Que la Chambre s'ajourne maintenant.
— Monsieur le Président, le prix de l'essence atteint des sommets inégalés. Jamais dans l'histoire n'a-t-on payé aussi cher pour un litre d'essence. À titre d'exemple, il valait 61,3 ¢ en 2002 alors qu'en avril 2005, il coûtait 1 $, une barrière psychologique que l'on ne croyait jamais atteindre. Pourtant, en mai 2008, il atteint 1,40 $ à Trois-Rivières.
Cette situation est une menace pour l'équilibre financier des ménages. Les citoyens nous interpellent pour agir à ce sujet. C'est pourquoi le Bloc québécois a demandé ce débat d'urgence. Il est temps d'agir, et ce, dès que possible, avant que la situation ne dégénère et n'entraîne une crise grave sur le plan économique. Bien que les perspectives économiques s'assombrissent et que tous les analystes parlent de ralentissement et même de récession, les Québécois ne doivent pas faire, en plus, les frais de l'avidité de l'industrie pétrolière. Chaque dollar que dépense un Québécois ou une Québécoise pour le carburant appauvrit le Québec tout entier.
Rappelons que l'État ne s'enrichit pas avec la montée du prix de l'essence. Le Québec, pour sa part, importe tout le pétrole qu'il consomme. À chaque hausse du prix du carburant, de l'argent supplémentaire sort du Québec et appauvrit toute notre nation.
Le Bloc québécois propose des actions concrètes. Nous proposons une réponse à ce problème en trois volets.
Premièrement, il s'agit de discipliner l'industrie, notamment avec le projet de loi , déposé par mon collègue de , qui donne plus de pouvoirs à la Loi sur la concurrence en ce qui concerne les pétrolières.
Deuxièmement, il s'agit de faire contribuer l'industrie pétrolière. Ce transfert de richesses des citoyens du Québec et du Canada vers les grandes pétrolières doit cesser. Ottawa doit inclure les revenus pétroliers dans la péréquation. Le gouvernement fédéral doit mettre fin aux cadeaux fiscaux dont jouissent les pétrolières. On doit également imposer un plafond d'émissions des gaz à effet de serre et ainsi permettre la création d'un véritable marché d'échanges du carbone.
Troisièmement, on doit diminuer notre dépendance au pétrole. Le pétrole appauvrit le Québec, il faut mettre fin à cette saignée. Le Bloc québécois propose de faire du Québec un pôle des énergies propres et renouvelables. Je reviens donc sur ces points.
Je disais d'abord qu'il fallait discipliner l'industrie. Notre premier volet repose sur une logique simple: une industrie compétitive est plus efficiente sur le plan économique. Les conservateurs, farouches partisans du libre marché et des vertus de la concurrence, devraient être d'accord avec nous. L'industrie pétrolière, tant canadienne que mondiale, est tout sauf concurrentielle.
Le Bureau de la concurrence, par le truchement de la Loi sur la concurrence, doit pouvoir protéger les citoyens des abus d'une industrie qui profite d'une situation non concurrentielle. Or, chaque fois que le prix de l'essence explose, le gouvernement répond qu'il n'y a rien à faire car le Bureau de la concurrence conclut qu'il n'y a pas d'entente entre les pétrolières pour fixer les prix.
Toutefois, le Bureau de la concurrence n'a jamais fait enquête en bonne et due forme sur l'industrie pétrolière. Le bureau ne peut pas instituer une enquête de son propre chef. C'est le ministre qui doit le faire, ou des citoyens doivent porter plainte. Et c'est très difficile de monter la preuve.
Notre projet de loi sur la concurrence visait donc à forcer la divulgation des documents et, surtout, permettait de protéger des citoyens lors d'une étude sur ce sujet. Il est vrai que ses pouvoirs lui sont conférés lorsque ce bureau fait une véritable enquête sur le sujet. Cependant, ces enquêtes doivent être instituées par le ministre — ce qui est très improbable venant d'un ministre à la solde d'un parti ami des pétrolières — ou à la suite de plaintes.
C'est pourquoi le Bloc québécois a déposé le projet de loi . Ce projet de loi a été adopté en cette Chambre, à l'étape de la deuxième lecture, le 28 avril dernier. Celui-ci donne au Bureau de la concurrence le pouvoir de faire de son propre chef de vraies enquêtes sur l'industrie. Lors de ces enquêtes, il pourra assigner des témoins et les protéger, comme je le disais plus tôt. Il pourra augmenter considérablement les amendes qui deviendront dorénavant dissuasives. S'il y a des ententes entre les pétrolières, ces dernières devront prouver à la commissaire qu'elles ne se font pas au détriment des consommateurs.
Pourtant, malgré nos efforts et mes efforts pour accélérer l'adoption du projet de loi sur la concurrence au Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie, aucun autre parti de cette Chambre n'a voulu, en comité, appuyer notre motion voulant que ce projet de loi soit adopté tel quel par le comité et soumis à nouveau à cette Chambre pour adoption avant la fin des travaux.
On sait que c'est au cours de l'été, durant les vacances estivales, que curieusement les prix de l'essence augmentent toujours à la pompe. Je rappelle que le prix du brut a augmenté de plus de 30 p. 100 depuis janvier et qu'il a doublé depuis l'année dernière. Le Bloc québécois ne comprend pas pourquoi les autres partis refusent de renforcer la Loi sur la concurrence avant la période estivale et ainsi permettre à nos citoyens de respirer un peu. Nous n'entendons que des plaintes de nos citoyens dès que nous allons dans nos comtés.
Le projet de loi est un premier pas dans la bonne direction, et ce premier pas doit être fait le plus tôt possible, étant donné qu'historiquement, les pétrolières ne se gênent pas pour augmenter les prix lors des vacances estivales.
Le deuxième volet consiste à faire contribuer l'industrie. Nous savons que les industries pétrolières accumulent des profits records, et la hausse du prix de l'essence ne profite qu'à cette industrie. On assiste, surtout depuis le début de cette année, à une véritable saignée de notre économie au profit des grandes pétrolières. C'est un transfert direct de la richesse des citoyens vers une industrie qui profite sans gêne de la situation.
De quelle façon croyons-nous que nous devons amoindrir ce transfert de richesse? C'est en adoptant un régime fiscal qui cessera d'être avantageux pour les pétrolières. Il faut mettre fin aux cadeaux fiscaux. Elles doivent payer leur juste part d'impôt. C'est ce qu'un gouvernement responsable doit faire, mais c'est exactement le contraire que fait le gouvernement fédéral.
Tant les libéraux que les conservateurs ont favorisé la situation actuelle. De 1970 à 1999, Ottawa a versé l'équivalent de 79 milliards de dollars en subventions directes à l'industrie des énergies fossiles; et même si ces subventions directes diminuent depuis la fin des années 1990, l'industrie pétrolière bénéficie d'un régime fiscal plus avantageux. Cette situation lui permet de soustraire à l'impôt des centaines de millions de dollars. Des centaines de millions de dollars! Je me demande dans quelle mesure les consommateurs et notre économie peuvent supporter toute cette lourdeur.
Que ce soit le gouvernement libéral de 2003 avec le projet de loi C-48 qui favorisait les pétrolières ou le gouvernement conservateur actuel avec l'amortissement accéléré pour les investissements dans les sables bitumineux, cette industrie a toujours eu des alliés de taille au gouvernement fédéral. Et même si l'amortissement accéléré prendra graduellement fin vers 2015, les pétrolières auront à cette date épargné des centaines de millions de dollars en impôt.
Comment justifier cela à nos concitoyens? Comment puis-je justifier cela aux gens de Trois-Rivières pour qui aller travailler loin du centre-ville sans transport en commun est d'une lourdeur incroyable? Cela se reflète sur le chèque de paie et sur l'économie de toute la famille.
Alors que le prix du baril de pétrole frôle les 140 $US et que le prix du litre atteint 1,40 $ à Trois-Rivières, comment peut-on justifier un régime fiscal si avantageux pour les grandes pétrolières? Quel message le gouvernement envoie-t-il aux citoyens du Québec?
Alors que le gouvernement fédéral fait peu dans la crise que traversent les secteurs forestier et manufacturier, il subventionne à même nos impôts une industrie qui s'en met plein les poches depuis des années. Dois-je rappeler que chaque litre d'essence consommé au Québec est importé; que chaque hausse des prix des carburants est un appauvrissement collectif pour le Québec; que le régime fiscal fédéral avantage les régions pétrolières et l'industrie pétrolière et ne fait rien pour le Québec? C'est une situation aberrante.
Alors que le Québec s'appauvrit avec l'essence, le gouvernement conservateur donne des cadeaux fiscaux aux pétrolières de l'Ouest. Ainsi, de 2008 à 2013, c'est environ 8 milliards de dollars qui iront dans les poches des pétrolières grâce aux cadeaux des gouvernements.
Les conservateurs ont même l'audace de financer la dépollution de ces grands pollueurs de la planète: 250 millions de dollars pour une expérience-pilote de stockage du carbone. C'est le comble! Les Québécois et les Canadiens subissent l'avidité des pétrolières, subissent la pollution des grands émetteurs de GES et ils devront de plus financer la dépollution de l'industrie pétrolière.
Le Bloc québécois dit qu'il faut mettre fin à cette farce monumentale. Nous proposons quelques éléments: mettre fin aux cadeaux aux pétrolières; ne pas subventionner pour combattre la pollution qu'elles causent elles-mêmes; annuler le projet de loi des libéraux qui les ont indûment avantagées; annuler le privilège de l'amortissement accéléré dans les sables bitumineux qui doit s'étirer jusqu'en 2015.
En outre, nous proposons de réformer la péréquation. La hausse des prix de l'essence ne touche pas tout le monde de la même façon. Les Québécois s'appauvrissent; les régions pétrolières s'enrichissent. C'est un véritable transfert de richesses, une saignée que subit en ce moment le Québec au profit d'autres régions. La péréquation permet de contrer cette situation.
Actuellement, le Québec est donc pénalisé quatre fois par les politiques du gouvernement. Premièrement, la hausse des produits pétroliers coûte cher aux Québécois et les appauvrit au profit des régions pétrolières. Deuxièmement, la hausse du pétrodollar rend les entreprises québécoises moins concurrentielles, ce qui appauvrit le Québec une deuxième fois. Troisièmement, les cadeaux fiscaux que le gouvernement offre aux pétrolières sont compensés par les impôts de tous les citoyens, ce qui appauvrit les Québécois une troisième fois. Quatrièmement, les revenus pétroliers sont à moitié exclus du calcul de la péréquation, mais pas l'hydroélectricité, ce qui appauvrit les Québécois une quatrième fois.
Nous proposons de plus de créer une bourse du carbone. C'est une autre façon de contrebalancer l'appauvrissement du Québec, qui a fait le choix de l'énergie propre et de respecter le Protocole de Kyoto. Les entreprises du Québec ont fait de valeureux efforts pour diminuer leurs émissions de GES et le Québec a également fait le choix de l'énergie propre, l'hydroélectricité. Une bourse du carbone permettrait au Québec de récolter les fruits de ses choix énergétiques.
Nous avons un débat d'urgence parce que la situation actuelle nous oblige à agir. J'aimerais vous donner quelques chiffres. Le baril de pétrole brut était à 26 $ en 2002; en 2006, il était à 65 $; en 2007, à 71 $. Entre janvier et avril 2008, il est monté à 111 $; et le 14 mai 2008, il était à 120 $ — un problème majeur.
En ce qui concerne les marges de profits que prennent les pétrolières à l'étape du raffinage, nous savons qu'il en coûte de 3 à 5 ¢ le litre pour le raffinage. On nous disait que lorsqu'il en coûtait de 4 à 7 ¢, les compagnies faisaient de bonnes affaires. On a vu qu'en mai 2007, la marge de profits de raffinage est montée à 28 ¢ le litre. Actuellement, c'est à 9 ¢. Donc, il faut faire attention et veiller à surveiller les entreprises pour que les marges de profits demeurent raisonnables.
Les profits nets combinés de six grandes pétrolières intégrées au Canada — il est question d'Imperial Oil, de Shell Canada, de Husky Energy, de Petro-Canada, de Suncor, etc. — étaient de 12 milliards de dollars en 2006, soit une hausse de 5 milliards de dollars ou de 70 p. 100 par rapport à 2004. C'est énorme, les profits sont croissants.
Quelles sont les solutions? Il y en a de nombreuses, on en évoquait plus tôt. Il faut aussi penser à la conservation de l'énergie. À cet égard, il est certain qu'il faut augmenter l'achalandage du transport en commun. Il faut augmenter l'efficacité énergétique des résidences. Il faut réduire le nombre de résidences et d'industries chauffant au mazout. Il faut réduire la taille des véhicules de transport.
Il est certain que nous avons un problème, mais nous sommes en mesure, nous, les parlementaires, d'apporter des solutions, d'en marquer le début, de montrer que c'est une préoccupation et que c'est important de s'occuper vraiment du prix du pétrole à la pompe. Nos citoyens l'exigent.
Je terminerai par ceci: notre économie s'essouffle. Certains craignent même une récession. On ne peut permettre que quelques entreprises s'enrichissent au détriment des Québécois et des Canadiens.
Nous y perdons tous collectivement quand le prix de l'essence est élevé. Si, pour ce gouvernement, il est plus important de protéger les intérêts des grandes pétrolières que de s'occuper des préoccupations des gens, mes collègues et moi porterons le message à nos concitoyens. Nous leur dirons que l'enrichissement des pétrolières, c'est assez. À notre avis, il faut discipliner cette industrie et prendre les mesures qui s'imposent pour remédier à cette situation.
Le Bloc québécois propose plusieurs solutions. Je pourrai répondre à des questions et préciser encore autre chose que nous avons en tête. Le Bloc québécois souhaite que tous nos collègues de tous les partis confondus se rappellent que nous sommes ici pour représenter les gens de nos circonscriptions et que nous n'avons aucun intérêt à ce qu'une petite clique d'entreprises pétrolières s'enrichissent sur leur dos. Les gens en ont assez et ils ont raison. C'est à nous maintenant d'agir, c'est à nous maintenant de réagir.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole à la Chambre. Je vous signale que je vais partager mon temps de parole avec la députée de .
Je suis conscient du fardeau que le prix élevé de l'essence impose aux familles canadiennes et aux aînés, ainsi que de son incidence sur le coût de la vie pour chacun d'entre nous. Je suis aussi conscient de l'impact du coût élevé de l'énergie sur les entreprises canadiennes et sur tous les secteurs de l'économie. L'augmentation du prix de l'essence et du coût de la vie nous touche tous, surtout ceux qui ont de la difficulté à joindre les deux bouts.
Malheureusement, l'opposition ne comprend pas la situation. Non seulement le chef libéral a-t-il demandé une taxe sur le carbone qui ferait mal aux aînés, aux agriculteurs, aux familles et à tous ceux qui utilisent de l'essence, mais il veut aussi que l'on augmente la TPS. En fait, il a promis d'augmenter la TPS à sept occasions. Il a dit qu'il voulait porter son taux à 7 p. 100. Toutefois, même à ce niveau, cette taxe ne lui permettrait pas de remplir toutes ses promesses. Comment les députés libéraux peuvent-ils intervenir à la Chambre et dire aux aînés de leurs circonscriptions qu'ils vont non seulement hausser le prix de l'essence de 60 p. 100, mais qu'ils veulent en outre augmenter la TPS d'au moins 2 p. 100.
Une voix: Non, nous ne voulons pas faire cela.
L'hon. Gary Lunn: Ils crient que non, ils ne veulent pas faire cela, mais permettez-moi de vous faire part d'un échange qui vous fera sourire. Au moment où j'entrais dans la Chambre ce soir, le député de m'a dit: « Monsieur le ministre, allez-vous hausser le prix de l'essence, ou allez-vous nous laisser le soin de le faire? » Je dois dire en toute honnêteté qu'il est le porte-parole libéral en matière de ressources naturelles et qu'il disait cela à la blague. Toutefois, mon père m'a déjà dit qu'il y a un peu de vrai dans tout ce que nous disons. À mon avis, ce n'est pas le député de Mississauga—Erindale qui veut hausser le prix de l'essence, mais plutôt son chef.
Le projet de loi , qui est le plan des libéraux en matière d'environnement, prévoit une taxe de 60 p. 100 sur le prix de l'essence. Cette mesure aurait pour effet de faire grimper le prix actuel de l'essence à 2,25 $ le litre. Tels sont les faits.
Foutaise.
L'hon. Gary Lunn: Ils disent que c'est de la foutaise. Le chef du Parti libéral demande l'imposition d'une très lourde taxe sur le carbone.
Continuez d'exagérer. C'est bon pour nous.
L’hon. Gary Lunn: Ils disent « continuez d'exagérer ». J'espère que je fais erreur...
Vous faites erreur.
L'hon. Gary Lunn: J’espère que je fais erreur, que ce n’est pas leur politique, mais ce n’est pas ce que dit le chef libéral dans les médias depuis deux semaines. Ce n’est pas ce qu’il dit en parcourant le Canada pour faire accepter son plan d’une taxe sur le carbone. Il n’arrive pas à en convaincre son propre caucus. Depuis leur réunion de mercredi, ses députés sont furieux, ils ne vont certainement pas promouvoir ce plan auprès de tous les Canadiens. Ce sont les faits.
Encore une fois, nous savons tous que cela aura un impact important sur l’économie, notamment sur les emplois dans les domaines de la fabrication et des forêts. Cette taxe sur le carbone ne ferait que compliquer le problème.
Tous les députés savent qu’en réalité, le prix de l’essence est fixé par les forces du marché. Les gens d’en face le savent. Or, il existe des solutions créatives que nous pouvons étudier et je vais en citer quelques-unes.
La députée bloquiste en a parlé: économiser l’énergie, utiliser les transports en commun, rechercher l’efficacité énergétique. Je suis d’accord avec tout cela. Promouvoir l’énergie renouvelable. Ce sont des choses que fait notre gouvernement. Je vais fournir des détails.
Pour ce qui est du prix du baril de pétrole, il a doublé depuis que je suis ministre, au cours des deux dernières années. Mais cela n’a rien à voir avec moi. Nous savons tous qu’il y a des facteurs qui échappent totalement au contrôle de tout député.
Mais il y a des choses que nous faisons qui, à mon avis, sont de nature à aider les Canadiens à faire face aux prix élevés des carburants.
Nous avons réduit de plus de 60 milliards de dollars les impôts des familles, des personnes âgées, des agriculteurs et des petits entrepreneurs.
Nous avons adopté les mesures législatives anticorruption les plus rigoureuses de l’histoire du Canada.
Nous avons réduit la TPS et l'avons fait passer de 7 à 6 p. 100, puis à 5 p. 100.
Nous avons effectué la plus forte réduction des impôts de l’histoire du Canada, de sorte que sur l’allégement fiscal de 200 milliards de dollars, 140 milliards visaient des particuliers.
Je me suis promené dans les rues de ma circonscription quand les Canadiens venaient de présenter leur déclaration de revenus. Pour la première fois en dix ans, des Canadiens sont venus me dire qu’ils apprécient ce que fait le gouvernement. Ils ont affirmé pouvoir vraiment constater ces réductions sur leurs formules d’impôt.
J’ai rencontré des personnes âgées qui ont pu fractionner leur revenu de pension avec leur conjoint. Nos vis-à-vis peuvent bien rire, mais dans certains cas, cela a pu représenter un remboursement d’impôt allant jusqu’à 3 000 $ ou 4 000 $. Ce n’est pas rien. Voilà le genre de mesures tangibles qui sont possibles.
Nous avons rayé du rôle d’imposition fédéral les noms de 85 000 personnes âgées.
Nous faisons ces choses-là. Encore une fois, un montant de 2 milliards de dollars provenant de la taxe sur l’essence va directement aux municipalités afin qu’elles puissent réaliser des initiatives. Dans ma circonscription, Frank Leonard est maire de Saanich. En sa compagnie, je suis allé voir comment cet argent est utilisé. Saanich établit des voies réservées au transport en commun. La municipalité met en place un réseau routier réservé au transport en commun pour ses habitants.
Le gouvernement prend des mesures.
Permettez-moi d'aborder d'autres aspects qui relèvent de mon ministère. Le gouvernement reconnaît que nous ne pouvons continuer de consommer du pétrole comme nous le faisons présentement. Nous consommons actuellement 86 millions de barils de pétrole tous les jours dans le monde. Nous devons réfléchir à cela. Cette consommation équivaut à mille barils de pétrole à chaque seconde. Ça ne peut pas continuer ainsi.
Voilà pourquoi le gouvernement investit dans l'énergie renouvelable, entre autres. Nous avons annoncé 1,5 milliard de dollars pour 4 000 mégawatts d'énergie propre. Pour ce qui est de l'énergie éolienne, on procède actuellement, sur les deux côtes, à l'installation des premières turbines marémotrices qui produiront de l'énergie propre. Nous avons une importante stratégie sur les biocarburants dans laquelle le gouvernement a investi plus de 2 milliards de dollars, dont un demi-milliard sera affecté à la production de la prochaine génération de biocarburants. Il s'agit là de mesures concrètes qui peuvent changer les choses.
Nous investissons abondamment dans l'efficience énergétique. J'ai dit à plusieurs reprises que la source d'énergie inexploitée la plus importante est l'énergie que nous gaspillons. Par l'entremise de Technologies du développement durable Canada, nous investissons des centaines de millions de dollars dans des technologies d'économie d'énergie pour qu'elles puissent passer du stade de la recherche à celui du développement. Ce sont des mesures concrètes. Le gouvernement investit dans des technologies propres pour assainir les technologies conventionnelles. Ces mesures sont toutes très importantes. Elles peuvent contribuer à améliorer la situation, et c'est effectivement ce qu'elles font.
En ce qui concerne leur plan, les libéraux ne comprennent pas. Ils gloussent et rigolent de l'autre côté de la Chambre, mais c'est leur chef qui veut imposer une énorme taxe sur le carbone. C'est du jamais vu. C'est ce qu'on lit dans les journaux depuis deux semaines. Nous savons que c'est ce que les libéraux veulent faire. Nous devrions examiner le projet de loi , présenté par un député libéral, qui vise à imposer une taxe de 60 p. 100 sur l'essence.
Avec les prix d'aujourd'hui, le calcul est facile. Une taxe de 60 p. 100 ferait grimper le prix à 2,25 $ le litre. Les libéraux persistent. Nous savons que c'est leur approche.
Nous savons que les Canadiens sont préoccupés par le prix élevé de l'essence. C'est pour cela que nous investissons dans l'efficacité énergétique. C'est pour cela que nous réduisons l'impôt des Canadiens ordinaires d'un montant qu'ils peuvent apprécier. Nous savons que nous pouvons tenir promesse à cet égard.
Toutefois, les libéraux ne sont pas honnêtes. Ils veulent imposer une énorme taxe sur le carbone, mais ils affirment maintenant le contraire.
J'invite les députés à examiner les déclarations du chef du Parti libéral, même s'il est vrai qu'il change d'idée chaque jour. Soyons clairs: sous le chef actuel, le Parti libéral imposerait des taxes qui feraient grimper radicalement le prix de l'énergie et nous plongerait dans une situation déficitaire.
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Monsieur le Président, je suis heureux de pouvoir participer ce soir au débat sur les prix de l'essence. Cela me donne l'occasion de faire remarquer quelques différences patentes entre le gouvernement conservateur et les partis de l'opposition à la Chambre.
Le prix élevé de l'essence constitue un gros sujet de préoccupation pour tout le monde. Ce n'est pas le moment d'essayer de faire du millage politique. Ce qu'il faut faire c'est penser aux habitants de nos circonscriptions respectives, que ceux-ci soient femmes au foyer, gens d'affaires ou agriculteurs, et je reviendrai sur ce point.
Le prix de l'essence préoccupe les Canadiens d'un bout à l'autre du pays. J'ai reçu des appels téléphoniques et des courriels d'électeurs me faisant part de leurs inquiétudes et me demandant ce qui pourrait arriver et ce que je compte faire.
Le chef libéral a récemment dit souhaiter que les Canadiens utilisent moins de mauvaises choses. Je suppose que l'essence est une mauvaise chose et que nous devons en utiliser moins. Il a annoncé que son parti imposerait à toutes les familles canadiennes une énorme taxe sur l'essence, laquelle irait chercher des milliards de dollards dans les poches des travailleurs et de leur famille ainsi que des aînés et des personnes qui ne travaillent pas et qui ont déjà du mal à assurer leur subsistance.
Comme mon collègue, le , l'a dit, si l'essence coûte 1,30 $ le litre, une augmentation de 60 p. 100 en porterait le prix à 2,25 $ le litre. Cela ne fera pas de bien aux familles canadiennes.
Ma fille travaille a temps partiel et elle se rend au travail en auto. Son mari a une entreprise de construction qui utilise des excavatrices; il a constamment des employés sur la route. Il serait inadmissible de faire augmenter le prix de l'essence de 60 p. 100. Cela aurait pour effet non seulement de rendre peu abordable pour les famille l'achat d'essence, mais également, et j'en suis absolument convaincu, d'occasionner des pertes d'emploi. Des entreprises disparaîtraient à cause du coût élevé de l'énergie. Il faut aussi que les gens puissent chauffer leur maison, entre autres.
Il n'est pas question ici uniquement d'augmenter la taxe sur l'essence, ce que l'opposition veut faire, mais davantage de ce que notre gouvernement a fait en réduisant les impôts ces deux dernières années. Nous avons été ridiculisés par beaucoup de gens lorsque nous avons abaissé le taux de la TPS. Dans ma circonscription, chaque point de pourcentage de la TPS représente 18 millions de dollars. Quelque 36 millions de dollars ont donc été remis dans l'économie de ma circonscription, ce qui est sensiblement la même chose que dans les circonscriptions de la plupart des députés ici aujourd'hui. Si ces députés reprennent le pouvoir, ils augmenteront à nouveau la TPS à 7 p. 100 et y ajouteront une taxe sur l'essence. Les Canadiens ne le supporteraient pas.
Les députés d'en face parlent constamment d'augmenter la taxe sur l'essence, mais nous ne pouvons pas en contrôler le prix. Il s'agit d'un produit qui se vend partout dans le monde, qui se transige en bourse. Et il n'y a pas que nous qui disions cela.
Nous devrions écouter d'autres personnes dignes de confiance. Le Greenhouse Emissions Management Consortium a mis en garde contre une taxe sur le carbone parce que cela pourrait faire passer le fardeau des familles les plus riches aux familles les plus pauvres parce que la majeure partie des achats d'énergie faits par les familles à faible et à moyen revenu ne sont pas optionnels tandis que pratiquement la moitié de tous les achats d'énergie faits par les familles aisées sont optionnels.
Nous devrions peut-être écouter quelques-uns des libéraux qui se sont prononcés contre l'imposition d'une nouvelle taxe sur le carbone régressive au Canada. Le stratège libéral Warren Kinsella a récemment déclaré qu'une taxe sur le carbone serait injuste pour les personnes ayant un revenu fixe comme les personnes âgées, les démunis ou ceux qui doivent à la fois chauffer leur maison et acheter des aliments, et ce serait donc une mesure très peu libérale.
Le député de a déclaré qu'il était fortement opposé aux taxes sur l'énergie. Il a déclaré qu'il ne proposerait jamais de hausser les taxes au Canada dans quelque secteur que ce soit, pourtant, lorsque nous parlons des moyens de préserver la force du Canada et de notre économie, nous avons une opposition officielle, soit le Parti libéral, qui parle constamment de hausser les impôts aux détriments des travailleurs.
L'autre jour, je m'entretenais avec un ami qui faisait ses semis. Lorsqu'il a fait le plein d'essence de son tracteur, il a dû débourser 1 200 $. Et après 10 ou 11 heures de travail, il doit recommencer.
Si c'est ce que cela lui coûte pour faire le plein maintenant, alors que nous avons diminué les taxes, et si nous permettons à un gouvernement d'intervenir et d'augmenter les taxes de plus de 60 p. 100, non seulement cela aura une incidence sur les coûts de production, mais cela placera les entreprises comme celles du secteur agricole et de celui de la construction, qui ont déjà du mal à survivre, dans une situation encore plus défavorable.
Plus tôt aujourd'hui, nous avons parlé des aliments et des carburants et abordé la question de savoir si nous devrions transformer les récoltes en carburants ou en nourriture. Pour commencer, si nous continuons de faire augmenter le prix de la nourriture — parce que nous devrons ajouter le montant de la taxe aux coûts de production de la nourriture —, encore une fois, nous nous rendons compte que c'est contre-productif compte tenu de ce qu'il faudra faire pour maintenir la vigueur de l'économie et pour nourrir les pays alors que les coûts de production de la nourriture augmentent.
Je pense que nous devons toujours faire attention à tout ce que nous faisons. Voilà pourquoi le principe de ce gouvernement a été de donner la priorité aux familles de travailleurs en réduisant les impôts des particuliers, en réduisant la TPS et en haussant l'exemption personnelle de base pour l'impôt. Franchement, quand nous avons parlé avec les aînés cette année au sujet du fractionnement du revenu, c'était incroyable de voir le nombre d'aînés qui s'en prévalent et les sommes d'argent qu'ils économisent seulement grâce à cette réduction d'impôt.
Voilà la différence quand nous parlons de ce que notre gouvernement veut faire pour les familles. Nous voulons réduire les taxes et rendre les choses abordables. Nous ne voulons pas les augmenter et rendre les choses inabordables.
Le débat est amorcé et nous le poursuivrons, mais pour ma part, je veux conclure en disant que, même si le prix élevé de l'essence nous préoccupe, nous devons toujours nous rappeler qu'il s'agit de questions d'intérêt mondial. Ce que nous pouvons faire, c'est maintenir les taxes peu élevées, assurer une économie vigoureuse et faire en sorte que nos familles aient du travail et que nos entreprises restent ouvertes.
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Monsieur le Président, je suis très heureux de partager mon temps de parole avec mon collègue, le député de .
D'entrée de jeu, j'aimerais dire que, pendant mon mandat comme ministre des Ressources naturelles, j'ai appris directement que le coût de l'énergie représentait une difficulté particulière pour les familles canadiennes à faible revenu, qui consacrent un pourcentage disproportionné de leur revenu disponible aux frais de chauffage domestique et à d'autres formes d'énergie. Je pense que c'est pour cette raison que tant d'entre nous à la Chambre s'inquiètent de l'effet de la hausse du coût de l'essence et du mazout sur l'ensemble des Canadiens, et en particulier sur les Canadiens à faible revenu. Jusqu'à présent, le gouvernement conservateur a pris peu, voire pas du tout, de mesures. À vrai dire, le gouvernement, peu de temps après son arrivée au pouvoir, a supprimé les initiatives que le gouvernement libéral avait mises en place et qui auraient aidé les Canadiens à faible revenu et contribué à la surveillance des prix de l'énergie ou à la prise de mesures en cas de comportement anticoncurrentiel.
En octobre 2005, peu avant que je devienne ministre des Ressources naturelles, le gouvernement libéral précédent a déposé le projet de loi , qui comptait une disposition créant le Bureau d'information sur le prix des produits pétroliers. Sa responsabilité première aurait été de surveiller les fluctuations du prix de l'énergie et de fournir de l'information claire et à jour aux Canadiens. Le projet de loi a reçu la sanction royale en novembre, tout juste avant les dernières élections.
Malheureusement pour les Canadiens désireux que le gouvernement fédéral veille à ce que le prix de l'essence soit établi de manière concurrentielle, dès son arrivée au pouvoir, le soi-disant nouveau gouvernement du Canada a décidé de vider le projet de loi de sa substance. Je trouve donc un peu malhonnête qu'il prétende se soucier des Canadiens dans un contexte où le prix de l'énergie monte alors qu'un de ses premiers gestes quand il a pris le pouvoir fut d'annuler la mise sur pied du Bureau d'information sur le prix des produits pétroliers. Ce bureau aurait été des plus utiles; il aurait fourni aux Canadiens des renseignements à jour.
Les Canadiens voient désormais les sociétés pétrolières engranger des bénéfices annuels de plus en plus importants alors que le prix que les citoyens paient à la pompe ne cesse de grimper. Les gens voient les prix monter pratiquement en même temps chez les détaillants d'essence concurrents et ils se demandent s'il y a collusion.
Une autre chose à laquelle les Canadiens ont dû renoncer lorsque les conservateurs ont vidé le projet de loi de toute sa substance, c'est l'octroi de pouvoirs accrus au Bureau de la concurrence pour lui permettre d'examiner les comportements anticoncurrentiels dans le secteur de l'énergie. De toute évidence, assurer une concurrence saine sur le marché canadien ne fait pas partie des priorités du gouvernement conservateur. Lorsqu'il était à la Chambre, le ministre a signalé qu'un certain nombre d'enquêtes avaient déjà révélé l'absence de collusion. Toutefois, ce n'est pas une raison pour ne pas conférer des pouvoirs additionnels au Bureau de la concurrence au cas où il en aurait besoin pour contrer des comportements anticoncurrentiels dans l'avenir. Si de tel comportements n'existaient pas, ces pouvoirs ne seraient pas nécessaires. Toutefois, le Bureau de la concurrence sera davantage en mesure d'effectuer son travail s'il dispose de ces pouvoirs additionnels.
Le projet de loi a fait d'autres victimes après les dernières élections. Les conservateurs ont complètement refondu le programme d'amélioration du rendement énergétique des maisons de façon à en exclure l'ensemble des Canadiens à faible revenu. Le programme consistait essentiellement à réduire les coûts de chauffage en faisant effectuer une vérification énergétique afin de trouver des moyens d'économiser de l'énergie. Le gouvernement assumait la moitié du coût de la vérification et la moitié du coût des rénovations visant à accroître le rendement énergétique des maisons.Toutefois, le gouvernement conservateur a décidé qu'assumer la moitié du coût de la vérification énergétique ne constituait pas une utilisation judicieuse des fonds publics.
Le gros problème, c'est que les familles à faible revenu n'ont simplement pas les moyens d'assumer seules le coût d'une vérification énergétique. Cela signifie qu'elles ne sont pas admissibles au programme et qu'elles ne peuvent pas améliorer le rendement énergétique de leur maison. Elles ne peuvent pas faire d'économies ni contribuer à l'environnement en utilisant moins de mazout domestique ou de gaz naturel, par exemple. Ce n'est pas ce que leur a donné le gouvernement conservateur.
Si j'insiste au sujet des vérifications énergétiques, c'est parce que j'estime que c'est l'un des actes les plus répréhensibles du gouvernement. Tout le monde sait que les familles à faible revenu consacrent déjà une part excessive de leurs revenus à l'énergie. Plus que quiconque, elles devraient pouvoir se prévaloir des vérifications énergétiques et se chauffer de façon efficiente.
En refusant de payer la vérification énergétique et en excluant les Canadiens à faible revenu, le gouvernement agit de façon mesquine et répréhensible, car il écarte ceux qui ont le plus besoin de cette aide. Je ne peux accepter l’argumentation voulant qu’il s’agisse de frais administratifs et que le gouvernement ait fait ce choix pour réduire ces frais. La participation au titre de la vérification énergétique est absolument essentielle pour aider les Canadiens à faible revenu à payer des vérifications que, autrement, ils ne pourraient pas se permettre.
Lorsqu’il était dans l’opposition, le parlait de l’élimination de la taxe sur la taxe. Autrement dit, il s’agissait de faire en sorte que la TPS ne soit pas perçue sur la taxe d’accise de 10 ¢ le litre. Tout récemment, quatre mois avant les dernières élections, il s’est engagé à éliminer toute la TPS sur le carburant vendu à plus de 85 ¢ le litre. Mais les conservateurs formaient alors l’opposition. Une fois au pouvoir, ils ont rapidement constaté que les Canadiens n’avait pas autant besoin de ces économies de taxe que celui qui est devenu le gouvernement le plus dépensier de l’histoire du Canada. J’avoue qu’il faut bien des revenus fiscaux pour accroître les dépenses de l’État de 35 milliards de dollars en trois ans seulement.
Le discours actuel du est le suivant : « La capacité des gouvernements d’influer sur le prix du carburant est si mince que cela n'en vaut pas la peine. » Il est peut-être le seul chef de parti politique à avoir jamais prétendu qu’il a, une fois devenu premier ministre, moins de pouvoir qu’il ne pensait en avoir avant.
Ces promesses reniées s’inscrivent dans une tendance plus large. Juste avant et pendant les élections, les conservateurs disaient : « Nous allons éliminer la taxe sur la taxe et régler le problème des prix élevés de l’essence. Nous n’allons pas imposer les fiducies de revenu. Nous allons honorer l’accord de Kelowna. Ne vous inquiétez pas, avec nous, les accords de l’Atlantique ne courent aucun risque. » Après les élections, nous avons bien vu que toutes ces promesses avaient été faites de mauvaise foi.
Les Canadiens ont besoin de budgets plus importants réservés à la mise en place de réseaux efficaces de transport en commun. Ainsi, ils auront vraiment la possibilité d’emprunter les transports en commun, même dans les villes et localités de taille modeste. Nous devons renforcer le Bureau de la concurrence afin qu’il ait tous les pouvoirs voulus pour faire enquête sur les prix douteux pratiqués dans le secteur énergétique. Il doit avoir également le pouvoir d’imposer des sanctions suffisantes pour décourager les comportements abusifs.
Nous devons aussi comprendre que la demande d'essence ne va pas diminuer spontanément. Les économies qui connaissent une croissance rapide, comme celles de l'Inde, de la Chine et d'autres pays asiatiques, vont acheter une part croissante des réserves de pétrole du monde pour répondre à la demande croissante de leurs industries et de leur classe moyenne.
Le gouvernement canadien doit adopter la position d'un chef de file. C'est une chose qu'il doit essayer de comprendre. Il doit s'efforcer d'être un chef de file, plutôt que de faire de l'obstruction, et aider notre économie à devenir moins dépendante des carburants fossiles. Nous devons investir dans le développement de technologies qui contribueront à faire du Canada un chef de file mondial dans le domaine des énergies de remplacement, non seulement pour préserver notre environnement, mais aussi notre niveau de vie et le niveau de vie de nos enfants.
À défaut d'adopter la position d'un chef de file sur cette importante question, le gouvernement devrait à tout le moins expliquer aux Canadiens pourquoi il a annulé trois mesures importantes et positives dans le domaine de l'énergie, à son arrivée au pouvoir. Pourquoi a-t-il annulé la création d'un bureau de surveillance des prix? Pourquoi a-t-il annulé la proposition de donner plus de pouvoirs au Bureau de la concurrence dans ce domaine? Pourquoi a-t-il privé les Canadiens les plus vulnérables de l'aide dont ils avaient besoin sous forme de vérifications de l'efficacité énergétique afin de rendre les habitations plus éconergétiques? J'aimerais que le gouvernement réponde au moins à ces trois questions.
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Monsieur le Président, je suis heureux d'avoir l'occasion de parler de cette question très importante pour donner suite à l'intervention de mon collègue de .
La question du prix de l'essence est très importante pour les Canadiens. Beaucoup de mes collègues, de tous les partis, ont signalé que de nombreux Canadiens ont posé des questions aux parlementaires, aux autres politiciens et aux autres dirigeants politiques sur la situation concernant l'augmentation du prix de l'essence.
Cette augmentation a certainement des répercussions sur notre économie, les revenus des Canadiens et leurs obligations financières. Il est important d'avoir cette discussion et ce débat. Je suis donc heureux d'avoir l'occasion de parler de la question, car elle est d'une importance cruciale pour mes électeurs et les autres Canadiens.
Nous avons besoin d'un débat honnête et franc afin que nous puissions discuter de la situation réelle et de ce que nous pouvons faire. En tant que dirigeants de notre pays, quel est notre rôle comme législateurs et quel rôle le gouvernement doit-il assumer pour trouver une solution aux pressions croissantes exercées sur les familles canadiennes? J'ai trouvé décevant et décourageant de voir les conservateurs n'offrir rien aux Canadiens, rien sur le sujet et rien sur le fond du débat.
Quand je suis arrivé ce soir, je blaguais avec le . Je l'ai vu venir. Je lui ai demandé s'il allait nous accuser de faire augmenter le prix de l'essence. C'est exactement ce qui s'est passé. Le a parlé pendant dix minutes. De quoi a-t-il parlé? Tout ce qu'il a fait, c'est affirmer, à tort, qu'un futur gouvernement libéral augmenterait le prix de l'essence.
Soyons très clairs. Le Parti libéral n'a aucunement l'intention d'augmenter les taxes sur l'essence, tout comme il n'a aucunement l'intention d'augmenter la TPS. Plutôt que de discuter du bien-fondé et du fond de la question, les conservateurs se sont contentés de tenir de beaux discours et d'essayer de gagner des votes.
Que se passe-t-il actuellement? Le prix du pétrole continuera d'augmenter. Il augmente depuis les quelques dernières années. J'ignore pourquoi le s'est vanté du fait que le prix de l'essence a doublé depuis qu'il est entré en fonctions et qu'il n'a rien pu y faire.
Je ne suis pas d'accord. Il y a beaucoup de choses qu'on pourrait faire. Le premier instinct serait de contrôler les prix. Ce serait là notre premier instinct. Cependant, ce n'est pas la solution. Si nous voulons vraiment trouver une solution à ce problème pour les Canadiens, nous ne pouvons les berner en leur faisant croire qu'il suffit d'imposer un prix à court terme.
Plusieurs provinces ont essayé de contrôler le prix de l'essence et ont entraîné une augmentation de celui-ci. Beaucoup de mesures de régulation des marchés semblent fonctionner à court terme, mais elles finissent toujours, à long terme, par avoir des conséquences négatives et ce sont les Canadiens qui devront payer.
Il est important de reconnaître que notre dépendance envers les combustibles fossiles ne peut durer, bien évidemment, pour des raisons environnementales. Nous savons que les émissions de gaz à effet de serre ont une incidence négative. C'est incontestable. Nous savons maintenant à quel point notre dépendance à l'égard du prix du pétrole a une incidence néfaste sur l'économie. Plus celui-ci augmente, plus l'économie stagne.
Nous voyons ce qui se passe dans le secteur traditionnel de la fabrication, ainsi que dans ceux de l'agriculture et des transports. Beaucoup de ces secteurs sont touchés par le prix de l'essence. Nous devons trouver un moyen d'effectuer une transition économique et de nous préparer pour le XXIe siècle.
L'économie du XXIe siècle dépendra beaucoup moins des combustibles fossiles. Un PDG compétent évaluerait l'orientation future du marché et positionnerait son entreprise de façon à pouvoir tirer profit des tendances qui se dessinent et de la croissance possible du marché. Il investirait temps et argent dans les secteurs en croissance et se détournerait de ceux où la croissance prévue est faible. C'est ainsi que le gouvernement devrait gérer notre économie.
Nous devons tenir compte des signes. Si nous n'agissons pas dès maintenant, nous avancerons tête baissée dans une ère d'incertitude économique, sans parler des répercussions négatives que tout cela pourrait entraîner pour notre environnement et du sombre héritage que nous risquons de laisser aux générations futures.
Le chef du Parti libéral nous dit qu'il est grand temps que nous réorientions notre économie et que nous mettions un terme à certaines activités moins rentables ou qui s'essoufflent pour en adopter d'autres qui assureront la croissance de l'économie, la création d'emplois, de nouveaux investissements et la montée de la technologie verte. Nous avons également besoin d'activités économiques qui seraient profitables du point de vue de l'environnement, puniraient les pollueurs et récompenseraient l'investissement et la créativité. Voilà la réponse à ce dilemme.
On ne peut se contenter de regarder ailleurs en affirmant qu'on ne peut rien faire. C'est une preuve d'incompétence et un manquement aux devoirs que les électeurs canadiens ont confiés au gouvernement.
Le chef du Parti libéral nous dit qu'il est temps que nous rédigions une nouvelle politique tenant compte de l'économie du XXIe siècle. Il est temps que nous récompensions les comportements positifs, la création de revenus, l'investissement, les technologies vertes et la création d'emplois. Il est temps que nous fassions peser le fardeau fiscal sur les secteurs que nous voudrions voir reculer comme la pollution, les gaz à effets de serre et les déchets.
C'est simple, mais intelligent. C'est ce que les Canadiens veulent. C'est ce que les Canadiens attendent de leurs dirigeants politiques. Nous pouvons toutefois avoir des opinions différentes sur le fond. Je suis heureux que nous tenions ce débat ce soir et je suis persuadé que nous le poursuivrons au cours des semaines et des mois à venir. La seule chose sur laquelle nous ne pouvons qu'être d'accord, c'est que le chef du Parti libéral agit dans l'intérêt des Canadiens. Il fait preuve de beaucoup de créativité. Il présente des solutions et prend ses responsabilités au sérieux.
Qu'est-ce que les conservateurs ont fait? Rien, mis à part prendre des mesures pour gagner des votes, pour semer la peur et pour induire les Canadiens en erreur. Ils recourent à de telles méthodes parce qu'ils paniquent. Ils savent que le Parti libéral, avec son chef actuel, offre aux Canadiens une véritable solution de rechange, des idées réfléchies et une vision audacieuse qui permettra au Canada de faire figure de chef de file sur la scène mondiale en matière de création d'emplois, de stratégies environnementales durables et d'amélioration de l'équité sociale. Voilà pourquoi les conservateurs nous attaquent de façon ridicule et racontent des faussetés. Ils savent qu'ils ne peuvent pas vraiment offrir une solution de rechange à la politique que présente notre chef.
Il s'agit d'une question sérieuse et les Canadiens s'attendent à ce que, à titre de représentants politiques à Ottawa, nous en débattions et nous manifestions un certain enthousiasme et un certain zèle à l'égard de la protection de l'intérêt de la population, de l'avenir de notre économie et de l'amélioration de notre environnement. Voilà les thèmes que nous envisageons d'aborder lors de la prochaine campagne électorale.
Je sais que les conservateurs n'auront rien à dire, sauf expliquer pourquoi le prix de l'essence a plus que doublé sous leur règne. Ils n'ont proposé aucune solution à l'égard de la crise environnementale ou de l'économie. Nous perdons des emplois et l'environnement continue à se détériorer, mais le gouvernement n'a pas d'autre vision que d'inventer — je ne veux pas utiliser ici des termes non parlementaires —, de présenter des faits erronés.
Voilà vraiment l'image du Parti conservateur. Il n'a rien à offrir aux Canadiens si ce n'est être dans l'opposition, et c'est là sa place.
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Monsieur le Président, je ne suis pas heureux de débattre d'une question aussi terrible. Je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Depuis que je suis au Parlement, j'ai passé beaucoup de temps à parler de dossiers énergétiques, des moyens de réduire les coûts pour les Canadiens et des mesures à prendre en vue de diminuer notre dépendance à l'égard des combustibles fossiles et de favoriser plutôt les sources d'énergie durables, c'est-à-dire de nombreuses bonnes choses qui sont possibles en ce monde.
Toutefois, je n'ai pas encore vu le Parlement prendre vraiment les choses en main en ce qui concerne l'énergie. À certains égards, la situation remonte à 2000, à l'ancien gouvernement libéral qui a travaillé très fort pour établir un programme énergétique continental avec les États-Unis sous l'égide de George Bush et de Dick Cheney, et les conservateurs ont été très heureux de poursuivre l'élaboration d'un programme énergétique continental pour le Canada. Selon eux, nous sommes tellement liés dans le cadre de ce programme que nous ne pouvons pas prendre le genre de mesures qui pourraient en fin de compte réduire radicalement le coût de l'énergie et améliorer le sort des Canadiens en général.
Après avoir présenté cet aspect du problème que nous avons au Canada, j'aimerais discuter d'un sujet d'envergure nationale, à savoir le problème de l'énergie. Nous parlons du coût des produits pétroliers. J'aimerais d'abord dire que, dans la situation dans laquelle nous nous trouvons, avec les conservateurs qui parlent sans cesse de la réduction de la TPS, nous parlons d'une mesure sans grand effet. Elle équivaut à une réduction de 2 cents des énormes hausses du prix du pétrole et de l'essence. La réduction de 2 cents de la TPS n'aura que très peu d'effets sur ces énormes coûts.
Il y a des problèmes avec le gaz naturel depuis 2003, quand Ressources naturelles Canada a dit qu'il pourrait y avoir une pénurie. Selon les prévisions de novembre 2007, nous pourrions avoir de graves problèmes en 2015. D'ici 2020, nous pourrions être à court de gaz naturel à exporter. Nous devrons en importer pour chauffer nos maisons. Pourtant, cette situation ne semble pas inquiéter le gouvernement conservateur actuel, ni son prédécesseur libéral. Le ministère des Ressources naturelles, tant sous les conservateurs que sous les libéraux, n'a jamais vraiment fait d'efforts pour comprendre ce dont les Canadiens ont besoin.
Ce que les Canadiens veulent, c'est un retour au temps où nous insistions pour maintenir une importante réserve de gaz naturel pour une utilisation nationale.
Une des solutions miracles des conservateurs, dont nous avons abondamment parlé, concerne les biocarburants. Les biocarburants et l'éthanol ne réduiront pas le coût de l'essence. En fait, depuis quelques mois, les usines d'éthanol ont constaté que les profits étaient pratiquement inexistants dans ce domaine, en raison du coût élevé des produits alimentaires, et ce, malgré les subventions aux producteurs d'éthanol. De plus en plus d'usines d'éthanol ferment leurs portes en Amérique du Nord. Le coût des matières premières est trop élevé et les énormes subventions versées par les Américains ne sont pas suffisantes pour compenser. Par conséquent, les biocarburants ne sont pas la solution au problème du coût de l'énergie au Canada.
L'éthanol cellulosique, ce grand rêve que nous avons pour l'avenir qui consiste à transformer des déchets en éthanol, coûte encore plus cher. Les études ont démontré que l'utilisation de l'éthanol cellulosique ne fera pas baisser le montant de nos factures d'énergie.
Où s'en va-t-on dans ce pays avec l'énergie? Sommes-nous en train d'errer sans but dans le brouillard du marché libre, dans un creux idéologique vers ce à quoi la plupart des autres pays ont renoncé? La plupart des pays ont nationalisé le pétrole et appliquent leur propre politique énergétique. Pendant ce temps, le Canada nage en plein brouillard idéologique. Nous avons simplement adopté l'idée d'un marché libre et nous n'en démordons pas.
Lorsqu'on parle du pétrole, on songe à un produit au Canada. Mais, comme le ministre l'a dit, le pétrole est un produit du monde et 86 millions de barils sont consommés chaque jour. Cela ne peut pas durer éternellement. Malgré cela — et les députés peuvent vérifier auprès de Ressources naturelles Canada — le gouvernement n'a jamais évalué l'approvisionnement mondial en pétrole aux fins de l'élaboration de la politique canadienne. Il ne s'est jamais intéressé au phénomène du pic pétrolier. Les États-Unis s'y sont-ils intéressés? Oui. C'est ce qu'ont fait l'armée et le congrès américains. Mais au Canada, aucune analyse n'a été effectuée.
J'ai tenu un colloque sur la plafonnement de la production pétrolière, sur la Colline du Parlement, en février. Que pouvons-nous dire à ce sujet? Nous pouvons certainement dire que la production pétrolière plafonnera très prochainement. Nous devons garder cela à l'esprit. Le pétrole est abondant dans le monde, mais il est de plus en plus difficile à trouver et à produire. Il faut plus de capitaux, plus de main-d'oeuvre et plus de matériel. Nous ne trouvons que lentement des substituts au pétrole, comme si c'était une ressource intarissable. Il nous faut maintenant consentir de grands efforts d'exploration et d'extraction. Nous n'arrivons plus à remplacer assez rapidement le pétrole classique par d'autres sources de pétrole. Par conséquent, nous approchons d'un plafonnement de la production pétrolière.
Les députés savent-ils quel a été le plus grand investissement d'Exxon au cours des dernières années? Cette société a investi 30 milliards de dollars dans le rachat de ses propres actions puisqu'elle s'est rendu compte à quel point il serait rentable pour elle de commercialiser le pétrole peu coûteux qu'elle avait déjà découvert. Shell en a fait autant.
Nous ne devons pas nous faire d'illusions sur la situation de l'industrie mondiale du pétrole. En effet, le caractère spéculatif du système de libre marché a entraîné une hausse très rapide du prix du pétrole au cours de la dernière année. Nous l'acceptons difficilement mais, en réalité, l'ère du pétrole peu coûteux est pratiquement derrière nous et nous devrons composer avec des produits pétroliers très coûteux à l'avenir.
Cette année, les habitants du Nord que je représente, les gens des Territoires du Nord-Ouest, ont vu les prix du pétrole et des produits pétroliers augmenter de 10 p. 100, tant pour les consommateurs que pour les pouvoirs publics. Cela veut dire une perte de 10 p. 100 l'an prochain pour l'ensemble de notre économie: 10 p. 100 des dépenses des gouvernements, des entreprises et des employés. Tous en souffriront. Les régions nordiques du Canada assument un lourd fardeau parce que nous n'avons pas su nous adapter.
Mon gouvernement, dans les Territoires du Nord-Ouest, s'efforce de changer. Il investit dans la valorisation bioénergétique. Il réussi à convertir des immeubles au biocarburant. Il envisage de grands projets hydroélectriques. Il tente de lancer des initiatives à sa mesure.
Le Canada a besoin d'un programme solide en matière d'énergie, un programme qui fournira des réponses aux Canadiens à la grandeur du pays. Voilà ce que préconise notre parti.
Nous avons travaillé très fort sur le projet de loi . Ce projet de loi nous donne une très belle occasion d'élaborer un programme national d'amélioration du rendement énergétique en utilisant le système de plafonnement et d'échange conçu et préconisé par les libéraux et les bloquistes. Nous avons besoin au Canada de telles mesures judicieuses et de bonnes politiques qui font l'unanimité pour avancer. Voilà ce que nous avons tenté de faire avec le projet de loi C-30 et nous avons plutôt bien réussi. Pourquoi le gouvernement ne comprend-il pas que nous avons besoin de ce genre de choses au pays?
Je sais qu'il me reste peu de temps, mais ce débat est très important pour les Canadiens et j'espère que nous prenons tous cela très au sérieux.
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Monsieur le Président, je suis heureux d’avoir l’occasion de participer au débat sur cet important sujet.
Il y a un fait important à noter dans ce débat: nous sommes tous d’accord pour dire qu’il faut offrir aux Canadiens une multitude de solutions au problème. L’énergie éolienne, l’énergie solaire et toute une série d’autres propositions sont à l’étude. Tout cela ajoutera de la capacité sur le marché. Il n’y a cependant pas de doute que nous vivons dans une société moderne qui continuera à dépendre de l’essence et des produits pétroliers dans l'avenir prévisible.
Tout en ajoutant de nouveaux éléments au réseau, nous avons vraiment besoin de discuter de la façon d’affronter la hausse rapide du prix d’un produit dont nous ne pouvons pas nous passer pour faire tourner nos industries, chauffer nos maisons et poursuivre nos activités quotidiennes.
Venant d’une ville qui dépend de l’industrie automobile, je me bats depuis longtemps afin que cette industrie change radicalement en adoptant des normes plus strictes pour augmenter le rendement énergétique et réduire la pollution. Il a été très difficile de persuader certaines sociétés. Certaines ont compris, mais celles qui ne l’ont pas fait en paient les conséquences maintenant. Le débat d’aujourd’hui sur les prix de l’énergie n’aboutira pas à des résultats si nous n’examinons pas le contexte général de ce que nous comptons faire de ces produits dans notre société.
Le Nouveau Parti démocratique demande une enquête publique sur cette question depuis plus d’un an. Cela s’inscrit d’ailleurs dans le cadre de ce que le Parlement a fait ces dernières années. En 2002, je faisais partie d’un groupe du Comité de l’industrie qui a examiné les prix de l’essence. Il aurait été utile que le ministre de l’Industrie prenne la parole ce soir. Je ne sais pas s’il doit le faire plus tard. Même en 2002, on avait invoqué toute une série de prétextes pour justifier les bénéfices excessifs et la spéculation qui coûtent cher aux Canadiens et ne sont pas fondés sur des faits réels, même en ce qui concerne le prix de l’essence.
Lorsque les prix avaient grimpé en 2002, suscitant de grandes préoccupations, le Parlement avait été rappelé pendant l’intersession. L’industrie avait présenté une série d’arguments. Les gens s’en souviennent peut-être parce qu’ils ont souvent entendu les mêmes prétextes plus tard. À cette époque, la hausse rapide des prix avait été attribuée à la spéculation entraînée par la crainte d’une guerre en Irak. On avait également invoqué des conflits de travail au Venezuela, la crise politique au Nigéria, le froid inhabituel qui sévissait dans la partie nord-est de l’Amérique du Nord et la baisse générale des stocks dans le continent.
Il y a eu des discussions au sujet du projet de loi qui modifiait la Loi sur la concurrence, mais, à l'époque, il était recommandé de créer une agence de surveillance du secteur pétrolier. Ironiquement, encore aujourd'hui, l'Institut canadien des produits pétroliers n'a pas d'objection à la création d'une telle agence. Nous voulions faire la lumière sur la question de sorte que les consommateurs aient l'impression d'avoir davantage de pouvoir et que ce soit une agence gouvernementale qui rende directement des comptes afin que l'on n'ait plus à s'en remettre à l'industrie elle-même pour recueillir l'information.
Cette agence n'a jamais vu le jour. Un changement a été proposé à la Loi sur la concurrence. Il est cependant arrivé beaucoup trop tard au cours du processus. Cette agence pourrait être sur pied et fonctionnelle, malheureusement, ce n'est pas le cas et cela a des conséquences.
Si nous revenons à aujourd'hui, nous entendons les mêmes vieilles excuses. Elles sont réapparues. J'ai un tableau. Lorsque nous avons examiné à nouveau la question au Comité de l'industrie, nous nous sommes penchés sur le raffinage et la marge bénéficiaire. C'est intéressant parce que la marge d'exploitation du marché est très stable sur une certaine période et on n'y enregistre que quelques pics.
Nous constatons présentement du côté du raffinage que la marge d'exploitation enregistre des pics importants en réaction à une série d'événements. Ce sont l'invasion de l'Irak, la panne d'électricité, les faibles stocks d'essence aux États-Unis, les ouragans Katrina et Rita, et des stocks d'essence encore plus bas aux États-Unis.
À l'époque, nous avions fait ressortir le manque de capacité de raffinage, ce qui est très intéressant parce que le Bureau de la concurrence a déclaré qu'il ne pouvait pas conclure qu'il y avait collusion dans le secteur, mais que le secteur n'avait pas vraiment besoin de collusion. En raison de l'intégration verticale des entreprises, il n'est même pas nécessaire d'avoir un plan bien élaboré. Les choses se placent fondamentalement d'elles-mêmes. Il y aurait un manque de concurrence, donc, un manque de reddition de comptes.
Un des exemples les plus intéressants que l'on ait vus au Canada est, à mon avis, la cessation des activités de Petro-Canada à Oakville. L'entreprise aurait pu réinvestir dans ces installations de raffinage et faire davantage de raffinage au Canada. Il importe de prendre note qu'il ne s'agit pas uniquement de l'essence pour les véhicules à moteur, mais également de nos plastiques et de toute une série d'autres usages industriels.
De toutes façons, lorsque l'entreprise a décidé de ne pas y investir, elle a décidé d'importer au Canada de l'essence d'Esso en Europe. Il n'y a pas de véritable concurrence dans une telle situation. Lorsque nous achetons chez Petro-Canada de l'essence qui a été raffinée par Esso, on ne stimule pas vraiment la concurrence.
Le grand changement auquel nous avons assisté est une spéculation ininterrompue et une série de fluctuations sur les marchés boursiers qui ont coûté cher aux Canadiens, et le prix a augmenté. Mais nous avons aussi vu d'autres pays utiliser plus de pétrole et d'essence, ce qui a accru les besoins. Le résultat -- dont il est important de parler dans le débat ici ce soir -- c'est que les pétrodollars ont eu une incidence sur la monnaie canadienne.
Nous avons vu la croissance de ce secteur s'accélérer à la vitesse de l'éclair, à bien des égards. Il est allé plus loin, plus rapidement, et nous avons vu les besoins augmenter dans d'autres secteurs. C'est le secteur manufacturier qui a écopé, au moment où nous abordons un cycle d'exportations accéléré qui a fait grimper considérablement notre dollar.
Par quoi cela se traduit-il concrètement? Depuis janvier dernier, nous avons perdu 60 000 emplois dans le secteur manufacturier. Au cours des trois dernières années, nous en avons perdu environ 250 000 parce que le dollar, qui a baissé aux alentours de 60 ¢ et était probablement sous-évalué et aurait peut-être dû se situer dans les 70 ¢, a été propulsé à la hausse, dépassant maintenant le dollar américain. De dire que tous les emplois du secteur manufacturier sont déplacés au Mexique, en Chine, en Inde ou ailleurs relève du mythe, si on prête suffisamment attention.
Je peux affirmer aux députés, au moment où je parle, que je perds constamment des emplois dans ma collectivité et qu'ils sont déplacés aux États-Unis et ce n'est pas seulement une question de salaire, comme on le dit parfois en guise d'excuse. C'est parce que notre dollar et notre stratégie manufacturière ont été minés si rapidement que nous n'avons pas eu le temps de nous adapter.
Nous avons donc des cas comme celui dont nous avons entendu parler aujourd'hui à Radio-Canada, où une entreprise de camionnage du Nouveau-Brunswick a décidé qu'elle devait fermer ses portes. L'entreprise possède 35 camions. Elle dessert le Nouveau-Brunswick et d'autres secteurs de la côte Est, mais n'est plus en mesure d'alimenter ses véhicules en carburant. Auparavant, les fournisseurs d'essence lui accordaient un délai plus long pour régler ses frais d'exploitation. Ils ont maintenant imposé une limite de sept jours qui a été coûteuse pour l'entreprise. Cette entreprise de camionnage ne peut obtenir une ligne de crédit de la banque en raison du risque occasionné par les fluctuations du prix de l'essence.
Qu'est-ce que cela signifie? Cela signifie que l'entreprise doit fermer ses portes. Évidemment, l'empire Irving se frottera les mains puisque son secteur du camionnage aura davantage l'allure d'un monopole. Nous avons donc également comme résultat une perte de concurrence.
C'est la raison pour laquelle nous demandons une enquête publique. Nous demandons également un bureau de l'ombudsman et un centre d'échange de l'information, de manière à assurer que l'on rende des comptes aux Canadiens.
Tout récemment, Mesures Canada a réalisé une étude, qui a dû être obtenue par demande d'accès à l'information, selon laquelle 5 p. 100 des pompes donnaient un comptage erroné et ce, à l'avantage des sociétés distributrices dans 75 p. 100 des cas. Comment se peut-il que Mesures Canada ne rende pas publique cette information et ne la dépose pas à la Chambre des communes pour que les Canadiens puissent en prendre connaissance? N'y aurait-il donc aucune obligation redditionnelle?
Nous ne savons même pas si des accusations ont été portées concernant toutes ces pompes dont la lecture était erronée. Aspect intéressant, on a également révélé qu'un grand nombre d'entre elles n'avaient jamais été évaluées au cours des sept ou huit dernières années. Pourtant, ces appareils sont utilisés tous les jours.
Nous avons devant nous une industrie dont les bénéfices sont à des niveaux record, notamment en raison d'un avantage inattendu que leur accorde le gouvernement actuel jusqu'en 2015 selon le budget. Or, elle n'est même pas en mesure d'assurer le bon fonctionnement des appareils qui servent à distribuer ses produits. C'est une industrie qui braque littéralement les Canadiens au pistolet à essence.
Je crois que le temps de la reddition des comptes est venu à plusieurs égards. Laissons les consommateurs obtenir l'aide dont ils ont besoin grâce à une institution gouvernementale indépendante et permettons-nous en même temps de discuter de la marche à suivre à l'égard de cette richesse nationale puisqu'il s'agit d'une richesse nationale qui a des répercussions négatives sur d'autres types d'industries. Nous ne pouvons pas faire semblant de l'ignorer. Nous ne pouvons pas faire comme si tout cela allait disparaître parce que nous perdons de bons emplois à valeur ajoutée alors qu'il pourrait en être autrement.
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Monsieur le Président, c'est pour moi un plaisir de prendre la parole aujourd'hui pour participer à ce débat d'urgence sur le prix de l'essence. Je partagerai mon temps de parole avec mon collègue de .
Évidemment, le prix élevé de l'essence préoccupe tous les Canadiens et tous les députés de la Chambre. Nous sommes tous au courant de l'effet des prix croissants de l'essence sur l'économie et sur les Canadiens, qu'il s'agisse des particuliers ou des entreprises. Les automobilistes, les camionneurs, les chauffeurs de taxi: tout le monde est concerné par le prix de l'essence. Personne ne veut payer plus cher pour l'essence ni pour rien d'autre, d'ailleurs. Toutefois, à titre de parlementaires, nous devons être clairs sur ce que nous pouvons ou ne pouvons pas faire à cet égard.
Premièrement, je signalerai que la réglementation directe du prix de vente au détail de l'essence ne relève pas du gouvernement fédéral, sauf en cas d'urgence nationale. Ce sont les provinces qui ont le pouvoir de réglementer le prix de l'essence. Comme on le sait, j'en suis convaincu, quatre provinces, soit Terre-Neuve-et-Labrador, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et l'Île-du-Prince-Édouard, ont choisi de limiter le prix de vente au détail de l'essence. Au même moment, le Québec a choisi de fixer un prix minimum pour l'essence.
En plus de ne pas vouloir s'immiscer dans un champ de compétence provinciale, notre gouvernement croit à la concurrence et au libre jeu du marché qui ont permis à notre économie de prospérer. La concurrence conduit à l'innovation et à la croissance économique. Le Canada affiche une réussite économique soutenue grâce à la privatisation, au libre-échange et à la déréglementation. En reposant sur la concurrence et sur le libre jeu du marché, notre économie a crû.
Notre gouvernement est déterminé à créer le type d'environnement concurrentiel qui rendra les Canadiens plus prospères. Néanmoins, nous savons bien que les gouvernements ne sont pas à l'origine de la prospérité. À notre avis, le travail de notre gouvernement consiste à mettre en place les conditions qui favoriseront l'innovation et l'entrepreneurship. Dans ce cadre, c'est le secteur privé qui innovera, qui prendra des risques et qui créera des richesses dans l'intérêt de tous les Canadiens.
Notre gouvernement est pleinement déterminé à assurer le leadership économique en vue d'un avenir prospère. Pour y parvenir, nous avons élaboré notre plan économique à long terme, Avantage Canada, ainsi que d'autres initiatives, comme notre Stratégie des sciences et de la technologie.
Comme nous l'avons indiqué dans notre récent Énoncé économique, nous miserons sur cette base en introduisant de nouvelles mesures importantes qui aideront des entreprises canadiennes à soutenir la concurrence, qui attireront de nouveaux investissements au Canada, qui accroîtront la productivité et qui créeront des emplois plus nombreux et mieux rémunérés pour les Canadiens.
Je note aussi qu'en juillet 2007, notre gouvernement a annoncé la création du Groupe d'étude sur les politiques en matière de concurrence. Le mandat de ce groupe consiste à examiner deux textes législatifs canadiens: la Loi sur la concurrence et la Loi sur Investissement Canada. Le groupe doit remettre son rapport d'ici à la fin de juin 2008. Nous nous réjouissons de connaître ces recommandations qui, j'en suis persuadé, nous aideront à veiller au fonctionnement efficace des politiques du Canada en matière de concurrence et d'investissement, ce qui nous permettra de favoriser encore davantage l'investissement étranger et de créer des emplois plus nombreux et mieux rémunérés pour les Canadiens.
Je viens de mentionner la Loi sur la concurrence. Chaque fois qu'il est question du prix de l'essence au Canada, la Loi sur la concurrence et le rôle du Bureau de la concurrence sont inévitablement mentionnés. Comme le malentendu persiste au sujet de leurs rôles, je crois qu'il serait utile de prendre un moment pour expliquer ce qu'est le Bureau de la concurrence.
Le Bureau de la concurrence est un organisme indépendant qui contribue à la prospérité des Canadiens en protégeant et en faisant valoir la concurrence sur les marchés ainsi qu'en permettant aux consommateurs de faire des choix éclairés. Sous la direction du commissaire de la concurrence, cet organisme fait enquête sur les pratiques anticoncurrentielles et cherche à faire respecter les lois qui relèvent de son mandat. Le commissaire de la concurrence est chargé de l'administration et de l'application de la Loi sur la concurrence. La loi prévoit des dispositions criminelles et civiles portant sur les fusions et l'abus de position dominante, entre autres.
En ce qui concerne l'essence, le Bureau de la concurrence étudie les prix de vente en gros et au détail pour déterminer si ces prix sont dus au libre jeu du marché, surtout en période de grande volatilité des prix. Pour ce qui est de l'industrie pétrolière, ou de toute autre industrie, d'ailleurs, le bureau cherche à déterminer en particulier s'il y a eu infraction à la Loi sur la concurrence. Si des éléments de preuve suffisants montrant qu'il y a eu infraction à la loi sont recueillis, le bureau fait enquête et prend normalement les mesures qui s'imposent.
Par exemple, le Bureau de la concurrence a fait, au fil des ans, six grandes études sur l'industrie de l'essence. En plus, les enquêtes du bureau ont donné lieu à 13 procès criminels liés au prix de l'essence et du mazout. Huit de ces procès ont abouti à des condamnations.
Autrement dit, le Bureau de la concurrence intervient dès qu'un facteur autre que le libre jeu du marché influe sur le prix d'un produit comme l'essence. En général, en laissant le jeu de l'offre et de la demande déterminer les prix, on obtient une répartition optimale des ressources, ce qui envoie les bons signaux à la fois aux producteurs et aux consommateurs. Les prix élevés indiquent un resserrement de l'offre, invitent les producteurs à produire davantage et les consommateurs à consommer moins.
La réglementation des prix et les autres restrictions faussent ces signaux, ce qui conduit à une mauvaise affectation des ressources et nuit en définitive aux consommateurs.
Permettez-moi maintenant de parler brièvement d'un projet de loi privé du Bloc québécois sur lequel se penche actuellement le Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie. Le projet de loi propose un certain nombre de modifications à apporter à la Loi sur la concurrence.
Le Bloc a clairement fait un lien entre le projet de loi et la question du prix élevé de l'essence. De plus, il a affirmé que l'adoption du projet de loi C-454 réglerait la question du prix élevé de l'essence. Ce n'est pas le cas. Aucune des propositions contenues actuellement dans le projet de loi C-454 n'aura d'impact sur le prix de l'essence que prévoit le Bloc.
Permettez-moi de vous donner rapidement un exemple. En ce moment, comme les prix montent, le Bureau de la concurrence reçoit souvent des plaintes de la part des consommateurs qui se sentent exploités par des prix qu'ils jugent trop élevés. Les entreprises sont généralement libres de fixer leurs propres prix au niveau que pourra soutenir le marché. Ce n'est pas parce que les prix montent qu'il y a infraction à la Loi sur la concurrence ou que quelqu'un devrait intervenir pour réglementer les prix.
Les prix élevés préoccupent le bureau lorsqu'ils résultent d'un comportement anticoncurrentiel, contraire à la Loi sur la concurrence, comme dans le cas d'une conspiration visant à faire monter les prix. Comme je l'ai déjà dit, lorsque le bureau constate qu'il y a eu infraction à la Loi sur la concurrence, il prend les mesures qui s'imposent. Dans le projet de loi , le Bloc a inclus une disposition pour faire face aux prix abusifs. Le Bloc a indiqué qu'il fallait intervenir dans les cas où le prix de l'essence est considéré comme « trop élevé », peu importe la raison de cette augmentation. Comme nous le savons tous, il existe divers facteurs, à l'échelle nationale et à l'échelle internationale, qui jouent dans le prix de l'essence.
Malgré tout, le Bloc a décidé que l'essence devrait être réglementée, surtout au niveau des prix et des marges de profits. La disposition proposée dans le projet de loi signifierait en fait que le gouvernement fédéral serait responsable de la réglementation du prix de l'essence.
Comme je l'ai déjà indiqué au début, la réglementation directe du prix de vente au détail de l'essence ne relève pas de la compétence du gouvernement fédéral, sauf en cas d'urgence nationale. La disposition contenue dans le projet de loi ferait que le Bureau de la concurrence aurait à déterminer quotidiennement si le prix de l'essence est juste ou « trop élevé ».
Et d'après le projet de loi , le Bureau de la concurrence aurait à procéder de la même façon pour pratiquement tous les autres produits, quotidiennement. Je vous le demande, monsieur le Président, cette solution vous paraît-elle vraiment efficace?
Pour ce qui est des libéraux et de leur suggestion d'ajouter une taxe de carbone, cela ne ferait qu'augmenter de beaucoup le prix à la pompe.
Même si je crois que certains députés de la Chambre souhaitent que le prix de l'essence soit moins élevé, nous devons être très prudents pour que les propositions qui nous sont présentées n'aient pas de conséquences imprévues en ouvrant de vastes secteurs de l'économie à la réglementation des prix par le fédéral.
En conclusion, contrairement au Bloc, j'aimerais faire aux Canadiens une suggestion utile. D'abord, le site Web du Bureau de la concurrence contient de l'information pour aider les consommateurs à comprendre le marché de l'essence. De plus, pour obtenir des détails supplémentaires, je recommande le site Web de Ressources naturelles Canada, Info-Carburant. Ce site présente de l'information claire et pertinente sur le prix et le marché des carburants ainsi que des moyens de gérer le coût de l'énergie. De l'information à jour et factuelle sur l'évolution des prix aidera les Canadiens à comprendre comment les marchés pétroliers mondiaux influent sur leur vie.
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Monsieur le Président, c'est tout un honneur de participer à ce débat d'urgence.
À mon avis, le gouvernement tente actuellement d'aller de l'avant et il travaille d'arrache-pied pour stimuler l'économie sans augmenter les impôts. Notre but est de réduire les impôts et nous nous refusons à imposer une nouvelle taxe sur le carbone aux consommateurs.
Le renvoi par le comité du projet de loi d'exécution du budget à la Chambre des communes montre bien ce que le gouvernement fait pour les Canadiens. Le projet de loi est l'assurance d'un budget équilibré. Il dose les dépenses et prévoit des investissements dans des domaines prioritaires comme le secteur forestier et l'environnement. Il garde l'impôt des Canadiens au plus bas. Il obtient tous ces résultats sans imposer aux familles canadiennes une nouvelle taxe sur le carbone et sur le mazout.
Jusqu'à maintenant, le gouvernement a pris des mesures qui permettront sur six ans des réductions d'impôt de près de 200 milliards de dollars entrant en vigueur dès cette année. De ce montant, 140 milliards de dollars profiteront aux particuliers, ceux-là mêmes qui sont particulièrement touchés par la flambée des prix du pétrole.
L'automne dernier, nous avons pris des mesures pour stimuler l'économie et prévenir les problèmes auxquels nous sommes actuellement confrontés, grâce à des réductions d'impôt qui avaient pour but de préserver le dynamisme de l'économie canadienne. En fait, le mois dernier seulement, plus de 19 000 emplois ont été créés. Plus de 750 000 nouveaux emplois ont été créés depuis que notre parti a pris le pouvoir. Le gouvernement sait mettre en place les assises budgétaires appropriées. Le gouvernement agit.
Cette année, grâce à la réduction de la TPS, les Canadiens paieront un demi-milliard de dollars de moins en taxes sur l'essence que l'année dernière. En 2009, l'argent qui sera transféré aux municipalités grâce au fonds de transfert de la taxe sur l'essence augmentera de près de 50 p. 100. En 2008-2009 seulement, la valeur de ce transfert atteindra 23,2 millions de dollars. En 2009-2010, ma province, le Nouveau-Brunswick, bénéficiera d'un remboursement de la taxe sur l'essence de 46,4 millions de dollars. Voilà autant d'argent de plus pour nos routes, nos autoroutes et nos ponts locaux. Tout cela fait partie du Fonds Chantiers Canada, un programme de 33 milliards de dollars qui permettra de faire le ménage après 13 années de négligence dans le domaine des infrastructures.
Nous avons investi 2 milliards de dollars dans les carburants propres et renouvelables et 1,5 milliard de dollars dans les provinces et dans les territoires pour la mise en oeuvre de leurs programmes de lutte contre les changements climatiques. Il y a des initiatives écoénergétiques pour le financement de la construction, du développement et de la recherche dans les domaines de l'énergie solaire, de l'énergie éolienne, de l'énergie tirée de la biomasse, de l'énergie géothermique et de l'hydroélectricité.
Je veux mentionner notre programme écoMARCHANDISES. L'entreprise de camionnage Sunbury Transport, de la région de Fredericton, va installer des groupes électrogènes d'appoint sur ses camions. Cette mesure permettra d'économiser d'énormes quantités d'essence pendant la nuit, durant les périodes de repos.
Nous avons également réduit le fardeau fiscal — il est à son plus bas depuis 50 ans — et remboursé près de 40 milliards de dollars de la dette. De plus, nous avons aidé les entreprises à créer des emplois. Nous savons que les Canadiens ne veulent pas payer plus d'impôt. Ils veulent des résultats. Le gouvernement s'attache à réduire les impôts, à construire des routes et des ponts et à favoriser une énergie plus propre.
Une taxe sur le carbone n'est qu'une autre idée théorique.
Il n'y a pas si longtemps, le député de a notamment dit que les libéraux ne hausseraient pas la taxe sur l'essence. Tandis que notre gouvernement offre des résultats concrets, le chef libéral et son parti tentent de vendre une tout autre option. Les libéraux ont décidé qu'une période où le prix de l'essence atteint des sommets et où l'incertitude économique règne est le moment idéal pour établir une lourde taxe sur le carbone qui ne fera que punir les Canadiens en faisant augmenter le prix de l'essence, de l'électricité et de tout ce qu'ils achètent. Si les libéraux réussissent à imposer cette nouvelle taxe énorme, on ne pourra reculer. Les Canadiens seront contraints de payer des impôts plus élevés pour toujours.
La semaine dernière, je me suis entretenu avec un homme âgé de ma circonscription. Il m'a parlé de la taxe sur le carbone et de l'idée de la répercussion de l'impôt. Il m'a dit que les gens voulaient que leurs impôts diminuent. Il a également dit que la répercussion de l'impôt pourrait être une bonne chose. Je lui ai répondu que nous n'en savions pas assez à ce sujet, mais qu'il semblerait que tout ce que les gens achètent serait taxé et qu'il s'agirait d'une taxe sur le carbone. Il parlait de mesures de répercussion de l'impôt. Je lui ai fait remarquer qu'il avait connu de nombreux gouvernements, qu'il avait vu beaucoup de choses. Je lui ai demandé s'il avait vu beaucoup de modifications fiscales au cours de sa vie. Je lui ai demandé s'il avait déjà vu l'imposition d'une taxe que les gens récupéraient. Il m'a dit n'avoir jamais rien vu de tel. J'ai voulu savoir s'il pensait que pareille taxe récompenserait les Canadiens, qui, chaque semaine, doivent acheter de l'essence pour leurs voitures et leurs camions et du mazout pour se chauffer et qui espèrent obtenir, à la fin de l'année, un allègement fiscal alors qu'ils ont eu du mal à joindre les deux bouts au quotidien. Une fois que cette taxe sera en vigueur, elle le sera pour toujours.
Le chef libéral a promis pendant la campagne électorale de ne pas imposer une taxe sur le carbone. En 2006, pendant la campagne électorale, il a promis ceci:
Pour réduire les émissions, une taxe sur le carbone est moins efficace qu'un marché du carbone. Selon certains de mes collègues qui ont participé à la course à la direction du Parti libéral, une taxe sur le carbone serait la mesure la plus efficace pour réduire la pollution climatique. C'est tout simplement une mauvaise politique, pour les raisons suivantes:
1) Une taxe sur le carbone est presque toujours une taxe directe sur les combustibles fossiles.
2) Une taxe sur le carbone est une taxe uniforme qui coûte à chaque pollueur un montant donné par tonne d'émissions. Une telle taxe n'augmente pas lorsque le marché est à la hausse et ne diminue pas lorsque les temps sont difficiles. Dans le marché de l'énergie en particulier, lorsque les prix montent en flèche, toute taxe qui n'est pas prohibitive ne nuit guère aux grands producteurs.
3) Enfin, et surtout, une réduction uniforme des émissions dans tous les secteurs et toutes les industries éliminerait les bénéfices potentiels qu'on obtiendrait en favorisant au maximum les réductions dans les domaines où elles engendreraient le moins de coûts.
Voilà ce qu'est une bonne politique, une politique qui nous permet d'obtenir le meilleur rendement pour notre argent le plus rapidement possible.
Le député de a aussi dit que les prix de l'essence avaient doublé depuis l'élection du gouvernement. Il a tort, tout comme le député de a tort lorsqu'il dit que l'essence coûtait 84 ¢ lorsque les libéraux étaient au pouvoir. En consultant les archives, on voit que l'essence coûtait 1,22 $ le litre en août et en septembre 2005. Les libéraux disent que l'essence coûte deux fois plus cher et qu'elle coûtait 84¢ lorsqu'ils étaient au pouvoir. Bien sûr, ce fut un jour le prix de l'essence, mais sous le régime libéral l'essence coûtait plus cher que cela.
Nous pouvons tous dire que les prix de l'essence seront durs à supporter, et c'est vrai. Le chef libéral a dit aussi qu'il aiderait les secteurs manufacturier et forestier. Selon un article du Windsor Star, les agriculteurs devraient voir leurs coûts augmenter et cette hausse devrait donner lieu à une augmentation des coûts des aliments. En fait, les coûts de presque tous les produits que nous fabriquons ou vendons devraient augmenter un jour ou l'autre, car les secteurs de la fabrication et de l'expédition dépendent des combustibles fossiles.
Les Canadiens devraient voir non seulement le coût de l'essence passer à plus de 2 $ le litre et celui du chauffage et de l'électricité augmenter de 50 p. 100, mais ils auraient à faire face aussi à l'augmentation des coûts de tous les produits. Et ce n'est pas tout, car nos industries d'exportation seraient aussi frappées de plein fouet et augmenteraient elles aussi leurs prix, ce qui leur ferait perdre leur place concurrentielle dans un marché mondial où la concurrence est déjà féroce.
J'ai écouté ce qu'a dit mon collègue du NPD, le député de. Je représente l'une des régions du pays où le secteur du camionnage est le plus important, c'est-à-dire les comtés de Carleton et de Victoria au Nouveau-Brunswick. Au cours de la pause parlementaire, la semaine dernière, j'ai pu rendre visite à quelques entreprises de camionnage. C'est un secteur qui traverse une dure période. Cependant, les problèmes ne se résument pas à la hausse du prix du carburant. Lorsqu'on se propose de passer la bride aux pétrolières et de régler le problème, on se rend compte, comme je l'ai dit, que six études ont été faites et qu'elles ont toutes abouti à la constatation qu'il n'y avait pas collusion pour fixer les prix.
Pour les entreprises de camionnage, il y a autre chose que les prix. Compte tenu de la concentration de ces entreprises, je dois m'inscrire en faux contre l'idée qu'il y aura moins de concurrence. Les entreprises m'ont parlé de la réglementation. Elles voudraient qu'il y ait uniformité d'une province à l'autre, car le manque d'uniformité leur coûte cher. Elles m'ont parlé de programmes fiscaux et de la recherche de moyens pour modifier le programme écoMARCHANDISES de manière à ce que les camions puissent être munis des appareils leur permettant d'économiser le carburant. Elles m'ont parlé des ressources humaines et de la difficulté d'engager des chauffeurs. Elles sont d'avis que les changements importants que nous apportons au système d'immigration leur seront utiles pour trouver des chauffeurs. Elles m'ont aussi parlé des taxes.
Mon collègue néo-démocrate, le député de , a parlé des moyens utilisés par le président Bush. En fin de compte, le prix de l'essence dépend surtout de l'offre et de la demande. Dans le monde actuellement, on consomme environ 86 millions de barils de pétrole par jour, avec une production qui est de près de 87 millions de barils par jour. Il est faux de croire que, d'un coup de baguette magique, on peut régler ce problème. Il n'est pas facile pour le Canada d'agir sur des facteurs comme le risque d'une grève ayant une incidence sur un pipeline au Nigeria. C'est un facteur qui fait augmenter immédiatement le prix du pétrole, mais sur lequel nous n'avons pas beaucoup de prise.
Il y a des progrès qui se font. On innove dans l'industrie automobile. Le programme écoMARCHANDISES est un programme dynamique. Les incitatifs pour la production d'énergie renouvelable et pour l'utilisation du transport en commun vont être bénéfiques dans l'ensemble du Canada.
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Monsieur le Président, c'est avec grand plaisir que je prends la parole dans le cadre de ce débat d'urgence sur le prix de l'essence. Je vais partager le temps de parole qui m'est accordé avec le député d'.
Je n'ai qu'un point à souligner ce soir. Il s'agit de l'effet de cette hausse sur les habitants du Nord. Quelqu'un doit parler au nom de ceux qui vivent dans le Nord, dans l'Arctique et dans les secteurs nords des provinces. Les prix sont à l'origine de la crise que nous vivons, et c'est l'objet du débat ce soir. Cette crise frappe encore plus durement les habitants du Nord. J'ai été ravi d'entendre le porte-parole en matière de finances mentionner les besoins particuliers de ces habitants.
Permettez-moi d'expliquer pourquoi cette crise est encore plus aiguë dans le Nord.
Tout d'abord, les gens ont très souvent besoin d'un véhicule pour se rendre au travail. Ils vivent en région rurale et doivent parcourir de longues distances. Il y a environ 14 collectivités dans ma circonscription et une seule dispose du transport en commun. Il nous est impossible de prendre le métro, le tramway ou le train de banlieue. Nous devons nous rendre au travail d'une façon ou d'une autre, et le trajet est souvent long. Dans l'Arctique, on ne peut prendre le métro pour se rendre jusqu'à un trou dans la glace pour chasser le phoque.
Mes collègues du Sud du pays se plaignent ce soir de devoir payer 1,30 $ pour un litre d'essence. Dans le nord de ma collectivité, l'essence se vendait 1,67 $ le litre samedi dernier.
L'extraction des ressources est une activité importante dans le Nord. Je le répète, même si nous sommes déterminés à investir dans l'amélioration des technologies vertes, les activités minières, forestières et d'exploitation des placers nécessitent toujours beaucoup d'hydrocarbures. Et toute hausse du prix des hydrocarbures a d'énormes répercussions sur les habitants du Nord.
Pensez seulement aux transporteurs aériens en régions éloignées. Dans ma ville seulement, quatre avions de ligne atterrissent et décollent chaque jour. Cela va entraîner des coûts énormes pour la bonne marche de nos affaires et pour que les gens puissent aller et venir. Et je ne parle même pas de ceux qui vivent des ressources fauniques et qui doivent se rendre jusqu'à leur territoire de piégeage ou de chasse en motoneige, ou jusqu'à leurs filets par bateau.
Ma circonscription est le seul territoire au pays où le tourisme compte le plus grand nombre d'employés dans le secteur privé. Pour s'y rendre, les touristes doivent parcourir des centaines de milliers de kilomètres. Cette augmentation énorme du prix de l'essence sera désastreuse. Le tourisme diminuera à mesure qu'augmente le prix de l'essence pour les véhicules de plaisance, les avions et autres véhicules dont on se sert pour se rendre ici. L'augmentation touchera aussi les personnes qui viennent faire des randonnées ou du canot dans la nature sauvage.
Les habitants du Haut-Arctique doivent payer très cher leurs provisions, les aliments et les nécessités de la vie, sans parler de tout le reste.
Des gens m'ont demandé pourquoi plus ils progressent vers le nord, moins leur véhicule semble faire un bon kilométrage. Quand tous les Yukonnais regardent la pompe à essence, ils peuvent y lire que la mesure du volume est ajustée à une température de 15 degrés Celsius. En effet, le volume de l'essence change en fonction de la température, qui, en moyenne, est beaucoup plus basse dans le Nord.
La partie la plus importante de mon discours porte sur l'incidence désastreuse qu'aura l'augmentation du prix du mazout de chauffage domestique sur les habitants du Nord, particulièrement ceux à revenu faible ou fixe, les personnes âgées, les assistés sociaux, les mères seules. Imaginez un peu ce que cela leur coûtera pour survivre compte tenu de l'augmentation énorme du prix du mazout de chauffage.
Je vis dans une maison mobile relativement petite et le chauffage me coûte 900 $. Les gens qui reçoivent quelques centaines de dollars en aide sociale ou en prestations de pension n'auront pas grand choix. Quand il fait 30 ou 40 degrés sous zéro, ils doivent chauffer leur maison. S'ils ne la chauffent pas, leurs tuyaux vont geler, et ensuite ils vont geler. Vont-ils cesser de manger, par exemple, ou renoncer à autre chose pour chauffer leur maison? C'est un désastre, il faut faire quelque chose.
Les prix ont augmenté. Le ministre a dit ce soir que, depuis qu'il est entré en fonction, le prix du baril de pétrole a doublé. Il y a donc eu une énorme augmentation. En 2005, le précédent gouvernement libéral a annoncé la création du programme d'aide lié au coût de l'énergie, de 565 millions de dollars, qui visait à aider notamment les personnes âgées et les familles à faible revenu, mais le gouvernement conservateur ne l'a pas mis en oeuvre.
Quelle sympathie ces familles pauvres reçoivent-elles du quand les prix augmentent? Le premier ministre a dit dans l'édition du 20 avril 2006 du Vancouver Sun que nous devrons tout simplement nous habituer à la hausse du prix de l'essence.
C'est peut-être pourquoi les conservateurs ont annulé ou réduit un grand nombre des programmes d’économie d’énergie que les libéraux avaient mis en place. Le programme ÉnerGuide, qui était utilisé par des milliers de Canadiens, a été modifié et réduit. J'ai tenté de me rendre utile en le mentionnant dans mon bulletin d'information. Je me suis fait vivement critiquer par un des entrepreneurs qui utilisait d'habitude le programme. Il m'a expliqué la piètre qualité du programme modifié. Un des intervenants ce soir a déjà affirmé que le programme avait été modifié de telle façon que les personnes pauvres y auraient moins accès étant donné la suppression des vérifications. C'est totalement inacceptable et rétrograde.
Nous avions également mis en place le Programme d'aide à la remise en état des logements. Nous exercerons des pressions considérables sur le gouvernement pour nous assurer qu'il en prolonge la durée. Actuellement, il devrait prendre fin le 31 mars 2009. De nouveau, ce sont les gens qui peuvent le moins faire face aux coûts élevés de l'énergie qui ont besoin d'apporter des modifications et des améliorations à leur logement. Le refuse de dire s'il prolongera le programme au-delà du 31 mars 2009.
Il est vrai que les récentes augmentations de prix sont attribuables presque entièrement à des tensions touchant l'approvisionnement dans le monde, à la spéculation, à la demande accrue de pays émergents, à des faibles stocks, à l'instabilité politique dans les pays producteurs de pétrole et à la limitation de la capacité de raffinage. Est-ce que cela signifie que nous ne pouvons rien faire? Est-ce que cela signifie que nous ne devrions rien faire? Bien sûr que non.
Lorsque nous formions le gouvernement, nous avons créé un bureau d'information sur le prix de l'énergie que nous avons doté d'un budget d'environ 15 millions de dollars. Quelqu'un a déjà mentionné ce soir que l'ancienne Alliance canadienne était le seul parti opposé à cette mesure. Le gouvernement actuel a démantelé le bureau. Le ministre lui-même a déclaré ce soir, comme plusieurs autres conservateurs, que le Bureau de la concurrence avait fait six enquêtes sans trouver de collusion. Les gens ne le savent pas parce que le gouvernement a fermé le bureau qui en aurait informé la population.
Entre les fournisseurs de pétrole, les frais des oléoducs, le raffinage, les grossistes et les détaillants, le système est très complexe. Si ce bureau était là pour suivre l'évolution des prix et expliquer aux Canadiens comment fonctionne le système, il calmerait beaucoup de craintes et ferait en sorte que rien de fâcheux ne se produise.
Le simple fait que les prix de l'essence échappent à notre contrôle ne signifie pas que nous ne pouvons pas agir sur l'offre et la demande. Je parle ici de sources d'énergie de remplacement. Le gouvernement libéral avait des programmes visant à produire davantage d'énergie à partir des sources de remplacement pour nous permettre d'échapper au prix élevé du pétrole et de l'essence. Nous avons investi dans l'énergie solaire, les biocarburants, l'énergie éolienne et marémotrice, le charbon propre, l'énergie nucléaire, l'éthanol cellulosique, les thermopompes, l'hydroénergie et l'utilisation de l'hydrogène. Nous continuerons d'investir dans certaines de ces sources d'énergie.
Nous pouvons aussi agir sur la demande. Nous pouvons la réduire. Lorsque nous formions le gouvernement, un accord historique a été conclu avec les constructeurs d'automobiles en vue de la production de véhicules parmi les plus faibles consommateurs d'énergie au monde. Si nous étions au pouvoir, nous hausserions les normes canadiennes sur la consommation de carburant des véhicules à moteur afin d'atteindre, voire de dépasser, les normes les plus rigoureuses au monde.
Nous instituerions également un fonds de 1 milliard de dollars pour la prospérité d'un secteur manufacturier de pointe et améliorerions le crédit d'impôt pour la science, la recherche et le développement expérimental afin de stimuler de gros investissements dans le secteur manufacturier et le secteur automobile. Ainsi le Canada deviendrait un acteur de premier plan dans la production de véhicules écologiques et d'autres technologies vertes. Cela ferait diminuer la demande, ce qui nous éviterait tous les problèmes que l'on sait.
Le a déjà dit que, s'il était porté au pouvoir et si le prix de l'essence venait à dépasser 85 ¢ le litre, il supprimerait la TPS. Il n'a évidemment pas tenu cette promesse. Lorsque nous formions le gouvernement, au lieu de garder ces taxes, nous avons créé le transfert de la taxe sur l'essence. Les municipalités de ma circonscription sont très reconnaissantes de pouvoir se servir de cet argent pour mettre en oeuvre des projets durables, dont un certain nombre permettront de réduire leur consommation d'énergie et auront une incidence favorable sur ces prix élevés.
Ce que je veux que les gens retiennent avant tout c'est l'effet dévastateur du prix élevé de l'essence dans le Nord. Cet effet est beaucoup plus prononcé que dans le Sud. Un membre âgé des Premières nations est venu à mon bureau au cours du week-end et il m'a avoué tout simplement qu'il ne pouvait plus payer ses factures. Il m'a montré ses talons de chèques de pension. Il a une famille. Il n'est pas en bonne santé. Qu'est-ce qu'une personne comme lui peut faire quand elle a une facture d'huile de chauffage de 900 $? Il touche deux pensions qui lui procurent quelques centaines de dollars par mois. Si sa facture d'huile de chauffage double, comment va-t-il pouvoir l'acquitter?
À titre de parlementaires, il ne fait aucun doute que nous devons faire quelque chose si les prix se maintiennent au niveau actuel ou continuent de grimper. C'est la raison pour laquelle j'ai proposé des mesures, mais ce qui est certain c'est qu'il faut songer à ce monsieur âgé qui n'a pas les moyens de subvenir aux besoins de sa famille.
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Monsieur le Président, si ce débat à lieu ce soir, c'est parce que le prix de l'essence à la pompe a grimpé en flèche depuis que le gouvernement actuel a accédé au pouvoir, il y a 30 mois.
En janvier 2006, dans ma circonscription, le prix moyen était de 83,2 ¢ le litre. Hier, le 25 mai 2008, le prix moyen était de 1,25 $ le litre. Cela représente une hausse de 51 p. 100 pendant le règne de 30 mois du gouvernement.
Le prix de l'essence n'a jamais été aussi élevé. Les députés de tous les partis devraient réfléchir à cette question. Notre société devra prendre des décisions importantes.
La semaine dernière, à Beamsville, en Ontario, lors de sa séance de questions et réponses, le a reconnu son échec dans ce dossier, ce qui en dit long. Il a dit que la capacité des gouvernements d'influer sur le prix de l'essence en tant que tel est tellement faible que le jeu n'en vaut pas la chandelle.
Comme pour détourner l'attention de son manque de volonté crasse d'aider les Canadiens les plus durement touchés par l'augmentation du prix de l'essence, il a ajouté sur un ton de vengeance que le Canada n'avait pas besoin d'un gouvernement qui imposerait une taxe sur le carbone. Il a dit qu'une telle taxe serait risquée, que ce serait de la folie.
Depuis des semaines, les députés ministériels déclarent que notre plan entraînera une hausse du prix de l'essence. Ces allégations sont intéressantes, car nous n'avons pas encore publié notre plan et je peux assurer à la Chambre que nous n'en avons pas envoyé une copie par télécopieur au gouvernement par erreur.
Ces absurdités au sujet d'un plan libéral qui préconiserait l'augmentation du prix de l'essence découlent de la propension de ceux qui occupent les premières banquettes du gouvernement à inventer des scénarios au fur et à mesure. Ils n'ont pas encore vu notre plan, mais leurs attaques trahissent leur peur de la notion de la répercussion de l'impôt.
Pourquoi? Parce que le gouvernement n'a pas la moindre intention de faire quoi que ce soit au sujet du prix de l'essence. Il a choisi de ne rien faire, malgré tous les conseils prodigués et les tendances internationales.
Le gouvernement dit qu'il implantera un programme de plafonnement et d'échange à l'automne. Laissons donc ces députés le nier. Quel effet net aura un tel programme à l'automne? Ce dernier aura un effet considérable sur le prix de l'essence.
Les ministériels disent-ils la vérité aux Canadiens? Pas du tout. Ils sont trop occupés à congédier des ministres.
Le gouvernement n'a présenté aux Canadiens aucune analyse de son programme de plafonnement et d'échange, car il n'a rien fait. Cela nous rappelle vaguement « Prendre le virage », ce plan tristement célèbre d'avril dernier qui a jeté la consternation.
Depuis ce temps, pas moins de 10 organisations canadiennes et internationales très respectables ont montré que le gouvernement est dans l'erreur et qu'il n'atteindra jamais ses objectifs. En fait, c'est tout comme si nous planifions notre échec.
Oui, les libéraux élaborent un vrai plan pour s'attaquer aux changements climatiques et les Canadiens estiment qu'il est grand temps. D'ailleurs, nous ne sommes pas seuls.
L'an dernier, à l'occasion du Forum économique mondial, sir Nicholas Stern a déclaré que les taxes environnementales devaient jouer un rôle essentiel dans la lutte contre le réchauffement planétaire. En fait, il a déclaré qu'écarter une taxe sur le carbone est « un risque que nous ne pouvons pas nous permettre ».
Quelqu'un devrait dire au et au secrétaire parlementaire qui vient tout juste d'intervenir que sir Stern n'est pas un type de gauche qui préconise un « complot socialiste » visant à siphonner de l'argent. Sir Stern est surtout connu pour avoir déjà été l'économiste en chef de la Banque mondiale. Il a ensuite rédigé, en sa qualité d'expert, le rapport très acclamé du gouvernement du Royaume-Uni sur les effets économiques des changements climatiques.
En deux mots, il est exactement le genre de personne que nous devrions écouter. Il a dit ceci:
À moins d'agir rapidement et efficacement, nous n'arriverons pas à réduire nos émissions de dioxyde de carbone [...] nous devons réduire nos émissions actuelles d'environ 40 p. 100.
Les taxes sur le carbone sont une réponse responsable à une menace sans précédent à notre civilisation. Sir Stern a dit que:
Voici le pire échec du marché que le monde ait connu. Le marché n'a pas fonctionné parce que nous ne l'avons pas réparé. La justice exige que les pays riches, en grande partie responsables du problème, en fassent davantage pour le régler.
Nous savons qu'au cours des prochaines semaines et des prochains mois notre proposition audacieuse provoquera un débat national sur la façon de réconcilier l'économie et l'environnement, de façon à ce qu'aucun Canadien ne soit laissé pour compte.
La stratégie habituelle du gouvernement conservateur est toujours la même. Elle consiste à attaquer tout groupe qui se risque à le contredire. Cependant, la politique de la peur commence à s'essouffler.
Voici les bonnes nouvelles. Tom d'Aquino, président du Conseil canadien des chefs d'entreprise et David Suzuki s'entendent. Andrew Coyne, qui est loin d'être un rédacteur de gauche du magazine Macleans, est sur la même longueur d'onde que le Toronto Star. Pourquoi? Parce qu'il est grand temps que le système soit réformé en profondeur.
C'est une question de répercussion de l'impôt. Nous devons internaliser une externalité négligée. Nous devons mettre un prix sur le carbone et cesser de traiter l'atmosphère comme un dépotoir aux capacités illimitées.
L'essence du plan libéral c'est de réduire les taxes sur les choses que nous souhaitons le plus. Nous voulons des revenus plus élevés. Nous voulons davantage d'innovation. Nous voulons davantage d'économies. Nous voulons davantage d'investissements. Nous voulons accroître la productivité, d'autant plus que le Canada tire de l'arrière dans ce domaine. Notre plan permet de taxer davantage les choses dont nous voulons le moins. Nous voulons moins de pollution. Nous voulons moins d'émissions de gaz à effet de serre. Nous voulons moins de smog. Nous voulons certainement moins de déchets.
Voilà ce que nous voulons dire quand nous disons que notre plan n'aura aucune incidence sur les recettes. Chaque dollar de recette sera remis aux Canadiens sous forme de réductions d'impôts.
Voilà une politique économique et environnementale solide. Le transfert fiscal exige un changement de perspective. La mentalité du se rapproche vraiment de celle des années 1960 où on croyait qu'il fallait choisir entre une économie forte ou un environnement propre. Les conservateurs affirment que nous ne pouvons avoir les deux.
Selon le , le gouvernement fédéral n'a pas à se mêler de la vie des Canadiens. Par conséquent, le gouvernement ne fait rien alors que le prix de l'essence ne cesse de grimper et que les émissions de gaz à effet de serre augmentent considérablement.
Le gouvernement laisse le secteur manufacturier péricliter et refuse d'investir dans les technologies vertes de pointe qui pourraient créer des emplois dans l'avenir.
Il n'a pas de plan pour lutter contre la pauvreté. En fait, il n'aborde même pas la question.
Les libéraux, quant à eux, estiment que cette mentalité qui provoque un affrontement entre l'économie, l'environnement et la justice sociale illustre non seulement le manque d'imagination d'un parti ancré dans le passé, mais constitue également une erreur fondamentale. Nous pouvons et nous devons faire mieux comme pays.
Notre plan économique et environnemental aidera la classe moyenne et hissera bien des Canadiens au-dessus du seuil de la pauvreté. Il récompensera ceux qui font des gestes verts supplémentaires, ceux qui font plus que le strict minimum pour réduire la pollution, en mettant encore plus d'argent dans leurs poches. Les secteurs industriels seront récompensés par des réductions de l'impôt des sociétés. L'argent ainsi économisé pourra être réinvesti dans le développement de nouvelles technologies bonnes pour l'environnement et pour les résultats financiers. Tout le monde y trouverait son compte.
Dans toute la société canadienne contemporaine, il n'y a qu'un seul groupe qui ne comprenne pas que nous nous dirigeons vers un avenir dans lequel les émissions de carbone seront contrôlées: le Parti conservateur du Canada. De ce côté-ci de la Chambre, nous posons la question suivante: « Pourquoi le Canada ne voudrait-il pas gagner cette course vers une économie propre et écoefficace, une meilleure efficacité énergétique, une diminution du gaspillage, des impôts sur le revenu moins élevés et une productivité accrue? »
Non, le Parti libéral ne mènera pas de campagne de peur. Nous ne nous empresserons pas d'offrir aux Canadiens à tout prix la plus récente mesure fiscale bidon. Nous ferons notre travail de façon responsable. Nous dirons la vérité à propos de la crise des changements climatiques, de ce que les données scientifiques nous indiquent et de l'importance de fixer un prix adéquat au carbone. Coter le carbone a un effet énorme sur le marché et prépare le Canada à gagner la course du XXIe siècle, c'est-à-dire la course vers une société propre, verte et équitable.
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Monsieur le Président, j'ai déjà entendu l'histoire de quelqu'un à qui on a dit, avant qu'il prononce un discours: « Fais-leur vivre l'enfer. » Cette personne a répondu: « Je ne fais que leur dire la vérité. Les libéraux pensent que c'est infernal. » C'est ce que nous ferons ce soir une fois de plus.
Je suis heureux de prendre part au débat. Ce soir, nous avons vu les libéraux éviter à tout prix une discussion sur leur taxe sur le carbone. Je vais commencer par parler de ce que le gouvernement fait, de ce qu'il a fait et de ce qu'il fera pour les Canadiens. J'aborderai ensuite les options qui s'offrent aux Canadiens.
L'une des options les plus importantes proposées et adoptées par le gouvernement a été d'investir dans le domaine des transports et dans des mesures fiscales. Je vais en parler un peu ce soir.
Il ne fait aucun doute que le gouvernement a réalisé d'importants investissements. Il a investi les recettes tirées de la taxe sur l'essence dans l'infrastructure. Les libéraux qui sont ici ce soir ne veulent pas parler de leurs plans futurs et je soupçonne qu'ils ne veulent pas non plus revenir sur leurs gestes passés. Nous avons apporté des changements que les gens attendaient et qu'ils ont été ravis de voir se concrétiser.
Susan Fennell, mairesse de Brampton, a déclaré que le gouvernement conservateur avait fait davantage pour les municipalités au cours des deux dernières années que le gouvernement précédent en 13 ans. Je pense que cela en dit long sur nos mesures fiscales et sur nos mesures qui commenceront à influer sur le coût de l'essence au pays.
Dans le budget de 2008, par exemple, le a annoncé que le transfert de la taxe sur l'essence deviendrait permanent. Les municipalités canadiennes le demandaient depuis des années, mais les libéraux ne l'ont jamais fait. Nous avons donné suite à notre promesse de transférer 5 ¢ de la taxe d'accise perçue sur le litre d'essence et les municipalités disposent maintenant du financement durable et à long terme qu'elles réclamaient depuis longtemps pour leurs projets d'infrastructure. Les maires de partout au pays ont loué cette décision et affirmé qu'ils étaient heureux de pouvoir utiliser cette petite partie des fonds publics pour financer des projets aussi importants.
Le gouvernement a également présenté un plan d'infrastructure connu sous le nom de Chantiers Canada. Il s'agit d'un investissement sans précédent de 33 milliards de dollars dans le secteur de l'infrastructure. C'est le plus important investissement à avoir été accordé par un gouvernement au cours des 50 dernières années. Chantiers Canada doit servir à offrir aux Canadiens de l'eau plus propre, de meilleures routes, des frontières plus efficaces et de meilleurs transports en commun. Au moins deux de ces éléments auront des répercussions directes sur le prix de l'essence et la consommation à l'échelle du pays, soit le réseau routier et les transports en commun et les solutions de rechange.
Les plus grosses sommes accordées dans le cadre du plan Chantiers Canada ne visent pas uniquement le transport en commun. Après 13 années de paroles creuses sous le régime libéral, notre gouvernement a annoncé d'importants investissements. Par exemple, le budget de 2006 établissait un nouveau crédit d'impôt pour l'achat d'un laissez-passer de transport en commun. Ce soir, nous entendons les députés libéraux dire qu'à leur avis, nous n'avons pas fait grand-chose. Il est évident que cette nouvelle mesure adoptée dans ce budget a profité à tous les Canadiens qui utilisent régulièrement les transports en commun et qui achètent des laissez-passer mensuels.
Le budget de 2006 accordait également une somme de 1,3 milliard de dollars à l'appui des projets d'immobilisations dans le domaine des transports en commun. Aussi incroyable que cela puisse paraître, les libéraux et les néo-démocrates ont voté contre cet important crédit d'impôt. Ils tentent de nous convaincre ici ce soir qu'ils ont un plan quelconque, mais quand nous proposons des mesures pour venir en aide aux Canadiens, particulièrement au chapitre des transports en commun, ils s'y opposent.
En mars 2007, le a annoncé le versement d'un montant pouvant atteindre 962 millions de dollars, dans le cadre d'un partenariat avec la province de l'Ontario et cinq municipalités, dans le but de générer un investissement conjoint de près de 4,5 milliards de dollars pour des projets d'infrastructure en matière de transport en commun et de réseaux routiers dans la région du Grand Toronto. C'est une mesure qui permettrait de réduire les bouchons de circulation, d'améliorer l'environnement et d'accroître la croissance économique dans la région du Grand Toronto.
Il y a plus encore. Le projet de loi , la Loi portant exécution de certaines dispositions du budget, prévoit la création d'un fonds de 500 millions de dollars pour le transport en commun et de près de 250 millions de dollars pour des projets de capture et de stockage du carbone en Saskatchewan et en Nouvelle-Écosse. Cela a grandement stimulé l'économie et multiplié les possibilités dans ma province d'origine, la Saskatchewan.
Ce gouvernement a également décidé d'investir près de 500 millions de dollars dans les biocarburants afin de réduire le coût des combustibles, initiative que les autres partis ont jugée nécessaire. Nous sommes heureux de prendre les devants au sujet de telles solutions de rechange qui offrent d'autres possibilités aux gens et qui contribueront à réduire le coût des combustibles.
Les Canadiens comprennent que les sommes investies par ce gouvernement dans le transport en commun sont importantes. Voilà certaines de nos initiatives passées et actuelles.
J'aimerais prendre quelques minutes pour parler des solutions de rechange. C'est nécessaire parce que nous avons pris diverses initiatives fiscales. Je parlerai un peu plus d'autres initiatives dans quelques instants, mais j'aimerais discuter des solutions de rechange proposées aux Canadiens.
Les libéraux ont dit qu'ils ne tenaient pas à parler de plans fantômes ou autres choses du genre, mais le député précédent vient de dire que son parti préparait un plan. D'après ce que j'ai compris, il faisait référence au plan concernant la taxe sur le carbone dont les libéraux et les médias parlent depuis un mois.
Avec leur projet de taxe sur le carbone, les libéraux semblent vouloir faire croire aux Canadiens que cela ne leur coûtera rien. Il y aura un coût. Une telle taxe entraînerait par exemple une hausse du prix de l'essence, ce qui aura sans doute des répercussions sur les usagers du transport en commun, car il en coûterait davantage pour faire circuler les autobus.
Les coûts seront refilés aux Canadiens qui utilisent les transports en commun. Les Canadiens auront tôt fait de se trouver devant un dilemme. Il leur en coûtera plus cher d'utiliser leur voiture, mais il leur en coûtera aussi plus cher d'utiliser le transport en commun. Ce n'est qu'un autre exemple qui montre que l'opposition libérale n'a pas réfléchi au programme qu'elle tente de faire valoir.
Les Canadiens savent que les libéraux imposeront aux Canadiens une taxe sur l'essence punitive qui les obligera à payer plus cher tous les produits de consommations, du chauffage de leur maison à leur panier d'alimentation.
Les propos du NPD m'ont un peu frustré, car ce parti tente de retarder l'adoption du projet de loi alors que nous voulons, au moyen de cette mesure, fournir un appui financier important pour l'environnement et le transport en commun. Comme on peut le constater pendant le débat d'urgence que nous tenons ce soir, le Bloc semble être plus intéressé à se faire du capital politique dans ce dossier qu'à trouver des solutions concrètes. Je suppose que cela est dû à sa frustration, car il comprend qu'il ne pourra jamais changer les choses ici à Ottawa, qu'il ne sera jamais rien d'autre qu'un parti protestataire à la Chambre des communes.
Le gouvernement a pris plusieurs autres initiatives. J'aimerais en parler, car il importe que nous établissions le cadre de nos actions. Nous avons pris les devants. Le et le ont fait un travail incroyable de manière à prendre les devants et à réagir pour permettre à notre économie de demeurer vigoureuse.
J'aimerais parler de quelques-unes des mesures que nous avons prises. Nous avons accordé beaucoup d'allégements fiscaux aux particuliers aux cours des deux dernières années. Je n'ai pas besoin de dire que nous avons réduit la TPS de 2 p. 100. Nous avons pris la décision de réduire davantage la TPS que nous ne l'avions annoncé. Nous l'avons réduite de 1 p. 100, puis encore de 1 p. 100.
Ce soir, j'ai trouvé intéressant de lire des documents signalant que les libéraux aboliront cette réduction de taxe. Le porte-parole du Parti libéral en matière de finances a dit que l'augmentation de la TPS était seulement une possibilité, mais qu'elle était conforme à leur idéologie. Il a dit cela il y a environ un an. Le chef du parti a dit que les libéraux envisageraient l'augmentation de la TPS. Il a dit qu'il faudrait peut-être la remettre à 7 p. 100 et peut-être à plus encore.
Ce gouvernement a aussi réduit l'impôt sur le revenu des particuliers. Nous pensions qu'il était important pour les Canadiens de bénéficier d'allègements fiscaux, alors nous avons constamment cherché à réduire l'impôt sur le revenu des Canadiens.
Une des choses les plus importantes que nous ayons faites, c'est hausser l'exemption personnelle afin que les Canadiens paient moins d'impôts.
Les Canadiens ne comprennent peut-être pas combien ces changements ont eu une incidence dans leur vie. Au cours des deux derniers mois, j'ai parlé à certains de mes électeurs qui voulaient me remercier des changements apportés par le gouvernement. L'un des deux a dit qu'il ne gagnait pas beaucoup d'argent et qu'il a quatre jeunes enfants, mais que les changements effectués au régime fiscal depuis deux ans se traduisent par 2 000 $ par année pour sa famille.
Un autre m'a dit que, cette année, sa famille fait des économies fiscales de presque 4 000 $ à cause des changements apportés par le gouvernement au régime fiscal. Les gens disent que, somme toute, cela ne correspond pas à une somme importante, mais, pour le Canadien moyen, c'est une différence énorme.
J'entends l'une de mes collègues là-bas marmonner toute seule. Elle est probablement frustrée et fâchée que nous ayons fait un si bon travail en réduisant les taxes dans l'ensemble du pays que les Canadiens commencent à comprendre la différence que cela fait dans leurs vies. En effet, pour la plupart des gens, avoir dans leurs poches 2 000 $ ou 4 000 $ supplémentaires par année est très important.
Je veux comparer cela de nouveau avec les propos tenus il y a quelques instants par un député libéral en ce qui concerne le transfert fiscal. Je crois que les Canadiens doivent commencer à accorder de l'attention à ce qui se dit. Dès qu'ils entendent les termes « transfert fiscal », ils devraient comprendre que les choses ne finiront pas bien pour eux.
Les libéraux veulent donner l'impression qu'ils n'ont pas vraiment de plan fiscal. Toutefois, lorsque leur porte-parole mentionne qu'ils vont faire des transferts fiscaux, nous devons examiner ce que cela signifie. Ils affirment qu'ils procéderont à des transferts fiscaux entre les différents secteurs, mais que, essentiellement, la situation restera la même. Nous savons que ce n'est pas vrai pour plusieurs raisons.
Premièrement, les libéraux se sont engagés à dépenser approximativement 60 milliards de dollars supplémentaires. Nous savons donc qu'ils ne peuvent pas diminuer les taxes, mais seulement les augmenter.
Ensuite, ils disent qu'ils vont instaurer une taxe sur le carbone quelque part, mais que cela n'aura pas d'incidence sur le prix de l'essence. Or, nous savons qu'il n'en est rien.
Lorsqu'ils parlent de modifier la provenance des recettes, nous savons que l'impôt sur le revenu ne diminuera pas. Nous savons qu'ils ne réduiront pas la TPS, car ils ont déjà dit qu'ils songeaient à l'augmenter. Nous savons très bien que la taxe sur le carbone aura pour effet d'alourdir le fardeau fiscal. Ce n'est pas un transfert d'impôt; c'est une hausse d'impôt.
Il est impossible que de telles taxes n'aient pas d'incidence sur les recettes. Même dans le scénario idéal où l'on ne hausse pas le taux global d'imposition, c'est impossible parce que l'impôt sera transféré entre les personnes. Si l'on réduit l'impôt sur le revenu, qui en bénéficie le plus? Ce sont les hauts salariés. Si on leur accorde des baisses d'impôt, c'est qu'il y aura une hausse ailleurs, et je peux dire aux députés qui en fera les frais. Ce seront les régions rurales, les aînés et les familles à faible revenu qui ne paient pas beaucoup d'impôt.
Donc, aux personnes qui gagnent beaucoup d'argent et payent de l'impôt sur le revenu, les libéraux disent qu'ils vont le réduire, mais nous savons qu'il vont se reprendre ailleurs. Même s'il n'y a aucune incidence sur les recettes, ils vont transférer le fardeau aux pauvres qui ne payent pas d'impôt sur le revenu, ceux qui peinent à payer leurs factures d'électricité et de chauffage.
Comme nous avons entendu le député de le dire plus tôt, des choses comme le transport et le chauffage domiciliaire sont très importantes dans sa circonscription rurale. Même l'acheminement de nourriture dans sa région posera un énorme problème, si les prix continuent de grimper.
J'habite dans une région rurale et je suis confronté aux mêmes difficultés. Lorsque les gens commenceront à examiner cette proposition de taxe sur le carbone des libéraux, je doute qu'ils vont la trouver acceptable, quelle que soit le forme qu'elle prendra.
C'est comique parce que les libéraux disent vouloir imposer une taxe sur le carbone, mais, ce soir, ils ne veulent pas en parler. Chaque fois que nous mentionnons leur proposition, ils disent que nous les attaquons et les critiquons. Toutefois, nous voulons savoir de quoi ils parlent. Nous pensons que cela est important. Nous pensons qu'il est bon d'en parler.
Selon moi, il y a certaines choses qui clochent avec cette taxe sur le carbone. Tout d'abord, c'est une mauvaise idée. Cependant, pour les libéraux, il y a une autre raison pour laquelle c'est une mauvaise idée. Beaucoup d'entre eux ne l'appuient même pas. Cette question divise complètement le parti, et il semble que ce sera l'élément central de sa campagne électorale.
J'aimerais citer quelques-unes de ces personnes car il est important que les Canadiens comprennent qu'en plus des conservateurs, des Canadiens réfléchis et des néo-démocrates, un bon nombre de libéraux s'opposent à cette idée.
Warren Kinsella, stratège libéral, a affirmé qu'une taxe sur le carbone serait injuste pour les personnes à revenu fixe comme les personnes âgées et les pauvres, qui doivent chauffer leur maison et se nourrir.
Le député libéral de a déclaré que la manipulation artificielle du prix de l'essence est irresponsable sur le plan environnemental. Il est évident que l'objectif de la taxe sur le carbone est de manipuler artificiellement les prix.
Le député libéral de a affirmé qu'il s'oppose vigoureusement aux taxes sur l'énergie. Il a dit qu'il ne proposerait jamais d'imposer davantage les Canadiens dans quelque domaine que ce soit.
Le député de a affirmé qu'une taxe sur le carbone n'est pas une option pour lui, et Gerard Kennedy, ancien candidat à la direction du Parti libéral, a affirmé que la taxe sur le carbone est la moins pratique des options qu'on ait trouvées jusqu'à présent.
Le chef des libéraux devrait écouter certaines de ces personnes et comprendre qu'il ferait bien de ne pas se mettre dans une position où il propose des options si peu pratiques. S'il nous écoute ce soir, je lui demanderais de repenser cette idée mal conçue qui consiste à imposer une taxe sur le carbone aux Canadiens.
Ce nouveau plan des libéraux qui consiste à imposer une taxe sur le carbone laisse perplexe certains anciens chefs libéraux de haut niveau. Bill Graham, qui a longtemps siégé à la Chambre, a dit que quand il était au gouvernement, son parti n'a jamais préconisé une taxe sur le carbone. Il semble qu'il y a tout simplement trop de gens qui s'opposent à cette idée.
Le plus étrange, c'est que l'un des plus farouches opposants à une taxe sur le carbone a été le chef libéral lui-même, lui qui laisse maintenant entendre qu'une telle taxe est nécessaire. Nous nous attendons toutefois à ce que, fidèles à leur habitude, les libéraux fassent volte-face et modifient leur discours du tout au tout. Il a dit une chose, et il fait maintenant tout le contraire. Cela démontre simplement aux Canadiens qu'il ne s'agit pas là d'un groupe d'individus auxquels il faudrait confier la bonne marche d'un gouvernement.
Que lui est-il arrivé entre le moment où il se disait contre la taxe sur le carbone et maintenant, alors qu'il affirme que le Canada a vraiment besoin d'une telle taxe? Peut-être s'est-il souvenu que les libéraux adorent l'argent provenant des taxes. Ils n'ont rien contre la création de nouvelles taxes et ont continuellement des idées à ce sujet. Ils adorent plonger la main toujours plus loin dans les poches des travailleurs canadiens. Nous avons pu le constater à maintes reprises. Ils adorent également dépenser cet argent comme si c'était le leur.
Nous reconnaissons que les recettes du gouvernement proviennent exclusivement des contribuables canadiens. C'est pourquoi le Parti conservateur travaille si fort pour laisser les deniers des contribuables dans leur poche plutôt que de les en priver.
Il y a plusieurs raisons pour lesquelles la population devrait s'opposer à une taxe sur le carbone. La plus évidente, c'est qu'elle écraserait les Canadiens sous un nouveau fardeau fiscal. Peu importe comment la taxe sur le carbone serait appliquée. Elle finirait par l'être au détriment des Canadiens. Elle aurait pour effet d'augmenter le prix de l'essence à la pompe car c'est son but. Elle aurait pour effet d'augmenter le prix de l'huile de chauffage car celle-ci serait également assujettie à la taxe sur le carbone. Elle ferait augmenter le prix du gaz naturel pour les gens qui s'en servent pour chauffer leurs maisons. Elle ferait également augmenter le prix de l'électricité.
La taxe sur le carbone ferait augmenter le prix des biens de consommation courants. Le prix plus élevé de l'essence ferait également augmenter les frais d'expédition. Je pense que le chef libéral devrait y repenser à deux fois car chauffer nos maisons et nous nourrir ne sont pas de mauvaises habitudes qu'un gouvernement libéral devrait décourager. Pourtant, c'est exactement l'effet qu'aurait une taxe sur l'essence. Une telle taxe forcerait les Canadiens à se priver du nécessaire et à limiter leurs dépenses aux priorités.
Comme je l'ai déjà mentionné, la taxe sur l'essence aura surtout des répercussions sur les Canadiens à faible revenu, plus particulièrement les personnes âgées.
Une autre raison de s'opposer à cette taxe est qu'elle n'atteindra pas son objectif. Un certain nombre de personnes, dont David Coon, directeur des politiques du Conseil de conservation du Nouveau-Brunswick, ont affirmé qu'une taxe sur les émissions carboniques sans incidence sur les recettes n'aidera pas l'environnement et ne réduira pas les émissions carboniques. La neutralité est ridicule.
Je sais que je dois maintenant conclure mon intervention, mais je veux seulement dire que les Canadiens ne se laisseront pas berner par le chef libéral. Si cela ressemble à une ponction fiscale massive, c'en est une.
Notre gouvernement a réduit l'impôt sur le revenu. Il a réduit la TPS. Il a haussé l'exemption personnelle. Il a mis en place des crédits d'impôt pour enfants afin que les Canadiens puissent garder leur argent et le dépenser comme ils le veulent. Quand il est question de bonne gestion de l'économie, le choix est clair. Les libéraux veulent augmenter les taxes et punir les travailleurs canadiens pour leurs propres dépenses effrénées et leur absence de priorités.
Par comparaison, nous présentons des budgets équilibrés et nous réduisons les taxes afin de maintenir la croissance et la vigueur du Canada.
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Monsieur le Président, j'aimerais dire d'entrée de jeu que je partagerai mon temps de parole avec la députée de .
Pendant ces 10 minutes, je voudrais parler en cette Chambre de ce débat d'urgence qui a été obtenu par le Bloc québécois grâce à la députée de . On constate qu'il est très important de pouvoir harnacher la question du prix de l'essence et de trouver des solutions. Dans notre société, il n'y a pas de problème sans solution. Il s'agit d'y mettre l'énergie et, dans le cas présent, d'avoir la volonté politique de corriger les choses. C'est ce que l'on souhaite.
Le Bloc québécois a proposé ce débat ici parce que des gens de toutes les parties de la société nous ont dit qu'il fallait s'en occuper, que c'était important et qu'il y avait toutes sortes d'impacts sur la vie des consommateurs, sur la vie économique des entreprises et sur les gens qui sont plus mal pris dans notre société, comme des personnes âgées qui, en milieux rural et urbain, vivent des situations difficiles. Aujourd'hui, lorsqu'il n'y a pas de transport en commun adéquat et suffisant en milieu urbain comme en milieu rural, il faut trouver des solutions à ces problèmes.
Ce soir, j'ai trouvé très déprimant de voir que le gouvernement n'a aucune proposition et aucun plan. Sa seule façon d'intervenir est de dire que c'est le marché qui contrôle. Selon lui, il faut vivre avec le prix très élevé et on n'est pas capable de corriger la situation. Pourtant, le Bloc a fait des propositions très constructives.
Il y a à peine deux semaines, le projet de loi a été adopté en cette Chambre en deuxième lecture pour qu'on aille en comité le plus vite possible afin de donner au commissaire de la concurrence un droit d'enquête lorsqu'il n'y a pas nécessité d'établir une preuve de collusion. La loi actuelle a des limites très sévères qui demandent que l'on démontre la collusion avant de faire enquête. Dans ce domaine, on croit que si l'on donnait le droit d'enquête au commissaire de la concurrence, on pourrait faire des recommandations ou des suggestions pour modifier l'organisation du marché et trouver des façons de se sortir du dossier que l'on a devant nous. Ce projet de loi nous donnerait une chance. Le débat de ce soir donne aussi une chance pour que l'on puisse parler des problèmes vécus et amener le gouvernement à proposer des solutions.
La semaine dernière, j'ai invité Frédéric Quintal, un spécialiste des questions de l'essence, à venir faire une conférence dans ma circonscription. J'avais invité la population et une cinquantaine de personnes se sont présentées. On a eu un excellent débat. Le titre de la conférence était: « Faire le plein ou dormir au gaz ». Autrement dit, se laisse-t-on emplir, décide-t-on de ne rien faire et croire qu'il n'y a pas moyen de rien changer ou prend-on les moyens pour changer les choses? Lors de cette conférence, j'avais aussi invité une représentante de l'ACEF, un organisme qui s'occupe d'aider les gens qui ont des problèmes financiers. Cet organisme administre le programme Éconologie, un programme concret qui permet de diminuer les coûts du chauffage dans les résidences et les maisons privées.
Il s'agit donc de mesures et d'actions concrètes que l'on peut mettre de l'avant. Il s'agit aussi d'une occasion de dégonfler les ballounes. On dit souvent qu'il faut baisser les taxes afin de régler la question du prix de l'essence. Dans les sept dernières années, les taxes ont augmenté d'environ 55 p. 100, tandis que l'essence elle-même, sans les taxes, a augmenté de 550 p. 100. Il y a un problème. Ou bien on trouve la manière de contrôler la façon dont le marché fonctionne afin qu'il y ait une concurrence saine avec des résultats intéressants, ou bien on trouve une autre manière d'aller chercher des impôts chez les pétrolières qui font des profits démesurés. On leur a donné des moyens au cours des dernières années. Dans le dernier budget, on a encore baissé leur taux de taxation. Cette année est l'année par excellence pour les pétrolières. Elles vendent l'essence à un prix record et, en même temps, on baisse leurs impôts. Gros Jean comme devant, on devrait accepter et tolérer cette situation et ne pas bouger d'aucune façon.
À mon avis, le Bloc lance aujourd'hui un cri du coeur. Il veut dire qu'en effet, il faudrait que l'office de surveillance des produits pétroliers, qui avait été recommandé par le Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie, et le projet de loi que le gouvernement libéral avait déposé avant que les conservateurs prennent le pouvoir soient mis en place. Il faut aussi qu'il y ait une volonté de diminuer notre dépendance au pétrole. Il faut que les profits faits par les pétrolières aboutissent à un développement de nouvelles énergies renouvelables afin de diminuer cette dépendance au pétrole. On a les moyens d'agir, il s'agit de le vouloir. Il faut que le gouvernement enregistre le message et qu'il pose les gestes pertinents.
Je souhaiterais que dans les prochaines journées, beaucoup de gens à travers tout le Québec et le Canada appellent leurs députés pour leur dire qu'ils ont écouté une partie du débat d'urgence que le Bloc québécois a obtenu et leur demandent d'agir et de poser les gestes pertinents.
Cet appel à la création d'une immense coalition pour régler cette question, je l'avais lancé la semaine passée et j'ai déjà reçu un certain nombre de réponses. Je vais en lire une rapidement: « Dans les journaux régionaux de la fin de semaine, j'ai appris votre intention de créer une coalition pour contrer la hausse du prix de l'essence. Comme représentant du Parti Démocratie Chrétienne du Québec, comté de Kamouraska-Témiscouata, scène provinciale, j'aimerais me joindre à vous. Est-ce que votre action est sur le gouvernement ou plutôt sur les pétrolières? En tous les cas, il faut chercher des solutions. Merci de votre collaboration. »
C'est cet esprit que je souhaitais voir en cette Chambre. On l'a retrouvé chez les partis de l'opposition aujourd'hui. Tous n'ont pas nécessairement présenté les mêmes solutions, mais au moins ils ont fait des propositions. On n'a pas retrouvé cet esprit chez les conservateurs, même pas ceux du Québec qui vivent cette dépendance au pétrole. On a plutôt tenté de nous expliquer qu'il n'y avait rien à faire.
On doit sortir de cette inertie et mettre en avant des projets concrets qui peuvent mener à des résultats. Ce soir, je lance aussi l'appel à l'ensemble des gens qui nous écoutent. Qu'on se joigne à cette coalition et qu'on manifeste sa volonté que le gouvernement établisse un plan d'action concerté pour affronter la hausse des prix de l'essence.
Pendant de nombreuses années, on a essayé de trouver des solutions. On a travaillé sur ce sujet, on a mis beaucoup d'options sur la table et on n'a pas encore trouvé la solution complète.
Ce qui m'a fait réagir, c'est la visite, une certaine journée il y a quelques mois, de personnes que j'ai reçues dans mes deux bureaux de circonscriptions, à Montmagny et à Rivière-du-Loup. C'était à la fin de l'hiver et le mazout coûtait très cher. Ces personnes m'ont dit qu'il y avait quelque chose à faire, qu'il fallait que je reprenne le bâton du pèlerin, que j'aille de l'avant et que je propose des choses.
Cette idée est à la base du débat d'urgence demandé par le Bloc, ce soir. Elle est présente dans le débat qui se tiendra toute la soirée, jusqu'à minuit. Demain cependant, il faudra continuer la lutte. Il faudra trouver des façons d'aller de l'avant et de se sortir de cette dépendance.
Aujourd'hui, nous avons une raison supplémentaire. Il ne s'agit pas seulement de payer l'essence moins cher, mais aussi d'organiser la société de demain afin de permettre un développement durable. Nos enfants doivent pouvoir se déplacer dans un contexte d'énergie acceptable laissant place au développement durable et aux énergies renouvelables. Nous devons mettre fin à la pollution vécue actuellement.
Par le passé, on a déjà réussi de telles choses. Souvenez-vous qu'à la fin du XIXe siècle, la ville la plus polluée au monde, ou à peu près, était Londres. La pollution était attribuable au charbon. Aujourd'hui, l'air de Londres est de meilleure qualité qu'il y a 100 ans. Pourquoi? C'est parce qu'on a posé des gestes en conséquence. Il y a moyen de corriger la situation et il faut aller de l'avant.
Il y a une jonction possible entre ce qu'on souhaite et un prix raisonnable. Qu'on paie des taxes sur l'essence pour permettre d'avoir des services au bout du compte, j'en suis. Que les pétrolières fassent un profit raisonnable, j'en suis, mais actuellement on ne s'en tient pas aux profits raisonnables. On génère plutôt des profits déraisonnables, et on n'a pas encore inventé les bons outils fiscaux pour que cet argent retourne au bénéfice de l'ensemble de la société. Il faut réussir à poser ce geste.
On peut donner beaucoup d'explications scientifiques, mais ce soir, nous devrons tous avoir saisi comme message que nous devons inciter le gouvernement à agir et à mettre sur pied une stratégie d'intervention concertée pour en venir à contrôler, à harnacher cette question du prix de l'essence. C'est une nécessité pour notre société. Nous devons faire notre part pour demain et c'est une façon plus adéquate de répartir la richesse.
J'invite mes collègues à continuer cette action. À partir de l'initiative de la députée de , le gouvernement devra, au cours des prochains jours et des prochaines semaines, proposer des solutions concrètes.
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Monsieur le Président, si je prends part au débat ce soir, c'est tout d'abord parce que tout ce que j'ai entendu de la part des députés conservateurs m'a vraiment fait frissonner. On a voulu faire dévier le débat. Ce débat était et est souhaité notamment par les gens de ma circonscription. Celle-ci est située au nord de Montréal. Elle peut sembler riche parce qu'il y a effectivement plusieurs nouvelles constructions, mais il y a aussi des secteurs dans cette circonscription où les gens sont âgés et ont des maisons qui datent de 1945, 1950 ou 1960, et pour le chauffage desquelles ceux-ci pourraient peut-être bénéficier de subventions ou d'aide.
J'ai moi-même une maison datant de 1950 que j'ai rénovée. Je n'étais pas riche, je n'avais alors pas un salaire de députée. Il reste que cette année, même si ma maison est inoccupée en temps normal — je vis toute seule maintenant —, cela m'a coûté 600 $ de plus en chauffage. Le prix du litre de pétrole — je ne nommerai pas l'entreprise qui me dessert — est rendu à 94 ¢ le litre. J'ai un garçon qui, l'an dernier, s'est acheté une petite maison datant à peu près de 1965, et il lui en coûte 1 200 $ de plus en chauffage. Il vit seul également. Cela ne veut pas dire que nos maisons ne sont pas bien isolées, au contraire. Puisqu'on connaît ces choses, on a pu parfaire l'isolation de la maison. Néanmoins, il faut dire que les entreprises pétrolières qui nous desservent ont augmenté leurs prix. Comme on chauffe au mazout et que notre chauffe-eau est alimenté au mazout, on est donc obligés de payer un surplus.
Également, je pourrais qualifier ma circonscription de « dortoir ». Les gens viennent y dormir, mais travaillent à l'extérieur, notamment à Montréal. En fin de semaine, j'ai encore rencontré des gens qui me disaient que, selon eux, ils accusaient une augmentation du coût de l'essence de 1 000 $. Étant donné l'état de nos routes, comme on est obligé de faire des travaux sur ces routes, on est pris dans des embouteillages, cela entraîne un surplus de consommation d'essence et cela coûte plus cher.
Lorsque j'entends mes amis conservateurs suggérer de ne restreindre le débat qu'à la bourse du carbone ou qu'à des programmes adoptés par les libéraux, je trouve que c'est dévier quelque peu du véritable problème dont les gens sur le terrain vont nous parler.
Ce soir, je trouve important que le Bloc québécois puisse demander ce débat d'urgence. Cela ne me fait rien de parler à minuit moins le quart, quand je parle pour mes concitoyens qui ont besoin de programmes biénergie pour pouvoir diminuer leurs frais de chauffage, qui ont besoin de programmes d'aide ne serait-ce que pour améliorer le transport en commun, et qui doivent eux aussi, parce qu'ils paient des taxes, pouvoir bénéficier de subventions et de soutien pour pouvoir continuer à jouir d'une certaine qualité de vie.
Le Bloc québécois a présenté le projet de loi par l'intermédiaire de mon collègue le député de . C'est un projet de loi que je trouve extrêmement important. En effet, lorsqu'on rencontre les gens, ils nous demandent de baisser les taxes sur l'essence. Il faut comprendre que ce ne sont pas nécessairement les taxes qui font que la situation actuelle est préjudiciable, mais c'est peut-être toute l'étude qu'on n'a pas faite autour de l'importance de la concurrence en matière de pétrole. C'est aussi le petit jeu que jouent les compagnies pétrolières qui, elles, s'arrogent des droits, ont des subventions phénoménales et éhontées de la part de ce gouvernement et du gouvernement précédent, font des profits exorbitants et laissent de côté les principaux besoins de la population.
Le Bloc québécois demande à ce que le Bureau de la concurrence puisse avoir un vrai pouvoir d'enquête pour aller voir exactement ce qui se passe pour qu'on puisse nous expliquer ce fonctionnement de l'industrie, aller au fond des choses et, surtout, tenter de la discipliner. Les entreprises concluent des ententes avec leurs concurrentes. On sait que bien des entreprises pétrolières font des arrangements entre elles. Ce n'est pas rare de voir tout à coup augmenter le prix de l'essence dans une compagnie pétrolière et, au coin de rue suivant où se trouve une station d'une autre compagnie pétrolière, on voit encore que le prix de l'essence a augmenté. Ces compagnies se tiennent entre elles. Le Bloc québécois demande à ce qu'on puisse démontrer que les ententes conclues entre les compagnies pétrolières ne se fassent pas au détriment des consommateurs.
Au Bloc québécois, nous pensons que beaucoup de mesures pourraient être mises en place. On pourrait miser sur l'efficacité énergétique pour, d'une part, redonner rapidement une marge de manoeuvre à Hydro-Québec et, d'autre part, aider le consommateur. Je parlais tantôt de la bi-énergie. J'avais une maison avant celle que je possède actuellement et, à l'époque, on avait converti la maison à la bi-énergie. Cela avait effectivement donné un petit coup de pouce. J'habite dans le vieux secteur de Terrebonne et j'ai eu des maisons nécessitant ce type de chauffage.
Nous pensons aussi que le gouvernement devrait promouvoir des programmes d'encouragement aux énergies alternatives afin que les citoyens puissent bénéficier entre autres d'un programme où on pourrait aller par exemple vers l'énergie éolienne, la géothermie ou l'énergie solaire. On pourrait faire des démarches pour aider les gens qui rencontrent des difficultés avec leur chauffage. Le fait de leur proposer un tel type de programme, même à l'essai, pourrait peut-être faire diminuer le coût du pétrole et du chauffage pour certaines familles.
Nos industries souffrent également de la hausse du pétrole. Il ne faut pas oublier que l'industrie qui n'est pas capable de prévoir combien cela va lui coûter en coûts de chauffage vit de l'insécurité et se demande peut-être également ce qui va lui arriver. On pourrait stopper l'augmentation de la consommation de carburant dans le transport interurbain. On pourrait aussi réduire la part du camion dans le transport interurbain. Enfin, on pourrait stopper l'augmentation de la consommation de carburant dans le transport urbain de marchandises en augmentant la charge que les camions pourraient transporter.
On me fait signe qu'il ne me reste pas beaucoup de temps. Je sais que j'ai parlé de mon cas personnel. Toutefois, mon cas personnel est celui de plusieurs familles de Blainville, de Sainte-Anne-des-Plaines et de Terrebonne. Je suis une fille du peuple. Je paie mon pétrole et mon huile à chauffage. La compagnie qui m'offre ce service le fait pour les résidants qui habitent sur ma rue. Je me dis que ça va bien pour moi puisque je gagne un bon salaire comme députée, mais la situation est différente pour mes voisins qui gagnent 35 000 $ ou 40 000 $ par année. Ils sont obligés de se déplacer, de payer leur pétrole et ils entendent les sornettes qu'on a entendues ce soir de la part de l'actuel gouvernement. Les conservateurs disent des sornettes et ne donnent même pas aux gens une lueur d'espoir pour s'en sortir. Quand on est au gouvernement, je trouve cela assez spécial.
En fin de semaine dernière, les gens savaient qu'il y aurait possiblement un débat d'urgence. Ce soir, j'en ai appelé quelques-uns en leur disant: « Surveillez votre député; surveillez les députés qui vont parler. » J'ose espérer qu'ils vont se rappeler de la nonchalance de ce gouvernement.
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Monsieur le Président, c'est avec une certaine surprise que je me vois discourir ce soir à cette heure avancée. Je crois cependant que cette question est importante. Pendant que nous parlons des prix du pétrole, des gens se demandent encore ce soir comment ils feront pour payer les dettes qu'ils ont contractées cet hiver afin de payer leur pétrole. Par l'entremise d'organismes de Sherbrooke qui viennent en aide aux personnes les plus démunies — parfois des personnes âgées, d'autres fois des familles monoparentales —, j'ai vu que des personnes ne pouvaient même pas s'approvisionner en mazout parce que les compagnies exigeaient une livraison d'au moins 200 $. Des personnes disposant de quelque 50 $ ou 60 $ devaient se mettre à plusieurs pour réussir à faire livrer du mazout chez eux.
On parle d'un problème qui dépasse la capacité d'entendement des conservateurs. On vit une situation: il y a un problème fondamental. Il s'agit du pétrole. Évidemment, on voudrait le payer le moins cher possible. En même temps, on voudrait en utiliser le moins possible compte tenu des effets qu'il a sur l'environnement. On est un peu coincés en 2008 — on doit l'avouer — sur les plans économique et environnemental. C'est dû au laisser-aller. Durant des décennies, les gouvernements n'ont pas su prévoir tout ce qui se produit aujourd'hui. Qui en paie le plus grand prix? Ce sont les personnes les plus démunies.
Un homme riche qui a un véhicule utilitaire sport gardera probablement ce véhicule, même si le prix de l'essence monte à 2 $ ou à 2,50 $ le litre. Toutefois, monsieur X qui travaille parce qu'il le faut, même au salaire minimum, doit se rendre à son entreprise qui est malheureusement située à 40 km de chez lui. Il s'agit donc de 80 km aller-retour. En raison de l'augmentation du prix du pétrole, même s'il travaille 40 heures par semaine à 8 $ ou 9 $ de l'heure, c'est lui qui devra payer pour aller travailler. Lorsqu'il fera son épicerie, il s'apercevra que les prix des aliments auront également augmenté parce que le pétrole est plus cher, de même que les frais de transport et de livraison qui y sont reliés.
En fin de compte, c'est M. et Mme Tout-le-Monde qui paient à tous les niveaux. Même le gouvernement du Québec nous dit qu'à mesure que le prix du pétrole augmente, le Québec s'appauvrit. Il en coûte plus cher au gouvernement du Québec, en l'occurrence, de faire fonctionner tout ce qu'il doit faire fonctionner avec le pétrole, malgré la taxe supplémentaire qu'il va chercher. Qui va payer? Ce seront encore les citoyens qui paieront. Au bout du compte, tout le monde paie, sauf les amies du gouvernement conservateur, les pétrolières, et les actionnaires évidemment, qui empochent énormément d'argent.
La philosophie du gouvernement conservateur est donc basée sur les lois du marché. Or, qui fixe ces lois du marché dans le domaine pétrolier? On sait très bien que les coûts d'extraction du pétrole sont de plus en plus élevés. Toutefois, le prix du pétrole est de plus en plus élevé. Par conséquent, l'écart et la marge de bénéfices augmentent rapidement, et ainsi se font des fortunes et des milliards de dollars de profits.
L'industrie pétrolière dans son ensemble s'occupe de l'extraction, du raffinage et de la distribution. Si jamais le Bureau de la concurrence analysait la façon dont fonctionne ce système, il dirait que ce n'est pas parce que les pétrolières marchent main dans la main qu'elles couchent nécessairement ensemble. Il faut toutefois être un peu naïf pour le penser. Certes, on voit rarement les représentants d'Esso, de Shell et d'Ultramar assis à la même table au restaurant pour fixer des prix ou, comme on le disait plus tôt, pour déterminer les lois du marché. Toutefois, au bout du compte, qui appuie sur le bouton pour décider que le baril coûtera 110 $? Des considérations ne sont que techniques et sont souvent arbitraires.
Si le vent souffle un peu trop fort dans certains endroits du monde, on augmente les prix. Si les pays arabes décident de diminuer la production, on augmente les prix. On dira qu'il faudrait quand même être un peu fou — ils le sont beaucoup — pour ne pas profiter de la situation. Toutefois, ceux qui profitent de la situation refilent la facture aux gens les plus démunis.
Comme je le disais tout à l'heure, le problème est aussi de savoir ce qu'on fait. On parlait du Bureau de la concurrence. Ce bureau connaît pertinemment toutes les actions de l'industrie pétrolière: extraction, raffinage et distribution. En 2002, le baril coûtait 26 $; en 2007, il coûtait en moyenne 71 $; aujourd'hui, de janvier à avril, le baril coûtait 111 $ ou même 121 $. Que le baril coûte 26 $ ou 121 $, le raffinage devrait coûter à peu près la même chose. Cependant, les pétrolières en profitent puisque l'extraction est tellement payante. On va donc obtenir un prix raisonnable pour le raffinage.
Ainsi, si le prix à l'extraction est bas, on augmente le prix du raffinage. C'est d'ailleurs ce qui s'est passé en 2005. Je me souviens très bien que le prix du baril était à peu près de 75 $ et le litre d'essence coûtait 1,25 $. Il n'y a pas si longtemps, on a vu des prix de 111 $, 112 $, 115 $ et maintenant près de 121 $ le baril. Le litre d'essence coûtait à peu près 1 $ au début, mais le baril de pétrole coûtait au moins 100 $. Il n'y a même pas de correspondance. On va invoquer les inventaires qu'on avait ou non, qu'on aurait dû avoir mais qu'on n'a pas pensé à créer.
Nous dépendons de l'appétit des pétrolières. Le gouvernement doit accepter un certain constat d'échec. Rien de tout cela n'a été prévu. La situation a été laissée à elle-même. De plus, le gouvernement conservateur accorde aujourd'hui, à vrai dire, des avantages fiscaux quasiment inimaginables dans les circonstances.
À un moment donné, à l'époque du gouvernement libéral, on a vu le prix du mazout augmenter. On avait alors inventé le fameux remboursement de TPS d'un montant de 125 $, si je me souviens bien. Tout le monde recevait 125 $, même les gens qui chauffaient à l'électricité. C'était pour atténuer le prix du mazout. Cela n'avait aucun bon sens. On sentait qu'il n'y avait pas de réelle volonté de régler un problème important. Une multitude de personnes en ont souffert, que ce soit les personnes qui se chauffaient au mazout ou les travailleurs qui gagnaient des salaires minimum et qui devaient se rendre à leur travail.
En même temps, il y a le problème de la pollution. Évidemment, certains diront que si l'on augmente le prix du litre d'essence à 2,50 $, il est certain qu'il y en aura une diminution importante, mais certains feront faillite. Qui plus est, toute l'inflation reliée à cela est refilée aux consommateurs, et souvent cela touche les biens de première nécessité.
Ce soir, mon message s'adresse principalement aux gens qui, souvent, n'ont pas de voix et ne peuvent se faire entendre. Je peux leur garantir que plusieurs députés, surtout de ce côté-ci de la Chambre, se préoccupent grandement de la population qui subit de tels affronts qu'on ne saurait qualifier parce que notre langage serait antiparlementaire. Certaines personnes sont sans voix, mais nous agissons en leur nom. En tant que leur porte-parole, il faut faire quelque chose. Il faut véritablement venir en aide aux personnes les plus démunies. Comme je le disais tout à l'heure, certaines se demandent encore comment elles paieront les factures des mois précédents, de cet hiver.
On sait très bien que la technique des pétrolières est d'augmenter le plus possible et de diminuer tout juste un peu avant les vacances. Les gens vont donc peut-être se déplacer un peu moins, mais ceux qui n'auront seulement que cette période de l'année pour recharger leur batterie après avoir été exploités toute l'année par les pétrolières, surtout pendant tout l'hiver, pourront du moins se délasser et peut-être aller dans le Bas-Saint-Laurent ou ailleurs pour avoir un peu de bon temps, reprendre goût à la vie et, surtout, oublier la politique fédérale et le gouvernement qui les représente aujourd'hui. En effet, le gouvernement ne fait que le bien en fonction des pétrolières. À toutes fins pratiques, c'est lui qui en profite le plus actuellement.
Je n'ai pas parlé de l'autre facette de ce dossier, soit que plus l'utilisation augmente, plus les gaz à effet de serre augmentent. Le gouvernement n'a jamais prévu de s'impliquer fermement dans l'efficacité énergétique. Ces mêmes personnes qui avaient de la difficulté à payer leur huile à chauffage sont souvent les mêmes qui sont obligées de se loger dans des logements ou des maisons qui ont une efficacité énergétique presque nulle.
Ainsi, l'augmentation du prix du pétrole et l'inefficacité énergétique de leur résidence font en sorte que la dépense double à cet égard. Le gouvernement fédéral conservateur, qui profite de tous ces revenus sur le pétrole, devrait mettre en place des programmes efficaces — avec un grand E — d'efficacité énergétique.
Ma collègue me rappelle effectivement qu'à peu près tous les discours des conservateurs ce soir ne parlaient pas des vrais problèmes. Ils parlaient de projets potentiels des libéraux relatifs à une taxe sur le carbone. On a atteint un niveau d'incompétence inégalé. C'est vrai que ce parti n'avait pas d'expérience. Cela n'a rien à voir avec les progressistes-conservateurs d'il y a plusieurs années. À mon avis, la seule chose qui va leur ressembler, c'est leur prochain déficit budgétaire, parce que pour ce qui est de la gestion, les conservateurs ne connaissent pas cela. À un moment donné, c'était l'Alliance canadienne. À une autre époque, c'était le Parti réformiste. Toutefois, je crois que c'est à l'image de certains ministres qu'on a vus dernièrement. L'expérience et l'efficacité ne constituent pas tellement des caractéristiques prédominantes chez eux.
Il y a un problème fondamental et il va falloir que des actions soient posées. J'ai rapidement effleuré la question du Bureau de la concurrence et mes collègues en ont passablement parlé. Bien sûr, il y a le Bureau de surveillance, parce que c'est possible de surveiller les pétrolières. J'ai parlé un peu de la distribution des activités. Ce serait aussi possible d'imposer aux pétrolières de partager entre elles les différentes activités. Il faudrait que l'extraction soit séparée de la compagnie qui fait du raffinage et de celle s'occupant de la distribution. Dès lors, il y aurait trois niveaux où les gens pourraient peut-être voir la concurrence.
Comment se fait-il qu'une compagnie pétrolière n'est pas plus efficace par rapport à une autre sur le plan de l'extraction? Comment se fait-il qu'une compagnie pétrolière n'est pas plus efficace par rapport à une autre sur le plan du raffinage? Comment se fait-il qu'une compagnie pétrolière n'est pas plus efficace par rapport à une autre sur le plan de la distribution? Ce sont trois niveaux où il pourrait y avoir de la concurrence, de la compétitivité et une augmentation de l'efficacité, y compris l'efficacité énergétique dont j'ai fait état.
Aujourd'hui, on a peut-être voulu souligner — j'ose l'espérer — le fait qu'une étincelle de lumière puisse jaillir de la part du gouvernement et qu'on puisse fêter pour une dernière fois la foire vécue depuis plusieurs années par les pétrolières et leurs actionnaires. Il faut faire en sorte que les pétrolières soient également mises à contribution. Des impôts se perdent et il s'ensuit évidemment un appauvrissement. Je parlais des individus et aussi de la collectivité. Le Québec s'appauvrit également. Il est en déficit. Ses importations de pétrole sont tellement élevées et les montants tellement faramineux qu'il y a un déficit de la balance commerciale au Québec.
De plus, il y a la péréquation. Je pense qu'à leur arrivée, les conservateurs ne savaient pas ce qu'était exactement la péréquation. Ils l'ont complètement dénaturée. On touchera seulement 50 p. 100 des revenus pétroliers. On est quand même chanceux, car au début, ils voulaient tous les enlever.
La capacité de générer des revenus pour les provinces qui ont la chance ou le malheur d'avoir du pétrole sur leur territoire n'est même pas incluse dans le calcul de la péréquation, ce qui appauvrit encore le Québec. En revanche, les revenus de l'électricité du Québec sont inclus dans le calcul de la péréquation. Ce sont encore les provinces qui profitent de leurs revenus en fonction, bien sûr, des compagnies pétrolières qui existent sur leur territoire, et le Québec, lui, paie pour son électricité depuis le début. On se souviendra que, depuis 1970, les pétrolières ont joui de subventions d'environ 70 milliards de dollars. Quand le Québec a commencé son exploitation hydroélectrique, il n'a rien reçu, zéro. Le Québec a payé une moyenne de 25 p. 100 de ces 70 milliards de dollars, mais personne au Canada n'a pu contribuer, en revanche, au développement de l'hydroélectricité au Québec.
Un jour ou l'autre, le Québec aura aussi du pétrole et du gaz, c'est à peu près certain. Toutefois, j'ose espérer — j'ignore si je serai encore là pour le constater — que le Québec ne fera qu'une utilisation marginale de ce pétrole. Et si jamais on l'utilise, j'espère que les bénéfices qu'on pourra en retirer serviront aussi à pallier à tous les aspects négatifs de l'utilisation du pétrole.
Aujourd'hui, où vont les millions et les milliards de dollars générés par le pétrole? Ils vont principalement dans les poches des actionnaires, des pétrolières et, bien sûr, du gouvernement pour se payer quelques petits caprices par l'entremise de ses politiques qui aident les amis. Par contre, cet argent devrait servir principalement à corriger les dégâts occasionnés par les gaz à effet de serre, ce que ne fait pas le gouvernement.
Il pense maintenant avoir découvert une bonne façon: les enfouir. Qu'on imagine l'exercice qu'il faudra faire pour pallier à la production de gaz à effet de serre, alors qu'il serait si simple de mettre en oeuvre une quantité de moyens d'exploiter le plus possible l'énergie renouvelable et l'énergie propre, pour pallier aux gaz à effet de serre et ainsi purifier de plus en plus la planète. On sait que l'air est important et que le réchauffement de la planète l'est tout autant. On s'aperçoit déjà de ses effets néfastes sur la nature, et il aura automatiquement un effet sur l'activité humaine.
On pourrait continuer ainsi encore longtemps. Il importe de se rappeler qui souffre le plus de cette situation et de mettre en oeuvre des politiques pour leur donner au moins l'espoir de voir la lumière au bout du tunnel et leur permettre à eux aussi de jouir de la vie un peu — pas autant que les pétrolières, on n'en demande pas tant, parce qu'on ne saurait pas quoi faire de tout cet argent. C'est la responsabilité de tous les gouvernements de penser au partage de la richesse. Il ne faudrait pas faire en sorte de tout laisser aller aux simples lois du marché régi par l'offre et la demande, où les plus forts vivent et les plus faibles meurent.
J'en appelle à la compassion qu'il doit rester aux conservateurs, à la capacité qu'il doit leur rester d'innover et de mettre en oeuvre des programmes qui permettent à tout le monde de vivre de mieux en mieux au Québec et aussi au Canada.
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Monsieur le Président, j'utiliserai toutes ces minutes. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle je n'ai pas posé de questions à mon collègue de .
Mes collègues ont parlé pendant toute la soirée de la hausse du prix de l'essence et de son impact sur plusieurs pans de l'économie et sur les consommateurs, cela va de soi. Au moment où nous nous employons à chercher des solutions à ce réel problème — quoique d'autres cherchent véritablement à le minimiser, comme on l'a vraiment bien vu ce soir —, je veux absolument faire valoir la réalité de ma circonscription et de celle de plusieurs autres députés qui ont aussi une population rurale à faible densité démographique, mais à grande étendue géographique.
Les solutions pour contrer le prix de l'essence se trouvent à la fois dans les actions du gouvernement et dans les gestes responsables que les citoyens peuvent poser pour réduire leur consommation. À mon avis, il s'agit de la seule avenue viable à emprunter. Le gouvernement doit investir massivement, tant dans les infrastructures que dans les encouragements à l'efficacité énergétique.
Malheureusement, dans l'état actuel des choses, pour beaucoup de personnes, malgré de la bonne volonté, ce n'est pas possible de réduire l'utilisation de l'énergie. Pensons aux gens à faible revenu qui ne peuvent tout simplement pas se permettre de changer de voiture pour en choisir une plus économique, ou encore de faire des rénovations écoénergétiques dans leur appartement ou leur maison, comme une collègue en parlait précédemment. Car tout cela implique de dépenser de l'argent qu'ils n'ont pas déjà, et ce ne sont pas les maigres incitatifs fiscaux actuels qui les aideront. Qu'arrive-t-il? Les gens sont ni plus ni moins pris en otages.
Il existe aussi une réalité extrêmement frustrante pour ceux et celles qui la vivent. Je parle des gens qui vivent en milieu rural. Prenons l'exemple d'une personne aînée, plus particulièrement l'exemple d'une femme — les femmes aînées vivant plus longtemps —, qui vit dans un village de 500 habitants et qui n'a pour revenus que sa pension de vieillesse et son Supplément de revenu garanti. Cette personne est déjà sous le seuil de la pauvreté, et l'augmentation de l'essence la prend littéralement en otage. Dans ma circonscription et ailleurs, nous savons qu'il y a déjà de ces personnes âgées qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts et qui se nourrissent grâce à des banques alimentaires. Comment pourront-ils payer l'essence?
Chaque fois que cette personne — quelques fois par mois — doit se rendre à l'hôpital et faire plusieurs kilomètres pour voir un médecin spécialiste, elle doit inclure ses déplacements dans son budget plus que serré. Il n'est donc pas nécessaire de rappeler, comme on l'a déjà fait, que l'essence a augmenté de 30 p. 100 depuis le début de l'année. En plus, si la personne voit sa boîte aux lettres déménagée ailleurs pour cause de sécurité, il faut qu'elle utilise son auto pour aller chercher son courrier. C'est une telle série d'événements que nos gens vivent. Ils doivent faire face à une diminution de services et à une augmentation du coût de la vie. Quand le prix de l'essence augmente également, c'est une dure réalité.
En milieu rural, on ne peut se passer d'une voiture. C'est une réalité. Le transport en commun n'est pas présent. C'est bien beau la marche et le vélo, mais c'est totalement non pratique. On voudrait le faire, mais on ne le peut pas étant donné les distances que l'on doit parcourir. Le covoiturage n'est pas non plus très souvent une solution qui s'offre à nos gens.
La réalité rurale et régionale est celle d'une économie qui est également basée sur les ressources comme la foresterie, l'agriculture et sur le domaine manufacturier. C'est donc, dans une grande mesure, une économie dépendante du transport par camion et tributaire du prix du pétrole. Une part non négligeable des effets pervers de la hausse du prix du pétrole viendra de l'augmentation des coûts de l'exploitation, voire d'une envolée globale des prix.
Dans ma circonscription en particulier, le déficit d'infrastructures ferroviaires et maritimes, soit des infrastructures qui ont été abandonnées par les différents gouvernements fédéraux — on l'a dit —, rendra l'adaptation à la hausse du prix du pétrole encore plus difficile pour les industries en question. Ce sont les travailleurs et les consommateurs qui paieront le prix de ces difficultés.
Pourtant, c'est bien le rôle du gouvernement de développer ces routes qui permettent un commerce rentable, durable et écologique pour toutes les régions, y compris celle de l'Est du Québec.
Enfin, il y a un autre déficit d'infrastructure que je trouve également dangereux. L'absence de transport en commun et la diminution des services en région restreint le choix de mes concitoyens lorsqu'ils veulent réduire leur consommation.
Le gouvernement doit absolument aider les consommateurs à diminuer leur besoin d'essence et d'énergie. Le a lui-même affirmé qu'il serait impossible de freiner la hausse du prix du pétrole.
La seule option restante est de contrebalancer les hausses des prix par une utilisation plus efficace et donc moindre des ressources énergétiques.
En conclusion, présentement, les incitatifs à l'efficacité énergétique sont insuffisants. Ils n'aident que ceux qui ont les moyens de faire des choix écologiques. Il faut démocratiser ces choix et, dans cette démarche, il est absolument essentiel de prendre en compte la réalité rurale, celle des gens de chez nous.