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Merci, monsieur le président. Avant de commencer, je tiens à remercier le comité d'avoir invité le Conseil canadien du canola à venir s'exprimer sur la question de la compétitivité de l'agriculture canadienne.
Le Conseil canadien du canola est la seule association commerciale qui regroupe tous les volets de l'industrie, soit les fournisseurs d'intrants, les semenciers, les producteurs, les exportateurs et les triturateurs, à la même table afin d'élaborer une plate-forme commune de croissance. Bien que je ne sois pas accompagnée aujourd'hui d'un producteur, les producteurs occupent quatre sièges à la table et jouent un rôle important dans nos discussions et nos démarches. La croissance est essentielle pour notre industrie. Même si l'industrie canadienne du canola a généré 14 milliards de dollars en activité économique en 2008, notre stratégie consiste à augmenter les récoltes et à stimuler l'industrie. Nous visons à porter notre production à 15 millions de tonnes d'ici 2015. Lorsque nous aurons atteint cet objectif, le secteur du canola rapportera 12,5 milliards de dollars de plus aux Canadiens.
Nous nous sommes donné pour mission d'améliorer la capacité du secteur à produire et à offrir de manière rentable des graines, de l'huile et des tourteaux de canola qui offrent une valeur supérieure aux consommateurs du monde entier. Notre succès repose sur la rentabilité de toute la chaîne de valeur, en particulier les producteurs. Sans eux, nous n'avons rien à offrir aux Canadiens, ni rien à transformer ou à exporter.
Nous félicitons le comité de s'intéresser à ce dossier. Nous sommes un pays tributaire du commerce, et notre secteur n'y échappe pas. Un emploi sur trois au Canada est lié au commerce, et le Canada arrive au quatrième rang des exportateurs de produits agricoles et alimentaires. Le fait que vous vous penchiez sur la question de la compétitivité de notre économie et que vous veilliez à ce que des mesures soient prises pour nous permettre de devancer la concurrence donnera certes un bon coup de main à nos producteurs ainsi qu'à toute l'industrie agricole.
Chose certaine, cela revêt une grande importance pour l'industrie du canola. Ces trois dernières années, le canola était la denrée la plus rentable qui soit pour les producteurs. En 2008, il a généré des recettes de 4,9 milliards de dollars, dont la plupart provenaient des ventes à l'exportation. Le Canada contribue à seulement 20 p. 100 de la production mondiale de canola et de colza, mais assure, à lui seul, 80 p. 100 des échanges mondiaux de canola.
Au cours des dernières années, les ventes à l'exportation représentaient 85 p. 100 du chiffre d'affaires des producteurs canadiens de canola, notamment pour les graines, l'huile et le tourteau de canola. L'an dernier, la production de canola a atteint un record de 12,6 millions de tonnes. Nous prévoyons que les exportations totales frôleront les 90 p. 100 cette année. Cela correspond à près de 5 milliards de dollars de ventes sur les marchés étrangers. Par conséquent, pour les 50 000 producteurs de canola au Canada, la compétitivité de nos exportations est cruciale.
Notre avantage concurrentiel repose sur la qualité de notre produit. L'huile de canola est la plus saine qui existe sur le marché. Elle ne contient pas d'acide gras trans ni de cholestérol, et très peu de gras saturé. L'huile de canola est la plus recommandée par les professionnels de la santé en raison de sa haute teneur en oméga-3 et en oméga-6, deux acides gras essentiels à une bonne alimentation.
En outre, le développement d'autres variétés d'huile de canola riche en acide oléique a permis d'accroître la capacité de l'industrie à fournir du canola thermostable, ce qui est avantageux pour l'industrie de l'huile à friture. Le canola a été inventé au Canada et maintient son avantage concurrentiel grâce aux investissements continus dans l'innovation. L'accès à des technologies liées à la tolérance aux herbicides, aux hybrides et aux profils d'huile modifiée permet à nos producteurs de demeurer en tête de la concurrence. Reconnaissant ses bienfaits pour la santé, la Food and Drug Administration des États-Unis a approuvé une allégation relative à la santé quant à la capacité de l'huile de canola de réduire le risque de maladie coronarienne.
Le tourteau de canola présente des qualités uniques. Il permet d'augmenter la production de lait chez la vache d'un litre par jour. On l'inclut de plus en plus dans les moulées laitières au Canada et aux États-Unis. Par ailleurs, le canola est une matière première d’excellente qualité pour la production de biodiesel, en raison de ses propriétés de fluage, qui sont particulièrement importantes pour les utilisations par temps froid et qui augmentent le pouvoir lubrifiant du moteur.
Toutefois, cet avantage stratégique ne date pas d'hier. Ce sont les investissements ciblés, la recherche stratégique et l'innovation, les accords commerciaux ainsi que la promotion des marchés qui ont permis d'établir un net avantage concurrentiel pour le Canada sur les marchés internationaux. Nous devons intervenir si nous ne voulons pas nous faire devancer par nos concurrents. Nos compétiteurs ne sont pas nécessairement d'autres pays, mais plutôt d'autres huiles végétales. Les industries de l'huile de soja aux États-Unis et de l'huile de palme en Asie travaillent à améliorer le profil nutritionnel de leurs produits, de même que leurs propriétés pour la cuisson et la friture. Bien que l'huile de canola soit très présente sur les marchés internationaux, nos ressources sont modestes par rapport à celles des deux autres industries. Les producteurs de palme et de soja apportent également des améliorations au chapitre de la productivité de leurs récoltes. Le Canada ne sera pas un producteur à faible coût, mais nous devons continuer d'améliorer le rendement et la qualité du canola si nous voulons protéger notre accès aux marchés internationaux.
Nos recommandations se divisent en quatre catégories. La première porte sur la recherche et l’innovation, et je vais commencer par aborder l’aspect de la santé.
Pour préserver notre compétitivité, il faut absolument continuer de promouvoir l’huile de canola comme étant le choix le plus sain. Grâce à notre Fonds de recherche sur les produits du canola, nous menons des projets de recherche qui répondent aux besoins de la population. Nous accordons de plus en plus la priorité à la recherche nutritionnelle sur le rôle de l'huile de canola dans la réduction des risques de problèmes de santé majeurs tels que le diabète et les maladies cardiovasculaires.
À cet égard, il est essentiel d’établir des partenariats avec le gouvernement, et particulièrement avec la division de la recherche d’Agriculture et Agroalimentaire Canada. Le Canada doit cibler ses ressources, des secteurs privé et public, de manière à obtenir des résultats à l’échelle internationale.
Ensuite, il est important d’avoir accès à l’innovation pour accroître la rentabilité de nos producteurs, non seulement aujourd'hui, mais aussi dans le futur. Un système de réglementation permettant aux nouveaux produits d’être rapidement commercialisés est nécessaire pour soutenir la capacité concurrentielle de nos producteurs de canola. Les réformes du système d'enregistrement des variétés, le renouvellement et la mise au point de la réglementation sur les végétaux, les produits et les aliments du bétail à caractères nouveaux aideront les producteurs à accéder aux nouvelles technologies. Il faut également revoir les règles sur la propriété intellectuelle afin que les producteurs de canola puissent se procurer les nouveaux produits.
De nouveaux outils nécessitent de nouvelles techniques de gestion. Même si le canola n’est plus une nouvelle denrée, compte tenu de sa meilleure génétique, de sa résistance aux herbicides et des hybrides qui en sont dérivés, les pratiques de gestion des producteurs ont changé de façon considérable. Pour accroître la compétitivité et la rentabilité des producteurs, il est crucial d’investir de façon continue dans le développement de processus agricoles en vue d’utiliser ces outils et d'en tirer la meilleure production possible. Il est également important de mener des recherches sur les techniques de gestion afin qu’on reconnaisse que le canola canadien est cultivé dans des systèmes de cultures durables sur plan environnemental.
La deuxième catégorie est le commerce. La semaine dernière, le comité a fait comparaître l’ACCAA, dont le conseil fait partie, alors je ne m’attarderai pas là-dessus. Cependant, nous tenons tout de même à souligner l’importance d’un accord commercial exhaustif et multilatéral. Les négociations actuelles du cycle de Doha pourraient permettre de réduire considérablement les droits tarifaires, d’éliminer les subventions à l’exportation et d’imposer des sanctions à l’égard des subventions faussant les échanges. Nous invitons le comité à appuyer les négociations de l’OMC et nous exhortons le gouvernement à entreprendre des démarches pour conclure un accord.
Sur le plan bilatéral, nous recommandons au gouvernement d’accorder la priorité aux relations commerciales avec la Chine. Celle-ci est un débouché substantiel et grandissant pour le canola, mais nous sommes désavantagés par rapport à l’industrie américaine du soja en raison des droits tarifaires. La Chine, étant donné sa vaste population et sa richesse croissante, constitue un important marché pour l’agriculture canadienne en général. Nous demandons donc au comité de proposer des mesures pour améliorer nos relations commerciales.
Nous appuyons des discussions sur l’établissement d’une nouvelle relation économique avec l'Union européenne. Le Canada s’est vu interdire l’accès à l’Europe à cause de la réglementation sur la biotechnologie. Il a fallu 12 ans pour qu’on y approuve le canola résistant aux herbicides. Pourtant, cela a pris deux ans dans tous nos autres marchés d’exportation. Une nouvelle relation ouvrirait donc la voie à de nouvelles solutions.
Nous sommes favorables au dépôt d’une mesure législative visant à mettre en œuvre des accords de libre-échange avec le Pérou et la Colombie. Ceux-ci sont des marchés très modestes pour le canola, mais un environnement exempt de droits représente une possibilité de croissance.
Enfin, nous appuyons la création du secrétariat à l’accès aux marchés annoncée par le ministre Ritz. Nous sommes d’ailleurs disposés à travailler avec lui. Les barrières techniques au commerce deviennent d’importants obstacles sur le marché international. Nous convenons que les gouvernements et l’industrie au Canada doivent renforcer leur capacité à ce chapitre.
Notre troisième catégorie de recommandations porte sur la réglementation. Un sous-comité de ce comité se penche actuellement sur les questions de sécurité alimentaire, tout comme les ministres fédéral et provinciaux de l’agriculture, qui se sont engagés à présenter un Plan d’action pour assurer la sécurité des produits alimentaires. Cette question attire également beaucoup l’attention au sud de la frontière.
Étant donné notre niveau d’échanges avec les États-Unis et la qualité de nos systèmes d’innocuité des aliments et de protection des consommateurs des deux côtés de la frontière, nous sommes d’avis que le Canada devrait collaborer étroitement avec les organes de réglementation américains en ce qui a trait à l’élaboration d’un plan d’action sur la sécurité alimentaire. Lorsqu’il s’agit du commerce, l’adoption d’approches communes et la mise en commun de l’information scientifique est plus profitable aux consommateurs et aux entreprises que des stratégies distinctes et un renforcement de la frontière canado-américaine.
Notre dernière recommandation vise le biodiesel — la dernière fois que j’ai comparu devant le comité, c’était sur ce sujet — et le développement de l’industrie des biocarburants au Canada. C’est un dossier auquel le Parlement du Canada avait accordé son appui il y a presque un an avec le projet de loi C-33, mais la situation stagne à cause de l’élaboration de la réglementation. Cela aura une incidence sur notre compétitivité.
Il faut qu'Environnement Canada adopte un règlement afin que la norme sur les carburants renouvelables soit mise en place d'ici 2010 et que l'éthanol et le biodiesel soient ajoutés à l'essence et au diesel. Nous sommes bien conscients des retombées économiques et des avantages sur les plans de l'environnement et du développement rural qu'un tel marché nous procurerait. En outre, des travaux techniques et des essais ont été menés avec succès. Nous avons simplement besoin qu'un règlement soit pris en temps voulu. Nous incitons le comité à proposer des mesures immédiates à ce chapitre, avant le dépôt de son rapport final sur l'étude actuelle.
En résumé, le Canada doit absolument accroître la capacité concurrentielle des producteurs de canola, car c'est la clé du succès de cette importante industrie canadienne.
Je vous remercie beaucoup de votre attention. C'est avec plaisir que je répondrai à vos questions.
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Merci, monsieur le président et chers membres du comité.
Je suis accompagné de Steve Vandervalk, un autre directeur, avec qui je partagerai mon temps.
Nos observations porteront principalement sur trois domaines: l'innovation, le commerce et les libres marchés.
Tout d'abord, nous tenons à souligner l'importance de l'innovation. Notre volonté de souscrire à des nouvelles idées en matière de technologie permet aux cultivateurs canadiens d'être parmi les plus productifs au monde. C'est l'élément clé de la croissance et de la rentabilité de notre industrie.
Pour ce qui est des semences, l'introduction de la biotechnologie dans la culture du canola nous a permis d'accroître considérablement notre rendement et de réduire notre recours aux pesticides. C'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles la superficie ensemencée de canola ainsi que sa production se sont accrues dans l'Ouest du Canada ces 15 dernières années. La création de diverses variétés de canola a également contribué à la santé des humains en réduisant les gras trans de l'huile de cuisson. Les prix exceptionnels obtenus pour ces variétés nous ont donné la possibilité d'accroître nos marges de profit.
Ce ne sont là que deux exemples qui illustrent à quel point l'innovation et notre volonté d'adhérer à la nouvelle technologie ont permis aux producteurs canadiens d'être bien en avance sur les pays concurrents.
Cependant, nous ne pouvons nous permettre d'être complaisants. Compte tenu de l'émergence des producteurs à faible coût dans des pays comme l'Ukraine, la Russie, le Kazakhstan, l'Argentine et l'Australie, nous devons toujours être à l'affût de nouvelles façons de rehausser notre rendement, d'améliorer la qualité ou de réduire nos coûts.
Ces nouveaux concurrents internationaux se sont approprié une part importante du marché mondial du blé. Notre part est passée de 23 p. 100, il y a 15 ans, à moins de 15 p. 100 aujourd'hui. Ces 20 dernières années, en raison de l'affaiblissement de la compétitivité du blé canadien, la superficie destinée à la culture du blé des Prairies a diminué de 12 millions d'acres.
L'an dernier, l'élimination du critère de distinction visuelle des grains dans notre système d'enregistrement des variétés de blé nous a aidés à redevenir plus compétitifs. Des phytogénéticiens de l'Ouest du Canada nous ont indiqué que l'abolition de cette contrainte avait déjà permis d'accélérer la mise au point de cultivars présentant un potentiel de rendement plus élevé et de meilleures propriétés agronomiques. L'Association tient donc à remercier le comité pour son travail à ce chapitre.
Nous devons intensifier nos travaux de recherche. Nous sommes d'avis que nous pouvons grandement améliorer la culture du blé et d'autres céréales, que ce soit au moyen de techniques conventionnelles de sélection ou de biotechnologies modernes. Au Canada, la biotechnologie a permis d'accroître de façon considérable le rendement pour ce qui est du soja, du maïs et du canola. Nous estimons que cette technologie peut en faire autant en ce qui a trait au rendement et à la qualité du blé. Nous devons créer des variétés plus résistantes aux parasites agricoles, tels que le moucheron et la tenthrède.
Nous sommes également aux prises avec un certain nombre de maladies végétales, notamment la brûlure de l'épi causée par le fusarium, la rouille et les maladies foliaires. Même si nous arrivons à pallier ces problèmes grâce aux méthodes de sélection conventionnelles, nous croyons que la biotechnologie moderne nous permettrait d'y remédier complètement.
Nous menons actuellement des recherches pour savoir comment les végétaux pourraient absorber davantage de nitrogène et d'autres nutriments. Cette technologie, si elle est adoptée, ferait en sorte de réduire notre utilisation d'engrais sans toutefois nuire à notre rendement.
Une autre possibilité prometteuse est le développement du blé résistant à la sécheresse. Les chercheurs australiens font figure de chefs de file dans ce domaine; cependant, nous estimons que ces variétés pourraient être adaptées à la sécheresse des Prairies. L'Association travaille également au développement de propriétés pouvant améliorer la qualité nutritionnelle du blé ou répondre aux besoins des consommateurs souffrant d'allergies ou d'autres problèmes de santé.
La solution repose en partie sur l'augmentation du financement accordé à la recherche publique. Nous avons également besoin d'un cadre réglementaire qui favorise les investissements privés. Notre système d'approbation doit être fondé sur la science et ne pas faire obstruction à l'introduction commerciale de nouvelles variétés.
À cet égard, notre organe de réglementation devrait travailler étroitement avec ceux des autres pays concurrents pour s'assurer que les approbations canadiennes relatives aux nouvelles semences et technologies chimiques soient obtenues partout en même temps. Nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas avoir accès à une nouvelle technologie qui profite à tous les producteurs des autres pays.
Nous demandons au comité de s'assurer que la recherche demeure une priorité dans le domaine de l'agriculture, particulièrement en ce qui a trait aux céréales et aux récoltes d'avoine, de pois, de lentilles, de lin, de moutarde, de pois chiches et de graines à canaris, dont les emblavures sont insuffisantes pour attirer des investissements significatifs du secteur privé. Il faut veiller à ce que notre système de réglementation adhère à une culture d'innovation pour que les producteurs canadiens puissent maintenir leur avantage concurrentiel.
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Le comité se penche actuellement sur les mesures qui limitent la concurrence de l'industrie canadienne et, par le fait même, notre compétitivité. L'obstacle le plus nuisible à la concurrence est, de toute évidence, le monopole de la Commission canadienne du blé que le Parlement du Canada a imposé aux agriculteurs de l'Ouest canadien. Comme nous l'avons déjà dit, la superficie des cultures de blé dans l'Ouest du Canada a diminué de 12 millions d'acres, soit plus de 30 p. 100, ces 20 dernières années. À l'opposé, les producteurs de l'Ontario ont vu leurs emblavures augmenter de 60 p. 100 depuis que le monopole de la Commission canadienne du blé a été aboli il y a six ans. Il n'y a aucune comparaison possible. Maintenez un marché fermé et la culture diminuera; introduisez un marché libre et la culture s'en trouvera accrue.
Le fait que les agriculteurs de l'Ouest canadien doivent subir le monopole de la CCB signifie que nous n'avons aucune porte de sortie. Pour les autres cultures, la capacité d'expédier des céréales directement aux transformateurs et aux marchés d'exportation permet de contrôler les frais de manutention. Ce n'est pas le cas pour le blé ni pour l'orge.
Le monopole de la CCB nuit considérablement à la transformation à valeur ajoutée dans les Prairies. Moins de 5 p. 100 du blé produit dans les Prairies est transformé pour les marchés de l'alimentation. En comparaison, près de 40 p. 100 de notre canola est transformé, et compte tenu des nouvelles installations et de l'expansion du secteur, on s'attend à ce que cette proportion atteigne 50 p. 100.
La culture de l'avoine est un autre exemple qui illustre bien à quel point les producteurs peuvent être prospères et concurrentiels dans un marché ouvert. Depuis que les producteurs d'avoine sont libérés du monopole de la CCB, c'est-à-dire depuis 1989, la superficie destinée à la culture de l'avoine a augmenté d'environ 25 p. 100 dans les Prairies. Nous avons également assisté à une importante hausse de la transformation de l'avoine dans cette région. La société Can-Oat Milling, qui possède des installations à Saskatoon, Portage la Prairie et Barrhead, est maintenant le plus important fournisseur industriel de produits à base d’avoine au monde.
Le Canada est un net importateur de pâtes alimentaires même si nous sommes de loin le plus grand producteur mondial de blé dur. L'explication est simple: les entreprises hésitent à investir dans les secteurs où ils sont restreints à un seul fournisseur. Aussi longtemps que le monopole de la CCB demeurera en place, il y aura très peu d'investissements dans la capacité de mouture ou de maltage. En 2005, une des entreprises de maltage a acheté une malterie d'une valeur de 75 millions de dollars dans le Montana, sans tenir compte des principales régions productrices d'orge de brasserie au Canada. Les 75 millions de dollars auraient dû être investis dans l'Ouest du Canada. Il s'agit d'une malterie à laquelle les agriculteurs des Prairies sont incapables d'accéder directement.
Nous sommes également d'avis que l'élimination des barrières réglementaires, y compris du monopole de la Commission canadienne du blé, permettrait d'accroître les investissements du secteur privé dans la recherche sur le blé. À l'heure actuelle, les fournisseurs privés de semences sont réticents à investir dans la recherche menée sur le blé au Canada, étant donné le degré élevé d'incertitude qui plane sur l'acceptation d'une nouvelle variété par la CCB. Un sondage mené en 2007 par l'Association canadienne du commerce des semences a révélé que 74 p. 100 des travaux de recherche et développement dans le secteur privé étaient consacrés au canola, suivi du maïs et du soja. Moins de 5 p. 100 portaient sur le blé, même si celui-ci représente la plus importante culture au Canada en fonction de la superficie destinée à sa récolte. L'instant où la CCB deviendrait facultative, le secteur privé investirait beaucoup plus dans la recherche sur la sélection et le développement du blé.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour à tous les députés.
Je m'appelle Barry Grabo, et je suis président de Pulse Canada. J'exploite une ferme à Strathmore, en Alberta, qui se trouve à environ 35 minutes au nord-est de Calgary. Nous y produisons du blé, de l'orge, du canola et des légumineuses. Je fait aussi partie du conseil des producteurs de légumineuses de l'Alberta. Il s'agit de ma première comparution devant le Comité permanent de l'agriculture et, en tant que président de Pulse Canada, c'est tout un honneur pour moi que de représenter cette importante industrie au Canada.
Le secteur des légumineuses est fier du succès qu'il a obtenu ces 30 dernières années. La production de légumineuses au Canada s'est accrue au point où le Canada représente maintenant 40 p. 100 du marché mondial des légumineuses. Les exportations de pois du Canada correspondent à 58 p. 100 des échanges mondiaux, est les lentilles, à 40 p. 100. Le haricot destiné à la consommation humaine représente un secteur important d'activité dans les régions irriguées du sud de l'Alberta, au Manitoba, dans le sud de l'Ontario et certaines régions du Québec. Le Canada se classe parmi les cinq plus grands exportateurs mondiaux de haricots. La superficie destinée à la culture du pois chiche est relativement en baisse, mais depuis quelques années, le Canada arrive au deuxième rang des exportateurs dans le monde. Cette croissance du secteur prouve que nous étions une industrie concurrentielle et que nous continuons de l'être.
La question qui se pose néanmoins à nous aujourd'hui est la suivante: que devons-nous faire pour demeurer concurrentiels et améliorer notre compétitivité? La conjoncture économique mondiale a enseigné à de nombreuses industries qu'il fallait adapter leur modèle de gestion aux conditions changeantes du marché, sans quoi la chute peut être rapide et brutale. Le secteur agricole n'est pas à l'abri des risques de l'évolution des marchés.
Le secteur des légumineuses vient de rédiger un énoncé de sa vision. Ce document énonce notre stratégie pour demeurer vigoureux et continuer d'être un chef de file mondial. Ce document est complet, dans la mesure où vous pourrez vous enquérir auprès de chaque représentation provinciale des producteurs et organismes associés des priorités par région et par secteur d'activité; en l'occurrence, je souhaite aujourd'hui vous en présenter l'essentiel en cinq points.
Premièrement, l'agriculture devra toujours se réinventer sur la base de deux atouts fondamentaux: la sélection et l'agronomie.
Deuxièmement, nous devons réduire nos coûts en remédiant aux problèmes de transport et d'accès au marché.
Troisièmement, nous devons veiller à conserver nos marchés. Le Canada vend des légumineuses à plus de 150 pays.
Quatrièmement, nous devons également adopter une vision pour la croissance du secteur, y compris une stratégie de diversification. Le secteur des légumineuses considère qu'il est désormais en mesure de jouer un rôle nettement plus important dans le secteur des aliments transformés et que la demande de ses produits repose sur l'énorme potentiel des légumineuses en matière de santé et de nutrition.
Cinquièmement, nous prévoyons une augmentation d'autant plus forte de notre production, en partie grâce à la contribution positive des légumineuses à l'environnement. La culture des légumineuses, aussi bien que sa consommation, contribue à maintenir la population et, par le fait même, la planète, en bonne santé.
Permettez-moi maintenant de résumer trois domaines dans lesquels nous serions bel et bien en mesure d'accroître notre compétitivité.
Le transport: voilà un secteur sur lequel producteurs et négoce sont d'accord. Lorsque M. Bezan, l'ancien président de ce comité, a annoncé une contribution du fédéral à la stratégie du transport de Pulse Canada, en février 2008, nous nous sommes engagés à adopter une approche où les solutions seraient à la hauteur des difficultés que nous rencontrons dans ce secteur du transport. C'est exactement ce que nous avons fait dans le cadre d'un travail fort innovateur.
En un an seulement, Pulse Canada a conçu un logiciel qui mesure le rendement du système de transport et aide à cerner les lacunes qui nécessitent des solutions commerciales ou réglementaires. Nous avons relevé des secteurs où des investissements dans les infrastructures permettraient d'accroître l'efficacité. Nous avons formé un groupe de travail sur le transport, composé de représentants d'entreprises de chemins de fer, de navigation, d'expédition de fret et de transbordement partout au pays. Ce groupe travaille à améliorer le processus au moyen d'une approche multi-organisationnelle visant à régler les problèmes et demande à tous les maillons de la chaîne de travailler ensemble à l'élaboration d'une solution qui conviendrait à tous.
Depuis le début, les intervenants du secteur des légumineuses insistent pour que l'approche soit axée sur la définition des problèmes et la recherche de solutions. Il convient d'ailleurs de féliciter Agriculture et Agroalimentaire Canada pour son appui à ces initiatives. Nous espérons que le gouvernement continuera d'établir des partenariats avec l'industrie pour régler les questions liées au transport dans le cadre du programme « Cultivons l'avenir ». Le gouvernement peut continuer d'appuyer les efforts qui renforcent le développement de solutions commerciales aux problèmes de transport.
Ces solutions devront favoriser la transformation à valeur ajoutée. Elles devront appuyer l'expédition de produits à identité préservée et favoriser la diversification des produits afin d'améliorer notre compétitivité. C'est ce qui permettra en grande partie à l'industrie de l'agriculture de demeurer concurrentielle. Nous devons nous engager à tous les niveaux pour nous assurer qu'on cherche des solutions commerciales et qu'un cadre réglementaire adéquat est en place au cas où le système commercial ferait défaut.
Permettez-moi maintenant d'aborder le volet du négoce. Une entente mondiale à l'échelle de l'OMC reste, tout compte fait, la seule solution capable de venir à bout des problèmes sous-jacents liés à la production et aux subventions à l'exportation qui faussent les échanges. Bien que le processus soit actuellement en cours, nous ne pouvons pas ignorer l'importance de signer et de ratifier des accords commerciaux bilatéraux harmonisés à ceux de nos concurrents.
C'est bien simple. Pour être concurrentiels, nous devons pouvoir exporter nos légumineuses et disposer des mêmes droits tarifaires que ceux dont bénéficient les autres pays exportateurs. Même si nous nous réjouissons du fait que le Canada ait signé des accords commerciaux avec le Pérou et la Colombie, qui offrent le même accès que celui négocié par les États-Unis, ces accords canadiens n'ont pas encore été ratifiés.
L'accord commercial des États-Unis avec le Pérou est entré en vigueur le 1er février dernier; par conséquent, les légumineuses du Canada destinées au Pérou sont frappées d'un handicap douanier de 25 p. 100. C'est la même chose en ce qui concerne nos exportations en Colombie. En 2008, nos exportations à destination du Pérou et de la Colombie se chiffraient à près de 80 millions de dollars. La Colombie est le deuxième plus gros marché d'exportation pour ce qui est des lentilles vertes, et le Pérou représente un important débouché, autant pour les pois que pour les lentilles.
La République dominicaine fait partie des cinq principaux acheteurs de haricots secs du Canada, mais comme au Pérou, un accord américain nous désavantage déjà. Malheureusement, les négociations sont loin d'avoir atteint le seuil d'efficacité souhaitable. Le Canada doit donc achever les négociations en cours et s'assurer de récupérer la parité douanière nécessaire pour demeurer concurrentiel sur ce marché. En raison d'un accord des États-Unis avec le Maroc, nous sommes également confrontés à un important désavantage douanier de 50 p. 100 relativement à nos exportations de lentilles au Maroc. Nous recommandons donc fortement au gouvernement canadien de poursuivre des négociations avec le Maroc qui seront bénéfiques pour les producteurs de lentilles et de blé dur.
Tous ces pays commerçants se sont dits favorables à la conclusion de ces accords. Les légumineuses sont censées être des aliments bon marché, et des droits tarifaires élevés ne font que les rendre plus dispendieuses.
Maintenant, monsieur le président, je vais aborder brièvement la question des produits de protection des cultures au Canada.
Pulse Canada travaille étroitement avec les organismes de réglementation dans l'industrie de la protection des cultures pour s'assurer que nous ayons accès à tous les nouveaux produits de protection des cultures, en partie parce qu'ils sont bénéfiques sur les plans de la santé et de la protection de l'environnement. Nous veillons également à ce que les producteurs canadiens puissent se procurer les produits existants à des prix compétitifs.
Le remplacement du programme d'importation pour approvisionnement personnel renfermait quatre volets, et je vais vous dresser le bilan du rendement de trois de ces volets qui revêtent une grande importance pour le secteur des légumineuses.
En ce qui a trait à l'étiquette et à l'homologation de l'ALENA, six produits au total ont été homologués, mais ce petit nombre ne fait que masquer l'important potentiel de l'étiquette de l'ALENA d'établir des règles équitables en matière de prix et d'accessibilité et d'accélérer le processus nécessaire pour que les organes de réglementation entreprennent des examens conjoints. L'ARLA mérite notamment nos félicitations puisqu'elle travaille au-delà du mandat de l'ALENA et collabore avec l'Union européenne, l'Australie et les États-Unis à l'examen des nouveaux produits.
Nous considérons que les changements apportés au processus d'homologation des produits génériques sont positifs, mais il n'en demeure pas moins qu'il y a un arriéré de quelques 60 produits génériques dans le système à l'heure actuelle. Parmi ces produits, on retrouve de nombreux glyphosates génériques — le produit à l'origine de tout ce débat — ainsi que des produits essentiels contre les mauvaises herbes graminées.
Que peut-on faire? Le fait d'augmenter et de cibler les ressources et d'apporter des changements au processus devrait permettre de réduire ces retards. Pulse Canada a toujours réclamé des changements à l'ARLA afin que celle-ci puisse simplifier son travail, se concentrer sur les questions de santé et sécurité et modifier son contrôle de l'efficacité des produits en vue de libérer des ressources lui permettant de respecter les échéanciers et les objectifs qu'elle s'est fixée. Si nous voulons accroître la compétitivité du secteur agricole, nous devons absolument veiller à ce que l'ARLA dispose des ressources adéquates et d'un processus simplifié qui feront en sorte que ces produits génériques seront commercialisés le plus rapidement possible. Nous sommes d'avis que les retards dans l'homologation des produits génériques pourraient devenir problématiques à mesure que nous amorçons la période d'ensemencement et constatons des disparités au niveau des prix entre le Canada et les États-Unis pour des produits indispensables comme les glyphosates.
Troisièmement, dans le cadre du PIAPDA, on a approuvé 15 produits admissibles à l'importation des États-Unis. D'ailleurs, l'importation des produits figurant sur cette liste ne s'est pas fait sans problème. Je sais que de nombreux agriculteurs s'attendent à ce qu'il y ait davantage de produits qui apparaissent sur cette liste. Nous sommes déçus, mais nous devons reconnaître que le PIAPDA repose sur la participation et la collaboration des entreprises ainsi que sur la rapidité et l'efficacité avec laquelle l'ARLA traite ces ressources.
Mon temps est écoulé, mais permettez-moi de conclure en vous racontant une anecdote qui illustre le célèbre conseil de Wayne Gretzky selon lequel il faut toujours devancer la rondelle. En avril, un essai clinique humain, financé par le gouvernement fédéral dans le cadre du Projet d'innovation en légumineuses, sera présenté à l'occasion de la prestigieuse conférence sur la biologie expérimentale tenue en Nouvelle-Orléans. Notre conseil a eu accès aux résultats des recherches, et nous espérons que les travaux du Dr Zahradka sur les légumineuses suscitera beaucoup d'intérêt.
Laissez-moi vous donner un aperçu de ce qui se profile à l'horizon. Le producteur de légumineuses pourrait bel et bien, dans les années à venir, supplanter le pharmacien et ses pilules dans le traitement et la prévention de problèmes de santé courants comme le diabète et les maladies cardiovasculaires.
Mais surtout, nos solutions promettent de faire beaucoup plus que simplement régler le problème. Cela montre à quel point le secteur des légumineuses mise sur son succès. Je veux toutefois être prudent en disant cela, mais devançons la rondelle. Mettons-nous au travail. Les parlementaires peuvent faire leur part, et lorsque le financement sera accordé au programme Cultivons l'avenir, l'industrie des légumineuses à grain prendra la relève et ne visera pas moins que l'excellence.
Merci.
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Merci beaucoup, et merci de me donner encore une fois cette occasion de témoigner devant votre comité.
Je tiens à signaler que nous avons présenté un mémoire dans les deux langues officielles.
Permettez-moi d'abord de vous dire quelques mots au sujet de l'Association canadienne du commerce des semences. L'association réunit quelque 130 compagnies membres de partout au Canada, allant de petites exploitations agricoles à d'immenses multinationales. Ces entreprises sont actives dans tous les domaines de la sélection végétale, de la commercialisation, de la distribution, de la production et de la vente de plus de 50 différentes espèces végétales et de centaines de variétés, y compris des céréales, des oléagineux, des fourrages, du gazon, des légumes et des fleurs. L'ACCS a pour mission de favoriser un environnement qui contribue au succès de ses membres et ses clients.
J'aimerais avant tout remercier le comité. Par le passé, j'ai pu m'adresser à quelques reprises au comité, particulièrement sur la question de la DVG, et je tiens à dire qu'après six ans au cours desquels aucune nouvelle variété de blé d'hiver n'a été présentée, trois nouvelles variétés ont été homologuées cette année, et ce, en grande partie grâce à l'abolition de l'exigence de la DVG. Cela prouve que le comité prend des mesures concrètes qui ont de réelles conséquences pour l'industrie.
Nous croyons qu'il y a un lien très étroit entre l'innovation et la capacité concurrentielle. Cela a d'ailleurs été reconnu par Agriculture et Agroalimentaire Canada dans le cadre de l'élaboration de sa politique en matière d'agriculture et d'agroalimentaire. Le document portant sur l'innovation et la compétitivité l'énonce clairement. À elle seule, la productivité ne peut plus soutenir l'avantage comparatif du Canada. L'innovation est la clé d'une capacité concurrentielle accrue. De plus, elle peut améliorer l'avenir du secteur tout en profitant aux producteurs.
L'innovation en agriculture commence au niveau de la semence. C'est ce que nous ont dit également les producteurs de canola et de blé qui ont comparu plus tôt. Nous sommes d'avis que la sélection des végétaux et la recherche ont été très bénéfiques pour les agriculteurs, les transformateurs et les consommateurs de partout dans le monde, et continuent de l'être aujourd'hui. Selon L'ACCS, pour accroître la capacité concurrentielle de l'industrie agricole, il est essentiel de créer un environnement propice à l'innovation.
Avant d'aborder la question de la compétitivité, j'aimerais prendre une minute pour parler de la concurrence, car cela faisait partie des points à traiter lors de notre comparution. Notre secteur est certes hautement concurrentiel. Il y a près de 1 000 établissements semenciers agréés partout au Canada impliqués dans la manutention, la distribution, la transformation et la vente des semences. Nous pourrions même aller jusqu'à dire que notre industrie livre une concurrence parfaite étant donné que le prix des semences se rapproche du coût de production minimal.
Les producteurs ont accès à des milliers de variétés de plus de 50 différentes espèces végétales à partir desquelles choisir, et il y a pratiquement des centaines de nouveaux produits présentés chaque année. Cependant, nous croyons qu'il pourrait y en avoir beaucoup plus dans le cadre d'un système de réglementation amélioré.
De plus, nous divulguons toute l'information concernant le rendement du produit, ce qui améliore la compétitivité de l'industrie, par le biais d'essais officiels menés partout au pays. L'information est également publiée à l'intention des producteurs. Si nous avions des systèmes de réglementation et de propriété intellectuelle plus souples, selon nous, notre industrie pourrait être encore plus concurrentielle au Canada.
Le secteur canadien des semences est également concurrentiel à l'échelle internationale. Nous pouvons le constater par l'importance des exportations pour notre secteur du marché. Quinze pour cent des semences vendues au Canada sont exportées. Le Canada exporte beaucoup plus de semences qu'il en importe. En fait, au cours des dernières années, l'excédent commercial du Canada dans le secteur des semences est passé de 4 p. 100, en 2002, à plus de 40 p. 100, en 2007.
L'industrie des semences au Canada contribue de façon importante à l'économie globale. En 2007, elle a rapporté un total de 3,95 milliards de dollars et a fourni un emploi à plus de 14 000 Canadiens.
Le secteur privé, qui fait partie de l'Association canadienne du commerce des semences, joue pour beaucoup dans le succès des producteurs. En fait, le secteur privé effectue 39 p. 100 de l'investissement total dans la recherche et le développement des végétaux, ce qui en fait le plus grand investisseur dans ce domaine. Il est suivi d'Agriculture et Agroalimentaire Canada, qui représente 21 p. 100 de la sélection végétale et la recherche, des provinces, avec 6 p. 100, et des contributions, qui correspondent environ à 4 p. 100.
Les compagnies membres de l'ACCS ont investi plus de 56 millions dans la sélection végétale en 2007, ce qui équivaut à 26 p. 100 de leur budget d'exploitation combiné, et prévoient presque doubler cet investissement à 106 millions de dollars d'ici 2012.
Il y a toutefois une situation sous-jacente à tout cela. En 2012, 96 p. 100 des investissements du secteur privé iront à trois types de culture à savoir le canola, le maïs et le soya. Les investissements au titre des céréales, des plantes fourragères et des autres cultures vont diminuer d'ici 2012.
Il y a un lien direct à établir entre le niveau d'investissement du secteur privé et les cadres en place en matière de réglementation et de propriété intellectuelle, lesquels influent bien sûr directement sur l'utilisation de semences homologuées.
Premièrement, le secteur des semences est l'un des plus réglementés au Canada. Avant de pouvoir mettre de nouveaux produits à la disposition des agriculteurs, notre industrie doit composer avec trois ministères administrant cinq lois différentes, sans compter leurs règlements d'application. Mais considérons l'un des problèmes les plus importants que nous devons actuellement traiter, celui de l'homologation des variétés.
Depuis plus de 20 ans, notre industrie multiplie les efforts pour moderniser le système canadien d'homologation des variétés de semences. La plus récente série de consultations est en cours depuis maintenant dix ans. On cherche à assouplir le système de manière à permettre une homologation plus rapide et plus efficiente des différentes variétés au bénéfice des agriculteurs. En juin 2008, nous pensions avoir finalement réalisé certains progrès lorsque des modifications réglementaires visant la mise en place d'un système d'homologation en trois parties ont été publiées dans la partie I de la Gazette du Canada. Le délai octroyé pour commenter les changements proposés a pris fin en août 2008, mais nous n'avons rien entendu depuis.
Même si nous arrivons à mettre en place ce cadre d'homologation, le processus ne sera pas nécessairement plus rapide ou plus efficient. Exception faite de quelques variétés mineures, aucune culture n'a été classée dans l'un des groupes et il faudra encore apporter des changements à la réglementation pour ce faire.
Pour les trois cultures bénéficiant d'investissements élevés du secteur privé, on a été en mesure de composer avec cet aspect, que ce soit dans le cadre du système ou ailleurs. Les structures établies pour le canola et le soya sont étroitement reliées à la chaîne de valeur et se prêtent donc davantage à une adaptation visant la rationalisation du processus d'homologation. Le maïs n'est pas assujetti à l'homologation des variétés et c'est la même chose pour d'autres cultures comme le soya non oléagineux. C'est ce qui a permis une bonne croissance dans ces secteurs où les agriculteurs ont bénéficié de primes considérables.
Pour leur part, les cultures fourragères demeurent assujetties à toutes les exigences strictes de l'homologation des variétés. Ainsi, il n'est pas rare qu'on exige une recommandation pour l'homologation, alors qu'il n'existe même pas de comité à cette fin. Les investissements privés dans la recherche et la sélection des céréales fourragères comptent maintenant pour moins de 1 p. 100 du total des investissements dans le secteur.
Il y a d'autres cas où nous pourrions vous montrer de façon très claire que le système réglementaire en place est un fardeau pour notre secteur et ne permet pas une adaptation rapide. Bon nombre de nos membres continuent d'éprouver des difficultés avec le processus d'approbation des nouveaux aliments et aliments pour animaux. Les systèmes d'approbation pour le traitement des semences doivent être harmonisés davantage, surtout avec ceux des États-Unis, de telle sorte que nos agriculteurs ne soient pas défavorisés face à la concurrence.
Les cultures bénéficiant de la plus grande part des investissements du secteur privé en recherche et développement (canola, maïs et soya) partagent notamment un système amélioré de protection de la propriété intellectuelle. Pour la plupart de nos autres cultures, le Canada est fortement défavorisé à ce chapitre. En ma qualité de directeur général de SeCan, ici même à Ottawa, je peux vous en parler d'expérience. Nous distribuons la majorité des semences à pollinisation libre aux producteurs céréaliers de l'Ouest canadien. Je peux vous dire que, pour quatre des cinq plus importantes cultures au Canada, nous n'obtenons à peu près aucun investissement du secteur privé.
Les représentants du secteur nous ont dit que le blé connaissait également un déclin en raison de ce manque d'investissement, alors que le canola est en croissance.
Par ailleurs, nous estimons que l'instauration d'un incitatif fiscal pourrait permettre d'accroître le recours à des semences homologuées. Grâce à cet incitatif, un agriculteur pourrait augmenter de 155 p. 100 le coût des semences porté en déduction sur sa déclaration de revenus, ce qui lui permettrait d'utiliser sans distinction les semences homologuées ou ses propres semences. Nous sommes d'avis que l'on pourrait ainsi bonifier grandement la capacité concurrentielle en accroissant les investissements du secteur privé.
Merci beaucoup.
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Merci, monsieur le président.
Merci à vous tous pour votre présence.
Je ne veux pas m'attarder à la question de la Commission canadienne du blé, car l'endroit n'est pas bien choisi, mais j'aimerais qu'il soit porté au compte rendu que votre observation concernant l'imposition du monopole de la Commission canadienne du blé par le Parlement du Canada est erronée.
Une voix: C'est vrai.
L'hon. Wayne Easter: Non, c'est faux. En 1998, des modifications législatives ont été apportées par le gouvernement du Canada, à l'initiative de Ralph Goodale, afin de changer le processus électoral de telle sorte que les agriculteurs puissent assumer le contrôle de leur industrie. Ainsi, les producteurs ont fait entendre leur point de vue lors des dernières élections lorsqu'ils ont choisi huit des dix administrateurs qui sont favorables au guichet unique. C'est la décision qu'ils ont prise et notre parti a toujours été d'avis que c'était aux agriculteurs de faire ces choix. Les agriculteurs ont tranché et nous allons faire le nécessaire pour que les lois soient respectées, et non contournées comme souhaiteraient le faire certains de nos amis d'en face.
Pour revenir au sujet d'aujourd'hui, vous avez tous parlé de capacité concurrentielle, mais j'aimerais que vous me disiez par rapport à quoi exactement.
J'entends les libre-échangistes. Ils reviennent sans cesse à la charge. Nous en avons même eu dans l'industrie bovine et porcine. Lorsque les représentants des organisations nationales comparaissent devant notre comité, on croirait que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Il y a pourtant chaque jour des agriculteurs qui déclarent faillite dans différents secteurs. C'est comme si certains pensaient que nous vivons dans un monde merveilleux où chacun se livre équitablement au commerce dans un climat de saine concurrence. Ce n'est pas la réalité.
J'aimerais savoir s'il est possible d'obtenir une copie du mémoire de Pulse Canada. Je ne voudrais pas oublier ce qu'ils nous ont dit.
Merci, Gordon.
Voici mes questions. Premièrement, comment notre politique agricole se compare-t-elle du point de vue concurrentiel à celle établie dans la loi américaine sur l'agriculture? Ce sont nos principaux rivaux. Qu'est-ce que notre pays doit faire pour soutenir la comparaison?
Deuxièmement, de quels règlements devons-nous nous débarrasser?
Troisièmement, faut-il intensifier la recherche dans le secteur public — en se rappelant que le canola est le fruit d'une découverte des chercheurs du gouvernement à l'époque?
Ma quatrième question porte sur le transport. Nous sommes dans une certaine mesure à la merci du transport ferroviaire, et même à la merci des wagons porte-conteneurs à l'extérieur de la région de la rivière de la Paix. Que devrions-nous faire dans ce secteur? Faut-il revoir les coûts associés au transport ferroviaire? Quelles autres mesures pouvons-nous prendre dans le domaine du transport pour nous assurer d'être sur le même pied que les États-Unis?
C'était donc mes questions.