La Chambre reprend l'étude de la motion portant que la Chambre approuve la politique budgétaire générale du gouvernement.
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Monsieur le Président, je suis très heureuse d'avoir l'occasion de prendre la parole aujourd'hui pour vous faire part de mes commentaires sur le budget conservateur de 2008.
Je partagerai mon temps de parole avec mon collègue d'.
Après deux années de dépenses effrénées engagées par le ministre des Finances le plus dépensier de l'histoire du Canada, le présent budget ne renferme pas grand-chose. Après seulement deux années de gouvernement conservateur, les coffres sont vides.
Le gouvernement a presque tout dépensé et il ne s'est pas laissé de marge de manoeuvre. Si l'économie américaine devait continuer de chuter, ou si le Canada devait à nouveau faire face à une crise comme celle du SRAS, nous replongerions vraisemblablement dans le déficit.
En termes simples, pour les deux prochaines années, le Canada ne dispose d'aucune réserve en cas de problème. On peut se demander s'il s'agit là d'une grossière erreur de gestion ou si c'était voulu. Quoi qu'il en soit, la situation dans laquelle le Canada se trouve actuellement est inquiétante et nous devons la surveiller de très près.
On a pu lire récemment dans les journaux que le stratège conservateur Tom Flanagan se vantait du fait que son parti avait « resserré la pression sur le gouvernement fédéral [... ] rendu plus difficile toute initiative impliquant des dépenses pour le gouvernement fédéral [...] et réduit la taille du gouvernement ».
De toute évidence, les jeux sont faits. Les conservateurs ont épuisé les réserves fédérales et ils ont complètement ignoré la nécessité d'adopter des normes nationales, laissant chaque province agir à sa guise et abdiquant ainsi leurs responsabilités, et aussi le rôle que le gouvernement fédéral doit assumer.
Au lieu de se servir des outils fédéraux pour aider l'Ontario à effectuer une transition face à ces défis économiques, le mène des attaques brutales, répétées et sans précédent. Le gouvernement ne remplit pas son rôle à l'échelle nationale, qui consiste à aider notre économie chancelante.
Notre secteur manufacturier est en difficulté. Les ventes ont chuté au niveau le plus bas depuis trois ans. L'excédent commercial du Canada a fondu, au point d'être à son niveau le plus bas depuis près d'une décennie.
Même s'il a pris des mesures marginales dans le budget de 2008, le gouvernement s'est lancé dans une offensive, et le bousille de façon scandaleuse les possibilités d'investissement dans l'économie ontarienne, en laissant entendre dans un discours public que l'Ontario est « le dernier endroit » au Canada où se lancer en affaires. L'Ontario mérite mieux, beaucoup mieux. Comment le ministre pense-t-il que les investisseurs vont réagir à ses énormités?
Compte tenu que le moyen de subsistance de nombreuses familles est en jeu, les Canadiens attendent du ministre qu'il agisse de façon responsable et qu'il fasse sa part pour les aider. J'espère que d'autres provinces prennent bonne note de ce qui se passe, parce qu'elles pourraient être les prochaines à subir le même sort.
Je cite maintenant le point de vue d'un électeur de Thornhill. Il se trouve que celui-ci est un conservateur. Il m'a écrit ceci au sujet des récents propos tenus par le ministre:
Les accusations que vous faites au sujet de la perception d'impôts élevés sans reconnaître d'autres problèmes plus graves liés au ralentissement dans le secteur manufacturier sont très imprudentes. Il est temps pour vous de réfléchir plus en profondeur aux problèmes du secteur manufacturier en Ontario.
L'indifférence du gouvernement face aux difficultés économiques de l'Ontario se voit même chez le , qui est économiste de formation. Il semblerait que sa conception d'un conseil à caractère économique consiste à dire à des travailleurs de l'automobile de Kitchener, qui vont bientôt se retrouver au chômage, de déménager en Alberta. Ce n'est pas une solution. Cela sème la discorde. C'est insultant et ce n'est certainement pas faire preuve de leadership.
Par contre, c'est typique de l'attitude des conservateurs, qui adoptent la politique de l'autruche, la politique du laisser-faire et du je-m'en-foutisme face à l'économie et à d'autres dossiers, y compris celui de l'environnement. Le gouvernement fédéral devrait faire plus pour aider le secteur manufacturier en Ontario, au lieu de le miner.
Le gouvernement conservateur n'a pas la vision, le leadership et la volonté de s'occuper du grave déficit en matière d'infrastructure, ce qui inclut les investissements dans le transport en commun, dont nos villes ont si désespérément besoin et qu'elles réclament à grands cris.
Le gouvernement ne comprend pas que ces investissements dans les infrastructures des transports en commun sont d'une importance cruciale pour les villes en expansion comme ma circonscription, Thornhill, afin d'éviter les embouteillages. Chaque jour, les habitants de Thornhill sont confrontés aux problèmes posés par les embouteillages, qui saignent l'économie à blanc, nuisent à la qualité de vie, polluent l'air que nous respirons et ont une incidence sur la qualité de vie de chaque citoyen.
Le prolongement de la ligne de métro de la rue Yonge est l'investissement le plus crucial pour ma circonscription, Thornhill, et la région d'York, et il aurait une incidence réelle, importante et durable. Pourtant, il n'est pas dans le budget de 2008. C'est une lacune bien regrettable et mal avisée.
Je souscris entièrement à l'évaluation du budget par le maire de Markham, Frank Scarpitti, en ce qui a trait aux investissements dans les transports en commun, quand il dit:
Le sous-financement des transports en commun est catastrophique. Le gouvernement fédéral doit se faire à l'idée que nous avons besoin d'une injection immédiate de capitaux. Nous ne pouvons continuer à traîner les pieds en matière d'infrastructures et de transports en commun à haute vitesse.
Depuis que j'ai été conseillère municipale, je fais valoir avec énergie et persévérance qu'il faut investir dans les transports en public et les infrastructures. Depuis que j'ai été élue députée de Thornhill au Parlement, je fais constamment valoir que le fédéral doit investir davantage dans les transports en public. Au sein du gouvernement précédent, j'ai fortement appuyé la mise en place du transfert aux municipalités de la taxe sur l'essence, et l'idée de le rendre définitif, sous forme de programme fédéral permanent. Si le gouvernement avait besoin de voler une idée, au moins il en a volé une bonne.
Le Canada est le seul pays du G8 qui n'a pas de stratégie nationale en matière de transports. Bien que le gouvernement ait dit qu'il travaille à l'élaboration d'une telle stratégie, il a déclaré qu'il n'y affecterait aucun fonds nouveaux.
Il est important de comprendre que la première recommandation de la Fédération canadienne des municipalités à l’égard d’une stratégie nationale sur le transport en commun était l’octroi de fonds supplémentaires. Quand il finira par s’y attaquer, il sera intéressant de voir comment le gouvernement réussira à mettre en œuvre une stratégie nationale sur le transport en commun qui n’accable pas les municipalités avec un autre niveau de bureaucratie, sans aide financière ni le moindre partenariat.
Dans le dossier du transport en commun, le gouvernement conservateur a plus d’excuses que de crédibilité. Il s’est abstenu de toute collaboration avec l’Ontario concernant son programme Transports-Action Ontario 2020. Il n’a pas réussi à conclure les partenariats qui sont une partie intégrante du succès de l’Ontario et d’autres provinces canadiennes. Il a pris tout son temps à verser le peu d’argent qu’il a prévu au chapitre du transport en commun depuis deux ans. Les fonds pour le prolongement de la ligne de métro Spadina sont toujours dans un compte de banque, de sorte que les coûts s’accumulent et qu’il y a des retards inutiles et irresponsables. Ces travaux sont pourtant nécessaires. Cela devrait être clair comme de l’eau de roche pour le , les conservateurs ou tout gouvernement fédéral.
Les conservateurs n’assument nullement la responsabilité de promesses non tenues. Ils préfèrent jouer la politique de la division et chercher à rejeter le blâme sur d'autres, ce qui est certainement improductif et très décevant pour les habitants de l’Ontario et tous les Canadiens.
Le accuse le premier ministre de l’Ontario d’avoir des intérêts partisans. De façon injustifiable, le qualifie le maire de Toronto d’isolationniste. Encore des injures.
La mairesse Hazel McCallion a pratiquement dû se battre avec le gouvernement conservateur avant d’obtenir son chèque pour le projet de corridor d’autobus express de Mississauga, mais il lui aura fallu attendre un an parce que les conservateurs rouspétaient et se traînaient les pieds. Cela en dit long sur la nouvelle ère de collaboration dans laquelle les conservateurs étaient censés entrer. Voilà une autre promesse non tenue par les conservateurs.
Mon collègue d'Ajax--Pickering a souligné l’hypocrisie du gouvernement en matière de transport en commun. Au cours des élections municipales de 2006 à Ottawa, celui qui présidait alors le Conseil du Trésor a pris l’initiative sans précédent de retenir un montant fédéral de 200 millions de dollars destiné à un projet de train léger à Ottawa, même si les approbations de sept ministères du gouvernement fédéral, y compris le sien, avaient déjà été obtenues. C'est difficile à imaginer.
Le caucus libéral a proposé un plan audacieux et novateur concernant le transport en commun, les routes, les ponts et les stations de traitement d’eau, des éléments qui sont si importants d’un bout à l’autre du pays. Nous avons une approche équilibrée qui utiliserait les excédents pour rembourser notre dette nationale, comme nous le faisions avant, et pour combler notre déficit au chapitre de l'infrastructure. Voilà ce qui différencie le gouvernement conservateur, notre ancien gouvernement et notre avenir.
Dans le budget de cette année, nous aurions consacré 3 milliards de dollars au paiement de la dette de manière à réduire le rapport dette-PIB à 25 p. 100 d’ici 2012 et nous aurions investi le reste, ou 7,2 milliards de dollars, dans l’infrastructure et le transport en commun, comme le font le programme Transports-Action Ontario 2020 et le plan de transport en commun de la Colombie-Britannique qui vient d’être annoncé.
Bien que le remboursement de la dette compte encore parmi les priorités libérales, nous ne pouvons ni ne devons permettre que nos collectivités souffrent et que les générations futures aient à composer avec des ponts croulants, des routes congestionnées et un nombre record de journées de smog. Les Canadiens ont trop à perdre.
Le sénateur américain Joe Biden aime raconter que son père avait l'habitude de lui dire: « Montre-moi ton budget et je te montrerai ce qui a de l'importance pour toi. » Jetons donc un coup d'oeil au budget en essayant de voir quelle valeur le gouvernement accorde à la protection de la santé et de la sécurité des Canadiens.
En ce qui concerne les initiatives du budget de 2008 qui visent précisément à protéger la santé et la sécurité des Canadiens, le gouvernement dépensera en tout 209 millions de dollars, soit environ 3,5 p. 100 de ses dépenses globales. Pour moi comme pour les Canadiens, le gouvernement ne donne pas l'impression d'attacher de l'importance à la protection de la santé et de la sécurité des Canadiens.
Certains fonds sont quand même prévus pour les systèmes de sécurité du Canada en ce qui concerne les aliments, les produits de consommation et les produits de santé. Mes électeurs me disent qu'ils s'inquiètent de la présence de pesticides dans leur assiette et de la sécurité des jouets et des produits pour enfants importés. Les Canadiens veulent avoir l'assurance que les produits qu'ils consomment sont conformes aux normes les plus sévères. Je crains que les 113 millions de dollars prévus sur deux ans ne suffiront pas pour apaiser ces vives inquiétudes en matière de sécurité. Ces problèmes méritent davantage d'attention et de financement. Je vais vraiment suivre de près les progrès de cette initiative.
Des milliers de produits qui traversent nos frontières chaque jour pourraient être néfastes pour les Canadiens. Mes électeurs me disent toujours qu'ils veulent être certains que les règlements sur les aliments, les produits de consommation et les produits de santé satisfont les normes les plus strictes.
J'entends souvent des gens s'inquiéter du caractère occulte du Partenariat pour la sécurité et la prospérité et du relâchement des normes de sécurité qu'il pourrait occasionner. J'ai mentionné le problème directement au afin qu'il veille à ce que nous conservions les normes actuelles strictes dans ce domaine, mais que nous allions en même temps beaucoup plus loin en prenant des mesures supplémentaires pour améliorer et renforcer ces normes.
Les Canadiens et les résidants de Thornhill n'oublieront pas que le gouvernement a fait campagne en clamant que les soins de santé étaient l'une de ses priorités. Pourtant, dans ce budget, les dépenses relatives à la protection de la santé et de la sécurité des Canadiens ne représentent que 3,5 p. 100 des dépenses au titre des nouvelles initiatives pour 2008. Cependant, le est le même qui, en qualité de ministre provincial, en Ontario, a sabré dans le système de santé, fermé des hôpitaux et licencié des infirmières. Malheureusement, on ne s'étonnera pas que le gouvernement ait investi chichement dans les initiatives budgétaires visant à protéger la santé et la sécurité des Canadiens.
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Monsieur le Président, j'ai écouté attentivement les observations formulées par la députée de . J'ai été renversée qu'elle n'aborde à aucun moment l'environnement. Les changements climatiques représentent la crise la plus grave du XXI
e siècle. Toutefois, le plan financier du gouvernement, présenté dans le budget de la semaine dernière, ne propose aucune mesure utile pour régler le problème.
Certains ne seront pas surpris étant donné que les conservateurs refusent encore d'admettre les preuves scientifiques associées aux changements climatiques. Cependant, j'aurais espéré que la députée de , comme députée libérale et membre de l'opposition officielle, reconnaisse au moins l'importance de la question.
Vendredi, j'ai eu le grand privilège d'être invitée dans la classe de Mme Johnson et de M. Shea à l'école primaire Our Lady of Lourdes dans Hamilton Mountain. Certains élèves de cette école m'avaient déjà écrit auparavant pour exhorter le gouvernement à prendre des mesures concrètes de lutte contre les changements climatiques. J'ai eu avec eux une vive discussion sur l'environnement. Les élèves m'ont dit ce qu'ils faisaient pour lutter contre les changements climatiques. Ils sont engagés dans un processus pour que leur école soit certifiée « école verte ». Ils organisent des dîners zéro déchet, ils plantent des arbres, ils compostent, ils ramassent et recyclent les déchets et ils éteignent les lumières et les ordinateurs quand ils n'en ont pas besoin.
Les élèves avaient de très fortes convictions quant à ce que tous les ordres de gouvernement devraient faire. Au niveau municipal, les élèves veulent voir un règlement contre les moteurs qui tournent au ralenti, une interdiction des pesticides et des restrictions relatives à la quantité de déchets que les gens peuvent mettre au bord du trottoir.
Au niveau provincial, ils veulent qu'on allonge le réseau Go Transit. Ils veulent qu'on ferme les centrales au charbon et qu'on adopte des normes pour réduire l'emballage des produits.
Au niveau fédéral, ils veulent des initiatives qui appuient l'énergie solaire, les éoliennes et les voitures éconergétiques.
Le budget ne contient aucune initiative du genre.
Il existe une émission de télévision appelée Are You Smarter Than A 5th Grader? Au nom des élèves de l'école Our Lady of Lourdes, je voudrais demander à la députée de si elle est plus futée qu'un élève de septième année. Va-t-elle s'engager aujourd'hui à voter contre ce budget qui abandonne toute une génération de jeunes qui reconnaissent ce que le gouvernement ne reconnaît pas, c'est-à-dire que les changements climatiques devraient être notre priorité numéro un?
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Monsieur le Président, je suis très heureux de pouvoir prendre la parole à propos du budget aujourd'hui.
Le mois dernier a marqué un jalon important pour moi, mais ce jalon n'est pas le budget. Il y a quarante ans, le 24 février 1968, je suis arrivé au Canada. J'avais 13 ans. Après un mois, je disais « no English » et après deux mois, « no speak any English ». Aujourd'hui, je suis le représentant élu de l'une des circonscriptions les plus populeuses au Canada. Il y a peu de pays au monde où un nouveau venu, qui est arrivé sans pouvoir parler ni l'une, ni l'autre des deux langues officielles du pays, peut finir par se retrouver parmi des parlementaires beaucoup plus profondément enracinés au pays et discuter avec eux d'égal à égal des affaires de l'État. C'est l'une des raisons pour lesquelles le Canada est un pays béni.
J'ai l'intention de parler du budget puisque l'occasion m'en est donnée. C'est un budget qui aura sans doute des répercussions sur des millions de Canadiens.
Le budget aurait dû préparer l'économie canadienne à traverser les temps difficiles qui s'annoncent sans perdre de vue la responsabilité qui nous incombe, en tant que parlementaires, d'aider les Canadiens ordinaires à surmonter les difficultés. Nous ne pouvons ignorer, dans le budget, ni les mesures à prendre pour faire face au ralentissement économique, ni les Canadiens qui ont besoin d'aide.
J'aimerais axer mon intervention sur quelques questions qui me semblent importantes et qui sont rattachées au budget.
Divers facteurs allant du dollar canadien fort au ralentissement de l’économie américaine et aux prix de l’énergie élevés nuisent à l’économie canadienne. En tant que pays commerçant, le Canada a longtemps compté sur des marchés internationaux stables et cette situation économique devrait tous nous inquiéter.
De nombreuses entreprises des secteurs de la fabrication, des sciences de la vie et de la haute technologie ont des installations dans ma circonscription de . Ces entreprises emploient des centaines et, dans certains cas, des milliers de gens dans la région. De plus, l’économie locale dans ma circonscription est liée à l’économie plus vaste du Grand Toronto dans le Sud de l’Ontario. Un grand nombre des électeurs, comme leurs concitoyens de tout le pays, ne sont pas à l’abri des effets d’une économie qui périclite.
Les répercussions du ralentissement économique sur la fabrication au Canada ont été particulièrement troublantes. Dans ce secteur, plus de 130 000 emplois bien rémunérés et de haute technologie sont disparus depuis seulement un an. Si les tendances économiques se poursuivent, il risque d’y avoir plus de pertes d’emploi. Pour cette raison, il était important que le budget investisse dans les familles canadiennes.
Mais, il n’a pas répondu aux attentes à plusieurs égards. Je voudrais m’arrêter sur les dépenses aux chapitres de l’immigration, du commerce, de la santé et de l’infrastructure.
Voyons d’abord l’immigration. Bon nombre des plus de 200 000 personnes qui choisissent d’immigrer au Canada chaque année s’installent dans les principaux centres urbains où se trouvent les grandes industries. Beaucoup viennent dans ma circonscription. Le mois dernier encore, j’ai accueilli un groupe d’environ 50 nouveaux citoyens canadiens qui avaient hâte de contribuer à notre société.
Le budget renferme plusieurs mesures visant à moderniser le système d’immigration et à rationaliser le processus pour que nous puissions satisfaire rapidement nos besoins de main-d’œuvre. Même s’il est important d’améliorer le traitement des demandes d’immigration, il faut aussi aider les immigrants une fois qu’ils sont arrivés au Canada. Il est important de personnaliser les programmes de manière à satisfaire leurs besoins et à faciliter leur intégration dans la société canadienne.
Le budget ne parle pas des titres de compétence étrangers. Selon le sondage réalisé par le groupe Gandalf auprès des dirigeants des 1 000 plus grandes entreprises au Canada, la reconnaissance des titres de compétence étrangers est l’une des mesures que les dirigeants demandent au gouvernement de mettre en œuvre. La décision que le gouvernement a annoncée il y a quelques mois de créer un service d’orientation afin de faciliter la reconnaissance des titres de compétence étrangers n’a pas réglé une des principales difficultés auxquelles font face les néo-Canadiens.
Au cours de la dernière campagne électorale, les conservateurs avaient promis d’établir une agence qui serait chargée de l’évaluation et de la reconnaissance des titres de compétence étrangers. À la place, ils ont annoncé que les bureaux de Service Canada feraient un peu plus que renvoyer les gens aux services provinciaux d’orientation devant faciliter la reconnaissance des titres de compétence.
Passons maintenant au commerce. Nous avons appris directement de témoins comparaissant devant le Comité du commerce que le Canada a besoin de diversifier ses relations commerciales. Il n’est jamais bon pour une entreprise de mettre tous ses œufs dans un même panier. Il en va de même pour un pays comme le Canada qui a un si grand nombre d’industries d’exportation essentielles. C’est pourquoi nous explorons les avantages et les inconvénients d’un accord commercial avec la Corée du Sud au comité.
Le monde des affaires a demandé que nous renforcions notre représentation en Inde et en Chine. Le Parti libéral a promis de mettre à profit les liens avec le monde des affaires, la collectivité et le monde de la recherche grâce à la création d’une fondation Asie du Sud du Canada. Similaire à la Fondation Asie Pacifique du Canada, cette nouvelle fondation aiderait le Canada à exploiter le dynamisme croissant du sous-continent indien.
De telles mesures, ayant pour but de favoriser la diversification du commerce, aideraient à renforcer la compétitivité du Canada avec le temps. Le gouvernement a choisi de se concentrer sur les Amériques, mais il faut une vision pour que le Canada reste compétitif dans le «siècle de l’Asie».
Dans le domaine de la santé, les Canadiens attendent des partis politiques qu'ils collaborent afin d'améliorer les soins de santé, surtout en situation de gouvernement minoritaire et surtout si l'on veut guider le système canadien de soins de santé pendant qu'on traverse une période difficile sur le plan économique. Ce qu'il m'est donné d'entendre toutes les semaines en tant que vice-président du Comité de la santé me rappelle les défis qui se posent dans ce domaine, depuis les temps d'attente jusqu'à la pénurie de médecins.
Selon l'Association médicale canadienne, près de 5 millions de Canadiens n'ont pas de médecin. J'ai abordé cette question avec le en comité. Il faut trouver des moyens de continuer à remédier à ces problèmes, mais le budget n'est d'aucune utilité à cette fin.
Le parti d'en face avait promis de réduire les temps d'attente dans son programme électoral, mais il n'a pas donné suite à sa promesse dans le budget. Le budget affecte des fonds à certaines initiatives touchant la sécurité et la santé, mais les temps d'attente n'en font pas partie.
Pour ce qui est des dépenses au chapitre des infrastructures, mon parti aurait prévu au budget une somme de 3 milliards de dollars par année constituant une réserve pour éventualités qui nous aurait mis à l'abri de déficits ou qui aurait servi en cas de besoin, notamment à la suite de catastrophes naturelles. Or, ce budget maintient un excédent projeté de 2,3 milliards de dollars pour 2008-2009 et de 1,3 milliard de dollars pour l'exercice suivant, ce qui est loin de la réserve pour éventualités de 3 milliards de dollars qui constitue, aux yeux des libéraux, le minimum nécessaire pour faire face aux chocs économiques.
En tant que représentant de quelques-unes des municipalités qui connaissent la croissance la plus rapide au Canada, notamment Markham, Stouffville, Richmond Hill et King, je suis bien placé pour savoir toute l'importance que revêtent pour les Canadiens ordinaires des questions telles que les routes, le transport en commun et l'approvisionnement énergétique. Quand je m'entretiens avec des gens de ma circonscription, l'encombrement des voies de circulation est souvent au nombre de nos sujets de discussion.
On peut demeurer responsable sur le plan financier en consacrant une partie de l'excédent budgétaire du gouvernement à la réduction de la dette tout en affectant des fonds à la réfection des infrastructures au Canada. Ce budget ne nous laisse cependant pas beaucoup de d'argent pour faire face à des éventualités, et ce, à cause des réductions d'impôt et des dépenses antérieures.
Il est paradoxal que le gouvernement s'en soit pris à notre plan financier prudent, soutenant qu'il allait plonger le Canada dans un déficit. Il cherchait ainsi à faire oublier sa propre mauvaise gestion financière, ses propres dépenses de programmes et ses propres réductions d'impôt.
Voilà quelques-unes des lacunes que j'ai relevées dans le budget.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec mon collègue de Simcoe-Nord.
Dans les quelques minutes qui me sont allouées, j'aborderai des questions d'ordre général concernant le budget et je parlerai ensuite brièvement des mesures prises en ce qui a trait à mon portefeuille, la sécurité.
Je dirai aussi quelques mots au sujet des investissements dont bénéficie ma circonscription grâce au Fonds Chantiers Canada qui injecte des sommes importantes dans l'infrastructure.
Il a été question de la façon responsable dont le gouvernement rembourse la dette, et des députés de l'opposition ont soulevé des préoccupations à cet égard. Nous devons nous arrêter un instant pour réfléchir à la situation. Si nous ne remboursons pas la dette, les paiements d'intérêt augmentent, en fait les intérêts composés s'accumulent. Le gouvernement doit faire ces paiements qui minent sa capacité financière et qui ne lui laissent que peu de fonds publics à consacrer à des choses importantes comme les services essentiels.
Quand nous examinons l'endettement du Canada ces 50 dernières années, nous voyons comment, sous le règne de Pierre Trudeau, la dette a atteint des niveaux sans précédent au Canada, des niveaux jamais atteints dans une grande partie du monde démocratique après la Seconde Guerre mondiale.
Nous ne pouvons toutefois pas jeter tout le blâme sur M. Trudeau, car les gouvernements subséquents ont eux aussi continué de croire en une pensée magique selon laquelle, pour rembourser la dette, il fallait continuer d'emprunter. Personne ici ne dit cela à ses enfants, et nous tentons de ne pas nous comporter ainsi sur le plan financier, du moins il faut l'espérer. Il est déplorable qu'un gouvernement puisse penser qu'il s'acquittera de ses dettes simplement en continuant d'emprunter.
Cette tendance a continué jusqu'au début des années 1990 et il a fallu que le Fonds monétaire international dénonce les pratiques du Canada. Ce fut un moment très gênant pour nous, Canadiens, car nous avons alors compris que le Fonds monétaire international et la Banque mondiale examinaient le ratio de la dette du Canada par rapport au produit intérieur brut et disaient que la situation financière du Canada était très précaire. Le bilan financier du pays était en jeu.
C'est ce qui arrive quand on fait fi de la dette. Cette façon d'envisager les questions économiques était préconisée, entre autres, par l'économiste John Maynard Keynes. Il était un ardent défenseur du système des dépenses et ponctions et de l'idée d'essayer de gérer l'économie tantôt en appuyant sur le champignon, tantôt en roulant au ralenti.
Un observateur futé lui a déjà posé la question suivante: « Si on augmente la dette sans cesse, ne risque-t-on pas d'atteindre un point où l'économie n'est plus capable de se maintenir elle-même à long terme? » M. Keynes a répondu que, à long terme, nous serons tous morts. C'était là la profondeur économique de sa réponse.
Je serai peut-être mort à plus ou moins long terme, mais mes enfants et mes petits-enfants seront encore en vie, eux. Je n'aime pas que M. Keynes et d'autres gens de pouvoir ne tiennent pas compte de cela. Je n'aime pas que mes enfants et petits-enfants soient forcés de financer ses rêves qui ne se sont probablement pas réalisés parce que bien des pays ont abandonné l'approche ridicule selon laquelle on peut se sortir de la dette en s'endettant de plus en plus.
C'est pourquoi le et le gouvernement croient que nous devons rembourser résolument notre dette. Ce faisant, nous réduisons chaque année les intérêts que nous devons payer et nous libérons de l'argent que nous pouvons consacrer à des services essentiels. Nous nous sommes engagés à ne pas simplement dépenser les intérêts économisés.
En fait, nous allons refiler ces économies aux Canadiens sous forme d'allégements fiscaux. C'est la deuxième partie du budget dont je voulais parler. Depuis que nous sommes arrivés au pouvoir, nous avons offert plus de 60 baisses d'impôt différentes, y compris la réduction de la TPS.
Cet engagement à réduire la dette et les impôts envoie un message clair au marché, tant au Canada qu'à l'étranger, où les gens se demandent s'ils devraient investir dans leurs entreprises au Canada, ou s'ils devraient se tourner vers d'autres pays où les impôts et la dette nationale sont moins élevés. L'annonce combinée d'une réduction de la dette et d'une baisse des impôts donnera confiance aux investisseurs, qu'il s'agisse de petites, de moyennes ou de grandes entreprises.
Par ailleurs, les gestionnaires de fonds internationaux recherchent dans le monde des économies qui montrent des signes de prospérité et des possibilités à long terme pour y investir, ce qui crée des emplois et permet de réduire les impôts. Nous avons donc plus de contribuables qui paient des impôts parce que plus de gens travaillent, mais ils paient des impôts à un taux moindre. C'est ainsi que l'économie est rajeunie.
Le propose là un processus très solide. J'espère que les députés de l'opposition commenceront à s'ouvrir les yeux et à comprendre que le remboursement de la dette et la réduction des impôts sont deux facteurs qui ont un effet stimulant, pas seulement sur l'économie, mais également sur les particuliers qui sentent ainsi que le travail, les stimulants et les investissements peuvent leur rapporter.
Certains secteurs du domaine de la sécurité, qui relève de mon ministère, ont reçu des augmentations importantes. Lorsque nous examinons les investissements dans un secteur, nous devons envoyer des signaux qui font savoir que notre pays est sûr, qui indiquent ce que nous faisons, et montrent que nous avons un pays qui aidera d'autres pays à lutter contre le crime, les risques d'actes terroristes et les catastrophes naturelles.
C'est pourquoi nous avons investi dans des secteurs clés à la frontière. Nous voulons que le trafic se fasse rondement à la frontière et que les voyageurs et le fret puissent se déplacer plus rapidement. Nous voulons également que nos agents à la frontière et d'autres agents également puissent compter non seulement sur une technologie de pointe, mais sur une formation pointue également sur les méthodes d'interception des biens qui peuvent être des biens illégaux ou dangereux et des individus qui peuvent constituer une menace pour notre pays.
C'est pourquoi le budget annonce des augmentations importantes des dépenses aux frontières, où des agents des deux côtés de la frontière travailleront dans des équipes intégrées. C'est pourquoi également 430 millions de dollars seront investis dans la technologie.
Nous avons fait des investissements liés à toutes les entreprises de camionnage. Nous demanderons que ce soit fait d'ici cinq ans, mais le processus est déjà lancé. Toutes les entreprises de camionnage transmettront par voie électronique la liste de tout le fret transporté. L'information parviendra à la frontière avant le camion. Par conséquent, l'évaluation de la menace et du risque sera faite avant que les camions arrivent et ceux qui posent peu de risque pourront passer plus rapidement. Ceux qui seront reconnus comme pouvant poser un risque pourront être envoyés dans un poste secondaire où ils seront soumis à une inspection plus rigoureuse.
Nous avons injecté 161 millions de dollars de plus que dans le dernier budget et nous avons promis d'engager 1 000 nouveaux agents de la GRC dans nos collectivités. Le budget prévoit le transfert aux provinces d'une somme de 400 millions de dollars, qui sera distribuée en fonction du nombre d'habitants, pour leur permettre d'embaucher plus d'agents de police municipaux.
À l'échelle locale, le président de la Fédération des municipalités a dit que le budget sera bénéfique pour les villes et les collectivités de tout le pays en raison du Fonds sur l'infrastructure. C'est la première fois qu'un gouvernement canadien verse autant d'argent dans un fond destiné à l'infrastructure. Une importante partie de cet argent sera allouée à la province de la Colombie-Britannique, que je suis fier de représenter, et profitera à la circonscription d'.
Le maire Graham Reid, à Peachland, le maire Gregory, à Summerland, la mairesse de la nouvelle municipalité du côté ouest, Mme Neis, et le maire d'Oliver ont déjà constaté les bienfaits de ces investissements en matière d'infrastructure. J'ai été en mesure de collaborer avec des planificateurs et d'autres élus afin d'améliorer les infrastructures grâce à l'argent qui a été investi dans des domaines cruciaux comme le traitement des eaux usées et la construction des routes, ces choses essentielles qui rendent les collectivités plus solides et qui leur garantissent un avenir plus prévisible.
Encore une fois, je rappelle aux députés qu'il s'agit d'une démarche globale. Nous réduisons la dette et l'impôt. Je n'ai pas parlé de tout ce qui figure dans le budget, mais nous avons réussi à investir dans beaucoup d'autres domaines. Nous avons réussi à verser 1 milliard de dollars dans une fiducie pour le développement des collectivités afin de venir en aide aux collectivités lorsque leurs principaux secteurs d'activité connaissent des difficultés. Nous avons réussi à faire toutes ces choses et à répondre aux besoins des étudiants, entre autres, parce que nous avons adopté une approche prudente à l'égard de la gestion financière de notre pays.
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Monsieur le Président, la question du député, quoique posée dans une bonne intention, montre malheureusement qu'il est mal informé.
Premièrement, ce qui frappe le plus, c'est comment, en posant sa question sur la dette, il a commencé par dire en quoi consisterait l'approche libérale. Il a dit: « si nous ne faisons rien ». C'est l'approche suggérée par les libéraux pour réduire la dette. Il a dit que si nous ne faisions rien, nous verrions le rapport dette-PIB, le PIB étant le revenu global, tous les revenus d'un pays, baisser d'ici 2014 et que tout irait pour le mieux.
Si nous ne nous occupons pas de la dette, mais que l'économie poursuit sa croissance, ce qui se produira grâce à nos politiques financières judicieuses, des recettes seront générées ce qui donnera l'impression que la dette a diminué puisque le ratio changera. Cependant, si nous ne faisons rien, les remboursements à faire ne disparaîtront pas, même qu'ils augmenteraient. Pendant des années, la politique des libéraux a été de toucher le moins possible à la dette. Cette politique ne réduira pas les remboursements à effectuer.
Alarmé, le député a dit que nous avions réduit les bases des recettes, ce qui pourrait se traduire par « nous n'aimons pas réduire les impôts des contribuables ». La philosophie libérale est « Donnez-nous tout votre argent. Nous savons bien mieux que vous comment le dépenser. » Je suis enchanté que nous ayons réduit certaines bases des recettes, comme les impôts sur le revenu, les impôts des personnes âgées, les impôts des personnes à faible revenu et la TPS.
La fin de semaine dernière, mon épouse et moi avons aidé mon fils et ma bru à déménager. Ils viennent d'acheter une maison. Ils l'ont payée près de 400 000 $. Nous avons fait passer la TPS de 7 à 5 p. 100. Cela signifie que ce jeune couple, comme des milliers de couples au pays qui achètent une maison, a économisé 8 000 $. C'est 8 000 $ qui reste dans leurs poches. Si le gouvernement libéral était au pouvoir, les libéraux auraient cet argent. Je suis bien plus heureux que mon fils et ma bru, plutôt que les libéraux, en disposent.
:
Monsieur le Président, c'est un grand honneur pour moi de participer au débat sur le budget de 2008.
Notre budget est fondé sur l’excellente performance de notre pays et de son gouvernement ces dernières années. Il nous prépare en outre aux réalités d’une croissance économique plus lente. Les mesures que nous avons prises dans le cadre de l’énoncé économique de l’automne dernier nous aident à protéger notre économie d’une façon responsable et équilibrée, qui maintiendra la vigueur de nos facteurs économiques fondamentaux.
Le Canada a fait un long parcours depuis les fluctuations économiques des années 1970 et 1980, marquées par des taux élevés d’inflation et d’intérêt, de lourds impôts et une dette publique galopante aux deux paliers de gouvernement. Toutefois, nous avons appris notre leçon et, grâce au dur labeur des gouvernements, des entreprises et bien sûr des familles et des travailleurs du Canada, nous avons la chance de voir notre pays dans la situation la plus forte qu’il ait connue depuis les années 1960.
Nous sommes une nation marchande plus forte et un pays plus instruit qui investit dans la recherche et le savoir, qui investit dans les infrastructures publiques et qui finance ses partenaires provinciaux sur une base plus équitable et plus prévisible.
Les impôts sont au niveau le plus bas qu’ils aient atteint depuis les années 1960. L’inflation et les taux d’intérêt sont stables et peu élevés. Par rapport au PIB, la dette publique est à son plus bas depuis que je suis né. Le dollar canadien est fort. Nous savons que cela nous crée certaines difficultés, mais la vigueur de notre dollar reflète la force de notre position dans le monde, ce dont nous ne pouvons qu’être fiers.
[Français]
Comme conséquence de cette question financière prudente, l'économie va bien; les Canadiens travaillent fort, ils paient leurs impôts, ils élèvent leur famille; il y a 400 000 nouveaux emplois depuis deux ans et le taux de chômage est à son plus bas et à son meilleur depuis 33 ans.
[Traduction]
Nous sommes bien placés pour absorber le ralentissement de l’économie mondiale, ce qui augure bien de l’avenir. En fait, la seule chose dont nous puissions être sûrs à l’avenir, c’est qu’une fois que les États-Unis auront retrouvé un taux de croissance élevé, ce qu'ils feront certainement, le monde connaîtra de temps en temps des événements qui pourraient avoir des incidences négatives sur l’économie canadienne. Nous avons souvent connu des événements de ce genre: la crise des marchés de capitaux asiatiques, les attentats du 11 septembre, l’éclatement de la bulle technologique, le SRAS, l’ESB et maintenant le ralentissement économique qui se produit aux États-Unis après une longue période de croissance soutenue.
La meilleure façon pour le Canada de supporter ces pressions, qui sont essentiellement indépendantes de notre volonté, c’est de maintenir la force et la compétitivité de ses facteurs économiques fondamentaux. Ainsi, nous continuerons à attirer des investissements et pourrons garder nos emplois au Canada et donner aux familles canadiennes la possibilité de gagner davantage et d’améliorer leur niveau de vie.
Pour ces raisons, j’ai trouvé très surprenante, voire même inquiétante la nature des discussions politiques qui se sont engagées ici au cours des semaines qui ont précédé le dépôt du budget et même plus récemment. Des députés de l’opposition réclament de grandes interventions gouvernementales destinées, pourrait-on croire, à stopper le ralentissement américain, comme si le Canada pouvait, d’une façon ou d’une autre, dépenser suffisamment pour empêcher qu’une récession ne se produise chez nos voisins du Sud.
C’est en fait très bizarre. Ces députés semblent vouloir revenir à l’époque des impôts élevés, des grosses subventions gouvernementales et de toutes les interventions qui perturbaient tellement notre économie auparavant et qui nous replongeraient sûrement dans de nouvelles difficultés.
Nous ne pouvons pas revenir en arrière, et nous ne le ferons pas. Le budget de 2008 se fonde sur les approches réussies que nous avions adoptées dans les budgets de 2006 et de 2007 et dans l’énoncé économique de l’automne dernier. De plus, il découle directement du plan économique le plus magistral que notre pays ait jamais eu, du moins à ma connaissance. Je veux parler du programme Avantage Canada introduit en novembre 2006.
Cela nous donne un avantage puisque le Canada pourra continuer de prospérer et de se renforcer à mesure que le monde change, ce qui est inévitable. C'est une approche réaliste et pratique.
Cela donnera au Canada et aux Canadiens un avantage concurrentiel: un avantage fiscal, en établissant le plus faible taux d'imposition des investissements des entreprises au sein du G7; un avantage financier, en réduisant la dette et en créant un fondement plus solide pour la prochaine génération; un avantage entrepreneurial, en réduisant la réglementation inutile et les tracasseries administratives, ce qui fera du Canada un bon endroit où faire des affaires; un avantage du savoir, en améliorant les compétences et en récompensant l'excellence dans l'éducation et la recherche; et enfin, un avantage infrastructurel en effectuant les investissements les plus considérables dans l'infrastructure publique depuis la Seconde Guerre mondiale.
Nous, parlementaires, avons la responsabilité de façonner la politique publique et d'effectuer les dépenses de manière à ce que tous les Canadiens aient accès à une meilleure qualité de vie. « Avantage Canada » et ses cinq piliers, ainsi que nos trois budgets équilibrés, ont pour seul but d'offrir un avantage à tous les Canadiens.
J'aimerais prendre quelques instants pour signaler aux électeurs de et à tous ceux qui nous regardent cet après-midi, certaines des améliorations que nous avons apportées dans le budget de 2008 et qui contribuent directement à cet avantage.
Pour aider les familles canadiennes et les personnes âgées à protéger leurs économies et à maximiser leurs revenus, nous avons annoncé la première innovation importante dans la politique d'épargne du Canada depuis la présentation des REER en 1957, qui était une très bonne année. Il s'agit des nouveaux comptes d'épargne libres d'impôt. À partir de l'âge de 18 ans, les Canadiens pourront investir jusqu'à 5 000 $ dans un compte d'épargne qui pourra leur rapporter des bénéfices libres d'impôt. Si on ne peut investir 5 000 $ en une année, la portion non utilisée pourra être reportée sur les années ultérieures.
Pour le secteur manufacturier à , notamment à Penetanguishene, Orillia et Midland, nous avons prolongé de trois ans l'application de la déduction pour amortissement accéléré sur une base dégressive, afin que le nouvel équipement puisse être amorti plus rapidement, ce qui permettra aux entreprises de payer moins d'impôt et d'investir davantage.
Nous savons que, pour leur prospérité future, les fabricants doivent investir dans les nouvelles machines et les nouveaux outils dont ils ont besoin pour faire concurrence aux meilleurs producteurs du monde. Notre gouvernement les aide à accomplir cela. De plus, ils peuvent maintenant faire ces achats avec un dollar canadien plus fort, ce qui ne nuit pas.
Cela s'ajoute à un nouveau fonds d'innovation pour le secteur de l'automobile d'une valeur de 250 millions de dollars, grâce auquel le secteur investira dans des produits éconergétiques qui seront certainement à l'avant-garde du marché et permettront de mettre au point des outillages et des systèmes grâce auxquels l'Ontario demeurera le meilleur endroit dans le monde où assembler des automobiles.
Pour accroître notre avantage sur le plan du savoir, nous venons en aide à 245 000 étudiants du collégial et du premier cycle universitaire chaque année, grâce à un Programme canadien de prêts aux étudiants amélioré et enrichi, un programme de 350 millions de dollars en 2009-2010, qui augmentera jusqu'à 430 millions de dollars en 2012-2013.
En plus des économies d'impôt dont ont bénéficié les aînés grâce aux crédits d'impôt accrus, aux taux d'imposition moins élevés et au fractionnement des pensions, le budget de 2008 accorde à bon nombre d'aînés de Simcoe-Nord et de partout au Canada qui disposent de revenus supplémentaires la capacité de déclarer jusqu'à 3 500 $ par année de revenu gagné sans qu'il n'y ait d'incidence sur leur SRG. Auparavant, tout revenu gagné supérieur à 500 $ était récupéré du SRG, mais ce n'est plus le cas.
Sur le plan des infrastructures, le transfert de la taxe sur l'essence qui va à nos municipalités et qui atteindra un niveau record durant le prochain exercice financier sera désormais permanent. Ce sera un transfert fiable et prévisible provenant directement du gouvernement du Canada pour favoriser l'amélioration des infrastructures municipales. Dans le budget de 2006, nous avions prolongé ce financement lié à la taxe sur l'essence jusqu'à 2014. À partir de maintenant, il se poursuivra. Cette mesure ajoutera 4,5 millions de dollars par année aux revenus des huit municipalités de Simcoe-Nord.
En matière d'application de la loi et de services policiers, et pour que nos collectivités continuent d'être sûres, le budget de 2008 affecte 400 millions de dollars pour l'embauche de 2 500 nouveaux agents de police. Voilà qui représente, pour l'Ontario, 156 millions de dollars pour le financement des corps policiers et des services de police de la province.
Enfin, dans cinq villes canadiennes, la Commission canadienne de la santé mentale entreprend des travaux novateurs dans le cadre d'un programme où l'on dépensera quelque 110 millions de dollars pour mettre au point des pratiques optimales et un nouveau modèle de traitement visant les Canadiens chez qui la maladie mentale débouche sur l'itinérance.
Voilà certains des traits saillants du budget de 2008, auxquels les gens de Simcoe-Nord vont s'intéresser, j'en suis certain. Je suis très honoré de servir la population de ma circonscription. Je suis fier de le faire à titre de député d'un gouvernement qui prend des mesures énergiques et décisives pour renforcer notre économie, même en cette période d'incertitude économique.
[Français]
Je remercie mes collègues de leur attention. J'invite maintenant mes collègues à me poser leurs questions.
:
Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député d'.
Dans ce budget, le gouvernement a fait des choix. C'est le troisième budget présenté par le gouvernement conservateur qui oriente le Canada dans la mauvaise direction. Ce budget assure le maintien d'un programme qui manque à ses obligations envers les travailleurs, les personnes âgées, les enfants, les étudiants, les Premières nations et l'environnement. Il y a toutefois une partie de la société qui ne peut que remercier le gouvernement des mesures prises dans ce budget, et ce sont les grandes banques et les gros pollueurs.
En regardant le budget de plus près, on y trouve bon nombre d'annonces recyclées. En écoutant le présenter son discours sur le budget, nous avions l'impression d'écouter des reprises d'une très mauvaise série télévisée. Pour faire croire aux Canadiens que les conservateurs accordaient plus d'argent aux divers programmes et services, le gouvernement a repris des annonces qui avaient déjà été faites dans les budgets précédents. Il n'a toutefois pas fait la liste de toutes les sommes qu'il a versées aux grandes banques et aux gros pollueurs dans son énoncé économique de l'automne. Je présume que les conservateurs ne tiennent pas à ce que les Canadiens s'en souviennent.
Permettez-moi de rappeler aux Canadiens ce qu'étaient ces gros cadeaux et de parler peut-être un peu de la façon dont le gouvernement conservateur dépense leur argent au profit de ses amis. Selon ce qui a été annoncé l'automne dernier, d'ici 2011, plus de 12 milliards de dollars seront consacrés chaque année aux réductions d'impôt accordées aux sociétés, ce qui équivaudra à environ 60 milliards de dollars d'ici 2013, soit dans à peine cinq ans.
Pour chaque dollar de nouvelles dépenses, on fait cadeau de 6 $ en allégements fiscaux aux entreprises. Il ne faut pas s’étonner que le gouvernement ne fournisse pas la liste de ces montants. Il ne veut pas que les Canadiens sachent quelle part de leur argent va dans les coffres des entreprises.
Le gouvernement n’a pas mentionné non plus que ce sont les contribuables ordinaires qui paient maintenant la plus grande partie des impôts, presque trois fois plus que les sociétés, et pourtant ils n'obtiennent tout ce qu'il devrait leur être donné en retour. D’une façon générale, les gens comprennent que les impôts sont le prix à payer pour prendre soin les uns des autres. Nous voulons que nos impôts financent les écoles, les hôpitaux, l’infrastructure, la garde des enfants et une multitude d’autres services qui facilitent la vie quotidienne.
Les conservateurs, avec l’appui des libéraux, ont dépensé l’argent de nos impôts. Ils ont gaspillé les excédents fédéraux. Ils disent maintenant qu’il faut être prudent.
Selon les grands titres aujourd’hui, les perspectives économiques s'assombrissent. Nous avions un excédent qui aurait pu servir à financer des programmes pour aider les Canadiens ordinaires à traverser ces temps difficiles. Au NPD, nous avons exhorté le gouvernement à investir dans nos collectivités, dans les services dont les Canadiens qui travaillent dur ont besoin et sur lesquels ils comptent pour joindre les deux bouts, surtout dans les temps difficiles qui s’annoncent.
Le gouvernement conservateur a choisi de ne pas investir dans ces choses-là. Les conservateurs ont fait leur choix dans ce budget et leur choix est clair. Ils ont décidé de favoriser les grandes banques et les pollueurs au lieu des Canadiens qui travaillent dur.
En tant que députée de la circonscription , j’ai demandé de l’aide pour l’industrie forestière. Plus tôt cette année, le gouvernement a annoncé un milliard de dollars pour les collectivités dépendantes des ressources qui sont en difficulté, afin de stimuler le développement économique et le recyclage professionnel, mais étant donné l’étendue de la crise dans le secteur forestier seulement, un milliard de dollars à la grandeur du Canada et pour tous les secteurs, ce n’est pas beaucoup.
La scierie Elk Falls à Campbell River est sur le point de fermer. Ce n’est qu’une des 112 fermetures d’usine au Canada qui ont privé de leur emploi plus de 30 000 membres de collectivités dépendantes des ressources. Les travailleurs de cette usine voudront savoir quelle proportion de ce milliard de dollars leur reviendra.
L’industrie forestière est à un carrefour et se tourne vers le gouvernement pour avoir de l’aide. L’argent qu’alloue ce budget à la promotion d’un secteur rentable et novateur ne vaudra pas grand-chose si un tel secteur n’existe pas.
Le Canada est en bonne position pour devenir un chef de file en matière de produits forestiers, et nos ressources forestières peuvent être un atout environnemental et économique pour des générations à venir. Le gouvernement a un rôle à jouer et il doit s’en rendre compte avant que d’autres possibilités soient saisies par un pays étranger.
J’ai aussi noté plusieurs omissions flagrantes dans ce budget. J’y ai cherché de l’argent neuf pour la restauration de l’habitat du poisson, la gestion et l’amélioration des stocks de poisson, mais il n’y a pas d’argent neuf. C’est une autre industrie de la Colombie-Britannique qui est en crise.
Il n’y a aucune mention d’une mesure visant à aider les pêcheurs commerciaux et récréatifs. Les stocks de saumon sauvage sont dangereusement faibles. L’inscription de toute espèce à l'annexe de la Loi sur les espèces en péril peut avoir un impact dévastateur sur l’économie de la Colombie-Britannique.
Nous savons que le développement industriel et le réchauffement climatique nuisent à l'habitat du poisson, mais nous ne connaissons pas tous les facteurs qui ont une incidence sur le saumon sauvage qui migre en mer. Il est donc très important d'accroître le financement des travaux de recherche à cet égard.
Des groupes bénévoles locaux, comme les sociétés de restauration des rivières Puntledge et Tsolum, travaillent fort pour reconstituer les populations de saumon dans ces deux cours d'eau. Toutefois, ces groupes en ont marre du manque de soutien du gouvernement.
Les Premières nations de la région d'Île de Vancouver-Nord dépendent du saumon sauvage pour s'alimenter. Elles s'en servent aussi à des fins sociales et cérémonielles. Le gouvernement fédéral a une obligation légale envers les Premières nations en ce qui concerne le poisson. Malheureusement pour les Premières nations, les pêcheurs commerciaux, les pêcheurs sportifs, les groupes environnementaux et les touristes de la région d'Île de Vancouver-Nord, le gouvernement a choisi de ne pas investir de fonds accrus dans des mesures qui contribueraient à reconstruire les pêches sur la côte Ouest. Nos pêches connaîtront-elles le même sort que celles de la côte Est? J'espère que non.
Le gouvernement conservateur refuse une fois de plus d'offrir aux Canadiens un programme de logements abordables. Malheureusement, trop de personnes vivent dans un logement insalubre et dangereux. Certains logements ne méritent même pas le nom de « logement ». À Courtenay, plus de 200 personnes n'ont pas de logement. Elles vivent au camping local ou dans leur voiture, si elles ont en une. Ou alors elles couchent chez des amis ou encore, effectivement, dans la rue. Je suis allée voir les fournisseurs de services à Courtenay et Campbell River dernièrement. Je leur ai demandé quel était le problème principal des personnes qui utilisent leurs services et ils ont répondu: la pauvreté et l'itinérance.
Le NPD a exhorté le gouvernement à investir dans des logements sociaux abordables et à se doter d'une stratégie pour réduire l'itinérance. Le gouvernement a plutôt opté pour cinq projets pilotes liés à l'itinérance et aux maladies mentales. C'est un début, mais ce n'est pas assez pour régler le fléau de l'itinérance au pays chez les personnes aux prises ou non avec une maladie mentale.
Le bilan des conservateurs en matière d'environnement est également désastreux. Le plus gros de leurs nouveaux articles de dépenses est celui du développement de l'énergie nucléaire. Il faut bien qu'ils investissent dans le nucléaire, je suppose, s'ils y voient une énergie propre et un moyen de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Au lieu d'établir un système de plafonnement et d'échanges qui aurait fait payer les grands pollueurs et d'investir ensuite l'argent ainsi recueilli dans des énergies de remplacement comme l'énergie éolienne ou solaire, le gouvernement a choisi d'étudier la question. Alors que l'environnement est le sujet de préoccupation numéro un dans l'ensemble de la population au Canada, le gouvernement ne fait rien.
Les Canadiens ordinaires veulent que leur pays soit un chef de file. Ils ont une sérieuse longueur d'avance sur le gouvernement dans les petits gestes qu'on peut poser, notamment recycler, utiliser des produits plus écologiques, ou modifier ses habitudes et sa façon de vivre, mais pour ce qui touche les choses plus chères, comme les pompes thermiques, les panneaux solaires et les véhicules hybrides, il faut que le gouvernement fasse sa part. Le programme éco-ÉNERGIE est terriblement inadéquat et il n'aide guère les parents qui travaillent à remplacer des fenêtres ou le système de chauffage. Au lieu de miser sur le Programme de remise éco-AUTO, le gouvernement l'a fait disparaître. Nos petits-enfants méritent mieux que cela.
Comme je l'ai dit tout à l'heure, élaborer un budget, cela veut dire faire des choix. On voit bien ce qui tient à coeur aux conservateurs et ce que ceux-ci privilégient. Tous les choix qu'ils ont fait dans ce budget-ci, dans l'exposé économique précédent et dans les budgets de 2006 et de 2007 avaient pour but d'aider les personnes qui ont le moins besoin d'aide.
Alors que, à la faveur d'un énorme excédent budgétaire fédéral, on aurait pu se permettre de s'occuper des plus vulnérables, des plus démunis, des Canadiens ordinaires qui travaillent dur mais qui auraient besoin d'un petit coup de pouce, des aînés, des étudiants, des enfants, des entreprises en difficulté et de l'environnement, le gouvernement conservateur a décidé de ne pas s'en préoccuper.
:
Monsieur le Président, je vous remercie du respect que vous me vouez en tant que député d'Acadie—Bathurst et je vous remercie également d'inviter les députés qui ne veulent pas écouter ce que j'ai à dire à sortir. Je vous en sais gré.
J'interviens aujourd'hui dans le débat sur le budget qui sera mis aux voix ce soir. Le NPD votera contre le budget, et nous avons plusieurs raisons de le faire.
Le gouvernement conservateur a dit qu'il ferait preuve d'une grande prudence dans ce budget, étant donné qu'une récession est possible, que l'industrie est malmenée et que nous suivons le mouvement amorcé aux États-Unis. Or, ce que le gouvernement a oublié de dire, c'est qu'il s'est bien occupé de ses amis l'année dernière en donnant 14 milliards de dollars et des allégements fiscaux aux grandes sociétés, et que maintenant la prudence est de mise.
[Français]
Examinons ce budget-ci. Le gouvernement a dit très clairement qu'il faudrait présenter un budget très prudent et faire attention. En même temps, le gouvernement conservateur avait une certaine vision dès l'année passée: s'il voulait présenter un budget prudent au printemps, il valait mieux qu'il s'occupe de ses grands amis, les grandes pétrolières et les banques, et qu'il s'assure de leur donner leur part du gâteau avec du glaçage avant le dépôt du budget.
L'automne dernier, dans le minibudget, le gouvernement a accordé pour 14 milliards de dollars de baisses d'impôt aux grandes entreprises. Dans son budget actuel, le gouvernement ne s'est pas attaqué à certains problèmes, notamment en ce qui concerne les épouses des vétérans. Le gouvernement conservateur nous dit toujours qu'il faut appuyer nos soldats dans la mission en Afghanistan ou dans les autres missions auxquelles ils participent, mais, en même temps, il faut les appuyer quand ils reviennent au pays.
Par exemple, pour ce qui est des vétérans, une chose est regrettable. Le gouvernement libéral de l'époque avait reconnu que les époux ou les épouses des vétérans pourraient être admissibles à ce qu'on appelle en anglais le VIP, c'est-à-dire le Programme pour l'autonomie des anciens combattants. Par contre, ce programme est destiné seulement aux époux et épouses de vétérans décédés à partir de 1981. Les époux et épouses de vétérans décédés avant 1981 ne sont donc pas admissibles à ce programme.
À la différence d'une de ses concitoyennes de la même ville, une veuve d'un vétéran n'est pas admissible au VIP qui fournit, par exemple, des services de déneigement et de tonte de gazon ou qui couvre les dépenses liées à une visite chez le médecin. Son mari est allé à la guerre de 1939-1945, mais parce qu'il est décédé avant 1981, elle n'est pas admissible au programme. Ce budget n'aide pas du tout ces familles ou ces personnes.
Pour ce qui est des médicaments, absolument rien dans ce budget n'aide les personnes âgées. Celles-ci sont pourtant les parents de chacun de nous qui sont rendus âgés. Il n'y a absolument rien dans le budget pour donner accès aux personnes âgées à un système de médicaments abordable. De plus, il n'y a absolument rien pour aider les gens à trouver un logement abordable.
Il n'y a non plus aucune mesure pour investir plus d'argent dans la formation de médecins, pour qu'il y en ait davantage. Le système de santé du Canada est maintenant devenu malade, à un point tel qu'on est en train de le privatiser. C'est la plus grande erreur vers laquelle notre pays se dirige. Les Américains jouiraient d'avoir un système de santé comparable à celui du Canada, mais on est en train de le vendre pour s'orienter vers un système de santé comme celui des États-Unis. Cela est complètement inacceptable.
Le gouvernement se vante d'avoir pu aider, par son budget, les gens ordinaires, les travailleurs et les travailleuses, les gens de la classe moyenne, les pauvres. Il est important de lire ce qu'on retrouve à la page 217 du budget présenté par le gouvernement le 26 février 2008, à la section « Revenus fiscaux », à la sous-section « Impôt sur le revenu ». Le gouvernement se vante des importantes baisses d'impôt pour les travailleurs et les particuliers qu'il a accordées dans ses budgets. Il ne faut pas oublier, comme je l'ai dit plus tôt, qu'en octobre l'opposition officielle a adopté des baisses d'impôt de 14 milliards de dollars pour les grandes entreprises. Les banques, les pétrolières et les compagnies qui font de l'argent en sont certainement très contentes.
Cependant, lorsque je consulte la page 217 du budget, j'ai de la difficulté à comprendre comment la personne ordinaire en sortira gagnante. Il est indiqué clairement que l'impôt sur le revenu des particuliers procurera au gouvernement, pour 2007-2008, des revenus de 112,515 milliards de dollars.
Le montant de 112,515 milliards représente la projection pour 2007-2008. Pour 2009-2010, la projection est de 125,475 milliards, soit une augmentation de 12 p. 100 pour les gens ordinaires qui sont sur le marché du travail. On ne parle pas de Conrad Black. On parle des gens ordinaires qui se lèvent avec, comme on dit chez nous en Acadie, la « canne à lunch » et qui vont travailler. C'est la personne qui va sur la terre pour aller travailler c'est la femme qui se lève pour aller travailler dans une usine de poissons ou celle travaillant dans l'industrie du tourisme.
Il y aura une augmentation de 12 p. 100 de 2007-2008 à 2009-2010. Je répète les chiffres parce que c'est important de les répéter. Le gouvernement recevra 112,515 milliards en 2007-2008 et une projection pour 2009-2010 de 125,475 milliards.
Pour ce qui des compagnies, il reçoit 42,405 milliards et, en 2009-2010, le gouvernement recevra 36,570 milliards. C'est une baisse de 14 p. 100 pour les grosses compagnies et une hausse de 12 p. 100 pour les gens ordinaires. C'est à la page 217 du budget du gouvernement fédéral.
À un autre endroit, le gouvernement se tourne de côté parce qu'on l'a forcé à la Chambre des communes. Je pense qu'on l'a gêné un peu. On donnait 14 milliards de dollars de baisse d'impôt aux grosses compagnies l'année dernière pendant que l'industrie tombait à l'eau, que ce soit l'industrie forestière ou manufacturière. On a des usines qui ferment partout. Par exemple, on pense à UPM à Miramichi, Smurfit-Stone à Bathurst et AbitibiBowater. À New Richmond ce fut la même chose avec Smurfit-Stone. Ces compagnies ont fermé. Quand ils ont vu ces fermetures, les conservateurs ont dit qu'ils allaient donner un milliard de dollars pour aider l'industrie partout au Canada. Un milliard de dollars pour tout le Canada, ce qui veut dire seulement 30 millions de dollars au Nouveau-Brunswick.
Cela démontre que le budget du gouvernement n'est pas un budget pour aider les gens ordinaires. Pourtant, on entend les conservateurs dire qu'ils sont fiers du budget. On a maintenant des personnes de 65 ans et plus qui peuvent aller travailler. Parlons-en d'un bon budget! Les conservateurs vont ramener les gens de 65 ans et plus au travail. C'est ce qu'on a entendu de la part des conservateurs, à savoir qu'ils étaient heureux que, finalement, les gens de 65 ans et plus puissent aller travailler. Pourtant, on veut mettre les jeunes au travail. On veut donner la chance aux personnes âgées de prendre leur retraite.
Les conservateurs eux-mêmes, dans leur discours, disent que finalement, les gens de 65 ans et plus vont pouvoir aller travailler et que cela va leur faire du bien d'avoir 100 $ de plus. Bien sûr que cela va leur faire du bien parce qu'ils ne sont pas capables de payer leurs médicaments et d'utiliser des voitures pour aller voir le médecin.
On en est rendus là. C'est ça le budget du gouvernement. C'est pour cette raison qu'on va voter contre. Il serait souhaitable que les libéraux soient ici pour voter et aillent la force de se lever pour dire la vérité. Ils disent qu'ils ne sont pas d'accord avec le budget, mais ils ne votent pas en faveur ou ils ne votent pas du tout. Ce soir, on verra qui...
:
Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
[Traduction]
Le budget rappelle une comédie de situation qui était populaire dans les années 1990, celle-là même dont il était question dans le gros titre du Toronto Star le matin qui a suivi la présentation du budget; le discours du budget y était défini comme un spectacle à propos de rien.
Le budget me fait aussi penser au Magicien d’Oz, cette charmante fantaisie qui se déroule dans le désert de poussière de la grande dépression. En d’autres termes, ce budget n'est que de la poudre aux yeux, car le gouvernement se cache derrière un grand rideau bleu pendant que la machine médiatique des conservateurs exagère et déforme la vérité.
C’est un budget dont la vision économique dérisoire a été amplifiée hors de toute proportion, grâce aux outils de communication moderne, y compris les studios de l’entrepôt de vente en gros de faussetés du Parti conservateur, entrepôt situé en banlieue de la capitale nationale où les doreurs d’images des conservateurs créent leurs campagnes de publicité trompeuse.
Premièrement, le budget est dénué de sens, et je parle ici du gros bon sens économique dont le Canada a besoin pour prospérer au XXIe siècle.
Deuxièmement, c’est un budget sans coeur, sans la compassion qu’il faut pour aider les malades, les démunis et les sans-abri.
Troisièmement, ce budget manque de courage, soit le courage qu’il faut pour s’attaquer aux besoins croissants au Canada en matière d’environnement et d’infrastructure.
D’ailleurs, peu importe les efforts que déploie le magicien pour tenter de camoufler les choses, ce budget mènera le Canada à la stagnation économique persistante.
Comme Jeffrey Simpson l’a écrit dans le Globe and Mail: «Les plans économiques du gouvernement sont engendrés par l’ignorance en matière économique.» J’avoue avoir longtemps pensé que le gouvernement conservateur était simplet et simpliste dans son approche à l’égard de la politique officielle, surtout en ce qui a trait à la politique économique.
Je constate maintenant que le gouvernement complique excessivement les choses. Il fait des contorsions qu’envieraient même les acrobates du Cirque du Soleil. Il le fait soit dans le but de multiplier les subterfuges politiques soit à cause d’une profonde incompréhension des réalités économiques.
On me permettra de revenir sur certaines mesures économiques que le gouvernement a prises dans le passé parce que le discours sur le budget y renvoie si fréquemment que la simple lecture de ce discours suscite une impression de déjà-vu.
Dans le passé, le gouvernement a réduit la TPS dans l'espoir, comme il le prétend aujourd’hui, de stimuler l’économie et de lutter contre une récession qu’il ignorait même être imminente. Maintenant, il dit vouloir encourager l’épargne au moyen d’un compte d’épargne libre d’impôt; essaierait-il plutôt d’encourager la dépense? Il est difficile de savoir.
Le même magicien a transformé d’un coup de baguette un déficit en Ontario en un excédent, du moins jusqu’à ce que des vérificateurs viennent nous dire que c’était un tour de passe-passe des conservateurs et qu’il avait laissé un déficit de 5 milliards de dollars aux gentils Ontariens. Le même magicien dit qu’il encourage l’épargne en créant un compte d’épargne libre d’impôt qui permettra de dépenser davantage.
Tous les économistes ont dit qu’il était ridicule de réduire la TPS. Maintenant, ils disent que le compte d’épargne libre d’impôt est un subterfuge. La question qui se pose est la suivante: si le gouvernement croit vraiment dans la liberté de choix, car il préconise sans cesse la liberté de choix pour les producteurs d’orge et pour les familles à l’égard de la garde d’enfants, pourquoi n’a-t-il pas constamment favorisé la liberté de choix en matière financière, en donnant aux gens le choix de dépenser ou d’économiser grâce à des baisses d’impôt sur le revenu? Non seulement il aurait allégé le fardeau fiscal, il aurait aussi permis aux contribuables de décider par eux-mêmes comment utiliser ces économies d’impôt.
De toute façon, le compte d’épargne libre d’impôt permettra aux Canadiens bien nantis d’économiser quelques dollars et aux banques canadiennes de gagner quelques dollars de plus en gérant ces comptes et en imposant des frais qui pourraient même annuler les économies d’impôt prévues. Tout cela n’est que de la poudre aux yeux que jette le magicien caché derrière le grand rideau bleu.
Le budget prévoit que le gouvernement consacrera 10 milliards de dollars au remboursement de la dette cette année. C'est merveilleux. Soyons clairs: il est important de rembourser la dette. Le gouvernement libéral précédent a prouvé maintes fois l'importance de réaliser des excédents et de rembourser la dette.
Quelles règles guident le gouvernement au moment de décider combien sera consacré au remboursement de la dette chaque année? Pourquoi remboursera-t-il 10 milliards de dollars cette année, seulement 2 milliards l'an prochain, et 1 milliard l'année suivante? Où est la cohérence? Où est la logique? Quelle est la logique économique? Comment le gouvernement décide-t-il combien il consacrera d'une année à l'autre au remboursement de la dette? Comment détermine-t-il quelle portion de l'excédent il consacrera au déficit dans les infrastructures qui s'élève à 123 milliards de dollars et qui croît sans cesse?
Il n'existe évidemment pas de règle financière ni même de simple règle empirique qui s'applique d'une année à l'autre. Peut-être le sorcier utilise-t-il une planche Ouija?
Je le répète, le budget est sans coeur. Il ne répond pas aux besoins en matière de soins de santé, de garde des enfants et de logement. D'autres ont parlé des lacunes du budget, aussi m'en tiendrai-je au troisième point, soit le manque de courage de ce budget.
Il ne règle pas les questions cruciales de l'infrastructure environnementale, particulièrement dans le domaine du traitement de l'eau. Je mentionne cela parce que je suis porte-parole libéral pour les questions d'eau et également parce que je représente une circonscription située dans le bassin hydrographique des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent, où le traitement de l'eau revêt un rôle très important.
Le budget ne contient rien de nouveau pour ce qui est d'améliorer le traitement de l'eau dans ce bassin hydrographique, même si la ville de Montréal a récemment annoncé la construction d'une usine d'ozonisation de l'eau de 200 millions de dollars pour désinfecter ses eaux usées et améliorer la qualité de l'eau du Saint-Laurent. La ville s'est également engagée à améliorer son système de distribution d'eau, qui est vieux et fuit de partout.
Pour illustrer ce besoin flagrant d'investissements dans l'infrastructure de traitement des eaux usées du pays, il suffit de se reporter à une récente étude de Statistique Canada sur l'état de nos infrastructures municipales. Cette étude démontre que même si l'âge moyen des infrastructures publiques comme les routes et les ponts a eu tendance à diminuer dans la majorité des provinces ces sept dernières années, il reste néanmoins des besoins persistants dans le domaine des infrastructures hydrauliques.
Le parc canadien d'usines de traitement des eaux usées a diminué de 1,1 p. 100 en moyenne par année entre 2001 et 2007. L'âge moyen de ce type d'infrastructure a par conséquent augmenté, passant de 17,4 à 17,8 ans. L'an dernier, 63 p. 100 des installations de traitement des eaux usées avaient dépassé leur vie utile. De plus, alors que les réseaux d'égouts sanitaires et pluviaux ont connu une croissance moyenne de 1 p. 100 par année depuis 2001, cela n'a pas été suffisant pour contrebalancer leur vieillissement, puisque leur âge moyen a atteint le niveau record de 17,9 ans en 2007.
Plus précisément, le gouvernement doit investir dans la mise à niveau des infrastructures hydrauliques dans les zones préoccupantes de l'Ontario et dans la zone d'intervention prioritaire du Saint-Laurent. Selon Environnement Canada, il faudrait 3 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années pour moderniser la usines dans ces zones, soit 2,4 milliards de dollars pour les zones préoccupantes et 600 millions de dollars pour la zone d'intervention prioritaire. Je crois que le gouvernement fédéral devrait fournir la moitié des sommes nécessaires, l'autre moitié étant à la charge du Québec et de l'Ontario.
Lorsqu'on examine les sites ontariens le long des Grands Lacs situés hors des zones préoccupantes, les données provenant du ministère du Renouvellement de l'infrastructure publique de l'Ontario indiquent que cette province éprouve un déficit en matière d'infrastructures hydrauliques de l'ordre de 15,7 milliards de dollars. Pour l'ensemble de l'Ontario, ce déficit s'élève à 34 milliards de dollars, dont 25 milliards de dollars pour le renouvellement des infrastructures et 9 milliards de dollars pour la construction d'infrastructures supplémentaires.
Selon la Coalition du budget vert, 80 p. 100 du financement nécessaire concerne le bassin des Grands Lacs.
En conclusion, le budget laisse beaucoup à désirer. Il s'agit davantage d'une performance sans contenu réel que d'une démarche financière sérieuse.
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Monsieur le Président, je suis heureux de pouvoir prendre part au débat sur le budget de 2008, un budget qui, comme les budgets conservateurs précédents, laisse tomber les Canadiens.
En tant que député de l'opposition officielle, ma tâche est d'évaluer le travail du gouvernement conservateur et de l'obliger à rendre des comptes. Ce n'est pas une tâche très difficile. Il est facile de montrer à quel point le gouvernement conservateur est incompétent et incapable. Cela dit, il ne suffit pas de se contenter de souligner les faiblesses du gouvernement conservateur.
Je crois que les Canadiens s'attendent à ce que d'autres députés expriment leurs idées, les inspirent et fassent preuve d'une vision qui fera progresser le Canada et améliorera la qualité de vie des Canadiens.
Je tiens donc à profiter de l'occasion pour expliquer ce que contiendrait un budget libéral. Et en passant, ce n'est pas parce que j'ai peur de me faire poursuivre par les conservateurs. C'est parce que bon nombre de mes collègues ont déjà souligné un grand nombre de faiblesses du budget, comme je l'ai moi-même fait dans mes interventions précédentes.
J'aimerais expliquer aujourd'hui ce que contiendrait un budget libéral. Il contiendrait certainement des mesures qui feraient progresser le Canada et amélioreraient encore plus sa situation. Il aborderait les préoccupations des Canadiens.
Pensons, par exemple, à l'économie, à l'environnement, à l'infrastructure, aux soins de santé, au logement abordable, à l'enseignement postsecondaire, à l'intégration intelligente des immigrants et à la pauvreté.
Commençons par l'économie. Assez certainement, nous nous dirigeons vers une période d'incertitude économique. De nombreux secteurs sont en difficulté, surtout le secteur manufacturier, notamment en Ontario. Soit dit en passant, environ 50 p. 100 des emplois manufacturiers se trouvent dans ma circonscription. Il s'agit donc d'un secteur très important de l'économie et ce, non seulement pour Mississauga, mais pour l'ensemble de l'Ontario et du Canada.
Quel est donc le rôle du gouvernement lorsqu'un secteur de l'économie est en difficulté? Il y a, à cet égard, deux idéologies.
Selon l'une d'entre elles, le gouvernement n'a aucun rôle à jouer; il ne doit pas intervenir et il doit laisser aux forces du marché le soin d'éliminer certaines industries ou d'en assainir d'autres. Entretemps, on perd des emplois et certaines industries sont dévastées.
D'autre part, certaines personnes estiment que le gouvernement peut jouer un rôle constructif dans la société, qu'il peut faciliter les transitions et la croissance économique. Pour ceux qui partagent cette dernière idéologie, le gouvernement a un rôle à jouer en période d'incertitude. Il peut faciliter la transition ou aider l'industrie manufacturière qui traverse une période difficile.
Nous savons que de telles difficultés sont temporaires et font partie de cycles économiques. Le rôle le plus utile d'un gouvernement consiste à atténuer la transition de manière à ce que, dans l'avenir, le secteur manufacturier puisse prendre la relève lorsque d'autres secteurs seront en difficulté, en continuant à verser des impôts et à créer les emplois dont les Canadiens ont besoin.
Un budget libéral aurait créé des mesures d'incitation susceptibles de favoriser l'investissement privé. Il aurait favorisé la création d'une forme quelconque de partenariat. Il aurait établi des mesures d'incitation fiscale pour attirer les investisseurs du Canada et de l'étranger. D'autres pays en font autant. Le Canada traîne de l'arrière. Dans le contexte économique actuel, nos emplois sont en voie d'être transférés ailleurs parce que le gouvernement ne fait pas ce qu'il doit faire.
Un budget libéral aurait également créé un environnement plus sain en matière de recherche et développement. Par exemple, le système actuel prévoit des crédits d'impôt pour les sociétés qui investissent en recherche et développement, mais ces crédits ne sont pas remboursables. Les sociétés ne peuvent les appliquer qu'à un bénéfice. Or, à l'heure actuelle, certaines des entreprises manufacturières ne dégagent aucun bénéfice à cause du ralentissement de l'économie. C'est le cas également de l'industrie forestière qui, elle aussi, fait face à des difficultés. Dans les circonstances, de telles entreprises ne sont pas incitées à faire ce qu'elles devraient faire, à savoir, mettre l'accent sur la recherche et le développement et bâtir pour l'avenir.
Un budget libéral créerait une mesure fiscale d'incitation à remboursement partiel, de sorte que l'entreprise obtiendrait un remboursement partiel du crédit d'impôt avant d'être en mesure de réaliser un bénéfice, ce qui lui permettrait de poursuivre ses recherches et de préparer l'avenir.
Au sujet de l'environnement, tous, y compris les conservateurs, s'entendent pour dire que les changements climatiques sont un énorme défi mondial. Les Canadiens s'attendent à ce que leur gouvernement joue le rôle de chef de file dans ce dossier.
Un budget libéral proposerait de nouvelles mesures. Il ne ferait pas seulement que définir des cibles pour les émissions de gaz à effet de serre. Il mettrait également en oeuvre des mesures incitatives pour les industries et les particuliers, pour les encourager à atteindre les objectifs fixés. C'est la même chose pour l'industrie manufacturière. Nous traversons maintenant une période de transition en passant de nos pratiques actuelles, celles de l'industrie et celles du consommateur, à un niveau beaucoup plus lucide d'émissions de gaz carbonique et d'empreintes environnementales. Il nous faut un gouvernement prêt à jouer un rôle positif pendant cette période de transition, c'est-à-dire un gouvernement libéral qui aurait pris les bonnes initiatives.
Nous entendons beaucoup parler depuis un certain temps du déficit infrastructurel auquel doit faire face notre pays. Les villes canadiennes sont les moteurs de notre économie. Il est important qu'un gouvernement soutienne ses villes pour qu'elles soient en mesure de fournir des services, des routes, des écoles, des centres communautaires et des ponts, de façon à ce que le moteur économique soit durable et en mesure de continuer à croître.
Cela n'est pas seulement important pour les habitants des villes. C'est aussi important pour l'ensemble de la population du Canada. Tout le monde compte sur ces moteurs économiques, tant les Canadiens ruraux que les Canadiens urbains. Par conséquent, il est important que tout gouvernement soit un partenaire des villes, de façon à ce que celles-ci soient capables de relever le défi du déficit infrastructurel et de construire en fonction de l'avenir. Nous ne voulons pas laisser à nos héritiers un pays en plus mauvais état que lorsque nous en avons hérité.
Je suis fier de dire que notre leader, le , a fait une annonce courageuse et novatrice au sujet des investissements dans l'infrastructure. Par conséquent, il suffit de savoir en quoi nous croyons. Le gouvernement fédéral doit-il oui ou non jouer un rôle pour ce qui est de faciliter la croissance économique, sociale et environnementale d'un pays? Le Parti libéral croit que oui et c'est pourquoi, dans un budget libéral, nous aurions prévu des investissements dans l'infrastructure.
Au sujet de la santé, aujourd'hui, les associations médicales sont sur la Colline. Elles nous ont parlé de la pénurie de médecins et d'infirmières. C'est un domaine où le gouvernement fédéral peut aussi jouer un rôle en partenariat avec nos provinces. C'est une question à laquelle le gouvernement libéral a beaucoup prêté attention dans le passé. En 2005, l'ancien premier ministre a signé une entente de 41 milliards de dollars avec les provinces pour accroître les investissements dans la santé. Je peux garantir aux députés qu'un budget libéral aurait prévu des investissements importants en santé.
Je sais qu'il me reste peu de temps. Je vais donc parler d'une question qui suscite beaucoup de discussions, soit le remboursement de la dette. Les Canadiens en discutent tout le temps. Comment utiliser l'excédent?
Cet année, l'excédent a presque atteint 13 milliards de dollars. Un gouvernement libéral, comme il l'a déjà fait, aurait opté pour une approche équilibrée. Nous aurions utilisé une partie de l'argent pour rembourser la dette, mais nous aurions également reconnu le fait que le pays a de grands besoins et des aspirations. Nous aurions investi dans l'avenir de notre pays. Nous aurions investi dans l'infrastructure, comme je l'ai dit. Nous aurions investi dans l'environnement.
Bien qu'il soit important de contenir la dette, il est aussi important d'investir dans l'avenir. Encore une fois, non seulement c'est bon pour nous, mais c'est aussi indispensable pour les générations futures.