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Monsieur le Président, je suis heureux de lancer le débat à l'étape de la troisième lecture du projet de loi .
Nous avons pu constater, à l'étape de la deuxième lecture, que la Chambre était fortement en faveur du renforcement de la sécurité des produits de consommation. Ce projet de loi sur la sécurité des produits de consommation vise à améliorer la surveillance d'un grand nombre de produits, dont les jouets, et à remplir une promesse faite par notre gouvernement dans le discours du Trône de novembre dernier.
J'aimerais tout d'abord souligner les principaux volets du projet de loi: prévention active, surveillance ciblée et intervention rapide.
Premièrement, parlons de prévention active. Le projet de loi interdira la fabrication, l’importation, la publicité et la vente des produits de consommation qui présentent un risque déraisonnable pour la santé ou la sécurité humaines.
Il permettra à Santé Canada de cibler les produits de consommation qui présentent un risque déraisonnable pour la santé ou la sécurité du public. L'observation et l'application de la loi seront renforcées grâce à des amendes allant jusqu'à 5 millions de dollars pour certaines des pires infractions. C'est une hausse marquée par rapport au maximum actuel de 1 million de dollars. Ce changement rapprochera nos politiques de celles de nos principaux partenaires commerciaux.
Notre gouvernement souhaite travailler de près avec l'industrie pour veiller à ce que les changements soient bien compris et bien mis en oeuvre. Nous profiterons d'ateliers et d'autres moyens de communication pour sensibiliser l'industrie aux changements législatifs.
Deuxièmement, le projet de loi met l'accent sur la surveillance ciblée. C'est particulièrement important pour les produits qui présentent des risques que nous ne comprenons pas encore parfaitement ou qui pourraient être très graves pour la population.
Le projet de loi donnera au le pouvoir d'ordonner à un fournisseur de réaliser des tests de sécurité et de lui faire parvenir les résultats. Les fournisseurs peuvent également être tenus d'aviser Santé Canada et, dans certains cas, tous ceux qui interviennent dans la chaîne d'approvisionnement, à propos de défectuosités ou d'incidents liés à leurs produits, y compris lorsqu'un incident a été évité de justesse.
Enfin, le projet de loi comprend des mesures permettant une intervention rapide une fois que les problèmes sont détectés.
Avec ce nouveau projet de loi, nous voulons être en mesure de réagir rapidement et activement pour protéger la population en cas de problème. Pour ce faire, nous devons pouvoir ordonner le rappel des produits de consommation dangereux et exiger que les fournisseurs tiennent des registres précis pour retracer rapidement les produits qui doivent être rappelés.
Pour mettre en oeuvre ces activités de prévention, de surveillance et d'intervention rapide, un plus grand nombre d'inspecteurs en sécurité des produits de consommation seront engagés, ce qui mettra en place un filet de sécurité plus complet pour tous les produits de consommation. Par le projet de loi , le gouvernement démontre sa détermination à assurer la sécurité des produits de consommation en proposant une mesure que les Canadiens souhaitent et dont ils ont besoin.
Le projet de loi amendé dont nous sommes saisis aujourd'hui reflète l'analyse en profondeur dont se sont chargés les membres du Comité permanent de la santé. Au cours du dernier mois, le comité a entendu les témoins du gouvernement et 33 autres témoins représentant plus de 24 organisations.
Au total, cinq séances ont été nécessaires pour examiner le projet de loi et pour en discuter. Deux de ces séances ont même dû être prolongées. Pendant ces séances, toutes les voix ont été entendues et toutes les opinions ont été examinées de près. Le résultat du travail acharné du comité est un projet de loi amendé qui devrait refléter l'orientation sous-jacente du projet de loi, de même que d'autres aspects clés qui préoccupaient certains témoins.
Treize amendements ont été apportés au projet de loi. Six ont été proposés par le gouvernement, et sept, par l'opposition. Les amendements du gouvernement comprenaient la réalisation d'un engagement pris par la , à savoir qu'il serait parfaitement clair dans le projet de loi que les produits de santé naturelle ne seraient pas réglementés en vertu de cette loi.
Les autres amendements du gouvernement avaient simplement pour but d'éclaircir certains éléments du projet de loi. Par exemple, le projet de loi a été amendé afin de préciser qu'une personne est tenue de conserver les documents requis pendant six ans seulement.
Les sept amendements de l'opposition concernaient deux domaines clés, en l'occurrence la consultation et l'échange d'information. Le premier groupe d'amendements a introduit dans le projet de loi des dispositions en vertu desquelles le Comité permanent de la santé doit être consulté au sujet des règlements généraux qui seront élaborés en vertu de la nouvelle loi.
Le gouvernement reste engagé à aller rapidement de l'avant avec les règlements proposés et croit que les règlements pris en vertu du projet de loi tireront dûment parti de l'analyse et des conseils du Comité permanent de la santé.
Le deuxième groupe d'amendements témoigne de notre engagement à nous assurer que les Canadiens disposent des renseignements dont ils ont besoin. Par conséquent, le comité permanent a approuvé un amendement au projet de loi visant à préciser, explicitement, que le ministre peut divulguer des renseignements au public concernant un danger qu'un produit de consommation représente pour la santé ou la sécurité humaine.
Finalement, à l'étape du rapport, la Chambre a convenu que le projet de loi devrait être amendé pour y inclure des dispositions créant un comité consultatif, lequel appuierait la mise en oeuvre de la Loi canadienne sur la sécurité des produits de consommation proposée. Je remercie la députée de pour cette suggestion.
Le comité consultatif servira de tribune aux divers experts qui pourront y échanger leurs points de vue — en s'inspirant des compétences et des connaissances que le ministère possède déjà — et il fournira des renseignements précieux sur les tendances dans l'industrie, tendance dont il faudra peut-être tenir compte dans la mesure législative ou les règlements d'application.
En conclusion, j'aimerais rappeler à mes collègues que la loi canadienne sur les produits de consommation date d'il y a 40 ans. Le Canada est en retard sur les autres pays et la loi aurait dû être mise à jour il y a longtemps. Le gouvernement a bénéficié du point de vue de divers experts et les Canadiens peuvent avoir l'esprit tranquille, car le gouvernement s'est engagé à créer un programme concernant la sécurité des produits aussi solide et efficace que possible.
Par conséquent, le projet de loi mettra en place des mesures de protection modernes et des mécanismes solides d'exécution de la loi. Les consommateurs canadiens le méritent. Avec le projet de loi C-6, le gouvernement aura les outils nécessaires pour agir rapidement et fermement en vue de protéger les Canadiens. Nous voulons inciter davantage les entreprises à accorder plus que jamais la priorité à la sécurité.
Nous voulons établir des règles du jeu équitables pour les entreprises de bonne réputation en mettant en place des mesures plus musclées afin de sévir contre celles qui vendent des produits dangereux.
Je sais que tous les partis à la Chambre appuient la sécurité des produits de consommation. Tous les députés devraient donc se joindre à moi et appuyer le projet de loi .
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Monsieur le Président, je prends la parole aujourd'hui pour appuyer le projet de loi , que notre comité a étudié dans un esprit de collégialité pendant de longues heures, après avoir entendu les témoignages de représentants de toutes sortes d'organisations allant du secteur des produits de consommation jusqu'à la défense de l'environnement en passant par les fabricants de jouets, et après avoir abordé des questions difficiles concernant tant la santé et le bien-être des consommateurs que l'industrie.
La réduction des risques pour la santé fait partie des préoccupations des médecins, des politiciens et de la société en général depuis 5 000 ans. Presque tous les grands progrès dans le domaine de la santé publique sont attribuables à la réduction ou à l'élimination des risques. Grâce à ces progrès, le monde est plus sûr aujourd'hui qu'il ne l'était auparavant. On y est mieux protégé contre les accidents, les maladies mortelles ou incurables et les dangers issus des produits de consommation.
Par conséquent, il incombe au gouvernement de prendre toutes les mesures raisonnables pour évaluer précisément les risques et les réduire, par exemple en veillant à ce que la nourriture, les médicaments et les autres produits soient sans danger. Bien que le gouvernement puisse rarement espérer faire disparaître complètement les risques, il peut tâcher de les réduire jusqu'à un degré acceptable. Il devrait faire connaître au public les risques et les stratégies de réduction des risques ouvertement et en toute transparence.
Le gouvernement du Canada a présenté le projet de loi en janvier 2009 pour veiller à ce que, grâce à la réglementation, les risques soient réduits et les Canadiens aient accès à des produits de consommation plus sûrs. Il importe que les députés comprennent que les produits de santé naturels ne seront pas réglementés en vertu du projet de loi C-6, mais qu'ils seront assujettis à leur propre cadre réglementaire: le Règlement sur les produits de santé naturels assorti à la Loi sur les aliments et drogues.
Le projet de loi comporte trois grands axes: prévenir les problèmes avant qu'ils apparaissent en rendant sécuritaire l'ensemble des sources d'approvisionnement; cibler les risques les plus élevés en habilitant le ministre à ordonner aux fournisseurs de mettre à l'essai des produits; intervenir rapidement de manière à protéger le public lorsqu'un problème survient. Le projet de loi est nécessaire, car les lois régissant la sécurité des consommateurs n'ont pas fait l'objet d'une révision approfondie depuis plus de 40 ans, et les produits chimiques, la technologie et le commerce ont subi d'énormes changements.
Nous vivons dans une société où les produits chimiques sont de plus en plus répandus. Les produits chimiques toxiques se retrouvent dans des produits de consommation courante, dont les fournitures d'artistes, les ustensiles de cuisine, les produits personnels, les aliments pour animaux de compagnie, les jouets, les bouteilles d'eau et bien des produits destinés aux bébés. Il est important que les députés sachent que plus de 100 000 produits chimiques étaient sur le marché avant 1980 et que 3 000 s'y sont ajoutés depuis. Certains produits chimiques dangereux comme le DDT et les PCB ont été prohibés, mais il en reste qui sont largement utilisés en dépit du fait qu'ils causent le cancer et des mutations ou interfèrent avec les fonctions reproductrices, qu'ils prennent beaucoup de temps à se décomposer, s'accumulent dans l'organisme et sont toxiques, qu'ils ont des effets graves et irréversibles sur les êtres humains et l'environnement.
Lorsque les scientifiques analysent l'air de nos maisons, la concentration de composés organiques volatils augmente dans les endroits où les produits de nettoyage sont gardés. L'émission Marketplace, de la CBC, a montré que Pledge avait une concentration de 270 parties par milliard, et les torchons Clorox, une concentration de plus de 1 000 parties par milliard. Tout ce qui dépasse 500 parties par milliard peut constituer un problème pour les gens sensibles. Le désinfectant en aérosol Lysol, cependant, affiche un taux de 1 200 parties par million, soit mille fois plus que Clorox.
Le projet de loi est important parce qu'il éliminerait de nombreuses lacunes dans la réglementation et donnerait au gouvernement le pouvoir d'ordonner des rappels et d'imposer des amendes. Les entreprises et leurs directeurs, agents et employés pourraient être tenus criminellement responsables de toute contravention et devoir payer des amendes pouvant atteindre 5 millions de dollars. Plus précisément, le projet de loi interdirait la fabrication, l'importation, la publicité et la vente d'un produit de consommation qui présente un danger pour la santé ou la sécurité des êtres humains, qui fait l'objet d'un rappel ou qui ne respecte pas les exigences réglementaires qui s'y appliquent.
Le projet de loi exigerait de toute personne qui fabrique, importe ou vend un produit de consommation à des fins commerciales qu'elle conserve des documents identifiant le fournisseur du produit et son acheteur et qu'elle fournisse aux responsables de la réglementation toute l'information connexe en cas d'incident. De tels mécanismes pourront permettre le retrait facile de produits des tablettes de magasin en cas de rappel.
Le projet de loi donnerait également aux organismes de réglementation le pouvoir d'ordonner à des fabricants et à des importateurs d'effectuer des essais sur un produit, de fournir des documents concernant de telles études, et de colliger toute information exigée pour confirmer la conformité. Le projet de loi confierait également aux inspecteurs de vastes nouveaux pouvoirs, y compris celui d'ordonner un rappel s'ils ont des raisons de croire qu'un produit de consommation constitue un danger pour la santé et la sécurité humaines. Ces pouvoirs peuvent être invoqués même en l'absence d'une certitude scientifique totale.
Voilà l'une des vraies forces de ce projet de loi, puisque les normes scientifiques concernant la démonstration des relations de cause à effet sont extrêmement rigoureuses et exigent souvent beaucoup de temps, de sorte que des dommages importants pour l'être humain peuvent survenir durant des essais de longue durée. Par exemple, de nombreux scientifiques soupçonnaient que le tabagisme causait le cancer du poumon longtemps avant que des preuves irréfutables ne soient disponibles. Malheureusement, des centaines de milliers de fumeurs sont morts en attendant une réponse définitive. Des milliers d'autres, cependant, ont cessé de fumer parce qu'ils soupçonnaient, du fait qu'il y avait déjà 7 000 articles sur le sujet en 1964, que le tabac causait probablement le cancer du poumon.
Lorsqu'un produit risque de menacer la santé humaine, des mesures de précaution doivent être prises, même si certains rapports de cause à effet ne sont pas pleinement établis sur le plan scientifique.
Le comité s'est penché sur certaines questions cruciales, se demandant par exemple si le projet de loi devrait prévoir l'élimination progressive ou l'interdiction d'agents cancérigènes connus et d'autres produits chimiques toxiques contenus dans des produits de consommation. La science étant évolution constante, les experts ne savent pas toujours à quel point tel ou tel produit chimique est dangereux, surtout pour les enfants, qui ne sont pas de petits adultes.
De fait, les enfants présentent certaines vulnérabilités particulières aux effets toxiques de produits chimiques, étant donné qu'ils sont en croissance constante. Ils respirent plus d'air, consomment plus de nourriture et boivent plus d'eau que les adultes, en proportion de leur poids. Ils passent pratiquement tout leur temps sur le plancher. Pratiquement tout passe par leur bouche et leur système physiologique de base est encore en voie de développement. L'exposition à des produits chimiques à certains stades critiques de leur développement physique et cognitif risque d'avoir de graves conséquences à long terme sur leur santé.
Dans le cas des enfants, les aspects les plus sensibles sont notamment l'exposition aux polluants atmosphériques, à l'arsenic, au plomb, au mercure, aux pesticides et aux polluants organiques persistants. Le docteur Gideon Koren, pédiatre à l'hôpital pour enfants malades, se pose la question suivante:
Comment se fait-il que dans l'un des pays les plus avancés au monde, nous permettons à ces substances de pénétrer dans nos maisons où vivent de jeunes enfants sans avoir effectué les essais qui s'imposent afin d'en assurer l'innocuité?
En octobre 2008, le Canada est devenu le premier pays au monde à interdire l'importation et la vente de biberons en polycarbonate qui dégagent du bisphénol A, ou BPA, un produit chimique utilisé entre autres dans le revêtement intérieur des cannettes de boissons gazeuses et les boîtes de conserve. Ce produit chimique a des effets semblables à ceux de l'estrogène dans le corps et les chercheurs ont établi des liens entre le BPA et de nombreux problèmes de santé, notamment le cancer, le diabète, les maladies coronariennes et les désordres métaboliques. Une récente étude menée par les Centers for Disease Control and Prevention révèle qu'on a retrouvé des traces de BPA dans l'urine de plus de 90 p. 100 des Américains testés.
Les membres du comité se sont également demandé si le projet de loi devrait prévoir un régime d'essais et d'étiquetage obligatoire, si le gouvernement affectera les ressources nécessaires à la mise en application de cette mesure législative et si elle va suffisamment loin pour protéger la santé des Canadiens contre certains produits toxiques importés.
Les Métallurgistes unis nous signalent que les rappels et les amendes sont des mesures prises après coup et que le Canada a besoin d'une stratégie permettant de corriger les ententes commerciales qui ont favorisé l'importation de produits toxiques chez nous. En 2007, des millions de jouets fabriqués en Chine ont fait l'objet d'un rappel aux États-Unis et dans les pays de l'UE. Par la suite, la Commission européenne a recensé plus de 1 600 produits considérés comme présentant un risque.
Entre autres questions importantes, le comité s'est demandé ce qu'on entend par produit chimique sûr et par seuil sécuritaire et s'il est possible de remédier aux effets cumulatifs et synergiques de l'exposition à certains produits chimiques.
Une étude publiée en mai 2009 suggère que certains produits chimiques, notamment le BPA, les pesticides et les phthalates, présents dans bon nombre de produits de nettoyage, de produits de beauté et d'aliments, menacent de façon réelle et cumulative la fertilité masculine, notamment par une féminisation des foetus mâles dans le sein de leur mère. Avant cette étude, on a signalé chez de nombreuses espèces sauvages un problème de démasculinisation attribuable à la présence de polluants chimiques dans l'environnement.
L'exposition à un seul produit chimique peut ne produire aucun dommage, mais l'effet cumulatif pourrait être en partie responsable de la diminution du nombre de spermatozoïdes chez l'homme, notamment par blocage de la testostérone dans le ventre de la mère.
Voici ce que conclut le chercheur Richard Sharpe:
C'est l'effet cumulatif des produits chimiques qui perturbent le système endocrinien qui est crucial. Or, les humains sont exposés à un nombre considérable de ces produits, ce qui incite très fortement à réduire le plus possible l'exposition à tous les perturbateurs endocriniens connus, notamment chez les femmes enceintes, car il est évident que plus l'exposition est grande, plus le risque est élevé.
Le comité a également envisagé la possibilité d'établir une liste des substances à éliminer graduellement et s'est demandé quelles substances chimiques devraient figurer sur cette liste, comment un cancérogène pourrait être désigné et selon quelles listes de substances chimiques dangereuses il le serait. Le Système Général Harmonisé de classification et d'étiquetage des produits chimiques, ou SGH, sera-t-il disponible à l'avenir? Serait-il sensé d'avoir un système d'étiquetage et, dans l'affirmative, quels produits devraient être étiquetés et comment devraient-ils l'être?
Les discussions, qui ont touché un vaste éventail de questions, ont été animées. On s'est demandé aussi, entre autres, si la California Safe Drinking Water and Toxic Enforcement Act de 1986, mieux connue sous le nom de Proposition 65, pourrait nous servir de guide et, dans l'affirmative, comment. Cette loi oblige les sociétés à aviser le public de la présence dans les aliments de toxines susceptibles de présenter un danger. La Californie a intenté des poursuites pour demander diverses mises en garde, notamment au sujet de la teneur en mercure du thon en conserve et de la présence de plomb dans les friandises venant du Mexique.
L'acrylamide, une substance chimique liée au cancer qui se forme lorsqu'on cuit des féculents à température élevée, comme les frites et les croustilles, préoccupe particulièrement l'industrie.
Le comité a également examiné les autres approches adoptées pour éliminer les substances chimiques toxiques dans les procédés de production et l'opportunité d'opter pour des solutions de rechange plus sûres. Pourrions-nous nous inspirer de ce qui se fait ailleurs, par exemple en Union européenne, au Massachusetts et, maintenant, en Ontario?
Un engagement clé en vertu de la Loi sur la réduction des substances toxiques de l'Ontario consiste à réduire le niveau d'exposition des Ontariens aux substances toxiques en exigeant que les entreprises qui emploient 10 personnes ou plus et qui traitent 10 000 kilogrammes ou plus de substances spécifiées assurent une surveillance des substances chimiques nocives et les déclarent et qu'elles élaborent des plans de prévention de la pollution. La mise en oeuvre de ces plans, comme le prévoit une loi du Massachusetts qui s'est avérée efficace, est volontaire.
Le projet de loi , mesure importante qui contribuera à protéger les Canadiens, a été grandement appuyée par les témoins.
J'aimerais toutefois insister sur le fait que nous ne pouvons pas continuer de répéter les erreurs clés du passé, plus précisément de répondre tardivement aux alertes rapides, comme nous l'avons fait dans le cas du benzène et des BPC.
Dès qu'on a diagnostiqué de l'anémie chez les jeunes femmes qui travaillaient à la fabrication de pneus de bicyclettes au XIXe siècle, le benzène a été reconnu comme étant un puissant poison qui s'attaque à la moelle osseuse. On a fait fi des recommandations formulées par le Royaume-Uni et les États-Unis dans les années 1920 pour qu'on remplace le benzène par des solvants moins toxiques. Les maladies de la moelle osseuse associées au benzène ont continué d'augmenter de façon importante durant la première moitié de XXe siècle. Le benzène n'a pas été retiré des produits de consommation aux États-Unis avant 1978, et ce sont les fabricants qui l'ont fait de façon volontaire.
Un médecin inspecteur en chef des usines a écrit ceci en 1934: « Rétrospectivement, compte tenu des connaissances actuelles, il est impossible de ne pas nous dire que nous avons réellement raté l'occasion de faire des découvertes et de prévenir des maladies. »
Le projet de loi permettrait d'améliorer considérablement le régime de sécurité des produits au Canada, ce qui entraînerait l'amélioration de la santé et de la sécurité des Canadiens. L'innocuité des produits est dans l'intérêt de tout le monde, et tous ont un rôle à jouer: les Canadiens, le gouvernement et l'industrie.
Jetons maintenant un coup d'oeil sur une leçon d'histoire utile. Les déchets animaux des abattoirs étaient recyclés pour en faire de la nourriture pour les animaux depuis le début du XXe siècle. Au milieu des années 1970, le département américain de l'Agriculture a décidé que les carcasses des moutons malades de la tremblante ne devaient plus être utilisées pour fabriquer de la nourriture pour les animaux ou les êtres humains. Au Royaume-Uni, toutefois, le gouvernement a pris une décision aux conséquences tragiques. Il a confié à l'industrie de ce pays le soin de décider comment utiliser son équipement. Ce n'est qu'en 1996 que des normes de transformation ont été adoptées.
Aux États-Unis, une surveillance et des restrictions relativement peu coûteuses auraient pu prévenir l'épidémie de maladie de la vache folle. Au Royaume-Uni, la politique consistant à laisser l'industrie s'autodiscipliner a créé des conditions idéales pour le développement de la maladie, qui affecte progressivement le cerveau et qui finit par entraîner la mort.
Par conséquent, combien de produits chimiques figurent actuellement dans le registre prévu dans la Loi canadienne sur la protection de l’environnement? Combien d'entre eux ont été analysés de façon exhaustive afin de détecter les risques pour les écosystèmes et la population? Quels sont les délais prévus pour analyser les produits chimiques qui ne l'ont pas encore été?
Les députés devraient réfléchir aux produits chimiques auxquels ils sont exposés tous les jours, par exemple, en se lavant les mains, en se brossant les dents, en utilisant un shampooing ou en mangeant des céréales au petit déjeuner. Quels sont les délais acceptables pour analyser la toxicité des produits chimiques, leur longévité dans l'environnement et leur bio-accumulation dans le corps?
Quand on pense à l'avenir, il faut se poser la question suivante. Dans quel monde souhaitons-nous vivre dans 25 ans, soit en 2034? J'espère ardemment que le projet de loi est l'amorce d'un dialogue avec les Canadiens relativement aux produits chimiques auxquels nous sommes exposés.
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Monsieur le Président, j'aimerais remercier et féliciter tous les membres du Comité permanent de la santé, dont je fais partie, pour l'élaboration du projet de loi et le travail qu'il a fait.
Je crois que nous avons la preuve que, lorsque nous avons un bon projet de loi, qu'il est bien amené, qu'on peut y travailler, que les amendements proposés par l'opposition sont adoptés par la majorité et que le comité fait preuve de discipline, tous ces éléments font avancer les travaux encore plus vite et que le gros bon sens finit toujours par triompher. C'est ce qui donne le projet de loi que nous avons présentement et qui aura le soutien du Bloc québécois, du NPD, du Parti libéral et du gouvernement, d'après ce que j'ai pu comprendre. C'est ce même gros bon sens qui fait de moi un souverainiste.
Je reviens au projet de loi . Selon un rapport de la vérificatrice générale, le gouvernement savait depuis au moins 2006 que la loi présente, la loi que modifie le projet de loi C-6, ne protégeait pas adéquatement la population.
Le gouvernement a attendu les événements de l'été 2007, soit le rappel de jouets contenant du plomb, avant de signaler son intention de modifier la loi. Trois mois plus tard, il annonçait officiellement son Plan d'action pour assurer la sécurité des produits alimentaires et de consommation.
À cette époque, le Bloc québécois avait demandé au ministre de resserrer ses exigences en matière de sécurité en ce qui a trait aux produits dangereux afin de bannir la fabrication, la promotion et la commercialisation de tout produit pouvant présenter un risque inacceptable ou provoquer des effets néfastes sur la santé.
En outre, nous réclamions qu'Ottawa impose aux fabricants le fardeau d'inspecter leurs produits et de démontrer qu'ils ne mettent pas en danger la santé et la sécurité des consommateurs. C'est dans le projet de loi C-6 tel qu'amendé.
Nous demandions également que l'approche gouvernementale ne laisse pas l'industrie gérer complètement l'innocuité des produits de consommation et qu'elle ne mette pas ainsi la santé des citoyens entre leurs mains.
Un amendement que j'ai proposé demandait d'augmenter les ressources financières et humaines afin de s'assurer d'avoir le nombre adéquat d'inspecteurs pour faire respecter le projet de loi , qui deviendra éventuellement une loi.
Cette loi est bien belle et on y retrouve de bien beaux principes. En principe, on est tous d'accord avec ce projet de loi. Toutefois, le nombre d'inspecteurs est le problème rencontré à chaque fois. Le Bloc québécois a souvent soulevé cette question en comité parce que si nous mettons en application ce projet de loi sans avoir les inspecteurs et les ressources financières et humaines nécessaires, ce projet de loi risque de devenir rapidement tout à fait inutile.
Le Bloc québécois a réussi à faire adopter l'amendement demandant l'augmentation des ressources humaines et financières pour s'assurer de faire respecter adéquatement ce projet de loi.
Nous ne pouvons pas laisser à l'industrie seule le soin de faire son autorégulation et son autogestion. Cela pourrait créer des problèmes. Sans que l'on présume de la mauvaise foi de quelque industrie que ce soit, une compagnie pourrait malencontreusement se tromper dans ses données ou dans une étude qu'elle mènerait sur des jouets, des aliments ou autre chose.
Nous voulons nous assurer que le gouvernement respecte un engagement qu'il avait maintes fois annoncé mais qu'il n'a malheureusement jamais réalisé. Il devait s'assurer d'avoir le nombre adéquat d'inspecteurs.
En comité, nous avons rencontré M. Burns, le vice-président de l'Institut professionnel de la fonction publique du Canada. Il nous disait sensiblement la même chose: si nous n'avons pas le nombre adéquat d'inspecteurs pour faire respecter le projet de loi, celui-ci ne servira strictement à rien.
La vérificatrice générale avait aussi signalé que Santé Canada manquait d'inspecteurs pour faire le travail adéquatement. Cela va dans le sens de ce que disait M. Burns et dans le sens des questions que j'ai posées à maintes reprises en comité.
Bien que le projet de loi impose aux commerçants de s'assurer de l'innocuité des produits, il faudra s'assurer, comme je le disais, qu'il y aura un nombre adéquat d'inspecteurs.
Nous sommes donc favorables au projet de loi tel qu'amendé. Pour faire un petit historique, ce projet de loi est l'ancien projet de loi qui a été déposé le 8 avril 2008 et qui a été adopté en deuxième lecture en mai 2008. Il fait partie du Plan d'action pour assurer la sécurité des produits alimentaires et de consommation annoncé le 17 décembre 2007 par le gouvernement conservateur. Le Budget de 2008 réservait 113 millions de dollars sur deux ans pour sa mise en oeuvre. Il reste à voir la structure qui sera mise en place et si le nombre d'employés augmentera pour s'assurer de la sécurité des produits de consommation.
La principale mesure législative du gouvernement fédéral régissant la sécurité des produits de consommation est, à l'heure actuelle, la Loi sur les produits dangereux promulguée en 1969. Depuis une quarantaine d'années, du côté de l'industrie, de Santé Canada et du gouvernement fédéral, les technologies et les systèmes d'inspection ont connu de grandes avancées. Le nouveau projet de loi n'arrive pas trop tôt, et malheureusement peut-être un peu trop tard. On aurait pu réajuster le tir depuis fort longtemps. Malheureusement, les élections multiples ont régulièrement fait tomber les projets de loi, dont le projet de loi , qui en était tout de même à la deuxième lecture.
La partie I de la Loi sur les produits dangereux concerne les produits de consommation limités par voie de règlement ou dont la publicité, la vente ou l'importation au Canada sont interdites. Il existe une trentaine de produits et de catégories de produits réglementés, comme les jouets et certains produits chimiques, et environ 25 autres produits interdits. Parmi ces derniers, l'on retrouve les marchettes pour bébés, les fléchettes de pelouse à bout allongé ainsi que les produits contenant des substances toxiques comme les graines de jequirity, qui contiennent une toxine semblable à la résine. La fabrication, l'importation et la vente de ces produits peuvent aussi être réglementées et contrôlées par d'autres lois.
Le projet de loi abroge la partie I de la Loi sur les produits dangereux et la remplace par:
À l’heure actuelle, si un produit de consommation n’étant ni réglementé ni interdit présente un risque pour la santé ou la sécurité, c’est à l’industrie qu’il revient d’en faire volontairement et d’en gérer le rappel. Les pouvoirs du gouvernement fédéral à cet égard sont limités : il peut émettre un avertissement public et, au besoin, prendre ensuite des mesures pour réglementer ou interdire le produit en vertu de la LPD.
Le projet de loi semble resserrer les exigences de sécurité pour les produits dangereux. Il porte une interdiction sur la fabrication, l'importation, la vente, la publicité, l'étiquetage et l'emballage de produits de consommation, notamment ceux qui représentent un danger pour la sécurité humaine. Il y a aussi la responsabilisation des manufacturiers et des importateurs, et l'obligation de s'assurer que leur article ne présente pas de danger pour la santé et la sécurité humaines.
Cependant, bien que les articles 7 et 8 soient plus sévères quant aux responsabilités des fabricants, des importateurs et de toute personne qui vend des produits de consommation semblables, l'article 6 réfère aux exigences prévues par règlement. En effet, l'article 6 stipule que:
Il est interdit à toute personne de fabriquer, d’importer ou de vendre tout produit de consommation qui n’est pas conforme aux exigences prévues par règlement ou d’en faire la publicité.
Ainsi, le resserrement de certaines des exigences pour les produits de consommation sera stipulé dans les règlements sans que le comité puisse en connaître les orientations.
Malgré tout, à cet égard, nous croyons que le gouvernement est de bonne foi, et nous pourrons le vérifier grâce à la création, par exemple, d'un comité aviseur pour l'étiquetage. C'est maintenant entre les mains du gouvernement, qui a l'intention d'étudier avec les partis d'opposition la façon dont il incorporera certaines choses dans le comité pour l'étiquetage et pour certains produits qui peuvent être toxiques. Nous faisons donc confiance au gouvernement à ce sujet. C'est très rare, mais dans le cas du comité aviseur sur le projet de loi , nous laissons la chance au coureur.
Le projet de loi définit le terme « article » comme produit de consommation, donc un produit, y compris toutes les composantes, parties ou accessoires de celui-ci dont on peut raisonnablement s'attendre qu'un individu l'obtienne en vue d'une utilisation à des fins non commerciales, notamment à des fins domestiques, récréatives ou sportives. Cette définition inclut aussi, bien sûr, son emballage, un objet utilisé pour fabriquer, importer, emballer, vendre, étiqueter, mettre à l'essai ou transporter un produit de consommation ou pour en faire la publicité, ou les documents relatifs à ces activités ou à tout produit de consommation.
Le projet de loi contient cinq mesures qui viseraient à renverser le fardeau de la preuve concernant la sécurité. Premièrement, voyons ce qu'il en est de l'innocuité des produits de consommation. Actuellement, aucune contrainte n'est imposée aux fabricants ni aux importateurs. Ils n'ont pas à démontrer que leurs produits ne sont pas dangereux et ne menacent pas la sécurité des consommateurs. Le projet de loi propose d'inverser ce fardeau de la preuve et de l'imposer dorénavant aux fabricants, avec bien sûr une supervision des inspecteurs du gouvernement fédéral, autant de Santé Canada que des autres ministères.
Le projet de loi suggère d'obliger les fabricants et les importateurs de produits de consommation à tester l'innocuité de leurs produits sur une base régulière et, surtout, à divulguer les résultats de ces tests. Comme je le mentionnais un peu plus tôt, on ne peut pas laisser l'entièreté de l'étude des tests aux entreprises. Très loin de moi l'intention de douter de leur bonne foi, mais il faudrait avoir des inspecteurs indépendants qui proviendraient du gouvernement pour faire, de temps en temps, des tests-surprises. Il est extrêmement important pour moi que l'on s'assure que les études ont été bien menées et qu'il n'y a pas eu d'irrégularités lors de la préparation de ces rapports. J'avouerais que tout au long du travail en comité, selon ce que j'ai vu et les questions que j'ai posées, autant en ce qui a trait aux représentants d'Option consommateurs — qui ont été très bien accueillis et qui ont gentiment répondu à nos questions — qu'aux entreprises ou aux groupes d'entreprises, il n'y avait aucun problème avec le fait d'avoir des inspections-surprises. Plusieurs compagnies nous ont même encouragés à le faire et à avoir un nombre suffisant d'inspecteurs, tout comme M. Burns qui est vice-président de l'Institut professionnel de la fonction publique du Canada.
Il faudrait un accroissement des pouvoirs des inspecteurs. Comme je l'avais souligné, la vérificatrice générale a indiqué dans un rapport qu'afin d'assurer l'applicabilité et l'efficacité du présent projet de loi, il est prévu d'accroître les pouvoirs des inspecteurs déployés sur le terrain en assurant la mise en oeuvre du projet de loi . Pour ce faire, il faudrait exiger que des produits de consommation fassent l'objet d'un rappel ou d'une modification au permis. Ainsi, ces inspecteurs incarneront le levier d'application des plus importantes mesures à ce projet de loi. Cependant, cet accroissement des tâches et des responsabilités peut constituer une source d'inquiétude et de questionnement, d'où l'adoption d'un amendement pour avoir plus de ressources humaines et financières.
Un nouveau pouvoir pour le ministre de rappeler des produits est aussi inclus dans le projet de loi . À l'heure actuelle, les autorités sanitaires n'ont pas le pouvoir de rappeler des produits de consommation jugés dangereux. Ces retraits se font sur une base volontaire par les fabricants et les importateurs eux-mêmes. Le projet de loi C-6 vient s'assurer de ne plus avoir cette lacune dans la législation actuelle. C'est pourquoi nous voulons que ce projet de loi soit adopté rapidement, parce qu'en ce moment, les industries font les rappels sur une base volontaire, que ce soit pour les jouets ou pour tout autre produit ou objet de consommation. Il faut s'assurer que la ministre aura les moyens de faire elle-même les rappels et ne plus laisser cela simplement aux mains des entreprises.
Le projet de loi prévoit donner au ministre le pouvoir de forcer le retrait de tout produit défectueux ou représentant une menace pour la sécurité de la population. Cependant, les règlements stipuleront les exigences et le cadre avec lesquels la ministre pourra agir.
Les sanctions seront plus dissuasives aussi. Les amendes imposées aux fabricants étaient d'environ 5 000 $. Maintenant, avec le projet de loi , l'infraction serait punissable d'une amende d'environ 5 millions de dollars et le fautif pourrait être passible d'un emprisonnement de deux ans.
De demander une amende de 5 000 $ à une entreprise qui fait parfois des millions de dollars voire peut-être des milliards de dollars par année, c'est assez risible, surtout lorsqu'on parle de la sécurité et lorsqu'on peut mettre en jeu la sécurité et parfois même la survie de nos plus jeunes de la société, soit nos enfants.
Nous avons déjà vu, dans des petits jouets de plomb, des produits extrêmement toxiques. Ainsi, le fait d'imposer une simple amende de 5 000 $ pour ces multinationales et pour ces énormes entreprises, cela ne représente absolument rien pour elles. Je pense donc que c'est une excellente mesure que de donner des sanctions beaucoup plus sévères.
Au moins, avec une amende de 5 millions de dollars et des possibilités d'emprisonnement, les entreprises feraient beaucoup plus attention, autant lors de leurs études, pour s'assurer que les produits ne contiennent aucun problème, que lorsqu'ils font des rappels.
Ainsi, le projet de loi propose d'instaurer un système de tenue de documents semblable à un système de traçabilité des produits. On peut lire ceci:
13. (1) Toute personne qui fabrique, importe, vend ou met à l’essai tout produit de consommation, ou en fait la publicité, à des fins commerciales tient:
a) des documents indiquant:
(i) s’agissant de la personne qui vend au détail, les nom et adresse de la personne de qui elle a obtenu le produit, les lieux où elle l’a vendu et la période pendant laquelle elle l’a vendu,
(ii) s’agissant de toute autre personne, les nom et adresse de la personne de qui elle a obtenu le produit et de celle à qui elle l’a vendu, le cas échéant;
b) les documents réglementaires.
(2) Elle conserve les documents au Canada à son établissement ou en tout lieu réglementaire et, sur demande écrite, les fournit au ministre.
(3) Le ministre peut toutefois, aux conditions qu’il précise, exempter toute personne de l’obligation de conserver les documents au Canada dans les cas où il l’estime inutile ou peu commode.
Cette obligation de tenir les documents sur l'historique du produit durant une période déterminée lors de l'étude que nous avions faite en comité permettra de retracer rapidement les commerçants qui détiennent ce produit ainsi que son origine. De plus, si un incident a lieu concernant ce produit au Canada ou ailleurs dans le monde, le fabricant ou l'importateur a l'obligation d'en aviser la ministre.
Ainsi, je reviens au projet de loi:
14 (2) Toute personne qui fabrique, importe ou vend tout produit de consommation à des fins commerciales communique au ministre et, le cas échéant, à la personne de qui elle a obtenu le produit tout renseignement relevant d’elle concernant un incident lié au produit, dans les deux jours suivant la date où l’incident est venu à sa connaissance.
On m'indique qu'il ne me reste que deux minutes, mais j'aurais pu continuer pendant encore des heures. Je dirai rapidement que nous avons fait état de législations semblables au niveau international. Nous avons vérifié en comité auprès des entreprises. Nous avons donc fait un bon travail.
J'aimerais aussi saluer la présidente de notre comité, qui a également fait un travail extraordinaire pour s'assurer qi'il y ait de la discipline. Ce n'est pas parce que les députés du Parti libéral, du Bloc québécois et du NPD soient indisciplinés, loin de là. Elle toutefois a fait un excellent travail pour s'assurer que le tout se déroule dans l'ordre et rapidement. J'aimerais donc encore une fois la saluer.
Je tenais à dire que nous avons travaillé extrêmement fort, que nous avons écouté autant les consommateurs que les entreprises, et je crois que nous avons un excellent projet de loi qui, tel qu'amendé, recevra l'assentiment de toute la Chambre.
:
Monsieur le Président, je suis très heureuse d'avoir l'occasion d'intervenir à l'étape de la troisième lecture de ce projet de loi très important, qui a fait l'objet d'un examen très approfondi à la Chambre.
[Français]
Je voudrais remercier mes collègues du Bloc de leur travail en ce qui concerne les amendements et aussi signaler la participation de tous les partis en ce qui concerne ce projet de loi très important. C'est vraiment un processus très coopératif et nous avons fait beaucoup de changements importants en ce qui concerne ce projet de loi.
[Traduction]
De nombreux gouvernements ont compris l'importance de ce projet de loi au cours des années. On a promis d'apporter des changements à la Loi sur les produits dangereux et à d'autres mesures législatives connexes afin de les adapter à la réalité du XXIe siècle. Nous voulions nous conformer aux attentes des consommateurs en matière de sécurité des consommateurs et de protection de la santé. Nous attendions le projet de loi depuis longtemps.
Ce projet de loi n'est pas parfait. Nous voudrions qu'il soit plus musclé et qu'il mette davantage l'accent sur le principe de précaution. Les députés néo-démocrates croient que la chose la plus importante que le gouvernement puisse faire de nos jours est de présenter une mesure législative qui respecte le principe de l'innocuité. Ce principe permet de s'assurer que tous les produits — que ce soit des jouets pour enfants, des produits de nettoyage domestiques ou des gadgets de consommation — sont sûrs au delà de tout doute raisonnable.
C'est très différent du modèle de gestion du risque, selon lequel les consommateurs devraient être avertis qu'un produit n'est pas nécessairement sûr et que, en cas de problème, le gouvernement pourrait intervenir s'il est informé de la situation.
Le projet de loi est un pas dans la direction du principe de précaution, mais seulement un tout petit pas. Il aurait pu aller bien plus loin. Le principe de précaution est seulement abordé dans le préambule du projet de loi.
Je ne vais pas dénigrer le projet de loi, parce que le NPD compte l'appuyer. Nous allons l'appuyer parce que nous considérons qu'il est important et qu'il aurait dû être présenté bien avant, et aussi parce que nous y avons apporté quelques changements pour l'améliorer. Malheureusement, nous n'avons pas obtenu que tous les changements que nous proposions soient adoptés.
Bon nombre des groupes qui ont travaillé fort à la mise au point de ce projet de loi ont été déçus. Je pense en particulier à Défense environnementale, à la Fondation David Suzuki et à la Société canadienne du cancer, trois groupes qui ont travaillé sans relâche sur le projet de loi en collaboration avec tous les membres du Comité de la santé. Ces groupes nous ont informés, nous ont enseigné certaines notions, ont proposé des amendements et ont fait des suggestions et de la sensibilisation. Nous avons beaucoup appris grâce à eux. Je leur suis très reconnaissante pour le rôle majeur qu'ils ont joué d'un bout à l'autre du déroulement du processus législatif.
Au bout du compte, nous avons été forcés d'accepter des changements qui étaient assez limités mais assez importants pour nous donner des moyens de protéger les Canadiens, même si le principe de l'innocuité n'est pas fermement établi dans tous les éléments du projet de loi.
Nous sommes parvenus à ce résultat en obtenant l'adoption d'un amendement, et ici je veux m'attribuer une part du mérite au nom du caucus du Nouveau Parti démocratique, qui prévoit que la mesure, une fois adoptée, doit être présentée de nouveau à la Chambre des communes et au Sénat chaque fois qu'un nouveau règlement est adopté.
Cela permettra une certaine surveillance quand le gouvernement commencera à trouver des moyens de mettre en vigueur une mesure législative tellement essentielle et si importante pour la santé et le bien-être des Canadiens.
Nous sommes aussi heureux d'appuyer un amendement qui a été proposé par les libéraux prévoyant la création d'un comité consultatif qui sera un outil de plus pour le gouvernement. Les membres du comité et l'ensemble des députés ont constaté que, avec l'aide du gouvernement, on voit maintenant cet amendement inscrit dans le projet de loi, assorti d'une recommandation royale. C'est un autre signe de la coopération dont nous avons tous fait preuve sur cette mesure.
Cela signifie qu'un groupe de spécialistes se consacrera à élargir les grands principes de cette loi en tentant d'appliquer le principe de précaution, le principe de l'innocuité, à plus d'aspects qu'on ne le fait déjà.
Le projet de loi a certainement suscité cet intérêt pour plusieurs raisons importantes. On y prévoit des dispositions détaillées sur les rappels et des peines importantes à ce chapitre. Je ne veux pas qu'on sous-estime l'importance de ces dispositions.
Au cours des dernières années, de ce côté-ci de la Chambre, nous avons fait part d'un grand nombre de préoccupations au gouvernement actuel et au gouvernement libéral qui l'a précédé concernant la présence sur le marché de produits dangereux.
Pendant des années, nous nous sommes penchés sur le dossier des substances telles que le plomb dans les jouets des enfants et les phtalates dans les objets en plastique que les bébés se mettent dans la bouche, des matières toxiques et dangereuses qui causent des problèmes de santé susceptibles de mettre des vies en danger.
Nous sommes heureux que le gouvernement ait trouvé un moyen faisant en sorte que l'on puisse agir en cas de problèmes graves. Je crois que nous nous entendons tous pour dire que ce qui ne va pas avec ce projet de loi, c'est qu'il n'indique pas clairement de quelle façon les mesures seront prises et de quelle façon on établira que des produits posent problème.
La mesure n'a pas été modifiée de manière à ce qu'on y intègre la liste des produits dangereux. On n'a pas donné suite à la recommandation du groupe Environmental Defence, de la fondation David Suzuki et de la Société canadienne du cancer d'intégrer dans le projet de loi une disposition qui ferait en sorte que la liste de toutes les substances dangereuses serait partie de la loi et que les produits devraient être étiquetés en conséquence.
Cela permettrait de rassurer quelque peu les Canadiens, car même si le gouvernement ne prenait pas de mesures pour interdire, retirer du marché ou rappeler un produit, les consommateurs connaîtraient au moins la composition de ce produit. Si suffisamment de données scientifiques leur permettaient de conclure qu'il y a lieu de s'inquiéter par rapport à ce produit, ils pourraient à tout le moins décider personnellement d'utiliser ou non ce produit.
On a fait cette importante recommandation tout au long du processus législatif. Toutes les organisations que j'ai mentionnées ont souligné plus d'une fois à quel point il serait important qu'on fasse la liste des agents cancérigènes, des substances qui perturbent les systèmes hormonaux et endocriniens, des toxines et des produits chimiques, qu'on les signale, qu'on les inscrive sur les étiquettes et qu'on fasse étiqueter tous les produits.
Ces amendements n'ont pas été adoptés, et cela a été très décevant. Il nous reste à nous assurer que le gouvernement donne suite à l'engagement qu'il a pris lorsqu'il a dit que, s'il était possible de prouver que la santé et la sécurité étaient en jeu, il prendrait des mesures. Eh bien, nous le surveillerons et nous ferons tout en notre pouvoir pour lui rappeler ses obligations.
J'espère que le comité consultatif et l'obligation de faire rapport à la Chambre constitueront des balises supplémentaires.
Je dirai seulement que ce projet de loi est loin d'être comparable à certaines mesures adoptées au sein de la communauté internationale à l'égard des substances et des produits chimiques dangereux. L'Union européenne a entrepris d'établir la liste de tous ces types d'agents cancérigènes, de substances hormonoperturbantes, de produits chimiques dangereux et de toxines et elle a adopté une approche graduelle en matière d'étiquetage.
Il s'agit là d'une mesure que notre pays ne peut éviter. Nous devrons un jour faire de même. C'est dommage, car ce projet de loi aurait dû être impeccable, vu qu'il a fallu attendre 40, 50 ou 60 ans pour améliorer la Loi sur les produits dangereux. Cela aurait dû être l'occasion pour nous de faire un travail irréprochable et de produire une mesure législative sans égale ailleurs dans le monde. Ce n'est pas le cas et nous aurons maintenant un retard à rattraper.
À mon avis, et je tiens à ce que les députés le sachent, la Chambre et l'ensemble des parlementaires n'auront pas d'autre choix que de faire progresser ce dossier. Nous devons faire en sorte de déterminer toutes ces substances toxiques et de fournir aux consommateurs l'information dont ils ont besoin pour prendre des décisions en toute connaissance de cause.
Nous devons respecter le principe que les consommateurs ont le droit de savoir. C'est inévitable dans ce monde complexe rempli de tant de substances dangereuses et de nouveautés technologiques. Comme le monde qui nous entoure évolue tellement rapidement, le moins que nous puissions faire est de nous assurer que les consommateurs disposent de l'information nécessaire.
Nous avons été plutôt surpris, au comité, d'entendre certains témoins nous dire que ce serait trop compliqué, trop exigeant, que les consommateurs seraient sursaturés, incapables de choisir, qu'ils finiraient par prendre la mauvaise décision et seraient déconcertés.
Comme nous avons répondu aux témoins, les consommateurs ont la situation bien en main. Ils comprennent très bien les choses et se tournent vers le gouvernement pour obtenir l'information dont ils ont besoin pour pouvoir prendre des décisions éclairées.
Les consommateurs veulent avoir accès à des aliments, des médicaments, de l'eau, des produits de tous genres, des jouets, des produits pharmaceutiques et des interventions médicales qui ne présentent pas de dangers. Ils veulent que le gouvernement voie à ce que tous les produits dont nous avons besoin pour notre santé et notre bien-être soient sûrs, hors de tout doute raisonnable.
Je dois dire que nous avons fait des progrès importants pour le milieu de la santé naturelle. Dès le départ, les intervenants de ce milieu, les gens qui produisent, fabriquent et utilisent ces produits naturels, se sont manifestés et se sont plaints du fait qu'il n'y avait pas de place pour ces produits dans cette mesure législative. Ils ont dit que nous devions établir une différence entre les produits de consommation et les produits de santé naturels. Le gouvernement a écouté et nous avons d'ailleurs exercé des pressions à cet égard. Le gouvernement a accepté de modifier le projet de loi pour qu'aucune de ses dispositions ne puisse avoir de répercussions sur les produits de santé naturels.
Tout cela a cependant soulevé un intéressant dilemme pour le gouvernement en démontrant l'existence d'un troisième mécanisme de réglementation qui vise les produits de santé naturels dans notre pays sans vision. Les petites entreprises qui produisent et vendent ces produits de santé naturels s'adressent régulièrement au gouvernement pour demander que des mesures soient adoptées afin d'améliorer le processus et de réduire l'arriéré.
Le gouvernement a lui-même proposé de fixer à 2010 la date à laquelle le processus devrait être terminé, c'est-à-dire que tous les produits de consommation et de santé naturels devraient avoir obtenu un numéro d'identification et une licence ou avoir été renvoyés pour que les recherches se poursuivent. À l'heure actuelle, le gouvernement a quelque 36 000 demandes à traiter et rien ne laisse croire que ce nombre diminue. Oublions l'arriéré. Il y a tellement de demandes qui sont transmises tous les jours qu'il est impossible de les traiter toutes et elles viennent donc s'ajouter à l'arriéré.
Le problème ne fait qu'empirer. Bon nombre de groupes, dont l'Association canadienne des aliments de santé, ont exhorté le gouvernement à commencer à se pencher sérieusement sur la question et à remplir sa promesse d'éliminer l'arriéré, sans quoi nous serons justifiés de nous demander si cette échéance de 2010 veut réellement dire quelque chose. Si le gouvernement est encore loin de pouvoir remplir ses obligations à l'égard de tous ces produits d'ici là, ces groupes préféreraient alors que l'échéance soit modifiée.
Ils aimeraient qu'il y ait davantage de collaboration entre l'industrie des aliments de santé naturels, les détaillants, les consommateurs et le gouvernement pour assurer l'adoption de mesures règlementaires adéquates en vue de l'approbation de produits, au lieu qu'on tente simplement de régler le problème de l'arriéré en refusant des demandes pour s'en débarrasser, comme on semble avoir l'habitude de le faire.
Le gouvernement a l'air de dire qu'il va rattraper le retard dans le traitement des demandes et que, pour ce faire, il va en refuser davantage. Il compte malheureusement procéder sans s'appuyer sur les études scientifiques, sur les preuves recueillies et sur l'efficacité des essais véritables permettant de déterminer si les produits sont falsifiés ou s'ils font l'objet d'une description et d'une identification inexacte.
C'est un problème qui est apparu au cours de ces discussions. Il faut s'en occuper avant même que le gouvernement ne songe à présenter de nouveau le projet de loi , qui prévoyait des modifications de la Loi sur les aliments et drogues. Nous nous souvenons de la vague de protestations déclenchée l'année dernière et l'année précédente au sujet des produits de santé naturels. Nous savons que l'approche inadéquate du gouvernement en ce qui a trait aux produits de santé naturels a été dénoncée par des centaines de milliers de personnes qui ont envoyé lettres, courriels et télécopies ou qui se sont prononcées lors de réunions, de rassemblements et de manifestations.
Le gouvernement doit s'occuper comme il se doit de ce dossier, qui va revenir constamment le hanter s'il ne fait rien. Nous devons trouver un moyen de classer les produits de santé naturels dans une catégorie à part, au lieu de les considérer comme des aliments, des médicaments ou des produits de consommation. Il faut les considérer comme une catégorie unique de produits, qui sont importants pour les Canadiens et qui contribuent grandement à leur santé et leur bien-être.
J'en ai assez dit là-dessus. Permettez-moi maintenant de parler d'un gouvernement qui propose une mesure législative, qui affirme se préoccuper des consommateurs, des produits et de la sécurité et qui, pourtant, en même temps, effectue d'énormes coupes dans son tout dernier budget censé garantir la création d'un bureau national pour le Système d'information sur les matières dangereuses utilisées au travail, soit le SIMDUT.
C'est un bureau important, qui signifie qu'il existe au sein du gouvernement un centre névralgique où sont envoyés et évalués des renseignements concernant la santé et la sécurité, et ce, en ce qui a trait aux matériaux utilisés en milieu de travail; qui permet à tous les travailleurs de recevoir des renseignements sur les matériaux dangereux qu'ils manipulent au travail; qui fait en sorte que les travailleurs aient accès à la législation internationale en vigueur sur le droit de savoir et qu'il y ait un système mondial de classification qui comprenne tous les produits chimiques dangereux reconnus précédemment, en en oubliant aucun en dépit des pressions de l'industrie.
Ces coupes s'élèvent à environ 2,6 millions de dollars sur deux ans. Le Congrès du travail du Canada et d'autres syndicats nationaux ont clairement indiqué que ces coupes entraîneraient la disparition du bureau national. Le centre névralgique situé à Santé Canada qui permet au SIMDUT d'avoir un bureau national actif disparaîtra complètement. Ce sont des coupes importantes qui vont à l'encontre de tout ce que dit le gouvernement qui affirme vouloir les meilleures mesures législatives possibles pour assurer la sécurité et la protection de tous les Canadiens, quel que soit le lieu où ils travaillent ou le genre de travail qu'ils font dans notre économie.
J'exhorte le gouvernement à reconsidérer ces compressions et à engager des discussions avec certains syndicats et des mouvements de travailleurs pour déterminer ce qu'il faut faire pour assurer la santé et la sécurité en milieu de travail et pour veiller à ce qu'il existe dans notre pays une législation en vigueur sur le droit de savoir et un processus de réglementation. Autrement, nous aurons fait beaucoup de tort aux travailleurs. Nous les aurons privés de leur droit d'avoir des conditions de travail sûres et n'aurons pas veillé à réduire au minimum les risques auxquels ils s'exposent.
En réponse à une question que j'ai posée à la Chambre, la semaine dernière, le gouvernement a annoncé qu'il allait enfin retirer du marché tous les produits contenant plus que des traces de plomb ou de phtalates. Nous applaudissons cette mesure, mais elle a été prise environ 12 ans après que nous ayons soulevé la question.
Au cours de la première année qui a suivi mon élection à la Chambre, nous avons commencé à soulever la question des phtalates. Je me souviens d'avoir tenu des conférences de presse et d'avoir alors présenté des jouets d'enfants, des anneaux de dentition, des canards en caoutchouc, des sacs à dos en plastique et des parapluies, que les enfants mettent dans leur bouche. Ces objets contenaient des phtalates, et il a été prouvé qu'ils présentaient un risque pour la santé et le bien-être des bébés et des enfants.
Quelque 12 ans plus tard, nous avons enfin un gouvernement qui agit. Je le félicite de l'avoir fait, mais pourquoi lui a-t-il fallu si longtemps pour agir? Pourquoi a-t-il également fallu attendre si longtemps dans le cas du plomb? Je soulève ces questions parce que s'il s'agit là d'une tendance, cela augure mal pour l'application du projet de loi dont nous sommes saisis en ce moment. Tout dépendra de la volonté du gouvernement, des intentions des politiciens et de la mesure dans laquelle les données scientifiques seront acceptées.
Le gouvernement continue de se traîner les pieds et de faire fi de la science, comme il le fait maintenant dans le cas du bisphénol A. Il interdit le bisphénol A dans les biberons, mais il ne l'interdit dans aucun autre produit. Il faut en faire beaucoup plus pour assurer que les substances soient identifiées et que les produits qui en contiennent soient interdits s'il est prouvé hors de tout doute raisonnable qu'ils sont dangereux. De cette manière, les Canadiens auront, hors de tout doute raisonnable, l'assurance que tous les produits sur le marché ne présentent pas de danger.