:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Bon matin, mesdames et messieurs membres du comité. Je vous remercie de m'avoir invité aujourd'hui pour vous parler des Jeux olympiques de Vancouver.
Comme vous le savez, je suis accompagné de M. Sylvain Lafrance, vice-président principal des Services français de Radio-Canada.
Comme vous le savez également, CBC/Radio-Canada a été le télédiffuseur canadien officiel des sept derniers Jeux olympiques. La couverture des Jeux olympiques est pour nous l'aboutissement de notre engagement continu envers les athlètes amateurs canadiens. De plus, nous sommes très fiers de la qualité de la couverture que nous avons offerte aux Canadiens.
En 2005, nous avons présenté une offre au Comité international olympique pour obtenir les droits de diffusion des Jeux de Vancouver et des Jeux de Londres. Il s'agissait d'ailleurs d'un partenariat entre CBC/Radio-Canada, CanWest Global Communications Corporation, le canal spécialisé The Score, La Presse et Telus.
Nous avons offert au CIO 93 millions de dollars américains, une somme qui représentait pour nous 25 millions de dollars américains de plus que notre offre pour l'obtention des Jeux olympiques de Turin et de ceux de Pékin. Malheureusement, le CIO a rejeté notre offre, pour plutôt accepter celle de 153 millions de dollars américains présentée par l'entreprise qui s'appelait alors Bell Globemedia.
Nous étions déçus, bien sûr, que notre offre concernant la diffusion des jeux soit refusée, mais d'autant plus surpris que, immédiatement après avoir remporté ces droits de diffusion à Lausanne le 11 février 2005, Bell Globemedia a annoncé qu'elle réglerait son problème d'offre de services aux francophones en se tournant vers Radio-Canada pour distribuer son signal. Pourtant, Bell Globemedia ne nous en avait jamais parlé.
Comme mon prédécesseur Robert Rabinovitch l'a expliqué à l'époque, CBC/Radio-Canada a des obligations spécifiques envers les francophones et les anglophones du Canada, prévues dans la Loi sur la radiodiffusion. Nous ne pouvons tout simplement pas laisser un autre télédiffuseur remplacer notre programmation par la sienne afin de combler les lacunes de sa couverture. Cette réalité n'a pas changé.
Nous sommes conscients des inquiétudes du comité relativement à la couverture des Jeux olympiques qui sera offerte aux francophones qui ne sont pas abonnés à un service par câble ou par satellite. En fait, c'est M. Lafrance lui-même qui a déclaré au Comité sénatorial des langues officielles, en décembre 2006, que nous étions prêts à faire partie de la solution, à la condition que tout arrangement respecte les quatre conditions clés que voici.
Premièrement, nous voulons pouvoir produire et diffuser notre propre programmation à la télévision, à la radio et sur Internet ou, à tout le moins, nous voulons pouvoir participer à une certaine forme de partenariat de coproduction et de codiffusion. Deuxièmement, nous voulons que les besoins spécifiques des auditoires francophones et anglophones soient respectés par une offre de programmation distincte. Troisièmement, nous voulons que notre programmation puisse traiter tous les auditoires francophones du Canada de manière égale. Quatrièmement, nous voulons que les coûts résultant de notre statut de partenaire olympique soient compensés.
En décembre 2007, nous avons discuté à nouveau de la situation avec RDS, qui n'a démontré aucun intérêt pour notre proposition.
Des conversations semblables se sont aussi déroulées en mai 2008, et j'ai répété que nous serions toujours prêts à négocier une entente de partenariat avec CTV qui respecterait cependant les quatre conditions présentées par Sylvain Lafrance. Or, CTV n'est toujours pas intéressée.
[Traduction]
Plus tôt cette année, le président du CRTC m'a écrit pour demander que CBC/Radio-Canada offre son aide à CTV en vue de fournir une plus grande couverture des Jeux olympiques. Dans ma réponse du 3 février — dont vous avez une copie à l'onglet 4 — nous avons dit à CTV que, comme le suggérait le président, nous pourrions étudier la possibilité de diffuser sur nos réseaux le signal international de télévision pour certains événements clés des Jeux olympiques de Vancouver. Il s'agit du signal international original, soit le signal sans commentaire qui est mis à la disposition de tous les télédiffuseurs internationaux.
Dans cette correspondance, nous avons déclaré que nous ne demanderions aucune compensation de la part de CTV pour la fourniture de ce service, mais que, pour nous permettre de supporter nos propres coûts, nous envisagions de vendre des messages publicitaires pour notre diffusion. Encore une fois, CTV a déclaré qu'elle n'avait pas besoin de notre aide.
Puis, sans avertissement, Rick Brace a annoncé devant ce comité que CTV est maintenant prête à nous fournir tous les signaux, mais qu'elle en conserverait tous les revenus publicitaires. Je suis franchement surpris que CTV ait fait cette annonce ici, car nous n'en avons même pas été informés. J'attends encore que CTV communique avec moi directement.
Hier, nous avons essayé d'obtenir plus d'information. Sylvain Lafrance a donc contacté la direction de RDS, et on lui a dit que l'offre de CTV comportait plusieurs conditions, dont certaines n'ont pas été mentionnées par M. Brace devant vous mardi. Par exemple, nous devrons abandonner notre espace publicitaire et diffuser leurs messages publicitaires tels quels; nous devrons cesser notre couverture destinée aux Francophones du Québec; aucun employé de CBC/Radio-Canada ne pourra accéder aux sites des Jeux que nous sommes censés couvrir; nous ne pourrons pas tourner nos propres images; et, nous devrons supporter tous les coûts associés à la couverture.
Je vous laisse donc le soin de juger si son offre est vraiment généreuse et de déterminer pourquoi on ne vous a pas fait part de ces conditions mardi.
[Français]
Vous connaissez notre situation financière actuelle. Nous avons dû réduire notre budget de 171 millions de dollars cette année et éliminer 800 postes. De plus, nous venons d'apprendre que nous devons participer à l'examen stratégique du gouvernement, qui vise un autre 5 p. 100 de nos crédits parlementaires.
Je peux vous dire dès maintenant que CBC/Radio-Canada n'assumera aucun coût pour offrir un service que CTV s'est engagée à offrir lorsqu'elle a payé 163 millions de dollars pour obtenir les droits de télédiffusion, et ainsi, par nos actions, permettre à CTV de générer un bénéfice pour ses propres actionnaires au moment où nous devons licencier nos employés. Ce genre de mesures de sauvetage de CTV est entièrement irresponsable, et nous n'y prendront pas part.
Pour que nous soyons impliqués dans ces Jeux olympiques, nous devons être compensés financièrement de manière appropriée, soit directement par CTV, soit en vendant de la publicité sur nos ondes pendant la durée des Jeux olympiques, et CTV doit évidemment retirer ses conditions farfelues.
J'aimerais que les membres du comité réfléchissent à cela pendant un instant. Un radiodiffuseur privé obtient les droits de diffusion des Jeux olympiques en présentant une offre de 60 millions de dollars américains supérieure à la nôtre, puis, parce qu'il est incapable de fournir le niveau de service auquel il s'est engagé, on s'attend à ce que le radiodiffuseur public vienne à sa rescousse et assume les coûts du sauvetage. Est-ce vraiment une utilisation judicieuse des ressources publiques?
Pour notre part, nous maintenons notre engagement envers le sport amateur et envers les Jeux olympiques, et nous étudierons la possibilité de faire une offre pour obtenir les droits canadiens de télédiffusion pour les Jeux olympiques au moment approprié.
J'espère que cet engagement obtiendra aussi tout le soutien qu'il mérite de votre comité, mais nous ne le ferons pas à n'importe quel prix, ni dans le futur ni maintenant.
Nous sommes maintenant prêts à répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Tout d'abord, une des deux personnes qui représentaient le CRTC nous a dit qu'ils pouvaient couvrir 100 p. 100 du territoire canadien. Par la suite, on nous a dit qu'ils ne pouvaient pas couvrir 100 p. 100 du territoire canadien. On avait souligné le fait que si 2,5 p. 100 du territoire canadien n'était pas couvert, cela équivalait au Nouveau-Brunswick ou à la Saskatchewan. Lorsqu'on dit que c'est bon parce qu'il s'agit de 98 p. 100, on parle de façon irréfléchie. On enlève tout simplement les droits des francophones, qu'ils soient au Québec ou ailleurs, d'avoir accès aux jeux. Je suis de Gatineau. Nous n'avons pas accès au signal de Radio-Canada. Je suis à Gatineau, de l'autre côté de la rivière. Si les gens n'ont pas le câble, ils ne peuvent capter Radio-Canada. On n'est pourtant pas à des années-lumière, on est juste à côté.
J'espère que le gouvernement respectera son fédéralisme canadien. Je n'en suis pas sûr, car il ne le démontre pas dans cette situation. J'espère qu'il s'assurera que toutes les Canadiennes et les Canadiens, les Québécois, les Acadiens, les Franco-Ténois et les gens des zones éloignées dans toutes les provinces puissent avoir accès à la radiodiffusion et à la télédiffusion des jeux en français, là où ils se trouvent, qu'ils soient dans leur demeure ou de passage chez d'autres personnes. On verra bien où il loge, réellement, à cet effet.
Si les gens de CTV ou du « consortium » voient au-delà de leur profit, qu'ils respectent les contribuables canadiens, les olympiens, les athlètes à Vancouver, s'ils ont le désir que tout le monde puisse voir les jeux et qu'ils acceptent de conclure une entente avec la Société Radio-Canada, aurez-vous le temps d'aménager le tout et de faire en sorte que la couverture soit excellente? Je ne veux pas quelque chose qui soit « broche à foin » et que des gens soient exclus.
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Dans la mesure où le consortium nous donne accès au site, dans la mesure où on bâtit un plan d'affaires qui a du sens et à la lumière des conditions fixées auparavant, la réponse est que les jours comptent. Généralement, les jeux se préparent deux ans à l'avance, et il y a toute la question de la préparation.
Cela étant dit, je veux souligner une chose très importante. Radio-Canada sera extrêmement présente à Vancouver, de toute façon, parce que Radio-Canada est le diffuseur public et que ce qui se passera à Vancouver cet hiver sera immense. On a prévu toute une programmation, dans la limite de ce qu'on a le droit de faire quand on ne possède pas les droits. À la radio, par exemple, on peut faire beaucoup de choses sans posséder les droits, parce que l'on n'a pas à acheter d'images. Notre radio donnera tous les résultats de Vancouver. Notre télévision sera extrêmement présente, quotidiennement, à Vancouver, avec des émissions qui parleront de la vie culturelle et de tout ce qui concerne les jeux. On diffusera les images qu'on a le droit de diffuser, il y aura parfois des entrevues. On a le droit de faire certaines choses.
À tout le moins, on sera extrêmement présents à Vancouver, de toute façon. Ce sera l'hiver de Vancouver, c'est clair. On ne peut diffuser les compétitions, car c'est pour cela que l'on acquiert des droits. Je comprends que c'est problématique. Cependant, pour répondre à votre question, si on conclut une entente qui prévoit que nos employés peuvent y être, qu'un modèle d'affaires se tient et est négocié correctement entre les deux entreprises, il est probablement possible, car on a les équipes de sports qu'il faut, les compétences et beaucoup de gens capables de s'organiser rapidement pour diffuser les jeux.
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Merci, monsieur le président.
J'apprécie beaucoup tous les efforts que vous avez déployés au cours des années. J'ai profité autrefois de ce que vous faisiez dans le cadre des Jeux olympiques. Je suis francophone et j'habite une communauté ontarienne en situation minoritaire. Je bénéficie des émissions de radio et de télévision, même si j'avoue avoir moins profité de la télévision au cours des dernières années. Cependant, la radio est toujours présente. Je suis redevable à Radio-Canada, qui garde ma langue à la page.
Autrefois, la Société Radio-Canada sollicitait mon avis, parfois en tant que participant à un groupe d'étude, parfois même comme commentateur dans le cadre d'émissions traitant de l'Ontario. Depuis que j'ai été élu à la Chambre des communes, c'est moins facile. J'ai rencontré M. Rabinovitch. Nous avons discuté de questions relatives aux services que vous offrez aux francophones vivant en situation minoritaire. Il m'a fortement encouragé à communiquer avec vous. Je vous ai envoyé des courriels et vous ai laissé des messages téléphoniques, mais ceux-ci sont restés lettre morte. Je trouve la situation un peu compliquée. J'ai été élu par les citoyens, mais je n'arrive pas à accéder à la haute direction de Radio-Canada, alors que je réussissais à le faire quand j'étais un simple citoyen.
Pour ce qui est de la question qui nous préoccupe aujourd'hui, j'étais assis à cette table quand les représentants du CRTC et ceux de CTV ont comparu. D'après moi, ce que vous décrivez aujourd'hui ne correspond pas au ton qui prévalait lors de ces rencontres.
Je me rappelle d'un autre litige qui portait sur la diffusion des matchs de hockey et qui a été réglé dans le cadre de ce comité. Je me demande s'il n'y aurait pas moyen de mettre de côté nos faux orgueils pour trouver une solution qui ferait en sorte que personne ne perde de l'argent ou ne perde la face. On se concentrerait surtout sur le service offert aux francophones en situation minoritaire.
Le gouvernement dit que vous avez des responsabilités sociales. Celui-ci a donc un rôle à jouer auprès de notre télévision publique. Il doit nous inviter à nous asseoir tous ensemble pour trouver des solutions, puisque cette télévision publique, qui appartient aux Canadiennes et aux Canadiens, aux contribuables, a des responsabilités sociales. S'il y a des coûts, ils ne doivent pas être payés par la Société Radio-Canada, dont les fonds ont été coupés. La station de Windsor a perdu six journalistes, et elle est presque en train de fermer. À Moncton, nous avons perdu six journalistes et nous allons encore perdre des services.
En plus, on vous demande, même si vous avez des responsabilités sociales, de collaborer avec CTV, une compagnie privée, et de lui donner le reste de vos gains, ce qui vous enfoncerait davantage. Un beau jour, nous allons perdre notre société publique. Ça m'inquiète.
Premièrement, le gouvernement a-t-il un rôle à jouer dans cette situation? Deuxièmement, pouvez-vous faire parvenir au comité la partie du contrat qui stipule que vous avez la responsabilité de diffuser dans les deux langues? Est-ce que ça existe?
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le président, mesdames et messieurs membres du Comité des langues officielles, je vous remercie de cette invitation et de permettre à la Fédération des francophones de la Colombie-Britannique de contribuer à cette importante discussion sur la diffusion en français des Jeux olympiques et paralympiques de 2010 de Vancouver-Whistler. Mon nom est Yves Trudel et je suis directeur de la FFCB.
Je dois d'abord dire que notre communauté a été surprise, même inquiète, lorsqu'elle a appris, en même temps que tous les Canadiens, que la diffusion des jeux avait été octroyée au consortium Bell Globemedia, qui inclut RDS, un service payant, et TQS, qui ne diffuse pas sur les ondes hertziennes à l'extérieur du Québec.
Pour nous, la décision prise par le Comité international olympique de ne pas confier la diffusion des jeux à un diffuseur national n'était pas une approche pragmatique. Il nous semble que tout événement d'envergure nationale ou internationale doit nécessairement être diffusé sur un réseau national, ou du moins accessible à toutes et à tous, sans frais additionnels.
Cela étant dit, si l'on se fie au contenu d'un article de la Presse canadienne du 8 janvier dernier, au rapport du CRTC déposé le 30 mars dernier et aux informations rapportées par Mme Mounier, sous-ministre adjointe des Affaires internationales et intergouvernementales et du Sport, lors des audiences du Comité sénatorial permanent des langues officielles du 27 avril, le consortium a négocié avec les distributeurs par câble et par satellite un accès gratuit aux canaux présentant les jeux en français. Donc, on sait maintenant qu'on se servira non seulement de Télévision Quatre-Saisons et du Réseau des Sports, mais également du Réseau Info-Sports et du Aboriginal Peoples Television Network, APTN. Donc, une partie de la programmation est en français. Le consortium estime donc, selon ces récentes informations, que les jeux auront une couverture de plus de 95 p. 100.
Il n'en reste pas moins que TQS n'est pas disponible dans toutes les régions. Le réseau TQS ne dispose présentement que d'une seule antenne à l'extérieur du Québec. Bien que le consortium ait indiqué qu'il diffusera toutes les compétitions en direct sur son site Internet, en plus d'offrir du contenu dans les deux langues en VSD sur Internet, certains membres de nos communautés pourraient ne pas avoir accès à la couverture des jeux dans leur langue. On pense, entre autres, aux personnes abonnées à certains services analogiques, à celles qui ne sont abonnées à aucune entreprise de distribution terrestre — EDR —, ainsi qu'à celles n'ayant pas accès à Internet à large bande.
Il est vraiment regrettable que la Société Radio-Canada et le consortium n'aient pas réussi à négocier une entente qui leur aurait permis de diffuser les compétitions aux francophones à l'extérieur du Québec, particulièrement à ceux qui ne sont pas abonnés à une entreprise de distribution terrestre.
De plus, certaines questions demeurent sans réponse, selon nous.
Est-ce que RDS et TQS seront en mesure de proposer une programmation comparable à celle de CTV et de TSN qui a été offerte par le passé? Est-ce que toutes nos communautés pourront compter sur le même nombre d'heures de programmation que leurs voisins anglophones? Est-ce que les téléspectateurs francophones pourront compter sur la diffusion des événements précédant les jeux?
Selon le dernier rapport du CRTC, le consortium prévoit que les Canadiens auront accès à 1 100 heures de couverture en anglais et à 800 heures en français. Pourquoi cette différence?
À noter que le consortium a affirmé que les signaux seront disponibles sans frais pour une période de trois mois, notamment pour la période de deux semaines qui précède les jeux. C'est une prémisse intéressante, mais qui est loin de répondre à toutes nos attentes.
Par exemple, beaucoup d'artistes et de créateurs de nos communautés participeront, durant la période préolympique, à des activités comme le relais de la flamme et les Olympiades culturelles. Nous comptions bien leur donner la visibilité qu'ils méritent sur la scène provinciale et, bien sûr, sur la scène nationale.
Je vais donner un exemple des plus concrets. Nous avons appris, il y a quelques mois déjà, que RDS avait installé dans la région de Vancouver...
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En fait, cette émission est diffusée à TQS et est déjà en cours de diffusion. Ce qui est assez intéressant, c'est que l'émission diffusée le 19 janvier dernier portait sur la communauté francophone de Maillardville, une communauté historique de chez nous qui célèbre cette année son centenaire. Malheureusement, la plupart d'entre nous et la plupart des auditeurs ou des gens qui voudraient capter TQS dans l'Ouest canadien ne peuvent pas le faire.
Finalement, je tiens à partager avec vous une autre de nos préoccupations dans le domaine de la télédiffusion. Est-ce que les jeux seront diffusés dans les lieux publics, dans les hôtels, dans les sites publics en direct, qu'on appelle les live sites? Que peut-on faire pour que nos visiteurs ne soient pas privés de ce service? On sait que des gens vont assister aux compétitions en direct, mais il y en aura aussi qui circuleront autour de la ville, autour des villes de Whistler et de Vancouver, et qui seront dans des sites où ils pourraient avoir accès à des écrans de télé.
Il est vrai que des progrès ont été accomplis en matière de télédiffusion. La situation est moins critique qu'elle ne l'était pour les francophones de nos régions, et nous tenons quand même à féliciter le consortium des efforts accomplis. Cependant, nous comptons sur le consortium pour combler les lacunes qui persistent et nous espérons encore que la SRC diffusera un grand nombre de reportages sur tous les événements culturels et politiques qui vont nécessairement accompagner les jeux de 2010.
Nous tenons également à féliciter le consortium qui compte diffuser les Jeux paralympiques comme cela ne s'est jamais fait auparavant. Nous croyons que c'est important.
Du point de vue de la presse écrite, la fédération était heureuse d'apprendre que le COVAN a négocié une entente avec les journaux du groupe Gesca. Cependant, on croit que ce serait également bien d'avoir une entente avec l'Association de la presse francophone, pour joindre tous les journaux francophones en milieu minoritaire. Il y a un oubli de ce côté, selon nous.
Il nous semble que la couverture de la préparation des jeux n'est pas aussi étendue dans les journaux francophones. Le meilleur exemple est la couverture et la promotion du parcours du relais de la flamme. D'après les données récentes, le Québec est la province où le moins de gens se sont inscrits pour devenir porteurs de flambeau. La fédération, ici en Colombie-Britannique, et la Fondation canadienne pour le dialogue des cultures ont travaillé ensemble, produit une affiche, émis un communiqué et fait la promotion de cette activité avec succès, partout dans les autres provinces où vivent des francophones.
Nous voulons aussi nous assurer qu'il y aura une représentation francophone durant les célébrations qui entourent le passage de la flamme. Il faut trouver des francophones pour siéger aux groupes de travail constitués dans chacune des villes. On a été heureux de constater que les critères d'admissibilité, récemment annoncés par Patrimoine canadien, pour obtenir du financement mentionnent la question de la dualité linguistique. Mais il faudra voir comment cela s'appliquera dans les faits.
Nous devons proclamer qu'il y a eu, durant l'année dernière, de nombreux progrès accomplis par le COVAN. Toutefois, comme l'ont indiqué les membres du comité consultatif sur les langues officielles du COVAN — constitué récemment et dont nous sommes membres —, il y a encore du travail à faire, et nous allons le faire.
Finalement, en partenariat avec le COVAN et la fondation, nous allons continuer de nous préoccuper de tout ce qui touche la dualité linguistique et les services en français en ce qui concerne les jeux, tant les services aux athlètes, à leurs familles, aux visiteurs, les bénévoles et tous ceux qui graviteront autour des jeux.
L'affichage et les communications offerts par les tierces parties, comme les municipalités, la province, les commanditaires et les sites de célébration, sont primordiaux, à cette étape-ci, parce qu'on n'est pas encore convaincus que celles-ci ont le même engagement que nous envers la dualité linguistique. Il serait malheureux que le français soit limité seulement aux lieux de compétition.
En conclusion, j'aimerais ajouter que nous sommes encore inquiets sur le plan culturel. On se rappelle qu'il y a eu un spectacle du compte à rebours, le 12 février dernier, et que quelques activités l'accompagnaient. Il y a eu des déceptions.
Nous continuons à travailler avec le COVAN et la fondation, et avec les instances gouvernementales concernées, pour que des cas pareils ne se reproduisent plus durant cette dernière année de préparation.
Les attentes sont élevées, mais cela nous semble normal, et nous nous en réjouissons.
Je vous remercie encore de m'avoir donné l'occasion de vous faire part de nos préoccupations, mais également de témoigner du fait que des progrès ont été réalisés.
En ce qui a trait au COVAN, comme je vous l'ai dit, un important travail se fait en coulisses. Cela nous encourage relativement à ce qui va se passer directement sur les sites. Cependant, vous devinez sûrement que tous les gens qui viennent de l'extérieur ne passeront pas tout leur temps sur les sites de compétition. Ils auront besoin de se rendre aux sites de compétition, ils passeront par un aéroport, ils circuleront dans les rues de la ville de Vancouver et de la ville de Whistler, ainsi que sur les autoroutes entre les différents sites.
Ils auront également besoin d'informations touristiques pendant qu'ils seront dans notre province. Si les gens, les athlètes et les délégations qui les accompagnent se déplacent jusqu'au Canada, ce dernier et la Colombie-Britannique voudront profiter des retombées économiques de ces jeux.
On sait qu'il y a au moins autant de pays de la Francophonie, sinon plus, que de pays du Commonwealth qui envoient des athlètes aux Jeux olympiques d'hiver de 2010. On croit qu'il y a là un potentiel important. On fait déjà du travail d'éducation auprès du COVAN et on a commencé à le faire auprès des partenaires externes. Cependant, je crois que ces gens ne sentent pas suffisamment de pression. Le COVAN et le gouvernement du Canada n'envoient pas de messages clairs et directs relativement à la responsabilité commune envers la dualité linguistique.
Par exemple, le site de Tourism BC a encore besoin d'être ajusté, c'est-à-dire que la version française du site doit être créée. Les premières démarches n'étaient pas encourageantes à cet égard. Le gouvernement provincial nous a indiqué récemment que ce serait corrigé rapidement. On vous en informera dès que ce sera fait.
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Pour ce qui est de notre intervention auprès du gouvernement provincial, nous avons mis en place un comité de coordination qui inclut un de nos organismes membres, la Société de développement économique — SDE —, qui est un partenaire de la province de la Colombie-Britannique depuis longtemps en matière de diffusion d'information touristique en français.
Très tôt dans le processus, il y a plusieurs mois, la SDE a communiqué avec Tourism BC pour lui proposer son aide relativement à la partie française, et en attendant que cette partie soit prête, qu'on fasse au moins des liens vers les sites de la SDE pour donner une information touristique en français partielle aux visiteurs. Cela n'avait pas encore été fait. Donc, cette intervention avait déjà été faite par un de nos membres.
Nous sommes intervenus directement auprès du gouvernement provincial, tout comme la SDE, bien sûr. Le gouvernement provincial a été mis au courant de votre intervention, monsieur Godin, et je vous en remercie. C'est quand même assez malheureux qu'on doive intervenir à l'autre bout du pays pour qu'un gouvernement local, qui a déjà des liens avec la Francophonie, puisse faire son travail.
C'est malheureux. Ça symbolise simplement que tout ce travail ne dépend pas seulement de règlements, d'ententes, d'accords et de protocoles, mais également de la volonté du personnel et des décideurs. Cette volonté a parfois besoin d'être soutenue, encouragée ou même parfois bousculée, pour s'assurer qu'on se préoccupe de dossiers importants comme celui de la dualité linguistique entourant les Jeux olympiques.
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Me reste-t-il du temps, monsieur?
Merci beaucoup.
Monsieur Trudel, on sait qu'en ce qui concerne les langues officielles, la loi s'applique aux sites olympiques. Il y en a à Whistler, vous avez mentionné Richmond, il y a l'aéroport aussi, qui est considéré comme un site olympique, c'est-à-dire des endroits où les deux langues officielles sont exigées et sont même obligatoires.
Parlons de vos relations avec les municipalités. Au palier provincial, en Colombie-Britannique, la situation linguistique est différente de ce qu'elle est, disons, au Nouveau-Brunswick, une province officiellement bilingue. En Colombie-Britannique, il n'y a pas de loi sur le bilinguisme, mais dans les sites olympiques, les deux langues doivent être reconnues. Est-ce que ce sujet a été abordé, soit avec le COVAN, soit avec une organisation qui peut prendre des décisions, dans le but d'affirmer que la politique des langues officielles s'applique au palier fédéral, dans les sites où le gouvernement fédéral est présent? Est-ce que cela a été abordé? Est-ce que cela peut-être corrigé d'ici l'ouverture des jeux, ou le plus tôt possible?
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Merci, monsieur D'Amours.
Monsieur Trudel, c'est maintenant le moment de vous remercier de votre comparution devant notre comité. Je voudrais vous inviter à faire appel à nous si vous avez besoin du comité pour vous appuyer dans vos démarches. On sera présents dans les prochaines semaines et les prochains mois. Il est toujours mieux d'intervenir le plus tôt possible.
Si ça peut vous rassurer, j'ai soumis ma candidature à Lévis, en face de Québec, pour porter la flamme olympique.
M. Yves Trudel: Merci pour votre travail. Au revoir.
Le président: Merci beaucoup et au plaisir...
On a des travaux en cours. Je ne sais pas s'il est nécessaire de poursuivre la séance à huis clos. On pourrait peut-être tout simplement lever la séance à huis clos et enchaîner immédiatement avec nos travaux en cours, si j'ai le consentement unanime de tous les membres du comité.
Avons-nous le consentement unanime pour lever la séance à huis clos? On pourra donc enchaîner sans cérémonie, sans avoir de séance à huis clos.
Nous allons vous distribuer à l'instant la grille horaire des prochaines rencontres.
Avant tout, M. Lemieux avait proposé, lors d'une rencontre précédente, qu'on ait un témoin additionnel.
Madame Glover, avez-vous quelque chose à dire à ce sujet?
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C'est exact. La motion a été entendue.
En ce qui a trait à l'horaire, nous recevrons le commissaire aux langues officielles le 28 mai, au retour du congé parlementaire. Il va d'abord nous parler de son rapport annuel. Par la suite, il va nous parler de notre étude sur les institutions postsecondaires, même si à ce moment-là, le rapport sera soit entre nos mains, en train d'être traduit.
Par la suite, nous avons prévu une autre séance avec des représentants de l'Association des Franco-Ontariens des conseils scolaires catholiques. Ensuite, nous adopterons le rapport. Enfin, nous étudierons le modèle de transformation des langues officielles et de la formation des recrues francophones dans les Forces canadiennes. Nous avons déjà prévu recevoir certains témoins. Il nous restera trois rencontres, que nous pouvons planifier d'ici la fin de la réunion. Je vais passer en revue les sujets qui avaient été soulevés. Il y avait le Fonds du Canada pour les magazines, l'accueil en français aux aéroports et postes frontaliers, le centre de formation de Rigaud, l'offre de services bilingues à la Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada, l'assujettissement d'Air Canada à la Loi sur les langues officielles et le transfert du Secrétariat aux langues officielles à Patrimoine canadien. À ce sujet, le professeur Savoie n'est pas disponible avant l'automne. Sur le plan pratique, nous n'avons pas de témoin le 26 mai. On pourrait recevoir l'ombudsman, si telle est la volonté du comité.
Monsieur Godin, vous avez la parole.