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Merci beaucoup, monsieur le président. Il est merveilleux d'être ici.
C'est un plaisir tout particulier pour moi que d'être ici parce que je parle d'un sujet qui a une grande importance non seulement pour ce pays et le peuple du Canada, je crois, comme c'était le cas pour nos ancêtres, mais également pour ma famille et pour moi personnellement. La tradition de chasse, de piégeage et de pêche est enracinée profondément dans ma famille. Quand je regarde autour de la présente salle, je soupçonne fortement que nous partageons le même patrimoine. Je peux vous dire que mon grand-père maternel, Narcisse Viens, qui est parti d'Aylmer, au Québec, pour s'installer en Ontario, était un grand chasseur et tout particulièrement un trappeur de grand talent qui a eu beaucoup de succès.
Mais j'aimerais commencer par le commencement, qui est toujours le meilleur endroit pour commencer, et dire à quel point la chasse, la pêche et le piégeage sont importants pour notre pays et, longtemps avant que le Canada devienne un pays, la chasse, la pêche et le piégeage étaient pratiqués par nos peuples des Premières nations. Ils ont développé les compétences qui ont permis à leurs populations de subvenir à leurs besoins dans ce grand continent qui est la nôtre. Ces compétences étaient essentielles pour que leurs collectivités aient de la nourriture en quantité suffisante et un abri. En fait, ces mêmes activités ont permis aux colons européens de s'établir dans un pays caractérisé par un climat des plus rigoureux.
Nous savons que dès 1497, lorsque John Cabot est venu dans notre pays, ce Nouveau Monde, depuis l'Angleterre, il aurait déclaré au duc de Milan que « dans ces contrées, les bancs de poissons sont si abondants qu'on peut attraper le poisson non seulement au filet mais même à l'aide de paniers lestés ». C'est dans ces termes qu'il décrivait les Grands bancs, ces riches zones de pêche au large de la côte Est du Canada.
Au cours des années 1600, Samuel de Champlain a constaté que les Premières nations chassaient le wapiti et d'autres animaux qui constituent la majeure partie de leur régime alimentaire. Comme les populations autochtones, les premiers colons pratiquaient une tradition ancienne consistant à se vêtir et à se nourrir à partir de la vie sauvage abondante qui est la nôtre dans ce grand pays. D'autres documents anciens traitent de la chasse, du piégeage et de la pêche au cours des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. Les Premières nations chassaient principalement pour se nourrir, se vêtir et récolter des matériaux de construction, mais elles utilisaient également ces produits naturels reçus de Dieu pour faire du troc et commercer entre elles et, plus tard, avec les nouveaux colons européens.
Lors de son voyage effectué en 1534, Cartier décrit les premières expériences commerciales avec les peuples des Premières nations et précise que le commerce des fourrures a été l'une des premières activités pratiquées dès l'arrivée des explorateurs et des colons européens dans le Nouveau Monde. En 1603, Champlain relate avoir fait du troc de viande, de fourrures et de flèches avec différents groupes autochtones, dont les Algonquins, ici dans la vallée de l'Outaouais.
Et les allusions à ces activités se sont poursuivies tout au long de notre histoire jusqu'à aujourd'hui, consolidant davantage les liens profonds entre les origines de notre grand pays et ces pratiques. En effet, du point de vue commercial, il y a eu la Compagnie de la Baie d’Hudson et le développement de l'industrie du commerce des fourrures. Nous savons qu'en 1659, deux explorateurs français se sont rendus dans la région de la baie d’Hudson où on leur avait dit qu'ils trouveraient de grandes populations de castor. À leur retour en France, ils ont été arrêtés pour ne pas avoir obtenu dans les règles un permis pour le commerce des fourrures. Toutefois, en 1668, ils sont retournés dans le secteur de la baie James avec le prince Rupert.
Après leur retour en Angleterre, une charte royale a été édictée accordant au prince Rupert et à ses associés les droits sur toutes les terres irriguées par les cours d'eau se déversant dans la baie d’Hudson. Des années plus tard, évidemment, nous savons qu'une des plus anciennes entreprises dans le monde, et effectivement, de ce pays, la Compagnie de la Baie d’Hudson a été créée. Elle avait un compétiteur qui s'appelait la Compagnie du Nord-Ouest.
La raison pour laquelle je fais état de ces deux entités c'est qu'elles ont découvert une grande partie de ce que nous appelons maintenant le Canada. Dans leur quête de fourrures, elles ont tracé des cartes qui ont aidé à fonder ce grand pays qui est le nôtre. Elles sont allées jusqu'au fleuve Mackenzie. Effectivement, comme je le dis, la découverte de la frontière occidentale peut être attribuée aux chasseurs, aux pêcheurs et aux trappeurs qui étaient employés par la Compagnie de la Baie d’Hudson, qui progressaient vers l'ouest aiguillonnés par le développement économique des terres qui allaient un jour faire partie de notre pays.
J'allais m'attarder longuement sur l'histoire, évidemment, mais je pense que la plupart d'entre nous ici connaissent cette histoire, cette tradition. Nous savons maintenant que les chasseurs, les pêcheurs et les trappeurs font beaucoup plus que cela. Non seulement contribuent-ils financièrement à ce pays — et la valeur des activités liées à la chasse, à la pêche et au piégeage dans ce pays se situe autour de 10 milliards de dollars —, mais ils font plus que cela. Évidemment, je me considère comme une sorte d'amateur de plein air, un chasseur et un pêcheur, et je peux vous dire que parmi les nombreux organismes dont nous sommes membres, il n'existe pas de groupe de gens dans ce pays qui sont de plus grands défenseurs de l'environnement que les chasseurs et les pêcheurs.
J'ai ici un de mes électeurs préférés, qui est la personne responsable des relations gouvernementales et des communications de la Fédération des pêcheurs et chasseurs de l'Ontario; il sait, et je sais, qu'une grande partie de la flore et de la faune que nous avons aujourd'hui dans ce pays existe parce que des chasseurs et des pêcheurs ont consacré des milliers et des milliers d'heures de bénévolat. Je fais partie du comité de Quinte en vue de la réintroduction du wapiti; nous essayons de ramener le wapiti dans la partie centrale de l'Est ontarien et partout en Ontario. Je suis certain que M. Farrant peut parler de cette question d'une manière plus approfondie que moi.
Nous sommes également des contributeurs, par l'intermédiaire de Canards Illimités et de la Delta Waterfowl Foundation, à la vie même de cette planète, en créant de plus en plus de terrains marécageux qui, évidemment, sont les poumons et le coeur de cette planète. Cette question sera abordée par un des témoins de la Delta Waterfowl Foundation qui est une sommité dans ces domaines et qui possède un doctorat dans ces domaines.
Mesdames et messieurs, je vous remercie beaucoup. Je suppose que j'arrive à la fin du temps qui m'est accordé et je voulais garder quelques minutes pour répondre à des questions que vous pourriez avoir au sujet de ce projet d'initiative parlementaire. Je pense que c'est important. Je pense que si vous parlez à vos électeurs, vous allez constater qu'un grand nombre d'entre eux ont des antécédents semblables dans leur famille et qu'ils font partie de la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs ou d'un autre organisme.
En passant, j'ai été en contact avec presque toutes les fédérations de plein air de notre grand pays et toutes donnent leur appui à ce projet de loi. Elles ont quelques suggestions dont vous entendrez sûrement parler, et je crois qu'il y a quelques amendements favorables.
Sans plus tarder, il me fera un grand plaisir de répondre à toute question ou préoccupation que vous pourriez avoir au sujet de ce projet de loi, monsieur le président.
Bonjour, monsieur Norlock. Je vous remercie de nous présenter votre projet de loi, que le Bloc québécois appuie d'ailleurs. J'ai un petit commentaire à formuler et j'aurai ensuite une question.
Après avoir pris connaissance du projet de loi, j'ai évidemment téléphoné à la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs, car je suis membre de cette organisation. Je sais que la plupart des gens ici ne me croiront pas, mais j'ai même mon certificat de chasseur. Je vous le montre, car je sais qu'on ne me croira pas. Soit dit en passant, je ne suis jamais allée à la chasse. Bref, les gens de la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs m'ont dit qu'ils accueillaient très favorablement votre projet de loi privé qui institue une journée du patrimoine et que la date faisait leur affaire.
Cependant, juste avant la rencontre, j'ai parlé à un membre de cette fédération qui m'a dit qu'on devrait peut-être amender le projet de loi pour plutôt choisir le troisième samedi de septembre. Pourriez-vous me confirmer que c'est ce que vous voulez?
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Merci beaucoup de cette question.
Oui, c'est le cas. À partir de ma recherche de base, évidemment, lorsque j'ai le temps — et la plupart d'entre nous n'ont pas le temps de regarder beaucoup la télévision, mais je regarde ce que j'appelle le canal de la vie sauvage — et je peux vous dire que la chasse, la pêche et ces activités sont considérées comme des activités familiales, comme quelque chose que vous pouvez faire avec vos enfants. Comme je l'ai dit à certains de mes amis qui sont en affaires et qui sont très nerveux, plutôt que de prendre un comprimé de Prozac ou quelque autre anti-quelque chose, prenez une ligne à pêche, sautez dans un bateau et allez sur un lac quelque part. Vous en retirerez beaucoup plus de bienfaits et vous allez avoir du plaisir.
Évidemment, lorsque vous parlez aux fédérations, elles organisent des journées familiales; alors, je suppose que nous voyons cela comme une activité saine et bonne pour la santé à faire en famille. Allez à la chasse. Allez à la pêche. Je soupçonne très fortement que pour vous, comme c'est le cas pour moi, ces activités font, en fait, partie de votre ADN. Mon petit-fils n'a que cinq ans et son père l'a amené au camp de chasse pour faire un peu de pêche. Il l'amène à la pêche.
Il vit dans le nord-ouest de l'Ontario. Ce qu'il m'a dit, c'est que mon petit-fils tremblait de joie à l'idée d'aller à la chasse à la sauvagine avec son père; alors, c'est dans notre ADN, dès notre tendre enfance. Je pense que c'est une histoire qui s'applique à de très nombreux Canadiens.
Nous avions un chalet dans le Pontiac. Comme je l'ai dit dans mon exposé, mon grand-père maternel, Narcisse, a été un chasseur et un trappeur pendant des années et des années. Il était un des meilleurs. Au risque de dire quelque chose d'inapproprié, il avait l'habitude de dire: « J'avais l'habitude de montrer à mes amis autochtones comment piéger certains animaux ».
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Merci, monsieur le président.
Ce projet de loi et l'explication que vous avez fournie m'intéressent beaucoup. Je vais seulement vous poser une question pour la forme, car vous connaissez déjà la réponse, mais c'est une question à laquelle tout le monde en Ontario ne peut jamais répondre. La plus ancienne collectivité en Ontario est Moose Factory, située sur la côte de la baie James. Elle a été fondée avant toutes les autres collectivités parce qu'on y acheminait les fourrures. Les Algonquins transportaient les fourrures en amont de la rivière des Outaouais et traversaient le territoire cri. Cette relation a défini l'Ontario, comme vous dites.
Je pense que le projet de loi est important pour plusieurs raisons. Premièrement, on reconnaît ce rôle important dans ma région, qui est de la taille de la Grande-Bretagne. Ce n'est pas seulement un sport; c'est un mode de vie culturel.
C'est certainement un énorme moteur économique. Nous constatons que lorsque nos camps de pêche et nos pavillons de chasse sont frappés par un ralentissement économique, toute notre région est touchée. Mais j'hésite à souligner l'argument économique; je pense qu'il peut toujours être utilisé contre nous. Dans les arguments relatifs à l'exploitation forestière, j'ai entendu des gens dire que si nous cueillions des champignons, nous y gagnerions au bout du compte. Ils pourraient faire valoir un argument en ce sens concernant l'exploitation forestière.
À mon sens, on soutient qu'il s'agit là d'activités culturelles profondément ancrées, que les habitants sont attachés à la terre et que ce sentiment devrait être célébré comme tel. Nous pouvons avancer les arguments économiques et tous les autres arguments, mais ne convenez-vous pas qu'il existe une relation fondamentale, que pour les habitants des régions rurales et ceux des milieux urbains qui veulent se rendre sur le territoire, il y a une relation fondamentale qui se traduit par une expression culturelle?
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Tout à fait, et c'est pour cette raison que j'ai consacré une très petite section aux avantages économiques. Parce que parfois, nous devons adopter une attitude très utilitaire en tant que députés, et il faut autre chose en plus de ce que nous faisons.
J'irais même plus loin que cela, monsieur Angus. Je dirais que si on regarde la plupart des chasseurs et des pêcheurs, on s'apercevra qu'ils sont d'excellents protecteurs de l'environnement...
M. Charlie Angus: Oui.
M. Rick Norlock:... qui surveillent le patrimoine qui est ancré. Comme je l'ai dit, cela fait partie de notre ADN en tant que Canadiens; c'est inné.
Vous avez parfaitement raison: nous parlons de certains des avantages économiques, mais ils sont accessoires au fait que cela fait partie du précieux patrimoine du pays.
Je peux aller plus loin et dire que cela s'applique même aux néo-Canadiens. Je partage un grand cours d'eau dans l'un des plus grands parcs du Canada, la voie navigable Trent-Severn. Si vous allez dans le village de Hastings ou le long du lac Rice, vous y verrez de nombreux néo-Canadiens et leurs familles assis à une table de pique-nique en train de pêcher, de profiter d'un samedi ou dimanche après-midi et d'échapper au centre-ville de Toronto et à ces autres régions urbaines. Cela ne fait pas seulement partie de notre patrimoine; c'est quelque chose que même les néo-Canadiens partageront.
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Oui, elle est très brève. J'aurai terminé à 16 heures.
Tout d'abord, merci, monsieur Norlock, d'avoir présenté ce projet de loi. Vous représentez la circonscription au sud de la mienne, et je suis très fier de parler de ce projet de loi dans mon comté, qui abrite la Fédération des pêcheurs et chasseurs de l'Ontario.
Je sais que vous avez une longue expérience à cet égard. Je sais que vous avez longtemps été policier au sein du service de police provincial, et je voulais vous poser une question. Il ne fait aucun doute que les groupes d'activités de plein air partout au pays appuient cette mesure, et je n'approuverais aucun changement au projet de loi, car je crois que c'est ce que vous voulez reconnaître. Je pense que c'est important. Il y a un grand nombre d'activités de plein air comme le surf et la planche à neige qui ne sont pas liées au patrimoine, si bien qu'il est important que le nom du projet de loi reste inchangé. Vous avez une perspective unique, étant donné que vous avez longtemps été agent de police et que vous êtes un chasseur et un pêcheur de longue date.
Je sais également que vous avez siégé au Comité de la sécurité publique. Je me rappelle que bien avant mon élection, on voyait beaucoup d'affichettes sur les pare-chocs qui disaient: « Souvenez-vous du projet de loi C-62 au moment de voter ». De toute évidence, cela divisait vraiment la communauté des activités de plein air. Pouvez-vous nous raconter brièvement votre expérience? Je sais que vous avez voté pour abolir le registre des armes d'épaule, plus particulièrement. D'après vous, le registre a-t-il aliéné ce groupe particulier dans la société, ce groupe culturel traditionnel?
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Si je peux répondre à votre question ainsi, je parlais à un journaliste aujourd'hui au sujet de ce projet de loi d'initiative parlementaire, et il a essayé de faire le rapprochement avec le vote sur le registre des armes d'épaule.
Je considère M. Del Mastro — Dean — comme un ami et un collègue. Je ne souhaite pas compromettre le projet de loi en le mélangeant à d'autres problèmes. Oui, les chasseurs portent des armes, car c'est ainsi qu'on chasse. Le tir à l'arc est également excellent et de plus en plus utilisé pour la chasse. Il y a sans aucun doute un lien, mais je pense que ce que nous devons faire avec ce projet de loi, c'est de l'examiner tel qu'il est, ce qui signifie discuter de notre patrimoine. Une partie de ce patrimoine...
J'ai grandi avec des armes à feu dans la maison. J'ai travaillé avec des armes à feu dans mon autre carrière, et j'en ai encore que j'utilise à des fins récréatives. J'ai mon opinion à ce sujet, et mon dossier de votes et mon allégeance politique parlent d'eux-mêmes, je crois, mais le projet de loi va plus loin que cela. Il traite de quelque chose dont nous discutons, à savoir le patrimoine de notre pays. C'est l'ADN du Canada. Je ne dis pas que c'est notre raison d'être aujourd'hui; je dis que le patrimoine fait partie de ce que nous sommes en tant que nation. Alors bien que j'admette qu'il existe des liens, je pense que nous devons examiner les aspects positifs de ce patrimoine et prendre conscience que de la perspective de notre patrimoine, nous avons plus de points communs au pays que de différences.
Il s'agit là d'autres batailles que nous pouvons mener sur un autre champs de bataille. Je fais effectivement partie du Comité de la sécurité publique et nationale, ainsi que du Comité de la justice et des droits de la personne, mais j'aime séparer les deux. Je peux vous dire que la plupart des pêcheurs, chasseurs et piégeurs défendent jalousement leur capacité de mener leurs activités à des fins récréatives ou de subsistance.
M. Angus a dit que nous allons minimiser l'aspect monétaire; je dois signaler que le piégeage au pays représente 800 millions de dollars annuellement. Une grande partie de cet argent est versée aux habitants des Premières nations. C'est très important non seulement pour la viabilité de leur culture, mais pour leur capacité de simplement survivre.
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Bonjour, monsieur le président. Merci beaucoup.
Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du comité, au nom de la Fédération des pêcheurs et chasseurs de l'Ontario, de nos 100 000 membres, souscripteurs et supporteurs, ainsi que de nos 670 clubs affiliés dans toute la province, je vous remercie de nous permettre d'être ici aujourd'hui pour manifester notre appui au projet de loi C-465.
On a déjà parlé des valeurs patrimoniales du pays. Comme vous le savez, le Canada a été bâti au moyen d'une économie fondée sur les produits de première nécessité ou, pour employer une expression populaire, par les scieurs de bois et les porteurs d'eau. Une grande part de cette première économie reposait sur la chasse, la pêche et le piégeage, qui font partie de l'histoire et du tissu de notre pays depuis des siècles, depuis la période qui a précédé l'arrivée des premiers explorateurs et colonisateurs non autochtones. En fait, l'un de nos plus grands et plus importants établissements de vente au détail, la Compagnie de la Baie d'Hudson, a été fondé vers la fin du 17e siècle sur la base du commerce des fourrures; M. Angus en a parlé plus tôt.
Aujourd'hui, des millions de Canadiens pratiquent la pêche et la chasse sportives. Pour des dizaines de milliers d'entre eux, ces activités sont un mode de vie, un moyen de subsistance, un droit cérémonial ou conféré par traité, ou bien un moyen de nourrir sa famille; pour tous, la chasse, la pêche et le piégeage sont une seconde nature.
À ce jour, huit provinces et territoires ont adopté, ou sont dans le processus d'adopter, une mesure législative qui reconnaît la valeur culturelle et patrimoniale de ces activités, ainsi que le droit des Canadiens de s'y adonner conformément à la loi. Les provinces de l'Alberta et du Manitoba ont également instituées des jours spéciaux qui reconnaissent l'importance de la chasse.
L'Ontario a été l'une des premières provinces à reconnaître officiellement ces activités: en effet, en 2002, elle a adopté la Loi sur la chasse et la pêche patrimoniales. Cette mesure prévoyait aussi la création de la Commission du patrimoine chasse et pêche, qui devait conseiller le ministre des Richesses naturelles. Cela ressemble à ce que M. Bagnell a proposé dans le projet de loi C-277, qu'on pourrait, franchement, considérer comme un complément au projet de loi dont vous êtes saisis aujourd'hui.
Le projet de loi C-465 est en soi une mesure législative très simple, mais derrière cette simplicité se cache le fait que les activités dont il est question sont essentielles, non seulement sur le plan de notre patrimoine, mais aussi en ce qui concerne leur incidence sur la conservation de nos populations halieutiques et fauniques, ainsi que les contributions apportées par les pêcheurs, les chasseurs et les trappeurs à notre économie nationale. Le projet de loi reproduit une mesure législative américaine semblable, qui prévoit la célébration de la Journée nationale de la chasse et de la pêche depuis 1972.
Actifs depuis le 19e siècle, les pêcheurs, les chasseurs et les trappeurs ont été les premiers défenseurs de la conservation et de la gestion scientifique de la faune. Ils ont aussi été les premiers à reconnaître que l'expansion rapide et une utilisation non contrôlée des poissons et de la faune menaçaient l'avenir de nombreuses espèces. Dirigés par Teddy Roosevelt aux États-Unis, par sir Wilfrid Laurier au Canada et par une foule de sportifs des deux côtés de la frontière, ces protecteurs de l'environnement ont contribué à créer les premières lois restreignant la libre utilisation de la faune. Ils ont milité pour l'exploitation durable des ressources halieutiques et fauniques et ont aussi aidé à instituer les permis de chasse et de pêche. Leurs efforts ont finalement menés à la création du modèle nord-américain de conservation de la faune, le fondement de la plupart des programmes actuels relatifs aux poissons et à la faune.
J'ai donné aux membres du comité, par l'entremise du greffier, un DVD que nous avons produit en collaboration avec Shane Mahoney et la Rocky Mountain Elk Foundation. Le DVD retrace les contributions importantes faites au cours des 120 dernières années par les pêcheurs, les chasseurs et les trappeurs sur le plan de la santé et du bien-être des populations halieutiques et fauniques du Canada et des États-Unis.
Au Canada, la chasse, la pêche et le piégeage injectent conjointement plus de 10 milliards de dollars par année dans l'économie du pays. En 1995, la province de l'Ontario a mis en place ce qu'on appelle un compte destiné à des fins spéciales, l'argent duquel est utilisé pour financer des programmes de la province relatifs aux poissons et à la faune. Les fonds proviennent de deux sources: il s'agit, premièrement, de l'ensemble des recettes générées par les permis de chasse et de pêche, ainsi que par les cartes plein air; et deuxièmement, du Trésor de la province.
On prévoyait au départ que la province verse des sommes équivalentes aux contributions des pêcheurs et des chasseurs. En réalité, toutefois, les deux tiers des fonds du compte destiné à des fins spéciales proviennent des recettes générées par ces deux groupes. En 2009, les pêcheurs et les chasseurs ont contribué 62 millions de dollars, comparativement aux 28 millions de dollars versés par la province. Ainsi, en Ontario, deux tiers des dépenses de programmes relatifs aux poissons et à la faune sont financées directement par les activités des pêcheurs, des chasseurs et des trappeurs. Ces fonds sont utilisés pour protéger les espèces qui sont peut-être en péril; à rétablir des espèces comme le wapiti, le dindon sauvage et le saumon atlantique; à lutter contre les espèces envahissantes qui menacent nos poissons et notre faune; ainsi qu'à restaurer des habitats vitaux pour des centaines d'espèces d'oiseaux, de poissons et d'animaux.
Au Manitoba, des centaines d'hectares de marécages sont maintenant protégés de façon permanente grâce aux subventions générées par les chasseurs de sauvagines. Chaque permis de chasse aux oiseaux migrateurs est doté d'un timbre de 8,50 $, et l'argent ainsi recueilli est versé dans un fonds administré par Habitat faunique Canada dans le but de soutenir la conservation. Au fil des années, 32 millions de dollars ont été alloués à des centaines de projets partout au pays grâce à cette mesure.
En fait, selon un rapport publié par Habitat faunique Canada en 2000, entre 1984 et 1999, les chasseurs de partout au pays ont donné directement plus de 335 millions de dollars pour la conservation des habitats fauniques.
Pendant le débat à l'étape de la deuxième lecture du projet de loi , qui a reçu un appui solide de tous les côtés de la Chambre, il était clair que les députés avaient fait leurs devoirs. Je pense particulièrement au député de Yukon et à ses deux amendements favorables, que nous soutenons. Je veux aussi mentionner la députée de St-Bruno—St-Henri, qui a présenté des observations judicieuses au sujet de la chasse sportive et du contrôle des populations fauniques. Mme Lavallée visait juste.
Le projet de loi constitue un premier pas important vers la reconnaissance du patrimoine considérable de la chasse, de la pêche et du piégeage au Canada, ainsi que de la contribution des pêcheurs, des chasseurs et des trappeurs à la conservation de la ressource pour les générations actuelles et futures. Nous félicitons M. Norlock d'avoir présenté le projet de loi et nous sommes fiers de le soutenir. Par ailleurs, nous serions certainement prêts à appuyer un amendement favorable. Dans ma déclaration écrite, on suggère que notre journée pourrait correspondre à la Journée nationale de la chasse et de la pêche des États-Unis, qui a lieu le quatrième samedi de septembre; or, nous sommes tout aussi heureux d'appuyer le troisième week-end de septembre.
Merci, monsieur le président.
Bonjour. Je m'appelle Tony Rodgers. Je suis directeur exécutif de la Nova Scotia Federation of Anglers and Hunters. Ma fédération, qui compte 32 clubs de chasse, de piégeage et de pêche, existe depuis 1930, et nous tirons beaucoup de fierté de nos activités traditionnelles de plein air. Nous sommes le plus grand organisme de conservation de la Nouvelle-Écosse et nous sommes fiers d'être en première ligne dans le cadre de toutes les discussions relatives à la conservation de l'environnement et de la faune.
Nous tenons à remercier le comité de nous permettre d'être ici aujourd'hui pour nous prononcer en faveur du projet de loi . Nous aimerions également salué M. Norlock, qui a présenté le projet de loi et qui comprend les adeptes du plein air.
À certains égards, les chasseurs, les trappeurs et les pêcheurs du Canada sont des gens très compliqués. Les personnes qui ne chassent pas et qui ne pêchent pas ont parfois de la difficulté à comprendre pourquoi on sortirait d'un lit chaud et confortable à 4 heures du matin pour enfiler des bottes de caoutchouc et un parka dans le but d'essayer d'attraper un canard ou un animal sauvage quelconque.
En fait, les raisons sont nombreuses. La chasse et la pêche font du bien à l'âme. Elles aident à communier avec la nature. Elles fournissent des aliments divers. Elles permettent à leurs adeptes de contribuer de façon pratique et signifiante à la conservation de la faune et à la promotion du modèle nord-américain de gestion de la faune.
À mon sens, conservation est synonyme d'utilisation judicieuse de nos ressources naturelles. La chasse et la pêche réglementées constituent des moyens d'atteindre nos objectifs en matière de conservation. Depuis que les trappeurs français et anglais, en plus des trappeurs autochtones déjà présents, ont commencé à vendre des fourrures à l'Europe jusqu'à aujourd'hui, le piégeage est demeuré durable, et la chasse et la pêche aussi.
Les chasseurs, les trappeurs et les pêcheurs sont les seuls utilisateurs de la faune et des habitats fauniques qui mettent la main à la poche et qui appuient financièrement ces activités en payant des permis de chasse et de pêche. Ils achètent aussi des timbres sur les habitats fauniques qui financent des projets de conservation.
La chasse et la pêche sont des activités de plein air saines qui procurent à la plupart d'entre nous du plaisir tout au long de notre vie. Personnellement, je chasse depuis 46 ans. Jusqu'à maintenant cette année, j'ai fait un voyage de chasse à l'orignal, je planifie aller chasser le chevreuil pendant une semaine et je me rendrai à l'Île-du-Prince-Édouard en novembre pour chasser l'oie. Les coûts de tous ces voyages sont imposables. Or, nos activités ne requièrent pas de dépenser des millions de dollars en infrastructure. Nous n'avons pas besoin de champs, de gymnases ou de patinoires. Un ruisseau naturel ou un marais dégagé nous conviennent parfaitement.
En 2004, ma fédération et nos organisations soeurs de partout au Canada ont signé un accord relatif au patrimoine canadien en matière de chasse. Cette entente pourrait tout aussi bien s'appliquer aux secteurs de la pêche et du piégeage. En résumé, on y déclare que les signataires veilleront à ce que la chasse — et, par extension, la pêche et le piégeage — continue à être une activité écologique, durable, sécuritaire, légale, responsable et fidèle aux traditions de nos ancêtres.
L'accord contient également 10 articles qui l'appuient, le dixième étant que « la communauté de chasseurs canadiens partagera l'histoire et les traditions riches de la chasse dans toutes ses formes avec les générations futures d'une manière qui rend le respect du gibier et les devoirs du chasseur ». Ce ne sont pas uniquement des mots, mais bien des engagements que nous avons pris envers le Canada et nos activités.
De nombreux sportifs, y compris moi-même, servent de guides aux jeunes pêcheurs et chasseurs. Je participe à l'enseignement de la chasse depuis 25 ans, d'abord à titre d'instructeur de chasse à l'arc, puis de formateur de chasseurs; j'ai donc passé de nombreuses heures à aider de nouveaux chasseurs et pêcheurs à se perfectionner. En outre, c'est grâce à ma fédération que le programme Becoming an Outdoors-Woman est maintenant offert en Nouvelle-Écosse. Le programme initie à la pêche et à la chasse des femmes et des jeunes filles qui n'auraient peut-être pas l'occasion d'essayer une telle activité autrement.
Les chasseurs, les trappeurs et les pêcheurs ont de nombreuses raisons d'être fiers. Dans une certaine mesure, ils aident les gouvernements à gérer nos ressources fauniques pour l'ensemble des Canadiens. C'est pour cette raison que la reconnaissance associée à une journée du patrimoine national en matière de chasse, de piégeage et de pêche aidera beaucoup à cimenter notre rôle de protecteurs de l'environnement en attirant l'attention, une fois par année, sur nos activités pour rappeler à tous les ordres de gouvernement que nous leur rendons service.
Environ 135 000 Néo-Écossais chassent et pêchent, et beaucoup font les deux. La majorité des habitants de la province ne s'opposent pas à nos activités, en autant que nous suivions les règles et que nous les pratiquions de manière durable.
Nous descendons tous de chasseurs et de pêcheurs performants. Dans certains cas, cela remonte à plusieurs générations, mais nous ne serions pas ici si nos ancêtres n'avaient pas su chasser et pêcher.
Dans ma déclaration écrite, je note que j'aimerais que la journée nationale soit célébrée le 23 septembre, mais compte tenu de l'amendement favorable, j'appuierai ce dont tous conviendront.
Merci beaucoup.
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Bonjour. Merci beaucoup de nous avoir invités, moi et Delta Waterfowl — je représente également le Canadian Outdoors Network — pour discuter avec vous de ce dossier important.
Je m'appelle Robert Owen Bailey. Je détiens un baccalauréat spécialisé en agriculture, une maîtrise en ressources renouvelables et un doctorat en écologie. Je travaille dans le domaine de la conservation depuis 40 ans. Je suis aussi pêcheur et chasseur et, enfant, je posais des pièges sur la ferme.
Je sais que vous ne connaissez probablement pas très bien Delta Waterfowl. Il s'agit d'une des plus vieilles organisations de conservation en Amérique du Nord. Ce qui la caractérise probablement par-dessus tout, c'est le travail qu'elle accomplit sur le plan de l'éducation d'étudiants à la maîtrise et au doctorat dans le domaine de la conservation de la faune et de ses habitats. C'est ce que nous faisons depuis 1938, année pendant laquelle Aldo Leopold, qui est reconnu comme étant le père du mouvement écologiste en Amérique du Nord, a établi le programme de recherche de Delta Waterfowl.
Depuis, nous avons instruit ou nous avons aidé à instruire plus de 400 Canadiens et Américains. Nos étudiants ont publié au-delà de 700 articles évalués par des pairs dans des revues scientifiques. Cet héritage et ces personnes font partie des fondements scientifiques sur lesquels repose la gestion des poissons et de la faune en Amérique du Nord; ils ont contribué en partie au modèle nord-américain de gestion de la faune, qui réussit très bien, comme mes collègues l'ont mentionné.
Soit dit en passant, lorsqu'on pense à toutes les difficultés que la faune connaît partout dans le monde, puis qu'on se tourne vers le Canada, on constate qu'on est toujours doté de populations encore naturelles, de grands troupeaux libres de différentes espèces animales, comme le caribou dans le Nord — des choses qui ne sont pas là par accident, mais parce que les gens, les chasseurs, les Autochtones et d'autres, s'en soucient. Elles sont aussi là grâce aux travaux de gestion scientifique entrepris par le gouvernement fédéral, les gouvernements provinciaux et de nombreux organismes de conservation. Il s'agit certainement d'un effort concerté.
En plus d'être associé à Delta Waterfowl, je suis actuellement président et coordonnateur national du Canadian Outdoors Network. Le réseau a été fondé en 2007. Il s'agit d'une coalition formée de 28 grandes organisations de partout au pays qui oeuvrent dans les domaines de la conservation, de la chasse, de la pêche, du piégeage et des sports de tir. Nos organismes réunis — ce qui comprend ceux de mes collègues ici présents — comptent 500 000 membres et supporteurs de toutes les provinces et d'un territoire. Nous utilisons nos propres médias pour représenter et guider les 10 millions de chasseurs, pêcheurs, trappeurs et adeptes des sports de tir du Canada.
Les organisations du réseau forment aussi la base du bénévolat dans le domaine de la conservation des poissons et de la faune, et elles en font la force; de plus, elles appuient certainement les efforts de conservation sur le plan financier, en collaboration avec les gouvernements et autres.
Pour ce qui est de notes à partager avec vous au sujet du projet de loi, je vais vous lire la déclaration parce que les deux paragraphes ont été approuvés par les 28 organisations; je veux donc que ce soit clair. Voici ce que nous vous offrons collectivement.
Nous croyons que le projet de loi offre au Canada la possibilité de reconnaître et de soutenir le patrimoine en matière de chasse, de piégeage et de pêche, activités qui ont joué un rôle majeur dans la fondation de notre pays et qui continuent à occuper une place importante dans le mode de vie et la culture de beaucoup de Canadiens. Nombreux sont les Canadiens qui communient avec la nature, comme mes collègues l'ont dit, en pratiquant la chasse, la pêche et le piégeage. Comme nombre d'entre vous le savez, ces passionnés sont les défenseurs les plus importants et les plus actifs de notre patrimoine halieutique et faunique.
Des millions de Canadiens vivent partiellement ou entièrement de l'intérêt qu'ils portent aux poissons et à la faune, ainsi qu'à la conservation des endroits sauvages. En fait, de nombreux travaux entrepris par les organisations membres du réseau de plein air visent à restaurer et à améliorer les habitats, ainsi qu'à servir de catalyseur et de défenseur des poissons, de la faune et de notre environnement naturel.
En considérant que le projet de loi est une forme de célébration de l'unicité du patrimoine canadien, il est essentiel de comprendre l'importance du choix du mode de vie dans le développement de la société canadienne, notamment le grand nombre de cultures. Les cultures évoluent et sont transmises en tant que patrimoine aux générations suivantes. Les valeurs et les traditions sont acceptées et transmises. Dans toute société, la diversité et la force des cultures sont fonction du degré de liberté et de tolérance. Les cultures évoluent là où les citoyens sont libres de choisir légitimement des modes de vie, même si les activités et les opinions liées à la culture ne sont pas toujours celles préconisées par tous les membres de la société. Au fil du temps, cette culture est intégrée et acceptée en tant que patrimoine.
Sur le plan social, le plus grand atout du patrimoine canadien est peut-être la promotion de la tolérance et de l'harmonie entre des communautés différentes, et ce, tout en préservant leur culture et en les encourageant à se réaliser pleinement au sein de la mosaïque canadienne. Nous sommes d'avis que le projet de loi constituera une étape critique au plan de la préservation du patrimoine naturel du Canada et des nombreux avantages sociaux, économiques et environnementaux et des possibilités qui en découlent dans tout le pays.
Cet exposé a été signé par: Alberta Fish and Game Association; Alberta Outdoor Coalition; B.C. Wildlife Federation; B.C. Wildlife Federation Political Action Alliance; l'Institut canadien pour l'action législative; la Section canadienne de Wildlife Society; Canadian Shooting Sports Association; l'Association de l'industrie canadienne des munitions et armes de sport; Fondation Delta Sauvagine; la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs; l'Institut de la fourrure du Canada; Friends of Fur; Hunting for Tomorrow Foundation; Long Point Waterfowl; Manitoba Wildlife Federation; National Wild Turkey Federation; la Fédération de la faune du Nouveau-Brunswick; Newfoundland and Labrador Wildlife Federation; Northwestern Ontario Sportsmen's Alliance; Nova Scotia Federation Of Anglers and Hunters; Ontario Federation of Anglers and Hunters; Prince Edward Island Trappers Association; Prince Edward Island Wildlife Federation; la Société canadienne de la gélinotte huppée; Saskatchewan Wildlife Federation; Yukon Fish and Game Association; et l'Habitat faunique Canada.
Merci beaucoup.
Je remercie le président et le comité de m'avoir donné l'occasion de parler ici.
Je m'appelle John Kendell. Je suis le président de Credit River Anglers Association. Nous sommes situés en-dehors de Mississauga sur la rivière Credit, mais notre mandat s'est élargi et couvre la plupart des bassins hydrologiques de l'Ontario et des poissons migrateurs aux alentours des Grands Lacs.
Ma famille a pratiqué la pêche et la chasse depuis son arrivée au Canada au début des années 1800. Ma femme est une nouvelle Canadienne, mais elle pêche aussi; je n'ai pas encore réussi à l'emmener chasser, mais je m'y efforce. Mes enfants chassent et pêchent avec moi. Ma fille âgée de cinq ans seulement l'a déjà fait plusieurs fois.
Ce projet de loi est excellent et nos membres l'appuient totalement. Il est tellement essentiel, comme il a été dit, et je ne vais pas répéter les propos des autres membres sinon de dire que la pêche et la chasse font depuis toujours partie intégrante de notre société. Mon grand-père m'emmenait chasser et pêcher avec lui, mon père aussi, et aujourd'hui il emmène mes petits-enfants à la chasse et à la pêche. C'est quelque chose qui se fait depuis plusieurs générations. Il est merveilleux de voir un projet de loi reconnaître ce patrimoine.
L'Ontario a une loi sur la chasse et la pêche patrimoniales, mais il est essentiel d'en avoir une pour tout le pays. J'ai chassé dans plusieurs régions de notre pays et je pêche d'un océan à l'autre. Il faut le rappeler, ce projet de loi couvre tout le territoire de notre grande nation.
J'estime aussi qu'il est important de reconnaître ce que les pêcheurs à la ligne et les chasseurs redonnent à la société. Je fais 1 000 heures de bénévolat par an. Les membres de mon association font de 30 000 à 40 000 heures de bénévolat au service de la communauté pour la préservation de l'habitat faunique, le reboisement, l'empoissonnement, etc. Ils le font parce qu'ils aiment l'environnement, mais aussi parce qu'il est très important de protéger la pêche.
En conclusion, je crois que nous devons aussi savoir que nous avons une pêche de classe internationale dans tout le Canada. Nous avons des endroits de pêche uniques en Ontario, en C.-B., dans les Prairies, les Maritimes et au Québec. Le projet de loi fera connaître aux autres citoyens canadiens — ceux qui ne s'adonnent pas à ces activités — ce que nous aimons. Il les aidera à comprendre.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Merci, madame Crombie.
Vous avez soulevé deux ou trois points. J'étais content de voir que dans votre déclaration préliminaire, monsieur Farrant, vous avez inclus les pionniers non autochtones qui sont arrivés les premiers ici. Vous avez mentionné John Cabot — Giovanni Caboto —, mais avant eux, la présence autochtone était très importante, car les Indiens Beothuks à Terre-Neuve-et-Labrador font partie des plus grands chasseurs connus dans l'histoire. J'appuie donc l'amendement favorable qui, je l'espère, deviendra le préambule du projet de loi. Mes félicitations au motionnaire, car on attendait depuis longtemps.
Vous avez donné plusieurs raisons pour l'établissement de la journée du patrimoine, autant que j'en ai vues durant les six ans et demi que je suis ici, mais pour une raison que j'ignore il n'y en a pas beaucoup pour ce qui est de la promotion. On ne peut pas dépenser de l'argent pour un projet de loi d'initiative parlementaire et aucune somme n'est rattachée à ce projet de loi. Nous en avons parlé au sujet des phares et c'est quelque chose que je comprends.
Que penseriez-vous si les ministères consacraient ce troisième samedi du mois de septembre pour en faire la promotion à titre de partie intégrante de notre patrimoine, notre ADN, comme l'a dit le motionnaire, avec lequel je suis d'accord?
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Je vais commencer, puis je céderai la parole à mon collègue, s'il le veut bien.
D'abord et avant tout, je voudrais revenir à ce que M. Norlock disait plus tôt. Le Bloc québécois dissocie complètement son appui à ce projet de loi de tout l'enjeu du Registre canadien des armes à feu. Pour nous, cela n'a absolument rien à voir. Notre appui au projet de loi n'a rien à voir avec notre appui au maintien du Registre canadien des armes à feu. À moins que vous ne disiez le contraire plus tard, je vais considérer que vous partagez notre opinion. Ce n'est pas de cela que je veux parler; je veux simplement être certaine que notre opinion est claire pour tout le monde.
Je voudrais revenir à la date du 23 septembre qui est indiquée à l'article 2 du projet de loi. Plus tôt, M. Norlock a dit qu'il serait favorable à ce qu'il y ait un amendement tout de suite, cet après-midi, et qu'on change la date du 23 septembre, partout au Canada, par le troisième samedi de chaque mois de septembre, et que cela constitue la Journée du patrimoine national en matière de chasse, de piégeage et de pêche.
Êtes-vous tous d'accord sur ce changement? Je commencerais par M. Rodgers.
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Merci, monsieur le président.
Assurément, nous disposons d'un appui très large, du moins autour de cette table, pour ce projet de loi. Je m'y intéresse car j'ai affaire tout le temps à des questions liées à la pêche et à la chasse. Quand je rencontre des gens chez eux, ils ne me parlent pas souvent des questions nationales d'actualité, mais de la taille des poissons pêchés. C'est vraiment du domaine de la compétence de la province.
Puisque nous avons la possibilité de parler, j'aimerais en venir un peu à la politique de gestion de la faune. L'autre jour alors que j'étais ici à Ottawa, un ours était dans mon garage. J'ai un chien dont la mission est — même s'il ne sait pas que c'est sa mission — de faire fuir les ours. S'il n'y arrive pas, nous chercherons un autre chien.
Des députés: Oh, oh!
M. Charlie Angus: Je crois que ce commentaire reviendra me hanter. Vous n'allez pas faire des critiques par courriel, mais d'autres pourraient le faire et dire que Charlie Angus n'aime pas les chiens. Ce qui est faux, j'aime les chiens qui font fuir les ours, il se trouve que notre chien n'y arrive pas.
Dans le Nord, on pense généralement en ce qui concerne la gestion de la faune que les décisions prises sans tenir compte de la durabilité, la science ou la préservation donnent de mauvais résultats. Par exemple, depuis que le premier ministre Harris a annulé la chasse à l'ours printanière, l'équilibre qui existait auparavant dans le Nord a disparu. Nous avons connu des périodes durant lesquelles la population des ours explosait littéralement. Et il y a un an, des ours orphelins se faisaient écrasés sur le bord des routes; les mères étaient forcées de venir en ville parce que les grands ours mâles qui étaient habituellement tués pendant la chasse printanière ne l'étaient plus.
Monsieur Farrant, je vous demande ce que vous pensez, pas particulièrement de la chasse à l'ours printanière mais du rôle que devrait jouer l'OFAH en matière de politique publique. Si une activité devait être modifiée parce qu'une communauté ou une circonscription s'oppose à cette activité, quel rôle devrait être celui de l'OFAH pour garantir que les décisions prises soient fondées sur la science, la préservation et l'expérience pratique sur le terrain?
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Merci beaucoup d'avoir posé cette question, monsieur Angus.
L'Ontario Federation of Anglers and Hunters est une organisation caritative à but non lucratif qui oeuvre dans le domaine de la conservation. Toutes nos politiques sont fondées sur la science. Qu'il s'agisse d'espèces envahissantes, d'espèces en péril ou du rétablissement des espèces, « science » est le mot clé.
Vous avez parfaitement raison de dire que la décision d'annuler la chasse à l'ours printanière ne s'appuyait pas sur des données scientifiques, malheureusement, et que nous en payons maintenant le prix. , lors de la deuxième lecture du projet de loi à la Chambre, a fait des commentaires au sujet de la gestion de la faune et du rôle de la chasse en la matière. Elle a tout à fait raison.
En particulier — curieusement —, le gouvernement de l'Ontario, qui a annulé la chasse à l'ours printanière et a causé tant de problèmes à cause de cette décision, a indiqué dans les documents de politique du ministère des Ressources naturelles, que la chasse est son outil le plus précieux en matière de gestion de la faune. a fait remarquer — ce qui était très perspicace de sa part — que les autres méthodes de gestion de la faune, comme la stérilisation ou le déplacement, sont inefficaces et coûteuses. Les gestionnaires de la faune ont indiqué que s'ils ne pouvaient pas compter sur la chasse sportive comme moyen de gestion et de contrôle des populations fauniques, ils n'auraient pas assez d'argent pour remplacer cette activité de façon à réellement gérer et contrôler la population faunique.
Donc, ce dont nous parlons aujourd'hui n'est pas seulement un outil précieux en ce qui concerne les loisirs, la culture et le patrimoine, mais c'est aussi un outil utile pour la gestion scientifique des populations dans les aires de gestion de la faune en Ontario et partout au pays.
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Merci, monsieur le président.
Merci à vous tous d'être ici aujourd'hui pour nous parler d'un sujet qui, manifestement, vous passionne. Je sais que vous pourriez être en train de pratiquer les activités dont vous êtes venus nous parler et j'espère qu'au bout du compte, vous aurez le sentiment que le temps que vous avez passé ici à été utilisé à bon escient, tout comme je sais qu'il nous a été utile de connaître votre point de vue et votre opinion. Merci beaucoup.
J'aimerais aussi prendre une toute petite seconde pour remercier mon collègue, M. Norlock, d'avoir présenté ce projet de loi. Il a entrepris un projet très important pour reconnaître une partie très importante de notre patrimoine et de notre histoire, ici au Canada.
La région dont je suis originaire, l'Ouest, a été occupée, bien entendu, par nos peuples autochtones qui — de toute évidence — comptaient sur la chasse, le piégeage et la pêche pour leur subsistance. Aussi, tandis que les Européens s'établissaient au pays, le commerce de la fourrure a joué un rôle très important pour un grand nombre de nos collectivités d'aujourd'hui. Donc, le projet entrepris par M. Norlock est très important et je l'en félicite. Je vous félicite tous d'être ici pour l'appuyer dans son projet.
J'ai une question à trois volets. Je vais simplement les énumérer, puis je vous permettrai tous d'y répondre à votre guise, en tout ou en partie.
Premièrement, vous avez tous mentionné que vous avez un nombre assez élevé de membres. Je suis curieux de savoir quel genre de consultations et de discussions vous avez eues avec vos membres au sujet de ce projet de loi, et de savoir à quel point il est important pour eux dans l'atteinte de leur objectif, qui est de s'assurer qu'ils pourront continuer à profiter de ce patrimoine et à exercer les activités qu'ils aiment, soit la chasse, le piégeage et la pêche. Autrement dit, considèrent-ils ce projet de loi comme symbolique ou comme quelque chose qui dans la pratique... que la nature aidera à faire en sorte que nous pourrons poursuivre les activités que vous et vos membres aimez tant?
Deuxièmement, à titre de comparaison, j'aimerais que vous me parliez des consultations et des discussions vous avez eues avec vos membres en ce qui concerne le récent vote sur le registre des armes d'épaule des libéraux et, bien entendu, des préoccupations de bon nombre de vos membres au sujet de ce qui s'est passé pendant le vote sur le maintien du registre des armes d'épaule. De toute évidence, plusieurs députés libéraux et néo-démocrates on fait volte-face par rapport à leur prise de position antérieure et sur laquelle ils s'étaient prononcés. Bien entendu, trois d'entre eux sont avec nous dans cette pièce aujourd'hui, de l'autre côté de la table. J'aimerais savoir ce qu'en pensent vos membres et connaître leurs préoccupations au sujet de la volte-face de ces députés libéraux et néo-démocrates qui ont permis de défaire le projet de loi.
Vous pourriez répondre en comparant les consultations et les discussions que vous avez eues avec vos membres. À titre de comparaison, dans quelle mesure vos membres vous ont-ils parlé de ces deux questions en particulier?
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Merci, monsieur le président.
J’aimerais tout d’abord remercier , M. Farrant et tous les membres du comité et les témoins d’avoir compris la situation des Autochtones. Le sujet est manifestement une partie importante de leur histoire et aussi de leur présent. Il s’agit d’un droit fondamental qui doit absolument figurer dans le projet de loi d’une façon ou d’une autre. Je suis reconnaissant à tous ces gens d’avoir fait preuve de compréhension.
Évidemment, le sujet est très important dans ma circonscription. Nous organisons toutes sortes de tournois de pêche. Je me souviens des cinq sortes de saumons et des pièges à poissons qui datent de temps immémorial. Même la ruée vers l’or du Klondike en tire son nom… Tron-duick est en fait un endroit où le poisson était capturé dans la rivière Klondike.
Pour ce qui est du troisième samedi, nous avons déjà eu une tempête de neige cette année avant le troisième samedi de septembre…
Des députés: Oh, oh!
L'hon. Larry Bagnell: Puisqu’il neige toujours dès septembre, je préfère le troisième samedi au quatrième.
Pour Canards Illimités, le mot « fisher » correspond toujours à un animal à fourrure. Ce que je veux dire à propos de Canards — et je suis bien content qu’ils soient présents ici aujourd’hui — et de tous les groupes présents est que sa présence souligne l’importance de ce que vous avez dit au sujet de la conservation et de ce qu’elle vous permet d’accomplir. Sans vos efforts, certaines de ces espèces auraient probablement disparu.
Je veux juste évoquer brièvement le troisième amendement suggéré par Canards Illimités, dont je vais parler plus tard, et proposer que « contribution appréciable », dans le quatrième paragraphe du préambule, soit remplacé par « contribution remarquable ».
Monsieur Farrant, pourriez-vous élaborer à propos du rétablissement du sondage sur l’importance de la nature pour les Canadiens?
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Oui. J'aurais bien aimé avoir quelque chose sous les yeux pour pouvoir m'y référer, mais je n'en ai pas.
Mais vous avez tout à fait raison, et je sais que c'est un point que vous avez soulevé dans le passé, et nous vous en sommes reconnaissants. Qu'il s'agisse du ministère des Pêches et des Océans, d'Environnement Canada ou de toute organisation non gouvernementale qui mène des enquêtes de ce genre, entre autres Habitat faunique Canada, il est important d'avoir accès à cette information et de s'assurer que celle-ci est à jour. L'Enquête sur l'importance de la nature pour les Canadiens nous servait de baromètre pour savoir où nous en étions sur le plan des ressources fauniques et des ressources naturelles au pays.
Le ministère des Pêches et des Océans, par exemple, effectue des enquêtes tous les cinq ans et en publie les résultats, ce qui nous donne une assez bonne idée de la situation des pêches au pays, notamment le nombre de participants, le secteur d'activité, etc. Cette information est utile pour les gouvernements en vue de l'élaboration de politiques. Elle est aussi utile pour les organisations non gouvernementales et les groupes de bienfaisance voués à la conservation, comme le nôtre, et d'autres groupes qui sont ici présents car elle nous permet de comprendre où nous en sommes.
Ces études nous donnent un aperçu juste de la situation à un moment précis, comme je l'ai dit, ce qui nous permet de faire des comparaisons et de voir comment les choses ont évolué au cours des cinq dernières années. Voilà pourquoi les enquêtes dont vous parlez sont importantes — pas seulement pour les pêcheurs à la ligne, les chasseurs et les trappeurs, mais aussi pour tous les Canadiens — parce qu'elles nous aident à comprendre comment nos ressources naturelles sont utilisées.
Il existe, chez les organisations de conservation du pays, un sentiment général selon lequel les gouvernements n'accordent pas assez d'importance à nos ressources naturelles, non seulement en matière de politiques, mais aussi en matière de financement pour l'avenir — et je parle là des gouvernements au sens général du terme, ce qui comprend les gouvernements fédéral et provinciaux et même, dans une certaine mesure, les administrations locales, jusqu'aux organismes de protection de la nature.
Des enquêtes, comme celle que vous avez mentionnée, sont importantes pour nous parce qu'elles nous permettent de tâter le pouls de la population canadienne et d'établir les priorités en conséquence.
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Merci, madame Lavallée.
Je vais le lire en anglais.
[Traduction]
Mme Lavallée a proposé un amendement pour que l'article 2 soit modifié par substitution, à la ligne 2, page 2, de ce qui suit:
2. Le troisième samedi de septembre est, dans tout le Canada,
Avez-vous des observations à faire à ce sujet?
(L'amendement est adopté.)
(L'article 2 modifié est adopté.)
(L'article 3 est adopté.)
Le président: Nous passons maintenant à l'étude du préambule.
Je crois comprendre que le préambule fait l'objet de deux amendements. Quelqu'un veut-il présenter le premier?
Monsieur Bagnell, vous allez présenter votre amendement....? Lequel proposez-vous?
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Je serai brève puisqu'il ne nous reste plus beaucoup de temps.
Je pense que la plupart d'entre vous connaissez bien ces motions, car je les ai déposées depuis longtemps. J'ai déposé celle sur la Commission canadienne du tourisme le 10 septembre. En tout cas, vous l'avez reçue le 10 septembre. Cette motion prévoit que le comité convoque les responsables de la Commission canadienne du tourisme afin qu'ils expliquent en quoi ils ont satisfait aux critères d'admissibilité du Programme des manifestations touristiques de renom pour lequel la commission a obtenu 8 millions de dollars.
On se rappellera que le Programme des manifestations touristiques de renom avait 100 millions de dollars à distribuer en deux ans. Le sous-ministre Richard Dicerni nous a dit ici, devant ce comité, que le programme manquait de fonds. De plus, les FrancoFolies de Montréal n'ont pas obtenu leur subvention à laquelle ils s'attendaient alors qu'ils répondaient à tous les critères du programme. En effet, le ministre avait inventé un autre critère après coup. Je vous dis ça pour vous rappeler l'esprit de ce programme, ce qui a fait en sorte que les FrancoFolies n'ont pas reçu de subvention.
Ils ont aussi imposé des frais financiers de 6 millions de dollars. Le plus étonnant et le plus bouleversant est que ce programme a remis 8 millions de dollars à la Commission du tourisme du Canada. Il faut donc se demander pourquoi.
Il faut rencontrer les représentants de la Commission du tourisme pour leur demander comment il se fait qu'il n'y avait pas assez d'argent dans leur budget habituel pour faire comme d'habitude — ou peut-être ont-ils fait quelque chose d'extraordinaire — et comment ils ont fait pour répondre aux exigences. De plus, une société d'État n'est pas admissible au programme, et tout d'un coup, eux, ils obtiennent 8 millions de dollars, la plus grosse somme.
Je pense que ça mérite une rencontre. Je vais vite parce que j'ai deux autres motions à vous présenter, et je sais que vous n'en débattrez pas aujourd'hui. Je remercie d'ailleurs monsieur le président d'avoir permis que je présente ces deux motions, parce que vendredi, malheureusement, je ne pourrai pas être là.
La deuxième motion porte sur la diversité culturelle. Vous en entendez parler beaucoup ces temps-ci parce qu'on est actuellement en train de négocier une autre ronde, à Ottawa, de ce traité de libre-échange avec l'Union européenne. Comme vous le savez, le Canada a été le premier pays à promouvoir et signer la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles de l'UNESCO en 2005. C'est un traité qui protège les industries culturelles, les arts et la culture de façon générale dans des pays qui considèrent que la culture n'est pas un produit comme les autres. C'est un produit qui a une importance particulière et qui nécessite d'être protégé.
Hier débutait à Ottawa la cinquième série de négociations. On n'a pas l'impression que le gouvernement canadien défend ce traité sur la diversité culturelle. On n'a pas l'impression qu'il défend l'exemption culturelle, alors qu'on doit comprendre qu'il faut protéger notre culture qui est au coeur de notre identité, autant l'identité canadienne que l'identité québécoise. De plus, ce qui aura été offert aux Européens va être rapidement exigé par les Américains.