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Aujourd'hui, notre motion est la suivante:
Que, conformément à l'esprit du Nouveau pacte pour les villes et les collectivités présenté par les libéraux, la Chambre se dise d'avis qu'il est dans le meilleur intérêt des Canadiens que le gouvernement prenne des mesures pour rendre permanent le partage de la taxe fédérale d'accise sur l'essence avec toutes les municipalités du Canada, dans le but de financer l'amélioration de l'infrastructure communautaire locale.
Les villes sont le moteur qui fait avancer notre économie. La croissance continue et la stabilité économique de nos villes sont essentielles si on veut offrir des possibilités à tous les Canadiens. Compte tenu du fait que nos dix plus grandes villes comptent pour 50 p. 100 de la population et du PIB, il faut répondre à leurs besoins. Si nous voulons assurer la viabilité future de notre économie, il est primordial de le faire.
Il est également vrai que le développement des villes canadiennes déterminera en grande partie notre réussite dans une économie mondialisée. Comme l'ancien premier ministre libéral, le député de , l'a souligné: « Dans un monde où les talents, les capitaux et les idées sont mobiles, on se trouve dans la situation où Toronto et Montréal sont en concurrence avec Shanghaï et Bangalore, Ottawa avec Helsinki et Vancouver avec San Francisco ».
D'un autre côté, on ne peut faire abstraction du fait que c'est dans les villes que la plupart des Canadiens vivent, travaillent et se divertissent. C'est là que se trouvent nos foyers et nos quartiers. Notre niveau de vie est fonction des possibilités récréatives, culturelles et éducatives qui existent dans les villes.
Ce niveau de vie dépend d'une infrastructure solide, viable et durable qui nous permet de profiter de ces possibilités. Généralement, cette responsabilité est confiée aux administrations municipales. C'est pourquoi elles doivent bénéficier d'un soutien approprié pour s'en acquitter.
Je suis très fier d'être membre d'un parti qui, pendant plus d'une décennie, a collaboré avec les dirigeants municipaux afin de tenter d'améliorer la qualité de vie dans les villes canadiennes. Dès le tout premier budget présenté par le gouvernement Chrétien en 1994, les gouvernements libéraux ont effectué des investissements graduels dans l'infrastructure partout au pays. Le Programme infrastructure Canada, le Fonds canadien sur l'infrastructure stratégique, le Fonds sur l'infrastructure municipale rurale et d'autres programmes libéraux ont permis des investissements de 12 milliards de dollars dans les municipalités canadiennes.
Même lorsque le député de tentait de venir à bout de l'énorme déficit que les Canadiens avaient hérité de l'ancien gouvernement conservateur de Brian Mulroney, il s'est assuré, avec l'aide du reste du Cabinet libéral, que les villes canadiennes ne manquent de rien et que des investissements importants soient faits dans le secteur des infrastructures pendant les années 1990.
Cependant, l'investissement dans les projets d'infrastructure était seulement la première étape d'un cadre financier et stratégique à long terme dont les municipalités canadiennes avaient vraiment besoin. Les municipalités en ont besoin encore plus de nos jours. En effet, les villes canadiennes tentent de répondre aux besoins stratégiques du XXIe siècle à l'aide d'un modèle conçu au XIXe siècle.
Contrairement à la vaste majorité des municipalités dans l'ensemble des États-Unis et de l'Europe occidentale, la majeure partie des recettes des villes et des collectivités au Canada provient de l'impôt foncier. Malgré le fait que les villes doivent fournir des services sociaux, des conseils en matière d'immigration, des logements, des moyens de transport en commun, des routes, des services de police et beaucoup d'autres choses, il n'y a pas eu de changement dans le modèle de financement des villes au Canada depuis plus de 150 ans.
On ne peut pas s’attendre à ce que les municipalités financent les programmes sociaux, les services d’immigration et bien d’autres éléments du filet social du Canada à même les impôts fonciers. Les impôts fonciers ne sont pas faits pour financer ce genre de services.
Il est tout à fait possible qu’une veuve qui possède une maison au cœur de Fort McMurray, en Alberta, ait vu la valeur de sa maison quintupler ou décupler, mais elle a toujours un revenu fixe. Devrait-on vraiment exiger qu’elle paie dix fois plus d’impôts fonciers qu’elle le faisait il y a dix ans, même si son revenu n’a pas changé? Je ne suis pas du tout de cet avis.
Si la portée des responsabilités des villes canadiennes est plus grande aujourd’hui, c’est d’abord et avant tout à cause des mesures qu’ont adoptées les gouvernements dans les années 1990 pour s’attaquer au problème du déficit qui gonflait. Ils se sont ainsi déchargés d’un large éventail de responsabilités sur des ordres de gouvernement inférieurs sans toutefois leur donner les ressources appropriées pour gérer le fardeau.
Les villes, qui ne pouvaient passer des responsabilités à d’autres, ont donc eu à s’occuper de tous les problèmes dont elles avaient hérité. Légalement, les villes n’ont pas le droit d’accuser des déficits de fonctionnement, même si certaines peuvent financer des projets d’immobilisations au moyen d’un financement déficitaire. La ville d’Edmonton, par exemple, a eu un budget de fonctionnement équilibré pendant un certain temps, mais en 2005 sa dette à long terme a augmenté, passant de 417 millions à 470 millions de dollars à cause de dépenses d’immobilisations. À eux seuls, les paiements d’intérêts s’élèvent à plus de 20 millions de dollars par an.
Par conséquent, même si, du point de vue du fonctionnement, les municipalités semblent avoir réussi à gérer la situation sans devoir faire face à des difficultés financières, leurs niveaux d’endettement augmentent partout au Canada.
D’un bout à l’autre du pays, les unes après les autres, les villes et les collectivités ont dû choisir entre faire des investissements à long terme dans l’infrastructure et satisfaire l’exigence quotidienne d’équilibrer les budgets de fonctionnement. La plupart des villes n’arrivent même pas à satisfaire les exigences courantes de leurs nouvelles responsabilités. Elles cherchent désespérément de l’argent neuf.
Pour tenter de corriger ce déséquilibre fondamental, le gouvernement libéral a travaillé d’arrache-pied avec ses partenaires municipaux et provinciaux afin d’entamer le processus qui consiste à bâtir la capacité fiscale à long terme des municipalités et des collectivités du Canada.
Dans le budget 2004, le gouvernement Chrétien a annoncé que le gouvernement fédéral rembourserait intégralement aux municipalités toute la TPS qu’elles avaient à payer. À elle seule, cette simple mesure leur procure plus de 700 millions de dollars par an.
En 2005, le gouvernement libéral a fait un pas de plus en annonçant son nouveau pacte pour les villes, qui prévoyait le partage avec les municipalités des recettes fédérales provenant de la taxe d’accise sur l’essence. C’est au cours de l’exercice 2008-2009 que le programme arrive complètement à maturité et, je suis fier de le dire, qu’il donne aux municipalités 2 milliards de dollars par année.
Mais le programme prendra fin un jour. La loi prévoit qu’on cessera de remettre de l’argent aux municipalités à ce titre en 2014. La motion que nous débattons aujourd’hui invite le gouvernement fédéral à rendre permanent le partage de la taxe sur l’essence avec les municipalités.
Pourquoi est-ce si important? La réponse est très simple: permettre une bonne planification municipale. Pour que les villes soient en mesure de planifier comme il faut leurs investissements dans l’infrastructure et puissent en remplacer les principaux éléments en temps voulu et d’une manière méthodique, elles doivent être sûres de leurs sources de revenus.
Cela est particulièrement indispensable pour les municipalités, car la plupart d'entre elles ne sont pas autorisées à recourir au financement déficitaire pour réaliser de grands projets d'immobilisation. Ainsi, à moins qu'elles ne puissent être pleinement assurées de compter sur des sources de revenu à long terme, elles ne peuvent tout simplement pas gérer leur infrastructure locale. Si le transfert de la taxe sur l'essence devenait un élément permanent des budgets du gouvernement fédéral, cela contribuerait en partie à offrir aux municipalités canadiennes le financement à long terme qu'il leur faut pour répondre à leurs besoins concernant la collectivité et l'infrastructure.
Certains députés de la Chambre se demandent peut-être pourquoi l'infrastructure municipale est si importante. Ils peuvent se demander pourquoi nous devrions nous en soucier. En fait, je présume que le se demande pourquoi il devrait colmater les nids-de-poule.
Le 20 novembre dernier, la Fédération canadienne des municipalités a publié un rapport extrêmement important, qui montrait que, dans l'ensemble, les municipalités canadiennes sont aux prises avec un déficit d'infrastructure de 123 milliards de dollars. Le communiqué de la FCM dit: « Les fondations physiques des villes et des collectivités du Canada sont “près de l’effondrement”. »
On ajoute:
« L’économie et la qualité de vie du Canada et la santé et la sécurité des Canadiens dépendent de l’infrastructure que nos municipalités construisent et possèdent, mais nous n’avons pas les ressources pour la maintenir. Si nous n’agissons pas bientôt, au plan national, pour nous attaquer à ce déficit, nous verrons plus de défaillances catastrophiques de nos routes, de nos ponts, de notre approvisionnement en eau et de toute notre infrastructure vitale. Il est impensable de continuer ainsi. »
« Le chiffre de 123 milliards de dollars, comparativement aux estimations antérieures, montre clairement que le déficit de l’infrastructure municipale augmente plus rapidement qu’on le pensait. En majeure partie, l’infrastructure municipale a été construite entre les années 1950 et 1970, et son remplacement s’impose. À mesure que les actifs atteignent la fin de leur durée utile, les coûts de réparation et de remplacement montent en flèche. Dans tout le Canada, l’infrastructure municipale a atteint le point de rupture. »
À mon avis, aucune des affirmations de la FCM ne devrait étonner les députés. Prenons l'infrastructure récréative, par exemple. Nous avons tous dans notre circonscription une patinoire commémorative ou une piscine du centenaire. Pensons à ces installations, dont bon nombre tombent en décrépitude et ont besoin d'être réparées, voire carrément remplacées.
Les programmes libéraux d'infrastructure ont commencé à répondre à ces besoins, comme c'est le cas à Sault Ste. Marie, où les Jardins commémoratifs de Sault ont été remplacés par une nouvelle aréna, ou à Grand Bay, au Nouveau-Brunswick, où un partenariat entre la province et la municipalité a permis de construire de nouvelles installations récréatives.
Permettez-moi de donner un autre exemple aux députés. Montréal est l'une des plus grandes villes du Canada et sa population compte des millions de personnes. C'est également une ville où la valeur des biens immobiliers est très élevée. Cela peut porter à croire que la ville est en mesure d'entreprendre des projets importants, pourtant, même à Montréal, la FCM a constaté que les systèmes d'aqueduc et d'égout présentent de sérieux problèmes. Selon le rapport de la FCM, 33 p. 100 des canalisations d'égout ont atteint la fin de leur durée de vie utile en 2002, mais aucun plan d'ensemble n'est prévu pour assurer l'entretien du réseau d'alimentation en eau de Montréal.
Le gouvernement devrait-il rester les bras croisés alors que le réseau d'aqueduc et d'égout de l'une des plus grandes villes au Canada continue de se détériorer? À l'heure actuelle, Montréal est une des villes où le réseau d'alimentation en eau et le réseau d'égout sont assez bons. Toutefois, dans un grand nombre de collectivités canadiennes, les eaux d'égout brutes sont déversées dans les lacs et les rivières.
L'équipe de Saint John a exercé de fortes pressions pendant longtemps pour que tous les ordres de gouvernement acceptent de traiter le nettoyage du havre comme une priorité. Nous entreprenons maintenant la tâche plus importante de renouveler et de remplacer les systèmes d'alimentation en eau à un coût de plus de 150 millions de dollars. Je signale que ce n'est qu'une des douzaines de projets d'infrastructure prévus à Saint John, Nouveau-Brunswick, ma collectivité. Les localités jumelles de Rothesay et de Quispamsis sont typiques des centaines de collectivités au Canada qui ont besoin de nouvelles routes, d'usines de traitement des eaux et d'installations récréatives nouvelles pour servir leur population grandissante.
Il ne fait aucun doute que des mesures urgentes s'imposent dès maintenant. Il suffit de jeter un coup d'oeil sur l'attitude du Parti conservateur à l'égard des villes avant qu'il n'arrive au pouvoir.
En juin 2003, le a déclaré son opposition au Nouveau pacte pour les villes. C'est vrai. Il s'est opposé au transfert des recettes de la taxe sur l'essence aux municipalités. Il a dit qu'il ne souscrivait pas à l'idée que le gouvernement fédéral doive conclure une nouvelle entente avec les municipalités. Ce n'est pas tout ce qu'il a dit.
En 2004, quand il était candidat à la direction du Parti conservateur, le a dit qu'un gouvernement dirigé par Stephen Harper n'essaierait pas de créer des programmes spécialisés...
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Monsieur le Président, au cours du débat d’aujourd’hui, les députés du Parti libéral diront bien des choses aux Canadiens sur l’état de l’infrastructure du Canada. Nous avons déjà entendu des affirmations qui n’ont guère de fondements. Il est vrai qu’il faut remettre l’infrastructure en état, mais les libéraux n’ont jamais tenté d’y faire quoi que ce soit, et l’état de l’infrastructure en témoigne de façon éclatante.
Les Canadiens entendront les libéraux prétendre les uns après les autres que les villes du Canada sont aux prises avec un énorme déficit sur le plan de l’infrastructure et que seules des initiatives fantomatiques et mythiques du Parti libéral peuvent le résorber. Mais il n’est guère probable que nous entendrons une évaluation honnête des faits. L’infrastructure publique du Canada s’est dégradée à ce point avec l’âge que des travaux de modernisation et de remplacement s’imposent. Et si nous n’intervenons pas, il est probable que le Canada perdra du terrain dans l’économie mondiale.
Les libéraux préféreront blâmer de façon simpliste notre gouvernement, qui est au pouvoir depuis un peu moins de deux ans. Nous sommes tous conscients de ce qu’il y a de fallacieux dans cette position. Ils ne diront pas un mot du long règne libéral de 13 ans, pendant lequel les besoins des villes canadiennes sur le plan de l’infrastructure ont été largement négligés. Ces 13 ans de gouvernement libéral ne sont pas étrangers au déficit critique et redoutable dont le gouvernement conservateur a hérité.
Encore une fois, c’est là une attitude plutôt simpliste et décevante, d’autant plus que le gouvernement conservateur a déjà commencé à prendre des mesures rapides et décisives. Il est en train de construire l’infrastructure de calibre mondial dont les Canadiens ont besoin et qu’ils méritent.
Comme l’a fait justement remarquer la mairesse de Brampton, en Ontario, Susan Fennell, en seulement deux ans, les conservateurs ont fait plus que le gouvernement fédéral libéral pour les municipalités. C’est toute une condamnation. On peut dire qu’il est lamentable que les libéraux aient fait de cette question un enjeu politique avec autant de sectarisme.
La reconstruction de l’infrastructure du Canada est un enjeu vital. L’infrastructure, sa fiabilité et son efficacité sont des questions qui touchent tous les Canadiens au quotidien. Après tout, nous empruntons tous les routes pour aller au travail, pour conduire les enfants à l’école, à leurs parties de hockey, à leurs classes de ballet. Nous avons tous besoin d’une eau potable salubre et de systèmes de gestion des déchets pour protéger notre santé et celle de nos familles.
L’infrastructure, c’est bien plus que cela. Elle soutient la productivité, elle appuie le commerce et alimente la croissance économique pour que nous bâtissions des collectivités solides et compétitives. Sans aucun doute, la force de l’infrastructure fait la force d’un pays. Le gouvernement actuel, comme nul autre avant lui, est conscient de l’importance de l’infrastructure dans son sens économique large, pour construire une économie de calibre mondial, capable de relever les défis du XXIe siècle et de triompher.
La vieille approche du gouvernement libéral consistait à préconiser des plans isolés, sans intégrer l’infrastructure à une vision économique d’ensemble cohérente, alors que notre plan économique à long terme, Avantage Canada, assure cette intégration. Je voudrais expliquer plus longuement ce plan pour la plus grande édification de la Chambre.
Avantage Canada repose sur l’idée que les Canadiens doivent avoir les outils nécessaires pour livrer concurrence dans l’économie mondiale et l’emporter, s’ils espèrent réaliser leurs rêves. Cette idée simple et fondamentale semble avoir échappé à l’ancien gouvernement libéral. Au lieu d’élaborer une vision économique cohérente qui permettrait aux Canadiens de profiter davantage d’une économie mondiale prospère, les libéraux se sont endormis aux commandes. Ils ont réagi à des priorités économiques critiques, comme celle de l’infrastructure, de façon fragmentaire, sans vision d’ensemble, sans orientation et, par-dessus tout, sans résultats.
Le gouvernement conservateur comprend que les Canadiens méritent mieux et, plus important encore, il agit en conséquence.
Avec Avantage Canada, notre gouvernement donne aux Canadiens ce qu'il leur faut pour réussir. Nous le faisons grâce à un avantage fiscal qui réduira les impôts de tous les Canadiens et qui établira le taux d'imposition le plus faible du G7 pour tous les nouveaux investissements des entreprises. Nous le faisons grâce à un avantage fiscal qui éliminera en totalité la dette nette du gouvernement du Canada en moins d'une génération. Nous allons ainsi créer une base solide sur laquelle nous pourrons construire une prospérité durable. Nous le faisons aussi grâce à un avantage entrepreneurial qui fera diminuer la réglementation superflue et les tracasseries administratives et qui réduira les impôts pour favoriser les investissements des entreprises. Nous le faisons également grâce à un avantage sur le plan du savoir qui vise à créer la main-d'oeuvre la plus scolarisée, la plus compétente et la plus souple au monde.
En dernier lieu, et c'est l'aspect le plus pertinent aux fins de la discussion d'aujourd'hui, nous le faisons grâce à un avantage infrastructurel qui créera une infrastructure moderne de classe mondiale pour assurer la circulation fluide des personnes, des biens et des services sur nos routes et nos ponts, à travers nos portes d'entrée et dans nos réseaux de transport en commun. Et ce ne sont pas là que de belles paroles. Il ne s'agit pas d'un plan qui restera lettre morte dans quelque officine du gouvernement à Ottawa. Nous le mettons en oeuvre.
Le budget de 2007 a amorcé l'exécution de l'engagement que nous avons pris dans Avantage Canada de mettre en oeuvre un plan intégré en matière d'infrastructure. Dans le cadre du plan à long terme visant l'infrastructure, présenté dans le budget de 2007, le gouvernement conservateur actuel a prévu un montant exceptionnel de 33 milliards de dollars d'aide destinée à l'infrastructure provinciale, territoriale et municipale au cours des sept prochaines années.
Ce nouveau financement fournit aux municipalités la certitude qui leur est nécessaire pour planifier à long terme les projets d'infrastructure qui améliorent nos collectivités et en font des endroits plus sains pour le travail, la vie en général et les loisirs. Mais, dans le budget de 2007, nous avons fait plus que cela pour avantager les municipalités et les collectivités qui sont en première ligne des efforts du Canada en matière d'infrastructure.
Les projets municipaux de transport en commun, d'infrastructure d'adduction d'eau et d'égouts et de routes locales seront également admissibles au financement dans le cadre du budget de 8,8 milliards de dollars prévus dans le Fonds Chantiers Canada. Et ce n'est pas tout. Les municipalités s'intéressant à des partenariats public-privé innovateurs, ce qu'on appelle les PPP, seront admissibles dans le cadre du fonds national des partenariats public-privé de 1,26 million. Il s'agit là d'un instrument important permettant de garantir que les Canadiens en auront pour leur argent lorsqu'ils investiront dans l'infrastructure.
Les municipalités bénéficieront également du financement prévu au budget de 2007, qui assure un montant additionnel de 25 millions de dollars par année, réparti également entre les provinces et les territoires. Cet investissement de 2,275 milliards de dollars sur sept ans aidera toutes les provinces et tous les territoires à participer à l'édification d'un réseau infrastructurel moderne au Canada et il sera accessible aux administrations de plus petite taille dont l'infrastructure est restreinte et dont la population est faible.
Assurément, notre plan à long terme de 33 milliards de dollars visant l'infrastructure entraînera de très importants avantages pour les municipalités du Canada. Nous ne sommes pas les seuls à l'affirmer. Des gouvernements provinciaux le disent également. Voici par exemple, ce qu'a déclaré le vice-premier ministre de la Nouvelle-Écosse:
La Nouvelle-Écosse et d'autres provinces et territoires ont fait du lobbying auprès du gouvernement du Canada pour obtenir un financement d'infrastructure à long terme, stable et prévisible pendant de nombreuses années. Jusqu'à ce qu'on voie ce nouveau budget fédéral, ces demandes étaient tombées dans l'oreille d'un sourd. Cependant, les nouveaux programmes à frais partagés annoncés dans le budget fédéral de cette année vont beaucoup aider la Nouvelle-Écosse à atteindre son plein potentiel comme porte d'entrée du transport international et faciliter les améliorations aux routes dont nous avons grandement besoin.
Le premier ministre néo-démocrate du Manitoba a déclaré: « Le financement d'infrastructure est également très bénéfique pour le Manitoba. Vous savez, je pense que c'est une annonce très positive. »
De grands journaux canadiens comme le Globe and Mail ont récemment parlé du solide bilan d'Ottawa pour ce qui est de répondre aux besoins liés à l'infrastructure. On a pu lire ceci, en particulier: « Ottawa apporte une contribution considérable, et ce, même si les municipalités ne relèvent pas de la compétence du gouvernement fédéral. »
À l'occasion, les députés libéraux sont contraints de reconnaître la réalité et de s'éloigner des notes mal pensées qu'on leur fournit, des libéraux comme le député de , qui a salué les dépenses du budget de 2007 pour l'infrastructure. Il a déclaré ceci: « Il y a 25 millions de dollars pour l'infrastructure. C'est une bonne nouvelle. Cet argent pourra être investi dans des domaines prioritaires pour le fédéral comme le transport. »
N'oublions pas que notre important plan à long terme de 33 milliards de dollars n'est pas uniquement tourné vers l'intérieur. Il se fonde également sur la compréhension du fait que notre capacité d'entrer en contact et de commercer avec le reste du monde détermine ultimement notre qualité de vie.
Le Canada est bien placé, géographiquement et compte tenu de ses ressources humaines et naturelles, pour saisir les incroyables occasions économiques que présentent les économies asiatiques dynamiques et en expansion rapide. Toutefois, le gouvernement sait que l'infrastructure est un facteur clé pour exploiter ce potentiel.
Par exemple, nos ports côtiers à l'Est et à l'Ouest et notre réseau ferroviaire transcontinental sont des liens importants, mais sans doute sous-exploités, entre l'Asie et le coeur de l'Amérique du Nord. Cette infrastructure nous aiderait grandement à prendre une plus grande part aux activités économiques entre ces régions tout en reliant mieux les entreprises de partout au Canada aux marchés de l'Asie et d'ailleurs.
C'est pour cette raison que nous avons agi et investi une somme énorme, près de 600 millions de dollars, dans l'Initiative de la Porte et du Corridor de l'Asie-Pacifique. Cette initiative canadienne regroupe une série de mesures stratégiques et d'investissements axés sur le commerce avec l'Asie-Pacifique et établit le meilleur réseau de transport pour desservir les chaînes d'approvisionnement mondiales entre l'Amérique du Nord et l'Asie.
Ces mesures seront très profitables pour les Canadiens. Le trafic conteneurs dans les principaux ports commerciaux de la Colombie-Britannique augmentera sensiblement d'ici 2020. Cela fera passer de 9 à 14 p. 100 la part du Canada du trafic conteneurs sur la côte Ouest. Le budget de 2007 a haussé l'investissement fédéral total dans l'Initiative de la Porte et du Corridor de l'Asie-Pacifique; il atteint maintenant 1 milliard de dollars.
Je m'en voudrais de poursuivre la discussion sur l'importance de nos liaisons internationales sans parler de notre artère commerciale la plus importante, le corridor Windsor-Detroit, qui nous donne accès à la plus grande économie du monde. Vingt-huit pour cent des échanges entre le Canada et les États-Unis transitent par cette artère. Cela dit, les lenteurs au passage frontalier de Windsor-Detroit peuvent avoir et ont effectivement un impact important sur notre économie, particulièrement sur le secteur automobile à haute valeur ajoutée.
Tout le monde sait que pour répondre aux besoins à long terme du Canada à cet égard, la création d'un nouveau passage frontalier s'impose. C'est pour cela que le budget de 2007 confirme l'engagement du gouvernement à construire, en collaboration avec nos partenaires, un nouveau passage frontalier entre Windsor et Detroit, grâce aux mesures suivantes: envisager d’établir des partenariats avec le secteur privé pour la conception, la construction, le financement et le fonctionnement du nouveau pont; couvrir 50 p. 100 des dépenses en immobilisations admissibles associées à la construction d’une voie d’accès reliant le passage frontalier à l’autoroute 401; fournir 10 millions de dollars sur trois ans à Transports Canada pour appuyer ses travaux visant la mise en œuvre de cet important projet.
Ces investissements ciblés seront faits là où ils sont le plus nécessaires et où ils entraîneront les retombées économiques maximales. Il n'y a rien d'étonnant à ce que même le ministre des Finances de l'Ontario, Dwight Duncan, un libéral, en parle comme étant « une bonne nouvelle [...] un grand pas en avant et le type de mesures que nous attendions ».
Je conclurai mes observations sur la motion à l'étude aujourd'hui par un dernier point.
Un financement de base tel que le transfert d'une partie des recettes provenant de la taxe sur l'essence est important et nécessaire, certes, en fait c'est pour cela que nous avons augmenté ce type de financement, mais il faut parfois investir nos ressources là où elles sont le plus nécessaires et entraînent les plus grandes retombées économiques pour le plus grand nombre de Canadiens. C'est pour cela que nous avons un plan de financement cohérent et complet, par rapport au plan unidimensionnel préconisé par les libéraux.
C'est d'ailleurs évident dans le cas des initiatives de portes d'entrée dont j'ai parlé plus tôt, tout comme dans le cas des investissements qui feront avancer les choses dans les collectivités aux prises avec des défis régionaux particuliers, défis que ne permettrait pas de relever un financement provenant uniquement du transfert d'une partie des recettes fiscales sur l'essence.
Par exemple, nous avons mis de côté des fonds pouvant atteindre 962 millions de dollars pour l'initiation ÇA ROULE, afin d'aider à financer cinq projets de transport en commun dans la région du Grand Toronto, notamment des services de transport rapide par autobus à Mississauga, à Brampton et dans la région de York, le prolongement de la ligne de métro Spadina et une étude sur le transport en commun dans la région de Durham. Tous ces projets contribueront à réduire la congestion des artères et à améliorer la qualité de l'air dans la région du Grand Toronto.
Une conseillère de Vaughan était absolument emballée des diverses composantes de l'initiation ÇA ROULE, notamment du prolongement de la ligne de métro Spadina. Pour reprendre ses propres paroles, elle était heureuse que le gouvernement fédéral reconnaisse enfin que la saturation du réseau routier est un problème et que nous avons besoin d'argent pour financer le transport en commun, ajoutant que c'est là la dernière pièce du casse-tête.
Un autre exemple récent est l'engagement qu'a pris le gouvernement fédéral de verser 170,5 millions de dollars pour aider le Manitoba à financer l'expansion du canal de dérivation de la rivière Rouge, ce qui améliorera considérablement le niveau de protection contre les inondations pour les habitants de Winnipeg.
Enfin, un dernier exemple est la somme de 26,6 millions de dollars que nous nous sommes engagés à verser expressément pour aider à achever le nettoyage du havre de Saint John. Intéressant, n'est-ce pas? Nous nous occupons enfin du nettoyage de ce havre, ce que n'a pas fait le député qui a proposé cette motion. Ce projet apportera des avantages environnementaux à long terme pour la circonscription de Saint John. Il permettra d'éliminer les rejets d'eaux usées et d'améliorer la qualité de l'eau dans le havre et dans les cours d'eau avoisinants.
Même le parrain de la motion à l'étude aujourd'hui était content de cet investissement en raison de la flexibilité qu'il offre pour répondre à des besoins communautaires uniques. Il a d'ailleurs dit ceci à ce sujet:
Le nettoyage du port n'a rien à voir avec la politique partisane, mais il a tout à voir avec la santé, un environnement sain et une qualité de vie équilibrée [...] Je suis heureux de voir qu'on a enfin répondu aux préoccupations de la collectivité.
Pour cette seule raison, il serait difficile de ne pas reconnaître que notre plan d'infrastructure est supérieur au plan unidimensionnel préconisé par les libéraux, si on peut appeler cela un plan.
Nous préconisons une vision qui reconnaît que les collectivités d'un bout à l'autre du pays sont confrontées à des défis régionaux différents. Notre énorme investissement de 33 milliards de dollars représente un plan d'infrastructure complet, cohérent et multidimensionnel, lequel constitue un élément clé du plan économique à long terme complet et cohérent du gouvernement. Ce plan donnera aux Canadiens une vie meilleure dans leurs collectivités, ce que le simple financement de base proposé par les libéraux n'aurait jamais pu leur donner.
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Monsieur le Président, j'ai le plaisir de prendre la parole au sujet de cette motion du Parti libéral. Cette motion a essentiellement pour but de prolonger de façon permanente ce qu'on a appelé le remboursement de la taxe sur l'essence pour les villes.
Finalement, on sait tous que ce n'est qu'un cas de figure, c'est-à-dire que c'est une image. La taxe sur l'essence ne s'en va donc pas directement aux villes. C'est un certain montant d'argent de la taxe sur l'essence. C'est l'essentiel de ce qu'avaient déposé les libéraux dans le cadre de leur lutte au déficit au plan des infrastructures. Cette lutte est devenue très importante ici en ce Parlement, parce que c'est finalement d'ici qu'a émané le problème vécu par toutes les villes du Canada, entre autres du Québec, en regard à ce déficit en matière d'infrastructures.
Pourquoi cela a-t-il émané d'ici? Le avait bien commencé tout à l'heure lorsqu'il nous expliquait l'état du déficit de plus de 120 milliards de dollars que nous a légué Trudeau et les libéraux, et par la suite les conservateurs. Le secrétaire parlementaire a fini par nous dire que la dette avait été réduite à 12 milliards de dollars. À mon avis, il y eu une erreur sur son BlackBerry lorsqu'il a noté ce chiffre, parce que la dernière année où les conservateurs ont été au pouvoir, 12 milliards de dollars se sont ajoutés à la dette.
Aujourd'hui, je peux comprendre que les conservateurs se sentent mal à l'aise face à cette dette qu'ils ont en grande partie léguée. En effet, la plus grosse part de la dette actuelle a été causée par les conservateurs. Ils voudraient bien éliminer la dette avec les surplus qu'ils font, des surplus que le Bloc québécois a évalués à 69 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années.
Or, le problème par rapport à cette terrible façon de gérer des conservateurs, c'est qu'entre-temps, il y a eu tout un effet domino. Sous le gouvernement Chrétien, avec le député de comme ministre des Finances, les libéraux ont décidé de couper dans les transferts aux provinces afin d'atteindre le déficit zéro, parce que pour éliminer la dette, il faut commencer par arrêter de dépenser. C'est la réalité et personne ne peut le nier. Ils ont coupé dans les transferts en santé et en éducation.
Ce fut un terrible résultat pour toutes les provinces. Notre collègue libéral donnait plus tôt l'exemple de l'Ontario. La même chose a été faite au Québec. Pour essayer de maintenir les mêmes services en santé et en éducation, on a décidé de faire participer les autres paliers de gouvernement, même s'ils ne sont pas reconnus comme tels. En effet, les municipalités et les commissions scolaires peuvent taxer, mais ce ne sont pas des gouvernements reconnus, et ce, même au Québec. Ces paliers ont donc subi des pressions afin d'augmenter leur participation.
Ceux qui connaissent un peu l'histoire politique des années 1990 au Québec se rappelleront que la première réforme s'est appelée la réforme Ryan, sous un gouvernement libéral. On avait décidé de transférer aux villes la responsabilité pour la majorité des oeuvres d'art et des routes qui n'étaient pas des routes dites « nationales ». À travers le Québec, les villes se sont retrouvées avec 4 000 ponts, viaducs, oeuvres d'art, ponceaux et autres infrastructures routières, sans toutefois recevoir de l'argent pour les entretenir.
C'était simple: le gouvernement n'avait pas d'argent, donc les villes devaient être capables de les entretenir. Or, le résultat est qu'il n'y a pas eu d'entretien. C'est tellement vrai que le gouvernement du Québec a décidé, il y a deux mois, de reprendre la responsabilité des 4 000 viaducs et oeuvres d'art en disant que les villes n'ont pas été capables de s'en occuper. Ainsi, le Québec devra payer lui-même la réfection de ces infrastructures.
Si les villes n'étaient pas capables d'entretenir les infrastructures dont elles ont reçues la responsabilité de la part du gouvernement du Québec, c'était la même chose pour leurs propres infrastructures, parce que le transfert fait aux villes n'incluait pas seulement les routes, mais également les services.
De plus en plus, les villes ont dû s'occuper d'autres choses que des services. Théoriquement, la taxe foncière est censée être réservée pour les services aux immeubles. C'est probablement la taxe la plus régressive imposée par les villes aux citoyens et aux citoyennes qui nous écoutent. C'est une taxe foncière; ce n'est pas un service à la population. Elle ne devrait pas servir à aider pour une foule de programmes mis en place dans les villes ou transférés directement aux villes. On a augmenté le fardeau pour les services à la population rendus par les villes. Cela s'est probablement fait dans toutes les provinces canadiennes, en tout cas, cela s'est fait au Québec. Tout cela, parce que le gouvernement fédéral a décidé d'atteindre le déficit zéro. Depuis ce temps, il commence à faire des surplus.
Les libéraux ont bien expliqué qu'ils avaient essayé de mettre en place des programmes d'aide, probablement parce qu'ils se sentaient gênés. Aujourd'hui, après 13 ans de règne libéral, les conservateurs sont encore plus gênés parce que ce sont eux-mêmes qui avaient légué la plus grosse partie de la dette et des problèmes en vue de réduire ou d'atteindre le déficit zéro. Ils essaient de créer des programmes, sauf que le malaise est réel et très important.
Aujourd'hui même, la déclaration du en est un exemple, tout comme celle du . Le mois dernier, la Fédération canadienne des municipalités a rendu publique son étude établissant que, présentement, le déficit des infrastructures était de 123 milliards de dollars.
L'argent dont les villes auraient besoin en 2007 pour pouvoir remettre à niveau leurs infrastructures est de 123 milliards de dollars. On ne parle pas de reconstruire, mais juste d'entretenir pour remettre le tout à un niveau sain et sûr pour tous les citoyens et citoyennes.
Le gouvernement conservateur propose d'injecter 33 milliards de dollars étalés sur sept ans. Cette somme ne s'applique pas cette année. Souvent, on lance le chiffre, en l'occurrence 33 milliards de dollars, pour que, encore une fois, la population se laisse berner un peu. Elle pourrait ainsi penser que c'est bien, que le gouvernement injecte 33 milliards de dollars pour combler le déficit de 123 milliards de dollars. Non, cette somme n'est pas injectée en une année; elle est répartie sur sept ans. De plus, ce n'est pas la totalité des 33 milliards de dollars qui va aux infrastructures municipales. Il ne faut pas non plus berner la population.
Sauf erreur, il s'agit de 33 milliards de dollars qui, oui, sont injectés dans les infrastructures. Toutefois, ce qui va aux villes, c'est moins que 33 milliards de dollars. Notamment, pour le Fonds Chantiers Canada, il est question de 8,8 milliards de dollars. Il y a des négociations avec les provinces. Et on pourra ajouter, dans les projets, soit des aéroports soit beaucoup d'autres infrastructures qui ont grandement besoin de fonds, mais qui ne sont pas directement affectés aux besoins des villes.
C'est important de comprendre cela. Le Bloc québécois défend traditionnellement cette position: il faut régler ce déficit d'infrastructures. Il faut que le gouvernement fédéral soit conscient que, si aujourd'hui les villes ont un déficit de 123 milliards de dollars sur le plan des infrastructures, c'est parce qu'il a sabré dans les transferts aux provinces, et qu'elles se sont déchargées sur les villes qui n'étaient plus capables de venir à bout de l'entretien de leurs infrastructures. C'est cela, la réalité.
Comment cela s'explique-t-il? C'est important de pouvoir se faire un portrait exact. Cette somme de 123 milliards de dollars provient d'une étude scientifique, la seule étude scientifique qu'ait déposée la Fédération canadienne des municipalités. C'est pourquoi tout le monde sursaute. On ne s'attendait pas à cette analyse, car c'est difficile à faire quand il y a plus de 4 000 villes et villages dans tout le Canada. Donc, cette analyse a été faite. C'était la première fois qu'on prenait le temps de demander à chacune des villes de remplir un formulaire afin d'expliquer quels étaient leurs besoins. Ensuite, des spécialistes, des analystes et des ingénieurs ont analysé toute la situation et en sont arrivés au montant de 123 milliards de dollars.
Cela veut dire quoi? Cela veut dire 31 milliards de dollars en eau, aqueducs et eaux usées; 21,7 milliards de dollars en transport; 22,8 milliards de dollars en transport en commun. Les gens connaissent les problèmes liés au transport en commun. Au Québec, il y a des problèmes dans le métro de Montréal. On devra investir des sommes très importantes. Des lignes de métro s'arrêtent parce que la structure même se brise à certains endroits,. Certaines fissures apparaissent et des morceaux de ciment se décrochent. C'est cela, la réalité. Il y a également 40,2 milliards de dollars en infrastructures culturelle et sociale et 7,7 milliards de dollars en gestion des déchets.
Finalement, tout cela fait suite à la façon dont le gouvernement fédéral a décidé, lui, de se donner une bonne santé financière en exerçant une pression les provinces.
Tous les partis en cette Chambre doivent reconnaître une certaine réalité: les villes relèvent des provinces. Donc, toute tentative pour essayer de régler directement avec les villes est contraire à la Constitution canadienne, que la plupart des partis en cette Chambre se sont donnée. Or toute négociation ou entente qui pourrait avoir lieu directement entre les villes et le gouvernement fédéral, c'est contraire à la façon de procéder.
Le Bloc québécois a toujours dit et maintient encore qu'il faut pouvoir régler le déficit de 123 milliards de dollars. Et pour ce faire, des transferts directs du gouvernement du Canada au gouvernement de chacune des provinces seront nécessaires. Un seul transfert serait nécessaire pour que les provinces — le Québec, l'Ontario ou les autres provinces — puissent mettre en place les programmes d'infrastructures. En effet, souvent — c'est ce qui est intéressant —, quand la province embarque, elle injecte sa part d'investissements. Ainsi, les 123 milliards de dollars pourraient probablement être divisés en trois parts: la part du fédéral, la part de chacune des provinces et la part des villes, pour pouvoir éliminer ce déficit sur le plan des infrastructures.
Peu importe le parti, que ce soit le Parti libéral qui décide de créer un, deux ou trois programmes d'infrastructure ou encore les conservateurs qui en ajoutent, en définitive, en raison de la Constitution canadienne, ce parti n'a pas le choix de négocier avec chacune des provinces.
Il est question du Fonds Chantiers Canada, le dernier programme à avoir été annoncé dans le budget de 2007. Or, pas un sou de ce fonds n'a encore abouti au Québec, parce que l'entente avec la province de Québec n'a pas encore été signée. En fait, pour se gagner des faveurs politiques, on a essayé de plaire à tout le monde. On a donc créé un cadre à l'intérieur duquel on présente des offres à chacune des villes, alors que, en réalité, selon la Constitution, les villes doivent négocier avec chacune des provinces.
On s'empêtre alors dans des discussions et des négociations. Le gouvernement fédéral essaie d'avoir le droit de s'ingérer — surtout les conservateurs; c'était moins flagrant du temps des libéraux parce qu'ils avaient très bien compris la Constitution canadienne. Les conservateurs, probablement parce qu'ils veulent à tout prix devenir majoritaires, essaient par tous les moyens d'orienter les politiques et d'imposer leurs conditions aux provinces. Pour cette raison, le Québec n'est toujours pas parvenu à une entente à propos du Fonds Chantiers Canada. Cette entente de 8,8 milliards de dollars n'est pas signée.
On a beau nous dire, aujourd'hui, que le budget d'infrastructure est de 33 milliards de dollars. Effectivement, il est vrai que l'utilisation de la taxe d'accise sur l'essence est déjà établie. Les conservateurs n'y peuvent rien, puisque c'est un programme entrepris par les libéraux. Les sommes sont connues, les villes le savent: jusqu'en 2012, elles obtiendront leur part de cette taxe.
C'est ce que je reproche aux libéraux aujourd'hui: on veut prolonger ce programme déjà connu, c'est-à-dire éliminer son échéance de 2012 pour en faire un programme éternel. Dans le fond, ce n'est pas ce dont les villes ont besoin. Il faut véritablement régler le déficit de 123 milliards de dollars en infrastructure, et cela ne peut se réaliser que par une négociation simple et unique avec chacune des provinces. Qui plus est, il faut arrêter d'agir comme les conservateurs qui essaient de créer de nouveaux programmes et, surtout, de se donner le pouvoir de faire les choix à la place des villes et des provinces, alors que les villes relèvent directement des provinces.
Pour le Bloc québécois, c'est simple: si l'on en avait décidé ainsi, le Québec serait aujourd'hui un pays et nous aurions réglé la situation depuis longtemps, en négociant directement avec nos villes. Toutefois, la Constitution canadienne demeure. Je suis toujours épaté quand les partis fédéralistes ne la respectent pas, et ce, toutes les fois que l'on discute d'infrastructure. Pourquoi agissent-ils ainsi? C'est pour des raisons purement électoralistes. Encore une fois, avec le Fonds Chantiers Canada, on cherche à créer divers fonds qu'on distribuera aux villes, à même le bureau du ou celui du , en leur donnant l'impression que c'est un cadeau.
Si l'on était conscient des problèmes qu'on a créés quand on a voulu atteindre le déficit zéro au détriment des provinces qui, elles, ont rétabli l'équilibre en santé et en éducation au détriment des villes, on réglerait la question des 123 milliards de dollars. Il y aurait enfin de l'argent pour tout le monde. Il y aurait un seul programme et toutes les villes pourraient être assurées, à la fin des négociations, qu'elles réussiront à régler leur déficit en matière d'infrastructure. Ainsi, les villes n'auraient pas à se battre pour savoir laquelle sera la première ou la deuxième. Il s'agit d'annoncer le programme, de préciser par exemple qu'il s'échelonnera sur cinq ans et d'allouer ce temps à chaque ville pour manoeuvrer et ainsi arriver à régler son problème d'infrastructure d'ici à la fin de cette période. Les villes pourraient alors organiser leurs règlements d'emprunts et faire leurs négociations en conséquence. En effet, lorsqu'il y a une participation de la ville, l'argent nécessaire n'est pas toujours disponible; il faut donc des règlements d'emprunts et en convaincre la population. Bref, s'il y avait un programme unique, ce serait beaucoup plus simple.
Malheureusement, encore une fois ici, à Ottawa, pour des raisons purement partisanes, on ne respecte pas la Constitution, on décide de passer par-dessus Québec et on essaie de négocier directement avec les villes. Finalement, il en résulte qu'au Québec, aucune entente n'est signée quant au Fonds Chantiers Canada. Seules deux provinces — la Colombie-Britannique et la Nouvelle-Écosse, si je ne fais pas erreur — ont signé des ententes jusqu'à maintenant, alors que ces fonds avaient été annoncés dès le budget de 2007.
Encore une fois, c'est facile à comprendre. Le Bloc québécois prône le règlement du déficit en matière d'infrastructure des villes. Nous voulons que se règle une fois pour toutes ce déficit de 123 milliards de dollars des villes du Québec et du reste du Canada. Nous souhaitons que cela s'effectue par l'intermédiaire d'un programme qui constituera un transfert direct à chacune des provinces de montants d'argent qui seront appliqués au règlement des problèmes d'infrastructure. Par la suite, chacune des provinces pourra négocier avec ses villes quant à savoir à quel moment chacune d'elles pourra en bénéficier.
Ce serait une façon de faire très simple, réaliste et respectueuse du fait que les villes ont dû payer la grande part du règlement du déficit du gouvernement fédéral. Ce sont surtout les libéraux et les conservateurs qui ont finalement participé à alourdir ce déficit. Ils oublient donc ouvertement l'histoire. Peut-être que certains — parce qu'ils sont de nouveaux députés —, ne s'en souviennent pas. Néanmoins, si les villes connaissent aujourd'hui un déficit sur le plan des infrastructures, c'est parce que, dans les années 1990, le gouvernement libéral a dû éponger le déficit qui avait été creusé de façon éhontée par les conservateurs et par le gouvernement Trudeau.
Le collègue conservateur nous l'a bien mentionné plus tôt, et il avait raison. Donc, pour essayer de régler le déficit annuel, pour essayer de régler le paiement de l'épicerie, on a dû sabrer dans les transferts aux différentes provinces en matière de santé et d'éducation. C'était simple de le faire. Ce n'est pas le fédéral qui offre ces services en santé ou en éducation. On sabre dans les transferts aux provinces, et que celles-ci s'arrangent. Il n'y a pas de miracle pour être en mesure de garder le même niveau de santé et d'éducation.
On sait que même Jean Chrétien avait cette fâcheuse habitude de dire que malgré le fait qu'il coupait dans les transferts, c'était lui qui établissait les normes nationales. Imaginez comment s'est fait ce charmant beau Canada! Ce n'était même pas lui qui rendait le service, mais il établissait la norme nationale pour se faire réélire. Et il y avait des citoyens qui tombaient dans le panneau en disant qu'il défendait effectivement leurs intérêts!
Cependant, la réalité était tout autre: il avait sabré dans les transferts aux provinces, et celles-ci avaient dû à leur tour sabrer dans les services ou essayer de trouver de l'argent ailleurs. Qu'ont-elles fait dans la majorité des cas? Elles ont transféré des responsabilités aux villes qui, elles, n'avaient pas d'argent, de sorte que ces villes ont essayé de réparer l'intérieur de la maison, mais pas la fondation ni la structure. Toutes les infrastructures des villes en ont subi les contrecoups.
Personnellement, je suis de très fier de l'étude qu'a faite la Fédération canadienne des municipalités. Je l'ai analysée. C'est la première vraie étude sérieuse. Le déficit de 123 milliards de dollars en infrastructures municipales est exact. C'est la première fois qu'un chercheur se penche vraiment sur ce sujet. On a confié les mandats requis pour que les 4 000 municipalités aient la chance de faire valoir leurs propres problèmes de déficit en matière d'infrastructures.
On doit donc s'attaquer à cela dès aujourd'hui. Il ne faut pas faire comme les libéraux et dire indéfiniment qu'on va régler cela par le prolongement du remboursement de la taxe sur l'essence. De toute façon, quel gouvernement osera supprimer le transfert de la taxe sur l'essence dans cinq ans? Il est déjà garanti jusqu'en 2012. Je ne vois pas comment le gouvernement pourrait abolir le transfert de la taxe sur l'essence aux villes. Il en paierait cher le prix politique.
Aujourd'hui, on n'en est pas à se demander si l'on rend éternel ce remboursement de cette taxe sur l'essence. Il y a un déficit beaucoup plus grave. Le remboursement de la taxe sur l'essence représente 11,5 milliards de dollars échelonnés sur cinq ans. Et les besoins pour cette année, si l'on voulait régler le déficit en matière d'infrastructures de toutes les villes, sont de 123 milliards de dollars. On aura donc compris que ces 11,5 milliards de dollars échelonnés sur cinq ans font — il est vrai — partie d'une solution. Toutefois, aujourd'hui, nous n'en sommes pas à essayer de faire comme les libéraux en montrant que cette solution est la seule et unique, que c'est nous qui l'avons inventée et que c'est de cela que les villes ont besoin.
Celles-ci ont besoin de plus que cela. C'est à cela que le gouvernement conservateur doit s'attarder. Aussi, le Bloc québécois essaie d'exercer des pressions là où il faut, de façon à ce que tous les partis fédéralistes en cette Chambre comprennent bien qu'il y a une Constitution dans ce pays, le Canada, qui fait que les villes relèvent des provinces. Ces partis fédéralistes doivent comprendre que si l'on veut négocier, il faut avoir une entente directe; si l'on veut s'attaquer aux 123 milliards de dollars, il faut négocier. Assurons-nous que chacun des paliers de gouvernement y participera, et que le gouvernement fédéral fera un transfert à Québec. Ainsi la province, de concert avec ses villes, répartira annuellement les sommes affectées aux infrastructures.
On souhaiterait que tout cela soit échelonné sur cinq ans, de façon à ce que chacune des villes puisse véritablement, d'ici là, régler son problème de déficit en matière d'infrastructures. Ce serait excellent. Mais, encore une fois, les conservateurs manqueront de courage parce qu'ils essaieront sans doute de corriger une erreur par une autre. Ils essaieront de rembourser la dette accumulée du Canada en oubliant que, pendant ce temps, les villes, elles, s'endetteront en matière d'infrastructures. Je ne veux pas dire qu'elles emprunteront nécessairement, parce que certaines d'entre elles n'ont même pas la capacité financière de ce faire; elles continueront à laisser les infrastructures se détériorer.
Un jour, les citoyens en paieront le prix. Encore une fois, j'espère que ce ne seront pas les citoyens des municipalités, alors que le problème vient d'ici, d'Ottawa.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de.
Je suis très heureuse de participer aujourd’hui au débat sur cette motion. Je crois que la question des infrastructures municipales revêt une importance capitale. Lorsque j’en discute avec les membres de la chambre de commerce, avec le maire ou avec les gens d’affaires de ma ville, ils conviennent tous que la première préoccupation, c’est notre infrastructure qui tombe partout en décrépitude et surtout à Toronto.
Nous avons vu une multitude de rapports et d’études donnant le détail du déficit énorme et croissant de notre infrastructure, partout dans le pays. Le Conference Board, la Chambre de commerce, comme je l’ai dit, le Conseil canadien des ingénieurs, la Fédération canadienne des municipalités et les maires des grandes villes, bref tout le monde dans le pays convient que nous avons un déficit faramineux au chapitre de l’infrastructure. C’est un grand problème pour les entreprises. C’est un danger pour notre environnement. Cette situation occasionne des problèmes personnels considérables, causant de l’embarras, allongeant les temps de déplacement, créant des perturbations et imposant des coûts lorsque les canalisations d’eau se brisent parce qu’elles sont trop vieilles et auraient dû être remplacées. Nous avons d’énormes problèmes.
Tout le monde convient qu’il est nécessaire d’affronter la situation. Pourtant, on a l’impression que le gouvernement précédent était paralysé et que le gouvernement actuel a des difficultés à faire face au problème qui se pose. Je voudrais donc non seulement que des mesures soient prises, mais aussi que nous discutions de la façon d’aborder la situation.
Je tiens à répéter ce qu’a dit la Fédération canadienne des municipalités. Le déficit de notre infrastructure atteint maintenant 123 milliards de dollars. Le rapport de la Fédération mentionne des « sous-déficits » touchant d’importantes catégories d’infrastructures. Les systèmes de traitement de l’eau et des eaux usées accusent un déficit de 31 milliards de dollars. Les transports ont un déficit de 21,7 milliards, les transports en commun, 22,8 milliards, la gestion des déchets solides, 7,7 milliards, l’infrastructure communautaire, récréative, culturelle et sociale, 40,2 milliards.
Nous savons que ce déficit ne fera que croître d’une façon exponentielle et que tous les gouvernements et tous les partis doivent travailler ensemble pour s’y attaquer et commencer à régler ce problème qui constitue un défi permanent pour notre qualité de vie.
Toutefois, il serait tout simplement ridicule de s’attendre à ce que les municipalités s'attellent seules à cette tâche en majorant leurs impôts fonciers. Cette solution n’est simplement pas envisageable. Il est impossible aux municipalités d’agir ainsi.
Arrêtons-nous à la taxe sur l'essence, à laquelle la motion fait référence. La taxe fédérale sur l'essence s'établit à 10 ¢ le litre. Elle rapporte plus de 4 milliards de dollars par année. Même la moitié de cette taxe, soit 2 milliards de dollars, constituerait un investissement substantiel dans nos municipalités. C'est certainement ce que nous proposons, à savoir que les recettes tirées de cette taxe aillent en permanence aux municipalités pour qu'elles remettent leur infrastructure en état.
Le gouvernement précédent avait fait des promesses qui auraient pu aboutir à donner aux municipalités jusqu'à 5 ¢ le litre au cours des années à venir, ce qui représenterait 2 milliards de dollars, mais, évidemment, cela n'a jamais été complètement mis en oeuvre. Par contre, nous avons vu des réductions d'impôt massives accordées aux entreprises, les plus importantes jamais vues. Il y a eu une escalade certaine à ce chapitre. Le gouvernement actuel a poursuivi dans la même voie avec son budget de 2007 et avec son mini-budget qui est venu accélérer ces réductions d'impôt.
À mon sens, ce qu'il faut accélérer, c'est le financement de l'infrastructure. Nous avons vu nos collectivités stagner. J'entends constamment des plaintes au sujet des impôts que les gens doivent payer et de la détérioration de leurs villes. Il y a urgence et il faut s'en occuper.
Le Fonds Chantiers Canada, qui a été annoncé l'an dernier, est un programme plein de défauts. Tout ce qu'il fait, c'est présenter sous un nouveau nom des fonds fédéraux déjà engagés et destinés à permettre à certains de profiter de la crise de l'infrastructure municipale et, au bout du compte, à mener à la privatisation de services municipaux.
Les municipalités ont besoin de soutien pour remettre en état leur infrastructure vieillissante, mais elles sont menacées de ne pas obtenir de fonds si elles n'acceptent pas des partenariats public-privé.
Par conséquent, nous voyons davantage d'argent mis dans le Fonds Chantiers Canada, qui exige un examen de PPP pour tout projet recevant plus de 50 millions de dollars du gouvernement fédéral. De tels examens peuvent être biaisés pour donner l'impression que le secteur public est inefficace. D'ailleurs, le directeur de Partnerships BC, qui s'occupe des privatisations, a lui-même déclaré que:
[...] les comparateurs du secteur public ne vous serviront pas à grand chose de toute façon, puisque je peux rendre le comparateur du secteur public aussi mauvais que je le veux pour rehausser l’image du secteur privé.
Je crois que les privatisations ne permettent souvent que de fausses économies. Nous l'avons constaté au moment de l'amélioration du métro de Londres, où le partenariat public-privé a échoué. Il y a eu un dépassement de coûts de 2 milliards de livres sterling, soit plus de 4 milliards de dollars.
Bien que les partisans de la privatisation soutiennent que les PPP atténuent les risques pour le gouvernement, ce sont clairement le gouvernement et le secteur public qui demeurent responsables de tout dépassement des coûts. C'est donc le secteur public qui porte le fardeau du risque, mais à un coût beaucoup plus élevé que s'il avait mené lui-même les travaux.
Je tiens à parler un peu plus des transports en commun, puisqu'il est question de la taxe sur l'essence et que je crois que l'infrastructure des transports en commun est essentielle pour nos collectivités. Comme je l'ai dit plus tôt, c'est clairement important pour notre environnement et pour nos entreprises. C'est aussi important pour la qualité de vie des gens qui vivent dans les grands centres et qui doivent pouvoir se rendre rapidement chez eux, au travail et partout ailleurs.
Pendant l'heure de pointe, un seul autobus de la Toronto Transit Commission peut remplacer 45 véhicules privés. Ce n'est pas rien. En ajoutant une rame de métro de six wagons, on remplace 900 véhicules. C'est un avantage exceptionnel qui permet de désengorger nos rues, de protéger la qualité de notre air et de simplifier la vie de la collectivité.
Notre système de transports en commun devrait être le meilleur au monde. Notre pays est très vaste. Nous sommes des experts en transports. Nous en avons besoin pour que nos collectivités soient connectées, mais nous laissons nos systèmes de transports en commun accuser un retard de plus en plus grand.
Je crois que nous devrions investir dans toute l'infrastructure, mais les transports en commun sont particulièrement importants pour moi. Quand le NPD a obtenu qu'une partie d'un montant de 5 milliards de dollars, prévu dans le budget du gouvernement précédent pour réduire l'impôt des sociétés, soit investie dans les transports en commun, cela a permis non seulement d'ajouter des autobus hybrides à faible consommation dans les rues de Toronto mais aussi de donner du travail aux travailleurs de l'usine de Mississauga chargée de construire ces véhicules.
C'était un gros contrat pour une usine canadienne. En plus d'être bon pour l'environnement, ce plan a permis à des travailleurs de garder leur emploi, et l'entreprise et eux ont payé de l'impôt, ce qui est bon pour l'économie. Tout le monde y a trouvé son compte. Cet investissement dans l'infrastructure s'est fait correctement; nous n'avons pas privatisé notre infrastructure, nous avons plutôt investi les deniers publics pour le bien de tous les Canadiens. C'est ce que nous devons faire.
Bien que j'appuie la motion, j'aimerais proposer qu'elle soit modifiée par adjonction de ce qui suit: « en s'assurant d'affecter une partie du montant aux transports en commun. »
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Monsieur le Président, il s'agit d'un important débat pour les Canadiens. Il est regrettable que les néo-démocrates semblent être les plus nombreux à la Chambre en ce moment, mais cela montre que nous sommes très préoccupés par cette question.
Nous avons un déficit de 125 milliards de dollars sur le plan de l'infrastructure qui croît maintenant à un rythme de 23 milliards de dollars par année. On prévoit qu'il aura atteint 400 milliards de dollars en 2020. C'est important, car lorsqu'on parle de ce déficit sur le plan de l'infrastructure, on parle en fait de la qualité de vie dans les villes et les villages de tout le pays.
On parle des options qui sont offertes en matière de transport, à savoir si les gens peuvent prendre l'aérotrain, le métro ou l'autobus pour se rendre au travail. C'est ce qui détermine si les gens ont accès à de l'eau potable et s'ils devront passer plus de temps dans les hôpitaux à cause de maladies liées à l'eau en raison du mauvais entretien des systèmes d'aqueduc.
On parle du traitement des eaux usées. Que ce soit à Victoria, en Colombie-Britannique, ou n'importe où ailleurs au Canada, il en va de notre capacité à gérer écologiquement les déchets produits par notre société. Lorsqu'on parle des installations sociales et récréatives, on parle en fait de la qualité de vie dans nos villes.
Nous savons qu'il y a eu effritement de la qualité de vie de pratiquement toutes les familles canadiennes au cours des 20 dernières années. De fait, pour les deux tiers d'entre elles, depuis la signature de l'Accord de libre-échange entre le Canada et les États-Unis, le revenu réel a baissé. Ainsi, deux tiers des familles canadiennes, même si elles travaillent de plus en plus d'heures, obtiennent une rémunération toujours moindre..
Donc, essentiellement, la qualité de vie des personnes diminue alors qu'elles travaillent plus longtemps et qu'il leur reste en poche de moins en moins d'argent. C'est la raison pour laquelle le fardeau d'endettement de la plupart des familles canadiennes a doublé au cours de la même période.
Pourtant, parallèlement à cela, nous constatons la détérioration des infrastructures publiques, ce qui revêt une grande importance. Concrètement, le déficit des infrastructures publiques a également une incidence sur la sécurité des personnes qui se rendent au travail en automobile, même si cela ne veut pas nécessairement dire que nous allons assister à des effondrements de viaducs comme celui qui a eu lieu récemment au Minnesota en raison du mauvais entretien d'une infrastructure de transport.
Ainsi, lorsqu'il est question d'infrastructures, qu'il s'agisse de transport, de transports en commun, de traitement de l'eau ou des déchets ou d'infrastructure récréative, culturelle ou sociale, il est question de qualité de vie. Compte tenu du fait que le déficit en matière d'infrastructure devrait monter à 400 milliards de dollars au cours des 12 prochaines années, nous devons nous demander ce qui s'est passé.
Les compressions ont débuté sous l'ancien gouvernement libéral. Jusqu'aux années 1980, nous avions l'habitude de maintenir une croissance annuelle de 5 p. 100 des investissements en infrastructures. Sous le gouvernement libéral, ce fut la débandade. Puis, les conservateurs ont pris le pouvoir. Qu'ont-ils donc fait? Comme ils le disent eux-mêmes, ils vont investir 33 milliards de dollars en sept ans. C'est bien ce qu'ils ont dit. Le secrétaire parlementaire l'a dit très clairement: 33 milliards de dollars sur sept ans.
Qu'est-ce que cela veut dire? Par simple calcul, on constate que c'est moins de 5 milliards de dollars par année, alors que le déficit infrastructurel est supérieur à 22 milliards de dollars par année. Par conséquent, nous nous enfonçons de plus en plus et cela a une incidence sur la qualité de vie et la sécurité des familles canadiennes d'un océan à l'autre.
Ainsi, chaque année, le déficit infrastructurel accumulé augmente de 18 milliards de dollars parce que le gouvernement ne le prend pas au sérieux. Et c'est le cas même si on suppose que le gouvernement investira l'argent qu'il dit vouloir investir au cours des sept prochaines années.
Le gouvernement a annoncé en grande pompe une aide de 200 millions de dollars environ aux activités de lutte contre l'infestation de dendroctones du pin en Colombie-Britannique, mais, une fois les médias partis, on a pu voir ce qui se cachait dans les détails de cet engagement. En effet, 24 millions de dollars seulement, soit quelque 12 p. 100 de la somme annoncée, ont réellement été investis dans ces activités.
C'est dire que, comme des libéraux avant eux, les conservateurs font des promesses comme cet investissement de 33 milliards de dollars sur sept ans. Même si le gouvernement conservateur honorait sa promesse, ce dont nous doutons beaucoup, il jouit de très peu de crédibilité en matière financière. On a vu comment il traite les questions fiscales; j'y reviendrai dans un moment. Même si cet argent était investi, il reste qu'on fait face à un déficit de près de 20 milliards de dollars par année pour les 12 prochaines années. Ce déficit ne fera qu'empirer, et les répercussions sur les familles canadiennes n'en seront que plus grandes.
Intéressons-nous maintenant à la prudence financière du gouvernement conservateur. Celui-ci distribue à la pelletée 17 milliards de dollars aux grandes et riches entreprises. C'est ainsi que l'industrie pétrolière, l'une des plus riches industries en Amérique du Nord, recevra 1 milliard de dollars par année. Le gouvernement donne volontiers tout cet argent aux entreprises canadiennes les plus riches et les plus rentables, mais sous-finance les villes canadiennes.
Comment expliquer cela? C'est comme si les Canadiens envoyaient le acheter du pain, des oeufs et du lait à l'épicerie et que le achetait des tas de bonbons à la place. Il n'a pas acheté le pain, les oeufs et le lait pour ses frères et soeurs. Il rentre à la maison avec 25¢ en poche, ce qu'il considère un excédent dont il peut faire don aux entreprises.
Les conservateurs n'investissent pas dans les choses dont les villes et les familles canadiennes ont besoin, mais il donne des milliards de dollars aux entreprises qui n'en ont pas besoin parce qu'elles font des profits record. Au bout du compte, la salubrité de l'eau qu'on boit est remise en question, et la sécurité des transports est menacée, car nous savons que nos réseaux routiers construits pendant les années 1950 et 1960 ont maintenant atteint la fin de leur vie utile et que des réparations de grande envergure s'imposent.
Cela signifie que nos réseaux de transport en commun, comme l'aérotrain en Colombie-Britannique, continuent de fonctionner en-deçà de leur capacité, même si le besoin est extrêmement grand, surtout dans la région au sud du Fraser, dans la vallée du Bas-Fraser. Cela signifie aussi que, en l'absence de traitement des eaux usées, notre environnement continue de se détériorer. Pour ce qui est des enfants, leur qualité de vie est quasi-inexistante, à en juger par les installations récréatives et culturelles en place.
Voilà comment les conservateurs gèrent les finances. Ils achètent des bonbons ou des Ferrari et dépensent de l'argent au jeu plutôt que de s'occuper de la maison, de réparer le toit, de veiller à ce que les enfants soient chaussés et à ce qu'il y ait du pain, des oeufs et du lait sur la table et dans le réfrigérateur. C'est ce qui est si déplorable.
Voyons maintenant quel effet cela a dans ma circonscription. Dans Burnaby--New Westminster, les besoins sont criants. Le maire, Derek Corrigan, et l'association des citoyens de Burnaby ont accompli un travail extraordinaire avec de maigres ressources. Pendant des années, ils ont tenté de convaincre le gouvernement libéral - et, maintenant, le gouvernement conservateur - de financer des projets de revitalisation du lac Burnaby et d'obtenir un financement pour l'aérotrain, mais pas dans le cadre d'un PPP, trop coûteux, car les coûts de financement sont plus élevés quand on passe par le secteur privé. Comme nous le savons, les PPP visent des profits, ce qui signifie des coûts plus élevés. N'importe quel comptable vous le dira.
Plutôt que d'assurer l'avenir de l'aérotrain et des transports en commun, de sorte que les habitants de Burnaby, New Westminster, au sud du Fraser et ailleurs dans la vallée aient un véritable choix de moyens de transport, ils les sous-financent en y consacrant des sommes dérisoires.
Nous constatons un sous-financement chronique des services policiers, de la GRC. Cela a commencé sous les libéraux et se poursuit sous les conservateurs. C'est un point sur lequel le conseil municipal de Burnaby et le maire Derek Corrigan se sont exprimés très clairement. Il y a sous-financement dans tout un éventail de secteurs.
Ce printemps dernier, nous avons constaté le sous-financement en matière de contrôle des inondations. Le gouvernement fédéral n'a pas réagi afin d'assurer le financement nécessaire. Il est plutôt du genre à acheter des bonbons quand c'est du pain, des oeufs et du lait qu'il faut mettre sur la table. Des villes comme Burnaby et New Westminster en subissent les conséquences.
À New Westminster, le maire Wayne Wright et le conseil de ville demandent aussi des fonds pour une variété de projets d'infrastructures. Il est question depuis un certain temps d'un musée et d'un centre des arts dans cette ville. Il y existe aussi un besoin pressant d'infrastructures sportives et récréatives. Or, au lieu d'investir dans ces infrastructures si nécessaires, dans ce pain, ce lait et ces oeufs pour les villes canadiennes, le gouvernement fédéral choisit plutôt, une fois de plus, de verser son argent aux entreprises.
C'est tout simplement inacceptable. Que ce soit sous le gouvernement conservateur actuel ou le gouvernement libéral précédent, les principales artères de nos villes sont continuellement négligés, tandis que ces deux vieux partis politiques ne cessent de donner plein d'argent aux grandes entreprises.
Il faut répondre aux besoins fondamentaux des villes canadiennes. Elles ont besoin de financement pour assurer l'entretien des usines de traitement des eaux usées et des stations de traitement d'eau et faire en sorte que l'eau soit propre et potable. Elles ont besoin de financement pour mettre à niveau leur infrastructure de transports afin de la rendre sûre. Elles ont besoin de beaucoup plus d'argent pour le transport en commun parce que c'est écologique. Ce financement est important pour assurer la prospérité des villes canadiennes.
:
Monsieur le Président, c'est avec plaisir que je prends part au débat d'aujourd'hui. Je suis très en faveur de l'initiative de mon collègue de Saint John, dont la motion se lit comme suit:
[Français]
Que, conformément à l'esprit du Nouveau pacte pour les villes et les collectivités présenté par les libéraux, la Chambre se dise d'avis qu'il est dans le meilleur intérêt des Canadiens que le gouvernement prenne des mesures pour rendre permanent le partage de la taxe fédérale d'accise sur l'essence avec toutes les municipalités du Canada, dans le but de financer l'amélioration de l'infrastructure communautaire locale.
[Traduction]
Je suis ravi de parler de la motion. Ainsi que bon nombre de mes collègues de ce côté-ci de la Chambre, j'ai travaillé à ce dossier. Nous nous souvenons très bien que, au moment où certains d'entre nous ont été élus il y a près de 15 ans, la question du soutien offert aux municipalités était négligée depuis longtemps pour toutes sortes de raisons, et c'était très évident pour la plupart des Canadiens. En 1992-1993, le pays nageait dans la récession, après huit années de gouvernement conservateur. Les déficits n'avaient cessé de gonfler.
Le chef de notre parti à l'époque et le ministre des Finances d'alors, qui devint plus tard le nouveau chef des libéraux, ont très clairement indiqué qu'investir dans les gens et dans les villes et collaborer avec celles-ci constituait l'une des meilleures façons d'améliorer et de renforcer le Canada. Je représentais de nombreuses localités à l'époque: Pickering, Ajax et Uxbridge. Je représentais même Whitby, aujourd'hui le fief du .
Je vois que le est avec nous aujourd'hui pour participer au débat. Il en aura l'occasion dans un instant.
Il me semble que nous avons engendré un énorme capital de sympathie au pays en reconnaissant la nécessité de s'occuper du logement abordable et des transports en commun et de restaurer nos installations de traitement des eaux et des égouts. Il n'est pas uniquement question de biens. Nous voulons maintenir un certain niveau de vie. Tous les gouvernements ont la responsabilité, en dépit de possibles contestations constitutionnelles, de veiller à ce que les Canadiens d'un océan à l'autre aient au moins accès aux ressources nécessaires pour bâtir des collectivités plus fortes et plus sûres, le genre de collectivités qui font du Canada un pays plus fort.
J'ai joué un rôle dès le début. En 1998, je présidais un comité composé de députés libéraux. Nous avions envisagé l'idée d'utiliser les taxes sur l'essence provenant des coffres municipaux et fédéraux pour aider les municipalités. Les députés se souviendront qu'en août 2001, j'ai écrit au ministre des Transports de l'époque pour lui demander de bien considérer l'idée d'utiliser une partie de la taxe sur l'essence -- soit la TPS appliquée sur d'autres taxes -- et de verser ce montant aux municipalités, afin qu'elles bâtissent ou qu'elles restaurent leur infrastructure de transport.
En 2000, dans la région de Durham, qui fait maintenant partie de ma circonscription à Toronto, les besoins au chapitre du transport en commun se chiffraient à plus de 300 millions de dollars. Aujourd’hui, en 2007, on sait que les besoins à ce chapitre ne sont certainement pas satisfaits.
Le gouvernement conservateur, qui est en place depuis mars 2006, avait dit qu’il injecterait 800 millions de dollars à Toronto. En réalité, il a investi une somme dérisoire dans l’Est de Toronto. Toutes les circonscriptions qui se trouvent à l’est des rues Bayview ou Yonge, tout le long jusqu’à Oshawa, ont reçu un montant de 2,5 millions de dollars pour le transport en commun. La région compte plus de deux millions de Canadiens et elle a reçu 2,5 millions de dollars pour le transport en commun. Il ne faut pas se demander pourquoi les routes sont bloquées. Il ne faut pas s’étonner du cynisme que soulève le fait que tout l’argent promis soit allé dans un seul panier.
J’ai entendu le secrétaire parlementaire citer des montants qui ont été remis à la ville de Mississauga, et c’est formidable. Mais je sais aussi la position qu’a adoptée la mairesse de Mississauga, Hazel McCallion, qui était extrêmement contrariée, tout comme d’autres membres de la Fédération canadienne des municipalités, de voir le gouvernement utiliser des faux-semblants en matière de financement.
L’argent venait en partie d’anciens programmes, que nous avions établis en vertu du nouveau pacte, et en partie de la taxe sur l’essence. Voilà comment le gouvernement en est arrivé au prétendu montant de 33 milliards de dollars. Les villes ne peuvent même pas avoir accès à une bonne partie de ces 33 milliards de dollars. Le député de la Colombie-Britannique, qui a pris la parole avant moi, a parlé du projet PPP. D’autres ont parlé des postes frontaliers. Ce ne sont pas des dossiers dans lesquels les villes pourront trouver un moyen de satisfaire leurs besoins.
Comme il l’a fait dans le passé, notre parti veille à ce qu’il y ait un lien important entre les villes et le gouvernement fédéral. Malgré l’approche du gouvernement conservateur selon laquelle les villes ne comptent pas nécessairement de sorte qu’il cherche davantage à travailler pour conclure des arrangements avec les provinces, nous sommes d’avis que le respect de tous les ordres de gouvernement envers les municipalités est primordial.
Plus important encore, il y a des réalités au Canada auxquelles il faut faire face aujourd’hui. L'arrivée d’un très grand nombre de néo-Canadiens dans nos collectivités, tous les services qu'il faut leur offrir, notamment des logements abordables, pour les aider à s'établir chez nous et les fardeaux que cela impose à un grand nombre de municipalités nous amènent à témoigner plus de compassion, d'intérêt et de respect aux provinces.
Sous le gouvernement libéral, dont j’étais fier de faire partie, nous nous sentions investis d'une mission envers les villes. Les problèmes des villes étaient soigneusement traités. Je n’irais pas jusqu’à dire que nous avions un secrétariat, mais c’était un dossier qui, au gouvernement, au Cabinet, était vraiment pris au sérieux. Ce n’est plus le cas maintenant.
[Français]
J'espère que le sait très bien maintenant que cela a été mis sous sa responsabilité, en vertu de son mandat.
[Traduction]
C'est bien, mais cela montre encore une fois que les conservateurs ne prennent pas les municipalités au sérieux. Ils ne veulent pas sérieusement les traiter avec le respect qu'elles méritent clairement.
En 2005, le gouvernement libéral a renouvelé le Fonds sur l'infrastructure municipale rurale, le Fonds canadien sur l'infrastructure stratégique, le Fonds pour l'infrastructure frontalière et le Fonds d'investissement pour les transports en commun. Cet engagement valait 1,65 milliard de dollars par année jusqu'en 2014, soit un total de 11,5 milliards de dollars de 2007 à 2014.
Le budget conservateur, que le député trouve formidable, ne comprend qu'un montant de 4 milliards de dollars en fonds renouvelés pour ces programmes, ce qui représente une réduction de 7,5 milliards de dollars pour les municipalités. Les conservateurs ont également incorporé dans leur stratégie grandiose un montant de 11,8 milliards de dollars en financement provenant de la taxe sur l'essence et 5,8 milliards de dollars en remises de la TPS pour les municipalités dans le montant global de 33 milliards de dollars qu'ils appellent le Fonds Chantiers Canada. Tant les remises que le transfert d'une partie de la taxe sur l'essence étaient des initiatives du gouvernement libéral. Je sais que cela ne plaît pas au , mais c'est la réalité. Les conservateurs choisissent des initiatives par-ci, en retiennent d'autres par-là et essaient de bricoler quelque chose.
Ce que je trouve le plus contrariant d point de vue d'un spectateur objectif, c'est que l'argent ne sera pas accordé de façon prévisible à long terme. C'est exactement la raison pour laquelle nous présentons notre motion aujourd'hui. Nous voudrions que le gouvernement veille à ce que le financement des municipalités soit permanent et prévisible et, notamment, et j'en parlerai avec plus de passion dans un instant, qu'il fasse en sorte que les recettes provenant de la taxe sur l'essence soient consacrées en permanence aux municipalités, et non seulement pendant un an ou deux avant d'être réaffectées ailleurs.
Sans vouloir offenser qui que ce soit, j'affirme qu'un grand nombre de nos municipalités sont moribondes. Seules quatre municipalités du Canada, et les chiffres nous le diront clairement, n'ont pas l'équivalent d'une dette. Toutes les autres sont en train de s'effondrer. Il m'apparaît évident que les Canadiens comprennent aisément les problèmes que posent une infrastructure qui s'effrite et des ponts inutilisables, les préoccupations climatiques au sujet des infrastructures des ponts et des égouts, et la nécessité d'assurer la qualité de notre eau.
L'Ontario a institué une enquête il y a deux ou trois ans pour faire la lumière sur l'affaire de l'eau contaminée des réseaux d'aqueduc de Walkerton. Étant donné que les municipalités assurent la prestation de services publics, le Parlement doit saisir la moindre occasion de faire en sorte qu'elles puissent continuer leur travail, tout en reconnaissant qu'elles ont un fardeau de plus en plus lourd à porter.
Il y a des enjeux que nous aborderons en temps voulu, mais limitons-nous à la taxe sur l'essence pour le moment.
À l'heure actuelle, l'Ontario perçoit 14,7 cents sur chaque litre d'essence. Ce montant ne change pas en fonction du prix de l'essence. C'est un montant fixe. En 1998, nous avons recommandé que l'on réserve ce montant à l'infrastructure routière et au volet transport pour lequel elle a été conçue. Ce n'est pas moi qui vais dire aux provinces ce qu'elles doivent faire, mais il semble évident que cela aurait bénéficié aux consommateurs et permis aux provinces d'assumer une partie des responsabilités dont, il est vrai, elles s'étaient délestées avec le gouvernement fédéral au cours de cette période.
Une autre composante de la taxe sur l'essence est une taxe d'accise de 10 ¢ le litre. Ce montant ne varie pas en fonction du prix de l'essence ou des autres carburants. À cela s'ajoute une taxe de 6 p. 100, qui sera bientôt ramenée à 5 p. 100, sur tout type de carburant non commercial, comme l'essence, acheté par les consommateurs.
Voilà où le bât blesse. En 2000, le chef de l'opposition, qui est aujourd'hui le , s'est appuyé sur le rapport que j'ai écrit en 1998 pour défier le gouvernement libéral de faire en sorte que les consommateurs récupèrent cet argent. En fait, il a pris ce qui lui convenait. Nous disions que la TPS qui s'appliquait à la taxe de 10 ¢ le litre en Ontario et à la taxe d'accise provinciale de 14,7 ¢ le litre devrait être remise aux consommateurs d'une façon ou d'une autre. Puisqu'on n'a pris aucune disposition dans ce sens, il ne restait plus qu'à faire en sorte que les recettes de la TPS soient allouées au transport en commun.
Un certain nombre de mes collègues hocheront la tête, reconnaissant que ce serait un moyen d'assurer le maintien du transport en commun, des routes ou de l'infrastructure, de financer plus efficacement notre réseau routier et nos municipalités. Ce serait là un mécanisme efficace et important pour faire en sorte que les Canadiens jouissent de certaines des plus belles routes du monde, surtout dans ma collectivité.
La route 401, qui traverse ma circonscription, et les circonscriptions d'un bon nombre d'autres députés, je suppose, est vraiment l'épine dorsale de notre économie. Sans cette infrastructure, ce serait difficile d'assurer la vitalité économique et le succès de la région, d'une manière ou d'une autre. Pourtant, le gouvernement ne comprend pas que le pouvoir que conférerait le transfert d'une partie de la taxe sur l'essence aux municipalités est absolument indispensable pour assurer non seulement la viabilité à long terme de nos routes, mais aussi la santé et le bien-être de nos collectivités. Les Canadiens ont confirmé à maintes reprises qu'il fallait d'abord assurer un financement adéquat aux municipalités
J'ai eu une chance de vérifier ce que le gouvernement a fait pour l'infrastructure des collectivités de ma circonscription, au fil des ans. Des collectivités que je représentais auparavant, Ajax, par exemple, ont pu profiter d'une partie du financement initial pour l'infrastructure, en 1993. À l'époque, le Parti réformiste avait dit que ce serait comme tenter de faire démarrer un 747 avec une pile de montre. Pourtant, le 747 est en plein vol actuellement. C'était toute une pile!
Toutefois, nous comprenons également, et nous reconnaissons, que les gouvernements doivent faire les investissements qui s'imposent et non ceux qui visent à aider le secteur privé. Les gouvernements ont un rôle très important à jouer pour assurer que tous les éléments de la vie des Canadiens, toutes les structures gouvernementales, tous les organismes et organisations, obtiennent le nécessaire. Ce que nous espérons gagner, à la fin de ce débat, c'est la reconnaissance par le gouvernement qu'il s'est trompé au sujet des municipalités.
Nous avions de très bonnes relations avec les municipalités. Nous avions l'appui d'un grand nombre de municipalités dans tout le pays. Oui, des considérations partisanes ont parfois pu intervenir mais, dans l'ensemble, il ne faisait aucun doute dans l'esprit de qui que ce soit que, s'ils avaient eu à choisir une grande réalisation du gouvernement en place entre 1993 et 2005, gouvernement dont j'étais très fier de faire partie, ce serait l'entente que nous avions conclu avec les villes, afin d'améliorer leur situation.
Nous avons tous la responsabilité de faire en sorte que le bien-être et les intérêts de nos villes demeurent la priorité. Les villes jouent un rôle important. Même si la Constitution de 1867 prévoit que celles-ci sont subordonnées à l'autorité des gouvernements provinciaux, je pense que très peu de Canadiens nieraient ou ne reconnaîtraient pas spontanément l'importance de leur rôle. Lorsque nous parlons de collectivités comme la mienne, dans la région de Durham ou de York, au nord de Toronto, il faut comprendre que ces collectivités ont grandi et qu'elles jouent maintenant un rôle très important dans la vie des Canadiens.
Nous ne pouvons ignorer le fait que nos municipalités éprouvent actuellement de gros problèmes de financement. Peut-être que des solutions créatives s'en viennent. Notre parti en a proposé quelques-unes. Mes collègues ont fait mention de priorités qui nous tiennent à coeur. Certaines de ces idées illustrent la différence entre notre parti et le gouvernement conservateur. Par exemple, nous affecterions des fonds aux réseaux de transport public, afin de leur permettre d'améliorer le service et d'acheter du nouveau matériel.
Le plan des conservateurs prévoit plutôt l'octroi d'un crédit d'impôt aux utilisateurs, sans rien accorder aux municipalités pour leur permettre d'étendre ou d'améliorer leur réseau de transport en commun. C'est très grave, puisque les réseaux d'autobus, de trains et de transport rapide ne pourront faire l'objet d'une expansion. Certains autobus datent d'environ 35 ans et on continue de les faire rouler, parce que c'est tout ce que le budget permet de faire.
Le gouvernement fédéral a dit qu'il allait donner de l'argent aux utilisateurs. Quelle bonne idée que celle d'accorder un crédit d'impôt aux usagers qui montent à bord d'autobus qui ne fonctionnent pas. Je ne connais pas d'approche plus absurde que celle de s'occuper des symptômes, au lieu de s'attaquer au problème comme tel. Les passagers ne peuvent pas voyager à bord d'un autobus qui va tomber en panne, qui ne va pas arriver à l'heure ou, pire encore, qui va rester pris, perdre une roue, éprouver des problèmes de moteur ou d'autres ennuis du genre, de sorte qu'ils ne profitent pas de ce crédit.
Lorsqu'il est question de transport en commun dans des villes comme Toronto, entre les collectivités de Durham, dans l'ensemble du pays, et plus particulièrement des transports en commun écologiques, qui nous amènent dans un tout autre domaine, nous ne devons pas seulement tenir compte de la mise en place de meilleurs moyens de transport en commun et de l'amélioration des municipalités, mais également des résultats, comme l'augmentation du nombre des usagers des transports en commun et l'introduction de nouvelles technologies. Oui, celles-ci sont coûteuses, mais elles auront de nombreux effets bénéfiques pour le pays.
Nous avons parlé au secteur manufacturier. Je suis vice-président du Comité de l'industrie. Nous avons parlé de la nécessité de nous assurer que des technologies vertes soient utilisées et que de nouvelles technologies soient mises au point afin de favoriser des meilleures possibilités d'emploi pour les Canadiens.
Il y a des retombées très importantes lorsque le gouvernement fédéral reconnaît ses responsabilités en matière de transport en commun.
En ce qui concerne les programmes généraux d'infrastructure, il est clair que le gouvernement a seulement promis de maintenir les accords actuels, et il n'a pas mentionné d'investissements futurs. Ce que les municipalités canadiennes demandent depuis longtemps et que cette motion aborde très clairement, c'est la promesse de financement et de soutien à long terme.
Les plans et programmes d'une durée d'un ou de deux ans ne sont d'absolument aucune aide. La réalité, c'est que les municipalités doivent mettre en place des programmes de 10 à 20 ans. C'est important. C'est nécessaire pour elles d'avoir ce type de stabilité et de prévisibilité dans leur financement. Le gouvernement fédéral pourrait faire beaucoup mieux à cet égard au lieu de reprendre des vieux programmes ou d'en combiner quelques-uns et d'affirmer que les provinces peuvent prendre les décisions ou que ce n'est pas une responsabilité fédérale et qu'il ne s'occupera pas de la question ou, encore pire, de tenter de faire croire qu'il promet 33 milliards de dollars aux municipalités alors qu'en fait il leur coupe 7,5 milliards de dollars.
Comme je l'ai dit plus tôt, notre gouvernement avait créé un ministère distinct pour promouvoir les villes au palier fédéral. J'ai pu travailler avec le ministre des Transports qui avait fait quelques observations. Ce n'était pas un ministère à part entière, mais il avait son propre siège à la table du Cabinet, ce qui ne s'était pas vu depuis l'époque du premier ministre Trudeau. Il est clair qu'au moment de l'assermentation des ministres du nouveau gouvernement, le ministère des villes a été intégré au ministère des Transports. C'est malheureux et cela envoie le mauvais message.
Il nous faut reconnaître que les villes croissent. Elles ont besoin d'un coup de pouce de notre part. Elles méritent notre attention, mais elles méritent aussi notre respect. Il n'est pas question ici de ping-pong politique entre partis. En dépit de la Constitution, nous devons reconnaître une fois pour toutes que les villes sont là pour rester. Le rôle des villes et leur importance ne se limitent pas à leur représentativité, elles constituent un système d'alerte précoce sur la situation dans bien des régions du Canada. Peu importe où on habite, le premier gouvernement pour bien des Canadiens, en fait pour tous les Canadiens, c'est leur administration municipale.
Nous ne devons pas négliger de combler leurs besoins. Nous devons les reconnaître, comme l'a fait le gouvernement libéral en leur accordant une remise de TPS, comme nous l'avons fait en leur accordant un tiers des fonds nécessaires pour combler leurs besoins, particulièrement en fait d'eau, de transports en commun et d'infrastructure.
Nous devons continuer d'aider les municipalités, pas simplement par des mesures disparates et à la pièce ou dans le cadre de plusieurs autres priorités. Ce soir, en nous prononçant sur la motion importante et porteuse de succès que mon collègue de a présentée au Parlement, nous ne pourrons jamais trop insister sur la nécessité de soutenir nos municipalités par des moyens concrets. Les besoins sont réels. La croissance est réelle. Si nous voulons planifier et assurer une croissance régulière, je suggère au Parlement d'adopter la motion. C'est une très bonne motion. Il est grand temps que les Canadiens comprennent que le Parlement appuie résolument nos villes.
:
Monsieur le Président, après cette sortie de mon collègue, j'ai l'occasion de tirer les choses au clair et de donner des précisions sur ce que nous avons fait et ce que nous faisons.
[Français]
J'avoue être quelque peu surpris par la motion de mon honorable collègue de , qui voudrait nous faire prendre l'action du gouvernement précédent comme guide pour le renouvellement de nos infrastructures.
Il est vrai que le gouvernement précédent a instauré la taxe sur l'essence. C'est une initiative dont nous avons reconnu le bien-fondé. D'ailleurs, notre gouvernement l'a prolongée de quatre ans, ce que l'honorable a oublié de mentionner.
De ce fait, on fournit une aide supplémentaire de 8 milliards de dollars aux municipalités afin qu'elles puissent, entre autres, améliorer leurs systèmes d'aqueduc et d'égout, leurs transports en commun et, bien sûr, leurs routes locales. Toutefois, pendant 13 longues années, le gouvernement libéral a fait la sourde oreille aux préoccupations des municipalités et a sabré massivement — , je le répète, et a sabré massivement — dans les transferts aux provinces, ce qui a eu des répercussions sérieuses dans toutes les municipalités du pays.
Dès le début de notre mandat, en 2006, notre gouvernement a reconnu l'urgence d'agir et d'investir dans l'infrastructure. Cette urgence découle directement de l'inaction et, surtout, de la négligence du gouvernement libéral précédent. Je pense sincèrement qu'au lieu de se proposer comme un modèle de solution alors qu'il est, en réalité, la cause du problème, le parti d'en face devrait prendre note de ce que nous avons et de ce que nous sommes en train de faire. Nous avons agi rapidement pour hâter la mise en place d'un programme d'infrastructure de classe mondiale au pays.
Le 6 novembre dernier, alors que j'étais en compagnie du , j'ai eu l'honneur de lancer le nouveau plan d'infrastructure de 33 milliards de dollars appelé Chantiers Canada, le plan d'infrastructure le plus important des temps modernes au pays. Il prévoit une aide financière définie pendant sept ans. C'est la plus longue période d'engagement jamais appliquée par un gouvernement depuis les 50 dernières années.
Je rappelle aux députés d'en face que nous avons consulté les provinces et les territoires. Nous avons aussi rencontré les municipalités par l'entremise de la Fédération canadienne des municipalités, en 2006, afin de mettre fin au déficit que le gouvernement précédent nous a légué si tristement en matière d'infrastructure. Lors de ces consultations, nous avons compris que les villes, en particulier, souhaitaient un financement stable, à long terme, flexible et prévisible. C'est exactement ce que nous avons livré.
Le plan Chantiers Canada comprend une aide de base de 17,6 milliards de dollars, soit plus de la moitié du plan pour les municipalités jusqu'en 2014, dont un remboursement complet de la TPS et 11,8 milliards de dollars dans le cadre du Fonds de la taxe sur l'essence.
Je comprends que le député n'ait pas dit un mot sur la TPS. C'est très risqué, pour un député libéral, de tenter d'expliquer la position de son parti sur cette taxe. Durant la carrière du député de , il a été obligé — dans l'opposition — de défendre l'abolition de la TPS, puis — une fois au gouvernement — sa consécration. On se le rappellera tous, en cette Chambre.
Une aide financière de base a été allouée, soit 25 millions de dollars par année pour les provinces et les territoires, répartie sur une période de sept ans. C'est donc accorder 175 millions de dollars à chaque administration pour les besoins de base pour l'infrastructure, comme la sécurité des ponts. Et 8,8 milliards de dollars sont versés dans le nouveau Fonds Chantiers Canada et seront appliqués à des projets stratégiques dans les grands centres urbains et à des projets au sein des petites collectivités.
Une attention particulière sera d'ailleurs portée aux collectivités de moins de 100 000 habitants. Une somme de 2,1 milliards de dollars devra être versée dans le nouveau fonds pour les portes d'entrée et les passages frontaliers dans le but d'améliorer le commerce frontalier et transfrontalier avec les États-Unis. Un montant de 1,25 milliard de dollars sera investi pour constituer un nouveau fonds national pour les partenariats public-privé et 1 milliard de dollars sera alloué à l'Initiative de la Porte et du Corridor de l'Asie-Pacifique.
Ces investissements constituent une contribution historique qui répond aux besoins d'infrastructures des municipalités, des provinces et des territoires. C'est une aide financière consacrée à des éléments qui importent pour les Canadiens et les Canadiennes. Je parle de l'eau propre, d'un transport en commun plus efficace, des routes et des ponts surs, et, bien sûr, de l'énergie verte.
Aucun autre gouvernement fédéral de l'histoire du pays n'a jamais consenti un si grand investissement sur une période si longue pour moderniser l'infrastructure. Toutefois, aucun ordre de gouvernement ne peut à lui seul aborder pleinement les difficultés relatives à l'infrastructure auxquelles notre pays fait face. Tous les paliers de gouvernement, fédéral, provinciaux, territoriaux et municipaux, doivent travailler en partenariat pour relever ces défis. C'est pourquoi ce gouvernement a pris le soin de consulter les provinces, les territoires et le secteur municipal en élaborant ce plan.
Cela découle aussi de notre volonté d'instaurer un fédéralisme d'ouverture selon l'esprit qui a donné naissance à la Confédération canadienne. Donc, le gouvernement du Canada fait sa part. Nous avons mis 33 milliards de dollars sur la table. Il faut maintenant que les provinces, les territoires et les municipalités passent à l'action. Après tout, au bout du compte, ce sont elles qui gèrent l'infrastructure et qui doivent veiller à la construction ou à sa rénovation, avec notre appui financier.
Pour les provinces et les territoires, l'heure est donc à la signature d'ententes-cadres afin qu'ils puissent accéder aux fonds qui sont disponibles à travers le nouveau programme. Pour les municipalités de la plupart des provinces et territoires, il est temps d'inviter leurs gouvernements provinciaux et territoriaux à signer les ententes nécessaires afin qu'elles puissent soumettre des projets et améliorer l'infrastructure publique au pays, comme l'ont fait la Colombie-Britannique et la Nouvelle-Écosse. Je souligne d'ailleurs que nous menons d'autres initiatives sur ce front et cela fonctionne bien.
Par exemple, le 30 juillet dernier, notre gouvernement a annoncé l'Initiative de la Porte continentale et du Corridor de commerce Ontario-Québec, qui va assurer au centre du pays un système de transport stratégique, un système qui sera intégré et concurrentiel et qui favorisera un mouvement plus efficace du commerce international et des échanges à intérieur et à l'extérieur du pays.
[Traduction]
Le gouvernement fédéral du Canada fait sa part. Nous avons mis 33 milliards de dollars sur la table. Le temps est venu pour les provinces, les territoires et les municipalités de notre pays de nous emboîter le pas. Après tout, ce sont eux qui sont chargés de la gestion directe de notre infrastructure et qui s'occupent de la construire et de la rénover, avec notre soutien financier.
Pour les provinces et les territoires, le temps est venu de signer les ententes-cadres dans le contexte du plan Chantiers Canada afin qu'ils puissent commencer à recevoir les fonds disponibles.
Pour les municipalités, le temps est venu d'inviter leurs gouvernements provinciaux ou territoriaux respectifs à signer les ententes nécessaires afin qu'elles puissent commencer à soumettre leurs projets et à améliorer l'infrastructure publique, comme c'est déjà le cas en Colombie-Britannique et en Nouvelle-Écosse.
Je veux souligner aussi d'autres importantes initiatives que nous avons entreprises.
Par exemple, le 30 juillet dernier, notre gouvernement a annoncé l'Initiative de la porte continentale et du corridor de commerce Ontario-Québec, qui dotera le centre du pays d'un système de transport stratégique intégré et concurrentiel et qui favorisera l'efficacité du commerce international et des liens entre le centre du Canada et les marchés mondiaux.
De plus, le 14 octobre dernier, nous avons signé un protocole d'entente avec la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick, l'Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve-et-Labrador pour le développement de la porte d'entrée de l'Atlantique.
En signant ce protocole, les cinq gouvernements montrent qu'ils partagent la même vision, soit l'établissement d'une porte d'entrée de l'Atlantique dans le cadre d'un réseau de transport stratégique intégré et concurrentiel qui facilitera le commerce international sur la côte Est de l'Amérique du Nord.
Nous examinons aussi les possibilités qu'offrent les régions du Nord comme portes d'entrée.
Le gouvernement continuera de chercher une meilleure collaboration avec les provinces et territoires pour prioriser le financement de l'infrastructure.
L'expertise et les capitaux privés peuvent combler les lacunes et contribuer de façon plus importante à la construction de l'infrastructure dans notre pays. C'est pourquoi nous devons maintenant aborder la question des partenariats public-privé.
Le gouvernement encouragera les partenariats public-privé en versant 1,3 milliard de dollars dans le fonds des PPP, qui fait partie du Fonds Chantiers Canada.
[Français]
Nous étudions également le potentiel de nos régions nordiques comme porte d'entrée éventuelle. L'infrastructure, dans ce contexte, en plus d'être un puissant instrument de développement économique, contribuera aussi à l'affirmation de notre souveraineté dans une région du monde de plus en plus convoitée.
Le gouvernement du Canada poursuivra sa collaboration avec les provinces et les territoires pour faire du financement des infrastructures une priorité. Cependant, nous sommes conscients que les gouvernements ne peuvent pas répondre seuls à tous les besoins en matière d'infrastructure. L'expertise et les capitaux privés peuvent combler nombre d'écarts et contribuer largement à la construction de l'infrastructure.
C'est pourquoi nous allons favoriser les occasions de partenariats public-privé par l'intermédiaire du Fonds pour les partenariats public-privé de 1,3 milliard de dollars dans le cadre de Chantiers Canada. Nous travaillerons aussi — comme nous le faisons présentement, d'ailleurs — à établir un bureau des partenariats public-privé qui en favorisera l'utilisation pour des projets d'infrastructure.
Il me faudra encore beaucoup de temps pour compléter la description des initiatives que nous avons lancées en faveur de nos infrastructures dans le pays. Il est toutefois important, par-dessus tout, de rappeler que notre gouvernement a consenti des investissements massifs, en consultation avec nos partenaires provinciaux, pour créer une économie forte, un environnement sain et des collectivités plus prospères.
:
Monsieur le Président, il est toujours bon de pouvoir débattre de diverses questions dans cette enceinte.
Je vais partager le temps qui m'est accordé avec le député de .
Voici ce que dit la motion qui nous est présentée aujourd'hui:
Que, conformément à l'esprit du Nouveau pacte pour les villes et les collectivités présenté par les libéraux, la Chambre se dise d'avis qu'il est dans le meilleur intérêt des Canadiens que le gouvernement prenne des mesures pour rendre permanent le partage de la taxe fédérale d'accise sur l'essence avec toutes les municipalités du Canada, dans le but de financer l'amélioration de l'infrastructure communautaire locale.
C'est une motion importante et je suis heureuse que l'opposition l'ait présentée, car nous pouvons ainsi tenir un débat franc et honnête sur une question très importante.
Je suis d'avis que le gouvernement conservateur minoritaire a tourné le dos aux villes et autres collectivités du pays. Il a fait des compressions dans les programmes relatifs aux infrastructures malgré ce qu'il peut bien en dire, et les villes ont perdu du terrain depuis que le gouvernement actuel a pris le pouvoir.
Le gouvernement conservateur a réduit de 7,5 milliards de dollars les sommes consacrées aux programmes d'infrastructures que les libéraux avaient lancés dans le but de combler le déficit croissant relativement aux infrastructures. Les villes vont devoir maintenant se faire concurrence entre elles et concurrencer également les grands projets d'autoroutes pour obtenir de l'argent issu du Fonds Chantiers Canada, une nouveauté du gouvernement.
Si des projets de grande envergure sont approuvés selon le nouveau plan de financement des conservateurs, d'énormes sommes d'argent ne seront plus disponibles pour les petites municipalités du Canada. C'est de la fausse représentation qui est franchement un désastre pour les villes ayant des besoins en matière d'infrastructures.
Pour ajouter l'insulte à l'injure, le gouvernement conservateur prétend que son investissement de 33 milliards de dollars dans les infrastructures est le plus gros programme du genre de l'histoire du Canada. Prenons le temps de dissiper ce mythe cet après-midi.
La somme de 33 milliards de dollars consacrée au programme dont le parle si fièrement comprend une somme de 18,2 milliards de dollars que le gouvernement libéral avait déjà prévue pour des programmes. Lorsque le gouvernement englobe à peu près n'importe quoi, sauf peut-être l'évier de la cuisine, dans son programme, il donne l'impression qu'il vient d'ajouter une somme énorme. Mais, ce n'est que de la poudre aux yeux. En fait, il vient de retirer aux villes et aux collectivités une somme de 7,5 milliards de dollars dont elles avaient absolument besoin.
Les libéraux savent qu'il faut avoir une vision pour bâtir un Canada fort et prospère. Si nous voulons réaliser des progrès, les autorités publiques aux trois échelons doivent planifier ensemble et coopérer.
Le Parti libéral reconnaît l’importance des collectivités urbaines au sein de la société canadienne et il continuera de se porter à la défense des villes par l’entremise de son nouveau caucus des collectivités urbaines. Nous comptons sur une très fort contingent de députés et de sénateurs libéraux qui tiennent à s’assurer que les collectivités urbaines reprennent leur place dans le programme national.
J’apprécie l’honneur qu’on m’a fait la semaine dernière de me nommer co-président de ce caucus. J’entends travailler en très étroite collaboration avec les collectivités pour nous assurer leur appui et pour qu’elles sachent bien que nous les soutenons.
Le gouvernement minoritaire conservateur a fermé la porte aux collectivités urbaines le jour même où il est entré en fonctions, mais les Libéraux vont changer cet état de choses. Il saute aux yeux que la qualité de vie dans les villes canadiennes se détériore.
Le gouvernement fédéral doit collaborer avec les provinces, les villes et les collectivités, petites et grandes, pour améliorer les conditions de vie de leurs habitants et pour jeter les fondations d’une solide économie canadienne. La capacité concurrentielle du Canada au sein de l’économie mondiale dépend de la vigueur de ses villes, une réalité que le gouvernement refuse toujours de voir.
Le nouveau caucus libéral des collectivités urbaines examinera une gamme de problèmes avec lesquels les villes canadiennes sont aux prises, notamment le logement, la pauvreté, les transports, la garde des enfants et l’infrastructure. Il tirera partie de l’excellent dossier de collaboration des libéraux avec les régions urbaines.
En 2005, le gouvernement libéral a renouvelé le Fonds sur l’infrastructure municipale rurale, l’initiative de la porte d’entrée canadienne du Pacifique, le Fonds canadien sur l’infrastructure stratégique et la Fiducie d'investissement pour les transports en commun. Cet engagement représentait un investissement de 11,5 milliards de dollars de 2007 à 2014, soit 1,65 milliard de dollars par année. Le budget conservateur ne prévoit que 4 milliards des fonds qui avaient été reconduits pour ces mêmes programmes, soit une réduction de 7,5 milliards de dollars.
Et cela, sans compter que les Conservateurs ont inclu 11,8 milliards de dollars du Fonds de la taxe sur l’essence et 5,8 milliards de dollars en remboursement de la TPS aux municipalités dans leur nouveau Fonds Chantiers Canada. Le remboursement de la TPS aux villes et le transfert des recettes de la taxe sur l’essence étaient des initiatives du gouvernement libéral.
Les 33 milliards de dollars comprennent aussi un montant d’argent substantiel non accessible aux villes, dont font partie les fonds pour les portes d'entrée et les passages frontaliers et le financement des Partenariats public-privé. Même le Fonds Chantiers Canada prévoit le financement du réseau routier national et d’autres projets non municipaux. Que l’on se comprenne bien ! Ce fonds énorme n'est pas réservé qu'aux villes et municipalités.
Les fondations matérielles des villes et des collectivités canadiennes sont sur le point de s’effondrer, selon un rapport sur l’état de l’infrastructure municipale publié le mois dernier par la Fédération canadienne des municipalités. Ce rapport « Danger Ahead: the Coming Collapse of Canada’s Municipal Infrastructure » explique que l’infrastructure publique au Canada a épuisé 79 pourcent de sa durée utile. Il fixe à 123 milliards de dollars le prix à payer pour éliminer le déficit municipal au titre de l’infrastructure.
Quelle a été la réponse du gouvernement à cet important rapport? Le ministre des Finances a déclaré que les villes devraient cesser de se plaindre et de faire leur travail. Il a manifesté un manque de respect total pour nos leaders municipaux lorsqu’il a dit que le gouvernement ne s'occupe pas des nids-de-poule.
C'est parfaitement honteux. Les dirigeants municipaux sont élus comme nous pour représenter leurs électeurs. Ils ont besoin de notre aide. Ils cherchent des partenaires pour continuer de bâtir le Canada.
Le du Canada est censé être le ministre responsable de la région du Grand Toronto, qui est coincée avec lui, j'imagine, puisque le Parti conservateur n'a pas réussi à faire élire un seul de ses candidats à Toronto. Il n'est pas parvenu à le faire, et on dirait bien que ce sera la même chose la prochaine fois.
Quand il est question d'investir dans nos villes, le gouvernement ne joint pas le geste à la parole. Je rappelle à la Chambre et à tous ceux qui nous regardent chez eux que l'ancien gouvernement libéral avait mis de côté 800 millions de dollars uniquement pour les transports en commun.
Malheureusement, les transports en commun ne font plus partie du programme du gouvernement conservateur. En juin dernier, le ministre a dit que « cette stratégie nationale de transport public n'a rien à voir avec de nouveaux fonds ». Je lui a demandé à la Chambre combien d'autobus et de wagons de chemin de fer les villes pouvaient acheter avec ses belles paroles. J'attends toujours une réponse à cette question.
Le crédit d'impôt pour les transports en commun est un autre échec des conservateurs. Cette mesure fiscale sélective visait à réduire les émissions de gaz à effet de serre en accroissant l'utilisation des transports en commun dans les villes. Pourtant, il semble qu'une légère baisse de prix n'a eu aucune influence sur l'achalandage. Ceux qui utilisent les transports en commun continueront de les utiliser parce qu'ils sont pratiques pour eux.
Ceux qui ne les utilisent pas ne se précipiteront pas un matin pour s'acheter une carte d'abonnement mensuelle pour avoir un crédit d'impôt mensuel de 12 $. Comme les villes sont ma spécialité, je sais que cela ne fera rien pour accroître la clientèle des transports en commun. Le gouvernement aurait mieux fait d'investir ce montant dans l'infrastructure, qui fait partie de notre stratégie nationale en matière de transports en commun.
Les conservateurs peuvent continuer de jeter de la poudre aux yeux en matière de financement des centres urbains. Ils peuvent continuer de reprendre les engagements financiers déjà pris par les libéraux. Les Canadiens ne seront pas dupes.
Le gouvernement doit s'excuser d'avoir abandonné nos villes et doit rouvrir le dialogue et collaborer avec elles pour améliorer la qualité de vie des Canadiens des milieux urbains.
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Monsieur le Président, je remercie et salue la députée de pour sa sagesse et son allocution intelligente. Elle mérite de vives félicitations pour tout le travail qu'elle a accompli comme conseillère municipale.
Quand les libéraux ont décidé que le gouvernement fédéral jouerait un rôle pour aider les villes, les collectivités, les municipalités et les villages, il souhaitait offrir du financement à toutes les provinces et à tous les territoires, notamment à l'Ontario, pour les municipalités mais aussi pour les services de voirie.
J'aimerais contredire les propos du député conservateur d'. J'ai participé directement à la création des programmes. J'ai également été présent à maintes occasions lorsque je présidais l'Association des municipalités de l'Ontario et lorsque j'étais maire de Thunder Bay. Je sais que le remboursement de la TPS, la taxe sur l'essence et les autres programmes d'infrastructure créés par les libéraux étaient bien réels. Prétendre qu'ils n'ont jamais existé est assez comique. Je suis sûr que les municipalités qui ont reçu un soutien financier ou des transferts du gouvernement fédéral, lesquels étaient très nombreux, s'en donneront à coeur joie pour réfuter cette affirmation.
L'objectif des intervenants municipaux était d'aller chercher du financement permanent et fiable. C'est exactement ce que propose la motion. Elle vise à offrir aux municipalités d'autres sources de revenu. C'est pourquoi nous ne parlons pas de « niveau » de gouvernement, mais bien d'« ordre » de gouvernement. Les libéraux utilisent le terme « ordre de gouvernement » pour témoigner leur respect envers les autres représentants élus. L'utilisation du mot « niveau » par le gouvernement est un autre exemple de pensée rétrograde.
Les conservateurs ont noyé le financement prévu pour l'infrastructure municipale, soit 1,5 milliard de dollars pour 2007-2008 et 1,1 milliard de dollars pour 2008-2009, dans un pseudo-fonds, le nouveau fonds Chantiers Canada. Le gouvernement nous avertit que le programme lié à l'infrastructure municipale prendra fin et que l'an prochain sera sa dernière année.
Pour la prévisibilité et la fiabilité, on repassera. Les administrations municipales sont en train de mettre la dernière main à leur budget pour 2008 et pas une demande n'a été publiée ou envoyée. Comment les administrations planifient-t-elles la prochaine saison de construction?
Le gouvernement actuel est de loin le plus incompétent qui soit. Il ne comprend absolument rien aux processus, aux besoins ou aux exigences des municipalités en matière de finances. Si les municipalités n'ont entendu qu'une annonce, qui a été retardée peut-être 20 fois, mais n'ont pas reçu un cent, on ne peut pas les blâmer de se sentir trompées par le gouvernement une fois de plus.
Les conservateurs n'avaient-ils pas promis de lever la taxe d'accise de 3 ¢ sur l'essence? N'avaient-ils pas aussi promis d'éliminer la TPS quand le prix de l'essence atteindrait 85 ¢ le litre? On a fait le coup au public pas une fois, mais deux. À propos des petites collectivités — Rainy River en est un bon exemple —, comment sont-elles censées faire concurrence à une ville de la région du Grand Toronto? J'ai l'impression que le gouvernement n'a pas du tout entendu le message des collectivités sur le financement équitable. Comment les petites collectivités peuvent-elles financer une étude avant conception ou une étude technique préalable si elles ne peuvent même pas se permettre un nouveau pont?
Le coût total des projets doit comprendre les évaluations environnementales et frais professionnels; pourtant, le refuse de donner suite à ces demandes on ne peut plus raisonnables. En réalité, les conservateurs ont réduit le financement des infrastructures et ce sont les collectivités qui écopent. Le fonds du programme d'infrastructure est inférieur de 7,5 milliards de dollars au programme proposé par le gouvernement libéral précédent.
Pour compliquer encore plus la vie aux municipalités, celles-ci devront maintenant se faire concurrence. La semaine dernière, la Fédération canadienne des municipalités était à Ottawa pour présenter les données confirmant qu'on avait réduit le budget de 7,5 milliards; tous les maires et conseillers municipaux étaient consternés quand ils ont appris que le gouvernement avait fait une chose pareille.
Les municipalités voient bien qu'on essaye de leur offrir une aide moindre sous un nouvel emballage. Mais la tromperie ne finit pas là.
Étant donné qu'une somme d'argent plus faible a été balancée dans un même panier fourre-tout, les collectivités ne pourront disposer de grosses sommes en cas de projets d'envergure. Cela aura un effet dévastateur et révèle un manque calculé de connaissance des demandes des municipalités.
La question de l'infrastructure doit être catégorisée en fonction de la population. Nous ne pouvons pas simplement tout mettre dans le même panier. Les problèmes de congestion des artères, de saturation du réseau routier et d'émissions de gaz polluants dans une zone métropolitaine et les problèmes liés aux distances, à la sous-population et au financement dans une localité rurale ne devraient pas relever du même programme. Voilà pourquoi l'infrastructure est le plus grave problème des collectivités rurales au Canada. Étant donné leur population décroissante et la réduction de l'assiette de l'impôt foncier, elles ont plus de difficulté que jamais.
Quand elles voient qu'elles ont perdu 7,5 milliards de dollars qui auraient pu leur revenir, les collectivités rurales du Canada commencent à comprendre qu'elles sont persécutées par le gouvernement. Notre caucus rural a recommandé de renouveler, d'élargir et de rendre permanent le programme d'infrastructure rurale afin qu'il soit fiable et prévisible, même pour les plus petites collectivités. Ce programme se concentrerait principalement sur l'eau, les routes, les égouts et les ponts.
J'ai occupé, sur la scène municipale, les postes de conseiller, de maire et de président de trois grandes organisations municipales. Une certaine camaraderie unit tous les députés qui ont oeuvré à ce palier, si bien que, lorsque des représentants d'organisations comme la Fédération des municipalités canadiennes ou l'Association des municipalités de l'Ontario viennent nous rencontrer, ils voient bien que nous sommes sur la même longueur d'onde.
Lorsqu'on leur enlève 7,5 milliards de dollars, les municipalités savent qu'elles se font rouler.
Des gens tels que la députée de et une flopée de mes collègues se sont faits les défenseurs des programmes en voie d'élaboration. J'aperçois un ex-président de la Fédération des municipalités canadiennes sur ma gauche. Nous avons une connaissance intime du dossier et nous y croyons passionnément. L'escroquerie à laquelle nous assistons constitue, par conséquent, un énorme affront à quiconque occupe une charge municipale.
Il est incroyable de voir tous ces gens venir nous demander où est l'argent. Le ministre multiple les annonces, mais à quand le mouvement de trésorerie? Quand s'exécutera-t-il?
Les conseils municipaux d'un bout à l'autre du pays vivent actuellement dans l'incertitude. On leur a annoncé une augmentation, mais le financement est passé de 40 milliards de dollars à 33 milliards de dollars et, alors qu'ils débattent de leur budget d'immobilisations pour l'année prochaine, ils se demandent bien où est l'argent promis par le fédéral. Ils n'ont aucune promesse écrite; ils se fient simplement à l'annonce faite dans les médias. Comment planifier les travaux de construction devant débuter au printemps ou à l'été? Comment répartir le fardeau des dépenses? Comment entreprendre des démarches auprès du provincial?
Devant pareil dilemme, les municipalités se rendent compte qu'elles ont affaire à des poires au palier fédéral. Il est incroyable d'entendre un député répliquer que les députés ne sont allés constater aucun des projets réalisés par le gouvernement précédent. Je n'en reviens pas.
En ce qui concerne le temps de parole alloué, il est très important d'en être conscient et de savoir gré au Président de son sens de l'équité.
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Monsieur le Président, je suis ravi, à la fois comme député de Richmond Hill et comme ancien président de la Fédération canadienne des municipalités, de participer au débat.
S'il existe une différence fondamentale entre les députés de ce côté-ci de la Chambre et ceux du gouvernement, c'est bien dans ce dossier. Le Parti libéral est le parti des municipalités et des collectivités. C'est le parti qui a compris les problèmes avec lesquels les municipalités étaient aux prises en raison d'une diminution de leurs recettes au fil des ans.
Lorsque le gouvernement libéral est arrivé au pouvoir en 1994, il a mis en oeuvre le Programme infrastructures Canada, que la FCM avait proposé en 1983. Cependant, lorsque les conservateurs ont accédé au pouvoir en 1984, le gouvernement Mulroney a fait fi de nos municipalités.
Il n'est donc pas surprenant que nous assistions aujourd'hui au même manque de compréhension et de vision lorsqu'il est question d'un ordre très important de gouvernement, celui des municipalités du Canada.
Le Parti libéral ne se repose pas sur ses lauriers après tout le travail qu'il a accompli pour les municipalités au cours des 12 dernières années. Nous avons mené la tâche à bien en travaillant avec les municipalités. Nous avons maintenant un programme en sept points pour répondre au besoin criant de s'attaquer aux problèmes des municipalités du Canada.
En vertu de la Constitution, les municipalités sont, et je hais cette expression, des créatures des provinces, mais nous ne pouvons pas nier le fait que 80 p. 100 des habitants du Canada vivent dans des grandes villes. Nous devons aider les villes, qui sont nos partenaires. La Fédération canadienne des municipalités et les associations de municipalités provinciales et territoriales demandent depuis des années d'être traitées avec respect et équité. Elles ne s'attendent pas à venir à Ottawa, comme elles l'ont fait il y a environ deux semaines, pour se faire dire de se tenir tranquilles, de se mettre au travail et de prendre note que le gouvernement fédéral ne s'occupe pas des nids-de-poule.
Nous voulons travailler efficacement avec nos provinces.
Je suis très fier du programme libéral en sept points. Je souligne que, de ce côté-ci de la Chambre, nous nous occupons des questions qui touchent les administrations municipales. Une de ces questions, c'est le transfert des revenus de la taxe sur l'essence. Ce n'est pas nouveau. Ce qui est nouveau, c'est la forme que nous voulons donner à ce transfert.
Le premier ministre du gouvernement précédent avait annoncé un nouveau pacte. Nous comprenons les enjeux. Nous proposons de nous engager immédiatement à transférer 2 milliards de dollars en cinq ans, puis nous prolongerions le transfert pour une période indéterminée. Nous croyons qu'il est important pour les administrations municipales d'avoir une source de revenus sur laquelle elles peuvent compter. La plupart des administrations municipales du Canada dépendent des impôts fonciers, ce qui est nettement dépassé, c'est le moins que l'on puisse dire. Nous croyons qu'il est important de donner aux dirigeants municipaux des certitudes.
Nous proposons également de constituer un fonds pour l'infrastructure des transports en commun. Notre collègue a mentionné que beaucoup de députés de ce côté-ci de la Chambre possédaient une expérience au palier municipal, ce qui explique probablement pourquoi nous comprenons mieux ces questions que les autres partis à la Chambre. Le fait est que nous constituerions un fonds de 7 milliards de dollars, pas uniquement pour l'expansion de l'infrastructure des transports en commun, mais également pour remplacer l'infrastructure existante. C'est très important.
Nous parlons d'environnement, nous disons vouloir que les gens laissent leur auto pour prendre les transports en commun, mais, pour cela, il faut des fonds pour les dépenses en capital, ce qui est l'objet de la motion. La motion à l'étude règle un problème. L'incompréhension de nos vis-à-vis et leur manque de vision devant cette question ne sont pas étonnants étant donné qu'ils n'ont jamais appuyé le programme d'infrastructure que la Fédération canadienne des municipalités avait proposé en 1983.
Les conservateurs ont une approche d'amateur dans le dossier. Ils affirment qu'ils font ce qu'il faut, mais ils n'ont fait qu'apposer une nouvelle étiquette sur un fonds moins bien garni, contraignant ainsi les administrations municipales à se faire concurrence. Les 17 milliards de dollars sont de l'argent recyclé. La seule chose que le gouvernement comprend dans le domaine de l'environnement, c'est le recyclage et tout particulièrement le recyclage des fonds prévus par les libéraux.
Je suis très fier du fonds sur l'infrastructure matérielle du Parti libéral, un fonds d'environ 1 milliard de dollars pour les stations de traitement des eaux usées, la réparation des ponts et la réfection des routes. Nous indiquons clairement non seulement les mesures que nous sommes disposés à prendre en tant que gouvernement en puissance, mais aussi leur financement. Cela est extrêmement important.
Quant au fonds sur l'infrastructure sociale, n'oublions pas que nos villes abritent 80 p. 100 de la population. Nous comprenons l'importance d'avoir des villes dynamiques, des villes qui peuvent affronter la concurrence non seulement en Amérique du Nord, mais aux quatre coins de la planète. Pour ce faire, nous voulons appuyer nos administrations municipales d'un océan à l'autre et leur permettre d'avoir accès à des fonds.
Les programmes culturels, sportifs et récréatifs sont très importants. Il n'est pas question simplement des endroits où les gens travaillent, mais des endroits où les activités communautaires, notamment au plan artistique, se déroulent. Nous voulons une vitrine artistique non seulement ici, mais aussi à l'étranger. Notre programme fait clairement ressortir ce volet.
En ce qui concerne le Fonds sur l'infrastructure frontalière et le Fonds sur l'infrastructure municipale rurale, mon collègue de Thunder Bay a dit clairement qu'on ne visait pas seulement les grandes villes et collectivités, mais aussi les régions rurales du Canada. Mieux que tous les autres partis à la Chambre, notre parti comprend les besoins des régions rurales du Canada, et nous voulons répondre à ces besoins.
Au chapitre de l'infrastructure frontalière, nous reconnaissons l'importance du commerce et de la capacité de traverser la frontière. Il est essentiel d'investir dans cette infrastructure si nous voulons progresser. Le programme prévoit un investissement initial de 500 millions de dollars suivi d'un autre de 200 millions de dollars.
Nous abordons aussi la stratégie sur la porte d'entrée canadienne. Les libéraux ont lancé la Stratégie sur la porte d'entrée du Pacifique en Colombie-Britannique. Nous connaissons l'importance de l'Asie. Nous comprenons la nécessité des échanges commerciaux des deux côtés du Pacifique. Nous pouvons envisager ce type de plaque tournante pour d'autres villes d'un bout à l'autre du Canada, dont Vancouver et Winnipeg.
Nous comprenons aussi l'importance des partenariats au plan des politiques. Je me rappelle qu'en 1989, le gouvernement conservateur de Mulroney a décidé unilatéralement de porter un dur coup aux administrations municipales. Par la suite, il a accordé aux municipalités une réduction d'impôt de 10 p. 100. Ainsi, en tant qu'institution fédérale, la Société Radio-Canada payait 10 p. 100 de moins en impôt que CTV. L'immeuble de Radio-Canada et celui de CTV jouissaient des mêmes services, les services d'incendie par exemple, mais Radio-Canada payait 10 p. 100 de moins en impôt que CTV. C'est là un exemple du manque de compréhension et du manque de vision du parti d'en face.
Nous faisons savoir que nous consulterons activement avant l'adoption de politiques. Si le gouvernement du Canada doit adopter des politique qui auront des répercussions sur les villes et les collectivités, nous inviterons les villes à la table. Les municipalités constituent un ordre de gouvernement au Canada. Nous ne pouvons pas faire l'autruche en disant que, puisque cela ne relève pas de notre compétence, nous allons laisser les provinces s'en occuper.
Les gens d'en face aiment faire des chèques aux provinces et les laisser s'arranger avec les villes. C'est une approche paternaliste que nous n'approuvons pas de notre côté de la Chambre, et que nous n'appuierons pas. Nous croyons que les municipalités doivent participer au processus. Par conséquent, chaque politique est extrêmement importante. Si une politique touche les villes, nous veillerons à ce qu'elles participent activement à son élaboration. Elles seront consultée et pourront donner leur avis. C'est extrêmement important.
En 1996, en tant que président de la FCM, j'ai pu, pour la première fois, prendre la parole à une conférence fédérale-provinciale-territoriale sur la politique concernant l'environnement et les ressources naturelles, qui allait toucher les villes de tout le Canada. Heureusement, le gouvernement libéral de l'époque comprenait cela et avait pu s'entendre avec les provinces pour que la FCM y fasse un exposé. Nous n'avons pas été à la table pendant toute la durée de la conférence, mais nous avons eu la possibilité de réagir aux changements proposés. C'est extrêmement important. Nous devons consulter nos partenaires.
Comme je l'ai dit au début, cette proposition accuse un contraste marqué par rapport à la conception du gouvernement conservateur. En rendant permanent le partage de la taxe sur l'essence, on donnera plus de garanties et de stabilité à nos villes et collectivités du pays. Le Parti libéral a mis sur pied un caucus des villes et collectivités. Nous comprenons les besoins et sommes sensibles aux enjeux propres aux municipalités. C'est peut-être la raison pour laquelle tellement de politiciens municipaux finissent par se présenter au fédéral, de ce côté-ci de la Chambre et pas ailleurs.
Beaucoup de mes collègues de partout au Canada ont alimenté cette discussion au fil des années. Je suis sûr que nous entendrons des propos insensés venant d'en face, mais le fait est que le bilan libéral est solide à cet égard. Les libéraux sont très fiers de leur bilan et du programme qu'ils présentent aux Canadiens.