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Madame la Présidente, je propose que le 7
e rapport du Comité permanent des opérations gouvernementales et prévisions budgétaires, présenté le mercredi 17 juin, soit adopté.
Si je prends la parole aujourd'hui, c'est pour que la Chambre soit saisie du danger qui guette les petites et moyennes entreprises qui vendent leurs biens et services au gouvernement fédéral.
Ce danger a d'ailleurs été énoncé dans le 7e rapport du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires, qui a été déposé à la Chambre en juin dernier.
L'approvisionnement du gouvernement fédéral occupe une place extrêmement importante dans l'économie canadienne, puisque le gouvernement fédéral achète pour près de 14 milliards de dollars de biens et services chaque année auprès de milliers de fournisseurs. Or plus des trois quarts de ces fournisseurs sont des petites et moyennes entreprises canadiennes et québécoises, qui sont également le moteur central de notre économie.
On a pu établir que les petites et moyennes entreprises représentaient 45 p. 100 du produit intérieur brut, qui est essentiel à la croissance économique du pays. Elles représentent 60 p. 100 de la totalité des emplois dans l'économie et 75 p. 100 de l'accroissement net du nombre d'emplois. Ce n'est pas peu dire.
Les petites et moyennes entreprises font donc partie intégrante du tissu économique du Québec et du Canada, et elles jouent un rôle extrêmement important dans les approvisionnements du gouvernement fédéral puisqu'elles étaient à l'origine de 65 p. 100 des transactions d'approvisionnement en 2007 et 2008.
Au comité, ce qui a commencé par une étude sur le regroupement des contrats en informatique s'est vite transformé en une étude sur le contexte dans lequel les petites et moyennes entreprises essaient d'accéder au processus d'approvisionnement fédéral.
Les petites et moyennes entreprises désirent faire affaire avec le gouvernement fédéral, et ce, on le sait, pour plusieurs raisons. On a été très impressionnés par le désir qu'elles démontraient de faire affaire avec le gouvernement fédéral, mais on a aussi été impressionnés par les difficultés qu'elles devaient surmonter pour y arriver et qu'elles ont décriées.
D'ailleurs, il y a quelques années, pour aider les PME, le gouvernement mettait en place un système, un portail électronique d'appels d'offres du gouvernement qui annonce les occasions de marché du gouvernement aux soumissionnaires éventuels. Ce service s'appelle MERX, et les PME l'utilisent.
Au cours des prochaines minutes, je vais parler de deux éléments: le regroupement des contrats en informatique, qui nous a amenés à étudier un sujet plus vaste, soit l'accès des petites et moyennes entreprises au processus d'approvisionnement du gouvernement fédéral, qui est mon deuxième sujet.
Jusqu'ici, les petites et moyennes entreprises ont obtenu entre 65 p. 100 et 70 p. 100 de la valeur des contrats de services professionnels d'informatique de l'administration fédérale. La valeur totale des contrats attribués par le gouvernement fédéral pour ce genre de services a, très récemment, été estimée à plus de 600 millions de dollars par année. Ce sont les PME qui donnent ces services.
Si les PME ont remporté la grande majorité de ces contrats, c'est grâce à leur capacité de répondre aux besoins du gouvernement fédéral, à leurs compétences, à leurs connaissances et à leurs frais généraux qui sont peu élevés.
De plus, elles sont souples. Elles peuvent facilement s'adapter à ce qu'on leur demande, et leurs solutions sont très innovatrices.
Le gouvernement a déjà essayé de regrouper des contrats pour réaliser de grands projets informatiques. Dans la plupart des cas où il a essayé de le faire, ces contrats n'ont pas répondu aux attentes, ont donné lieu à des dépassements de coûts et sont devenus « ingérables ». La Voie de communication protégée est un exemple probant de dépassement de coûts.
Par contre, lorsque le gouvernement a conclu des marchés de services par petites tranches gérables, dans 99,9 p. 100 des cas, les projets ont été menés à bien.
Les inconvénients du regroupement de contrats ont été bien expliqués dans les rapports du Bureau du vérificateur général et ceux du Comité permanent des comptes publics de la Chambre des communes. La vérificatrice générale du Canada a même allumé une lumière rouge en nous disant qu'il faudrait revoir ce genre de contrats car il ne présentait pas nécessairement un gros avantage.
Malgré cette lumière rouge et la réticence de la vérificatrice générale par rapport à un regroupement de contrats, la nouvelle idée géniale que ce gouvernement a trouvée, et qu'il maintient, est de donner des contrats encore plus gros.
À notre avis, le gouvernement a fermement l'intention de regrouper les services professionnels d'informatique pour produire quatre contrats de base, dont chacun pourrait valoir environ 1 milliard de dollars par année. C'est quelque chose. Quatre contrats de 1 milliard de dollars par année, c'est 4 milliards de dollars par année. Sur quelle période? On ne le sait pas. Il avait été question de les étaler sur 20, 15 ou 12 ans, puis on est revenu à 15 ans. C'est très vague. Pour quelle raison veut-on faire cela? Il semble qu'on veuille réaliser des économies.
La plupart des services que contiennent les gros contrats qu'on veut accorder sont offerts par les petites et moyennes entreprises. Or, un gestionnaire des stratégies technologiques du Conseil du Trésor du Canada a dit à l'industrie, le 15 janvier 2009, qu'il n'était pas sûr du potentiel d'économie de ces gros contrats. Il supposait qu'on économiserait environ 20 p. 100, mais il n'a fourni aucun chiffre pour le prouver. Il prévoyait faire des tests, mais il ne savait pas ce qu'on économiserait.
On n'a pas fait d'analyse de rentabilisation, et c'est extrêmement grave. Cela veut dire qu'on est en train de modifier totalement le processus d'attribution des contrats de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada. On prend les contrats actuellement accordés aux petites et moyennes entreprises pour les donner à de très grandes entreprises, sans savoir exactement ce qui va en résulter. C'est grave.
En d'autres mots, le gouvernement souhaite regrouper les contrats en technologies de l'information en raison d'une supposée économie qu'il réaliserait. Je répète qu'il s'agit d'une supposition, car aucune analyse de rentabilisation n'a été produite. Cette supposée économie se fera sur le dos des PME puisqu'elles n'ont pas la capacité de soumissionner un mégacontrat.
Le Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires s'est penché sur la question parce qu'il a été alerté par plusieurs petites et moyennes entreprises de plusieurs secteurs différents. Ces dernières ont envoyé des lettres pour nous dire qu'il se passait quelque chose à Travaux publics et Services gouvernementaux Canada. C'est là qu'on a découvert la possibilité d'accorder ces mégacontrats.
Il faut dire aussi que cela créera un manque de concurrence parce que ces mégacontrats seront accordés à une, deux ou trois grandes entreprises. Dans le cas de l'informatique, cela pourrait être Bell, Telus, CGI. Il y a trois ou quatre grandes entreprises qui peuvent réaliser ces mégacontrats de 1 milliard de dollars par année. Les membres du comité sont pratiquement certains que cela fera augmenter le coût pour les contribuables.
Actuellement, lorsqu'une demande de propositions est lancée, les entreprises, y compris les PME, peuvent se mettre sur les rangs. Elles savent que ce qui est déterminant, entre autres, c'est la qualité, bien sûr, mais aussi le coût du projet. Les soumissions sont donc serrées. Les soumissionnaires se font concurrence, ce qui a pour effet de réduire les coûts pour les contribuables.
En écartant toutes les petites et moyennes entreprises du processus d'appel d'offres, le gouvernement donnera à deux ou trois grandes entreprises d'informatique la liberté de dicter la totalité des prix. C'est une situation qui, par le passé, a toujours fait monter et non baisser les prix. C'est tout à fait la logique de l'offre et de la demande.
Aujourd'hui, ce qui nous préoccupe surtout, c'est l'accès des PME aux contrats du gouvernement fédéral. Par exemple, dans l'initiative de Services de réseau d'entreprise du gouvernement dont je vous parle depuis quelques minutes, il ne fait aucun doute que les petites et moyennes entreprises seront exclues du processus et qu'elles seront vouées à la sous-traitance.
On a dit aux membres du comité de ne pas s'inquiéter, que les petites et moyennes entreprises pourront continuer d'oeuvrer. Mais pour les grandes entreprises, les méga-entreprises, les multinationales, que se passe-t-il? On nous a dit, au comité, que les grandes entreprises multinationales n'avaient pas nécessairement les compétences qu'ont actuellement les petites et moyennes entreprises. Par conséquent, elles vont marauder et chercher des employés dans les petites et moyennes entreprises, leur faisant miroiter possiblement de meilleures conditions de travail, un meilleur salaire, un meilleur contrat. Ensuite, la petite et moyenne entreprise affaiblie doit fermer ses portes car elle ne peut plus offrir le service. Automatiquement, le propriétaire en vient à aller quémander un emploi à la multinationale où on va l'embaucher bien souvent pour du cheap labour. Cela a été démontré et énoncé au comité. Je trouvais important aujourd'hui que mes collègues de la Chambre puissent être sensibilisés à ce qui se passe avec l'attribution de ces mégacontrats.
Si on avait en notre possession une analyse de rentabilisation, comme le demandait la vérificatrice générale du Canada, peut-être que les membres du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires — dont je fais également partie — pourraient mieux comprendre le fond de l'histoire. Ils pourraient peut-être mieux comprendre ce qui motive vraiment Travaux publics et Services gouvernementaux Canada à accorder ces mégacontrats et ainsi affaiblir nos petites et moyennes entreprises québécoises et canadiennes. Malheureusement, on n'a pas de chiffres. Ils ne nous ont rien fourni. Ils viennent témoigner devant le comité et nous donnent des réponses à nos questions très couci-couça.
Je pense que la situation est extrêmement grave. D'autant plus que lorsque le est venu témoigner devant le comité, il nous a dit de ne pas nous inquiéter. Il a dit que tout irait bien. Je pense qu'à ce moment, il ne connaissait peut-être pas tout le dossier. Je ne crois pas qu'il ait consciemment ou sciemment voulu nous endormir. Selon moi, il n'était pas au courant de ce qui se passait, car il nous a alors dit que jamais les services professionnels ne feraient partie de mégaservices.
Par contre, cet été, Travaux publics et Services gouvernementaux Canada a déjà publié des ébauches d'intérêt, a continué à aller de l'avant avec ces mégacontrats et a même modifié la terminaison. Ainsi, on ne parle plus de « services professionnels » puisque, pour endormir les gens, on a appelé cela des « services gérés ».
Nous voulons que le ministre soit saisi de ce sujet. S'il ne l'a pas fait sciemment, c'est qu'on l'a floué, peut-être, mais je me questionne là-dessus.
L'étude du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires a donc débuté sur la question bien spécifique du traitement des technologies de l'information, et elle a débordé sur un sujet beaucoup plus large et beaucoup plus grand, à savoir l'accès des petites et moyennes entreprises au processus d'acquisition du gouvernement fédéral, pour aboutir au rapport dont on discute aujourd'hui, le rapport du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires intitulé « À la recherche d’un équilibre: aider les PME à accéder aux contrats d’approvisionnement du fédéral ».
Le septième rapport de ce comité propose ceci:
Le gouvernement fédéral doit voir à ce que l’on tienne dûment compte des intérêts des petites et moyennes entreprises quand on envisage de grouper des contrats et des offres à commandes.
Il y avait beaucoup de recommandations. On a travaillé très fort à ce rapport, et on demandait à Travaux publics et Services gouvernementaux Canada d'être juste, honnête, de nous présenter la situation et d'aider nos petites et moyennes entreprises.
Deux recommandations, entre autres, accompagnaient ce rapport. D'abord, on recommandait ceci:
Donner aux PME l’occasion de participer à des consultations sur les contrats qui seront regroupés.
Elles n'ont pas pu le faire jusqu'à maintenant. Qu'on leur demande au moins ce qu'elles en pensent! Et si on le leur a demandé, qu'on en tienne compte! On s'est rendu compte qu'on n'en avait pas tenu compte.
L'autre recommandation était la suivante:
Exiger des ministères ou organismes désireux de regrouper des contrats qu’ils présentent une analyse de rentabilisation répondant aux critères du Secrétariat du Conseil du Trésor en la matière, comme le Bureau du vérificateur général l’a demandé dans son rapport de novembre 2006.
Ils ont des critères. Malheureusement, Travaux publics et Services gouvernementaux Canada ne l'a pas fait. Il procède de façon aléatoire. La vérificatrice générale l'avait demandé dans son rapport de 2006. Ce n'est pas d'hier qu'on parle du regroupement des contrats, on en parle depuis un bon moment déjà.
Dans sa réponse à ce rapport, le gouvernement a insisté sur le caractère anecdotique — il dit que c'est une anecdote et que cela ne se produira pas — de la définition de regroupement de contrats, mais il nous a dit que sa définition de regroupement de contrats serait terminée d'ici 2011. Il est resté très évasif, voire muet, quant à la demande explicite de présenter une analyse de rentabilisation.
Est-ce parce que les fonctionnaires sont tannés de faire des petits contrats et qu'ils ne veulent pas les gérer qu'ils veulent donner cela à des multinationales? Il peut y avoir autre chose aussi. Des gens peuvent s'être immiscés à l'intérieur du gouvernement fédéral et, comme lobbyistes, être allés chercher des mégacontrats. On doit aussi vérifier cet élément en tant que membres du comité. C'est une question de justice et d'honnêteté.
J'ai mentionné quatre autres contrats. On a étudié celui du mobilier de bureau autostable. Les gens s'en sont plaints. Cela a été exactement la même chose.
Aujourd'hui, je veux attirer l'attention des députés de cette Chambre sur ce qui se passe actuellement en matière d'approvisionnement au gouvernement fédéral par rapport aux petites et moyennes entreprises qui sont la base de l'économie canadienne, mais aussi de l'économie québécoise. Ce sont elles qui font actuellement rouler l'économie. Il existe effectivement de grosses multinationales, mais il en faut aussi des petites. On est en train de faire ce que j'appellerais le génocide de nos petites et moyennes entreprises puisqu'elles n'ont plus accès ou n'auront plus accès aux contrats du gouvernement fédéral.
Au delà d'une politique protectionniste, ce n'est même pas de cela dont...
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Madame la Présidente, je me félicite de cette occasion de prendre la parole. Je profiterai du temps de parole qui m'est alloué pour réfuter certaines des informations que la députée d'en face tente de faire valoir.
Il s'agit d'une motion d'adoption. Les députés et les téléspectateurs sont peut-être intéressés de savoir que celle-ci a été présentée à l'unanimité par notre comité, d'un commun accord de tous les partis.
Si la députée se donnait la peine de lire le rapport du comité, auquel elle a souscrit et en faveur duquel elle a voté, elle réaliserait qu'il y a un écart entre ses propos de cet après-midi et les aspects du rapport qu'elle a approuvés. Les chiffres que j'ai mentionnés figurent dans le rapport. La députée a voté en faveur de ce rapport et les chiffres qu'il contient sont clairs.
Je suis déçu de constater que l'opposition a décidé à ce stade de laisser passer l'occasion de parler du projet de loi , relatif à l'Accord de libre-échange entre le Canada et la Jordanie qui est proposé par le gouvernement. Ce projet de loi fera une énorme différence pour un grand nombre de sociétés canadiennes qui essaient de pénétrer de nouveaux marchés pour vendre des produits fabriqués au Canada. Voilà un enjeu qui préoccupe un bon nombre de Canadiens.
De toute évidence, dans ce débat entamé cet après-midi, il sera question de l'accès aux marchés publics par les petites entreprises. Je me félicite de cette occasion de débattre de la question avec les autres députés car je pense que le travail accompli par le gouvernement à la suite des recommandations de tous les partis au comité représente une excellente nouvelle à rapporter.
Le comité a présenté un rapport intitulé À la recherche d'un équilibre: Aider les PME à accéder aux contrats d'approvisionnement du fédéral. Ce rapport contient un certain nombre de recommandations sur lesquelles tous les partis se sont mis d'accord, car tous comprennent que les PME font partie intégrante de notre pays et qu'elles sont très importantes pour notre économie. Celle-ci ne se redressera que lorsque les PME retrouveront leur prospérité. Tous le comprennent.
Le gouvernement travaille d'arrache-pied, sur tous les fronts, pour créer un environnement propice aux affaires dont profiteront les petites et moyennes entreprises. L'un des moyens les plus importants d'aider les PME est de les avantager et de leur donner accès aux marchés publics.
En tant qu'acheteur principal du gouvernement, Travaux publics et Services gouvernementaux Canada est responsable, en termes monétaires, d'environ 85 p. 100 des 12 à 18 milliards de dollars consacrés chaque année par le gouvernement du Canada à l'acquisition de biens et services.
Depuis 2006, le ministère a accordé en moyenne plus de 43 p. 100 de la valeur totale de ces contrats à des petites et moyennes entreprises canadiennes.
En 2008-2009, la valeur des contrats accordés par Travaux publics aux petites et moyennes entreprises canadiennes est passé de 4,8 milliards de dollars à 5,5 milliards de dollars, ce qui représente une hausse de 14,5 p. 100 en valeur absolue.
Notre gouvernement reconnaît depuis un certain temps déjà qu'il faut qu'il devienne plus simple pour les petites et moyennes entreprises du pays de faire affaire avec le gouvernement du Canada. Notre gouvernement a adopté à cette fin une approche en deux volets: d'une part en établissant un dialogue direct avec les entreprises qui souhaitent faire affaire avec le gouvernement afin de connaître leurs préoccupations et les aider dans la mesure du possible; et d'autre part en simplifiant le processus d'approvisionnement et de renouvellement afin de le rendre favorable aux petites entreprises et leur permettre d'avoir accès à l'information.
En tant que gouvernement, nous appuyons fermement les conclusions du comité, dont le premier objectif vise à améliorer le processus d’approvisionnement pour les petites et moyennes entreprises pour que celles-ci soient mieux informées au sujet des marchés publics fédéraux. Nous savons que les petites et moyennes entreprises auront beaucoup de difficulté à obtenir des contrats si elles ignorent l'existence des marchés publics.
Nous voulons d'abord réduire les obstacles auxquels sont confrontés les petites et moyennes entreprises en matière d'approvisionnement.
Nous voulons ensuite simplifier le processus d'attribution de contrats afin que les petites et moyennes entreprises ne soient pas obligées de dépenser dans certains cas des milliers de dollars pour que des analystes ou d'autres personnes rédigent leurs contrats. Nous voulons simplifier tout cela afin que les petites et moyennes entreprises puissent vraiment soumissionner dans le cadre des marchés publics.
En troisième lieu, nous voulons offrir de la formation et de l'information aux petites et moyennes entreprises qui souhaitent faire affaire avec le gouvernement.
En quatrième lieu, nous voulons collaborer afin d'améliorer les politiques et les pratiques relatives aux approvisionnements.
Enfin, nous voulons nous assurer qu'on tient compte des préoccupations des petites et moyennes entreprises.
Grâce au plan d'action lié aux approvisionnements gouvernementaux et à la Loi fédérale sur la responsabilité, on a agrandi le bureau qui relaie l'information aux petites et moyennes entreprises et mis sur pied six bureaux régionaux dans l'ensemble du pays. Ma collègue a reconnu l'existence de ce bureau et des six bureaux régionaux aux quatre coins du Canada, des bureaux qui assurent la représentation de toutes les régions et par l'intermédiaire desquels les petites et moyennes entreprises peuvent obtenir de l'information.
Ce bureau mène de nombreuses activités. Il a notamment rassemblé énormément de statistiques. Cette année seulement, il a aidé directement 23 000 hommes et femmes d'affaires. La députée dit que les gens d'affaires, les propriétaires de petites et de moyennes entreprises, ne sont pas au courant de l'existence de ce bureau, mais je peux lui assurer qu'il y a au moins 23 000 propriétaires d'entreprises canadiennes qui savent très bien que ce bureau existe, parce qu'ils ont obtenu de l'aide par son intermédiaire. Il est important que les Canadiens le sachent. Il est important qu'ils soient au courant de cela.
Quant aux recommandations concernant le premier objectif, le ministère des Travaux publics a déjà apporté plusieurs améliorations afin de rendre le processus d'approvisionnement encore plus convivial pour les fournisseurs. Par exemple, il permet aux fournisseurs d'accéder gratuitement au MERX. À ceux qui ne connaissent pas le MERX, je dirai que c'est le système en ligne qui annonce les occasions de marchés publics aux soumissionnaires éventuels.
Par ailleurs, le gouvernement élabore une stratégie électronique plus complète en accroissant sa présence sur Internet relativement aux approvisionnements. Cette stratégie permettra d'offrir 24 heures par jour sept jours sur sept un guichet unique d'information sur la façon de vendre au gouvernement et sur ce qui peut lui être vendu. La première étape de cette stratégie électronique sera lancée au printemps. Les députés peuvent donc constater que les choses continuent de s'améliorer. Notre comité a joué un rôle important à cet égard.
Le ministère des Travaux publics prévoit lancer cet hiver un séminaire sur la façon de remplir les documents d’invitation à soumissionner. De plus, le Bureau des petites et moyennes entreprises élaborera un cadre de gouvernance pour la gestion des produits et services qui permettra d’améliorer la capacité des petites et moyennes entreprises d'offrir leurs commentaires au gouvernement.
Notre comité formulait un deuxième objectif dans le rapport: encourager une meilleure coordination des programmes et services fédéraux s'adressant aux PME pour les aider à accéder aux marchés gouvernementaux. À cette fin, le gouvernement veillera, entre autres, à clarifier les rôles et responsabilités dans sa prochaine politique de sorte que ce soit le BPME qui défende les intérêts des fournisseurs dans le processus d'approvisionnement. Il s'agit d'un changement important et notable. Il répond à certaines des préoccupations exprimées par ma collègue d'en face.
Dans le même ordre d'idées, une future directive du Conseil du Trésor régissant les approvisionnements gouvernementaux répondra à la nécessité d'une coordination entre les ministères pour soutenir les objectifs socio-économiques du gouvernement, y compris ceux concernant les PME.
Je sais que c'est une question que la députée, de même que mon collègue de , qui siège aussi au comité, ont signalée. Donc, le gouvernement répond aux préoccupations que les membres de notre comité ont exprimées. C'est une bonne chose.
Un comité interministériel a été créé pour étudier les préoccupations des PME relativement aux approvisionnements. Comme il se compose de hauts fonctionnaires de ministères concernés, il est certain que ces questions seront portées à l'attention des responsables aux plus hauts échelons de la fonction publique.
Les préoccupations des PME ne seront pas exprimées seulement aux plus bas échelons de la bureaucratie. Elles seront transmises à l'échelon le plus élevé de la fonction publique parce que notre comité a formulé des recommandations qui ont été appuyées par tous ses membres et on constate que les choses bougent.
Permettez-moi de le répéter, je pense qu'il est quelque peu prématuré de soulever cette question aujourd'hui, comme le fait la députée du Bloc Québécois. Je crains qu'il s'agisse d'une diversion nous empêchant de discuter de ce dont il devrait être question dans cette enceinte cet après-midi.
Le troisième objectif énoncé dans le rapport de notre comité précise que le gouvernement fédéral doit voir à ce que l’on tienne dûment compte des intérêts des petites et moyennes entreprises quand on envisage de grouper des contrats et des offres à commandes et lorsqu'on définit le regroupement des contrats. Le comité s'est dit inquiet de ce qu'il a entendu sur le terrain. Nous avons entendu des gens nous dire qu'ils craignaient que le regroupement des contrats empêche un certain nombre de personnes de répondre aux appels d'offres.
Nous avons écouté les gens et nous avons formulé cette recommandation pour que le gouvernement précise ce qu'il compte faire. Le gouvernement a donné suite à cette recommandation en disant qu'il allait établir une définition du regroupement des contrats et qu'il allait examiner les meilleures pratiques connexes. Le gouvernement a bel et bien donné suite à cette recommandation.
Le cadre dont parle le rapport et que le gouvernement est en train d'établir nous permettra de nous assurer que le recours au regroupement des contrats est justifié de manière appropriée. Les ministères ne pourront pas regrouper les contrats simplement parce que c'est plus expéditif pour eux. Le comité a bien indiqué que de nombreuses personnes risquaient de se voir exclues des fournisseurs potentiels si les contrats étaient regroupés et que seulement les grandes sociétés pouvaient répondre aux appels d'offres.
Manifestement, le gouvernement donne suite aux recommandations et affirme qu'il n'a pas l'intention de regrouper systématiquement les contrats. Il va établir une marche à suivre pour justifier tout regroupement. Les ministères devront tenir compte des PME et devront fournir une justification suffisante avant d'être autorisés à regrouper des contrats. Voilà de bonnes nouvelles.
Le quatrième objectif énoncé dans notre rapport porte sur l'établissement d'un système équitable afin d’encourager les ministères et les organismes à recourir aux PME. Toutefois, nous avons précisé que nous n'allions pas imiter les États-Unis, qui ont recours aux marchés réservés. Nous avons jugé que les PME n'avaient pas besoin d'un système de marchés réservés.
Là encore, nous savons que 43 p. 100 des contrats que nous attribuons à des entreprises canadiennes sont attribués à des petites et moyennes entreprises, les PME. Par contre, la situation aux États-Unis est très différente. En effet, le gouvernement américain attribue 23 p. 100 de ses contrats à des PME. Notre comité a décidé que nous ne voulions pas copier le système américain, où il faut prévoir des marchés réservés aux petites entreprises. En fait, même si nous avons envisagé cette solution, nous avons refusé ce système de marchés réservés, parce que l'ensemble des PME était contre.
Elles ont dit qu'elles pouvaient faire concurrence aux meilleures entreprises. Elles ont dit que si les règles du jeu sont équitables, elles pourraient livrer une concurrence juste et remporter des marchés. J'en suis convaincu. Je crois que des collègues des autres partis en sont également convaincus. C'est pourquoi nous avons dit que si les PME ne veulent pas d'un système de marchés réservés, nous ne le ferons pas.
Nous avons également recommandé aux ministères d'être équitables et de faire appel à des surveillants de l'équité qui auront pour mandat de s'assurer qu'ils tiennent compte des besoins et des préoccupations des PME. Une autre préoccupation exprimée par certaines PME concerne les appels d'offres avec concours, lesquels excluent parfois les PME qui fabriquent un produit innovateur.
Une compagnie informatique d'Ottawa nous a dit qu'elle a mis au point un programme qui serait beaucoup plus efficace que les systèmes actuellement disponibles sur le marché. Or, parce que son système est tellement mieux que les autres et parce que l'appel d'offres avec concours s'appliquait à un autre système, elle n'a pas pu soumissionner, même si son système aurait pu remplacer l'autre, aurait été beaucoup plus efficace et plus utile au gouvernement à long terme. Notre comité a fait cette recommandation et le gouvernement en tient compte. Nous le constatons dans les mesures qu'il prend dans divers domaines.
Pour finir, notre comité a recommandé un cinquième objectif. Nous avons demandé au gouvernement de s'assurer que l'innovation et la qualité sont des facteurs déterminants clés dans l'évaluation des soumissions visant à attribuer des marchés.
Nous avons entendu le son de cloche de bon nombre de groupes. Je viens de mentionner l'entreprise d'informatique qui voulait proposer un produit novateur et en vanter les qualités et les avantages, mais qui a rencontré une certaine résistance parce que ce qu'elle proposait différait des systèmes en place à l'heure actuelle. Les membres du comité ont dit qu'il fallait effectivement proposer du nouveau et je crois qu'il y avait consensus autour de la table à cet égard.
Des ingénieurs ont également témoigné devant le comité. Certains témoins ont affirmé que le gouvernement ne devrait pas uniquement tenir compte du prix, mais également de la qualité. Un produit peut être meilleur marché mais de qualité nettement inférieure à un autre, et le gouvernement pourrait à long terme réaliser des économies en optant pour le produit plus cher mais de meilleure qualité.
La position prise à cet égard dans le discours du Trône de 2008 ne saurait être plus claire. De nombreux éléments de ce discours du Trône faisaient suite à certaines préoccupations et visaient notamment à réduire les formalités administratives pour permettre de faire connaître de nouveaux produits novateurs.
J'arrive à la fin de mon intervention et je me demande tout haut pourquoi nous discutons de cette question cet après-midi? De toute évidence, le gouvernement donne suite aux cinq préoccupations sur lesquelles le comité s'est penché. La députée exprime un intérêt fort légitime et il va sans dire qu'il faut aborder ce genre de question au comité. Au cours des semaines à venir, le comité pourra être saisi de nouvelles questions. Le comité peut s'il le souhaite axer ses travaux sur le rapport, examiner les réussites ou encore vérifier s'il y a du progrès.
Je ne vois pas l'intérêt de soulever cette question à la Chambre cet après-midi parce que, de toute évidence, le gouvernement tient compte des cinq recommandations contenues dans notre rapport. Les choses avancent, mais il est certain que les choses ne changent pas du jour au lendemain au gouvernement, nous le reconnaissons. Cependant, je suis franchement renversé de constater que la députée ne considère pas ce qui se passe comme une grande réussite. Je suis plutôt étonné.
Je reviens tout juste d'une réunion du Comité de l'industrie. En fait, j'ai couru jusqu'ici pour parler de cette question. J'ai eu l'occasion de discuter avec l'analyste, à propos d'un autre sujet, mais c'était une heureuse coïncidence. Il m'a dit qu'un de ses collègues du ministère de l'Industrie se penche actuellement sur ce dossier. Le ministère s'emploie à rationaliser le processus afin que les entreprises de haute technologie, qui ne sont pas nécessairement de grandes sociétés, puissent soumissionner pour les marchés publics. Il y a tout un processus à suivre. Il m'a dit que son collègue travaillait à cela au ministère de l'Industrie, mais, selon ses dires, des fonctionnaires de tous les ministères travaillent sur ces politiques afin de réduire l'accès aux marchés publics.
Premièrement, comme les frais d'abonnement au MERX ont été éliminés, les petites et moyennes entreprises n'ont pas à assumer ces frais. Deuxièmement, ces entreprises n'ont pas à embaucher des gens pour rédiger de longues propositions. L'analyste m'a expliqué que, dans certains cas, elles ont dû débourser plus de 150 000 $ pour la rédaction de ces rapports. Il est clair que bon nombre de petites entreprises ne peuvent se le permettre. C'est pourquoi la politique est remaniée afin que les contrats soient simples et beaucoup plus faciles à remplir.
À la lumière de ce que m'a dit un analyste du ministère de l'Industrie, nous pouvons constater même aujourd'hui que les choses changent. Il ne nous reste plus qu'à féliciter le ministre. Il fait de l'excellent travail et il fera, à n'en pas douter, encore davantage en continuant de répondre aux préoccupations qu'a soulevées notre comité dans un rapport. Je suis certain que si mes collègues du comité souhaitent poursuivre le dialogue, nous aurons l'occasion de nous pencher plus en détail sur ce rapport au comité.