:
Merci, monsieur le président.
Au nom des Producteurs de poulet du Canada, je souhaite vous remercier de nous donner la possibilité de vous faire part de notre avis sur les questions qui touchent la compétitivité de l'agriculture canadienne. Notre président, David Fuller, s'excuse de ne pouvoir être ici à Ottawa ce matin. Je vais le remplacer du mieux que je peux.
Les Producteurs de poulet du Canada sont une organisation nationale financée complètement par les redevances des producteurs. Notre principale responsabilité est de s'assurer que les 2 800 producteurs produisent la bonne quantité de poulet frais, salubre et de grande qualité, pour répondre aux besoins des consommateurs. En ce qui concerne le poids économique de notre secteur, il génère des activités économiques de 9,5 milliards de dollars. Les recettes à la ferme s'élèvent à 1,8 milliard de dollars par année, alors que les producteurs et les transformateurs emploient directement 19 000 Canadiens et Canadiennes, en plus de faire vivre plus de 50 000 personnes dans les secteurs directement liés au nôtre.
En 2007, la production canadienne de poulet dépassait le milliard de kilos. Nous contribuons également à la réussite des producteurs de céréales et d'oléagineux en achetant 2,4 millions de tonnes d'aliments par année d'une valeur d'un peu plus de 800 millions de dollars.
Un leadership musclé et des stratégies proactives joueront toujours un rôle crucial dans la compétitivité et la réussite de notre industrie.
[Français]
Je ne suis pas tout d'après le document.
[Traduction]
La compétitivité, selon la définition d'Agriculture Canada, c'est « la capacité soutenue de conquérir et de garder de façon rentable une part du marché intérieur ou d'exportation, ou les deux ». L'industrie canadienne du poulet doit faire concurrence au poulet importé, surtout des États-Unis et du Brésil. De plus, il fait concurrence à toutes les autres viandes, principalement le porc et le boeuf, pour sa part du marché de consommation canadien.
Pour ce qui est des importations et de la concurrence avec le poulet importé de l'extérieur, je dois souligner que le Canada n'est pas un marché fermé pour le poulet. En fait, les 33 millions de citoyens du Canada figurent au douzième rang des importateurs de poulet dans le monde. Pour 33 millions de personnes, cela fait beaucoup de poulet. Pour appliquer un régime efficace de gestion de l'offre, nous avons besoin d'un niveau d'importations prévisible de façon à produire la bonne quantité de poulet. Nous nous chargeons d'importer ce poulet. Nous n'inventons pas d'études bidons ou d'autres mesures pour bloquer ces importations négociées à l'OMC, mais nous produisons notre part du marché. Or, on ne peut clairement pas en dire autant des autres pays.
Là où c'est important, c'est aux négociations de l'OMC. Nous sommes très heureux de l'appui du gouvernement et de tous les partis à la gestion de l'offre à l'OMC. Cependant, l'ébauche actuelle — celle du mois de décembre, le texte sur les conditions provisoires — ne peut, à notre avis, constituer le fondement d'une entente. Pour nous, les produits sensibles sont la clé. Selon le texte actuel, le nombre de lignes tarifaires ne couvrirait pas tous les produits soumis à la gestion de l'offre. Le taux de droit hors contingent devrait être coupé d'au moins 23 p. 100, voire de 70 p. 100, s'il n'est pas éliminé tout simplement. En outre, il faudrait consentir un accès supplémentaire en franchise de 4 à 6 p. 100 dans ce taux de droit hors contingent.
En ce qui concerne les importations, un autre problème a découlé du Cycle d'Uruguay. Le Canada est le seul pays où un produit composé de poulet à 87 p. 100 n'est pas considéré comme du poulet. Si vous ajoutez 13 p. 100 de riz, de farce ou de légumes, le produit devient exempt de droit. Je pense que vous avez déjà envisagé des choses comme l'étiquetage pour régler ce genre de problème.
Nous sommes également très fiers des programmes à la ferme et du travail que nous faisons pour continuer d'avoir du poulet de bonne qualité au Canada. Nous avons été les premiers à recevoir une reconnaissance technique pour notre programme de salubrité des aliments à la ferme par l'ACIA. Depuis 2009, nous déployons également notre programme de soins des animaux, qui est appuyé par la Fédération des sociétés canadiennes d'assistance aux animaux et l'Association canadienne des médecins vétérinaires.
Ces mesures sont fondamentales pour conserver la confiance des consommateurs, mais elles ont un prix, que l'industrie du poulet assume entièrement. Nous demandons que l'Association canadienne d'inspection des aliments et l'Agence des services frontaliers du Canada s'assurent que les importations satisfont aux mêmes normes que celles qu'on impose au poulet produit au Canada. Vous avez un sous-comité sur la salubrité alimentaire qui travaille sur certains dossiers, et je crois que celui-ci est un élément clé.
Ce qui nous préoccupe depuis peu au sujet de l'ACIA, c'est qu'elle prévoit de mettre fin à l'approbation de l'étiquette préalable à la mise en marché pour les produits de viande. Cela signifie que les produits seront placés sur les rayons sans que leur étiquette ait été approuvée par l'ACIA. Nous ne sommes pas prêts à prendre ce risque et à mettre en jeu la confiance des consommateurs dans notre système.
Au sujet du nouveau secrétariat à l'accès au marché annoncé par le ministre Ritz en janvier 2009, nous avons eu de bonnes discussions à ce sujet avec le gouvernement. L'objectif, ici, c'est de se pencher sur les obstacles techniques au commerce. À notre avis, il ne faut pas se consacrer uniquement aux exportations, mais aussi aux importations. Nous ne voulons pas diluer les normes canadiennes pour qu'elles correspondent à celles des autres pays, mais plutôt nous assurer, à partir de données scientifiques, que les importations respectent les exigences canadiennes.
Les marchés canadiens comptent pour 70 p. 100 de notre production agricole totale et de nos ventes de produits transformés et un marché intérieur solide est la base de la compétitivité de l'ensemble de l'agriculture canadienne.
En ce qui concerne ces barrières techniques au commerce, cependant, deux fermes de la vallée du Fraser ont subi des tests positifs pour la grippe aviaire au mois de janvier. Cela s'était déjà produit en 2004. Le Mexique maintient son interdiction depuis cinq ans. C'est un peu étrange, même si ce n'est pas un marché particulièrement important pour nous. Cependant, il y a deux autres marchés qui sont fermés et qui sont essentiels pour notre commercialisation, soit les Philippines et Taiwan. Beaucoup d'autres pays ont regardé ce que nous avons fait pour contenir ces incidents et leurs interdictions sont très restreintes, aujourd'hui, et concernent uniquement un rayon de 3 à 10 kilomètres. Nous préférons ce genre de mesure à une interdiction totale des produits canadiens.
En ce qui concerne les viandes concurrentes, la consommation globale de viande au Canada est restée assez stable ces 10 dernières années, à 95 ou 96 kilogrammes par personne. La consommation de poulet a augmenté de façon régulière. En fait, la croissance a été assez forte jusqu'au début de cette décennie. Ensuite, elle s'est stabilisée. Cependant, en 2005, la consommation de poulet a surpassé celle du boeuf comme viande préférée des Canadiens, et elle est restée en tête depuis.
Le plus gros défi de l'industrie du poulet, ces deux dernières années, a été l'offre excédentaire de viande en Amérique du Nord, c'est-à-dire du poulet, du porc et du boeuf, partout au pays. Depuis juillet dernier, nous diminuons la production pour permettre à nos transformateurs de redevenir rentables, car ceux-ci n'ont pas pu maintenir un prix de gros viable à cause du bradage des prix de l'industrie américaine du poulet.
On a observé également pas mal de liquidation du bétail et des stocks de porc. Nous pensions pouvoir nous en sortir, mais nous avons cru comprendre que les États-Unis envisagent de mettre en place un programme de vache laitière de réforme pour 2009, car ils ont trop de vaches laitières. Encore une fois, cela va créer encore beaucoup plus de pression sur toute l'industrie des produits carnés en Amérique du Nord.
La dernière chose dont je voudrais vous parler, c'est une question qui touche la compétitivité de tout le système de production de viande, c'est-à-dire le prix des aliments pour animaux. Il y a un tableau à la dernière page de mon exposé qui montre le lien étroit entre le prix des aliments et le coût de production du poulet. Les aliments sont l'intrant le plus coûteux de notre production. Depuis 2007, nous observons une augmentation radicale du prix des aliments. Honnêtement, même si l'année 2005 n'est pas représentative — car les producteurs de céréales et d'oléagineux doivent être rentables, et ce n'était pas le cas pendant ces années-là — il faut trouver un point d'équilibre.
Il faut examiner de plus près les lois sur les carburants de remplacement. Le maïs reste notre principale source d'aliments. Or, c'est la principale culture utilisée pour la production d'éthanol. Il faut penser au carburant de remplacement dérivé de la cellulose, plutôt que du maïs, car cela a une incidence directe sur notre secteur.
Pour conclure, monsieur le président, la compétitivité de l'industrie canadienne du poulet se mesure à notre capacité de faire concurrence au poulet importé, au boeuf intérieur et importé, et au porc, sur notre marché choisi.
À notre avis, pour être compétitive, l'industrie canadienne du poulet doit obtenir un accord de l'OMC qui préserve notre régime efficace de gestion de l'offre. Il faut modifier la règle des 13 p. 100 de façon à ce que le poulet importé ne contourne pas notre régime de contingent tarifaire. Il faut obtenir que l'ACIA et l'ASFC appliquent rigoureusement les normes canadiennes d'importation, de façon à ce que la confiance du consommateur dans le poulet canadien ne soit pas sapée. Il faut que le gouvernement reconnaisse que le marché intérieur est le fondement de la compétitivité de l'ensemble de l'agriculture canadienne. Enfin, il faut que les politiques qui influent sur les prix des aliments pour animaux ne mènent pas à l'élimination de la viande du régime alimentaire des consommateurs.
Merci.
Bonjour. Nous vous remercions de nous avoir invités à comparaître devant vous aujourd'hui. Nous sommes heureux de l'intérêt et de l'engagement de votre comité à l'égard de l'industrie bovine de notre grand pays. Notre exposé, nous l'espérons, répondra à nombre de questions énoncées dans votre lettre d'invitation, et nous ferons par ailleurs de notre mieux pour répondre à vos questions individuelles.
L'Ontario Cattlemen's Association représente les 19 000 producteurs de bovins dans la province de l'Ontario. Notre vision consiste à favoriser la viabilité et la rentabilité de l'industrie bovine et à faire reconnaître le boeuf de l'Ontario comme un produit exceptionnel par nos consommateurs.
L'industrie du boeuf de l'Ontario est très importante pour notre économie. L'élevage du boeuf se pratique dans tous les comtés et districts de la province. En investissant dans l'industrie bovine de l'Ontario, le gouvernement investit dans les familles, les entreprises et les collectivités, tant urbaines que rurales, de la province. Les revenus et les emplois découlant de notre industrie contribuent à soutenir un grand nombre d'infrastructures rurales comme les hôpitaux et les écoles. Les fermes d'élevage de bovins créent des emplois dans les collectivités rurales, des entrepôts à fourrage aux épiceries et elles soutiennent l'emploi dans les usines de conditionnement et autres établissements de transformation dans les régions urbaines.
Dans une étude intitulée « The Economic Impact of the Ontario Cattle and Beef Sector », publiée par le Département de l'économie alimentaire, agricole et des ressources de l'Université de Guelph, on a montré que les incidences économiques de l'industrie bovine de l'Ontario sont à peu près équivalentes à celles découlant de l'ajout d'une usine d'assemblage d'automobiles. Or, votre gouvernement reconnaît l'effet qu'a un déclin dans le secteur automobile sur la santé de notre économie. Il devrait également se rendre compte qu'un déclin dans le secteur agricole aura des effets nuisibles similaires.
Le problème immédiat qui influe sur notre compétitivité est la réduction du nombre de bovins dans les régions du pays et la menace immédiate que cela fait planer sur l'infrastructure existante et sur les emplois dans les villes comme dans les campagnes. Les chiffres arrêtés au 1er janvier publiés par Statistique Canada montrent que le nombre des bovins mis au pâturage en Ontario a diminué de 22 p. 100 comparativement à janvier 2003, date antérieure, comme vous le savez, à la découverte de cas d'ESB qui a ébranlé notre industrie. Le nombre des vaches et des génisses pour la reproduction a également diminué de plus de 17 p. 100 pendant la même période.
Au cours de la dernière année, nos producteurs se sont débattus pour maintenir leurs entreprises tout en faisant face à un ensemble de facteurs, dont les nouveaux règlements sur la transformation, la politique et les programmes gouvernementaux sur la production d'éthanol, le manque d'accès à des marchés clés et le coût de production élevé. Beaucoup remettent en question leur avenir dans l'industrie bovine. Vos électeurs vous auront dit tout cela, j'en suis certain.
Nous prévoyons que le programme annoncé par l'Alberta l'été dernier compromettra encore notre situation, à moins que le gouvernement fédéral ne prenne des mesures immédiates. Lorsque les prix des produits de base sont volatiles, comme cela a été le cas au cours de la dernière année, les coûts de production montent rapidement et ne peuvent être reflétés à temps dans les prix du boeuf à la ferme en raison de la longueur de notre cycle de production.
Nos recommandations portent sur les quatre domaines suivants: la réglementation, la péréquation entre les provinces, les politiques sur la production d'éthanol et le commerce. S'agissant des règlements particuliers qui nuisent à notre industrie, le renforcement de l'interdiction sur les aliments du bétail en est un qui a déclenché notre dérive. Comme vous le savez, j'en suis certain, ce règlement précise les exigences relatives au retrait et à l'élimination des matières à risque spécifiées, MRS. Je sais que d'autres témoins vous ont mis au courant des coûts entraînés par cette mesure. Ces coûts peuvent aller de 10 $ à 80 $ par tête de bétail dans les cas des petits établissements inspectés par les provinces.
Nous reconnaissons que nous nous orientons vers la mondialisation des chaînes d'approvisionnement, mais nous devons avoir des protocoles en place pour ouvrir nos frontières, et non pas seulement pour les fermer. Nous admettons que les organismes de réglementation doivent concevoir des systèmes qui assurent la salubrité des aliments que nous consommons, et que l'on s'orientera vers la traçabilité complète, probablement au cours de la prochaine décennie. Toutefois, vous devrez admettre la nécessité d'harmoniser nos règlements avec ceux de notre plus important partenaire commercial, c'est-à-dire les États-Unis. Sans cela, les agriculteurs canadiens se retrouveront défavorisés en permanence par rapport à leurs concurrents. Cela ne pourra que les affaiblir et les mener à la ruine.
Dans d'autres cas, comme ceux de l'importation pour utilisation personnelle des médicaments vétérinaires et de l'approbation des produits antiparasitaires, on commence à constater certains changements positifs en réponse aux recommandations issues de la Table ronde sur la chaîne de valeur de l'industrie du boeuf. À notre sens, il n'est pas logique que nos concurrents puissent utiliser des interventions auxquelles nous n'avons pas accès.
Il nous faut savoir pourquoi ces approbations exigent tellement de temps. Si l'on peut honnêtement mettre en question la salubrité alimentaire de l'un ou l'autre de ces produits, pourquoi donc un produit agricole produit dans un autre pays à l'aide de ceux-ci peut-il être importé au Canada?
Notre deuxième recommandation a trait à la péréquation entre les provinces et au besoin d'un programme national de gestion des risques de l'entreprise qui soit efficace. Lors des réunions récemment organisées par l'OCA à l'intention des jeunes producteurs de boeuf, ceux-ci ont désigné un tel programme comme prioritaire après un programme de prêt de démarrage. Les producteurs bovins d'expérience ont également cerné le même besoin.
Vous devez agir maintenant. Vous ne pouvez continuer à tarder à le faire. Les producteurs de tout le pays, sauf de l'Alberta, attendent désespérément votre aide. Si vous n'avez pas un programme en propre à instaurer, offrez le programme de l'Alberta à tout le monde. Apportez en outre au programme Agri-stabilité les modifications proposées il y a déjà longtemps. Celles que nous demandons sont les suivantes: offrir la possibilité d'utiliser le même chiffre entre la moyenne olympique et la moyenne des trois années précédentes aux fins du calcul de la marge de référence. Éliminer le critère de viabilité. Améliorer les marges de référence. Porter la production contre les marges négatives à 70 p. 100. Permettre aux producteurs de se prévaloir du montant le plus favorable assuré par Agri-stabilité au niveau un, ou par Agri-investissement. Et enfin, supprimer les plafonds des programmes Agri-investissement et Agri-stabilité.
Ces modifications du programme existant aideraient vraiment certaines personnes qui le méritent. Nous vous demandons de les effectuer immédiatement.
Notre troisième recommandation vise le commerce. Il y a beaucoup de produits issus d'animaux que nous ne consommons pas au Canada. Nous devons par conséquent avoir accès à des marchés commercialement viables afin de maximiser la valeur des carcasses. Il s'agit là d'une bonne mesure pour soutenir la santé à long terme de notre industrie. Nous nous réjouissons des pressions accrues exercées par le gouvernement du Canada au cours des derniers mois afin d'ouvrir les marchés internationaux au boeuf canadien. Nous continuons cependant de demander au gouvernement d'intenter une contestation contre les États-Unis devant l'OMC concernant l'étiquetage obligatoire du pays d'origine. Cette obligation impose aux établissements de conditionnement et de vente au détail un fardeau pécuniaire d'un montant approximatif de 90 $ par tête de bétail, qui sera à la charge des producteurs primaires.
Notre dernière recommandation a trait aux effets négatifs systématiques à long terme des politiques relatives à la production d'éthanol sur notre industrie en Ontario. Je vous suggère d'inviter Al Mussell, du George Morris Centre, à venir vous présenter ses conclusions sur cette question. Sa prévision initiale est que, si une politique compensatoire n'est pas mise en place, l'engraissement des bovins et des porcs en Ontario diminuera, avec le temps, de 70 p. 100, ce qui est énorme. Cela détruira, bien sûr, la plus grande partie de l'infrastructure actuelle de notre industrie. Cela aura des conséquences très importantes pour ceux d'entre vous qui représentez des circonscriptions ontariennes.
En résumé, j'envisage absolument un brillant avenir pour notre industrie. Les éleveurs ont une certaine difficulté à trouver la voie de cet avenir en ce moment. Mais je ne doute pas un seul instant que la demande de boeuf augmentera à mesure que l'économie mondiale s'améliorera et, en particulier, que l'économie de pays comme la Chine et l'Inde deviendra plus prospère. L'industrie du boeuf est bonne pour notre économie. Nous pouvons accroître notre production de boeuf sans augmenter sensiblement nos installations en Ontario. Cela pourrait ajouter 400 millions de dollars par an au PIB et créer quelque 6 000 emplois permanents bien rémunérés. Sachant tout cela, et compte tenu des difficultés que connaît actuellement l'industrie automobile, tous les partis devraient prêter attention aux possibilités offertes par l'agriculture pour aider notre économie.
Je vous remercie.
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Merci, monsieur le président. Je me réjouis de cette occasion.
Bonjour.
Ma présentation portera sur l'avantage concurrentiel obtenu par la réglementation et la réputation.
Dans l'industrie des semences de reproducteurs pur-sang comme celle du boeuf, il y a un aspect mondial. Pour être concurrentiel, il faut avoir: un produit excellent, un marché et une stratégie viable pour y accéder, et — le plus important — un certificat de bonne santé exact reposant sur une science irréfutable.
Le gouvernement a un rôle à jouer sur tous ces plans, mais le plus important demeure celui de la santé et des certificats de bonne santé. C'est ainsi qu'on obtient une excellente réputation et du succès. Les lacunes et la détérioration d'une de ces composantes peuvent nuire à la réputation. Les certificats de bonne santé sont essentiels et c'est pour cette raison que l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) a un rôle fondamental. En 1985, le Canada est devenu le premier pays du monde à éradiquer complètement la brucellose. Cet exploit a valu à l'ACIA le respect, la confiance et l'admiration de l'industrie et du monde entier.
Une fois que la barre est mise si haute et que de nouvelles normes sont fixées, il est impossible de faire marche arrière. La vigilance, les vérifications et les contre-vérifications sont nécessaires pour maintenir le nouveau statu quo. Voilà pourquoi les vérifications et les contre-vérifications doivent être systématiques et toute entorse au protocole doit être réglée ouvertement dans le cadre d'une politique de transparence. Par exemple, il faut rétablir la politique sur l'isolement à la ferme et le test des importations. Cela est tout à fait logique sur le plan des coûts, car les manquements ont souvent de sérieuses répercussions financières. C'est une vérification utile. Lorsque les tests ont été abolis le 31 mars 1996, il n'a fallu que 100 jours pour que l'ACIA commette une bévue.
Nous avons besoin d'une tierce partie indépendante pour que la confiance et le respect reviennent à tous les niveaux et pour que la réputation de l'agriculture canadienne ne soit pas entachée. Il s'agirait également d'un point d'entrée connu pour que l'industrie fasse mieux connaître son point de vue sur les activités de l'ACIA. Cette agence pourrait également faciliter le dialogue.
Nous devons nous assurer que l'ACIA exerce une influence positive sur nos vies et soit à la hauteur de nos attentes.
Il faut réagir promptement aux situations pour éviter qu'elles ne dégénèrent. Notre compétitivité et notre survie financière sont menacées si des erreurs ternissent notre réputation et ne sont pas réglées promptement. Tous les Canadiens doivent s'en inquiéter.
L'ACIA doit abandonner ses activités d'auto-contrôle, car il est toujours tentant de camoufler ses erreurs. Si une tierce partie indépendante s'occupait de la surveillance, on améliorerait la santé et la certification. Actuellement, si des erreurs ou des bévues surviennent, l'ACIA n'a à rendre de compte à personne et quiconque a été victime de ses erreurs a peu de recours à sa disposition et ne peut pratiquement pas intenter d'action en justice contre le gouvernement.
Les agriculteurs canadiens ont besoin d'un protecteur, de quelqu'un qui peut rétablir l'équilibre dans le système et qui a le pouvoir d'obtenir des réponses et de dédommager les victimes pour les erreurs — passées, présentes et futures — commises. Ce protecteur doit avoir suffisamment de pouvoir pour agir avec équité et rapidité tout en maintenant le niveau de service qui faisait la renommée de l'ACIA en 1985. Bref, nous avons besoin d'une Sheila Fraser en bleus de travail.
Nous devons trouver des façons de corriger les erreurs du passé. Il faut dédommager ceux qui ont été victimes d'un service médiocre. Attendre qu'ils abandonnent n'est pas une option ni une manière d'agir digne du Canada.
En tant que particulier et entrepreneur qui a énormément souffert, je ne sais que trop bien comment la débâcle de l'ACIA en 1996, encore nullement résolue, nous a nui, moi et à ma famille. Pour vous donner un aperçu de notre situation, je commencerai par un extrait d'une déclaration d'impact financier rédigée le 22 septembre 1996 par le Dr Brian Keyes, chef vétérinaire à Barrie, Ontario. « Le 8 juillet 1996, M. Vancise a importé quatre bovins de pure race Hereford de l'État du Kansas, États-Unis. Un vétérinaire accrédité auprès de l'USDA (Département américain de l'agriculture) a délivré un certificat de bonne santé, certificat que le département américain a approuvé. » Il poursuit ainsi: « Les tests et exigences sanitaires prévus par la législation et la réglementation canadiennes sur la santé animale pour exportation au Canada devaient avoir été respectés, selon le certificat. »
De toute évidence, ce n'était pas le cas, car le site Web de l'ACIA indique qu'aucun vaccin n'est reconnu et que la vaccination ne fait pas partie de la stratégie de contrôle de l'anaplasmose au Canada. Le certificat d'importation précise que les bovins ont été vaccinés contre l'anaplasmose le 25 novembre 1995.
Deuxièmement, et je cite le paragraphe quatre de la page suivante: « À ma connaissance, l'anaplasmose n'existait plus sous forme clinique ou sérologique dans le troupeau d'origine depuis deux ans avant l'exportation. ». Le certificat de bonne santé indique que le 8 mai 1996, un animal a testé positif pour l'anaplasmose lors d'un test de fixation du complément avec une dilution de 1/10. Quand nous avons subi la mise en quarantaine, un résultat positif avec une dilution de 1/10 entraînait la mise à mort de l'animal.
Je vais maintenant citer la lettre du Dr Keyes du 16 janvier 2007:
Si un animal est testé dans son pays d'origine pour une maladie précise, il est entendu que cet animal n'a pas été vacciné contre ladite maladie (p. ex. tuberculose et anaplasmose chez les bovins importés des États-Unis).
La réponse se trouve à la page 12 d'un article de l'Université de l'État de l'Oklahoma sur l'anaplasmose (2003). Les vaccins avec virus vivant ou mort reposent sur une souche de terrain de la bactérie A. marginale. Ces vaccins n'empêchent pas une infection persistante de la bactérie A. marginale bien qu'ils préviennent ou réduisent l'occurrence de la maladie clinique. Chez les bovins, les infections persistantes peuvent contribuer à la transmission de la bactérie A. marginale, car ces bovins font office de réservoir pour la transmission mécanique de la maladie ou pour l'infection des tiques. Les bovins vaccinés développent une infection persistante qui procure une immunité à vie. Aucune injection de rappel n'est habituellement nécessaire. Il y a aussi eu un test abrégé de 30 jours pour la tuberculose (l'intervalle habituel est de 60 jours).
Voilà l'origine du problème. Voici maintenant comment la situation s'est développée. Un système avec vérifications et contre-vérifications, aurait permis:
de demander à deux vétérinaires indépendants de vérifier le certificat d'importation au point d'entrée et de l'approuver;
de procéder à deux tests à l'arrivée à la mise en quarantaine.
Selon la suite de l'histoire, à la mi-mars 1996, j'ai reçu des renseignements incomplets sur les tests. On peut voir que le certificat de santé a été remis une semaine à l'avance au vétérinaire à la frontière de l'ACIA, le Dr Jack Orange, pour vérification et approbation.
Il y a eu une mise en quarantaine de 148 jours — l'estimation initiale de l'ACIA était de 7 à 10 jours. On constate que l'ACIA n'a pas mis et ne voulait pas mettre les bovins en quarantaine pour les quatre maladies. Elle a refusé d'effectuer des tests et m'a refusé l'autorisation d'en commander.
Le test que j'ai commandé au Dr Geiger du Michigan
— après que les bovins eurent été retournés aux États-Unis...
a révélé le problème. L'échantillon que j'ai demandé à l'ACIA de prélever n'a été envoyé au laboratoire qu'après l'annonce des résultats du test que j'avais commandé.
Ces derniers révèlent qu'aucune mesure d'atténuation de l'anaplasmose n'a été prise avant le 19 septembre 1996, soit deux mois après la saison des mouches.
— c'est quand on a ordonné que les bovins soient mis à l'abri dans un bâtiment fermé —
On peut constater le sensationnalisme des médias et la stupeur de la population locale lorsque deux foires agricoles n'ont pu tenir d'exposition de bovins.
On ne peut toutefois pas saisir pleinement l'ampleur du traumatisme et de la dévastation financière que je vis depuis 13 ans en raison de l'incompétence de l'ACIA. Chaque jour est un enfer pour nous et nous peinons à rembourser nos dettes découlant de l'incompétence de l'ACIA. En juin 1996, j'avais depuis 25 ans un excellent dossier de crédit auprès de ma banque. Je n'avais aucune dette ou hypothèque. En décembre de la même année, ce n'était plus le cas: notre troupeau ne valait pas grand chose et notre entreprise se dirigeait vers la faillite.
Je prie le comité d'obtenir un rendez-vous pour que je puisse rencontrer le ministre Ritz afin que nous élaborions un plan pour résoudre ce problème et que nous discutions d'un dédommagement fondé sur une vérification comptable judiciaire.
Je prie le comité de recommander des changements à l'ACIA et au ministère de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire (AAC) par suite de ma présentation.
Je souhaite que l'on crée un bureau de l'ombudsman/surveillant de l'agriculture qui faciliterait l'accès à l'ACIA et à AAC et favoriserait le dialogue.
Compte tenu de l'enfer que je vis depuis 13 ans, le plus tôt serait le mieux. Ensemble, nous pourrons y parvenir.
Je vous remercie.
Merci de vos témoignages.
Monsieur Dungate, vous avez parlé, notamment dans votre présentation, de l'importation de volailles des États-Unis, et cela a justement été un sujet de discussion qui a pris beaucoup de place lors de l'Assemblée générale annuelle des Éleveurs de volailles du Québec. Cette assemblée générale avait lieu la semaine passée ou la semaine précédente. C'est très récent.
Il y a une inquiétude concernant tout particulièrement ces importations des États-Unis. Vous avez parlé du Brésil également. Selon la fédération québécoise, la croissance annuelle de ces importations de poulets américains serait d'environ 25 p. 100 depuis huit ans. C'est énorme!
On dit que le poulet provenant des États-Unis sera transformé ici et on suppose qu'il sera renvoyé aux États-Unis. Or on se demande si le poulet est vraiment renvoyé aux États-Unis. C'est difficile de savoir exactement ce qui se passe quant au transport.
En ce qui concerne encore ce sujet et l'Assemblée générale annuelle des Éleveurs de volailles du Québec, où était présent, j'aimerais que vous m'expliquiez un peu ce qu'il a dit. En fait, les propos du ministre sont cités dans un article des médias qui ont suivi le dossier: « On regarde aussi maintenant les protéines plutôt que le poids ce qui nous permet de mieux contrôler la quantité de poulet importée des États-Unis. »
Je ne sais pas si vous comprenez exactement ce qu'il veut dire, mais j'aimerais que vous me l'expliquiez. C'est évidemment à lui qu'on devrait le demander. Néanmoins, j'aimerais comprendre exactement ce que cela pourrait apporter dans la balance.
Évidemment, lorsqu'on parle de compétitivité, on fait face à cette situation même si on est protégé par le système de la gestion de l'offre. On se rend compte actuellement que, de plus en plus, dans plusieurs pays, on est en train d'examiner sérieusement les applications du système de la gestion de l'offre. Pourtant, dans bien des cas, il n'y a pas si longtemps, il s'agissait plutôt d'essayer de faire en sorte que ce système de la gestion de l'offre n'existe plus, pour aider à la compétitivité, bien qu'il y ait encore des pays qui le veulent.
Cependant, il y a un renversement de la tendance en faveur du système de la gestion de l'offre. Je le souligne, car c'est intéressant.
Malgré cette protection dont vous jouissez, il reste tout de même des éléments qui peuvent être très inquiétants pour la compétitivité de votre secteur.
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Vous allez pouvoir tester mon français par le truchement du contenu en protéines.
D'abord, on n'est pas contre le Programme d'importation pour réexportation qui est en place. Toutefois, on a de grandes préoccupations quant à ce programme, à son application et à la possibilité que la viande blanche reste sur le marché canadien, alors que quelque chose d'autre est exporté afin de satisfaire aux exigences de ce programme.
Il est surtout question du poulet de réforme, soit des pondeuses qui ont passé leur vie à pondre et qui vont dorénavant servir à autre chose. On a une préoccupation, à savoir que les transformateurs importent quelque chose de haute valeur et le remplacent par un produit qui n'est pas contingenté. Le poulet de réforme n'est pas contingenté. C'est peut-être un moyen de régler les choses. C'est ce qui nous préoccupe.
Au cours de la dernière année, en ce qui concerne deux programmes, l'un portant sur le dindon, l'autre, sur le poulet, et compte tenu de la chute du marché américain, le programme concernant le dindon a diminué de 47 p. 100. Au même moment, même avec une réduction de la production de 9 p. 100 aux États-Unis, le Programme d'importation pour réexportation a augmenté dans une proportion supplémentaire de 11 p. 100 au cours de la dernière année. Cela n'a pas de sens, étant donné le marché.
Par conséquent, on suit la situation de très près. Je sais que le ministère des Affaires étrangères a fait le suivi, mais je ne suis pas certain qu'il ait la capacité de procéder à des évaluations dans les abattoirs pour savoir exactement quels poulets sont les poulets à griller et lesquels sont les poulets de réforme.
En ce qui concerne la protéine, il existe une mesure pour l'évaluer. En règle générale, le poulet contient 23 p. 100 de protéines. Or si on ajoute d'autres choses, comme des protéines de soja ou autre, cela va réduire le contenu de protéines de poulet. Par conséquent, si on teste un poulet et qu'on trouve quelque 12 p. 100 de protéines, cela signifie que 50 p. 100 des protéines proviennent d'autres ingrédients qui y ont été ajoutés. C'est considéré comme un poulet propre à l'exportation et cela satisfait aux engagements de réexportation du produit importé.
J'espère que c'est clair.
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Je crois qu'il faut vraiment se pencher sur les causes premières du problème. C'est vrai que nous avons été indemnisés aux termes de la loi pour le bétail que nous avons dû détruire. La quarantaine de 148 jours a littéralement détruit nos pâturages et notre gestion parce que l'automne a été pluvieux et tout s'est transformé en boue. Notre gestion ne s'est jamais vraiment complètement remise depuis lors parce qu'au lieu de pouvoir vendre du bétail comme nous le souhaitions, nous avons dû nous soumettre aux exigences des banques et de tous les autres créanciers.
Le dédommagement que nous avons reçu visait les animaux qu'on nous avait ordonné d'abattre. Comme ce dédommagement était prévu dans la loi, le ministère en a tiré prétexte pour réfuter notre argument, à savoir que la quarantaine avait été imposée parce que l'ACIA a accepté les procédures de la USDA comme preuve que le bétail n'avait pas fait l'objet des tests voulus. Or, l'ACIA aurait dû obliger la USDA à se conformer à sa réglementation. Le certificat montre que cela n'a pas été le cas. Qui plus est, il m'était tout à fait impossible de m'interposer entre la USDA et l'ACIA. Je n'avais pas accès à la technologie ni aux compétences spécialisées.
À partir de là, tout ce qui s'est produit à compter du moment de la quarantaine résultait d'un effet de domino. Nous n'avons pas eu de revenu pendant la seconde moitié de l'année et nous avons dû vendre la majeure partie de notre bétail. Notre revenu pour l'année entière a été très maigre. Nous avions à ce moment 460 têtes de bétail et nous comptions en vendre plus de 200. À l'arrivée de l'hiver, nous avions encore toutes ces bêtes et nous ne pouvions pas les vendre.
Après le vêlage, nous nous sommes retrouvés avec 750 têtes de bétail et notre réputation avait été détruite. Il nous a fallu des années pour essayer de regagner la confiance du public, et je crois que nous n'y sommes jamais vraiment complètement parvenus.
Lorsque nous avons été en mesure de rembourser des dettes, il y a eu les événements du 11 septembre et nous n'avions plus de choix. Nous avons dû vendre notre bétail. Nous n'avons pas pu attendre six mois parce que les banques nous ont forcés à rembourser nos dettes.
Il y a aussi eu la crise de la vache folle. Nous étions déjà en mauvais état au moment de cette crise et c'est vraiment un grand exploit que nous ayons survécu aussi longtemps. À l'automne de 2007, nous aurions pu vendre des têtes de bétail pour améliorer notre situation, mais nous ne pouvions obtenir que 1,10 $ la livre. Voilà les écueils auxquels nous avons fait face en raison des pressions qui s'exerçaient sur nous.
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Notre système a été modifié au fil du temps pour tenir compte de cela. Tout repose sur l'efficacité de la transformation, de la commercialisation et de la production. Si, dans votre province, un transformateur ne commercialise pas ses produits de façon active, le fait que vous puissiez produire ce poulet à faible coûte ne changera rien, parce que vous devrez tout de même l'acheminer vivant au transformateur. Vous devez donc faire affaire avec quelqu'un des environs, et si cette personne ne fait pas du bon travail, ça ne changera rien à ce moment-là.
En fait, c'est ce qui s'est produit en Saskatchewan, où on a constaté une baisse marquée à cet égard dans les années 1990. Nous avons dû travailler pendant environ deux ans, mais nous avons réussi essentiellement à doubler la production pour relancer le secteur. On nous a dit qu'un transformateur n'était pas suffisamment efficace et qu'il fallait accroître son rendement, et c'est ce que nous avons fait. Le problème, c'est que rapidement, ils ont trouvé un autre transformateur, et tout d'un coup, l'efficacité que nous pensions atteinte en Saskatchewan a chuté.
À l'heure actuelle, il y a une usine de Saskatoon, Prairie Pride, qui cherche activement à exporter, ce qui a joué un rôle très positif. Les provinces peuvent, par un processus d'autosélection, déterminer si cette activité les intéresse, la stratégie de commercialisation nécessaire et les contingents qui peuvent s'y rattacher.
Une réunion aura lieu le mois prochain pour déterminer si nous ne pourrions pas utiliser différentes méthodes pour évaluer les différences de croissance entre les provinces. Au cours des quatre dernières années, les différentes régions du pays ont connu une croissance semblable. Le problème découle du fait que certains transformateurs éprouvent des difficultés dans certaines régions et que les besoins varient selon les transformateurs. Honnêtement, les transformateurs du Manitoba prennent des mesures très vigoureuses. Ils ont causé le déménagement d'un producteur de la Saskatchewan, lequel s'est installé au Manitoba.
Voilà la situation actuelle. Il y a une dynamique et nous nous efforçons de veiller à ce que notre système réponde à la demande des consommateurs et cadre avec la structure de l'industrie.
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Merci, monsieur le président.
Vous d'abord, John. Je me suis aussi penché sur votre situation pendant longtemps. Assurément, une personne victime de l'effet de dominos et qui aurait pratiquement vu son gagne-pain détruit dans le secteur de l'industrie du bétail... Il existe d'autres options à votre disposition pour vous en sortir, mais vous n'auriez pas dû avoir à faire cela.
Le principal, c'est de déterminer la voie à suivre à partir de maintenant. J'aime bien votre proposition de créer un poste d'ombudsman ou quelque chose du genre. Quelle que soit notre allégeance politique, nous devons tous faire face à ce genre de situation. À l'Île-du-Prince-Édouard, nous avions la même agence, mais en 1991, nous avons été confrontés au problème du PVYn, lequel a été réglé en 1996. Les tribunaux du Nouveau-Brunswick sont toujours saisis de l'affaire. En théorie, on peut se tourner vers les tribunaux pour obtenir justice, comme vous pourriez le faire, mais un producteur ne peut s'attaquer au gouvernement du Canada s'il est seul.
Je pense que nous pourrions au moins proposer de créer un poste d'ombudsman, mais que pouvons-nous faire dans votre cas précis? J'ai ici une lettre du ministre. Il dit que « le gouvernement du Canada ne peut verser de paiement à titre gracieux parce que des accords avaient été conclus aux États-Unis et que le Canada avait versé des indemnités en vertu de la Loi sur la santé des animaux ».
Pour être juste envers le ministre, nous ne pouvons plus rien faire, alors j'aimerais savoir ce que vous proposez.
Deuxièmement, pendant que vous pensez à votre réponse, j'ai une question pour la Cattlemen's Association. L'industrie du bétail et du porc fait face à un dilemme; elle ne sait pas quoi faire. Gord, l'élément clé de votre dernière intervention était, si je ne m'abuse, le fait que le marché n'est pas équitable. J'ai soulevé la question avec d'autres personnes, y compris la Cattlemen's Association. Pourquoi ne pas établir...? Les responsables de nombre d'organisations nous ont dit que nous devions être concurrentiels, que nous devions nous débarrasser de quelques règlements. Très bien, soyons concurrentiels, mais à qui nous mesurons-nous? J'ignore pourquoi les Canadiens affirment qu'il existe un marché libre. C'est faux. Il n'existe aucun marché libre. Alors, quoi faire au bout du compte?
Vous avez raison en ce qui concerne le programme albertain. Je ne veux pas critiquer les actions du gouvernement de l'Alberta. Je comprends pourquoi il a agi ainsi. Il subissait des pressions. Cargill est un gros joueur en Alberta. Le gouvernement veut le conserver. On paie 100 $ en Alberta et 60 $ en Saskatchewan. Qu'en est-il du producteur du reste du pays? Une grande diversité de programmes nous fait faire faillite dans le Canada atlantique et en Ontario, et le manque de vision global du gouvernement fédéral en est la cause.
Comment instaurer ce marché libre dont vous parlez? Devons-nous investir les mêmes sommes que les États-Unis, dollar pour dollar? Voilà mes deux questions.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
J'aimerais parler un peu à M. Hardy. Malheureusement, en raison du temps qui m'est imparti, je devrai être concis.
Je viens de l'Alberta et je représente la région qui abrite 60 p. 100 des éleveurs de veaux de naissage de la province. Je vous prends au mot: à la différence de M. Easter, vous ne critiquez pas les actions du gouvernement de l'Alberta. Vous voulez seulement que l'on instaure un programme semblable à l'échelle du pays. Je présume que vous admettez que le gouvernement conservateur en Alberta a toujours reconnu l'importance des producteurs dans la province, tout comme notre gouvernement a toujours reconnu l'importance de nos producteurs.
L'une des choses que l'on ne mentionne jamais dans ces débats entourant la compétitivité, c'est le fait que le gouvernement de l'Alberta a assorti les fonds d'une exigence en matière de vérification de l'âge. Ils ont repoussé les limites pour être plus concurrentiels dans des secteurs clés à l'échelle mondiale. J'aimerais entendre votre point de vue à cet égard. Quelle serait l'importance d'un programme de ce genre, dans le cadre duquel l'Ontario reconnaîtrait ses producteurs comme l'ont fait la Saskatchewan et l'Alberta? Croyez-vous qu'on devrait y inclure la vérification de l'âge?
J'ai une deuxième question à vous poser. Vous savez sans doute que l'Alberta a la réputation d'être une province riche pour qui l'argent règle tous les problèmes. Nous avons enregistré un déficit. Le Manitoba n'a pas enregistré de déficit et, pourtant, l'Alberta défend les intérêts de ses producteurs davantage que cette province. Ce n'est donc pas une question d'argent; il s'agit plutôt de reconnaître l'importance de l'industrie.
J'aimerais aussi que vous abordiez la question de l'avantage commercial qu'ont soulevée les autres intervenants. La Canadian Cattlemen's Association, l'ACCAA, tout le monde, en fait, reconnaît que nous jouirons d'un avantage commercial si nous arrivons à vendre nos produits dans d'autres pays, en Corée du Sud, et dans certains de ces autres marchés. Ils reconnaissent aussi l'importance que cela revêt pour l'Ontario.
Auriez-vous l'amabilité de répondre à ces questions, j'en ai bien d'autres.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie nos invités d'être venus aujourd'hui.
Je dois vous avouer que ma ville, London en Ontario, la 10e plus grande au pays, n'est pas précisément à vocation agricole, mais à proximité de nous, il y a Middlesex County et d'autres, comme vous le savez. Je m'oppose cependant à l'observation de mon collègue: peu m'importe le temps qu'il fait. S'il y a de la bruine, s'il pleut et s'il fait mauvais, je préfère être à l'intérieur qu'à l'extérieur et pour ceux qui ont une autre passion, Dieu vous bénisse.
Mais mon intérêt pour l'agriculture ne se résume pas au fait que j'ai petit déjeuné et déjeuné aujourd'hui. Je m'intéresse à l'aspect du commerce. Il en a beaucoup été question aujourd'hui. Je siège au comité du commerce international et certaines observations m'intéressent plus particulièrement.
En fait, monsieur Dungate, vous venez de présenter un argument très convaincant à propos du Brésil et je vais y revenir dans un instant.
J'ai eu le privilège de mener une délégation au Pérou. Nous avons parlé de l'ouverture de marchés pour l'industrie du boeuf et nous essayons de conclure un accord de libre-échange avec le Pérou. La raison pour laquelle il faut le faire — vous et mes collègues d'en face le savent —, c'est que les Américains l'ont fait avec ce pays. Si on attend avant d'en faire autant, on désavantage le secteur canadien de l'élevage bovin et tout le secteur agricole canadien car les Américains y sont déjà. Ce n'est pas une intervention politique de ma part, mais une intervention dans l'intérêt de l'agriculture canadienne.
Monsieur Dungate, dans votre exposé vous avez parlé des interdictions concernant la volaille. Ce n'est pas tant le Mexique que les Philippines et Taïwan qui vous inquiètent. Je reviens de Taïwan et je peux vous dire que nous avons discuté du secteur de l'élevage bovin à Taïwan, avec le président du pays. En revanche nous n'avons pas parlé de la volaille. Je vous le dis honnêtement, mais j'aimerais que vous m'aidiez à comprendre la situation aux Philippines et en Taïwan. Quelle est la taille de ce marché? Depuis combien de temps l'interdiction est-elle en place? Quelle est sa portée potentielle? J'aimerais que vous m'expliquiez brièvement ce qui s'est passé si vous le voulez bien.