:
Bonjour aux députés et aux témoins. Bienvenue à la 22
e séance du Comité permanent des affaires autochtones et du développement du Grand Nord.
[Traduction]
Nous accueillons trois fonctionnaires du ministère aujourd'hui, soit Michel Roy, sous-ministre adjoint principal à Traités et gouvernement autochtone; Patrick Borbey, qui est de retour parmi nous et qui est sous-ministre adjoint à Affaires du Nord; enfin, Mary Quinn, directrice générale à la Direction générale de la politique sociale et des programmes.
Vous vous rappellerez, chers collègues, que nous poursuivons essentiellement notre examen du rapport de la vérificatrice générale de 2009, mais qu'il a été également question de celui de 2008 lors de notre dernière séance, pour lequel il restait des questions en suspens.
Nous commencerons par les déclarations préliminaires de nos trois témoins, puis nous passerons aux questions posées par les députés. Chers collègues, le temps accordé pour les questions sera de cinq minutes, étant donné que nous avons deux séances aujourd'hui.
Je cède maintenant la parole à nos témoins.
Monsieur Borbey, souhaitez-vous commencer? Merci infiniment.
:
Merci, monsieur le président. Merci, mesdames et messieurs les membres du comité. C'est avec plaisir que nous sommes ici aujourd'hui pour examiner nos progrès en réponse aux rapports de la vérificatrice générale.
Vous avez déjà présenté mes collègues. Michel abordera les revendications territoriales et Mary examinera nos efforts visant à améliorer les services à l'enfance et aux familles des premières nations.
[Français]
Au ministère des Affaires indiennes et du Nord Canada, les rapports de la vérificatrice générale sont pris très au sérieux et nous apprécions les orientations qu'ils nous suggèrent, ainsi que l'analyse constructive qu'ils font de notre rendement et de la manière dont nous réalisons notre mandat ministériel. Ils viennent confirmer là où nous sommes sur la bonne voie et souligner les endroits où nous devons déployer davantage d'efforts pour exécuter nos programmes et services et nous acquitter de nos responsabilités à l'égard des Autochtones et des résidants du Nord.
J'aimerais vous entretenir brièvement de deux enjeux: l'évolution de notre rôle au Yukon après le transfert des responsabilités aux territoires et notre travail pour soutenir le régime réglementaire pour la terre et les ressources pour les Territoires du Nord-Ouest. Ces deux enjeux sont liés à des éléments essentiels de la Stratégie intégrée pour le Nord du gouvernement, dont notre ministère est le chef de file. Ils entrent dans les trois derniers piliers de la Stratégie intégrée pour le Nord, soit le développement économique et social, la protection environnementale et la gouvernance améliorée. Bien sûr, nos efforts dans ces domaines servent aussi à soutenir l'autre pilier, soit l'exercice de notre souveraineté dans le Nord.
[Traduction]
Même en ces temps d'incertitude économique, Ie Nord offre un extraordinaire potentiel de développement économique. Non seulement Ie fait de déléguer des pouvoirs aux gouvernements territoriaux et autochtones accordera-t-il aux résidants du Nord plus de contrôle sur les décisions qui les touchent directement, mais il leur assurera une meilleure participation au développement qui aura lieu dans leurs collectivités et alentour. En veillant à ce que les régimes réglementaires dans Ie Nord soient efficients et efficaces, nous pourrons faire tomber les obstacles au développement tout en nous assurant que ce développement est durable.
En ce qui a trait au chapitre 8 du Rapport de la vérificatrice générale de novembre 2003, qui traite du transfert des responsabilités fédérales à la population du Nord, je souhaiterais vous expliquer comment Ie rôle d'AINC au Yukon a changé de façon importante depuis Ie transfert des responsabilités fédérales en matière de gestion des terres et des ressources au gouvernement territorial du Yukon, en 2003. Ce transfert a été important pour Ie territoire, puisque cela signifiait que Ie gouvernement du Yukon prenait en charge la plupart des pouvoirs de type provincial auparavant détenus par Ie gouvernement fédéral. Compte tenu de ses responsabilités et de ses compétences, Ie gouvernement territorial ressemble désormais beaucoup aux gouvernements provinciaux et a franchi une importante étape dans son évolution politique. Simultanément, Ie rôle de notre ministère dans Ie territoire s'est aussi transformé. En travaillant à la mise en oeuvre de 11 ententes sur les revendications territoriales et I'autonomie gouvernementale avec les premières nations du Yukon tout en continuant à offrir des services à six bandes en vertu de la Loi sur les Indiens au Yukon et dans Ie Nord de la Colombie-Britannique, AINC est d'avis que son rôle a été influencé par la convergence des programmes autochtones et des programmes pour Ie Nord, ainsi que par les programmes sur I'autonomie gouvernementale et Ie programme de la Loi sur les Indiens.
[Français]
Nous continuons, toutefois, à assumer des responsabilités résiduelles ayant trait à la gestion des ressources au Yukon. Nous participons pleinement à la révision de la Loi sur l'évaluation environnementale et socioéconomique au Yukon. Nous sommes aussi très engagés dans la promotion du développement durable et des ressources, et nous contribuons de façon importante au développement économique dans le territoire par l'entremise de notre appui fédéral aux initiatives géoscientifiques, d'infrastructures et de développement des compétences, et nous continuerons à le faire dans l'avenir.
Le principal rôle des Affaires indiennes et du Nord Canada est maintenant axé sur la collaboration intergouvernementale et l'utilisation stratégique de l'influence fédérale pour soutenir des résultats stratégiques dans le développement économique et politique. Un exemple intéressant de ce virage de l'après-transfert des responsabilités porte sur la création de régimes de cogestion pour la restauration des sites miniers abandonnés avec le gouvernement du Yukon et les premières nations concernées. La réussite de la mise en oeuvre de ces projets, qui dépend de solides relations intergouvernementales, assure non seulement une saine intendance environnementale, mais fournit aussi des possibilités d'affaires tout en renforçant le développement politique local dans le Nord.
[Traduction]
De là, nous prévoyons effectuer des transformations similaires dans les deux autres territoires où les discussions sur Ie transfert des pouvoirs fédéraux et les préparatifs pour Ie faire sont en cours. Nous comptons profiter de ce que nous avons appris de notre expérience du transfert des responsabilités au Yukon. En fait, ces précieuses leçons ont déjà éclairé et amélioré nos approches en matière de transfert des responsabilités aux Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut.
La réponse d'AINC au chapitre 6 du rapport, qui s'attarde au développement des ressources non renouvelables, est un autre domaine d'intérêt pour Ie comité permanent. AINC a fait des progrès considérables dans plusieurs domaines visés par les recommandations de ce chapitre, et je vous sais gré de I'occasion qui m'est donnée de vous livrer un aperçu de nos principales réalisations.
De concert avec les commissions des Territoires du Nord-Ouest, nous avons rédigé Ie rapport sur les pratiques exemplaires des institutions de gouvernement populaire, Ie rapport d'évaluation sur les besoins en formation des commissions des Territoires du Nord-Ouest et Ie guide d'orientation générale pour les nouveaux membres des commissions. En complément à ces documents pratiques et conviviaux, nous avons lancé un programme de formation à I'intention des commissions, qui a offert de la formation à plus de 160 membres et employés des commissions en 2008-2009. Le programme donne essentiellement les compétences et les connaissances dont ont besoin les commissions pour gérer efficacement les ressources renouvelables, allant du droit administratif à la gestion des audiences en passant par les cours techniques sur Ie secteur minier et la réglementation.
Le ministère a aussi coordonné et soutenu Ie pilotage d'un exercice stratégique pluriannuel qui a été mené à terme avec succès par quatre commissions et que d'autres ont dit souhaiter entreprendre. En ce qui a trait à la recommandation de créer un processus permanent de consultation entre les dirigeants des commissions et les cadres supérieurs du ministère, Ie Forum des commissions des Territoires du Nord-Ouest, qui se tient deux fois I'an, a créé un lieu respecté et fort couru pour Ie dialogue entre dirigeants sur des questions intercommissions et intergouvernementales de gestion et de mise en valeur des ressources.
L'une des nouvelles initiatives concrètes du Forum des commissions des Territoires du Nord-Ouest, qui est soutenue par Ie Secrétariat des relations avec les commissions de notre ministère, est un nouveau site Web des commissions. Il s'agit en fait d'un portail public unique du système de gestion de ressources dans les Territoires du Nord-Ouest qui propose des liens vers les sites appropriés du gouvernement et d'autres sources utiles de renseignements.
[Français]
La périodicité des rapports et des communications des commissions s'est aussi améliorée. En effet, plusieurs commissions publient dorénavant des bulletins trimestriels ou mensuels qui dressent la liste des activités complétées, des autorisations délivrées et des plans à venir.
Bien sûr, la mise en oeuvre de la gestion des ressources non renouvelables n'est pas immuable, et pour s'assurer que le ministère reste au fait de l'évolution des besoins en matière de développement durable, nous avons créé l'Initiative d'amélioration du régime de réglementation dans le Nord pour traiter des besoins opérationnels et stratégiques. Par l'entremise de cette initiative, le ministre Strahl a confié le mandat à M. Neil McCrank d'examiner les régimes de réglementation partout dans le Nord et de faire des recommandations. Grâce à son rapport, aux vérifications du BVG et à d'autres renseignements, le ministère prépare actuellement un plan détaillé pour apporter des changements concrets au régime réglementaire dans le Nord, et nous espérons commencer cette initiative sous peu. Un objectif de cette initiative est d'aider à clarifier les rôles et responsabilités en évolution des commissions conformément aux lois, règlements et ententes sur les revendications territoriales connexes.
[Traduction]
II convient de remarquer que nous avons déjà commencé à mettre en oeuvre plusieurs des recommandations de M. McCrank, notamment dans les domaines du renforcement des capacités des commissions et de leurs membres, de I'élimination du double emploi inutile entre la Commission du Nunavut chargée de I'examen des répercussions et I'Agence canadienne d'évaluation environnementale et du financement du Programme de surveillance des effets cumulatifs. Nous avons aussi travaillé à l'élaboration de la loi sur la gestion des ressources ainsi qu'à la réglementation des eaux du Nunavut.
AINC continuera de tabler sur ces réalisations et le travail continu qu'il accomplit dans ce domaine, non seulement parce que cela démontre notre réceptivité aux recommandations de la vérificatrice générale, mais aussi parce que nous renforçons nos relations de travail avec les commissions, les groupes autochtones et les intervenants, la qualité de la gestion des ressources non renouvelables dans les Territoires du Nord-Ouest, ainsi que notre responsabilité et notre transparence à I'égard des Canadiens.
Merci infiniment.
Je me tiens à votre disposition pour répondre à vos questions ultérieurement.
:
Merci beaucoup, monsieur le président. Je désire aussi remercier les membres du comité de nous donner l'occasion ce matin de comparaître devant eux et de leur intérêt pour les progrès que nous réalisons quant aux recommandations contenues dans plusieurs rapports du vérificateur général relativement à la mise en oeuvre des traités modernes au Canada.
J'aimerais débuter en vous présentant un peu le contexte.
Depuis 1975, le Canada, les nations autochtones, trois provinces et trois territoires ont conclu 22 accords sur une gamme variée de sujets, tels que les territoires, les ressources, l'eau et les considérations environnementales. Ces accords contiennent souvent des dispositions importantes quant à l'autonomie gouvernementale.
Le Nord canadien a été une terre particulièrement fertile pour de tels accords. Ces ententes novatrices confèrent aux citoyens autochtones des territoires un rôle majeur dans les affaires politiques, économiques et environnementales du Nord canadien, ainsi que la propriété d'importantes parcelles de terres.
Le Yukon comprend 11 premières nations ayant leur autonomie gouvernementale, qui sont aussi parties à des accords connexes sur les revendications territoriales.
Dans les Territoires du Nord-Ouest, quatre organisations autochtones sont parties à des ententes sur des revendications territoriales globales, soit les Inuvialuit, les Gwich'in, les Sahtu-Métis et les Tlichos.
L'Accord Tlicho de 2005 contient aussi des dispositions quant à l'autonomie gouvernementale, et des négociations sont en cours avec les autres organisations des territoires sur les ententes d'autonomie.
L'article 4 de l'Accord sur les revendications territoriales du Nunavut de 1993 avec les Inuits de l'Est de l'Arctique a mené à la création du territoire du Nunavut, qui fêtait récemment son 10e anniversaire.
À ce jour, les 22 accords que le Canada a conclus avec les groupes autochtones touchent plus de 40 p. 100 de la surface terrestre canadienne. L'utilisation du verbe « conclure » n'est pas tout à fait à point parce que, comme nous l'avons appris à propos de la négociation de traités, ce n'est pas tant de conclure ceux-ci qui importe, mais plutôt de créer des relations nouvelles. Vous avez entendu ces commentaires à multiples reprises ici, au comité.
Il me fera plaisir d'entretenir le comité sur les questions suivantes: le rapport du BVG de 1998, qui faisait l'examen des ententes sur les revendications globales qui étaient signées à ce moment-là, tant la négociation des ententes que la mise en oeuvre subséquente; le rapport du BVG de 2003 quant au transfert de responsabilités dans le Nord, qui contenait aussi des recommandations quant à la mise en oeuvre d'accords; et le rapport de 2007 sur la mise en oeuvre de la Convention des Inuvialuit de 1984 avec les Inuits de l'Ouest de l'Arctique.
Comme vous le savez, ces rapports et d'autres, tels que celui du comité sénatorial intitulé « Éliminer les échappatoires », la politique modèle mise de l'avant par la Coalition pour les accords sur les revendications territoriales ainsi que notre évaluation interne récente ont mis en lumière les défis liés à la mise en oeuvre de ces accords. Ils nous ont donné plusieurs pistes visant l'amélioration de nos relations avec les groupes autochtones chargés des traités et de l'autonomie gouvernementale. De notre point de vue, du point de vue du Canada, nous croyons avoir effectué un bon travail dans la réalisation des tâches ponctuelles ou à délai déterminé visant à assurer la mise sur pied et le fonctionnement de ces nouveaux gouvernements et institutions. Nous reconnaissons maintenant que notre travail doit être axé sur le développement des relations avec ces groupes. De façon particulière, nous devons améliorer nos mécanismes de résolution de conflits.
En 2008, le Secrétariat du Conseil du Trésor a émis une nouvelle politique des marchés afin de rehausser les obligations de surveillance et de rapport liées aux contrats conclus sous les ententes sur les revendications territoriales globales. La politique fait aussi état du respect de l'engagement contracté en vertu de certaines ententes sur les revendications territoriales globales, à l'effet que le gouvernement fédéral surveille et fasse rapport sur ses activités relatives aux marchés dans les régions sujettes aux revendications globales. Il me fait plaisir de vous annoncer que la responsabilité de ce projet a été confiée au ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien et que nous serons en mesure de fournir les premiers rapports, tel que requis, au cours du deuxième trimestre de cette année.
Quant à la question de la surveillance, le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien est à moderniser et à rehausser son système de suivi des obligations afin d'assurer des suivis et des rapports plus efficaces, à plus grande valeur ajoutée, sur le cheminement de la mise en oeuvre fédérale. Nous croyons que cela continuera à améliorer nos activités, conformément aux recommandations passées de la vérificatrice générale.
D'ailleurs, nous rendons compte annuellement au bureau de la vérificatrice générale sur les progrès effectués et sur les défis à relever suite à ses recommandations.
Je suis prêt à répondre à vos questions.
Merci beaucoup, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président ainsi que mesdames et messieurs les membres du comité, de m'avoir invitée à comparaître devant votre comité.
[Français]
Je suis heureuse de pouvoir faire le point sur les efforts constants que nous déployons pour améliorer les services à l'enfance et à la famille des premières nations dans les réserves.
[Traduction]
Depuis Ie dépôt du rapport de la vérificatrice générale en mai 2008, nous collaborons de manière très étroite avec les provinces et les premières nations pour améliorer les services à I'enfance et à la famille pour les enfants des premières nations vivant habituellement dans des réserves. Je veux signaler aux membres du comité que nous sommes conscients de la gravité des questions soulevées dans Ie rapport de la vérificatrice générale.
J'aimerais parler brièvement au comité du mode de fonctionnement du Programme des services à I'enfance et à la famille des premières nations. Nous ne travaillons pas seuls. Les provinces sont responsables de la protection de I'enfance dans les réserves comme hors des réserves. Dans certains cas, elles ont confié ce pouvoir aux organismes de protection de I'enfance des premières nations et au personnel des premières nations. Voilà pourquoi nous nous efforçons de maintenir des normes comparables à celles des provinces, et pourquoi nous collaborons avec les provinces et les organismes des premières nations, de sorte que les organismes se conforment aux lois et aux normes provinciales tout en satisfaisant aux exigences de nos ententes de financement.
[Français]
En outre, le ministère travaille en collaboration avec les premières nations, octroyant à celles-ci ainsi qu'aux organismes de protection de l'enfance et aux provinces un financement pour couvrir les frais d'exploitation des services de protection à l'enfance adaptés à la culture dans les réserves, notamment les dépenses d'entretien en rapport avec les enfants pris en charge.
[Traduction]
Le budget a plus que doublé, passant de 193 millions de dollars en 1996-1997 à près de 523 millions de dollars en 2008-2009. À compter du budget de 2005, on prévoit une augmentation de 8,5 p. 100 dans la formule. En outre, on s'est engagé à verser un million de dollars pour l'autoévaluation des organismes et 15 millions de dollars pour couvrir les impenses en hausse, soit un investissement total de 25 millions de dollars.
Le Programme des services à I'enfance et à la famille des premières nations fait I'objet d'une refonte. II est actuellement en transition alors que nous passons à une approche davantage axée sur la prévention plutôt que sur la prise en charge à I'extérieur du foyer. Le budget de 2006 a amorcé cette transition grâce à un engagement financier de 98 millions de dollars sur cinq ans en Alberta.
L'étape suivante a été le budget de 2008, dans lequel on prévoyait 115 millions de dollars de plus sur cinq ans pour mettre en oeuvre, de concert avec les organismes des premières nations, la nouvelle approche en Nouvelle-Écosse et en Saskatchewan. Plus récemment, Ie Plan d'action économique du Canada a annoncé I'octroi de 20 millions de dollars de plus sur deux ans à d'autres provinces.
Afin de remettre cela dans son contexte, pour la seule présente année, 49,5 millions de dollars seront versés aux organismes du Programme des services à I'enfance et à la famille des premières nations de cinq provinces. Notre engagement augmente pour atteindre un total de 61 millions de dollars chaque année d'ici 2011, et cela ne s'arrête pas là.
Je dirais que, en vertu de cette approche, le gouvernement du Canada s'engage à consacrer les fonds nécessaires à la protection de I'enfance des premières nations, ce qui sera comparable à ce qui est fait par les provinces, afin d'appuyer les services d'intervention et de prévention précoces visant à réduire Ie nombre d'arrestations. L'approche comprend deux volets. Le premier volet consiste à élaborer des cadres de responsabilisation tripartites pour le gouvernement fédéral, les gouvernements provinciaux et les organismes des premières nations: établir les objectifs, les visions et les indicateurs de rendement communs, ainsi qu'aborder les questions comme les services adaptés aux particularités culturelles et les comparaisons avec les provinces
[Français]
Le deuxième volet consiste à collaborer directement avec les intervenants en protection de l'enfance des premières nations et les responsables provinciaux à l'élaboration d'un modèle de financement propre à la région particulière avec laquelle nous travaillons, et il répond aux besoins cernés par les travailleurs en première ligne.
[Traduction]
Bien que les travaux avancent sur la modification du programme et le passage à I'approche axée sur une meilleure prévention, nous continuons aussi de renforcer la gestion du programme. Dans son rapport, la vérificatrice générale a soulevé des problèmes sur ces points.
Si vous me le permettez, je vais résumer le reste de mon intervention.
Ce double emploi particulier s'est manifesté il y a quelques années lorsque des projets ont dû être examinés en fonction du régime réglementaire du Nunavut. Il y avait une contradiction entre les responsabilités de l'ACEE et le libellé de l'entente sur les revendications territoriales. Lorsque nous avons pu faire ressortir cette contradiction dans un projet particulier, nous avons entamé immédiatement des négociations avec la société Nunavut Tunngavik, la signataire de l'entente, et avec l'ACEE pour tenter de résoudre le problème. Nous avons proposé une solution temporaire pour qu'un seul projet ne fasse plus l'objet de deux évaluations. C'est le principe d'une seule évaluation environnementale par projet.
Un accord provisoire est intervenu, puis l'an dernier, nous avons négocié la modification de l'entente sur les revendications territoriales, modification qui a été approuvée par toutes les parties et que nous intégrons actuellement au régime réglementaire que nous élaborons pour le compte du Nunavut.
Voilà un exemple. Je ne suis pas au courant d'autres exemples d'un tel double emploi flagrant, mais nous devons être conscients qu'il y en a peut-être d'autres. Nous savons également qu'il faut modifier la LGRVM pour s'assurer que, lorsqu'il aura fait l'objet d'une évaluation environnementale à l'étape initiale, un projet comme celui du gazoduc du Mackenzie ne sera pas, en vertu de la LGRVM, soumis intégralement ou partiellement à une autre évaluation environnementale à la délivrance du permis.
Nous avons donc déjà modifié la liste d'exemption de la LGRVM et nous envisageons d'autres moyens pour nous assurer qu'une deuxième évaluation environnementale ne sera pas effectuée.
:
Votre question est certainement très importante.
[Traduction]
Toutes les fois que le ministère est mis au fait ou se retrouve au coeur d'une situation grave touchant les enfants des premières nations, il va de soi que nous accordons au dossier un traitement prioritaire. Dans toute la mesure du possible, nous nous efforçons de collaborer avec nos partenaires pour éviter que des situations semblables se produisent, qu'elles concernent les services à l'enfance et à la famille, l'éducation ou la violence familiale.
Pour ce qui est des résultats, dans le cas des provinces qui n'ont pas adopté le nouveau modèle axé sur la protection — c'est-à-dire lorsqu'il s'agit de sortir les enfants de leur domicile en raison d'un manque de capacité ou de l'impossibilité pour les fournisseurs d'offrir les services nécessaires à leur maintien à la maison en toute sécurité. Il n'y a sans doute pas de décision plus délicate à prendre que celle d'un travailleur social qui doit déterminer s'il laisse un enfant à ses parents ou s'il doit le leur retirer, car ce choix peut être fort bénéfique si les choses tournent bien, mais si un enfant est laissé dans une situation périlleuse, c'est assurément l'enfant lui-même, sa famille et toute la communauté qui vont en souffrir. Ces travailleurs ont donc un rôle extrêmement important à jouer.
L'Alberta est l'une des provinces les plus avancées dans l'adoption d'un modèle axé sur la prévention au bénéfice de ses citoyens. Les Albertains ne se reposent toutefois pas sur leurs lauriers, car la situation demeure trop complexe et délicate.
Mais pour en revenir à votre question, je dirais qu'il nous faut étendre le plus possible l'application du modèle axé sur la prévention pour les services à l'enfance et à la famille. Nous espérons une application générale d'ici 2013. Nous aimerions y parvenir plus rapidement, mais nous n'avons l'adhésion que de trois provinces pour l'instant. Le ministre a déjà indiqué au comité qu'il espérait voir des progrès très bientôt dans d'autres provinces. Si tout se déroule comme prévu — mais il faut tenir compte de la conjoncture économique et d'autres impondérables — nous espérons faire adopter le modèle, une province à la fois, jusqu'à ce qu'elles y aient toutes adhéré. Nous nous attendons à ce que les résultats s'améliorent lorsque le nécessaire aura été fait au chapitre de la prévention.
:
Merci, monsieur le président, et bonjour à tous.
D'entrée de jeu, je dois vous dire que nous sommes très heureux de pouvoir prendre la parole devant votre comité ce matin. Il va de soi que nous comprenons à quel point il peut être difficile d'accommoder tous ces groupes qui comparaissent devant vous, et nous vous sommes donc très reconnaissants.
Les communautés des premières nations sont confrontées à de nombreux défis, dont plus particulièrement la nécessité de pouvoir générer de la richesse et des activités économiques de manière à atteindre le niveau de gouvernance requis pour procurer à leur population toutes les commodités.
En 2005, l'adoption de la Loi sur la gestion financière et statistique des premières nations a amorcé une transition importante pour les Autochtones du Canada. Tous les partis ont endossé cette loi et nous leur en sommes très reconnaissants. Je vois cette loi comme un point de départ permettant de fournir aux collectivités des premières nations les outils nécessaires pour avoir accès aux marchés financiers au même titre que les autres gouvernements du pays. En l'absence de tels outils, nos communautés doivent se tourner vers le financement fédéral. Elles ne disposent que de très peu de possibilités d'améliorer leurs infrastructures et de participer à l'économie. Au sein d'une économie mondiale en pleine évolution, les communautés des premières nations sont bien placées pour se donner de nouvelles sources de revenus. Elles devront pour ce faire trouver les outils pour stimuler les investissements requis et profiter pleinement des possibilités qui s'offrent au chapitre du renforcement des infrastructures et des capacités au niveau local.
Notre travail s'est donc amorcé avec l'adoption de la loi en 2005, et nous avons encore beaucoup de pain sur la planche. Nous prenons très au sérieux notre mandat qui consiste à aider les communautés des premières nations et les collectivités autochtones de tout le pays. Nous avons constitué une équipe très compétente pour appuyer ces communautés dans la quête d'un meilleur niveau de vie. Notre mandat ne se limite pas à un groupe précis de communautés. Nous voulons offrir nos services à toutes nos communautés au Canada, petites ou grandes, sans égard à l'endroit où elles sont situées.
Nous avons maintenant l'occasion d'avoir accès aux marchés financiers comme c'est le cas pour les autres gouvernements. Nous y voyons des avantages pour toutes les communautés, dans toutes les régions du pays, surtout grâce à la possibilité d'avoir accès à des capitaux aux mêmes taux abordables que toutes les autres entités canadiennes. Pour la suite des choses, nous nous efforçons de mettre à contribution une autre partie essentielle de la loi adoptée en 2005. Il nous sera ainsi possible d'utiliser comme levier d'autres sources de revenus pour que ces communautés aient accès aux fonds nécessaires. Nous avons grand hâte que les communautés des premières nations puissent ainsi tirer parti des nouvelles possibilités qui s'offriront.
Les actions requises se conçoivent très facilement. Nous devons aider les communautés à se donner d'autres sources de revenus. Il faut que les règlements prévus dans la loi adoptée en 2005 puissent entrer en vigueur sans tarder. Ces règlements nous permettront d'utiliser nos nouvelles sources de revenus pour nous procurer les fonds requis. D'après nos calculs, nous pourrions ainsi constituer un fonds d'investissement de 3 milliards de dollars dans lequel nous pourrions puiser pour aider les différentes collectivités.
Dans la conjoncture économique difficile que nous connaissons actuellement, la mesure dans laquelle l'effet de levier agira pour l'accès à ces fonds influera sur la nécessité pour le gouvernement fédéral de financer directement les projets. La méthode du financement au fur et à mesure n'est pas l'approche optimale. Nous constatons qu'il nous est possible de susciter des investissements nous permettant de construire dix écoles plutôt qu'une seule dans une région, ce qui est très important.
Nous avons tous appris en nous réveillant hier matin que la situation économique du Canada est pire que ce que l'on anticipait au départ. Il faut donc que ces règlements soient adoptés pour que nous puissions aller de l'avant.
Nous avons aussi besoin que le gouvernement crée un fonds levier de stimulation économique de 100 millions de dollars pour nous permettre de nous adresser aux marchés en ayant une bonne cote de crédit — mon collègue vous entretiendra sûrement de l'importance d'une bonne cote de crédit — pour obtenir ces fonds. Nous considérons cela comme un investissement au Canada pour essentiellement réduire le nombre de dirigeants à la recherche de projets d'investissement dont leurs communautés ont désespérément besoin.
Cette initiative a reçu l'appui de premières nations de partout au Canada: des provinces de l'Atlantique, des Six Nations, de Kahnawake, du Grand conseil des chefs de la Colombie-Britannique, des premières nations de Tsawwassen, de Westbank et du Yukon. Vous avez parlé avec les chefs Mike Smith et Mark Wedge des Kwanlin Dun et des Tagish. Nous leur avons aussi parlé, et ils appuient assurément cette initiative permettant d'obtenir ces fonds.
Je conclurai en vous disant à quel point il est important pour nous de mettre à la disposition des premières nations ces moyens qu'elles pourront utiliser toutes les fois qu'elles concluront des ententes sur les répercussions et les avantages ou qu'elles recevront des fonds fédéraux. En effet, nous disposons ainsi de moyens que tous les autres gouvernements possèdent, non seulement au Canada mais partout dans le monde. Cela leur permet d'obtenir des fonds ou de donner aux fonds existants un effet multiplicateur ainsi que de se procurer sur le marché du capital abordable pour effectuer les travaux nécessaires dans leurs communautés.
Je cède maintenant la parole à mon collègue Steve Berna, directeur de l'exploitation à l'Autorité financière des premières nations.
Merci.
:
Je remercie le comité de m'accorder la chance de lui adresser la parole aujourd'hui.
L'Autorité financière des premières nations (AFPN), est calquée sur une organisation analogue de la Colombie-Britannique, appelée Municipal Finance Authority (MFA). À l'oeuvre depuis 1970, elle n'a jamais, en 39 ans d'existence, eu à déplorer le manquement à ses engagements d'un seul de ses membres, ce qui est un dossier absolument remarquable.
Les contrôles mis en place pour la Municipal Finance Authority ont été appliqués à l'AFPN, au moyen des règlements pour l'adoption desquels nous cherchons à obtenir des appuis. J'ai travaillé 16 ans à la MFA, soit neuf ans comme directeur des finances et sept ans comme PDG. Au cours de cette période, nous avons emprunté de 10 à 12 milliards de dollars sur les marchés nationaux et internationaux des capitaux, pour des autorités locales, des entreprises de transport, des services publics et des hôpitaux régionaux en Colombie-Britannique. Le modèle qui a si bien fonctionné dans cette province fonctionnera également chez les premières nations de partout au Canada.
Deux facteurs ont contribué à notre dossier remarquable en Colombie-Britannique. Le premier est que la loi autorisant le fonctionnement de la MFA permettait aux municipalités de se servir de l'effet de levier de leurs recettes de toute nature pour financer leurs dettes — je dis bien de leurs recettes de toute nature. Le deuxième est que la MFA disposait de fonds propres d'environ 110 millions de dollars. Ces fonds propres sont extrêmement importants pour la cote de crédit, et ils sont extrêmement importants pour la confiance des investisseurs, quand on émet des titres obligataires.
Ces 110 millions de dollars servent en cas de besoin seulement, quand un emprunteur ne rembourse pas ponctuellement ce qu'il doit. Quand cela arrive, on retire le montant des 110 millions de dollars et on paie le créancier obligataire, de sorte qu'il n'y a pas de manquement aux engagements. C'est une caisse noire, un tampon. C'est la réponse que nous donnons aux agences de notation quand elles nous demandent: « Si un client ne rembourse pas, d'où tirerez-vous l'argent pour payer le créancier obligataire? »
Nous demandons de connaître les réactions des agences de notation, du syndicat de garantie, du marché obligataire. Si nous voulons emprunter 3 milliards de dollars pour la réalisation de projets des premières nations — c'est le montant auquel nous estimons ces besoins d'après nos consultations avec elles —, les acteurs du marché nous disent qu'une réserve de 100 millions de dollars comme celle de la MFA nous permettra d'obtenir la cote de crédit pour l'émission d'obligations que nous devons effectuer.
Ce chiffre ne tombe pas du ciel; il se fonde sur les antécédents observés en Colombie-Britannique. En Alberta, il existe un modèle semblable, soutenu par la province. Les fonds propres y totalisent 150 millions de dollars. C'est extrêmement important.
Quant au coût de renonciation aux 100 millions de dollars, il faut penser que différents projets de construction de centrales indépendantes, d'écoles, d'hôpitaux, de routes et de réseaux d'égout et d'adduction pourraient donner lieu à des investissements privés et à une croissance de l'emploi. Si nous ne disposons pas des fonds requis, nous ne pourrons pas emprunter pour les premières nations qui cherchent à réaliser ces projets immédiatement.
Quand le crédit tarit, les premières nations sont habituellement les premières touchées, ce qui est le cas actuellement. Les projets sont bloqués, depuis celui de l'autorité portuaire de Squamish, que l'on essaie de mettre sur pied, jusqu'aux projets de production indépendante d'électricité, tant dans l'Ouest qu'en Ontario et au Québec.
D'après les chiffres dont nous disposons, nous estimons que les premières nations ont actuellement 2,1 milliards d'autres revenus, qu'elles veulent utiliser comme levier. Une partie a déjà été financée. Nous avons la possibilité de la refinancer à des taux plus bas. Les 2,1 milliards de revenus soutiendront l'émission de 3 milliards de dollars d'obligations, ce qui traduira par la création d'à peu près 100 000 emplois.
Je travaille dans le secteur financier depuis 1991, et il est très clair qu'à la rédaction des règlements, on a tout intérêt à concevoir un texte qui plaira aux utilisateurs ultimes — les agences de notation, les investisseurs. Nous n'avons pas conçu le règlement en fonction de nos seuls désirs, dans l'espoir qu'il plairait aux utilisateurs ultimes. En juin dernier, c'est-à-dire il y a un an presque, j'ai commencé à consulter les agences de notation, comme Moody et Standard & Poor, le syndicat bancaire, c'est-à-dire les services des banques à charte qui s'occupent de vendre les titres aux investisseurs, comme Great West Life, les caisses de retraite, etc. Je me suis aussi entretenu avec les investisseurs et leur ai demandé ce qu'il fallait faire pour que la réglementation soit efficace, de sorte que lorsque nous émettrons nos premiers titres obligataires, ils les achèteront.
Nous avons rédigé le règlement en fonction de leurs réponses. Nous y avons inséré des contrôles très précis pour nous assurer que, lorsque nous consentirons des prêts, les remboursements seront saisis et versés dans des comptes d'où ils ne pourront être retirés à des fins inappropriées et qu'au moment de rembourser les investisseurs, l'argent sera là.
Nous avons amorcé le processus en commençant par les utilisateurs ultimes. Leurs besoins ont été inclus au départ.
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Merci, madame la présidente.
J'aurais une toute petite observation à faire. Steve et Tim, vous apportez une force incroyable à l'organisme. J'ai eu un bon entretien avec vous tous hier, sauf avec le chef Hall.
Je vais m'adresser surtout à Deanna et au chef Hall. Je vous félicite du travail sans relâche que vous avez accompli en vue d'offrir une si belle occasion aux premières nations du Canada. Voici où je veux en venir.
Vous avez mentionné il y a tout juste quelques minutes un point intéressant au sujet des nations qui sont disposées à utiliser ce service, et je m'inquiète de celles qui peuvent le faire. Je crois que nous en avons parlé abondamment hier.
J'aurais simplement trois points à soulever rapidement pour que vous puissiez les commenter. Hier, il a été question d'infrastructure et d'envisager peut-être des améliorations aux projets d'infrastructure. Steve, vous avez parlé tout à l'heure de projets qui, à mon avis, améliorent l'infrastructure dans les collectivités. Toutefois, ils représentent également pour les nations des projets cruciaux de développement économique qui leur permettront de participer plus pleinement à l'économie régionale et, peut-être, à l'économie nationale. Je vous ai donné quelques exemples lors de nos échanges d'hier. Pour mieux cerner le problème, si je puis l'exprimer ainsi, je m'inquiète — le mot est peut-être trop fort — des stratégies prévues pour travailler de concert avec les collectivités dont les flux de rentrées ne sont peut-être pas aussi solides que ceux de collectivités qui pourraient presque participer dès maintenant au genre de modèle qui est proposé.
Il va sans dire que la capacité d'avoir une saine gouvernance du développement économique, d'avoir une reddition de comptes qui est dictée par les nations, que ce soit par l'intermédiaire de votre organisme, si vous préférez, et une certaine autonomie plutôt que d'avoir à se fier exclusivement aux grands ministères pour des projets comme l'infrastructure ou certaines améliorations de celle-ci sont tous d'excellentes idées.
Pourriez-vous commenter deux points? Tout d'abord, certains autres projets de développement économique qui sont d'une véritable aide aux nations — nous avons parlé d'épiceries et de commerces de détail dans certaines régions du pays — doivent à mon avis être développés davantage, c'est-à-dire que les nations doivent y assurer une présence plus grande. Ensuite, il y a cette question des stratégies de travail de concert avec les collectivités qui n'ont pas les flux de rentrées qu'ont d'autres nations, notamment celle de Westbank.
Je vous remercie.
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Bonne question! Elle porte en réalité sur la raison pour laquelle nous avons besoin de plus. Il faut que le règlement soit adopté — pour que nous puissions vraiment utiliser les autres flux de rentrées.
M. Greg Rickford: D'accord.
Chef Joe Hall: Chaque collectivité a des flux de rentrées d'une sorte ou d'une autre, des transferts fédéraux quelconques, qui représentent peut-être essentiellement la totalité de ses revenus.
Je viens d'une petite localité du sud de la Colombie-Britannique — je suis chef de la première nation de Tzeachten — et les membres de notre conseil entretiennent de très étroites relations avec toutes sortes de collectivités, petites et grandes. Nous sommes certes mandatés pour assurer la prestation des services à toutes.
Par contre, il faut absolument comprendre que nous sommes dans une situation inextricable. C'est fort bien d'être disposé à offrir des services aux collectivités habilitées à lever des impôts fonciers, mais d'autres n'ont pas ce pouvoir. L'impasse dont je vous parle réside dans le fait que, pour produire une richesse suffisante pour avoir droit à une part convenable des titres émis, il faut dépenser plus d'argent. Donc, pour pouvoir jeter les bases d'une assiette d'impôts fonciers diversifiée, il faut d'abord faire certains investissements.
Il y a moyen de surmonter l'obstacle, je suppose, en aidant les petites nations d'un peu partout à obtenir des capitaux abordables sur le marché. L'avantage, comme je l'ai dit dans ma déclaration, c'est que ces collectivités...
Nous sommes tous dans le même bateau. Nous étions obligés de souscrire des prêts aux taux bancaires élevés, et nous n'avions pas accès à du capital abordable. Nous avons dû payer le plein taux pour toutes les commodités structurelles que nous avons mises en place.
Quoi qu'il en soit, ces collectivités, peu importe l'endroit où elles se trouvent, vont bénéficier de taux inférieurs parce qu'elles participeront à l'émission des titres.
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Bien sûr, vous y veillerez. Naturellement, je ne m'attends à rien de moins de votre part.
Je remercie à nouveau les témoins de leur participation attentive et de leurs déclarations. Je leur souhaite un bon voyage de retour.
À l'intention des membres du comité, avant que nous quittions la salle, j'aimerais simplement ajouter que la prochaine séance aura lieu mardi matin. Nous accueillerons alors les porte-parole du Conseil en Éducation des Premières Nations, auxquels nous avons réservé deux heures entières. Nous allons nous préparer en conséquence.
Aux membres du sous-comité, je souligne qu'une réunion est prévue entre 13 et 14 heures lundi. Monsieur Lévesque, nous allons nous assurer qu'un avis de convocation en règle est envoyé à M. Lemay.
Je vous souhaite une bonne fin de semaine et un excellent week-end. À la semaine prochaine.
Je remercie tout le monde.
La séance est levée.