La Chambre reprend l'étude, interrompue le 9 février 2009, de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité; et de la motion portant que la question soit maintenant mise aux voix.
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Monsieur le Président, cela me fait plaisir de prendre la parole. Puisque c'est la première fois que je fais un discours depuis notre élection, j'aimerais saluer mes électeurs qui, pour la sixième fois, m'ont donné un mandat en cette Chambre avec une merveilleuse majorité. Je les remercie infiniment. Ils peuvent être fiers du travail que j'accomplirai, et je travaillerai très fort pour eux.
Nous savons tous qu'une crise économique comme celle que nous vivons présentement, cela touche non seulement les entreprises et les municipalités, mais aussi tous les hommes et toutes les femmes au Québec et au Canada. Nous demandions dans le budget des choses qui étaient exceptionnelles, qui pour nous étaient absolument obligatoires, et au sujet desquelles toutes les instances au Québec avaient trouvé un consensus. On nous les a carrément coupées.
On nous a coupé d'un milliard de dollars les transferts de péréquation. Vous imaginez ce que cela peut faire au Québec quant à la création d'emplois, quant à l'aide pour nos entreprises, pour les familles, pour notre système de garderies. Tout cet argent issu des transferts de péréquation aurait permis de continuer le beau travail commencé au Québec.
Cependant, on nous coupe cette année, on va nous couper dans les années à venir. On va tout faire pour rapetisser le Québec, de toute façon. Le Québec va toujours être pénalisé, et cela, c'est inacceptable. L'Assemblée nationale avait établi un consensus à cet égard. On voit que le gouvernement a fait un « X » sur le Québec. J'ai hâte de voir, lors de la prochaine campagne électorale, comment les députés conservateurs du Québec vont réagir et comment les députés libéraux du Québec vont pouvoir vanter ce budget pour lequel ils auront voté.
Toute la question de l'agence de valeurs mobilières est aussi pour nous une priorité. Encore là, un consensus a été atteint partout au Québec. On veut créer une agence de valeurs mobilières pancanadienne. Encore une fois, on veut redoubler le travail qu'on a déjà fait chez nous à cet égard. On n'a pas besoin de cela au Québec, on était déjà bien structurés, on avait déjà notre propre agence. Dorénavant, on va se retrouver aux prises avec une agence dont la tête dirigeante sera où? Probablement à Toronto; certainement pas au Québec. On est aux prises avec cette situation dans le budget.
Ce sont les deux principales raisons pour lesquelles nous voterons contre la mise en oeuvre de ce budget. Néanmoins, il n'y a pas seulement cela. Plusieurs choses entre autres entrent en ligne de compte et me touchent énormément comme femme.
Parlons de l'équité salariale. Il n'y a pas que moi qui me suis battue pour cela, il n'y a pas que mes collègues ici, en cette Chambre, il y a tellement de groupes de femmes qui se sont battus pour cela. Ma mère s'est battue pour cela, pour qu'un jour, à travail égal, salaire égal. Ce n'est pas beaucoup demander. Et dorénavant, on va nous empêcher de contester devant les tribunaux, on va nous empêcher d'avoir le même salaire. Il n'y a qu'ici, à la Chambre, comme le disait ma collègue hier, où les hommes et les femmes ont le même salaire. Ailleurs, telle n'est pas la situation. J'ai vécu cela à plusieurs reprises. J'ai eu des cas dans mon comté. Vous ne pouvez pas vous imaginer! Des femmes viennent me voir pour me demander ce qu'elles peuvent faire, car elles font le même travail qu'un homme et ne peuvent pas avoir le même salaire. Parfois, elles sont obligées de travailler encore plus fort.
C'est une injustice qui ne devrait plus exister et dont le Parti conservateur n'a pas tenu compte, encore une fois. C'est inacceptable pour les femmes, c'est inacceptable de nous faire reculer. Compte tenu de telles positions, il y aura de moins en moins de femmes dans toutes les sphères électives — je parle du palier municipal, de conseils d'administration, du palier provincial et même du palier fédéral. De moins en moins de femmes voudront s'impliquer, car la femme n'est pas reconnue comme un être égal à l'homme. Les batailles à livrer sont les mêmes qu'il y a 40 ou 50 ans, car notre gouvernement nous fait reculer au lieu d'avancer.
Je peux affirmer que les discussions que j'ai eues dernièrement avec des femmes étaient fondées sur cette base. Elles ne trouvaient pas intéressant de s'impliquer parce qu'elles n'obtiendraient jamais l'équité salariale. Il s'agit d'une chose aberrante contre laquelle nous allons nous battre.
Certains disent que les artistes sont « gras dur ». C'est faux, c'est absolument faux. Dans mon comté, il y a beaucoup d'activités artistiques, de chansonniers et d'artistes peintres. Ces gens ne vivent pas richement. Ils vivent vraiment à la limite du seuil de la pauvreté. De plus, on vient de leur enlever des fonds. Ces gens allaient souvent à l'étranger. J'ai fait partie d'une délégation d'artistes. Nous sommes allés au Japon. J'y suis allée à mes frais pour les accompagner, et pour leur donner une chance d'être reconnus et de rencontrer des artistes japonnais. Ils ne pourront plus le faire maintenant. On encouragera les artistes de l'étranger à venir ici, mais on n'encouragera pas nos artistes à aller à l'extérieur. C'est aberrant. Sommes-nous en train de nous refermer comme une huître?
J'ai encore quelque chose à dire. Ce gouvernement conservateur ne fait que gérer à la pièce. Il n'a aucune vision d'avenir. On fait un budget sur deux ans avec des mesures qui ne seront pas renouvelables. Je ne parlerai pas du Protocole de Kyoto. On voit qu'il n'y a aucune mesure pour encourager le développement environnemental et les mesures qui existent déjà.
Chez moi, le CEVEQ fait l'étude de voitures électriques depuis déjà 10 ans. C'est fantastique. On y étudie des véhicules qui viennent de la Californie et des autobus électriques, des choses que l'on pourrait éventuellement implanter ici. Il n'y a aucune volonté gouvernementale pour que l'environnement soit une priorité en cette Chambre.
Je regarde la jeunesse d'aujourd'hui, ma fille qui étudie en architecture dans le domaine de l'environnement et les possibilités actuelles de bâtir des immeubles et des maisons verts. Nous avons devant nous des possibilités extraordinaires, mais le gouvernement ne fait rien pour les mettre en oeuvre réellement.
Il faut aussi étudier la géothermie. Moi-même je ne m'y connais pas beaucoup, mais je me suis fait expliquer par ma fille ce que c'était exactement. C'est un produit de l'avenir qu'il faut considérer sérieusement. C'est un produit non polluant. Il y a toutes sortes de produits non polluants, comme les énergies solaire et éolienne. Pourquoi n'investissons-nous pas dans ces domaines au lieu, encore une fois, d'investir dans les pétrolières?
Je lisais un article ce matin dans lequel les conservateurs disaient que Bombardier n'avait pas besoin de l'aide du gouvernement. Ottawa dit que Bombardier n'a pas besoin de l'aide du gouvernement. Je n'en reviens pas. On vient d'y faire 1 300 mises à pied. Bell Helicopter vient de faire 600 mises à pied. On vient nous dire que ces entreprises n'ont pas besoin d'aide. Il faut se mettre les yeux là où ils doivent être et réagir en conséquence. Le gouvernement a son rôle à jouer et il doit le faire immédiatement.
Pour terminer, nous sommes contre la mise en oeuvre du projet de loi.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
J'interviens au sujet du projet de loi d'exécution du budget avec certaines réserves. Je crains fort que ce budget n'arrive trop tard et ne propose pas les mesures nécessaires pour contrer la récession économique qui s'aggrave rapidement.
Le budget renferme cependant des éléments positifs, notamment les programmes d'infrastructure, la bonification de la Prestation fiscale pour enfants et du financement des universités. Il prévoit également des initiatives en matière de logement, pour les aînés et les Autochtones, et d'accès au crédit, pour les entreprises en difficulté et pour les gens qui souhaitent acheter une maison ou souscrire une hypothèque, ainsi qu'un investissement accru au titre du développement régional. En dépit d'une certaine réticence, ces dépenses, proposées par les libéraux, m'incitent à espérer des résultats positifs.
Je suis néanmoins préoccupée, notamment par la question de l'équité salariale et par le projet de loi qui empêcherait les revendicateurs de faire appel à la justice. Je déplore le non-respect des promesses faites aux provinces en matière de péréquation. Je crains qu'on apporte à l'assurance-emploi des modifications qui ne tiendraient pas compte de l'augmentation des pertes d'emplois. Je m'inquiète de l'absence de stratégie nationale en matière de logement alors que toutes les municipalités canadiennes sont aux prises avec une énorme pénurie à cet égard.
J'ai bien peur qu'on ait raté une belle occasion d'investir dans des initiatives environnementales, dans de nouvelles technologies qui déboucheraient sur des investissements écologiques. J'estime également que les investissements en matière de recherche et développement sont insuffisants. En fait, le gouvernement a réduit le financement des principales organisations qui subventionnent la recherche et développement au Canada.
Le moment est mal choisi pour compromettre l'équilibre déjà précaire du Canada et il serait irresponsable de notre part de faire de la politicaillerie et de causer le déclenchement d'élections maintenant. Par conséquent, comme je l'ai dit, c'est avec bien des réserves que je parle du budget.
Je me penche sur certains éléments du budget qui me concernent. Voilà pourquoi nous avons mis le gouvernement conservateur en garde et que nous le surveillons. De nombreuses dépenses prévues dans le budget nous préoccupent simplement parce qu'elles figuraient déjà dans les budgets précédents, mais qu'elles ne se sont pas concrétisées. Autrement dit, le gouvernement a fait des promesses, mais il n'a jamais versé les fonds pour la mise en oeuvre des initiatives qui, de ce fait, sont restées lettre morte. Le gouvernement tente également de nous jeter de la poudre aux yeux, en présentant d'anciens programmes qui ont été légèrement remaniés pour donner l'impression qu'ils sont nouveaux alors qu'ils n'ont pas changé du tout.
C'est pour cela que nous allons obliger le gouvernement à rendre des comptes. C'est pour cela que nous allons vérifier, en mars, juin et décembre, les résultats obtenus par le gouvernement. Le gouvernement a-t-il accompli ce qu'il avait promis? Son plan de relance était-il suffisant? L'argent a-t-il été versé? Les investissements ont-ils été faits?
Je vais donner un exemple pour montrer pourquoi je suis inquiète. Dans les budgets précédents, le gouvernement avait annoncé l'investissement de 33 milliards de dollars sur sept ans dans l'infrastructure. Pendant la première année, pas un dollar n'a été versé. Au cours de la deuxième année, 80 millions de dollars seulement ont été versés, et 78 p. 100 des projets d'infrastructure étaient situés dans des circonscriptions détenues par les conservateurs.
Il y a lieu de se demander si nous pouvons croire que le gouvernement ne fera pas de favoritisme partisan au profit de certaines circonscriptions. Est-ce que ce financement est vraiment utile? Ces projets d'infrastructure sont-ils bons? Qu'en est-il des 33 milliards de dollars sur sept ans? Cet argent s'est-il envolé? Est-il remplacé par quelque chose de nouveau? Nous attendons de voir si les coffres vont s'ouvrir.
En ce qui concerne l'assurance-emploi, il semble, à première vue, que plus de gens y auront accès, mais est-ce que ce sera vraiment le cas? Le gouvernement avait promis de s'attaquer au problème des congés de maternité pour les travailleuses autonomes. Maintenant, il promet encore une fois de se pencher là-dessus. Il y a un bon moment que c'est à l'étude. Les éventuelles mesures seront-elles suffisantes? Quels en seront les résultats?
Je viens de Colombie-Britannique. Les trois secteurs d'activité qui souffrent le plus actuellement sont ceux de la fabrication, de l'automobile et des forêts. Le secteur forestier canadien a été durement frappé par la faiblesse du dollar américain, par un accord sur le bois d'oeuvre totalement inadéquat qui nous a fait perdre 1 milliard de dollars et par la récession aux États-Unis, qui n'achètent pas notre bois puisque leur secteur de la construction est en panne sèche.
Le secteur forestier a également été plus durement touché en Colombie-Britannique qu'ailleurs au pays en raison du dendroctone du pin. Nous n'avons pas réussi à arrêter cet insecte est actuellement en train de ravager 75 p. 100 des pinèdes. En 2006, le gouvernement avait promis 200 millions de dollars pour restructurer l'économie, offrir de la formation et diversifier les marchés. En 2006, le gouvernement a promis 200 millions de dollars de plus. Sur deux ans, 400 millions de dollars ont été promis, mais seulement 100 millions de dollars ont été versés. Où sont donc les 300 autres millions de dollars? Le budget prévoit maintenant 85 millions de dollars par année pendant deux ans pour l'ensemble du Canada. Faut-il ajouter ce montant aux 300 millions de dollars qui manquent?
Voilà les questions que nous voulons poser. Qu'en est-il de cet argent alors que des villes et des collectivités entières cessent d'exister en Colombie-Britannique? Les gens abandonnent leur maison. Qu'arrive-t-il à l'industrie forestière de la Colombie-Britannique? Ferons-nous quelque chose pour aider la Colombie-Britannique à survivre? À l'heure actuelle, c'est la province qui perd le plus d'emplois au pays.
Nous parlons de vraies personnes qui abandonnent leur maison, des personnes dont les enfants ne peuvent plus terminer leurs études collégiales. C'est un vrai problème.
La Colombie-Britannique peut compter sur le commerce et la porte d'entrée. Nous avons vu M. Chrétien et le gouvernement libéral bâtir des relations avec la Chine et l'Asie, parce qu'à l'heure actuelle nous faisons 80 p. 100 de nos échanges avec les États-Unis. Tout cela est bien beau, mais qui peut faire de bonnes affaires avec un seul client? Nous ne pouvons pas mettre tous nos oeufs dans le même panier, cependant c'est ce que nous avons fait. Maintenant que notre client est en récession, et le FMI invoque maintenant la possibilité d'une dépression, les affaires diminuent. Nous ne vendons pas. Environ 45 p. 100 de notre PIB dépend du commerce. Que faisons-nous à ce sujet?
Nous aurions pu entretenir les relations amorcées par M. Chrétien. Nous aurions pu construire la porte d'entrée dont parlait M. Martin sous les gouvernements libéraux. Cela ne s'est pas produit et nous constatons maintenant que les relations sino-canadiennes ont en fait régressé depuis que le du Canada a commencé à cultiver des relations négatives avec la Chine.
Nous investissons de l'argent dans le tourisme. C'est justement la classe moyenne chinoise qui dépense actuellement le plus d'argent dans le tourisme. Or, le Canada ne compte pas parmi les destinations privilégiées des touristes chinois parce que la Chine et le Canada ne jouissent plus de cette relation qui était tellement forte à l'époque de Bethune. C'est la faute du . Il a jeté une ombre sur les relations entre les deux pays.
Qu'allons-nous réellement faire dans cette situation? Comment allons-nous pouvoir faire une différence?
Je tiens à parler des arts et de la culture. C'est un secteur qui compte pour 84,6 milliards de dollars dans le produit intérieur brut. C'est un secteur qui crée 1,1 million d'emplois. C'est un secteur qui représente également 5 milliards de dollars en dérivés commerciaux et culturels. Pourtant, on nous jette encore une fois de la poudre aux yeux.
Le ministre a effectivement investi de nouvelles ressources. Il a notamment alloué des ressources au programme Espaces culturels Canada, ce qui représente une mesure de stimulation non récurrente de 30 millions de dollars par année. Il injectera également 25 millions de dollars dans un nouveau programme de récompenses. Il investira aussi de nouvelles ressources dans les festivals, même si le domaine des arts et de la culture ne se résume pas à cela.
Nous constatons qu'il renouvelle des subventions qui existaient déjà. Même s'il parle de nouvelles mesures, il ne s'agit pas d'argent neuf. Il s'agit des mêmes postes qui sont réintégrés dans le budget de 2009, les 100 millions de dollars au Fonds canadien de télévision notamment. Ce poste a toujours existé. Le budget prévoit 15 millions de dollars pour les magazines. C'est le même montant que nous investissions dans ce domaine au cours des dix dernières années. Un montant de 15 millions de dollars est également destiné au Fonds de la musique du Canada, ce qui n'est pas nouveau non plus.
Nous nous posons des questions sur toute cette poudre aux yeux. Nous nous demandons si le gouvernement compte faire quelque chose au sujet de l'abolition du programme Routes commerciales, car chaque dollar supprimé dans ces programmes représente 5 $ de moins dans le PIB canadien et la perte de milliers d'emplois.
Je vais maintenant parler de certaines mesures qui seront favorables à la relève économique.
Et enfin, il y a les emplois, les emplois et encore les emplois. C'est ce qui est le plus triste dans tout cela.
Je suis arrivée en politique en 1992 en tant que médecin qui n'avait pas de remède à offrir à ses patients qui venaient de perdre leur emploi ou leur maison. Je pense par exemple à cet homme de 55 ans qui n'avait occupé qu'un seul emploi pendant 30 ans et qui ne savait pas quoi faire. Il a dû retirer ses enfants de l'école. Je pense aussi à ce jeune couple qui avait emprunté trop d'argent pour acheter une maison et qui avait eu un bébé. L'un d'entre eux avait perdu son emploi et ils ne savaient pas quoi faire.
Il s'agit de vraies personnes. On nous dit que 71 000 personnes ont perdu leur emploi en décembre et 129 000 autres en janvier. Ce sont des statistiques, des statistiques très inquiétantes, mais derrière tout cela, il y a des gens qui souffrent. Ce sont de vraies personnes qui n'ont nulle part où aller.
C'est maintenant que le gouvernement devrait venir en aide aux Canadiens. C'est maintenant que les Canadiens devraient pouvoir compter sur l'aide du gouvernement. Lorsque je suis arrivée à la Chambre en 1992, le gouvernement avait abandonné les Canadiens. À mon avis, nous ne pouvons pas rester les bras croisés à regarder le gouvernement abandonner les Canadiens encore une fois. Ces gens ont des familles qui comptent sur eux.
C'est la raison pour laquelle notre parti met le gouvernement sous surveillance. Nous le surveillerons de près. Nous examinerons les résultats obtenus. Nous verrons à ce qu'il fasse ce qu'il a promis de faire. Nous évaluerons si les mesures adoptées auront des effets positifs. Nous verrons si, au lieu de se contenter de réagir constamment, le gouvernement se montre proactif, s'il suit l'évolution de la situation et si des changements sont apportés pour que nous puissions aider les vrais Canadiens à retourner au travail et à faire progresser notre économie.
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Monsieur le Président, je suis heureux d'avoir la possibilité d'aborder certains aspects du budget présenté par le gouvernement.
Le a présenté diverses initiatives qui, de l'avis du gouvernement, devraient bénéficier aux Canadiens tout en stimulant notre économie et en créant ou en maintenant des emplois. Le ministre des Finances et le ont présenté des versions contradictoires de l'état des finances du Canada. Peu de ce qu'ils ont dit était vrai.
En septembre, le a déclaré aux Canadiens que c'était le bon moment pour acheter des actions et il avait tort. Le premier ministre a déclaré que le Canada ne devait pas faire de déficit et que, si nous devions avoir une récession, elle se serait déjà manifestée. Il avait encore tort. Le a compliqué les affaires en déclarant qu'un déficit était le seul moyen de traverser la période difficile actuelle.
Puis, nous avons eu la mise à jour économique de décembre dernier. Après avoir convaincu la Gouverneure générale de proroger le Parlement, le a déclaré qu'au cours des semaines suivantes, il entreprendrait des consultations et mettrait l'accent sur le budget. Je suis très préoccupé par ce qui a été fait au cours de la période qui a précédé la mise à jour économique.
Depuis lors, le Canada a perdu 213 000 emplois et nous traversons la pire récession depuis les années 1930. En janvier seulement, on a encore enregistré 129 000 pertes d'emploi. Plus de 71 000 emplois ont disparu en Ontario au cours de l'année. Pendant ce temps, le et le étaient très occupés à nier un fait évident, soit que le pays se dirigeait tout droit vers une récession. Ils n'ont donc préparé aucun plan en prévision des pertes d'emploi imminentes.
Ce n'est que sous la menace de perdre le pouvoir que le gouvernement a commencé à prendre des mesures pour contrer la crise économique qui était rendue à nos portes. C'est seulement sous la pression de l'opposition et après prorogation du Parlement que le gouvernement s'est vraiment consacré à concevoir un budget et un plan de stimulation.
Il y a trois semaines, le a présenté le Plan d'action économique du Canada, qui était censé assurer juste la bonne dose de stimulants tout en visant à inciter les banques et les Canadiens à dépenser davantage. L'opposition libérale a jugé qu'on pouvait faire plus. C'est pourquoi nous avons placé le gouvernement sous surveillance. Nous voulons ainsi nous assurer que le gouvernement fera réellement, cette fois, les dépenses qu'il doit faire, et que ce ne sera pas qu'une série de promesses creuses. Nous exigeons que, à trois moments précis au cours de l'année, soit en mars, en juin et en décembre, le gouvernement nous montre exactement ce qu'il a fait jusque-là.
Une grande partie du budget pourrait être considérée comme acceptable, mais il ne prévoit pas suffisamment de mesures pour protéger les emplois. Le caucus libéral a affirmé à maintes reprises que nous devons protéger les emplois d'aujourd'hui tout en créant les emplois de demain.
On apprend tous les jours dans les journaux que des emplois sont supprimés partout au Canada et presque dans tous les secteurs. À mesure que les effets de la récession s'aggraveront, les entreprises canadiennes feront d'autres mises à pied. Nous savons que si les entreprises rapportent des résultats catastrophiques, les mises à pied suivent, et les économistes nous disent que la situation s'aggravera encore avant de s'améliorer.
Après examen minutieux du budget intitulé Le Plan d'action économique du Canada, nous avons découvert de graves omissions dans la partie « action » du plan. Par exemple, le nous dit que le gouvernement investira des millions de dollars pour créer de nouvelles possibilités d'emploi pour les travailleurs.
Le gouvernement doit augmenter le financement des programmes de formation de la Commission de l'assurance-emploi et investir dans la formation stratégique. Toutefois, en lisant les petits caractères, nous avons découvert que l'argent prévu à cette fin n'arriverait aux Canadiens qui en ont besoin que dans deux ou trois ans et même, dans certains cas, dans cinq ans.
Dans ma circonscription, Formulated Coatings Ltd. a licencié 60 travailleurs il y a deux semaines quand l'entreprise a annoncé qu'elle était en faillite. Les employés n'ont reçu aucune indemnité de cessation d'emploi ni aide financière quelconque et ont été priés de quitter les lieux à seulement dix minutes d'avis.
Dans la plupart des cas, les employés ne reçoivent pas d'avis en bonne et due forme. On ne fait que les réunir dans leur salle à manger pour leur dire qu'ils n'ont plus d'emplois.
L'usine de la compagnie Chrysler dans ma circonscription a également annoncé qu'elle suspendrait ses activités de production et fermerait ses portes temporairement pendant environ un mois pour économiser de l'argent.
Pour ces hommes et ces femmes, ces pertes d'emplois ne pourraient arriver à un pire moment. Il est déjà difficile de perdre son emploi et de subir le stress qui accompagne la recherche d'un autre emploi dans un marché du travail en train de s'effriter et, par surcroît, le budget fait très peu pour remédier au problème que pose la période minimale de six semaines qui doit s'écouler avant que ces travailleurs ne reçoivent quelque chèque que ce soit de l'assurance-emploi.
À en juger par la façon dont le gouvernement a réagi aux défis économiques qui se dressent devant nous, n'a-t-on pas raison de penser qu'il adoptera la même approche hésitante pour ce qui est de fournir les fonds et la formation prévus dans le cadre de l'assurance-emploi de même que l'éducation et le recyclage dont les Canadiens ont si désespérément besoin?
Selon Statistique Canada, le taux de chômage se situe actuellement à 7,2 p. 100 et, même si toutes les mesures prévues dans le budget étaient mises en oeuvre au cours des prochains mois, on ne prévoit pas un retour à 6 p. 100 ou moins avant 2013 ou 2014, ce qui représente une longue attente pour les travailleurs qui ont des hypothèques à rembourser, des factures à payer et des familles à faire vivre. Cinq ans, c'est long lorsqu'on attend de l'aide du gouvernement.
Le budget conservateur prévoit la création de 190 000 emplois sur deux ans, alors que le Canada en a perdu 213 000 au cours des trois derniers mois seulement.
C'est pourquoi le Parti libéral a mis le gouvernement sous surveillance et suivra de très près ses moindres gestes. Le pays a besoin d'un plan solide et d'un gouvernement qui sait tenir ses promesses, et nous veillerons à ce que le gouvernement tienne ses promesses envers les Canadiens.
Les Canadiens ont besoin de notre aide et de notre soutien pour traverser cette crise financière. Ils veulent tous que les parlementaires mettent de côté la partisanerie et prennent, à l'égard du budget, une décision fondée sur des principes.
Il s'agit ici du budget des conservateurs, mais il nous incombe de veiller à ce que le gouvernement fasse son travail et à ce que les Canadiens soient bien servis.
La mauvaise gestion de la crise financière par le gouvernement conservateur et son inaction ont donné au Parlement et aux Canadiens une raison légitime de mettre en doute la crédibilité de ce gouvernement en ce qui concerne la politique économique.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole au sujet du projet de loi , projet de loi d’exécution du budget, qui est un document important. Les Canadiens attendent du gouvernement qu’il fasse preuve de leadership dans le climat économique actuel afin de faire face aux problèmes auxquels nous sommes confrontés.
Il convient de souligner, d’entrée de jeu, que les néo-démocrates n’appuient pas ce projet de loi pour différentes raisons, ce qui ne les empêche pas de faire leur travail. Nous faisons preuve de leadership en énonçant ce dont, selon nous, le pays a besoin. Le Canada mériterait un budget qui traduise une approche plus équilibrée en ne s’attaquant pas exclusivement à la crise économique, mais en essayant de régler certains des problèmes systémiques que nous connaissons à cause des lois passées et de l'absence des mesures correctives voulues jusqu'à maintenant.
Nous sommes dans une situation intéressante sur le plan de la démocratie. L’année dernière, quand les libéraux ont donné leur aval aux changements budgétaires proposés par les conservateurs, la Loi sur l’immigration a été modifiée. Il faut se rappeler qu’à la faveur de l’adoption du projet de loi d’exécution du budget de l’année dernière, le ministre de l’Immigration a reçu un chèque en blanc lui permettant de changer le système d’immigration sans avoir à se plier au processus démocratique normal qui consiste à passer par la Chambre des communes.
Normalement, le ministre doit présenter un projet de loi qui est ensuite examiné par la Chambre des communes. Puis, celui-ci est renvoyé à un comité avant d'être de nouveau soumis à la Chambre des communes. S’il est adopté, il est envoyé au Sénat qui peut apporter des changements, auquel cas le texte revient devant la Chambre. Désormais, le ministre de l’Immigration n’a pas à se plier à ce processus de consultation en vertu de la politique sur l’immigration, ce qui est très malheureux, parce que nous sommes en train de passer à côté d’une occasion. Il est important, au nom de la justice sociale, que le Canada fasse ce qu’il faut dans le cadre de sa politique sur l’immigration. Nous aurions aussi eu la possibilité de mobiliser la population, le secteur privé et le secteur sans but lucratif pour savoir ce qui fonctionne ou ce qui ne fonctionne pas dans nos politiques sur l’immigration.
En acceptant ce changement, les libéraux ont consenti un chèque en blanc au ministre de l’Immigration. Nous avons vu les résultats et il n’a pas été question d’amélioration du système d’immigration. Les files d'attente s’allongent, il faut de plus en plus de temps pour traiter les dossiers et la nouvelle politique nous empêche de disposer des moyens voulus pour réagir dans ce nouveau climat économique mondial.
Je vais soulever deux ou trois questions. Fait intéressant, le gouvernement se trouve à modifier la Loi sur Investissement Canada par le truchement du projet de loi . Ce texte modifie d’ailleurs d’autres lois, comme celle concernant l’équité salariale, ce qui porte malheureusement tort aux femmes. Les femmes ne seront plus en mesure de poursuivre leur employeur en cas de non-respect du principe de l’équité salariale. Il leur faudra se plier à une autre procédure qui n’est pas aussi équitable. On déjudiciarise donc cette question, bien que les tribunaux soient le recours approprié.
Il faut souligner ici que, ce faisant, le gouvernement fait comprendre à l’ensemble de la population que les questions relatives aux femmes sont secondaires. Désormais, le gouvernement peut, sans problème, agir de façon ponctuelle. Il a la voie libre pour agir à sa guise dans des dossiers très importants.
Il est vraiment malheureux qu’il lui soit possible de passer outre notre processus d’examen législatif. Les députés sont censés examiner collectivement les projets de loi. Nous sommes censés donner notre avis. Nous sommes censés entendre des témoins à ce sujet et nous sommes censés appliquer une démarche destinée à améliorer les projets de loi.
Il nous arrive souvent de tomber d’accord. Nous arrivons parfois à proposer des amendements qui permettent d’éviter des effets pervers. Depuis 2002, il est arrivé – je ne sais plus combien de fois – au cours de l’étude au comité que notre parti ou le gouvernement trouve des erreurs dans des projets de loi. Il s’agissait des libéraux dans le passé et des conservateurs aujourd’hui. Nous passons en revue les mesures législatives pour corriger ces erreurs. Mais voilà qu’on veut nous imposer d’adopter ce projet de loi à la hâte, ce qui est inacceptable.
La situation est curieuse dans le cas de ce projet de loi d’exécution du budget. Après s’être entretenu avec d’autres dirigeants au sommet du G20, le a dit qu’il proposerait un train de mesures pour le Canada. Au lieu de le faire, il a déclenché une crise politique en réduisant les transferts aux provinces, en coupant différents services et en avançant différents autres éléments, que tout le monde trouve encore inexplicables aujourd’hui. Il avait, par exemple, prévu de tirer des milliards de dollars de la vente d’édifices publics. Les conservateurs ne sont même pas en mesure de nommer ces édifices ou de préciser ce qu’ils comptent en faire. Cette situation a suscité un tollé général. C’est alors que le gouvernement a demandé un temps d’arrêt.
Le est allé voir la Gouverneure générale pour lui dire que les conservateurs avaient besoin d’un temps d’arrêt parce que tout le monde était furieux contre eux. Les conservateurs ont trompé les gens en disant qu’ils comptaient agir, puis en ne faisant rien. Apparemment, ils pensaient que personne au Canada ne faisait attention aux nouvelles internationales, que personne n’avait accès à Internet, ou quelque chose du genre. Les Canadiens ont rapidement compris que le disait une chose, puis rentrait au pays pour en faire une autre. Quoi qu’il en soit, les conservateurs ont obtenu leur temps d’arrêt. On aurait donc pu penser qu’ayant disposé de cette période, ils auraient un plan à nous proposer.
Je viens de la région de l’industrie automobile. J’ai parlé à plusieurs reprises à la Chambre d’un plan pour le secteur de l’automobile. On aurait pu penser que le gouvernement proposerait des mesures législatives pouvant remédier à la situation. Le gouvernement a décidé de se rendre à Washington. Le y est allé, mais il n’a pu parler à personne.
Les Américains vont aider leur secteur automobile en contribuant à combler l’écart causé par la crise économique et le problème des liquidités. Il y a une différence entre ce qui se passe chez nous et ce qui se passe aux États-Unis. Nos voisins du Sud ont déjà tenu deux séries d’audiences publiques sur le secteur de l’automobile. L’année dernière, ils ont eu une série d’audiences publiques au sujet de la Loi sur l’énergie et ont établi un programme de prêts à faible taux d’intérêt de 25 milliards de dollars pour l’industrie automobile, afin d’exploiter de nouvelles technologies et de produire des véhicules plus propres. Ensuite, la loi prévoyant ces prêts a été déposée. Qu’on appuie ou non ce programme, on doit admettre que les Américains ont au moins agi et suivi le processus prévu. Les États-Unis ont adopté des mesures législatives. Ils ont tenu des audiences publiques et ont écouté le point de vue des gens. Tout cela a été rapporté par les médias. Le Congrès et le Sénat ont eu la possibilité d’étudier les mesures législatives, qui sont passées par le processus d’examen avant d’être adoptées. Personne n’a pu donner son avis au Comité de l’industrie. Nous n’avons pas eu le même processus d’examen.
Si on examine le programme que les États-Unis ont adopté, on constate qu’il comprend différentes règles et des éléments qui sont modifiés. En 2004, le Conseil de partenariat pour le secteur canadien de l’automobile, le CPSCA, a fait paraître le document intitulé « Un appel à l'action: Cadre pour une stratégie automobile canadienne ». L’industrie de l’automobile, les syndicats, les fournisseurs et de nombreux autres éléments de ce secteur industriel ont lancé un avertissement au gouvernement libéral d’alors: si nous ne proposons pas de plan d’action, l’industrie de l’automobile court à la faillite. Ils ont proposé un plan simple et direct dont les résultats seraient mesurables. Ils présentaient une série de stratégies d’action. Qu’avons-nous fait depuis? Rien. Nous n’avons donné aucune suite. C’est inacceptable, car ce plan aurait pu être déposé avec le projet de loi sur les mesures budgétaires. Le plan aurait pu avoir plus d’ampleur. Le gouvernement avait le temps de le préparer.
Ce qui s’est passé depuis est étonnant. Nous avons vu l’industrie de l’automobile s’effondrer, et non seulement ici, mais aussi ailleurs dans le monde. Il y a eu des réussites, cependant. Je songe aux États-Unis et à leur programme de prêts de 25 milliards de dollars à faible taux d’intérêt. Les États-Unis voient déjà des résultats se concrétiser. General Motors va fabriquer la Volt à Detroit. Le Michigan a adhéré récemment à la politique sur l’approvisionnement en batteries. La batterie de la Volt sera produite à Detroit également. Malgré les difficultés de l’industrie et son évolution, les Américains ont déjà établi un plan d’action.
Au Canada, qu’avons-nous fait? Le dernier budget a enlevé de l’argent au secteur de l’automobile. De surcroît, le gouvernement a imposé une nouvelle taxe sur les véhicules. Il a maintenu la composante fiscale du programme de taxation avec remise écoAUTO. Je dirai à ceux qui ne connaissent pas ce programme que ce fut une catastrophe sans nom. Environ 116 millions de dollars y ont été injectés. Le gros de cet argent a servi à l’achat de véhicules produits à l’étranger. Voilà ce qu’il y a de paradoxal dans les mesures que les conservateurs ont prises dans leur premier budget. Ils ont créé un programme d’incitatifs pour favoriser l’achat de certains véhicules. Cela n’a pas marché. Et le bouquet, c’est qu’ils ont fini par envoyer de l’argent au Japon, en Chine, en Corée et dans d’autres pays où les véhicules sont produits. C’est une politique inacceptable.
Les conservateurs ont également imposé une taxe sur les véhicules, et ils ont maintenu cette taxe qui rapporte au gouvernement une cinquantaine de millions de dollars par année. C’est là l’estimation de l’industrie. Les États-Unis ont proposé un programme très progressiste. Il met l’accent sur de nouveaux véhicules plus propres, la production, la fabrication et des prêts à faible taux d’intérêt que le contribuable pourra recouvrer. Au Canada, le gouvernement a ajouté une nouvelle taxe. Il a injecté une partie de cet argent dans un nouveau programme de 50 millions de dollars qui durera cinq ans. Le total s’élèvera donc à 250 millions de dollars. Au fond, pour se prévaloir de ce programme, l’industrie devait se donner un mal d’enfer. Cela s’est passé à la veille des élections.
Voilà le message que lance le gouvernement: le Canada n’est pas prêt à faire des affaires et ne tient pas à participer à des partenariats qui révolutionneront l’industrie, et si d’aucuns veulent profiter de l’un des programmes du gouvernement, les conservateurs vont les obliger à se contorsionner, à quémander et à ramper. Ils vont le faire payer cher à ceux qui veulent des mesures visant l’approvisionnement.
Cette situation n'est pas étrangère à l'Amérique du Nord. L'Allemagne est le deuxième plus grand producteur d'automobiles et le Japon le troisième. Le Japon est un des principaux exportateurs. L'Allemagne exporte beaucoup aussi, mais elle a une beaucoup plus forte clientèle intérieure. L'Allemagne et le Japon ont des politiques d'approvisionnement qui fonctionnent bien pour leur industrie. C'est ce qui se passe là-bas. Si le gouvernement veut partir du principe que la carotte pour l'industrie, c'est une économie de libre marché sans véritable stimulant, alors les conservateurs sont les seuls au monde à le croire. Même les États-Unis ne le font pas. Personne d'autre ne le fait. Si les conservateurs veulent qu'on modifie cette politique, très bien, discutons-en avec le reste du monde.
Mais en attendant, si nous persistons avec la même politique dans le secteur de l'automobile, les choses vont rester telles qu'elles sont. Nous sommes tombés de la quatrième à la huitième place mondiale en matière de montage. Qu'est-ce que ça veut dire? Cela veut dire que ce sont non seulement les travailleurs de l'automobile et leurs familles qui passent à côté du développement économique, mais aussi tous ceux de l'industrie de la fabrication d'outils et de matrices.
Cette industrie a lancé un appel au . On lui doit environ un milliard de dollars dont elle a besoin pour éviter la faillite.
Cette pagaille va faire d'autres victimes si nous n'avons pas une industrie de l'automobile viable, car c'est une de nos principales industries à valeur ajoutée qui va disparaître. Cela aura des conséquences financières sur des choses comme Centraide ou la formation axée sur les compétences.
En outre, il ne faut pas rester enfermés dans le moule traditionnel de l'automobile. S'il y a tout un travail de mise au point de nouvelles technologies, ces technologies pourront révolutionner d'autres industries. Songeons par exemple à la mise au point de batteries ou d'autres éléments. Malgré les défis, c'est une période passionnante. On voit apparaître de nouveaux produits intéressants qui vont répondre aux nouveaux souhaits des consommateurs. Ils vont aussi nous permettre d'avoir une industrie plus verte et plus propre, ce qui est essentiel parce que nous y mettons tous nos espoirs.
Cela a été intéressant de voir le ministre faire tout un cinéma à propos des chaussures qu'il allait acheter pour présenter son budget. On l'a vu à la télévision acheter des bottes de travail. Quand il est venu au travail ce jour-là, il a trouvé qu'elles ne lui allaient pas bien et qu'elles lui faisaient mal aux pieds. Chose curieuse, c'est la même chose pour son budget. Il fait mal à de nombreux Canadiens et il n'est pas du tout adapté à la situation.
Il ne s'agit même pas de savoir combien d'argent on dépense ou non. Il s'agit aussi de la façon dont on le dépense. C'est pour cela qu'il est important de souligner qu'on a laissé passer une occasion.
Je vais vous parler d'une initiative intéressante dont nous avons parlé récemment et qui aurait dû être dans le budget, mais n'y est pas. Aujourd'hui, le Nouveau Parti démocratique a présenté un projet de loi pour y remédier, mais le budget aurait dû comporter une politique d'approvisionnement. Je sais que certains vont dire que le NPD veut ériger des barrières commerciales et susciter ainsi une guerre commerciale et toutes sortes de problèmes, mais c'est complètement idiot. Depuis la Crise de 1929, les États-Unis ont une politique d'approvisionnement. J'aurais aimé qu'il y en ait une dans ce projet de loi. Nous pourrions avoir une politique ouverte et transparente stipulant qu'une partie des achats gouvernementaux doivent être fabriqués au Canada. Cela se fait dans le monde entier. Nos partenaires le font. Je ne déplore pas que les États-Unis le fassent dans une certaine mesure. Cela représente un certain défi.
L'exemple récent qui démontre le mieux la faiblesse du Canada en matière de stratégie est le contrat de fabrication du camion Navistar. J'en ai déjà parlé abondamment et je vais continuer d'en parler parce que c'est un exemple patent d'occasion ratée et d'incapacité à agir en vrai chef de file.
Pour ceux qui ne le savent pas, je précise que l'usine Navistar se trouve à Chatham, en Ontario. Elle produit des camions. Il y a quelques années, le député de Windsor—Tecumseh et moi nous étions joints aux Travailleurs canadiens de l'automobile pour obtenir du gouvernement fédéral qu'il investisse une somme modeste dans cette usine. On a ainsi réussi à la sauver, et l'investissement a été tout à fait rentable. Il y a eu non seulement des recettes fiscales directes pour le pays, mais aussi des recettes fiscales provenant des impôts payés par les travailleurs et leur famille.
Le gouvernement ne s'est malheureusement pas doté d'une politique d'achat, comme ce serait parfaitement légal de le faire. De nombreuses municipalités partout au pays appellent de tous leurs voeux une telle politique actuellement parce qu'elles en comprennent l'utilité. Nous comprenons les règles et nous savons que c'est permis. Les États-Unis ne seront pas fâchés si nous prenons une telle initiative. Ils se sont dotés eux-mêmes d'une politique comprenant des éléments de cette nature, et nous l'acceptons.
L'usine de camions Navistar, à Chatham, pourrait produire la prochaine série de véhicules militaires destinés à répondre aux besoins des Forces canadiennes. Le gouvernement a lancé une demande de propositions, et c'est la proposition de Navistar International qui a été acceptée. Mais, les camions seront construits au Texas. Avec l'appui des libéraux, les conservateurs vont verser 300 millions de dollars à une entreprise pour faire travailler de la main-d'oeuvre au Texas, ce qui est plutôt ironique, puisque nos travailleurs perdent leur emploi pendant ce temps. Des deniers publics ont été investis au pays pour maintenir des emplois bien rémunérés. Les camions qui sont construits à Chatham sont les meilleurs, et nous allons perdre cette occasion à cause de l'idéologie du gouvernement conservateur.
Le gouvernement va accorder un contrat de 300 millions de dollars à Navistar au Texas alors que ce contrat aurait pu être accordé à notre collectivité. L'excuse qu'on nous a donnée est qu'il aurait fallu 800 000 dollars pour réoutiller l'usine au Canada et pourtant, ce sont des Canadiens qui l'auraient fait. Les composantes à valeur ajoutée auraient été fabriquées au Canada. Il y aurait eu des retombées économiques pour les Canadiens qui auraient payé des impôts.
Les Américains auraient compris. Les Américains comprendraient que les Canadiens veuillent construire des camions canadiens pour les hommes et les femmes qui servent dans l'armée canadienne. Ils le comprendraient. Nous comprenons quand ils achètent du matériel de défense en suivant cette même logique.
Les conservateurs laissent faire et ne mettent pas un terme à ce contrat. C'est inadmissible. Envoyer le travail au Texas n'est pas la solution pour notre pays. Qui plus est, le gouvernement envoie un message négatif à tous ceux qui sont concernés par l'acquisition de matériel de défense. En l'occurrence, le gouvernement dit que les Canadiens ne peuvent pas construire les camions destinés aux hommes et aux femmes qui servent dans l'armée. C'est le message que le gouvernement envoie aux habitants de Chatham: on les licencie et ce ne sont pas eux qui produiront les véhicules destinés à nos militaires, mais les Texans. On aurait dû inclure cela dans le projet de loi. Nous aurions pu le faire.
Il est aussi important de bien comprendre que, pour assurer sa souveraineté, notre pays doit avoir une capacité de fabrication afin de produire des composantes pour les bateaux, les camions, les avions et autres éléments qui sont importants pour l'infrastructure nationale. Quand un pays prend des décisions il doit tenir compte de sa souveraineté. Les Américains le font. Je ne leur en veux pas pour cela. S'ils veulent construire leurs camions militaires au Texas et pas à Chatham, c'est parce que cela fait partie d'une vision d'ensemble qu'ils ont pour leur pays.
Qu'est-ce que nous avons au Canada? Nous n'avons aucun plan. D'autres formules de contrat sont examinées en ce moment. Le ministère de la Défense nationale lorgne présentement un marché à fournisseur unique qui exclurait tous les fabricants canadiens du secteur de l'aérospatiale. La conception et le montage se feraient en Italie. Comment est-ce possible? Comment pouvons-nous conclure des marchés à fournisseur unique avec des sociétés à l'extérieur du Canada?
Quel message cela envoie-t-il aux entreprises qui se regroupent et tentent d'organiser leurs activités autour de notre assise manufacturière au Canada? Le message est que, si elles investissent et prennent un engagement auprès de la population canadienne, si elles dispensent la formation indispensable pour le développement post-production, elles pourraient ne rien avoir en retour, puisque nous irons simplement en Italie pour la fabrication. C'est le mauvais message à envoyer.
Il est important que le gouvernement renverse la décision concernant Navistar. Cela montrerait notre sérieux. Je m'attendais à voir cela dans le projet de loi d'exécution du budget.
J'ai beaucoup parlé de Navistar et du secteur de l'automobile, mais je veux parler brièvement d'une chose dans le projet de loi qui est symbolique et importante à mes yeux du fait que j'ai déjà travaillé à l'élaboration de programmes d'emploi et de services à domicile pour les personnes handicapées. Ironiquement, dans le projet de loi, il y a un nouveau programme pour encourager les rénovations domiciliaires. Ceux qui font faire des travaux sur leur maison obtiennent un allégement fiscal de 15 p. 100 sur la première tranche de 10 000 $ dépensée pour leur maison. Cette mesure couvre des choses fort intéressantes, comme la pelouse et les terrasses. Cependant les locataires sont exclus de ce programme. Au Canada, 25 p. 100 des gens louent leur habitation. Je pense aux personnes âgées de ma circonscription qui louent un appartement ou une maison depuis fort longtemps. Elles ne sont pas admissibles au programme si elles font rénover leur salle de bains ou d'autres parties de l'habitation pour les rendre accessibles. Pendant ce temps, ceux qui veulent remplacer leur pelouse ou agrandir leur terrasse à Muskoka vont bénéficier d'un allégement fiscal. Ironiquement, les personnes âgées subventionnent ce programme avec leurs impôts. Cela ne va pas. C'est la raison pour laquelle le budget doit être rejeté.
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Monsieur le Président, je remercie ma collègue pour son travail et sa question.
J'ai écrit au ministre. Dans nos interventions, nous avons senti que les conservateurs étaient mal à l'aise, car ils savent qu'ils n'ont pas agi correctement. Ils le savent et ils doivent maintenant redresser les choses. Ils ne peuvent plus se cacher et éviter ce dossier, ils doivent régler ce problème.
Les Canadiens peuvent fabriquer ce dont l'armée a besoin. Les Canadiens peuvent le faire. Ils sont compétents et tout à fait capables. Pourquoi le gouvernement ne voit-il pas la valeur de sa propre main-d'oeuvre, une main-d'oeuvre qui pourrait fournir et développer ces produits? Cette décision n'est pas acceptable et on doit la renverser.
Il faut comprendre que ce dossier ne concerne pas uniquement Windsor et Chatham-Kent—Essex, mais bien l'ensemble du pays. Nous avons examiné la possibilité de faire construire de nouvelles embarcations, plus précisément des chaloupes, des petits bateaux. Où les construira-t-on? Tout compte à l'heure actuelle.
Les règles sont très claires. Les États-Unis accordent beaucoup de contrats de défense aux entreprises de leur propre pays, ce que nous respectons. Nous n'avons pas, en tant que pays, défié les Américains. Nous ne les avons pas traînés devant les tribunaux. Nous n'avons pas tenté de rouvrir les négociations à ce sujet. Nous avons accepté ce fait en tant que pays, comme ils le feraient dans notre cas, car cela fait partie d'un partenariat. Ce qui est bon pour l'un est bon pour l'autre, à moins de vouloir élargir la portée de la discussion. Si nous avions une politique semblable, nous agirions peut-être ainsi avec les États-Unis. Nous entreprendrions des discussions dans cette optique. Il est toutefois inacceptable de ne rien faire.
Comment pouvons-nous attribuer un contrat de 300 millions de dollars à une entreprise étrangère alors qu'au même moment des employés qualifiés perdent leur emploi ici même? Ils ont la formation nécessaire et accomplissent le travail en ce moment même. Ils construisent des camions. En fait, lorsque Navistar a tenté de déménager une partie de sa production au Mexique, où l'entreprise avait déjà des installations, il a fallu retourner les véhicules à Chatham pendant un certain temps pour les réparer, car le travail était mal fait au Mexique.
Nos travailleurs possèdent les diplômes et l'expérience. Ils veulent produire des camions pour nos soldats. Ils veulent faire partie de la chaîne d'approvisionnement, pas seulement parce que c'est leur travail, mais parce qu'il s'agit d'une mission pour notre pays. Je parle du lien qui unit ceux qui construisent du matériel militaire aux soldats qui utilisent ce matériel. Je parle de la fierté d'être Canadien. Pourquoi le gouvernement ne le comprend-il pas? Cela me dépasse. Pourquoi le gouvernement ne déclare-t-il pas qu'il a commis une erreur, qu'il va la corriger, et que des Canadiens se chargeront de ce contrat d'approvisionnement?
Le réoutillage des installations devrait coûter 800 000 dollars, ce qui n'est rien. Fait intéressant, nous serions alors en mesure d'accroître le volume de production au besoin, d'installer des pièces supplémentaires sur les véhicules et d'assurer leur entretien. Tout cela pourrait être fait ici. Les États-Unis comprendraient cela, car ils font de même et nous le respectons.
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Monsieur le Président, je suis honorée et flattée de pouvoir servir de nouveau ma merveilleuse circonscription, Etobicoke-Nord, et d'exposer dans cette enceinte les questions qui préoccupent mes électeurs.
Cinq femmes — Murphy, Henrietta fuir Edward, Irene, Louise et Nellie — ont contesté la définition juridique de « personne » qui excluait la femme. En 1929, elles ont même porté leur appel au niveau le plus élevé, soit le Conseil privé britannique, qui a finalement déclaré que les femmes sont des personnes. Ce fut là une victoire remarquable sur le plan de l’égalité des droits et ces cinq femmes courageuses ont finalement été immortalisées sur la Colline du Parlement en 2000.
Lors du dévoilement de la statue de bronze érigée en leur honneur, la Gouverneure générale, Adrienne Clarkson, a dit espérer que ce monument inspirerait les gens à poursuivre l’œuvre de ces cinq femmes célèbres. « Il ne faut jamais battre en retraite, ne jamais s’expliquer, ne jamais s’excuser », devait déclarer Mme Clarkson en citant Nellie , ce qui revenait à dire dans les mots d’ Murphy: « Nous voulons, plus que jamais auparavant, des femmes leaders. Des leaders qui n’ont pas peur des injures, qui sont prêtes à se battre. »
Beaucoup d’entre nous passent chaque jour au pied de la statue de ces cinq femmes déterminées en se rendant à la Chambre. Chaque année, le 18 octobre, nous célébrons la Journée de l’affaire « personne » et, le 8 mars, nous marquons la Journée internationale de la femme.
Récemment, le 10 décembre 2008, nous avons fêté le 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme des Nations Unies, ce qui nous a rappelé qu’il est grand temps d’agir pour lutter contre les violations des droits de la personne auxquelles nous continuons d’assister aujourd’hui encore.
Plutôt que de s’attaquer au fossé salarial entre les sexes, qui enfreint l’article 23 de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, le gouvernement a décidé de réduire les options ouvertes aux femmes et de s’en prendre à leur droit de se pourvoir en justice pour obtenir l’équité salariale.
Le gouvernement affirme que le système actuel qui consiste à recourir aux tribunaux dans les dossiers d’équité salariale est long et coûteux; c’est pour cette raison qu’il veut le moderniser en retirant aux femmes le droit de faire appel aux tribunaux pour obtenir l’équité salariale. Si le gouvernement parvient à ses fins, les questions d’équité salariale devront alors être réglées aux tables de négociation plutôt que devant les tribunaux.
Il y a lieu de se demander quelles seront les conséquences pour les Canadiennes qui travaillent à l'extérieur du foyer et qui ne sont pas syndiquées. Quelles seront les conséquences pour les femmes qui, comme nous le savons, s’en sortent moins bien que les hommes dans la négociation collective? Quelles seront les conséquences pour les 23 p. 100 de familles monoparentales dirigées par des femmes dans ma circonscription d’Etobicoke Nord, des femmes qui font des pieds et des mains tous les mois pour joindre les deux bouts, mais qui gagnent encore 25 p. 100 de moins que les hommes? Quelles seront les conséquences pour les enfants qui vivent dans la pauvreté parce que leurs mères sont pauvres, et quelles seront les conséquences pour les garderies et l’éducation de la petite enfance?
Actuellement, un enfant sur six grandit dans la pauvreté au Canada. Les études révèlent que chaque dollar qu'un pays investit pour assurer aux enfants un bon départ dans la vie lui permet d'économiser 7 $ en soins de santé et autres services qu'il faut offrir aux gens dont les besoins de base n'ont pas été comblés quand ils étaient enfants. L'Organisation de coopération et de développement économiques de même que l'UNICEF placent le Canada au dernier rang des pays industrialisés pour ce qui est de la disponibilité et du financement public des services de garde.
Quelles sont les conséquences pour la pension de retraite des femmes? Rappelons-nous que les femmes y perdent au change quant à leur rémunération et à leurs cotisations de retraite.
Le gouvernement projette aussi de faire adopter une loi qui limiterait les hausses salariales annuelles dans le secteur public, alors que les femmes sont encore en train de rattraper le terrain perdu après des années de pratiques discriminatoires en matière de rémunération.
Cette attaque contre l'équité n'a rien d'étonnant. Selon le dernier rapport du Forum économique mondial, le Canada est passé du 18e rang, qu'il occupait en 2007, au 31e rang, en 2008, pour ce qui est de l'écart entre les sexes. Le rendement du Canada est passé sous silence à Ottawa.
La rémunération d'un travailleur, particulièrement en cette période de crise, est essentielle pour la famille, pour la collectivité et pour la prospérité nationale. Les femmes comptent pour 68 p. 100 des dépenses de consommation au Canada et ce sont elles, en fait, qui tiennent les cordons de la bourse au sein des ménages. Malheureusement, les femmes sont inquiètes et hésitent à dépenser en cette période de crise. Soixante-cinq pour cent des femmes comptent réduire les dépenses, comparativement à 58 p. 100 chez les hommes. Quarante et un pour cent des femmes ont l'impression d'être trop endettées, comparativement à 27 p. 100 des hommes. Trente pour cent des femmes sont inquiètes relativement à leur situation financière, comparativement à 19 p. 100 des hommes.
Ces statistiques ont des répercussions énormes, car ce sont les dépenses de consommation qui contribuent le plus à la santé économique du Canada. Ces dépenses représentent 55 ¢ de chaque dollar de productivité nationale.
Si le train de mesures de relance économique du gouvernement laisse les femmes sur leur faim, il ne fonctionnera pas pour le Canada. Pour que l'argent continue de circuler, le gouvernement se devait de répondre aux inquiétudes des femmes, notamment en ce qui a trait à l'admissibilité aux prestations d'assurance-emploi et à l'équité salariale, pour qu'elles puissent subvenir aux besoins de la famille, payer les études de leurs enfants et épargner en vue de la retraite. Les investissements dans les services de garde aident les femmes et leurs familles à participer à l'économie.
Selon des chercheurs canadiens, chaque dollar investi dans les enfants rapporte le double au plan socio-économique. Des chercheurs américains ont démontré que les investissements dans les familles à faible revenu rapportent trois ou quatre fois les sommes investies. Ils ont aussi montré que les programmes d'éducation préscolaire peuvent être très rentables pour les gouvernements et contribuer à améliorer les compétences professionnelles, réduire la pauvreté et améliorer la compétitivité à l'échelle mondiale.
Comment le gouvernement peut-il prétendre protéger les personnes vulnérables alors qu'il ne leur accorde aucune aide? Aux familles dont le revenu est de 20 000 $ ou qui vivent avec 25 000 $ à 35 000 $, il accorde un maigre 436 $ au titre du Supplément de la prestation nationale pour enfants, ce qui permet de louer pour 12 jours un appartement d'une seule pièce dans la circonscription d'.
Pendant que le gouvernement s'employait à détruire l'équité salariale au Canada, le Président Obama, lui, a promulgué la Loi Lilly Ledbetter d'égalité salariale, reconnaissant l'importance de l'égalité salariale en tant que question d'ordre économique qui touche non seulement les femmes, mais des familles entières. C'est le premier texte de loi qu'il a paraphé en tant que nouveau président. Il a déclaré qu'il voulait envoyer un message clair: « Faire tourner notre économie signifie qu’il faut s’assurer qu’elle tourne pour tout le monde, qu’il n’y a pas de citoyens de deuxième ordre dans nos lieux de travail et qu'il n’est pas seulement injuste et illégal, mais mauvais pour les affaires, de payer quelqu’un moins, en raison de son sexe,[...] ».
J'ai eu, la semaine dernière, une rencontre avec le groupe jeunesse de notre circonscription. Un jeune homme voulait savoir pourquoi le gouvernement s'en prenait aux femmes. Il m'a dit: « Je veux être sur un pied d'égalité avec une femme; je ne veux rien de plus ni de moins. » Je n'ai pas eu le coeur de lui dire qu'il gagnera probablement, à sa sortie de l'université, 5 000 $ à 6 000 $ de plus que ses consoeurs et que cet écart continuera de croître de semaine en semaine et d'année en année.
Le gouvernement devrait travailler sans relâche à faire en sorte que la crise économique actuelle ne crée pas plus d'inégalités.
L'avenir du Canada repose, dans une mesure considérable, sur ce qu'on investira dans les femmes, car de leur bien-être socioéconomique dépend la santé de leurs enfants qui sont les adultes de demain. La première chose que le gouvernement doit faire pour assurer la protection de la prochaine génération, c'est lutter pour l'égalité salariale, laquelle se fait attendre depuis trop longtemps. La statue commémorative des Célèbres Cinq devrait inspirer tous les parlementaires à faire ce que doit, la prochaine fois qu'ils passeront devant.
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Monsieur le Président, le budget qui a été adopté la semaine dernière par le gouvernement conservateur et ses alliés libéraux est tout à fait inacceptable pour le Québec et pour sa population qui, en période de crise économique, est en droit de s'attendre à des mesures adéquates et suffisantes de la part du gouvernement fédéral.
On se souviendra qu'il y a tout juste deux ans, le gouvernement conservateur faisait accepter le principe de la reconnaissance de la nation québécoise dans un esprit qu'il disait d'ouverture. Le projet de loi dont nous discutons aujourd'hui nous confirme que cette ouverture s'est soudainement refermée.
L'Assemblée nationale du Québec, le 15 janvier dernier, adoptait à l'unanimité une motion exigeant qu'Ottawa contribue à aider le Québec à traverser la crise économique. Or il est évident que le Québec perdra beaucoup d'argent à la suite du dépôt du budget, particulièrement au chapitre de la péréquation. En effet, des modifications à la péréquation feront perdre au Québec un milliard de dollars en 2009-2010. De plus, le projet de loi fournit les bases à la création d'une commission des valeurs mobilières pancanadienne en réitérant sa volonté de piétiner les compétences du Québec en cette matière.
Le choisit encore une fois d'ignorer ses promesses passées de respecter les compétences du Québec. J'aurais souhaité que les libéraux du Québec aient le droit de voter contre le budget, afin de s'opposer à la perte de un milliard de dollars pour le Québec, comme les libéraux de Terre-Neuve-et-Labrador ont eu la permission et le droit de le faire récemment. Actuellement, du Québec, il n'y a que les députés du Bloc québécois et celui du NPD qui s'opposent à la perte de un milliard de dollars pour le Québec.
Lorsque je rencontre des gens dans ma circonscription, j'ai honte de notre gouvernement, parce qu'il ne fait rien pour les aider. Les gens voient bien que le gouvernement aide les grosses industries, comme celle de l'automobile, les pétrolières et les banques. Ils voient aussi qu'ils sont laissés pour compte dans cet exercice, qui est davantage axé sur l'idéologie que sur la compassion à l'égard de ceux et celles qui souffrent le plus de la situation actuelle.
Les biens nantis de notre société réussissent malgré tout à bien se tirer d'affaire dans cette économie chancelante. Les baisses d'impôt profitent aux personnes gagnant au moins 81 000 $ par année, ce qui est loin de représenter la classe moyenne. Les personnes âgées, les retraités, les travailleurs au chômage et les familles de la classe moyenne sont loin de bénéficier de ce budget comme le font les riches dans ce pays.
Parlons des personnes âgées. Le Bloc québécois a souvent souligné la question du Supplément de revenu garanti, duquel les personnes âgées ne reçoivent pas leur juste part. Selon la Fédération de l'âge d'or du Québec (FADOQ), ce n'est décidément pas le budget de 2009 qui permettra aux aînés à faible revenu d'améliorer leur sort. Malgré des demandes répétées, le gouvernement fédéral néglige d'apporter un soutien supplémentaire aux aînés les plus démunis, soit les retraités bénéficiaires du Supplément de revenu garanti.
À cause de l'incurie du gouvernement fédéral, ces aînés, qui ne reçoivent que leur pension de la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti, n'auront même pas la possibilité de dépasser le seuil de faible revenu tant leur revenu est limité. Le gouvernement les maintient ainsi dans la pauvreté.
Pourtant, la FADOQ, lors des dernières consultations prébudgétaires, avait réclamé qu'on apporte une amélioration au Supplément de revenu garanti en instaurant notamment l'inscription automatique — puisque les gens n'y sont pas inscrits automatiquement —, en bonifiant les prestations et en accordant la pleine rétroactivité, tel que le demandait un projet de loi que j'ai déposé en cette Chambre lors de la précédente législature. Ce n'est pas de richesse que nous parlons, mais d'un revenu minimal qui devrait être garanti à tous dans une société qui se prétend respectueuse de ses aînés.
Incidemment, cet ajustement au niveau du Supplément de revenu garanti cadrerait dans un plan de relance. Si ces gens avaient un peu plus de revenus, ceux-ci seraient dépensés directement dans la collectivité et créeraient ainsi une relance de l'économie par les activités qui seraient générées. Cet argent ne sortirait pas à l'extérieur du pays.
Au niveau de l'assurance emploi, dans ses demandes au gouvernement d'Ottawa en janvier dernier, l'Assemblée nationale du Québec demandait de bonifier le programme d'assurance-emploi en assouplissant les critères d'admissibilité et en permettant aux travailleurs en formation de continuer à recevoir leurs prestations. Insensible aux demandes de l'Assemblée nationale, le gouvernement lui a répondu en augmentant de cinq semaines la durée des prestations d'assurance-emploi pour les deux prochaines années.
Selon les statistiques, seulement 10 p. 100 des travailleurs admissibles à l'assurance-emploi se rendent à la limite de leur période de primes. Quand on sait que moins de la moitié des gens sont admissibles à l'assurance-emploi, on constate que seulement 10 p. 100 de ces gens se rendent jusqu'à la fin de leurs prestations et pourraient ainsi bénéficier de ce qui est dans le budget actuel. Si le gouvernement avait plutôt retiré les deux semaines du délai de carence pour un travailleur qui perd son emploi, tous les travailleurs ayant perdu leur emploi auraient au moins pu bénéficier d'une disposition du budget en recevant immédiatement des prestations d'assurance-emploi.
En ce qui concerne le logement social, il y a des mesures qui touchent les gens et les gens attendent des solutions de la part de leur gouvernement. Le budget actuel prévoit 2 milliards de dollars pour le logement social, sauf que seulement 400 millions de dollars serviront à la construction de nouvelles unités.
Au Québec, on estime qu'il manque actuellement 52 000 logements sociaux. Seulement à Laval, 1 062 personnes démunies sont en attente d'un logement social de l'Office municipal d'habitation de Laval. On sait que ce programme est administré par les villes. Il y a donc beaucoup de demandes à cet égard. Il y a tellement de demandes que les gens viennent nous voir au bureau de circonscription pour appuyer leurs demandes visant à obtenir un logement social.
Au niveau fédéral, il est difficile de s'interposer. On doit référer les gens ou essayer de convaincre les administrations municipales de leur accorder un logement le plus tôt possible. Il manque toutefois la volonté du gouvernement de construire des unités.
Dans ma circonscription, en particulier, il y a un pénitencier fédéral qui est désaffecté depuis 20 ans. Depuis 20 ans, le pénitencier ne sert absolument à rien. On sait que ce pénitencier a été construit par le même gouvernement fédéral en 1978. Des gens se sont installés autour du pénitencier. La plupart de ceux-ci travaillaient d'ailleurs au pénitencier, ce qui explique la construction qui s'est effectuée tout autour. Maintenant que le pénitencier ne sert plus du tout pour les fins auxquelles il était prévu, le gouvernement tarde à le transformer pour qu'il serve à la population.
Je suis député de cette circonscription depuis quatre ans et demi. J'ai eu accès à des études élaborées que le gouvernement a effectuées pour trouver des solutions de transformation ou de reconversion du pénitencier. J'ai toujours insisté pour qu'au moins le projet puisse inclure des logements abordables et sociaux afin qu'ils servent à la communauté locale installée tout autour. Actuellement, les gens doivent s'exiler à l'extérieur du quartier puisque aucun espace n'est disponible.
Le plan de relance représentait une belle occasion pour donner suite à ce projet étudié par les gouvernements précédents. Je rappelle que cela fait quatre ans et demi que j'en fais la demande. Bien sûr, il fallait une volonté politique et budgétaire de le faire. Dans plan de relance où le gouvernement doit investir pour stimuler l'emploi, cela aurait été une belle occasion de faire profiter les gens des installations de ce gouvernement et d'offrir des logements sociaux qui manquent tant à la population.
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Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole au sujet du projet de loi , qui est particulièrement volumineux. Je conseille aux députés des autres partis qui attendent, bien calés dans leur fauteuil, que ce projet de loi soit adopté, parce qu’il permettrait de mettre le budget en œuvre, de jeter un second coup d’œil sur ce texte.
Celui-ci compte 444 pages et comporte 471 articles. C’est un fourre-tout qui traite d’aspects dont nous n’avons jamais entendu parler dans le budget. Combien de députés auraient pu imaginer que la Loi sur la protection des zones navigables serait entièrement réécrite à cette occasion? Il n’est même pas fait mention de cette loi dans le budget. Pourtant, les pages 291 à 306 traitent de ces changements et j’y reviendrai plus tard.
Les autres grands changements mentionnés dans le projet de loi concernent la Loi sur la concurrence. Je citerai ici ce qu’a dit le député de , qui est un expert en la matière. Il a affirmé qu’il s’agit des changements les plus importants apportés à cette mesure depuis 1986, changements qui n’étaient pas fondés sur un large consensus du type Red Wilson et qui étaient beaucoup trop importants pour qu’on puisse en disposer rapidement et discrètement, comme on essaie de le faire ici.
Il est surprenant qu’aucun conservateur ne parle des grands changements apportés à ces deux mesures législatives ainsi que des nombreuses modifications visant d’autres lois. Il n’en est fait mention nulle part dans le budget. Il est également très surprenant que les députés ministériels réclament l’adoption rapide de ce projet de loi. En effet, pourquoi compliquer la loi d’exécution du budget en traitant d’aspects qui ne manqueront pas de soulever d’importants débats parlementaires? Si les députés ici présents veulent se montrer assidus à la tâche et traiter de tous ces autres aspects, cela va ralentir le processus.
Je me propose de parler des éléments que comporte le budget et d'autres qui pourraient se retrouver dans des budgets à venir, en me fondant principalement sur les réactions que j’ai recueillies auprès de mes électeurs. Dans l’avenir, il conviendra d’apporter un grand nombre de changements ou d’ajouts.
Premièrement, les Premières nations m’ont fait part d’un certain nombre de commentaires au sujet des infrastructures. Elles m’ont fait remarquer qu’elles ont des besoins différents du reste de la population sur ce plan. En règle générale, elles ne construisent pas de centres de congrès, mais elles ont des besoins bien particuliers et veulent pouvoir disposer des fonds proposés. Elles veulent être certaines de pouvoir accéder aux programmes d’infrastructures et désirent qu’on leur précise quels fonds seront exclusivement destinés aux Premières nations.
Deuxièmement, elles veulent s'assurer d'avoir un rôle important à jouer dans la nouvelle agence du Nord. C'est très important pour elles parce qu'elles représentent la moitié de la population au nord du 60e parallèle. Les Premières nations ne voient pas les choses de la même façon que les gens du Sud, n'ont pas les mêmes débouchés, ni les mêmes problèmes. Il y a 23 administrations différentes dans ma circonscription, dont 22 sont des administrations municipales ou de Premières nations. Quel sera le rôle de ces gens dans l'établissement de la nouvelle agence?
La gestion des fonds consacrés au logement est un point particulièrement inquiétant. Les fonds prévus dans le budget pour le logement dans le Nord sont importants. La dernière fois, le ministre, qui est maintenant , avait espéré que toutes les sommes accordées seraient versées aux Premières nations, mais ce ne fut pas le cas. Cet argent n'a pas été remis précisément aux Premières nations autonomes pour qu'elles le distribuent. Et maintenant, il y a dans le budget une somme de 400 millions de dollars qui est mise de côté pour les Premières nations vivant dans des réserves du Sud. Toutefois, on ne précise pas quelle partie des 200 millions de dollars prévus pour le nord du 60e parallèle sera consacrée aux Premières nations, ni de quelle façon cet argent leur sera remis. Là encore, les membres des Premières nations sont furieux de voir le problème se répéter.
Cela met en évidence un problème plus vaste. Les nouveaux gouvernements que nous avons créés, et qui, dans certains cas, ont autant ou même plus de pouvoirs que l'Ontario ou le Québec, n'ont pas été traités comme des gouvernements. Les fonds qu'ils doivent distribuer finissent par être administrés par l'intermédiaire d'autres gouvernements.
En ce qui a trait aux fonds consacrés au logement, le budget parle de « logements sociaux » dans le Nord. Pour les Autochtones du Sud, il parle de « logements dans les réserves ». Un chef du Nord m'en a parlé. Il voudrait que son peuple devienne autonome. Les gens veulent construire des maisons et prélever des loyers sans être confinés dans des logements sociaux. Pour ce qui est du nouveau Plan de développement économique, ils ont leur propre façon de voir le monde. Ils veulent être reconnus pour ce qu'ils sont et ils veulent que leurs opinions soient respectées.
Pour les Premières nations, ce qui importe le plus, c'est l'entente sur les transferts financiers. L'examen effectué aux neuf ans est en cours depuis quelques années déjà.
Le point le plus important pour les Premières nations est l'entente sur les transferts financiers. L'examen se poursuit depuis plusieurs années. Nous avons besoin d'un mandat du gouvernement fédéral. Il faut s'occuper rapidement de ce dossier et le régler afin de passer à l'étape de la mise en oeuvre. Avant les élections, le ministre avait dit qu'il agirait rapidement. La Stratégie pour le Nord présente des avantages pour tous et à tous les niveaux, qu'il s'agisse de la souveraineté dans l'Arctique, du développement économique ou de la gouvernance. Par conséquent, occupons-nous de cette stratégie et mettons-là en place.
Il est à espérer que le gouvernement continue d'appuyer l'interopérabilité des communications pour les premiers intervenants dans les situations d'urgence. Je suis heureux de voir les mesures prises par le gouvernement jusqu'à maintenant. Les policiers, les travailleurs de première ligne de la santé et les ambulanciers collaborent pour assurer l'interopérabilité des communications, ce qui permettra de sauver des vies, tant celles des intervenants que des victimes. En effet, il y a parfois eu des pertes de vie à cause d'un manque d'interopérabilité. J'espère que ce dossier recevra l'attention qu'il mérite ici.
Le président Obama a déjà abordé cette question et les gouverneurs des États américains y sont bien sensibilisés.
Le programme de remise de la TPS aux touristes est une autre mesure qui aurait pu être présentée de nouveau dans le budget. Encore une fois, il s'agit d'un stimulant économique évident. Pratiquement tous les autres grands pays du monde accordent une telle remise aux touristes. Pourtant, le gouvernement a jugé bon d'annuler cette initiative, ce qui nuit à notre industrie du tourisme.
Encore une fois, les municipalités aimeraient que les fonds destinés aux projets d'infrastructure soient acheminés en vertu d'un système semblable à celui de la taxe sur l'essence, de façon à accélérer le processus. La députée de a soulevé cette question, tout comme nos municipalités. Les intéressés veulent que les fonds soient rapidement disponibles.
En ce qui a trait à l'entente relative au Nord, nous espérons que le gouvernement va faire en sorte qu'elle soit appliquée de façon individuelle. Les trois territoires dans le Nord sont très différents et il en est de même de leurs besoins. Il faut respecter cette réalité. On parle aussi de la surveillance d'un tel fonds par des dirigeants principaux dans le Nord. Ceux-ci ne veulent pas que des sommes trop importantes soient consacrées à l'administration. Je n'ai rien contre le fait d'investir suffisamment pour assurer une gestion adéquate, tout en faisant en sorte que les intéressés disposent des programmes nécessaires. De cette façon, le pourcentage consacré à l'administration serait peu élevé.
Le budget prévoit l'affectation de millions de dollars pour aider les personnes vulnérables. Nous avons dit et répété que ce n'était pas suffisant. Le ministère des Finances a calculé que la suppression du délai de carence de deux semaines ne coûterait que 900 millions de dollars. Nous avions demandé l'adoption de cette mesure, dont le coût aurait pu être épongé en réaffectant des sommes prévues pour d'autres postes budgétaires.
Au sujet de la réduction de traitement des membres de la GRC, dont j'ai déjà parlé à la Chambre, des agents de la GRC de ma région sont très irrités que le gouvernement soit revenu sur l'entente qu'il avait conclue avec eux. La gendarmerie est un service crucial pour le Canada et être un agent de la GRC est un emploi dangereux.
Quant aux augmentations des frais associés aux cartes de crédit pour les particuliers et les entreprises, il y a de bonnes et de mauvaises nouvelles. Le budget ne dit rien dans le cas des entreprises. Pour les particuliers, des dispositions assureront une plus grande transparence. Les entreprises émettrices de cartes de crédit qui veulent augmenter leurs frais d'intérêt en cas de défaut de paiement devront annoncer les augmentations avant de les mettre en oeuvre, de sorte que les consommateurs soient informés au préalable.
Aujourd'hui, j'ai reçu deux appels téléphoniques de personnes très en colère contre le parce qu'il a laissé entendre qu'il n'avait rien contre la publicité à Radio-Canada. Dans tout le Canada, il y a beaucoup de gens encore furieux contre le ministre du Patrimoine parce qu'il a annulé des programmes qui permettaient aux artistes canadiens de se produire à l'étranger. Ces programmes avaient été annulés dans le dernier budget et n'ont jamais été rétablis.
La Ligue navale du Canada a communiqué avec moi au sujet de la construction de navires. Le avait promis trois brise-glace et il en a annulé deux. Apparemment, la commande de navires d'approvisionnement à coque renforcée pour naviguer dans les glaces a été annulée. Apparemment, c'est aussi le cas de l'avion pour Yellowknife. Les avions de recherche et de sauvetage pour le Nord ne se trouvent nulle part non plus.
Dans le cas du programme d'infrastructure que nous avons réclamé en octobre dernier, nous avons appris récemment que les conditions d'admissibilité n'étaient même pas encore prêtes. Les projets, eux, sont prêts à être lancés, mais c'est le programme qui n'est pas prêt.
Le projet de loi propose des modifications majeures à la Loi sur la protection des eaux navigables. Je ne prétends pas que certains des changements ne sont pas nécessaires, car ils le sont, et le Parlement le reconnaît, mais ce n'est pas le bon véhicule pour le faire. Cela n'accélérera pas les projets.
Beaucoup des problèmes dont se plaignent les gens sont liés à la Loi sur les pêches, pas à la Loi sur la protection des eaux navigables. Lorsqu'il faut qu'un avion soit inspecté avant de s'envoler, l'inspection n'est pas annulée parce qu'elle prendra trop de temps. Il faut embaucher davantage d'inspecteurs pour que les inspections se fassent plus rapidement.
Finalement, soustraire le règlement à l'examen des textes réglementaires prévu dans la Loi sur les eaux navigables n'est pas...
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Madame la Présidente, j'ai le plaisir de prendre la parole en cette Chambre pour parler des enjeux du récent budget conservateur-libéral. En effet, la volte-face du tout récent chef libéral nous ramène encore à la case départ. On voit bien, encore une fois, qu'aucun parti fédéraliste ne peut comprendre les véritables intérêts du Québec.
Lors de son premier mandat, le conservateur a semblé démontrer une ouverture avec la supposée reconnaissance de la nation, mais on connaît la suite: il y a eu coupes dans les organismes à but non lucratif, dans le développement économique et dans la culture. C'est bien de parler de nation, mais une nation sans culture n'est pas vraiment une nation.
Parlons maintenant de l'assurance-emploi. Le a demandé la prorogation de la Chambre. On aurait espéré que pendant cette période, il trouve des solutions convenables pour répondre aux attentes des Québécois. En effet, des rumeurs, véhiculées par des députés et ministres québécois, laissaient entendre que les conservateurs seraient plus sensibles aux revendications de nos chômeurs. Nous avions deux demandes minimales pour les aider: éliminer les deux semaines d'attente et rendre le programme d'assurance-emploi plus accessible. On a répondu qu'on ne changerait rien. Les travailleurs, en pleine crise, se retrouvent avec le stress de vivre deux, quatre et même six semaines sans revenu, et ce, s'ils se sont qualifiés. Les conservateurs, dans un élan de générosité, ont décidé d'ajouter cinq semaines. Que peut-on faire pour toucher ces cinq semaines si on ne peut même pas se qualifier? Cependant, nous sommes favorables à cette mesure. C'est un petit pas dans la bonne direction, mais nous continuerons de réclamer des changements majeurs à l'assurance-emploi.
Lorsqu'on veut apporter des changements majeurs à l'assurance-emploi, c'est aux chômeurs qu'il faut penser. Le gouvernement n'a jamais pensé une seule seconde aux chômeurs. Je m'explique. Le gouvernement dit qu'il va allouer un milliard de dollars pour la formation ou le « recyclage » des travailleurs, comme il le dit, mais il faut faire bien attention. En effet, qui peut dire, aujourd'hui, quels seront les emplois de demain? Je ne pense pas que le gouvernement le sache aujourd'hui. Aux mois de septembre et d'octobre derniers, il ne savait même pas qu'il y aurait un déficit. Je ne pense donc pas qu'il sache exactement quel genre d'emplois seront disponibles dans deux ans. Les conservateurs mettent un milliard de dollars dans quelque chose qu'ils ne connaissent pas. Ils dépensent d'une façon certaine l'argent des contribuables sans rien avoir derrière la tête.
Lors du dépôt du dernier budget, et même lorsqu'on est revenus après la campagne électorale, le seul parti politique qui ait déposé un budget chiffré et équilibré était le Bloc québécois. Les trois autres partis, qui sont fédéralistes, n'avaient aucun budget. Il a fallu que le gouvernement en place propose deux énoncés économiques, deux budgets, pour arriver à quelque chose de concret qui satisfasse les libéraux qui eux, ont sauté à pieds joints sur ce dernier budget.
Il n'en demeure pas moins que l'on parle des gens dans le besoin, surtout des travailleurs. Cela me fait penser au programme d'aide aux travailleurs âgés que le gouvernement a complètement rejeté du revers de la main. Cela aurait été vraiment un pas en avant pour aider ces gens qui ont 55 ans ou plus et qui perdent leur emploi à cause d'une fermeture d'usine ou d'une mise à pied massive. Ce programme leur aurait permis de vivre dans la dignité jusqu'à leur retraite. Or le gouvernement ne voit aucune utilité à ce que ces gens trouvent un nouvel emploi, et ils deviennent bénéficiaires de l'aide sociale. Ils ont encore des enfants à l'université et des paiements de maison qu'ils ne peuvent plus honorer. Prenons l'exemple d'une personne de 58 ans, qui a un secondaire 2 et qui perd son emploi. J'aimerais bien que nos amis conservateurs expliquent de quelle façon on pourra « recycler » cette personne ou lui trouver un autre emploi, et quelle formation on pourra lui donner. J'ai encore des doutes.
C'est pour cela que ce programme aura fait deux choses. La première est de permettre à ces personnes de se rendre jusqu'à leur retraite à 65 ans, comme je le disais tout à l'heure, mais aussi de dégager des emplois pour les plus jeunes. Lors de la reprise économique, cela ferait en sorte d'avoir plus de postes disponibles. Au contraire, le gouvernement a fait fi de cela et cela me déçoit royalement de voir ces gens penser à eux-mêmes.
Parlons un peu de baisses d'impôt. À qui profitent ces baisses d'impôt à part ceux qui n'en ont pas besoin? On aurait dû cibler ces baisses d'impôt pour les travailleurs qui ont les plus petits salaires. Mais non, cela favorise encore les travailleurs ayant les plus gros salaires. On veut aider des gens, mais on ne veut pas les aider réellement.
En plus, on a encore laissé de côté nos personnes âgées. Quelles baisses d'impôt ont eues ces gens? Pour qu'il y ait une baisse d'impôt, encore faut-il payer de l'impôt. Si on ne paie pas d'impôt, on n'a pas besoin de baisse d'impôt. C'est clair. La majorité des gens qui vivent sous le seuil de la pauvreté ne profite de rien, pas même d'un dollar. La seule hausse qu'ils ont eue, elle est de deux ou trois dollars. Il y a des gens de ma circonscription qui me disaient: « Tant qu'à avoir une hausse de pension de 2 $, ils auraient dû garder cela et cibler des gens qui en avaient encore plus besoin. »
Il y a encore plus grave dans ce budget. On parle d'agriculture. C'est une autre problématique. Cela fait quatre ans et demi que je suis ici. Depuis les trois ou quatre dernières années, on parle chaque année de ce qu'on pourrait faire pour éliminer la gestion de l'offre. Je pense qu'ils ont trouvé la solution et je vais lire un passage à ce sujet. Cela traite des tarifs sur les matières de protéines de lait: « Le gouvernement fédéral émet cette réglementation pour se conformer à un jugement du Tribunal canadien du commerce extérieur, le TCCE. Entériné par la Cour d'appel fédérale, il s'agit d'un jugement très grave qui pose un préjudice important au système de gestion de l'offre. »
Comment ont-il réussi à faire ce tour de passe-passe? C'est suite à une mésentente entre le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international et l'Agence des services frontaliers du Canada. Les deux instances ont classé de façon différente les concentrés de protéines laitières de plus de 85 p. 100. Ce litige a permis à une entreprise suisse, Advidia, de contester devant le Tribunal canadien du commerce extérieur les règlements qui classaient ses produits Promix 372B à la fois dans une ligne tarifaire sans tarif et dans une ligne tarifaire très élevée de 0404. Le tribunal et la Cour d'appel fédérale se sont prononcés en faveur de l'entreprise, ce qui crée un dangereux précédent et qui ébranle le fondement même du système de gestion de l'offre, qui dépend de l'imperméabilité des frontières.
Le Bloc québécois ne peut pas s'opposer à cette réglementation puisqu'elle vise à nous conformer à une décision du Tribunal canadien du commerce extérieur et de la Cour d'appel fédérale. Mais il continuera à se battre, je le promets, pour la protection intégrale du système de gestion de l'offre en faisant pression sur les négociateurs en chef du Canada à l'OMC pour ne faire aucune concession qui pourrait contribuer de quelque façon que ce soit à l'effritement du système de gestion de l'offre.
Comme on peut le constater, le gouvernement conservateur ne répond pas aux attentes du Québec, que ce soit pour l'assurance-emploi, l'agriculture, le secteur forestier et manufacturier, les baisses d'impôt, la création unilatérale d'une commission canadienne de valeurs mobilières.
Bref, la majorité des points mentionnés dans le projet de loi ne satisfait pas le Bloc québécois. En conséquence, le Bloc québécois votera contre ce projet de loi.
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Madame la Présidente, je prends aujourd'hui la parole au nom des habitants de Mississauga—Streetsville pour discuter du projet de loi d'exécution du budget et m'assurer que le gouvernement met en place les mesures de stimulation promises.
Pour les Canadiens, la crise ne concerne pas les déficits structurels ou la nature cyclique des marchés. Elle concerne les fonds qu'ils ont travaillé fort toute leur vie pour accumuler, et qui ont été réduits de moitié du jour au lendemain. Les Canadiens se demandent comment ils vont payer les études de leurs enfants, leurs hypothèques et leurs loyers et comment ils vont réussir à nourrir leurs familles.
Nous vivons des difficultés sans précédent qui ont été provoquées par la crise économique et aggravées par la mauvaise gestion financière des conservateurs au cours de cette période. Les Canadiens ont besoin d'un gouvernement en qui ils peuvent avoir confiance. Ils ont besoin de stabilité politique et de certitude économique pour surmonter cette crise économique. Les Canadiens doivent savoir que le gouvernement à Ottawa se bat pour préserver leurs emplois, leurs épargnes et leurs pensions mais, surtout, ils ont besoin d'espoir. C'est pourquoi le Parti libéral a mis toute partisanerie de côté et a appuyé le budget.
Après avoir consulté les Canadiens, les libéraux sont prêts à appuyer le budget à condition que le et son gouvernement soient tenus responsables de leurs actions. Notre soutien est assorti de conditions, telles que la présentation obligatoire de rapports de progrès aux mois de mars, de juin et de décembre. Le gouvernement conservateur devra prouver que l'argent promis est versé aux Canadiens de manière opportune.
Le gouvernement conservateur a mal géré l'économie depuis trois ans. Il a gaspillé l'excédent de 13 milliards de dollars créé par le Parti libéral grâce à une décennie de bonne gestion budgétaire. Les conservateurs ont dépensé imprudemment le fonds de prévoyance de 3 milliards de dollars que notre parti leur avait laissé. Lorsque la situation économique était bonne, ils n'ont pas mis d'argent de côté en prévision des jours sombres et n'ont pas fait de plans pour l'avenir. Maintenant, le Parti libéral veut leur faire comprendre que ce type de comportement est inacceptable. Nous les avons mis sous surveillance.
En fait, ce budget contient de nombreuses mesures qui n’auraient pas été possibles sans les pressions que le Parti libéral a exercées depuis trois ans. Parmi les mesures pour lesquelles nous nous sommes battus figurent un nouvel investissement dans le logement social et l’infrastructure, une aide ciblée aux Canadiens à faible et moyen revenu grâce à l’élargissement de la prestation fiscale pour enfants et de la prestation fiscale pour le revenu de travail, un financement supplémentaire pour la formation professionnelle et l’amélioration de l’assurance-emploi ainsi qu’un investissement dans les différents organismes de développement régional du pays tels que l’Agence de développement du Sud de l’Ontario, qui servira les intérêts de l’industrie automobile et du secteur de la fabrication qui ont été tellement dévastés.
Notre appui au budget n’est pas inconditionnel. Nous reconnaissons que le budget présente de sérieux défauts. Il ne protège pas les personnes vulnérables. Il ne protège pas les emplois d’aujourd’hui ou n’aide pas à créer les emplois de demain. Il ne va pas assez loin pour protéger les Canadiens qui ont perdu ou qui perdront leur emploi. Deux cent treize mille emplois ont été perdus rien qu’au cours des trois derniers mois, dont 71 000 en Ontario. Cela représente 55 p. 100 des pertes d’emplois enregistrées dans notre pays.
Ma circonscription n’est pas à l’abri. Un grand nombre de mes concitoyens m’ont parlé des difficultés qu’ils éprouvent actuellement à cause des réductions d’effectifs et des mises à pied.
Ce budget ouvre la porte aux attaques contre l’équité salariale pour les femmes. Il trahit également la promesse que les conservateurs ont faites à toutes les provinces canadiennes au sujet de la péréquation. Il rate aussi l’occasion d’investir dans les industries propres de demain et de lancer l’économie verte pour faire du Canada un chef de file mondial. Enfin, il n’a pas de plan clair et précis pour nous sortir du déficit de 85 milliards de dollars vers lequel le gouvernement va nous conduire au cours des cinq prochaines années et ce chiffre augmentera quand la situation va empirer.
Malgré ces importantes lacunes, le Parti libéral a décidé d’appuyer le budget pour que l’argent puisse aller vers les secteurs et les personnes qui en ont le plus besoin. Une chose est claire. Nous voulons que cet argent se retrouve entre les mains des municipalités qui en ont le plus besoin. Voilà pourquoi notre parti exige des rapports réguliers des progrès réalisés en échange de son appui.
Pendant le temps qu’il me reste, je voudrais aborder les cinq questions clés qui préoccupent particulièrement les résidents de Mississauga--Streetsville: premièrement, l’absolue nécessité de débloquer le financement de l’infrastructure; deuxièmement, le manque de justice du programme d’assurance-emploi; troisièmement, le besoin crucial d’investir dans le logement social; quatrièmement, la grave absence de programmes universels de garde d’enfants et cinquièmement, un manque fondamental de mesures incitatives pour l’emploi des femmes.
Parlons d’abord de l’infrastructure. Les municipalités comme celle de Mississauga, qui sont prêtes à réaliser des projets, ont été déçues par le passé par la lourdeur des tracasseries administratives. La légendaire mairesse de Mississauga, Hazel McCallion, a souligné la lenteur avec laquelle le financement annoncé est effectivement déboursé. Mississauga attend toujours sa part du Fonds Chantiers Canada de 33 milliards de dollars pour des projets comme le réseau d’autobus urbain express de 52 millions de dollars, les 30 millions de dollars pour la revitalisation du centre-ville, les 20 millions de dollars pour le Collège Sheridan, les 10 millions de dollars pour la Bibliothèque Burnamthorpe, les 8 millions de dollars pour les postes de pompiers et les 4 millions de dollars pour l’éclairage des rues, pour ne citer que quelques exemples. Malheureusement, les municipalités devront payer le tiers de la totalité du coût des projets et rares sont celles qui en auront les moyens.
Pas plus tard que la semaine dernière, on lisait ceci dans le Mississauga News:
Le chèque n'est pas près d'arriver pour les municipalités canadiennes, puisque les instructions sur la manière de libeller le chèque ne sont pas encore rédigées.
Même si les politiciens fédéraux claironnent à tous vents que le budget fédéral présenté l'autre mardi prévoit des milliards d'investissements dans l'infrastructure urbaine, les autorités municipales essaient encore de déterminer comment cet argent sera distribué.
Les provinces et les municipalités devront aussi contribuer au financement pour avoir accès aux fonds fédéraux, mais on ne sait pas clairement dans quelle proportion. On ne sait pas non plus si l'argent sera distribué proportionnellement au nombre d'habitants ou selon les demandes reçues, ni quel genre de projet est admissible au juste.
Deuxièmement, l'assurance-emploi. Comme les pertes d'emploi se multiplient, davantage de Canadiens se trouveront à demander de l'assurance-emploi pour la première fois. Le budget prévoit des fonds nouveaux pour la formation et prolonge les prestations d'assurance-emploi de cinq semaines, mais bon nombre de chômeurs ne sont pas admissibles parce qu'ils travaillent à contrat ou à temps partiel, ou occupent un emploi saisonnier qui ne leur permet pas d'accumuler le nombre d'heures de travail voulu.
C'est en Ontario que le problème est le plus grave. Le taux de chômage y a maintenant grimpé à 8 p. 100, alors qu'il s'élève à 7,2 p. 100 pour l'ensemble du pays. Les chômeurs ontariens perçoivent chacun, en moyenne, 4 600 $ de moins que ceux qui travaillent dans le reste du Canada. Dans l'ensemble du Canada, 43 p. 100 des gens sont admissibles à l'assurance-emploi, mais seulement 30 p. 100, ou trois personnes sur dix, en Ontario. Dans la région du Grand Toronto, c'est même seulement 22 p. 100.
Avec cette prolongation de cinq semaines, un travailleur de Mississauga doit avoir travaillé 630 heures pour être admissible au maximum de 45 semaines de prestations d'assurance-emploi. De son côté, le travailleur de Regina ou de Winnipeg peut n'avoir travaillé que 420 heures et être admissible à 50 semaines de prestations. C'est très injuste et il faut corriger cette situation.
Le gouvernement devrait réduire ou éliminer la période de carence de deux semaines. Il devrait aussi essayer de réduire considérablement le nombre d'heures de travail qu'il faut avoir accumulées pour être admissible, et de les uniformiser, soit pour toujours soit pour la durée de la récession. Ceux qui ont cotisé à la caisse d'assurance-emploi doivent pouvoir en profiter quand ils en ont besoin.
Troisièmement, le logement social. À Mississauga, il y a une pénurie et une forte demande pour des logements à prix abordables. Les investissements prévus dans le budget constituent un premier pas dans la bonne direction. Toutefois, dans la région de Peel, 13 500 ménages admissibles sont inscrits sur une liste d'attente pour un logement social, notamment 7 500 familles, 2 200 aînés et 3 600 célibataires. En général, les logements subventionnés se libèrent très lentement et les nouveaux demandeurs doivent attendre plus de 21 ans, qu'il s'agisse de familles ou de célibataires. Les aînés et les demandeurs en situation spéciale prioritaire attendent jusqu'à 7 ans. Or, les personnes qui sont sur la liste d'attente constituent le segment le plus vulnérable de la population; ils risquent l'itinérance s'ils n'obtiennent pas d'aide rapidement.
Quatrièmement, un régime universel pour la garde des enfants. Les femmes de la circonscription de me demandent toujours de réclamer un programme universel de garderies. Cependant, cette question ne relève ni des femmes, ni de la famille. C'est une question économique. Le fait de donner aux femmes la possibilité de laisser leurs enfants dans un milieu sûr et réglementé, pour leur permettre de suivre une formation ou de travailler, doit demeurer une priorité pour tous les niveaux de gouvernement. Il n'est donc pas étonnant que les Nations Unies aient classé le Canada au dernier rang des pays développés pour ce qui est de la prestation de services de garde abordables et de qualité.
En dernier lieu, la création d'emplois pour les femmes. Le gouvernement a fait preuve de mépris à l'égard des femmes dans le budget. J'utilise le mot « mépris » parce que le gouvernement a froidement supprimé l'équité salariale pour les femmes, mesure qui assurait une rémunération égale pour l'ensemble des travailleurs. Dans le budget, le gouvernement n'a prévu aucun incitatif pour créer des emplois pour les femmes et il a fermé les yeux sur les difficultés que vivent quotidiennement les femmes sur le marché du travail. Le plan de relance de l'économie prévoit surtout des dépenses pour l'infrastructure, qui entraîneront la création d'une multitude d'emplois dans l'industrie du bâtiment, mais il fait totalement abstraction des emplois dans les secteurs traditionnellement réservés aux femmes.
Le gouvernement conservateur a manqué de respect envers les Canadiens. En cette période de crise économique, il leur a tourné le dos en décidant de se livrer à des manoeuvres politiques plutôt que de donner un coup de main à nos concitoyens qui en ont le plus besoin. Le Parti libéral est intervenu pour défendre l'intérêt des Canadiens, comme il le fait toujours. Nous avons manifesté une forte opposition, nous avons exigé que le gouvernement rende des comptes et nous l'avons forcé à prendre des mesures concrètes.
Le budget manque de clarté, mais il renferme certaines mesures qui, selon nous, aideront les Canadiens à court terme. Nous appuyons le budget parce que les Canadiens souhaitent que nous fassions preuve de responsabilité. En mettant le gouvernement sous surveillance, nous avons fait en sorte que les Canadiens obtiennent l'aide dont ils ont besoin.
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Madame la Présidente, j'aimerais commencer mon intervention en parlant de l'annonce faite hier par Xstrata Nickel, qui met à pied 686 travailleurs détenant des emplois permanents à Sudbury.
En juillet 2006, dans le cadre de la prise de contrôle de la société minière canadienne Falconbridge par la société suisse Xstrata, cette dernière s'est engagée auprès du à ne pas mettre à pied un seul travailleur canadien pour au moins trois ans. Ni Xstrata, ni le ministre de l'Industrie ne contestent l'existence de cet accord, que l'on retrouve encore sur le site web de la société Xstrata.
Hier, lorsque le député de et moi avons demandé au s'il avait l'intention de prendre la défense de Sudbury et d'empêcher Xstrata de procéder à ces mises à pied, nous nous sommes fait servir une réponse moins qu'adéquate. Le a indiqué que Xstrata s'était engagé à poursuivre l'exploitation du gisement Nickel Rim. Voilà qui est peu réconfortant pour les centaines de familles qui se sont retrouvées avec un avis de congédiement au lieu d'un chèque de paye, cette semaine.
Pour chaque emploi supprimé dans le secteur minier, au moins quatre emplois reliés indirectement à ce secteur sont supprimés dans l'économie locale. Les mises à pied vont avoir un effet dévastateur sur la population de Nickel Belt ainsi que de l'agglomération de Sudbury.
Lorsqu’une entreprise étrangère prend le contrôle d’une entreprise canadienne, elle contracte certains engagements. Le gouvernement du Canada doit obliger ces entreprises à rendre des comptes. À quoi servent ces règles si elles ne sont pas appliquées? Qu’est-ce qui empêche d’autres sociétés étrangères de renier leurs engagements? Le gouvernement a établi un dangereux précédent et ce sont les travailleurs canadiens qui en pâtiront.
Dans le projet de loi d’exécution du budget, le gouvernement assouplit la législation canadienne visant la propriété étrangère en modifiant la Loi sur les transports au Canada. Le niveau maximum de propriété étrangère serait porté à 49 p. 100. Dans le contexte de la récession économique, nous devons protéger les entreprises canadiennes contre les prises de contrôle par des intérêts étrangers.
En lisant le projet de loi , page après page, j’ai été de plus en plus scandalisé. Chaque nouvelle annonce dépassait la précédente sur le plan de la mesquinerie. Les conservateurs se sont défoulés. Dès qu’ils ont obtenu l’appui des libéraux, ils ont constellé leur projet de loi d’exécution du budget d’attaques contre l’équité salariale, l’environnement, les conventions collectives, les étudiants endettés et les programmes pilotes d’assurance-emploi.
J’exhorte les députés libéraux à lire attentivement la totalité des 551 pages, du moins le résumé du projet de loi avant de l’appuyer. Un grand nombre d’entre eux seraient sans doute étonnés de voir ce que leur chef accepte de laisser passer pour appuyer le programme néo-conservateur.
Sous prétexte de moderniser les programmes d’équité salariale, le gouvernement enlève aux travailleurs du secteur public le droit de porter plainte au sujet de l’équité salariale devant le Tribunal canadien des droits de la personne. Depuis des décennies, le Canada tend vers la reconnaissance des droits des groupes opprimés, mais voilà qu’avec ces mesures nous sommes en train de faire marche arrière. C’est une honte.
Les femmes qui occupent des postes traditionnellement féminins se sont battues pour obtenir l’équité salariale. Elles ont fait comprendre aux employeurs, au gouvernement et au public la nécessité de leur accorder un salaire égal pour un travail d’égale valeur. Le gouvernement fait simplement preuve de mesquinerie en s’attaquant à ce groupe de travailleurs dont la contribution est sous-évaluée.
Ensuite, le gouvernement veut permettre que certains projets soient approuvés sans une évaluation environnementale approfondie. Là encore, le gouvernement se sert du prétexte que cela accélérera les dépenses d’infrastructure.
Si le gouvernement voulait sérieusement accélérer des dépenses d’infrastructure, il abandonnerait le Fonds Chantiers Canada, qui présente des défauts et qui exige que les municipalités et les provinces obtiennent des investissements privés en contrepartie de la contribution fédérale. La Municipalité urbaine de Sudbury a un déficit d’infrastructure de 480 millions de dollars qui ne cesse d’augmenter.
De nombreuses municipalités hésitent, à juste titre, à s’associer à des entreprises privées tournées vers le profit pour construire des infrastructures publiques telles que des usines d’épuration. L’agglomération urbaine de Sudbury a prévu la construction d’un centre de traitement des eaux à Levack, mais n’a pas pu obtenir un financement suffisant. Ce projet est prêt à être réalisé et la loi exige qu’il le soit. Ce centre de traitement des eaux est vraiment nécessaire dans ma circonscription, .
Le gouvernement pourrait investir de façon beaucoup plus efficace et directe dans les projets prêts à être réalisés en augmentant le transfert direct de la taxe sur l’essence aux municipalités. Les municipalités de tout le pays nous ont dit combien ce transfert a été apprécié. Elles l’ont obtenu suite aux négociations portant sur le budget NPD-libéral de 2005.
Ce projet de loi d'exécution du budget sévit contre les étudiants endettés. Je ne comprends pas pourquoi le gouvernement a choisi d'agir ainsi. Cela n'est pas logique. Les étudiants et les jeunes diplômés sont ceux qui feront tourner la nouvelle économie. Les Canadiens doivent encourager l'éducation postsecondaire, mais rien n'est fait pour aider les étudiants. Le ministre ne prévoit qu'un allégement seulement en cas de mort ou de disparition. Les étudiants qui ont du mal à rembourser leurs prêts d'études seront sûrement enchantés d'apprendre cela. C'est vraiment honteux.
Le gouvernement ne pourrait-il pas aider davantage les étudiants avec leurs prêts, particulièrement en période de récession? Le gouvernement a aidé les banques qui administrent les prêts. Il peut sûrement donner plus que des miettes aux étudiants.
J'ai plusieurs questions pour le ministre au sujet du développement économique régional. Le gouvernement a annoncé dans son budget la création d'une agence de développement économique du Sud de l'Ontario et il devrait affecter 1 milliard de dollars à cet organisme au cours des cinq prochaines années. Les néo-démocrates avaient promis de créer une telle agence et nous sommes ravis que ce projet soit inclus dans le budget. Maintenant, quelles répercussions cette agence du Sud de l'Ontario aura-t-elle sur FedNor? Pourrait-on mettre à pied des employés de FedNor ou encore les muter dans le Sud suite à la création de la nouvelle agence? L'Agence de développement du Sud de l'Ontario sera-t-elle une agence économique indépendante ou sera-t-elle dissimulée quelque part au ministère de l'Industrie, comme FedNor? FedNor administrera-t-elle des fonds d'infrastructure prévus dans le budget et le processus de demande sera-t-il rationalisé pour répondre au besoin sans précédent de projets d'infrastructure dans le Nord de l'Ontario?
L'actuelle récession donne au gouvernement la chance de faire de FedNor une agence de développement économique indépendante disposant d'un financement adéquat, à l'instar de l'APECA. Son financement et son mandat seraient ainsi accrus, et de bons projets, comme le Centre d'excellence en innovation minière et l'établissement de soins de longue durée à Chelmsford, pourraient enfin recevoir les fonds qu'ils méritent. C'est maintenant qu'il faut changer les choses.
Le dernier sujet que j'aimerais aborder est le Programme d'assurance-emploi. L'assurance-emploi peut contribuer grandement à la stabilité économique. Malheureusement, les libéraux ayant vidé le programme de sa substance pendant une dizaine d'années, 40 p. 100 seulement des travailleurs peuvent toucher des prestations, même s'ils paient des cotisations depuis de nombreuses années.
Le budget offrait aux conservateurs l'occasion d'élargir le cadre du programme d'assurance-emploi afin d'amortir en partie les effets de la récession. Or, pas un travailleur de plus ne sera admissible à des prestations, en dépit du fait que le taux national de chômage atteint un niveau record de 7,2 p. 100.
Les travailleurs licenciés devront encore attendre deux semaines avant de devenir admissibles à des prestations. Le gouvernement devrait savoir que les paiements hypothécaires et de factures d'électricité, eux, ne peuvent être retardés de deux semaines. Au lieu de traiter ces travailleurs avec dignité, le gouvernement les insulte en refusant de réformer le régime d'assurance-emploi, de crainte qu'il ne devienne lucratif pour les personnes qui restent à la maison sans chercher de travail. C'est honteux.
Le gouvernement a en outre mis fin au projet pilote destiné à examiner les effets du prolongement de la période de prestations. Je ne vois pas pourquoi il agit ainsi, si ce n'est pour punir les travailleurs licenciés et leurs familles.
Le projet de loi , projet de loi d'exécution du budget, va beaucoup plus loin que le budget et introduit sournoisement des mesures néo-conservatrices qui n'ont rien à voir avec la relance de l'économie. Le gouvernement et le Parti libéral devraient avoir honte de ce qu'il contient. C'en est assez des attaques contre les femmes, les étudiants, les travailleurs et l'environnement.
Ce projet de loi s'ajoute aux raisons pour lesquelles les néo-démocrates ne font plus confiance aux conservateurs.
Les libéraux ont donné aux conservateurs le chèque en blanc que les électeurs canadiens ont refusé de leur donner en octobre dernier. Le libéraux ont trahi les Canadiens et les familles canadiennes pour mieux soutenir les conservateurs. Ce budget ne fait rien pour protéger les personnes vulnérables ni pour préserver les emplois actuels ou créer ceux de demain.
Comme membre de l'opposition néo-démocrate, opposition véritable et efficace, je voterai contre ce projet de loi.
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Madame la Présidente, je prends la parole au sujet du projet de loi d'exécution du budget qui, à toutes fins pratiques, résume le contenu du budget.
Si le budget avait été déposé il y a quelques semaines, c'eut été l'une des plus grandes compilations de données trompeuses présentées à la Chambre. Pourquoi? Revenons au budget de l'an dernier, déposé il y a à peine neuf mois, qui prévoyait un excédent de 2,3 milliards de dollars pour l'année 2007-2008. Lorsqu'on lui a posé des questions relativement à ce chiffre, le a répété à maintes reprises que l'assise budgétaire du Canada était solide et que nous n'allions pas enregistrer de déficit cette année, ni même l'année prochaine. Le ministre a défendu ses chiffres et ses déclarations, en dépit du fait que la majorité des économistes jouissant d'une bonne réputation disaient que ses projections étaient à tout le moins douteuses.
Nous nous souvenons tous de la publicité faite au cours de la campagne électorale de 2008, dans laquelle le portait un gilet, regardait la caméra et paraphrasait George Bush et John McCain en disant que l'assise économique du pays était solide — ce qui sous-entendait que les Canadiens n'avaient pas à s'inquiéter de la crise économique mondiale qui se déplaçait rapidement vers notre pays — et que les mesures prises étaient les bonnes.
Ce que le n'a pas expliqué aux Canadiens lors de la campagne électorale, c'est que même si notre économie était solide grâce à l'intendance responsable assurée par les libéraux durant 13 années, il a suffi de trois années aux conservateurs pour vider les coffres de l'État, à un moment où l'ampleur de la crise économique qui avait commencé aux États-Unis allait toucher le Canada, contraignant ainsi le gouvernement à réagir.
Pendant que le vantait les mérites de l'inaction afin d'avoir l'air fort et d'être réélu, notre économie enregistrait des pertes d'emploi et ralentissait de façon dramatique.
Pendant plus d'un an, nous du Parti libéral avons demandé au et au pourquoi ils n'avaient pas inclus dans leurs projections financières une réserve pour éventualités, afin de parer à un ralentissement économique. Ils ont probablement cru que la demande venait de l'espace intersidéral, parce que le et les conservateurs prétendent que les réserves pour éventualités en cas de ralentissement économique n'étaient nécessaires que lorsqu'ils trafiquaient les chiffres. En fait, le ministre ne s'est pas contenté de trafiquer les chiffres, il les a complètement dénaturés.
J'ai même remis en question la décision des conservateurs de ne pas prévoir de réserve pour éventualités, compte tenu que, dans ses propres documents budgétaires de 2008, le gouvernement présentait un tableau indiquant que chaque diminution de 1 p. 100 du PIB entraînerait des pertes de 3,3 milliards de dollars dans les recettes de l'État.
En juin 2008, seulement trois mois après le dépôt du budget, le gouverneur de la Banque du Canada avait déjà prédit un ralentissement important de la croissance du PIB.
[Français]
Pourquoi est-ce important de le mentionner? Eh bien, vu l'inexactitude des chiffres du de l'année dernière, nous devons nous demander si nous pouvons nous y fier cette année. La question est honnête. Malheureusement, la seule réponse que nous a fournie le ministre fut de déplorer la rapidité du changement de la perspective économique.
S'il s'était donné la peine d'écouter la Banque du Canada et le Parti libéral l'année dernière, il aurait su qu'un ralentissement économique se préparait et qu'une réserve pour éventualités dans le budget lui aurait donné une plus grande marge de manoeuvre pour protéger les emplois, les investissements et les régimes de pensions des Canadiens.
Le ministre ne peut prétendre qu'il n'a pas été prévenu. Aussi, lorsque lui-même et le se disent concernés par la situation économique actuelle, je ne puis que conclure qu'ils sont de mauvaise foi, qu'ils sont incompétents ou qu'ils n'ont pas appris à écouter.
Il y a quelques mois seulement, durant la dernière campagne électorale, tous les députés conservateurs ont pris la parole pour défendre les chiffres du gouvernement et affirmer que la crise économique n'aurait aucune répercussion sur le Canada. Le est allé jusqu'à dire aux Canadiens de profiter des aubaines sur le marché des valeurs mobilières. Qui plus est, il y a quelques semaines à peine, lors d'une mise à jour économique, alors que le gouvernement aurait dû fournir les chiffres les plus récents et corriger le tir, il a continué de refuser de voir la réalité en face.
[Traduction]
Parlons maintenant du budget de cette année et de la question qui se pose: comment pourrions-nous ne pas appuyer un budget qui prévoit 60 milliards de dollars d’investissements en deux ans à une époque où des mesures de relance s’imposent? Le problème avec ce budget, c’est que les conservateurs ne peuvent s’empêcher d’en mener large, simplement parce que c’est bon sur le plan politique.
Il demeure que, quand on examine ce budget de près, on se rend compte que les conservateurs imposent à chaque homme, femme et enfant de ce pays une dette additionnelle de 1 000 $. Ainsi, le se trouve à emprunter 4 000 $ sur le dos de ma famille à qui il remet moins de 500 $. Certaines familles, celles qui gagnent le moins, récupéreront moins de 300 $. Bonne politique, mais mauvais programmes! C’est l’histoire de ce gouvernement conservateur qui se répète.
[Français]
Qu'en est-il du rendement sur l'investissement pour ce qui est des services dont bénéficieront les Canadiens? Là, nous avons une nouvelle paire de manches, car si vous êtes conservateurs, vous êtes contre ce genre de dépenses. Aussi, afin de ne pas offusquer nos électeurs, qui exigent de bons services et qui s'attendent à en profiter, il ne faut surtout pas que vos dépenses renforcent ou appuient des programmes sociaux.
Les conservateurs ont réduit les impôts, mais ils l'ont fait sans avoir de stratégie. Ils ont accompli des gestes symboliques envers les travailleurs canadiens et ceux qui ont du mal à joindre les deux bouts au lieu d'améliorer le cas des impôts pour qu'ils soient mieux adaptés aux besoins d'une économie moderne. Ils ont cédé à la facilité en proposant toute une ribambelle d'artifices dont le but n'est rien de plus que de remplir les poches de leurs bailleurs de fonds tout en endettant le pays.
Les gouvernements doivent maintenir une certaine somme en réserve pour fournir des services. Mais comme les conservateurs ne croient pas aux services, pourquoi s'en faire avec des questions aussi embêtantes que de maintenir des excédents alors qu'il est plus facile de se contenter d'acheter des votes.
Il y a pire. Lorsque le s'est rendu compte qu'il avait vidé la tirelire et que des sondages ne lui donnaient toujours pas la majorité tant convoitée, il s'est lancé dans des dépenses effrénées, il a lancé au hasard une poignée de dollars là où il estimait pouvoir acheter des votes. Cela n'avait rien à voir avec des stratégies mûrement réfléchies. Il fallait surtout plaire. Le résultat: une diminution du nombre d'inspecteurs alimentaires pour protéger les Canadiens, la décrépitude des centrales nucléaires, l'inutilisation des fonds d'investissements en infrastructure et la perte des économies des Canadiens.
[Traduction]
Le problème, c’est que nous en sommes à un point où il faut prendre des mesures immédiates. Il faut adopter des mesures de relance et arrêter de nous disputer entre nous, parce que c’est mesquin et contre-productif.
Ce budget propose des mesures de relance de 60 milliards de dollars sur deux ans, ce qui est considérable. Je n’aime pas la façon dont le gouvernement prévoit de dépenser toutes ces sommes et je ne suis pas d’accord sur tous les postes prévus dans ce budget, mais j’estime qu’il représente un juste compromis. Le Parti libéral a donné au la chance de réparer les pots cassés, mais nous allons le surveiller. Les conservateurs ont une dernière chance. Nous agissons ainsi pour le bien des Canadiens et pour remettre un peu de bon sens dans ce Parlement.
Certes, les députés néo-démocrates se plaindront, comme toujours, que ce budget ne prévoit pas suffisamment de dépenses, mais je m’attends qu’à leurs yeux même une dépense excessive passe pour insuffisante. Le choix est simple. Nous pourrions entraver indéfiniment les travaux de cette Chambre pour obtenir que tout soit à notre goût; nous pourrions faire tomber le gouvernement, ce qui freinerait le cours des choses en attendant qu’une coalition soit constituée ou que des élections soient organisées. Ou alors, nous pouvons relever nos manches et proposer que soient apportées à ce budget des modifications raisonnables n’exigeant rien de plus que des mesures gérables en période de crise économique.
Nous avons affaire à un gouvernement minoritaire de qui nous exigeront des comptes. L’argent que les conservateurs dépensent, c’est mon argent, celui de tout le monde, c’est l’argent de tous les Canadiens. Maintenant qu’ils sont satisfaits de l’orientation générale de ce budget, les libéraux veulent simplement s’attaquer à la question de la crédibilité du . Fini les circonlocutions. Le budget propose un ensemble de mesures ayant force obligatoire que le gouvernement devra mettre en œuvre de façon efficace et en toute bonne foi. Le Parti libéral appuiera ce budget à condition que le gouvernement respecte les trois échéances qui lui ont été fixées pour faire rapport au Parlement afin de nous permettre d’examiner ses résultats sur le plan de la mise en œuvre de ce budget. Nous évaluerons le gouvernement sur la façon dont il mettra ce budget en œuvre, sur la transparence du processus et sur la manière dont l’économie canadienne réagira aux mesures adoptées. Tout échec à ces divers titres occasionnera une perte de confiance envers le gouvernement.
Le doit répondre au Parlement et je suis heureux de dire que mon leader est devenu l’entraîneur principal. Plus de ruses, de dérobades; les règles sont simples: le gouvernement doit écouter l’entraîneur et obtenir des résultats, sans quoi, il sera cloué sur le banc.
:
Madame la Présidente, je suis bien content d'avoir la chance de réagir au projet de loi qui mettra en oeuvre le budget du gouvernement conservateur.
Plusieurs députés ont déjà émis leur opinion sur le budget et ont soulevé plusieurs inquiétudes concernant différents dossiers. Avec l'application du projet de loi de mise en oeuvre du budget, le gouvernement conservateur voudrait qu'on approuve les modifications à la péréquation pour le gouvernement du Québec prévues dans le budget, ce qui fait perdre au gouvernement du Québec un milliard de dollars uniquement pour la première année; on parle même de deux milliards de dollars pour la deuxième année. De plus, le projet de loi de mise en oeuvre fournit les bases à la création d'une commission des valeurs mobilières pancanadienne, ce qui est dénoncé par l'Assemblée nationale du Québec.
Aussi, au cours des prochains mois, il y aura davantage de chômeurs. Le projet de loi ne réforme en rien l'accessibilité à l'assurance-emploi et n'abolit aucunement le délai de carence. Pire, le gouvernement conservateur propose des baisses d'impôt qui ciblent les hauts salariés, mais ne présente nullement un véritable plan de relance économique.
Le budget propose aussi l'élimination d'une disposition de la Loi de l’impôt sur le revenu qui avait pour but d'empêcher que les entreprises puissent continuer à éviter de payer de l'impôt par l'entremise des paradis fiscaux. C'est donc dire que le gouvernement encourage l'évasion fiscale vers l'extérieur du Québec et du Canada.
Le budget ouvre aussi la porte à la déréglementation en matière d'investissements étrangers, ce qui risque de favoriser la prise de contrôle étrangère sans prendre en considération les intérêts économiques du Québec et du Canada. Pour ce qui est des fonds alloués dans le budget en matière de logement social, ils sont mal répartis parce que les buts sont mal ciblés, comme en témoigne la Fiducie pour le développement des collectivités. Enfin, en imposant des conditions de travail aux employés, le projet de loi fait fi des négociations et des ententes dans le secteur public concernant la rémunération.
Pour le Bloc québécois, le respect des ententes collectives est d'une importance capitale. Ainsi, le budget a complètement passé sous silence une série de dossiers qui sont des priorités pour bon nombre de Québécois. Mais pire, le gouvernement conservateur a déposé un budget idéologique, sans se soucier du fait qu'il était minoritaire.
En octobre dernier, les Québécois nous ont demandé de poursuivre notre travail ici à la Chambre des communes, de les représenter, et de défendre leurs intérêts et leurs valeurs, ici à Ottawa. À cet égard, le budget inquiète la population.
Si je tiens compte de la situation qui concerne particulièrement les citoyens et les citoyennes du Saguenay—Lac-Saint-Jean, ma région, le gouvernement conservateur a complètement manqué le bateau. Il n'y a aucun engagement pour bonifier le régime d'assurance-emploi ou pour créer un programme de soutien aux travailleurs âgés. L'industrie forestière ne reçoit que des miettes pour pallier la crise forestière qui sévit.
Je voudrais profiter de l'occasion pour parler encore une fois de l'état de la situation du secteur forestier au Saguenay—Lac-Saint-Jean. Depuis quelques années, je ne cesse de sensibiliser les députés en cette Chambre à la situation préoccupante vécue par les travailleurs forestiers. Le Saguenay—Lac-Saint-Jean est l'un des plus grands territoires forestiers du Québec, couvrant 85 688 km2, ce qui représente 17 p. 100 de l'ensemble de la forêt du Québec. Plus spécifiquement, 23 des 49 municipalités de ma région dépendent de l'économie forestière et sont qualifiées de municipalités monoindustrielles.
En gros, plus du tiers des emplois du secteur manufacturier sont reliés au domaine forestier. Plusieurs scieries situées dans le comté du et député de Roberval—Lac-Saint-Jean ont également arrêté leur production. C'est le cas de Louisiana-Pacifique Canada Ltée à Chambord, qui a fermé ses portes pour deux ans, de la scierie Arbec, qui a fermé son usine de sciage, et de plusieurs autres entreprises, qui opèrent avec des effectifs réduits.
Pour plusieurs communautés de ma région et de ma circonscription, la crise a déjà frappé au cours des dernières années, et le budget n'a prévu que des miettes de 170 millions de dollars pour l'ensemble du pays, y compris le Québec, pour venir en aide à une industrie durement touchée.
La crise forestière qui afflige le Saguenay—Lac-Saint-Jean et plusieurs régions du Québec est loin d'être résorbée. Plusieurs prédisent que l'année 2009 sera davantage difficile que les dernières années. Depuis 2006, le gouvernement conservateur a laissé le secteur forestier à lui-même, mettant en péril des milliers d'emplois. Le budget que le gouvernement conservateur nous présente ne fait rien pour corriger le tir. Pourtant, le Bloc québécois a proposé de véritables solutions pour venir en aide à l'industrie.
Premièrement, le gouvernement doit remettre en place un fonds de diversification des économies forestières. Lorsque le précédent a éliminé le Fonds de diversification de 50 millions de dollars destiné aux régions frappées par la crise forestière, il a provoqué un véritable recul pour l'industrie. Ce programme permettait de venir en aide, entre autres, aux collectivités affectées et aux travailleurs d'usines. Il s'agit d'une erreur d'avoir coupé une telle assistance. Le gouvernement aurait pu profiter du budget pour annoncer qu'il allait mettre à nouveau ce programme de l'avant, et avec davantage de ressources financières.
Deuxièmement, le Bloc québécois a aussi proposé la mise en place d'un programme de prêts et de garanties de prêts pour aider à financer les investissements dans le matériel de production. Il s'agit d'une solution pour les entreprises qui désirent renouveler leurs équipements de production ou tout simplement favoriser un meilleur développement de leur entreprise. Encore une fois, il n'y a rien dans ce budget du gouvernement conservateur.
Troisièmement, le Bloc a suggéré d'offrir des crédits d'impôt aux entreprises oeuvrant dans les secteurs manufacturier et forestier pour favoriser le développement technologique des entreprises et inciter à l'embauche. Le budget ne fait malheureusement aucune place à une telle mesure.
Enfin, le Bloc réclame depuis plusieurs années l'implantation d'un programme de soutien au revenu pour les travailleurs âgés. Les travailleuses et les travailleurs sont au désespoir à cause de l'absence de l'aide. Des communautés entières sont affectées par ce manque à gagner. Le gouvernement du Québec a fait sa part au chapitre de l'aide aux travailleurs âgés, cependant, ces efforts seront insuffisants tant et aussi longtemps qu'Ottawa ne fera pas sa part.
Les employés âgés de plus de 55 ans ont de la difficulté à se reclasser. C'est connu. Ils ne peuvent profiter d'une aide adéquate. Pourtant, il s'agit d'un programme qui ne coûte que 75 millions de dollars annuellement pour l'ensemble du Canada.
Ces quatre mesures visent à stimuler le virage de l'industrie forestière vers la deuxième et la troisième transformations du bois, en utilisant du bois dans la construction d'édifices commerciaux et publics. Ce virage pourrait permettre de concevoir des produits à haute valeur ajoutée et de s'assurer que chaque arbre fournit plus d'emplois. Cette façon de faire augmenterait la demande du bois dans le marché intérieur du Québec et du Canada, et réduirait le marché du bois vers l'exportation.
En terminant, le gouvernement conservateur a fait la preuve, avec un budget idéologique, qu'il a peu de considération pour les 21 000 emplois perdus dans le secteur forestier au Québec depuis le 1er avril 2005, dont près de 4 000 emplois uniquement dans ma région, le Saguenay—Lac-Saint-Jean.
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Madame la Présidente, j'ai déjà dit que la réussite d'un pays ne se mesurait pas en termes économiques, mais en fonction de la santé et du bien-être de ses citoyens. Je crois qu'il s'agit là de la question importante à se poser au sujet de ce budget et que, en cette période de difficultés financières au pays, nous devons veiller au bien-être de la population, surtout des gens les plus vulnérables.
On a beaucoup parlé de rendre des comptes alors j'ai pensé que les députés seraient intéressés à entendre ma définition de ce terme. Pour moi, cela veut dire être parfaitement capable d'expliquer et de justifier ses actions et ses décisions en toute honnêteté et en toute simplicité. Il est difficile pour quiconque d'atteindre cet objectif, mais aujourd'hui, en cette période de difficultés économiques, il est temps que les parlementaires l'atteignent pour que tous les Canadiens aient lieu d'espérer en l'avenir, plutôt que de le craindre.
Nous devons donner cet espoir. Voilà pourquoi le Parlement siège en ce moment et pourquoi beaucoup de députés regrettent que les travaux de la Chambre aient été perturbés par la prorogation et l'énoncé économique de novembre, qui n'était qu'un conte de fées qui, de toute évidence, ne disait pas la vérité et ne reflétait pas la réalité.
Il n'était pas dans l'intérêt de la population de retourner aux urnes. Il s'agissait d'une question partisane et c'est la raison pour laquelle l'opposition est intervenue après cet énoncé économique, qui était inacceptable non seulement aux yeux des partis de l'opposition, mais aussi aux yeux de l'ensemble des Canadiens.
L'énoncé économique brossait un tableau très optimiste. Il prévoyait des excédents durant toute la période de cinq ans, même si les économistes du secteur privé et les spécialistes qui avaient analysé les données fondamentales disaient tous que le pays allait être aux prises avec de graves problèmes.
C'est l'une des raisons pour lesquelles un amendement au budget a été proposé, et ensuite adopté par le gouvernement. Il importe de comprendre qu'il fallait absolument inclure dans le budget les principes qui consistent à protéger les plus vulnérables dans notre société, c'est-à-dire ceux qui sont incapables de s'aider eux-mêmes.
Malheureusement, j'ai trop souvent entendu dire ici que l'on préférerait que les gens gardent l'argent, plutôt que de verser des impôts au gouvernement. Le budget ne tient pas compte du fait qu'il y a des personnes dans notre société qui sont incapables de prendre soin d'elles-mêmes. Elles n'ont pas de moyens financiers et elles n'ont pas à payer d'impôts, mais elles ont besoin de l'aide du gouvernement, qu'il s'agisse d'un filet de sécurité sociale ou de produits et services essentiels.
Cette disposition dans l'amendement protège les plus vulnérables dans notre société et ceux qui vont le devenir, ceux qui vont perdre leur emploi. Environ 230 000 Canadiens ont déjà perdu leur emploi. Ces pertes sont plus élevées que le nombre d'emplois que le gouvernement prévoit créer avec son budget.
Les deux préoccupations qui suivent ont trait aux emplois. À l'heure actuelle, le défi qui se pose est lié aux emplois. Le succès du budget sera mesuré, entre autres, en fonction des emplois, c'est-à-dire de la capacité de protéger les emplois existants ou de réduire les pertes d'emploi dans des entreprises et des secteurs existants, ainsi que de la capacité de créer de nouveaux emplois dans les secteurs émergents et dans ceux qui offrent les meilleures possibilités à cet égard.
J'en arrive maintenant à la nécessité d'avoir un plan pour mettre fin aux déficits. Il est malheureux que le gouvernement ait dilapidé, en dépensant de façon inconsidérée et en faisant preuve d'imprudence sur le plan financier, l'excédent annuel de 14 milliards de dollars dont il avait hérité en 2006. Cet excédent a disparu.
J'ai noté quelques points qui donnent une idée de ce que le gouvernement conservateur a présenté aux Canadiens depuis qu'il est arrivé au pouvoir en 2006. Je me souviens de déclarations faites par le au sujet du secteur de la culture. Il a dit que ce milieu se plaignait même s'il touchait des subventions. Depuis quand un premier ministre a-t-il le droit de tenir de tels propos?
La première chose que les conservateurs ont faite lorsqu'ils sont arrivés au pouvoir a été de rédiger un document de 200 pages sur la façon d'empêcher les comités de fonctionner, ce qu'ils sont d'ailleurs parvenus à faire à quelques occasions, notamment au Comité de la procédure et des affaires de la Chambre et au Comité de la justice.
Le gouvernement a imposé les fiducies de revenu alors qu'il avait promis de ne pas le faire. C'est ainsi qu'il a fait disparaître des investissements de 25 milliards de dollars, faits particulièrement par des personnes retraitées. La taxe punitive de 31,5 p. 100 s'applique toujours. Le gouvernement aurait dû supprimer cette taxe et la remplacer par une mesure visant à protéger les investisseurs canadiens. Il refile aussi la taxe aux investisseurs qui placent leur argent à l'étranger, qui sont ceux à qui les fiducies de revenu rapportent le plus.
Le gouvernement a poursuivi l'ancien chef de l'opposition, dans l'affaire Cadman. Il a exprimé son manque de confiance à l'égard d'Élections Canada. Il a violé sa propre loi sur les élections à date fixe. Les élections ne devaient pas avoir lieu le 14 octobre dernier, elles devaient avoir lieu le 19 octobre 2009. Pourquoi a-t-on violé la loi? Le a déclenché des élections, parce qu'il était d'avis que le Parlement était dysfonctionnel.
Dans son intervention dans le débat sur ce projet de loi, le a dit qu'aucun premier ministre ne devrait pouvoir déclencher des élections dans un but partisan, et que tous les Canadiens devraient connaître la date des élections. Cela ne s'est pas produit. Le gouvernement a violé sa propre loi. Allez donc chercher à comprendre. C'est incroyable.
Le gouvernement a fait une question de confiance de toutes les mesures qu'il a présentées. Autrement dit, si ces mesures était défaites, les élections étaient déclenchées. Pourquoi a-t-il agi ainsi? Pour des motifs politiques. Le gouvernement tentait de tirer parti de la vulnérabilité politique des autres partis. Ce n'est pas une façon de faire passer l'intérêt de la population avant les intérêts partisans. C'est tout le contraire de ce que le gouvernement prétend appuyer.
Je pourrais continuer, mais quoi qu'il en soit, je crois que tous en arrivent au même constat aujourd'hui.
Où en sommes-nous? Les cours des actions sont bas. Les marchés ont reculé de quelque 40 p. 100. Les marchés émergents ont perdu environ 60 p. 100 de leur valeur. Bien que le soutienne que nos banques sont solides, le Canada vit bel et bien une crise du crédit, et le gouvernement lui-même intervient pour atténuer les pressions en achetant des hypothèques assurées.
Non seulement le marché immobilier est-il stagnant, mais encore les prix ont-ils dégringolé. Le nombre de faillites augmente de 50 p. 100 d'une année à l'autre. Nous avons perdu 230 000 emplois, soit plus que les 189 000 que le budget prétend créer.
Quatre-vingt pour cent de nos échanges commerciaux s'effectuaient avec les États-Unis, mais le discours protectionniste remet tout cela en question. L'industrie de l'automobile a été écrasée. L'industrie forestière périclite, les chantiers navals sont exsangues . On voit que les temps sont durs sous les conservateurs. Et malgré tout ce qui s'est passé l'année dernière, le gouvernement persiste à dire que le problème est ailleurs, aux États-Unis, et que nous sommes forts et que tout va bien ici.
Mais pas du tout. Quand on est un pays commerçant et que les autres pays avec lesquels on commerce, en particulier les États-Unis, sont en difficulté, il faut en prendre acte et adapter en conséquence sa gestion des finances, ses politiques et sa façon de gouverner.
En décembre, le a dit qu'il n'y aurait pas de récession au Canada et que tout irait bien à condition de ne pas faire de choses « stupides », avoir un déficit par exemple. On voit où nous en sommes maintenant.
En octobre, il a dit qu'il y avait de bonnes occasions d'achat sur le marché pour les Canadiens. Depuis, la bourse a encore chuté de 20 p. 100. En novembre, l'énoncé économique avorté du gouvernement nous promettait des excédents pour les cinq prochaines années. Douze jours plus tard, la Banque du Canada annonçait que nous étions en récession. En décembre, le reconnaissait que le gouvernement allait avoir un déficit de 20 à 30 milliards de dollars. En janvier, on a rectifié le chiffre en parlant plutôt de 40 milliards de dollars. Et quand le budget de 2009 a été présenté, nous avons constaté que le gouvernement était déjà en déficit pour l'exercice 2008-2009.
Au fond, tout cela, c'est un problème de responsabilité, de crédibilité, de franchise et d'honnêteté envers les Canadiens. Il ne faut pas susciter la peur mais dire ouvertement qu'on comprend ce qui se passe. Ce qui m'inquiète, ce n'est pas tant les mesures et les chiffres économiques que la situation des gens. Quand on perd son emploi et qu'on a des difficultés financières, cela crée du stress, de la dépression, du désespoir et les choses tournent mal. Cela se répercute sur la santé mentale et physique et sur les relations avec la famille. Cela veut dire que les coûts de la santé et des services sociaux vont augmenter. Cela veut dire, comme on l'a constaté lors de la récession de 1990, qu'il y a un rapport direct entre le niveau de chômage et le niveau de criminalité. Je regrette de le dire, mais cela signifie que la criminalité va augmenter. Il s'agira surtout de délits matériels provoqués par le désespoir des gens.
Ce sont les provinces qui vont assumer une grande partie de ces coûts, mais elles n'ont pas eu d'augmentation des transferts pour faire face à ces événements inéluctables. Le gouvernement n'a pas regardé assez loin. À la page 219 du projet de loi d'exécution du budget, les députés pourront trouver le minuscule plan du gouvernement pour revenir à un budget excédentaire. On y dit simplement: « Nous espérons ».
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Madame la Présidente, comme c'est la première fois que je prends la parole pendant que vous occupez le fauteuil, j'en profite pour vous féliciter de votre nomination et vous dire combien je suis fière, en tant que femme et Britanno-Colombienne comme vous, de vous voir occuper ce poste.
Je veux parler aujourd'hui du projet de loi d'exécution du budget. On a déjà discuté à la Chambre de certaines des faiblesses du budget présenté par le gouvernement. Le budget ne fait pas ce qu'il faut pour répondre aux besoins de Canadiens d'un océan à l'autre qui se trouvent dans une situation désespérée en cette période de grande incertitude sur le plan économique. Des gens perdent leur emploi et des familles se demandent comment elles réussiront à garder leur maison.
Il y a autre chose. Le gouvernement s'était engagé à ne pas présenter inutilement des motions de confiance, mais le projet de loi d'exécution du budget contient des éléments qui n'ont rien à voir avec le budget. Il fait entrer par la porte d'en arrière des mesures qui sont d'ordre idéologique et qui n'ont rien à voir avec la stimulation de l'économie du Canada.
Les conservateurs suppriment le droit des femmes à réclamer l'équité salariale en vertu de la Loi sur les droits de la personne. Ils augmentent la limite sur la propriété étrangère de l'industrie canadienne. C'est tout juste s'ils ne placent pas une affiche « À vendre » sur Air Canada. Ils prévoient des mesures punitives pour ceux qui ont des prêts étudiants non remboursés. Dans l'ensemble, le budget ne fait rien pour protéger les plus vulnérables de la société, pour préserver les emplois actuels ou pour créer les emplois verts dont on a besoin pour demain. Il ne fait rien pour protéger les plus vulnérables, ceux qui ont perdu leur foyer, les femmes et les enfants. Il n'y a rien dans le budget concernant la garde des enfants.
Parmi les éléments du projet de loi d'exécution du budget qui n'ont rien à voir avec la stimulation de l'économie, je signale notamment les modifications à la Loi sur la protection des eaux navigables, qui visent à rationaliser le processus d'approbation. On donne aussi plus de pouvoir au ministre concernant l'autorisation de projets de construction sans évaluation environnementale préalable. L'équité salariale ne sera plus une question traitée par la Commission des droits de la personne du Canada. Concernant la propriété étrangère, les modifications à la Loi sur Investissement Canada feront en sorte que seuls les investissements importants seront réexaminés. Une nouvelle disposition sur la sécurité nationale y est aussi inscrite, et c'est plutôt inquiétant. Les députés se souviendront du débat que nous avons eu l'an dernier à la Chambre des communes au sujet de RADARSAT-2. J'ai déjà parlé des modifications aux prêts étudiants du Canada.
Le gouvernement revient sur des conventions collectives. En fait, le gouvernement qui parle constamment de la criminalité et de la sécurité de la population est revenu sur les augmentations accordées aux agents de la GRC en juin. Si la GRC ne peut pas faire confiance au gouvernement conservateur, j'ignore comment le reste de la population le pourrait.
L'assurance-emploi est un autre problème. Les changements nécessaires au délai de carence de deux semaines n'ont pas été apportés. Dans ma collectivité, les gens doivent attendre jusqu'à huit semaines avant de recevoir leur premier chèque. Comme nous le savons tous, moins de 40 p. 100 des travailleurs canadiens sont admissibles à l'assurance-emploi et le gouvernement n'a rien fait pour améliorer cette situation.
Je voudrais prendre quelques instants pour parler de ce à quoi se sont astreints les membres de ma collectivité avant la présentation du budget. Le gouvernement et les Canadiens nous ont demandé de sonder la population pour savoir ce qu'elle voulait voir dans le budget fédéral.
Dans ma circonscription, nous avons invité des milliers de Britanno-Colombiens à participer à un forum populaire. De grandes annonces publicitaires ont été placées dans les journaux et des courriels ont été envoyés. Les trois conseils municipaux et les conseillers de ma circonscription ont été invités. Ted Kuntz, un animateur impartial d'expérience, était présent, ainsi que d'autres animateurs.
Le 3 janvier, il y a eu une tempête de neige dans ma circonscription, New Westminster—Coquitlam. Il s'agit d'un fait rare. Malgré tout, la salle était remplie de gens de la collectivité, de représentants d'organismes communautaires et de gens de ma circonscription intéressés à discuter sérieusement de ce qu'ils voulaient voir dans le budget fédéral. Les participants ont été divisés en petits groupes avec chacun un animateur et ont ensuite fait leurs recommandations. J'aimerais parler de certaines des recommandations faites par les activistes, les conseillers et les maires de ma collectivité.
Ils ont constaté que, de 2005 à 2008, le nombre de sans-abri a augmenté de 53 p. 100 dans la ville de New Westminster. Ils ont remarqué que le nombre de sans-abri dans la région de Coquitlam, dans les trois villes, a augmenté de 157 p. 100 entre 2005 et 2008. Ils ont souligné que le loyer moyen dans New Westminster a augmenté de 28 p. 100 au cours des six dernières années seulement. En Colombie-Britannique et dans la région de Vancouver, nous savons quel est la situation du logement ordinaire abordable pour les familles. Ils ont parlé de la nécessité d'une stratégie nationale sur le logement abordable et, évidemment, nous n'avons rien vu de cela dans le budget. Il y a un petit crédit d'impôt pour les gens qui veulent rénover leur chalet et ceux qui veulent refaire le terrassement autour de leur maison, mais il n'y a pas de stratégie nationale sur le logement. Le Canada a déjà eu une stratégie sur le logement qui faisait l'envie du monde. Des gens de partout venaient au Canada pour voir comment nous élaborions cette stratégie, mais il ne vient plus personne pour cela. On ne s'étonnera pas qu'il y ait tant d'itinérants aujourd'hui.
Ma collectivité a également soulevé la question du transport en commun. Les gens aimeraient pouvoir se passer de leur automobile et se déplacer dans la collectivité et jusqu'au centre-ville de Vancouver par un moyen de transport rapide écologiquement plus durable. Ils ont parlé de la liaison rapide Evergreen, qui, en passant, est mentionnée dans le budget comme étant la priorité pour la Colombie-Britannique, mais tout ce qu'en dit le budget, c'est qu'elle pourrait être financée. Pas de fonds n'ont été réservés, aucun véritable engagement n'a encore été pris envers la liaison Evergreen.
Les gens ont parlé du besoin criant de mettre à niveau les structures résistantes aux séismes des écoles de ma circonscription. Madame la Présidente, vous savez, puisque vous vivez dans la même province que moi, que nous sommes dans une zone très exposée aux tremblements de terre, en fait, la zone la plus exposée du Canada. Quinze écoles de ma circonscription ont grand besoin d'être remises à niveau pour qu'elles résistent aux tremblements de terre.
Les gens ont également soulevé la question de la sécurité publique. Ils ont mentionné qu’au cours des élections de 2006, 2 500 agents de la GRC avaient été promis aux Canadiens pour l’ensemble des municipalités du pays. Nous n’avons pas vu cela non plus. Dans ma ville, Coquitlam, le pourcentage de policiers par rapport à la population est l’un des plus bas du pays. Au lieu de tenir ses promesses, le gouvernement renie une entente sur les hausses de salaires de la GRC. Cela pourrait démoraliser davantage cette force policière et rendre encore plus difficile le recrutement des agents de la GRC dont nous avons besoin.
Les services de garderie ont été l’un des principaux sujet abordés parce que, dans ma région, la demande dépasse très largement l’offre. Cinq cent vingt demandes de places de garderie ont été rejetées dans la ville de New Westminster, rien qu’en 2007. Une place en garderie à plein temps coûte en moyenne aux familles environ 700 $ par mois, ce qui est beaucoup trop élevé.
Les gens ont parlé de l’économie verte. Ils ont parlé de la construction navale. Ils ont parlé du saumon. Le saumon a presque valeur de symbole culturel en Colombie-Britannique, mais il fait également largement partie de notre économie. Les participants ont également mentionné les promesses concernant la lutte contre l’infestation de dendroctone du pin qui a touché la Colombie-Britannique. Les droits de scolarité du Collège Douglas ont augmenté de 78 p. 100 au cours des cinq dernières années.
C’était un formidable processus de consultation. Cela a donné pour résultat un document intitulé Community Blueprint for the Federal Budget, New Westminster--Coquitlam--Port Moody, Economic Investment Considerations and Priorities. Nous avons constamment entendu répéter que les néo-démocrates n’ont fait aucun effort pour obtenir ce qu’ils souhaitent du . Ce document a été préparé par les membres de la collectivité, les dirigeants communautaires et les simples citoyens de New Westminster, Coquitlam et Port Moody et il a été remis au ministre des Finances avant que le budget ne soit déposé à la Chambre. Toutefois, nos besoins ne sont pas reflétés dans le budget conservateur.
Par conséquent, je demande aujourd’hui le consentement unanime de la Chambre pour déposer ce document, ce plan directeur proposé par New Westminster, Coquitlam et Port Moody pour le budget fédéral et le faire ajouter au compte rendu. Nous avons eu des discussions avec différents partis pour leur faire savoir que j’allais demander le consentement unanime et j’espère l’obtenir.