Tout d'abord, je vous remercie, monsieur le président, de cette invitation. Félicitations pour votre nomination, de même qu'à tous les membres de ce comité.
Nous apprécions grandement le fait que vous étudiiez la question de la compétitivité. Selon nous, c'est de toute évidence un objectif important.
Lors de nos dernières comparutions devant votre comité, nous avons parlé de questions en lien avec la gestion des risques opérationnels. Ces questions demeurent bien réelles. Nous n'avons pas l'intention d'entrer là-dedans aujourd'hui, mais si vous avez des questions, nous serons heureux d'y répondre.
Au moment où l'on se parle, une annonce sera faite en Saskatchewan. On vient de nous informer qu'il y aura une subvention de 40 $ par tête, ce qui, pour nous, continue de révéler qu'il reste à cet égard des lacunes que nous devons corriger sur le plan national pour éviter de nous retrouver avec une prolifération de programmes provinciaux. Selon nous, une approche nationale est toujours le meilleur moyen de régler ces problèmes, et nous continuerons de l'affirmer.
Nous comptons vous parler brièvement de l'étiquetage obligatoire du pays d'origine. C'est une question toute récente et très importante qui a un impact pour notre industrie et celle du porc. Et nous reconnaissons qu'il aurait été idéal que les producteurs de porc soient ici avec nous. Nous travaillons très étroitement avec eux.
Lorsque nous parlons de compétitivité — et j'ai eu l'occasion, il y a un certain nombre d'années, d'aider à présider une partie d'un groupe de travail sur le conseil de la compétitivité qui existait à l'époque —, il s'agit véritablement d'une combinaison de ce qu'il en coûte pour produire un produit et du type de valeur que nous pourrons tirer des marchés dans le monde.
Nous sommes une industrie axée sur l'exportation. Nous exportons traditionnellement vers près de 60 pays dans le monde. Cet accès reste affaibli, mais il demeure néanmoins très important pour nous.
Du point de vue de la perception des consommateurs, le boeuf canadien est très respecté à l'échelle mondiale. Et nous jouissons d'une excellente réputation. Nous sommes le plus grand exportateur de boeuf nourri au grain au monde. Je tiens à souligner que c'est notre force: produire du boeuf de haute qualité. Nous ne livrerons pas une concurrence en fonction des coûts avec l'Amérique du Sud, laquelle connaît une croissance. Elle dessert typiquement et dans une très large mesure des marchés comme la Russie et l'Europe.
Nous misons sur notre bonne réputation. Nous avons une stratégie de commercialisation mondiale qui cible différents marchés dans le monde. Et quand on parle de l'importance que cela revêt, nous devons revenir à la raison pour laquelle il est au bout du compte crucial d'acheminer certains produits jusqu'à certains consommateurs, non seulement pour l'industrie du boeuf, mais aussi pour n'importe quel éleveur de bétail dans ce pays.
Notre initiative d'avantages pour l'industrie du boeuf, à propos de laquelle, encore une fois, nous serons heureux de répondre à vos questions, est réellement l'un des principaux objets de notre stratégie globale de commercialisation. Nous pouvons vous distribuer des copies d'un document très complet là-dessus. Nous tablons sur la réputation que nous avons, et nous aspirons à être des leaders en matière de qualité, de service, de salubrité et de santé des animaux. Et le Canada est certes réputé pour ses infrastructures vétérinaires. Malgré les difficultés que nous avons éprouvées avec l'ESB et pour ce qui est de rouvrir les marchés, dans pratiquement tous les marchés qui se sont ouverts à nouveau, nous avons dépassé les ventes que nous réalisions avant l'ESB, à l'exception du Japon, où l'exigence relative à l'âge est si restrictive qu'elle nous empêche de produire suffisamment de bétail pour satisfaire à la demande là-bas. Nous espérons progresser sur ce plan afin de changer l'exigence pour un âge qui nous permettra de commercialiser considérablement plus de produits dans ce marché.
Tandis que nous entrevoyons l'avenir, je vous dirai que pratiquement toutes les études que nous avons vues, y compris un rapport publié récemment par Gira, un groupe de Paris qui examine la situation mondiale, de même qu'un certain nombre d'autres études internationales, prédisent une hausse de la consommation de boeuf d'ici 2015. En même temps, nous voyons des pays comme le Canada réduire leur production. Nous savons qu'il y aura des débouchés, et à mesure que les économies des pays s'amélioreront, nous croyons que nous aurons une occasion réelle de desservir ces marchés et de répondre à la demande. Mais la question est de savoir ce qu'il nous faudra pour qu'il soit rentable d'agir en ce sens. Que nous faudra-t-il pour arriver à un point où nous verrons la demande commencer à s'accroître de nouveau?
Nous voulons également discuter de notre cadre de réglementation. Un certain nombre de problèmes ont continué de nuire à notre capacité de concurrencer. Nous sommes d'avis que nous devrions considérer les choses autrement.
L'une des questions qui se posent, dans la perspective d'une instance de réglementation — et vous avez parlé de la question —, concerne la manière d'établir un équilibre entre un organisme de réglementation indépendant chargé de la salubrité alimentaire, dont vous avez entendu parler, et une industrie qui tente de commercialiser ses produits en basant sa réputation sur la qualité et la salubrité.
D'après nous, les pays qui sont des modèles de réussite dans le monde sont des pays axés sur l'exportation. Ils ne fabriquent pas seulement des produits qui répondent à leurs propres normes nationales. Pour notre part, nous satisfaisons aux normes de 50 ou 60 pays différents, et nous sommes particulièrement au courant des examens minutieux auxquels il faut se plier en arrivant dans ces pays. Nous croyons en une approche fondée sur les solutions quant à la suite à donner aux choses. C'est la collaboration entre l'industrie et le gouvernement qui crée le plus haut niveau de salubrité alimentaire. On ne peut procéder de façon purement solitaire à ses propres vérifications pour atteindre un niveau élevé de salubrité alimentaire. Tout est dans les systèmes, dans la manière de collaborer et dans la façon de trouver des solutions ensemble afin de créer une industrie compétitive et efficace qui sera très respectée partout dans le monde pour ces qualités.
Nous avons réalisé des progrès. Nous avons par exemple assisté à une réduction des arriérés en ce qui concerne l'approbation des produits pharmaceutiques, mais dans une certaine mesure, le problème a été résolu en partie grâce au fait que moins de gens présentaient des demandes. Nous avons aussi d'autres préoccupations que nous avons exprimées dans le cadre de la Table ronde sur la chaîne de valeur du boeuf, et l'objectif majeur de nos réunions précédentes consistait à déterminer comment commencer à prendre appui sur certain nombre de principes réglementaires pour rendre notre système plus efficace. Vous savez, il est intéressant de noter qu'à la suite de ces problèmes avec la listériose, un certain nombre de produits ont soudainement été approuvés très rapidement. S'ils avaient pu l'être avant, il aurait été utile de disposer d'un tel outil. Depuis 1998, nous adressons au gouvernement une requête concernant l'irradiation des aliments — l'une des technologies les plus efficaces qui puissent être utilisées —, et nous attendons toujours une réponse là-dessus. Cela indique clairement que l'industrie est tout aussi intéressée à trouver des solutions que le gouvernement, et de préférence avant que les problèmes ne surgissent.
L'une des choses que nous avons constatées au sujet de l'interdiction frappant les aliments du bétail, qui devient problématique lorsque nous collaborons, concerne l'approche réglementaire et la façon dont les gens conçoivent les niveaux de tolérance. Nous savons que lorsque l'interdiction a été instaurée... Il est question ici d'une différence entre des seuils de tolérance de 99,5 p. 100 et de 100 p. 100. Il n'y a pas de différence statistique concernant l'impact de l'efficacité de cette interdiction, mais la politique et le coût de sa mise en oeuvre prennent des proportions une multitude de fois plus élevées lorsqu'on adopte une telle approche. On se retrouve à rendre nos industries moins compétitives par rapport à nos semblables américains, en particulier.
Rappelez-vous que dans notre industrie, chaque fois qu'un animal fait l'objet d'un appel d'offres, il y a des entreprises de conditionnement canadiennes et américaines qui présenteront une soumission, si nous devons avoir un solide système d'appels d'offres. Lorsque nous créons une structure de coûts plus élevée au Canada, notre industrie de la transformation est placée dans une position désavantageuse et, au fil du temps, cela fera en sorte qu'on effectuera de moins en moins de transformation dans ce pays et que ce secteur d'activités ira davantage au sud de la frontière.
Lorsqu'on examine quels sont les seuils de tolérance réalistes — en travaillant ensemble à une approche basée sur les solutions — nous croyons que nous avons tous les deux l'objectif commun d'atteindre ce haut niveau de qualité et de salubrité, et nous jugeons qu'il y a des possibilités de coopérer plus efficacement. Mais tout cela se résume à un changement de culture grâce auquel nous verrons le caractère opportun et les avantages d'aborder la question de cette manière. Nous savons, par la réunion des présidents de tous les tables rondes, que toutes les autres tables sont très intéressées à ce qu'on s'assoie pour examiner l'approche réglementaire globale, et nous encourageons le comité à appuyer un réexamen de tout ce dossier d'une manière très constructive. Comment pourrons-nous examiner, par exemple, le cas de l'Agence canadienne d'inspection des aliments ou d'autres éléments — il pourrait s'agir de l'environnement — et faire progresser le travail de manière positive? Nous pourrons trouver des solutions créatives et efficaces.
Nous réfléchissons également aux moyens de devenir plus efficaces. Une des choses que nous avons vues il y a un an et demi, lorsque le dollar était remonté à la parité et que les coûts des grains avaient augmenté façon très radicale — dont une grande part, très franchement, avaient été artificiellement gonflés par les politiques en lien avec l'éthanol et le biodiésel partout sur le globe... Nous avons clairement observé certaines lacunes en ce qui concerne notre système; la manière dont nous avons traîné de la patte pour l'adoption de certaines nouvelles variétés de grain; les raisons pour lesquelles nous n'avons pas obtenu le même degré d'amélioration du rendement que le niveau observable au sud de la frontière; et les raisons pour lesquelles les entreprises n'avaient pas enregistré de produits et de variétés au Canada. Nous avons mené une étude très approfondie où l'on se penchait sur de nombreuses causes. Nous sommes le seul pays qui utilise « aliments nouveaux » dans sa définition relative à l'approbation des produits.
Par exemple, il y a un produit qui aurait été très utile pour réduire les taux de phosphate dans l'avoine, mais malheureusement, nous n'avons pu le faire approuver à temps au Canada, en raison de l'appellation « nouveau produit ». Ce produit a été approuvé et utilisé aux États-Unis, et il s'agit d'une variété que nous avons mise au point en Saskatchewan. Alors lorsqu'on se penchera là-dessus, ce qui deviendra très important, ce n'est pas seulement de créer un environnement favorisant la recherche, mais aussi de créer un environnement qui nous permettra d'utiliser les produits d'abord au Canada.
Encore une fois, pour en revenir à l'approche basée sur les solutions, nous ne sommes pas le plus grand marché. Alors, si l'on oeuvre dans l'industrie et qu'on tente de commercialiser ses produits, lorsqu'on commence à trouver une résistance ou à faire face à des difficultés au Canada, ira-t-on dans un plus grand marché? Cela nous oblige vraiment à créer une culture où nous travaillerons avec les entreprises et trouverons des moyens de faire adopter et enregistrer ces produits.
Je vous dirai également que la réponse ne se trouve pas seulement dans l'approbation des produits; il s'agit aussi de prix concurrentiels. Nous savons qu'aujourd'hui, il y a sur le marché certains produits pharmaceutiques, et qu'on pourra se procurer des produits identiques pour 25 p. 100 du prix aux États-Unis. Donc, il est crucial de continuer à permettre un accès pour l'entrée de ces produits au Canada, sur le plan des prix concurrentiels et de la capacité de produire les divers... Qu'on parle de boeuf ou de porc, au Canada, cela reste primordial.
Nous avons soulevé des questions relatives à l'interdiction frappant les aliments du bétail, dont j'ai parlé tout à l'heure. Maintenant, il est clair que les États-Unis adoptent une approche différente, qu'on qualifie de liste restreinte. Ils enlèvent la cervelle et la moelle épinière des animaux, alors qu'on enlève tout. Là-bas, ils ont le droit d'utiliser le produit en tant que fertilisant. Ici, on nous demande essentiellement de le détruire, de sorte qu'on ne puisse l'utiliser à des fins bénéfiques. Et pour être franc, nous n'avons vu aucun nouveau marché s'ouvrir en raison de cette exigence depuis sa mise en place, en 2007. Nous reconnaissons certainement l'importance d'avoir une interdiction visant les aliments du bétail pour maintenir notre statut de pays à risque maîtrisé. La veille de l'entrée en vigueur de cette règle, nous exportions de la viande et de la farine d'os dans un certain nombre de pays autour du globe. Nous avons enlevé les matières à risque spécifiées, et le jour suivant, nous n'avions plus l'autorisation d'exporter ces produits — bien qu'il soit parfaitement sécuritaire de les ingérer. De fait, ce sont de loin la viande et la farine d'os les plus sécuritaires que nous ayons jamais produites dans ce pays.
Mais encore une fois, nous sommes dans une position encore plus désavantagée sur le plan concurrentiel en conséquence d'une politique censée améliorer l'accès au marché planétaire pour notre pays. Nous avons tenté de régler ces problèmes, mais comme vous pouvez le voir, nous sommes un peu frustrés de l'absence d'avancées sur ce plan.
Lorsque notre capacité de mettre en marché tous nos produits partout dans le monde est réduite, cela a une incidence sur le découpage des carcasses de tous les animaux que nous transformons. Laissez-moi vous donner un exemple de certains éléments touchés. Nous estimons qu'on peut facilement réaliser un gain de 82 $ par tête en améliorant l'accès au marché. Par exemple, l'Égypte est le plus grand marché au monde pour ce qui est des coeurs. On peut vendre des poumons en Indonésie. Actuellement, si le marché n'est pas très bon, nous nous retrouvons à équarrir ces produits. Les pieds vont en Corée; le Japon est le plus grand marché du globe pour ce qui est des poitrines courtes, et Cargill High River était auparavant le plus important fournisseur des Japonais. Le foie allait en Russie. Toutes ces langues envoyées au Japon se vendaient à fort bon prix, et à bien des reprises, ces parties se retrouvaient équarries ou passaient par le moulin à viande au Canada à une valeur considérablement réduite.
Nous appuyons fermement l'annonce quant au fait de devancer le secrétariat du commerce, et nous invitons les intéressés à investir beaucoup d'énergie et d'efforts dans leur participation. Nous appuyons également sans réserve l'accent qui a été mis récemment sur les missions commerciales pour rouvrir les marchés partout dans le monde, et nous félicitons grandement le ministre pour les efforts qu'il déploie. Nous avons même le sentiment qu'il y aurait lieu d'agir davantage. Nous avons avancé la possibilité de nommer un envoyé spécial pour le secteur du boeuf au niveau ministériel, car lorsqu'on rencontre d'autres gouvernements, le statut des personnes participant aux rencontres revêt une importance. Il ne s'agit pas d'une critique envers le travail du ministre; c'est simplement une question du nombre de marchés auprès desquels il nous faut travailler aux termes de l'annexe, que le ministre est aussi plus ou moins tenu de respecter pour appuyer ses efforts.
Nous avons également proposé qu'on reconnaisse le fragile équilibre au Parlement. Il pourrait être judicieux qu'un certain nombre de membres des partis de l'opposition participent à ces missions et collaborent à ces efforts. À nos yeux, c'est l'une des choses les plus importantes qui pourraient arriver sur le plan de notre viabilité et de notre compétitivité à long terme.
Il existe d'autres problèmes. Par exemple, un certain nombre d'usines aux États-Unis ne transforment pas le bétail canadien parce que le marché coréen nous est fermé. On commencera à traiter les produits canadiens une fois que la Corée nous ouvrira son marché, mais en ce moment, les Coréens ne permettront pas que les produits canadiens entrent dans ces usines de transformation. Alors, encore une fois, cela a une incidence directe sur nos prix et sur ce qui nous sert de base de référence.
Il y aura des problèmes aux États-Unis. C'est le plus important marché au monde pour ce qui est du boeuf. On s'attend également à une croissance importante dans ce pays en raison d'une hausse démographique d'ici 2015, en même temps que l'offre américaine est à la baisse. Donc, nous savons que ce sera un important marché pour nous.
Chaque fois que nous nous retrouvons avec des coûts additionnels en entrant sur le marché... Bien sûr, nos compétiteurs américains n'ont pas ces coûts à assumer, parce qu'ils n'ont pas à entrer sur le marché américain; ils sont déjà là. Donc, toutes les mesures que nous pourrons prendre pour réduire les coûts frontaliers seront extrêmement importantes pour ce qui est du prix payé tous les jours de l'année à nos producteurs.
L'étiquetage obligatoire du pays d'origine est un dossier qui continue de nous préoccuper beaucoup. Nous avons été ravis lorsque le gouvernement a annoncé les consultations de l'OMC l'automne dernier. Nous avons assisté, dans la foulée de ces consultations, à une négociation visant à créer des règles plus flexibles. Et, tandis que nous étions encouragés par cette annonce, une fois que la nouvelle administration est arrivée en place et a commencé à y jeter un coup d'oeil, le secrétaire américain a malheureusement annoncé ce qu'il a appelé des « lignes directrices volontaires ». Mais il y a également une disposition restrictive qui prévoit que, s'il juge que l'industrie ne se conforme pas à ces directives, il cherchera à mettre en place une nouvelle règle pour imposer le respect des lignes directrices volontaires — ce qui, à notre avis, constitue une règle de facto.
Nous ne savons pas exactement comment l'industrie réagira, mais nous demeurons fortement inquiets. Ce qu'il propose est pire que ce qui avait été instauré l'automne dernier. Donc, nous nous attendons à une réponse énergique du Canada pour garantir que cela ne se produise pas, et nous avons dit que si cela commençait à arriver, cela revenait à une abrogation de l'entente conclue, et nous aurions encore une fois à retourner devant l'OMC. Nous travaillons là-dessus avec nos homologues mexicains également.
J'aimerais vous en dire bien plus au sujet de la réglementation quant aux différents domaines où, selon moi, nous pourrions clairement améliorer notre capacité de concurrencer. Nous sommes convaincus que les débouchés sont là. Si vous considérez certaines forces inhérentes au Canada... Prenez simplement le cas de ce qui arrive aujourd'hui en Californie, avec l'eau. Le Canada détient 10 p. 100 des réserves mondiales d'eau douce. Ce qui est intéressant avec nos réseaux hydrographiques, c'est que la plupart de nos rivières coulent dans le sens opposé à la population, alors que dans la plus grande partie du reste du monde, le courant va vers la population. Cela nous laisse croire qu'il s'agira là d'un avantage croissant dans l'avenir. Le Canada compte l'un des plus grands territoires agricoles au monde. Si nous sommes capables de travailler efficacement et d'ouvrir les marchés, nous estimons que le Canada demeurera l'un des plus importants producteurs d'aliments de la planète, et que notre industrie sera un élément important de ce groupe.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Merci de votre présence et de vos témoignages.
J'ai été élu en 2004, et déjà à l'époque le secteur du bétail vivait une crise depuis au moins un an. C'est en 2005 que j'ai été nommé porte-parole en matière d'agriculture. On s'est rencontrés régulièrement dans le cadre du comité. On a fait des rapports. J'ai moi-même été l'instigateur d'un débat d'urgence sur la crise dans le secteur du bétail, ici même à la Chambre des communes, ce qui a donné lieu à certaines mesures, notamment le projet de loi C-44, qui traitait des paiements anticipés. Ça bouge. Quelques marchés ont été rouverts, malgré tout. Par contre, vous êtes encore ici pour témoigner aujourd'hui, en 2009, sur cette situation de crise qui ne s'est pas résorbée, malheureusement.
Il y a plusieurs sujets à aborder, mais ma première question concerne ce qui se passe avec nos partenaires commerciaux américains. Il y a un mois environ, le ministre de l'Agriculture, M. Ritz, a décidé de ne pas entamer de poursuites auprès de l'Organisation mondiale du commerce concernant la décision des Américains sur l'étiquetage des produits d'origine, soit la norme COOL. Le secrétaire d'État, qu'on pourrait désigner comme étant le ministre de l'Agriculture américain, ne semble plus tenir le même discours qu'à l'époque où les Américains affirmaient avoir l'intention d'assouplir cette règle. Notre ministre, M. Ritz, s'était alors dit satisfait, assez pour ne pas entamer de recours devant l'OMC. Le ministre de l'Agriculture américain dit que la norme est volontaire, mais il menace d'imposer des amendes aux gens qui ne l'appliqueront pas aux États-Unis. On se rend compte qu'il y a un problème. Ça s'est produit le lendemain de la visite du président Obama ici, à la Chambre des communes. Le premier ministre devait justement discuter du fait qu'il est dangereux, en période de crise économique, d'appliquer des mesures protectionnistes à outrance.
Bien sûr, le président Obama n'est venu ici que quelques heures. On s'entend tous pour dire que malgré l'effet médiatique et le fait qu'on essaie de nous faire croire, du côté du gouvernement, que la bonne entente va régner, que ça va être parfait, qu'on est devenus de grands chums et qu'on a oublié George Bush, force est de constater que des mesures protectionnistes sont appliquées aux États-Unis. Je pense, concernant cette mesure, que ça nécessite une intervention rapide de la part du gouvernement.
Quels échos avez-vous eus de la décision américaine? Ce qu'on lit dans les médias, est-ce exactement ce qui va se passer? Croyez-vous que le Canada devrait intervenir un peu plus fermement concernant la norme COOL?
Ma deuxième question touche précisément ce dossier. Je pense que la Fédération canadienne de l'agriculture considère, si ce n'est pas déjà fait, la possibilité d'adopter une norme d'étiquetage. Elle ne serait pas nécessairement semblable à celle des États-Unis, étant donné qu'on ne veut quand même pas faire l'objet de poursuites. Selon vous, est-ce une réponse adéquate à ce que les Américains sont en train de faire?
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John pourrait vouloir ajouter quelque chose là-dessus, comme il assiste régulièrement à de nombreuses réunions aux États-Unis. Avant de venir travailler pour nous, il oeuvrait à notre ambassade des États-Unis. Je vais donc faire quelques brèves remarques, puis je laisserai John se prononcer.
Je pense qu'en ce qui concerne le dernier point, à savoir si nous devrions instaurer au Canada d'autres étiquetages obligatoires du pays d'origine que nos étiquettes « Produit du Canada », je rappelle à tous que le coût prévu de cette mesure qu'on tente d'appliquer chez nos voisins du sud s'élève à environ 3,9 milliards de dollars, avec des avantages négligeables pour les consommateurs. Donc, je ne crois pas qu'il soit judicieux d'adopter de mauvaises politiques pour remédier à d'autres politiques tout aussi mauvaises.
Je pense que nous voulons continuer de nous assurer que les normes soient fixées en fonction des solides principes de la transformation importante. Lorsque vous traitez un animal, il subit une transformation importante, et c'est ce que nous voulons à long terme. Même à l'époque où nous avons décidé de suspendre l'affaire, nous avons affirmé clairement que nous souhaitions maintenir l'ensemble de nos droits juridiques.
Le fait de créer davantage de souplesse ne règle le problème qu'en partie. Il y a toujours un problème de taille en ce qui concerne la manière dont l'étiquetage obligatoire du pays d'origine... Mais rappelez-vous que le procès devant l'OMC est un long et lent processus. Qu'il soit question de l'ALENA ou de l'OMC, il faut habituellement des années pour en arriver à une résolution. Nous avons parlé au ministre de la question, et dans un communiqué que nous avons diffusé au cours des derniers jours, nous avons enjoint le gouvernement de prendre toutes les mesures possibles pour régler le problème. Nous entendons par là qu'une intervention aux plus hauts niveaux du gouvernement sera maintenant cruciale. On nous a assuré qu'à ce niveau du gouvernement, on établirait le contact avec les États-Unis pour essayer de régler ce dossier directement.
Nous pensons que les efforts du secrétaire Vilsack... Comme vous l'avez fait remarquer, le moment qu'il a choisi pour annoncer sa décision était incroyable, et ce qu'il a proposé est pire que ce qui était en place auparavant. Nous croyons qu'il faut envoyer un message très clair pour signaler que c'est inacceptable.
Il est difficile de défendre une cause avant qu'une règle n'entre pleinement en vigueur, car nous avons affaire à la nouvelle règle finale — bien qu'il y ait une règle de facto qui représente un argument, et on pourra monter un dossier juridique là-dessus aux termes des accords de l'OMC. Au moment où l'on se parle, nous rassemblons des preuves pour étayer cette cause, alors lorsque nous arriverons à cette date... Mais de là à savoir si nous commencerons à voir l'industrie américaine suivre les directives volontaires, c'est la question à 60 millions de dollars.
La National Meat Association a précisé à ses membres qu'il serait malaisé d'agir ainsi, et ils ne suivront pas ces nouvelles directives. L'American Meat Institute vient de déclarer qu'il informerait le public afin qu'on décide de ce qu'on fera.
Nous allons surveiller de très près la situation au cours des quatre prochaines semaines. Malheureusement, l'une des choses qu'on pourra faire pour se conformer aux règles finales et aux nouvelles directives, c'est de simplement manutentionner les produits américains sans prendre en charge les produits importés. C'est un autre élément pour lequel il faudra garder l'oeil ouvert lorsqu'on surveillera la situation, afin de déceler si des entreprises qui auraient normalement traité des produits canadiens ne le font pas.
Nous allons faire pression pour qu'on réagisse de la manière la plus ferme possible. On nous a dit qu'on interviendrait aux plus hauts niveaux du gouvernement, mais nous surveillerons aussi la situation de très près. Nous apprécions le fait que vous portiez un intérêt spécial à ce dossier.
John, voulez-vous ajouter quelque chose?
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Je vous remercie beaucoup d'être venu malgré le court préavis. Comme chacun de nous, je vous en suis très reconnaissant.
Nous avons tous vu ou lu le rapport du Syndicat national des cultivateurs sur l'industrie bovine. À ce propos, j'aimerais vous remercier d'y avoir répondu. C'est bien de recueillir différents points de vue.
Je ne m'attarderai pas trop sur ces rapports. J'ai seulement une question à poser. L'une des principales raisons qu'invoque la Cattlemen's Association pour expliquer la baisse des prix est la diminution de la demande. C'est intéressant. J'aimerais avoir votre avis là-dessus.
J'ai été élu en 2006, et depuis que je suis ici, il semble que l'industrie bovine soit toujours en crise. Je remarque néanmoins que tout le monde a de bonnes intentions. Notre ministre est un agriculteur. Tout le monde entend bien faire, des deux côtés de la table; personne ne veut que l'industrie périclite. Mais en même temps, je constate que le système ne fonctionne pas. C'est toujours pareil. Il nous faut de nouvelles approches, mais franchement, j'ignore lesquelles.
J'avais pensé vous faire part aujourd'hui de la rétroaction que j'ai reçue de plusieurs producteurs sur le terrain pour avoir votre réaction.
L'histoire est typique; c'est celle d'un homme, à Stratford, qui dit ne plus pouvoir continuer ainsi. C'est tout. Son bétail ne lui rapporte plus rien. Ses enfants ne pourront continuer à travailler dans l'industrie. C'est une situation sans issue de laquelle il veut se sortir, car il perd de l'argent.
Il y a aussi ce propriétaire de ranch, à Keremeos, pas très loin d'où j'habite, qui se dit forcé de payer des cotisations au fond de développement pour le bétail et d'assumer les dépenses administratives de l'Association, alors que la situation dans les exploitations de naissage tourne au cauchemar. Si cela continue, la plupart des petits producteurs feront faillite. Tous ceux qui doivent rembourser des prêts hypothécaires se retrouveront sur la paille. Il n'y aura plus de relève.
Voilà tout ce que nous entendons.
Un monsieur de Moosamin, en Saskatchewan, a écrit une lettre dans laquelle il dit qu'actuellement, il obtient environ 400 à 500 $ pour une vache. Avant l'ESB, il en retirait entre 800 et 1 200 $. Ce sont des animaux destinés à l'abattoir de Brooks. À l'encan du parc à bestiaux de Heartland, à Virden, au Manitoba, il peut obtenir au maximum 36 $ la livre. Une bête de 1 000 livres lui rapporte 360 $.
Il ajoute qu'à Minot, dans le Dakota du Nord, il y a des ventes de bétail à la commission tous les vendredis matin. Les prix sont supérieurs de 10 ¢ pour le boeuf d'engraissage et de boucherie. Ici, il peut obtenir 38 ¢; là-bas, c'est 60 ¢. Le prix moyen pour des boeufs de boucherie est de 80 ¢ là-bas et de 45 ici. Ce monsieur précise que là-bas, le bétail ne semble pas d'aussi bonne qualité que le nôtre, pourtant les prix sont plus élevés.
Il conclut en posant deux questions. Pourquoi la Cattlemen's Association ne fait pas plus pour envoyer du bétail aux États-Unis? Pourquoi n'intervenons-nous pas davantage pour lutter contre cette notion d'approvisionnement captif dont nous avons parlé — c'est dans le rapport, et les Américains semblent commencer à réagir — pour redynamiser le marché?
Je vais m'arrêter ici afin que vous ayez du temps pour répondre.
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Ce sont des questions assez simples...
Tout d'abord, à propos de ce qui est arrivé à la demande, il faut savoir que plusieurs d'entre nous étaient très activement engagés dans l'industrie au cours des années 1980 et 1990. Certains affirment que l'arrivée de Cargill, en particulier, a entraîné la disparition de beaucoup de petits établissements, mais la plupart d'entre eux étaient déjà en très grande difficulté avant même qu'on ne décide de lever la première pelletée de terre. Bon nombre d'usines à étages désuètes ont disparu de l'industrie pendant cette période, pendant que d'autres, construites sur un niveau et où on avait mis en place des doubles quarts de travail, commençaient à se développer.
Vers la fin des années 1980, on a vu le début d'une modification très importante de la demande, davantage préoccupée par les questions sanitaires. On a également remarqué une très forte augmentation de la production et de la consommation de volailles.
Maintenant, il est intéressant de noter que depuis lors, nous avons connu un recul marqué de la demande de bœuf au Canada, mais une augmentation substantielle de la taille des troupeaux et de l'élevage de bétail. Cela n'arriverait pas si les exploitants perdaient de l'argent. En fait, nous sommes devenus, pendant cette période, le pays où l'engraissement des bœufs à l'auge se faisait le plus rapidement. Cela tient au fait que nous exportions énormément, partout dans le monde, notamment aux États-Unis grâce à l'entente canado-américaine. Ensuite, nous avons obtenu un avantage tarifaire au Mexique. Les États-Unis et le Canada se sont vu garantir l'accès en franchise à ce pays, alors que le reste du monde devait payer des droits de douane pour exporter au Mexique. Puis nous avons commencé à pénétrer le marché japonais.
Vers la fin des années 1990, la demande s'est stabilisée. On s'est davantage concentré sur la qualité des produits et leur mise en marché. Et depuis plusieurs années, les crises se succèdent — une sécheresse comme on en n'avait pas vu depuis 50 ans à Hay West; l'ESB en 2002; en 2003, notre dollar atteignait des records inégalés depuis 1954; et pour finir, la crise économique mondiale qui prend des proportions, selon certains, jamais vues en 80 ans.
Nous nous serions bien passés de tout cela, mais il faut savoir que pratiquement tout ce qui est arrivé échappait au contrôle de quelque « plan » ou intervention que ce soit. Ce fut un des épisodes les plus marquants de l'histoire de notre industrie. Le fait que nous ayons encore un fort pourcentage de gens, dans l'industrie, qui nous demandent de corriger le critère de viabilité... Le fait qu'ils soient encore ici pour parler du critère de viabilité en dit long sur leur capacité de résistance.
Les variations du prix des veaux sont dues au coût des céréales. Si les gens commencent à demander pourquoi... Eh bien, si nous commençons à adopter des politiques, un peu partout dans le monde, pour doper le prix des céréales, il faudra que nous nous interrogions sur le sens de ces décisions. Nous allons voir une diminution du coût des céréales et du carburant pendant un certain temps. La question est de savoir comment tirer le maximum de nos ressources.
L'an dernier, les coûts ont augmenté. Parallèlement, nous avons observé une inflation semblable de la valeur de nos produits de viande. Maintenant, nous enregistrons une déflation des coûts. Heureusement, cela ne s'est pas encore répercuté sur les coûts de la viande. La crise a entraîné une modification de la valeur de différents produits. Nous avons observé ce même phénomène dans les années 1980. On a commencé à voir des coupes de viande plus économiques et moins de ventes dans la restauration, et à retrouver davantage ces produits au détail.
Personne ne sait vraiment ce qu'il adviendra de la demande dans un avenir rapproché, mais nous croyons qu'il est possible de tirer un meilleur parti de nos ressources. Nous parlons beaucoup d'exportations. Nous faisons ces choses parce que cela a une incidence directe sur la valeur de chaque animal vendu.
En outre, lorsque nous examinons l'effet sur les exportations, nous voyons que chaque augmentation de la valeur d'un dollar entraîne un accroissement de 67 ¢ du prix des bovins vivants. Ainsi, pour chaque tranche de 100 $ gagnée en plus par l'industrie de la transformation, si cette relation historique existe, 67 $ revient aux éleveurs. Actuellement, il leur faut des prix plus élevés pour améliorer leurs revenus.
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Il y a une dizaine d'usines de transformation aux États-Unis qui sont importantes pour nos exportations de bétail. Soit nous y exportons des bovins d'engraissement, soit nous les engraissons ici au Canada, puis nous les expédions pour qu'ils y soient abattus immédiatement.
Lorsque l'étiquetage du pays d'origine est entré en vigueur, nous avons perdu l'accès aux deux tiers de ces usines. En gros, les entreprises américaines ont déterminé que le moyen le plus facile pour elles de se conformer à l'étiquetage du pays d'origine était simplement de ne plus accueillir de bovins en provenance du Canada à certaines usines.
Par exemple, Tyson, qui achetait du bétail canadien pour approvisionner quatre différentes usines, a décidé de suspendre ses importations à trois d'entre elles pour n'alimenter que Pasco, établi à Washington. Elle n'importait du bétail canadien que deux jours par semaine, et comptait réduire ses prix. C'était sa stratégie pour composer avec les complexités logistiques de devoir séparer le bétail et d'étiqueter la viande selon les différentes origines.
JBS a fait la même chose, de même que d'autres usines.
Heureusement, à l'issue des consultations à l'OMC, les Américains ont reconnu qu'ils avaient créé une structure dans laquelle le bétail canadien engraissé aux États-Unis avait un avantage sur le bétail canadien engraissé au Canada et ont accepté de confondre les deux différents groupes de bétail et d'y apposer la même étiquette.
C'est ce qu'on a appris en janvier et qui a poussé le gouvernement à vouloir suspendre l'affaire jusqu'à ce que l'on puisse évaluer les réactions du marché. Lorsque nous avons discuté avec les entreprises américaines, Tyson, par exemple, a proposé d'acheter notre bétail pour approvisionner deux autres de ses usines. Par conséquent, à l'heure actuelle, nous approvisionnons trois usines sur quatre, et la quatrième est liée aux problèmes avec la Corée dont Dennis a parlé plus tôt.
Chose certaine, il s'agit d'un aboutissement très favorable pour nous. Depuis septembre, nous accusions des pertes de 90 $ par tête de bétail en raison des circonstances. Nous croyons que cela nous permettra de récupérer une partie de cette somme, mais nous ne pouvons pas le savoir avant de voir les réactions du marché.
La semaine dernière, le secrétaire a indiqué que cette règle entrerait en vigueur à temps, soit le 16 mars. C'est une bonne chose. Toutefois, en même temps, j'ai l'impression — et je dis bien l'impression — qu'il donne d'une main et reprend de l'autre. Il a précisé qu'il voulait que les entreprises, sur une base volontaire, indiquent sur chaque paquet de viande, le pays où le bétail est né, a été élevé, puis abattu. Ainsi, le bétail devra de nouveau être séparé. La seule façon dont les entreprises peuvent s'y conformer, c'est probablement en reprenant leur stratégie, ou pire encore, en n'important plus de bétail en provenance du Canada.
Par conséquent, nous avons indiqué au gouvernement à quel point ce n'était pas une bonne chose. C'est pire que c'était. Nous devons prendre tous les moyens, voire retourner à l'OMC, si c'est ce qu'il faut faire.
Le ministre nous a dit qu'il évaluait la situation au jour le jour, qu'il tenait des discussions avec ses homologues et que les fonctionnaires en faisaient autant. Je pense que les députés devraient également consulter les membres du Congrès.
Si ces changements sont mis en oeuvre et que cela entraîne les conséquences négatives que nous appréhendons, nous retournons aussitôt négocier à l'OMC. Par conséquent, nous devons absolument tout faire pour empêcher que cela ne se produise.
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Merci, monsieur le président.
Merci à vous de participer aux travaux de notre comité.
D'abord et avant tout, je tiens à vous présenter mes excuses pour les 10 minutes à peine que nous vous avons octroyées pour votre exposé. Nous recevrons la semaine prochaine les représentants du Syndicat national des cultivateurs et les membres de l'opposition ont convenu de leur accorder au moins une demi-heure pour ce faire. Ce n'est pas ce que nous souhaitions de ce côté-ci.
J'ai quatre questions pour commencer. Dennis, vous avez indiqué au début de votre déclaration que certaines provinces allaient à l'encontre non seulement de vos recommandations, mais aussi du gouvernement fédéral dans le contexte des négociations fédérales-provinciales. De quelles provinces s'agit-il? Pourriez-vous nous aider à y voir plus clair?
Deuxièmement, il y a la question de la syndicalisation des travailleurs qui entre maintenant en jeu en Ontario. Vous venez de parler de la main-d'oeuvre étrangère qui vient travailler dans nos usines. Nous savons que, malgré toute la technologie qui a été introduite, le fonctionnement des usines de transformation exige encore beaucoup de main-d'oeuvre et on doit faire appel à de nombreux travailleurs étrangers. Je me demandais si vous pourriez nous dire dans quelle mesure cela influe sur notre capacité concurrentielle, actuelle ou future, car il est possible que vous ne le sachiez pas encore.
Troisièmement, je tiens toujours à revenir aux exportations, car c'est un aspect que nous avons examiné en long et en large. Comme vous l'avez mentionné précédemment, le succès de l'industrie dans un contexte d'ouverture des marchés dépend de sa capacité d'accès auxdits marchés. Vous nous avez dit que nous étions le plus important exportateur de boeuf de grain au monde. Je ne détesterais pas que vous nous parliez des possibilités que vous entrevoyez à ce chapitre ou des mesures que nous pourrions prendre dans ce créneau particulier en raison de la grande popularité du boeuf que nous produisons.
J'aimerais aussi que vous nous entreteniez de certains des coûts que nous devons assumer. John, vous avez indiqué qu'ils pouvaient atteindre 250 $ la tête. Je ne crois pas que je me rendais compte à quel point le secteur de l'automobile peut avoir une incidence sur l'industrie bovine, car on retrouve maintenant très peu de véhicules qui ne renferment pas de cuir, pour leurs sièges ou leur revêtement, notamment. J'aimerais donc avoir votre point de vue à ce sujet.
Il y a un chiffre qui m'a frappé. Vous avez parlé d'au moins 82 $ par tête, en moyenne, si nous ne parvenons pas à ouvrir ces marchés, ceux-là même dont nous discutons actuellement. Je voudrais que vous m'aidiez à comprendre un peu, car il y a bien des choses à faire pour parvenir au but. J'ai toujours dit que si vous voulez manger un éléphant, vous ne pourrez pas le faire en une seule bouchée, alors il va de soi que l'ouverture de ces marchés et l'expansion...
Il ressort de mes conversations avec des consommateurs canadiens que les animaux de boucherie nous offrent certaines parties que l'on juge davantage propices à la consommation, mais il y en a certes d'autres qui le sont tout autant mais que nous ne mangeons pas. Nous préférons sans doute ne pas trop y penser, mais il s'agit de produits fins pour les consommateurs d'autres pays. Alors, je crois qu'on en revient toujours à la question du marché et de la capacité d'expansion de celui-ci.
Quatrièmement, vous avez un rapport d'un conseil de développement des marchés, ou quelque chose du genre. Je vous prie de m'excuser, mais je n'en ai pas le titre exact. Je ne sais pas si vous pourriez nous en dire davantage à ce sujet, car je ne suis pas certain que tout le monde comprenne bien le contenu de ce rapport et son utilité.
Merci, monsieur le président.