:
Merci, monsieur le président.
Il est extrêmement important pour moi d'être ici ce matin, même s'il se passe des choses importantes en Chambre également. Je me rends compte que nous avons tous ces choix difficiles à faire. Nous sommes bien sûr ravis d'être ici.
[Français]
Je tiens à remercier les membres du comité parlementaire de m'avoir invité à parler du Budget principal des dépenses des Affaires indiennes et du Nord canadien pour 2009-2010. Il s'agit d'ailleurs d'une autre occasion de discuter de ce que le gouvernement compte faire pour les Canadiens autochtones et du Nord.
[Traduction]
En tant que ministre, j'ai eu le privilège au cours des deux dernières années de me rendre dans des collectivités inuites et des premières nations de tout le pays et de discuter longuement avec des dirigeants autochtones et du Nord. Ce que j'ai vu et entendu lors de mes visites m'a permis de confirmer que nous sommes sur la bonne voie. Nous faisons des progrès. Nous nous attaquons aux besoins urgents des Autochtones et des résidents du Nord par des moyens concrets et significatifs. Nous bâtissons des infrastructures importantes, nous réglons des revendications territoriales de longue date, en plus d'élargir l'accès à de meilleurs services. Nous aidons des collectivités et des gens aux quatre coins du pays à envisager l'avenir avec espoir. Et vous, membres du comité, contribuez activement à notre réussite. Vous avez étudié des questions prioritaires et avez présenté des rapports à leur sujet. Vous avez accéléré l'adoption d'un projet de loi crucial. Et vous avez collaboré afin de mieux servir les résidents du Nord, les Métis et les membres des collectivités inuites et des premières nations de tout le Canada. Pour cela, je vous remercie.
Je veux vous remercier tout particulièrement de votre appui et de l'approbation rapide du projet de loi C-28, Loi modifiant la Loi sur les Cris et les Naskapis du Québec. Je suis ravi qu'il ait été adopté rapidement. Nous attendions ce projet de loi depuis longtemps, et il est fort agréable de constater qu'il a été adopté rapidement à la Chambre et j'espère que ce sera le cas également au Sénat sous peu. Je suis également ravi que le projet de loi C-5 ait reçu la sanction royale, en grande partie grâce à votre appui, évidemment, et je tiens à vous en remercier.
Hier soir, il y a eu un vote à la Chambre des communes. Je pense que nous avons esquivé une balle, franchement, en ce qui concerne le projet de loi C-8. Je ne sais pas exactement ce qui s'est passé entre le moment où les allocutions ont été prononcées en Chambre au sujet du projet de loi et la motion pour renvoyer le projet de loi aux calendes grecques, ce qui l'aurait en fait tué. J'ai lu les allocutions que vous avez prononcées, et bon nombre d'entre vous avez parlé avec beaucoup de passion au sujet de la nécessité de répondre aux préoccupations, particulièrement celles des femmes autochtones en ce qui concerne les droits relatifs aux biens matrimoniaux. Le projet de loi C-8 constitue un effort non seulement pour protéger les droits relatifs aux biens matrimoniaux, tout particulièrement pour les femmes et les enfants, comme c'est le cas pour tous les autres Canadiens, mais c'était aussi une bonne occasion de permettre aux premières nations d'adopter leurs propres lois adaptées à leur culture sans l'intervention du gouvernement fédéral.
Ce que j'espère, c'est que nous pourrons revenir sur cette question. J'encourage tous les partis à se pencher sur la question, et j'ai toujours bon espoir que nous pourrons l'aborder en Chambre et renvoyer le projet de loi en comité afin qu'il puisse faire l'objet d'un examen comme bon nombre d'entre vous avez dit que vous aimeriez faire. J'espère que cela sera possible maintenant.
Outre la question du projet de loi C-8, nous nous sommes engagés à remédier aux séquelles des pensionnats indiens, à accélérer le règlement des revendications particulières et à veiller à ce que tous les membres des collectivités inuites et des premières nations aient accès à une eau potable salubre. Notre détermination à nous attaquer à ces questions particulières permettra à des collectivités de guérir, de prendre des forces et de planifier leur avenir. Ce sont-là les trois aspects prioritaires de notre budget principal des dépenses, trois aspects sur lesquels nous concentrerons nos ressources et nos efforts au cours de la prochaine année. Nous devons toutefois continuer de miser sur nos programmes et nos services les plus réussis et continuer d'améliorer ceux qui ne réussissent pas aussi bien. Nous devons utiliser les outils pour aider les économies locales à fructifier, pour garantir l'accès à de l'eau de qualité, sécuritaire et fiable, ainsi que pour construire et rénover les écoles et les maisons. Nous devons utiliser ces outils pour permettre aux Autochtones de mener des vies plus saines et plus satisfaisantes. Le gouvernement du Canada a dressé un plan clair et mesuré.
Monsieur le président, le Budget principal des dépenses de mon ministère pour 2009-2010 constitue un volet important de ce plan. Le Budget principal des dépenses de l'exercice en cours fait partie de l'approche logique et équilibrée que nous adoptons afin de servir tous les Canadiens. Dans le Budget principal des dépenses, environ 6,9 milliards de dollars sont consacrés à des programmes et à des services qui répondent aux besoins humains critiques des Autochtones et des résidents du Nord. Vous remarquerez que ce chiffre représente une hausse de 666 millions de dollars — une augmentation de plus de 10 p. 100 — par rapport au Budget principal des dépenses de l'an dernier. Permettez-moi de vous en expliquer la raison.
Cette année, le Budget principal des dépenses réserve 286 millions de dollars à Résolution des questions des pensionnats indiens Canada. La responsabilité de ce bureau a été transférée à mon ministère en juin 2008. Trois autres investissements cruciaux sont également ajoutés au Budget principal des dépenses de cette année, soit 243 millions pour poursuivre la mise en œuvre du plan d'action relatif aux revendications particulières; 138 millions pour poursuivre l'exécution des mesures prévues dans le plan d'action pour l'approvisionnement en eau potable et le traitement des eaux usées des premières nations; et un montant additionnel de 93 millions de dollars pour les programmes qui procurent actuellement des services de base aux membres des collectivités inuites et des premières nations.
[Français]
Monsieur le président, ces nouveaux investissements profiteront à l'ensemble des résidants du Nord, des Métis et des membres des collectivités inuites et des premières nations.
[Traduction]
Un autre élément fondamental de notre approche consiste à lier notre programme pour les Autochtones et les résidents du Nord au plan d'action économique présenté dans le budget de janvier. Dans le cadre du plan d'action économique, le gouvernement consent plus de 1,4 milliard de dollars sur deux ans à des questions prioritaires qui ont une incidence sur le bien-être des Autochtones. Plus particulièrement, le gouvernement consacre 200 millions de dollars pour le renforcement des compétences et la formation professionnelle, de sorte que les membres des collectivités inuites, métisses et des premières nations possèdent les outils nécessaires pour participer à la population active et exceller sur le marché du travail; 400 millions de dollars pour raccorder des lots résidentiels aux services municipaux, construire et rénover des logements et remédier aux problèmes de logement dans les réserves; 515 millions de dollars pour construire des écoles, assurer un approvisionnement en eau potable salubre et améliorer les services de santé, les services policiers et d'autres infrastructures essentielles dans les réserves; et un autre montant de 325 millions de dollars pour entretenir des partenariats avec des organisations autochtones et des gouvernements provinciaux et territoriaux. Ces partenariats sont essentiels à l'exécution des programmes de santé et à la prestation des services à l'enfance et à la famille destinés aux collectivités inuites et des premières nations.
En tout, plus de 535 millions de dollars, ce qui représente plus du tiers du montant total de 1,4 milliard de dollars, seront investis par mon ministère au cours des deux prochaines années, soit 260 millions cette année et le reste l'an prochain. Je tiens à signaler que les 260 millions de dollars prévus cette année ne figurent pas dans le Budget principal des dépenses de mon ministère, mais ils seront compris dans le Budget supplémentaire des dépenses. Je voulais cependant vous en donner un aperçu aujourd'hui, au cas où il y aurait des questions à ce sujet. Le Budget supplémentaire des dépenses A, par exemple, a été déposé le 14 mai et comptabilise environ 253 des 260 millions de dollars.
Par l'entremise du plan d'action économique du Canada, le gouvernement investit plus de 500 millions de dollars dans le Nord. Ces fonds bénéficieront à tous les Canadiens, y compris les Autochtones. La majeure partie de ce financement — 200 millions de dollars répartis sur deux ans — servira à rénover et à construire des logements fort nécessaires dans les territoires. Parmi les autres initiatives majeures, notons un investissement de 50 millions de dollars sur cinq ans pour établir une agence de développement régional chargée de soutenir la croissance économique dans le Nord, et un autre de 90 millions sur cinq ans pour revitaliser l'initiative des investissements stratégiques dans le développement économique du Nord — une série essentielle de programmes très réussis que mon ministère a offerts pendant longtemps et que la nouvelle agence de développement régional continuera d'offrir.
En outre, notre gouvernement maintient son engagement à l'égard des sciences de l'Arctique. Il investira 87 millions de dollars sur deux ans dans des installations de recherche dans le Nord, ainsi que dans les travaux préparatoires en vue de construire une station de recherche canadienne dans l'Extrême-Arctique.
Enfin, le gouvernement injectera 59 millions de dollars sur deux ans pour stabiliser le programme aliments-poste, lui permettant d'offrir aux collectivités isolées du Nord un accès à des aliments sains.
Entre le Budget principal des dépenses de mon ministère et le plan d'action économique, le plan clair et mesuré établi par le gouvernement du Canada pour répondre aux besoins des résidents du Nord et des Autochtones se chiffre à 7,3 milliards de dollars. Comme vous l'avez peut-être appris dans le Premier rapport aux Canadiens sur la mise en œuvre du plan d'action économique, paru en mars dernier, le gouvernement a déjà commencé à allouer ces fonds. J'ai déjà cerné et annoncé tous les projets visant les écoles et les installations de gestion de l'eau, ainsi que tous les projets se rapportant aux sciences de l'Arctique. Leur mise en œuvre avance d'un bon pas, et je serais heureux de répondre à vos questions à leur sujet.
Avec l'appui de ce comité, monsieur le président, nous continuerons de nous attaquer aux besoins essentiels des résidents du Nord, des Métis et des membres des collectivités inuites et des premières nations.
[Français]
Nous continuerons de veiller à ce que chaque Canadien puisse atteindre son plein potentiel et contribuer à l'avenir de notre grand pays.
[Traduction]
Merci beaucoup, monsieur le président, et honorables députés.
Je me ferai maintenant un plaisir de répondre à toutes vos questions.
:
Monsieur le ministre, je vais poser mes trois questions. Je vous demanderais de tout simplement les écrire et d'y répondre ensuite.
Tout d'abord, comme vous le savez, il y a quelques semaines, nous avons eu ici une conférence sur la mise en œuvre des accords de revendication territoriale. Jean, Todd et moi-même y avons assisté, et on a constaté qu'il y avait un sentiment de colère. Les gens étaient furieux; des centaines de délégués ont dit que le système ne fonctionnait tout simplement pas. Par exemple, on a dit à une première nation qu'elle ne pouvait pas mettre sur pied une agence telle que prévue dans son entente de revendication territoriale. Le ministère va essentiellement à l'encontre de la loi.
La deuxième question concerne le rapport accablant qui vient d'être publié au sujet des écoles. Je suis sûr que vous êtes prêt à en parler.
La troisième question porte sur l'Institut de statistiques des premières nations, qui correspond au crédit 45. Le 23 mars 2005, la Loi sur la gestion financière des statistiques des premières nations, le projet de loi C-20, a reçu la sanction royale. Quatre ans plus tard, l'institut est-il opérationnel? S'il ne l'est pas, pourquoi? Ne devrait-on pas s'attendre à ce qu'il le soit? N'êtes-vous pas d'accord pour dire qu'étant donné les graves préoccupations concernant la qualité de vie de nos premières nations par rapport à celle des autres Canadiens, il est urgent que cet institut se mette au travail?
Merci d'être ici, monsieur le ministre.
:
Merci, monsieur Bagnell. Je vous remercie pour ces questions et pour toutes celles que vous me posez régulièrement. J'espère que nous pourrons vous donner une partie des réponses aujourd'hui.
J'ai rencontré des représentants de la coalition sur la mise en œuvre des revendications territoriales en mars. Nous avons parlé de façon générale du rapport qu'ils allaient déposer à ce moment-là. Nous avons discuté également de la nécessité de mieux mettre en œuvre non seulement les accords de revendication territoriale qui ont été conclus, mais aussi les renouvellements de ces accords. Il s'agit de quelque chose de relativement nouveau pour le Canada au cours des dernières années, et depuis que je suis ministre, je dis que nous devons faire un meilleur travail en tant que gouvernement et en tant que pays non seulement en ce qui concerne les revendications territoriales et leur mise en œuvre continue, mais également en ce qui concerne le processus de renouvellement. Bon nombre des revendications territoriales, particulièrement les toutes premières, ne contenaient pas autant de détails dans le contrat, si vous voulez, pour dire voici ce que nous allons faire pour corriger certains problèmes. Nous nous améliorons considérablement à cet égard.
Certains des renouvellements que nous avons pu faire et certains des nouveaux mandats que nous avons reçus du Cabinet portent sur quelques-uns des problèmes critiques que la coalition des revendications territoriales a signalés comme étant des problèmes systémiques.
Je suis d'accord en grande partie avec ce qu'elle a dit en ce sens que nous devons faire un meilleur travail et que le renouvellement est extrêmement important, car c'est au cours de ce processus, que ce soit un processus de cinq ans, six ans ou dix ans — qu'on peut cerner les lacunes. Comme je l'ai mentionné, je pense que nous faisons un bien meilleur travail maintenant pour ce qui est de déterminer comment nous allons combler ces lacunes.
Je ne conteste pas le fait qu'il faut faire mieux. Lorsque j'étais dans votre circonscription l'autre jour au Yukon, j'ai rencontré le chef Carvill. C'est là un exemple d'une première nation du Yukon qui a toute une liste de préoccupations que vous connaissez très bien, je le sais. Encore une fois, ces préoccupations portent sur le fait que les premières nations veulent exercer leurs droits aux termes des ententes de revendication territoriale qui ont été signées à l'origine, et elles disent qu'elles sont maintenant prêtes à passer à la prochaine étape. Elles veulent régler des ententes de services pour la famille et les enfants ou elles veulent prendre le contrôle maintenant qu'elles ont la capacité de faire davantage de choses qui devraient relever d'eux.
Nous devons trouver des façons de faire en sorte que ce soit possible pour ces premières nations, et pour cela, il faut faire un meilleur travail, particulièrement lors des renouvellements. Je pense que nous nous sommes améliorés à cet égard. Par exemple, dans le cadre du traité Tsawwassen, qui n'est pas exactement le même, il y a tellement plus de détails et de contenu. L'entente que nous avons conclue avec les Cris de la Baie James, par exemple, parle de tout, depuis… La Loi sur les Cris Naskapis, qui fait l'objet d'un débat en Chambre à l'heure actuelle, parle des services de médiation, de la façon de régler les problèmes. Plutôt que de laisser aux tribunaux ou à un système de débats contradictoires le soin de décider, nous expliquons en détail comment nous allons régler ces problèmes, et je pense que nous faisons d'énormes améliorations.
:
L'ISPN est maintenant sur pied. Il est opérationnel puisqu'on m'a envoyé le plan directeur. Les membres du conseil d'administration ont rencontré le sous-ministre et ils sont en train de mettre en œuvre leur plan général. Celui-ci prévoit la nomination d'un statisticien en chef. Évidemment, ça fait partie de ce qu'ils doivent faire.
Je suis tout à fait convaincu qu'il s'agit là d'une option critique. Il n'y a pas une seule façon de procéder qui s'offre aux premières nations, mais c'en est une parmi une série de très bonnes options pour qu'elles puissent tirer profit de l'information. Cela leur permet d'accroître leur capacité et de prendre davantage le contrôle. C'est tout comme la Loi sur la gestion des terres des premières nations et l'Autorité financière des premières nations. Il y a une série de mesures qui permettent aux premières nations d'aller de l'avant.
L'institut est donc sur pied et opérationnel. Il a un plan général qui a été approuvé. Lorsque le statisticien en chef sera en poste, l'institut sera mieux à même de faire le travail tangible qui est nécessaire pour que les premières nations intéressées puissent avoir accès à ces services.
La dernière question que vous avez posée concernait le rapport du directeur parlementaire du budget sur les écoles. Je suis certain qu'il y aura d'autres questions à ce sujet, alors si je ne réponds pas à toutes les questions ici, nous y répondrons plus tard.
J'ai vu le rapport pour la première fois hier. C'est évidemment un rapport très long et très technique. J'ai demandé aux hauts fonctionnaires d'examiner non seulement les recommandations, mais certaines des données qu'il contient également. Franchement, il y a des erreurs dans les données. Soit que l'information n'était pas disponible, soit qu'elle n'était pas claire. Nous allons donc répondre au rapport.
Cette analyse a été effectuée avant le budget de 2009. On a remarqué qu'il y avait un écart dans les dépenses pour les écoles. Une bonne partie de cet écart, à mon avis, a été corrigée dans le plan d'action du budget de 2009. Cela nous a permis d'ajouter au montant des dépenses prévues pour l'infrastructure scolaire et m'a permis d'annoncer les 13 projets d'école ce printemps.
Nous devrons analyser le reste du rapport et répondre au directeur parlementaire du budget. Comme je l'ai dit, le rapport contient des erreurs, mais il mérite d'être bien analysé, et c'est ce que nous ferons.
Je tiens à dire brièvement que malgré le vote d'hier soir, la Chambre est toujours saisie du projet de loi C-8 dans son libellé actuel. J'espère que nous pourrons nous entendre en principe pour dire qu'il nous faut régler ce dossier. C'est à cela que servent habituellement les votes en deuxième lecture. Ensuite, le projet de loi sera renvoyé au comité. Je suis sûr que vous voudrez en discuter longuement, mais j'espère encore que nous pourrons progresser et nous mettre d'accord en principe qu'il nous faut faire quelque chose en ce qui concerne les biens matrimoniaux et que les choses avanceront. Il y a une lacune dans la loi que nous devons combler.
Je suis fermement convaincu que dans ce cas, le mieux est l'ennemi du bien. Ce projet de loi est une bonne mesure législative qui a été largement remaniée grâce à l'influence des premières nations et aux consultations que nous avons eues avec elles. D'après certains, il n'est pas parfait, et c'est peut-être vrai, mais la perfection est difficile à atteindre en l'occurrence. Il y a des années que ça traîne — des dizaines d'années. On veut constamment apporter une petite modification, peaufiner les dispositions.
À mon avis, permettre aux premières nations d'édicter leurs propres lois dans les réserves aboutira dans chaque cas à quelque chose d'un peu différent, mais le dossier des biens matrimoniaux sera traité. Selon moi, c'est ce que nous pouvons faire de mieux. Je crains que si nous recherchons la perfection, nous ne réglerons jamais cette question importante. Je vous exhorte à songer à cela.
Cela dit, il y a deux ou trois choses que je veux aborder au sujet de la mise en oeuvre des traités.
En même temps que l'Accord sur le Tribunal des revendications particulières, il y a eu un accord corollaire signé par le chef national et qui porte sur la question de la mise en oeuvre des traités. En fait, l'année dernière, nous avons tenu la première conférence sur les traités à Saskatoon, et j'y ai pris la parole. C'était une énorme conférence. Par la suite, l'Assemblée des Premières Nations notamment, et d'autres groupes également, a intégré les renseignements recueillis lors de cette conférence. L'Assemblée des Premières Nations, par exemple, a adopté une série de motions afin que l'organisation même étudie le sujet et fasse des propositions pour faire avancer les choses. Nous avons travaillé avec les premières nations à cet égard, plus particulièrement avec l'Assemblée des Premières Nations.
D'autres mesures se préparent également. Par exemple, on est en train de se demander s'il ne faudrait pas instaurer une commission des traités en Ontario et on songe à sa configuration et à l'intervention éventuelle du gouvernement ontarien. Souvent, ce sont des enjeux qui font intervenir les premières nations, le gouvernement fédéral et le gouvernement de la province. Ces sujets font l'objet d'une discussion nourrie en ce moment.
Toutes les questions relevant des traités récents peuvent faire l'objet d'une médiation ou d'un arbitrage. C'est la réalité de nos jours. De plus en plus, qu'il s'agisse des traités numérotés ou des traités modernes, nous avons tendance à essayer de trouver des moyens pour éviter de recourir aux tribunaux, qui sont toujours un recours possible, au besoin, je suppose. Ils représentent une protection, mais on se tourne de plus en plus soit vers la médiation ou l'arbitrage pour régler ces questions. Je pense que nous progressons à cet égard. Comme le prévoit l'accord, nous assurons avec l'Assemblée des Premières Nations un suivi sur la question de la mise en oeuvre des traités.
Si je ne m'abuse, vous parlez des 20 millions de dollars prévus dans le budget pour reconduire les ententes tripartites au titre des services à l'enfance et à la famille. Ce sont bien ces 20 millions de dollars-là dont vous parlez, n'est-ce pas?
Permettez-moi tout d'abord d'apporter une correction. Cela touche à la question que Mme Crowder m'a posée à la Chambre des communes. Par erreur, j'ai dit que nous avions des ententes déjà signées avec l'Alberta, la Saskatchewan et l'Île-du-Prince-Édouard. Ce n'est pas le cas. Nous avons des ententes avec l'Alberta, la Saskatchewan et la Nouvelle-Écosse. Je vous prie de m'excuser. Madame Crowder, dans le feu de l'action, j'ai fait cette erreur dans une réponse de 35 secondes. Je suis désolé.
Ces 20 millions de dollars vont nous permettre de ficeler nos ententes sur les services aux enfants et à la famille avec deux autres provinces et les premières nations de ces provinces de façon permanente. Le processus prévu pour offrir les services aux enfants et à la famille passera d'un processus d'interdiction et de retrait de l'enfant à une démarche de prévention invitant les premières nations de ces provinces à avoir recours aux meilleurs services provinciaux existants, et ce, en tenant compte des particularités culturelles des premières nations. Je pense que sous peu, nous serons en mesure de signer une entente avec deux autres provinces ce qui, comme je l'ai dit à la Chambre, nous amène à mi-chemin du but — car cinq provinces auront donné leur consentement —, et nous espérons pouvoir y arriver très bientôt.
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Merci, monsieur le président.
Moi aussi je voudrais parler du projet de loi C-8, qui porte sur les biens immobiliers matrimoniaux.
Monsieur le ministre, je pense que vous avez raison de dire qu'il existe une volonté de régler ce dossier depuis longtemps en souffrance. Bien entendu, le problème est de savoir comment. Dans mon discours, je me suis opposé passionnément à l'amendement proposé. Toutefois, entre-temps, les dirigeants des premières nations d'un bout à l'autre du pays ont affirmé assez clairement qu'ils souhaitaient que nous appuyions cet amendement.
Il s'agit donc de déterminer comment régler la question des biens immobiliers matrimoniaux. Les premières nations d'un bout à l'autre du pays estiment que le processus de consultation n'a pas été mené à bien comme il se doit. On peut ne pas être d'accord là-dessus, mais c'est ce qu'ils ont dit très clairement. Je pense qu'il y a certaines façons d'aborder le dossier sans pour autant déclencher la controverse que nous connaissons.
Par le passé, vous avez accepté de répondre par écrit aux questions dont vous n'aviez pas la réponse sous la main en comité. Je suppose que c'est toujours vrai. J'ai un certain nombre de questions à vous poser. Pour certaines, vous pourrez sans doute me répondre directement.
Le Plan de dépenses du gouvernement explique — les pages ne sont pas numérotées, mais c'est à la page 1-11 — qu'une partie de la baisse de budget est attribuable à l'abandon du programme Rescol des premières nations. Je me demande si on envisage quelque chose de ce côté-là.
À la page 3-10 du Budget des dépenses, on constate que les contributions aux premières nations pour la gestion des sites contaminés vont subir une baisse considérable par rapport à l'exercice financier précédent. Pouvez-vous me dire si effectivement il y a maintenant moins de sites contaminés? Je me suis reportée à un communiqué de presse précédent où j'ai pu lire: « des douzaines de réserves pourraient contenir des explosifs militaires abandonnés ». Il me semble qu'il y a de nombreux sites contaminés, et c'est pourquoi je voudrais entendre vos commentaires là-dessus.
Dans le document sur les plans et les priorités, il est question aux pages 37 et 49 de la Stratégie pour les Autochtones en milieu urbain. Je sais que les centres d'amitié relèvent de Patrimoine canadien, mais je crois savoir que le ministère finance le Centre de transition autochtone d'Edmonton. Je n'ai pas trouvé dans le Budget des dépenses le poste où ces sommes étaient imputées et je me suis demandée si cela relevait de la stratégie des Autochtones en milieu urbain. Je vous pose la question: pourquoi financer des centres de transition urbains alors qu'il existe déjà une infrastructure pour les centres d'amitié?
Si je ne m'abuse, une certaine somme est prévue pour l'émission de fiches individuelles sécurisées. J'ai cru comprendre que ces fiches devaient être en place à compter du 1er juin afin que les Autochtones puissent s'en servir comme passeport pour traverser la frontière. Certaines bandes ont déjà été avisées par lettre que ce ne serait pas le cas. Pouvez-vous formuler des commentaires à ce sujet?
Voici une question à laquelle je voudrais une réponse orale. Quant aux autres, la réponse peut me parvenir par écrit. Le directeur parlementaire du budget, à la page 13 de son rapport, dit qu'il est difficile de cerner avec précision les sommes dépensées car elles sont redéployées. Sous la rubrique « Résultat stratégique: l'économie », dans votre Rapport sur les plans et les priorités, le ministère reconnaît que les chiffres présentés ne tiennent pas compte du redéploiement au cours de l'année pour répondre à des demandes dans d'autres programmes.
Ainsi, dans les plans et les priorités, on reconnaît que l'argent est redéployé. Le directeur parlementaire du budget voyait là quelque chose d'inusité, et c'est pourquoi je vous demande si le ministère a l'intention d'affecter à une utilisation précise de l'argent pour les écoles afin que ces sommes ne soient pas redéployées — et je ne pense pas ici uniquement au budget d'immobilisations, mais également au budget de fonctionnement et d'entretien.
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Le programme a été reconduit. Nous allons vous donner de plus amples détails, y compris pour la question des passeports. Je pense que ce sera là aussi de bonnes nouvelles, mais il y a encore du travail à faire à cet égard.
Je voudrais très brièvement parler encore une fois du projet de loi C-8, car je comprends la difficulté. Je pense que nous tous réunis ici souhaitons régler la question des droits relatifs aux biens matrimoniaux. Sur plusieurs années, nous avons dépensé 8 millions de dollars en consultation. Nous avons tenu plus d'une centaine de séances de consultation. Nombreux sont ceux qui ont été consultés. Nous avons nommé des représentants spéciaux. Nous avons conclu des contrats avec des associations de femmes autochtones, avec l'Assemblée des Premières Nations et d'autres. On risque de demander des consultations sans fin. J'espère que ces consultations auront lieu en partie dans le cadre des travaux du comité. Je sais qu'on ne peut pas s'en tenir à cela, mais nous avons consacré argent, temps et effort à la consultation. Des représentants de premières nations sont venus me voir pour me dire qu'ils avaient un plan en place, mais j'ai dû leur répondre qu'étant donné les dispositions de la Loi sur les Indiens, je n'avais pas le pouvoir de leur permettre d'édicter leurs propres lois sur les biens matrimoniaux. Je leur disais que j'aimais les lois qu'ils proposaient et que je souhaitais pouvoir leur donner la permission de prendre les choses en main, mais je n'en avais pas le pouvoir. Le projet de loi C-8 me donnerait la possibilité de dire à ceux qui ont déjà préparé une loi qu'ils peuvent prendre les choses en main. Toutefois, je ne peux même pas faire cela et c'est extrêmement frustrant pour vous comme pour moi. Il y a une énorme lacune que personne ne peut combler par manque de pouvoir. Mais je suppose que nous allons suivre l'évolution des choses.
Quant au directeur parlementaire du budget, vous avez raison. À première vue — sous réserve d'analyse —, il signale que l'argent est redéployé pour servir à diverses priorités. Je pense que c'est en partie vrai, mais je ne pense pas que nous puissions fixer les choses de façon rigide. Aux Affaires indiennes, une des difficultés — et les membres du comité le comprennent, mais j'espère que la population en général le comprend — découle du fait que nous ne faisons pas tout simplement partie d'une commission scolaire. Le ministère des Affaires indiennes, pour le meilleur ou pour le pire, s'occupe de tout ce qui touche la vie des Autochtones dans ces collectivités. Cela va de la protection contre les incendies, du secours en cas d'inondation, des écoles, des routes, de l'infrastructure, de l'assistance sociale, à tout le reste. Ce n'est pas souvent, mais il arrive qu'il y ait des crises. Une école peut être incendiée. Il peut y avoir une inondation. Un incendie de forêt peut exiger une évacuation. À vrai dire, il est parfois possible d'obtenir de l'argent pour construire une école, mais pas pour l'alimenter en eau potable. Il se peut aussi qu'il n'y ait pas de routes pour y accéder. Il se peut aussi que vous ne puissiez pas y mettre en place des dispositifs de protection contre les incendies. Parfois, il nous faut voir la situation dans son ensemble si nous voulons aider une collectivité. Nous pouvons faire porter le débat sur les sommes que nous dépensons, mais très souvent, il est difficile de cloisonner les choses à tel point que si un élément n'y est pas inséré, il n'y a rien qu'on puisse faire. En revanche, si nous disposons d'une certaine souplesse, l'argent peut être redéployé.
Je sais que le comité s'intéresse beaucoup à ce dossier, à juste titre, je crois. C'est un élément du portefeuille qui est vraiment passionnant. Je vous encourage donc tous dans votre travail et j'ai hâte de recevoir vos conseils ou vos rapports, parce que vous serez bien sûr en mesure de parler à plus de gens que je n'en ai peut-être rencontrées, ou à des personnes différentes. Et j'ai bien hâte de connaître votre perspective, car le dossier du Grand Nord est riche de possibilités économiques.
Nous avons annoncé la création d'une agence de développement économique pour le Grand Nord. Nous y avons travaillé en coulisse. C'est quelque chose de tout à fait nouveau, une nouvelle agence, et il faut donc modifier la plomberie du gouvernement, si l'on peut dire. Nous avons eu des discussions avec les gouvernements du Nord et des organisations autochtones pour en établir les modalités, mais il est évident que cet organisme indépendant aura son siège social dans le Nord, qu'il sera sensible aux besoins des habitants du Nord et qu'il constitue un élément clé de notre intervention dans ce domaine. C'est une perspective passionnante. C'était la toute première demande juste avant et après les dernières élections fédérales, assurément dans la communauté des gens d'affaires et de la part des gouvernements du Nord. Je compte lancer ce projet très bientôt. Cette agence de développement économique sera un élément clé non seulement pour l'aide au développement ordinaire, mais aussi pour bâtir la capacité et travailler avec d'autres ordres de gouvernement, autochtones et publics. Ce sera un élément clé et l'on établira des relations permanentes qui seront cruciales pour les habitants du Nord.
Nous avons aussi annoncé le renouvellement du programme ISDEN. À la rencontre ministérielle fédérale-provinciale en janvier, juste avant le budget, l'une des principales demandes des gouvernements du Nord était la reconduction du programme ISDEN.
Ce programme s'est révélé le principal outil de développement économique pour le gouvernement, en partenariat avec les gens du Nord, et il a été très efficace. Il y a 20 ans, cela n'existait pas.
Ces 90 millions de dollars sur cinq ans en constitueront un élément très important. Et je m'attends à ce que l'agence de développement économique, quand elle sera opérationnelle, reprenne en main l'administration des fonds du programme ISDEN, et au total, cela constituera un outil complet conjuguant le développement économique, les connaissances locales et la gestion des programmes. Ce sera tout à fait passionnant.
Nous sommes déjà en train d'apporter des changements importants à la réglementation applicable au Nord. Je suis sûr que vous êtes au courant. On obtient toujours un sourire des gens du Nord quand on leur parle de réforme de la réglementation parce que nulle part ailleurs au pays on ne comprend cela aussi bien; les habitants du Nord savent à quel point cette réglementation est maintenant détraquée. Elle ne l'était pas au départ, mais petit à petit, elle l'est devenue et elle est maintenant le régime réglementaire le plus désespérément complexe au Canada et s'est révélée un véritable frein au développement économique.
M. McCrank m'a remis un rapport l'année dernière. Nous avons commencé à mettre en œuvre les recommandations de ce rapport et nous ferons participer les gens du Nord pour apporter d'autres changements afin d'harmoniser l'activité réglementaire pour permettre un développement respectueux de l'environnement dans le Grand Nord, tout en favorisant la réussite des entreprises.
Je pense donc que nous sommes sur la bonne voie dans le dossier du Nord, mais encore une fois, j'ai hâte de recevoir les rapports qui pourraient découler de vos voyages dans le Nord et de vos recherches, car je crois que c'est un dossier passionnant et que tout le monde veut bien faire les choses. Mais nous devons agir rapidement pour permettre aux gens du Nord de saisir les occasions qui s'offrent. Ils piaffent d'impatience et nous devons les aider à passer à l'action.
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Merci, monsieur le président.
Nous avons tous commencé par le projet de loi C-8. Je ne veux pas être l'exception ici, monsieur le ministre.
Permettez-moi de vous dire que la 40e législature a produit un très bon comité, un comité qui fonctionne très bien, je pense. Vous voudrez peut-être en tenir compte la prochaine fois, et vous voudrez peut-être tenir compte de ce que j'ai dit en Chambre, lors du débat à l'étape de la deuxième lecture. Vous voudrez peut-être utiliser une disposition du Règlement de la Chambre qui permet au gouvernement de renvoyer un projet de loi à un comité avant l'étape de la deuxième lecture, donnant ainsi au comité une plus grande marge de manoeuvre pour examiner le projet de loi, plutôt que de le mettre dans une camisole de force par l'approbation en principe à l'étape de la deuxième lecture, ce qui réduit considérablement la marge de manoeuvre du comité.
Voilà donc ce que j'avais à dire à ce sujet.
J'aimerais poser des questions à propos de nos programmes. Il s'agit du Budget principal des dépenses, après tout. Permettez-moi de citer un extrait du rapport intérimaire de votre ministère en date de mars 2009 au sujet de l'examen du programme d'approvisionnement alimentaire par la poste:
Le financement de base du programme de 27,6 millions de dollars a depuis longtemps cessé d'être adéquat étant donné les exigences du programme et les coûts qui augmentent. Depuis les huit dernières années, soit depuis 2000-2001, il a fallu obtenir un financement complémentaire dans le Budget supplémentaire des dépenses.
Dans le Budget des dépenses que nous avons devant nous, puisqu'il s'agit du Budget principal des dépenses, votre ministère demande 27,6 millions de dollars pour ce programme. Monsieur le ministre, est-ce suffisant? Je sais que la réponse, c'est que vous avez déjà demandé 38 millions de dollars de plus dans le Budget supplémentaire des dépenses. Pourquoi le ministère n'augmente-t-il pas son niveau de référence?
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Nous avons effectivement signé ce protocole en septembre dernier, je crois. Le Ralliement national des Métis a travaillé considérablement à l'élaboration de ce protocole. Naturellement, il y a eu de nombreuses négociations avant d'en arriver à la signature du protocole. Le Ralliement national des Métis était non seulement ravi de signer ce protocole, mais aussi de donner l'exemple pour ce qui est d'améliorer les relations entre les gouvernements métis et le gouvernement fédéral.
Depuis, j'ai rencontré les dirigeants métis à plusieurs reprises également. Il y a toute une liste de priorités qu'il faut aborder dans ce protocole avec les Métis, et nous sommes en train de passer cette liste en revue. Par exemple, la semaine dernière j'ai rencontré le Ralliement national des Métis et les affiliés provinciaux. Nous avons pu annoncer alors le lancement d'un nouveau service pour les anciens combattants métis, un portail ou un site Web qui permet de faire toutes sortes de choses, notamment de recueillir des témoignages importants des anciens combattants métis, de s'assurer qu'ils obtiennent tous les services qu'ils méritent, et ce, tout en essayant de tendre la main à d'autres anciens combattants métis. Je félicite ceux qui ont travaillé à la conception de ce site, car ce portail et les efforts qui ont été déployés pour le mettre en place font partie intégrante du protocole avec la nation métisse. Les anciens combattants sont très importants. Les Métis sont très fiers de leurs anciens combattants, tout comme nous le sommes, mais ils s'intéressent particulièrement à ces derniers, et nous avons pu lancer ce site.
Nous avons par ailleurs travaillé en étroite collaboration à des projets d'infrastructure pour les Métis. Plusieurs projets sont en cours. Nous voulons nous assurer que les Métis reçoivent une bonne part des fonds de relance dans le cadre du plan d'action économique.
J'ai par ailleurs écrit aux cinq premiers ministres provinciaux qui sont touchés, les exhortant à réfléchir à la façon dont nous pourrions nous rencontrer pour aborder de façon multilatérale les questions qui préoccupent les Métis. Certaines de ces questions relèvent à la fois de la compétence fédérale et provinciale. À notre avis, et de l'avis des Métis, il arrive qu'une rencontre trilatérale ou multilatérale soit la meilleure façon d'aborder ces questions. J'ai donc encouragé vivement les provinces à le faire, tout comme l'ont fait les dirigeants métis. Donc, je pense que nous faisons des progrès à cet égard.
Je tiens à féliciter le président Chartier et les présidents provinciaux également — les présidents Chartrand, Poitras, Doucette, Dumont et Lipinski —, qui ont tous mis l'épaule à la roue pour améliorer les relations entre le gouvernement fédéral et les Métis d'une façon qui a été très codifiée et qui nous permet de nous rencontrer régulièrement pour aborder ces questions.
Nous nous penchons par ailleurs sur la question du financement de base, qui est une autre question importante pour eux, et nous ferons une annonce à cet égard sous peu.
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Merci, monsieur le président. Bonjour, monsieur le ministre. Je salue aussi la dame très studieuse qui est assise dans le coin et qui est accompagnée de tous ces hommes.
Monsieur le ministre, j'ai essayé d'obtenir autant de temps que mon collègue M. Bélanger, mais puisque je ne serai jamais ministre, je vais me contenter des cinq minutes qui me sont allouées.
J'ai une question très importante à poser. Actuellement, la Gouverneure générale est au Nunavut. Avant son départ, elle a parlé d'une université pour les Inuits. On vient juste de terminer la construction d'un pavillon universitaire destiné aux premières nations. Compte tenu du fait que les Inuits ne se considèrent pas comme une première nation, l'université, pour accommoder les Inuits, a changé le nom. Ainsi, le « Pavillon des Premières Nations » est devenu le « Pavillon des Premiers Peuples », et ce afin que les Inuits comprennent que ce pavillon est aussi pour eux. La Gouverneure générale a fait cette déclaration.
Le gouvernement a-t-il l'intention de construire ou d'établir une université spécifique pour les Inuits?
Je m'excuse, mais je dois quitter immédiatement pour me rendre à la Chambre.
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La question du financement de la gouvernance des Autochtones et des conseils tribaux est soumise à un examen tous les cinq ans. Il est ici question de centaines de millions de dollars. Comme il s'agit d'une somme considérable, la question est examinée périodiquement, comme c'est le cas de tous les grands programmes.
Une série de rencontres ont lieu sur le sujet avec toutes les premières nations. Des lettres sont envoyées, dans lesquelles il est question de ce qui va bien et dans lesquelles ont leur demande des suggestions sur la façon dont les choses peuvent être améliorées. Nous traitons aussi avec les organisations nationales pour discuter avec elles de ce qui, à leur avis, marche bien. Nous avons constitué un groupe consultatif qui collabore avec les premières nations. Il s'est réuni souvent pour nous adresser des conseils.
On redoute toujours que le mot « examen » signifie qu'il y aura des suppressions. Pour moi, le mot signifie plutôt que nous allons essayer d'améliorer les services. Vous constaterez qu'énormément de questions sont en jeu ici: cela va des avantages sociaux des travailleurs dans les réserves jusqu'aux affectations entre les conseils tribaux et les gouvernements des premières nations au sujet de l'augmentation du financement de base dont ils ont besoin pour assurer quels services et ce que l'on peut faire pour renforcer les capacités.
Tous ces éléments font partie de l'examen. Comme toujours, quand des centaines de millions de dollars sont en cause, j'espère qu'en travaillant avec les organisations et les gouvernements autochtones, nous trouverons des manières plus efficaces, meilleures, de verser ces fonds. Nous ne nous contentons pas de dire que la façon dont nous avons toujours procédé est la meilleure façon de faire. Quand il s'agit de gouvernance contemporaine, nous constatons que, comme c'est le cas pour n'importe quel gouvernement, il y a de meilleures façons de procéder. Nous voulons travailler avec les premières nations et les autres populations autochtones pour trouver les meilleures façons de nous assurer qu'ils disposent de la meilleure gouvernance possible.
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Merci. Nous allons continuer dans l'heure qui vient du mieux que nous pourrons.
Avant de commencer, je veux demander aux membres du comité d'être indulgents parce que nous disposons de peu de temps aujourd'hui. Il y a un point à l'ordre du jour qui concerne les travaux pour le reste de la semaine et la semaine prochaine. Au lieu de prendre du temps pendant les délibérations de ce matin... Ce point découle de la réunion du sous-comité, qu'il a tenu juste avant la semaine de relâche. Le 14 mai, il a préparé un projet de calendrier destiné à être soumis au comité. Je vais le faire distribuer et nous allons le traiter comme un programme consensuel, si vous le voulez bien. Si vous avez des objections, faites-m'en part dans les 40 prochaines minutes, et nous prendrons quelques instants à la fin de la réunion pour en discuter. Comme cette discussion se tiendra à huis clos, je propose que s'il y a consensus, nous irons tout simplement de l'avant. Le document a été imprimé et il en sera question. Si vous avez des questions, on en discutera à la fin ou je pourrais en discuter avec vous individuellement à la fin de la réunion. J'essaie seulement de ne pas interrompre les délibérations de ce matin, si vous n'y voyez pas d'inconvénient.
Nous accueillons maintenant les fonctionnaires du ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien, en particulier M. Michael Wernick, sous-ministre, Neil Yeates, sous-ministre délégué, et Jim Quinn, dirigeant principal des finances. Nous recevons également Mme Christine Cram, sous-ministre adjointe, secteur des programmes et des partenariats en matière d'éducation et de développement social, ainsi que M. Patrick Borbey, sous-ministre adjoint chargé en particulier des Affaires indiennes et du Nord.
Chers collègues, nous allons reprendre plus ou moins là où nous en étions avec des séries de questions de cinq minutes. Nous essaierons d'en poser le plus possible dans le temps qui reste. Monsieur Rickford, vous avez cinq minutes.
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Je vous remercie de votre question et je remercie le président de l'occasion qui nous est donnée de venir ici.
Je vais commencer par faire un peu de réclame. Il s'agit de la vingt-troisième comparution des fonctionnaires de mon ministère devant un comité parlementaire depuis la reprise des travaux en janvier. Nous sommes heureux d'avoir ce contact constant avec les parlementaires pour que notre ministère fasse un meilleur travail, mais je pense que nous serons de retour jeudi pour discuter d'autres questions, à moins que vous n'ayez changé votre calendrier.
Pour répondre à la question de M. Rickford, je tiens à établir publiquement une distinction très nette, à savoir que les programmes de soutien aux gouvernements indiens, qui ont fait l'objet de questions antérieurement, constituent le mécanisme de financement de base des gouvernements des bandes, de leurs employés, et des conseils tribaux. Cela n'a rien à voir avec les élections et la sélection des dirigeants. Certains reportages dans les médias ont fait l'amalgame des deux.
Nous sommes en train d'examiner les programmes de soutien aux gouvernements indiens parce qu'ils arrivent à expiration. Sachant qu'ils arriveraient à échéance en mars 2010, nous avons entrepris le processus de consultation et de mobilisation avec les intéressés. Cela a suscité de la nervosité. Les gens redoutent ce qu'il adviendra des programmes, et je pense que le ministre a répondu à ces questions. Nous n'avons pris aucune décision ni présenté quoi que ce soit au Cabinet concernant l'avenir des programmes de soutien aux gouvernements indiens. Nous ne ferons rien de tel tant que nous n'aurons pas poussé beaucoup plus avant les consultations et le dialogue avec les intéressés.
En ce qui concerne la sélection des dirigeants, nous n'avons aucun projet ni intention de mener vigoureusement la sélection des dirigeants dans l'immédiat. Cela nécessiterait une loi et une des questions les plus épineuses et les plus controversées que le comité aurait à débattre serait justement les élections des bandes indiennes. Nous essayons d'ouvrir le dialogue chaque fois que cela est possible parce que les gens nous disent que le statu quo ne donne pas de très bons résultats. Il y a des collectivités comme celle de Barrier Lake, où il y a un différend au sujet de savoir qui dirige, et il y en a une ou deux autres du même genre au Manitoba. Nous travaillons donc avec ceux qui veulent discuter avec nous, participer à des travaux et accepter notre main tendue.
L'Assemblée des chefs du Manitoba l'a fait très vigoureusement l'an dernier. Il en va de même pour l'Atlantic Policy Congress, mais sa position est différente. Pour certains, la priorité est un mandat plus long, pour ne pas avoir à se représenter à des élections tous les deux ans, même si des membres du comité y sont peut-être habitués. Les dirigeants des premières nations suivraient un cycle de trois ou quatre ans et pourraient ainsi procéder à des réformes. Pour d'autres, il s'agit d'avoir des recours et des mécanismes et une sorte de commission aux élections, au lieu de s'adresser au ministre pour qu'il tranche; il y a aussi des idées intéressantes au sujet d'une commission électorale pour les premières nations. Comment tranche-t-on les différends, en particulier lorsque les collectivités tiennent des élections en vertu de la coutume, en fonction d'un code qui n'est pas toujours évident pour les électeurs?
Nous n'avons pas l'intention d'aller plus loin tant que les collectivités autochtones ne se montreront pas désireuses de le faire ou prêtes. S'il y a des appuis, en faveur d'une initiative en particulier, notre conseil serait d'accepter toute forme de réforme — ne vous lancez pas dans une loi de réforme électorale en profondeur —, mais nous n'excluons rien.
Je peux aussi parler brièvement de l'autre chambre. Le Comité sénatorial permanent des peuples autochtones est saisi de la question et tient des audiences sur le sujet et il nous adressera sans doute des conseils.
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Très rapidement, Rescol a été prolongé de deux ans.
Pour ce qui est du BIF, il s'agit de sommes supplémentaires octroyées à l’initiative des droits des Métis, essentiellement à la suite donnée à la décision rendue dans l'affaire Powley. Des travaux sont en cours avec les collectivités pour recenser les registres et ce genre de choses. Ce n'est que le prolongement de l'initiative Powley.
Les 2 p. 100, c'est une question à propos de laquelle il faudra recommuniquer avec le directeur parlementaire du budget. Ce n'est pas parce qu'il n'a pas trouvé le bon document qu'il n'y a pas de plafond de 2 p. 100. De fait, c'est très évident dans le Budget principal des dépenses de cette année. Chaque année, nous mettons à jour à l'automne nos niveaux de référence. Ils sont repris dans le Budget principal des dépenses l'année suivante. À la page 1-14, les 93 millions, si mon souvenir est juste, correspondent précisément au redressement de 2 p. 100 pour un ensemble de services destinés aux premières nations. Cet ensemble regroupe tous les programmes sociaux de base qui relèvent de Christine: l'éducation, l'aide au revenu, les services sociaux, la protection de l'enfance, le logement et l'infrastructure communautaire. Ce budget bénéficie d'un facteur de croissance de 2 p. 100, à laquelle s'ajoute tout financement spécial éventuel, comme c'était le cas pour les budgets de 2005, 2008 et 2009.
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Merci, monsieur Lévesque.
J'ai parlé plus tôt de la commission portant sur la réconciliation. À ce sujet, deux programmes de soutien sont importants. Le premier se nomme
[Traduction]
le paiement d'expérience commune.
[Français]
Il s'agit d'une somme versée à chaque individu ayant fréquenté un des pensionnats.
[Traduction]
Je peux vous donner des données plus récentes. D'après les chiffres actuels, le dossier est bien avancé. Environ 98 000 demandes nous sont parvenues pour le PEC. Nous en avons traitées près de 94 000. Certaines personnes ne sont pas admissibles, mais la plupart le sont. Nous avons réglé plus de 73 000 versements. Plus d'un milliard et demi de dollars a été versé dans le cadre du PEC. Quand la documentation était incomplète, nous avons accordé le bénéfice du doute et avons versé une somme correspondant à ce qui était démontrable. Nous avons encore 10 000 cas à revoir, pour combler les lacunes et régler les problèmes. Il y a un processus d'appel pour ceux qui ne sont pas satisfaits des résultats. Pour le paiement d'expérience commune, nous sommes donc bien avancés.
L'autre démarche possible, c'est de présenter une réclamation pour des sévices physiques ou sexuels graves. Cela fait l'objet d'une évaluation indépendante. Il y a un groupe d'arbitres qui traitent ces demandes et font faire les versements. Ce processus aussi se déroulait bien et nous faisons rapport aux tribunaux de sa mise en œuvre. D'après mes chiffres, nous avons reçu 7 000 demandes, et 2 000 autres avaient été reportées, ayant été présentées avant l'accord de règlement. Du nombre, 2 000 dossiers sont réglés. Environ 1 000 sont en traitement actuellement. Nous espérons les régler tous d'ici trois ou quatre ans. Nous ne savons pas exactement quel sera le volume de demandes présenté, puisque l'échéance pour la présentation n'est pas encore arrivée.