Tout d'abord, j'aimerais vous remercier de nous permettre de vous faire part de notre situation et de notre histoire. J'aimerais remercier M. Brian Storseth en particulier pour m'avoir permis de témoigner devant vous.
Mesdames et messieurs, il y a presque un an et demi, l'ACIA aurait découvert un seul sac d'oeufs de NKPT dans un de nos champs. À la suite de cet événement, je peux vous assurer que pas une journée ne s'est déroulée sans que l'on discute de la question des NKPT et de l'ACIA avec des membres de la famille, des amis ou des associés.
Notre ferme est située au même endroit et est la propriété de la famille depuis presque 50 ans. Pendant près de 30 ans, Cecil Goutbeck, moi-même et notre famille avons travaillé pour faire de notre ferme ce qu'elle est aujourd'hui. La ferme compte plus de 2 000 acres dont le sol exceptionnel convient parfaitement à la culture de la pomme de terre. Nous disposons d'un grand nombre de pivots d'irrigation, de kilomètres de canalisation d'eau et de plusieurs installations de pompage électrique fixes. Ce n'est que récemment, à l'été et à l'automne 2007, que nous avons dépensé des centaines de milliers de dollars pour de nouvelles installations d'irrigation et de nouvelles infrastructures ainsi que pour un ajout important à notre zone de chargement des pommes de terre. Nous étions prospères grâce à nos activités dans le domaine de la pomme de terre de semence, des grains et des oléagineux.
Notre ferme était une source de fierté et nous accomplissions notre travail avec amour. Pendant ces années, nous avons également investi beaucoup de temps et d'énergie pour établir de bonnes relations de travail avec nos voisins afin de louer et d'échanger des terres pour maintenir une rotation saine de la culture de la pomme de terre.
En termes simples, les activités menées par l'ACIA à l'automne 2007 ont déclenché des événements qui ont pratiquement anéanti la viabilité de notre ferme autrefois extraordinaire. Les retombées de la décision de l'ACIA ont été très grandes et pénibles pour nous et nos voisins. La valeur de nos propriétés et de celles de nos voisins — nos terres sont réglementées — est pratiquement nulle étant donné les conditions qui s'appliquent lorsque nous voulons déplacer des véhicules et de l'équipement à l'extérieur de nos propriétés. De ce fait, notre réputation et notre crédibilité sont complètement détruites pour ce qui est de la location de terres. Qui oserait louer des terres à un producteur de pommes de terre, en particulier à Northbank Potato Farms?
Sans entrer dans les détails, on peut affirmer que les solutions de rechange proposées par l'ACIA et d'autres organismes gouvernementaux ont mis en évidence leur manque de compréhension et de connaissance des activités d'une ferme productrice de pommes de terre, de grains et d'oléagineux du centre de l'Alberta.
Pour essayer de donner un aperçu de notre situation, nous aimerions attirer votre attention sur certaines activités et sur certains événements qui se sont déroulés depuis la découverte qui est censée avoir été faite sur notre ferme à l'automne 2007. Nous vous présenterons ces éléments très brièvement:
- le déchargement dans la neige de près de 8 000 tonnes de la superbe récolte de 2007;
- la perte d'un nombre incalculable d'heures à nettoyer la machinerie et les installations au point où nous n'avons pas été en mesure de cultiver une grande partie des acres destinés aux grains en 2008 en raison des exigences coûteuses de l'ACIA pour pouvoir sortir de nos terres; et, par la suite, la pulvérisation de ces centaines d'acres non cultivés pour la destruction des mauvaises herbes;
- la culture d'une partie de la superficie en acres habituelle en 2008, sur des terres de moindre qualité et non irriguées situées à bonne distance de notre ferme, tout en espérant que nos nouveaux propriétaires n'avaient pas entendu parler des producteurs de pommes de terre et des nématodes;
- l'émission, l'été dernier, de plus d'un avertissement à l'intention de l'ACIA indiquant que l'analyse du sol était réalisée trop lentement pour qu'elle soit terminée à temps pour la saison de mise en marché 2008-2009;
- le fait de décevoir, de nouveau l'automne dernier, nos clients très loyaux et précieux de la Floride et de la Californie en raison de la fermeture de la frontière parce que l'analyse de sol n'était pas terminée — pour notre ferme seulement, près de 1 000 tonnes de pommes de terre n'ont pu être vendues;
- la réception de lettres de rupture du lien d'affaires de propriétaires de terres mécontents.
Certains d'entre vous se demandent peut-être à quoi ressemble une lettre de rupture du lien d'affaires. Je vous en lis une:
Comme vous le savez, Fort Hills Energy... possède actuellement 6 000 acres de terres dans la municipalité de Sturgeon County. Au cours des deux dernières années, FHEC a loué des terres disponibles à des membres de la communauté à des fins agricoles. En septembre 2007, l'Agence canadienne d'inspection des aliments... a découvert un nématode à kyste de la pomme de terre... sur une partie des terres appartenant à FHEC, ce qui a entraîné l'émission d'un avis d'interdiction ou de restriction d'une activité applicable pour 320 acres de terres. À cause de la découverte de NKPT, FHEC a déterminé qu'il était dans le meilleur intérêt du projet d'usine de traitement de Sturgeon et de la région de revoir les procédures et les pratiques actuelles concernant l'agriculture sur ses terres.
Après avoir revu les procédures et les pratiques actuelles, FHEC aimerait profiter de l'occasion pour vous informer que la production de pommes de terre de semence sera désormais interdite sur ses terres.
Voilà à quoi une lettre de rupture du lien d'affaires ressemble. Ces gens sont les propriétaires des terres que nous louons.
Je poursuis avec d'autres points:
- la découverte, après la réalisation d'analyses du sol intensives au moyen de plusieurs milliers d'échantillons, que l'ACIA était incapable d'obtenir de nouveau des résultats positifs, ce qui apporte de nombreux éléments de preuve scientifiques qui permettent de remettre en question la validité des conclusions initiales — l'ACIA est la seule à avoir maintenu sa position condescendante sur les possibilités d'une erreur humaine;
- le blocage, par l'ACIA, de nos demandes formulées en vertu de la Loi sur l'accès à l'information au sujet des analyses et des protocoles;
- la découverte que, si l'on utilise les critères de notre partenaire commercial, l'APHIS, notre exploitation agricole ne satisfait pas aux conditions requises pour être déclarée infestée par les NKPT;
- la sensation de frustration découlant de la constante confusion avec la situation qui existe au Québec lorsqu'on discute avec les responsables de l'évaluation du désastre;
- et, finalement, l'incertitude de ne pas savoir ce que l'avenir nous réserve, à nous et à nos jeunes fils qui avaient prévu reprendre l'entreprise familiale.
Encore aujourd'hui, nous avons beaucoup plus de questions que de réponses: Comment est-il possible d'obtenir des résultats d'analyse positifs aussi irréfutables en se fondant sur des éléments de preuve aussi peu convainquants? Pourquoi négocieraient-ils une entente commerciale qui permet la destruction des entreprises et le discrédit de tout un groupe d'exportateurs en s'appuyant sur une seule analyse de laboratoire impossible à répéter? Pourquoi a-t-on permis l'expédition des semences avant que les analyses ne soient complétées et que cela entraîne la fermeture de la frontière? Est-ce que l'ACIA comprend bien les conséquences de sa propre entente avec l'APHIS sur les lignes directrices à suivre?
Il est possible que nous n'obtenions jamais les réponses à toutes ces questions. Entre-temps, nous attendons d'être libérés de ce piège et de pouvoir reprendre notre ferme et notre gagne-pain.
En plus du dur choc financier, il y a un coût humain: un sentiment d'inutilité et de tristesse qui découle de l'incertitude et de la perte d'espoir. Nous ne sommes pas le genre de personnes qui aspirent à devenir des pupilles de l'État, mais c'est ce que les événements font de nous.
L'automne dernier, l'ACIA a admis nous avoir mis, nous et nos voisins, sous surveillance — un acte qui, selon nous, nous enlève le peu de dignité et de respect qu'il nous restait.
Quoi qu'il en soit, malgré la situation dans laquelle nous nous trouvons, nous tentons de garder espoir et nous réalisons que nous avons notre lot de bénédictions. Une nouvelle entente entre l'ACIA et l'APHIS qui lèverait les interdictions actuelles sur nos terres, fait partie de nos souhaits, de même qu'un traitement juste et équitable en ce qui concerne nos pertes financières.
Pour conclure, notre ultime espoir est que nous puissions reprendre notre rôle d'entreprise socialement responsable, cultiver et exporter des pommes de terre de semence, contribuer à répondre aux besoins de notre société et à y trouver une satisfaction.
Merci beaucoup.
La Fédération des producteurs de pommes de terre est une fédération affiliée à l'Union des producteurs agricoles qui représente 351 producteurs de pommes de terre au Québec. Elle administre le Plan conjoint des producteurs de pommes de terre.
Le 24 octobre 2006, la fédération était ici pour rencontrer le comité, une rencontre qui s'est avérée fructueuse et a donné des résultats tangibles pour le règlement des pertes à court terme liées à la destruction des inventaires de la récolte de l’année 2006.
Deux ans et demi plus tard, nous avons bon espoir que vos recommandations permettront l’aboutissement vers un règlement assurant une relance adéquate des entreprises touchées, qui aille au-delà de l’offre du gouvernement présentée le 5 février dernier d’un plan de relance limité à trois années, et qui omet des éléments que nous jugeons essentiels. D'ailleurs, la présentation de M. Philippe Gemme, tout à l'heure, abordera le sujet.
On sait que le nématode doré est un parasite justiciable de quarantaine à déclaration obligatoire. En 2006, le travail de l’Agence canadienne d’inspection des aliments a permis d’établir une zone réglementée assurant la réouverture rapide des frontières au commerce extérieur. Ce travail a permis de limiter les pertes pour les producteurs et les exportateurs situés à l’extérieur de la zone réglementée.
Cependant, à Saint-Amable, et dans une entreprise située en Montérégie, le travail et la collaboration des producteurs ont facilité la tâche des employés de l’ACIA. Au total, 21 entreprises sont touchées par les restrictions. Cependant, ces entreprises spécialisées dans la production de pommes de terre ont perdu des marchés qu’elles avaient mis des années à conquérir. Le retour à la pomme de terre dans la zone ne pourra se faire que progressivement, sur des superficies réduites, avec de nouvelles variétés résistantes au nématode doré et sous un contrôle serré de l’agence canadienne puisque la zone est là pour des décennies.
Il y a donc un urgent besoin d'un plan de relance adapté. L’appui de la fédération aux producteurs concernés, représentés majoritairement par le Groupe Ama-Terre, est sans équivoque. En 2003, le gouvernement canadien a mis en place une politique de gestion des risques de l’entreprise agricole au service des producteurs canadiens qui s’est traduite concrètement par les programmes Agri-investissement, Agri-stabilité, Agri-protection et Agri-relance.
Selon la fédération, il ne faudrait pas que ce soient les dommages des producteurs qui cadrent à l’intérieur d’un programme comme Agri-relance, mais plutôt l’inverse, c'est-à-dire que le programme doit correspondre aux besoins des agriculteurs.
En ce qui concerne la relance, nous considérons que ce n’est pas un plan limité sur trois ans, tel que prévu dans Agri-relance, qui permettra de préserver les entreprises de la région touchées par le nématode doré. Au cours de 2008, une firme de consultants indépendante, ÉcoRessources, a déposé un rapport d’étude financé par le Conseil pour le développement de l’agriculture du Québec. L’étude fait une distinction très nette entre des crises ayant des impacts de courte durée et celles ayant des impacts à long terme, comme la crise du nématode doré.
L’étude propose la méthode des budgets partiels pour établir des coûts nets de transition vers une nouvelle activité agricole et prendre en compte les différents types de pertes découlant d’une crise. Le principal avantage de cette méthode est d’isoler les pertes de revenus dues à la crise même si l’entreprise agricole est mixte, c’est-à-dire avec d’autres productions que celle touchée par la crise. Cette méthode évalue plus facilement les pertes de revenus et les coûts résultant de différentes stratégies de relance. De plus, une chose importante est dite dans le rapport d’ÉcoRessources. Ce rapport concluait qu’un horizon de 10 ans apparaît plus réaliste pour assurer la relance des entreprises.
En 2006, l'honorable Chuck Strahl, alors ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire, a décrété un arrêté ministériel en vertu de la Loi sur la protection des végétaux. L'arrêté établit une zone réglementée d'environ 4 500 hectares, dont environ 1 300 hectares en cultures de pommes de terre, de même que des restrictions et des interdictions de déplacement de certains articles, afin de lutter contre l'infestation du Québec par le nématode doré.
En 2008, le rapport d’ÉcoRessources propose des stratégies permettant aux entreprises, avec l’aide des gouvernements, de sortir de la crise et de se relancer. Plutôt que de laisser ce rapport en plan, nous croyons que les gouvernements devraient en faire un ouvrage de référence privilégié.
En 2009 — et c’est le plus important —, le ministre actuel doit être convaincu de ne pas reléguer aux oubliettes les producteurs touchés par le nématode doré et de fournir un ultime coup de main qui mettra fin à cette crise qui perdure depuis 30 mois.
J'ai accéléré un peu ma présentation pour permettre à M. Bilodeau de transmettre le message de l'UPA.
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Bonjour, monsieur le président.
Je vous remercie de nous avoir invités à comparaître ce matin.
Pour nous, cette démarche est très importante. Nous nous sommes présentés ici en 2006 pour les mêmes raisons. C'était le début de la crise. Nous revenons en 2009, et nous avons le même problème sur les bras. On n'a pas réussi à trouver une solution qui permettrait à l'ensemble de ces producteurs de redémarrer leurs entreprises dans le contexte d'une agriculture viable.
À ce jour, ce qui a été proposé dans le cadre du programme Agri-relance, entre autres la compensation étalée sur trois ans, ne répond vraiment pas aux besoins et à la spécificité de la catastrophe dont il est question ici. Dans une situation normale de relance, un programme étalé sur trois ans permettrait, dans la majorité des cas, aux entreprises en crise de se remettre sur pied et de redémarrer. Au cours des années suivantes, on pourrait s'attendre à ce que leur situation économique soit comparable à celle qui prévalait avant la catastrophe. Or, dans la situation actuelle, les entreprises vont subir des séquelles à très long terme. Il est question de décennies. Il pourrait s'agir de 10, 20, 30 ou 40 ans, mais on ne le sait pas. Ça demande aux entreprises de se repositionner en optant pour d'autres productions.
Tout l'actif, la superficie des sols réservés à des fins de culture et la propriété des producteurs font en sorte que ceux-ci ne peuvent pas reconstruire une entreprise agricole viable dans un délai aussi court que trois ans. Il faut réévaluer ce programme et le modifier en fonction des spécificités de cette situation. Celle-ci est vraiment distincte. Il faudrait que les interventions soient étalées au minimum sur une période de dix ans de façon à ce que ces entreprises puissent graduellement connaître une situation économique viable.
Les montants d'argent ont été précisés par un comité auquel nous avons participé pendant deux ans. Des représentants du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec et ceux d'Agriculture et Agroalimentaire Canada y ont participé également. Les montants que nous avons établis correspondent à la réalité, contrairement aux 5 millions de dollars proposés au début de février. Cette somme est complètement déconnectée de la réalité et ne répondra jamais aux exigences de la situation. Elle ne permettra pas à ces agriculteurs de se remettre sur pied.
Je vous présente maintenant M. Philippe Gemme, un producteur qui est lui-même concerné par cette démarche.
J'étais nerveux lors de ma comparution devant vous en 2006 et je le suis encore aujourd'hui. Ce n'est pas facile de parler devant un groupe de personnes. Je suis un agriculteur et je ne suis pas habitué de me présenter devant un public. Alors, je vais faire de mon mieux.
Que s'est-il passé depuis 2006? Ce n'est pas compliqué, notre secteur s'est effondré. En fait, 80 p. 100 de nos mises en marché ou contrats ont été carrément perdus en raison de la perte de confiance du peuple. On disait qu'un petit ver avait attaqué la patate. On avait bien beau dire que c'était faux et que le ver s'attaquait au plan et non à la pomme de terre, il s'est fondé un mythe selon lequel les patates de Saint-Amable n'étaient plus bonnes à manger, ce qui était faux. Ce mythe a provoqué la perte de 80 p. 100 des marchés obtenus par contrat ou pour les chaînes de magasins comme Loblaws, IGA et Métro.
Auparavant, une entreprise de Saint-Amable pouvait faire de l'emballage pendant six jours sur sept. Aujourd'hui, elle fait de l'emballage pendant une journée. La rentabilité d'une entreprise à Saint-Amable est vraiment nulle ou presque. On demande à des producteurs d'assurer 15 p. 100 de leur rentabilité, alors qu'avant c'était 100 p. 100. Pour vous donner une idée, je dirai qu'avant la crise, c'était 10 ou 12 millions de dollars, et maintenant, on sème du blé d'Inde, parce que cela a été la façon la plus rapide de changer nos méthodes. Par contre, des 21 entreprises de production, seulement 2 ont acheté une batteuse ou ont fait un plan de séchage.
En ce qui concerne les entrepôts, tout est vide présentement. Il y a des boîtes vides, la machinerie est remisée et ne sert à rien, absolument à rien. Vous comprendrez qu'à Saint-Amable, il y a 3 200 acres. Lorsqu'il est question de grandes cultures, on peut dire qu'il y a de la place probablement pour 2 producteurs, et non 21 entreprises. C'est ce qui est dramatique à Saint-Amable. Ne demandez pas à un producteur qui possède 60 acres ou 20 hectares de se lancer dans la grande culture; c'est quasiment rire des gens.
En 2006, on nous a demandé de collaborer avec l'Agence canadienne d'inspection des aliments. C'est ce qu'on a fait, à Saint-Amable. Même si les patates étaient très bonnes à manger et à transformer, on a exigé qu'on les jette, sinon on n'aurait pas été payés. C'était un genre de menace qu'on n'a pas aimée. Mes caveaux étaient pleins. On nous a demandé de jeter toutes les patates en raison d'une entente canadienne-américaine, alors on les a jetées. Aujourd'hui, après deux ans et demi, on nous dit qu'on a reçu de l'argent, mais on aurait pu vendre ces patates parce qu'elles étaient bonnes à manger. On nous avait demandé de les jeter et que, de toute façon, on serait payés. Aujourd'hui, on s'obstine encore pour obtenir le 1 million de dollars de la récolte de 2006.
Ensuite, on nous a dit qu'un rapport allait être fait par un organisme indépendant qui s'appelle ÉcoRessources Consultants, rapport auquel allaient se fier les gouvernements fédéral ou provinciaux. On nous a dit qu'on ne pouvait pas nous avancer de l'argent ou faire des promesses tant et aussi longtemps que le rapport ne serait pas émis. On a encore attendu patiemment. Le fameux rapport a été publié et, finalement, il indiquait qu'on devrait être dédommagés des pertes qu'on avait subies, entre autres pour la machinerie et l'entreposage.
Une relance ne se fait pas en trois ans, mais en dix ans. Ce n'est pas Philippe qui le dit ni les gars de Saint-Amable, mais une firme indépendante. Peu importe les montants, cela variait entre 28 et 32 millions de dollars. Les gouvernements ont offert 5 millions de dollars. C'est ce que vaut environ une ferme à Saint-Amable. On nous demande de nous relancer dans d'autres choses en trois ans. Je ne sais pas s'il y en a ici qui pourraient changer de métier à 45 ans, à 20 ans ou à 55 ans, peu importe, en trois ans. C'est quasiment impossible. Ce serait comme me demander de changer de métier, de me lancer dans la production de carottes en tassant un agriculteur qui produit déjà des carottes. D'abord, il faudrait que je maîtrise la production de carottes. Ensuite, il faudrait que je trouve un marché. Et les marchés sont déjà assez pourvus.
En terminant, je dirai qu'on ne peut pas changer sans votre aide. Tout à l'heure, on a parlé de l'Alberta. La crise qu'elle subit présentement, on l'a subie ici il y a deux ans et demi. Je compatis beaucoup avec ces producteurs.
On a besoin de votre aide, Le programme Agri-relance que vous proposez présentement ne fait pas l'affaire.
En 2006, on avait dit qu'il fallait établir un programme ad hoc, un programme spécial pour ce genre de cause. S'il y a une tempête et qu'une pluie de six pouces tombe ce printemps, probablement qu'Agri-relance serait suffisant, mais il ne le serait pas pour le genre de crise qu'on vit. Dans 20 ans, vous parlerez encore de Saint-Amable et de la zone qui fait l'objet de l'arrêté ministériel, et il faut vivre avec cela. On peut parler d'Agri-relance jusqu'à un certain point, mais il faut un programme ad hoc — spécial — en raison de l'arrêté ministériel. Nous, les gars de Saint-Amable, sommes prêts à nous relancer, que l'on vienne du domaine des pépinières ou de celui des pommes de terre. On a une bonne relève, mais on a besoin d'un coup de main du fédéral et du provincial.
Tout le monde parle de la crise de l'automobile, tout le monde va mal, mais l'agriculture est aussi importante que l'eau.
Merci beaucoup de m'avoir écouté. Si vous avez des questions, ne vous gênez pas.
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Il faut savoir que pour l'ACIA, c'était une question de temps. On nous avait promis des choses, que ce soit Agriculture et Agroalimentaire Canada, la Fédération des producteurs de pommes de terre, les jardiniers. Tous les comités possibles étaient présents ce jour-là. C'était une question d'affaires. Tous les intervenants ont dit qu'il se perdait plusieurs millions de dollars par jour au Québec à cause de l'embargo des Américains. Quand j'ai entendu mes collègues de l'Alberta parler des nématodes, j'ai eu chaud car j'ai pensé qu'ils vivraient le même scénario horrible.
On nous a dit qu'il fallait agir le plus vite possible pour lever l'embargo. On était d'accord: c'était une question d'affaires et s'il fallait jeter les pommes de terre, on le ferait, mais on a demandé qui paierait. On nous a alors dit de ne pas nous inquiéter, qu'ils paieraient.
Mes collègues d'à coté ont dit que cela avait pris du temps. Pour notre part, on a dit que certaines pommes de terre étaient encore comestibles et on a proposé de les transformer, mais pour ne pas déplaire à certains Américains, il fallait qu'on les jette toutes. C'est ce qui est vraiment arrivé. Les pommes de terre étaient bonnes. J'ai vu des producteurs pleurer. Quand un lot n'est pas beau, ce n'est pas si mal, mais quand les pommes de terre sont belles et comestibles et qu'il faut les jeter, ça crève le coeur.
Je ne veux pas minimiser les autres crises qu'il y a eu dans d'autres provinces. En raison de la maladie de la vache folle et de la grippe aviaire, des gens ont dû éliminer leurs troupeaux et recommencer. Mais à Saint-Amable, on devra vivre avec le maudit arrêté ministériel qu'on nous a mis sur le dos. On ne peut pas dire qu'on passera à autre chose. On va devoir vivre avec ça chaque année.
Pour ce qui est des compensations, jusqu'à maintenant, la récolte aurait pu être vendue par les producteurs de Saint-Amable, mais on leur a quasiment interdit de le faire. Les nouveaux montants d'argent qui ont été suggérés se résument à un prêt du provincial et à un petit montant de 5 millions de dollars, alors qu'on demande 32 millions de dollars. C'est ça, la réalité.
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Je répète un peu ce qui s'est dit en 2006, sauf qu'en ce moment, cela se confirme davantage. Vous savez, à la suite d'une crise comme celle vécue en 2006 à Saint-Amable ou en Alberta, c'est le découragement, suivi de la remise en question. On s'attendait à ce que, un an plus tard, les gouvernements — provincial ou fédéral, peu importe — disent qu'il y avait un gros problème et veuillent le régler au plus vite. On a promis des choses.
Moi-même, comme président du groupe, j'ai promis des choses à mes membres, et ceux-ci m'ont quasiment traité de menteur. Je suis un agriculteur comme eux. Je pouvais bien essayer de les rassurer, mais je n'ai plus rien à leur donner. L'échéance est tout le temps repoussée. Il y a un an et demi, on m'avait dit que l'on attendait un rapport et que l'on réglerait notre problème. Le rapport est sorti sans que l'on en tienne compte. C'est encore plus choquant.
Aujourd'hui, au printemps de 2009, avec votre approbation, on est prêts à aller de l'avant et à régler ce dossier une fois pour toutes, ce qui pourra aussi aider l'Alberta.
En fait, c'est la première crise de végétaux vécue depuis longtemps. La dernière fois, c'était en Colombie-Britannique et à Terre-Neuve. Dernièrement, à part des problèmes du côté des animaux, c'est la première crise. Si les gouvernements lancent le message que cela n'est pas tout à fait réglé, pensez-vous que, s'il survient une crise similaire avec les carottes ou d'autres légumes, certains voudront déclarer la maladie dans leurs champs? Ils diront que pour ce qui est de Saint-Amable, il y a cinq ans, rien n'a été réglé, alors pourquoi déclareraient-ils une maladie de quarantaine? Tout le monde se cachera et fera l'autruche. On a bien voulu collaborer et, aujourd'hui, après deux ans et demi, voilà ce qui en est.
Lors de l'affaire du viaduc de la Concorde, au Québec, il y a eu des décès. On n'a pas demandé au gouvernement si le Trésor avait de l'argent pour faire venir des pelles afin d'enlever le ciment et de libérer les gens. De notre côté, il n'y a pas de décès, sauf que toutes nos entreprises sont en train de s'effriter. Les banquiers nous demandent quand nous réglerons le dossier. Nous attendons un arrangement des gouvernements. Voilà la vraie vie. En ce qui concerne l'entrepôt bâti en 2000, l'hypothèque n'est pas de deux ans, elle est de 20 ou 25 ans. Et on continue encore à payer d'ailleurs, et il n'y a pas de patates depuis deux ans et demi.
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Ça va être difficile de nous lancer dans un autre domaine, c'est sûr. Pour certains, c'est une question d'âge. Il ne faut pas se leurrer: une personne de 65 ans ne considère fort probablement pas cette option. À l'heure actuelle, on s'attend à ce qu'il y ait des fusions d'entreprises, par exemple dans le cas de fermes moyennes qui veulent prendre un peu d'expansion. À Saint-Amable, la relève est abondante. Il y a beaucoup de jeunes. Le problème est que l'actif des pères de ces jeunes a été réduit du tiers. Pour le directeur de la banque, Philippe Gemme valait un montant donné de dollars, mais cette somme n'est plus la même aujourd'hui. C'est un peu comme essayer de vendre une maison de 350 000 $ alors qu'il y a de la pyrite dans le sous-sol. Personne ne veut l'acheter.
Les gens des banques disent qu'à Saint-Amable, les terres qui valaient 8 000 $ l'arpent ne valent plus que 3 000 $ l'arpent parce que leur valeur potentielle est présentement celle de terres à maïs. Je ne vous dis pas que les choses ne vont pas se replacer éventuellement, mais présentement, nous sommes en quelque sorte considérés comme des personnes à risque par les banques. Il va y avoir des changements, mais il faut de l'argent, en fin de compte. Il faut beaucoup d'argent pour se lancer dans un autre domaine.
Présentement, la valeur foncière a diminué de plus de la moitié. Par exemple, l'entrepôt qui servait à entreposer pour 1 million de dollars de patates sert maintenant à entreposer de la machinerie. Aux yeux du directeur de la banque, l'entrepôt a une valeur équivalente à celui d'un hangar de machinerie.
Il nous faut du soutien pour permettre aux jeunes de prendre la relève et aux fermes de se remettre sur pied, que ce soit en procédant à des fusions ou autrement. Il est possible que certains puissent acheter la terre d'un voisin qui, en raison de son âge ou de la taille de sa terre, est en mesure de prendre sa retraite en tant qu'agriculteur. Les jeunes pourraient offrir une contribution s'ils recevaient un appui ou pouvaient se prévaloir d'un programme spécial en raison de la crise. Je vous le répète: dès qu'on parle d'un arrêté ministériel, rien ne change.
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Je comprends votre question.
Je pense qu'il y a eu dans le passé des cas de nématodes des deux côtés de la frontière qui ont probablement causé des préoccupations à cet égard. Nous savons tous ce qui s'est produit au Québec en 2006.
Mais on a aussi fait une observation en Idaho en 2006. Là encore, c'est ce que j'en comprends, mais si vous me posez la question, la réaction de l'ACIA à l'observation en Idaho était sévère. Elle a fait fermer la frontière aux pommes de terres lavées provenant de l'Idaho. Je me demande s'il ne s'agirait pas en l'occurrence d'une forme de représailles.
Quoi qu'il en soit, dans l'industrie des semences, la règle a tout à coup été mise en place à l'automne, à la dernière minute; il fallait dorénavant effectuer des tests de détection des nématodes avant que quoi que ce soit ne soit expédié en 2007.
En répondant à cette question, je dois également vous dire que notre ferme, pendant les 10 années précédentes, exportait au Mexique. Notre ferme faisait l'objet de tests de détection des nématodes chaque année que nous avons exporté nos produits au Mexique et dans tous les cas, les résultats étaient négatifs.
Je dirais donc que des incidents passés survenus entre les deux pays sont probablement à l'origine de ces pressions pour procéder à des tests de détection des nématodes.
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Merci, monsieur le président. Nous vous remercions de nous donner l'occasion de discuter de notre chapitre sur les mesures prises par l'Agence canadienne d'inspection des aliments pour gérer les risques liés aux ressources végérales du Canada. Je suis accompagnée à la table par le vérificateur général adjoint, Neil Maxwell, et le directeur principal, Dale Shier, qui était responsable de cette vérification.
Cette vérification apportée sur les mesures prises par l'Agence canadienne d'inspection des aliments pour empêcher les plantes étrangères envahissantes, leurs graines, les phytoravageurs et les maladies des plantes d'entrer au Canada. Les mesures prises par l'agence sont importantes pour deux raisons principales. La première raison est de protéger l'économie canadienne. En 2005, les productions forestières et agricoles canadiennes valaient environ 100 milliards de dollars. La deuxième raison, mais tout aussi importante, est de protéger l'environnement du pays. Selon les spécialistes, les espèces envahissantes arrivent au deuxième rang au chapitre des menaces pour la biodiversité, après la perte d'habitats.
[Français]
Les espèces envahissantes peuvent causer des urgences phytosanitaires coûteuses, comme l'agrile du frêne, un insecte qui tue les frênes en Ontario et au Québec, et le nématode doré de la pomme de terre, qui sévit au Québec et en Alberta, et qui peut réduire le rendement des récoltes de pommes de terre. Cependant, même si les urgences phytosanitaires sont importantes dans le contexte de notre rapport, elles n'étaient pas le sujet de la vérification. Notre rapport portait sur les mesures prises par l'agence pour empêcher les espèces envahissantes d'entrer au Canada. En effet, il est généralement admis qu'il est moins coûteux de lutter contre les plantes envahissantes, les phytoravageurs et les maladies des plantes avant leur établissement.
Les mesures prises par l'agence pour empêcher les espèces envahissantes d'entrer au Canada sont nécessairement fonction du risque: il y a beaucoup trop d'importations pour les inspecter toutes. Nous avons donc vérifié si l'agence gérait correctement les risques que des plantes étrangères envahissantes, leurs graines, des phytoravageurs et des maladies des plantes puissent entrer au pays et s'y établir.
[Traduction]
Notre vérification a révélé certains problèmes importants. Nous avons donc cherché les causes des problèmes, et nous en avons trouvé quatre.
Premièrement, il y a un manque de coordination adéquate entre les directions générales. Par exemple, la Direction générale des politiques établit les normes d'inspection, mais le personnel sur le terrain de la Direction générale des opérations n'a pas toujours les normes en vigueur.
Deuxièmement, il n'y a pas de bon système de gestion de la qualité pour le Programme de protection des végétaux. Nous avons examiné les mesures d'inspection des végétaux et des produits végétaux. Nous avons examiné un petit échantillon d'envois de végétaux de février 2008, qui devaient être assujettis à une inspection à 100 p. 100, selon l'examen sur dossier effectué par l'Agence. Or, sur les 27 envois que nous avons inspectés, nous avons constaté que seulement environ 40 p. 100 des inspections requises avaient été effectuées. Sur les autres, certains envois ont été dédouanés sans avoir été inspectés; dans d'autres cas, le bureau qui devait faire l'inspection ne semblait pas avoir reçu les documents d'importation en question.
Troisièmement, la gestion de l'information et les services de soutien aux technologies de l'information sont déficients. Par exemple, bon nombre des activités d'approbation et d'inspection des importations reposent encore sur des documents papier, et les bureaux de l'Agence doivent envoyer chaque année des milliers de documents par télécopie, ce qui contribue peut-être aux pertes de documents que nous avons observées au cours de nos tests.
Quatrièmement, le volume des importations a augmenté. Le volume des importations de végétaux réglementés a plus que doublé entre 2000-2001 et 2007-2008.
[Français]
Dans l'ensemble, nous avons conclu que l'agence ne possède pas une stratégie de gestion des végétaux et des produits végétaux importés efficace, intégrée et axée sur les risques. Nous avons présenté plusieurs recommandations pour corriger les lacunes que nous avons observées. L'agence a accepté nos recommandations et a pris plusieurs engagements dans sa réponse. Le comité pourrait vouloir étudier les progrès réalisés jusqu'à maintenant, notamment demander à l'agence si elle a établi des plans d'action et des échéanciers pour régler les problèmes soulevés dans cette vérification.
Monsieur le président, cela termine ma déclaration d'ouverture. Mes collègues et moi serons heureux de répondre aux questions des membres du comité.
Merci.
:
Merci. Monsieur le président, mesdames et messieurs, je suis heureux de me présenter devant le comité. Je m'appelle Cameron Prince et je suis vice-président des Opérations à l'Agence canadienne d'inspection des aliments.
Aujourd'hui je vous parlerai des nématodes à kyste de la pomme de terre. Il y a plus de 4 800 espèces de nématodes qui peuvent s'attaquer aux végétaux. Les nématodes à kyste de la pomme de terre sont des nématodes particuliers qui forment des kystes et qui s'attaquent à seulement certaines variétés de végétaux, principalement les pommes de terre, une culture vivrière très importante pour les Canadiens. Les nématodes à kyste de la pomme de terre peuvent causer de graves dommages aux cultures hôtes, notamment les pommes de terre, les tomates et les aubergines.
Ils ne présentent aucun risque pour la santé humaine. Ils constituent toutefois une grande menace pour le commerce international de produits pouvant contenir de la terre. Il faut donc prendre toutes les mesures de précaution nécessaires pour empêcher l'introduction et la propagation des nématodes à kyste de la pomme de terre.
Ces ravageurs sont très petits, infestent le sol et sont extrêmement difficiles à éradiquer, car ils peuvent survivre à l'état d'hormones dans le sol pendant plusieurs décennies. Bien que les terres puissent toujours être utilisées pour la plupart des cultures, il se peut qu'elles ne soient inutilisables pour certaines cultures comme celles de la pomme de terre, de la tomate ou de l'aubergine.
La présence de nématodes à kyste de la pomme de terre a été confirmée dans 65 pays à travers le monde, y compris aux États-Unis. Ils ont été découverts pour la première fois au Canada en 1962, à Terre-Neuve. Au Canada, les nématodes sont présents dans les régions restreintes de Terre-Neuve, de l'île de Vancouver, du Québec et de l'Alberta. L'ACIA a une responsabilité nationale et est tenue d'imposer des contrôles réglementaires à l'égard des nématodes à kyste de la pomme de terre.
[Français]
Ils sont considérés comme des ravageurs justiciables de quarantaine, car ils ont une distribution limitée au Canada et peuvent avoir des répercussions économiques importantes et réduire le rendement des cultures dans une proportion pouvant atteindre 80 p. 100. En raison de leur présence de longue date au Canada, on ne les considère pas comme un phénomène nouveau au pays.
Comme vous le savez, la protection contre les espèces envahissantes était l'un des points d'intérêt du récent rapport de la vérificatrice générale du Canada. L'ACIA est favorable à ce rapport et a commencé à mettre en oeuvre des recommandations dans le but de mettre en place une stratégie intégrée et efficace de gestion des risques liés aux importations de végétaux et de produits dérivés. À mesure que le volume des importations augmente, l'ACIA doit continuellement examiner et évaluer ses exigences scientifiques, stratégiques et opérationnelles ainsi que ses systèmes d'information dans le but de mettre à jour ses stratégies en matière de protection des végétaux.
[Traduction]
La confirmation et la validation de la présence des nématodes à kyste de la pomme de terre sont fondées sur des procédures acceptées à l'échelle internationale qui comprennent l'identification physique des spécimens au niveau microscopique par des spécialistes hautement qualifiés et des analyses de l'ADN. Lorsque la présence de nématodes à kyste de la pomme de terre a été détectée, il faut mettre en place des mesures de lutte et d'éradication qui exigent une combinaison d'approches à long terme. L'une de ces mesures consiste à interdire la plantation de cultures hôtes vulnérables pendant une période allant de 20 à 30 ans à partir du moment où l'infestation d'un champ a été confirmée, ainsi qu'à contrôler les déplacements de terre provenant de cet endroit.
[Français]
Les nématodes à kyste de la pomme de terre se propagent surtout par l'entremise de déplacements de terre associée à des tubercules de pomme de terre, de la machinerie agricole, des bulbes à fleurs, d'autres matériels de multiplication ou des chaussures. En raison des ravageurs terricoles, comme les nématodes à kyste de la pomme de terre, le Canada interdit les importations de terre et de cultures hôtes provenant de l'extérieur du continent, y compris les pommes de terre, en provenance de tous les autres pays, à l'exception des États-Unis.
[Traduction]
L'ACIA a mis en place un programme de surveillance dans le but de déceler les nématodes à kyste de la pomme de terre. Notre stratégie de surveillance et de vérification a été élaborée conformément aux normes scientifiques internationales. Au cours de l'exercice financier 2008-2009, les coûts du programme de surveillance se sont élevés à 8,6 millions de dollars et ont été assumés par le fonds d'urgence de l'ACIA. Au total, l'ACIA, avec l'appui des producteurs canadiens de plants de pomme de terre et d'autres intervenants, a testé environ 44 500 échantillons de sol dans le cadre des enquêtes de 2008. Depuis 2006, l'ACIA a testé environ 110 000 échantillons liés aux nématodes à kyste.
Le 6 février 2009, l'ACIA a complété la vérification nécessaire de tous les champs de pommes de terre de semence du Canada dont les récoltes devaient être exportées en 2008, y compris tous les champs de production de semences situés dans les provinces où il existe des zones réglementées à l'égard des nématodes à kyste. Aucun nématode à kyste n'a été détecté, ce qui dénote un fort appui scientifique face aux cas isolés de nématodes à kyste au Canada.
Le 15 août 2006, l'ACIA a confirmé la présence d'un nématode à kyste, le nématode doré, dans un champ de 30 acres, sur une ferme située à 20 kilomètres à l'est de Montréal. L'ACIA a immédiatement entrepris une enquête, conjointement avec le gouvernement du Québec et l'industrie, et de rigoureuses mesures de quarantaine ont été mises en oeuvre sur les terres touchées pour éviter la propagation de ce parasite. Un nombre considérable d'échantillons de racines et de sol ont aussi été prélevés. Le 6 octobre 2006, le ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire a pu annoncer que le Canada et les États-Unis s'étaient entendus pour lever presque toutes les restrictions temporaires touchant l'importation aux États-Unis de certains produits agricoles du Québec qui avaient été mises en place lorsque la présence du nématode doré a été détectée.
La plus récente découverte d'un nématode à kyste remonte à la récolte de 2007, lorsque la présence de ce parasite a été constatée dans deux fermes de l'Alberta. Les semences de pommes de terre produites par ces deux fermes ont été détruites pour empêcher toute propagation. Les enquêtes et les vérifications qui ont été effectuées ultérieurement dans les champs exposés au nématode à kyste ont démontré que les autres champs des deux fermes touchées étaient exempts de parasites.
J'aimerais maintenant vous parler des nouvelles lignes directrices qui ont été proposées en partenariat avec les États-Unis. Ces lignes directrices concernant les nématodes à kyste de la pomme de terre, qui ont été révisées, sont actuellement examinées pour une dernière fois des deux côtés de la frontière. Elles reflètent les recommandations d'un groupe international d'experts scientifiques indépendants. Les lignes directrices proposées harmonisent les mesures de réglementation et de surveillance afin que les règles du jeu soient équilibrées de part et d'autre. Il y aura moins de restrictions touchant le transport des produits agricoles. Par exemple, toutes les mesures à l'échelle des provinces et des États sont maintenant éliminées; les découvertes suspectes ne mèneront pas automatiquement à la fermeture des marchés; les mesures réglementaires cibleront les champs, et non pas les fermes; et les mesures réglementaires qui s'appliquent à un champ prendront fin après deux résultats négatifs obtenus dans le cadre de deux enquêtes approfondies distinctes. L'industrie examine actuellement ces propositions.
Le fait d'établir ces critères pour les zones réglementées facilitera le transport et les échanges commerciaux des produits agricoles issus de champs situés à l'extérieur des zones touchées. Les produits provenant de l'extérieur de ces zones ne seraient plus assujettis aux restrictions commerciales liées aux nématodes à kyste. Tous les envois de pommes de terre qui traversent la frontière entre le Canada et les États-Unis sont maintenant assortis d'un certificat phytosanitaire et d'une déclaration additionnelle qui confirme que les semences de pommes de terre proviennent de champs exempts de nématodes à kyste. Ces nouvelles lignes directrices exigent aussi des enquêtes plus poussées dans les champs de semences de pomme de terre, tant au Canada qu'aux États-Unis, et ce, depuis la campagne agricole 2007.
[Français]
L'ACIA s'engage à collaborer avec les intervenants dans le cadre des enquêtes de dépistage des nématodes à kyste de la pomme de terre et des futures activités d'harmonisation avec les États-Unis afin de stabiliser les échanges et d'accroître la capacité de prévision des producteurs de manière à limiter les répercussions des futures détections et à permettre aux pommes de terre canadiennes et à d'autres produits pouvant être visés d'accéder aux marchés.
[Traduction]
Merci beaucoup du temps que vous nous accordez aujourd'hui. Mes collègues de l'ACIA et moi-même répondrons avec plaisir à toutes vos questions.
:
Merci à vous, monsieur le président, ainsi qu'aux membres du comité. Je suis heureux d'être ici aujourd'hui. Je serai bref.
Je m'appelle Greg Meredith et je suis sous-ministre adjoint des programmes financiers pour l'agriculture au ministère de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire du Canada.
Je veux aujourd'hui vous parler de l'aide financière qui est accordée aux producteurs agricoles du Québec et de l'Alberta qui ont été touchés par le nématode doré. Au départ, les pertes de revenus des producteurs ont été compensées par le biais de nos programmes de base de gestion des risques de l'entreprise. On les réunit souvent sous le vocable Agri-stabilité, qui était anciennement le PCSRA, mais cet ensemble de programmes de gestion des risques de l'entreprise comprend d'autres volets, dont Agri-relance, qui concerne la relance en cas de désastre; Agri-protection, une assurance-récolte; et Agri-investissement, un compte d'épargne partagé entre le gouvernement et les producteurs. Ces programmes veillent, du moins à court terme, à ce que les producteurs soient traités de la même façon que tout autre producteur au pays qui fait face à des pertes de revenus similaires, comparées à leurs bénéfices antérieurs.
[Français]
Nous avons également reconnu que leur situation était particulière. Nous avons donc mis sur pied des programmes pour les aider à payer certains frais exceptionnels qu'ils ont dû engager pour faire face à la catastrophe, soit pour détruire les pommes de terre invendables et pour nettoyer et désinfecter les entrepôts et l'équipement. Nous les avons également aidés à assumer les coûts immédiats liés à un passage vers d'autres productions agricoles. Les mesures offertes n'étaient pas identiques entre les provinces et différaient aussi selon les situations, mais variaient en fonction des dépenses particulières et de la transition qui doit être effectuée.
[Traduction]
Parlons de la situation du Québec. Au Québec, le gouvernement fédéral a mis en place un programme pour aider les producteurs agricoles en cas de catastrophe causée par le nématode, et a offert une aide additionnelle par le biais de la Loi sur la protection des végétaux de l'ACIA pour les aider à assumer ces coûts imprévus. Le gouvernement provincial a aussi mis en oeuvre certains programmes pour répondre aux besoins immédiats des producteurs.
Au total, l'aide du gouvernement pour la campagne agricole 2006, l'année où le nématode a été découvert, s'est élevée à environ 6,6 millions de dollars pour les 21 producteurs touchés. Par la suite, au cours de la campagne 2007, des dispositions spéciales ont été mises en oeuvre en vertu de notre programme Agri-stabilité afin de maintenir les services offerts à leur niveau historique, ce qui a représenté 1,3 million de dollars additionnels pour les producteurs.
Dans le cas de l'Alberta, la réaction a été similaire, mais ici encore, adaptée à la situation précise des producteurs. Au total, 39 fermes ont été touchées par la réglementation, alors que les champs de deux d'entre elles ont été infestés. Et les gouvernements provincial et fédéral ont versé un total de 16 millions de dollars en indemnités. Les paiements effectués en vertu du programme Agri-stabilité sont actuellement calculés de la même façon qu'ils l'ont été dans le cas des producteurs québécois.
Nous sommes alors passés d'une aide immédiate, fondée sur nos programmes existants à une aide, pour assurer la transition à long terme. Une fois prise en charge leur reprise immédiate, nous travaillons de concert avec les producteurs pour tenter de trouver des solutions à leurs besoins en matière de transition. Les terres des producteurs, comme vous l'avez entendu, peuvent toujours servir à d'autres cultures, et nos initiatives visent à les aider à effectuer cette transition. Notre objectif n'est pas d'indemniser les producteurs pour leurs pertes de revenus à venir dues au fait qu'ils ne peuvent cultiver des pommes de terre. Et vous avez peut-être entendu dire que certaines de ces cultures ne sont pas aussi lucratives que la pomme de terre.
Au Québec, les deux ordres de gouvernement ont offert aux producteurs des 21 fermes un montant forfaitaire de 5 millions de dollars pour les aider dans le cadre de cette transition. Nous pensons, tant au niveau provincial que fédéral, que ces sommes aideront chacun de ces producteurs à prendre les décisions qu'il doit prendre concernant sa transition. En ajoutant à cette somme celles que j'ai déjà mentionnées, le financement total s'élève à environ 13 millions de dollars pour les 21 producteurs, ce qui fait un peu plus de 600 000 dollars pour chacun d'eux.
Nous discutons actuellement avec les producteurs de l'Alberta concernant leurs besoins à l'égard de cette transition, et il subsiste en ce moment un certain nombre de complications. Tant que les décisions concernant le statut réglementaire des fermes ne seront pas définitives — mon collègue Cameron Prince a mentionné ce point —, il sera difficile de déterminer quel sera le montant final.
En ce qui concerne notre façon d'aider les producteurs à long terme dans le cadre de cette transition, nous abordons la question par le biais d'un groupe de travail sur le nématode à kyste de la pomme de terre, qui est formé de membres du gouvernement et de l'industrie. Nous avons une organisation, dont fait partie le Conseil canadien de l'horticulture, et ce forum nous aide à coordonner l'élaboration de lignes directrices régissant la surveillance des nématodes à kyste, la communication avec les producteurs à cet égard, la détermination des besoins en matière de recherche et l'élaboration de mesures transitoires pour les incidents ou les épidémies à venir. Évidemment, les discussions avec les producteurs de l'Alberta et du Québec qui ont été touchés ont emprunté une autre voie afin qu'ils obtiennent rapidement l'aide nécessaire.
En conclusion, monsieur le président, nous avons pris en charge les besoins immédiats des producteurs à l'aide de programmes de base et de mesures précises afin de les aider à se remettre sur pied. Un processus bien défini a été mis en place pour que nous examinions la manière dont nous aborderons à l'avenir les problèmes liés aux nématodes à kyste de la pomme de terre. Et finalement, nous essayons de travailler de concert avec les producteurs qui ont été durement touchés au Québec et en Alberta, pour leur apporter l'aide nécessaire à leur transition, de façon à ce qu'ils puissent continuer d'exploiter leurs terres.
Madame Fraser, dans votre rapport de vérification de décembre 2008, vous parlez de l'apparition d'urgences phytosanitaires. Dans un tableau, il est indiqué qu'est apparu en 2006, au Québec, le nématode doré de la pomme de terre. En 1996, votre bureau avait étudié la protection des végétaux, tout comme en 2008. À l'époque, Agriculture et Agroalimentaire Canada et l'Agence canadienne d'inspection des aliments ont accepté vos recommandations et ont convenu qu'il y avait des choses à faire.
En 1996, le ministère devait évaluer plus en profondeur les répercussions économiques des menaces. Or, entre les deux rapports, on voit l'apparition du nématode doré au Québec. Dans votre rapport de 2006, vous dites que l'agence axe exclusivement ses analyses sur ce qui se passe au pays et un peu moins sur les menaces provenant de l'international, élément que vous releviez également en 1996. À cette époque, vous notiez que les priorités pour l'ensemble du programme et la répartition des ressources ne sont pas fondées sur l'évaluation scientifique des risques. Dans les deux rapports, on note également qu'il y a un manque de fiabilité en ce qui a trait aux informations.
Or, entre 1996 et 2008, bien qu'il ait été reconnu que vos recommandations étaient importantes et qu'il fallait agir, on trouve une nouvelle espèce envahissante chez nous alors qu'elle n'y était pas auparavant. Jusqu'en 1987, l'agence avait un programme spécifiquement dédié à l'évaluation des risques relatifs au nématode.
Tout comme moi, n'arrivez-vous pas à la conclusion que l'agence a failli à sa tâche et qu'elle doit porter une partie de la responsabilité quant à l'apparition du nématode doré?
Je suis désolé d'être arrivé en retard; j'ai été retenu à la Chambre. Malheureusement, j'ai manqué les exposés des témoins, mais selon mes notes et vos témoignages, il est clair que beaucoup de travail a été fait pour venir en aide aux agriculteurs et pour veiller à ce que si la même situation se produit dans le futur, nous puissions réagir et faire notre part.
Cependant, de ce que je comprends de mes calculs, c'est que les 13 millions de dollars ont été répartis entre 21 agriculteurs du Québec, ce qui fait environ 600 000 $ par agriculteur, mais dans son témoignage, le groupe AMA-Terre a dit que « La firme ÉcoRessources Consultants a proposé la méthode du budget partiel, mais celle-ci n'a pas été retenue par les gouvernements. » J'aimerais savoir de quoi on parle ici.
Il dit aussi que « Les gouvernements ont plutôt retenu une méthode basée sur l'évaluation des coûts financiers d'une relance basée sur un modèle de transition de la production de pommes de terre vers la production du maïs grain. »
[Français]
J'ai devant moi une lettre de M. Gemme.
Avec votre permission, je vais en citer une partie. On y dit ceci:
Les montants qui nous sont offerts ne correspondent en rien à nos réalités. [...] Nous avons été patients, tolérants et respectueux des recommandations parce que nous avions confiance. Cette confiance a été fortement ébranlée par l'inaction et le manque d'empathie à notre égard.
D'après votre témoignage, 600 000 $ ont été alloués à chacune de ces personnes en guise d'appui. Par contre, la lettre de M. Gemme et le rapport de la réunion d'aujourd'hui indiquent que ce n'est peut-être pas suffisant. J'aimerais entendre vos commentaires à ce sujet.
:
Cette question s'adresse à moi, je crois. Merci pour votre question.
Laissez-moi clarifier un détail important. Le montant total de la compensation qui serait offerte, si les 5 millions sont acceptés, serait d'environ 600 000 $, à peu de chose près, par producteur. Or, les 5 millions n'ont pas encore été approuvés. Ils font d'ailleurs l'objet de beaucoup de discussions entre l'industrie et notre ministère.
La méthode que vous dites que nous utilisons, si je peux jeter les bases de ma réponse, est la suivante. Nous avons plusieurs programmes qui, d'entrée de jeu, sont interreliés. Quand vient le temps d'appliquer Agri-Relance, nous examinons les écarts afin d'éviter de donner deux fois une compensation pour la même chose. Avec le gouvernement du Québec, nous utilisons un modèle qu'il a mis de l'avant pour expliquer à quoi devrait ressembler une ferme de maïs modèle — étant donné qu'il nous fallait choisir une cible.
À titre d'exemple, comment pourriez-vous aller d'ici à là au cours de, disons, une période de trois ans? Nous avons examiné des questions telles que les frais d'entreposage, les nouveaux investissements, les frais de loyer fonciers — advenant le cas où vous ayez à agrandir votre terre arable pour pouvoir générer les mêmes revenus, étant donné que le rendement à l'acre est inférieur pour le maïs que pour la pomme de terre — de même que les frais de service de consultation devant être investis pour procéder à cette transition. C'est ainsi que nous sommes arrivés au chiffre de 5 millions pour les 21 agriculteurs.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je voudrais revenir en arrière. Nous avons reçu aujourd'hui la vérificatrice générale, qui nous a dit que notre façon de faire posait certains problèmes en ce qui concerne les végétaux et les produits végétaux importés. Nous avons entendu des témoins nous dire qu'ils avaient fourni quelque chose comme 40 000 échantillons prélevés sur leur ferme, dont aucun n'a été déclaré positif. Et l'ACIA nous dit aujourd'hui qu'il n'y a absolument aucune chance — pas la moindre petite chance — qu'elle ait commis une erreur. Absolument aucune.
J'ai des lettres d'un gestionnaire national de l'ACIA qui dit qu'il s'agit là d'une très bonne nouvelle et qu'aucun problème n'a été décelé; nous avons procédé à tous ces tests, et c'est formidable qu'il n'y en ait aucun qui soit positif, mais en bout de ligne, il est quand même possible qu'ils soient réglementés pour les 40 prochaines années. C'est ridicule.
J'appuie à 100 p. 100 ce que vous faites pour vous assurer que nous faisons du bon boulot à cet égard. Mais de là à venir ici et à dire... Je veux dire, ceci affecte la vie et les moyens de subsistance des fermes familiales transmises de génération en génération, qui sont, franchement, en nombre insuffisant dans cette partie du monde. Nous leur disons que nous allons nous occuper du dossier, mais il y a probablement un niveau peu élevé d'échantillons qu'il est tout simplement impossible de détecter. Et tout ce que l'ACIA trouve à répondre, c'est, eh bien, nous allons continuer à faire des tests, et nous vous reviendrons si nous trouvons quelque chose.
Je veux savoir quand ces gens vont pouvoir retrouver leur ferme. S'il vous faut prélever encore plus d'échantillons, faites-le; les producteurs sont prêts à se montrer raisonnables autant que possible. Mais si vous ne pouvez trouver quoi que ce soit, il va bien falloir que vous finissiez par admettre que vous avez peut-être fait une erreur. Et si vous ne voulez pas reconnaître qu'il y a eu une erreur, alors déréglementez leurs fermes pour qu'ils puissent négocier avec le ministère de l'Agriculture et passer à autre chose.
Tout ça joue sur la vie de ces gens, et ils veulent des réponses. Pour être honnête, les réponses qu'ils ont reçues de l'ACIA sont inacceptables. Leur dire que vous allez leur revenir en juillet ou à un autre moment est inacceptable. Ils ont besoin de savoir, et ils ont besoin de savoir vite.
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Merci, monsieur le président. Je l'apprécie beaucoup. Comme Alex, j'étais pris à la Chambre pour régler un dossier. Cela me fait plaisir d'entendre les témoignages aujourd'hui.
Monsieur Meredith, vous nous avez lancé plusieurs chiffres, et on a l'impression que le gouvernement a donné 30 millions de dollars aux producteurs de pommes de terre de Saint-Amable.
En 2006, j'étais là, quand l'ancien ministre de l'Agriculture Chuck Strahl est allé annoncer à l'assemblée générale annuelle de l'UPA, à Québec, une somme de 5,4 millions de dollars pour les producteurs agricoles en raison du problème qu'ils vivaient à Saint-Amable. Les producteurs ont reçu 1 million de dollars de moins que cette somme de 5,4 millions de dollars, soit quelque 4,4 millions de dollars. L'aide financière est passée par le PCSRA, mais elle passe maintenant par Agri-stabilité.
Vous avez ajouté certains frais qui ont été défrayés par le ministère. Dès 2006, le comité a déposé un rapport disant qu'il fallait absolument avoir un programme ad hoc, puisque les programmes existants étaient inefficaces. On sait qu'Agri-stabilité et tous les Agri-relance de ce monde, c'est du pareil au même. Ils ont remplacé le PCSRA.
De plus, vous affirmez que l'entente proposée n'a pas été signée, ce que vous avez bien fait de préciser. Il est question d'accorder 5 millions de dollars à 21 producteurs agricoles, et vous dites que cela représente 600 000 $ chacun. J'ai de la difficulté à voir comment vous en arrivez à ce chiffre. J'en arrive à 238 000 $ chacun, si jamais cette entente est acceptée. Démêlez ce chiffre, car les producteurs et moi-même n'avons pas du tout les mêmes chiffres que vous. Je ne pense pas qu'ils aient vu la couleur de ces 30 millions de dollars dans leurs poches.
J'apporterai avec plaisir des précisions au sujet des chiffres. Je ne faisais pas référence au soutien du gouvernement comme étant de 30 millions de dollars. Je disais que les producteurs cherchent à obtenir 30 millions de dollars pour leur modèle de transition.
Ce que nous finirions par donner aux producteurs, si l'offre de 5 millions de dollars est acceptée, serait environ 13 millions. C'est ainsi qu'on obtient 600 000 $ en moyenne. Évidemment, certains producteurs en obtiendraient plus et certains en obtiendraient moins. Ce que nous avons suggéré pour les 5 millions de dollars, c'est de laisser les représentants de l'industrie décider eux-mêmes de la répartition de l'argent.
Vous avez raison en ce qui concerne les sources de financement; on compte le PCSRA, la Loi sur la protection des végétaux et le programme sur le nématode doré, que nous avons mis en place en 2006. Ensuite est venue l'offre provinciale, qui correspond à 40 p. 100 de ce que fait le gouvernement fédéral, ou 40 p. 100 de l'offre globale, et également certains changements structurels que nous avons offerts aux producteurs en ce qui concerne Agri-stabilité, qui représentent un autre 1,3 million de dollars. La première partie du soutien immédiat s'élève donc à près de 8 millions de dollars, 7,9 millions en fait, alors ce chiffre plus 5 millions nous donne près de 13 millions de dollars.
:
Ma question s'adresse à M. Prince.
En ce qui concerne les comptes publics — et nous en avons parlé avec la vérificatrice générale il y a deux semaines —, quand je lis les commentaires au sujet de l'inspection scientifique stricte... Ce sont vraiment vos programmes axés sur la science; vous l'avez souligné plus d'une fois. Selon le rapport, un peu plus de 60 p. 100 du temps, vous ne faisiez pas les inspections que vous auriez dû faire sur les produits qui arrivaient, et pourtant, quand nous regardons cette ferme en particulier, elle semble avoir été ciblée. Vous avez prélevé un échantillon dans lequel a été décelé un nématode, peut-être, nous n'en sommes pas certains. Vous avez prélevé sans cesse des milliers et des milliers d'échantillons, mais vous n'en avez pas trouvés. Cela donne presque l'impression que vous essayez de vous protéger, que vous devez trouver quelque chose.
Ce que je veux savoir — je vais faire suite à M. Storseth, parce que ce sont les réponses que les fermiers ont besoin de connaître —, c'est quand vous allez le communiquer. Vous avez dit les « lignes directrices proposées »? Alors je ne sais pas, monsieur Mayers, quand cela se produira, mais je n'aime pas les termes employés: ne vous inquiétez pas, nous nous préparons. Ça ne me donne pas vraiment confiance.
Deuxièmement, une réponse n'a pas été donnée à cette question. Quand l'information sera communiquée, les fermiers de l'Alberta et les autres qui ont ce problème, particulièrement étant donné que vous n'avez rien trouvé, devront obtenir l'appui de l'ACIA lors de l'annonce qu'il n'y a pas de problèmes, non seulement en ce qui concerne leurs exportations, mais pour le bénéfice de leurs voisins et de leur communauté.
J'aimerais obtenir une réponse à ces deux questions. Qu'allez-vous faire pour ce qui est du bon moment et aiderez-vous les fermiers au bout du compte?
En ce qui concerne les lignes directrices, comme je l'ai mentionné, elles sont actuellement entre les mains de l'industrie. Nous prévoyons recevoir les commentaires de l'industrie des deux côtés de la frontière au cours des prochains jours. C'est ce que nous prévoyons.
Lorsque nous aurons reçu ces commentaires et en supposant qu'ils continueront d'être en faveur de la proposition, nous nous efforcerons de conclure l'entente avec nos homologues américains. Je ne peux pas vous donner de date exacte à ce sujet, car évidemment, elle dépendra tant des commentaires que l'industrie aura formulés — et je ne les ai pas encore vus, alors je ne peux pas dire en quoi ils consistent —, et de la conclusion de l'entente avec les États-Unis.
Pour ce qui est des mesures de déréglementation concernant les champs, la raison pour laquelle je dis que nous nous préparons, c'est que nous voulons être prêts à apporter des échantillons au laboratoire dès qu'il sera physiquement possible de le faire, dès que nous pourrons prélever des échantillons du sol. Comme je l'ai mentionné, parce qu'il faut deux résultats de tests négatifs à partir de deux relevés intensifs distincts, c'est l'échéance dont nous disposons pour entreprendre ces travaux aussitôt que nous le pourrons afin de communiquer les résultats. Nous prévoyons donc que d'ici la prochaine saison de croissance, en supposant que les résultats seront tous négatifs, ces champs ne feront plus l'objet d'un contrôle.