La Chambre passe à l'étude du discours prononcé par Son Excellence la Gouverneure générale à l'ouverture de la session.
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Monsieur le Président, je transmets à la Chambre les voeux des électeurs de Miramichi, des gens merveilleux qui composent une collectivité aussi belle et énergique que la magnifique rivière qui traverse notre circonscription.
Ce fut merveilleux de passer du temps chez nous et de pouvoir constater de moi-même l'état de la situation dans tous les domaines qui intéressent notre remarquable circonscription. Je suis heureuse d'être de retour à la Chambre. Ainsi nous pourrons tous nous mettre à l'ouvrage et accomplir ce que les électeurs attendent de nous.
Je souhaite sincèrement un bon retour à tous les députés. J'imagine que tous partagent mes sentiments. Je veux remercier particulièrement Son Excellence pour son discours éloquent. Je remercie le de m'avoir demandé de proposer la motion portant sur l'Adresse en réponse au discours du Trône.
En tant qu'enseignante, j'ai l'habitude de porter attention tout autant au texte écrit qu'au texte prononcé. Je suis sûre que je ne suis pas la seule à avoir remarqué que le discours du Trône était plus succinct que les précédents. Il faut dire que nous vivons une situation sans précédent. On sait aussi que l'économie mondiale et, par conséquent, l'économie du Canada traversent une époque particulièrement difficile. Tout comme les gouvernements et les assemblées législatives des quatre coins du monde, nous devons nous demander ce que nous allons faire à cet égard. Comment allons-nous réagir à ces difficultés?
Je sais ce que nous ne devons pas faire à cet égard. Ce n'est pas le moment de formuler des discours creux, de faire des promesses sans fondement ou de nous en tenir aux formules classiques. Ce n'est pas non plus le moment des querelles sectaires, surtout qu'il y a à peine trois mois que les Canadiens se sont prononcés très clairement quant au gouvernement qu'ils souhaitaient avoir.
Il est temps pour nous d'agir, d'accorder la priorité aux citoyens. Les commentaires de la Gouverneure générale visent directement les sérieuses difficultés que les Canadiens doivent surmonter. Nous sommes aux prises avec une récession mondiale. Les marchés sont dans la tourmente. Il y a des pertes d'emplois. Les pensions sont menacées. Il est de plus en plus difficile pour les gens et les entreprises d'avoir du crédit.
Il est vrai que le Canada dispose d'une base plus solide que presque n'importe quel autre pays et que nous sommes mieux préparés pour faire face à cette tourmente mondiale, mais nous ne sommes pas entièrement à l'abri. Il s'agit d'une période difficile pour tous les Canadiens.
Les nouvelles brèves ou les faits et chiffres abstraits remaniés en clips sonores de dix secondes ne disent pas toute la vérité. Pour ma part, je reviens tout juste de ma circonscription de Miramichi et je peux vous dire, monsieur le Président, que les inquiétudes de mes électeurs à propos de leurs emplois ou des emplois qu'ils cherchent sont bien réelles. Ma circonscription vit du tourisme et est riche en ressources. L'exploitation minière, la foresterie et la pêche sont des modes de vie pour bon nombre de mes électeurs. Les industries primaires vivent des moments difficiles.
Les pertes d'emplois ne se résument pas à des statistiques. Elles visent de vraies personnes qui s'inquiètent pour leurs pensions, leurs factures, leur avenir. Il n'y a pas que les gens riches et très à l'aise qui souffrent de l'incertitude et des remous du marché. Les personnes âgées canadiennes, celles qui ont travaillé fort et économisé pour avoir l'esprit tranquille à la retraite, voient leurs économies et leurs pensions touchées par cette crise.
Je sais que les personnes âgées de ma circonscription, dont bon nombre sont déjà aux prises avec certaines difficultés, comme le logement abordable, s'inquiètent beaucoup de ce qu'il adviendra de leur qualité de vie dans cette période sans précédent. L'accès au crédit n'est pas un concept abstrait. Il touche bien concrètement les jeunes familles qui tentent d'obtenir un prêt hypothécaire ou un prêt auto, ainsi que les entreprises qui tentent d'obtenir les capitaux dont elles ont besoin pour se développer, pour survivre et pour créer et protéger des emplois. Ceux qui souffrent de cette crise sont les familles de travailleurs canadiens, les personnes âgées et les propriétaires d'entreprises. Ce sont eux qui s'inquiètent. Ce sont à eux que nous devons rendre des comptes.
En plus des difficultés et des inquiétudes, ces Canadiens ont un autre point en commun: ils n'ont que faire de la politique partisane. Ils se fichent éperdument que de savants universitaires ou des groupes d'intérêts aient accordé leur bénédiction à ceux qui jouent des petits jeux politiques dans les coulisses. Tout ce qu'ils veulent, c'est que la personne qu'ils ont élue travaillent pour représenter leurs intérêts et régler des problèmes comme ceux liés à l'économie.
Ce n'est pas exagéré que de demander aux politiciens de faire leur travail et de chercher un terrain d'entente pour relever le défi de taille auquel notre pays est confronté. Nous avons l'occasion de faire exactement cela, et notre gouvernement tend la main de bonne foi aux autres partis. Demain, le présentera un budget, un plan d'action pour l'année qui vient et les années subséquentes. C'est là qu'on pourra voir clairement, parmi tous les députés et tous les partis, qui est prêt à faire passer les intérêts nationaux avant les intérêts partisans et qui ne l'est pas.
Comme d'autres Canadiens d'un bout à l'autre du pays, j'ai hâte d'entendre le expliquer de façon détaillée notre plan d'action, mais nous savons déjà à quoi nous attendre, ou du moins nous en connaissons les grandes lignes. Notre plan d'action comprendra de nouveaux investissements considérables pour stimuler l'économie et créer des emplois, pour entreprendre sans tarder la construction de routes, de ponts et d'autres infrastructures stratégiques dont les Canadiens se servent tous les jours et pour aider à protéger ceux qui sont le plus durement touchés par la récession. Bref, il s'agira d'un plan d'action sans précédent pour répondre à une situation sans précédent.
Les Canadiens surveilleront attentivement la réaction des parlementaires. Les politiciens chercheront-ils encore une fois à faire passer les intérêts partisans loin devant l'intérêt public? Ou bien les députés veilleront-ils à ce que le plan d'action soit adopté rapidement afin que l'aide aille à ceux qui en ont le plus besoin?
Le gouvernement a montré clairement ses intentions par ses paroles et par ses gestes. Nous faisons passer le Canada en premier. Nous invitons tous les députés et tous les autres partis à faire de même. Au cours des quelques derniers mois, nous avons mené des consultations sans précédent avec les Canadiens d'un bout à l'autre du pays, des consultations dont ma collègue de parlera plus longuement dans un moment.
Nous avons sollicité aussi les idées des autres partis. Nous avons proposé, et nous continuons de proposer, la voie du consensus. Différents partis ne peuvent peut-être pas s'entendre sur tout, soit, mais en particulier dans une période comme celle que nous traversons, les Canadiens méritent de voir leurs représentants faire front commun au nom de l'intérêt du Canada.
Je saisis l'occasion qui m'est offerte pour remercier les députés de l'opposition qui ont tendu la main et ont formulé des propositions et des idées qu'ils jugeaient utiles. Je remercie ces députés qui ont fait un effort sincère afin de montrer publiquement, même s'ils n'aiment pas particulièrement notre gouvernement, qu'ils aiment suffisamment le Canada pour mettre de côté la partisanerie mesquine et faire tout en leur pouvoir pour que les familles canadiennes ordinaires aient la paix d'esprit qu'elles méritent.
À ceux qui n'ont pas montré publiquement que cet esprit national les animait, je dirai qu'il est encore temps de le faire. Certes, le budget est imprimé, mais l'action dont notre économie a besoin dépasse le cadre d'un budget ou d'un projet de loi. Les défis auxquels nous sommes confrontés sont nombreux et ils ne disparaîtront pas du jour au lendemain.
Lors des dernières élections, les Canadiens ont confié à notre gouvernement un mandat beaucoup plus fort, mais il demeure qu'ils ont élu un gouvernement minoritaire. Ils ont demandé à tous les députés d'unir leurs efforts. Ils nous ont demandé d'obtenir des résultats.
Il est encore temps de lancer de grandes idées qui transcendent les idéologies politiques et émanent de régions différentes. Il est encore temps de proposer des solutions constructives pour l'avenir. Il est encore temps de formuler des solutions concrètes visant à assurer que les particuliers et les entreprises ont accès au crédit dont ils ont besoin, il est encore temps de proposer des projets de construction et de se mettre à la tâche et il est encore temps de contribuer à protéger les emplois d'aujourd'hui et à créer les emplois de demain.
Il est encore temps de prouver que le système fonctionne, non seulement pour les politiciens et les groupes d'intérêts, mais pour les travailleurs ordinaires, les familles et les entreprises au Canada. J'invite tous les députés à réfléchir à tout cela et à tendre la main pour que nous réussissions ensemble.
Le Canada a de solides assises financières. Le Canada est prêt à affronter une récession mondiale parce que les grands partis nationaux, les partis qui ont formé des gouvernements crédibles, tant le Parti conservateur que le Parti libéral, ont été capables de prendre de grandes décisions nationales. Cela est particulièrement vrai sur le front économique.
Notre gouvernement conservateur a diminué l'impôt des sociétés, l'impôt des particuliers et les taxes de vente, y compris la TPS. Ces mesures, prises très tôt, ont stimulé et continuent à stimuler l'économie. Nous sommes intervenus pour que les hypothèques et le marché de l'immobilier demeurent stables et pour que les familles et les entreprises aient accès au crédit qui leur est essentiel. En partenariat avec les provinces, nous avons apporté une aide ciblée aux industries et aux collectivités dans le besoin et nous avons remboursé des milliards de la dette fédérale. C'est précisément pourquoi nous pouvons envisager un déficit à court terme sans mettre en danger notre sécurité économique pour le long terme.
Par ailleurs, dans cet esprit de collégialité dont notre pays a besoin, je voudrais aussi reconnaître le rôle que les gouvernements libéraux des années 1990 ont joué pour jeter ces fondations. Peu de ces libéraux sont encore à la Chambre aujourd'hui et je ne prétends pas parler au nom de ceux qui sont encore parmi nous. Néanmoins, je ne pense pas que ce soit avec plaisir ou fierté qu'ils ont réduit les fonds destinés à la santé, à l'éducation et autres programmes sociaux. Ils ont fait les choix, aussi difficiles soient-ils, qu'ils pensaient nécessaires.
Ce gouvernement qui, lui aussi, agit dans l'intérêt de la nation, fait également ce qu'il juge nécessaire. Notre gouvernement ne prend aucun plaisir à envisager un déficit. Pour les conservateurs que nous sommes, c'est contre nature, mais nous sommes prêts à faire tout ce qui est nécessaire pour faciliter l'accès au crédit, pour stabiliser notre économie, protéger les emplois et continuer à en créer.
Demain, mon collègue, le , expliquera les prochaines étapes et les mesures supplémentaires que nous croyons nécessaires. Nos interventions seront ciblées. Elles stimuleront l'économie. Elles favoriseront la croissance à long terme et permettront d'éviter les déficits à long terme ou permanents. Voilà le genre de plan auquel les Canadiens s'attendent. C'est aussi le genre de mesures que les Canadiens méritent.
Nous sommes prêts à mettre en oeuvre le plan et les mesures dont les Canadiens ont besoin, et à faire preuve du leadership nécessaire. Aucun plan d'action ne peut plaire à tout le monde, mais j'espère que tous les Canadiens examineront notre plan et y trouveront des éléments qu'ils pourront appuyer.
Dans cette optique, j'ai l'honneur de présenter la motion suivante, appuyée par de la députée de Saskatoon—Rosetown—Biggar. Je propose donc:
Que l'Adresse, dont le texte suit, soit présentée à Son Excellence la Gouverneure générale du Canada:
À Son Excellence la très honorable Michaëlle Jean, Chancelière et Compagnon principal de l'Ordre du Canada, Chancelière et Commandeure de l'Ordre du mérite militaire, Chancelière et Commandeure de l'Ordre du mérite des corps policiers, Gouverneure générale et Commandante en chef du Canada.
QU'IL PLAISE À VOTRE EXCELLENCE:
Nous, sujets très dévoués et fidèles de Sa Majesté, la Chambre des communes du Canada, assemblée en Parlement, prions respectueusement Votre Excellence d'agréer nos humbles remerciements pour le gracieux discours qu'elle a adressé aux deux Chambres du Parlement.
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Monsieur le Président, en pleine crise économique, le gouvernement a présenté aux Canadiens deux discours du Trône, mais aucun plan.
Les travaux du Parlement ont été suspendus alors que les Canadiens avaient besoin qu'il se mette au travail pour protéger leurs emplois, leurs épargnes et leurs retraites.
Maintenant, le gouvernement a envoyé ses ministres annoncer certaines parties du budget avant même de le présenter à la Chambre des communes demain. Nous sommes déçus de voir que le gouvernement n'est toujours pas prêt à agir de manière professionnelle et responsable, comme s'y attendent les Canadiens.
Le budget doit répondre à trois critères importants. Il doit protéger les plus vulnérables, en ces temps difficiles. Il doit protéger les emplois des Canadiens dans toutes les régions du pays. Et, le plus important, il doit créer les emplois de demain, sans imposer à nos enfants le fardeau d'un déficit et d'une lourde dette.
Pourquoi le gouvernement était-il si loin de la vérité lorsqu'il a annoncé un excédent budgétaire aux Canadiens dans sa mise à jour économique et financière, cet automne?
Pourquoi a-t-il dépensé si imprudemment quand la situation était meilleure, et nous a-t-il ainsi privé des moyens dont nous avons besoin en période de crise? Pourquoi impose-t-il aux Canadiens leur premier déficit en plus de dix ans, sans même tenir compte des mesures de relance économique nécessaires?
Sept mois se sont écoulés depuis l'ajournement des travaux de la Chambre en juin. À cause des décisions prises par le gouvernement, le Parlement n'a pas pu prendre les mesures concrètes pour gérer la crise financière...
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Monsieur le Président, j'aimerais remercier la Gouverneure générale pour ses remarques bienveillantes. J'aimerais aussi remercier le de me permettre d'appuyer la motion en réponse au discours du Trône.
Je tiens à remercier ma collègue de pour son éloquente allocution d'ouverture. Je suis ravie et honorée d'appuyer sa motion. Nous représentons toutes deux des régions très différentes du pays. La Saskatchewan et le Nouveau-Brunswick sont à des milliers de kilomètres de distance sur le plan géographique : les paysages, les traditions et les modes de vie y sont différents. Pourtant, je suis persuadée que si nous comparions les électeurs de aux bonnes gens de la circonscription de que j'ai le privilège de représenter, nous constaterions de nombreuses similitudes. Nous verrions que dans les deux circonscriptions se trouvent des gens qui travaillent fort, des gens qui croient qu'il faut faire preuve de responsabilité, mais qui sont aussi bons et généreux. Nous y verrions des gens qui souhaitent élever leur famille dans des collectivités sûres, à l'abri de la criminalité et de l'intimidation. Nous y trouverions des gens qui sont fiers du Canada et qui croient dans les innombrables possibilités que notre pays a à offrir. Nous y trouverions des gens qui ne s'entendent pas sur divers sujets, mais qui partagent malgré tout certaines valeurs, comme c'est le cas dans une collectivité, une province ou un parti donné. Ces gens s'entendraient sur les sujets qui comptent: la santé, le bonheur, la sécurité, la paix de l'esprit, un emploi stable, un avenir prometteur. Je crois que peu importe la province ou la région où ils vivent au Canada, les Canadiens partagent ces valeurs.
Que nous vivions en Colombie-Britannique, à Terre-Neuve, dans les régions vinicoles du Sud de l'Ontario ou dans les grands espaces du Nord Canadien, ou que ce soit sur une ferme ou dans un centre urbain, nous souhaitons tous la sérénité par rapport à notre emploi, à notre revenu et notre moyen de subsistance. Peu importe de quel côté de la barrière linguistique nous sommes. La famille agricole du Québec et la famille agricole de la Saskatchewan ne parlent peut-être pas la même langue, mais elles partagent bon nombre de valeurs, d'espoirs et de rêve communs. Dans un cas comme dans l'autre, ces gens souhaitent gagner honnêtement leur vie en faisant ce qu'ils aiment le plus.
Ce qui nous unit dépasse également les différences culturelles. Notre pays est vaste et divers. Les Canadiens qui y habitent représentent à peu près toutes les origines que l'on puisse imaginer, mais les différences culturelles et régionales ne les empêchent pas de vouloir donner à leurs enfants un avenir meilleur et d'être aussi de fiers Canadiens.
Dans ma circonscription, mes électeurs forment deux groupes: ceux du milieu urbain de Saskatoon ouest et ceux des collectivités rurales éparpillées sur la prairie de notre belle province. Cependant, qu'ils soient urbains ou ruraux, je sais que mes électeurs souhaitent que leurs enfants grandissent et élèvent leurs familles dans le milieu qui est le leur. Ainsi sont les gens, ici comme ailleurs, partout dans notre grand pays.
Je crois que les éléments qui nous unissent transcendent les lignes de partis. Les bonnes gens qui voient la vie du bon côté votent tout autant pour les conservateurs que pour les libéraux, le Bloc et le NPD. Même s'ils ne s'accordent pas sur certaines questions, les Canadiens sont davantage unis que divisés.
Ce soir, quelque part dans notre grand pays, un libéral s'attablera avec un conservateur qu'il aura invité à souper. Ailleurs, un conservateur est en train d'aider son voisin néo-démocrate et un partisan du Bloc est en grand débat avec un néo-démocrate.
Ce que j'essaie de dire, c'est que, partout au Canada, il se peut que de bonnes personnes ne s'accordent pas sur le plan politique, mais réussissent à vivre, à travailler et à partager de bons moments ensemble et aussi à faire cause commune dans les moments critiques. Alors, si les Canadiens de diverses allégeances politiques peuvent avoir des avis partagés sur la politique tout en collaborant ensemble dans les moments critiques, pourquoi leurs représentants ne pourraient-ils pas en faire autant? Pourquoi ne pourrions-nous pas le faire nous aussi?
L'aspect le plus désolant de cette réflexion n'a pas trait au fait que les députés d'allégeances diverses sont plus loin les uns des autres que les Canadiens en général, mais plutôt au fait que, si nous ne veillons pas au grain, nous risquons de nous distancer de plus en plus des Canadiens. Et c'est un risque qui ne touche pas seulement les députés. Il touche également les membres de leur personnel, les lobbyistes, les journalistes, les universitaires, les groupes d'intérêts et même les fonctionnaires. Les députés travaillent diligemment pour accorder la priorité aux intérêts de leurs électeurs.
La Gouverneure générale fait preuve d'une éloquence indubitable, mais elle a surtout aidé le Parlement en nous permettant de retourner dans nos circonscriptions pour entendre les Canadiens nous rappeler ce qui compte vraiment pour eux.
J'ai profité de la pause qui a commencé en décembre pour consulter les gens de ma circonscription, Saskatoon--Rosetown--Biggar. J'ai pu ainsi en apprendre davantage sur la population de chaque endroit. J'ai écouté les gens me parler de leurs préoccupations. Un certain nombre de particuliers ainsi que des représentants de divers organismes ont téléphoné à mon bureau pour me rencontrer. Au total, j'ai tenu des réunions ou je me suis rendue à plus de quinze endroits, dans ma circonscription.
Les députés qui ont fait comme moi savent ce qui occupe l'esprit des gens. La population s'inquiète de l'économie à juste titre. Comme les autres pays, le Canada est secoué par la récession mondiale. Mais, contrairement aux autres pays, il est bien préparé pour tenir le coup. Le marché immobilier du Canada est bien encadré. Son système bancaire est solide. Sa dette est peu élevée par rapport à son PIB. La récession a mis du temps à frapper le Canada et elle n'y est pas aussi sévère que dans d'autres pays. La reprise économique devrait s'y manifester rapidement.
Ce sont des nouvelles relativement bonnes, mais pour de nombreux Canadiens, il reste beaucoup de raisons de s'inquiéter. Il ne faut pas oublier les travailleurs qui ont perdu leur emploi ou qui risquent de le perdre; les Canadiens qui habitent une ville monoindustrielle et qui se demandent ce que leur réserve l'avenir; les retraités qui se font du souci à propos de leur revenu et de leurs économies; les propriétaires de petites entreprises qui subissent le resserrement du crédit et qui se demandent s'ils vont pouvoir éviter la faillite.
Les inquiétudes des Canadiens ne peuvent pas pénétrer dans la bulle d'Ottawa si leurs représentants ne leur prêtent pas une oreille attentive. Les politiques et les interventions de l'État ne peuvent pas correspondre aux priorités des Canadiens à moins que nous soyons prêts à écouter ce qu'ils ont à dire. Nous devons tendre la main aux gens qui ont de bonnes idées et qui veulent en faire profiter les autres. Nous devons étendre les consultations au-delà des divisions entre les régions et entre les partis.
Demain, le va présenter un plan d'action qui répond aux priorités des Canadiens. Nous le savons parce que notre gouvernement a fait un effort sans précédent pour élargir les consultations et donner voix au chapitre à tous les Canadiens.
Voici ce que nous avons fait. Le et les ministres ont fait personnellement 88 visites distinctes dans les villes, grandes et petites, de Toronto à Kenora, en passant par Montréal, Halifax, Fort McMurray et Saskatoon, afin d'écouter les Canadiens. Les ministres ont tenu pas moins de 74 tables rondes pour entendre les points de vue des dirigeants d'entreprise et des dirigeants locaux.
Notre gouvernement a rencontré 836 organismes, petits et grands. Notre gouvernement a sollicité des mémoires en ligne auprès du public et a reçu plus de 7 400 réponses de citoyens intéressés et préoccupés et d'organismes qui estimaient avoir leur mot à dire. De plus, 5 400 autres citoyens et organismes ont écrit directement au gouvernement pour lui faire part de leurs idées et du fruit de leurs réflexions.
Notre gouvernement a tenu 102 débats et réunions avec des représentants de provinces et de territoires et a rencontré des représentants de 76 villes, petites localités et comtés du Canada, et ces chiffres ne tiennent même pas compte du nombre de Canadiens, d'organismes et d'entreprises qui se sont donné la peine de communiquer avec leur député fédéral.
Qui plus est, nous n'avons cessé de tendre la main aux partis de l'opposition. Ceux qui ont accepté notre offre de bonne foi et qui ont fait des suggestions, même de portée générale, verront, je l'espère, que ce plan d'action tient compte, ne serait-ce qu'en partie, de leurs idées et de leurs priorités.
Demain, les députés et tous les Canadiens prendront connaissance du plan d'action du gouvernement conservateur, qui a justement été élu par les Canadiens pour présenter ce plan, mais ce ne sera pas un plan exclusivement conservateur. Il reflétera les idées que nous avons reçues de Canadiens de toutes les allégeances politiques et il tiendra compte des circonstances exceptionnelles qui prévalent actuellement. Plutôt qu'un plan conservateur ou un plan libéral, ce sera d'abord et avant tout un plan canadien.
Ce plan visera à protéger et à créer des emplois dès aujourd'hui et à aider le Canada à créer des emplois pour l'avenir; il s'appuiera sur un solide leadership budgétaire ainsi que sur des mesures efficaces en ces temps bien incertains; il contribuera à maintenir la qualité de vie dont jouissent tant les collectivités urbaines et que les collectivités rurales de ce pays, une qualité de vie qui vaut la peine d'être préservée.
Aucun plan ne peut répondre à toutes les exigences de tout le monde, mais ce plan d'action comporte des mesures judicieuses dans des domaines importants. Ce sera le plan d'action du Canada pour traverser la présente période d'incertitude. Je fais appel au jugement de tous mes collègues lorsqu'ils l'évalueront.
Monsieur le Président, c'est pour moi un honneur d'appuyer cette motion et c'est avec plaisir que je le fais.
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Monsieur le Président, je profite de l'occasion pour féliciter les députées de et de de leur contribution très animée au débat.
Avant de demander l'ajournement, j'aimerais simplement faire une observation. Dans le discours du Trône, il est question de coopération ouverte et non partisane; c'est là un souhait touchant.
[Français]
Toutefois, je ne peux oublier que le gouvernement a tenu un autre langage il y a à peine six semaines, lorsqu'il a présenté sa mise à jour économique l'automne dernier. Son langage, cette fois-là, était provocateur et partisan, et rien n'était prévu, rien, pour protéger les plus faibles, ni pour préserver les emplois ni pour créer les emplois de demain.
[Traduction]
Voilà pourquoi, il est difficile de faire confiance au gouvernement. On ne sait pas quel discours, quels propos croire. Le gouvernement a une double personnalité, si je peux m'exprimer ainsi. Il faut attendre à demain pour voir s'il a réglé ce conflit de personnalité et s'il présentera un budget à l'égard duquel nous, de ce côté-ci de la Chambre, pourront lui accorder notre confiance.
Entre-temps, je propose:
Que le débat soit maintenant ajourné.
(Sur la motion de M. Michael Ignatieff, le débat est ajourné.)