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Monsieur le Président, nous passons maintenant de la crise alimentaire mondiale à un autre sujet qu'il est tout aussi important, selon moi, que la Chambre étudie, à savoir la sécurité des produits de consommation.
Nous avons tous la responsabilité de protéger et de promouvoir la santé et le bien-être de tous les Canadiens, mais dans certaines circonstances, le système que nous avons en ce moment a failli à la tâche.
Le projet de loi , si je puis simplement en reprendre le sommaire, modernise le système de réglementation visant les produits de consommation qui se trouvent au Canada et prévoit des interdictions portant sur la fabrication, l'importation, la vente, la publicité, l'étiquetage et l'emballage de produits de consommation, notamment ceux qui présentent un danger pour la santé ou la sécurité humaines. Le projet de loi permettrait d'établir plus facilement si un produit de consommation présente un danger et de mieux le prévenir ou y remédier.
Les libéraux ont l'intention d'appuyer le projet de loi à l'étape de la deuxième lecture afin qu'il soit renvoyé au comité. Il y a certaines questions très graves qui doivent être étudiées, mais qui ne peuvent l'être en profondeur à l'étape de la deuxième lecture parce que nous n'avons pas la possibilité de demander l'avis des experts, des parties concernées et d'une grande variété de personnes. J'imagine que, si le projet de loi franchit l'étape de la deuxième lecture, le comité tiendra des débats et des audiences très animés sur les questions relatives à la sécurité des produits de consommation.
J'ai relu le discours que le ministre a prononcé en présentant le projet de loi. Il a souligné que la grande majorité des fournisseurs qui fabriquent, importent, distribuent et vendent des produits de consommation prennent la sécurité très au sérieux. Il a souligné que cela était dû au fait que ces entreprises veulent protéger leur réputation. Je présume que c'est une conclusion logique.
Toutefois, il n'est pas exclu que des problèmes puissent survenir. Les Canadiens se souviendront que c'est arrivé à plusieurs reprises. Je pense par exemple à un cas que j'ai soulevé ici à la Chambre auprès du ministre en poste alors, et qui portait sur la teneur élevée en plomb de certains jouets pour enfants. Il s'agissait de jouets en provenance de Chine si je me souviens bien.
Il ne faut donc pas oublier que des problèmes peuvent survenir et c'est d'ailleurs arrivé à plusieurs reprises. Ce projet de loi arrive à point nommé et il est approprié que le Parlement se penche sur la question, surtout que la Loi sur les produits dangereux n'a pas fait l'objet d'une révision approfondie depuis environ 40 ans.
Les problèmes changent. Les technologies évoluent. Nous avons la responsabilité de voir à ce que notre cadre réglementaire nous permette de faire de la prévention et de la détection pour que nous puissions mieux assurer la santé et la sécurité des Canadiens.
Comme je l'ai souligné, le projet de loi soulèvera certaines questions, et je pense par exemple à ce nouveau pouvoir de rappel de produits qui n'existe pas dans la loi actuelle. Les rappels sont faits sur une base volontaire.
Les députés et les Canadiens savent qu'il y a bon nombre d'exemples de cas où des compagnies rappellent un ou plusieurs de leurs produits parce qu'ils ont découvert, à la suite de certains incidents qui ont été portés à leur attention, qu'un certain problème se produit trop fréquemment. Si ces compagnies tiennent à leur réputation, il est évident qu'elles voudront corriger le problème rapidement pour prévenir d'autres répercussions importantes sur leur capacité de fournir des biens et services de qualité ou de mener leurs affaires.
Le pouvoir d'ordonner un rappel me préoccupe, car des inspecteurs pourraient l'utiliser de façon abusive. Cela pose problème en cas de plaintes. Selon les critères et le processus d'évaluation, on pourrait aller trop loin dans l'autre sens, ce qui entraînerait des conséquences inattendues pour les entreprises. Je pense, par exemple, au tort que pourrait subir une entreprise si les rappels devenaient plus courants.
Il y a un véritable glissement vers une formule à l'américaine: aux États-Unis, on intente facilement des poursuites. Les Canadiens commenceront à s'adresser aux tribunaux. Dans l'avenir, plutôt que de négocier un rappel ou une autre mesure avec le secteur privé, comme cela se fait actuellement, il se pourrait qu'on préfère intenter des poursuites.
Il importe de décider s'il y a lieu de préciser les circonstances du recours à ce pouvoir et certaines des options à envisager. Le comité pourrait inviter des experts qui l'aideraient à explorer ces avenues. Il serait en mesure de convoquer des témoins particuliers qui l'aideraient à comprendre non seulement comment on s'y prend ailleurs, mais aussi comment on applique des mesures correctives en vertu d'autres lois dans des circonstances semblables.
Le Comité de la santé devrait aussi se pencher sur les besoins en ressources humaines suscités par ce nouveau pouvoir de rappel de produits. J'ai lu le projet de loi , à tout le moins jusqu'à la partie des règlements. Je vais parler des règlements dans un instant.
Dans sa forme actuelle, le projet de loi requiert la collaboration des organismes chargés de la sécurité à la frontière, des inspecteurs de Santé Canada et des inspecteurs de l'Agence canadienne d'inspection des aliments. De ces trois groupes, Santé Canada est celui qui est le moins en mesure d'intervenir au titre des inspections, car c'est lui qui compte le moins d'inspecteurs. Or, le projet de loi met beaucoup de responsabilité sur les épaules de Santé Canada.
Le Comité de la santé est le tout premier comité auquel j'ai siégé. Je me suis beaucoup intéressé à Santé Canada, que ce soit dans le dossier de l'étiquetage des produits du tabac, dans celui de la santé des Autochtones ou dans celui des techniques de reproduction. Nous avons consacré environ trois années de nos vies au projet de loi C-13, la mesure législative sur les techniques de reproduction. Soit dit en passant, les règlements que prévoyait le projet de loi C-13 ne sont pas encore complètement prêts et ils n'ont été ni mis en oeuvre, ni promulgués. Les règlements assortis à ce projet de loi auquel nous avons consacré beaucoup de temps ne sont pas encore entièrement en application. Je parlerai plus longuement des règlements dans un moment.
Évidemment, il y a la question de la dotation en personnel. Voilà deux des points qui devront être étudiés au comité si le projet de loi est adopté à l'étape de la deuxième lecture, comme je pense qu'il le sera.
Il est facile de protéger la santé et le bien-être des Canadiens et d'assurer leur sécurité si nous sommes prêts à aller jusqu'au bout et à mettre en place un système de freins et de contrepoids et des procédures en ayant recours à tous les instruments que le Parlement peut autoriser Santé Canada à mettre en place. Toutefois, si nous allons trop loin, nous nous retrouvons dans une situation où la réglementation entrave l'activité commerciale et, tout à coup, les entreprises ne peuvent plus fournir les biens et services comme elles le faisaient auparavant.
Une très grave question que les parlementaires doivent prendre en considération dans le cadre non seulement de ce projet de loi, mais aussi de nombreux autres, est de savoir si le durcissement de la réglementation, qui n'est pas justifié pour régler le problème que nous essayons d'éliminer, aura pour conséquence imprévue d'entraver l'activité économique. Ce n'est jamais facile à déterminer. On ne peut modifier une chose pour en régler une autre. Nous devons regarder plus loin et évaluer quelles pourraient être les conséquences de nos actes.
La question ici est de décider si nous optons ou non pour un nouveau régime régissant l'activité commerciale qui imposerait une nouvelle réglementation. Nous ne savons ni en quoi elle consisterait ni dans quelle mesure elle serait appliquée. En réalité, nous ne le saurons que lorsque le projet de loi aura franchi toutes les étapes et reçu la sanction royale parce que c'est comme cela que les choses fonctionnent.
Toutefois, les comités peuvent dire — comme l'avait fait le Comité de la santé dans le cas du projet de loi sur les techniques de reproduction — qu'une mesure de réglementation ne peut être promulguée sans d'abord être renvoyée au Comité de la santé, afin que celui-ci puisse en faire l'examen et présenter ses observations. Malheureusement, dans le cas du projet de loi sur les techniques de reproduction, le comité n'avait pas le pouvoir — que ce soit en vertu du projet de loi ou d'une délégation du ministre — d'apporter des changements à la réglementation. Le comité pouvait uniquement effectuer un examen puis formuler des observations. Or, cette situation pose un problème.
Si la réglementation est autorisée en vertu de la loi, mais qu'on constate qu'elle ne correspond pas exactement à ce que nous anticipions, le Parlement n'a absolument aucun outil pour corriger ce que j'appellerais — l'expression est peut-être un peu forte — une réglementation draconienne. Il pourrait y avoir des conséquences imprévues, comme par exemple des répercussions sur des entreprises légitimes suite à l'augmentation du fardeau imposé par la réglementation, notamment l'obligation pour ces entreprises de connaître ladite réglementation et d'en assurer le respect. La compréhension et la connaissance de la loi coûtent très cher aux entreprises.
Nous traitons d'un aspect concernant lequel il est évident, même aux yeux d'un profane, que les Canadiens voudront être certains que le Parlement et le gouvernement du Canada ont pris des mesures appropriées afin d'assurer la sécurité des produits de consommation. Il ne fait aucun doute qu'il existe un certain nombre de points qui susciteront des préoccupations chez les intervenants touchés par le projet de loi.
Je n'avais pas d'exemplaire du projet de loi. Par conséquent j'en ai imprimé une copie. Cette mesure comporte au moins 48 pages, mais lorsque je l'ai scannée, je suis tombé sur la partie qui traite de la réglementation. J'ai déjà soulevé le point même plus tôt, lors du débat sur le projet de loi . Sous la rubrique intitulée « Règlements », le paragraphe 38(1) du projet de loi dit que le gouverneur en conseil peut, par règlement, prendre les mesures nécessaires à l'application de la loi. On ne dit pas qu'il prendra, qu'il doit prendre, ou qu'il va prendre ces mesures. On dit seulement qu'il peut les prendre. Je me suis toujours posé des questions sur ce libellé.
Compte tenu de la possibilité que l'on élargisse les responsabilités de l'Agence des services frontaliers, de Santé Canada et de l'ACIA, l'activité de réglementation, ainsi que ses coûts et sa coordination, vont soudainement créer une demande importante en ressources humaines et risquent fort d'entraver ou de ralentir l'activité commerciale, particulièrement dans le cas des importations.
En outre, les normes varieront d'un pays à l'autre. Certains produits vendus au Canada ont des composantes fabriquées dans divers pays, mais il y a un producteur final qui en fait l'assemblage. La question de savoir qui est légalement responsable et qui a des droits et des responsabilité devient très intéressante.
Il importe de rappeler aux députés que le projet de loi vise à protéger la population en prévenant et en éliminant les dangers pour la santé et la sécurité que présentent certains produits de consommation vendus au Canada et pouvant être importés. Je le répète, nous importons des produits finis, mais aussi des composantes qui entrent dans la fabrication d'autres produits. Le projet de loi couvre tout ce qui pose un risque pour la sécurité de la population et qui devrait nous préoccuper.
Je le répète, la sécurité des produits de consommation est assurée de façon volontaire. Si un produit est dangereux ou pose un risque pour la santé, l'entreprise peut émettre un avis de rappel. Le projet de loi interdirait la vente, l'importation, la fabrication, l'emballage et l'étiquetage de produits de consommation susceptibles d'exposer les consommateurs à des risques et il interdirait aussi la publicité sur ces produits. Il y aurait encore des rappels volontaires, mais les inspecteurs nommés en vertu de la loi ou par le ministre pourraient ordonner le rappel d'un produit de consommation.
Je dois admettre qu'en voyant des avis de rappel dans les médias, je me suis souvent demandé combien cela pouvait coûter. Je me suis demandé quelle partie du coût de ces rappels était ensuite refilée aux consommateurs. La sécurité publique est certainement un enjeu, mais des rappels qui ne seraient pas totalement justifiés pourraient faire augmenter le prix de produits. Il est évident que le pouvoir extraordinaire d'ordonner des rappels doit être exercé judicieusement.
Le projet de loi créerait également un mécanisme de traçage. Il obligerait les entreprises, les fabricants et les importateurs à conserver tous les documents contenant l'information nécessaire pour retracer l'origine du produit, son lieu de fabrication et les lieux où il a été distribué. Grâce à ce système, il serait facile de retirer des tablettes les produits rappelés. Connaître l'origine d'un produit aiderait à exécuter la loi et permettrait de prévenir d'autres cas. Ces dispositions ont un certain sens.
Par ailleurs, le projet de loi majorerait substantiellement les amendes et sanctions, ce que la Chambre a déjà fait souvent,et pas uniquement par la modification de dispositions du droit pénal. Le pense à certains ministères où des amendes ou sanctions ont été proposées.
La dissuasion est un aspect important du dialogue. Au comité, je voudrais qu'on détermine si le fait d'augmenter les amendes et les pénalités, comme on le propose lorsque des produits sont jugés non sécuritaires, aurait les effets désirés, compte tenu de l'expérience dans d'autres champs de compétence, dans d'autres pays, ou de l'avis des experts qui proposent ces augmentations, si aucune recherche n'a été effectuée à cet égard.
Le projet de loi permettrait également au ministre de demander une injonction quand un acte contrevenant aux dispositions du projet de loi est commis ou afin d'empêcher qu'il ne le soit. Une disposition habilitante est prévue dans le projet de loi à cette fin.
On donnerait aux inspecteurs des pouvoirs extraordinaires en matière de perquisition et de saisie. Ils pourraient faire des perquisitions dans tous les endroits où ils ont des raisons de croire que des produits de consommation sont fabriqués, importés, emballés, entreposés, vendus, étiquetés, mis à l'essai ou transportés, ou encore que la publicité de tels produits y est faite. Un mandat serait seulement nécessaire dans les cas où un inspecteur désirerait procéder à la visite d'un lieu d'habitation.
C'est très grave. Lorsque la liste de pouvoirs réglementaires a une si vaste portée, nous voulons avoir la certitude absolue que les pouvoirs ne vont pas trop loin.
C'est un projet de loi très complexe. L'évaluation du projet de loi et la formulation d'opinions éclairées sur certains de ses aspects à l'étape de la deuxième lecture prendront beaucoup de temps. Cependant, j'examinerai très attentivement, et je suis certain que tous les députés feront de même, les délibérations du Comité de la santé pour comprendre ce qu'il en est. J'espère que nous serons mieux en mesure de protéger les consommateurs canadiens.
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Monsieur le Président, aujourd'hui, je prends la parole à l'étape de la deuxième lecture de ce projet de loi du , la . Le premier mot que j'aurais envie de dire est: enfin! Enfin, il y aura une loi pour encadrer cette question des produits dangereux. En ce qui concerne les gestes posés par le Parlement à ce sujet, on peut affirmer que c'est un peu la vérificatrice générale du Canada qui a allumé une lumière rouge en novembre 2006, dans un rapport assez substantiel.
Toutefois, depuis déjà plusieurs années, personne ici, en cette Chambre, n'a pas entendu parler de jouets dangereux, surtout depuis que les importations ont augmenté de façon significative et proviennent de pays où les règles environnementales ne sont pas nécessairement aussi relevées qu'elles peuvent l'être au Québec et au Canada. C'est le constat d'un aspect négatif de la mondialisation. Il y a des aspects très positifs dans la mondialisation, l'augmentation des marchés. Cependant, alors qu'on s'était donné une structure comportant une protection pour un marché de niveau national, il faut maintenant s'assurer que la protection par rapport aux produits de niveau international est suffisante.
En ce qui concerne la lumière rouge allumée par la vérificatrice générale en novembre 2006 dans un rapport intitulé « L'affectation des fonds aux programmes de réglementation », il était clairement indiqué — dans un chapitre de ce rapport — que les gestionnaires du Programme de la sécurité des produits ne peuvent respecter leur mandat pour plusieurs raisons. Voyons un peu plus en détail ce qu'il y avait dans ce rapport.
D'abord, les produits de consommation, les berceaux, les tentes et les tapis sont, par exemple, des choses très concrètes qui touchent aux enfants et aux familles. Les cosmétiques, les désodorisants, les savons sont aussi dans notre vie courante. Il y a aussi les systèmes d'information sur les matières dangereuses utilisées au travail, comme la communication de l'information sur les matières corrosives et la protection contre les rayonnements des produits chimiques, cliniques et de consommation, comme les rayons X, les rayons laser et les lampes solaires. Finalement, il y a les nouvelles substances, comme les teintures de tissus et les additifs pour carburant. On s'aperçoit donc qu'on est dans des choses très concrètes qui n'étaient pas couvertes de façon adéquate, au dire même de la vérificatrice générale.
De plus, les gestionnaires du Programme de la sécurité des produits, c'est-à-dire ceux parmi nos fonctionnaires qui administrent ce programme, estiment que plusieurs des activités liées à la réglementation ne leur permettent pas d'assumer correctement leurs obligations à cet égard. Ces constatations s'appuient sur une étude interne des besoins des ressources affectées au programme, des documents portant sur l'affectation des ressources et des entrevues menées lors de la vérification par la vérificatrice générale.
Il est donc évident qu'un effort devait être fait. On peut regretter que le gouvernement ait mis autant de temps pour réagir, mais au moins, aujourd'hui, on a le projet de loi. On souhaite qu'il puisse être adopté assez rapidement, mais après avoir été étudié en comité parce que des améliorations pourraient y être faites. Au moins, un message clair sera donné à la population, à savoir que l'on veut donner un encadrement minimal satisfaisant.
On a déjà eu plusieurs avertissements, lorsqu'on a vu les quantités de plomb dans certains jouets, par exemple. La semaine passée ou il y a deux semaines, on a vu un produit qui a été soudainement interdit et que l'on retrouvait à l'intérieur d'à peu près toutes les bouteilles d'eau que l'on peut acheter et utiliser lors de l'entraînement physique ou des activités courantes. Il y a donc de plus en plus de ce type de produits dans nos objets de consommation courante, et qui n'étaient pas encadrés suffisamment du point de vue réglementaires. L'actuel projet de loi devrait permettre d'avancer de ce côté.
Actuellement, le Canada n'impose aucune contrainte aux fabricants de produits dangereux sous sa responsabilité — on vient de nommer quelques exemples dont les cosmétiques, les berceaux, les tentes et les tapis — afin de tester leurs produits ou de démontrer qu'ils ne présentent pas une menace pour la santé et la sécurité des consommateurs. Aujourd'hui — avant le projet de loi —, le gouvernement n'a aucun outil pour intervenir à cet égard. Vous comprenez à quel point il était urgent d'aller de l'avant.
Ainsi, les consommateurs ne bénéficieraient d'aucune réelle protection contre les incidents comme le rappel forcé de milliers de jouets fabriqués en Chine ou encore la découverte de substances toxiques et interdites dans des tubes de dentifrice en provenance de l'Afrique du Sud. Voilà des choses très concrètes. Ce n'est pas lorsque l'événement a eu lieu, que l'on a des résultats très néfastes et que surviennent des incidents malheureux qui peuvent mener à des décès qu'il faut encadrer ces opérations. Dans ce domaine, il faut qu'on aille le plus possible vers une tolérance zéro, de sorte que ces événements se produisent le moins possible.
Dans notre société, si l'on a les moyens de se permettre des dépenses importantes pour l'armée, par exemple, on devrait en avoir pour assurer un contrôle satisfaisant de ce type de mesures.
Dans notre société, il est assez aberrant qu'il n'existe actuellement aucune loi pour encadrer ces éléments, alors qu'on est capable de trouver de l'argent pour mener des actions militaires à l'étranger, des actions offensives qui, quant à moi, ne sont pas justifiées et devraient cesser. Restons-en toutefois à la comparaison. Il est évident qu'un correctif important doit être apporté.
Qui plus est, au cours de l'été 2007, des milliers de jouets fabriqués en Chine ont été rappelés par les fabricants puisqu'ils contenaient du plomb. Le Bloc québécois a alors proposé au ministre d'agir sans délai. Il proposait qu'on resserre les exigences de sécurité face aux produits dangereux afin de bannir la fabrication, la promotion et la commercialisation de tout produit pouvant présenter un risque inacceptable de provoquer des effets nocifs sur la santé.
C'est la simple logique. C'est ce qu'on demandait. Cela a pris plusieurs mois, presque plusieurs années avant d'aboutir, à la suite des recommandations de la vérificatrice générale. Voilà qu'aujourd'hui, nous sommes à étudier ce projet de loi.
On réclamait en outre qu'Ottawa impose aux fabricants le fardeau d'inspecter leurs produits et de démontrer qu'ils ne mettent pas en danger la santé et la sécurité des consommateurs. Il est évident qu'un fabricant de produits de ce type doit en assurer la qualité et doit avoir une responsabilité en ce sens.
C'est en décembre dernier, après quatre mois d'inertie, que le gouvernement a finalement proposé de déposer un projet de loi — qui devait être déposé au début de 2008 — en vue de modifier la stratégie qu'il utilise pour réglementer la sécurité des produits. C'est ce projet de loi qui se trouve devant nous.
L'inaction des conservateurs dans ce champ de compétence propre au fédéral a provoqué un sentiment accru d'insécurité sanitaire chez de nombreux parents québécois et canadiens envers notamment les achats de jouets.
Le projet de loi est maintenant devant nous. Que vise-t-il? Le projet de loi resserre les exigences de sécurité face aux produits dangereux, par exemple des interdictions portant sur la fabrication, l'importation, la vente, la publicité, l'étiquetage et l'emballage de produits de consommation, notamment ceux qui représentent un danger pour la sécurité humaine.
La responsabilisation des manufacturiers et importateurs est un autre élément très important. La mécanique qui nous permet de trouver la personne responsable dans la chaîne de fabrication doit être la plus claire possible. Les manufacturiers et importateurs doivent se plier à l'obligation de vérifier la conformité de leurs produits et d'en faire rapport au ministre.
On a remarqué ce problème particulièrement dans des domaines comme le secteur alimentaire, où des grossistes font des achats d'importance partout dans le monde. Il devient alors très difficile de déterminer qui a été responsable d'importer un produit qui s'avère dangereux et qui n'a pas été suffisamment vérifié. Dans ce cas, il faut permettre un encadrement suffisant, une possibilité de contrôle suffisante, pour éviter les erreurs.
Selon le projet de loi, le gouvernement pourra exiger des rapports d'innocuité sur l'ensemble des sources d'approvisionnement et sur les composantes du produit. Ces rapports d'innocuité ressemblent à un système de traçabilité des produits qui sera utilisé en cas de rappel. Cela inclut la tenue de documents sur l'achat et la vente des produits pour les commerçants ainsi que l'obligation d'informer le ministre dans les deux jours suivant un incident sur le produit ou le pays concerné. On comprend donc qu'on partait vraiment du b.a.-ba.
Aujourd'hui, ces éléments importants manquent. Il est assez difficile d'expliquer comment, dans notre système de consommation, nous en sommes arrivés à une libre circulation de produits sans aucun contrôle, si ce n'est par le fait qu'on avait des règles internes qui étaient possiblement satisfaisantes. Maintenant que nous sommes sur le marché mondial, il faut absolument qu'elles soient renforcées et que les gens qui produisent des biens sachent qu'il y aura des conséquences s'ils ne le font pas correctement et conformément aux normes.
Effectivement, le gouvernement pourrait exiger le retrait — c'est-à-dire le rappel — des produits qui peuvent présenter un risque pour les consommateurs. Actuellement, cela se fait sur une base volontaire. On a connu des cas où des producteurs, agissant sur une base volontaire, ont pris leur temps pour procéder aux remplacements ou ont décidé que cela n'était pas suffisamment urgent. Maintenant, il y a possibilité d'exiger le retrait des produits, et cela constitue un gain intéressant.
Par mise en accusation, la sanction pour les infractions pourrait aller jusqu'à une amende de 5 millions de dollars et une peine de deux ans. Par procédure sommaire, une première infraction serait assujettie à une amende maximale de 250 000 $ et à une peine maximale de six mois. La récidive serait punissable d'une amende maximale de 500 000 $ et d'une peine maximale de 18 mois. On envoie donc un signal très clair pour dire que la récréation est terminée. On ne tolérera plus le type de comportement qu'on a vu par le passé. On veut s'assurer qu'il y aura une protection suffisante.
Évidemment, il y a une marge entre voter un projet de loi, permettre sa mise en vigueur et s'assurer qu'on aura les ressources suffisantes pour ce faire. Dans le passé, ce type de comportement a beaucoup manqué, effectivement.
On le voit sur le plan des inspecteurs. On le voit aussi sur le terrain lorsqu'on fait des vérifications, lorsqu'on parle avec les gens qui font les contrôles à la douane. Il y avait vraiment beaucoup de critiques sur le manque de réglementation et de mesures légales, mais il manquait aussi l'argent et le nombre d'inspecteurs nécessaires pour atteindre le but.
Le projet de loi dit clairement qu'il faut les ressources. On a vu ce que le gouvernement a prévu mettre pour le fonctionnement de ce budget. Toutefois, il faudra assez rapidement évaluer le tout pour voir si les montants sont suffisants. Autrement, il y aurait un effet contraire à celui souhaité au départ si on crée une loi, si on impose une réglementation avec des amendes possibles, mais que, en définitive, personne n'en assure le contrôle. C'est un peu comme si on avait un système prévoyant des amendes sur la route, mais que personne ne s'assure qu'un conducteur qui dépasse la limite sera pénalisé. Il faut que le conducteur sache que le système existe et qu'il y a un contrôle satisfaisant. Pour cela, il faut des ressources en quantité suffisante.
Donc, les fonds ont été demandés pour le Programme de la sécurité des produits. Les gestionnaires du programme ont indiqué que l'incapacité à s'acquitter de leurs responsabilités pourrait avoir des répercussions sur la santé et la sécurité des Canadiens, telles que l'exposition des consommateurs à des produits dangereux non conformes. On l'a déjà vu, malheureusement.
Il y a également le risque que l'État soit tenu responsable de certaines répercussions. Effectivement, l'État a la responsabilité d'offrir un encadrement satisfaisant. On ne peut pas juste dire que cela incombe aux compagnies. On peut voir le changement d'esprit. Antérieurement, on parlait de déclarations de rappel volontaire. Maintenant, on aura un rappel obligatoire sur demande du gouvernement. À l'autre bout de la chaîne, il faut aussi s'assurer que l'État assume ses responsabilités.
Le rapport de la vérificatrice générale a révélé, dès novembre 2006, que le gouvernement du Canada connaissait les risques encourus par les consommateurs dus au manque de financement du programme. Cela a pris beaucoup de temps pour aboutir. Cela nous fait nous questionner sur l'intérêt et la compétence du gouvernement dans ses propres dossiers, soulevant ainsi une inquiétude certaine de la population. Nous espérons que l'adoption du présent projet de loi permettra de corriger en partie cette impression. Il faudra que, dans les faits, on ait des exemples concrets indiquant que les résultats sont atteints.
Certains exemples d'inertie du gouvernement nous incitent à être très vigilants de ce côté-là. Par exemple, le 2 août 2007, Fisher-Price a émis un rappel volontaire sur des produits — comprenant des figurines et des jouets vendus séparément — fabriqués par un fournisseur externe entre le 19 avril et le 6 juillet 2007. Les produits nommés peuvent avoir été peints avec de la peinture contenant une quantité excessive de plomb. Le plomb est toxique s'il est ingéré par les jeunes enfants et il peut avoir des effets indésirables pour la santé.
On voit que ce type de situation arrive et on veut éviter que cela ne se reproduise à l'avenir. Il y a une volonté internationale d'agir en ce sens. Aux États-Unis, il y a eu une démarche un peu semblable à ce qu'il y a ici, au Parlement fédéral. Par exemple, sur 413 produits différents rappelés l'an dernier aux États-Unis, 231, soit un peu plus de la moitié, étaient des jouets. Quatre-vingts pour cent des jouets commercialisés aux États-Unis sont fabriqués en Chine. En Europe, la Commission européenne a proposé de rendre les jouets plus sûrs en interdisant les produits cancérigènes dans leur fabrication et en renforçant les contrôles. Cette mesure n'entrera en vigueur qu'à la fin de 2008. Donc, tout le monde occidental semble aller de l'avant avec de telles mesures parce qu'on a eu des avertissements sérieux. Il était grand temps qu'on aille de l'avant avec les mesures présentées.
Les Européens prévoient l'interdiction dans les jouets destinés aux enfants de moins de 14 ans de substances chimiques, cancérigènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction. Ils abaissent les limites admises pour d'autres substances comme le plomb ou le mercure et interdisent une quarantaine de parfums allergisants. La Commission européenne veut notamment étendre les règles pour prévenir les risques d'ingestion de petites pièces et souhaite également s'attaquer aux jouets enrobés dans des aliments — ce qui fait courir des risques d'étouffement — en interdisant les jouets qui sont accessibles lorsqu'on consomme de la nourriture.
Je pense que dans ces législations, autant la législation américaine, que celle européenne et peut-être aussi celle d'autres pays du monde, il y aura des informations ou des éléments additionnels qui pourraient être incorporés au projet de loi à l'étape de l'étude en comité. Les témoignages qu'on recevra à ce moment-là pourront faire que le principe du projet de loi, son cadre général, qui est bon en soi et qui est souhaitable, puisse être encore bonifié par un certain nombre d'amendements qui seraient pertinents pour en assurer l'efficacité. C'est un champ dans lequel nous n'avons pas le droit d'échouer. Il faut absolument que, en définitive, le résultat de cette loi, qui a sûrement plusieurs années de vie devant elle, donne les résultats escomptés. Malheureusement, s'il fallait que dans deux, trois ou quatre ans, on ait encore des exemples concrets d'empoisonnement par le plomb chez les enfants, ou tout autre type de résultats négatifs comme ceux-là, ce serait probablement parce qu'on n'aurait pas étudié suffisamment ce projet de loi et qu'on ne l'aurait pas suffisamment renforcé.
Il faudra qu'en comité, on ait cette préoccupation.
Dans le projet de loi, on retrouve aussi des nouveautés, comme la tenue de documents.
13. (1) Toute personne qui fabrique, importe, vend ou met à l’essai tout produit de consommation, ou en fait la publicité, à des fins commerciales tient:
a) des documents indiquant:
(i) s’agissant de la personne qui vend au détail, les nom et adresse de la personne de qui elle a obtenu le produit, les lieux où elle l’a vendu et la période pendant laquelle elle l’a vendu [...]
Souvent on parle de la documentation additionnelle, de la paperasse exigée par les gouvernements, mais il faut voir que c'est essentiel dans certaines conditions.
On peut tenir un discours un peu démagogique selon lequel les exigences gouvernementales sont toujours là pour faire trébucher les entreprises et semer des contraintes supplémentaires. Sauf que dans le cas présent, le vécu nous oblige à mettre ces choses en place, et c'est important de voir qu'on a là les éléments essentiels.
Il y a là un avertissement, à savoir que si l'on ne fait pas les choses correctement et que l'on n'est pas capables de les documenter de façon adéquate, il pourra y avoir une pénalité en fin de compte. Cette obligation de tenir des documents sur l'historique du produit permettra de retracer rapidement les commerçants qui détiennent ce produit ainsi que l'origine de ce produit.
J'ai déjà parlé de l'augmentation des amendes. En ce qui a trait au principe de précaution, dans le préambule du projet de loi, on retrouve une définition qui se rapproche du principe de précaution:
que le Parlement du Canada [...] reconnaît que l’absence de certitude scientifique absolue ne doit pas servir de prétexte pour remettre à plus tard la prise de mesures visant à prévenir des effets négatifs sur la santé humaine qui pourraient être graves ou irréversibles; [...]
Donc, selon la version de ce projet de loi, les producteurs de jouets ne pourront pas prétendre qu'il n'y a pas de preuve scientifique absolue que le jouet est dangereux. On pourra alors dire qu'il y a un doute suffisant pour qu'on donne suite à l'interdiction ou à la demande de correctifs pertinents. En ce sens, c'est un avantage. Ce principe de précaution mériterait d'être appliqué dans plusieurs projets de loi pour différents secteurs.
Effectivement, c'est important dans le cadre présent de donner plus de pouvoir et aussi plus d'argent aux inspecteurs pour leur permettre de faire correctement leur travail.
En conclusion, le gouvernement savait depuis au moins 2006 que la loi ne protégeait pas adéquatement la population. On a attendu jusqu'à maintenant pour déposer ce projet de loi. Depuis longtemps, le Bloc québécois demande au ministre de resserrer ses exigences de sécurité quant aux produits dangereux afin de bannir la fabrication, la promotion et la commercialisation de tout produit pouvant représenter un risque inacceptable de provoquer des effets nocifs sur la santé. Nous serons très vigilants pour que le projet de loi atteigne cet objectif non seulement au niveau du principe, mais également au niveau du détail.
En outre, nous réclamions qu'Ottawa impose aux fabricants le fardeau d'inspecter leurs produits et de démontrer que ceux-ci ne mettent pas en danger la santé et la sécurité des consommateurs. Cette approche législative présente dans le projet de loi correspond aux demandes du Bloc. On attendra les règlements et on les examinera pour voir si les résultats sont souhaitables.
À mon avis, il faut remercier la vérificatrice générale d'avoir produit un rapport sur cette question, car cela a permis d'accélérer l'évolution de ce dossier. En réalité, selon ce qu'on a vu dans les commerces et les familles et qui nous a été répété, le rapport de la vérificatrice générale a eu un effet catalyseur qui a fait en sorte que le gouvernement bouge enfin.
Bien que le projet de loi impose aux commerçants de s'assurer de l'innocuité des produits, il faudra faire en sorte qu'il y ait assez d'inspecteurs pour garantir la mise en place de la loi.
En conclusion, dans notre société, l'on trouve des sous pour faire beaucoup de choses: le fédéral a injecté de l'argent dans une foule de champs de responsabilité qui ne sont pas les siens. Il faudrait, dans ce domaine, qu'on s'assure d'avoir l'argent nécessaire pour exercer un contrôle adéquat.
Le Bloc québécois est donc favorable au projet de loi et souhaite qu'il soit amendé pour le renforcer davantage. Comme je l'ai dit dans mon introduction, « enfin! », et je le répéterai: « Enfin! » Souhaitons que les parents, les enfants, nos familles et les consommateurs en général puissent ressentir plus de sécurité face aux produits qu'ils achètent. C'est un défi de continuer à le faire par rapport aux nouveaux produits qui nous viennent particulièrement de tous les autres pays du monde dans le contexte de la mondialisation.
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Monsieur le Président, c'est un grand plaisir pour moi de prendre la parole au sujet du projet de loi , Loi canadienne sur la sécurité des produits de consommation. Je soulèverai quelques arguments que d'autres ont mentionnés.
Cette mesure moderniserait le système de protection des consommateurs au Canada. Elle porte sur les interdictions en matière de production, d'importation, de vente de publicité, d'emballage et d'étiquetage des produits de consommation, y compris ceux qui sont dangereux pour la santé et la sécurité des être humains. Elle nous permettrait d'identifier plus facilement les produits qui ne présentent aucun danger.
En apparence, personne ne s'opposerait à cette idée. Cependant, tout est dans les détails, et il faut parler des détails de ce projet de loi assez complexe. J'ai hâte d'entendre certains des députés ministériels qui ne se sont toujours pas prononcés là-dessus.
Cela fait depuis 1969 que cette loi n'a pas été révisée. Cependant, comme l'a mentionné le député du Bloc qui a pris la parole avant moi, plusieurs crises sont survenues et le gouvernement a dû passer à l'action.
Avant de continuer, je dois dire que je ne suis pas d'accord avec le député du NPD qui a dit qu'il ne pouvait pas trouver de produits portant une étiquette « Fait au Canada ». Parfois, c'est le problème inverse, surtout en agriculture. Il est possible d'acheter un pot d'olives portant l'étiquette « Fait au Canada », mais nous ne produisons pas d'olives. Le gros problème dans le secteur agricole, entre autres, est que, en fonction du nombre d'éléments que contient un produit, il peut sembler aux Canadiens que celui-ci a été entièrement fait au Canada alors que ce n'est pas le cas. En plus de ce projet de loi, il nous faut nous pencher attentivement sur la question de l'étiquetage pour veiller à ce que celui-ci soit dans l'intérêt du secteur agricole et des entreprises canadiennes.
Certains problèmes posés par des produits de consommation au Canada nous rappellent que cette mesure est nécessaire. Il y a eu le dentifrice de l'Afrique du Sud qui contenait des substances nocives. Il y a eu les produits Fisher-Price qui contenaient des substances dangereuse et toxiques pour les enfants. Mattel, le producteur de jouets américain, a dû rappeler plusieurs millions de jouets aux États-Unis qui étaient faits en Chine. Certains de ceux-ci contenaient trop de plomb, comme des poupées Barbie et des jouets Geo Tracks. Heureusement, tous ces produits ont été rappelés parce qu'ils étaient dangereux pour les enfants.
La vérificatrice générale s’est penchée sur la question en 2006 et a souligné tous les problèmes concernant Santé Canada et sa capacité de contrôler les produits dangereux. Elle a déclaré qu’un grand nombre de gestionnaires du Programme de la sécurité des produits étaient incapables de s’acquitter de leur mandat parce qu’ils n’avaient pas les outils nécessaires. Elle a dit qu’ils n’avaient pas suffisamment de ressources humaines, que les ressources dont ils disposaient n’étaient pas très bien utilisées et que la loi n’était pas très efficace pour protéger les Canadiens. Le gouvernement est au courant de la situation depuis 2006.
Bien entendu, un certain nombre de produits ont posé des problèmes au Canada, et je parlerai tout à l’heure de certains d’entre eux, mais il y a aussi la question des ressources humaines. Comme l’ont fait valoir des membres du comité, c’est très bien de mettre en place toutes sortes de nouveaux règlements et de prévoir des inspections à toutes les étapes du processus, mais s’il n’y a pas d’inspecteurs et pas d’argent pour faire le travail, cela ne changera rien. De nombreuses questions vont être posées quant à la façon dont le gouvernement compte mettre ces mesures en oeuvre, car il n’a pas encore vraiment fourni de précisions à ce sujet.
Pour ce qui est des inspecteurs, nous voulons la certitude qu’on n’annulera pas leurs décisions sous prétexte que cela causerait un problème. Dans le cas de la sécurité nucléaire, un inspecteur avait jugé que quelque chose n’allait pas et le gouvernement a simplement présenté un projet de loi pour passer outre à la décision de l’inspecteur en chef, qu’il a finalement congédié. Par conséquent, ce régime ne fonctionnera pas si le gouvernement adopte ce genre d’attitude à l’égard de ce projet de loi.
Il y a toute une réglementation. Je ne suis pas contre les règlements, mais le projet de loi dont j’ai parlé plus tôt aujourd’hui, le projet de loi , aurait permis au gouvernement de légiférer dans certains domaines à coups de règlements.
Un citoyen de ma circonscription, Tony, vient souvent me voir pour me dire que le Canada est un pays dangereux parce qu’il est gouverné à coups de règlements, contrairement aux pays d’Europe, où il y a des lois pour tout. Bien entendu, les règlements peuvent être pris par décret. Heureusement, nous avons un comité, présidé de façon très compétente par le député de Scarborough, qui est chargé d’examiner les règlements et qui assure une supervision parlementaire, mais il ne prend pas de décisions politiques et les règlements peuvent échapper à un examen public.
Voilà pourquoi, pour tous les projets de loi dont nous discutons aujourd’hui et tous les projets de loi qui s’accompagnent de règlements, les députés voudraient savoir ce que le gouvernement planifie, quels sont les plans généraux relatifs à ces règlements et quand ils vont être promulgués. Si tout le projet de loi dépend, comme le dernier, des règlements d’application, rien ne sera fait si ces règlements ne sont pas pris. Ils peuvent avoir un effet considérable, comme c’était le cas du dernier projet de loi, en ce qui concerne la pénurie alimentaire mondiale. Les députés voudraient vraiment savoir quels seront ces règlements.
Le projet de loi prévoit qu'un certain nombre de décisions se feront par voie de règlement. Je suis certain qu'au moment de l'étude en comité, les trois partis de l'opposition auront plus de questions à poser au ministre et aux fonctionnaires à ce sujet. Ceci leur servira de préavis pour qu'ils se préparent à donner au comité des explications sur la mise en oeuvre de ce projet de loi assez long et complexe, qui nécessite de nouvelles ressources. On a prévu un montant de 113 millions de dollars, si je ne me trompe pas, mais il n'y a aucun plan détaillé sur la façon dont cet argent sera utilisé.
Sera-t-il consacré à l'inspection? Comme je le disais plus tôt, on aura certainement besoin de nouvelles ressources pour que ce projet de loi puisse être appliqué de façon efficace. Combien d'argent a-t-on prévu pour cela? Je suis certain que les fonctionnaires pourront nous donner plus d'information à ce sujet.
Le projet de loi prévoit aussi l'inversion du fardeau de la preuve pour qu'il repose sur les fabricants et, bien sûr, c'est à eux qu'il incombe de s'assurer que leurs produits ne présentent aucun danger pour les Canadiens. Je ne crois pas que quiconque s'opposerait à cela et je suis impatient d'entendre ce que les Manufacturiers et Exportateurs du Canada auront à dire au Comité de l'agriculture au sujet de ces conditions.
Cette mesure législative forcera aussi les fabricants et les importateurs de produits de consommation à tester leurs produits régulièrement pour en assurer l'innocuité et, ce qui est plus important encore, à divulguer les résultats de ces tests. Encore une fois, si on procède de façon efficace et efficiente, cela fournira une meilleure protection aux consommateurs canadiens tout en assurant la disponibilité des produits.
Cela reste quand même une préoccupation et, encore une fois, nous voudrons voir comment le plan fonctionnera. Un aspect positif du projet de loi est le fait qu'il prévoit des inspections à toutes les étapes de la chaîne de production: la publicité, l'expédition, l'assemblage, l'étiquetage et la mise en marché. On devra assurer la traçabilité des produits à toutes ces différentes étapes. Tout doit être documenté. J'espère toutefois que toutes ces formalités administratives ne seront pas trop lourdes pour les entreprises du point de vue de la bureaucratie, mais il faut que tout soit documenté et il est bon qu'on puisse suivre le produit à toutes les étapes.
Nous aurons des discussions plus approfondies à ce sujet au comité, mais j'aimerais poser la question suivante: comment la concurrence pourra-t-elle être équitable entre les produits canadiens et les produits étrangers?
Ce n'est pas toujours le cas, loin de là. Si tous les éléments d'un produit étaient fabriqués au Canada et si tout le processus se déroulait au Canada, il serait beaucoup plus facile d'inspecter et de réglementer tout cela, mais dans notre monde de concurrence internationale où des produits et des composants traversent la frontière dans un contexte de production « juste à temps », il y a toutes sortes d'éléments et de processus qui interviennent à l'étranger.
Comment le gouvernement compte-t-il s'assurer que tous ces contrôles seront effectués de manière à ce que les produits entrant au Canada fassent l'objet d'un examen aussi rigoureux que ceux qui sont fabriqués au Canada à toutes les étapes? Si ce n'est pas possible en raison de la souveraineté des pays, faudra-t-il faire des inspections de ces produits à leur entrée au Canada et renforcer le dispositif à cet égard? J'aimerais avoir un aperçu du fonctionnement de tout cela.
Le projet de loi prévoit aussi des amendes plus lourdes. Je pense que tout le monde est bien d'accord. Je crois que la limite jusqu'ici était de 5 000 $, ce qui peut entrer simplement dans les frais généraux. Cela ne grève pas le budget d'une grande entreprise, c'est une simple rubrique de frais. On prévoit désormais jusqu'à 5 millions de dollars d'amende et deux ans de prison. Si c'est la vie des Canadiens qui est menacée, leur santé ou celle de leurs enfants, bien sûr qu'il faut prévoir des sanctions lourdes.
Pour l'instant, et en attendant que le projet de loi soit éventuellement adopté, les mesures dissuasives sont plus lourdes à l'étranger, dans de nombreux pays. Les États-Unis et l'Union européenne sont beaucoup plus dissuasifs. En Europe, les amendes vont jusqu'à 5 p. 100 du revenu annuel de l'entreprise. Les États-Unis imposent actuellement des amendes pouvant atteindre plusieurs millions de dollars.
Il y a aura aussi des rapports sur la sécurité des sources d'approvisionnement et des composants d'un produit. On a là tous les éléments d'un système de traçabilité. Ici encore, je pense que c'est une bonne chose et que c'est important à condition que les autorités ne menacent pas la survie des entreprises en faisant de l'excès de zèle.
Nous voulons être en mesure de retracer les produits. Si un produit est jugé dangereux et que l'entreprise qui le fabrique disparaît parce que c'était une entreprise louche — appartenant peut-être au crime organisé ou à un gang — qui fabriquait des produits dangereux et de mauvaise qualité avant de s'évanouir dans la nature, alors le gouvernement pourrait utiliser les documents de traçabilité. Il pourrait rappeler les produits et déterminer où ils se trouvent. En fait, puisque les rappels se font de façon volontaire actuellement, comment pouvons-nous savoir que tous les produits ont été rappelés? Avec un système de traçabilité, nous saurions exactement où sont les produits et nous aurions l'assurance qu'ils ont tous été rappelés.
J'aimerais donner deux exemples du coût de ce système et de la raison pour laquelle il doit être efficace et efficient. Nous avons actuellement un problème avec les détaillants d'engrais au Canada. Les engrais peuvent être dangereux, parfois explosifs. Heureusement, les règles de sécurité, dont certaines sont imposées par le secteur lui-même, sont excellentes. Évidemment, de telles dispositions entraînent des coûts énormes pour les agriculteurs et les détaillants. Il existe un programme dans les ports du Canada pour aider au financement de la mise en oeuvre de ces dispositions; le gouvernement pourrait adopter un système semblable en ce qui a trait aux engrais et aux autres produits chimiques de ce genre. J'invite le gouvernement à l'envisager.
Mon autre exemple concerne un produit lié à la construction domiciliaire importé des États-Unis dans ma circonscription. Ce produit doit être conforme aux normes de sécurité canadiennes, ce qui est une bonne chose. La vérification devrait se faire de façon exhaustive, efficace et efficiente. Dans le Nord, la saison de construction ne dure que quelques mois et nous sommes aux prises avec une grave crise du logement. Si la vérification prend trop de temps, si elle n'est pas effectuée rapidement et efficacement — et j'espère que ce ne sera pas le cas —, alors il se peut que des gens demeurent sans abri pendant une autre année en attendant que la construction commence.
Tous s'entendent sûrement pour dire que nous devrions nous assurer prioritairement que les produits soient sûrs pour nos enfants. Certains exemples que je donnerai plus tard concernent les enfants. Ceux-ci ne font pas toujours l'objet d'une surveillance étroite de la part de leurs parents et ils font parfois des choses que les adultes ne feraient pas nécessairement comme, par exemple, se mettre n'importe quoi dans la bouche et le mâchouiller. Nous devons faire en sorte que les objets soient absolument sûrs pour les enfants. C'est ce à quoi servira la mesure législative dont nous sommes saisis.
Il y a sur le marché des millions de produits qui sont fabriqués au Canada ou importés. À notre époque, aucun fabricant ne voudrait délibérément fabriquer un produit dangereux. Néanmoins, certains produits passent à travers les mailles du filet, et l'on peut trouver ici et là un élément criminel ou une personne que cela ne préoccupe pas. C'est pourquoi ce projet de loi est nécessaire en ce qui concerne certains produits.
Depuis 2005, 34 produits présentaient un risque de contamination au plomb, 26 risquaient de provoquer la suffocation, 5 étaient susceptibles de causer des blessures à la tête, 5 autres posaient un risque de lacération, 3 auraient pu entraîner des dommages internes à la suite de l'ingestion de pièces magnétisées, 3 autres auraient pu causer des brûlures; à cause de 3 autres encore, des personnes auraient pu être prises au piège; 2 posaient un risque de perforation ou d'empalement, 2 auraient pu causer un étranglement, 2 autres représentaient un risque bactérien et 1 aurait pu causer une intoxication chimique. Voilà pourquoi il est important de mettre en place cette mesure législative, ce qui doit être fait de façon réaliste et efficace.
Ce projet de loi est quelque peu lié au projet de loi , que nous examinerons ensuite. Je ferai des observations plus détaillées lorsque nous en serons saisis. Cependant, nous avons déjà fait quelques suggestions au sujet de la lourdeur des mesures de contrôle de ces deux projets de loi. Nous examinerons cet aspect au comité.
Selon les courriels de certains de mes électeurs, ces projets de loi visent à restreindre les produits de santé naturels ou imposer se sérieuses entraves à leur commercialisation. Ils accordent pratiquement au gouvernement les pouvoirs d'un État policier; ils prévoient d'énormes amendes; ils rendent possibles des saisies sans mandat, comme c'est le cas du projet de loi ; ils permettent au gouvernement de contourner l'approbation du Parlement, ce dont je parlais plus tôt concernant la réglementation; ils permettent de saisir des biens tout en imposant des frais d'entreposage et d'expédition et ils permettent d'agir de la sorte en intervenant sans mandat chez des gens.
Je m'efforcerai de faire valoir les inquiétudes de mes électeurs à cet égard. Cela concerne davantage le projet de loi , mais il existe des liens entre ces projets de loi.
J'ai également reçu des commentaires de la société Truehope, qui offre des produits pour les gens atteints de maladie mentale. Cette société veut, elle aussi, manifester ses inquiétudes au sujet de changements inconsidérés à la Loi sur les aliments et drogues qui sont envisagés dans les projets de loi et . Je n'entrerai pas dans les détails, mais je les ai en mains et ils sont disponibles à quiconque voudrait en prendre connaissance. Ce sont des aspects dont il faudrait discuter au comité.
J'aimerais également faire état des commentaires de Médecins pour un Canada sans fumée au sujet du projet de loi. Cette organisation l'appuie certainement, mais voudrait qu'il soit amendé de manière à supprimer l'exemption visant les fabricants de tabac. L'organisme s'exprime en ces termes:
J'ose espérer que l'ère des ententes spéciales visant les fabricants de tabac est derrière nous. Pourtant, ce projet de loi propose à leur égard une concession toute particulière, qui ne viserait aucun autre secteur de la fabrication.
Les Médecins pour un Canada sans fumée tiennent à cet amendement et nous espérons que l'organisme sera appelé à témoigner pour que nous puissions nous pencher sur cet aspect. J'espère que les députés du Comité de la santé interrogeront les fonctionnaires au moment de leur comparution avec le ministre concernant la raison d'être de cette exemption.
Pour terminer, j'aimerais résumer trois aspects dont nous devons traiter. Premièrement, la nature et le nombre des inspections. Deuxièmement, la nature de la protection à accorder aux chaînes de production des produits provenant de l'étranger. Troisièmement, à l'heure actuelle, dans le cadre du système de rappels volontaires, le gouvernement négocie et les produits sont rappelés, ce qui n'a jamais posé problème.
Je comprends que le gouvernement ait un tel pouvoir, puisqu'il doit être en mesure d'intervenir rapidement. Cependant, lorsqu'on a un tel pouvoir on risque, faute de l'exercer, de se faire traîner devant les tribunaux et d'être impliqué dans toutes sortes de différends. Or, j'aimerais éviter que les inspecteurs effectuent constamment des rappels tout simplement pour éviter de tels ennuis.
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Monsieur le Président, c’est avec un grand plaisir que je participe à ce débat qui s’est fait longtemps attendre au sujet du projet de loi concernant la sécurité des produits de consommation.
J’ai dit qu’il s’est fait longtemps attendre, parce que c’est une question préoccupante pour de nombreux Canadiens et pour les familles des quatre coins du pays. Nous avons assisté à un grand nombre de rappels de produits au Canada. Cette situation a vivement inquiété les Canadiens qui ont demandé au gouvernement d’intervenir.
Quatre-vingt-dix produits de consommation surtout destinés aux enfants ont été rappelés, rien que l’année dernière, et il y en a déjà 37 de plus cette année. Ce sont des produits qui étaient commercialisés, que les consommateurs achetaient, par exemple des jouets avec lesquels les enfants jouaient. Ces produits circulaient dans notre économie, dans nos foyers et dans nos familles et il a fallu les rappeler après coup.
Un grand nombre de ces produits n’étaient pas fabriqués au Canada. Ils étaient importés. Il y en avait certainement un bon nombre qui venaient de Chine, un pays d’où provient une proportion de plus en plus importante de nos produits manufacturés.
La loi actuelle sur les produits dangereux, qui date de 1969, n’a certainement pas été efficace pour repérer et éliminer les produits dangereux de nos maisons et de nos collectivités. Dans la majorité des cas, les Canadiens doivent compter sur les mises en garde et les rappels de la Consumer Product Safety Commission des États-Unis plutôt que sur Santé Canada.
En 2005-2006, plus de 40 p. 100 de ces rappels émanaient des États-Unis. Autrement dit, ces mises en garde et ces rappels sont venus du sud de la frontière et non pas de notre propre gouvernement dans le cadre de la réglementation qui protège les Canadiens, ici, au Canada.
En fait, les rappels qui ont eu lieu ici au Canada ont été faits par les fabricants. Ce sont les fabricants qui, suite à des incidents ayant causé des torts à des consommateurs, ont décidé de rappeler leurs produits. Bien entendu, s’ils l’ont fait c’est pour se protéger contre les poursuites auxquelles ils s’exposent si leurs produits causent du tort aux consommateurs qui les utilisent.
De nombreux consommateurs croient que le gouvernement rappelle les produits pour les protéger, mais ce n’est pas le cas. Ce sont les fabricants qui ont fait ces rappels. Santé Canada s’est contenté d’afficher dans son site web la liste des produits rappelés par les fabricants.
Les consommateurs se croient protégés par les lois de notre pays. Des parlementaires des différents niveaux de gouvernement examinent les lois et les adoptent depuis des décennies et même des siècles. Les consommateurs se croient protégés lorsqu’ils achètent des produits alimentaires et des produits de consommation, mais en réalité, ils ne le sont pas toujours.
C’est particulièrement vrai pour les produits importés, car nous avons certaines normes pour la fabrication des produits ici, au Canada. Toutefois, quand les marchandises sont importées d’Asie, d’Europe ou d’ailleurs, il n’existe aucun mécanisme permettant de s’assurer que ces marchandises sont conformes aux règlements et aux normes que nous avons établis ici, au Canada.
Je vais vous donner un bon exemple, qui est celui du plomb. Il est interdit d’utiliser du plomb pour la fabrication de produits de consommation au Canada. Nous pouvons espérer que si nous achetons un jouet pour un jeune enfant dans un magasin du quartier, le jeune enfant sera protégé contre une exposition au plomb.
Nous ne peignons plus nos maisons avec de la peinture au plomb. Nous ne fabriquons plus nos jouets avec des produits contaminés par le plomb. Pourtant, on a constaté que des produits vendus dans les magasins canadiens qui ont été importés d’autres pays contenaient du plomb.
Mes enfants ont joué avec Thomas, la locomotive à vapeur, un jouet pour enfants très populaire. Il existe de nombreux jouets à son image. Pourtant, on a constaté que la peinture des modèles importés de Chine était contaminée au plomb.
Il est clair que les consommateurs ne sont pas protégés et que les lois conçues à cette fin ne sont pas appliquées dans le cas des produits de consommation, des produits importés en particulier.
Nous avons demandé une réglementation plus stricte et des lois plus sévères en ce qui concerne les produits de consommation. En fait, j'ai convoqué une conférence de presse à Ottawa il n'y a pas si longtemps. Une famille de la région d'Ottawa et moi avons utilisé un détecteur de plomb pour vérifier les jouets des jeunes enfants de cette famille. La peinture d'un de ces jouets, en vente dans les magasins canadiens, était contaminée au plomb. Il était facile de le constater au moyen de l'appareil que nous avions. Je crois qu'il fut plutôt troublant pour les journalistes présents et, par ricochet, pour les téléspectateurs canadiens, de constater qu'un jouet courant avec lequel un bambin peut facilement jouer risque de lui être néfaste parce qu'il est contaminé au plomb.
Mes collègues ont d'abord demandé, très fondamentalement, que le gouvernement puisse ordonner le rappel de produits dangereux. Cela semble être une obligation fondamentale de la part du gouvernement. Je pense que la majorité des Canadiens croient que leur gouvernement dispose déjà d'un tel pouvoir, ce qui n'est pas le cas. Nous avons aussi demandé que le gouvernement ait le pouvoir nécessaire pour exiger que les fabricants et les importateurs lui fournissent des renseignements et prennent des mesures. Comme les biens importés au Canada ne sont pas fabriqués ici, il est possible qu'ils ne respectent pas les normes de fabrication requises pour les produits canadiens. Raison de plus pour exiger des fabricants qu'ils fournissent des renseignements sur le contenu de ces produits. Les fabricants étrangers et les importateurs devraient être obligés de signaler les blessures ou les décès liés à l'utilisation d'un produit et d'importantes amendes devraient être imposées aux contrevenants.
Nous allons examiner le projet de loi plus en détail. Il semble qu' il aborde déjà un bon nombre de ces objectifs, et nous trouvons que c'est une bonne chose. Nous sommes toutefois également préoccupés par d'autres aspects de ce projet de loi, dont nous allons discuter.
J'en reviens à la sécurité des biens d'importation. Soixante cinq pour cent des biens que nous consommons sont importés. Or, il n'y a pas dans le projet de loi de dispositif global garantissant la sécurité de ces produits que nous importons. On ne peut pas se contenter de les importer pour voir qui va en être victime. Il faut obliger leurs fabricants ou au moins les détaillants à s'assurer de l'innocuité de ces produits avant de les proposer aux consommateurs. Nous avons besoin d'un meilleur dispositif de détection des risques. L'intervention après coup, c'est trop dangereux pour les Canadiens.
En matière de santé et de sécurité au travail, il existe le principe du contrôle à la source. Autrement dit, on fait tout pour éviter les risques de blessure, de maladie ou de décès en intervenant à la source plutôt qu'au niveau de la personne qui risque d'être affectée. C'est ce qu'il faut faire pour les biens de consommation que nous importons.
De nombreux produits de consommation ont été importés au Canada avec de faux sceaux d'approbation de la CSA. C'est une raison de plus pour nous assurer que les denrées d'importation n'ont pas de fausses étiquettes, mais sont bien approuvées par la CSA et ne présentent pas de danger pour les consommateurs.
Le projet de loi laisse trop de latitude aux inspecteurs. On leur donne plus de pouvoir, mais beaucoup de leurs interventions sont facultatives, même s'ils jugent un produit nocif. Le gouvernement n'est pas tenu d'informer le consommateur des problèmes liés à la santé qui sont détectés. Il faut resserrer cela, et modifier le projet de loi pour supprimer cette discrétion. Si un inspecteur pense qu'il y a un risque pour les consommateurs, comment peut-il en toute conscience accepter que ce risque demeure?
Ma collègue de , notre porte-parole en matière de santé, s'est insurgée avec éloquence contre l'idée qu'en matière de santé, ce serait au consommateur de faire attention. Elle dit que ce qu'il faut, c'est une garantie d'innocuité. Pour nous, les Canadiens qui élisent un gouvernement s'attendent à ce qu'il s'assure que les produits qu'ils consomment ne sont sans danger pour eux et pour leur santé. Et c'est un principe qui devrait aussi guider les inspecteurs chargés d'appliquer les règlements pour assurer notre sécurité.
Il faut aussi débloquer plus de ressources pour mettre en oeuvre le projet de loi, pour que l'inspection et l'application des dispositions ne soient pas une simple affaire de paperasserie, mais bien quelque chose de concret. Cela suppose des ressources. Il faut des gens et des effectifs pour faire ces inspections. On ne peut pas se contenter de réagir, il faut intervenir avant que les problèmes ne se présentent.
Certaines substances dangereuses ont un effet disproportionné sur les femmes. Le bisphénol A qui entre dans la composition des biberons en plastique, par exemple, est un perturbateur endocrinien qui peut causer des problèmes de reproduction plus tard dans la vie. Il y a des conséquences pour la santé, surtout chez les femmes, et d'autres différences en fonction du sexe pour ce qui est de la sécurité des produits. On n'en parle pas dans le projet de loi, mais il faut néanmoins en tenir compte. Les femmes sont touchées de façon disproportionnée par les effets sur la santé non seulement des produits de consommation, mais également des produits de santé. Ce sujet a déjà fait l'objet de débats et de discussions lors de l'étude d'un autre projet de loi d'initiative ministérielle, à savoir le projet de loi .
On n'y parle pas non plus de tout ce qui entoure la provenance du produit et les emplois manufacturiers. Le gouvernement n'a prêté aucune attention à la crise dans le secteur manufacturier à la grandeur du pays, crise qui des effets particulièrement dévastateurs chez nous, en Ontario. On est en train de perdre des centaines de milliers d'emplois dans ce secteur. Comme je l'ai déjà dit, notre marché a été littéralement inondé de produits importés. Puis, le nombre de produits retirés du marché s'est mis à grimper, la sécurité du public a été de plus en plus menacée et, malgré tout, on se désintéresse sans cesse davantage du bien-être des citoyens au Canada.
Les Canadiens devraient réfléchir sérieusement aux coûts par rapport aux avantages que présente l'exportation du gros de notre production, vu le risque croissant de voir arriver au Canada des produits de consommation peu sûrs qui en découle. Une analyse coûts-avantages saurait-elle remplacer une analyse des risques? Ne serait-il pas plus logique de soutenir notre secteur manufacturier, de l'aider à traverser la crise actuelle et de faire tout notre possible pour que l'on continue de fabriquer des produits au Canada au lieu d'ouvrir notre marché tout grand au reste du monde, faisant ainsi augmenter la probabilité que des produits présentant des risques pour la santé et pour la sécurité soient importés au Canada?
Pas plus tard que cette semaine, une usine de Listowel, en Ontario, a fermé ses portes. Les Soupes Campbell Ltée est une entreprise qui fait depuis des décennies ce que les Canadiens savent si bien faire, soit produire des denrées alimentaires. Voilà encore un cas où des matières premières agricoles produites très efficacement au Canada ont été manufacturées, ce qui leur a donné une valeur ajoutée. Ces produits manufacturés ont servi à approvisionner notre propre marché et ont également été vendus à l'étranger. Par suite de la fermeture de cette usine, cependant, il va falloir trouver à faire transformer ces produits agricoles ailleurs. Les produits importés nous exposent forcément à des plus grands risques pour la population.
Nous ne pouvons engager suffisamment d'inspecteurs pour être en mesure d'inspecter chacun des produits qui sont importés au pays ou qui pourraient l'être. Nous abandonnons donc notre secteur de la fabrication, aux risques et périls des consommateurs canadiens et de leurs enfants, parce que nous n'avons pas de contrôle sur la qualité de ces produits, qu'il s'agisse de biens de consommation, de jouets, d'aliments ou autres.
Le processus de fabrication n'est pas un processus étranger dans lequel quelqu'un d'autre fait quelque chose qui n'a aucune conséquence sur notre vie quotidienne. Il porte sur les produits que nous utilisons, la nourriture que nous consommons et les produits pharmaceutiques que nous utilisons dans le cadre de notre système de soins de santé et il a d'importantes répercussions sur notre vie de tous les jours.
Je comprends que ce projet de loi donne suite au tollé de protestations sur l'inaction du gouvernement et le rappel volontaires de produits dangereux, mais ce n'est là qu'un petit pas qui ne permettra certainement pas de régler la crise à laquelle nous faisons face par suite de la perte de notre secteur manufacturier.
Je sais qu'il y a eu d'autres initiatives, des projets de loi d'initiative parlementaire et toutes sortes de tentatives qui ont été faites par d'autres députés au cours des dernières années afin de rendre les lois plus sévères dans le domaine des produits de consommation. Rien n'a fonctionné et les Canadiens ont dû se contenter de cette mesure législative archaïque qui remonte à 1969. Les Canadiens sont d'avis qu'il est plus que temps que des mesures soient prises dans ce secteur.
J'ai reçu une lettre de l'organisme Médecins pour un Canada sans fumée qui soulevait la question de l'exemption accordée aux fabricants de tabac et de cigarettes. Ces gens sont d'avis que si ce projet de loi est adopté, il devrait porter sur tous les produits. C'est un autre point sur lequel nous devons nous pencher.
Le gouvernement s'est vanté de vouloir sévir contre les criminels. Je sais qu'il y a bon nombre de personnes vulnérables dans ma collectivité, à Toronto, qui subissent proportionnellement beaucoup trop de répercussions négatives de cette sévérité accrue, et j'aimerais bien voir le gouvernement intervenir aussi sévèrement contre le fait qu'on laisse disparaître les emplois dans le secteur de la fabrication et qu'on soumet les Canadiens à tous ces produits dangereux. J'aimerais aussi que l'on joigne le geste à la parole et qu'on prenne des mesures énergiques en ce sens.
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Monsieur le Président, c'est avec un grand plaisir que je prends position aujourd'hui sur le projet de loi . Comme vous le savez sans doute, j'ai eu le plaisir et le bonheur de siéger au Comité permanent de la santé pendant quelque temps et ce sujet est à l'ordre du jour de ce comité depuis déjà fort longtemps. Les Québécois, tout comme les Canadiens, se préoccupent grandement des produits qui entrent ici et qui sont consommés par les citoyens et les citoyennes du Québec et du Canada, sans pour autant qu'ils aient l'assurance que ces produits sont inoffensifs et qu'ils ne peuvent pas leur causer de problèmes de santé.
On a vu, au cours des trois ou quatre dernières années, que Santé Canada a rappelé plusieurs produits. Bien souvent, malheureusement, cela s'est fait très tard parce que Santé Canada n'avait pas suffisamment d'inspecteurs ni les installations suffisantes pour pouvoir faire les vérifications qui s'imposaient, comme en a témoigné la vérificatrice générale. En conséquence, plusieurs produits n'ont pas subi de vérifications et se sont retrouvés sur les tablettes des différents magasins, soit les marchés d'alimentation, les grandes surfaces ou les marchés où on peut trouver des jouets, des objets et même des produits comme le dentifrice. Ces produits ont été identifiés comme pouvant être très dangereux pour la santé. On a vu également des produits pour bébés qui sont très dangereux pour ceux-ci. Ils peuvent même nuire à leur possibilité de se reproduire plus tard. Avec la diminution du nombre d'enfants que nous connaissons, il est certain que nous devons nous assurer que nos enfants pourront, eux et elles aussi, avoir des enfants. Il faut s'assurer que les produits que nous utilisons pour les laver et les mettre beaux et belles ne sont pas dangereux ni toxiques.
Pour le Bloc québécois, il est important que ce projet de loi soit renvoyé au Comité permanent de la santé afin que ses différentes mesures puissent être étudiées à fond. En effet, il y a longtemps que nous demandons au gouvernement de resserrer ses exigences, de faire des vérifications plus approfondies, plus sérieuses aussi, afin de s'assurer que les produits que nous consommons sont des produits de qualité. Or, dans le projet de loi même, il y a encore des lacunes importantes. C'est pour cela que nous allons être d'accord pour renvoyer ce projet de loi en comité pour qu'on puisse, au minimum, corriger ses lacunes.
Il est rare, dans un projet de loi, de donner un statut particulier à une entreprise, à un fabricant ou à des produits quelconques. Pourtant, dans le projet de loi , on accorde un statut particulier aux fabricants de tabac. Pourtant, nous savons fort bien que les fabricants de tabac ont un statut particulier depuis fort longtemps, bien que nous connaissons les coûts engendrés par la consommation de tabac, notamment pour les jeunes de notre société qui consomment de plus en plus de tabac. On sait aussi que les fabricants de tabac ont maintenant des façons détournées d'attirer les jeunes vers le tabac. Ils leur vendent, à l'unité, des petits cigarillos aux saveurs de banane, d'orange, de vanille ou de chocolat. Quand on pense que des produits du tabac sont vendus à l'unité pour pouvoir développer une dépendance chez les jeunes, on a un grave problème.
Plusieurs provinces ont mis fin à la consommation de tabac dans les établissements publics, les restaurants, leur parlement, les écoles, sur les terrains des écoles et dans les hôpitaux. Partout, on a mis fin à la consommation de tabac parce qu'il est dangereux pour la santé humaine. Le tabac est considéré comme l'un des produits qui cause le plus de décès par année. Je le sais, je suis moi-même une fumeuse invétérée et j'ai beaucoup de difficulté à arrêter.
Je sais à quel point le tabac est un produit addictif et qu'il est très difficile d'en cesser la consommation. Pourtant, dans le projet de loi qui nous est présenté, on voudrait faire du tabac une exception à la loi. On dit que ce produit ne sera pas réglementé et qu'on ne touche pas au tabac. Comment cela se fait-il? Si on veut protéger la santé des Québécois, des Canadiens et des Canadiennes, si on veut véritablement protéger la santé des gens et prendre en considération les effets nocifs possibles de différents produits sur notre santé, on devrait également légiférer sur les produits du tabac. Comment se fait-il qu'on ne le fasse pas? Il s'agit de l'un des points qui nous inquiète d'ailleurs dans ce projet de loi.
Ce n'est pas le seul. Comme l'a dit ma collègue tout à l'heure, il n'y a pas suffisamment d'inspecteurs pour répondre aux besoins supérieurs ou plus grands prévus par le projet de loi afin de s'assurer que tous les produits de consommation qui seront importés et transportés ici soient vérifiés. Il n'y a pas assez d'inspecteurs même si des mesures dans la loi nous informent que les entreprises devront maintenant avoir un certain registre dans lequel elles inscriront toutes les plaintes des consommateurs qu'elles recevront, les lacunes qui auront été découvertes dans les produits et toutes les fois qu'il y aura un produit à retirer du marché. Nous aurons donc plus d'informations sur les produits.
Les personnes qui fabriquent, importent, vendent ou mettent à l'essai des produits seront maintenant tenues d'avoir des documents qui nous donneront de l'information détaillée sur la personne qui vend un produit au détail afin de savoir de qui elle l'a obtenu, les lieux où elle l'a vendu et la période pendant laquelle elle l'a vendu. Il faudra aussi que ces personnes aient les documents réglementaires, qu'elles conservent les documents au Canada, dans leur établissement ou dans tout autre lieu réglementaire et, sur demande écrite, qu'elles fournissent ces documents au ministre. Ce dernier, aux conditions qu'il précise, pourrait exempter toute personne de l'obligation de conserver ces documents dans le cas où il l'estime inutile ou peu commode. On parle probablement de liasses de documents vraiment importantes.
L'obligation de tenir des documents sur l'historique d'un produit nous permettra définitivement d'avoir une meilleure traçabilité sur les différents produits qui peuvent être nocifs pour les consommateurs ici. Nous sommes d'accord avec cela. Il y a plusieurs autres aspects auxquels nous souscrivons dans ce projet de loi mais, comme je le disais, nous devrons étudier plusieurs points avec beaucoup d'attention. Le public en général ne s'est pas senti interpeller dans la formulation de ce projet de loi, ni dans sa rédaction ni dans la façon dont on a fait les consultations pour l'élaborer.
Les gens nous envoient des lettres et des notes pour nous informer qu'ils ne sont pas satisfaits de la façon dont les consultations ont été tenues parce qu'il n'y a pas eu de consultation comme telle. Il y a eu le retrait cet été de plusieurs jouets qui contenaient du plomb ainsi que plusieurs produits nocifs pour la santé.
Dernièrement, on a vu ce qui est arrivé avec le bisphénol A. Je le regrette beaucoup parce que plusieurs entreprises sont venues ici même sur la Colline et nous ont remis ces belles bouteilles de plastique transparentes dans lesquelles on pouvait transporter notre eau sans savoir que ces bouteilles pouvaient contenir du bisphénol A. Ce n'est pas par un manque de bonne volonté que les entreprises se procurent des produits, mais par manque de connaissances et d'information. Santé Canada devrait être en mesure de fournir ces informations.
C'est seulement en s'assurant que l'ensemble des personnes concernées par les problématiques auxquelles veut répondre ce projet de loi sont consultées, et non pas seulement quelques personnes, que nous pourrons faire en sorte d'avoir un projet de loi qui réponde véritablement aux besoins des Québécois et des Québécoises, des Canadiens et des Canadiennes.
Il est certain que nous nous assurerons en comité de faire notre travail, comme toujours, de façon responsable, et que nous poserons les questions nécessaires au ministre et à ses représentants pour nous assurer que le projet de loi contiendra tous les éléments nécessaires pour répondre à nos questionnements.
Il est certain également que nous remettrons sur la table le sujet du tabac afin de voir s'il n'y aurait pas moyen de faire en sorte que cette substance fasse aussi partie, comme tous les autres produits nocifs, des produits que nous voulons voir être mieux cernés et contre lesquels nous voulons être mieux protégés. Nous savons que si nous ne faisons rien pour nous assurer que les produits du tabac sont bien encadrés, plusieurs personnes pourront encore être dangereusement affectées par ces produits.
Ma préoccupation première est sûrement les enfants, qui ont été tellement touchés par les rappels de l'été dernier, de cet automne et de cet hiver, et qui le seront encore car il y a encore des rappels qui se font. Ces rappels ont surtout trait à des produits qui viennent de l'extérieur, de firmes et d'entreprises que nous connaissons mal et que nous n'avons pas évaluées. Comme l'a si bien dit la vérificatrice générale, les inspecteurs de Santé Canada n'étaient pas assez nombreux pour faire le travail qui leur était dévolu.
Mattel a dû rappeler des milliers et des milliers de jouets. C'est très inquiétant et c'est très dérangeant pour les parents, qui achètent un produit à leurs enfants pour Noël ou à la naissance d'un bébé pour les rendre le plus à l'aise possible, de ne plus savoir si ce produit en est un qu'ils pourront utiliser sans crainte que leur enfant soit malade par la suite, parce que, malheureusement, Santé Canada n'a pas fait ces évaluations.
C'est certain que, lorsque le projet de loi arrivera au Comité permanent de la santé, nos représentants et représentantes sur ce comité — dont la députée de qui fait un excellent travail —, qui sont très au fait et très au courant de la situation, feront le maximum pour que des amendements soient apportés afin que le projet de loi soit correct et qu'il réponde vraiment aux aspirations de la population.
Par exemple, l'augmentation des amendes que l'on voudrait imposer en vertu du projet de loi représente une bonne idée. Il est important que les entreprises aient à payer des amendes beaucoup plus élevées lorsqu'elles contreviennent aux normes en vigueur. Le principe de précaution que l'on veut introduire dans le projet de loi est aussi très important. Le respect du projet de loi avec l'énoncé contenu dans le préambule au sujet du principe de précaution sera quelque chose de très positif pour l'ensemble des consommateurs.
On veut aussi, bien sûr, donner plus de pouvoirs et plus de moyens aux inspecteurs. Plus d'inspecteurs qui ont plus de pouvoirs assurera les consommateurs et les consommatrices d'avoir des produits qui sont moins nocifs et plus conformes avec leur désir de rester en santé. En outre, nous demanderons certainement à plusieurs groupes de personnes de venir témoigner pour nous informer de ce qu'ils voudraient avoir comme projet de loi à cet égard.