proposition contenue dans le discours du Trône de présenter des excuses aux Premières nations du Canada concernant les terribles injustices et les abus du système de pensionnats indiens.
Au cours de l'été, je me suis rendu dans des collectivités un peu partout au Canada et je me suis mis à l'écoute d'un très grand nombre de personnes qui triment dur et qui ont beaucoup de difficulté à joindre les deux bouts. Aujourd'hui, à un moment où la création de richesses au Canada dépasse tout ce qui s'est fait par le passé, les familles travaillent plus fort que jamais et, malgré cela, arrivent à peine à joindre les deux bouts.
En effet, aujourd'hui, le Canadien moyen doit travailler 200 heures de plus par année qu'il y a à peine neuf ans pour éviter de perdre du terrain. Pourtant, l'écart de revenus entre ceux qui gagnent le plus et les autres atteint un sommet de 30 ans. Il y a vraiment quelque chose qui cloche dans tout cela et les Canadiens le savent très bien.
Pratiquement les deux tiers des Canadiens déclarent qu'ils ne profitent pas de la croissance économique du Canada. Quelque chose ne tourne par rond et il faut que cela change.
Nous du NPD appelons cela l'écart de prospérité, un écart qui prend de l'ampleur au Canada, de sorte que les familles de travailleurs et celles de la classe moyenne perdent de plus en plus de terrain. Cet écart engendre de plus en plus d'itinérance et de pauvreté. À l'heure actuelle, au Canada, 2 millions d'aînés vivent dans la pauvreté. Ce sont pourtant eux qui ont aidé à construire les bases qui garantissent notre richesse d'aujourd'hui.
Une poignée de gens tout au haut de l'échelle jouissent des retombées de l'économie actuelle, mais ce n'est pas le cas pour les autres. Des PDG ont touché des salaires et des primes extraordinaires, mais le salaire du commun des mortels est pour ainsi dire bloqué, voire à la baisse pour un grand nombre de familles. À cause du plan d'action du gouvernement, la classe moyenne perd du terrain au Canada.
[Français]
Cet été, les gens m'ont dit qu'ils attendaient de l'action de la part du gouvernement pour aider leur famille à joindre les deux bouts, pour que leur vie soit plus abordable, pour plus de sécurité financière.
Le gouvernement aurait pu choisir de réduire le fossé entre les riches et le reste d'entre nous. Combler ce fossé aurait pu et aurait dû être une priorité pour cette session parlementaire. Or, les conservateurs ont choisi de ne pas le faire. Ils s'en fichent.
[Traduction]
Au fil des ans, les vagues promesses d'action n'ont pas atténué les effets de la crise dans le secteur manufacturier et celui des ressources au Canada. Un véritable leadership s'impose dans ces secteurs clés de notre économie, mais le plan d'action conservateur n'offre aucun espoir aux familles et aux collectivités qui subissent les effets des pertes d'emploi massives causées par les politiques dévastatrices du gouvernement. Les familles sont aussi victimes du manque de leadership dans le domaine des soins de santé.
Des millions de familles ne peuvent pas se trouver un médecin. Les délais sont beaucoup trop longs pour trop de gens et les coûts des médicaments délivrés sur ordonnance continuent de monter en flèche, à telle enseigne que nombre de malades n'ont tout simplement pas les moyens de se procurer les médicaments dont ils ont besoin. J'ai raconté à l'Association des pharmaciens du Canada l'histoire de ces personnes qui se présentent chez le pharmacien avec une ordonnance de leur médecin et qui, lorsqu'elles voient la facture, doivent renoncer aux médicaments prescrits parce qu'elles n'ont pas les moyens de les payer. Les deux pharmaciennes à qui j'ai parlé de cette situation m'ont dit: «Tous les pharmaciens au Canada vivent la même expérience tous les jours. » C'est tragique.
La somme qu'il faut dépenser personnellement pour les médicaments a augmenté de 70 p. 100 depuis 1992. Chaque année, au Canada, les ménages dépensent 3 milliards de dollars en médicaments délivrés sur ordonnance. En ignorant ces enjeux fondamentaux dans le plan d'action qu'il présente dans le discours du Trône, le gouvernement conservateur ferme les yeux sur l'amélioration du système de santé et fait faux bond aux familles d'aujourd'hui.
Pourtant, malgré l'indifférence des conservateurs à l'égard de ces enjeux, le NPD va redoubler d'efforts dans sa campagne pour la mise en place d'un régime d'assurance-médicaments universel qui permettra aux travailleurs canadiens de se procurer les médicaments dont ils ont besoin et de suivre ainsi les conseils de leur médecin et non ceux de leur comptable.
[Français]
Cet été, j'ai eu l'opportunité de parler avec plusieurs Canadiens et Canadiennes qui travaillent fort pour leur argent. Particulièrement, j'ai passé beaucoup de temps à Montréal, entre autres à Outremont, pour de bonnes raisons, évidemment. J'ai constaté une chose: les électeurs au Québec, comme partout au Canada, ne sont plus simplement inquiets en ce qui concerne les changements climatiques. Non! Ils font maintenant carrément de l'anxiété.
[Traduction]
Les travailleurs canadiens s'inquiètent de plus en plus de la crise soulevée par les changements climatiques et de ce que l'avenir réserve à leurs enfants et leurs petits-enfants. Les travailleurs Canadiens sont de plus en plus inquiets. Ils sont en colère de voir que le gouvernement actuel et celui qui l'a précédé n'ont pas donné au Canada les outils dont il aurait besoin pour trouver des solutions au problème des changements climatiques et de la crise qui s'ensuit. L'air que nous respirons est de moins en moins pur.
[Français]
Sous les libéraux, les émissions de gaz à effet de serre, qui sont si nocifs, ont augmenté de 23 p. 100 au-delà de nos objectifs de Kyoto. Ils ont augmenté plus vite au Canada sous le Parti libéral pendant que l'actuel chef libéral était ministre de l'Environnement qu'aux États-Unis sous l'administration de George Bush.
Nous avons devant nous une crise mondiale sans précédent, et il est inacceptable que le gouvernement utilise les échecs des libéraux comme excuse pour l'inaction. Il faut agir.
[Traduction]
Alors que nous sommes confrontés à une crise mondiale sans précédent, nous ne pouvons plus nous cacher derrière les échecs du passé pour justifier notre inertie future, comme le a l'habitude de le faire. Nous devons même travailler encore plus fort en vue d'honorer les obligations que nous avons à l'échelle internationale à l'égard de la lutte contre les changements climatiques.
C'est la raison pour laquelle j'affirme qu'il est grand temps de prendre une fois pour toutes des mesures concrètes et non d'affaiblir la Loi canadienne sur la qualité de l’air et les changements climatiques comme le propose le discours du Trône. Ce n'est pas ainsi que le Canada pourra trouver une solution à cette crise. Cela ne témoigne que d'une inaction fondamentale et d'une pure indifférence à l'égard des changements climatiques. Tout cela a des répercussions profondes dans toutes les régions du pays et surtout dans le Nord.
Contrairement à d'autres chefs de parti, j'ai effectué une tournée dans l'Arctique canadien au cours de l'été. J'avais également eu la chance de visiter cette région au cours de l'année dernière. J'ai pu constater par moi-même les énormes répercussions entraînées par les changements climatiques dans cette région. La rapidité avec laquelle tous ces changements se produisent est effrayante. Les anciens m'ont parlé de la rapidité avec laquelle les glaciers reculent. Il y a quelques années à peine, certains glaciers qui ont maintenant disparu derrière les montagnes atteignaient les plans d'eau. Ils m'ont parlé de la fonte du pergélisol, de la végétation qui apparaît en des endroits où il n'y en avait jamais eu auparavant, tout particulièrement autour du parc national voisin de Pangnirtung, de la disparition des caribous, de l'effondrement de l'industrie de la pêche sous la glace qui rapporte des millions de dollars à cause du réchauffement des températures des océans dans cette région.
J'ai parlé avec des anciens qui sont témoins de l'immense détérioration de leur environnement et du mode de vie qu'ils ont toujours connu. Le temps file. J'ai pu constater de nombreux exemples des répercussions sociales et économiques des années de négligence.
En cette Journée internationale pour l'élimination de la pauvreté, nous pouvons créer de l'espoir et apporter des solutions concrètes aux régions nordiques en commençant à investir dans l'infrastructure sociale et économique au lieu de nous restreindre à l'infrastructure militaire. Ce n'est que lorsque nous aurons pris des mesures pour lutter contre l'analphabétisme, la maladie et l'itinérance et pour redonner espoir aux habitants des régions nordiques du Canada que nous pourrons réellement exercer notre souveraineté dans l'Arctique.
Comme je l'ai déjà mentionné, bien que le gouvernement ait pris la bonne direction pour réparer les injustices du passé à l'endroit des Autochtones en annonçant son intention de présenter des excuses aux survivants de la tragédie des pensionnats indiens, il a malheureusement fait un pas en arrière lorsqu'il a voté contre la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Encore une fois, le programme des conservateurs traite les peuples autochtones comme des citoyens de deuxième classe dans ce pays. Ce n'est pas juste.
Aux cours de mes déplacements cet été, des gens m'ont dit que la mission de combat en Afghanistan n'est pas la mission appropriée pour le Canada. Ce n'est pas le rôle que les Canadiens veulent voir leur pays jouer sur la scène mondiale.
Le NPD s'est systématiquement prononcé en faveur de la paix, de la reconstruction et de l'assistance. Nous parlons au nom de millions de Canadiens ordinaires qui veulent que le gouvernement change de direction en Afghanistan, qui veulent contribuer à mettre en place une sécurité réelle et un processus de paix, une paix à long terme. Le NPD est le seul parti à avoir toujours été clair et inébranlable à ce sujet. Ce n'est pas la bonne mission pour le Canada.
[Français]
Le Parti conservateur a réussi à prolonger la mission en Afghanistan jusqu'en 2009 grâce à l'appui du Parti libéral. Conservateurs et libéraux veulent participer à la guerre d'agression au moins jusqu'en 2009, et nous savons que le Bloc québécois est d'accord avec cela.
Seul le NPD demande un retrait immédiat de nos troupes d'Afghanistan. Notre position en faveur de la paix est constante, cohérente et basée sur les principes que partagent une majorité de Canadiens et de Canadiennes.
[Traduction]
Le dit que, au moyen du discours du Trône, il cherche à obtenir le mandat de gouverner. Le NPD a le mandat de s'opposer à la direction proposée par le gouvernement. Le programme qui a été présenté dans le discours du Trône des conservateurs continue d'entraîner le Canada dans la mauvaise direction dans des domaines clés et ne peut donc pas être appuyé.
[Français]
Le NPD est un parti de principes. Nous n'avons pas peur des conséquences de nos actions car nous croyons fermement en ces principes. C'est pour cela que nous nous opposerons au discours du Trône. Contrairement au chef du Parti libéral, nous ne ferons pas semblant. Nous ne critiquerons pas pour ensuite rester assis et se cacher derrière des excuses. Nous ne manquerons pas à notre responsabilité.
Nous voterons contre ce discours du Trône au nom des 2,5 millions de Canadiens qui ont voté pour le NPD, mais aussi au nom de tous les Canadiens et Canadiennes qui ont voté contre ce gouvernement et qui ne peuvent compter sur les libéraux.
[Traduction]
Le NPD s'opposera à ce discours du Trône parce que notre caucus a des principes. Nous connaissons nos valeurs. Nos députés seront à leur place pour chaque vote et, lorsqu'il sera temps de voter, nous nous lèverons pour exprimer clairement notre opposition à la mauvaise direction dans laquelle le gouvernement entraîne le Canada.
Nous laisserons à d'autres le soin de faire du révisionnisme historique et de se livrer à de tels jeux. Si le veut arrêter le programme du gouvernement, je l'invite alors à se joindre à nous en votant contre le discours du Trône. Voilà ce que le NPD va faire: il va faire preuve de leadership.