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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Monsieur le Président, je profite de cette intervention pour vous féliciter d'avoir été réélu pour un quatrième mandat. Je remercie aussi tous les électeurs de de m'avoir renouvelé leur confiance en me réélisant avec une marge encore plus importante. Je leur promets de continuer à les représenter en donnant la priorité à notre communauté.
J'interviens au sujet du discours du Trône peu reluisant que nous avons entendu la semaine dernière. Tous les députés, comme les millions de Canadiens que nous représentons, savent bien que les temps sont durs. Il règne dans les maisons et dans les rues de ma circonscription, , un profond sentiment sans précédent d'inquiétude face à notre économie. Les gens s'inquiètent de l'avenir de leur emploi et de leurs économies, ils se demandent s'ils vont pouvoir payer les études supérieures de leurs enfants ou s'assurer une retraite confortable.
En cette période d'instabilité mondiale, les Canadiens veulent pouvoir compter sur un gouvernement qui se prépare au pire. Ils veulent pouvoir compter sur le gouvernement fédéral pour les aider à traverser la tempête.
Malheureusement, à cause des agissements du ces dernières années, notre situation est pire qu'elle devrait l'être. C'est le résultat direct des politiques financières à courte vue de ce gouvernement.
Le gouvernement conservateur a hérité d'un excédent de 13 milliards de dollars du gouvernement libéral précédent. En trois ans seulement, il a augmenté scandaleusement les dépenses fédérales de 25 p. 100, soit plus de 40 milliards par an, devenant ainsi le gouvernement le plus dépensier de toute l'histoire du Canada. Il a éliminé la réserve pour éventualités de 3 milliards de dollars que le gouvernement libéral avait créée précisément en prévision d'un revers économique comme celui que nous connaissons actuellement. Il a supprimé 12 milliards de dollars de recettes en réduisant la mauvaise taxe, une initiative que déconseillaient tous les économistes du pays sauf le . C'est surtout sur ce dernier point que je veux insister, parce que c'est de l'argent qui aurait permis d'aider les Canadiens dans le besoin. C'est de l'argent qui aurait permis de créer de l'emploi. C'est de l'argent qui aurait pu être investi dans l'industrie forestière en difficulté de la Colombie-Britannique ou dans d'autres secteurs. C'est de l'argent qui aurait pu être utilisé pour les pensions des personnes âgées.
Et maintenant, après avoir affirmé pendant la campagne électorale qu'il n'était pas question d'avoir un déficit, c'est précisément ce que le gouvernement s'apprête à faire.
La question toute simple qui se pose face au discours du Trône est celle-ci: si les Canadiens responsables n'ont pas le luxe de dépenser plus qu'ils ne gagnent, pourquoi le gouvernement devrait-il s'engager dans cette voie irresponsable?
Dans le discours du Trône, le gouvernement dit qu'il « scrutera l’ensemble des dépenses de programme pour s’assurer qu’elles sont aussi efficaces que possible et qu’elles correspondent aux priorités des Canadiens et des Canadiennes ».
Il est facile de parler maintenant de se serrer la ceinture, mais que faisait le gouvernement durant les deux dernières années, lorsque tous les fiscalistes du pays le mettaient en garde contre ses dépenses inconsidérées? La réponse est que les conservateurs ont tout simplement ignoré ces avertissements.
Comment le gouvernement peut-il justifier un déficit dans l'année qui vient, tout en augmentant les dépenses de 10 milliards de dollars?
Qui plus est, encore lundi dernier, le a dit aux Canadiens que la mise à jour financière de cette semaine n'inclurait aucune mesure importante visant à stimuler l'économie. Ceci m'amène à me demander ce qu'il faudra pour que les conservateurs prennent conscience de la réalité à laquelle ils sont confrontés.
Comme on l'a mentionné la semaine dernière, les libéraux ne vont pas faire tomber le gouvernement suite au discours du Trône, non seulement parce que cela serait irresponsable, mais aussi parce que ce discours ne renferme aucun plan d'action détaillé et qu'il est aussi vide que les promesses creuses faites par le gouvernement conservateur au cours des trois dernières années.
Les Canadiens veulent avoir une idée de ce que le gouvernement va faire pour l'économie. Ils ne veulent pas de belles promesses liées à un contexte économique difficile qui est en grande partie imputable aux mauvaises décisions prises par le gouvernement.
Avant de terminer, je veux souligner une omission flagrante dans le discours du Trône. On y fait à peine mention des personnes âgées, dont un grand nombre vont être parmi les personnes les plus durement touchées par cette crise financière. Plus du tiers des personnes âgées au Canada vivent dans la pauvreté et n'ont pour seul revenu que leur pension de vieillesse et les suppléments de revenu. Le gouvernement pourrait prendre immédiatement un certain nombre de mesures pour calmer les appréhensions des personnes âgées face à l'économie, y compris leur accorder une plus grande flexibilité au moment où ils doivent transférer leur REER dans des FERR.
Il est révoltant de voir que les personnes âgées sont livrées à elles-mêmes à cause d'un gouvernement qui tente désespérément de cacher les erreurs qu'il a commises dans le passé. Mes voisins, mes électeurs dans la circonscription de et moi-même allons suivre avec intérêt la mise à jour financière du qui, comme il l'a déjà mentionné, n'inclura pas de stimulants budgétaires supplémentaires.
Si le gouvernement n'est pas prêt à agir et qu'il compte attendre des mois avant de présenter un plan concret pour s'attaquer à la crise économique actuelle, il va devoir rendre des comptes aux électeurs. Les Canadiens exigent des mesures. Malheureusement, il n'y en a pas dans le discours du Trône prononcé la semaine dernière.
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Monsieur le Président, je remercie les électeurs du Yukon de m'avoir de nouveau fait confiance en m'élisant pour la quatrième fois à ce Parlement. C'est un grand honneur que j'accepte avec beaucoup d'humilité.
Toutefois, lors de cette campagne électorale, j'ai entendu un thème que je n'avais pas entendu lors des précédentes, celui de l'inquiétude. Les gens craignent énormément pour leur avenir, leur maison et leur pension, certains paniquent à l'idée de ce qui pourrait arriver et à cause de l'incertitude ambiante.
Or, face à cette crise que traverse le Canada, on nous présente un discours du Trône qui ne propose à peu près aucun remède. Et à tous les Canadiens qui nous écoutent, et qui ont dit aux politiciens et à leurs démarcheurs pendant toute la campagne qu'ils étaient inquiets et qu'ils avaient peur, je pose la question: ce discours du Trône les a-t-il le moindrement rassurés? J'aimerais bien trouver un Canadien qui se trouve réconforté après avoir lu ce discours du Trône, un de ces Canadiens qui ont vu fondre leurs REER, qui vivent d'une pension mensuelle, qui sont terriblement vulnérables parce qu'ils sont retirés de la vie active. Ils ne peuvent pas accroître leurs économies et comme leur pension s'effrite, leur seul espoir, c'est nous dans cette Chambre et ce que nous pouvons faire pour eux.
Ils s'inquiètent pour leur maison face au spectre d'une récession. Ils ont peur du chômage, ils se demandent s'ils vont pouvoir continuer à payer leur hypothèque et à faire vivre leur famille. J'aimerais franchement que quelqu'un me dise quel réconfort ce discours du Trône a bien pu leur apporter.
Je prévois que notre nouveau climat de concorde va tenir à peu près deux semaines, ne serait-ce que par courtoisie. Néanmoins, il n'est certainement pas question de renoncer à nos principes et d'abandonner le combat quand les gens dans le besoin sont laissés pour compte ou quand la justice laisse à désirer. Toutefois, dans un souci de conciliation, j'aimerais parler de certains aspects de ce discours du Trône que j'ai appréciés et que j'approuve.
Il y a tout d'abord l'organisme de promotion de la démocratie. Je ne sais pas d'où cela sort. On dirait une volte-face de ce gouvernement qui était apparemment en train de reculer dans ce domaine, qui avait en tous cas réduit notre présence à l'étranger, mais voici tout à coup qu'on nous sort cette idée, que j'appuie tout à fait si c'est ce que je pense et ce que je souhaitais depuis longtemps, à savoir que le Canada est parfaitement placé pour intervenir dans les affaires mondiales, pour développer la démocratie dans le monde grâce à son aide et à son armée au besoin, mais aussi grâce à son savoir-faire démocratique.
Notre pays a l'une des diasporas les plus fortes de la planète. Nous possédons les compétences requises et comprenons que les choses ne doivent pas nécessairement fonctionner à notre façon. Nous comprenons bien ce qui peut fonctionner à l'étranger, ce que les gens pourraient désirer et comment nous pourrions aider à promouvoir la démocratie dans les situations d'instabilité. Si cette initiative devait porter fruit, j'en féliciterais vivement le gouvernement.
Je suis aussi en faveur d'augmenter les incitatifs pour convaincre les gens d'apporter des améliorations éconergiques à leurs maisons. Ce programme a été mis en oeuvre par les libéraux. Lorsque les conservateurs sont arrivés au pouvoir, ils en ont sabré le financement, en ont limité la portée et ont rendu les modalités d'admissibilité beaucoup plus exigeantes. Maintenant, ils semblent avoir encore une fois changé d'idée et ils bonifient notre excellent programme. J'en suis très heureux.
Un autre de nos programmes dont l'avenir était très incertain était la Stratégie des partenariats de lutte contre l'itinérance. Nous avons lancé ce programme il y a un certain nombre d'années et il a connu beaucoup de succès dans ma circonscription. Le taux de participation était très élevé et il semblait bien répondre aux besoins des personnes démunies. Il a connu un grand succès. Au cours de la dernière législature, plusieurs d'entre nous ont fait pression pour que ce programme soit maintenu puisque son financement était sur le point d'expirer. Heureusement, le gouvernement a écouté et a acquiescé à notre demande.
J'étais aussi heureux de voir la mention d'une agence de développement économique du Nord. Les députés peuvent être assurés que nous serons dans le Nord pour surveiller attentivement ce qui s'y fait et veiller à ce que cette promesse soit tenue, contrairement à un certain nombre de promesses que les conservateurs n'ont pas tenues.
Le n'a pas tenu sa promesse de construire trois brise-glace. Il est maintenant question d'en construire un seul. Les navires de ravitaillement à étrave renforcée ont disparu. Les avions promis au Nord sont annulés.
Je suis heureux de constater que le gouvernement a écouté tous les autres partis qui préconisaient l'adoption d'un système de plafonds et d'échanges. Une fois de plus, nous en surveillerons la mise en œuvre.
Je suis également heureux de voir qu'on réduira les formalités administratives pour les ONG. J'ai reçu un certain nombre de plaintes d'ONG qui trouvaient de plus en plus difficile d'obtenir des fonds à cause de la lourdeur incroyable des procédures bureaucratiques qu'on leur imposait. Nous ne devons pas perdre de vue que beaucoup de ces ONG n'emploient qu'une ou deux personnes. Elles dépendent essentiellement du travail de bénévoles. Elles font un travail extrêmement compliqué pour aider des gens et ont déjà assez de problèmes rien que pour se maintenir. Il n'y a rien à gagner quand on leur impose de consacrer beaucoup de temps à des rapports et à des procédures administratives inutiles. Je suis heureux de voir que le gouvernement compte agir dans ce domaine, pour régler le problème qu'il a contribué à créer.
Il y a une autre question dont je me réjouis : le député de , moi-même et d'autres avons exercé des pressions depuis quelques années en vue du renforcement du Bureau de la concurrence, pour qu'il soit plus efficace et assure un meilleur traitement des consommateurs canadiens.
Il y a par contre des choses dont je ne suis pas satisfait. Les conservateurs n'ont pas reparlé d'un organisme de surveillance des prix du pétrole. Les Canadiens sont très préoccupés par les prix de l'essence et des combustibles de chauffage, particulièrement dans le Nord. Nous avions établi un bureau chargé de surveiller et de contrôler de près les prix, afin de surveiller les sociétés pétrolières et de tenir les consommateurs au courant de ce qui se passe. Le gouvernement a fermé ce bureau et n'a pas parlé de le rétablir dans le discours du Trône.
Plusieurs des choses concernant le Nord dont on avait parlé auparavant semblent avoir disparu. À cause du manque de détails, le Nord n'est mentionné que dans le cadre d'un éventuel changement de la réglementation. J'espère que le gouvernement demeure engagé envers les sciences arctiques, maintenant que nous avons pris un énorme engagement, l'un des meilleurs du monde, envers l'Année polaire internationale. J'espère que le gouvernement fera le suivi de cette affaire et continuera d'appuyer les sciences arctiques.
J'ai été très déçu de constater que le discours du Trône ne mentionne pas du tout l'augmentation possible des frais d'utilisation des cartes de crédit dans cette période difficile. Il paraît que les associations de détaillants du Canada sont furieuses parce qu'il serait question d'augmenter les taux imposés aux marchands, de même que les taux facturés aux utilisateurs s'ils manquent un paiement, comme si les taux actuels n'étaient pas déjà assez élevés. Pourquoi le gouvernement ne s'oppose-t-il pas fermement à une mesure de ce genre en pleine crise économique?
J'espère aussi que le gouvernement révoquera l'avis qu'il a donné il y quelques années et qui permet certains déversements dans l'Arctique. J'ai un projet de loi d'initiative parlementaire qui vise à mettre un terme à cette pratique si le gouvernement ne le fait pas.
J'ai aussi été déçu de constater qu'il n'était aucunement question d'une flotte d'avions de recherche et sauvetage. J'espère que cela figure dans l'annonce militaire. On doit renouveler la flotte pour assurer la protection des Canadiens. J'exerce des pressions depuis un certain nombre d'années pour qu'on déploie des avions au nord du 60e parallèle.
Le discours du Trône contient sept points où il est question des provinces et du gouvernement fédéral, mais jamais des territoires. Ces points concernent l'économie, l'organisme commun de réglementation des valeurs mobilières, les titres de compétences étrangers et les normes internationales, l'éducation, les obstacles au commerce international, le système de plafonnement et d'échanges et la possibilité de ne pas participer aux programmes fédéraux. Les gens du Nord, comme les autres, veulent participer à ces discussions. J'ai été très troublé de constater ces omissions dans le discours du Trône.
Enfin, nous venons de traverser une période prospère dans laquelle nous nous employions à répartir équitablement les ressources. Même les pauvres étaient inclus. La situation a changé, et nous enregistrons maintenant un recul. Qui seront maintenant les premiers à toucher le fond et à risquer de s'écraser? Ce sera ceux qui peuvent le moins se le permettre.
Quand les choses allaient bien, le gouvernement a sabré dans les programmes à l'intention des plus vulnérables, des Autochtones, des gens qui ne pouvaient défendre leurs droits et des femmes, ainsi que dans les initiatives d'alphabétisation. Qu'arrivera-t-il maintenant que les ressources se font plus rares? Ces personnes seront les premières à s'en ressentir. Tous les Canadiens devraient être très préoccupés à cet égard.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui dans le débat sur l'Adresse en réponse au discours du Trône.
Tout d'abord, puisque c'est la première fois que je prends la parole à la Chambre depuis les dernières élections, je tiens à remercier les électeurs de de m'avoir à nouveau renouvelé leur confiance comme député. J'estime que c'est un privilège et un honneur de les servir pour la troisième fois et je travaillerai d'arrache-pied pour garder leur confiance au cours de la présente législature.
Le discours du Trône énonce les objectifs du gouvernement au cours de la présente législature et l'accent y est mis principalement sur la situation financière mondiale. Sans l'ombre d'un doute, l'économie du monde développé doit être le point de mire du Parlement et du gouvernement en ce moment.
[Français]
Les Canadiens nous ont élus pour que nous nous attaquions aux problèmes que connaissent les familles et les entreprises au cours de cette période d'incertitude économique. Le discours du Trône décrit les mesures cruciales que nous prenons pour faire rouler notre économie et appuyer les rêves et aspirations de nos familles et collectivités.
[Traduction]
Le discours du Trône énonce cinq éléments clés de l'approche adoptée par le gouvernement pour faire face à la situation financière mondiale: assurer la saine gestion des finances publiques en examinant à la loupe toutes les dépenses fédérales; reconnaître l’importance de la sécurité d’emploi pour les familles et les collectivités en encourageant l’apprentissage de métiers spécialisés et en soutenant les travailleurs en transition; réformer le secteur financier mondial en mobilisant nos alliés et nos partenaires commerciaux; accroître l’efficacité de l’action gouvernementale en réduisant les tracasseries administratives, en corrigeant les procédures d’approvisionnement et en améliorant la gestion des organismes fédéraux; promouvoir l’investissement et le commerce en cherchant à conclure de nouveaux accords à l'étranger et en éliminant les obstacles au commerce intérieur, aux investissements et à la mobilité de la main-d’œuvre.
Je n'ai pas le temps d'aborder ces cinq éléments en détail, mais je tiens à m'arrêter à certains et à mettre en lumière ce que le gouvernement a déjà fait pour protéger la sécurité financière des Canadiens.
Tout d'abord, il est important de souligner que le Canada occupe le premier rang du G8 sur le plan du rendement économique. Si le Canada mène le G8, c'est parce que notre gouvernement s'est engagé à réduire les impôts, à présenter un budget équilibré et à rembourser activement notre dette nationale. Au cours des deux dernières années seulement, nous avons remboursé 37 milliards de dollars de notre dette. Pendant que d'autres pays enregistrent des déficits, le Canada dépense selon ses moyens et a allégé les impôts des Canadiens de près de 200 milliards de dollars, ce qui comprend une réduction de 30 p. 100 de la TPS. Cette approche prudente aux finances nationales a profité aux Canadiens, même en cette période d'incertitude économique. Les taux d'imposition sont plus bas, les taux de chômage et d'intérêt n'ont jamais été si faibles et l'inflation est contenue.
Le Canada demeure un excellent endroit où investir.
[Français]
Assurément, certains secteurs de l'économie font face à des difficultés à l'heure actuelle. Les industries automobile, forestière et aérospatiale sont particulièrement touchées. Notre gouvernement en est conscient et investit de manière stratégique dans ces industries pour les aider à s'adapter aux besoins futurs.
[Traduction]
Dans ma province, la Colombie-Britannique, le secteur forestier est énorme. En tant que député britanno-colombien, je suis très satisfait des mesures prises depuis quelques années par notre gouvernement pour aider ce secteur.
Depuis son arrivée au pouvoir, notre gouvernement a conclu une entente avec les États-Unis au sujet du commerce du bois d'oeuvre. Cette entente a assuré aux travailleurs du secteur forestier de la Colombie-Britannique un accès stable et prévisible au marché américain pendant au moins sept ans.
Pour lutter contre l'infestation du dendroctone du pin qui ravage les forêts de la Colombie-Britannique, notre gouvernement a investi 200 millions de dollars pour aider les travailleurs des collectivités en transition. Nous avons aussi aidé les travailleurs qui voulaient se recycler dans les métiers spécialisés. Notre gouvernement a déjà investi 100 millions de dollars par année dans la Subvention incitative aux apprentis, qui vise à encourager un plus grand nombre de Canadiens à faire carrière dans les métiers.
Nous avons aussi offert des crédits d'impôt totalisant 200 millions de dollars par année, soit jusqu'à 2 000 $ par stage, pour inciter les employeurs à embaucher des apprentis.
Nous avons aussi prévu 3 milliards de dollars sur six ans pour de nouvelles ententes relatives au marché du travail avec les provinces afin d'aider ceux qui ne sont pas actuellement admissibles à la formation aux termes du programme d'assurance-emploi.
[Français]
Il est crucial d'aider les travailleurs et les travailleuses à obtenir la formation nécessaire pour bâtir la nouvelle économie et assurer la prospérité de tous les Canadiens et les Canadiennes. Notre gouvernement a pris note des besoins de la Colombie-Britannique. Il a déjà pris, et continue de prendre, des mesures pour y répondre. Dans le discours du Trône, par exemple, le gouvernement a mis l'accent sur l'importance d'accroître les débouchés commerciaux.
[Traduction]
Qu'on pense à l'accord de libre-échange tout juste conclu avec la Colombie ou aux négociations pour le libre-échange avec l'Europe ou la Corée, le gouvernement est déterminé à assurer aux entreprises canadiennes un accès aux marchés du monde entier.
Encore une fois, en tant que député de la Colombie-Britannique, je suis content parce que le Canada a mis davantage l'accent sur les marchés de l'Asie, par exemple la Corée, la Chine et l'Inde, ce qui est particulièrement avantageux pour ma province. Les ports de la côte Ouest bénéficieront d'un commerce accru avec les pays de l'Asie et du bassin du Pacifique. Notre gouvernement est conscient des possibilités qu'offre une augmentation du commerce inter-Pacifique et a investi plus de 1 milliard de dollars dans l'initiative relative à la porte d'entrée de l'Asie-Pacifique, en vue d'agrandir et de moderniser nos ports de la côte Ouest. On estime que l'expansion de ces ports créera près de 50 000 nouveaux emplois d'ici dix ans.
Bien sûr, notre gouvernement n'investit pas seulement dans l'infrastructure portuaire. Notre fonds Chantiers Canada permettra l'investissement, sur les sept prochaines années, de 33 milliards de dollars pour la construction d'autoroutes et de ponts et la mise sur pied de systèmes de transport en commun. Cette nouvelle infrastructure est d'importance critique pour les collectivités qui connaissent une croissance rapide, dans la vallée du Bas-Fraser, notamment des localités de ma circonscription. Le fait est que la congestion routière et la pollution qui en résulte sont devenus un problème majeur dans la vallée du Bas-Fraser.
L'infrastructure désuète entraîne des bouchons de circulation, sans compter que le nombre d'accidents de la route et de décès a augmenté. Jusqu'à maintenant, notre infrastructure de transport n'a pas suivi l'incroyable croissance que connaît notre région. Le fonds Chantiers Canada aidera à réduire la congestion, à rendre le réseau routier plus sûr et même, au bout du compte, à protéger notre environnement.
Les gens de la Colombie-Britannique sont également préoccupés par la criminalité.
[Français]
Nos collectivités connaissent l'un des plus hauts taux de criminalité contre les biens au pays et, à l'instar de nombreuses autres collectivités canadiennes, elles trouvent particulièrement troublante la hausse des crimes violents commis par les jeunes.
Comme nous l'avons souligné dans le discours du Trône, les Canadiens doivent se sentir en sécurité chez eux et au sein de la collectivité, ce qui signifie sévir contre les crimes violents, y compris les crimes commis avec des armes à feu.
[Traduction]
Notre gouvernement continue de prendre des mesures visant à éliminer la contrebande des armes à feu. Nous resserrerons pour ce faire les peines prévues pour les crimes commis avec des armes à feu. Nous allons mettre l'accent sur les usages criminels des armes à feu, et non sur la criminalisation des millions de Canadiens honnêtes qui possèdent des armes à feu.
Les modifications que nous apporterons à la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents prévoient des peines mieux adaptées à la gravité du crime.
En tant que vice-président du groupe de travail de notre parti politique qui s'est penché il y a quelques années sur la sécurité dans les rues et la revitalisation des collectivités, j'ai été frappé d'entendre continuellement les Canadiens dire que, dans sa version actuelle, la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents n'avait pas un effet dissuasif suffisant sur les jeunes qui pensent à commettre des crimes graves avec violence.
Le commentaire que j'ai entendu le plus souvent est que les jeunes savent qu'ils n'auront rien d'autre qu'un coup de règle sur les doigts. La version actuelle de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents atteint ses objectifs dans le cas de certains jeunes. Les délinquants juvéniles qui en sont à leur première infraction mineure se font servir une rebuffade sévère de la justice. Ils en tirent les leçons nécessaires et ne tombent pas dans la criminalité pour le reste de leur vie. Cependant, les peines applicables aux délinquants juvéniles récidivistes qui commettent des crimes graves avec violence ne les empêchent pas de poursuivre leur carrière de criminel dans leur vie adulte.
[Français]
C'est une tragédie devant laquelle nous ne pouvons rester bouche bée. Nous devons intervenir auprès de ces éventuels criminels invétérés avant qu'ils ne s'enfoncent dans la criminalité toute leur vie.
Nous devons protéger la société contre la violence et les crimes contre les biens que commettent ces jeunes contrevenants.
[Traduction]
Nous allons continuer de faire de la sécurité des Canadiens notre priorité avant toute chose. Nous allons poursuivre la mise en oeuvre de notre programme de lutte contre le crime.
Comme les députés le savent, les gens de la Colombie-Britannique sont toujours à l'avant-scène en ce qui concerne la réforme de la démocratie. Au cours des dernières années, nous avons souvent été la première province de la Confédération à envisager des changements tels que la création d'assemblées citoyennes, l'adoption d'une procédure de destitution, les élections à date fixe et l'élection des sénateurs.
Dans le discours du Trône, notre gouvernement s'est engagé à présenter un projet de loi pour que les sénateurs soient choisis par les électeurs et pour limiter à huit ans la durée de leur mandat. Nous voulons réformer cette institution datant du XIXe siècle pour la mettre au diapason du XXIe siècle, c'est-à-dire pour qu'elle ait à rendre des comptes et qu'elle soit plus efficace.
Notre gouvernement s'est également engagé à agir pour appliquer le principe de la représentation selon la population à la Chambre basse, c'est-à-dire à la Chambre des communes.
La Colombie-Britannique, l'Alberta et l'Ontario, soit les trois provinces dont la population a cru le plus rapidement au cours des dernières années, vont voir leur nombre de sièges augmenter pour qu'il corresponde à leur population.
[Français]
Pendant beaucoup trop longtemps, certaines régions du pays ont été sous-représentées au Parlement. La vallée du Bas-Fraser, dont je représente une partie, est au nombre de ces régions, et j'aimerais vraiment qu'elle soit davantage représentée en cette Chambre.
[Traduction]
Je suis convaincu que tous les députés auront à coeur d'appuyer les mesures que notre gouvernement proposera pour assurer plus d'équité dans la représentation et appliquer le principe de la représentation selon la population.
À propos d'équité entre les provinces, il y a une autre question que le gouvernement va aborder lors de cette législature, comme le mentionne le discours du Trône. Nous sommes déterminés à travailler avec les provinces pour éliminer les obstacles qui entravent encore le commerce interprovincial, les investissements et la mobilité de la main-d'oeuvre. Avec les premiers ministres, nous avons pu progresser dans la mise à exécution de l'accord sur le commerce intérieur.
D'ici à janvier, cet accord sera modifié pour permettre la pleine mobilité de la main-d'oeuvre partout au Canada. Il y aura donc une reconnaissance mutuelle des compétences professionnelles dans toutes les provinces et dans les territoires. Évidemment, à propos de titres de compétence, notre gouvernement doit aussi poursuivre son importante initiative de reconnaissance des titres étrangers.
Notre économie est tributaire de la main-d'oeuvre la plus instruite, la plus compétente et la plus souple au monde. Nous savons bien qu'il faut redoubler d'efforts pour permettre aux immigrants d'exploiter pleinement leurs compétences et leurs connaissances.
Nous avons lancé le Bureau d'orientation relatif aux titres de compétences étrangers en mai 2007, en collaboration avec les provinces et territoires. Ce bureau aide les personnes formées à l'étranger qui souhaitent venir travailler au Canada à obtenir une évaluation et une reconnaissance plus rapides de leurs titres de compétence au Canada.
En reconnaissant partout au Canada les titres de compétence de tous les travailleurs, y compris ceux en provenance de l'étranger, nous créerons une union économique plus forte et plus efficace. En fait, il est plus important que jamais de renforcer notre union économique, face à l'incertitude économique mondiale actuelle.
On n'a pas besoin de regarder bien loin pour constater les bienfaits de la mobilité de la main-d'oeuvre sur une économie nationale. Notre principal partenaire économique, les États-Unis, a supprimé il y a plusieurs décennies la plupart des obstacles au commerce et à la mobilité de la main-d'oeuvre, et grâce à cela, sa croissance économique a été largement supérieure à la nôtre.
Mais la réduction des obstacles au commerce intérieur n'est pas le seul moyen de relancer notre économie. Moi qui avais auparavant une petite entreprise, je sais que les tracasseries administratives sont un fardeau pour notre économie et grèvent la productivité. Le temps qu'on passe à remplir des formulaires, à parlementer avec le gouvernement pour obtenir divers permis, c'est du temps qu'on ne passe pas à servir les clients, à réaliser des produits et à créer de la valeur pour les actionnaires.
Notre gouvernement veut rationaliser sa façon de faire et réduire le fardeau administratif et la paperasserie des entreprises canadiennes. Notre objectif actuel est de réduire de 20 p. 100 la paperasse, mais nous avons déjà pris d'autres initiatives pour permettre aux entreprises d'économiser du temps et de l'argent.
Nous avons par exemple déjà facilité pour les entreprises l'observation des règles fiscales concernant la tenue de registres aux fins de la déduction pour frais de véhicules à moteur ainsi que des avantages imposables connexes. Nous avons également lancé le nouveau service PerLE dans de nombreuses municipalités canadiennes, et plus particulièrement dans les localités de Surrey et White Rock. Ce service permet aux entreprises d'obtenir rapidement tous les formulaires et les permis dont elles ont besoin pour se conformer aux exigences de chacun des ordres de gouvernement, et ce, en ne consultant qu'un seul site web.
Le discours du Trône a aussi fait allusion à un autre moyen que notre gouvernement compte utiliser pour relancer l'économie. Il s'agit de la création d'un organisme national de réglementation des valeurs mobilières. Les investisseurs recherchent en effet de la stabilité et de la sécurité en cette période d'incertitude économique mondiale.
Des investissements étrangers au Canada sont synonymes d'emplois pour les Canadiens et de croissance pour l'économie de notre pays. Même si le Canada est déjà attrayant pour les investisseurs, un organisme national unique de réglementation des valeurs mobilières offrira davantage de certitude aux investisseurs étrangers potentiels que différentes commissions provinciales.
Nous allons collaborer avec les provinces afin de créer un organisme commun de réglementation des valeurs mobilières. Je signale que les institutions financières canadiennes profitent déjà de l'existence d'un organisme national de réglementation des institutions financières. Un organisme commun de réglementation des valeurs mobilières permettra au Canada de réagir avec rapidité et efficacité à tout changement dans le secteur financier et à parler au nom de tous.
Un organisme commun de réglementation des valeurs mobilières permettrait entre autres de réduire les coûts que doivent assumer les sociétés qui offrent des valeurs mobilières pour se conformer à la réglementation et d'améliorer l'application de la loi. Le Fonds monétaire international et l'Organisation de coopération et de développement économiques ont dit que l'absence d'un organisme national de réglementation des valeurs mobilières au Canada est un aspect qui pourrait faire l'objet d'une réforme cette année.
Notre gouvernement reconnaît que la prospérité durable des Canadiens passe par l'entrepreneurship et le travail acharné. Le gouvernement ne crée pas d'emplois, mais il peut aider à mettre en place et à soutenir un environnement économique propice à la création d'emplois par le secteur privé.
Nous favorisons aussi la création d'emplois dans le secteur privé en étendant aux travailleurs autonomes, par l'entremise du Programme d'assurance-emploi, l'admissibilité aux prestations de maternité dont jouissent les autres travailleurs.
Les mesures visant à aider les travailleuses autonomes à élever des enfants donnent aux entrepreneures une plus grande souplesse pour réaliser leurs rêves. Les travailleuses autonomes n'ont plus à envisager d'abandonner leurs entreprises pour élever une famille. Elles peuvent maintenant garder leurs entreprises pour le bien de leurs familles et des autres travailleurs qu'elles emploient. Bon nombre de propriétaires de petites entreprises de ma collectivité m'ont fait part de leur enthousiasme au sujet de notre plan.
De plus, dans le discours du Trône, le gouvernement réitère son engagement d'adopter des mesures législatives qui assureraient une meilleure surveillance des aliments, des médicaments et des produits de consommation. Ces mesures législatives renforceront le pouvoir de rappeler des produits et augmenteront les sanctions imposées aux violateurs. Le budget de 2008 prévoit un montant de près de 0,5 milliard de dollars sur cinq ans pour le Plan d'action pour assurer la sécurité des produits alimentaires et de consommation et pour appuyer les mesures législatives que nous présenterons.
Nous avons tous entendu parler ces dernières années d'aliments et de produits de santé et de consommation dangereux, y compris des jouets. J'ai une fille de deux ans et je peux vous assurer que je m'inquiète de ce qu'elle mange, des médicaments qu'elle consomme et des jouets avec lesquels elle s'amuse. Les traces de mélamine décelées dans les denrées importées et la présence de plomb dans les jouets d'enfants inquiètent des parents comme moi.
Nos mesures législatives donneront aux inspecteurs fédéraux le pouvoir d'appliquer des normes sur lesquelles les parents pourront compter. Le gouvernement estime qu'il est extrêmement important de protéger et de promouvoir la santé et la sécurité des Canadiens, de leur famille et de leur collectivité.
La circulation sûre et efficace des personnes et des marchandises est aussi essentielle pour un pays commerçant comme le Canada. Comme les députés le savent, les postes frontaliers les plus achalandés de l'Ouest canadien se trouvent dans ma circonscription, South Surrey—White Rock—Cloverdale.
[Français]
Le corridor commercial qui relie Vancouver à Seattle et à la côte ouest américaine traverse ma circonscription. L'engagement pris dans le discours du Trône à poursuivre les travaux d'élargissement de nos bureaux internationaux et de nos corridors frontaliers est essentiel à la croissance économique et à la prospérité culturelle du Canada. Il revêt une importance particulière pour les circonscriptions comme la mienne.
[Traduction]
Je suis heureux de rapporter que le gouvernement a déjà réalisé d'importants investissements pour moderniser notre infrastructure frontalière terrestre afin d'accommoder la croissance du commerce et du tourisme sur la côte Ouest. C'est particulièrement important pour ma région, en préparation des prochains Jeux olympiques de 2010.
Le gouvernement a également tenu ses engagements dans les autres régions du pays, y compris en ce qui concerne l'expansion longtemps attendue du passage frontalier critique de Windsor-Detroit.
Bien que la modernisation de notre infrastructure en matière de portes d'entrée et de corridors soit essentielle au développement de notre activité commerciale et économique, je me réjouis du fait que les contribuables bénéficieront également de plus de 13 milliards de dollars d'investissements prévus et promis par le secteur privé dans cette infrastructure au cours des trois prochaines années.
En terminant, je voudrais revenir au thème principal du discours du Trône, à savoir l'économie. Nous reconnaissons que nous vivons dans une période d'incertitude économique et qu'il sera très difficile pour le gouvernement de manoeuvrer pour continuer d'avancer. Comme je l'ai déjà mentionné, en ces temps difficiles, notre approche prudente en matière de politique financière depuis notre accession au gouvernement a laissé le Canada dans une position enviable en comparaison avec celle des autres pays développés.
De toute façon, le ralentissement de l'économie mondiale et son impact sur le Canada suscitent de nouvelles difficultés en ce que concerne nos sources de revenu. C'est pourquoi le gouvernement continuera de passer au peigne fin tous ses postes de dépense afin de maintenir nos finances nationales sur la bonne voie. Je suis persuadé que de nouvelles économies peuvent être réalisées sans affecter indûment les services et les responsabilités que le gouvernement doit assumer, comme s'y attendent les Canadiens.
J'encourage tous les députés à collaborer pour appuyer le programme du gouvernement tel qu'il a été défini dans le discours du Trône.
:
Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
C'est un honneur pour moi de prendre la parole à la Chambre des communes et de présenter ma réponse au discours du Trône.
D'abord, j'aimerais remercier les résidants de Churchill. Je suis née et j'ai grandi à Thompson, au Manitoba, et je suis très fière de représenter ma région natale, Churchill.
La circonscription de Churchill est l'une des plus vastes au Canada. Elle est très diversifiée. Du lac Winnipeg à la baie d'Hudson, de la frontière de la Saskatchewan à celle de l'Ontario, la circonscription va d'une collectivité située à une heure et demie de route de Winnipeg à des collectivités de l'Est et du Nord du Manitoba qui n'ont pas accès à des routes praticables en toutes saisons.
La diversité humaine est aussi énorme. La circonscription abrite des membres des Premières nations et des Métis de même que des gens des quatre coins du Canada et des Canadiens provenant des quatre coins de la planète. Des représentants de plus de 30 Premières nations vivent dans la circonscription de Churchill, dont des Cris, des Ojibways, des Ojicris et des Dénés.
[Français]
Pendant les dernières années, j'ai voyagé partout au nord du Manitoba et j'ai eu l'occasion de visiter et de travailler avec plusieurs gens des régions de partout dans mon comté. Voyager et visiter les communautés dans ma région est une priorité.
[Traduction]
Je m'engage à défendre avec vigueur les résidants du Nord du Manitoba et de faire part au Parlement de nos enjeux et de nos préoccupations.
À une époque où l'économie retient une bonne partie de l'attention, il importe de reconnaître les épreuves des résidants du Nord du Manitoba sur le front de l'économie. Dans cette région, les collectivités qui dépendent du secteur forestier ont subi et continuent de subir les contrecoups de l'entente sur le bois d'oeuvre. Le ralentissement économique a eu un impact sur les collectivités minières de même que sur le développement futur du Nord. D'autres collectivités ont des taux de chômage très élevés et assistent à la disparition de leurs activités économiques traditionnelles.
Tout en nous souciant du bien-être économique des Canadiens, nous devons veiller aux besoins de base qui ne sont pas satisfaits. Permettez-moi de parler des priorités dans la circonscription de Churchill.
Dans le dossier de la santé, il est essentiel qu'on trouve une solution à la pénurie de médecins et de personnel infirmier dans tout le Nord du Manitoba et dans toutes les régions rurales et nordiques du Canada. Nous avons besoin d'une stratégie nationale solide qui aide les provinces à fournir les soins de santé que tous les Canadiens méritent. Il est crucial de reconnaître les besoins des Premières nations sur le plan des soins de santé, car dans leurs collectivités on observe des taux élevés de maladies telles que le diabète et la tuberculose, maladies qui reflètent des conditions de vie comme on en voit dans les pays du tiers monde. C'est inacceptable.
Sur le plan de l'éducation, il faut d'importantes hausses du financement. Ayant enseigné au University College of the North, je suis bien placée pour savoir qu'il faut soutenir ce type d'institution d'enseignement. Il faut plus de financement pour les étudiants des Premières nations qui font des études postsecondaires. On dit que l'éducation est essentielle au succès. Tâchons d'y accorder le financement nécessaire.
Il faut aussi examiner la question de l'école primaire pour les Premières nations et évaluer dans quelle proportion augmenter les dépenses pour l'éducation des Autochtones, dépenses qui sont bien inférieures à ce que les provinces investissent en moyenne. Nous devons envisager de construire des écoles, par exemple à St. Theresa Point, qui a besoin d'une nouvelle école primaire, à Nelson House, où l'école secondaire devrait être améliorée, à Gods Lake Narrows, où nous aurions besoin d'une nouvelle école secondaire, ou à Gods River, où il faudra une nouvelle école, point.
Sur le plan des transports, nous devons nous pencher sur les besoins des collectivités qui n'ont pas de routes et où les routes ouvertes à l'année fondent à une vitesse alarmante en raison des changements climatiques. Nous devons envisager de construire des aéroports là où il n'y en a pas. L'écrasement récent dans le Nord du Manitoba montre bien qu'il faut améliorer la sécurité des transports. Ayant moi-même survécu à un écrasement d'avion, je sais à quel point il est nécessaire que le gouvernement fédéral intervienne afin d'assurer des transports sécuritaires et des voies de communication permanentes pour les gens du Nord du Canada.
Le gouvernement fédéral doit aussi soutenir financièrement la ligne de la baie et le port de Churchill, qui sont des éléments importants pour l'économie de notre région. Nous devons aussi avoir une très bonne discussion concernant l'élimination de la Commission canadienne du blé, une institution qui soutient l'économie dans le Nord du Canada et qui bénéficie à tous les Canadiens, aux quatre coins du pays.
Sur le plan de l'infrastructure, il faut financer davantage le logement abordable. Dans bien des localités de ma région, c'est l'absence de logements abordables qui limite la diversification de l'économie. Il y a des gens qui vivent dans des conditions de logement honteuses dans les collectivités des Premières nations, et il faut corriger cela de toute urgence. Des logements pour les aînés sont également nécessaires.
Nous devons appuyer les garderies. Je viens d'une région où la moyenne d'âge est l'une des moins élevées au pays. Nous devons nous assurer qu'il y a de l'argent pour les garderies et qu'il existe des programmes pour venir en aide aux familles de ma région.
En ce qui concerne l'environnement, nous, habitants du Nord, sommes aux premières loges pour constater les effets désastreux qu'ont les changements climatiques sur notre environnement. Nous voyons les glaces rester de moins en moins longtemps et nous constatons des modifications dans les comportements de la faune partout dans notre région. Les habitants du Nord sont préoccupés par la protection de l'environnement. Il nous faut des mesures concrètes.
J'aimerais aussi parler de nos jeunes. Dans le discours du Trône, nous avons entendu parler de mesures sévères contre les groupes criminalisés et les jeunes contrevenants. Et si on se penchait sur les possibilités qui s'offrent aux jeunes et sur les moyens de les aider? Comme je l'ai dit, je viens d'une région où la moyenne d'âge est l'une des moins élevées au pays, soit 26,4 ans. Certaines de nos collectivités n'ont pas de centre récréatif, de programmes, de centres de jour. Nous devons voir ce que les jeunes ont de positif à nous apporter. La Lance Runners Society, le conseil des jeunes d'Island Lake et Tori Yetman sont d'excellents exemples d'initiatives lancées dans notre région. Nous devons chercher à créer et à appuyer des initiatives et des programmes bénéfiques pour nos jeunes.
Lorsqu'il est question de condition féminine, nous devons nous pencher sur les inégalités entre les hommes et les femmes dans ma région et ailleurs au Canada. En tant qu'ex-présidente du Thompson Crisis Centre, je dis qu'il faut agir afin d'appuyer les efforts réalisés pour contrer la violence familiale. Nous devons également appuyer les efforts déployés dans le cadre de la campagne « Stolen Sisters » afin d'éliminer la violence faite aux femmes autochtones.
Dans ces domaines, les gens du Nord du Manitoba se demandent bien ce que fait le gouvernement fédéral. Nous avons besoin de développement économique, d'un développement au profit des communautés de toutes nos régions. Il faut envisager des partenariats de développement économique et consolider les initiatives déjà existantes.
Malheureusement, la vision de la construction d'un Canada meilleur pour tous les Canadiens brille par son absence. On ne fait rien pour répondre aux besoins et aux problèmes des Canadiens. J'aimerais que le Parlement s'unisse autour d'une vision du Canada qui réponde aux besoins de tous les Canadiens. Il nous faut une vision axée sur la justice sociale et économique pour tous.
Il faut aussi que les Canadiens y participent. Nous devons tout d'abord avoir plus de civilité au Parlement, c'est essentiel. Ce qui intéresse les Canadiens, ce ne sont pas les agressions verbales teigneuses, c'est qu'on travaille sérieusement à des choses importantes. Il est difficile d'avoir l'adhésion des Canadiens quand tout ce qu'ils voient, ce sont des comportements négatifs alors que les dossiers importants n'avancent pas. On l'a bien vu lors des dernières élections où la participation a été très faible et où les gens étaient incroyablement cyniques.
Deuxièmement, il faut que notre régime électoral et nos institutions politiques aient un caractère véritablement universel et soient le vrai reflet de notre pays. À titre d'exemple, de nombreuses personnes n'ont pu voter à cause de la réglementation sur l'identification des électeurs.
On se demande souvent pourquoi tant de jeunes restent indifférents. Il suffit de regarder nos institutions. La semaine dernière, j'ai pu entrer au Sénat pour écouter le discours du Trône en tant que députée, mais bien que je puisse être démocratiquement élue pour représenter des Canadiens à la Chambre des communes, je ne pourrais pas, pas plus que quiconque de moins de 30 ans, devenir sénateur en vertu des réformes proposées.
À 18 ans, on peut voter, être candidat, combattre et mourir pour son pays, mais on ne peut pas devenir sénateur. C'est une discrimination flagrante. La version actuelle de la réforme du Sénat, c'est l'équivalent d'une opération sur un fossile. Nous ne sommes plus en 1867, nous sommes en 2008. Le Sénat est une institution dépassée qui pratique la discrimination en fonction de l'âge et qui devrait être abolie.
[Français]
Nous avons besoin de plus de jeunes députés dans notre Parlement. Il y a peu de députés qui ont moins de 40 ans. Il faut aussi mentionner le manque de jeunes femmes députées en cette Chambre.
[Traduction]
J'apporte ici un message des habitants de Churchill. Pourquoi, en 2008, dans un pays comme le Canada qui jouit d'une telle richesse, ne pouvons-nous pas réaliser la justice sociale et économique pour tous? Pour citer les paroles d'un grand Manitobain, fondateur d'un mouvement politique dont je suis fière de faire partie, ce que nous désirons pour nous-mêmes, nous le souhaitons pour tous.
Je remercie mes commettants. Euxaristo Ekosi Meegwetch Masi-Cho.
:
Monsieur le Président, je vous remercie de me donner l'occasion de participer au débat sur le discours du Trône du gouvernement. Je sais que le nombre de députés qui peuvent prendre la parole sur la question est limité et drastiquement restreint par le Règlement. Je me réjouis d'autant plus de pouvoir répondre.
J'ai deux raisons de me réjouir. Premièrement, je suis toujours là et je tiens à remercier les électeurs de . Ils m'ont donné l'occasion de défendre leurs intérêts à la Chambre des communes pour un deuxième mandat. Je leur en suis profondément reconnaissante.
Deuxièmement, je me réjouis de participer à ce débat parce qu'il est important pour l'élaboration du programme que suivra le Parlement pour faire face à ce ralentissement sans précédent de l'économie canadienne. Les familles de ma circonscription, à l'instar des Canadiens d'un bout à l'autre du pays, sont profondément inquiets au sujet de leurs emplois, de leurs fonds de pension et de leurs épargnes. Ils comptent sur le gouvernement fédéral pour prendre des mesures audacieuses et stratégiques. Ils s'attendent à ce que leurs députés aient le courage nécessaire face à l'adversité. Pourtant, le discours du Trône, qui définit le programme de l'actuelle session parlementaire, ne reflète nullement l'urgence ou la profondeur nécessaires pour protéger les familles de travailleurs dans le contexte économique actuel.
Permettez-moi de dire clairement que notre première responsabilité consiste à protéger les Canadiens durant cette crise économique. J'ai entendu des députés parler de la nécessité de stimuler l'économie. J'en ai entendu d'autres dire à juste titre qu'il ne suffit pas de stimuler l'économie, il faut la stabiliser. Or, la différence n'est pas simplement d'ordre sémantique.
Cependant, en définitive, il ne faut pas voir dans l'économie et le marché des phénomènes surnaturels. Ils n'ont pas été créés par l'intervention divine. C'est l'homme qui les a créés et ils obéissent aux règles que nous avons établies. Ces règles font des gagnants et des perdants et nous devons donc tous reconnaître que l'économie a des dimensions d'ordre moral.
Tommy Douglas avait l'habitude de dire que l'économie était au service de l'homme, plutôt que l'homme au service de l'économie. Pourtant, nous avons bâti des structures économiques qui sont au service de forces puissantes agissant pour leur intérêt propre, pour lesquelles le profit est le principal aiguillon du progrès économique, la libre concurrence est la norme, et la propriété privée des moyens de production, un droit absolu. Tout était ainsi possible, sans qu'il ne semble y avoir d'obligation sociale correspondante. On nous a laissé entendre que les gouvernements posent problème et que les marchés sont la solution.
La crise économique actuelle aura au moins servi à prouver que les marchés ne sont pas en mesure de tout régler. En effet, les marchés peuvent apporter la prospérité, mais les gouvernements ont non seulement un rôle à jouer, ils ont la responsabilité d'agir. Depuis déjà beaucoup trop longtemps, notre économie n'a pas su répondre aux besoins et aux aspirations des Canadiens. À l'heure qu'il est, les travailleurs du Canada ont payé de quatre façons différentes pour la crise que nous traversons.
En premier lieu, ils ont perdu leurs emplois. Depuis 2006, le Canada a perdu plus de 151 000 emplois dans le seul secteur manufacturier. On prévoit que le taux de chômage augmentera à 7 p. 100 l'an prochain, et le coeur industriel du pays est en train de s'atrophier.
Deuxièmement, les travailleurs ont payé avec leurs pensions. Les régimes de retraite d'employeurs aussi bien que les régimes de retraite des particuliers ont subi un énorme recul à cause de l'effondrement du marché et les personnes proches de la retraite dépensent aujourd'hui leurs économies futures pour joindre les deux bouts.
Troisièmement, les travailleurs n'ont plus accès à une protection adéquate de l'assurance-emploi. À l'échelle du pays, 38 p. 100 seulement des travailleurs en chômage reçoivent des prestations du gouvernement, comparativement à 75 p. 100 au début des années 1990. Les travailleurs ont payé pour cette protection d'assurance, mais ils ne peuvent en bénéficier lorsqu'ils en ont le plus besoin.
Quatrièmement, ils paient évidemment pour la crise économique du fait que l'argent de leurs impôts sert au sauvetage d'entreprises comme les banques. Le temps est venu de dire que ça suffit.
Il est temps de rétablir l’équilibre et de commencer à stabiliser l’économie de façon à ce qu’elle serve les intérêts des Canadiens. Il est temps de se montrer énergique et stratégique. Il est temps que nous relevions nos manches et travaillions ensemble pour bâtir une économie qui répondra aux besoins et aux aspirations de nos concitoyens.
Pour commencer, nous devons abandonner la politique du gouvernement conservateur qui consiste à gaspiller de l’argent dans des réductions de l’impôt des sociétés accordées sans condition. Ces réductions d’impôt sans condition n’apporteront pas les stimuli dont notre économie a besoin. Au contraire. Les réductions d’impôt ne profitent qu’aux sociétés qui sont suffisamment rentables pour payer des impôts. Si une entreprise est en difficulté, elle ne paie pas d’impôt et les réductions d’impôt générales ne l’aideront en rien à survivre.
De plus, nous ne devrions pas accorder d'allégements fiscaux aux entreprises qui se fournissent à l’étranger ou qui exportent des emplois ailleurs. Chez moi, à Hamilton, les gens n’ont pas oublié ce qui s’est passé à l’usine John Deere, juste un peu plus loin, à Welland. La société John Deere s’est empressée d’empocher des avantages fiscaux, après quoi elle a fermé son usine, qui était rentable, et a exporté les emplois au Mexique.
Les réductions inconditionnelles de l’impôt des sociétés ne sont pas la solution pour revitaliser l’économie canadienne et, pourtant, ces baisses d’impôt coûteront au gouvernement 7,3 milliards de dollars, rien qu’en 2009-2010. Il aurait mieux valu dépenser cet argent en investissant dans la productivité inhérente qui réside dans le talent, la créativité et l’énergie des Canadiens. Nous devons investir dans l’économie réelle.
Examinons, encore une fois, les quatre plans, que j’ai mentionnés tout à l’heure, sur lesquels les travailleurs canadiens ont fait les frais de cette crise économique et voyons quelles sont les solutions dans chaque cas.
D’abord et avant tout, nous devons mettre au point un ensemble de stimulants économiques pour créer des emplois. À court terme, cela signifie des investissements stratégiques dans l’infrastructure. Adoptons un plan ambitieux de collaboration avec les collectivités pour réparer nos villes qui sont en mauvais état, investir dans le transport en commun et construire des logements abordables. Je sais que la ville de Hamilton, par exemple, est maintenant prête à entamer la construction d’une nouvelle usine d’épuration. La planification est faite. La conception technique est faite. Avec l’appui du gouvernement fédéral, la construction pourrait commencer immédiatement. C’est bon pour les travailleurs, bon pour les fournisseurs et bon pour la ville de Hamilton.
Je sais que les municipalités d’autres régions du pays ont des projets du même genre qui sont prêts à être concrétisés. Les projets relatifs à la modification éconergétique des maisons et des bâtiments, l’élargissement de notre capacité d’énergie renouvelable et l’amélioration de notre technologie de communication offrent également des stimulants économiques. Bien entendu, nous devons soutenir le secteur de la fabrication et celui de l’automobile, non pas en leur donnant un chèque en blanc pour perpétuer le statu quo, mais en apportant le genre d’aide financière qui transformera ces industries et maintiendra les emplois au Canada.
Deuxièmement, nous devons protéger les pensions des travailleurs canadiens. Il faut le faire en consultant les syndicats, le patronat et les provinces afin que nous puissions explorer des initiatives telles qu’un programme d’assurance-pension. Au cours de la législature précédente, j’ai présenté le projet de loi qui aurait accordé à la pension des travailleurs la première priorité dans les cas de faillite commerciale. Ce genre de mesure demeure un élément essentiel de la solution pour protéger les pensions des Canadiens.
Pour les Canadiens âgés de plus de 71 ans, envisageons au moins un moratoire sur les retraits obligatoires des FERR. Je pense que tous les retraités canadiens ont été profondément déçus que les pensions ne soient même pas mentionnées dans le discours du Trône de la semaine dernière.
Le discours du Trône ne dit pas un mot non plus sur les changements à apporter au système d'assurance-emploi du Canada. En raison des modifications apportées aux règles du système par les gouvernements récents, les gens qui se retrouvent sans emploi doivent pratiquement épuiser leurs économies avant d'être admissibles à des prestations d'assurance-emploi. Apportons à l'assurance-emploi les correctifs nécessaires. C'est un instrument essentiel pour prévenir la pauvreté. L'argent que les Canadiens au chômage vont toucher va être injecté directement dans l'économie locale, ce qui permettra de créer les emplois dont on a désespérément besoin et assurera la survie des petites entreprises.
Il fut un temps où l'assurance-emploi était un composant essentiel de l'aide au recyclage et au développement des compétences. Ce n'est plus le cas. En fait, il n'y a même plus de stratégie nationale de formation professionnelle. Il faut mettre en oeuvre des mesures pour remédier à la pénurie de main-d'oeuvre spécialisée si nous ne voulons pas aggraver le problème du ralentissement économique et le faire durer encore plus longtemps.
Enfin, parlons de la contribution que les Canadiens ont déjà faite aux secteurs de l'économie en difficulté, comme le secteur financier. À ce jour, ils ont versé 75 milliards de dollars pour renforcer les banques. Il faut donner aux Canadiens la garantie qu'il y aura des mesures de surveillance rigoureuses pour savoir où va cet argent. Chaque fois qu'un secteur reçoit de l'aide publique, les contribuables ont le droit qu'on leur rende des comptes pleinement et en toute transparence. Le cas échéant, ils ont le droit d'obtenir une participation dans les entreprises concernées en échange de l'aide accordée.
Ce ne sont là que quatre domaines où des mesures concrètes sont nécessaires. Il s'agit de mesures audacieuses, mais les vaillants Canadiens ne méritent rien de moins. Ils savent déjà que les néo-démocrates sont déterminés à faire fonctionner l'économie dans l'intérêt de la population. En dépit de l'absence de propositions favorables aux familles de travailleurs et à la classe moyenne dans le discours du Trône. Il n'est pas trop tard pour protéger leurs emplois, leurs caisses de retraite et leurs économies.
Dans deux jours, le va présenter sa mise à jour économique. Il fournira peut-être alors aux Canadiens davantage de précisions. Mais, s'il demeure tiède dans son approche pour protéger les familles de travailleurs en ces temps de difficultés économiques, le NPD se retroussera les manches et, de concert avec ses partenaires du milieu syndical, de la société civile et des milieux locaux, verra à agir en chef de file pour servir les Canadiens comme ils le méritent.
Nous nous engageons à faire des propositions constructives et nous espérons que le gouvernement fera de même parce que, comme Tommy le disait, il n'est jamais trop tard pour bâtir un monde meilleur.
:
Monsieur le Président, comme c’est la première occasion que j’ai de prendre la parole en cette 40
e législature, je voudrais exprimer mes remerciements les plus sincères aux électeurs de Northumberland—Quinte West qui m’ont chargé une fois de plus de les représenter à la Chambre. C’est un honneur insigne et un privilège de les servir. C’est dans cet esprit que je voudrais rappeler à tout le monde que le gouvernement a pris des engagements au cours de la dernière campagne électorale et qu’il a l’intention de les tenir.
Certains de ces engagements figurent dans le discours du Trône, dont je vais parler tout à l'heure. Les points que je veux aborder cet après-midi comprennent le soutien aux transferts, l’appui à l’infrastructure en Ontario, la réduction des tracasseries administratives pour les PME, l’appui à l’industrie et l’aide temporaire aux travailleurs. Nous avons besoin d’un organisme commun de réglementation des valeurs mobilières. De plus, ce qui intéresse particulièrement la circonscription de Northumberland—Quinte West, nous devons appuyer notre secteur agricole.
L’équilibre que nous avons établi entre les provinces dites nanties et démunies constitue l’une des caractéristiques de notre fédération. À titre de député de l’Ontario, je sais pertinemment que les Ontariens ont depuis longtemps contribué à cet équilibre. J’ai entendu le premier ministre de l’Ontario, le député provincial local ainsi que des électeurs demander ce que notre gouvernement fait pour la province.
Après tout, il s’agit d’équité financière, n’est-ce pas? Il ne s’agit pas d’arrangements paternalistes entre le gouvernement fédéral et les provinces. C’est beaucoup plus un partenariat. Notre gouvernement a fait de son mieux -- avec succès, je crois -- pour parvenir à cet équilibre, qui changera de temps en temps, mais qui se fondera toujours sur l’équité. Ce qui est bon pour un partenaire de la fédération l’est pour tous les autres. C’est une norme que nous essayons constamment d’appliquer.
L’équité financière nous dicte d’assurer à l’Ontario les fonds et l’appui dont il a besoin pour s’acquitter de ses responsabilités en vertu de la Constitution, ce qui comprend des programmes essentiels, comme les soins de santé, la garde d’enfants, l’éducation postsecondaire et les programmes sociaux. Nous savons que le gouvernement fédéral joue un rôle important à l’appui de l’Ontario et des Ontariens. Nous savons en outre que l’Ontario est et continuera d’être un chef de file parmi les provinces et doit être traité équitablement par le gouvernement fédéral. L’Ontario ne devrait jamais avoir à offrir des services de seconde catégorie parce qu’il est injustement traité par Ottawa.
Nous sommes au pouvoir depuis un peu plus de deux ans et demi. Nous sommes le gouvernement minoritaire qui a duré le plus longtemps. Qu’avons-nous fait?
Le budget de 2007 a établi une formule par habitant pour les transferts canadiens en matière de santé et de programmes sociaux. Il s’agit de l’argent que le gouvernement fédéral verse à l’appui des services de santé et des services sociaux offerts par les provinces. La formule de financement par habitant est importante pour l’Ontario, qui est la province la plus peuplée du Canada. Les changements apportés permettront donc à la province de mieux servir sa population.
Sur ce plan, aucune province qui reçoit des paiements de péréquation n’aura une capacité financière supérieure à une province qui n’en reçoit pas. Ces changements ont été acceptés par tous les premiers ministres, y compris celui de l’Ontario, et entreront en vigueur à l’expiration de l’entente actuelle en 2014-2015.
La question est donc la suivante : de quelle façon pouvons-nous aider l’Ontario pendant la période qui reste dans l’entente actuelle? Pour faciliter la transition au nouvel arrangement, nous avons mis en œuvre une clause d’indexation annuelle automatique à 6 p. 100 pour les soins de santé. Pour 2007-2008, le transfert canadien en matière de santé s’élevait à 8,5 milliards de dollars dans le cas de l’Ontario. D’ici 2013-2014, il grimpera à 11 milliards, ce qui représente une augmentation de 30 p. 100 en cinq ans.
Nous avons également augmenté le financement des programmes sociaux en Ontario par le truchement du transfert social, qui est passé à 3,7 milliards de dollars. Ce montant croîtra de 3 p. 100 par année jusqu'à ce qu'une nouvelle entente entre en vigueur. Une partie du transfert social, environ 411 millions de dollars, est consacrée aux places en garderie et à l'enseignement postsecondaire.
Toutefois, ce n'est pas tout. Le gouvernement conservateur sait également qu'il a un rôle important à jouer pour ce qui est de soutenir les municipalités ontariennes et d'appuyer le renouvellement des infrastructures. C'est pourquoi nous avons récemment signé avec l'Ontario une entente qui s'appelle Chantiers Canada. C'est une entente de 6,26 milliards de dollars qui seront versés au cours des prochaines années et qui serviront à améliorer les infrastructures. Le gouvernement fédéral sait que nos collectivités ont besoin de fonds prévisibles pour les infrastructures.
À ce stade, j'aimerais mentionner ma première réunion avec le conseil de comté de Northumberland en 2006, peu de temps après les élections fédérales.
Quand j'ai rencontré les conseillers du comté, nous avons surtout parlé d'agriculture. Tous les candidats aux élections ont assisté à la réunion. Nous avons tous renouvelé notre engagement à l'égard de l'agriculture. Toutefois, durant cette réunion, plusieurs des conseillers, y compris le président, ont expliqué à leur député nouvellement élu qu'ils avaient besoin de financement durable à long terme, d'une aide du gouvernement fédéral sur laquelle ils pourraient compter lors de l'élaboration de leurs budgets. Même s'ils se réjouissaient des différents programmes, ils avaient besoin de financement durable à long terme.
Je les ai entendus. Le gouvernement les a entendus. Je suis heureux de pouvoir dire que, dans le cadre de l'entente Chantiers Canada, nous avons donné un caractère permanent à la remise de taxe sur le carburant à nos collectivités. Cela représente environ 2,5 millions de dollars par année pour le comté de Northumberland. Il peut donc compter sur cette somme en établissant son budget. Dans le cas de la municipalité ou ville de Quinte West, cela représente un peu plus de 2,6 millions de dollars. Ce sont des sommes appréciables parce qu'elles ne servent pas uniquement à paver des rues et à réparer des ponts, mais également à assurer l'alimentation en eau potable et à renouveler les infrastructures qui se détérioraient.
Cela signifie que nos municipalités, grandes et petites, ont accès à 2,9 milliards de dollars par année pour la réfection des routes locales et d'autres projets.
Ils n'ont pas non plus mentionné d'autres programmes de financement à long terme que nous avons introduits, notamment la remise de 100 p. 100 de la TPS aux municipalités. Aux yeux de certains, cela ne semble peut-être pas beaucoup si on parle d'agrafeuses ou de papeterie, mais lorsqu'une petite ou une moyenne municipalité doit acheter un camion à benne ou une niveleuse, c'est beaucoup d'argent.
De plus, nous avons également accepté d'appuyer l'Ontario en lui versant 3 milliards de dollars pour les programmes d'infrastructure, ce qui inclut le financement de la connectivité.
Je n'ai pas besoin d'expliquer aux députés ou aux simples citoyens à quel point la desserte est importante. Dans le discours du Trône, le indique que la connectivité est très importante pour son gouvernement.
Je dois rendre hommage au député de pour le leadership dont il fait preuve à cet égard dans l'Est de l'Ontario. Nous travaillons avec les préfets de cette région. Nous croyons qu'avec leur concours, nous pourrons continuer de travailler ensemble. Je crois que nous pourrons assurer le financement de la connectivité dans l'Est de l'Ontario, pour ne pas dire dans tout le Canada, comme le premier ministre l'a indiqué.
Nous pouvons donc voir que le gouvernement a fait ses preuves en matière d'équité financière. Nous avons un plan à long terme à cet égard et le premier ministre de l'Ontario l'appuie. Il est fondé sur des principes et il soutient d'importants services, des soins de santé jusqu'aux programmes sociaux en passant par les garderies, l'enseignement postsecondaire et l'infrastructure.
Puisque je mentionne l'infrastructure, je précise que, peu après mon élection, des maires et des échevins ont communiqué avec moi. Ils m'ont parlé de l'ancien programme d'infrastructure Canada-Ontario et m'ont dit que, lorsque ce programme est entré en vigueur, il y avait eu de nombreux dépassements de coûts parce que tout le monde faisait la même chose en même temps.
Les coûts de construction ont augmenté. On a aussi modifié la réglementation de l'eau douce en Ontario, ce qui a fait grimper le coût des projets et entraîné des dépassements. C'était un financement tripartite. Les municipalités et les provinces ont accepté de partager le coût des dépassements, mais le précédent gouvernement a refusé.
Quand les conservateurs ont pris le pouvoir, les maires ont redemandé au gouvernement fédéral de payer le tiers des dépassements de coût. Je suis heureux de pouvoir dire que notre gouvernement a pu fournir à ce titre 50 millions de dollars à l'Ontario. Dans la circonscription de Northumberland—Quinte West, on a annoncé un apport de 3 millions de dollars pour éponger ces dépassements.
Toujours à propos d'infrastructure, je me dois de rappeler aux habitants de la circonscription de Northumberland—Quinte West et de la grande région de Quinte les énormes investissements d'infrastructure que nous réalisons à la BFC Trenton. Nous n'oublierons pas l'engagement que nous avons pris en 2005-2006 de rééquiper et de reconstruire les Forces armées canadiennes qui étaient négligées depuis bien des années.
Cette modernisation s'est traduite notamment par l'achat d'avions de transport stratégiques et tactiques. Qu'est-ce que cela signifie pour la BFC Trenton, centre névralgique de l'Aviation canadienne? Cela veut dire une rénovation complète et la création de lieux d'entreposage des nouveaux avions. Quand on passe en voiture à proximité de la 8e escadre Trenton, on voit que c'est une ruche. Des centaines de millions de dollars vont être investis dans la BFC Trenton au cours des prochaines années. Toute cette base va se transformer, et l'on va créer des centaines d'emplois bien payés dans toute la circonscription de Northumberland—Quinte West et la grande région de Quinte.
Le gouvernement a aussi promis de déménager la FOI2 à la BFC Trenton, ce qui entraînera d'importantes modifications d'infrastructure. Là encore, cela signifiera des centaines de nouveaux emplois pour la communauté.
Qu'est-ce que cela veut dire? Les retombées sont fabuleuses. Cela veut dire qu'il va falloir créer des logements pour ces centaines de nouvelles familles, qui vont acheter des automobiles. Il y aura toutes sortes de retombées.
Nous avons aussi promis dans le discours du Trône de réduire les formalités administratives des PME. Le gouvernement va réduire les formalités auxquelles sont soumises les entreprises privées et sans but lucratif qui traitent avec lui. Il est déterminé à réformer et à rationaliser sa façon de faire, et nous allons réformer de façon novatrice l'administration des programmes et des services. En diminuant le fardeau administratif et la paperasserie, nous améliorerons la compétitivité du Canada et nous aiderons les petites entreprises.
Notre gouvernement s'est engagé à réduire de 20 p. 100 les tracasseries administratives des entreprises, afin que toutes les parties puissent économiser temps et argent. Notre gouvernement respectera aussi sa promesse de mettre au point une procédure pour mesurer l'importance de la paperasserie, en faire rapport et parvenir à la réduire à long terme.
En mai 2008, notre gouvernement a annoncé qu'il était en bonne voie de respecter cet engagement grâce à une simplification de la réglementation, à l'élimination des recoupements ou des obligations faisant double emploi et à la réduction du nombre de formulaires à remplir. Par exemple, nous avons déjà facilité la déclaration de revenus des entreprises en réduisant l'exigence de conservation des dossiers dans le cas des déductions pour frais d'automobile et des avantages imposables. Le Parlement ayant maintenant repris ses activités, nous poursuivrons sur notre lancée.
En juin 2008, le gouvernement a présenté la Loi canadienne sur les organisations à but non lucratif, qui promettait une importante modernisation de la législation encadrant ces organisations, qui n'a pas été modifiée depuis 1917. Cette loi favoriserait la responsabilisation, la transparence et de saines méthodes de gouvernance au sein du secteur des sociétés sans but lucratif.
Parlons maintenant de l'aide offerte aux travailleurs afin qu'ils puissent trouver un nouvel emploi. Le gouvernement s'est engagé à financer diverses mesures visant à aider des travailleurs de l'Ontario ayant perdu leur emploi à réintégrer le marché du travail. L'une de ces mesures est l'entente sur le développement du marché du travail dans le cadre de l'assurance-emploi, régie par la partie II de la Loi sur l'assurance-emploi. Cette entente permettrait à l'Ontario d'assumer un rôle accru dans la conception et la prestation de programmes de développement du marché du travail.
L'entente sur le marché du travail prévoit le versement de 1,2 milliard de dollars à l'Ontario au cours des prochaines années. L'entente précise que l'Ontario créera des programmes favorisant la participation au marché du travail. Ces programmes aideront les gens à se préparer à arriver sur le marché du travail ou à y revenir, ou encore à obtenir ou à garder un emploi ou à rafraîchir leurs connaissances concernant un emploi. Cela signifie que les chômeurs qui ne sont pas admissibles à certains programmes d'assurance-emploi auront plus de ressources, surtout ceux qui ont peu de qualifications ou qui occupent un emploi exigeant peu de compétences.
Concernant la Fiducie pour le développement des collectivités, l'Ontario recevra tout juste un peu moins de 360 millions de dollars pour améliorer la productivité et la compétitivité, pour aider au développement de la technologie et pour prêter assistance aux collectivités et aux travailleurs touchés par des changements survenus dans les domaines de l'agriculture, de l'exploitation forestière et de la fabrication.
L'annonce récente du plan Chantiers Canada, qui représente 9,2 milliards de dollars, entraînera la création d'un nombre important d'emplois liés à la construction de l'infrastructure.
Pour réduire davantage les pressions financières que ressentent les entreprises canadiennes, notre gouvernement prendra des mesures qui encourageront les compagnies à investir dans de nouvelles machines et de nouveaux équipements. Le secteur manufacturier du Canada, principalement les industries de l'automobile et de l'aérospatiale, subit de plus en plus de pressions, comme chacun le sait. Notre gouvernement aidera davantage ces industries, notamment avec des mesures comme l'amortissement accéléré qui permet aux entreprises d'amortir très rapidement les investissements dans l'équipement, les édifices et les ordinateurs, dans le but d'accroître la productivité et de rendre ces entreprises, ainsi que notre pays, plus concurrentiels à l'échelle mondiale.
Grâce à Avantage Canada, à notre plan économique et à nos récents budgets, nous avons fait d'importants progrès pour créer un environnement commercial qui vise à promouvoir l'investissement à long terme, l'innovation et la création d'emplois dans tous les secteurs de l'économie canadienne.
Nous reconnaissons l'importance stratégique du secteur manufacturier du Canada de même que les conditions financières difficiles dans lesquelles il évolue et la concurrence mondiale à laquelle il doit faire face.
Notre gouvernement a déjà réduit les impôts pour aider les petites entreprises à être plus concurrentielles et à créer des emplois. D'ici 2012-2013, le gouvernement du Canada aura accordé au secteur manufacturier des allégements fiscaux de plus de 9 milliards de dollars.
Par ailleurs, nous nous sommes engagés à renforcer la surveillance financière au Canada. Notre gouvernement collaborera avec les provinces pour créer un organisme commun de réglementation des valeurs mobilières.
La nouvelle approche intégrée du gouvernement en matière d'aide aux agriculteurs fournit aux producteurs des mesures exhaustives de protection du revenu contre différents risques, notamment contre les écarts de revenu avec Agri-stabilité et Agri-investissement, contre les catastrophes naturelles avec Agri-protection et contre les désastres avec Agri-relance. Les agriculteurs ont aussi plus facilement accès au crédit à l'aide d'avances en espèces aux termes du Programme de paiements anticipés.
Le gouvernement a pris des engagements envers le secteur agricole. Nous avons toute une série de programmes. Il s'agit là d'engagements importants. Depuis notre arrivée au pouvoir il y a de cela seulement quelques années, nous avons investi plus de 4,5 milliards de dollars dans l'agriculture et nous avons l'intention de maintenir cette aide aux agriculteurs.
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Monsieur le Président, je partagerai le temps dont je dispose avec mon collègue de .
C'est un véritable honneur pour moi de prendre la parole en cette Chambre pour la première fois. Avant tout, je souhaite remercier sincèrement les électrices et les électeurs de la circonscription de Rimouski-Neigette—Témiscouata—Les Basques qui m'ont fait confiance en me choisissant comme député le 14 octobre dernier. Je leur dois ce privilège et je m'engage à commencer le travail qu'ils m'ont confié, celui de représenter leurs intérêts au Parlement et d'être présent, toujours à l'écoute de leurs préoccupations.
Je dois aussi souligner que notre campagne n'aurait pas été aussi bien réussie sans le travail acharné de mon comité électoral. Je tiens donc à remercier chaleureusement chacune et chacun des membres de cette équipe qui ont travaillé avec enthousiasme et dévouement.
Mes remerciements ne seraient pas complets si je ne mentionnais pas les membres de ma famille. Leur appui, leur amour et leur complicité m'ont été précieux pendant la campagne électorale, et je les remercie très fort d'avoir été là pour moi.
Aujourd'hui, en ce premier discours, j'aimerais aborder des questions qui ont été très présentes pendant ma campagne électorale et auxquelles, malheureusement, on ne semble pas avoir accordé l'importance qu'elles méritent dans le discours du Trône. Je veux donc parler principalement de l'agriculture, de la forêt et du financement des organismes économiques à but non lucratif. Ce sont des questions primordiales pour les citoyennes et les citoyens de ma circonscription, et pour les régions du Québec en général.
D'abord, l'industrie agroalimentaire est responsable de près de 20 p. 100 des emplois totaux de la région du Bas-Saint-Laurent, et l'agriculture est le principal secteur de cette industrie. Cela explique en grande partie pourquoi le développement du secteur agricole est au coeur de mes préoccupations. Cela signifie aussi qu'en tant que député, je revendiquerai que le gouvernement porte une attention particulière à cette question.
De plus, étant moi-même producteur laitier, je suis bien placé pour parler de la réalité agricole et des difficultés auxquelles les producteurs agricoles font face actuellement. Les défis à relever sont vraiment nombreux: nous devons nous adapter à la demande de produits plus diversifiés, et à une concurrence internationale et des exigences environnementales accrues. En ce qui concerne ce dernier défi, même s'il y a déjà longtemps que les agriculteurs du Bas-Saint-Laurent ont entamé leur virage environnemental, on doit toujours investir davantage pour qu'ils puissent s'adapter aux normes en vigueur. Ce dont le secteur agricole a besoin, et qui est complètement absent du discours du Trône, ce sont des politiques agricoles solides comme, par exemple, un soutien financier du fédéral suffisant, qui offrira toute la flexibilité que réclament depuis longtemps les agriculteurs du Québec, et qui permettrait aux agriculteurs de vivre de leur métier et de continuer à nourrir la population.
Il me semble que le gouvernement conservateur a beaucoup de difficulté à comprendre que la réalité de l'agriculture québécoise n'est pas la même que celle du reste du Canada. Le Québec a opté pour une agriculture à dimension plus humaine, moins axée sur l'exportation. Le gouvernement conservateur ne semble pas comprendre non plus l'importance cruciale du maintien de la gestion de l'offre pour l'agriculture québécoise. Au lieu d'avoir offert une vraie garantie qu'il défendra sans compromis la gestion de l'offre dans les négociations internationales, le gouvernement s'est contenté de mentionner qu'il la défendra. Nous restons donc très sceptiques quant à la véritable volonté de ce gouvernement de protéger les producteurs agricoles, d'autant plus que plusieurs déclarations de ministres conservateurs laissent entendre qu'ils souhaitent la réussite d'un accord à l'OMC au détriment même de la gestion de l'offre.
L'agriculture restera donc au coeur de mes priorités et de celles du Bloc québécois. Nous serons vigilants et ne laisserons pas l'indifférence du gouvernement conservateur primer sur les besoins de la population des régions du Québec.
En ce qui a trait au secteur forestier, la déception est la même. Aucun programme d'aide concret n'est prévu pour traverser la crise. Dans le discours du Trône, le gouvernement dit vouloir continuer à aider le secteur forestier par des mesures visant à favoriser la commercialisation des produits à l'étranger et l'innovation. En d'autres mots, le gouvernement propose le statu quo. Il propose des mesures extrêmement modestes qui avaient déjà été annoncées dans le dernier budget et qui n'ont pas vraiment aidé le secteur forestier à traverser la crise.
Dans mon comté, composé d'une majorité de producteurs privés, les attentes étaient beaucoup plus élevées que cela. Après deux années de crise, les producteurs forestiers se trouvent dans une situation difficile, où les coûts de production ne cessent d'augmenter et où les profits sont inexistants.
C'est la survie même de plusieurs entreprises forestières familiales qui est menacée. Les propriétaires et producteurs forestiers ont besoin d'être appuyés dans leurs démarches et un soutien à la recherche et à l'innovation est nécessaire à l'industrie forestière, particulièrement celle de deuxième et de troisième transformation.
Il est également important de mettre de l'avant la création de petites entreprises à partir de la recherche et développement. Le gouvernement aurait pu s'inspirer des propositions du Bloc québécois comme, par exemple, accorder des garanties de prêts pour aider les entreprises à se moderniser, rendre remboursable le crédit d'impôt à la recherche et développement pour les entreprises actuelles et nouvelles et faire appliquer un règlement obligeant tous les organismes fédéraux à utiliser des produits forestiers dans les constructions fédérales. Voilà des mesures véritablement intéressantes pour le secteur forestier, mais qui ne semblent pas susciter l'intérêt du gouvernement conservateur.
Pour terminer, j'aimerais parler d'une troisième question qui interpelle beaucoup les citoyennes et les citoyens de ma circonscription, soit celle du financement des organismes à but non lucratif à vocation économique. Évidemment, je ne peux pas m'empêcher de mentionner les coupures annoncées cette année par l'ancien ministre de l'Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec qui affectent déjà très gravement les organismes et centres de recherche de ma région. C'est une attitude tout à fait irresponsable de la part du gouvernement conservateur quand on considère l'importance du financement du fédéral dans le fonctionnement des activités de plusieurs de ces organismes. Le gouvernement devrait absolument faire volte-face et assurer que les subventions accordées soient maintenues et renouvelées.
Parmi les nombreux organismes et centres qui bénéficient de cet appui financier dans le Bas-Saint-Laurent, on peut mentionner, par exemple, le Centre de recherche sur les biotechnologies marines et la Technopole maritime du Québec, qui font profiter grandement la région par leurs activités et ont fait de Rimouski un chef de file dans le domaine maritime. L'actuel devrait absolument rétablir le soutien financier et, à tout le moins, leur offrir une alternative pour assurer leur survie à long terme. Il est impensable que de tels organismes puissent être destinés à disparaître par manque de financement lorsqu'on sait que le gouvernement fédéral a ces fonds, mais que le véritable problème est un problème d'orientation politique. C'est un manque de vision et une démonstration d'indifférence à l'égard du développement des régions du Québec.
Il ne faut pas oublier que les activités des organismes à but non lucratif génèrent des retombées économiques pour la région. Ces mêmes organismes reposent sur des attentes de la communauté et ils mettent à profit le savoir-faire des gens. Ce sont des forces, des capacités, qui seraient perdues autrement. Le gouvernement pourrait faire preuve d'intelligence et profiter de tout l'investissement fait au cours des dernières années par les organismes et les intégrer dans un véritable plan de relance économique. Nous verrons dans les mois à venir ce que prétend faire le gouvernement conservateur sur cette question, mais, déjà, nous sommes très inquiets du manque de sensibilité dont a fait preuve jusqu'à maintenant le gouvernement. Nous avons vu que le gouvernement ne s'est pas montré ouvert à négocier, même après que de nombreuses voix au Québec se soient levées pour décrier les coupures incompréhensibles du gouvernement conservateur.
Pour toutes ces raisons, et d'autres, le Bloc québécois ne peut pas appuyer le discours du Trône.
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Monsieur le Président, mes premières paroles seront évidemment pour vous féliciter de votre nomination ainsi que pour féliciter tous les collègues qui ont été soit élus soit réélus. Mes premiers mots seront également des mots de remerciement et de grande fierté par rapport à la région que je représente, la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine. Pour un troisième mandat consécutif, donc depuis 2004, je suis ici pour défendre les intérêts des gens de la circonscription de Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine, qui ont à coeur leur région et qui ont aussi à coeur d'avoir un meilleur avenir. D'entrée de jeu, je dirai que la souveraineté du Québec pourrait représenter un bel espoir pour ma région. Ce jour viendra. Comme notre regretté père de la souveraineté et citoyen de la Gaspésie, M. René Lévesque, l'a déjà mentionné: « À la prochaine fois ».
Un pays se construit de jour en jour. C'est ce qu'on voit ici. Un pays peut aussi se détruire de jour en jour. C'est malheureusement ce qu'on voit ici aujourd'hui. Le discours du Trône fait carrément preuve d'insensibilité à la situation des citoyens des régions en particulier. Qu'on me permette de parler davantage des régions. Je laisserai le soin aux gens qui vivent dans les villes d'en parler à leur guise. Pour des régions comme celle de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine ou d'autres qui y ressemblent, on se serait attendu à ce qu'il y ait une forme de compréhension ou de préoccupation par rapport à notre situation, surtout par rapport à ce qu'on vit actuellement aux chapitres économique et financier. Malheureusement, on sait très bien qu'un discours du Trône est un discours d'intention. C'est un discours qui peut rester vague à souhait. Cependant, plus vague que cela, à la limite, on meurt, et plus insensible que cela, c'est difficile à trouver.
Dans ce discours, on oublie complètement que les gens vivant dans des régions comme les nôtres vivent intensément les décisions prises ici comme ailleurs. Je parlerai du dossier des pêcheries. On sait très bien que cette ressource est exportée. On comprendra l'importance des pêches pour le territoire que je représente. Il est tributaire de ce qui se passe au chapitre du commerce international pour ce qui touche l'exportation de produits comme le homard, les crevettes, le crabe ou autres espèces. Il est aussi tributaire de certaines infrastructures. Il est également tributaire d'autres éléments qui constituent la fameuse industrie des pêches. Ces éléments pourraient être très bien positionnés pour faire face à la crise actuelle ou à la crise appréhendée. Ils pourraient même faire avancer notre région relativement bien.
À ce chapitre, je vais simplement rappeler certains éléments que j'ai eu l'occasion de présenter au cours de la dernière campagne électorale. Je le ferai en cinq point. J'ai eu l'occasion de présenter un plan qui vise à faire en sorte que notre région se positionne mieux. L'un de ces plans touchait le domaine économique. Lorsqu'on touche à ce domaine, il faut parler de la réalité des régions, particulièrement en ce qui a trait aux infrastructures, qu'elles soient ferroviaires, maritimes, aéroportuaires ou encore de communication. On ne sent pas cette préoccupation dans le discours du Trône. On n'y sent pas cette reconnaissance des besoins essentiels des infrastructures. Qu'on le veuille ou non, les régions comme les nôtres ont besoin de ces infrastructures. Non seulement doivent-elles être en bonne et due forme, mais elles doivent aussi être accessibles. C'est bien beau d'avoir un train, mais dans ma région, le train voyageur passe trois jours par semaine. Ce n'est donc pas un train accessible. Il passe les lundis, jeudis et samedis. Qu'arrive-t-il les autres jours?
On doit se débrouiller avec un train qui passe six jours par semaine — pas le lundi — dans le secteur de la Matapédia. On peut voir à peu près le casse-tête logistique que les gens peuvent avoir s'ils ont besoin de prendre le train, et Dieu sait qu'on peut en avoir besoin dans certains cas.
La situation est scandaleuse — j'ose le dire — et honteuse par rapport à des infrastructures qui appartiennent au fédéral: je parle des quais et des ports pour petits bateaux. Je suis ici depuis huit ans, presque cinq ans en tant que député. Auparavant j'étais adjoint. Le dossier que les gens du Bloc ont piloté, pilotent toujours et remettent sur la table, c'est le dossier des infrastructures que sont les ports pour petits bateaux. À une certaine époque, avant les années 2000, on avait 50 millions de dollars pour l'entretien et la réparation des ports pour petits bateaux,. Aujourd'hui, c'est maintenant 100 millions de dollars par année. Cela peut donner l'impression que la situation s'est améliorée, mais non, elle s'est détériorée et dégradée. De fait, selon l'aveu même du ministère, les besoins sont de l'ordre de plus de 500 millions de dollars. On voit tout de suite les chiffres. S'il y a 100 millions de dollars par année pour tous les quais alors qu'il faudrait 500 millions de dollars pour les remettre en état, c'est comme un toit qui coule qu'on ne répare pas. À un moment donné, il s'effondre. C'est exactement ce qui se produit dans le dossier des infrastructures que sont les ports.
Sur le plan économique, on peut aussi parler d'autres situations qui font que les régions sont carrément oubliées, ignorées et, à la limite, mises de côté. En effet, les programmes qu'on peut avoir du fédéral, notamment de Développement économique Canada pour les régions du Québec, ne peuvent absolument pas être modulés. Pour des régions comme les nôtres, si on instaure un programme, peu importe qu'il puisse être intéressant à certains égards, et s'il n'est pas modulé, s'il n'est pas adapté à la réalité régionale, aussi bien dire que le programme en question n'existe pas. C'est exactement ce qui se produit avec le gouvernement conservateur actuellement. Malheureusement, dans le discours du Trône, je ne trouve aucune intention de changer la chose. On pourra se fier à nous, à nos porte-parole en matière de finances ou d'autres dossiers pour revenir à la charge quant à la modulation des programmes.
Les gens de ma circonscription sont également préoccupés par l'environnement. Notre région est une région maritime. Les changements climatiques ou l'élévation du niveau de la mer sont des questions de survie pour certains endroits, comme les Îles-de-la-Madeleine, en particulier. C'est pour cela qu'une grande sensibilité existe par rapport à ce dossier. Malheureusement, dans le discours du Trône, on ne retrouve pas grand-chose, sauf, possiblement, l'intention de protéger l'économie et de rendre l'environnement plus économique que durable. En ce sens, on manque complètement le bateau. On est complètement à côté de la plaque si on pense de cette façon, et, encore une fois, on pourra se fier aux gens du Bloc québécois pour revenir à la charge.
Une autre réalité, bien locale, existe. C'est ce qu'on appelle les organismes de zones d'intervention prioritaire. Cela existe sur le territoire maritime, en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine, mais ailleurs aussi, sur le territoire québécois. Ces gens se retrouvent actuellement dans un cul-de-sac parce que le ministère des Pêches et des Océans et le ministère de l'Environnement du Canada ont complètement mis de côté la collaboration qu'il y avait un tant soit peu auparavant et qui n'existe plus maintenant.
D'autres sujets ont été abordés au cours de la campagne électorale, touchant notamment des programmes sociaux, comme l'assurance-emploi et le Supplément de revenu garanti. Là encore, on pourra se fier aux gens du Bloc québécois pour poursuivre ces batailles.
Les deux derniers sujets que je voulais aborder concernaient les services gouvernementaux. En temps d'austérité, lorsqu'un gouvernement parle d'examiner des programmes et les budgets des ministères, les premières cibles, les premières victimes sont généralement de régions dites éloignées. Le Bloc québécois sera à nouveau présent pour défendre les intérêts des gens de chez nous.
Enfin, j'aimerais aborder les conditions de vie comme telles des gens vivant en région. On le sait, un sentiment d'appartenance très fort existe, qui se distingue d'une région à l'autre. Ce qui est important pour nous, c'est d'obtenir une véritable collaboration. On verra à l'usage mais, malheureusement, le discours du Trône ne laisse rien présager de bon.
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Monsieur le Président, avant de commencer, permettez-moi de vous adresser mes félicitations pour votre nomination au poste de vice-président. C’est un honneur que vous méritez bien. Je sais que vous allez bien travailler avec tous les députés. Encore une fois, je vous félicite. Lorsque vous avez été nommé vice-président adjoint des comités pléniers, il y a deux ans environ, j’ai pensé que votre mère devait être très fière de vous et je parie qu’elle l’est encore plus maintenant.
Comme c’est la première occasion qui m’est donnée de prendre la parole à la Chambre depuis les élections, comme de nombreux députés l’ont fait, je voudrais commencer par remercier quelques personnes qui m’ont aidé à venir ici aujourd’hui.
Premièrement, je voudrais remercier tous les électeurs de Regina—Lumsden—Lake Centre de m’avoir réélu. Comme vous le savez, monsieur le Président, vu que nous sommes arrivés ici en même temps, j’ai été élu pour la première fois en 2004. Nous avons été réélus en 2006 et, une fois de plus, le 14 octobre de cette année.
Tous les députés seront d’accord avec moi pour dire que se faire réélire comme député, c’est non seulement un honneur, mais également un exercice d’humilité. Je sais que les citoyens font beaucoup confiance aux députés qu’ils envoient à Ottawa et nous pouvons seulement espérer faire notre travail et nous rendre dignes de cette confiance autant que nous le pouvons. Je peux déclarer en toute honnêteté que j’ai toujours essayé de le faire et que je continuerai de le faire cette fois-ci.
Je tiens également à remercier toute mon équipe de campagne et les bénévoles qui ont travaillé si fort pour me faire élire. Nous avions des centaines de bénévoles. Comme tous les députés le savent, nous ne pouvons pas être élus sans l’aide de beaucoup de gens. Je dois beaucoup aux membres de mon équipe de campagne et à tous les bénévoles.
Mais surtout, je tiens à remercier ma femme, Diane. Avant de devenir député, j’ai travaillé dans le domaine politique, mais c’était en fait pour le compte d’un parti politique. Une de mes fonctions consistait à interviewer les candidats potentiels.
Une voix: Pour quel parti?
M. Tom Lukiwski: Monsieur le Président, un député d’en face a posé une excellente question. C’était le Parti de la Saskatchewan. J’ai le grand plaisir de le dire.
Une de mes fonctions consistait à interviewer les candidats potentiels. Après avoir posé toute une liste de questions au candidat, ma dernière question était toujours celle-ci: « Avez-vous l’appui total de votre famille, que ce soit votre femme, la personne qui partage votre vie ou vos enfants? » Je lui disais que s’il n’avait pas un appui total, il valait mieux ne pas se lancer dans ce jeu. La partie peut être difficile. Quand je parle de jeu, cela ne traduit sans doute pas vraiment le travail que nous faisons. Toutefois, à moins d’avoir l’appui total de notre famille, c’est un travail difficile.
Je tiens à remercier ma femme, Diane, qui a toujours cru que je serais élu. Même quand je n’y croyais pas en 2004, c’est elle qui a dit que je serais élu alors que cela semblait peu probable. Depuis, j’ai eu la chance d’être élu deux fois de plus avec, à chaque fois, une majorité plus importante et un plus grand pourcentage des voix.
Je voudrais ajouter encore une chose avant d'aborder le fond de mon intervention. Depuis la rentrée, je constate avec une joie immense un esprit de concorde nouveau chez les députés. Nous savons que les lignes de parti sont très marquées et je ne sais donc pas combien de temps dureront cette concorde et cette bonne volonté, peut-être pas aussi longtemps que nous le souhaiterions tous, mais pour l'instant en tous cas, tous les députés semblent sincèrement désireux de travailler ensemble.
Des défis considérables, exposés dans le discours du Trône, nous attendent. Le plus grand de tous ces défis que les parlementaires et les Canadiens vont devoir affronter, c'est le défi économique. Soyons plus précis. Ce n'est pas simplement l'économie, c'est la crise économique mondiale sans précédent dans laquelle sont plongés les Canadiens et les citoyens du monde entier.
Je dois dire à mes collègues que jamais dans notre vie nous n'avons connu une crise économique aussi grave. De nombreux observateurs financiers font le parallèle avec la Grande Dépression des années 1930. Certains observateurs estiment que jamais dans toute l'histoire on n'a connu une crise et des problèmes économiques aussi graves qu'actuellement. Tout ce que je peux dire, c'est que je n'ai jamais connu une situation pareille de toute ma vie. Et je pense que mon père pourrait en dire autant.
Encore une fois, ce qu'il faut, c'est identifier les causes fondamentales de cette crise mondiale. Quelles que soient les mesures que nous prendrons en tant que Parlement, -- et je dis bien Parlement par opposition à gouvernement, parce que nous devons tous unir nos efforts pour rechercher des solutions -- quelles que soient les solutions que nous apporterons aux problèmes actuels, sachant ce qui les a causés au départ, il faudra à tout prix éviter toute action ayant le moindre rapport avec celles qui nous ont plongés dans cette crise.
On a assez bien décrit la façon dont ce chambardement économique a déferlé sur le monde il y a quelques mois seulement. Nous savons tous que c'est arrivé à cause de la crise des prêts hypothécaires à risque aux États-Unis: tout le marché hypothécaire s'est complètement effondré parce que la réglementation du gouvernement des États-Unis était hautement laxiste.
Cette situation a abouti à un resserrement du crédit. Tout a commencé aux États-Unis, mais la situation s'est rapidement propagée à toute la planète. Si ce resserrement du crédit a eu un effet si dévastateur sur notre économie et sur celles du monde entier ainsi que sur les bourses, au Canada et à l'étranger, c'est parce que les institutions financières se sont retrouvées dans une situation où elles ne voulaient plus prêter aux particuliers et aux entreprises. Il y avait un problème de liquidités. Une aide financière a été accordée. Des prêteurs hypothécaires et des institutions financières ont fait faillite. C'est cela qui est à la base des problèmes que nous connaissons en ce moment.
Une autre chose que je tiens à souligner, c'est qu'il y a eu, du moins d'après mes observations, une détérioration rapide encore jamais vue des économies mondiales. Cela ne s'est pas fait progressivement, sur un certain nombre de mois, les choses se sont détériorées en quelques semaines. Nous voyons maintenant la situation économique se détériorer de jour en jour.
La seule chose positive que je peux souligner c'est que ici, au Canada, même si nous entrons dans une période très difficile, nous restons le pays le mieux placé du monde industrialisé. Cela ne signifie pas que nous ne subirons aucun contrecoup de la crise économique. Nous n'y échapperons pas. Les prochains mois seront très difficiles et les Canadiens le savent.
La confiance des consommateurs n'a probablement jamais été aussi faible. Les Canadiens ne sont pas seulement préoccupés, je dirais qu'ils tremblent de peur. Les Canadiens ont peur parce qu'ils savent qu'ils pourraient perdre leur emploi. Ils pourraient perdre leur pension de retraite. Ils pourraient perdre leur maison. Il y a des gens qui comptent sur leurs revenus de placements pour vivre qui ont vu la valeur de ces placements chuter de près de 50 p. 100 au cours des six derniers mois.
Nous tous ici, comprenons la situation, Nous comprenons les craintes que tous les Canadiens ressentent. Nous comprenons leurs préoccupations. Les Canadiens s'attendent à ce que nous trouvions des solutions. À mon sens, nous devons tous travailler ensemble à la recherche de ces solutions.
Le discours du Trône qui a été lu il y a quelques jours à peine portait principalement sur l'économie pour les raisons que je viens de mentionner, mais pas à l'exclusion de certaines des autres initiatives que notre gouvernement souhaite entreprendre au cours de son prochain mandat. Il faut toutefois accorder la priorité à l'économie pour de très bonnes raisons. Au cours des prochaines minutes, je vais parler de notre économie et de certaines des solutions possibles aux problèmes auxquels nous sommes confrontés.
Ces dernières semaines, nous avons entendu beaucoup de gens dire qu'il faut mettre en oeuvre sans tarder un train de mesures visant à stimuler l'économie. Beaucoup de gens m'ont demandé ce que cela voulait dire exactement. Si on met en oeuvre un tel train de mesures, à quoi ressembleront ces mesures? Qu'est-ce que cela veut dire? Pour certains — et quand je dis certains, je veux parler des gouvernements partout dans le monde —, cela veut dire de l'aide financière pour certaines industries et sociétés ciblées.
Nous sommes tous très au courant des problèmes qu'éprouve le secteur de l'automobile ici et chez nos voisins du Sud. La situation est manifestement plus grave aux États-Unis, le secteur américain de l'automobile ayant vu ses ventes chuter au cours des derniers mois. La baisse a été de l'ordre de 15 à 20 p. 100. Nous avons vu les trois grands constructeurs, General Motors, Chrysler et Ford, aller ensemble à Washington pour parler aux législateurs et au Congrès. Ils leur ont dit qu'ils avaient besoin d'aide financière, et ce, dès maintenant sans quoi ils risquent de ne pas s'en sortir.
Selon un vieux dicton, qui remonte probablement à 80 ou 100 ans, ce qui est bon pour General Motors est bon pour le pays, et ce qui est bon pour le pays est bon pour General Motors. C'est actuellement l'inverse qui se produit. Il est selon moi fort probable qu'à moins de mesures rapides, l'impensable se produise, c'est-à-dire que General Motors déclare faillite. Je crois qu'il s'agit là d'une possibilité bien réelle.
Que se produira-t-il si un des plus importants constructeurs automobiles d'Amérique du Nord fait faillite? Je sais ce que le secteur automobile représente pour le Canada. Je crois qu'un emploi sur sept au pays est directement ou indirectement lié à ce secteur. Pourtant, nous débattons toujours de la question. Mes électeurs de Regina—Lumsden—Lake Centre, eux, m'ont dit ce qu'il faut faire à ce sujet.
Ne vous y trompez-pas. Beaucoup de personnes, ici au Canada, des gens bien intentionnés et intelligents, des gens prudents et conservateurs sur le plan financier, me disent et disent certainement aussi à d'autres parlementaires que le secteur de l'automobile ne devrait pas bénéficier de mesures de sauvetage. Ce secteur s'est mis lui-même en difficulté parce qu'il n'a pas su prévoir les besoins de ses consommateurs ou les transformations nécessaires pour rester dynamique. Ses représentants ne devraient pas aujourd'hui venir quémander de l'aide au contribuable canadien.
Je sais que bien des gens ont proposé que le Parlement n'accorde pas d'aide financière au secteur de l'automobile. À mon avis, au moins 50 p. 100 des parlementaires ont déjà entendu cela. Ils ont reçu des courriels ou des lettres ou encore parlé à leurs électeurs, qui leur en ont dit autant. Cependant, nous devons tenir un débat rationnel sur cette question à la Chambre. Conviendrait-il de venir en aide au secteur de l'automobile de notre pays? Est-il dans l'intérêt du contribuable canadien de le faire?
Dans bien des régions du pays, on dit que si nous aidons le secteur de l'automobile, pourquoi arrêter en si bon chemin? Jusqu'où cela ira-t-il? Allons-nous dire aux gens du secteur forestier ou à d'autres fabricants que nous comprenons leur problème et que nous allons leur venir en aide?
Que doit-on répondre aux travailleurs du secteur forestier, eux qui gagnent à peu près la moitié de la rémunération horaire de ceux du secteur de l'automobile, lorsqu'ils s'opposeront à l'aide au secteur de l'automobile du fait qu'elle ne leur procure aucun avantage. Comment refuser au secteur forestier ce que l'on accorderait au secteur de l'automobile, où les travailleurs gagnent deux fois plus l'heure? Nous devons tenir un débat intelligent, rationnel et raisonnable et discuter des mesures qu'il convient de prendre.
Le et le ont dit souhaiter recevoir des suggestions de la part des députés de l'opposition. Ils en ont reçu quelques-unes. J'espère que nous en recevrons d'autres. Cela ne signifie pas que toutes les suggestions sur les façons de surmonter cette crise économique seront acceptées et mises en oeuvre, mais le gouvernement, quel qu'il soit, n'a pas l'exclusivité des bonnes idées.
Si nous sommes vraiment sincères quant à notre volonté de collaborer et d'éviter la partisanerie et les jeux politiques, nous devons alors, en tant que députés du parti ministériel et des partis de l'opposition, en tant que parlementaires représentant les électeurs des diverses circonscriptions du pays, nous concerter sur cette question, sans toutefois le faire de façon impulsive.
Même s'il faut de l'aide, et très rapidement je dirais, il faut traiter les solutions, ou du moins les solutions proposées, avec toute la diligence qui s'impose avant de prendre une décision en tant que Parlement.
Ce que nous tentons de faire, et je le dis très ouvertement parce que nos efforts en ce sens ont débuté aujourd'hui, c'est mettre sur pied les divers comités permanents de la Chambre, surtout ceux à vocation économique comme le Comité des finances et le Comité de l'industrie, et faire en sorte qu'ils entament leurs travaux le plus tôt possible.
Le Comité de la procédure et des affaires de la Chambre s'est réuni pour la première fois aujourd'hui. Nous avons élu un président et nous avons adopté les motions d'usage. Nos whips sont en train de discuter et ont probablement déjà abordé la question de la composition des comités.
Nous espérons qu'au plus tard jeudi, tous les comités permanents auront été formés. Les comités permanents pourront commencer leurs travaux dès la semaine prochaine sur les dossiers qui leur seront confiés par la Chambre relativement à la crise économique et aux solutions proposées.
Je ne prétends pas avoir toutes les réponses. Je ne sais même pas si j'en ai une seule. Toutefois, je sais que jeudi, à 16 heures, le présentera une mise à jour économique et financière aux députés. J'espère qu'ils l'écouteront tous attentivement.
À la fin de cette présentation, nous avons convenu que chaque parti de l'opposition aura 15 minutes pour répondre. De plus, nous pensons que vendredi, un débat devrait avoir lieu aux Communes au sujet de la mise à jour économique et financière.
Si j'en parle, c'est que j'y vois l'occasion pour tous les députés de participer au débat en toute honnêteté, avec ouverture d'esprit et de manière non partisane. Je sais que ce sera difficile pour beaucoup de députés, y compris pour moi-même.
Je serais le premier à dire que, de temps à autre, et peut-être plus souvent qu'autrement, il m'est arrivé de faire des discours partisans et je ne m'en excuse pas. Toutefois, le temps du sectarisme politique est révolu depuis longtemps dans ce domaine. Je dirais même que si les députés veulent se mettre à jouer à des jeux politiques sur cette question, ils le feront à leurs risques et périls.
Cela me rappelle un de mes films préférés, Apollo 13. Il y avait une scène dans laquelle l'engin spatial se trouvait dans une situation périlleuse. L'un des commandants, qui était chargé de trouver une solution, a dit deux choses: tout d'abord qu'échouer n'était pas une option et, ensuite, que cela ne serait pas considéré comme la plus grande défaite de la NASA, mais plutôt comme son plus grand triomphe. Nous avons tous la possibilité d'en faire autant au nom de tous les Canadiens.
Les Canadiens ont besoin que nous les aidions, que nous trouvions une solution à un problème auquel nous n'avons jamais été confrontés dans toute notre vie. J'exhorte mes collègues à mettre tout sentiment partisan de côté et à travailler ensemble. Si nous arrivons à le faire, ce sera une grande réussite pour le Parlement.