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Bonjour, monsieur le président et membres du comité.
Comme vous le savez, je suis accompagné de mon vice-président Michel Arpin et d'Annie Laflamme, notre directrice des Politiques et demandes relatives à la télévision de langue française.
Je tiens d'abord à remercier le comité de nous avoir invités à exprimer nos points de vue sur une question d'une telle importance nationale, les Jeux olympiques et paralympiques de 2010. Dans moins d'un an, le Canada, hôte des Jeux olympiques et paralympiques d'hiver 2010, accueillera des athlètes, des médias et des spectateurs venus de dizaines de pays.
Les compétitions seront diffusées à l'échelle mondiale, dans une multitude de langues. Au Canada, certains francophones pourraient pourtant être privés d'une couverture des Jeux olympiques dans leur propre langue, s'ils regardent une chaîne généraliste.
Le Comité international olympique a accordé les droits de radiodiffusion au Canada à un consortium qui comprend CTVglobemedia et Rogers Media. D'après ce qui est convenu pour le moment, les Jeux olympiques seront diffusés en français au réseau de télévision généraliste TQS ainsi qu'aux services spécialisés Réseau des Sports (RDS) et Réseau Info-Sports (RIS). Le Réseau de télévision des peuples autochtones consacrera également une partie de la grille de sa programmation de langue française aux Jeux olympiques.
[Traduction]
Le consortium entend offrir gratuitement les signaux de TQS, de RDS et du RIS aux câblodistributeurs qui fournissent des services de télévision numérique dans les marchés desservant une majorité d'expression anglaise, et ce, pendant toute la durée des Jeux olympiques. Malheureusement, une telle décision du consortium laissera pour compte un petit nombre de francophones qui ne reçoivent que les signaux de télévision par ondes hertziennes ou qui sont abonnés au câble analogique. Leurs options seront limitées. Ils pourront soit se tourner vers les télédiffuseurs de langue anglaise, soit se servir d'Internet ou d'un appareil mobile, pour ceux qui disposent d'un tel accès.
[Français]
Idéalement, il faudrait à notre avis que CTVglobemedia et Radio-Canada concluent une entente qui autoriserait Radio-Canada à diffuser les événements à son réseau de télévision français. Radio-Canada devrait à tout le moins pouvoir diffuser les événements principaux, tels que les cérémonies d'ouverture et de clôture des jeux.
Quels sont les efforts que le CRTC a faits? En janvier, nous avons tenu une audience publique afin d'examiner les services de radiodiffusion offerts dans les communautés de langue officielle en situation minoritaire au Canada. CTVglobemedia et Radio-Canada ont tous les deux comparu devant nous lors de l'audience. Nous avons donc profité de cette occasion pour ramener la question des Jeux olympiques sur le tapis.
Au premier jour de l'audience, Radio-Canada nous a indiqué que les pourparlers avec le consortium en étaient au point mort. Nous lui avons alors rappelé qu'en tant que diffuseur public, la société se devait de servir les Canadiens dans les deux langues officielles, d'un océan à l'autre. De plus, seule Radio-Canada est en mesure d'offrir par ondes hertziennes la couverture des Jeux olympiques aux communautés de langue française en situation minoritaire.
Le lendemain, nous avons interrogé CTVglobemedia. Lorsque nous avons suggéré que les télédiffuseurs reprennent les pourparlers, M. Rick Brace, président de Revenus, planification commerciale et sports chez CTVglobemedia, a répondu: « À notre avis, il est tout simplement trop tard pour revenir en arrière et tenter de conclure quoi que ce soit ».
Selon nous, CTVglobemedia, à titre de télédiffuseur privé qui utilise le spectre public, doit veiller à ce que les Canadiens puissent voir des événements nationaux, comme les Jeux olympiques, dans la langue officielle de leur choix.
[Traduction]
Lorsque nous avons ouvert l'audience, nous voulions obtenir un engagement de la part des deux télédiffuseurs, mais les réponses obtenues n'étaient pas satisfaisantes. Nous les avons donc pressés de rouvrir les discussions et de trouver une solution pour faire en sorte que le plus grand nombre possible de Canadiens français, au Québec et ailleurs au pays, puissent regarder les Jeux olympiques en français.
Le 17 avril dernier, j'ai écrit à CTVglobemedia et à la SRC et leur ai demandé une mise à jour. Vous trouverez sous pli des copies de mes lettres et les deux réponses que nous avons reçues. Vous constaterez sans doute que les réponses parlent d'elles-mêmes.
Nous croyons avoir fait tout ce qui est en notre pouvoir. Seules des négociations commerciales pourraient aboutir à une entente, s'il n'est pas déjà trop tard, et le conseil ne peut pas intervenir dans ce genre de négociations. En revanche, le comité pourrait bien demander aux télédiffuseurs d'expliquer pourquoi ils n'ont pas réussi à trouver un terrain d'entente.
J'aimerais maintenant parler des nouveaux médias.
Durant l'audience publique tenue en janvier, nous nous sommes également penchés sur la disponibilité des services de radiodiffusion dans les nouveaux médias. Le conseil croit que ces services pourraient jouer un rôle clé pour ce qui est de mettre en valeur le reflet des communautés de langue officielle en situation minoritaire dans le système canadien de radiodiffusion.
[Français]
Il existe divers sites Web de réseautage social qui permettent aux gens de communautés dispersées ayant un intérêt en commun, tel que la langue, de se rassembler. Pensons à Facebook, par exemple, un logiciel de réseautage social que des francophones de la Saskatchewan, ou Fransaskois, ou encore des anglophones de Gaspé pourraient utiliser pour créer des groupes. Nous avons constaté, avec une certaine déception, que les communautés de langue officielle en situation minoritaire ne semblent pas avoir mis à profit le potentiel inexploité que recèle ce médium, qu'elles pourraient utiliser de différentes façons pour promouvoir leur épanouissement culturel.
[Traduction]
Les Jeux olympiques constituent l'occasion rêvée d'exploiter pleinement toutes les nouvelles plateformes. Le consortium nous a indiqué qu'il diffusera en mode continu sur ses sites Web toutes ses émissions, qu'elles proviennent de TSN ou de TQS. Il offrira des comptes-rendus et des vidéos en temps réel sur les appareils mobiles. Il sera également possible d'obtenir le service à la demande, ce qui vous permettra de regarder une compétition que vous auriez manquée plus tôt dans la journée.
Certes, il s'agit là d'une stratégie louable, mais une bonne partie du contenu n'est accessible qu'à l'aide d'une connexion Internet à large bande. Or, nous savons tous que la large bande n'est pas encore disponible dans de nombreuses régions du pays. Le dernier budget fédéral prévoyait 225 millions de dollars pour le déploiement du service Internet à large bande dans les collectivités éloignées. De plus, chacun des gouvernements provinciaux et territoriaux développe ses propres initiatives pour améliorer l'accès à la large bande.
Voilà qui est bien encourageant, mais ce n'est pas suffisant.
[Français]
Dans le rapport que nous avons présenté au gouvernement fédéral le 30 mars, nous avons recommandé que tous les ordres de gouvernement appuient la mise en oeuvre de l'accès à Internet à large bande dans les communautés de langue officielle en situation minoritaire dans les régions éloignées et rurales. À court terme, on pourrait opter pour des technologies économiques telles que l'accès à Internet par satellite ou par service sans fil.
[Traduction]
Pour terminer, quiconque travaille de près ou de loin à l'organisation des Jeux olympiques de 2010 se doit de faire honneur au pays. Les Canadiens doivent pouvoir regarder les événements qui se déroulent chez eux dans la langue officielle de leur choix. Le conseil y croit sincèrement, et c'est pourquoi nous avons encouragé CTVglobemedia et Radio-Canada à dénouer cette impasse. À notre avis, rien ne devrait les empêcher d'arriver à un compromis.
C'est avec plaisir que nous répondrons à vos questions.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie, monsieur von Finckenstein, d'être parmi nous ce matin, et je remercie également vos collègues.
Il ne s'agit pas de déterminer si le pourcentage est de 99 p. 100, 98 p. 100 ou 100 p. 100, mais de trouver une solution pour les gens qui n'ont pas accès au service. Tout le monde n'a peut-être pas de téléviseur à la maison. C'est possible. Toutefois, pour ceux qui en ont un, le but est de trouver une façon de leur offrir ce service.
Vous nous présentez des chiffres. Or, il y a ce qu'on appelle chez nous des oreilles de lapin. Ça ne coûte rien; ça vient avec le téléviseur. On n'a qu'à les placer sur le téléviseur. En fin de compte, tous ces coûts sont probablement une tentative de faire de l'argent sur le dos du pauvre peuple qui n'a pas les moyens de se payer des services pour regarder les Jeux olympiques.
Monsieur le président, vous nous avez remis des lettres échangées entre CTV et Radio-Canada. On finit par croire qu'il s'agit de bagatelles, qu'on s'enfarge dans les fleurs du tapis. Pourtant la date des jeux approche. Va-t-il falloir attendre jusqu'en décembre 2009 pour que tout le monde s'entende? On pourrait peut-être trouver une solution immédiatement.
Il y a chez nous des gens qui ne sont pas abonnés au câble. Dans leur cas, regarder les Jeux olympiques constitue un problème. Des francophones en milieu rural, ça existe au Nouveau-Brunswick. Les problèmes sont peut-être d'ordre financier, mais, pour le bénéfice du milieu sportif et de la population, ne pourrait-on pas démontrer un peu de bonne volonté?
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Merci, monsieur le président.
Les Chinois ont réussi à faire en sorte que les deux langues officielles soient utilisées, et ça s'est avéré un succès. Pourtant, le français n'est pas leur langue. En revanche, le Canada, dont les deux langues officielles sont le français et l'anglais, n'est même pas capable de desservir toute sa population. En effet, la proportion des gens qui ne pourront pas avoir accès à la diffusion des jeux est de 2,5 p. 100, ce qui équivaut au Nouveau-Brunswick au complet. C'est très significatif. Je sais que vous avez fait des pressions à ce sujet, monsieur von Finckenstein, et je ne vous blâme pas personnellement. Le comité cherche des solutions pour s'assurer que les Jeux olympiques ne seront pas un échec et que tout le monde y aura accès.
Pour ma part, j'habite à proximité de Montréal. Mon comté est dans les Laurentides. Or, une grande partie de la population n'a accès ni à Internet haute vitesse ni à Vidéotron ni même à TQS. En effet, les gens qui ne sont pas abonnés au câble ne reçoivent pas TQS. Par conséquent, ils ne pourront pas capter les Jeux olympiques. C'est une situation difficile. Si je n'avais pas accès aux services de Vidéotron à la maison, je ne pourrais pas voir les Jeux olympiques en direct.
En situation de crise économique, la première chose dont les gens se départissent, c'est du service de câblodistribution, qui coûte cher. C'est ce qu'on observe présentement. C'est d'ailleurs pour cette raison que Vidéotron et Bell font beaucoup la promotion des antennes de style coupole.
Je suis inquiète à l'idée que la proportion de la population n'ayant pas accès à la diffusion des jeux soit beaucoup plus élevée que 4, 5 ou 6 p. 100. Sur la scène internationale, on ne ferait vraiment pas bonne figure. C'est très inquiétant. J'aimerais entendre vos commentaires à ce sujet.
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Ça nous rajeunit tous les deux.
Je dois d'ailleurs rendre hommage à M. von Finckenstein pour les progrès extraordinaires qu'ils a accomplis en apprenant non seulement la langue de Molière, mais aussi la nôtre, qui est celle de Rabelais.
Si vous le permettez, monsieur le président, j'aimerais revenir brièvement sur un commentaire de M. von Finckenstein qui m'a un peu chatouillé. C'est au sujet de cette boussole qu'est la Loi sur les langues officielles et du respect que le CRTC prétend avoir à son égard.
L'année dernière, j'ai suivi les audiences sur la radio communautaire qui se tenaient dans la région de la capitale nationale. Or, la décision rendue par le CRTC m'a déçu. J'ai fait part publiquement de ma déception, à la suite de quoi le gouvernement s'est trouvé dans l'obligation de prendre une décision sans précédent, à savoir celle d'ordonner au CRTC de revenir à la case départ. Récemment, d'autres audiences portant sur ce sujet ont eu lieu.
Concernant le dossier qui nous préoccupe aujourd'hui, qui nous frustre énormément et qui, selon vos dires, vous frustre aussi, il faudrait que tout le monde essaie un peu plus fort. Il y a quelques années, dans le cadre d'un autre dossier impliquant les radiodiffuseurs, des représentants de la Société Radio-Canada et du Réseau des Sports ont comparu devant le Comité des langues officielles. Je pense que c'était au sujet de la diffusion des parties de hockey. Les représentants de ces deux réseaux ont fait des déclarations devant le comité — et on présume que c'était sous serment — qui n'étaient pas conformes les unes aux autres. Le comité a alors forcé les deux parties à s'entendre, et finalement, le litige a été réglé.
[Traduction]
À votre avis, comment devrait-on définir les concepts d'accès équitable et de qualité égale, et comment devrait-on les appliquer à la diffusion des Jeux?
:
Je vous remercie. M. Frappier prendra la parole tout de suite après moi.
[Français]
Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du comité et son personnel, bonjour.
[Traduction]
Merci de nous avoir invités à discuter avec vous des projets enthousiasmants du Consortium médiatique canadien de diffusion olympique en ce qui concerne la couverture radiodiffusée en français des Jeux olympiques de 2010.
Je m'appelle Rick Brace, et je suis le président de la planification des revenus commerciaux et des sports à CTV inc. Je suis heureux d'être accompagné aujourd'hui de Gerry Frappier, chef de mission pour les services de radiodiffusion de langue française du Consortium médiatique canadien de diffusion olympique, et aussi président du Réseau des Sports, ou RDS, et du Réseau Info-Sports, ou RIS. Nous sommes tous deux accompagnés de David Goldstein, vice-président principal des affaires réglementaires à CTVglobemedia.
CTVglobemedia tire une énorme fierté du fait qu'il est partenaire radiodiffuseur officiel des Jeux olympiques de 2010 dans son propre pays. La garantie que nous offrons est la suivante: présenter le maximum d'heures de couverture sur le maximum de plateformes, couverture qui sera d'ailleurs la plus complète jamais vue. Nous nous engageons à raconter les histoires, à créer les héros et à bien faire connaître le nom des athlètes canadiens dans les foyers de notre pays, et ce, dans les deux langues officielles.
Pour accomplir notre vision, nous avons réuni certains des meilleurs services de radio et de télévision au Canada. Rogers est notre principal partenaire radiodiffuseur, mais nous travaillons également avec RDS, RIS, TQS, APTN et Corus Radio.
En tant que chef de mission pour le côté français, Gerry veillera à la coordination des activités avec nos partenaires, et il fait sien notre engagement d'assurer un niveau sans précédent de couverture en français. Il nous est possible d'assurer cette couverture jamais vue auparavant, car, pour la première fois, un radiodiffuseur canadien diffusera chaque seconde des événements en direct sur l'un de ses services de télévision de langue française, tout comme le feront ses services de télévision de langue anglaise.
Pour préciser, cela signifie que la totalité des 655 heures d'événements en direct des Jeux d'hiver de 2010, y compris les cérémonies d'ouverture et de clôture, le match de hockey de la médaille d'or et bien plus encore, seront diffusés dans les deux langues officielles. Cela n'a jamais été accompli jusqu'ici.
Passons maintenant aux autres plateformes de radiodiffusion. Nous avons accordé à Corus Radio — laquelle dispose de 10 stations de radio de langue française au Québec — l'accès exclusif à tout le contenu de RDS et de TQS. Cette mesure leur permettra de diffuser des reportages et les dernières nouvelles en direct, sur place, pendant les Jeux olympiques, y compris la description intégrale en direct des matchs des équipes de hockey masculines et féminines, et aussi d'assurer l'accès à la prise audio pour la télédiffusion simultanée des finales pour la médaille d'or et des entrevues avec nos athlètes. De plus, toute la couverture assurée par TQS et RDS sera diffusée en direct sur Internet et sera disponible sur demande sur notre plateforme à large bande.
Grâce à notre plan de diffusion des plus complets, les Canadiens pourront regarder un nombre illimité d'heures des Jeux et choisir ce qu'ils veulent, quand ils le veulent. En fait, il y aura plus d'occasions d'écoute que pour tous les Jeux olympiques précédents couverts par la presse électronique. Entre les services de télévision et ceux à large bande, 4 500 heures de visionnement d'événements olympiques seront accessibles aux Canadiens.
Gerry, s'il te plaît.
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Nous sommes conscients que le comité se préoccupe du fait qu'il ne sera pas possible, pour un petit pourcentage de Canadiens, de regarder les jeux. Je vous assure que depuis que nous avons obtenu les droits de diffusion pour les jeux en 2006, nous nous attachons à veiller à une distribution sur une très grande échelle et à davantage d'accessibilité pour les réseaux de langue française. Voici ce que nous avons accompli à cet égard jusqu'ici.
Nous nous sommes mis en rapport avec tous les services de câblodistribution et de satellite, tant de grande que de petite taille, à l'extérieur du Québec pour leur offrir les signaux de TQS, de RDS et de RIS afin qu'ils puissent à leur tour offrir l'accès gratuit à ces signaux à leurs clients qui ne sont pas actuellement des abonnés de ces chaînes.
Selon nos estimations, les six distributeurs les plus importants desservent 93 p. 100 des foyers équipés d'un service de câblodistribution ou de satellite à l'extérieur du Québec. Et tous les six ont indiqué qu'ils sont prêts à participer à notre offre de visionnement gratuit.
Le reste, soit 7 p. 100, est desservi par un total de 200 services de distribution de petite et de moyenne taille. Environ la moitié de ceux-ci sont représentés par la Canadian Cable Systems Alliance, la CCSA, qui a convenu de solliciter l'appui de ses membres quant à l'offre de visionnement gratuit.
Les distributeurs de services de télécommunications représentent près de la moitié de ces 7 p. 100, et nous sommes heureux de vous annoncer qu'ils ont fait bon accueil à notre offre.
Le reste des services de distribution indépendants, dont le nombre s'établit à environ 100, représente moins de 1 p. 100 des foyers desservis par le câble et le satellite à l'extérieur du Québec. Nous leur avons tous fait parvenir une offre écrite de visionnement gratuit et nous avons suivi nos lettres d'appels téléphoniques. Cependant, Il convient de préciser que la plupart de ces services sont de très petite taille et peuvent même englober de simples édifices, comme un motel, par exemple.
Nous nous sommes également mis en rapport avec l'Association des hôteliers de Vancouver, laquelle nous a aidés à assurer l'accès universel à nos services de langue française.
À l'heure actuelle, environ 96 p. 100 des francophones au Canada écoutent les stations de langue française qui diffuseront les Jeux olympiques, et ce pourcentage augmentera grâce à l'appui de nos partenaires distributeurs qui acceptent notre offre de visionnement gratuit.
Nous reconnaissons entièrement que la réussite de notre offre de visionnement gratuit dépend de la participation de nos partenaires distributeurs. Par conséquent, votre aide pour ce qui est de les encourager à ce que nos services puissent participer dans la plus grande mesure possible serait des plus appréciées.
Finalement, cette période de visionnement gratuit aura lieu pendant tout le mois de février, et pas seulement pendant la durée des jeux. Les téléspectateurs pourront ainsi participer aux préparatifs en prévision des jeux et à leur conclusion, de sorte que le mouvement olympique sera prolongé au-delà d'un simple événement sportif d'une durée de 17 jours.
Comme le sait probablement le comité, un nombre considérable d'athlètes canadiens qui participeront aux jeux sont issus du Québec, et comme Rick l'a fait remarquer au début de notre présentation, nous nous attachons à raconter leur histoire, à créer des héros et à faire en sorte que le nom de chacun d'eux soit connu dans tous les foyers canadiens. Nous sommes bien partis pour réaliser cet objectif.
Premièrement, nous avons réuni une équipe de production de langue française qui compte plus de 200 des spécialistes les plus renommés du domaine de la radiodiffusion. Leur seule tâche sera de veiller au maintien de la qualité la plus élevée. Ces personnes seront présentes sur tous les sites de compétition et réaliseront des productions autonomes à chaque endroit. Elles bénéficieront en plus d'une indépendance éditoriale complète.
Deuxièmement, la liste des personnalités en ondes est insurpassée. On y trouve le nom de plusieurs grandes personnalités les plus connues du monde du sport en français, tant à l'heure actuelle que dans le passé. Je vous donne quelques exemples: Alexandre Despatie, Jean-Luc Brassard, Richard Garneau, Pierre Houde et Gaétan Boucher. Je pourrais vous en nommer probablement plusieurs autres, si jamais cela vous intéresse. Ils sauront ajouter un aspect unique à leurs analyses et à leurs récits d'un point de vue d'athlète.
Troisièmement, nous avons créé et doté en personnel un bureau distinct de langue française à Vancouver, lequel est opérationnel depuis janvier et se charge de présenter les nouvelles et les mises à jour sur une base régulière.
Quatrièmement, nous avons entamé plusieurs projets de programmation préolympique uniques qui sont déjà présentés sur les ondes de nos partenaires radiodiffuseurs de langue française. Un de ces projets est une émission hebdomadaire diffusée sur RDS, qui s'intitule Vers Vancouver 2010, qui permet de mettre nos athlètes en valeur. Nathalie Lambert, une patineuse de vitesse qui a participé à quatre Jeux olympiques et qui est également chef de mission des athlètes pour le Canada cette année, est régulièrement présente à cette émission à titre de chroniqueuse.
Cinquièmement, nous avons fait le nécessaire pour assurer la couverture des événements à partir du quartier français, lequel sera construit sur l'île Granville, lieu où des représentants de plusieurs provinces et pays de la Francophonie seront présents. Nous serons donc en mesure de couvrir non seulement le côté sportif des jeux, mais aussi les Olympiades culturelles.
Comme vous pouvez le constater dans notre présentation, le réseau CTV est résolu à assurer la meilleure couverture possible aux francophones de tout le Canada, tant au niveau de la qualité que de la quantité. Nous nous sommes fiés, dans le cadre de ce processus, aux résultats découlant de nos mesures d'approche proactive auprès de plusieurs associations francophones que nous avons consultées, suivant nos plans, concernant la couverture des jeux. Un des ces organismes a comparu devant vous, soit la Fondation canadienne pour le dialogue des cultures, laquelle fut très habilement représentée par Guy Matte. Nous sommes également en communication constante avec Jacques Gauthier, qui siège au conseil du COVAN. Je crois qu'il a déjà comparu devant votre comité.
Nous partageons le point de vue qu'ils vous ont exprimé, à savoir que le niveau de collaboration mutuelle s'est avéré très élevé et productif. Nous les avons tenus au courant de tous nos plans de développement continu. Ils nous ont fait part de leur appui, de leur satisfaction ainsi que de leur confiance.
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J'aimerais d'abord faire quelques commentaires.
Je crois que la responsabilité revient à l'ensemble des Canadiens. C'est une responsabilité collective, que nous partageons tous, et non une responsabilité individuelle. Vous avez entendu le président, M. von Finckenstein, dire que le CRTC ne pouvait pas, à lui seul, imposer de mandat à qui que ce soit. C'est donc à nous de nous organiser.
Sachez d'abord qu'il y a quelques années, lorsque nous avons obtenu les droits de diffusion, aussitôt le moment de grande fierté passé, nous sommes allés voir les responsables de Radio-Canada et leur avons demandé: « Alors, comment faire pour que le plus grand nombre possible de gens ait accès à nos émissions? »
Nous avons déterminé qu'il faudrait... En fait, il faut savoir que, dans le cas des Jeux olympiques, l'exclusivité des droits doit demeurer entre les mains d'une seule et même organisation, surtout le contrôle du volet publicitaire. La publicité ne peut pas être vendue n'importe comment par n'importe qui. Alors oui, la question commerciale entre en ligne de compte. Mais nous nous reconnaissons également une responsabilité sociale certaine.
Nous sommes donc allés voir les responsables de Radio-Canada et leur avons dit que nous aimerions reproduire point pour point l'entente que nous avions concernant les Canadiens de Montréal. Lorsque RDS a obtenu les droits de diffusion des matchs des Canadiens, il y a plusieurs années, nous avons constaté que les matchs seraient diffusés sur les ondes d'aucune télévision générale. Nous avons offert à la SRC de lui fournir les signaux et nos enregistrements. En échange, et dans la mesure où nous contrôlions les publicités, elle pourrait diffuser les matchs sur les ondes de la télévision générale, c'est-à-dire les siennes. Elle a accepté. C'est une entente qui marchait à merveille. Aucun problème. Le public a embarqué. En fait, nous étions comblés.
Il y a donc un précédent.
Pour les Olympiques, nous avons demandé exactement la même chose à la SRC, à savoir d'accepter de diffuser nos signaux. Nous n'avons pas le choix: il faut que nous contrôlions et les publicités et la production. Aux Olympiques, il ne peut pas y avoir plus d'une équipe de production. C'est trop gros. Il faut se coordonner. Et c'est ici que les problèmes ont commencé, parce que la position de Radio-Canada a changé depuis l'époque de la diffusion des matchs des Canadiens de Montréal. Radio-Canada nous a dit qu'elle veut maintenant contrôler le volet publicitaire et la production. Elle veut être sur place. Essentiellement, elle veut agir comme si elle détenait les droits de diffusion, alors qu'elle ne les a pas achetés et qu'elle ne les a pas obtenus. C'est sur ce point que les négociations ont achoppé. Encore en février dernier, nous avons tenté de nouveaux pourparlers. Je crois que ce sont les deux lettres dont le président du CRTC parlait plus tôt.
À l'époque, la SRC nous a dit qu'elle voulait toujours produire ses propres émissions, mais qu'elle souhaitait choisir les événements qu'elle allait couvrir. Elle a précisé qu'elle n'avait pas l'intention de couvrir tous les événements, seulement certains d'entre eux, et qu'elle s'occuperait également de la vente du répertoire commercial. J'espère avoir réussi à vous faire comprendre pourquoi cette proposition était inacceptable.
C'est à ce moment que nous avons décidé... Nous avons tenté à trois reprises de trouver un terrain d'entente. Radio-Canada n'a jamais voulu voir les choses de notre point de vue. Nous respectons sa position, et c'est son droit de voir les choses de cette manière. Malheureusement, nous avons dû trouver une autre solution, même si c'est loin d'être la meilleure.
La voici: nous négocions maintenant des segments de diffusion gratuite avec les câblodistributeurs, et nous nous assurons que les autres services, comme APTN, nous donnent accès à une couverture élargie des Jeux. Nous leur sommes d'ailleurs reconnaissants de diffuser huit heures de Jeux olympiques par jour, en français soit dit en passant. Nous avons aussi pris d'autres mesures, et c'est ce qui nous permet d'obtenir les pourcentages dont nous avons discuté et de tenir nos engagements du mieux que nous le pouvons. Nous reconnaissons cependant qu'il ne s'agit pas de la meilleure solution.
Cela étant dit, il y a une chose qu'il faut bien comprendre, et c'est ce que je disais aux membres du comité du Sénat pas plus tard qu'hier: l'universalité est une utopie. Même de nos jours, comme d'autres ici l'ont indiqué avant moi, les signaux de télévision ne sont pas accessibles à tous. En anglais comme en français. Nous n'atteindrons jamais 100 p. 100 de la population. Ce sera toujours un peu moins. Nous n'atteindrons jamais plus que 99... 98 p. 100, dans ces eaux-là. Voilà où nous en sommes.
Les jeux seront certainement un bijou pour le Canada, et c'est très important que les francophones soient capables de les capter dans leur langue.
Je suis député d'une circonscription où vivent de nombreux Franco-Ontariens. Je représente une grande communauté de langue officielle en situation minoritaire. Comme je l'ai dit, il est important que les francophones en dehors du Québec aient accès aux jeux, non seulement dans ma circonscription, mais partout au Canada.
Cependant, il y a certainement de grands défis. Je suis ingénieur et ancien militaire. J'aime les détails.
[Traduction]
Jusqu'à maintenant, nos discussions — et pas avec vous, mais dans l'ensemble — ont surtout porté sur des sujets d'ordre général. J'aurais maintenant quelques questions d'ordre technique à poser. Vous y avez déjà fait allusion, mais j'aimerais bien avoir des précisions pour que nous comprenions tous les défis à relever.
Première question: si Radio-Canada diffusait les Jeux, est-ce qu'elle servirait simplement de relais et diffuserait purement et simplement vos émissions dans les ménages francophones? Ou est-ce cela qu'on entend par « production »? C'est-à-dire que la Société Radio-Canada aurait ses propres reporters, son propre pupitre, son propre plateau?
Est-ce qu'elle se bornerait à transmettre vos signaux, ou ferait-elle autre chose?
[Traduction]
J'aimerais revenir sur quelques-uns des éléments de votre primeur d'aujourd'hui. Je remarque tout d'abord que, lorsqu'il est question de Radio-Canada, certains de mes collègues se demandent, d'une part, ce qu'elle gagnerait à s'associer avec vous et, de l'autre, pourquoi on ne la force pas à diffuser vos signaux. Il s'agit d'une question très complexe que l'on peut aborder de deux manières.
Lorsque vous leur répondez que Radio-Canada verrait son auditoire augmenter durant les Jeux, j'ai tendance à abonder dans votre sens. Je considère que la SRC profiterait de la visibilité. Votre nouvelle proposition, votre « primeur » comme vous l'appelez, non seulement permet à Radio-Canada de gonfler ses cotes d'écoute, mais aussi de mettre à l'écran ses propres commentateurs, analystes sportifs, etc.
Je trouve donc que votre nouvelle proposition est tout à fait généreuse. Elle ouvre la porte aux négociations. Je vous félicite de nous l'avoir présentée ici aujourd'hui. J'attends avec impatience de connaître l'issue des discussions.
J'aimerais cependant savoir combien devra maintenant débourser Radio-Canada pour produire ce que vous auriez produit pour elle et fourni gratuitement. Combien cela coûtera-t-il aux contribuables? À la SRC?